Avis Projet de Loi 45 18 VF
Avis Projet de Loi 45 18 VF
Avis Projet de Loi 45 18 VF
Saisine n°29/2020
www.cese.ma
Avis
du Conseil Economique, Social et Environnemental
Saisine n°29/2020
le projet de loi 45-18 relatif à la réglementation de la profession du travailleur et travailleuse social
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Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental
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le projet de loi 45-18 relatif à la réglementation de la profession du travailleur et travailleuse social
Acronymes
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Introduction
Eu égard aux nombreux défis que le Maroc doit relever en matière de développement social et durable,
aux Objectifs de développement durable qu’il s’est engagé à réaliser et à la volonté royale de mettre en
place un nouveau modèle de développement, qui se donne comme priorité de garantir la protection
sociale pour tous, le Maroc a besoin, aujourd’hui plus que jamais, de reconnaitre et de renforcer le champ
du travail social, de développer ses capacités d’actions et ses ressources humaines , de le promouvoir en
tant qu’activité d’utilité sociale potentiellement créatrice d’emplois.
Le travail social est loin de désigner un champ d’activité unifié et dûment délimité. Travail du social,
travail dans le social, travail associatif, sont autant d’expressions utilisées fréquemment, de manière
indifférenciée, pour exprimer une relation d’aide , un service à caractère désintéressé, altruiste, généreux.
Au Maroc, « le social » est largement associé au travail associatif, aux bonnes œuvres, à la charité, au
bénévolat et à la solidarité envers les laissés pour compte de la société.
Selon les chiffres du Ministère de la Solidarité, du Développement social, de l’Egalité et de la Famille
(MSDSEF), le nombre de personnes considérées comme des « travailleurs sociaux », dans les secteurs
public et privé, serait d’environ 35000 , dont 57% sont des femmes, et devrait atteindre 45000 à l’horizon
2025.
La grande hétérogénéité des profils, la diversité des métiers, des statuts administratifs et des approches
d’intervention, les dysfonctionnements structurels relevés par le rapport de la Cour des comptes1 au sein
des établissements de protection sociale en général, les défis à relever en matière de développement
social territorial, la multiplicité des programmes sociaux sont autant de raisons légitimes de vouloir
organiser et professionnaliser le travail social, harmoniser les formations, homogénéiser les approches,
et structurer les interventions.
Après un processus d’adoption initié en Mai 2016, le projet de loi a été adopté en Conseil de Gouvernement
le 28 Mai 2020. Le projet a été également déposé auprès du Conseil des Conseillers le 25 juin 2020
(annexe 4).
Le projet de loi, objet de cet avis, vise la réglementation de la profession des travailleurs (ses) sociaux dans
le secteur privé (salariés et indépendants),alors que le champ d’activité du travail social n’a pas encore
été clairement délimité, que le travail social n’est pas encore défini légalement, que ses objectifs et ses
missions ne font pas l’objet d’un large consensus.
1 - Rapport de la Cour des comptes sur les établissements de protection sociale prenant en charge les personnes en situation difficile- Mai 2018.
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le projet de loi 45-18 relatif à la réglementation de la profession du travailleur et travailleuse social
Méthodologie
Le CESE se propose de procéder à une lecture contextualisée et analytique du projet de loi permettant
de dégager les points positifs, les points omis, les points de vigilance et les opportunités, d’en tirer des
conclusions et d’exprimer des recommandations à même de l’améliorer.
Conformément à la démarche du CESE, cette lecture sera basée sur une revue documentaire et une série
d’auditions avec des acteurs institutionnels et associatifs et d’experts .
Le travail social est loin de désigner un champ universellement délimité, le concept de travail social
est polysémique. Il est très large et évolue constamment au gré du développement social et sociétal
des pays et des contextes socio-culturels. Il n’existe pas de définition universelle du travail social, et les
définitions existantes connaissent des évolutions.
En 1959, les Nations Unies ont donné une définition qui met l’accent principalement sur la nature et les
objectifs des services que peuvent fournir les travailleurs sociaux : « Le travail social est une activité visant à
aider à l’adaptation réciproque des individus et de leur milieu social, cet objectif est atteint par l’utilisation de
techniques et de méthodes destinées à permettre aux individus, aux groupes, aux collectivités de faire face à
leurs besoins, de résoudre les problèmes que pose leur adaptation à une société en évolution, grâce à une action
coopérative, d’améliorer les conditions économiques et sociales. »2
En 2014, l’Association internationale des écoles de travail social (AIETS)3, a élaboré la définition suivante : « le
travail social est une pratique professionnelle et une discipline. Il promeut le changement et le développement
social, la cohésion sociale, le développement du pouvoir d’agir et la libération des personnes. Les principes de
justice sociale, de droit de la personne, de responsabilité sociale collective et de respect des diversités sont au
cœur du travail social. Etayeé par les théories du travail social, les sciences sociales, les sciences humaines et des
connaissances autochtones, le travail social encourage les personnes et les structures à relever les défis de la vie
et agit pour améliorer le bien-être de tous. Cette définition peut être développée au niveau national ou régional.
