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L’UNIVERSITE DE POITIERS
ECOLE SUPERIEURE D’INGENIEURS DE POITIERS
par
Stéphane BAUP
Ingénieur E.N.S. Chimie de Rennes
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Sommaire
SOMMAIRE
NOTATIONS......................................................................................................................................................... 7
NOTATIONS
I. ABREVIATIONS
II. NOMENCLATURE
(l’abréviation M représente une quantité de matière, molaire ou massique)
Aire volumique de l’adsorbant [L2.L-3]
AJij Matrice de collocation du gradient pour le grain
AGij Matrice de collocation de la dérivée première pour le lit
BJij Matrice de collocation du laplacien pour le grain
BGij Matrice de collocation de la dérivée seconde pour le lit
C Concentration en phase liquide [M.L-3]
Cb Concentration au cœur de la solution [M.L-3]
Cb Concentration adimensionnalisée au cœur de la solution
C Concentration du composé i dans le cas d’un mélange [M.L-3]
C Concentration adimensionnalisée du composé i
C0 Concentration initiale du composé i en mélange [M.L-3]
C0 Concentration initiale adimensionnalisée du composé i en mélange
Cs Concentration du composé i à l’interface liquide/solide [M.L-3]
Cs Concentration adimensionnalisée du composé i à l’interface liquide/solide
Cref Concentration de référence du soluté (i) égale à C0,i [M.L-3]
Deff Coefficient de diffusion effective [L2.T-1]
DL Coefficient de diffusion axiale [L2.T-1]
Dmol Coefficient de diffusion moléculaire [L2.T-1]
Dp Coefficient de diffusion poreuse [L2.T-1]
Ds Coefficient de diffusion superficielle [L2.T-1]
f Débit de charbon actif dans le cas d’un RPA continu [L-3.T-1]
F Débit de la phase liquide [L-3.T-1]
H Hauteur du lit [L]
J Densité de flux de matière [M.L-2.T-1]
Jf Densité de flux de matière dans le film externe [M.L-2.T-1]
Jp Densité de flux de matière due à la diffusion poreuse [M.L-2.T-1]
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Notations
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Notations
k f R p C ref
Biot Nombre de Biot
D s ρ a q ref
w q ref
Dg Paramètre de distribution du composé i
C ref
τ Ds
Ed Module
R 2p
H2
Pe Nombre de Peclet
DLτ
2 R p ρ U0
Re Nombre de Reynolds
µ
2 R p ρ U0
Rep Nombre de Reynolds particulaire
µε
µ
Sci Nombre de Schmidt
ρ D mol
2 R p kf
Sh Nombre de Sherwood
D mol
1− ε τ kf
St Nombre de Stanton de transfert de masse
ε Rp
IV. INDICES
V. UNITES USUELLES
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Introduction générale
INTRODUCTION GENERALE
L a contamination quasi-chronique des eaux naturelles par les pesticides ne présente pas
un caractère de nouveauté, mais reste un problème d’actualité, que se soit pour les
pouvoirs publics, pour les traiteurs d’eau ou pour les consommateurs. Ainsi, la teneur
en divers pesticides rencontrés en Bretagne peut atteindre des valeurs très élevées (quelques
µg/l) pendant plusieurs mois de l’année. Les molécules les plus fréquemment rencontrées sont
l’atrazine, la simazine, le diuron, l’isoproturon, le lindane, le mécoprop et le glyphosate.
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Introduction générale
Dans le cadre d’une collaboration initiée par l’ensemble des Agences de l’Eau et
regroupant
- Le Fond National pour le Développement des Adductions d’Eau (F.N.D.A.E.) du
Ministère de l’Agriculture et de la Pêche,
- l’Institut d’Analyses et d’Essais du Centre Ouest (IANESCO-Chimie),
- le laboratoire Chimie de l’Eau et de l’Environnement de l’Ecole Supérieure
d’Ingénieurs de Poitiers,
- le laboratoire Sciences de l’Eau et de l’Environnement de la Faculté des Sciences
de Limoges,
- le laboratoire Chimie des Nuisances et Génie de l’Environnement de l’Ecole
Nationale Supérieure de Chimie de Rennes,
le thème de recherche commun «Elimination des pesticides dans les eaux souterraines par
l’utilisation du charbon actif – Mise au point d’un outil méthodologique» a été développé.
Après un deuxième chapitre consacré aux produits utilisés, aux méthodes analytiques
et aux dispositifs expérimentaux, le troisième chapitre décrira l’élaboration du programme de
simulation et les méthodes numériques employées afin de résoudre les équations inhérentes
aux modélisations. L’accent est particulièrement mis sur la présentation et le développement
de la méthode des collocations orthogonales, les autres méthodes numériques mises en jeu
étant plus courantes.
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Synthèse bibliographique
CHAPITRE 1
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
La situation globale de la pollution des cours d’eau a récemment fait l’objet d’une
étude globale portant sur l’ensemble des micropolluants. En ce qui concerne les pesticides
(427 points de mesures), les résultats traduisent une contamination modérée pour 63,5% et
une contamination forte pour 11,5% des points (Réseau National des Données sur l’Eau,
1999).
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Synthèse bibliographique
De même, selon une synthèse plus récente sur la qualité des eaux brutes du bassin
Loire-Bretagne, 60% des stations de mesures présentent une concentration maximale
supérieure à 0,5 µg.L-1 pour les triazines (atrazine, simazine). Les urées substituées (diuron,
isoproturon), les organohalogénés (lindane) se retrouvent dans quasiment toutes les stations
de mesure alors que les phytomorphes (mécoprop) concernent plus de 20% des sites (Agence
de l’Eau Loire-Bretagne, 2000).
La figure I.1. présente la carte de la pollution des eaux superficielles du bassin Loire-
Bretagne par les triazines sur la période allant de 1990 à 1996 (A.E.L.B., 2000).
Les eaux souterraines sont, pour la moitié des points de prélèvement, touchées par une
pollution due aux triazines et, pour près de 40%, par une présence d’urées substituées. Elles
semblent moins sensibles que les eaux superficielles aux pics de pollution, mais elles sont
atteintes par des pollutions plus durables (A.E.L.B., 2000). Ainsi, les eaux souterraines d’un
bassin versant n’ayant pas subi de traitement à l’atrazine pendant 5 à 7 ans contenaient cette
matière active à une teneur de 0,15 à 0,2 µg.L-1 ainsi que des métabolites (déséthylatrazine) à
une concentration de 0,6 à 0,7 µg.L-1 (Welté et coll., 1998).
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Synthèse bibliographique
I.2.2.1. Coagulation-floculation-décantation.
Les premières étapes de coagulation-floculation-décantation d’une filière de
potabilisation ont un effet peu significatif sur l’élimination des pesticides (Miltner et coll.,
1989 ; Baldauf, 1993 ; Montiel et Welté, 1992 ; Perot et Deguin, 1992), même si quelques
molécules, complexées avec la matière humique, peuvent être légèrement éliminées (Foster et
coll., 1991). Par exemple, le taux d’élimination de l’atrazine est de 12% en moyenne (Bouillot
et coll., 1991). En aucun cas, il ne peut s’agir d’un traitement approprié aux pesticides afin de
descendre sous la limite de 0,1 µg.L-1.
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Synthèse bibliographique
I.2.2.4. Adsorption.
Le matériau adsorbant le plus répandu est le charbon actif. Celui-ci peut s’employer
sous diverses formes (charbon actif en poudre, en grain ou, plus récemment, sous forme de
tissus), seul ou combiné avec d’autres procédés (oxydation, membranes, support biologique).
Longtemps employé pour lutter contre les goûts et les odeurs (Foster et coll., 1991), il est
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Synthèse bibliographique
maintenant reconnu que ses propriétés adsorbantes touchent un spectre très étendu de
pesticides (Miltner et coll., 1989 ; Balbauf, 1993).
Le Charbon Actif en Poudre (CAP).
Son usage est un procédé très répandu dans le traitement de l’eau potable, en tête de station,
injecté avec les réactifs de coagulation-floculation (Masschelein, 1996), à des doses allant de
5 à 50 g.m-3. Vu son coût rapidement prohibitif (2,5 à 4 €.kg-1) et la formation de boues qu’il
génère, il n’est mis en œuvre que pour lutter efficacement contre les pics accidentels de
pollution par les pesticides (Carbonnier et coll., 1992 ; Haist-Gulde, 1993). Les triazines, par
exemple, ont une forte affinité avec le charbon actif et Ayele et coll. (1996) rapportent des
capacités maximales d’adsorption de 250 mg.g-1 dans leurs conditions d’expérimentation.
Le Charbon Actif en Grain (CAG).
Ce traitement se situe en fin de station, sous forme de lit filtrant granulaire. La durée
de vie du filtre va dépendre du type d’eau, de la concentration en pesticides, du charbon actif
et de son état (Croll et coll., 1992 ; Montiel et Welté, 1999). Selon Perot et Deguin (1992), un
filtre traitant de l’atrazine dans une eau souterraine est efficace pendant 10 mois à 2 ans
environ alors que sa durée de vie n’est que de 6 mois à 1 an dans le cas d’une eau de surface.
Le couplage CAG / oxydation.
La complémentarité des 2 procédés fait que l’interozonation suivie d’une filtration sur
lit de CAG est le procédé de choix en terme de traitement des pesticides et en terme de coûts
(Bouillot et coll., 1991 ; Duguet et coll., 1992). Ainsi, Marcomini et coll. (1991), en
effectuant un suivi de la concentration en atrazine étape par étape au sein d’une station de
potabilisation, montrent que ce n’est qu’après filtration sur CAG que ce composé est
totalement éliminé. En outre, la durée de vie d’un filtre de CAG est prolongée car la matière
organique, préalablement oxydée, est moins adsorbable et plus biodégradable (Ribas et coll.,
1997 ; Win et coll., 2000). Par conséquent, la compétition au niveau de l’adsorption entre
matière organique et pesticide est moindre (De Laat et coll., 1991).
Le couplage CAP / membranes.
Depuis quelques années, l’emploi du CAP a été couplé à celui des membranes. Ceci
permet d’utiliser le charbon à ses pleines performances et de bénéficier des avantages
inhérents aux membranes (Glucina et Laine, 1997 ; Cléret, 1999 ; Lebeau et coll., 1999). Par
exemple, Baudin et coll. (1997) rapportent l’application du couplage CAP / Ultrafiltration afin
d’éliminer les pesticides.
Le charbon actif en tant que support bactérien.
Le charbon actif peut également servir de support bactérien, afin d’éliminer
biologiquement les molécules organiques (Duran Moreno, 1997). El-Dib et Abou-Waly
(1998) ont montré la biodégradabilité de 2 triazines et 2 urées substituées. Feakin et coll.
(1994) ont isolé et adapté avec succès des souches bactériennes à la dégradation de l’atrazine
et de la simazine. Ces bactéries ont alors pu être inoculées au sein d’un massif de CAG afin
d’obtenir une élimination importante des deux pesticides et de pouvoir ainsi étendre la durée
de vie du lit (Feakin et coll., 1995).
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Synthèse bibliographique
Le charbon actif regroupe une gamme étendue de substances carbonées présentant des
propriétés différentes (porosité, aire spécifique, capacité d’adsorption). Ces caractéristiques
sont essentiellement dues à l’origine du matériau et à son procédé de fabrication (Le Cloirec
et Martin, 1984).
