Etude - Évaporation Sur Les Retenues EDF Du Sud de La France
Etude - Évaporation Sur Les Retenues EDF Du Sud de La France
Etude - Évaporation Sur Les Retenues EDF Du Sud de La France
Sébastien VACHALA
Directrice de stage :
Cécile CARRE
Électricité De France
Division Technique Générale
Service ressources en eau
38000 Grenoble
25 Septembre 2008
REMERCIEMENTS
Tout d’abord, je tiens à remercier Olivier FLAMBARD et Cécile CARRE, grâce à qui j’ai pu effectuer ce stage.
Lors de cette aventure à EDF DTG, j’ai beaucoup apprécié l’entraide et la disponibilité permanente de
l’ensemble des collaborateurs. Pour leur aide et leur soutien, je tiens à remercier Morgane HERVÉ, Cécile
CARRE, Jean-Pierre CHEVALIER, Pierre OUSTRIÈRE, Arnaud BELLEVILLE, Rémy GARÇON, Thibault
MATHEVET, Thomas ESCLAFFER et Frédéric GOTTARDI.
Un merci tout particulier à Thomas ESCLAFFER pour m’avoir permis de gagner un temps considérable grâce
à son aide pour la programmation avec R.
Alain MENANT et Grégory LEMAÎTRE m’ont permis de m’évader quelques jours et d’aller visiter la retenue
de Saint Cassien, le tout dans la bonne humeur, malgré quelques soucis avec l’étanchéité des waters.
Je remercie aussi Jean-Pierre ANDRIEUX et l’équipe Environnement qui m’ont permis de découvrir la mesure
bathymétrique avec la méthode du multifaisceaux.
J’aimerais aussi remercier l’ensemble de l’équipe du CHA (Centre Hydrométéorologique Alpes) pour
l’accueil qu’ils m’ont fait et pour leur bonne humeur au quotidien.
Indépendamment du stage, je tiens à remercier toute l’équipe d’encadrement du Master. Grâce à elle nous
avons pu acquérir un savoir diversifié et solide. Merci à Pierre RIBSTEIN qui m’a beaucoup aidé au cours de
mon parcours et m’a soutenu dans mes démarches. Merci à Ludovic OUDIN qui m’a fourni une grande partie
des ouvrages utiles à mon étude, ainsi que pour ses conseils et son aide.
Enfin, je tiens à dire que les expériences du Master et du stage ont été très enrichissantes, tant sur le plan
professionnel que personnel, et que je suis heureux d’avoir pris part à ces formations.
ABSTRACT
Fresh water, the spring of life, always be and stay a vital stake for mankind. Its quantity being almost
constant but limited, it is necessary to protect it. The increase of the population, the increasing needs in food,
among others, lead an hydrique stress, more or less important according to the regions of the globe. Of all
time, the Man invented means to channel and to store the blue gold. The development of dams and lakes
reservoirs allowed to store uge quantities of water to optimize the seasonal distribution. So, the stock of
water in winter allows to face a strong demand for the irrigation in summer. The complex management of
such works allows to satisfy best the demands in water. However, the notion of reservoirs implies in a
systematic way some evaporation.
Global warming, more or less pronounced according to climates, makes necessary a more and more precise
estimation of the evaporated quantity of water. Through this study, first « bibliographical », then « practice »,
we tried to estimate the evaporation for French reservoirs, Serre-Ponçon, Sainte Croix, Saint Cassien,
Naussac and Pareloup.
The estimation of the evaporation « in a direct way » not giving exploitable results, because of a large
number of uncertainties onto the moderate data, it was necessary to use empirical formulae. The results
allowed to correct partially the inflows of the reservoirs and to estimate a quantity of evaporated water. The
criticism of the results is rather delicate because we do not get observed series to fix parameters and validate
the models.