»
Le Haut Conseil du Travail Social (HCTS), en s’appuyant sur cette définition internationale, a défini le travail
social comme un ensemble de pratiques professionnelles qui s’inscrit dans un champ pluridisciplinaire et
interdisciplinaire et s’appuie sur des principes éthiques et déontologiques, sur des savoirs universitaires en
sciences sociales et humaines, sur les savoirs pratiques et théoriques des professionnels du travail social
et les savoirs issus de l’expérience des personnes concernées, dans un processus de co-construction.
2 - Sandrine Dauphin, « Le travail social : de quoi parle t-on ?, dans Informations Sociales 2009/2 ( N°152) page 8 à 10. https://www.cairn.info/
journal-informations-sociales-2009-2-page-8.htm.
3 - Définition internationale approuvée par l’Assemblée générale de l’IASSW (l’AIETS) le 10 Juillet 2014 à Melbourne.
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Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental
Il se fonde sur la relation à l’autre, dans sa singularité et le respect de sa dignité. Il vise à permettre l’accès
effectif de tous à l’ensemble des droits fondamentaux et à assurer la place de chacun dans la cité4.
4 - https://issuu.com/ministere-solidarite/docs/commentaires-definition-travail-social?e=2487920/72739272
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Lecture analytique
Remarques préliminaires
Selon le MSDSEF, l’élaboration du projet de loi s’est faite sur la base d’études et de rencontres régionales de
concertation avec différents acteurs. Les associations de travailleurs sociaux auditionnées, bien qu’ayant
été sollicitées ponctuellement par le ministère, considèrent n’avoir pas participé aux différentes étapes
du processus d’élaboration du projet de loi, avant son adoption dans sa version finale par le Conseil du
gouvernement.
Le but de la réglementation d’une profession est de protéger le public de préjudices que pourraient
causer un professionnel et de protéger la profession de pratiques pouvant nuire à son image et allant à
l’encontre de son éthique et de sa déontologie.
Toute réglementation doit faire une distinction entre les règles juridiques et administratives (règles de
régulation) de la profession qui relèvent des prérogatives de l’État et les règles de l’art qui relèvent des
professionnels.
Par ailleurs, la réglementation d’une profession nécessite des pré-requis :
- une définition claire du domaine d’activité ;
- une définition de la profession, de ses principes et valeurs ;
- une définition des métiers qu’elle regroupe.
En faisant obligation aux professionnels d’acquérir des connaissances scientifiques et des compétences
suivant un cursus académique et pratique, pour prétendre au titre de « professionnel », le projet de loi
initie la professionnalisation de l’intervention des travailleur(ses)s sociaux.
2. Le projet de loi ouvre la voie à l’exercice des travailleurs(ses) sociaux dans le secteur
privé (en tant que salariés ou indépendants)
A l’instar de ce qui se passe dans d’autres pays, le développement futur des métiers « d’aide aux personnes
à domicile » connaitra une croissance certaine, notamment en raison du vieillissement de la population
et de l’augmentation des personnes ayant perdu leur autonomie. Le projet de loi anticipe dans une
certaine mesure l’ évolution future du travail social et ouvre la voie du développement du travail social
pour les acteurs e exerçant en dehors des établissements sociaux publics.
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3. Le projet de loi prévoit une période transitoire de 3 ans pendant laquelle les travailleurs
sociaux non diplômés pourront faire valoir leurs acquis et être accrédités
Le projet de loi prend en considération la situation actuelle de nombreuses personnes travaillant dans
le champ social sans formation académique, ayant cependant acquis des compétences pratiques. Il leur
ouvre ainsi une possibilité d’évolution de leurs compétences et de leurs de carrière et la reconnaissance
de leurs savoirs par un diplôme.
Il énonce en effet un ensemble de principes et valeurs du travail social en accord avec les droits : l’Intérêt
supérieur des bénéficiaires (bien qu’il ne définisse pas ce principe de droit), la non–discrimination,
le respect de la dignité des personnes, la protection des droits des bénéficiaires, le respect de la
confidentialité, la moralité, la probité.
La note de présentation justifie le projet de loi par le fait qu’il y a lieu de relever des défis en matière
d’action sociale, qui impliquent l’unification des domaines du travail social, l’organisation des modalités
d’intervention des travailleurs sociaux pour l’amélioration et une plus grande professionnalisation du
travail social.