Diverses matières premières naturelles, à savoir les coques de noix de coco, le bois, la
tourbe, la houille, sont à l’origine de ce matériau adsorbant. Le processus d’obtention d’une
porosité importante se fait selon un des deux procédés suivants (Le Cloirec, 1998) :
Le procédé physique comporte deux étapes successives. Après séchage des matières
premières à 170°C environ, une carbonisation est effectuée afin d’éliminer les matières
volatiles dans le squelette carboné du matériau. Cette étape se fait sous atmosphère contrôlée
à 600-700°C durant 6 à 8 heures. La seconde étape est l’activation qui permet principalement
d’enlever les substances goudronneuses dues à la précédente carbonisation, ouvrant ainsi les
pores du charbon (Noll et coll., 1992). Cette opération se fait à 800-1000°C sous atmosphère
hautement contrôlée, en présence de dioxyde de carbone, d’oxygène et/ou de vapeur d’eau,
durant 24 à 72 heures.
Le procédé chimique met en jeu un agent chimique (tel que l’acide phosphorique,
l’acide sulfurique, la chaux, le chlorure de zinc, de calcium ou de magnésium). Ce composé
favorise la déshydratation, puis la réorganisation structurale à des températures plus faibles.
La carbonisation et l’activation sont concentrées en une seule phase (400-600°C) pendant 5 à
24 heures, ce qui permet un meilleur rendement. Plus récent que le procédé physique, cette
technique est réservée au charbon actif à base de bois.
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Synthèse bibliographique
La surface spécifique est mesurée par diverses méthodes, généralement basées sur
l’adsorption de gaz (Le Cloirec et Martin, 1984). Classiquement, les charbons actifs
présentent une aire spécifique allant de 500 à 1500 m2.g-1 (Masschelein, 1996).
On peut distinguer trois classes de pores, selon leur taille : les macropores, les
mésopores et les micropores. Dubinin (1979) a relié porosité, volume poreux et aire massique
des charbons actifs, ses résultats étant consignés dans le tableau I.1. L’I.U.P.A.C. (1972) a
défini des limites légèrement différentes.
Garten et coll. (1957) ont initialement identifié les fonctions phénolique, lactone et
lactone combinée avec le groupement phénol. Boehm (1966) a classé les fonctions de surface
acides en 4 catégories, qui sont :
Groupe I : fonctions acides relativement fortes (acides carboxyliques).
Groupe II : fonctions lactones.
Groupe III : fonctions phénoliques.
Groupe IV : fonctions carbonyles.
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Synthèse bibliographique
Quant aux fonctions de surface basiques, les fonctions de type chromène (Garten et
Weiss, 1957) ou de type pyrone (Boehm et Voll, 1970) ont été proposées.
Comme l’illustre la figure I.2., c’est la combinaison des propriétés de la porosité et des
fonctions de surface qui va avoir une influence sur l’adsorption, plus ou moins sélective, des
composés organiques.
C’est ainsi que dans le cas d’une molécule non dissociée, l’adsorption est influencée
par la structure carbonée poreuse alors que dans le cas d’une molécule ionisée, les
groupements fonctionnels de surface sont prépondérants (Julien et coll., 1994). De même,
Gaïd et coll. (1982) suggèrent que les molécules de grande masse moléculaire, telles que les
substances humiques, s’éliminent préférentiellement grâce à un charbon macroporeux
possédant de nombreuses fonctions de surface. Au contraire, selon les même auteurs,
l’élimination de petites molécules requiert un charbon mésoporeux et est favorisée par un
nombre de groupes fonctionnels important.
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Synthèse bibliographique
Cinétique de transfert
intragranulaire
Bilan matière
Equilibre d’adsorption sur le grain
Cinétique de transfert
Equations de
extragranulaire simulation
Bilan matière
Hydrodynamique sur le réacteur
Afin de parvenir à une simulation globale, il est indispensable d’établir les équations
propres à chaque module, d’abord en composé pur, puis en compétition. Comprendre la
théorie de l’adsorption, pour en déduire les principales formules, est donc la première phase
indispensable à toute modélisation.
Bien que cette distinction soit conceptuellement utile, il est impossible d’évoquer un type
d’adsorption de manière univoque, les deux phénomènes étant simultanés (Noll et coll.,
1992).
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Synthèse bibliographique
Transfert du soluté du cœur de la phase liquide vers le film liquide lié à l’adsorbant solide.
Ce transfert se fait par diffusion et/ou par convection.
Transfert du soluté à travers le film liquide vers la surface de l’adsorbant. Cette étape est
caractérisée par le coefficient de transfert de masse externe global kf et est purement
diffusionnelle.
Diffusion du soluté sous l’effet du gradient de concentration. Cette diffusion peut se faire :
• 3b) soit à l’état lié, d’un site d’adsorption à un site adjacent. Le coefficient de
diffusion superficielle Ds est spécifique de cette étape.
La différence entre les coefficients Ds et Dp n’est pas toujours faite par les auteurs, qui les
regroupent parfois sous un seul coefficient de diffusion effectif Deff (Noll et coll., 1992).
Ces étapes s’effectuant en série, la plus lente impose sa loi cinétique. Pour la plupart
des auteurs, les étapes 1 et 4 sont rapides. Par conséquent, c’est le transfert de masse externe
et la diffusion interne (superficielle et/ou poreuse) qui régissent la cinétique d’adsorption.
Plusieurs modèles, prenant en compte préférentiellement tel ou tel coefficient, permettent de
simplifier le problème du transfert du soluté dans le grain.
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Synthèse bibliographique
D
Jf = (C b − C s ) = k f (C b − C s ) Equation I.1.
δ
L’épaisseur du film δ varie avec les conditions opératoires, telles que la turbulence, la
granulométrie, la viscosité du fluide, …
2 R p ρ U0 µ 2 R p kf
Re = Sc = Sh =
µ ρ D mol D mol
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Synthèse bibliographique
Wilson & Geankoplis Sh = 1,09ε −0,66 Re 0.33 Sc 0.33 , si 0,0015 ≤ εRe ≤ 55 Lit fixe
(1966) = 0,25ε −0,31
U 0 Re 0.69
Sc 0.33
, si 55 ≤ εRe ≤ 1050 950<Sc<7.104
Sh = 2 + 1,58 Re 0,4 Sc1/3 , si 10-3 ≤ Re ≤ 5,8
Onashi et coll.
= 2 + 1,21 Re 0,5 Sc1/3 , si 5,8 ≤ Re ≤ 500 Lit fixe
(1981)
= 2 + 0,59 Re 0,6 Sc1/3 , si Re ≥ 500
Sh = 2 + (Sh 2
lam )
+ Sh 2turb ⋅ [1 + 1,5(1 − ε )]
Gnielinski (1978) Lit fixe
Sh lam = 0,644Re0,5Sc1/3 1<Re<104
0,037Re 0,8Sc 0,6<Sc<104
Sh turb =
1 + 2,443Re −0,1 (Sc 2 / 3 − 1)
k f = 2,4 U 0 Re p−0,66 Sc -0,58 , si 0,08 ≤ Re ≤ 125
Williamson et coll. Lit fixe
(1963) = 0,44 U 0 Re p−0,31 Sc -0,58 , si 125 ≤ Re ≤ 5000
1/6
(2R p ) 2 3 P
Avec pour la formule de Letterman et coll. (1974) Re RPA = ,
µ ρ ρV
P étant la puissance dissipée et V le volume du réacteur.
2 R p ρ U0
Avec pour la formule de Williamson et coll. (1963) Re p = .
µε
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Synthèse bibliographique
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Synthèse bibliographique
La formule de Wilke et Chang (1955) est d’un usage courant. L’influence du solvant
est prise en compte à travers l’intervention de son coefficient d’association X, de sa masse
moléculaire MS (g.mol-1) et de sa viscosité µ (cP). Les auteurs préconisent la valeur de 2,6
pour X dans le cas de l’eau. T représente la température absolue (K). Vm quant à lui
correspond au volume molaire au point normal d’ébullition du soluté (cm3.g-1). Il est
accessible par le biais de la table de Le Bas (1915) (cité par Perry et Chilton, 1973), présentée
dans l’annexe 1. Dmol est également obtenu en cm2.s-1.
La formule d’Othmer et Thakar (1953) a été reprise et précisée par Hayduk et Laudie
(1974) et permet d’accéder à Dmol en cm2.s-1. Dans ces deux formules, µ et Vm correspondent
respectivement à la viscosité du solvant (cP) et au volume molaire au point normal
d’ébullition du soluté (cm3.g-1). En outre, Hayduk et Laudie (1974) ont utilisé la valeur de
2,26 pour le coefficient d’association de l’eau.
∂C
J p = −ε D p Equation I.2.
∂r
D mol
Dp =
τ
La tortuosité τ est généralement comprise entre 2 et 6, avec une valeur moyenne
classique de 3 (Perry et Chilton, 1973 ; Ruthven, 1984).
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Synthèse bibliographique
Dans le cas de la diffusion superficielle, les molécules de soluté migrent d’un site
d’adsorption vers un autre site adjacent, tout en restant adsorbées. Le coefficient de diffusion
superficielle Ds permet de quantifier cette migration. Le flux de matière Js dû à la diffusion
superficielle s’exprime selon la loi de Fick de la façon suivante :
∂q
J s = −ρ a D s Equation I.3.
∂r
ρa est la masse volumique apparente du charbon, à ne pas confondre avec la masse volumique
du charbon solide sans porosité ρs et la masse volumique du lit de charbon actif ρb.
Hand et coll. (1983, 1984) ont développé une méthode d’accès à Ds. Celle-ci est basée
sur des expérimentations couplées à des relations empiriques liant Ds au temps.
Dans le cas d’un RPA (Hand et coll., 1983), l’équation empirique proposée est :
2 3 C (t ) − C e tD C
ln(t ) = A 0 + A 1 C (t ) + A 2 C (t ) + A 3 C (t ) avec C = , t = 2s et e ≈ 0,5
C0 − Ce Rp C0
Dans le cas d’un lit (Hand et coll., 1984), l’équation empirique proposée est :
A' A '3 C (t ) t ρ q (1 − ε )
t = A ' 0 + A '1 C (t ) 2 + avec C = , t= et D g = a 0
1,01 − C (t ) C0 τ(1 + D g ) εC 0
Avec C0, la concentration initiale du soluté
Ce, la concentration du soluté à l’équilibre
q0, la concentration en phase solide en équilibre avec C0.
Les coefficients A0, A1, A2 et A3 et A’0, A’1, A’2 et A’3 sont tabulés dans les publications des
auteurs en fonction de l’équilibre et nombre de Biot.
Lyn (1996) a étudié la possibilité d’accéder aux coefficients de diffusion lorsque l’état
d’équilibre d’adsorption est quasiment atteint dans un RPA discontinu. Dans ce cas, les
équations peuvent être linéarisées et conduisent à des solutions analytiques. Ces équations
sont néanmoins complexes à mettre en œuvre et ne sont applicables que dans le cas spécifique
d’un état d’équilibre quasiment atteint, où l’influence des coefficients de la cinétique
d’adsorption est moindre. Elle a également le même défaut de ne pas prendre en compte
l’éventualité d’un transfert extragranulaire.
