Corrigé Parcours 2nde Heros

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Parcours de personnages

Cette troisième partie du manuel, intitulée « Parcours de personnages », est organisée selon
les trois questions du programme :
– Les héros littéraires d’hier sont-ils les héros d’aujourd’hui ?
– En quoi l’histoire du personnage étudié, ses aventures, son évolution aident-elles le lecteur
à se construire ?
– Les valeurs qu’incarne le personnage étudié sont-elles celles de l’auteur, celles d’une
époque ?

La première séquence, « Les héros littéraires d’hier sont-ils les héros d’aujourd’hui ? », a
pour objectif de faire réfléchir les élèves sur les modèles littéraires qui sous-tendent le
présent.
Nous partons donc d’un archétype qui traverse les siècles : Don Juan, et sur lequel les élèves
pourront sans mal trouver des incarnations contemporaines.
Un groupement de textes propose ensuite un système d’échos entre différents types de
héros (à l’époque antique, au Moyen Age, au XIXe siècle) et des personnes ou personnages
actuels qui leur ressemblent, leur empruntent des attributs.
La séquence se termine par un parcours de lecture consacré à Jean Valjean qui permet de
revenir sur différentes notions : héros et anti-héros, les attributs et les valeurs du héros,
mais aussi de faire réfléchir à ce que serait un Jean Valjean d’aujourd’hui.

La deuxième séquence, « En quoi l’histoire du personnage étudié, ses aventures, son évolu-
tion aident-elles le lecteur à se construire ? », a pour but de faire réfléchir les élèves aux
différents rôles de la lecture et en particulier à la façon dont nous nous identifions au
personnage.
Une lecture de découverte sur Emma Bovary montre aux élèves un exemple de lectrice par
rapport à laquelle ils pourront situer leurs propres comportements de lecteurs.
Puis une suite de lectures explore une typologie de personnages qui suscitent chacun des
modes d’identification différents : l’aventurier qui nous aide à nous construire, le méchant,
repoussoir nécessaire, le anti-héros, qui nous ressemble, l’ambitieux dans le parcours
duquel nous aimons à nous projeter.
Nous avons choisi d’aborder dans cette séquence le héros romantique, car par ses doutes,
ses angoisses, ses aspirations, il peut offrir un écho aux adolescents. Nous présentons les
victimes du mal du siècle, mais aussi l’amoureux romantique et le héros en apprentissage,
Julien Sorel, ainsi que le combat de l’homme contre la nature. Forts ou fragiles, généreux
ou cyniques, courageux ou angoissés, passionnés ou calculateurs, ces personnages sont
autant de figures incontournables, propices à l’identification.
La séquence se termine par un parcours de lecture sur Lorenzaccio.

La troisième séquence, « Les valeurs qu’incarne le personnage étudié sont-elles celles de


l’auteur, celles d’une époque ? », s’ouvre sur un texte de Balzac expliquant son projet litté-
raire. Le lien auteur/personnage est ensuite étudié dans les blogs d’écrivain.
Puis un premier groupement de textes permet de présenter des personnages qui portent
les valeurs de l’auteur (les médecins de Balzac, les mineurs de Zola) mais aussi ceux qui
incarnent leur exact contraire : comme Vautrin.
Un deuxième groupement de textes explore le lien entre le personnage et son époque.
Comme pour le groupement de textes précédent, nous avons choisi de travailler sur la
période réaliste et naturaliste. Nous étudions avec Bel Ami la question de l’ascension sociale
et chez Zola nous explorons la façon dont l’écrivain décrit les nouveaux métiers de
l’époque : les vendeuses des grands magasins, les spéculateurs.

La séquence se clôt par un atelier cinéma sur Madame Bovary et l’étude d’une œuvre inté-
grale : Le Bandit corse.

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Les héros littéraire d’hier sont-ils les héros d’aujourd’hui ?
LECTURE DE DÉCOUVERTE
Don Juan, un archétype qui traverse les siècles (page 150)
Objectifs
• Comprendre le caractère d’un personnage.
• Découvrir comment il se construit à travers les mots.
• Apprendre à juger un personnage selon des critères précis.
Durée : 1 heure.
Mise en œuvre : on pourra commencer par une discussion avec la classe. Qu’est-ce qu’un
Don Juan ? Quels exemples actuels peut-on donner ? Comment caractériser son attitude
et sa façon de vivre ?