1. L’évaporation
« Transformation plus ou moins lente d'un liquide en vapeur. L'évaporation de l'eau et de toutes sortes de
liquides se fait naturellement, soit par la seule action de l'air, soit par la chaleur du soleil » (définition de
l’académie française)
L’ensemble de ces mesures permet d’obtenir une mesure de l’évaporation plus ou moins fine. Le gros
avantage est de pouvoir constituer des séries de données journalières voire horaires. Il faut cependant être
très prudent concernant la mesure obtenue. Les résultats sont intimement liés aux caractéristiques des bacs et
de leur lieu d’implantation. A cela il faut rajouter les possibles erreurs de mesure, dues souvent, en climat
aride, à la présence d’animaux venant s’abreuver. La pose de grillages est peu recommandée car elle perturbe
la mesure du vent.
La mesure n’est pas universelle et il faut adapter les coefficients de passage selon le climat et les dimensions
de la retenue considérée. Très peu d’auteurs ont procédé à la réalisation de bacs flottants.
1.2.1.1. La température
Selon les formules, la température employée peut être celle, de l’air, du point de rosée ou de la surface de
l’eau.
La température de l’air est, la plupart du temps, mesurée par un thermomètre situé dans un abri
météorologique, à l’abri des radiations solaires. La moyenne journalière est la variable la plus fréquemment
employée. Elle peut être obtenue de deux manières (pour les données Météo-France), soit en faisant la
moyenne entre le minimum et le maximum journalier, soit par une moyenne de 24 mesures sur 24 heures.
Dans le cas de l’étude on utilise la première méthode de calcul car la deuxième est plus récente et ne couvre
pas un grand nombre d’années. La température de l’air est disponible sur de très longues séries, parfois sur
plus de 100 ans.
La température de l’eau est une variable très peu mesurée et par conséquent peut ou pas disponible. De plus
lorsqu’elle est disponible, les séries comportent souvent de grosses lacunes. Par conséquent les formules
utilisant cette donnée seront difficilement applicables dans la plupart des cas.
La température du point de rosée est en revanche une mesure plus répandue. Les séries sont longues et
continues, permettant ainsi une utilisation des formules empiriques sur de longues périodes. Si cette donnée
n’est pas disponible il est possible de la calculer.
1.2.1.2. Le vent
Le vent est un paramètre important pour l’estimation de l’évaporation car il permet le renouvellement des
masses d’air non saturées à la surface de la retenue, et maintient ainsi un certain pouvoir évaporant de l’air.
La mesure du vent est facilement accessible, soit auprès de Météo-France, soit auprès des aérodromes ou
aéroports. La donnée qui nous intéresse plus particulièrement dans les formules empiriques est la mesure du
2.1. Serre-Ponçon
La retenue de Serre-Ponçon est située sur les départements des Alpes de Haute Provence (04) et des Hautes
Alpes (05) et capte un bassin versant de 3580 km². La station météorologique utilisée pour les calculs
d’évaporation se trouve à Embrun, à proximité immédiate du lac. Le barrage de Serre-Ponçon est un ouvrage
à buts multiples, et garantit une réserve pour l’irrigation s’élevant à 200 millions de m3 en été.
Le lac de Serre-Ponçon est alimenté par la Durance, l’Ubaye, une prise d’eau sur la Blanche. Il existe deux
principales stations de mesure de débit, la station de la Clapière, située sur la Durance, et la station de Roche-
Rousse, située sur l’Ubaye. La Blanche est dérivée par un canal et les débits sont mesurés dans celui-ci. Les
2.4. Pareloup
La retenue de Pareloup, située en Aveyron (12) sur le Vioulou, culmine à 805m d’altitude. La station Météo-
France utilisée pour la collecte des données est à Millau, à environ 30 km du lac.
Les eaux du Viaur et du Bage retenues par le Barrage de Pont-de-Salars et le Barrage du Bage sont
détournées pour être refoulées dans le lac de Pareloup, depuis la station de pompage de Bage et via une
galerie de 6 400m de long et de 2,60m de diamètre.
2.5. Naussac
Naussac est situé en Lozère (48), sur le Donozeau, un affluent de l’Allier. La station de mesure est implantée
au bord du lac, à Naussac.