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Synthèse bibliographique
Il est raisonnable de penser que les deux types de diffusion, superficielle et poreuse,
interviennent tous les deux en même temps. Le flux total de matière J correspond à la somme
des flux de matière Jp et Js, par conséquent :
∂C ∂q
J = J s + J p = − εD p − ρa Ds Equation I.4.
∂r ∂r
1 Dp
D eff = + Ds
ρ a dq
dC
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Synthèse bibliographique
Le tableau I.4. présente les différents termes nécessaires pour établir le bilan de
matière au sein d’une couche élémentaire, d’épaisseur dr.
Tableau I.4. Flux de matière d’une couche élémentaire d’un grain de charbon actif.
Type de transfert Position Symbole Expression littérale
dC
Entrée Jp(r).S(r).dt − εD p .S(r ).dt
dr r
Diffusion poreuse dC
Sortie Jp(r+dr). S(r+dr).dt − εD p .S(r + dr ).dt
dr r +dr
Accumulation Accp ε[C(t + dt ) − C( t )] ⋅ S(r ) ⋅ dr
dq
Entrée Js(r). S(r).dt − ρa Ds .S(r ).dt
dr r
Diffusion de surface dq
Sortie Js(r+dr). S(r+dr).dt − ρ a D s .S( r + dr ).dt
dr r +dr
Accumulation Accs ρ a [q (t + dt ) − q ( t ) ] ⋅ S(r ) ⋅ dr
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Synthèse bibliographique
Soit
ρ a [q (t + dt ) − q ( t )] ⋅ S( r ) ⋅ dr + ε[C(t + dt ) − C( t )] ⋅ S(r ) ⋅ dr =
dq dq dC dC
ρa Ds S(r + dr )dt − ρ a D s S(r )dt + εD p S(r + dr )dt − εD p S(r )dt
dr r + dr dr r dr r +dr dr r
∂q ∂C ∂ dq ∂ dC
ρ a ⋅ S( r ) ⋅ dt dr + ε ⋅ S( r ) ⋅ dt dr = ρ a D s S(r ) dr dt + ε D p S(r ) dr dt
∂t ∂t ∂r dr ∂r dr
∂C ∂q 1 ∂ ∂q 1 ∂ ∂C
ε + ρa = ρa 2 Ds r 2 +ε 2 Dpr 2 Equation I.5.
∂t ∂t r ∂r ∂r r ∂r ∂r
Dans cette expression, les deux premiers termes expriment l’accumulation dans le
liquide intraparticulaire et dans le matériau adsorbant. Le troisième terme correspond à la
diffusion superficielle et le quatrième à la diffusion poreuse.
Les conditions aux limites font état de la symétrie du grain et de l’égalité des transferts
de masse externe et interne à travers l’interface solide-liquide.
Les paragraphes suivants décrivent les cinétiques élémentaires, lorsque l’on fait
l’hypothèse que l’une des trois étapes est limitante.
∂ q avg 3 kf
ρa = kf (C b − C S ) = (C b − C S ) Equation I.6.
∂t Rp
30
Synthèse bibliographique
4πR 2p 3
Notons que dans le cas d’un grain sphérique, la surface spécifique s’écrit = = .
4 Rp
πR 3p
3
Dans le cadre d’un réacteur parfaitement agité et d’une isotherme linéaire de pente K,
Furusawa et Smith (1973) obtiennent une solution analytique de la forme :
C(t) 1 wK 1 + wK 3w
ln − = ln − ⋅ ⋅ kf ⋅ t Equation I.7.
C 0 1 + wK 1 + wK wK R pρa
w étant la quantité de charbon actif par volume de réacteur. Il est ainsi aisé d’accéder à kf en
traçant cette relation linéaire en fonction du temps.
McKay et coll. (1986) ont utilisé cette équation afin de calculer le coefficient de
transfert de masse externe pour dans le cadre d’un réacteur parfaitement agité discontinu.
Néanmoins, ce moyen d’obtention du kf est grandement limité par l’hypothèse d’une
isotherme linéaire.
∂C ∂q 1 ∂ ∂q
ε + ρa = ρa 2 Ds r 2 Equation I.8.
∂t ∂t r ∂r ∂r
avec q en équilibre avec C,
∂q
pour conditions limites : à r = 0, = 0,
∂r
et à r = Rp, C = Cb et q(Rp) en équilibre avec Cb.
pour conditions initiales : àt=0 C = C0 et q = 0 à r = Rp,
C = 0 et q = 0 sinon
∂C ∂q
Dans le cas d’une isotherme d’adsorption favorable, on a << . En outre, en
∂t ∂t
supposant le coefficient de diffusion superficielle constant, on obtient finalement l’équation
cinétique suivante (Ruthven, 1984 ; Tien,1994) :
∂q 1 ∂ ∂q ∂ 2 q 2 ∂q
= 2 Ds r 2 = Ds + ⋅ Equation I.9.
∂ t r ∂r ∂r ∂r 2 r ∂r
Ruthven (1984) distingue deux cas pour essayer de résoudre cette équation de façon
analytique : le cas d’un système fini (solution dont la concentration varie avec l’adsorption) et
le cas d’un système infini (solution dont la concentration n’est pas affectée par l’adsorption).
31
Synthèse bibliographique
Dans le cas d’un système fini, la quantité de soluté adsorbé n’est pas négligeable par rapport
à la quantité initialement présente et la concentration au cœur du liquide ne peut être supposée
constante. On obtient alors la relation :
q(t)
=1− 6
∞ (
exp − D s p 2n t R 2p ) Equation I.10.
q0 2
n =1 9Λ (1 − Λ ) + (1 − Λ )p n
3 pn
où pn correspond aux racines non nulles de l’équation tan (p n ) =
3 + (1/Λ - 1)p 2n
C0 − C∞
et Λ= , la fraction d’adsorbat retenu à très long terme.
C0
Dans le cas d’une solution inépuisable (ou système infini), l’équation simplifiée I.9. peut
s’intégrer pour donner la solution suivante, obtenue par Crank (1956) :
q(t) 6 ∞
1 π2Ds m 2
= 1− 2 2
exp − ⋅t Equation I.11.
q0 π m =1 m R 2p
q0 représente la quantité maximale de soluté pouvant s’adsorber.
q
- A long terme, c’est à dire lorsque ≥ 0,7 , cette série converge vite et le premier terme
q0
prédomine. De ce fait, on obtient :
q(t) 6 π2Ds
= 1 − 2 exp − ⋅t Equation I.12.
q0 π R 2p
q(t) 6 π2Ds
Cette relation peut se linéariser sous la forme ln 1 − = ln 2 − − ⋅ t , la pente
q0 π R 2p
fournissant Ds et l’ordonnée à l’origine permettant de vérifier que le domaine d’application est
correct.
q
- A court terme, lorsque ≤ 0,3 , la série converge lentement et on obtient ;
q0
q(t) 6 Ds
= ⋅ ⋅ t Equation I.13.
q0 Rp π
Aguwa et coll. (1984) ont utilisé la relation générale sous forme de série (équation
I.11.) pour simuler l’adsorption du phénol et du p-chlorophénol sur des résines XAD2 et
XAD4. Sur ce matériau, les valeurs obtenues de Ds sont de l’ordre de 10-8 cm2.s-1. Les auteurs
ont étudié de cette façon la dépendance de Ds en fonction de la concentration en phase solide.
32
Synthèse bibliographique
d’un réacteur parfaitement agité. Légèrement supérieures quand elles sont obtenues à partir
l’équation I.11., les valeurs de Ds sont de l’ordre de 10-8 cm2.s-1.
Plus récemment, Najm (1996) a développé un protocole basé sur l’équation I.11. afin
d’obtenir le coefficient de diffusion superficielle, pour un réacteur piston et pour un réacteur
parfaitement agité continu. Il s’est ainsi intéressé à l’adsorption du 2,4,6-trichlorophénol sur
du CAP dans une eau souterraine et a obtenu des valeurs de Ds de l’ordre de 10-12 cm2.s-1.
Traegner et coll. (1996) ont utilisé la relation I.11. en lui incorporant la distribution de
la taille des grains du CAG et la distribution du temps de séjour du charbon au sein d’un
réacteur parfaitement agité continu pour les deux phases. Les auteurs ont ainsi pu quantifier
l’influence de la taille et de l’âge des particules dans le cas de l’adsorption du
trichloroéthylène sur le Chemviron F400.
En prenant cette hypothèse, la vitesse d’adsorption est régie par la diffusivité poreuse
Dp. L’équation bilan est donc (Ruthven, 1984 ; Tien, 1994) :
∂C ∂q 1 ∂ ∂C
ε + ρa =ε 2 Dpr 2 Equation I.15.
∂t ∂t r ∂r ∂r
∂C
avec pour conditions limites : à r = 0, =0
∂r
à r = Rp, C = Cb.
pour conditions initiales : àt=0 C = C0 et q = 0.
C et q sont en équilibre.
Ruthven (1984) présente une solution analytique dans le cas d’une isotherme linéaire,
de pente K. L’équation I.15. est alors transformée en une équation similaire à la relation I.9.
(ε + ρ a K )∂C = εD p 1 ∂ 2 ∂C
r Equation I.16.
∂t r 2 ∂r ∂r
33
Synthèse bibliographique
34
Synthèse bibliographique
1
q e = KC1/n
e ⇔ ln q e = ln K + lnC e Equation I.17.
n
Le coefficient K donne une information sur la capacité d’adsorption tandis que n est
relié à l’hétérogénéité de la surface (Al Duri, 1996). Bien que précis et très facile d’utilisation,
ce modèle a l’inconvénient de ne pas prévoir de limite supérieure à la concentration en phase
solide. Néanmoins, pour des milieux dilués (ce qui est le cas pour les pesticides dans l’eau),
cette relation est très largement utilisée.
bC e 1 1 1 1
qe = qm ⇔ = + ⋅ Equation I.18.
1 + bC e q e q m bq m C e
Cette équation a été modifiée par la suite pour donner lieu à l’équation dite de
«Langmuir-Freundlich», qui est la suivante :
AC α
e
qe = Equation I.19.
β
1 + BC e
35
Synthèse bibliographique
Ce type d’équation a été très étudié afin de décrire les isothermes sur une gamme
étendue de concentration à l’équilibre (Redlich-Peterson (1959) avec α=1, Radke et Prausnitz
(1972a) avec β=α-1, Fritz et Schundler (1974), Mathews et Weber (1977) ).
Baudu (1990) propose une équation de Langmuir avec des coefficients qm et b
variables en fonction de Ce selon qm =qm0Ceu et b=b0Cev. Il a ainsi abouti à une équation de
type Langmuir étendue, avec A=b0qm0, B=b0, α=1+u+v et β=1+u. Cette équation a permis de
représenter les isothermes de plusieurs composés aromatiques pour une large gamme de
concentration.
Mollah et Robinson (1996a) ont comparé les résultats obtenus par les modèles de
Freundlich, de Langmuir et plusieurs équations de Langmuir étendues. En étudiant l’équilibre
du pentachlorophénol, les auteurs obtiennent une meilleure modélisation avec l’équation
proposée par Radke et Prausnitz (1972a).