Corrigé
Comprendre
1. Pour Don Juan, la fidélité présente deux inconvénients majeurs. Opter pour la mono-
gamie, c’est, d’abord, se condamner à une mort prématurée : « s’ensevelir… être mort dès
sa jeunesse ». L’autre inconvénient de la fidélité est qu’elle engendre l’hypocrisie : en sa
qualité de pourfendeur des travers de l’humanité, Don Juan y voit naturellement un « faux
honneur », c’est-à-dire une attitude « bonne pour les ridicules », comme il ne manque pas
de le préciser.
2. Mise à part la recherche évidente de sa satisfaction physique, le personnage attend avant
tout de l’amour le changement : c’est du reste là que réside son principal attrait (« tout le
plaisir de l’amour est dans le changement »). Cette compulsion séductrice trouve d’ailleurs
son origine dans l’ennui, car, comme il le précise à la fin de sa tirade, une fois ses instincts
assouvis, « tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons ». Don Juan n’est
donc pas un esthète à la recherche de la beauté féminine.
3. La phase de conquête lui est agréable, car elle représente chaque fois une mise à l’épreuve
de ses techniques de séduction. C’est pour cette raison que Don Juan souligne tout l’agré-
ment que lui apportent les « résistances » que lui oppose « l’innocente pudeur » de celles
qu’il s’agit de séduire : plus grande est l’adversité, plus vif le plaisir qu’il en retire.
Analyser
1. Le vocabulaire guerrier sature le texte (« réduire… progrès… combattre… rendre les
armes… forcer pied à pied… résistances qu’elle nous oppose… vaincre… [être] maître…
conquête »). La comparaison entre l’art de la séduction et l’art de la guerre est développée
par l’intermédiaire d’un vocabulaire particulièrement belliqueux. En sa qualité d’aristo-
crate, Don Juan est également un homme d’épée, qui n’hésite pas à s’exposer physique-
ment, quand cela est nécessaire ; le rapprochement lui vient donc spontanément.
2. « tout le plaisir de l’amour est dans le changement » précise Don Juan qui se plaît à
provoquer en redéfinissant l’amour et en en contestant une caractéristique particulière-
ment indispensable à l’époque : la fidélité. L’absence de scrupules du personnage se voit
également dans toutes les références qu’il fait à la multiplication de ses conquêtes et aux
combats intérieurs des jeunes femmes qu’il séduit et dont il tire plaisir et fierté.
Écrire
Les élèves essaieront, dans la mesure du possible, de reprendre des mots ou des expres-
sions du texte, éventuellement en proposant une version « moderne » de la fameuse tirade
de Don Juan. On peut accepter que ce Don Juan moderne soit présenté sous la forme d’un
dialogue.
Exemple rédigé © Adossés à un 4x4, Gino et Raoul regardent les filles qui marchent
sur la plage. Le premier, en jeans, joue avec un porte-clef, en mâchant un chewing-
gum. Sa chemise couleur sang-de-bœuf est largement ouverte sur sa poitrine, lais-
sant apparaître une dent de requin en sautoir. Le second est en bermuda et tongues ;
il écoute la conversation de Gino.

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GINO-LE-DRAGUEUR-DES-PLAGES. – Quoi, tu voudrais que je m’attache à la première
fille que je rencontre, que je renonce aux autres pour elle ? Il faut être stupide pour
rester fidèle ; car, vois-tu, la passion, c’est comme la mort : on ne peut plus voir les
autres jolies filles ! Moi, je dis : elles ont toutes le droit de craquer en me voyant, et
c’est pas parce qu’on a été draguée la première que les autres devraient se priver de
moi. Pour peu qu’elles soient bien roulées, je ne suis pas indifférent aux nénettes
que je rencontre. Et c’est pas parce que je sors avec une, que je priverais les autres
de ma personne. C’est pas pour rien que j’ai des yeux pour voir, et quand y en a
pour une, y en a pour l’autre. Hein, Raoul ?
RAOUL (admiratif). – Ah oui, Gino ! Pour sûr !

GROUPEMENT DE TEXTES © QUAND LES HÉROS ACTUELS RESSEMBLENT AUX MODÈLES ANCIENS
Les modèles antiques (page 152)
Objectifs
• Découvrir ce qu’est un stéréotype.
• Être capable d’effectuer un rapprochement entre une personne et un personnage.
Durée de la séance : 1 h 30.
Mise en œuvre : faire réfléchir les élèves sur le sens d’un certain nombre d’expressions
formées à partir de références mythologiques (être un Apollon, être né de la cuisse de
Jupiter, nettoyer les écuries d’Augias, etc.). Leur demander à quoi elles correspondraient
dans le monde moderne.