Le régime de la rivière Allier est très irrégulier, son débit pouvant passer à Langogne (en Lozère) de moins
de 1m3/s à plus de 500m3/s lors des grandes crues automnales. Les basses eaux de longue durée entraînant
des pénuries pour l'alimentation en eau potable ainsi que pour l'agriculture et l'industrie. La pénurie d’eau
devenant de plus en plus fréquente, la décision a été prise de construire le barrage de Naussac pour
régulariser le débit de l’Allier. L’alimentation en eau de la retenue provient du Donozeau, d’un canal de
dérivation du Chapeauroux et de pompages dans l’Allier. Au final, la retenue sert de soutien d’étiages pour la
Loire.
Les calculs de l’ANR et du bilan d’aménagement à Serre-Ponçon (Qentrant) sont les suivants :
ANR = ∆ V + Qturbiné + Qdéversé + Qévaporé - Qblanche
Qentrant = ∆ V + Qturbiné + Qdéversé + Qévaporé
La première étape de cette étude a été d’essayer de déterminer une évaporation à partir du bilan
d’aménagement de Serre-Ponçon. Les stations de la Clapière et de Rocherousse enregistrent les débits de la
Durance et de l’Ubaye avec une certaine incertitude (10% en moyenne). La mesure du débit de la prise sur la
Blanche est connu. En revanche les apports du bassin versant intermédiaire (bvi), situé entre la Clapière,
Rocherousse et la retenue, sont inconnus.
Ci-dessous, le MNT du bvi seul (figure 1 droite), et placé dans le bassin versant total avec pour exutoire le
barrage (figure 1 gauche).
Abtew Horton
5000 10000
0
Abtew Horton
2 4 06
Turc Meyer
Lame d'eau évaporée (mm)
Abtew Horton
2.5 3.0 3.52.04.0
6
Température (°C)
15
Pluie (mm)
4
5 10
2
0
2.2
1.6 1.8 2.0
1.5 2.0 2.5 3.0 3.5
Vent (m/s)
Vent (m/s)
1.4
1.2
Rayonnement Humidite
80
2500
Rayonnement (J/cm2/j)
70
2000
Humidité (%)
1500
60
1000
50
500
Vent à Embrun
Juin 1999
4.5
Vent à Tallard
Courbe de tendance Déplacement des capteurs
3.0 3.5 4.0
Vent (m/s)
2.5
2.0
1.5
Abtew Horton
5000 10000
0
figure 7. Cumuls des évaporations des 13 modèles avec la donnée de vent à Tallard.
Abtew Horton
2 4 0 6
Turc Meyer
Lame d'eau évaporée (mm)
Abtew Horton
3.0 3.5
2.5
Elles sont calculées au pas de temps journalier et agrégées au pas de temps mensuel. Le tableau suivant
(tableau 3) montre l’évaporation moyenne estimée par année et par formule. Les moyennes surlignées en
violet (respectivement en jaune) correspondent aux méthodes utilisant le rayonnement (respectivement la
température).
figure 10. Chevelu des formules de Priestley et Penman, avec les quantiles 0.1, 0.5 et 0.9.
figure 11. Chevelu de la formule de Penman, avec les quantiles 0.1, 0.5 et 0.9.
Le signal est bruité car le pas de temps utilisé est journalier. On remarque que les formules utilisant le
rayonnement suivent une courbe en cloche, alors que les autres présentent des ruptures autour de l’été.
Le paramètre dominant contrôle la forme de la courbe, comme on peut le voir sur les graphiques des
chevelus des paramètres (figure 12).
Rs (J/cm2/j)
T (°C)
10
1500
0
500
-10
janv. mars mai juil. sept. nov. janv. janv. mars mai juil. sept. nov. janv.
figure 12. Chevelu de la température et du rayonnement, avec les quantiles 0.1, 0.5 et 0.9.
BVI lissé
BVI lissé avec évaporation Penman
BVI lissé avec évaporation Priestley
20
Débits (m3/s)
10 5
0 15
figure 14. Moyenne interannuelle des séries de débits du bvi avec et sans évaporation.
Les deux formulations d’évaporation donnent sensiblement les mêmes résultats. En ne conservant que les
formules intégrant la température et le vent, l’estimation de l’évaporation sera suffisamment pertinente.