Elle stipule plus loin que l’objectif du projet de loi est d’organiser la profession du travailleur social, de
déterminer les conditions de son exercice, ainsi que les attributions, obligations et responsabilités des
travailleurs sociaux, de manière à leur permettre de prendre connaissance de leurs droits et obligations
dans le cadre de leur relation avec leur employeur, pour les salariés, ou avec les différents acteurs et
intervenants dans le domaine du travail social, pour ceux agissant en qualité d’indépendants.
Il convient de relever que l’objectif énoncé est en décalage avec le contenu du projet de loi qui ne
concerne que les travailleurs (ses) sociaux salariés et indépendants, alors que la réglementation d’une
profession exige que tous les professionnels obéissent à des règles d’exercice de l’art communes,
indépendamment du secteur d’activités dans lequel ils travaillent et indépendamment des différents
statuts administratifs: statut de salarié, statut d’auto-entrepreneur, statut de bénévole ou de volontaire
(qui n’existe pas au Maroc), statut de fonctionnaire.
La définition du travail social est essentielle à la compréhension car elle en pose le cadre conceptuel
général : la délimitation de son champ d’intervention, la nature, les principes et valeurs de son intervention,
ses objectifs, ses missions et rôles, sa fonction dans l’action sociale, ses référentiels académiques et
idéologiques.
Ainsi, la définition du travail social annonce et énonce ce que l’Etat attend de cette profession, et par là
même du travailleur(se) social, du point de vue de ses référentiels , de ses missions et de ses compétences
dans le cadre de l’action sociale.
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Or, la loi ne définit pas le travail social mais définit le travailleur(se) social en tant que personne
physique exerçant à titre professionnel dans l’assistance de groupes ou d’ individus de différentes
catégories qui ont des difficultés à participer pleinement à la vie sociale et ce, dans le but de faciliter leur
intégration dans la société et garantir ou sauvegarder leur indépendance ainsi que leur dignité (article
2). Cependant, « exercer de manière professionnelle » ne veut pas dire formellement et nécessairement
exercer une profession selon des exigences scientifiques, éthiques et déontologiques communes et ne
veut pas dire non plus qu’une réglementation est necessaire.
En dehors de l’absence de définition du travail social évoqué plus haut, ainsi que la définition de « l’intérêt
supérieur des bénéficiaires » (article 10), le projet de loi renvoie à 6 décrets d’application (articles 3,6,8,9,
12 et 23), et à « l’autorité gouvernementale compétente», à « l’administration compétente », sans les
définir expressément . Aussi, le texte ne précise pas un ensemble de concepts tels que l’assistance sociale,
l’animation et l’éducation sociale, la gestion du développement social, le soutien et l’appui familial et
social et stipule que les catégories professionnelles et branches qui découlent de ces domaines sont à
fixer par voie réglementaire.
Par ailleurs, le texte ne permet pas de justifier l’obligation d’obtention d’un agrément, de comprendre le
pourquoi de la création de 13 associations professionnelles et l’exclusion des fonctionnaires, agents de
l’État et des collectivités territoriales , et des bénévoles du champ de la loi.
Ainsi la finalité, les objectifs et les enjeux du projet de loi ne peuvent être bien saisis.
Cette exception est un choix assumé du ministère, justifié5 par le fait que les fonctionnaires bénéficient
déjà d’un statut qui les protège, qu’ils ne sont pas recrutés en tant que « travailleurs sociaux », mais en
tant qu’administrateur, ingénieur, technicien ou autre, le travailleur social ne faisant pas l’objet d’un statut
particulier, avant d’être affectés à des postes pour faire fonction d’assistant(e)s sociales par exemple. Enfin,
elle est justifiée par la crainte de voir apparaitre des contradictions entre les fonctions des travailleurs
sociaux qui seront définies dans la réglementation de la profession et les fonctions définies pour « le
travailleur social » dans la fonction publique.
L’argumentaire développé est sujet à caution, dans la mesure où il n’existe encore aucun statut du travailleur
social au Maroc, que ce soit dans le secteur privé ou public, et que le projet de loi est justement sensé
établir. Ainsi, les fonctionnaires « faisant fonction de … » devraient également être des professionnels du
travail social dès lors qu’ils sont amenés à remplir des fonctions similaires. Permettre à des fonctionnaires
de faire « fonction de » sans qu’ils aient à répondre aux exigences de la profession définis dans le projet
de loi, revient à dire que le travail social dans le secteur public n’est pas une activité professionnelle.
