Etude - Évaporation Sur Les Retenues EDF Du Sud de La France

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Université Pierre et Marie Curie, École des Mines de Paris

& École Nationale du Génie Rural des Eaux et des Forêts


_______________________

Master Sciences de l’Univers, Écologie et Environnement


Parcours Hydrologie Hydrogéologie

Évaporation sur les retenues EDF du Sud de la France

Sébastien VACHALA

Directrice de stage :

Cécile CARRE

Électricité De France
Division Technique Générale
Service ressources en eau

38000 Grenoble
25 Septembre 2008
REMERCIEMENTS
Tout d’abord, je tiens à remercier Olivier FLAMBARD et Cécile CARRE, grâce à qui j’ai pu effectuer ce stage.

Lors de cette aventure à EDF DTG, j’ai beaucoup apprécié l’entraide et la disponibilité permanente de
l’ensemble des collaborateurs. Pour leur aide et leur soutien, je tiens à remercier Morgane HERVÉ, Cécile
CARRE, Jean-Pierre CHEVALIER, Pierre OUSTRIÈRE, Arnaud BELLEVILLE, Rémy GARÇON, Thibault
MATHEVET, Thomas ESCLAFFER et Frédéric GOTTARDI.

Un merci tout particulier à Thomas ESCLAFFER pour m’avoir permis de gagner un temps considérable grâce
à son aide pour la programmation avec R.

Alain MENANT et Grégory LEMAÎTRE m’ont permis de m’évader quelques jours et d’aller visiter la retenue
de Saint Cassien, le tout dans la bonne humeur, malgré quelques soucis avec l’étanchéité des waters.

Je remercie aussi Jean-Pierre ANDRIEUX et l’équipe Environnement qui m’ont permis de découvrir la mesure
bathymétrique avec la méthode du multifaisceaux.

J’aimerais aussi remercier l’ensemble de l’équipe du CHA (Centre Hydrométéorologique Alpes) pour
l’accueil qu’ils m’ont fait et pour leur bonne humeur au quotidien.

Indépendamment du stage, je tiens à remercier toute l’équipe d’encadrement du Master. Grâce à elle nous
avons pu acquérir un savoir diversifié et solide. Merci à Pierre RIBSTEIN qui m’a beaucoup aidé au cours de
mon parcours et m’a soutenu dans mes démarches. Merci à Ludovic OUDIN qui m’a fourni une grande partie
des ouvrages utiles à mon étude, ainsi que pour ses conseils et son aide.

Enfin, je tiens à dire que les expériences du Master et du stage ont été très enrichissantes, tant sur le plan
professionnel que personnel, et que je suis heureux d’avoir pris part à ces formations.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 2


RÉSUMÉ
L’eau douce, source de vie, a toujours été, et restera un enjeu vital pour l’Homme. Sa quantité étant quasi
constante mais limitée, il est nécessaire de la préserver. L’augmentation de la population, les besoins
croissants en nourriture, entre autres, induisent un stress hydrique plus ou moins important selon les régions
du globe.
De tous temps, l’Homme a construit des moyens de canaliser et de stocker l’or bleu. Le développement des
barrages et des lacs réservoirs a permis de stocker des quantités d’eau importantes pour en optimiser la
répartition saisonnière. Ainsi, la constitution de réserves l’hiver permet de faire face à une forte demande
l’été pour l’irrigation. La gestion complexe de tels ouvrages permet de satisfaire au mieux les demandes en
eau. Cependant, la notion de retenues implique de manière systématique de l’évaporation.
Le réchauffement climatique, plus ou moins prononcé selon les climats, rend nécessaire une estimation de
plus en plus précise de cette quantité d’eau évaporée. A travers cette étude, tout d’abord « bibliographique »,
puis « pratique », on a essayé d’estimer l’évaporation sur quelques retenues Françaises, Serre-Ponçon,
Sainte Croix, Saint Cassien, Naussac et Pareloup.
L’estimation de l’évaporation de manière « directe » ne donnant pas des résultats exploitables en raison d’un
grand nombre d’incertitudes sur les données mesurées, il a été nécessaire d’utiliser des formules empiriques.
Les résultats obtenus ont permis de corriger en partie les débits entrants des retenues et de fournir une
quantité d’eau évaporée. La critique des résultats est assez délicate car nous ne disposons pas de séries
observées pour caler et valider les modèles.

ABSTRACT
Fresh water, the spring of life, always be and stay a vital stake for mankind. Its quantity being almost
constant but limited, it is necessary to protect it. The increase of the population, the increasing needs in food,
among others, lead an hydrique stress, more or less important according to the regions of the globe. Of all
time, the Man invented means to channel and to store the blue gold. The development of dams and lakes
reservoirs allowed to store uge quantities of water to optimize the seasonal distribution. So, the stock of
water in winter allows to face a strong demand for the irrigation in summer. The complex management of
such works allows to satisfy best the demands in water. However, the notion of reservoirs implies in a
systematic way some evaporation.
Global warming, more or less pronounced according to climates, makes necessary a more and more precise
estimation of the evaporated quantity of water. Through this study, first « bibliographical », then « practice »,
we tried to estimate the evaporation for French reservoirs, Serre-Ponçon, Sainte Croix, Saint Cassien,
Naussac and Pareloup.
The estimation of the evaporation « in a direct way » not giving exploitable results, because of a large
number of uncertainties onto the moderate data, it was necessary to use empirical formulae. The results
allowed to correct partially the inflows of the reservoirs and to estimate a quantity of evaporated water. The
criticism of the results is rather delicate because we do not get observed series to fix parameters and validate
the models.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 3


TABLE DES MATIÈRES
Préambule ......................................................................................................................................................... 6
Introduction ...................................................................................................................................................... 7
1. L’évaporation............................................................................................................................................ 7
1.1. Les méthodes directes ....................................................................................................................... 7
1.1.1. Les atmomètres et évaporimètres .............................................................................................. 7
1.1.2. Les bacs évaporatoires .............................................................................................................. 7
1.2. Les méthodes indirectes.................................................................................................................... 8
1.2.1. Les variables climatiques .......................................................................................................... 8
1.2.1.1. La température .................................................................................................................. 8
1.2.1.2. Le vent................................................................................................................................ 8
1.2.1.3. L’humidité de l’air............................................................................................................. 9
1.2.1.4. Le rayonnement solaire ..................................................................................................... 9
1.2.2. Les méthodes empiriques........................................................................................................... 9
1.2.2.1. Méthodes basées sur le transfert de masse........................................................................ 9
1.2.2.2. Méthodes basées sur le rayonnement .............................................................................. 10
2. Présentation des retenues ....................................................................................................................... 10
2.1. Serre-Ponçon .................................................................................................................................. 10
2.2. Saint Cassien................................................................................................................................... 11
2.3. Sainte Croix .................................................................................................................................... 11
2.4. Pareloup .......................................................................................................................................... 11
2.5. Naussac ........................................................................................................................................... 11
3. Calculs de l’évaporation pour la retenue de Serre-Ponçon .................................................................. 11
3.1. Le bilan d’aménagement ................................................................................................................ 12
3.2. Les formules empiriques................................................................................................................. 13
3.2.1. Résultats bruts ......................................................................................................................... 13
3.2.2. Résultats avec la nouvelle donnée de vent............................................................................... 16
3.2.3. Traitement et analyse des données .......................................................................................... 18
3.3. Application des résultats................................................................................................................. 19
3.3.1. Calcul du volume évaporé ....................................................................................................... 19
3.3.2. Intégration du volume évaporé dans la série du bassin versant intermédiaire....................... 20
3.3.3. Régime de l’évaporation pour la retenue de Serre-Ponçon .................................................... 25
4. Résultats pour les autres retenues.......................................................................................................... 26
4.1. Évaporation sur la retenue de Saint Cassien................................................................................. 26
4.1.1. Projet de mesure directe de l’évaporation .............................................................................. 26
4.1.2. Résultats bruts ......................................................................................................................... 27
4.1.3. Comparaison entre évaporation forfaitée et évaporation modélisée ...................................... 28
4.1.4. Intégration de l’évaporation dans l’ANR ................................................................................ 29
4.1.5. Intégration de l’évaporation dans la gestion des réserves ...................................................... 30
4.2. Évaporation sur la retenue de Pareloup ........................................................................................ 31
4.2.1. Résultats bruts ......................................................................................................................... 31
4.2.2. Introduction de l’évaporation de PENMAN dans l’ANR ........................................................... 32
4.3. Évaporation sur la retenue de Sainte Croix .................................................................................. 34
4.3.1. Résultats bruts ......................................................................................................................... 34
4.3.2. Intégration de l’évaporation de PENMAN dans l’ANR ............................................................. 34
4.4. Évaporation sur la retenue de Naussac ......................................................................................... 35

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 4


4.4.1. Résultats bruts ......................................................................................................................... 35
4.4.2. Intégration de l’évaporation dans le bilan d’aménagement.................................................... 36
4.4.3. Intégration de l’évaporation dans l’ANR ................................................................................ 37
5. Conclusions et perspectives .................................................................................................................... 38
Bibliographie .................................................................................................................................................. 39
Table des illustrations & tableaux ................................................................................................................. 42
Annexe 1 : Caractéristiques des retenues ...................................................................................................... 43
Annexe 3 : Lame d’eau évaporée Vs lame d’eau précipitée ......................................................................... 44
Annexe 4 : Coefficients des différentes formules .......................................................................................... 44
Annexe 5 : Formules utilisées pour le calcul de l’évaporation..................................................................... 45
Annexe 6 : Proportion d’évaporation l’été (juin – octobre) en moyenne interannuelle.............................. 46
Annexe 7 : Conversions des unités ................................................................................................................ 46
Annexe 8 - Formules d'évaporation en unités SI.......................................................................................... 47
Annexe 9 : MNT des bassins versants des retenues ...................................................................................... 48

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 5


PRÉAMBULE
Le sujet de mon stage, qui consiste en l’étude de l’évaporation sur des retenues EDF, est difficile à
appréhender. En effet, bien que l’évaporation soit un maillon essentiel dans le cycle de l’eau, elle n’en reste
pas moins difficilement observable et quantifiable. N’ayant pas la prétention de développer un modèle, je me
suis basé sur les études existantes pour en sélectionner les formules exploitables dans le cadre du stage. Le
rapport présenté ci après, est une synthèse du travail effectué au cours de ces 8 mois.
Pour mener à bien l’étude il a fallu être en contact avec de nombreuses personnes de services et d’entreprises
différentes. Les démarches menées afin d’acquérir des données (notamment les données météorologiques)
n’ont pas toujours été faciles. La mauvaise qualité de certaines données ainsi que l’absence de données
observées n’ont pas facilité la critique des résultats des modèles.
Pour essayer d’optimiser les résultats la nécessité de mettre en place une expérimentation s’est révélée être
indispensable. La recherche d’un fabricant, la détermination des caractéristiques du bac et de son
instrumentation, ainsi que l’établissement d’un devis, ont été difficiles en raison de la particularité de la
demande.
Les résultats obtenus et le projet de mise en place de l’expérimentation ont aboutit à la rédaction de 3 notes
pour EDF DTG et Météo-France.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 6


INTRODUCTION
L’évaporation devient de plus en plus problématique, notamment dans les régions arides où elle peut
atteindre des valeurs considérables. Les études sur le sujet sont nombreuses, (VALLET-COULOMB et al.
(2001) ; TANNY et al. (2008) ; RODIER et al. (1955) ; RIOU (1967) ; POUYAUD (1990)) et l’évaporation
dépend d’un grand nombre de facteurs. Aussi, il est difficile de la quantifier précisément et son estimation
n’est souvent valable que localement. Le plus souvent ces études sont réalisées sur une surface végétale et il
s’agit plus de la mesure de l’évapotranspiration que de l’évaporation d’une surface d’eau libre.
Les publications existent depuis au moins 1802 avec Dalton. Par la suite, nombreux sont les chercheurs qui
se sont penchés sur le problème, PENMAN (1948), MORTON (1967, 1979, 1983a, 1983b, 1986), RIOU (1967,
1970, 1977), WINTER et al. (2003), XU et SINGH (1998, 2000, 2001, 2002), pour ne citer qu’eux. Il est
intéressant de remarquer qu’une grande partie des études majeures sont antérieures à 1985.
La recherche bibliographique a permis de se rendre à l’évidence qu’une solution universelle de calcul de
l’évaporation est utopique. En effet, les paramètres climatiques sont très variables d’une région à l’autre, par
conséquent la portée de la validité des données est très restreinte et l’exportation des résultats vers d’autres
lieux est soumise à de fortes incertitudes. Pour essayer de mettre en œuvre une étude robuste, le choix de
prendre en considération une large gamme de formules n’utilisant pas toutes les mêmes paramètres d’entrée
s’impose. Le résultat souhaité est à but opérationnel. Il doit être facile à mettre en œuvre et doit pouvoir être
applicable selon les besoins (c’est-à-dire au pas de temps choisi et dans la région concernée). De cette
manière, les formules dites globales, qui utilisent des paramètres très difficilement accessibles
(essentiellement le rayonnement, courtes et grandes longueurs d’onde, direct, diffus…) ne répondent pas aux
critères et sont écartées.
La lecture des nombreuses études a dirigé la recherche vers deux approches pour estimer l’évaporation, les
méthodes directes, et les méthodes indirectes. L’estimation de l’évaporation se fera sur les retenues de Serre-
Ponçon, Saint Cassien, Sainte Croix, Naussac et Pareloup. Une grande partie de la diversité climatique et
géographique Française est ainsi représentée.