Afin de vérifier si cette hypothèse est robuste on a décidé de tracer les deux années au comportement
climatologique un peu « extrême ».
BVI lissé
BVI lissé avec évaporation Penman
BVI lissé avec évaporation Priestley
60 50
Débits (m3/s)
30 40
20
10
0
BVI lissé
BVI lissé avec évaporation Penman
BVI lissé avec évaporation Priestley
40
Débits (m3/s)
200
-20
Premièrement, on a pu remarquer que lorsque les débits turbinés sont élevés (environ 200m3/s) et que les
entrants sont eux aussi élevés, le signal du BVI s’effondre, comme le montre l’année 1981.
BVI Serre ponçon - valeurs journalières 1981
Cote
780
200
Qturbiné
Débits turbinés (190 m3/s) Qbvi
Qturb,2*Qbvi,Qclap,Qrr (m3/s)
Qclapière
770
Qrocherousse
150
750 760
Cote mNGF
100
740
0
720
Cote
Qturbiné moyen : 100 m3/s
780
200
hitorique : 719.9 mNGF
Qturb,2*Qbvi,Qclap,Qrr (m3/s)
Qclapière
770
Qrocherousse
150
750 760
Cote mNGF
100
740
50
730
720
0
0 100 200 300
300
Cote
780
Qturbiné
Qbvi
Qturb,2*Qbvi,Qclap,Qrr (m3/s)
1 2
250
Qclapière
770
Qrocherousse
200
750 760
Cote mNGF
150
100
740
50
730
0
720
350
Qturbiné moyen : 150 m3/s
Cote
Cote, niveau bas
780
Qturbiné
300
Entrants faibles
Qbvi
Qbvi positifs
Qturb,2*Qbvi,Qclap,Qrr (m3/s)
Qclapière
770
Qrocherousse
250
750 760
200
Cote mNGF
150
100
740
730
50
720
0
0 100 200 300
Qturbiné
300
Entrants faibles Qbvi
Qturb,2*Qbvi,Qclap,Qrr (m3/s)
Qbvi négatifs Qclapière
770
Qrocherousse
200
750 760
Cote mNGF
100
740
730
0
720
figure 21. Comparaison du signal journalier du BVI entre les années 1982 et 2003
L’ANR a aussi été représenté car il permet de visualiser directement l’impact de l’évaporation sur la quantité
d’eau entrant à Serre-Ponçon (figure 22).
ANR journalier interannuel Serre-Ponçon - 1994-2007
ANR lissé
ANR lissé avec évaporation Penman
200
figure 23. Régime de l’évaporation journalière, moyenne sur 5 jours, lissage 1 valeur mensuelle.
Conclusions :
Dans le cas de la retenue de Serre-Ponçon, il est possible de ne garder que les formules intégrant la
température et le vent.
L’évaporation obtenue à partir des différentes formules a permis de corriger les débits du bvi de
manière à diminuer sensiblement les valeurs négatives.
La quantification du débit évaporé rapporté au débit entrant nous renseigne sur le pourcentage de
sous-estimation du débit entrant.
Au final, c’est ainsi une méthode opérationnelle de modélisation de l’évaporation au pas de temps
journalier pour la retenue de Serre-Ponçon qui a été mise en place. Il reste à vérifier si cette méthode
peut être applicable pour les autres retenues de l’étude.
Finalement, le bac ne pourra être mis en place sur la retenue en 2008 en raison du devis tardif du fabricant.
L’instrumentation est, à priori, reportée en 2009.
« …Les données sur l’évaporation : elles résultent d’une compilation des informations fournies par la station
du service de la météorologie nationale du Luc. Les valeurs retenues, en moyenne décadaire sur la période
1970-1980, figurent en annexe 5. En toute rigueur il ne s’agit pas exactement d’évaporation d’un plan d’eau
libre, mais cette approximation semble tout à fait acceptable. »
La mesure de l’évaporation est issue d’une évaporation de sol. Le sol est peu saturé en eau l’été et par
conséquent l’évaporation réelle mesurée est inférieure à l’évaporation potentielle que l’on aurait en cas de sol
saturé. Une surface d’eau libre a une évaporation réelle équivalente à l’évaporation potentielle car c’est une
surface saturée en permanence. Il en résulte que l’évaporation estimée par la formulation de PENMAN sera
supérieure à celle forfaitée. Si l’évaporation est supérieure, alors les entrants sont aussi supérieurs à ceux
estimés. De fait, le Biançon n’est pas systématiquement à sec l’été et le nouveau mode de calcul de
l’évaporation n’est pas toujours valable.