Corrigé
Comprendre
1. Les exploits de l’un et de l’autre ont en commun un contexte d’affrontement : affron-
tement guerrier (guerre de Troie) pour Achille, sportif (tournoi des Six Nations, Coupe
du monde) pour Chabal. Dans les deux cas, on retrouve l’idée de violence extrême : le
héros grec « frapp[e]… transperc[e]… assèn[e] un coup… s’élanc[e], etc. » ; le deuxième
ligne « stoppe les All Blacks… explose la mâchoire… », ainsi que l’idée d’invincibilité
(Achille possède des « mains invincibles » ; Chabal a une « puissance hors norme »). Aussi
l’un et l’autre appartiennent-ils à l’élite des guerriers : au sens propre pour Achille, au sens
figuré pour Chabal.
2. Les adversaires sont à l’image des héros en question: ce sont des guerriers, au sens propre
dans le texte 1, et au sens figuré dans le texte 2. Surtout, dans les deux cas, leur neutrali-
sation est accompagnée de nombreux détails saisissants : Ali Williams, le deuxième ligne
néo-zélandais, a la mâchoire «explos[ée]»; quant aux adversaires d’Achille, ils sont propre-
ment réduits en charpie : Trôs est « frapp[é] » au « foie » ; quant à Deucalion, il a « le bras
endolori », puis il est décapité, sa « moelle à son tour jailli[ssant] des vertèbres ». L’un et
l’autre se retrouvent donc hors-jeu.
3. Dans les deux cas, les personnages sont décrits comme des êtres impitoyables : c’est en
cela qu’ils sont hors normes. Achille est sourd aux supplications de Trôs (qui « lui touchait
les genoux, voulant le supplier »), tandis que Chabal est comparé à un cannibale sadique
et sanguinaire (« Hannibal Lecter, le Boucher » – autres surnoms connus : l’Anesthésiste,
Attila). Enfin, la démesure qui accompagne leurs exploits fait d’eux des êtres quasi divins :
Homère le dit explicitement (« égal à un dieu »), tandis que l’article de Gala le laisse
comprendre, rappelant qu’à lui seul, le Deuxième ligne a abattu « un colosse de deux
mètres », ce qui ne nous éloigne pas de l’arrière-plan mythologique commun aux deux
textes.
Écrire
Les élèves essaieront, dans la mesure du possible, de reprendre des mots ou des expres-
sions du texte, d’utiliser des images, et, éventuellement, d’imiter la « parlure » propre au
monde du Rugby. Ce portrait pourra, comme dans l’exemple rédigé ci-après, prendre la
forme d’un dialogue.

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Exemple rédigé ©
LE-REPORTER-DE-L’ÉQUIPE. – Les téléspectateurs ont encore en mémoire le specta-
culaire plaquage dont vous avez été la victime lors du test-match contre le XV de
France. Pouvez-vous nous raconter comment vous l’avez vécu ?
ALI WILLIAMS. – Oui. Keith Robinson venait de me transmettre le ballon, et je filais
vers les vingt-deux mètres des Bleus, lorsque j’ai vu arriver ce type, avec son allure
de Cro-Magnon. J’ai eu un choc en le voyant ! On aurait dit un ours !
LE-REPORTER-DE-L’ÉQUIPE. – Vous ne l’aviez jamais joué avant ?
ALI WILLIAMS : Non, jamais. Je l’avais seulement vu en photo (rires) ; mais quand je
l’ai eu face à moi, j’ai compris pourquoi on le surnommait « Le Boucher » ou
« L’Animal ». Avec sa barbe fournie et ses cheveux au vent, je comprends que les
femmes soient séduites (rires).
LE-REPORTER-DE-L’ÉQUIPE. – Parlez-nous de ce «caramel», qui vous a valu une opéra-
tion de la mâchoire et quinze jours à l’hôpital.
ALI WILLIAMS : Bien sûr ! Donc, je vois cette montagne de muscle face à moi. Je me
dis : « Avec mes deux mètres, je vais quand même passer » ; mais non : je sens ses
mains, semblables à des pinces, me saisir à la ceinture, et le choc, comme si j’avais
été heurté par l’autobus qui fait la navette entre Auckland et Wellington. La dernière
chose dont je me souvienne, c’est la pelouse qui se rapproche à la vitesse de la
lumière, et un craquement à la mâchoire. Puis, là, j’ai un blanc.
LE-REPORTER-DE-L’ÉQUIPE. – Alors, vous ne passerez pas vos vacances ensemble ?
ALI WILLIAMS : Tant qu’il ne se rasera pas, non (rires).
LE-REPORTER-DE-L’ÉQUIPE. – Merci M. Williams.
Prolongement
Ces séances ont pour but d’exercer l’attention des élèves aux liens entre héros d’aujour-
d’hui et héros littéraires. On peut donc leur faire chercher des incarnations modernes des
héros littéraires suivants: Roméo et Juliette, Gavroche, Don Quichotte, Matamore, Hamlet,
Antigone.

