Marche Financier

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76 BOURSE ET MARCHÉS FINANCIERS

ment et exceptionnellement respectent la transparence et la


sécurité nécessaires.

1. Le contrôle des opérations quotidiennes


Les transactions qui sont à l’origine de franchissements de
seuil doivent être déclarées. En outre, aucune opération ne
doit être le fait d’initiés ou donner lieu à manipulation de
cours.

• Les franchissements de seuil


L’achat de titres sur le marché boursier n’a pas toujours
comme objectif la réalisation d’un placement. Il peut égale-
ment être effectué, au cours du marché, par une société dans
le but de prendre le contrôle d’une autre société. Cette
méthode, appelée « ramassage », est à l’origine de la régle-
mentation sur les franchissements de seuil : tout détenteur
d’actions d’une société doit rendre publics les pourcentages
de dépassement de possession de titres ou de droits de vote
d’une société que la loi a fixés (5 %, 10 %, 20 %, un tiers, 50 %,
deux tiers), aussi bien à la hausse qu’à la baisse. Il en est de
même pour tous les autres seuils (entre 0,5 % et 5 %) que la
société a inscrits dans ses statuts.
Ces seuils sont calculés sur les actions détenues par un action-
naire seul ou par plusieurs actionnaires engagés dans une
action de concert.

Définition : Une action de concert provient d’un accord entre


plusieurs personnes en vue d’acquérir ou de céder des droits de
vote ou en vue d’exercer ces droits pour mettre en œuvre une poli-
tique commune vis-à-vis de la société concernée.

L’action de concert peut être rapprochée du pacte d’action-


naires qui doit être rendu public, mais dont l’objectif est dif-
férent.

Définition : Un pacte est une convention conclue entre action-


naires afin de fixer des conditions préférentielles de cession ou d’ac-
quisition d’actions.

En cas de non-déclaration d’un franchissement, en plus de sanc-


tions pénales, les titres dépassant le seuil perdent leur droit de
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vote (comme dans le cas d’autocontrôle, c’est-à-dire quand une


société assure son propre contrôle par l’intermédiaire de socié-
tés dont elle assure elle-même le contrôle) pendant les deux
ans qui suivent la régularisation. Une action en nullité peut être
engagée pour les décisions prises avant la découverte du fran-
chissement. Une fois le franchissement constaté, l’AMF peut
être amenée à demander le lancement d’une offre publique.

• Le délit d’initié

Définition : Un initié est une personne qui détient une informa-


tion privilégiée du fait de sa profession ou de sa fonction (par
exemple un administrateur ou un dirigeant de la société, ses ban-
quiers, ses analystes financiers).

Un « initié » ne peut profiter sur le marché d’une informa-


tion privilégiée sur les perspectives ou la situation d’un émet-
teur avant qu’elle soit rendue publique. Il ne peut non plus
la divulguer à une autre personne. Le délit d’initié est sanc-
tionné pénalement et pécuniairement.

• La manipulation de cours

Définition : La manipulation de cours consiste à exercer ou à ten-


ter d’exercer directement ou par personne interposée une
manœuvre ayant pour objet d’entraver le fonctionnement régulier
d’un marché d’instruments financiers en induisant autrui en erreur.

La manipulation peut être le fait de rumeurs ou de divulga-


tion de fausses ou de mauvaises informations. Le délit de
manipulation de cours est sanctionné comme le délit d’initié.
© Dunod - La photocopie non autorisée est un délit.

2. Le contrôle des opérations exceptionnelles


À une époque où la concentration des entreprises constitue
l’un des principaux moyens de leur croissance, la technique
du « ramassage » est, souvent, le prélude à une opération plus
conséquente, l’offre publique.

Définition : Une offre publique est une procédure par laquelle


une société fait savoir directement et publiquement qu’elle pro-
pose aux actionnaires d’une autre société de leur acheter (offre
publique d’achat – OPA) ou de leur échanger (offre publique
d’échange – OPE), leurs titres cotés sur un marché réglementé.
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D’origine américaine, le système des plans d’options d’actions


pour les salariés (stock options plans) se développe en France
et fait l’objet d’une législation qui concerne les autorités bour-
sières.

• Les offres publiques


La réglementation des offres publiques, tant amicales si les
dirigeants de la société visée sont favorables à cette opération
que sauvages en l’absence d’accord, est strictement définie
afin d’assurer à la fois la transparence des opérations et la sécu-
rité de tous les épargnants, en particulier les actionnaires
minoritaires.
Les conditions financières proposées pour la cession ou
l’échange des titres (contre les propres actions de l’initiateur
ou, exceptionnellement, contre les actions de l’une de ses
filiales) doivent être suffisamment attractives pour que les
actionnaires sollicités acceptent l’opération qui est lancée.
L’annonce et le déroulement d’une offre font l’objet de dis-
positions précises. À l’issue d’une offre publique d’achat ou
d’échange est souvent lancée une offre publique de retrait
(OPR).

L’annonce du lancement d’une offre publique


L’initiateur doit présenter une demande à l’Autorité des mar-
chés financiers par l’intermédiaire d’un prestataire de services
d’investissement qui garantit l’opération. Il lui faut indiquer
le nombre de titres qu’il détient déjà, le nombre de titres qu’il
souhaite acquérir et en deçà duquel il renoncera à l’offre en
considérant qu’elle aura échoué. Il doit, surtout, préciser son
intention : soit prendre le contrôle de la société visée soit sim-
plement en prendre une participation. Dans le premier cas,
l’offre dont la durée va de 25 à 35 jours est dite normale et
doit porter sur la totalité des titres de capital de la cible. Dans
le second cas, l’offre est dite simplifiée et intervient si l’ac-
quéreur détient déjà plus de 50 % des titres ou s’il n’en vise
qu’un maximum de 10 %.
L’initiateur peut proposer, gratuitement, aux actionnaires de
la société visée des certificats de valeur garantie (CVG), d’une
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durée maximum de deux ans. Ces valeurs mobilières, titres


de créances négociables, lui permettent de payer à crédit les
titres qu’il achète, donc de ne pas trop grever sa trésorerie,
en garantissant à leurs détenteurs le prix de l’offre, même si
le cours des actions baisse ensuite sur le marché.
L’Autorité des marchés financiers contrôle les informations
fournies (auxquelles elle doit apporter son visa) et se pro-
nonce sur la recevabilité du prix ou de la parité d’échange
proposé. Une fois l’Autorité saisie, son président peut deman-
der à Nyse Euronext Paris SA de suspendre les cotations de
la société visée, au maximum pendant 5 jours, jusqu’à ce que
le lancement de l’offre soit accepté.
Le lancement d’une offre est obligatoire, sur la totalité du
capital, quand un actionnaire, agissant seul ou de concert,
détient plus du tiers des titres de capital ou des droits de vote.
La seule exception concerne une détention temporaire d’au
maximum 6 mois et pour une détention maximum supé-
rieure à 3 % par rapport au tiers. Dans ce cas, les droits de
vote pour les actions dépassant le seuil du tiers ne peuvent
être exercés.