Les résultats obtenus avec les formules intégrant le vent et la température, sont en accord avec le fait que
l’évaporation d’une surface d’eau libre est supérieure à l’évaporation d’un sol, notamment en été.
Dalton Rohwer
Fitzgerald Penman
Meyer Romanenko
Horton
4.0
Lame d'eau évaporée (mm)
3.5 3.0
La lame d’eau moyenne annuelle évaporée sur Saint Cassien est de 1350mm.
Penman
1.0
Forfaitée
0.8
Débits (m3/s)
0.4 0.6 0.2
0.0
Entrants
12
Entrants + Forfaitée
Entrants + Penman
10 8
Débits (m3/s)
4 62
0
Entrants
Entrants + Forfaitée
-0.5
Entrants + Penman
figure 29. Entrants hydrologiques en moyenne mensuelle et avec zoom sur les étés.
Après injection de l’évaporation de PENMAN, il n’y a presque plus de valeurs négatives. Ce qui laisse
supposer que les lames d’eau évaporées simulées sont du bon ordre de grandeur.
Selon que l’on considère les réserves ou les déstockages et selon l’année, les écarts ne sont pas toujours dans
le même sens. On ne peut donc pas généraliser l’impact de la prise en compte de l’évaporation de PENMAN à
la place de celle forfaitée.
4e+06 6e+06
Volume (m3)
Volume (m3)
4e+06 2e+06
2e+06
0e+00
0e+00
figure 30. État de la réserve disponible au 15 octobre pour le Var et les Alpes Maritimes.
4e+06
6e+06
3e+06
4e+06
Volume (m3)
Volume (m3)
2e+06
2e+06
1e+06
0e+00
0e+00
15/10/2002 15/10/2004 15/10/2006 15/10/2002 15/10/2004 15/10/2006
figure 31. État du déstockage au 15 octobre pour le Var et les Alpes Maritimes.
Tableau récapitulatif des écarts entre les réserves et les déstockages avec les évaporations de Penman et
forfaitée.
État des réserves (écarts en % par rapport à Déstockages (écarts en % par rapport à
l’évaporation forfaitée) l’évaporation forfaitée)
Var Alpes Maritimes Var Alpes Maritimes
2002 -0.2 -0.9 -5 NA
2003 2.9 -1 -4 -3.9
2004 2.5 -0.5 -3.2 -4
2005 2.5 1.3 -3.3 -5.5
2006 2.6 1.5 -2 -3.5
Moyenne 2.1 0.1 -3.5 -4.2
Conclusions :
L’évaporation sur la retenue de Saint Cassien est difficile à quantifier. Les données manquantes sur les
entrants, associées aux incertitudes sur les mesures, ne permettent pas d’estimer un ordre de grandeur de
l’évaporation par le bilan d’aménagement.
La seule valeur qu’il est possible d’estimer en émettant quelques hypothèses est la valeur estivale des années
2005, 2006, 2007. En effet, le débit dérivé par le canal de Montauroux n’est mesuré que depuis 2005. En
supposant les apports du Biançon nuls en été, ce qui n’est à priori pas tout à fait exact, et qu’il n’y a pas
d’échanges souterrains (apports, départs) sous la retenue, on peut estimer une évaporation en faisant la
différence entre le bilan d’aménagement et les entrants hydrologiques. La valeur obtenue est la seule
« référence » que l’on peut obtenir actuellement sur Saint Cassien.