Le bénévolat, pour lequel aucun statut légal n’existe au Maroc, soulève les mêmes observations. Un
5 - Audition du MSDSEF
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bénévole est une personne qui va donner de son temps sans rémunération. Bénévole n’est pas synonyme
de travailleur social, travailler bénévolement dans une association ne fait pas forcément de la personne
un travailleur social. Elle fait d’elle une personne engagée dans l’action associative.
Le travailleur(se) social, bénévole, salarié, fonctionnaire ou indépendant, devrait satisfaire les mêmes
critères professionnels indépendamment du statut administratif qu’il a.
Le projet de loi prévoit la création d’une seule association professionnelle par région, soit 13 au total,
qui s’organiseront en une Fédération nationale, conformément au Dahir 58 et les modifications qu’il
a connues. Les motifs de ce choix ne sont pas explicites et les objectifs de ces instances ne sont pas
énoncés.
L’article 12 de la Constitution dispose que « Les associations de la société civile et les organisations
non gouvernementales se constituent et exercent leurs activités en toute liberté, dans le respect de la
Constitution et de la loi ».
L’ article 1 du Dahir de 1958 réglementant le droit des associations dispose :
« L’association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d’une
façon permanente leurs connaissances ou leur activité́ dans un but autre que de partager des bénéfices.
Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit applicable aux contrats et obligations ».
L’article 2 du Code des contrats et obligations dispose: « Les éléments nécessaires pour la validité des
obligations qui dérivent d’une déclaration de volonté sont :
1/La capacité de s'obliger ;
2/Une déclaration valable de volonté́ portant sur les éléments essentiels de l'obligation ;
3/Un objet certain pouvant former objet d'obligation ;
4/ Une cause liste de s'obliger. »
L’article 19 du Code des contrats et obligations dispose « La convention n’est parfaite que par l’accord
des parties sur les éléments essentiels de l'obligation, ainsi que sur toutes les autres clauses licites que les
parties considèrent comme essentielles. … »
Dans les associations, ce sont les membres qui définissent leur statut, missions etc… dans les conditions
prévues par le dahir de 1958.
Tous ces articles mettent en exergue le fait que la création d’une association repose fondamentalement
sur le principe de la libre initiative et du libre engagement des personnes.
Or, le projet de loi impose la création d’ associations et leur assigne des missions. En d’autres terme, l’État
ordonne aux travailleurs sociaux de s’organiser et leur fixe le cadre d’organisation. L’État est dans son plein
droit s’il veut réglementer mais la modalité associative n’est pas adéquate.
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le projet de loi 45-18 relatif à la réglementation de la profession du travailleur et travailleuse social
Par ailleurs, imposer, de par la loi, la création d’une seule organisation professionnelle par région et d’une
fédération nationale, peut- être perçu comme un empêchement à la création d’autres associations
professionnelles spécialisées et de syndicats.
Il cnvient de relever aussi, que selon le projet de loi, les associations professionnelles régionales doivent
garantir l’exercice légal du travailleur(se) social (article 13 alinéa 1) alors qu’elle n’en ont pas l’autorité , et
que le projet de loi reste silencieux quant à la responsabilité et l’implication de l’État dans le financement
de ces instances pour leur permettre d’accomplir les missions qui leurs sont assignées.
Afin de surmonter cette problèmatique constitutionnelle et juridique, le projet de loi aurait dû prévoir
la création, en vertu d’un texte réglementaire, d’un Ordre national pour les travailleurs (ses) sociaux, qui
serait doté de la personnalité morale et inclurait obligatoirement tous les professionnels, avec des conseils
régionaux, et ce à l’instar des Ordres des autres professions (architectes, avocats, médecins, huissiers de
justice ...).
Le principe d’indépendance professionnelle dans l’exercice de la profession, qui ne doit pas être
confondu avec le statut administratif « d’indépendant », n’est pas évoqué par le projet de loi . La notion
d’indépendance professionnelle fait référence à la non subordination des règles, principes et valeurs de la
profession des travailleurs sociaux (et non à l’insubordination fonctionnelle) à la hiérarchie administrative
, la profession étant exclusivement subordonnée aux règles de l’art établies et communément transmises
lors des formations et aux règles éthiques et déontologiques. En médecine par exemple, cette
indépendance est acquise quand chacun des actes professionnels est uniquement dicté par le jugement,
la conscience et les connaissances scientifiques du médecin dont la seule préoccupation doit être l’intérêt
du malade.
Le principe d’indépendance professionnelle est un élément essentiel de la déontologie corrélé au
principe de responsabilité professionnelle.
Cependant, l’ indépendance professionnelle peut être mise à mal dans différentes situations, notamment
lorsque le travailleur social, salarié ou fonctionnaire, est soumis à un cadre d’organisation inadapté à sa
profession ou confronté à un manque de moyens et de ressources pour intervenir.