1. L’évaporation
« Transformation plus ou moins lente d'un liquide en vapeur. L'évaporation de l'eau et de toutes sortes de
liquides se fait naturellement, soit par la seule action de l'air, soit par la chaleur du soleil » (définition de
l’académie française)

1.1. Les méthodes directes


Les mesures directes sont effectuées par des appareils, plus ou moins normalisés, soumis aux phénomènes
évaporatoires, qui mesurent une variation de quantité d’eau. On recense principalement deux types
d’appareils, les atmomètres et évaporimètres et les bacs évaporatoires.

1.1.1. Les atmomètres et évaporimètres


Les atmomètres et évaporimètres « mesurent le pouvoir évaporateur de l’air ou l’évaporation latente, définie
comme l’évaporation maximale d’une surface saturée, plane, horizontale, noire et exposée aux conditions
météorologiques du milieu étudié. » (ARNAUD et al., 1999). Plusieurs appareils ont été développés à cet
effet, l’évaporimètre Piche, l’évaporimètre de Livingstone, l’atmomètre de Bellani, etc. Cependant ces
appareils sont peu adaptés à la mesure de l’évaporation des surfaces d’eau libre. En effet, ils sont souvent
situés dans des abris météorologiques et ne prennent pas en compte tous les paramètres atmosphériques
(comme le vent, le degré d’insolation…), ainsi que l’inertie thermique du volume d’eau. Leur utilisation
première est la mesure de l’évapotranspiration et non l’évaporation d’une surface d’eau libre.

1.1.2. Les bacs évaporatoires


Les bacs évaporatoires sont conçus pour prendre en compte tous les phénomènes atmosphériques influençant
l’évaporation, ainsi que l’inertie thermique de la masse d’eau. Les bacs peuvent être de différentes tailles,
formes, matériaux, et positionnements (enterré ou flottant à la surface du plan d’eau). On mesure une
quantité d’eau perdue par évaporation. Tous les paramètres cités précédemment vont influencer la mesure et
il sera nécessaire de les corriger à l’aide de coefficients. Plus les bacs vont être imposants, plus ils se
rapprocheront de la réalité.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 7


L’organisation Météorologique Mondiale (OMM) à recensé bon nombre de bacs (WMO, 1994).

Les plus utilisés sont les suivants :


 Le bac de classe A, développé par le Weather Bureau. Bac rond de 122cm de diamètre, 25.4cm de
profondeur. Il est posé à 18cm au dessus du sol et l’eau à l’intérieur du bac doit affleurer à 5-8cm du
bord. Étant petit, il est soumis à un problème d’inertie thermique trop faible.
 Le bac Colorado, est un bac carré de 91.4cm de côté, et de 46 à 91cm de profondeur. Il est enterré de
manière à ce que son rebord soit à 10cm au dessus de la surface du sol. De fait, il représente mieux
l’inertie thermique. Il existe des variantes du bac Colorado, notamment la version ORSTOM
 Les bacs Russe, GGI 3000, et le bac de 20m², sont aussi très utilisés. Bacs circulaires enterrés, à base
conique de 62cm de diamètre et 61cm de profondeur pour le premier, et 5m de diamètre et 2m de
profondeur pour le deuxième.
 Les bacs flottants sont partiellement immergés à la surface de l’eau. Cette mesure est la plus
représentative des conditions d’évaporation de la surface d’eau libre mais est très difficile à mettre en
œuvre et très coûteuse.

L’ensemble de ces mesures permet d’obtenir une mesure de l’évaporation plus ou moins fine. Le gros
avantage est de pouvoir constituer des séries de données journalières voire horaires. Il faut cependant être
très prudent concernant la mesure obtenue. Les résultats sont intimement liés aux caractéristiques des bacs et
de leur lieu d’implantation. A cela il faut rajouter les possibles erreurs de mesure, dues souvent, en climat
aride, à la présence d’animaux venant s’abreuver. La pose de grillages est peu recommandée car elle perturbe
la mesure du vent.
La mesure n’est pas universelle et il faut adapter les coefficients de passage selon le climat et les dimensions
de la retenue considérée. Très peu d’auteurs ont procédé à la réalisation de bacs flottants.

1.2. Les méthodes indirectes


Les mesures indirectes reposent sur des modèles empiriques, qui sont fonction de variables climatiques plus
ou moins nombreuses et plus ou moins faciles à mesurer.

1.2.1. Les variables climatiques


Les variables climatiques sont obtenues en grande partie par le réseau de mesure de Météo-France et pour le
reste du réseau de mesures de EDF-DTG.

1.2.1.1. La température
Selon les formules, la température employée peut être celle, de l’air, du point de rosée ou de la surface de
l’eau.
La température de l’air est, la plupart du temps, mesurée par un thermomètre situé dans un abri
météorologique, à l’abri des radiations solaires. La moyenne journalière est la variable la plus fréquemment
employée. Elle peut être obtenue de deux manières (pour les données Météo-France), soit en faisant la
moyenne entre le minimum et le maximum journalier, soit par une moyenne de 24 mesures sur 24 heures.
Dans le cas de l’étude on utilise la première méthode de calcul car la deuxième est plus récente et ne couvre
pas un grand nombre d’années. La température de l’air est disponible sur de très longues séries, parfois sur
plus de 100 ans.
La température de l’eau est une variable très peu mesurée et par conséquent peut ou pas disponible. De plus
lorsqu’elle est disponible, les séries comportent souvent de grosses lacunes. Par conséquent les formules
utilisant cette donnée seront difficilement applicables dans la plupart des cas.
La température du point de rosée est en revanche une mesure plus répandue. Les séries sont longues et
continues, permettant ainsi une utilisation des formules empiriques sur de longues périodes. Si cette donnée
n’est pas disponible il est possible de la calculer.

1.2.1.2. Le vent
Le vent est un paramètre important pour l’estimation de l’évaporation car il permet le renouvellement des
masses d’air non saturées à la surface de la retenue, et maintient ainsi un certain pouvoir évaporant de l’air.
La mesure du vent est facilement accessible, soit auprès de Météo-France, soit auprès des aérodromes ou
aéroports. La donnée qui nous intéresse plus particulièrement dans les formules empiriques est la mesure du

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 8


vent à 2 m au dessus du sol (malheureusement cette donnée est souvent mesurée à 10m). Les données sont
disponibles en valeurs horaires ou en moyennes journalières ou mensuelles. On optera ici pour une valeur
journalière.

1.2.1.3. L’humidité de l’air


L’humidité conditionne le taux d’évaporation d’une surface. L’humidité relative, utilisée dans les formules,
est une donnée mesurée au niveau des stations de Météo-France. On disposera de valeurs moyennes
journalières.

1.2.1.4. Le rayonnement solaire


Le rayonnement solaire fournit la chaleur nécessaire aux surfaces pour créer une évaporation. Il existe
plusieurs appareils de mesure du rayonnement (pyranomètre, pyrhéliomètre, piles thermoélectriques…), de
même qu’il existe plusieurs types de rayonnements (rayonnement global, rayonnement diffus, rayonnement
direct, rayonnement net…). Cette étude n’intègrera que le rayonnement global et le rayonnement net. Ce
dernier est obtenu à partir du rayonnement global par une formule empirique proposée par LINSLEY et al.
(1982), et disponible dans l’étude de XU et SINGH (2000).

1.2.2. Les méthodes empiriques


Il existe de nombreuses formules de calcul de l’évaporation. Certaines sont plus ou moins complexes. Ne
seront présentées que les formules utilisées dans le rapport. Une liste plus exhaustive est disponible dans les
études de ARNAUD et al. (2000) et SINGH et XU (1997). Les formulations ayant été établies pour la plupart
dans la première moitié du XXème siècle, il faut faire attention aux unités qui n’étaient pas normalisées
comme aujourd’hui. Les formules ci-après sont écrites dans leur version d’origine et les coefficients ne sont
pas modifiés.

1.2.2.1. Méthodes basées sur le transfert de masse


Ces méthodes sont très faciles à mettre en œuvre car il ne faut que la température et le vent comme
paramètres d’entrée (la tension de vapeur saturante peut aussi être utile mais n’est pas indispensable car elle
peut être approchée par une formule utilisant la température du point de rosée). Les formules relatives à cette
étude sont décrites dans le tableau 1.

Auteur Formule Unités / remarques


a = 15 pour un lac peu profond
DALTON (1802) E ( in. / mo ) = a (e s − e a ) a = 11 pour un lac profond
(es − ea ) déficit hydrique en inches de Hg
FITZGERALD E ( in . / mo ) = ( 4 * 0.199 u )( e s − e a ) u vitesse du vent en miles par heure
(1886)
MEYER (1915) E ( in . / mo ) = 11(1 + 0.1u )( e s − e a )
HORTON (1917) [
E ( in . / mo ) = 0 .4 2 − e −2 u ( e s − e a ) ]
ROHWER (1931) E ( in . / j ) = 0.77 (1 .465 − 0.0186 p b ) pb pression barométrique en inches de Hg
(0.44 + 0.118 u )( e s − e a )
PENMAN (1948) E ( in . / mo ) = 0 .30 (1 + 0.2u )( e s − e a )
ROMANENKO E ( in . / mo ) = 0 .0018 (Ta + 25 ) 2 (100 − RH ) Ta température de l’air en °C
(1961) RH humidité relative en %
tableau 1. Formules basées sur le transfert de masse

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 9


1.2.2.2. Méthodes basées sur le rayonnement
L’approche basée sur le rayonnement est moins évidente que l’approche basée sur le transfert de masse car
elle utilise des paramètres plus difficilement mesurables. Les formules sélectionnées sont issues de l’étude de
XU et SINGH (2000). Elles sont détaillées dans le tableau 2.

Auteur Formules basées sur le Rayonnement Unités / remarques


∆ pente de la courbe de saturation en
mbar/°C
MAKKINK (1957) ∆ Rg γ constante psychromatique en mbar/°C
E( mm / j ) = 0.77( )( ) + 0.2 λ chaleur latente de vaporisation en
∆ +γ λ
cal/g
Rs Rayonnement global en cal/cm²/jour
T
E ( mm / j ) = 0.015( )( R g + 50) T température de l’air en °C
T + 15
si RH > 50
TURC (1961)
T 50 − RH
E ( mm / j ) = 0.015( )( R g + 50)(1 + )
T + 15 70
si RH ≤ 50
PRIESTLEY (1972) ∆ R Rn Rayonnement net en cal/cm²/jour
E ( mm / j ) = 1.26( )( n )
∆ + γ 2.50
HARGREAVES Rg
(1975) E ( mm / j ) = 0.0145(T + 17.8)( )
λ
Tm température moyenne en °C
−6
LINACRE (1993) E ( mm / j ) = (0.015 + 0.00421 + 10 z ) Td température du point de rosée °C
F décroissance de la densité avec
(0.8R s − 40 + 2.5Fu (Tm − Td )) l’altitude (F = 1-8.7 10-5z)
Rs Rayonnement global en W/m²
ABTEW (1996) Rg
E ( mm / j ) = 0.53( )
λ
Avec :
[ ]
∆ = 33.8639 0.05904(0.00738T + 0.8072) 2 − 0.0000342 la pente de la courbe de saturation en kPa/°C.
P
γ = 0.00163( ) la constante psychromatique en kPa/°C
λ
P = 1013− 0.1055z la pression atmosphérique en mbar, z l’altitude en m.
λ = 595 − 0.51T la chaleur latente de vaporisation en MJ/kg
S Formule de Riou (Arnaud et al., 1999).
Rn = Rs (1 − α ) − σT 4 (0.4 − 0.05 e )(0.5 + 0.5
S0
où α = 0.04 albédo surface libre, σ = cte de Stefan Boltzmann,
S durée d’ensoleillement observée, S0 durée d’ensoleillement maximum théorique.
tableau 2. Formules basées sur le rayonnement

2. Présentation des retenues


Les caractéristiques techniques et hydrologiques des barrages (disponibles auprès de la DRIRE PACA) et
des retenues sont présentées en annexe 1 et les bassins versants des retenues sont présentés en annexe 9.