Le déroulement d’une offre publique


Pendant toute la durée des offres, l’achat de titres sur le mar-
ché pour renforcer un autocontrôle est interdit, de même que
toutes les opérations de contreparties sur blocs de titres
puisque les négociations ne doivent être réalisées que sur le
marché. En cas d’offre d’échange, aucune opération sur les
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titres de la société cible ne peut intervenir.


Des surenchères sont autorisées par l’initiateur ou par des
concurrents (au moins 5 jours avant la date de clôture de
l’offre) soit sur le prix (au minimum 2 %) soit sur le pour-
centage annoncé pour que l’offre soit considérée comme réus-
sie. Le délai de 25 à 35 jours repart après chaque offre
concurrente. Au bout de 10 semaines, l’Autorité des marchés
financiers décide qu’il s’agit de la dernière surenchère.
Le résultat de l’offre est donné par l’AMF au maximum 9 jours
après sa clôture. S’il se solde par un échec, les ordres de vente
donnés par les actionnaires sont annulés.
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L’offre publique de retrait


Définition : Une offre publique de retrait est la procédure qui per-
met aux actionnaires minoritaires de céder leurs titres.

Réalisée lorsqu’un actionnaire majoritaire détient au moins


95 % des droits de vote de la société visée, sous forme d’un
achat ou d’un échange, l’offre publique de retrait consiste à
demander le rachat de la totalité de ses actions, afin de les reti-
rer de la cotation sur le marché. L’offre est lancée à l’initia-
tive de l’actionnaire majoritaire ou de tout actionnaire
minoritaire. Cette mesure de protection des actionnaires
minoritaires est souvent complétée par un retrait obligatoire.
Nécessairement précédé d’une offre publique de retrait, le
retrait obligatoire est exigé par l’actionnaire majoritaire à plus
de 95 % pour contraindre les minoritaires à vendre leurs titres,
au minimum au prix de l’OPR.

• Les plans d’options d’actions pour les salariés


En provenance des États-Unis, ce système avait pour objectif,
à l’origine, d’attirer, puis de retenir, des cadres vers les nou-
velles entreprises de la Silicon Valley disposant de trop peu de
ressources pour les payer à leur valeur. Ces salariés se voyaient
promettre une sorte de surplus de rémunération dans le futur
en obtenant des actions de leur société à des conditions avan-
tageuses, dans l’espoir d’une hausse du cours des titres.
Ce système a été introduit en France, d’abord par des entre-
prises de même type, puis par des grandes sociétés essentiel-
lement pour leurs cadres dirigeants, mais aussi, de plus en
plus, pour l’ensemble de leurs salariés. Les stock-options ne
sont pas réservées aux seules sociétés cotées en bourse puisque
toute société de capitaux, même non cotée, peut en offrir.
Les différents mécanismes des stock-options expliquent les
conditions juridiques et financières de leur octroi, les condi-
tions de leur levée et leur fiscalité.

Les différents mécanismes des plans d’options sur actions


Depuis un quart de siècle se développent en France des pra-
tiques salariales comme l’intéressement, la participation, les
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plans d’épargne-entreprise ou plans d’épargne-groupe. Dans


ces différentes formules, la part réservée aux actions de l’en-
treprise concernée est faible (même dans les fonds communs
de placement d’entreprise – FCPE).
Il a donc été créé des formules d’actionnariat dans lesquelles
seules sont intégrées les actions de la société : la souscription
d’achat d’actions réservées aux salariés et les plans d’actions
pour les salariés.

Définition : Le système de la souscription d’achat d’actions réser-


vées aux salariés consiste, pour l’entreprise, à réaliser une aug-
mentation de capital à laquelle tous les salariés ayant une certaine
ancienneté peuvent souscrire.

Définition : Le système des plans d’actions pour les salariés per-


met à des salariés désignés de souscrire ou d’acheter des actions à
un prix déterminé, dans un délai fixé et bénéficiant d’un certain
nombre d’avantages fiscaux.

Les plans d’actions se divisent en options de souscription qui


entraînent une augmentation de capital si les salariés lèvent
leurs options et en options d’achat qui donnent lieu à l’achat
d’actions que la société détient sur elle-même dans la limite
de 10 % de son capital. Dans le premier cas, la société reçoit
des fonds, mais court le risque de dilution du capital qui peut
être dangereux dans des petites sociétés tandis que dans le
second cas, il ne s’agit que d’un remboursement pour la
société des titres qu’elle a, déjà, nécessairement achetés, car
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les actions doivent être détenues avant la décision d’accorder


les options. La société court, alors, un risque de perte si la
valeur de l’action baisse puisque les salariés n’exerceront pas
leur droit.

Les conditions juridiques d’octroi des plans d’options


sur actions
La décision d’accorder des plans d’options d’actions provient
de l’assemblée générale extraordinaire qui demande au conseil
d’administration ou au directoire de lui faire des propositions
qu’elle entérinera.
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L’Autorité des marchés financiers n’exerce pas de contrôle


direct sur ces plans, mais l’information doit être fournie dans
tous les documents qui lui seront remis (nombre global d’ac-
tions octroyées, prix et période d’exercice, identité et nombre
d’options détenues par les mandataires sociaux et les dix plus
importants salariés bénéficiaires).
Les dirigeants sociaux (président directeur général, directeur
général, gérant de société en commandite par actions) peu-
vent, en effet, recevoir des stock-options sauf s’ils détiennent
(comme tout salarié) plus de 10 % du capital au moment de
l’attribution des options. De plus, les options non levées déte-
nues par un seul bénéficiaire ne doivent pas représenter plus
du tiers du capital.
Dans le cas d’options de souscription d’actions, les action-
naires en place doivent renoncer au droit préférentiel de sous-
cription au moment où les options sont exercées. S’il existe
des obligations convertibles, leurs détenteurs doivent avoir
donné leur accord.