De même, Zhou et coll. (1998) ont comparé les modèles de Freundlich, Langmuir,
Redlich-Peterson et Jossens-Myers pour la description des isothermes de six composés
aromatiques. Sur une large gamme de concentrations, les modèles à 3 paramètres décrivent
logiquement mieux l’équilibre que les modèles à 2 paramètres.
De nombreux autres modèles ont été développés et appliqués. Une grande partie
d’entre eux repose sur des considérations thermodynamiques, élaborés initialement pour
l’adsorption des gaz sur les solides et transposés par la suite dans le cas d’un système liquide-
solide. C’est le cas notamment des modèles de Temkin, Hill-Boer, Kiselev, Elovich et
Fowler-Guggenheim (cf tableau I.5.). Bouabane (1993) ainsi que Ferrandon et coll. (1995) ont
plus particulièrement comparé ces différents modèles en travaillant sur des molécules
organiques en solution aqueuse.
La théorie du potentiel, proposée initialement par Polanyi (1914) est utilisée non
seulement pour corréler des données expérimentales, mais également pour prédire les
isothermes. Cette théorie fait l’hypothèse que l’adsorption est due à des forces d’interactions à
la surface de l’adsorbant. Ceci implique l’existence d’un potentiel d’adsorption ξ et d’un
volume d’adsorption Vm au voisinage de la surface. Plusieurs relations ont été suggérées afin
de relier ces deux grandeurs et d’établir ainsi des relations d’équilibre, notamment par
Dubinin et Radushkevich (1947).
36
Tableau I.5. Modèles d’équilibres isothermes d’adsorption en corps pur.
Auteurs Equation Linéarisation ou Résolution Hypothèses principales Références
q e = KC Solution infiniment diluée
Henry e
1 Physisorption - monocouche Yonge et coll. (1985)
Freundlich 1/ n
q e = KC e ln (q e ) = ln (K ) + ln (C e ) Surface hétérogène Pas d’association Mollah et Robinson
(1906) n (1996). Zhou (1998)
bC e 1 1 1 1 Sites localisés - monocouche Yonge et coll. (1985)
Langmuir qe = qm = + ⋅ Surface homogène Mollah et Robinson
(1915) 1 + bC e qe qm bq m Ce Absence d’interaction latérale (1996). Zhou (1998)
Iyer et Kunju (1992)
Harkins-Jura ln Ce = A + B q e2
Type α Redlich Peterson (1959) α=1 β<1 Zhou (1998). Ganguly
AC e
Langmuir-Freundlich qe = Résolution numérique Radke Prausnitz (1972) β=α-1 et Goswami (1996).
β Mollah et Robinson
1 + BC e Fritz Schundler (1974) α ≤ 1 β ≤ 1
(1996a). Baudu (1990).
Surface hétérogène Zhou (1998)
Jossens-Meyers
(1978)
Ce =
H
qe
( )
p
exp Fq e Résolution numérique Variation de la chaleur d’adsorption
qmχ χ 1 α −1 Multicouche
Brunnaur-Emmet-Teller qe = , χ = Ce Cs = + χ
(1938) [
(1 − χ ) 1 + (α − 1)χ ] (1 − χ )q m qm qm
1/ t
Toth q e = Aq m Ce B + C et Résolution numérique
(1971)
Waber et Van Vliet ( bq c + d ) Développement empirique Van Vliet et coll.
(1979) Ce = a qe e Résolution numérique (1980)
qe RT RT RT Interactions latérales possibles Bouabane (1993)
Temkin Θ= = ln (K 0 C e ) Θ= ln(K 0 ) + ln (C e ) Variation de la chaleur d’adsorption – Ferrandon et coll.
(1945) qm ∆Q ∆Q ∆Q Surface hétérogène (1995).
Al-Duri (1996) fait l’inventaire des causes qui sont à l’origine d’une modification du
comportement d’un système multicomposé. Il en distingue 4 principales :
- Les interactions entre les adsorbats, provenant d’une éventuelle différence de leurs
propriétés physico-chimiques.
- Les modifications de capacité d’adsorption, causées par la diminution de la surface
disponible pour chacun des adsorbats.
- L’irréversibilité due à la formation de liaisons covalentes au niveau des fonctions de
surface lors d’une chimisorption. Ces liaisons résistent à la désorption et d’éventuels sites
d’adsorption sont alors bloqués. Ceci peut se constater en vérifiant que les courbes
d’équilibre d’adsorption et de désorption ne se superposent pas.
- L’effet de tamis moléculaire créé par la distribution poreuse, ce qui peut bloquer certains
pores par des molécules relativement grosses et rendre ainsi certains sites d’adsorption
inaccessibles.
Diffusion superficielle :
∂q i 1 ∂ ∂q ∂ 2 q i 2 ∂q i Equation I.21.
= D s,i r 2 i = D s,i + ⋅
∂t r 2 ∂r ∂r ∂r 2 r ∂r
Diffusion poreuse:
∂C i ∂q i 1 ∂ ∂C i
ε + ρa =ε 2 D p,i r 2 Equation I.22.
∂t ∂t r ∂r ∂r
38
Synthèse bibliographique
Les auteurs ont appliqué avec succès cette équation pour des mélanges binaires et
ternaire de phénol, p-bromophénol et benzènesulfonate de sodium. D’après De Kock et Van
Deventer (1997), ce modèle est d’autant plus juste que les composés ont des caractéristiques
proches (taille, structure …). De plus, ces auteurs soulignent que ce modèle est
particulièrement adapté dans le cas de surfaces très hétérogènes.
Néanmoins, l’inconvénient majeur de cette relation est qu’elle nécessite un grand
nombre d’expériences supplémentaires afin de déterminer les coefficients aij , caractéristiques
de l’inhibition de l’adsorption du composé i par le composé j.
Fritz et Schlunder (1981) ont proposé de modifier cette relation d’équilibre. Ils
obtiennent le système suivant dans le cas de 2 composés :
39
Synthèse bibliographique
Les coefficients K1, K2, n1 et n2 sont les coefficients d’équilibre en corps pur, alors que les 6
coefficients K12, K21, n11, n22, n12 et n21 sont à déterminer expérimentalement.
Cette méthode a été reprise par Meghea et coll. (1994 et 1996) pour décrire les
équilibres d’adsorption isothermes dans le cas des systèmes binaires phénol/p-nitrophénol, p-
nitrophénol/p-chloroaniline et p-nitrophénol/o-crésol sur charbon actif en poudre. De même,
Mc Kay et Al-Duri (1991b) ont utilisé avec succès cette relation pour décrire l’équilibre
compétitif de colorants sur du charbon actif et de la tourbe.
Néanmoins, pour deux composés, le nombre de paramètres à déterminer expérimentalement
est encore plus important que dans le cas de l’équation I.23., et les calculs pour plus de deux
composés deviennent fastidieux (Larson et Tien, 1984).
Cette équation a été proposée initialement par Butler et Ockrent (1930) et Markham et
Benton (1931), pour des mélanges gazeux avant d’être étendue au cas des liquides. Cette
équation se présente ainsi :
q mi b i C ei
q ei = nc
Equation I.25.
1+ b jC e j
j=1
qmi et bi étant les constantes de l’équilibre en corps pur, cette équation est facile
d’emploi par rapport à d’autres modèles multicomposés. De Kock et Van Deventer (1997)
notent que ce modèle est plus adapté à la description d’isothermes en compétition sur des
surfaces homogènes. Tien (1994) propose un protocole de calcul afin d’obtenir les
concentrations en phase liquide à l’équilibre en connaissant les concentrations en phase solide
à l’équilibre. Celui-ci a notamment été utilisé par Goswami et coll. (1998).
Néanmoins, ce modèle est relativement peu précis (Tien, 1994). Ainsi Yen et Singer
(1984) observent que le modèle compétitif de Langmuir ne décrit pas de façon totalement
satisfaisante les équilibres de sept composés phénoliques. Cela est corroboré par Wang et
Yang (1997), pour le même type de composés organiques.
Tout comme dans le cas de l’adsorption en corps pur, plusieurs auteurs se sont
intéressés à une modélisation des isothermes en compétition selon le modèle de Langmuir-
Freundlich (Fritz et Schlünder, 1974). L’équation suivante est obtenue :
A i Ceiαi
q ei = nc
Equation I.26.
1+ B jCβejij
j=1
De même que pour le modèle de Langmuir étendu, Tien (1994) propose une démarche
de calcul afin d’obtenir les Cei à partir des qei.
L’équation la plus utilisée est celle qui correspond à l’isotherme de Redlich-Peterson,
avec αi=1. McKay et Al-Duri (1991b) ont étudié l’adsorption compétitive de 3 colorants sur
charbon actif à partir de cette relation. Wang et Yang (1997) se sont intéressés à l’équilibre
des trois mélanges binaires constitués à partir du phénol, p-chlorophénol et p-nitrophénol. De
40
Synthèse bibliographique
même, Goswami et coll. (1998) ont étudié l’équilibre d’adsorption entre l’acide acétique et
l’acide formique. Ces auteurs ont montré à chaque fois la meilleure prédiction des isothermes
à partir de l’équation de Langmuir-Freundlich étendue par rapport à l’équation de Langmuir
étendue.
La théorie de la solution adsorbée idéale (ou Ideal Adsorbed Solution Theory IAST) a
été développée initialement par Myers et Prausnitz (1965) pour les mélanges gazeux, puis a
été appliquée aux systèmes aqueux par Radke et Prausnitz (1972b). L’avantage de ce modèle
est qu’il n’est pas basé sur un modèle d’isotherme en corps pur particulier, mais sur des
fondements thermodynamiques. Par conséquent tous les modèles d’isotherme corps purs
(Freundlich, Langmuir, Langmuir-Freundlich, Van Vliet, Jossens-Myers, ... ) peuvent y être
intégrés.
nc
qT = q ei Equation I.27
i =1
Le fait que la surface soit invariante et non sélective se traduit par l’équation suivante.
1 nc z nc q
i ei
= o
⇔ =1 Equation I.29.
q T i =1 q i i = 1 q io
41
Synthèse bibliographique
La solution adsorbée se comporte comme une solution idéale. La concentration obéit donc
à une loi de Raoult adaptée aux solutions aqueuses, soit
C ei = z i C io (π m ) Equation I.30.
Comme cela vient d’être souligné, la pression d’étalement de la solution idéale πi est
supposée égale à πm, la pression d’étalement du mélange. Les variables Ci° et qi° sont
associées à πi. Cette dernière égalité fondamentale se traduit ainsi.
o
Co q o q i d ln C o
RT i RT
π i Cio = π m = i
o
dC io = o
i
dq io Equation I.31.
0 C 0 d ln q i
i
Enfin, Ci° et qi° sont en équilibre corps purs, selon une loi d’isotherme quelconque, soit :
q i0 = f (C i0 ) Equation I.32.
Ce1 Ce2 C1 ° C 2°
f f
qe1 qe2 q1° q2°
πm = π1 = π2
Figure I.6. Principe de l’IAST (adapté de Noll et coll., 1992).