2.1. Serre-Ponçon
La retenue de Serre-Ponçon est située sur les départements des Alpes de Haute Provence (04) et des Hautes
Alpes (05) et capte un bassin versant de 3580 km². La station météorologique utilisée pour les calculs
d’évaporation se trouve à Embrun, à proximité immédiate du lac. Le barrage de Serre-Ponçon est un ouvrage
à buts multiples, et garantit une réserve pour l’irrigation s’élevant à 200 millions de m3 en été.
Le lac de Serre-Ponçon est alimenté par la Durance, l’Ubaye, une prise d’eau sur la Blanche. Il existe deux
principales stations de mesure de débit, la station de la Clapière, située sur la Durance, et la station de Roche-
Rousse, située sur l’Ubaye. La Blanche est dérivée par un canal et les débits sont mesurés dans celui-ci. Les

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 10


apports du bassin versant intermédiaire situé entre les stations de la Clapière, de Roche-Rousse et le barrage
de Serre-Ponçon (BVI 464 km², soit 13% du BV total) ne sont pas connus, ce qui reste problématique dans
notre cas. La retenue s’étend à son maximum sur 29 km². Dans le cas de Serre-Ponçon, l’évaporation n’est
pas quantifiée.

2.2. Saint Cassien


Le barrage de Saint Cassien se situe sur le département du Var (83). La station météorologique de Météo-
France utilisée pour l’obtention des données est localisée à Tourrettes, à moins de 10 km de la retenue. Le
bassin versant culmine à 1120m et est situé entre 10 et 30km du littoral méditerranéen.
La retenue de Saint Cassien est alimentée par le Biançon et par une prise d’eau sur la Siagne, acheminée par
le canal de Montauroux. La retenue est elle aussi à buts multiples et sujette à une gestion complexe. La partie
la plus problématique est la gestion de l’eau réservée pour l’irrigation du Var et des Alpes Maritimes. Ils
disposent d’un volume maximum annuel de 16.6hm3 et assument chacun 10/45ème de l’évaporation, le reste
étant pris en charge par EDF (soit 25/45ème du volume évaporé). L’évaporation est actuellement estimée à
partir de la variation de cote moyenne pendant les mois d’été. C’est une évaporation forfaitée.

2.3. Sainte Croix


La retenue de Sainte Croix s’étend sur les départements du Var (83) et des Alpes de Haute Provence (04), à
477m d’altitude. Elle est essentiellement alimentée par le Verdon. Le cheminement du Verdon jusqu’à Sainte
Croix est complexe car plusieurs ouvrages sont disposés en amont.
La retenue de Sainte Croix repose sur un sol calcaire très karstifié et est sujette à l’infiltration ainsi qu’à des
apports karstiques. La résurgence majeure est celle de la fontaine l’Évêque, qui peut atteindre 30 m3/s.
La station météorologique utilisée pour les calculs de l’évaporation pour Sainte Croix est la station des
Aiguines, située à environ 2km du lac.

2.4. Pareloup
La retenue de Pareloup, située en Aveyron (12) sur le Vioulou, culmine à 805m d’altitude. La station Météo-
France utilisée pour la collecte des données est à Millau, à environ 30 km du lac.
Les eaux du Viaur et du Bage retenues par le Barrage de Pont-de-Salars et le Barrage du Bage sont
détournées pour être refoulées dans le lac de Pareloup, depuis la station de pompage de Bage et via une
galerie de 6 400m de long et de 2,60m de diamètre.

2.5. Naussac
Naussac est situé en Lozère (48), sur le Donozeau, un affluent de l’Allier. La station de mesure est implantée
au bord du lac, à Naussac.
Le régime de la rivière Allier est très irrégulier, son débit pouvant passer à Langogne (en Lozère) de moins
de 1m3/s à plus de 500m3/s lors des grandes crues automnales. Les basses eaux de longue durée entraînant
des pénuries pour l'alimentation en eau potable ainsi que pour l'agriculture et l'industrie. La pénurie d’eau
devenant de plus en plus fréquente, la décision a été prise de construire le barrage de Naussac pour
régulariser le débit de l’Allier. L’alimentation en eau de la retenue provient du Donozeau, d’un canal de
dérivation du Chapeauroux et de pompages dans l’Allier. Au final, la retenue sert de soutien d’étiages pour la
Loire.

3. Calculs de l’évaporation pour la retenue de Serre-Ponçon


Une grande partie de l’étude est effectuée sur la retenue de Serre-Ponçon.
 Les données disponibles, aussi bien à EDF qu’à Météo-France, sont nombreuses et continues depuis
un grand nombre d’années.
 La station de mesure se situe à proximité immédiate du lac, assurant la pertinence des données
climatologiques.
 Les études de SINGH et XU (1997), et XU et SINGH (2000), aboutissent à l’établissement de
coefficients pour les formules sélectionnées dans ce rapport, dans des conditions climatiques
similaires à celle de Serre-Ponçon.
Par la suite, l’étude a été transposée aux autres retenues avec les avancées et les constats faits pour Serre-
Ponçon.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 11


3.1. Le bilan d’aménagement
Le bilan d’aménagement d’une retenue est utilisé pour connaître la quantité d’eau y entrant. Les apports
naturels reconstitués (ANR) correspondent à la quantité d’eau qui s’écoulerait sans intervention humaine (i.e.
sans barrages, sans dérivations, exemple sur le schéma ci-dessous). Les estimations des ANR sont imposées
à EDF.

Les calculs de l’ANR et du bilan d’aménagement à Serre-Ponçon (Qentrant) sont les suivants :
 ANR = ∆ V + Qturbiné + Qdéversé + Qévaporé - Qblanche
 Qentrant = ∆ V + Qturbiné + Qdéversé + Qévaporé

Le Qentrant est à comparer à (Qclapière + Qrocherousse + Qblanche + Qbvi).


Avec :
 ∆ V : variation de réserve de la retenue
 Qturbiné : le débit turbiné
 Qdéversé : le débit déversé (nul à Serre-ponçon entre 1994 et 2007)
 Qévaporé : le débit évaporé (ce que l’on cherche à quantifier)
 Qclapière : le débit de la Durance à la station débimétrique de la Clapière
 Qrocherousse : le débit de l’Ubaye à la station débimétrique de Roche-Rousse
 Qblanche : le débit de la blanche, mesuré au sein du conduit de dérivation
 Qbvi : le débit du bassin versant intermédiaire

La première étape de cette étude a été d’essayer de déterminer une évaporation à partir du bilan
d’aménagement de Serre-Ponçon. Les stations de la Clapière et de Rocherousse enregistrent les débits de la
Durance et de l’Ubaye avec une certaine incertitude (10% en moyenne). La mesure du débit de la prise sur la
Blanche est connu. En revanche les apports du bassin versant intermédiaire (bvi), situé entre la Clapière,
Rocherousse et la retenue, sont inconnus.
Ci-dessous, le MNT du bvi seul (figure 1 droite), et placé dans le bassin versant total avec pour exutoire le
barrage (figure 1 gauche).

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 12


figure 1. Bassin versant de Serre-Ponçon (gauche) et bvi (droite), obtenu avec le logiciel Arcview
La modélisation de ces apports à l’aide du modèle MORDOR (modèle pluie-débit développé par EDF DTG)
n’a pas donné de résultats significatifs. En effet, la série de débits modélisée comporte un certain nombre de
valeurs négatives, ce qui signifierait que la variation de réserve est supérieure au débit écoulé.
Les incertitudes sur les mesures, plus ou moins importantes, sont de l’ordre de grandeur de l’évaporation et
de l’ordre de l’erreur du modèle. Il est, par conséquent, difficile d’obtenir des valeurs significatives de cette
manière.

3.2. Les formules empiriques


L’échec de la première méthode était prévisible compte tenu des incertitudes, mais l’obtention d’un ordre de
grandeur des débits évaporés aurait permis de confirmer les valeurs obtenues par ARNAUD et al. (1999). Les
lames d’eau évaporées, estimées à partir de formules empiriques, se situent entre 800 et 1016mm/an. Les
données de la station d’embrun (Météo-France) couvrent la période 1994-2007. Elles sont injectées dans les
formules empiriques présentées en 1.2.2., puis traitées en partie avec Excel et en grande partie à l’aide du
logiciel de traitement statistique R.

3.2.1. Résultats bruts


Après avoir affecté aux formules les coefficients correctifs pour homogénéiser les unités, les résultats
obtenus semblent être cohérents. Il est quand même nécessaire de corriger certains coefficients, notamment
pour la formule de Dalton (coefficient relatif aux caractéristiques de la retenue, très variable). Les nouveaux
coefficients sont reportés dans le tableau 3. Ceux des formules intégrant le rayonnement ont été obtenus par
XU et SINGH (2000), pour un lac Suisse. Les climats étant similaires (bien que l’altitude diffère), les valeurs
ont été très peu modifiées. Les modèles basés sur la température ont été calés à partir de lacs Américains
ayant des caractéristiques climatologiques proches de celles de Serre-Ponçon, avec un peu moins de
précipitations et des températures légèrement inférieures. C’est pourquoi il existe une différence entre les
coefficients calibrés par SINGH et XU (1997) et ceux de cette étude. N’ayant pas de série observée, les
valeurs ont été corrigées de façon à ce que les courbes se rapprochent de celle de PENMAN. D’après M.
LAVABRE (CEMAGREF), M. SEGUIN (INRA) et les différentes études, la formulation de PENMAN semble
être la référence pour le calcul de l’évaporation.
Le calage des coefficients ne change pas la forme de la courbe mais seulement son volume.
Le graphique des cumuls montre la dispersion des modèles (figure 2).
Les graphiques suivants (figures 3 et 4) présentent les moyennes mensuelles et annuelles des 13 modèles
considérés. L’agrégation au pas de temps mensuel ne perd pas la saisonnalité du signal, est moins bruitée, et
donc plus lisible que le pas de temps journalier.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 13


Cumuls journaliers des évaporations - Serre Poncon

Priestley Linacre Rohwer


15000

Hargreaves Dalton Penman


Makkink Fitzgerald Romanenko
Turc Meyer
lame d'eau évaporée (mm)

Abtew Horton
5000 10000
0

1995 2000 2005

figure 2. Cumuls des modèles entre 1994 et 2004

Moyenne mensuelle des lames d'eau évaporées - Serre Poncon


10

Priestley Linacre Rohwer


Hargreaves Dalton Penman
Makkink Fitzgerald Romanenko
Turc Meyer
8
Lame d'eau évaporée (mm)

Abtew Horton
2 4 06

1995 2000 2005

figure 3. Évaporation moyenne mensuelle à Serre-Ponçon

Moyenne annuelle des lames d'eau évaporées - Serre Poncon


5.0

Priestley Linacre Rohwer


Hargreaves Dalton Penman
Makkink Fitzgerald Romanenko
4.5

Turc Meyer
Lame d'eau évaporée (mm)

Abtew Horton
2.5 3.0 3.52.04.0

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

figure 4. Évaporation moyenne annuelle à Serre-Ponçon

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 14


Les formules intégrant le rayonnement semblent refléter peu les événements « extrêmes », que sont les
années 1996 (très humide) et 2003 (très sèche). En revanche les formules dont le paramètre dominant est la
température, les traduisent correctement.
Le graphique issu de la formule de LINACRE est au dessus des autres courbes. Dans son étude, LINACRE
précise que sa formulation surestime l’évaporation, la valeur du biais va dépendre du pas de temps choisi (il
peut être de 1.7mm/j au pas de temps journalier et de 0.6mm/j au pas de temps annuel). La question est de
savoir si il est judicieux de conserver cette méthode dans le traitement des données. Elle ne fait pas varier la
moyenne de manière significative, et elle permet d’avoir un modèle de plus dans la catégorie rayonnement.
De fait, on en compte 6 avec rayonnement et 7 sans. La forme du signal de la moyenne est donc a priori
influencée équitablement par les deux méthodes.
Temperature Pluie
20