L’ indépendance professionnelle n’est ni garantie par le Code du travail, ni par le statut général de la
fonction publique.
L’enjeu du secret professionnel est l’intérêt et la protection des droits de la personne accompagnée. La
question de la préservation du secret professionnel peut poser problème lorsque le travailleur(se) social
est salarié et se trouve dans une relation de subordination et de dépendance de conditions de travail
dont la responsabilité incombe à l’employeur.
Le Code du travail sanctionne la violation du secret professionnel (faute grave) lorsqu’elle porte préjudice
à l’entreprise (article 39), et l’insubordination du salarié. En même temps, il ne contient aucune disposition
donnant le droit au travailleur (se) social d’ invoquer le secret professionnel dans le cadre de l’exercice de
sa fonction.
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Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental
Par ailleurs, l’article 446 du Code pénal, punit « Les médecins, chirurgiens…. ou toutes autres personnes
dépositaires, par état ou profession ou par fonctions permanentes ou temporaires, des secrets qu’on
leur confie, qui, hors le cas où la loi les oblige ou les autorise à se porter dénonciateurs, ont révélée ces
secrets, … ».
Ainsi, en matière de secret professionnel, le Code du travail et le Code pénal, considèrent que la violation
du secret professionnel est une faute, respectivement un délit, imputable à la personne dépositaire, en
l’occurrence au travailleur(se) social(e). L’employeur, dont le projet de loi ne précise pas la nature, ne peut
être responsable car il n’est pas tenu de veiller et de tout mettre en œuvre pour que l’accès aux données
(documents écrits ou numériques) concernant les personnes avec lesquelles le travailleur social travaille
soit sécurisé et limité au travailleur social, de même qu’il n’est pas tenu d’inclure des clauses dans le
contrat de travail donnant droit au travailleur social à ne pas partager ces données avec lui.
La législation concernant la préservation du secret professionnel dans le cadre du travail social salarié
devrait donc concerner le travailleur social et l’institution dans laquelle il est employé, notamment
lorsque l’employeur n’est pas, de par sa profession tenu lui-même au secret professionnel.
8. Le contrat de travail ne protège pas suffisamment les travailleurs (ses) sociaux salariés
La contractualisation est une obligation que définit l’article 4. Les contrats de travail doivent être établis
conformément aux lois et décrets d’application en vigueur. Il ne peut s’agir là que d’une référence au
Code du travail qui régit les relations de travail dans le secteur privé. Or, le contrat de travail devrait
également prendre en considération les spécificités de la profession en matière d’organisation, d’ éthique,
de déontologie, d’indépendance professionnelle, de conservation du secret professionnel, de risques
d’agressions et de contaminations lors de l’exercice.
Le projet de loi ne faisant pas obligation aux employeurs de prendre absolument tous ces risques
en considération dans les contrats de travail, ne contribue pas à renforcer la protection des
travailleurs(ses) sociaux dans l’exercice de leurs fonctions.
9. L’assujettissement d’un travailleur (se) social(e) étranger(e) légalement établi (e) au Maroc
à une autorisation (article 9), une disposition potentiellement discriminatoire
Les étrangers peuvent exercer sous réserve d’une autorisation délivrée par l’administration compétente,
dont les modalités d’obtention seront définies par un décret d’application. Ils doivent par ailleurs remplir
les conditions énumérées des alinéas de l’article 8 (en dehors du premier et du dernier).
Selon les dispositions de la loi 02-036, les étrangers peuvent obtenir une carte d’immatriculation ou
de résidence s’ils remplissent un certain nombre de conditions. selon l’article 13 de cette loi, lorsqu’ils
obtiennent une carte d’immatriculation, ils peuvent exercer une activité professionnelle soumise à
autorisation et justifient l’avoir obtenue, la carte d’immatriculation précise alors leur activité. Pour obtenir
une carte de résidence, ils justifient (article 16) notamment de leurs moyens d’existence, parmi lesquels
les conditions de leur activité professionnelle.
Les ressortissants étrangers sont éligibles au statut d’auto-entrepreneur au même titre que les marocain(e)
s, à condition d’être légalement installé avec un titre de séjour valable et d’avoir un domicile fiscal au
Maroc ( article 23 du CGI).
6 - Loi relative à l’entrée et au séjours des étrangers au Royaume du Maroc, à l’émigration et l’immigration irrégulières
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Le Code du travail (articles 516 à 520) auquel le projet de loi fait référence, fait état des obligations
de l’employeur lorsqu’il emploie un étranger. L’employeur propose un contrat de travail selon un
modèle et le soumet à l’autorité compétente chargée du travail pour autorisation (visa apposé sur
le contrat de travail). Cependant, l’autorisation peut être tout simplement refusée par l’autorité
compétente chargée du travail, le Code du travail ne stipule ni les conditions dans lesquelles elle
peut être refusée, ni l’obligation de l’autorité compétente à la motiver, ni la possibilité de recours.