Cette théorie a été utilisée par de nombreux chercheurs pour modéliser les équilibres
d’adsorption compétitifs. Pour la grande majorité d’entre eux, l’IAST décrit mieux les
équilibres en compétition que les modèles directement transposés des isothermes en corps
pur. Yen et Singer (1984), à partir de l’étude de 7 systèmes binaires et de 3 systèmes ternaires
à base de composés phénoliques, estiment que l’IAST décrit mieux les équilibres que le
modèles de Langmuir étendu. Larson et Tien (1984), en travaillant sur les systèmes du
phénol, o-crésol et 2,4-dichlorophénol, et Wang et Yang (1997), en étudiant les systèmes du
42
Synthèse bibliographique
Comme cela a déjà été précisé, la théorie de la solution adsorbée idéale permet
d’incorporer n’importe quelle loi mathématique d’isotherme en corps pur. Néanmoins,
l’incorporation de l’isotherme de Freundlich se révèle être la plus simple (cf. annexe 2). La
relation, analytique, obtenue dans ce cas précis est la suivante
ni
nc
n j q ej
q ei j=1
C ei = Equation I.33.
nc n1K1
q ej
j=1
Ainsi, Fritz et Schlünder (1981), Yen et Singer (1984), Crittenden et coll. (1985a, 1985b),
Sheintuch et Rebhun (1988), Baudu et coll. (1989), Smith (1991a), Qi et coll. (1994), Wang et
Yang (1997), Goswami et coll. (1998) utilisent cette loi d’isotherme pour développer les
équations de l’IAST.
Digiano et coll. (1978) considèrent que les nc composés en compétition comme un soluté
hypothétique, décrit par la relation de Freundlich, avec les constantes K’ et n’ suivantes :
Ki ni
K' = et n ' =
nc nc
1 / n ' n '−1
Ki
q ei = K ' ( n '−1 / n ') (K i C ei ni )1 / n ' C ei ni Equation I.34.
K'
D’autres auteurs ont incorporé des modèles d’isothermes différents. Ainsi Jossens et
coll. (1978), Annesini et coll. (1987) et Sorial et coll. (1993a) utilisent le modèle de Jossens-
Myers pour décrire avec succès les équilibres en compétition de nombreux composés
organiques. Quant au modèle de Langmuir monocomposé, il est utilisé par Larson et Tien
(1984). En outre, Smith (1991a) note que l’incorporation du modèle de Van Vliet permet de
mieux décrire les équilibres compétitifs, notamment quand ce modèle est plus adapté en corps
pur que le modèle de Freundlich.
La théorie de la solution adsorbée idéale décrit donc d’autant mieux les isothermes que
le modèles en corps pur est précis et bien adapté au système considéré. Pour améliorer la
précision des calculs de l’IAST, Fritz et Schlünder (1981) ont utilisé la représentation de
Freundlich en tronçonnant l’isotherme en plusieurs “sous-isothermes” selon les gammes de
concentration. Les auteurs ont ainsi décrit avec exactitude les équilibres compétitifs de 5
systèmes binaires. Cette approche a été suivie par Tien (1986), Yen et Singer (1984), Wang et
Yang (1997) et Goswami et coll. (1998).
43
Synthèse bibliographique
1 / n ' n '−1
K K i / ηi
q ei = K ' ( n '−1 / n ')
( i C ei ni )1 / n ' C ei ni Equation I.35.
ηi K'
K i / ηi ni
avec K ' = et n ' =
nc nc
44
Synthèse bibliographique
La théorie du potentiel peut également être étendue aux mélanges. Comme l’IAST,
cette théorie suppose que les adsorbats se comportent de manière idéale dans la phase
adsorbée et que la loi de Raoult est applicable. L’espace d’adsorption occupé par le mélange
correspond à celui du même composé s’il était seul à la concentration du mélange. Des
développements récents de cette théorie ont été réalisés (Moon et Tien, 1993 ; Rudzinski et
coll., 1995).
Chaque eau brute utilisée pour la préparation d’eau potable contient de nombreuses
substances organiques naturelles, très diverses, regroupées sous le nom de Matière Organique
Naturelle. Issues principalement de la décomposition des végétaux et des micro-organismes,
ces substances sont en quantité totale beaucoup plus importante que les micropolluants, de
l’ordre du mg.L-1.
Dans la pratique, la Matière Organique Naturelle, très hétérogène, est appréciée par
des paramètres globaux, peu spécifiques, tels que :
le Carbone Organique Total (C.O.T.),
le Carbone Organique Dissous (C.O.D.),
le Carbone Organique Particulaire (C.O.P.),
le Carbone Organique Dissous Biodégradable (C.O.D.B.),
la Demande Chimique en Oxygène (D.C.O.),
l’oxydabilité au permanganate de potassium,
l’absorption UV à 254nm, caractéristique des composés aromatiques.
Ces différents paramètres sont issus d’analyses assez robustes et bien maîtrisées. Ils
sont par conséquent très utilisés afin d’apprécier rapidement les variations de la MON, la
qualité de l’eau et l’efficacité d’un traitement. Ils ne permettent cependant pas d’avoir des
informations précises quant à la composition détaillée de la MON.
45
Synthèse bibliographique
les acides aminés, les hydrates de carbone et les hydrocarbures. Il faut noter que la majorité de
la MON provient des substances humiques, soit 50% environ du C.O.D. (Croué et coll.,
1993).
Les substances humiques sont de type macromoléculaire, correspondant à des
ensembles complexes formés de polyphénols très substitués, éventuellement combinés à des
polypeptides et des acides aminés. Ces substances humiques sont donc susceptibles de
complexer les micropolluants, organiques ou minéraux.
Il est possible de fractionner la MON par adsorption et désorption sur des résines
XAD4 et XAD8 (Martin-Mousset et coll., 1997 ; Legube et coll., 1998). Les composés sont
alors classés selon leur hydrophobicité. On distingue de cette façon :
- Les substances hydrophobes, séparées en hydrophobes acides (essentiellement les acides
fulviques qui représentent 40-50% du COD et les acides humiques correspondant à 5-
10%) et hydrophobes neutres (5 à 10% du COD).
- Les substances hydrophiles acides (environ 20% du COD), basiques (5% du COD) et
neutres (15% du COD).
- Les substances hydrophiles non retenues, pour 5% environ du COD.
Figure I.7. Isotherme de l’atrazine sur F400 en présence de MON (Gicquel, 1996).
46
Synthèse bibliographique
Speth et Miltner (1990) ont publié les coefficients de Freundlich en corps pur et en eau
naturelle pour 58 composés organiques synthétiques, parmi lesquels 18 pesticides. Les
résultats confirment la réduction de la capacité d’adsorption des micropolluants en présence
de matière organique naturelle.
47
Synthèse bibliographique
Il est difficile d’affirmer que la baisse des performances du charbon actif en présence
de matière organique provient précisément de telles ou telles interactions. Plutôt qu’une
unique cause, c’est probablement davantage la combinaison des différents phénomènes
exposés qui conduit à cette compétition. La modélisation de l’impact de la MON s’avère par
conséquent indispensable afin d’évaluer quantitativement son impact.
48
Synthèse bibliographique
Une méthode consiste à diviser la MON en 2 ou 3 groupes, chacun d’eux ayant des
constantes d’adsorption différentes. Chaque groupe est alors traité comme un composé à part
entière, appelé «composé fictif». Le nombre de ces composés dépend de l’allure de
l’isotherme globale en eau naturelle. Un exemple est donné à la figure I.8. d’après les travaux
de Smith (1994). Cette méthode s’applique donc aux isothermes dont les courbes ont des
points d’inflexions ou des ruptures de pente très marqués (Sheintuch et Rebhun, 1988). Frick
et Sontheimer (1983) ont élaboré cette méthode.
Crittenden et coll. (1985b) représentent la matière organique en 1 ou 2 composés
fictifs. En comparant les isothermes du micropolluant en solution pure et en eau naturelle, les
coefficients d’équilibre de ces composés fictifs sont obtenus. Les auteurs ont ensuite
incorporé les paramètres d’équilibre en corps purs des composés fictifs à la théorie de la
solution adsorbée idéale.
Smith (1994) a étudié l’équilibre d’adsorption de la MON d’une eau naturelle.
L’isotherme obtenue expérimentalement est présentée à la figure I.8. A partir de l’allure de
l’isotherme, l’auteur a obtenu 3 fractions : une non adsorbable, une faiblement adsorbable et
une fortement adsorbable.
Smith (1994) a alors utilisé les deux dernières fractions en tant que composés fictifs et les a
intégrées à l’IAST. L’étude a également été menée avec une eau contenant un extrait de
49
Synthèse bibliographique
matière humique et une eau provenant d’un puits situé sur une décharge municipale. L’auteur
a alors retenu respectivement 3 et 4 composés fictifs. Une difficulté notable de cette méthode
est l’obtention des constantes d’équilibres pour tous les composés fictifs.
Enfin, la dernière approche est l’utilisation d’un composé fictif unique, généralement
appelé EBC (pour Equivalent Background Compound). Cette méthode a été initialement
présentée par Najm et coll. (1991). Le problème de l’adsorption compétitive entre le pesticide
et la Matière Organique Naturelle est alors ramené à une coadsorption de 2 composés : le
pesticide et l’EBC. Les caractéristiques de l’EBC (paramètres d’équilibre et concentration
initiale) sont déterminées par l’ampleur de l’effet compétitif de la MON sur le polluant étudié.
Pour cela, des isothermes en eau ultra-pure et en eau naturelle sont effectuées.
Najm et coll. (1991), en incorporant le principe de l’EBC à l’IAST, ont prédit avec
succès l’équilibre d’adsorption du 2,4,6-trichlorophénol en eau naturelle. Qi et coll.(1994) ont
utilisé la même démarche pour la modélisation de l’équilibre de l’atrazine sur le charbon actif
en poudre en présence d’une eau naturelle. De même, Prados et coll. (1994) ont étudié
l’adsorption de l’atrazine contenue dans l’eau de la Seine sur charbon actif.
Gicquel (1996) a étudié l’adsorption du même pesticide sur 5 eaux naturelles
différentes et 4 charbons actifs couramment utilisés en usine de potabilisation. Afin de prédire
les performances des charbons actifs, l’auteur a également incorporé le principe de l’EBC à
l’IAST. En outre, un protocole expérimental simple et rapide a été mis au point. Celui-ci
prévoit d’effectuer des isothermes du pesticide en eau ultra-pure, en eau naturelle et en eau
naturelle diluée, au demi et au quart.
Knappe et coll. (1998) ont utilisé la même approche pour modéliser les équilibres de
l’atrazine et du méthyl-2-isobornéol sur deux CAP Pica en eau naturelle tandis que Graham et
coll. (2000) ont, de cette façon, étudié l’adsorption du méthyl-2-isobornéol et du geosmin en
présence de MON. Notons que l’ensemble de ces auteurs a utilisé la représentation de
Freundlich afin d’obtenir les paramètres d’équilibre en corps pur, avant de les incorporer à
l’IAST.
50
Synthèse bibliographique
L’exemple de ce type de réacteur est une cuve agitée dans laquelle on charge au départ
une quantité donnée de matière et qu’on laisse ensuite évoluer en fonction du temps. Il n’y a
donc ni de flux d’entrée, ni de flux de sortie. Par définition, la concentration est égale en tout
point du réacteur. Ce réacteur est bien souvent connu sous le nom de réacteur «batch» ou
réacteur fermé uniforme (Villermaux, 1993). Son schéma de principe est illustré à la figure
I.9.
C 0 − C( t ) = w q ( t ) Equation I.37.