ANALYSE D’IMAGE
Scènes de combat (page 153)
Durée de la séance : 1 heure.
Mise en œuvre : on laisse le temps aux élèves d’observer la construction des deux images
avant d’entamer le dialogue avec la classe à partir des questions.

Corrigé
1. Dans les deux cas, les personnages sont saisis en contexte de combat, au moment précis
où ils « chargent » l’adversaire. Dans l’image supérieure, on peut reconnaître Sébastien
Chabal, en train de percer la ligne d’avants du XV d’Argentine ; dans l’image inférieure,
il s’agit de Brad Pitt qui, sous les traits d’Achille, part à l’assaut des adversaires troyens.
2. La vitesse est rendue perceptible grâce à deux procédés : d’abord, les corps sont saisis
en position de déséquilibre (Chabal subit un plaquage ; Achille court) ; ensuite, leurs pas
ne sont plus en contact avec le sol, preuve qu’ils sont en mouvement ; enfin, certains
éléments sont en suspension, du fait même de la vitesse de la course (les longs cheveux de
Chabal ; le sable soulevé par la foulée d’Achille).
3. Les attributs héroïques mis en valeur sont : la puissance physique et la combativité.
Écrire à partir d’une image
Tout le stade est rempli de partisans du XV des bleus, qui chantent des dithyrambes en sa
faveur, avec de virils accents guerriers. Le terrain du stade de France retentit sous les pas
des deux formations adverses. Et, au milieu de tous, s’avance Sébastien Chabal ; il court,
menaçant, secouant son épaisse chevelure, le ballon à son côté, bien agrippé. Il porte ses
mains invincibles devant lui, comme un bouclier d’airain, brandissant le ballon que les
Pumas argentins essaient de lui soustraire : mais en vain ! Quels enfants ne sont-ils pas, en

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espérant pouvoir braver celui que les dieux du rugby ont favorisé ! Et lorsque Mario
Ledesma tente de lui faire barrage avec son corps puissant et ses mains agiles, Sébastien
Chabal se rue sur lui, comme un lion dangereux. Ainsi la force et l’orgueil poussent-ils
Sébastien Chabal à l’assaut des lignes argentines, dans la clameur des gradins du Stade de
France.

GROUPEMENT DE TEXTES © QUAND LES HÉROS ACTUELS RESSEMBLENT AUX MODÈLES ANCIENS
Le chevalier, de Perceval à Aragorn (page 154)
Objectifs
• Comprendre les valeurs du chevalier.
• Être capable d’utiliser le vocabulaire permettant de décrire ce type de personnage.
Durée de la séance : 1 heure.
Mise en œuvre : les élèves ayant sans doute vu le film Le Seigneur des Anneaux, on
commencera par évoquer ce cycle, puis on les interrogera sur d’autres films qu’ils connaî-
traient en lien avec la chevalerie de la Table Ronde : Excalibur, de John Boorman (1981),
par exemple.

Corrigé
Comprendre
1. Les caractéristiques du combat décrit dans le texte 3 sont sa violence (« les lances volent
en éclats… une grande douleur le point… se jette sur lui en grande fureur ») et son carac-
tère implacable : c’est une lutte à mort que se livrent les deux hommes (« la colère les tient…
se jette sur lui en grande fureur »).
2. Le code d’honneur domine la chevalerie dans la mesure où, au moment où son adver-
saire est à sa merci à terre, Perceval choisit de l’épargner (« il se souvient soudain des
conseils du prudhomme : ne jamais occire le cœur léger un chevalier vaincu »). Par ailleurs,
son adversaire vaincu n’hésite pas à reconnaître les qualités de celui qui vient de triom-
pher de lui (« tu es un bon chevalier »).
3. Comme Perceval, Aragorn est un chevalier qui n’a jamais eu peur de l’adversité (« j’ai
eu une vie longue et dure ») ; par ailleurs, sa vie a la forme d’une quête, et il mène, comme
les chevaliers de la Table ronde, une existence à la fois aventureuse et errante («j’ai traversé
mainte montagne et mainte rivière »).
Écrire
Le choix peut par exemple se porter sur Batman. Comme le chevalier médiéval, ce héros
défend la veuve et l’orphelin, affronte le mal en combat singulier, et ses adversaires sont
non moins redoutables que lui. Les combats prennent souvent la forme de duels singuliers
(comme c’est le cas ici), et comme le chevalier médiéval, Batman sait se montrer magna-
nime vis-à-vis des ennemis qu’il terrasse. On peut ajouter que, dans les deux cas, ces person-
nages se caractérisent par un costume caractéristique : armure pour le chevalier médiéval,
combinaison moulante, cape et masque pour Batman – dont l’identité est aussi mysté-
rieuse que celle de Perceval, lorsqu’il fait son apparition dans le cycle de la Table Ronde.