Les conditions financières d’octroi des plans d’options sur


actions
Les stock-options donnent droit à l’obtention des trois formes de
titres de capital : des actions « normales », des actions à dividende
prioritaire sans droit de vote, des certificats d’investissement.
La question principale de l’octroi des options concerne la
détermination du prix d’exercice, c’est-à-dire de la valeur à
laquelle sera exercé le droit et, donc, seront payés les titres au
moment de la levée de l’option. Le calcul est plus facile dans
les sociétés cotées en bourse où un cours objectif, même s’il
est discutable, existe, que dans les sociétés non cotées où l’éva-
luation ne peut être que subjective et susceptible d’un recours
pour une requalification éventuelle sous forme de salaire.
Pour les entreprises cotées, le prix d’exercice est fixé le jour
où l’option est consentie. Il ne peut être inférieur à 80 % de
la moyenne des cours des vingt séances de bourse précédant
ce jour. La société a le droit de consentir une décote de 20 %,
mais seuls les premiers 5 % ne sont pas considérés comme un
sursalaire, le dépassement de ce seuil conduisant à une impo-
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sition comme salaire dès la levée de l’option pour le bénéfi-


ciaire et à un paiement de contributions et de cotisations
sociales pour l’entreprise.
Les options ne peuvent être consenties moins de vingt séances
de bourse après le détachement du coupon ou après une aug-
mentation de capital car les cours ne correspondent pas, alors,
à leur valeur habituelle et le calcul du prix d’exercice serait
trop complexe.
Le prix d’exercice n’est pas modifiable, sauf en cas d’opéra-
tions financières particulières pendant la durée de l’option
(augmentation de capital en numéraire, distribution de
réserves, émission d’obligations convertibles ou baisse du
capital pour apurement des pertes).

Les conditions de levée des options


Les salariés n’ont pas l’obligation de lever leur option. Ils uti-
lisent ce droit si le cours de l’action au moment de la levée
est supérieur au prix d’exercice. La levée est facultative et peut
être réalisée en partie ou totalement. Jusqu’à la levée de l’op-
tion, les droits afférents aux actions sont incessibles.
S’il s’agit d’un plan d’options de souscription d’actions, l’aug-
mentation de capital a lieu à mesure de la levée. En général,
l’intégralité du capital est libérée en une fois. Tous les droits
des actions apparaissent dès la levée (par exemple le salarié
reçoit la totalité du dividende d’une année lorsque celui-ci est
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payé après la levée de l’option). Une fois devenus actionnaires,


les salariés entrent dans la catégorie des initiés.
La levée de l’option est possible même en cas de départ du sala-
rié de la société, sauf si une disposition contraire est stipulée.
En cas de décès, les héritiers ont six mois pour lever l’option.
Des conditions d’exercice particulières peuvent être fixées :
réalisation d’un objectif économique (par exemple atteindre
un certain chiffre d’affaires ou un certain résultat), être sala-
rié au moment de la levée de l’option, conserver l’option pen-
dant un délai minimum, ne pas vendre pendant un certain
temps les actions provenant des options, etc.
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Sauf précision contraire, les actions obtenues sont immédia-


tement négociables, mais les salariés attendent, en général, le
délai fixé pour bénéficier de l’avantage fiscal. Les actions obte-
nues ne sont pas éligibles à un plan d’épargne en actions.

Le régime fiscal des plans d’options sur actions


Deux types de plus-values sont imposés : la plus-value d’ac-
quisition obtenue lors de la levée de l’option (différence entre
la valeur de l’action à la date de levée de l’option et le prix
d’exercice) et la plus-value de cession obtenue lors de la vente
des actions (différence entre le prix de cession et la valeur de
l’action à la date de levée de l’option).
Pour les plans accordés avant le 27 avril 2000, la plus-value
d’acquisition est taxée :
– selon le régime des plus-values à 40 % (dont 10 % de prélè-
vements sociaux) si les actions levées sont nominatives et
cédées après 5 ans (les actions peuvent être négociées avant
les 5 ans en cas de licenciement, de mise à la retraite, d’inva-
lidité, de décès) ;
– selon le régime des salaires dans les autres cas. La plus-value
de cession est taxée au taux habituel des plus-values.
Pour les plans accordés après le 27 avril 2000, la plus-value
d’acquisition est taxée :
– selon le régime des plus-values à 40 % si les actions levées
sont débloquées après 4 ans (donc à partir de 2004) et cédées
avant deux ans pour les plus-values inférieures à
150 000 euros et à 50 % pour les plus-values supérieures à
150 000 euros ;
– selon le régime normal des plus-values si les actions levées
sont débloquées après 4 ans et cédées après 2 ans pour les
plus-values inférieures à 150 000 euros et à 40 % pour les plus-
values supérieures à 150 000 euros. L’imposition est calquée
sur celle des bons de souscription de parts de créateurs d’en-
treprises, titres non cessibles, susceptibles d’être crées dans
toutes les entreprises crées depuis moins de 15 ans ;
– selon le régime des salaires dans les autres cas.
Pour la société, toutes les moins-values subies lors de la levée
des options sont déductibles.
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Chapitre 4
La couver ture de la cotation
en bourse

Le développement des opérations réalisées sur les marchés


financiers a pour corollaire la volatilité des prix des instru-
ments qui y sont cotés. Aussi, les intervenants sont-ils de plus
en plus soumis à des risques de pertes qu’ils cherchent à limi-
ter en utilisant des méthodes de couverture.
Celles-ci ne sont jamais proposées par les compagnies d’as-
surances. En effet, ces organismes ne couvrent que des risques
indépendants les uns des autres. Or, les risques entraînés par
les fluctuations des prix en général et des instruments finan-
ciers en particulier sont dépendants les uns des autres : par
exemple, si le cours des actions d’une société diminue pour
un épargnant, il diminue pour tous les épargnants.

Définition : Un risque est indépendant si, quand il atteint une per-


sonne, il n’atteint pas nécessairement une autre personne (par
exemple le risque d’accident automobile).
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Définition : Un risque est dépendant si, lorsqu’il survient, il frappe


l’ensemble d’une population.