51
Synthèse bibliographique
Figure I.10. Réacteur parfaitement agité continu phase liquide (adapté de Weber, 1984).
Cette équation a été obtenue en supposant qu’il n’y a pas d’alimentation de charbon
actif. Si tel n’est pas le cas, il est nécessaire d’incorporer le bilan du charbon aux calculs.
Dans ce cas, le réacteur se présente comme indiqué à la figure I.11.
dq dC
Pesticide FC 0 = (F + f ) ⋅ C + f ⋅ w ⋅ q + V ⋅ w ⋅ +V⋅
dt dt
Equation I.39.
Charbon f ⋅ w 0 = f ⋅ w + V ⋅ dw
dt
Avec f, le débit de charbon actif.
dw
En régime permanent, on a w = w0, donc V =0
dt
52
Synthèse bibliographique
exp(− τ / τ) m
E ( τ) = avec l’âge moyen des particules τ = CAG
τ f w0
Figure I.12. Courbe de percée et évolution du front d’adsorption (adapté de Weber, 1984).
La figure I.13. présente schématiquement une couche élémentaire d’un lit fixe, afin
d’établir l’équation bilan du réacteur, εb étant l’indice de vide du lit.
53
Synthèse bibliographique
S 0
(QC)z S (Jax)z
z
T
Acc
1−εb εb z+dz
S (Jax)z+dz
(QC)z+dz
Figure I.13. Bilan sur une couche élémentaire d’un lit fixe d’adsorption.
On suppose que les particules de charbon actif sont sphériques, qu’il n’y a pas de
variation du débit due aux particules et que la dispersion axiale suit une loi de Fick et est
constante le long du lit (Tien, 1994).
∂C ∂C ∂ 2C
+v − DL 2 + T = 0 Equation I.40.
∂t ∂z ∂z
54
Synthèse bibliographique
DL 20 D mol 1 20 1
= + = + .
2 vR p ε 2 vR p 2 Re ⋅ Sc 2
Slaney et Bhamidimarri (1998) ont utilisé la formule proposée initialement par Fried (1975) :
[
D L = D mol 0,67 + 0,5(Re ⋅ Sc )
1,2
].
Lorsqu’on augmente la vitesse d’un liquide circulant dans le sens ascendant à travers
un lit de particules, on observe une mise en suspension des grains. C’est le phénomène de
fluidisation. Dans ce cas, la dispersion ne peut être négligée (Villermaux,1993).
Les deux réacteurs d’adsorption les plus fréquemment rencontrés sont le réacteur
parfaitement agité discontinu et le lit fixe. Le premier type de réacteur a été retenu dans la
suite de notre étude afin d’obtenir les coefficients d’équilibres et de cinétiques d’adsorption.
Le second correspond à la modélisation finale de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
dans un lit filtrant granulaire, tel qu’il existe sur un site de potabilisation.
55
Synthèse bibliographique
Plusieurs modèles d’adsorption ont été utilisés dans la littérature. Les premiers
modèles sont descriptifs tandis que les seconds, établis à partir des équations présentées dans
les chapitres précédents, sont des modèles globaux. On entend par modèle global d’adsorption
un modèle capable d’intégrer les différents aspects de l’adsorption présentés à la figure I.3. Il
s’agit en effet de résoudre simultanément les équations décrivant les cinétiques extra et
intragranulaire, les équilibres isothermes, la compétition éventuelle et le bilan du réacteur
considéré.
Le modèle d’Adams Bohart a été un des premiers à décrire les courbes de percée d’un
lit de charbon actif en grain (Sahel et Ferrandon-Dussart, 1993). Les bilans dans la phase
liquide et dans la phase solide sont respectivement :
∂C k ∂q
=− qC et = − kqC Equation I.42.
∂z U0 ∂t
Avec k, la constante cinétique d’adsorption,
U0, la vitesse en fût libre.
C0 k qm H
ln −1 = − k C0 t Equation I.43.
CS U0
Avec qm, la capacité d’adsorption,
H, la hauteur du lit,
C0, la concentration du soluté en entrée,
CS, la concentration du soluté en sortie.
A partir de cette équation, le temps de percée tp est généralement obtenu sous la forme :
qm
tp = (H − H 0 ) Equation I.44.
C0 U 0
U0 C
Avec H 0 = ln 0 − 1 , l’épaisseur critique.
k qm CS
L’équation d’Adams Bohart est connue sous le nom d’équation logistique, qui s’écrit :
CS 1
= Equation I.45.
C0 k qm H
1 + exp − k C0 t
U0
56
Synthèse bibliographique
Cette fonction représente une courbe symétrique, de forme sigmoïdale. Les courbes de
percée des filtres de CAG n’étant pas toujours parfaitement symétriques, Clark et coll. (1986)
ont incorporé à la fonction logistique précédente les paramètres de l’isotherme, modélisée
selon la représentation de Freundlich.
Le modèle de Clark a été élaboré à partir du bilan massique sur un élément de colonne
et sur la totalité du réacteur. Les équations respectives sont :
dC
J = U0 = K T (C − Ce) et U 0 C 0 = Uq e Equation I.46.
dz
Avec J, vitesse de transfert par unité de volume du réacteur,
U0, la vitesse en fût libre,
U, la vitesse de transfert du soluté pour maintenir l’équilibre dans l’ensemble du lit,
KT, le coefficient de transfert de masse global,
Ce, la concentration en phase liquide à l’équilibre,
qe, la concentration en phase solide à l’équilibre.
1
CS 1 n −1 Equation I.47.
=
C0 1 − Ae −rt
C 0n −1 K T dz
Avec A = − 1 e r tp et r = (n − 1) .
C np −1 U 0 dt
C 0n −1
ln A − ln −1
C pn −1 Equation I.48.
tp =
r
tsat
QC 0 1
qm = 1− dt Equation I.49.
m CAG 0 (1 + Ae ) − rt 1 / n −1
r U0
KT = Equation I.50.
(n − 1) U
57
Synthèse bibliographique
Malgré leur simplicité, les deux modèles d’Adams Bohart et de Clark ne prennent pas
en compte toutes les composantes de la théorie de l’adsorption, tant au niveau des équilibres
que de la cinétique. Des modèles plus sophistiqués ont donc été élaborés afin de rendre
compte de l’ensemble des phénomènes.
En théorie, ce type de modèle repose sur l’utilisation des équations cinétiques décrites
au paragraphe I.4.3. Il tient compte :
de la cinétique d’adsorption, en faisant intervenir les coefficients kf, Ds et Dp,
de l’équilibre d’adsorption isotherme,
de la compétition,
du bilan du réacteur considéré.
C’est pour cela qu’un modèle ne prenant en compte que les paramètres kf et Ds a été
développé initialement par Rosen (1952), puis repris par Weber et Chakravorti (1974). Il
s’agit du modèle de la diffusion de surface homogène ou HSDM (Homogeneous Surface
Diffusion Model). Cette modélisation est basée sur :
58
ERROR: stackunderflow
OFFENDING COMMAND: ~
STACK:
REACTEUR PARFAITEMENT AGITE REACTEUR PISTON DISPERSION
HSDM
(Cinétique)
∂ q i (r, t) 1 ∂ ∂ q i (r, t) ∂q i (z, r, t) 1 ∂ ∂q (z, r, t)
= 2 D s,i r 2 Diffusion = 2 D s,i r 2 i
∂t r ∂r ∂r Superficielle ∂t r ∂r ∂r
∂ q i (r = R p , t) ∂ q i (z, r = R p , t)
ρ a D s,i = k f,i (C b,i − C s,i ) Continuité du flux ρ a D s,i = k f,i (C i − C s,i )
∂r à la surface du grain ∂r
IAST + EBC
(Equilibre)
o
Co q o q i d ln C o
RT i i o RT i o
π = π i Co = dC i = dq i
m i o o
0 C 0 d ln q i
i
N qi
qT = qi zi =
i =1 qT
1 N z
q i0 = f (C i0 ) C i = z i C io (π) = i
q T i = 1 q io
Matériels et méthodes
CHAPITRE 2
MATERIELS ET METHODES
'HX[ FKDUERQV DFWLIV HQ JUDLQ FRPPHUFLDX[ HW G¶XQ XVDJH FRXUDQW HQ SRWDELOLVDWLRQ
ont été utilisés lors des expérimentatioQV,OV¶DJLWGX&KHPYLURQ)LOWUDVRUEJpQpUDOHPHQW
connu sous le nom de F400) et du Pica Picactif TE60 (couramment dénommé TE60). Pour ces
deux charbons actifs, le tableau II.1. cite les principales caractéristiques, dont la plupart ont
été fournies pDU OH ODERUDWRLUH 6FLHQFHV GH O¶(DX HW GH O¶(QYLURQQHPHQW GH O¶8QLYHUVLWp GH
Limoges.
7URLV SHVWLFLGHV RQW pWp LPSOLTXpV GDQV OHV GLIIpUHQWHV H[SpULHQFHV ,O V¶DJLW GH
O¶DWUD]LQH RX -chloro-6-ethylamino-4-isopropylamino-1,3,5-s-triazine), du bromoxynil (ou
3,5-dibromo-4-hydroxy benzonitrile) et du diuron (ou 3-(3,4-dichlorophenyl)-1,1-
diméthylurée). Le tableau II.2. présente les structures moléculaires de ces trois pesticides.
63
Matériels et méthodes
/D UDLVRQ GX FKRL[ GH FHV PROpFXOHV FLEOHV HVW GRXEOH 7RXW G¶DERUG FHV SHVWLFLGHV
sont non seulement couramment utilisés, mais ils sont également fréquemment rencontrés
dans les eaux naturelles. Ils sont par conséquent assez bien documentés, notamment en ce qui
FRQFHUQHO¶DWUD]LQHHWOHGLXURQ'¶DXWUHSDUWOHXUDSSDUWHQDQFHjGHVIDPLOOHVGLIIpUHQWHVGH
SHVWLFLGHHVWVXVFHSWLEOHG¶LQGXLUHGHVFRPSRUWHPHQWVGLIIpUHQWVYLV-à-vis des charbons.
Deux eaux différentes sont utilisées lors des manipulations. La première est
couramment nommée eau ultra-SXUH(OOHSURYLHQWG¶XQSXULILFDWHXU0LOOLSRUH® Elix® /¶HDX
brute subit successivement :
un prétraitement afin de retenir les particules et éliminer le chlore éventuellement présent,
une osmose inverse,
une électrodéionisation.
/¶HDXDLQVLREWHQXHDXQ&27PHVXUpGHPJ/-1.
/D GHX[LqPH HDX HVW XQH HDX QDWXUHOOH VRXWHUUDLQH SURYHQDQW GH O¶XVLQH GH
potabilisation de la Groussinière (Le Theil de Bretagne - Ille et Vilaine). Cette eau est
prélevée après un premier traitemHQW GH GpIpULVDWLRQ SDU R[\GDWLRQ j O¶DLU FRPSULPp 6HV
principales caractéristiques physico-chimiques sont consignées dans le tableau II.3.
64
Matériels et méthodes
/HV pTXLOLEUHV G¶DGVRUSWLRQ LVRWKHUPHV VRQW HIIHFWXpV DYHF GX FKDUERQ DFWLI HQ JUDLQ
réduit en poudre. Le montage nécessaire à la conduite de ces isothermes est présenté figure
II.1.