LEXIQUE
Dénotation, connotation (page 155)
Exercice 1
Phrase a : sens connoté.
Phrase b : sens dénoté.
Phrase c : sens connoté.
Phrase d : sens dénoté.
Phrase e : sens dénoté.
Phrase f : sens connoté.

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Exercice 2
Sens connoté :
– Il le regarda avec un regard glacé.
– Je n’aime pas ce film : je trouve qu’il manque de souffle.
– Il est adorable ; on peut dire que c’est une vraie crème.
Sens dénoté :
– Il est très fier de son caniche nain, qu’il peut faire tenir dans sa poche.
– Le rose est une couleur qui est traditionnellement associée aux filles.
– À ne jamais se laver, il a attrapé des puces.
Exercice 3
a) L’auteur évoque, dans ce texte, un feu de forêt.
b) Mots suggérant une comparaison entre le feu et le dragon : « bête souple du feu…
robuste… large corps pareil à un torrent… tête rouge… ventre de flammes… queue… elle
rampe, elle saute, elle avance… coup de griffe… elle dévore d’un seul craquement de
gueule… le dard de sa langue… mufle dégouttant de sang »).
c) Utilisation du mot dragon :
Avec sens dénoté : Dans Bilbo le Hobbit, Tolkien décrit un dragon auquel le héros vole un
anneau d’une grande valeur. Avec sens connoté : Colérique, autoritaire et jalouse, la mère
de mon amie est un véritable dragon.
Exercice 4
1. Mots employés de façon connotée : « tendre... tache noire… feu… incendies…. Explo-
sions… mise en scène »
2. Utilisation de ces mots dans un contexte dénotatif :
– Il apprécie le beurre quand il est tendre.
– La vache a deux taches noires.
– Le feu s’est déclaré dans la colline ; puis il a fallu lutter contre une série d’incendies.
– Des explosions se sont fait entendre au fond de la mine.
– La mise en scène de cette pièce lui a valu le succès que l’on sait.
Exercice 5
– Mots employés de façon connotée : « armée… perfides… grosses bêtes ».
– Les épingles sont comparées à une « armée », en raison de leur nombre dans les cheveux
des femmes ; elles sont « perfides » car leur présence trahit, chez un homme, la présence
d’une maîtresse ; enfin les hommes sont appelés « grosses bêtes » en raison de leur manque
de finesse, face aux ruses féminines.
– Personnification d’un objet : une clef à molette.
Ô imprévisible objet, tellement cher à mon cœur dès qu’il s’agit de changer la chambre à
air percée de mon vélo, ou démonter le carburateur de la voiture lorsque ce dernier s’en-
crasse. Bougresse qui glisse entre mes doigts poissés de graisse, et qui, capricieuse, ripe sur
le boulon avant de rebondir sur mes phalanges. Même si tu m’es souvent cruelle, je sais
que tu me restes fidèle.

GROUPEMENT DE TEXTES © QUAND LES HÉROS ACTUELS RESSEMBLENT AUX MODÈLES ANCIENS
Antihéros d’hier à aujourd’hui (page 156)
Objectifs
• Comprendre comment s’organise une description.
• Découvrir l’anti-héros.
• Être capable de comprendre quels sont les effets produits sur le lecteur, et sur quels
procédés ils reposent.
Durée de la séance : 1 heure.
Mise en œuvre : demander aux élèves ce qu’est un monstre ; donner des exemples tirés de
la littérature ou du cinéma. Réfléchir à la relation entre l’apparence et le caractère.
Comprendre qu’être un monstre, ce n’est pas seulement être physiquement difforme.

