TaoTeKing Monnot-Boudrant Stephane CC-BY-NC-SA 90 WS
TaoTeKing Monnot-Boudrant Stephane CC-BY-NC-SA 90 WS
TaoTeKing Monnot-Boudrant Stephane CC-BY-NC-SA 90 WS
Stéphane Monnot-Boudrant
Stéphane Monnot-Boudrant
Tao Te King
Le Livre de la Voie et de la Vertu
2021
MENTIONS LEGALES
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La Voie
I
Porte du secret
II
À décréter le beau
Advient le laid
À décréter le bien
Vient le mauvais
Tant naissent
L’un par l’autre
Être et non-être
De même
L’ordre naturel
Peut se maintenir
IV
La voie
Ancêtre de l’être
Sans racine
Ni origine
À jamais profonde
À jamais présente
L’âme de la vallée
Ne connaît pas de fin
Si le ciel et la terre
Existent sans limites
C’est de s’oublier
En eux-mêmes
Et de ne pas vivre
Pour eux-mêmes
Ainsi vivent-ils
Infini et sans fin
Richesses et honneurs
Accablent de malheur
Ta renommée acquise
Et ton œuvre acquittée
Retire-toi
Rayonner un moyeu
Pour former une roue
Traque et chasse
Aliènent le cœur
Perles et joyaux
Égarent l’esprit
Que signifie
Pas de faveur sans peur
La faveur est sans valeur
La gagner fait peur
La perdre fait peur
Que signifie
Pas de ferveur sans corps
La ferveur est sans valeur
Qui affecte l’être
Non pas le non-être
Trois qualités
Entremêlées
Dans l’unité
Et retombe au néant
Forme sans forme
Image sans image
C’est le chaos
Primordial
Était si subtile
Si pénétrante
Si mystérieuse
Si insignifiante
Profonde
Si profonde
Qu’impossible de la dire
Craintive
Comme qui flaire un danger
Réservée
Comme peut l’être un invité
Étale comme la glace devenue eau
Assis en silence
L’esprit plein de vide
Je contemple
Être au repos
C’est suivre sa destinée
Suivre sa destinée
C’est s’ouvrir à l’éternité
Je suis la voie
Je suis éternel
XVII
Délaisse la sainteté
Abhorre la sagesse
Le peuple en tirera
Le meilleur avantage
Proscris la moralité
Rejette la justice
Le peuple reprendra
La voie du partage
Abdique l’habileté
Écarte la richesse
Le peuple cessera
Rapines et pillages
L’âme simple
Montre au peuple
La voie naturelle
Abandonner l’étude
Libère de l’inquiétude
À peine diffèrent
Un oui et un ouais
Beaucoup diffèrent
Le beau et le laid
Futiles péripéties
Et vénère sa nourricière
XXI
De jadis à aujourd’hui
Son nom n’a point flétri
Par cela
XXII
L’âme simple
Embrasse l’unité
Et montre la voie
La pluie torrentielle
Plus qu’une journée
Le ciel et la terre
Onde incorporelle
Principe immortel
Racine de l’éternité
Aux limites illimitées
Immense la voie
Immenses le ciel et la terre
Et immense aussi le roi
Quatre également immenses
Inepte à la magnificence
Insensible à l’opulence
Se maintient en arrière
Et s’abstient de rien faire
Ne produit rien
Lors n’abîme rien
Ne retient rien
Lors ne perd rien
Pratique le non-agir
Réprime le superflu
Rejette tout excès
S’écarte de la voie
Et périt par là
XXXI
En temps de paix
La gauche est à l’honneur
En temps de guerre
L’honneur vient à la droite
En temps de joie
La gauche est à l’honneur
En temps de peine
L’honneur vient à la droite
Se connaître soi
C’est la sagesse
Se maîtriser soi
C’est être fort
Se plie au destin
Et se suffit à elle-même
Se tient à sa place
Et suit l’ordre naturel
Ni ne vit ni ne meurt