25°C
Des quantités croissantes de charbon actif, pesées avec précision, sont introduites dans
4 erlenmeyers de 2,5 L. 2 L de solution de pesticide en eau ultra-pure, de concentration
initiale connue, sont alors ajoutés dans chaque erlenmeyer. Ceux-ci sont bouchés, mis sous
DJLWDWLRQ PDJQpWLTXH SRXU DVVXUHU O¶KRPRJpQpLWp GH OD VROXWLRQ HW PDLQWHQXV j XQH
WHPSpUDWXUHGH&JUkFHjXQEDLQWKHUPRVWDWp$SUqVMRXUVG¶DJLWDWLRQOHVFRQFHQWUDWLRQV
résiduelles en phase liquide sont analysées et les concentrations en phase solide sont déduites
du bilan massique. Randkte et Snoeyink (1983) fournissent de nombreuses informations
relatives à la conduite des isothermes.
Pour chaque pesticide, deux séries de manipulations sont effectuées à partir de 2
concentrations initiales différentes (environ 300 et 600 µg.L-1). En outre, pour chaque test, un
erlenmeyer sans charbon actif est utilisé en tant que témoin.
,,(TXLOLEUHVLVRWKHUPHVG¶DGVRUSWLRQHQFRPSpWLWLRQ
La méthodologie élaborpH SDU *LFTXHO DILQ G¶REWHQLU OHV FRHIILFLHQWV GX
composé fictif a été suivie. Celle-ci repose sur les équations présentées par Crittenden et coll.
(1985), Najm et coll. (1991) et Knappe et coll. (1998). Ce protocole consiste à effectuer :
65
Matériels et méthodes
Le même dispositif que celui décrit précédemment pour les composés en corps purs
est utilisé. Néanmoins, les isothermes sont menées avec cinq points et un témoin, avec une
seule concentration initiale.
,,&LQpWLTXHVG¶DGVRUSWLRQHQFRUSVSXUV
3RXU rWUH GDQV OHV FRQGLWLRQV G¶pFULWXUH GH O¶pTXDWLRQ GX ELODQ PDVVLTXH OH UpDFWHXr
XWLOLVpGRLWrWUHSDUIDLWHPHQWDJLWp$ILQ GHV¶DSSURFKHUDXPD[LPXP GXFRQFHSW GX53$
différents procédés sont utilisables (Hand et coll., 1983) : réacteur discontinu agité, réacteur
&DUEHUU\FRORQQHGLIIpUHQWLHOOHG¶DGVRUSWLRQ1ROOHWFROO). Cette dernière technique a
été retenue en tant que dispositif expérimental et son schéma de principe est présenté à la
figure II.2.
Colonne de
GAC
Débitmètre
Réservoir
Agitation Pompe
Magnétique
)LJXUH,,6FKpPDGHSULQFLSHGHODFRORQQHGLIIpUHQWLHOOHG¶DGVRUSWLRQ'&%5
Une solution de pesticide contenue dans le réservoir est mise en contact, par
O¶LQWHUPpGLDLUH G¶XQH SRPSH DYHF OH FKDUERQ DFWLI HQ JUDLQ TXL VH WURXYH GDQV XQH SHWLWH
colonne. Après contact, la solution est alors renvoyée vers le réservoir. Des échantillons sont
régulièrement prélevés au sein du réservoir, puis analysés afin de déterminer la concentration
UpVLGXHOOH HQ SHVWLFLGH HW REWHQLU DLQVL OD FLQpWLTXH G¶pOLPLQDWLRQ GX FRPSRVp FLEOH /D
manipulation dure de 3 à 5 jours.
/DFRQFHQWUDWLRQLQLWLDOHHQSHVWLFLGHHVWG¶HQYLURQJ/-1. Le volume total de la
solution est de 5 L et le débit est fixé à 100 L.h-1 pour la grande majorité des manipulations,
ce qui est contrôlé grâce au débitmètre. Le circuit étant fermé, la solution contenue dans le
réservoir est renouvelée 20 fois en une heure. La colonne, dont le diamètre interne est de 8
PP HVW UHPSOLH GH PJ GH &$* /H FKDUERQ DFWLI HQ JUDLQ D IDLW O¶REMHW G¶XQH pWXGH
granulométrique. La fraction majoritaire, à savoir celle qui correspond à un diamètre compris
entre 1,00 et 1,25 mm, a été retenue pour ce type de manipulation.
Le réservoir, la colonne et le débitmètre sont en verre. La pompe est une pompe à
membrane, en acier inoxydable et PTFE, tandis que les tuyaux sont en polyamide. Ces
66
Matériels et méthodes
2XWUH OH IDLW SUpFpGHPPHQW VRXOLJQp TXH FH GLVSRVLWLI V¶DSSURFKH DX PD[LPXP GX
concept du réacteur parfaitement agité, il permet également un contrôle du transfert de masse
H[WHUQH (Q HIIHW SRXU OHV GLVSRVLWLIV FODVVLTXHV G¶DGVRUSWLRQ LO HVW SRVVLEOH GH GpGXLUH OD
YDOHXUGXFRHIILFLHQWGHWUDQVIHUWGHPDVVHH[WHUQHjSDUWLUGHVSUHPLqUHVPLQXWHVG¶DGVRUSWLRQ
(Zhou, 1992 ; Walker and Weatherley, 1999 ; Ganguly and Goswamy, 1996). Cependant, des
difficultés, dues au choix du premier intervalle de temps ou aux erreurs expérimentales en
début de manipulation, peuvent apparaître. Avec le système du DCBR, le CAG est disposé
comme un lit, et, par conséquent, la valeur du kf peut se déduire de façon plus fiable à partir
des corrélations semi-empiriques classiques. Pour ce calcul, Hand et coll. (1983) préconisent
O¶XVDJHGHODFRUUpODWLRQGH:DNDRHW)XQD]NUL
k f R p C0
Biot
Ds a q e0
Traegner and Suidan (1989a et b) notent les trois cas fondamentaux suivants :
y Biot >> 100 ODGLIIXVLRQGHVXUIDFHHVWWRXMRXUVO¶pWDSHFLQpWLTXHOLPLWDQWHHWUpJLW
GRQF OD FLQpWLTXH G¶DGVRUSWLRQ /HV UpVXOWDWV GH OD VLPXODWLRQ VRnt donc très sensibles aux
variations de Ds et insensibles aux variations de kf. Ces conditions ne sont pas acceptables
pour déterminer le coefficient de transfert de masse externe à partir de données
expérimentales.
y Biot << 1 : le transfert de masse externe impose sa loi cinétique, les résultats sont
donc sensibles à kf et insensibles à Ds. De telles expériences ne contiennent aucune
information relative au coefficient de diffusion superficielle.
y Biot [1;100] OHVPpFDQLVPHVGHWUDQVIHUWVRQWG¶pJale importance et le modèle
est donc sensible aux variations des 2 coefficients.
3DUFRQVpTXHQWJUkFHjFHGLVSRVLWLILOHVWSRVVLEOHGHUpGXLUHO¶LQIOXHQFHGXWUDQVIHUW
de masse en augmentant le débit et de le contrôler en vérifiant que le nombre de BLRWQ¶HVWSDV
inférieur à 1.
,,&LQpWLTXHVG¶DGVRUSWLRQHQFRPSpWLWLRQ
/HVFLQpWLTXHVG¶DGVRUSWLRQHQFRPSpWLWLRQVRQWHIIHFWXpHVGHODPrPHIDoRQTXHOHV
FLQpWLTXHVG¶DGVRUSWLRQHQFRUSVSXUV/DVHXOHGLIIpUHQFHQRWDEOHHVWTXHODVROXWLRQPqUH de
SHVWLFLGHHVWGLOXpHGDQVO¶HDXQDWXUHOOHGHOD*URXVVLQLqUHHWQRQGDQVO¶HDXXOWUD-pure.
Pour ces manipulations, nous nous sommes attachés à mesurer quotidiennement le
C.O.T.
67
Matériels et méthodes
Le premier type de dispositif de filtration sur charbon actif en grain est une
microcolonne, alimentée en continu. Son schéma de principe est fourni à la figure II.3 et ses
caractéristiques sont consignées au tableau II.4.
Pompe
Charbon
actif
%DFG¶DOLPHQWDWLRQ
Figure II.3. Schéma de principe de la microcolonne de charbon actif en grain.
Il faut noter que cette colonne respecte les conditions classiques suivantes :
D colonne H
10 et 10
D CAG D colonne
&HV\VWqPHGHPLFURFRORQQHDpWpXWLOLVpDILQGHYDOLGHUOHORJLFLHOGHVLPXODWLRQG¶DGVRUSWLRQ
G¶XQSHVWLFLGHVXUOLWILOWUDQWJUDQXODLUH
68
Matériels et méthodes
Eau
brute
pompe FRPSWHXUG¶HDX
Figure II.4. Schéma de principe du pilote de la Groussinière.
/¶HDXEUXWHHVWGRSpHSDUDMRXWG¶XQHVROXWLRQPqUHGHSHVWLFLGH&HWDMRXWVHIDLWSDU
O¶LQWHUPpGLDLUHG¶XQHSRPSHGRVHXVHDVVXMHWWLHDXGpELWGHO¶HDXEUXWH/¶HDXEUXWHGRSpHHQ
SHVWLFLGH HVW DORUV VWRFNpH GDQV OH EDF G¶DOLPHQWDWLRQ DYDQW G¶rWUe mise en contact sur le
charbon actif en grain contenu dans les colonnes. Ces colonnes sont en verre et mesurent 3
PqWUHV GH KDXW DILQ G¶HIIHFWXHU OHV ODYDJHV HW G¶DQWLFLSHU OD SHUWH GH FKDUJH LQKpUHQWH j OD
filtration.
Les résultats fournis par IANESCO seront utilisés afin de tester notre logiciel de
VLPXODWLRQGHO¶DGVRUSWLRQG¶XQSHVWLFLGHHQSUpVHQFHGH0DWLqUH2UJDQLque Naturelle sur lit
de Charbon Actif en Grain.
69
Matériels et méthodes
Les concentrations des pesticides sont analysées par Chromatographie Liquide à Haute
Performance (ou H.P.L.C.) couplée à un détecteur UV-visible à barrette de diodes. Tous les
échantillons sont filtrés avant injection (filtres Millipore® Millex HV25 0,45µm).
Les analyses sont effectuées avec un solvant eau/acétonitrile de qualité analytique, dégazé
JUkFH j XQ IOX[ G¶KpOLXP GpELW P/PLQ-1). Le tableau II.6. présente les principales
FRQGLWLRQVG¶DQDO\VHV
7DEOHDX,,&RQGLWLRQVG¶DQDO\VHVGHVSHVWLFLGHV
Caractéristiques Atrazine Bromoxynil Diuron
/RQJXHXUG¶RQGHQP 220 288 245
&RPSRVLWLRQGHO¶pOXDQWYY 55/45 70/30 55/45
Débit (ml.min-1) 0.8 0.7 0.8
Temps de rétention (min) 13.0 2.7 12.5
-1
Limite de détection directe (µg.L ) 5 7 5
Précision analytique (%) ± 2,6 ± 2,9 ± 3,1
/¶pWDORQQDJHHVWDVVXUpSDUXQHJDPPHpWDORQHWJ/-1).