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Comprendre
1. Les champs lexicaux de la grandeur et de la laideur sont mêlés ; ils apparaissent dans
les mots et expressions suivantes : « Énorme verrue… dents désordonnées, ébréchées…
lèvre calleuse… menton fourchu… grimace… grosse tête… bosse énorme… cuisses et […]
jambes […] fourvoyées… larges pieds… mains monstrueuses… difformité… brisé et mal
ressoudé ». Mis à part le lexique renvoyant explicitement ou implicitement à la laideur,
Victor Hugo met en relief la disgrâce de son personnage grâce à une suite d’images
(« bouche en fer à cheval… petit œil gauche obstrué d’un sourcil roux en broussailles…
dents désordonnées, ébréchées […] comme les créneaux d’une forteresse… lèvre calleuse
sur laquelle une de ces dents empiétait comme la défense d’un éléphant… jambes [qui]
ressemblaient à deux croissants de faucilles qui se rejoignent par la poignée »). Les compa-
rants permettent de rapprocher Quasimodo de certains animaux partageant l’idée de puis-
sance (« cheval… éléphant »), et de certains objets rappelant la civilisation médiévale
(« créneaux d’une forteresse… faucilles »).
2. Paradoxalement, le lecteur n’est pas révulsé par ce portrait ; au contraire, cette somme
de monstruosités finit par engendrer une certaine fascination. Ses qualités morales et
physiques (« allure redoutable de vigueur, d’agilité et de courage ») ne sont pas dissimu-
lées par son apparence extérieure, mais, au contraire, magnifiées.
3. Victor Hugo cherche à choquer son lecteur en faisant le portrait d’un être physique-
ment monstrueux. Cette intention est au cœur de son projet esthétique, laquelle repose
sur l’antithèse violente de la beauté et de la laideur.
Écrire
Exemple rédigé © Vue de face, cette créature n’avait pas le physique rassurant d’un
bon géant ; ses yeux globuleux, sa tête, démesurément grosse, sa bedaine, ses larges
pieds, donnaient l’impression d’un emboîtement aussi maladroit que mal propor-
tionné. Ajoutez à cela une peau verte, et de ridicules oreilles en forme de trompettes,
vous aurez sous les yeux un monstre repoussant, éloigné en tous points, de l’idée
qu’on peut se faire d’un être humain, fût-il géant. Enfin, au bout de bras musculeux
comme ceux d’un orang-outang, mettez des mains aussi larges que des battoirs à
linge, capables à elles seules de déraciner un arbre, et vous pourrez vous figurer celui
qu’on appelle Shrek.

LEXIQUE
Le portrait physique et moral (page 157)
Exercice 1
Caractéristiques morales.
Exercice 2
1. Borné : qui manque d’esprit d’ouverture, de tolérance.
2. Humble : synonyme de modeste.
3. Susceptible : qui s’emporte violemment, colérique.
4. Méprisant : qui considère les autres comme inférieurs.
5. Courageux : qui n’hésite pas à affronter le danger.
6. Intéressé : qui agit toujours dans son propre intérêt.
Exercice 3
– Liste 1 : musclé (caractéristique physique).
– Liste 2 : prétentieux (trait de caractère déplaisant).
– Liste 3 : autoritaire (trait de caractère antipathique).
– Liste 4 : obtus (caractéristique morale).
Phrase : À peine Bill fut-il entré dans le saloon que ses habits texans le caractérisèrent
comme un intrus. Toute le monde se retourna. Bob, qui jouait au poker à ma droite, me
dit : « J’aime pas ces gars du Sud ; ils sont prétentieux ». Puis il lança sa chique dans le
crachoir en cuivre, situé à trois mètres de notre table. Effectivement, ce type avait l’air

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plutôt obtus. Nous le vîmes s’approcher du comptoir, où le barman essuyait un verre d’un
air absent. Il faisait sonner ses éperons. Puis, jetant sa pièce sur le comptoir, il ordonna,
d’un ton autoritaire : « Patron : un lait-fraise ! ».
Exercice 4
a) Madame Arnoux est assise de profil. Frédéric Moreau voit son habit, mais surtout son
visage. Son regard va successivement de sa tête à sa robe (mouvement descendant), puis
revient à son visage (mouvement ascendant). Ce parcours du regard est significatif de l’in-
térêt que Frédéric prend à ce visage.
b) Mots évoquant la beauté de Mme Arnoux : « grands sourcils… ovale de sa figure… nez
droit… splendeur de sa peau brune… séduction de sa taille… finesse des doigts ».
Exercice 5
– Caractères physiques : « plus haut de taille qu’aucun de nous tous… cheveux coupés
droit sur le front… poignets rouges habitués à être nus. »
– Caractères moraux : « air raisonnable et fort embarrassé »