6
Température (°C)
15

Pluie (mm)
4
5 10

2
0

1995 2000 2005 0 20 40 60 80


Mois depuis 01-1994
Vent à Embrun Vent à Tallard
2.4
4.0 4.5

2.2
1.6 1.8 2.0
1.5 2.0 2.5 3.0 3.5
Vent (m/s)

Vent (m/s)
1.4
1.2

1995 2000 2005 1995 2000 2005

Rayonnement Humidite
80
2500
Rayonnement (J/cm2/j)

70
2000

Humidité (%)
1500

60
1000

50
500

1995 2000 2005 1995 2000 2005

figure 5. Moyennes mensuelles des paramètres atmosphériques à Embrun


Au vu des courbes des paramètres climatiques (figure 5), on a supposé que la donnée de vent à Embrun ne
semblait pas homogène.
Météo-France nous a transmis l’information suivante :
« Suite à la présence d'un obstacle important à proximité (bâtiment au sud), la qualité de la mesure du vent
d'Embrun était devenue mauvaise. Aussi les capteurs ont été déplacés en juin 1999 d'une distance d'environ
50m. Ils se situent maintenant sur la terrasse de la station météo à une hauteur de 13 m (bâtiment hauteur 9m
+ mât de 3m + lyre 1m). Pour ces raisons, la qualité de la mesure actuelle est en classe 3. »

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 15


Il a fallu trouver une nouvelle donnée de vent et regarder l’impact sur l’estimation de l’évaporation. Le vent
à Tallard, situé en aval du lac, a semblé être un bon compromis. Le tracé des deux données de vent montre
clairement que la série d’Embrun n’est pas homogène (figure 6).
Vent à Tallard et à Embrun

Vent à Embrun
Juin 1999
4.5

Vent à Tallard
Courbe de tendance Déplacement des capteurs
3.0 3.5 4.0
Vent (m/s)
2.5
2.0
1.5

1995 2000 2005

figure 6. Vent à Tallard VS vent à Embrun

3.2.2. Résultats avec la nouvelle donnée de vent


La prise en compte de la nouvelle donnée de vent impose un recalage des coefficients. Cette fois on a choisi
de caler les formules en « volume », de manière à conserver la saisonnalité intrinsèque à chaque modèle.
Cumuls journaliers des évaporations - Serre Poncon

Priestley Linacre Rohwer


15000

Hargreaves Dalton Penman


Makkink Fitzgerald Romanenko
Turc Meyer
lame d'eau évaporée (mm)

Abtew Horton
5000 10000
0

1995 2000 2005

figure 7. Cumuls des évaporations des 13 modèles avec la donnée de vent à Tallard.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 16


Moyenne mensuelle des lames d'eau évaporées - Serre Poncon
10
Priestley Linacre Rohwer
Hargreaves Dalton Penman
Makkink Fitzgerald Romanenko
Turc Meyer
8
Lame d'eau évaporée (mm)

Abtew Horton
2 4 0 6

1995 2000 2005

figure 8. Évaporation moyenne mensuelle à Serre-Ponçon avec vent à Tallard

Moyenne annuelle des lames d'eau évaporées - Serre Poncon

Priestley Linacre Rohwer


Hargreaves Dalton Penman
Makkink Fitzgerald Romanenko
4.0

Turc Meyer
Lame d'eau évaporée (mm)

Abtew Horton
3.0 3.5
2.5

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

figure 9. Évaporation moyenne annuelle avec le vent à Tallard.


L’objectif étant d’avoir une manière opérationnelle de quantifier l’évaporation il serait préférable de ne
garder que les formules intégrant la température.
Les lames d’eau évaporées ont le même ordre de grandeur que celles obtenues par le CEMAGREF, soit
environ 1100mm/an.

Elles sont calculées au pas de temps journalier et agrégées au pas de temps mensuel. Le tableau suivant
(tableau 3) montre l’évaporation moyenne estimée par année et par formule. Les moyennes surlignées en
violet (respectivement en jaune) correspondent aux méthodes utilisant le rayonnement (respectivement la
température).

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 17


Embrun Priestley Hargreaves Makkink Turc Abtew Linacre Dalton Fitzgerald Meyer Horton Rohwer Penman Romanenko Moy.
1994 1082 1115 1116 1140 1096 1190 1150 1136 1142 1154 1141 1151 1151 1136
1995 1123 1109 1125 1092 1135 1063 986 995 991 990 991 997 1001 1046
1996 1084 1067 1090 1036 1109 1014 864 840 852 867 849 855 885 955
1997 1162 1163 1168 1202 1157 1220 1114 1085 1100 1119 1095 1106 1134 1141
1998 1175 1161 1163 1150 1161 1119 1167 1228 1196 1172 1198 1206 1163 1174
1999 1095 1099 1108 1031 1105 1047 1089 1133 1110 1093 1110 1118 1090 1094
2000 1143 1139 1144 1147 1133 1146 1119 1149 1132 1123 1132 1140 1120 1136
2001 1133 1145 1147 1132 1135 1103 1087 1095 1091 1091 1090 1098 1084 1110
2002 1136 1134 1137 1187 1117 1205 1134 1121 1127 1137 1125 1133 1162 1143
2003 1224 1237 1212 1299 1174 1289 1485 1528 1505 1489 1507 1516 1457 1379
2004 1182 1172 1171 1167 1160 1164 1226 1283 1253 1230 1252 1262 1213 1210
2005 1191 1175 1178 1070 1181 1017 1166 1124 1145 1170 1140 1151 1154 1143
2006 1124 1150 1149 1145 1135 1187 1201 1145 1174 1205 1169 1180 1193 1166
2007 1154 1161 1161 1195 1145 1228 1214 1136 1176 1218 1170 1183 1207 1181
Moy. 1143 1145 1148 1142 1139 1142 1143 1143 1142 1147 1141 1150 1144 1144
Moy. 1143 1143 1142 1147 1141 1150 1144 1144
Moy. 1143 1145 1148 1142 1139 1142 1143

tableau 3. Lames d’eau évaporées, moyennes annuelles et interannuelles.


Les évaporations obtenues par les deux méthodes ne diffèrent que par leur saisonnalité et leur réponse aux
phénomènes « extrêmes », que sont les années 1996 (froide et humide) et 2003 (canicule). Les modèles
intégrant la température et le vent représentent mieux ces « extrêmes » et il serait préférable de ne garder que
ces modèles.

3.2.3. Traitement et analyse des données


D’après le graphique de la figure 9, il semble que les deux types de formules ne se comportent pas de la
même manière. Pour essayer de visualiser la représentation des formules autour de leur moyenne respective,
on trace le chevelu des 14 années, ainsi que les quantiles 0.1, 0.5 et 0.9.
Pour alléger le rapport, on ne trace qu’un graphique par type de formule (figures 10 et 11).
Quantiles 0.1, 0.5, 0.9 - période 1994-2007 - Priestley
15 10
Débits (m3/s)
5 0

janv. mars mai juil. sept. nov. janv.

figure 10. Chevelu des formules de Priestley et Penman, avec les quantiles 0.1, 0.5 et 0.9.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 18


Quantiles 0.1, 0.5, 0.9 - période 1994-2007 - Penman
15 10
Débits (m3/s)
5 0

janv. mars mai juil. sept. nov. janv.

figure 11. Chevelu de la formule de Penman, avec les quantiles 0.1, 0.5 et 0.9.
Le signal est bruité car le pas de temps utilisé est journalier. On remarque que les formules utilisant le
rayonnement suivent une courbe en cloche, alors que les autres présentent des ruptures autour de l’été.
Le paramètre dominant contrôle la forme de la courbe, comme on peut le voir sur les graphiques des
chevelus des paramètres (figure 12).

Chevelus de la Température Chevelus du Rayonnement


2500
20

Rs (J/cm2/j)
T (°C)
10

1500
0

500
-10

janv. mars mai juil. sept. nov. janv. janv. mars mai juil. sept. nov. janv.
figure 12. Chevelu de la température et du rayonnement, avec les quantiles 0.1, 0.5 et 0.9.

3.3. Application des résultats


Nous avons vu au début de l’étude que la série de débits du bvi est chaotique et peu probable en raison de
son grand nombre de valeurs négatives. Est-ce que l’évaporation, va pouvoir « corriger » la série ?

3.3.1. Calcul du volume évaporé


La lame d’eau calculée doit être convertie en débit pour pouvoir être injectée dans la série de débits du bvi.
Une bathymétrie a été réalisée sur la retenue de Serre-Ponçon, aussi les valeur de la surface en fonction de la
cote sont connues avec une grande précision.
La bathymétrie est effectuée via un bateau EDF équipé de la technologie multifaisceaux et d’une centrale
d’inertie. Ces deux appareillages, couplés à un GPS permettent d’avoir une précision sur la mesure, de 1cm
en x, y, z. La centrale d’inertie compense les mouvements du bateau et permet d’avoir une mesure fiable en
toutes circonstances.
Le débit moyen évaporé à Serre-Ponçon entre 1994 et 2004 est représenté sur la figure 13.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 19


Débit journalier évaporé à Serre Poncon entre 1994 et 2007
4 3
Débit (m3/s)
2 1
0

1995 2000 2005

figure 13. Débit évaporé à Serre-Ponçon entre 1994 et 2004


On constate encore la singularité des années 1996 et 2003 (lignes rouges). Pour Serre-Ponçon les débits
évaporés se situent en moyenne autour de 2m3/s l’été.

3.3.2. Intégration du volume évaporé dans la série du bassin versant intermédiaire


Afin de visualiser la correction apportée par l’évaporation, les séries de débits du bvi et les ANR ont été
tracées avec et sans l’évaporation.
Pour une meilleure lisibilité, le signal a été lissé en utilisant Electrode (un outil développé par EDF DTG),
qui agit sur la variation de réserve, car c’est un terme qui comporte une incertitude ayant un impact non
négligeable sur le bruit du signal obtenu. Le lissage avec Electrode utilise le signal d’un témoin hydrologique
naturel et n’a de sens que si il est appliqué à l’ANR. Lors du lissage la forme du signal du témoin est utilisée
comme référence et le volume du signal à lisser est conservé. On a lissé l’ANR et, en lui retirant les débits de
la Clapière et de Roche-Rousse, on obtient le signal du bvi lissé. Les calculs théoriques sont présentés dans
la note de CARRE C., 2007 (D4166/IT/2007-00264-A).
La série du bvi a beaucoup moins de valeurs négatives avec l’ajout de l’évaporation. En faisant une moyenne
interannuelle on visualise mieux l’aspect saisonnier (figure 14).
BVI journalier interannuel Serre-Ponçon - 1994-2007
25

BVI lissé
BVI lissé avec évaporation Penman
BVI lissé avec évaporation Priestley
20
Débits (m3/s)
10 5
0 15

0 100 200 300

figure 14. Moyenne interannuelle des séries de débits du bvi avec et sans évaporation.
Les deux formulations d’évaporation donnent sensiblement les mêmes résultats. En ne conservant que les
formules intégrant la température et le vent, l’estimation de l’évaporation sera suffisamment pertinente.
Afin de vérifier si cette hypothèse est robuste on a décidé de tracer les deux années au comportement
climatologique un peu « extrême ».

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 20


Ci-dessous (figures 15 et 16), le détail des années 1996 et 2003. La série de débits du bvi de l’année 1996
corrigée de l’évaporation ne présente pas de grande différence avec celle sans évaporation. En revanche en
2003, le gain est significatif. La différence entre les deux méthodes d’évaporation est aussi plus importante.
BVI journalier interannuel Serre-Ponçon - 1996
70

BVI lissé
BVI lissé avec évaporation Penman
BVI lissé avec évaporation Priestley
60 50
Débits (m3/s)
30 40
20
10
0

0 100 200 300

figure 15. Détail de l’année 2003 pour la série de débits du bvi.