Le projet de loi ne prend pas en considération les différentes situations administratives dans lesquelles
les étrangers se trouvent, notamment ceux ayant une carte d’immatriculation ou une carte de résidence
conformément aux dispositions de la loi 02-03, ou ceux ayant un contrat de travail valide. Le projet de loi
laisse ainsi au texte régelementaire le soin d’aporter des réponses à ces questions.
10. Le volume des dispositions consacrées au régime des sanctions donne au texte de loi un
caractère dissuasif
Le texte de loi consacre près d’un tiers (7 articles) de ses dispositions aux irrégularités et aux sanctions
disciplinaires et pénales.
Dans le cadre de la réglementation d’une profession et en matière de sanctions :
- l’aspect disciplinaire relève en principe exclusivement des pairs et donc de l’organisation en charge
de veiller au respect des règles de l’art et de la charte déontologique. Aussi cette prérogative ne
devrait pas relever de « l’administration compétente » tel que prévue par le projet de loi mais plutôt
de la « Fédération nationale des travailleurs sociaux ».
- l’aspect pénal devrait se limiter aux faits criminels et délits directement en lien avec la profession, à
savoir au seul délit cité à l’article 17 ( le travail sans agrément, exercice illégal), les autres infractions étant
déjà régis par les dispositions du code pénal et s’appliquant à tous les individus indépendamment
de leur profession.
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Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental
Points de vigilance
Le CESE déplore l’absence d’étude d’impact préliminaire, qui dans le cas de figure aurait été d’un grand
apport : impact en matière d’emplois (embauche), impact sur la formation, impact économique et
financier, impact sur le développement de carrières, impacts sociaux sur les catégories ciblées, impact
sur le travail social dans les territoires…
Bien que le projet de loi n’ait pas fait l’objet d’une étude d’impact, son analyse laisse craindre certains
impacts négatifs sur le travail social dans notre pays.
Une réglementation en même temps «généraliste et minimaliste » de la profession des travailleurs
(ses) sociaux, limitée aux salariés et indépendants, sans assises conceptuelles du travail social,
sans vision de l’action sociale de l’État, risque de n’avoir aucun impact qualitatif positif sur le
développement du travail social dans notre pays.
Selon le MSDSEF, plus de 60% des « travailleurs sociaux » actuels sont employés par le secteur associatif,
12 000 dans les établissements de protection sociale7 régis par la loi 14-05. Le Maroc compte 246
établissements prenant en charge des personnes en situation difficile.
Les établissements prenant en charge les personnes en situation difficile offrent une capacité d’accueil
autorisée de 29.577 personnes soit 32 % de la capacité d’accueil globale existante.8
La réglementation, une fois mise en œuvre induira des surcoûts liés aux formations et devrait conduire à
des régularisations et revalorisations de salaires ce qui aggraverait potentiellement la situation financière
déjà fragile dans laquelle se trouvent les associations qui assurent la gestion des établissements de
protection sociale. Ce qui risque d’impacter négativement leurs activités ou conduire carrément à des
arrêts d’activité.
7 - Audition du MSDSEF
8 - Rapport de la Cour des comptes sur les établissements de protection sociale prenant en charge les personnes en situation difficile- Mai 2018.
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le projet de loi 45-18 relatif à la réglementation de la profession du travailleur et travailleuse social
Le rapport de la Cour des comptes (2018) pointe un certain nombre d’insuffisances majeures,
dont on citera les points suivants :
- Insuffisances des ressources humaines : 67% des employés ne dépassent pas le niveau
primaire et seulement 1% du personnel dispose d’un niveau universitaire.
- Faiblesse du taux d’encadrement et des salaires : 23 % de ces établissements ne disposent
pas de directeur et 17% des directeurs ne remplissent pas les conditions légales fixant le
niveau de diplôme exigé ; manque d’intérêt pour les activités éducative.s
Le salaire moyen des employés s’élève à 2 833,00 dirhams, 64% du personnel perçoivent
moins que le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti et 29 % parmi cette population
ne bénéficient d’aucune couverture sociale.
Le personnel en charge de missions médicales ou d’assistance sociale représente une faible
proportion, ne dépassant pas respectivement 7% et 5 % de l’effectif total.
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Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental
Une réglementation de la profession sans identification précise des besoins et moyens à mettre en œuvre
pour améliorer les conditions du travail, notamment la revalorisation des salaires, ne peut conduire
qu’au maintien de la situation précaire des travailleurs (ses) sociaux et au désintérêt pour le travail social
professionnel.