PARCOURS DE LECTURE
Jean Valjean dans Les Misérables (page 159-164)
Objectifs : étudier le parcours d’un personnage et les valeurs qu’il incarne.
Durée : 2 à 3 heures.
Mise en œuvre : Jean Valjean est parmi les personnages des Misérables, celui autour duquel
s’organisent les autres trajectoires. Nous présentons sous la forme d’une introduction et
d’une série de vignettes les autres personnages qu’on pourra faire découvrir aux élèves s’ils
ne les connaissent déjà. Nous avons centré l’étude sur Jean Valjean car il porte particu-
lièrement fortement les valeurs et les combats de Victor Hugo, mais nous présentons aussi
Javert dans les textes car il est l’envers parfait du héros.
L’étude pourra commencer par l’écoute de la lecture des extraits par un comédien, puis
on fera travailler chaque texte à l’aide des questionnaires.

Une enfance difficile (page 159)


Corrigé
Victor Hugo insiste sur le malheur qui touche, dès sa naissance, Jean Valjean, et le courage
avec lequel il lui fait face. Orphelin de père et de mère dès son plus jeune âge, il entretient,
de plus, sa sœur et ses sept neveux et nièces.

La chute (page 159)


Corrigé
Ce passage nous rappelle que le registre pathétique apparaît dès qu’un personnage ou une
situation parvient à susciter la pitié du lecteur (ou de l’auditeur). À ce titre, l’évocation de
mauvais traitements infligés à des enfants est l’un des thèmes pathétiques par excellence ;
c’est le cas, dans ce passage, où le champ lexical de la tristesse (« pleurait… larmes…
sanglotant») est lié au souvenir des sept neveux et nièces que le forçat laisse sans ressources.
Plusieurs expressions permettent de répéter ce chiffre « sept », qui a pour Jean Valjean, la
valeur qu’on sait (« il abaissait sa main droite et l’abaissait […] sept fois… sept têtes
inégales… vêtir et nourrir sept petits enfants… que devinrent les sept enfants ? »).

Les effets du bagne (page 160)


Corrigé
Victor Hugo nous fait comprendre qu’entre l’entrée au bagne et le moment de la sortie,
l’état moral de Jean Valjean a nettement empiré. En effet, au terme du monologue inté-
rieur présenté dans ce passage, le forçat est amené à juger la société responsable de ses

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malheurs (« il jugea la société et la condamna »), et à concevoir contre elle une rancune
impérissable (« il la condamna à sa haine »). Aussi, n’est-ce pas sans ironie que Victor
Hugo cite l’extrait de son passeport (« homme très dangereux »). La prison l’a effective-
ment rendu ainsi.

La tentation du pire (page 160)


Corrigé
Cette scène s’ouvre sur la description de Mgr. Bienvenu, dont le visage est soudain éclairé
par un rayon de lune (« ce nuage se déchira… et un rayon de lune… vint éclairer subite-
ment le visage pâle de l’évêque»). Cette vision bouleverse Jean Valjean car, pour la première
fois de sa vie, il a sous les yeux un être pur et innocent. Après un moment de flottement
(« il hésitait entre les deux abîmes »), cette illumination bouleverse la nature mauvaise qu’il
avait en sortant du bagne, et constitue une première étape sur le chemin de la rédemption.
Le respect qu’il ressent pour cet homme apparaît essentiellement dans ses gestes (« il ôta
sa casquette… entra dans [la] contemplation »).

Les bienfaits du pardon (page 161)


Corrigé
Si l’on admet qu’un « coup de théâtre » est un événement inattendu qui bouleverse le cours
de l’action, c’est effectivement le cas dans ce passage, où Jean Valjean est soudainement
disculpé de son vol par Mgr. Bienvenu, au grand dam des gendarmes, trop heureux d’ar-
rêter un bagnard en fuite. Outre le lecteur, l’effet de surprise est du côté de la maréchaussée
et surtout de Jean Valjean, qui est littéralement assommé par ce dénouement heureux (« il
regarda l’évêque avec une expression qu’aucune langue ne pourrait rendre… Jean Valjean
tremblait de tous ses membres… [il] était comme un homme qui va s’évanouir »).