BVI journalier interannuel Serre-Ponçon - 2003

BVI lissé
BVI lissé avec évaporation Penman
BVI lissé avec évaporation Priestley
40
Débits (m3/s)
200
-20

0 100 200 300

figure 16. Détail de l’année 2003 pour la série de débits du bvi.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 21


BVI journalier interannuel Serre-Ponçon - 2003
15
BVI lissé
BVI lissé avec évaporation Penman
BVI lissé avec évaporation Priestley
10
Débits (m3/s)
50
-5

160 180 200 220 240 260

figure 17. Zoom sur la période juin-septembre 2003


Le signal de l’année 2003 « s’effondre », et devient fortement négatif, les mois de mars et avril. Il ne s’agit
plus d’un signal hydrologique. Afin de trouver la source de ce problème, on a tracé, année par année, les
débits du BVI depuis 1961, ainsi que les différents termes constitutifs du BVI. Certaines années ont montré
un phénomène similaire. Cet effondrement pourrait avoir plusieurs explications, qui sont illustrées par la
suite.

Premièrement, on a pu remarquer que lorsque les débits turbinés sont élevés (environ 200m3/s) et que les
entrants sont eux aussi élevés, le signal du BVI s’effondre, comme le montre l’année 1981.
BVI Serre ponçon - valeurs journalières 1981

Cote
780

La Clapière (190 m3/s)

200
Qturbiné
Débits turbinés (190 m3/s) Qbvi

Qturb,2*Qbvi,Qclap,Qrr (m3/s)
Qclapière
770

Qrocherousse

150
750 760
Cote mNGF

100
740

Rocherousse (70 m3/s)


50
730

0
720

Débits du BVI (-21 m3/s)

0 100 200 300

figure 18. Signal journalier du BVI à Serre-Ponçon - Année 1981


Deuxièmement, lorsque la cote est basse et que les débits turbinés sont relativement forts (environ 100-150
m3/s), et que les entrants sont faibles, le signal du BVI est quasi nul. L’année 1984 illustre bien ce
phénomène.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 22


BVI Serre ponçon - valeurs journalières 1984

Cote
Qturbiné moyen : 100 m3/s
780

Cote, niveau bas Qturbiné


Qbvi

200
hitorique : 719.9 mNGF

Qturb,2*Qbvi,Qclap,Qrr (m3/s)
Qclapière
770

Qrocherousse

150
750 760
Cote mNGF

100
740

50
730
720

0
0 100 200 300

figure 19. Signal journalier du BVI à Serre-Ponçon - Année 1984


Troisièmement, l’année 2001 illustre le fait que l’erreur semble provenir des débits turbinés. En effet, dans la
partie 1 de la figure 20, les entrants sont relativement élevés, la cote est basse et les débits turbinés sont
élevés (environ 200 m3/s). Cependant le signal du BVI est « normal ». Dans la partie 2, les entrants
diminuent ainsi que la cote, les turbinés sont aussi élevés que dans la partie 1 et cette fois le signal du BVI
s‘effondre.
BVI Serre ponçon - valeurs journalières 2001

300
Cote
780

Qturbiné
Qbvi

Qturb,2*Qbvi,Qclap,Qrr (m3/s)
1 2

250
Qclapière
770

Qrocherousse

200
750 760
Cote mNGF

150
100
740

50
730

0
720

0 100 200 300

figure 20. Signal journalier du BVI à Serre-Ponçon - Année 2001


Il apparaît que l’estimation des forts débits turbinés, à plus forte raison lorsque la hauteur de chute est faible
(c’est-à-dire lorsque la cote est basse), soit en grande partie la cause de l’effondrement du signal du BVI. On
a comparé les années 1982 et 2003, qui sont des années très proches en termes de variation de cote, de débits
turbinés et d’entrants hydrologiques. Leur différence provient du fait que, dans le cas de l’année 1982 le
signal du BVI est quasi-nul mais n’est jamais négatif, alors que pour l’année 2003 le signal s’effondre et
devient fortement négatif. En 1982 les débits turbinés étaient validés manuellement alors qu’en 2003 ils sont
saisis informatiquement par l’exploitant. Deux solutions possibles à cette différence, soit l’abaque
puissance/débit n’a pas été mise à jour et elle présente une dérive sur sa partie haute, soit la manière dont
sont calculés les débits n’est pas correcte. La moyenne journalière enregistrée informatiquement n’est peut-
être pas calculée correctement.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 23


BVI Serre ponçon - valeurs journalières 1982

350
Qturbiné moyen : 150 m3/s
Cote
Cote, niveau bas
780

Qturbiné

300
Entrants faibles
Qbvi
Qbvi positifs

Qturb,2*Qbvi,Qclap,Qrr (m3/s)
Qclapière
770

Qrocherousse

250
750 760

200
Cote mNGF

150
100
740
730

50
720

0
0 100 200 300

BVI Serre ponçon - valeurs journalières 2003

Qturbiné moyen : 160 m3/s Cote


Cote, niveau bas
780

Qturbiné

300
Entrants faibles Qbvi

Qturb,2*Qbvi,Qclap,Qrr (m3/s)
Qbvi négatifs Qclapière
770

Qrocherousse

200
750 760
Cote mNGF

100
740
730

0
720

0 100 200 300

figure 21. Comparaison du signal journalier du BVI entre les années 1982 et 2003
L’ANR a aussi été représenté car il permet de visualiser directement l’impact de l’évaporation sur la quantité
d’eau entrant à Serre-Ponçon (figure 22).
ANR journalier interannuel Serre-Ponçon - 1994-2007

ANR lissé
ANR lissé avec évaporation Penman
200

ANR lissé avec évaporation Priestley


150
Débits (m3/s)
100 50

0 100 200 300

figure 22. ANR, moyenne journalière interannuelle.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 24


Compte tenu des volumes de l’ANR l’impact de l’évaporation n’est pas clairement visible, mais très
intéressant pour une meilleure estimation des débits d’étiage.

Faits marquants des ANR :


 Débit maximum évaporé : 4.1m3/s
Débit ANR correspondant : 49.8m3/s
Soit environ 8% de l’ANR (19 juillet 2003)
 Débit moyen (1994-2004) maximum évaporé : 2.5m3/s
Débit ANR correspondant : 69.7m3/s
Soit environ 3% de l’ANR (juillet)
 En moyenne interannuelle le débit évaporé de janvier à décembre est égal à 1.2% des ANR
 En moyenne interannuelle le débit évaporé de juillet à septembre est égal à 1.8% des ANR.

L’évaporation entre juin et septembre représente environ 65% de l’évaporation annuelle.

3.3.3. Régime de l’évaporation pour la retenue de Serre-Ponçon


Le régime de l’évaporation permet d’avoir une estimation de la variabilité des valeurs, et de dire si lors de
nouvelles estimations les résultats sont acceptables ou non. On a tracé différents scénarii de régimes, avec à
chaque fois les quantiles 0.1, 0.5, 0.9. La construction des courbes lissées repose sur le calcul des quantiles
du chevelu de l’évaporation, sur une fenêtre de x jours. On déplace ensuite la fenêtre de x jours et ainsi de
suite, sur l’ensemble de la période. La courbe de « lissage » est en réalité une spline, établie à partir de y
valeurs.
Après différents essais, le régime retenu est obtenu pour les valeurs de x = 5 et y= 13.
Régime de l'évaporation à Serre-Ponçon entre 1994 et 2007
Evaporation journalière en mm
2 4 6 8

janv. mars mai juil. sept. nov. janv.

figure 23. Régime de l’évaporation journalière, moyenne sur 5 jours, lissage 1 valeur mensuelle.
Conclusions :
 Dans le cas de la retenue de Serre-Ponçon, il est possible de ne garder que les formules intégrant la
température et le vent.
 L’évaporation obtenue à partir des différentes formules a permis de corriger les débits du bvi de
manière à diminuer sensiblement les valeurs négatives.
 La quantification du débit évaporé rapporté au débit entrant nous renseigne sur le pourcentage de
sous-estimation du débit entrant.
 Au final, c’est ainsi une méthode opérationnelle de modélisation de l’évaporation au pas de temps
journalier pour la retenue de Serre-Ponçon qui a été mise en place. Il reste à vérifier si cette méthode
peut être applicable pour les autres retenues de l’étude.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 25


4. Résultats pour les autres retenues
4.1. Évaporation sur la retenue de Saint Cassien
La situation actuelle sur la retenue de Saint Cassien est très particulière car sujette à de nombreux débats.
Une grande partie de l’eau de la réserve de Saint Cassien est utilisée pour l’irrigation de deux départements,
le Var et les Alpes Maritimes. L’évaporation est au cœur des discussions car elle n’est pas estimée
précisément et est facturée entre les deux départements et EDF. Une meilleure quantification de cette
dernière permettrait de réévaluer les volumes déstockés.

4.1.1. Projet de mesure directe de l’évaporation


Afin d’estimer au mieux l’évaporation sur Saint Cassien, il paraît nécessaire de posséder une série de
mesures observées. C’est pourquoi, on a envisagé la mise en place d’une expérimentation sur la retenue. Le
projet consiste en l’instrumentation d’un bac évaporatoire équipé de capteurs.
A partir des études consultées, l’idée de placer un bac flottant sur le lac semble être la plus performante. La
mise en place d’une telle expérience est difficile.
Tout d’abord il a fallu trouver un fabricant de bacs. La taille du bac doit être déterminée en fonction de la
retenue étudiée, de manière à représenter au mieux l’inertie thermique de la masse d’eau. On a opté pour un
bac de 2m de diamètre et 1m de profondeur.
Pour la partie « capteurs » les difficultés s’orientent autour de la précision de mesure. Quelle précision
choisir ? Connaissant plus ou moins l’ordre de grandeur de la variable à mesurer, on avait choisi une
précision de 0.1mm pour la variation du niveau d’eau dans le bac. Malheureusement de tels capteurs sont très
coûteux et ne peuvent garantir un pas assez fin dans les conditions de l’expérience. La houle et le vent
induisent des vaguelettes, rendant impossible une mesure au dixième de millimètre. Par soucis de cohérence
de mesure il ne faut pas une trop grande précision pour le niveau d’eau car le pluviomètre installé sur le bac
ne garantit que 0.3mm. Il a fallu choisir des capteurs garantissant 0.3 voire 0.5mm tout en étant assez
compacts. Le fabricant, Précis mécanique, a proposé de mettre 3 capteurs à 120 degrés pour pouvoir
compenser les effets de la houle. Seule une moyenne des 3 mesures sera retenue.
Appareillage mis en place sur le bac :
 un pluviomètre à augets avec une précision de 0.3 à 0.5mm
 un thermomètre mesurant la température de l’eau du lac et un autre celle de l’eau dans le bac
 un anémomètre
 3 capteurs de niveau (probablement à ultrasons) disposés à 120° pour pouvoir compenser la houle et
les vaguelettes induites par le vent
 un module d’acquisition des données
 une pompe pour réalimenter le bac
 des panneaux solaires et batteries pour l’alimentation des appareils
 éventuellement d’un module pour transmettre automatiquement les données.

Finalement, le bac ne pourra être mis en place sur la retenue en 2008 en raison du devis tardif du fabricant.
L’instrumentation est, à priori, reportée en 2009.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 26


figure 24. Schéma du bac évaporatoire prévu sur la retenue de Saint Cassien

4.1.2. Résultats bruts


L’évaporation sur la retenue de Saint Cassien est un enjeu financier important. Actuellement elle est forfaitée
sur la base de la cote de la retenue avant l’été.
Cependant, après avoir lu la note expliquant comment est obtenue l’évaporation forfaitée, il apparaît que le
Biançon (apport naturel de la retenue) ne serait pas obligatoirement nul en été.

« …Les données sur l’évaporation : elles résultent d’une compilation des informations fournies par la station
du service de la météorologie nationale du Luc. Les valeurs retenues, en moyenne décadaire sur la période
1970-1980, figurent en annexe 5. En toute rigueur il ne s’agit pas exactement d’évaporation d’un plan d’eau
libre, mais cette approximation semble tout à fait acceptable. »

La mesure de l’évaporation est issue d’une évaporation de sol. Le sol est peu saturé en eau l’été et par
conséquent l’évaporation réelle mesurée est inférieure à l’évaporation potentielle que l’on aurait en cas de sol
saturé. Une surface d’eau libre a une évaporation réelle équivalente à l’évaporation potentielle car c’est une
surface saturée en permanence. Il en résulte que l’évaporation estimée par la formulation de PENMAN sera
supérieure à celle forfaitée. Si l’évaporation est supérieure, alors les entrants sont aussi supérieurs à ceux
estimés. De fait, le Biançon n’est pas systématiquement à sec l’été et le nouveau mode de calcul de
l’évaporation n’est pas toujours valable.