Considérant que la valeur du volume évaporé est pertinente, on peut observer son impact sur les volumes
déstockés et l’état des réserves des départements du Var et des Alpes Maritimes. Au vu des résultats obtenus,
on ne peut déterminer si l’impact sera positif ou négatif pour l’état des réserves, mais il semble que le
déstockage soit surestimé avec le mode de calcul actuel de l’évaporation.
figure 32. Différentes évaporation estimées entre 1994 et 1998 sur Pareloup
La valeur obtenue est proche de celle du modèle de R&D et on peut supposer que l’estimation obtenue par
PENMAN est correcte.
Moyenne annuelle des lames d'eau évaporées - Pareloup
Dalton Rohwer
Fitzgerald Penman
Meyer Romanenko
Horton
4.5
Lame d'eau évaporée (mm)
3.5 4.0
3.0
ANR
ANR + Estimée
ANR + Penman
-1.0
ANR + R&D
ANR
ANR + Estimée
ANR + Penman
10
Débits (m3/s)
5 0
La lame d’eau moyenne annuelle évaporée sur Sainte Croix est de 1210mm.
Cette valeur se situe entre celle de Saint Cassien et celle de Serre-Ponçon.
Moyenne annuelle des lames d'eau évaporées - Sainte Croix
4.0
Dalton Rohwer
Fitzgerald Penman
Meyer Romanenko
Horton
3.8
Lame d'eau évaporée (mm)
3.2 3.4 3.6
3.0
ANR + Penman
100
ANR
80
Débits (m3/s)
40 60 20
0
Dalton Rohwer
Fitzgerald Penman
2.8
Meyer Romanenko
Horton
Lame d'eau évaporée (mm)
2.2 2.4 2.02.6
Langouyrou
Clamouze
0.10 0.15 0.20 0.25
Qspécifique (m3/s/km2)
0.05
0.00
BV Naussac
Donozau
15
Débits (m3/s)
105
0
Conclusions :
L’estimation de l’évaporation sur la retenue de Naussac a nécessité quelques approximations. Ne connaissant
pas les entrants hydrologiques, on les a modélisés à partir du Langouyrou et de la Clamouze, qui sont deux
cours d’eau similaires, en taille de bassin versant et en terme de débits, à celui du Donozau. Après avoir
simulé les débits du Donozau, on a fait l’hypothèse que le bassin versant de Naussac se comporte comme le
Donozau et on a utilisé les débits spécifiques de ce dernier pour les rapporter au bassin versant (101km²).
L’ANR de Naussac présente deux événements qui ont eu un impact direct sur le volume évaporé : la très
forte crue de fin 2003, ainsi que la vidange de la retenue en 2005. La correction de l’ANR avec l’évaporation
lors de ces deux épisodes a été très faible, voire quasi nulle, ce qui est en accord avec les courbes obtenues
(figure 43). Lors de la vidange il n’y a plus d’entrants et l’évaporation est très faible. Par conséquent l’ANR
s’obtient en faisant la somme des débits lâchés et de la variation de réserve. Le fait que le signal soit négatif
5. Conclusions et perspectives
CONCLUSIONS
La quantification de l’évaporation pour les surfaces d’eau libre n’est pas chose aisée. Le plus souvent sa
détermination « directe » est impossible. L’utilisation de modèles empiriques devient alors nécessaire. La
diversité des paramètres climatologiques utilisés implique une restriction géographique de l’application des
modèles. Leurs coefficients nécessitent un calage par rapport à une série observée, ou bien par rapport à une
formule de référence, en général PENMAN pour l’évaporation. En amont des modèles, la qualité des données
utilisées est primordiale. Le meilleur des modèles ne peut donner de bons résultats avec des données
erronées.
Les valeurs des lames d’eau évaporées sont obtenues en calant les coefficients avec les informations
disponibles concernant l’évaporation des retenues. Cependant, bien que l’ordre de grandeur soit
probablement correct, on ne peut être sûr de la précision réelle de cette estimation.
Les modèles sélectionnés au cours de cette étude peuvent être utilisés de manière opérationnelle au pas de
temps journalier. En effet, bien que le signal soit bruité, seule une valeur lissée sera conservée au final. Cela
permet une plus grande précision que dans le cas de l’utilisation d’une valeur mensuelle.