La voie est sa demeure
XXXIV
La grandeur de la voie
Rayonne en tous sens
Sa tâche accomplie
Elle n’en tire aucun prix
S’accroît en infimité
Et ignore l’immensité
Ignorant l’immensité
Elle est toute immensité
XXXV
En dehors d’elle
D’eux-mêmes
La coutume suprême
Agit par elle-même
Et faute de réciprocité
Matraque son autorité
Prise le tronc
Plus que l’écorce
S’attache au fruit
Plus qu’à la fleur
De toute éternité
Puisent à l’unité
Le ciel en sa pureté
La terre en sa fermeté
L’esprit en sa subtilité
La vallée en sa fertilité
L’être en sa fécondité
Le roi en sa dignité
Vertus de l’unité
De toute éternité
Et la suprême valeur
Absence de valeur
Fixe l’impartialité
Et traite à égalité
Pierre de jade taillée
Et vulgaire gravier
XL
Revenir
Est le sens de la voie
Amoindrir
Le moyen qu’elle emploie
Le souffle indifférencié
Tient tous les êtres unifiés
De l’être ou du paraître
De l’avoir ou de l’être
Du gain ou de sa perte
L’âme simple
Parfaitement droite
Elle semble vide de rectitude
Parfaitement apte
Elle semble vide d’aptitude
Parfaitement sage
Elle semble vide de quiétude
La vivacité vainc la froideur
L’immobilité calme l’ardeur
Pureté et tranquillité
Sont normes de l’univers
Se contente du suffisant
Se suffit du contentement
XLVII
Et revenir au non-agir
L’âme simple
Toujours à sa joie
Vierge de l’émoi
Le cœur aux abois
Sortir et vivre
Entrer et mourir
La voie produit
Sa vertu nourrit
Par elle
Vénèrent la voie
Honorent sa vertu
Voie si vénérable
Vertu si honorable
La voie produit
Sa vertu nourrit
Elle élève protège et grandit
Elle parfait soutient et mûrit
Elle abrite soigne et fleurit
La voie produit
Et ne s’approprie pas
La voie agit
Et ne revendique pas
La voie régit
Et ne dirige pas
Et s’y tient
Au terme de sa vie
Ne sera pas épuisé
Au regard de la voie
Je le vois en moi-même
LV
Connaître l’harmonie
S’appelle être constant
Connaître la constance
S’appelle être éclairé
A l’opposé
S’attacher à la vie
S’appelle être fort
Forcer sa vitalité
S’appelle être raide
Avec le non-agir
On gagne l’empire
Si je n’agis pas
Le peuple de lui-même se convertit
Si je ne guide pas
Le peuple de lui-même se rectifie
Si je ne m’occupe pas
Le peuple de lui-même s’enrichit
Si je ne désire pas
Le peuple de lui-même s’assagit
Si princes et rois
Ne se montrent pas droits
Le peuple de bon droit
Se fait scélérat
Profondément ancré
Fermement enraciné
Un grand état
Se tient en aval des courants
La femelle de tout-sous-le-ciel
Que la voie
LXIII
Le grand et le petit
Le beaucoup et le peu
La grâce et la disgrâce
Dans l’univers
L’âme simple
L’âme simple
Désire le sans-désir
Et se garde de ravir
Apprend à désapprendre
Et enseigne sans prétendre
À la parfaite conformité
LXVI
L’âme simple
Et court à sa perte
S’abstient de rivaliser
Et nul de lui résister
Mon enseignement
Si facile à comprendre
Si facile à pratiquer
Nul ne le comprend
Et nul ne le pratique
S’affliger de la maladie
Préserve de la maladie
L’âme simple
Et point ne se dégoûtera
De sa condition
S’occupe à se connaître
Et ignore le paraître
S’occupe à s’épargner
Et ignore la renommée
Souplesse et faiblesse
Sont disciples de la vie
Rien ne la surpasse
Et rien ne la remplace