Les résultats obtenus avec les formules intégrant le vent et la température, sont en accord avec le fait que
l’évaporation d’une surface d’eau libre est supérieure à l’évaporation d’un sol, notamment en été.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 27


Moyenne annuelle des lames d'eau évaporées - Saint Cassien

Dalton Rohwer
Fitzgerald Penman
Meyer Romanenko
Horton
4.0
Lame d'eau évaporée (mm)
3.5 3.0

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

figure 25. Évaporation moyenne annuelle sur la retenue de Saint Cassien


Bien que nous n’ayons pas de série observée et que l’instrumentation du lac soit reportée, une lame d’eau
évaporée moyenne a été obtenue grâce aux modèles. Le climat méditerranéen de Saint Cassien, avec de
fortes températures estivales, explique les résultats obtenus.

La lame d’eau moyenne annuelle évaporée sur Saint Cassien est de 1350mm.

4.1.3. Comparaison entre évaporation forfaitée et évaporation modélisée


La comparaison entre les évaporations forfaitée et modélisée donne les résultats présentés en figure 26.
En moyenne le débit évaporé l’été sur Saint Cassien se situe entre 0.25 et 0.35m3/s pour l’évaporation de
PENMAN, alors qu’il se situe entre 0.15 et 0.25m3/s pour l’évaporation forfaitée.
En moyenne l’évaporation forfaitée sous-estime l’évaporation modélisée d’environ 30%.
Evaporations entre 2002 et 2007 sur Saint Cassien - QJ

Penman
1.0

Forfaitée
0.8
Débits (m3/s)
0.4 0.6 0.2
0.0

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

figure 26. Comparaison des évaporations forfaitée et Penman, en moyenne journalière

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 28


Evaporations entre 2002 et 2007 sur Saint Cassien - QM
0.5
Penman
Forfaitée
0.4
Débits (m3/s)
0.2 0.3
0.1
0.0

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

figure 27. Comparaison des évaporations forfaitée et Penman, en moyenne mensuelle.

4.1.4. Intégration de l’évaporation dans l’ANR


Les entrants hydrologiques à Saint Cassien présentent des débits négatifs. En les comparant avec les entrants
corrigés de l’évaporation forfaitée et celle de PENMAN, on va essayer de compenser ces débits négatifs
(figures 28 et 29).
Entrants hydrologiques à Saint Cassien - QM 2002-2007

Entrants
12

Entrants + Forfaitée
Entrants + Penman
10 8
Débits (m3/s)
4 62
0

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

figure 28. Entrants hydrologiques à Saint Cassien en moyenne mensuelle

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 29


Entrants hydrologiques à Saint Cassien - QM 2002-2007
2.0
1.5
Débits (m3/s)
0.5 1.0
0.0

Entrants
Entrants + Forfaitée
-0.5

Entrants + Penman

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

figure 29. Entrants hydrologiques en moyenne mensuelle et avec zoom sur les étés.
Après injection de l’évaporation de PENMAN, il n’y a presque plus de valeurs négatives. Ce qui laisse
supposer que les lames d’eau évaporées simulées sont du bon ordre de grandeur.

4.1.5. Intégration de l’évaporation dans la gestion des réserves


L’augmentation du volume évaporé induit une augmentation des entrants, et de fait, une variation des
volumes déstockés pour les départements des Alpes Maritimes et du Var.
Les graphiques des figures 30 et 31 montrent la variation, induite par la prise en compte de l’évaporation de
PENMAN au lieu de l’évaporation forfaitée, de l’état des réserves au 15 octobre, ainsi que des déstockages.

Selon que l’on considère les réserves ou les déstockages et selon l’année, les écarts ne sont pas toujours dans
le même sens. On ne peut donc pas généraliser l’impact de la prise en compte de l’évaporation de PENMAN à
la place de celle forfaitée.

Etat de la réserve du VAR au 15 octobre Etat de la réserve AM au 15 octobre


8e+06

Réserve - Penman Réserve Penman


Réserve - Forfaitée Réserve Forfaitée
8e+06
6e+06

4e+06 6e+06
Volume (m3)

Volume (m3)
4e+06 2e+06

2e+06
0e+00

0e+00

15/10/2002 15/10/2004 15/10/2006 15/10/2002 15/10/2004 15/10/2006

figure 30. État de la réserve disponible au 15 octobre pour le Var et les Alpes Maritimes.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 30


Destockage du VAR au 15 octobre Destockage des AM au 15 octobre

4e+06
6e+06

Destockage Var - Penman Destockage AM - Penman


Destockage Var - Forfaitée Destockage AM - Forfaitée

3e+06
4e+06
Volume (m3)

Volume (m3)
2e+06
2e+06

1e+06
0e+00

0e+00
15/10/2002 15/10/2004 15/10/2006 15/10/2002 15/10/2004 15/10/2006

figure 31. État du déstockage au 15 octobre pour le Var et les Alpes Maritimes.
Tableau récapitulatif des écarts entre les réserves et les déstockages avec les évaporations de Penman et
forfaitée.
État des réserves (écarts en % par rapport à Déstockages (écarts en % par rapport à
l’évaporation forfaitée) l’évaporation forfaitée)
Var Alpes Maritimes Var Alpes Maritimes
2002 -0.2 -0.9 -5 NA
2003 2.9 -1 -4 -3.9
2004 2.5 -0.5 -3.2 -4
2005 2.5 1.3 -3.3 -5.5
2006 2.6 1.5 -2 -3.5
Moyenne 2.1 0.1 -3.5 -4.2

Conclusions :
L’évaporation sur la retenue de Saint Cassien est difficile à quantifier. Les données manquantes sur les
entrants, associées aux incertitudes sur les mesures, ne permettent pas d’estimer un ordre de grandeur de
l’évaporation par le bilan d’aménagement.
La seule valeur qu’il est possible d’estimer en émettant quelques hypothèses est la valeur estivale des années
2005, 2006, 2007. En effet, le débit dérivé par le canal de Montauroux n’est mesuré que depuis 2005. En
supposant les apports du Biançon nuls en été, ce qui n’est à priori pas tout à fait exact, et qu’il n’y a pas
d’échanges souterrains (apports, départs) sous la retenue, on peut estimer une évaporation en faisant la
différence entre le bilan d’aménagement et les entrants hydrologiques. La valeur obtenue est la seule
« référence » que l’on peut obtenir actuellement sur Saint Cassien.
Considérant que la valeur du volume évaporé est pertinente, on peut observer son impact sur les volumes
déstockés et l’état des réserves des départements du Var et des Alpes Maritimes. Au vu des résultats obtenus,
on ne peut déterminer si l’impact sera positif ou négatif pour l’état des réserves, mais il semble que le
déstockage soit surestimé avec le mode de calcul actuel de l’évaporation.

4.2. Évaporation sur la retenue de Pareloup


4.2.1. Résultats bruts
Dans le cas de Pareloup, il existe une évaporation estimée, et le service Recherche et Développement d’EDF
a établi un modèle physique d’estimation de l’évaporation. Les résultats sont basés sur des variations de la
température de l’eau. En supposant l’évaporation obtenue ainsi, comme étant correcte, on a comparé les
résultats obtenus avec cette dernière pour la période commune, soit 1994 - 1998 (figure 32).

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 31


Evaporations mensuelles entre 1994 et 1998 sur Pareloup
1.2
R&D
Penman
Estimée
1.0
0.8
Débits (m3/s)
0.4 0.6 0.2
0.0

1994 1995 1996 1997 1998 1999

figure 32. Différentes évaporation estimées entre 1994 et 1998 sur Pareloup
La valeur obtenue est proche de celle du modèle de R&D et on peut supposer que l’estimation obtenue par
PENMAN est correcte.
Moyenne annuelle des lames d'eau évaporées - Pareloup

Dalton Rohwer
Fitzgerald Penman
Meyer Romanenko
Horton
4.5
Lame d'eau évaporée (mm)
3.5 4.0
3.0

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

figure 33. Évaporation moyenne annuelle entre 1994 et 2007.


En moyenne la lame d’eau annuelle évaporée sur Pareloup est de 1345mm.

4.2.2. Introduction de l’évaporation de PENMAN dans l’ANR


L’évaporation actuelle prise en compte dans le calcul de l’ANR est celle estimée. On va confronter les 3
évaporations obtenues sur leur période commune et on enlèvera celle de la R&D pour une extension de
la période. On trace directement les ANR lissés (figures 34 et 35).

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 32


ANR Pareloup en mensuel - 1994-1998
15
ANR
ANR + Estimée
ANR + Penman
ANR + R&D
10
Débits (m3/s)
5 0

1994 1995 1996 1997 1998 1999

figure 34. ANR avec les différentes estimations de l’évaporation.

ANR Pareloup en mensuel - 1994-1998


2.0
1.5 1.0
Débits (m3/s)
0.0 0.5
-0.5

ANR
ANR + Estimée
ANR + Penman
-1.0

ANR + R&D

1994 1995 1996 1997 1998 1999

figure 35. Zoom sur les étés.


Extension de la période jusqu’en 2007 en enlevant l’évaporation estimée par le modèle de R&D (figure 36).
ANR Pareloup en mensuel - 1994-2006
15

ANR
ANR + Estimée
ANR + Penman
10
Débits (m3/s)
5 0

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

figure 36. ANR entre 1994 et 2007.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 33


Conclusions :
Les valeurs négatives de l’ANR ont été corrigées en intégralité.
L’évaporation sur le lac de Pareloup a été quantifiée entre 1976 et 1998, à partir de modèles de la R&D.
Cependant les valeurs obtenues n’ont pas été intégrées dans le bilan de la retenue. En comparant
l’évaporation simulée par les modèles empiriques utilisés dans cette étude, on s’aperçoit qu’ils sont
relativement proches de l’évaporation calculée par la R&D. De fait, on peut considérer que l’ordre de
grandeur du volume évaporé est acceptable.

4.3. Évaporation sur la retenue de Sainte Croix


4.3.1. Résultats bruts
Dans le cas de la retenue de Sainte Croix, il n’y a pas de lame d’eau déjà estimée et par conséquent, il est
difficile de savoir si les résultats sont corrects ou non. Pour avoir un ordre d’idée, on compare la valeur
obtenue à celles de Serre-Ponçon et Saint Cassien. En effet, la retenue de Sainte Croix a une superficie
équivalente aux 2/3 de celle de Serre-Ponçon et un climat très proche de celui de Saint Cassien.

La lame d’eau moyenne annuelle évaporée sur Sainte Croix est de 1210mm.
Cette valeur se situe entre celle de Saint Cassien et celle de Serre-Ponçon.
Moyenne annuelle des lames d'eau évaporées - Sainte Croix
4.0

Dalton Rohwer
Fitzgerald Penman
Meyer Romanenko
Horton
3.8
Lame d'eau évaporée (mm)
3.2 3.4 3.6
3.0

1998 2000 2002 2004 2006

figure 37. Évaporation moyenne annuelle entre 1994 et 2007.

4.3.2. Intégration de l’évaporation de PENMAN dans l’ANR


La série de débits des entrants de Sainte Croix ne présente pas de valeurs négatives, il est difficile de savoir
si la correction apportée est correcte.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 34


ANR à Sainte Croix - QM 1998-2007

ANR + Penman
100

ANR
80
Débits (m3/s)
40 60 20
0

1998 2000 2002 2004 2006 2008

figure 38. ANR, valeurs mensuelles.


Conclusions :
La détermination de l’ordre de grandeur de l’évaporation sur la retenue de Sainte Croix est difficile à estimer
car, contrairement aux retenues précédentes, les ANR ne comportent pas de valeurs négatives. Pour essayer
d’estimer un ordre de grandeur acceptable on a comparé les volumes évaporés avec ceux de Serre-Ponçon
(en raison de sa grande surface évaporante) et de Saint Cassien (en raison du climat). Une valeur entre celle
de Serre-Ponçon et celle de Saint Cassien semble acceptable.