Depuis longtemps, pour pallier la non-intervention des


compagnies d’assurance, les banques proposent des opéra-
tions de couverture de gré à gré à leurs clients. Mais, d’une
part, leur offre est limitée puisqu’elle ne porte que sur les
devises et les taux d’intérêt et jamais sur les actions et les
indices boursiers et, d’autre part, les coûts qu’elles imposent
sont élevés. Ces deux inconvénients ont conduit à la création
de marchés de couverture d’instruments financiers, les mar-
chés dérivés.
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86 BOURSE ET MARCHÉS FINANCIERS

Nyse Euronext gère deux marchés dérivés réglementés : le


LIFFE et le MONEP (Marché des Options Négociables de
Paris). Début 2002, la plate-forme paneuropéenne a, en effet,
racheté le LIFFE (London International Financial Futures
and Options Exchange) marché dérivé anglais des taux d’in-
térêt car l’avènement de l’euro, en conduisant à l’unification
des taux à court terme, a diminué le nombre de taux d’inté-
rêt des pays de la zone euro et a rendu nécessaire le regrou-
pement des marchés proposant la couverture des mêmes taux.
Ainsi, Euronext a fermé le Marché à Terme International de
France MATIF, les opérations précédemment traitées à Paris
l’étant dorénavant à Londres. La fusion Euronext – LIFFE a
permis également de réaliser les économies d’échelle indis-
pensables pour réduire les coûts de négociation et concur-
rencer Eurex, le marché dérivé provenant de la fusion des
marchés de Francfort et de Zurich
Le LIFFE et le MONEP font partie du réseau mondial des
marchés dérivés GLOBEX avec les marchés CME de Chicago,
SGX de Singapour, BME de Buenos Aires et ME de Montréal.
Après avoir étudié les marchés à terme (section I), nous pré-
senterons les marchés d’options négociables (section II).

I. LES MARCHÉS À TERME


D’INSTRUMENTS FINANCIERS
Le principe des marchés à terme est ancien : il remonte à
l’Antiquité pour les produits agricoles et à la création des
bourses pour les valeurs mobilières. Mais le modèle des mar-
chés à terme modernes est le marché à terme des céréales,
plus particulièrement du blé, conçu pour empêcher la pour-
suite des faillites dues aux excédents de récolte consécutifs à
une météorologie exceptionnelle, pendant trois étés consé-
cutifs au milieu du XIXe siècle, dans la région de Chicago.
Les marchés à terme de matières premières sont des bourses
organisées sur lesquelles se déroulent des opérations d’achat
et de vente de contrats (et non des matières elles-mêmes)
représentatifs des matières à une échéance déterminée et à un
prix négocié, sur un marché, le jour de la transaction. À
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LA COUVERTURE DE LA COTATION EN BOURSE 87

l’échéance, deux possibilités sont offertes aux opérateurs. La


première est d’honorer le contrat par livraison physique de la
matière par l’acheteur du contrat au vendeur qui, en contre-
partie, règle la somme due. La seconde est d’annuler le contrat
par une opération inverse, l’achat du contrat étant compensé
par une vente et la vente par un achat. Dans la plupart des
cas, c’est la deuxième solution qui est retenue, ce qui implique
que l’opération se résume simplement en la prise en compte
de la différence entre le cours de vente et le cours d’achat,
favorisant ainsi le rôle de couverture de ces marchés.
D’abord réservées aux agriculteurs et aux négociants pour
s’assurer du résultat financier de la vente de leur récolte avant
que celle-ci ne soit produite, les opérations intéressent rapi-
dement des opérateurs financiers qui y voient une opportu-
nité pour diversifier leur portefeuille et pour réaliser des profits
substantiels. De très nombreux produits agricoles et matières
premières sont alors cotés de la même façon dans les bourses
de commerce américaines, puis européennes. En France, la
loi qui rend licites les opérations à terme date du 28 mars
1885. Elle officialise, en les sécurisant, les négociations à
terme sur les actions, interdites aux agents de change, mais
réalisées, de manière illégale, par les coulissiers.
L’utilisation des transactions à terme sur les autres instru-
ments financiers est beaucoup plus récente. En effet, pour
que de telles opérations existent, il faut que ces instruments
soient susceptibles de subir des variations de cours suffisam-
ment importantes pour que des entreprises éprouvent le
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besoin de se prémunir contre des pertes et que des spécula-


teurs espèrent en retirer un gain potentiel.
Les marchés à terme d’instruments financiers sont donc natu-
rellement nés lorsque la situation économique portait en elle
les germes de fluctuations importantes des cours des produits
financiers. Deux doubles événements se trouvent plus parti-
culièrement à l’origine de la création de ces marchés :

– la décision, en 1971, des autorités américaines de ne plus


assurer la conversion du dollar en or et l’acceptation généra-
lisée, en 1973, des changes flottants. La situation engendrée
par ces deux faits est à l’origine de fluctuations des taux de
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88 BOURSE ET MARCHÉS FINANCIERS

change et, donc, de la nécessité de création de marchés à terme


de devises ;
– l’augmentation du prix du pétrole et le choix, en 1979, du
Federal Reserve Board américain de pratiquer une politique
monétaire basée sur le contrôle de la quantité de monnaie,
c’est-à-dire en laissant les taux d’intérêt varier librement.
Ces deux décisions sont à la base de mouvements erratiques
des taux d’intérêt et, donc, de la nécessité de création de mar-
chés à terme de taux d’intérêt.
Ce bref rappel historique a le mérite d’expliquer pourquoi les
marchés à terme, d’abord de produits agricoles puis d’ins-
truments financiers, sont nés aux États-Unis à la fois sur les
devises et sur les taux d’intérêt, éléments soumis à des varia-
tions imprévisibles et donc traités de manière très active sur
les marchés à terme. Il en est aujourd’hui de même des actions
et de certains indices boursiers, en raison des caractéristiques
qu’ils présentent, particulièrement adaptées à des opérations
à terme : ce sont des instruments totalement dématérialisés,
cotés en continu, à la base d’un coût de stockage négligeable
et dont la médiatisation nécessite que les gestionnaires de por-
tefeuille parviennent à une performance qui leur est au moins
égale.
Cet ouvrage ne portant que sur les marchés financiers, nous
n’envisagerons pas les opérations à terme sur les marchan-
dises et sur les devises. Ces dernières relèvent, au comptant,
d’un marché interbancaire, le marché des changes et les opé-
rations à terme les concernant n’ont toujours existé en France
que de gré à gré. De même, nous avons déjà évoqué les opé-
rations à terme sur les actions françaises avec le service de
règlement différé et qui ne constitue qu’un élargissement des
opérations au comptant de Eurolist, sans constituer un véri-
table marché à terme.
Après avoir présenté les principes généraux de fonctionne-
ment de ces marchés qui s’appliquent quels que soient les
instruments cotés, nous ne nous intéresserons qu’aux parti-
cularités des marchés à terme gérés par Euronext, sur les
indices boursiers, sur les taux d’intérêt à court terme et sur
les taux d’intérêt à long terme.
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LA COUVERTURE DE LA COTATION EN BOURSE 89

1. Les principes généraux de fonctionnement


des marchés à terme
Même si les opérations à terme ne portent pas, en France, sur
les actions, nous illustrerons nos exemples chiffrés par ces
titres, en raison de la simplicité de leurs transactions.