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le projet de loi 45-18 relatif à la réglementation de la profession du travailleur et travailleuse social
Conclusions
9 - Voir le décret relatif à l’étude d’impact devant accompagner certains projets de loi :
https://www.mmsp.gov.ma/uploads/documents/decret_2.17.585.pdf
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Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental
Recommandations
Outre les observations soulevées à propos du projet de loi objet du présent avis, et qui sont de nature
à l’enrichir et l’améliorer, le CESE recommande l’élaboration d’une loi plus ambitieuse, reconnaissant
et promouvant le travail social, dans le cadre d’une démarche concertée et pragmatique, ayant pour
objectif de poser le cadre normatif du travail social et d’orienter son développement.
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le projet de loi 45-18 relatif à la réglementation de la profession du travailleur et travailleuse social
II. Créer une instance ad hoc multipartite consultative du travail social pour
accompagner l’élaboration de la loi-cadre
La mission de cette instance serait de contribuer collégialement à l’élaboration de la loi-cadre.
Rattachée au MSDSEF, Elle serait composée d’acteurs du secteur social et médicosocial, de
représentants d’associations, de personnes ayant une expertise reconnue dans le domaine
social, de représentants des pouvoirs publics, de représentants des collectivités territoriales,
d’enseignants chercheurs, de représentants de syndicats des travailleurs sociaux , etc.
III. Prendre des mesures spécifiques concernant les métiers du travail social
impliquant des soins et des accompagnements spécialisés et comportant des
risques pour les personnes accompagnées
Il convient à ce titre de :
13. Identifier prioritairement les métiers médico-sociaux dont la pratique actuelle présente des
risques pour les personnes accompagnées ;
10 - Dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d’association, tel qu’il a été modifié et complété
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le projet de loi 45-18 relatif à la réglementation de la profession du travailleur et travailleuse social
Bibliographie
- Cour des Comptes : Rapport de la Cour des comptes sur les établissements de protection
sociale prenant en charge les personnes en situation difficile- Mai 2018.
- Dominique Séran (conseiller technique auprès du Projet d’appui aux associations
professionnelles (PAAP) financé par la Commission européenne ) : La gouvernance des
associations professionnelles au Maroc –Critique économique N°13, 2004.
- Sandrine Dauphin, « Le travail social : de quoi parle-t-on ? dans Informations Sociales 2009/2
( N°152).
- HCTS : Définition du travail social. Rapport adopté par la commission permanente du 23
Février 2017
- MSDSEF : Evaluation de la mise en oeuvre de l’initiative gouvernementale 10000 travailleurs
sociaux (2013)
- IASSW et IFSW : Les Normes mondiales pour l’éducation et la formation en travail social
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Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental
Annexes
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le projet de loi 45-18 relatif à la réglementation de la profession du travailleur et travailleuse social
Berbich Laila
Chouaib Jaouad
Elkhadiri Mohamed
Zahi Abderrahmane
Zaoui Zahra
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Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental
Une première version du projet de loi a été déposée par le MSDSEF auprès du Secrétariat Général
du Gouvernement (SGG) le 13 mai 2016. Faisant suite à ce premier dépôt, le SGG a demandé
au MSDSEF les textes réglementaires de ce projet de loi et a adressé, parallèlement, le projet
de loi à certains départements ministériels (ministères de l’Intérieur, de la Justice, de l’Emploi,
de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, de la Santé). Le SGG a reçu
les remarques et commentaires des départements concertés qui ont été transmis au MSDSEF.
Le SGG a organisé, à la suite de cela, plusieurs réunions avec le MSDSEF en vue d’intégrer les
différentes remarques. Le 19 novembre 2019 le SGG a reçu une version révisée du projet de
loi qui a été soumis au Conseil du gouvernement le 21 Novembre 2019, lequel a constitué
un comité interministériel pour statuer sur certaines de ses dispositions. Ce Comité a tenu
deux réunions, le 09 et 18 décembre 2019, auxquelles ont assisté les départements concernés
(Intérieur, Justice, Emploi) en plus du SGG en tant qu’observateur. La version révisée de ce projet
de loi a été soumise à l’adoption du Conseil du gouvernement le 28 Mai 2020 et, a par la suite,
été envoyée à la Chambre des Conseillers, le 25 juin 2020, conformément à l’article 78 de la
Constitution qui donne la priorité à la Chambre des Conseillers pour examiner et se prononcer
sur tout projet de loi de nature sociale.