4.4. Évaporation sur la retenue de Naussac


4.4.1. Résultats bruts
De la même manière que pour la retenue de Sainte Croix, il n’y a pas de lame d’eau évaporée de référence.
La retenue est proche de celle de Pareloup, mais est un peu plus en altitude et le climat à Naussac est plus
humide (le taux d’humidité relative est en moyenne de 80%), par conséquent les valeurs obtenues seront plus
faibles.
La lame d’eau moyenne annuelle évaporée simulée sur Naussac est de 900mm.
Compte tenu des conditions climatiques et de sa position géographique, la valeur de 900mm ne paraît pas
incohérente.
Moyenne annuelle des lames d'eau évaporées - Naussac

Dalton Rohwer
Fitzgerald Penman
2.8

Meyer Romanenko
Horton
Lame d'eau évaporée (mm)
2.2 2.4 2.02.6

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

figure 39. Moyenne annuelle de l’évaporation sur Naussac.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 35


4.4.2. Intégration de l’évaporation dans le bilan d’aménagement
La retenue de Naussac est caractérisée par un pompage dans l’Allier, une dérivation du Chapeauroux, ainsi
que le Donozau, seul entrant hydrologique. La dérivation du Chapeauroux est nulle en été (figure 40).
Chapeauroux - 2000-2007
1.5 2.0 2.53.5
3.0
Débit (m3/s)
1.0
0.5
0.0

0 100 200 300

figure 40. Débits dérivés du Chapeauroux.


Les séries de débits du Donozau ne sont pas connues. On a pu simuler un débit spécifique pour le Donozau à
partir de ceux du Langouyrou et de la Clamouze (figure 41). On obtient les entrants de Naussac en
extrapolant la série de débits du Donozau au bassin versant de la retenue (avec un bassin versant de 101km2),
tracés en figure 42.
Débits Spécifiques du Langouyrou et de la Clamouze
0.30

Langouyrou
Clamouze
0.10 0.15 0.20 0.25
Qspécifique (m3/s/km2)
0.05
0.00

2000 2002 2004 2006 2008

figure 41. Débits spécifiques de la Clamouze et du Langouyrou.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 36


Apports journaliers BV Naussac
20

BV Naussac
Donozau
15
Débits (m3/s)
105
0

2000 2002 2004 2006 2008

figure 42. Chronique de débits du Donozau reconstituée et du BV de Naussac.

4.4.3. Intégration de l’évaporation dans l’ANR


On peut calculer un ANR et y introduire l’évaporation.
ANRNaussac = Qlaché + Qévaporé + Qentrant – Qpompé - Qdérivé
ANR lissé Naussac en mensuel - 2000-2007

ANR lissé Crue de décembre 2003 Vidange de la retenue


ANR lissé + Penman
5
4
Débits (m3/s)
2 1
0
-1 3

2000 2002 2004 2006 2008

figure 43. ANR en valeurs mensuelles.


Le pic positif de 2003 correspond à une grande crue qui a eu lieu en décembre. Le pic négatif de 2005
correspond à la vidange de la retenue. C’est pourquoi fin 2005 et début 2006, l’impact de l’évaporation est
très faible.

Conclusions :
L’estimation de l’évaporation sur la retenue de Naussac a nécessité quelques approximations. Ne connaissant
pas les entrants hydrologiques, on les a modélisés à partir du Langouyrou et de la Clamouze, qui sont deux
cours d’eau similaires, en taille de bassin versant et en terme de débits, à celui du Donozau. Après avoir
simulé les débits du Donozau, on a fait l’hypothèse que le bassin versant de Naussac se comporte comme le
Donozau et on a utilisé les débits spécifiques de ce dernier pour les rapporter au bassin versant (101km²).
L’ANR de Naussac présente deux événements qui ont eu un impact direct sur le volume évaporé : la très
forte crue de fin 2003, ainsi que la vidange de la retenue en 2005. La correction de l’ANR avec l’évaporation
lors de ces deux épisodes a été très faible, voire quasi nulle, ce qui est en accord avec les courbes obtenues
(figure 43). Lors de la vidange il n’y a plus d’entrants et l’évaporation est très faible. Par conséquent l’ANR
s’obtient en faisant la somme des débits lâchés et de la variation de réserve. Le fait que le signal soit négatif

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 37


implique peut être un cumul des erreurs sur la mesure du niveau d’eau de la retenue. Normalement ces
erreurs se compensent dans le temps car le niveau de la retenue est stable. En revanche, lors de la vidange le
niveau baisse constamment et les erreurs ne se compensent plus dans le temps.

5. Conclusions et perspectives
CONCLUSIONS

La quantification de l’évaporation pour les surfaces d’eau libre n’est pas chose aisée. Le plus souvent sa
détermination « directe » est impossible. L’utilisation de modèles empiriques devient alors nécessaire. La
diversité des paramètres climatologiques utilisés implique une restriction géographique de l’application des
modèles. Leurs coefficients nécessitent un calage par rapport à une série observée, ou bien par rapport à une
formule de référence, en général PENMAN pour l’évaporation. En amont des modèles, la qualité des données
utilisées est primordiale. Le meilleur des modèles ne peut donner de bons résultats avec des données
erronées.
Les valeurs des lames d’eau évaporées sont obtenues en calant les coefficients avec les informations
disponibles concernant l’évaporation des retenues. Cependant, bien que l’ordre de grandeur soit
probablement correct, on ne peut être sûr de la précision réelle de cette estimation.
Les modèles sélectionnés au cours de cette étude peuvent être utilisés de manière opérationnelle au pas de
temps journalier. En effet, bien que le signal soit bruité, seule une valeur lissée sera conservée au final. Cela
permet une plus grande précision que dans le cas de l’utilisation d’une valeur mensuelle.
Les volumes évaporés (présentés en annexe 2) peuvent paraître faibles par rapport au volume global de la
retenue. Mais à l’heure actuelle, où le manque d’eau devient de plus en plus fréquent, il semble important de
savoir quantifier les pertes pour pouvoir adapter au mieux la gestion de l’ouvrage.
PERSPECTIVES

Pour compléter cette étude il faudrait effectuer des recherches complémentaires et généraliser les expériences
pour obtenir plus de séries observées. De cette manière, le calage des modèles serait plus « fin ».
Le calage de ces modèles sous divers climats et pour différentes tailles de retenues pourrait aboutir à la mise
en place d’un modèle général permettant de s’adapter à de nombreux cas. De la même manière que OUDIN
(2004) a établi une méthode générale de modélisation d’ETP à l’échelle de bassins versants. Cependant un
modèle universel ne peut être envisagé sans prendre en compte la partie inertie thermique de la retenue dès
qu’elle dépasse certaines dimensions. Par exemple le régime d’évaporation des grands lacs aux États-Unis
d’Amérique est « inversé » par rapport à celui de Serre-Ponçon. Du fait de la forte inertie thermique des
grands lacs, l’évaporation est maximale l’hiver et minimale l’été.
Une grande précision de l’estimation de l’évaporation, compte tenu de sa complexité, ne peut être obtenue
actuellement qu’à partir de modèles complexes, lourds à mettre en œuvre.
Un complément d’étude intéressant serait d’estimer l’évaporation induite par la création des retenues. Pour
cela il faudrait quantifier l’évaporation existante avant la modification des cours d’eau et la comparer à celle
simulée actuellement.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 38


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Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 41


TABLE DES ILLUSTRATIONS & TABLEAUX
figure 1. Bassin versant de Serre-Ponçon (gauche) et bvi (droite), obtenu avec le logiciel Arcview........ 13
figure 2. Cumuls des modèles entre 1994 et 2004...................................................................................... 14
figure 3. Évaporation moyenne mensuelle à Serre-Ponçon ....................................................................... 14
figure 4. Évaporation moyenne annuelle à Serre-Ponçon ......................................................................... 14
figure 5. Moyennes mensuelles des paramètres atmosphériques à Embrun.............................................. 15
figure 6. Vent à Tallard VS vent à Embrun ................................................................................................ 16
figure 7. Cumuls des évaporations des 13 modèles avec la donnée de vent à Tallard. ............................. 16
figure 8. Évaporation moyenne mensuelle à Serre-Ponçon avec vent à Tallard ....................................... 17
figure 9. Évaporation moyenne annuelle avec le vent à Tallard................................................................ 17
figure 10. Chevelu des formules de Priestley et Penman, avec les quantiles 0.1, 0.5 et 0.9................... 18
figure 11. Chevelu de la formule de Penman, avec les quantiles 0.1, 0.5 et 0.9.................................... 19
figure 12. Chevelu de la température et du rayonnement, avec les quantiles 0.1, 0.5 et 0.9.................. 19
figure 13. Débit évaporé à Serre-Ponçon entre 1994 et 2004 ................................................................. 20
figure 14. Moyenne interannuelle des séries de débits du bvi avec et sans évaporation......................... 20
figure 15. Détail de l’année 2003 pour la série de débits du bvi............................................................. 21
figure 16. Détail de l’année 2003 pour la série de débits du bvi............................................................. 21
figure 17. Zoom sur la période juin-septembre 2003............................................................................... 22
figure 18. Signal journalier du BVI à Serre-Ponçon - Année 1981 ......................................................... 22
figure 19. Signal journalier du BVI à Serre-Ponçon - Année 1984 ......................................................... 23
figure 20. Signal journalier du BVI à Serre-Ponçon - Année 2001 ......................................................... 23
figure 21. Comparaison du signal journalier du BVI entre les années 1982 et 2003.............................. 24
figure 22. ANR, moyenne journalière interannuelle. ............................................................................... 24
figure 23. Régime de l’évaporation journalière, moyenne sur 5 jours, lissage 1 valeur mensuelle. ....... 25
figure 24. Schéma du bac évaporatoire prévu sur la retenue de Saint Cassien....................................... 27
figure 25. Évaporation moyenne annuelle sur la retenue de Saint Cassien............................................. 28
figure 26. Comparaison des évaporations forfaitée et Penman, en moyenne journalière ....................... 28
figure 27. Comparaison des évaporations forfaitée et Penman, en moyenne mensuelle......................... 29
figure 28. Entrants hydrologiques à Saint Cassien en moyenne mensuelle............................................. 29
figure 29. Entrants hydrologiques en moyenne mensuelle et avec zoom sur les étés. ............................. 30
figure 30. État de la réserve disponible au 15 octobre pour le Var et les Alpes Maritimes. ................... 30
figure 31. État du déstockage au 15 octobre pour le Var et les Alpes Maritimes.................................... 31
figure 32. Différentes évaporation estimées entre 1994 et 1998 sur Pareloup........................................ 32
figure 33. Évaporation moyenne annuelle entre 1994 et 2007. .............................................................. 32
figure 34. ANR avec les différentes estimations de l’évaporation. .......................................................... 33
figure 35. Zoom sur les étés. .................................................................................................................... 33
figure 36. ANR entre 1994 et 2007........................................................................................................... 33
figure 37. Évaporation moyenne annuelle entre 1994 et 2007. .............................................................. 34
figure 38. ANR, valeurs mensuelles. ........................................................................................................ 35
figure 39. Moyenne annuelle de l’évaporation sur Naussac.................................................................... 35
figure 40. Débits dérivés du Chapeauroux. ............................................................................................. 36
figure 41. Débits spécifiques de la Clamouze et du Langouyrou............................................................. 36
figure 42. Chronique de débits du Donozau reconstituée et du BV de Naussac...................................... 37
figure 43. ANR en valeurs mensuelles...................................................................................................... 37

tableau 1. Formules basées sur le transfert de masse ................................................................................ 9


tableau 2. Formules basées sur le rayonnement ...................................................................................... 10
tableau 3. Lames d’eau évaporées, moyennes annuelles et interannuelles.............................................. 18
tableau 4. Tableaux des caractéristiques des barrages et des retenues utilisées dans cette étude. ......... 43
tableau 5. Volumes évaporés sur les différentes retenues. ....................................................................... 44
tableau 6. Lame d’eau évaporée comparée à la lame d’eau précipitée. .................................................. 44
tableau 7. Coefficients utilisés pour caler les formules sur les différentes retenues................................ 44
tableau 8. Volumes évaporés en hm3 sur les différentes retenues............................................................. 46
tableau 9. Conversion des principales unités utilisées dans les formules en unités du S.I. ..................... 46
tableau 10. Formules d’évaporation en unités S.I...................................................................................... 47

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 42


ANNEXE 1 : CARACTÉRISTIQUES DES RETENUES
Caractéristiques des barrages et des retenues, les données ont été obtenues auprès des DIREN, ou EDF.
Barrage de Serre Ponçon Retenue de Serre Ponçon
Type Barrage à noyau
(Terre et Surface du bassin versant 3 580 km²
enrochements)
Mise en service 1960 Surface du bassin versant à Roche-Rousse 946 km²
Hauteur sur fondations 124.00 m Surface du bassin versant à la Clapière 2170 km²
Longueur en crête 630.00 m Surface du bassin versant intermédiaire 452 km²
Epaisseur en pied 650.00 m Sueface du bassin versant de la Blanche 147 km²
Epaisseur en crête 9.35 m Surface de la retenue RN 29.00 km²
Altitude de la crête 783.00 NGF Volume de la retenue RN 1 272.00 hm3
Altitude de la cote normale 780.00 NGF
(RN)
Volume du barrage 14 000 000 m3