• Les opérations
Le principe des marchés à terme repose sur le fait que la tran-
saction nouée n’entraîne un paiement et une livraison que
dans le futur. Les intervenants se positionnent donc en fonc-
tion de leur anticipation sur l’évolution du cours du produit
considéré :

– l’acheteur paye son acquisition à l’échéance au prix fixé lors


de la négociation. Il espère donc que le cours va augmenter
pour revendre alors plus cher : on dit qu’il est haussier ;

Exemple : Un épargnant achète le 8 janvier, sur un marché à terme,


à échéance mars, des contrats d’actions A au cours de 75 euros
dans l’espoir d’une hausse du prix.

– le vendeur « livre » le produit ou le titre à une certaine


échéance au prix fixé lors de la négociation. Il espère donc
que le cours va diminuer pour acheter alors moins cher ce
qu’il va apporter : on dit qu’il est baissier. En effet, à l’opposé
d’un vendeur au comptant, un vendeur à terme peut ne pas
posséder le produit qu’il vend au moment de la transaction,
il lui faut simplement être capable de le détenir à l’échéance.
© Dunod - La photocopie non autorisée est un délit.

Exemple : Un épargnant vend le 8 janvier, sur un marché à terme,


à échéance mars, des contrats d’actions A au cours de 75 euros
dans l’espoir d’une baisse du prix.

• Conditions d’existence
Sur les marchés à terme, ce ne sont pas les produits couverts
(les « actifs sous-jacents ») qui circulent, mais des papiers (les
« contrats ») représentatifs de ces actifs.

Définition : Un actif sous-jacent est le produit ou le titre sur lequel


porte une opération à terme.
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90 BOURSE ET MARCHÉS FINANCIERS

Trois conditions essentielles sont à la base de l’existence de


marchés à terme :

– des actifs sous-jacents fongibles. Sur un marché à terme, le


dénouement de la négociation a lieu dans le futur et peut don-
ner lieu à livraison de l’actif sous-jacent. Les actifs sous-jacents
doivent donc être fongibles, c’est-à-dire ne pas être indivi-
dualisables. Ainsi, il n’existe jamais de marchés à terme sur
des produits identifiables par des marques ;
– des prix libres et fluctuants. Il faut que les prix du sous-
jacent soient non seulement volatils, mais soient fixés sans
entrave. Aucune barrière ne doit donc exister, ni institution-
nelle (exemples de la politique agricole commune qui élimine
la nécessité de marchés dérivés sur les produits agricoles en
Europe puisque les prix sont fixés avant même le début de la
campagne ou de la politique monétaire basée sur des inter-
ventions autres qu’économiques de la Banque centrale euro-
péenne sur certains taux d’intérêt) ni économique (exemple
de prix sur une matière première vendue par un cartel de pays
ou sur un produit vendu par une entreprise exerçant sur lui
un monopole) ;
– la présence d’opérateurs financiers. Les entreprises qui veu-
lent se couvrir contre les fluctuations des cours d’un actif dési-
rent seulement s’assurer d’un résultat, quelle que soit
l’évolution du cours du sous-jacent. Pour ce faire, elles pren-
nent sur le marché à terme une position inverse de celle
qu’elles doivent assumer sur leur marché commercial, sans
chercher à réaliser un profit supplémentaire. Mais, la plupart
du temps, disposant toutes des mêmes informations, elles font
toutes les mêmes anticipations sur l’évolution du prix du sous-
jacent qu’elles veulent couvrir, empêchant la formation d’un
prix d’équilibre. Si l’une est acheteuse, toutes ont tendance
à l’être. Or, il est indispensable que tout opérateur trouve, à
tout moment, une contrepartie. Aussi, pour que des transac-
tions puissent être nouées, il faut que des spéculateurs accep-
tent de se faire transférer le risque, donc de jouer le rôle
d’assureurs, en prévoyant une évolution inverse des cours :
ces spéculateurs réalisent des opérations « sèches ».
Opérateurs à la base de l’efficience et de la liquidité du mar-
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LA COUVERTURE DE LA COTATION EN BOURSE 91

ché, les spéculateurs utilisent ces marchés afin de diversifier


leur portefeuille et de bénéficier de l’effet de levier auquel les
transactions donnent naissance.

• Différences avec les opérations de gré à gré


Les transactions à terme commencent toujours par être réa-
lisées de gré à gré, le plus souvent entre une entreprise qui
désire se couvrir et une banque qui accepte de supporter son
risque. Quand de plus en plus d’entreprises veulent se cou-
vrir, les opérations sont transférées sur des marchés sur les-
quels le nombre important de spéculateurs permet de
répondre à leur demande.
Sur un marché à terme, les opérations sont standardisées,
négociables grâce à des intermédiaires et sécurisées par une
chambre de compensation.

La standardisation des contrats


Dans les opérations de gré à gré, les banques adaptent leurs
contrats au besoin précis de chaque demandeur. En revanche,
sur les marchés organisés, c’est l’agent souhaitant se couvrir
qui doit s’adapter aux trois critères standardisés des contrats
proposés : leur nature, car il n’existe des contrats que sur
quelques actifs sous-jacents ; la valeur nominale uniforme de
chaque contrat ; leurs échéances déterminées (soit men-
suelles, soit trimestrielles, le dernier mois de chaque trimestre
mars, juin, septembre, décembre). Ainsi, un opérateur qui
voudrait, en janvier, se couvrir contre la baisse de l’indice
© Dunod - La photocopie non autorisée est un délit.

boursier SBF 120 sur sept mois ne pourrait pas le faire sur un
marché organisé car aucun contrat n’est coté sur cet indice ni
sur cette échéance. Il lui faut passer par une couverture inter-
médiaire par le CAC 40 sur une échéance qui existe. En
contrepartie de cette standardisation, le coût d’une opération
sur un marché organisé est moindre que celui d’une opéra-
tion de gré à gré.

La négociabilité des contrats


Dans les opérations de gré à gré, il faut attendre l’échéance
pour mettre fin à son engagement. Il n’en est pas de même
sur les marchés dérivés organisés sur lesquels les titres émis
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92 BOURSE ET MARCHÉS FINANCIERS

sont négociables à tout moment (ce qui n’est pas toujours le


cas, comme nous le verrons, pour la livraison).