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le projet de loi 45-18 relatif à la réglementation de la profession du travailleur et travailleuse social
L’objectif du projet de loi est d’organiser la profession du travailleur social, de déterminer les
conditions de son exercice, ainsi que les attributions, obligations et responsabilités des travailleurs
sociaux, de manière à leur permettre de prendre connaissance de leurs droits et obligations
dans le cadre de leur relation avec leur employeur, pour les salariés, ou avec les différents acteurs
et intervenants dans le domaine du travail social, pour ceux agissant en qualité d’indépendant.
Les principales composantes du projet de loi :
- Les règles et conditions d’exercice de la profession de travailleur social qui implique de
disposer d’une accréditation octroyée par l’administration et le respect des obligations
notamment, dans sa relation avec les bénéficiaires et ce, en conformité avec les principes de
prise en charge d’autrui prévus par la loi n°65-15 relative aux établissements de protection
sociale ;
- Les structures représentatives des travailleurs sociaux au niveau national et régional et leurs
attributions ainsi que les infractions et les sanctions encourues ;
- Les modalités de régularisation de la situation des personnes travaillant dans ce domaine et
ne disposant pas de diplôme ;
Le projet de loi ne s’applique pas aux fonctionnaires, aux agents de l‘administration, des
collectivités territoriales, des institutions et entreprises publiques qui exercent les mêmes
missions ou activités que les travailleurs sociaux, aux personnes qui occasionnellement et sans
rémunération exercent une des activités exercées par le travailleur social.
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Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental
participer pleinement à la vie sociale et ce, dans le but de faciliter leur intégration dans la
société et garantir ou sauvegarder leur indépendance ainsi que leur dignité.
Il rappelle qu’il retient pour les termes « individu » et « groupes », la même définition se
trouvant au niveau de la loi 65-15 relative aux établissements de protection sociale11.
- L’article 3 arrête quatre domaine d’activité du travailleur social à savoir :
L’assistance sociale ;
L’animation et l’éducation sociale ;
Le soutien et l’appui, familial et social ;
La gestion du développement social.
Cet article prévoit la possibilité de modifier ou de compléter cette liste de domaines par un texte
réglementaire. Il prévoit également de déterminer les différents métiers que comporte chaque
domaine précité par un texte réglementaire dans une durée ne dépassant pas une année à
partir de la date d’entrée en vigueur de la loi.
- L’article 4 détermine les modalités d’exercice de l’activité du travailleur social qui agit soit
en qualité indépendante soit en qualité de salarié chez autrui. Le travail en tant que salarié
chez autrui doit être régis par un contrat de travail conformément à la législation et à la
réglementation en vigueur.
- L’article 5 exclut du champs d’application de la loi les fonctionnaires et les agents du secteur
public et semi-public qui exercent les mêmes missions ou activités que les travailleurs
sociaux ainsi que les personnes physiques qui agissent à titre provisoire et bénévole.
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le projet de loi 45-18 relatif à la réglementation de la profession du travailleur et travailleuse social
d) disposer d’un des diplômes ou de diplômes prévus dans la liste du texte réglementaire ;
e) n’ayant pas fait l’objet d’une condamnation pénale ou délictuelle sur la base d’un
jugement ayant la force de la chose jugée, à l’exception des délits non volontaire ;
f) n’ayant pas fait l’objet, dans le cadre d’une profession libérale, d’une sanction disciplinaire
définitive de radiation ou de retirement de l’accréditation ;
g) n’ayant pas fait l’objet d’une sanction de révocation de la fonction publique ;
- l’article 9 prévoit les conditions d’exercice de la profession de travailleur social par un étranger.
La possibilité d’exercice est conditionnée par la nécessité de remplir les critères prévus de
« b à f » prévus au niveau de l’article 8 ainsi que l’obtention d’une autorisation remise par
l’autorité gouvernementale spécialisée conformément aux modalités déterminées par un
texte réglementaire et ce, tout en respectant les dispositions des articles 516 à 520 de la loi
n°65-99 relative au code du travail.
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Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental
présente loi. Cette fédération doit déposer ses statuts auprès de l’administration concernée
qui s’assure de leur conformité avec cette loi.
- L’article 15 définit les attributions de la Fédération nationale des travailleurs sociaux chargée
de les représenter auprès de l’administration, d’élaborer une Charte déontologique et éthique
de la profession , de créer et gérer des projets de mutualité et d’assistance au profit de ses
adhérents, de veiller à la bonne application des travailleurs sociaux des textes législatifs et
réglementaires les concernant, d’organiser des formations pour renforcer leurs capacités
et qualifications, de gérer les biens de la fédération, de proposer toute recommandation à
l’administration concernée susceptible de développer la profession, ainsi que d’informer
l’administration concernée de toute violation à la charte déontologique et éthique de la
profession et lui transmettre les plaintes contre les travailleurs sociaux.
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