Jean Valjean face à lui-même (page 162)


Corrigé
Non seulement Jean Valjean est un autre homme, mais surtout un homme neuf. Pour
rendre cette idée plus forte, Victor Hugo a recours à l’image lourde de symbole du jour
qui se lève (« le jour se faisait de plus en plus dans son cerveau… une clarté qu’il n’avait
jamais vue jusque-là… un jour doux était sur cette vie »). Aussi le personnage « voit-il le
jour » : le geste de l’évêque est une illumination, et elle marque aussi pour le personnage
une nouvelle naissance. Dorénavant, il sera du côté du bien.

Javert (page 162)


Corrigé
À l’inverse de Quasimodo, dont l’apparence extérieure contredit la réalité intérieure, Javert
est au physique ce qu’il est au moral. Sa cruauté est exprimée par le champ lexical de la
laideur (« nez camard… profondes narines… plissement épaté… peu de crâne, beaucoup
de mâchoire… »), et surtout par les métaphores animalières. Elles permettent d’exprimer,
outre sa bâtardise, sa servilité à l’appareil judiciaire, sa brutalité (« mufle de bête fauve »)
et sa férocité (« lorsqu’il riait, c’était un tigre »).

Face à face (page 163)


Corrigé
Jusqu’à la fin, Javert se conduit avec arrogance vis-à-vis de Jean Valjean. Non seulement
il semble ne pas connaître la peur (alors qu’il est sur le point d’être exécuté), mais il affiche
jusqu’à la fin le mépris que lui inspire le bagnard fugitif (« indéfinissable sourire où se
condense la suprématie de l’autorité enchaînée »). Il prend, par exemple, une attitude

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provocatrice, en donnant un ordre à Valjean (« prends ta revanche »), ou en l’insultant
(« un surin… cela te convient mieux »). Dans ce dernier cas, l’évocation argotique du
couteau est une manière de rappeler à Jean Valjean le monde d’où il vient : celui des bas-
fonds. Jean Valjean lui donne la liberté pour la raison suivante : le personnage de Victor
Hugo étant réellement bon, il n’a pas de haine dans son cœur (pas de rancune, de désir de
vengeance).

Un pardon impossible (page 164)


Corrigé
Le fait que Jean Valjean ait sauvé la vie de Javert conduit ce dernier au suicide ; cela, pour
deux raisons. Pour commencer, cet acte de générosité vient contredire la vision que le poli-
cier a du monde, lequel est soigneusement clivé selon le bien ou le mal (« tous les axiomes
qui avaient été les points d’appui de toute sa vie s’écroulaient devant cet homme »). On
comprendra donc qu’ensuite, il est impossible à Javert d’admettre qu’il puisse être recon-
naissant envers un repris de justice : c’est une chose inadmissible, qui le met en porte-à-
faux vis-à-vis de lui-même (« devoir la vie à un malfaiteur… c’est ce dont il était atterré »).
Javert ne peut, en effet, admettre la nature humaine dans sa complexité ; aussi, incapable
d’admettre la contradiction où elle le mène, choisit-il d’en finir avec la vie.

Récapitulons (page 164)


1. Jean Valjean appartient au peuple des « misérables » pour quatre raisons. D’abord, il
est d’origine particulièrement humble (au départ du roman, il est émondeur) ; ensuite, il
a une carrière de hors-la-loi, à l’intérieur du bagne et à sa sortie ; de même, c’est avec les
membres les plus modestes de la société qu’il s’identifie et à qui il vient en aide (exemple :
Fantine, ou Cosette) ; enfin, pendant les journées de 1832, il prend parti pour le peuple
parisien, contre la monarchie.
2. Les étapes de son existence sont : l’arrestation ; la sortie du bagne ; enfin, la « conver-
sion » à une vie honnête. Elles correspondent à son époque, dans la mesure où le bascu-
lement de la vie de Jean Valjean (après le pardon de Mgr Bienvenu) correspond
approximativement avec la chute de l’Empire. On notera également que l’anéantissement
de Javert survient en même temps que la révolte de 1832.
3. Les valeurs que Jean Valjean incarne sont : la générosité (envers les siens, envers Fantine,
envers Cosette), l’énergie morale et physique (qui lui permet de surmonter l’expérience du
bagne), et la mansuétude (face à Javert).
4. Pour répondre à cette question, les élèves peuvent s’appuyer sur des éléments de docu-
mentation (journaux, revues, etc.). Parmi les personnalités existantes, on peut proposer,
comme parangons de la générosité, de l’énergie et de la mansuétude : Nelson Mandela, le
sous-commandant Marcos, et Rigoberta Menchu, par exemple. On veillera à ce que, dans
tous les cas, la réponse soit justifiée.

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