L’existence d’une chambre de compensation


La bonne fin d’une opération de gré à gré repose sur l’hon-
nêteté des deux parties. Si l’une ne respecte pas son engage-
ment, l’autre n’a d’autre recours que judiciaire. Sur un marché
organisé, existe une chambre de compensation dont le rôle
est multiple :

– elle reçoit le montant de la couverture versée par les opé-


rateurs (dépôt de garantie et appels de marge) ;
– elle suspend temporairement les opérations en cas de varia-
tions trop importantes des cours ;
– elle assure la gestion administrative et comptable des tran-
sactions ;
– elle habilite les adhérents ;
– elle fixe la liste des actifs sous-jacents qui peuvent être livrés
pour chaque contrat ;
– elle est la contrepartie et de l’acheteur et du vendeur, ce qui
lui permet d’assurer la sécurité financière des opérations en
se substituant à un intervenant défaillant, quitte ensuite à se
retourner contre lui.

• Le dépôt de garantie et les appels de marge


Un intervenant sur le marché à terme ne paie pas la totalité
de la valeur de son contrat. Il ne verse à la chambre de
compensation (par l’intermédiaire de l’adhérent qui s’occupe
de ses opérations) qu’un dépôt de garantie forfaitaire, variable
selon la nature des contrats, mais toujours faible, ce qui
explique l’effet de levier de ce type de marché.
Le principe du montant du dépôt de garantie est que tout
opérateur doit toujours avoir une couverture correspondant
à la perte maximum qu’il est susceptible d’encourir lors de la
séance suivante, c’est-à-dire lui permettant de liquider son
contrat dans l’hypothèse la plus mauvaise pour lui. C’est la
raison pour laquelle si l’évolution du cours sur le marché à
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LA COUVERTURE DE LA COTATION EN BOURSE 93

terme lui est défavorable, l’opérateur doit répondre, chaque


jour, aux appels de marge pour couvrir sa perte, à défaut de
quoi sa position est liquidée et financée par le dépôt de garan-
tie initial et les précédentes marges. L’appel de marge est cal-
culé sur le « cours de compensation » fixé, à la clôture des
cotations, par l’autorité de marché, pour chaque échéance de
chaque contrat, sur la base des derniers cours cotés. Si son
résultat s’améliore ensuite, les appels de marge sont restitués
à l’opérateur.

• La base
La base est l’une des raisons de l’imperfection de la couver-
ture sur un marché à terme.

Définition : La base est la différence entre le prix à terme du contrat


sur lequel porte le sous-jacent et le prix au comptant du sous-jacent.
Si la différence est positive, la base est un report ; si elle est néga-
tive, la base est un déport.

La base est fonction de plusieurs variables : le prix au comp-


tant du sous-jacent, les possibilités de livraison des titres repré-
sentatifs du contrat, le laps de temps restant à courir jusqu’à
l’échéance. À l’échéance, la base est nulle, le prix à terme étant
égal au prix au comptant.
Il existe des modèles théoriques qui donnent l’évaluation de
la base et qui expliquent la présence des « arbitragistes » cher-
chant, tout au long des cotations, à profiter des écarts entre
valeurs effectives et valeurs théoriques de la base.
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Les arbitragistes sont des spéculateurs qui interviennent pour


profiter de l’irrationalité des cours et, donc, du comporte-
ment de la base. L’arbitrage peut porter sur :

– des opérations sur des échéances différentes avec, par


exemple, l’achat d’un contrat à échéance courte et la vente
d’un même contrat à échéance longue en cas d’anticipation
de hausse de cours. En effet, la baisse prévue d’un prix conduit
à une hausse supérieure du contrat à échéance proche qu’à
celle du contrat à échéance éloignée, et inversement, dans
l’hypothèse d’une anticipation de baisse des prix avec la vente
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94 BOURSE ET MARCHÉS FINANCIERS

d’un contrat à échéance courte et l’achat d’un contrat à


échéance longue ;
– des opérations sur des marchés différents avec, par exemple,
d’une part un achat au comptant du sous-jacent et d’autre
part une vente à terme d’un contrat portant sur ce sous-
jacent ;
– des opérations inverses d’achats et de ventes de contrats au
cours d’une même journée ;
– des opérations sur des contrats différents.

• Le dénouement des opérations


Les opérations peuvent être dénouées de deux manières :

– l’annulation de la position initiale : en raison de sa négo-


ciabilité, à tout instant, jusqu’à l’échéance, un contrat acheté
peut être revendu tandis qu’un contrat vendu peut être
racheté. Le gain résultant de la différence entre le cours de
vente et le cours d’achat est alors encaissé ou la perte payée.

Exemple : Un épargnant qui a un contrat d’actions A au cours de


75 euros peut le revendre, jusqu’à l’échéance : s’il le revend quand
l’action vaut 81 euros alors qu’il s’était engagé à l’acheter 75 euros,
il gagnera 81 euros ⫺ 75 euros ⫽ 6 euros par action. Si le cours
est à 71 euros, il perdra 75 euros ⫺ 71 euros ⫽ 4 euros par action.
L’épargnant qui a vendu le contrat d’actions A au cours de 75 euros
peut le racheter, jusqu’à l’échéance : s’il le rachète quand l’action
vaut 81 euros alors qu’il s’était engagé à la vendre 75 euros, il per-
dra 81 euros ⫺ 75 euros ⫽ 6 euros par action. Si le cours est à
71 euros, il gagnera 75 euros ⫺ 71 euros ⫽ 4 euros.

Ces exemples montrent, qu’en plus de la couverture à laquelle


il conduit en raison de la standardisation des contrats et des
échéances, le marché à terme présente l’inconvénient d’être
irréversible en cas de mauvaise anticipation. Ainsi, l’acheteur
est en position de perte si le cours des actions diminue et le
vendeur si le cours augmente. Nous verrons que le marché
des options lève cette limite ;
– la livraison du sous-jacent : dans les contrats de certains
sous-jacents, un acheteur a le droit de demander, à tout
moment, de recevoir la quantité fixée de l’actif sous-jacent de
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LA COUVERTURE DE LA COTATION EN BOURSE 95

son contrat. Il avertit la chambre de compensation qui tire au


sort le vendeur devant assurer la livraison et paie le contrat au
prix fixé lors de la négociation. En effet, en raison de sa négo-
ciabilité, le vendeur initial ne peut jamais être supposé avoir
encore le contrat en sa possession. Un vendeur est donc néces-
sairement un spéculateur puisqu’il court à tout moment le
risque d’être obligé d’apporter le sous-jacent, donc de se le
procurer sur le marché au comptant, en supportant une perte.
Aucun contrat ne peut être reporté au-delà de la date
d’échéance, mais l’existence de plusieurs échéances permet
aux intervenants de dénouer leurs opérations sur une
échéance qui se clôt en reprenant position sur l’échéance sui-
vante.