Les volumes évaporés (présentés en annexe 2) peuvent paraître faibles par rapport au volume global de la
retenue. Mais à l’heure actuelle, où le manque d’eau devient de plus en plus fréquent, il semble important de
savoir quantifier les pertes pour pouvoir adapter au mieux la gestion de l’ouvrage.
PERSPECTIVES
Pour compléter cette étude il faudrait effectuer des recherches complémentaires et généraliser les expériences
pour obtenir plus de séries observées. De cette manière, le calage des modèles serait plus « fin ».
Le calage de ces modèles sous divers climats et pour différentes tailles de retenues pourrait aboutir à la mise
en place d’un modèle général permettant de s’adapter à de nombreux cas. De la même manière que OUDIN
(2004) a établi une méthode générale de modélisation d’ETP à l’échelle de bassins versants. Cependant un
modèle universel ne peut être envisagé sans prendre en compte la partie inertie thermique de la retenue dès
qu’elle dépasse certaines dimensions. Par exemple le régime d’évaporation des grands lacs aux États-Unis
d’Amérique est « inversé » par rapport à celui de Serre-Ponçon. Du fait de la forte inertie thermique des
grands lacs, l’évaporation est maximale l’hiver et minimale l’été.
Une grande précision de l’estimation de l’évaporation, compte tenu de sa complexité, ne peut être obtenue
actuellement qu’à partir de modèles complexes, lourds à mettre en œuvre.
Un complément d’étude intéressant serait d’estimer l’évaporation induite par la création des retenues. Pour
cela il faudrait quantifier l’évaporation existante avant la modification des cours d’eau et la comparer à celle
simulée actuellement.
Formule Retenue
Saint Cassien Sainte Croix Pareloup Naussac
Dalton a = 20 a = 22.93 a = 32 a = 30
Fitzgerald a = 2.420 a = 3.1 a = 3.07 a = 3.9
Meyer a = 11 , b = 0.1 a = 11 , b = 0.151 a = 11 , b = 0.185 a = 11 , b = 0.23
Horton a = 10 a = 11.48 a = 16 a = 15
Rohwer a = 0.44 , b = 0.118 a = 0.6 2, b = 0.186 a = 0.66 , b = 0.186 a = 0.77 , b = 0.186
Penman a = 0.25 , b = 0.2 a = 0.3 , b = 0.208 a = 0.3 , b = 0.242 a = 0.35 , b = 0.24
Romanenko a = 0.0019 a = 0.00193 a = 0.00298 a = 0.003
tableau 7. Coefficients utilisés pour caler les formules sur les différentes retenues.
e
RH (% ) = 100 * a avec ea = tension de vapeur réelle.
es
CALCUL DE LA TEMPÉRATURE DU POINT DE ROSÉE
17.27 * T
237.3 *
Td (°C ) = T + 237.3 * Ln RH
17.27 * T 100
17.27 −
T + 237.3
CALCUL DU RAYONNEMENT NET
( ) (
) S
Rn J / cm 2 = R g * (1 − α ) − σ * T 4 * 0.4 − 0.05 * ea * 0.5 + 0.5 *
S0
avec :
- Rg lerayonnement solaire global en J/cm².
- α l’albédo de la surface, égal à 0.04 pour le cas d’une surface d’eau libre.
(
- σ J / cm² / K
4
)
= 4.92 * 10 −7 la constante de Stefan-Boltzmann.
S
- le rapport de la durée d’insolation du jour.
S0
CALCUL DE LA PENTE DE LA COURBE DE SATURATION
[
∆(kPa / °C ) = 33.8639 * 0.05904 * (0.00738 * T + 0.8072 ) − 0.0000342
2
]
CALCUL DE LA CONSTANTE PSYCHROMÉTRIQUE
γ (kPa / °C ) = 0.00163 *
P
λ
avec :
- P la Pression à l’altitude de la retenue.
- λ la chaleur latente de vaporisation de l’eau en MJ/kg.
MNT du
Bassin Versant de la retenue de
Serre-Ponçon
MNT du
Bassin Versant de la retenue de
Sainte Croix
MNT du
Bassin Versant de la retenue de
Naussac