Barrage de Saint Cassien Retenue de Saint Cassien

Type Barrage à noyau (Terre et Surface du bassin versant 355,7 km²


enrochements)
Mise en service 1966 Surface du bassin versant naturel 132,3 km²
Hauteur sur fondations 66.00 m Surface du bassin versant à 223,4 km²
Montauroux
Longueur en crête 350.00 m Surface de la retenue RN 3.70 km²
Epaisseur en pied 380.00 m Volume de la retenue RN 60.00 hm3
Epaisseur en crête 10.00 m
Altitude de la crête 155.50 NGF
Altitude de la cote normale 147.35 NGF
Volume du barrage 1 000 000 m3

Barrage de Sainte Croix Retenue de Sainte Croix

Type Voûte à double courbure en Surface du bassin versant 1 591.00 km²


béton
Mise en service 1974 Surface de la retenue RN 21.80 km²
Hauteur sur fondations 95.00 m Volume de la retenue RN 761.00 hm3
Longueur en crête 133.00 m
Epaisseur en pied 7.50 m
Epaisseur en crête 3.00 m
Altitude de la crête 483.00 NGF
Altitude de la cote normale 477.00 NGF
Volume du barrage 55 000 m3

Barrage de Pareloup Retenue de Pareloup


Type Voûte en béton Surface du bassin versant 160.00 km²
Mise en service 1951 Surface de la retenue RN 12.60 km²
Hauteur sur fondations 47.50 m Volume de la retenue RN 169.00 hm3
Longueur en crête 230.00 m
Epaisseur en pied 15.87 m
Epaisseur en crête 2.70 m
Altitude de la crête 806.45 NGF
Altitude de la cote normale 805.00 NGF
Volume du barrage 43 000 m3

Barrage de Naussac Retenue de Naussac


Type Béton, de type poids Surface du bassin versant 255.00 km²
Mise en service 1983 Surface de la retenue RN 10.5 km²
Altitude de la cote normale 945.00 NGF
tableau 4. Tableaux des caractéristiques des barrages et des retenues utilisées dans cette étude.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 43


ANNEXE 2 : VOLUMES ÉVAPORÉS
Retenue Capacité de la retenue (hm3) Volume évaporé moyen annuel (hm3)
Serre-Ponçon 1272 29.2
Saint Cassien 60 4.5
Sainte Croix 761 25.5
Pareloup 169 14
Naussac 190 7.3
tableau 5. Volumes évaporés sur les différentes retenues.

ANNEXE 3 : LAME D’EAU ÉVAPORÉE VS LAME D’EAU PRÉCIPITÉE


Retenue Lame d’eau précipitée (mm) Lame d’eau évaporée (mm)
Serre-Ponçon 707 1143
Saint Cassien 750 1346
Sainte Croix 690 1289
Pareloup 747 1345
Naussac 788 896
tableau 6. Lame d’eau évaporée comparée à la lame d’eau précipitée.

ANNEXE 4 : COEFFICIENTS DES DIFFÉRENTES FORMULES


Serre-Ponçon
Formule Coefficient d’origine Nouveau coefficient
Singh et al. Notre étude
Dalton a = 11 ou 15 a = 2.107 a = 21.5
Fitzgerald a = 0.199 a = 0.826 a = 1.24
Meyer a = 11 , b = 0.1 a = 1.626 , b = 0.372 a = 11 , b = 0.22
Horton a = 0.4 a = 2.529 a = 10.8
Rohwer a =0.77 , b = 0.118 a = 1.626 , b = 0.372 a = 0.44 , b = 0.118
Penman a =0.35 , b = 0.24 a = 1.626 , b = 0.372 a = 0.35, b = 0.235
Romanenko a = 0.0018 a = 1.914 a = 0.00184
Makkink a =0.61 , b = -0.012 a = 0.77 , b = 0.2 a = 0.77 , b = 0.2
Turc a = 0.013 a = 0.015 a = 0.0177
Priestley a = 1.26 , b = 0 a = 0.98 , b = 0.94 a = 1.25, b = 0
Hargreaves a =0.0135 , b = 17.8 a = 0.0145 , b = 17.8 a = 0.0162, b = 17.8
Abtew a = 0.53 a = 0.53 a = 0.5

Formule Retenue
Saint Cassien Sainte Croix Pareloup Naussac
Dalton a = 20 a = 22.93 a = 32 a = 30
Fitzgerald a = 2.420 a = 3.1 a = 3.07 a = 3.9
Meyer a = 11 , b = 0.1 a = 11 , b = 0.151 a = 11 , b = 0.185 a = 11 , b = 0.23
Horton a = 10 a = 11.48 a = 16 a = 15
Rohwer a = 0.44 , b = 0.118 a = 0.6 2, b = 0.186 a = 0.66 , b = 0.186 a = 0.77 , b = 0.186
Penman a = 0.25 , b = 0.2 a = 0.3 , b = 0.208 a = 0.3 , b = 0.242 a = 0.35 , b = 0.24
Romanenko a = 0.0019 a = 0.00193 a = 0.00298 a = 0.003

tableau 7. Coefficients utilisés pour caler les formules sur les différentes retenues.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 44


ANNEXE 5 : FORMULES UTILISÉES POUR LE CALCUL DE L’ÉVAPORATION
Formules utilisées dans le calcul des évaporations.
CALCUL DE LA TENSION DE VAPEUR SATURANTE
17.27*T

es (kPa ) = 0.611 * e T + 237.3 avec T = température de l’air.

CALCUL DE L’HUMIDITÉ RELATIVE

e 
RH (% ) = 100 *  a  avec ea = tension de vapeur réelle.
 es 
CALCUL DE LA TEMPÉRATURE DU POINT DE ROSÉE

 17.27 * T 
 237.3 * 
Td (°C ) =  T + 237.3  * Ln RH 
 
 17.27 * T   100 
 17.27 − 
 T + 237.3 
CALCUL DU RAYONNEMENT NET

( ) ( 
) S 
Rn J / cm 2 = R g * (1 − α ) − σ * T 4 * 0.4 − 0.05 * ea *  0.5 + 0.5 * 
S0 

avec :
- Rg lerayonnement solaire global en J/cm².
- α l’albédo de la surface, égal à 0.04 pour le cas d’une surface d’eau libre.
(
- σ J / cm² / K
4
)
= 4.92 * 10 −7 la constante de Stefan-Boltzmann.
S
- le rapport de la durée d’insolation du jour.
S0
CALCUL DE LA PENTE DE LA COURBE DE SATURATION

[
∆(kPa / °C ) = 33.8639 * 0.05904 * (0.00738 * T + 0.8072 ) − 0.0000342
2
]
CALCUL DE LA CONSTANTE PSYCHROMÉTRIQUE

γ (kPa / °C ) = 0.00163 *
P
λ
avec :
- P la Pression à l’altitude de la retenue.
- λ la chaleur latente de vaporisation de l’eau en MJ/kg.

CALCUL DE LA CHALEUR LATENTE DE VAPORISATION DE L’EAU


λ (MJ / kg ) = 595 − 0.51 * T
CALCUL DE LA PRESSION À L’ALTITUDE CONSIDÉRÉE
P(kPa ) = 1013 − 0.1055 * z avec z l’altitude considérée en m.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 45


ANNEXE 6 : PROPORTION D’ÉVAPORATION L’ÉTÉ (JUIN – OCTOBRE) EN MOYENNE
INTERANNUELLE

SteCroix Naussac StCassien Pareloup Serre-Ponçon


Annuel Ete % Annuel Ete % Annuel Ete % Annuel Ete % Annuel Ete %
1994 14.1 9.4 66 30.3 19.9 66
1995 13.2 8.2 62 25.5 16.1 63
1996 11.4 7.1 62 21.2 12.7 60
1997 12.7 6.8 54 27.9 16.8 60
1998 23.6 14.8 63 13.8 8.4 61 29.6 19.7 67
1999 23.2 13.6 58 13.6 9.0 66 28.5 18.5 65
2000 24.0 15.2 63 8.9 5.8 65 12.9 8.4 65 29.6 20.2 68
2001 26.1 17.2 66 7.2 4.6 64 12.8 8.3 65 27.8 19.0 68
2002 22.8 13.8 60 7.3 4.1 56 4.9 3.1 63 11.9 7.3 61 29.7 18.2 61
2003 29.6 19.6 66 7.9 5.1 64 4.1 2.3 56 17.2 12.0 70 37.5 26.6 71
2004 25.8 17.1 66 6.7 4.8 72 3.7 2.3 62 15.8 10.3 65 31.6 22.3 70
2005 24.2 14.4 59 4.8 2.4 50 4.1 2.3 57 16.4 10.6 65 27.4 17.8 65
2006 27.1 17.1 63 7.4 5.0 67 4.4 2.9 66 16.7 11.1 66 31.6 21.3 67
2007 28.2 17.4 62 8.1 4.9 60 4.4 2.5 56 14.2 8.4 59 30.2 18.3 61
Moyenne 25.5 16.0 63 7 5 62 4 3 60 14 9 63 29 19 65

tableau 8. Volumes évaporés en hm3 sur les différentes retenues.

ANNEXE 7 : CONVERSIONS DES UNITÉS


Convertir de… …à Multiplier par
Calorie Joule 4.19002
Calorie par gramme Joule par gramme 4184
Calorie par cm2 Joule par cm² 41840
Cm de mercure Kilopascal 1.333224
Degré Fahrenheit Degré Celsius °C=(°F-32)/1.8
Inch Mètre 0.0254
Inch de mercure Kilopascal 3.386389
Miles par heure Mètres par seconde 0.44704
Millibar Kilopascal 0.1
tableau 9. Conversion des principales unités utilisées dans les formules en unités du S.I.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 46


ANNEXE 8 - FORMULES D'ÉVAPORATION EN UNITÉS SI
Nom Formule d’évaporation en mm/j (a et b coefficients à caler)
 e − e  25.4 
Dalton E (mm / j ) = a s a  
 3.386389  j 
  e s − e a  25.4 
E (mm / j ) =  a + 0.199
u
Fitzgerald   
 0.44704  3.386389  j 
  e s − e a  25.4 
E (mm / j ) = 11 a + 0.1
u
Meyer   
 0.44704  3.386389  j 
−2 u
  e − e a  25.4 
Horton E (mm / j ) = 0.4 2 − exp 0.44704  s  
  3.386389   j 
 Pb   e s − ea 
E (mm / j ) = a1.465 − 0.0186 (25.4 )
u
Rohwer  0.44 + 0.118 
 3.386389  0.44704  3.386389 
  e s − e a 
E (mm / j ) = a1 + b (25.4 )
u
Penman 
 0.44704  3.386389 
 1
Romanenko E (mm / j ) = a (T + 25)²(100 − RH ) 
 30 
 10 
Rs 
∆  4.184 
E (mm / j ) = a +b
Makkink ∆ +γ  λ 
 
 0.004184 
 T  Rs 
E (mm / j ) = a  + 50 
 15 + T  4.184 
Turc  T  Rs  50 − RH 
E (mm / j ) = a  + 50 1 + 
 15 + T  4.184  70 
∆ Rn
Priestley E (mm / j ) = a
∆ + γ 250
 10 
Rs 
 4.184 
E (mm / j ) = a (T + b )
Hargreaves  λ 
 
 0.004184 
 700Tm 
  + (a (T − Td ))
 100 − Lat 
Linacre E (mm / j ) = a=12 pour Serre-Ponçon
(80 − Tm)
E (mm / j ) = a
0.01Rs
Abtew
λ

Avec : J le nombre de jour du mois.


Données Météo-France : Rayonnement (J/cm²), tension de vapeur (hPa), vent (m/s), humidité relative (%).
tableau 10. Formules d’évaporation en unités S.I.

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 47


ANNEXE 9 : MNT DES BASSINS VERSANTS DES RETENUES

MNT du
Bassin Versant de la retenue de
Serre-Ponçon

MNT du
Bassin Versant de la retenue de
Sainte Croix

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 48


MNT du
Bassin Versant de la retenue de
Saint Cassien

MNT du
Bassin Versant de la retenue de
Naussac

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 49


MNT du
Bassin Versant de la retenue de
Pareloup

Évaporation sur les retenues EDF du sud de la France 50

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