2. Particularités de certains contrats sur


les marchés à terme d’instruments financiers
gérés par Nyse Euronext
Depuis que l’accord avec le LIFFE de Londres est opéra-
tionnel, toute l’activité des marchés à terme est basculée sur
la plate-forme électronique de négociation LIFFE Connect.
En France, les opérations se déroulent sur le MONEP pour
les indices boursiers et sur le LIFFE pour les taux d’intérêt à
court et long terme. Cotées à la criée, au palais Brongniart,
jusqu’en 1998, les opérations qui s’y nouent sont désormais
traitées de manière informatisée, en continu.
Les organismes de contrôle des contrats à terme (et des
© Dunod - La photocopie non autorisée est un délit.

contrats d’options) sont identiques et ont les mêmes préro-


gatives que sur les titres cotés sur le marché boursier, aux par-
ticularités suivantes :
– l’Autorité des marchés financiers est l’organisme de tutelle
qui a un droit d’opposition à l’admission, la modification ou
la radiation de contrats et l’organisme de réglementation,
chargé d’établir le réglement général de ces marchés, d’en
contrôler le fonctionnement, d’admettre et de radier les dif-
férents types de contrats négociés, de déterminer les modali-
tés propres à chaque type de contrats, de fixer les conditions
que doivent remplir les adhérents ;
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96 BOURSE ET MARCHÉS FINANCIERS

– Nyse Euronext SA est l’autorité du marché qui en assure le


fonctionnement quotidien. Par exemple, cet organisme
contrôle la cotation, fixe les dates d’ouverture et de clôture
des échéances, les dépôts de garantie, les appels de marge, les
variations minima et maxima de chaque séance à partir d’éche-
lons de cotation, les ticks, la liste des titres donnant lieu à
livraison, le montant des frais établis par contrat.
Les principes généraux de fonctionnement des marchés à
terme s’appliquent à tous les marchés à terme d’instruments
financiers gérés par Nyse Euronext. Ne seront envisagées ci-
dessous que les spécificités afférentes aux marchés d’indices
boursiers, de taux d’intérêt à court terme et de taux d’inté-
rêt à long terme, à partir des contrats les plus utilisés sur
chacun d’entre eux : le contrat sur l’indice CAC 40, le
contrat Euribor 3 mois et le contrat Ten-Year German
Government Bund dont les caractéristiques communes sont
résumées dans le tableau suivant.

Contrat Valeur Cotation Tick Échéances


nominale
Indice Valeur Point 0,5 point 3 mois les
CAC 40 de l’indice d’indice d’indice, plus proches et
X 10 euros soit 5 euros 8 trimestres
Euribor 1 million 100 – Taux 0,005 point 6 mois les
3 mois d’euros Euribor 3 mois base soit plus proches et
avec 3 décimales 12,50 euros 6 trimestres
Ten-Year 100 000 100 euros 0,01 % du 3 mois
German euros de valeur nominal, les plus
Government nominale soit 10 euros proches et
Bund 4 trimestres

• Les contrats sur les indices boursiers


Les gestionnaires de portefeuille cherchent de plus en plus à réa-
liser des performances proches des principaux indices boursiers.
Grâce aux marchés à terme d’indices, deux solutions s’offrent à
eux : ils peuvent détenir l’indice lui-même plutôt que d’acqué-
rir, dans les mêmes proportions, tous les titres le composant ; ils
peuvent couvrir le risque global du marché au comptant de leurs
titres par des opérations sur le marché à terme.
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LA COUVERTURE DE LA COTATION EN BOURSE 97

Nyse Euronext négocie des contrats à terme sur les princi-


paux indices européens : AEX (Amsterdam), BEL 20
(Bruxelles), CAC 40 (Paris), FTSE (Londres) et internatio-
naux MSCI (Morgan Stanley Capital Investment).
Comme l’indice n’est pas représenté concrètement, aucune
livraison n’est possible : toute transaction est dénouée par une
transaction inverse, un achat par une vente, une vente par un
achat. Si l’opération n’est dénouée qu’à l’échéance, c’est l’in-
dice de « liquidation » calculé sur la moyenne arithmétique
de tous les indices calculés entre 15 h 40 et 16 h 00 du der-
nier jour de cotation qui sert de référence.

Exemple : le 20 février 2008, alors que le CAC 40 est à 4 812,81 points,


un gestionnaire de portefeuille souhaite se couvrir contre une baisse
de l’indice sur une durée de 4 mois. Il vend donc un contrat CAC 40,
échéance juin 2008, à 4 753,50 (ce qui correspond à un déport de
4 812,81 – 4 753,50 = 59,31 points). Son contrat s’élève donc à
4 753,50 x 10 euros = 47 535 euros, sur lequel il verse un dépôt
de garantie de 3 500 euros. Supposons qu’il dénoue son contrat à
l’échéance. Si, le 30 juin 2008, l’indice de liquidation vaut 4 625,40,
il aura gagné 10 euros x (4 753,50 – 4 625,40) = 1 281 euros ; s’il
vaut 4 836,10, il aura perdu 10 euros x (4 836,10 – 4 753,50) =
826 euros.

• Les contrats sur les taux d’intérêt à court terme


Tous les agents économiques (banques, compagnies d’assu-
rances, caisses de retraite, organismes de placement collectif
en valeurs mobilières, entreprises industrielles et commer-
© Dunod - La photocopie non autorisée est un délit.

ciales) subissent un risque de taux d’intérêt. Ils peuvent


recourir à plusieurs méthodes de couverture, soit celles pro-
posées de gré à gré par les banques, soit celles proposées sur
des marchés à terme qui présentent des caractéristiques par-
ticulières illustrées, à court terme, par le contrat sur l’Euribor
3 mois.

Le risque de taux d’intérêt


Les agents désirent se couvrir quand ils anticipent :

– une baisse des taux alors qu’ils ont conclu un emprunt à


taux fixe, qu’ils ont accordé un prêt à taux variable, qu’ils
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98 BOURSE ET MARCHÉS FINANCIERS

détiennent des obligations à taux variable, qu’ils savent qu’ils


vont avoir des placements à effectuer, donc avec un rende-
ment plus faible ;
– une hausse des taux alors qu’ils ont déjà réalisé des place-
ments à taux fixe, financés par des ressources futures à taux
variable, qu’ils détiennent des obligations à taux fixe, qu’ils
ont conclu un emprunt à taux variable, qu’ils savent qu’ils
vont devoir emprunter pour faire face à un besoin futur de
financement.
Aussi ces agents cherchent-ils à fixer par avance le taux d’in-
térêt.

Les couvertures de taux d’intérêt de gré à gré


Réalisées auprès de banques, elles permettent de :

– prêter ou emprunter à terme (méthode forward-forward).


Cette technique consiste à s’assurer immédiatement à la fois
le taux futur d’un prêt ou d’un emprunt et l’engagement de
la banque de réaliser l’opération : la banque garantit aujour-
d’hui le taux auquel elle prêtera ou empruntera une certaine
somme dans le futur ;
– garantir un taux d’intérêt par un future rate agreement –
FRA à court terme. Une entreprise obtient de sa banque la
fixation d’un taux d’intérêt pour l’avenir, mais sans s’engager
à réaliser l’opération. À l’échéance de l’accord, la banque verse
la différence entre le taux garanti et le taux effectif du place-
ment si ce dernier lui est inférieur ou entre le taux effectif de
l’emprunt et le taux garanti s’il lui est supérieur ;
– fixer un taux plafond (cap) ou un taux plancher (floor) à long
terme. En contrepartie d’une prime, une entreprise s’assure
avec un cap d’un taux maximum d’emprunt, avec un floor d’un
taux minimum de placement, pour un montant et une durée
déterminés, tout en pouvant bénéficier d’un taux plus attrayant.
La combinaison d’un cap et d’un floor donne un collar qui per-
met d’arrêter une fourchette de taux pour un emprunt ;
– réaliser un swap d’intérêt, ce qui consiste à échanger une
dette à taux fixe contre une dette à taux variable ou une dette
à taux variable contre une dette à taux fixe.
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LA COUVERTURE DE LA COTATION EN BOURSE 99

Les particularités des couvertures de taux d’intérêt


sur les marchés à terme
Sur les marchés à terme de taux d’intérêt à court terme
s’échangent des contrats représentatifs de taux d’intérêt à
court terme à une échéance donnée et à un cours déterminé
librement par la confrontation de l’offre et de la demande.
La couverture du risque de taux présente, cependant, une dif-
ficulté : un taux d’intérêt est un concept qui ne peut donc
donner lieu à livraison en tant que tel. Pour pallier cet in-
convénient, la livraison, quand elle est possible, s’effectue de
manière indirecte par l’intermédiaire de titres représentatifs
du taux concerné. Ce sont donc les titres, et non les taux, qui
sont cotés.
Cet artifice a une implication pratique dans la mesure où elle
inverse le sens habituel des cotations puisque l’on sait que si
le taux d’intérêt d’un titre à revenu fixe varie dans une direc-
tion, le cours du titre varie dans la direction opposée. Ainsi,
quand un opérateur anticipe une hausse du taux d’intérêt, il
anticipe une baisse des cours : il doit donc être vendeur.
Inversement, s’il anticipe une baisse du taux d’intérêt, il anti-
cipe une hausse des cours : il doit donc être acheteur.

Le contrat Euribor 3 mois


Nyse Euronext cote plusieurs taux d’intérêt à court terme :
le taux EONIA (European Overnight Interest Average ou
taux d’intérêt au jour le jour sur le marché interbancaire), le
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taux Euribor 3 mois, le taux d’eurodollar, le taux de la livre


sterling, le taux de l’eurosuisse et le taux de l’euroyen. Nous
prendrons comme exemple le taux Euribor 3 mois car c’est
le taux le plus utilisé dans notre pays.

Définition : Le taux Euribor (European Interbank Offered Rate)


3 mois est le taux moyen auquel 41 banques de l’Union écono-
mique et européenne et 8 banques internationales de premier rang
se prêtent et s’empruntent des euros pour une période de trois mois.

La cotation se fait par la formule 100 – le taux Euribor 3 mois.


Par exemple, un cours de 96,53 correspond à un taux d’in-
térêt de 3,47 % tandis qu’un cours de 96,26 correspond à un
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100 BOURSE ET MARCHÉS FINANCIERS

taux de 3,74 %. Ce mode de cotation simple applique donc


la relation inverse entre taux et cours.
Comme pour les indices boursiers, aucune livraison n’est pos-
sible, toute transaction étant dénouée par la transaction
inverse : un achat par une vente, une vente par un achat.
Exemple : le 20 février 2008, alors que le taux Euribor 3 mois est
à 4,366 %, une compagnie d’assurance apprend qu’elle va recevoir
en juin 2008 une prime de 2 millions d’euros qu’elle pourra pla-
cer à court terme. Elle craint une baisse des taux (donc une hausse
des cours), rendant ce placement futur moins intéressant. Aussi
achète-t-elle deux contrats Euribor 3 mois, échéance juin 2008,
au cours de 95,690 (soit 4,310 %). Elle verse un dépôt de garan-
tie de 2 x 500 euros = 1 000 euros. Le 17 juin 2008, le taux Euribor
3 mois est à 4,245 % et la base sur le contrat à terme est nulle (donc
le cours est à 95,755). Le détail du résultat est alors le suivant :

Date Placement Marché


de l’opération à terme
20 février 2008 Placement potentiel : Achat de 2 contrats :
2 M ⫻ 4,366 % 2⫻1M
⫻ 3Ⲑ12 ⫻ 95,690 % ⫻ 3Ⲑ12
⫽ 21 830 euros ⫽ 478 450 euros
17 juin 2008 Placement effectif : Vente de 2 contrats :
2 M ⫻ 4,245 % 2⫻1M
⫻ 3Ⲑ12 ⫻ 95,755 % ⫻ 3Ⲑ12
⫽ 21 225 euros ⫽ 478 775 euros
Résultat Perte : 605 euros Gain : 325 euros

Si la compagnie d’assurance ne s’était pas couverte, elle aurait


perdu 605 euros en plaçant ses fonds le 17 juin au lieu du
20 février. Grâce à l’achat de 2 contrats sur le marché à terme
sur lequel elle gagne 325 euros, sa perte totale est ramenée à
280 euros (605 – 325).
Cet exemple illustre la couverture imparfaite sur tout marché
à terme en raison de l’existence de la base. De plus, si le taux
Euribor 3 mois avait augmenté, le gain sur le placement aurait
été annulé par une perte sur le marché à terme.

• Les contrats sur les taux d’intérêt à long terme


Nyse Euronext cote des contrats à terme sur les obligations
anglaises (Long Gilts), allemandes (Bund) et japonaises

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