&HWWH JDPPH HVW SUpSDUpH j SDUWLU G¶XQH VROXWLRQ PqUH REWHQXH SDU GLVVROXWLRQ G¶Hnviron
H[DFWHPHQW PJ GH SHVWLFLGH GDQV P/ G¶DFpWRQLWULOH GH TXDOLWp DQDO\WLTXH SXLV
FRPSOpWpHj/GHVROXWLRQSDUGHO¶HDXXOWUD-pure.
70
Matériels et méthodes
/DVpTXHQFHG¶DQDO\VHHVWODVXLYDQWH :
,QMHFWLRQGH/G¶DFLGHRUWKRSKRVSKRULTXHjSRXUDQDO\VHGX&,7
Temps de réaction : 2 minutes. Temps de détection : 1 minute.
Injection de 1000 µL de persulfate de sodium à 100g.L-1 pour analyse du C.O.T.
Temps de réaction : 2,5 minutes. Temps de détection : 1,5 minutes.
/¶pWDORQQDJH GX &27PqWUH VH IDLW DYHF XQH VROXWLRQ G¶K\GURJpQRSKWDODWH GH
potassium à 10 mg.L-1 de carbone. Cette solution est préparée pour chaque analyse par
GLOXWLRQ GDQV O¶HDX XOWUD-SXUH G¶XQH VROXWLRQ PqUH j PJ/-1 conservée au frais (Norme
AFNOR NF T90-102).
71
CHAPITRE 3
ELABORATION D’UNE SIMULATION DE
L’ADSORPTION D’UN PESTICIDE EN EAU NATURELLE
Une technique classique de résolution de ce type d’équation est celle dite des éléments
finis (Hossain et Yonge, 1992a, 1992b). Néanmoins, dans le cas de l’adsorption sur charbon
actif, la plupart des auteurs ont appliqué la méthode des collocations orthogonales avec succès
et certains ont montré sa supériorité, que se soit au niveau des temps de calcul ou de la
précision (Kim et coll., 1978). Depuis la publication de Villadsen et Stewart (1967) qui est à
l’origine de cette méthode, celle-ci a été employée pour des domaines faisant intervenir des
équations différentielles partielles, autres que l’adsorption : cristaux liquides (Tseng et coll.,
1972), catalyse (Goyal et coll., 1987) ou électrochimie (Speiser, 1996).
∀i ∈ [1, nc]
Bilan massique :
dC b,i m dq avg,i 3 Rp
= − CAG ⋅ avec q avg,i = 3 q i (r, t)r 2 dr
dt V dt Rp 0
Diffusion superficielle :
∂q i (r, t) 1 ∂ ∂q (r, t)
= 2 D s,i r 2 i
∂t r ∂r ∂r
∂q i (r = 0, t)
avec pour conditions limites : àr=0 =0
∂r
pour conditions initiales : àt=0 Ci = C0,i , Cs,i = 0 , qi = 0
∂ q i (r, t)
ρa D s,i
∂r
(
= k f,i C b,i − C s,i ) à r = Rp
74
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Les grandeurs sans dimension nécessaires à cette étape, présentées dans l’encart
suivant, sont inspirées des publications très complètes de Traegner et Suidan (1989a, b). La
même adimensionnalisation a été utilisée par de nombreux auteurs. Parallèlement à cette
phase d’adimensionnalisation, deux nombres sans dimension sont définis : le nombre de Biot,
noté Bioti, et le paramètre de distribution du soluté i, noté Dg,i.
Ci q
Ci = et q i = i , C 0,i et q 0,i étant en équilibre en corps pur.
C 0,i q 0,i
D s−adim ⋅ t r m q 0,i k f,i R p C 0,i
t= ; R= ; D g,i = CAG ⋅ ; Biot i =
R 2p Rp V C 0,i D s,i ρ a q 0,i
Dans cet encart, C0,i est la concentration initiale du soluté i. La concentration du soluté
en phase solide q0,i est reliée à C0,i par une relation d’isotherme en corps pur.
Ds-adim correspond au coefficient de diffusion superficielle qui est choisi pour effectuer
l’adimensionnalisation du temps. Dans le cas de l’adsorption d’un composé unique (pesticide
en eau ultra-pure dans notre cas), Ds-adim est bien évidemment le coefficient de diffusion
superficielle du soluté. Dans le cas de plusieurs composés en compétition, plusieurs choix de
Ds-adim sont possibles. Il peut s’agir du coefficient de diffusion superficielle d’un composé en
particulier (le plus rapide, le plus lent) ou de la moyenne des coefficients.
∀i ∈ [1, nc]
Bilan massique :
d C b,i dq avg,i 1
= − D g ,i ⋅ avec q avg,i = 3 q i R 2 dR
dt dt 0
⇔ C b,i + D g ,i q avg,i = 1
Diffusion superficielle :
75
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
∂ qi (R = 0, t)
avec pour conditions limites : àR=0 =0 (CL1)
∂R
Cb,i = 1 , Cs,i = 0
pour conditions initiales : à t =0
et qi (R, t = 0) = 0
(
Biot i Cb,i − Cs,i = ) ∂
[
q (R = 1, t)
∂R i
] à R =1 (CL2)
∀i ∈ [1, nc]
qS, i = f(CS, j ) selon l'IAST à r = Rp
∀j ∈ [1, nc]
y=1 est un pôle de collocation obligatoire du fait de la continuité des transferts de masse à la
surface du grain de charbon actif. Par conséquent, la fonction d’approximation q(n) est
décomposée en une fonction traduisant le problème de la surface (IAST et continuité des flux)
et une autre fonction nulle en y = 1 et en y = -1. C’est pour cela que la somme des polynômes
est pondérée par (1-y2).
A ce niveau, notons que le choix de la fonction d’approximation a été guidé par trois
propriétés nécessaires:
Les équations aux limites au centre du grain (CL1) doivent être satisfaites. En effet,
la dérivation en y = 0 conduit à :
j= n −1 j= n −1
∂q (n) ∂q (n) ∂Y (n) ∂
= =0+ − a P j (Y) + (1 − Y)
j a (n)
j P j (Y) × (2 × 0) = 0
∂y y=0
∂Y ∂y y=0 j= 0 ∂Y j= 0
76
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Lorsque y = 1 (et y = -1 par symétrie), q(n) égale q1(t) qui est la fonction obtenue par
résolution des équations aux limites en périphérie du grain (CL2). De plus, en y = 1, C et q
sont liés par une relation d’équilibre. Par conséquent, (CL2) est réduit à une équation à une
seule inconnue.
+1
(1 − y 2 )P j (y 2 )R n (y 2 )dV = K (1 − y 2 )P j (y 2 )R n (y 2 )y 2 dy = 0 ∀j ≠ n
V 0
Les polynômes orthogonaux par rapport à la fonction de pondération (1-y2) sont ceux
de Jacobi (Villadsen et Stewart, 1967). Ces derniers s’écrivent ainsi :
j= k j= k
k =i
∏ (-i + j + 1) ∏ (i + j + 3 2)
PJ i (y 2 ) = 1 +
j=1
j= k
j=1
(y )
2 k
k =1
k!∏ ( j + 1 2)
j=1
Les pôles de collocation sont donc les racines de Jn-1 (y1, ..., yn-1) et yn=1. En ces points, on a
n −1
q(y k ) = q (n) (y 2k ) = α j (y 2k ) j .
j= 0
n −1 n −1
∂q
= 2jα j y i (y i2 ) j-1 = 2jα j y i2j-1
∂y (yi ) j=0 j=0
n −1
1 ∂ ∂q
Par conséquent, 2 ∂y
y2 = 2j(2j + 1)α j y i2j-2
y ∂y j=0
(yi )
1 n −1 αj
q(y 2 )y 2 dy =
j=0 (2j + 3)
0
Pour appliquer la méthode, nous allons exprimer ces trois termes (dérivée première,
laplacien et intégrale) en fonction d’une somme pondérée des q(n)(yk). Rappelons que les
q(n)(yk) sont les valeurs obtenues par q(n) aux points de collocation yk, où q(n) = q. L’objectif
est donc de calculer les coefficients de pondération, notés respectivement AJ, BJ et WJ.
77
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
n
∂q
Dans le cas de la dérivée première : = A i,J k q (n) (y 2k ) .
∂y (y ) k =1
i
n −1 n −1 n
L’égalité des deux expressions des dérivées conduit à 2jα j y i2j-1 = αj × A i,J k (y 2k ) j .
j=0 j=0 k =1
n
Soit : 2jy i2j-1 = A i,J k (y 2k ) j ∀j ∈ [0, n - 1]
k =1
1 ∂ 2 ∂q 2 ∂q ∂ 2q n
Dans le cas du laplacien : y = + = B i,J k q (n) (y 2k ) .
y 2 ∂y ∂y
(yi )
y ∂y yi ∂y 2
yi k =1
Pour obtenir les coefficients Bi,kJ, nous effectuons de même que pour la dérivée première.
Nous obtenons :
n -1
B Jk, j y 2j 2j-2
k = 2j(2j + 1)y k ∀j ∈ [1, n - 1]
k =1
soit un système linéaire dont la résolution permet d’accéder aux coefficients BJi,k. Notons que
seul le second membre du système est modifié par rapport au système relatif à la dérivée
première. Cette similitude sera exploitée lors de la résolution.
78
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
+1 n
Dans le cas de l’intégration, q(y 2 )y 2 dy = WkJ q (n) (y 2k ) .
0
k =1
En procédant de même que précédemment, nous obtenons le système suivant. Notons que
dans ce cas, seuls les coefficients qui correspondent à la surface du grain, les Wn,iJ, sont
nécessaires. Ces coefficients sont notés par la suite WiJ.
Après le calcul des polynômes de Jacobi grâce à leur formule littérale, leurs racines
sont d’abord repérées par dichotomie, puis calculées très précisément par la méthode de
Newton. La résolution des trois systèmes par la méthode de Gauss-Jordan permet ensuite
d’accéder aux coefficients AijJ, BijJ et WiJ. Le tableau III.1. présente les valeurs que nous
avons obtenues et qui sont totalement en accord (8ème chiffre significatif) avec les résultats
fournis par Villadsen et Stewart (1967) ou par Roy et coll. (1993), confirmant ainsi la validité
de notre technique de détermination des coefficients de collocation.
n +1
Tableau III.1. Constantes des collocations des polynômes de Jacobi J n +1 = coef i y 2(i-1) .
i =1
n+1 2 2 3 3 3 4 4 4 4
i 1 2 1 2 3 1 2 3 4
coef i 1 -7/3 1 -6 6,6 1 -11 28,6 -143/7
ri 0,654654 1 0,468849 0.830224 1 0,363117 0,677186 0,899758 1
Ai1J -2,29219 -3,50000 -3,19932 -1,40870 1,696773 -4,13089 -1,33886 0,625703 -1,07272
Ai2J 2,29129 3,50000 5,015169 -1,80674 -10,6968 6,881913 -2,21505 -3,74062 5,325570
Ai3J --- --- -1,81584 3,21544 9,00000 -4,54753 5,28905 -1,66711 -20,7528
Ai4J --- --- --- --- --- 1,796521 -1,73514 4,782028 16,50000
Bi1J -10,5000 -10,5000 -15,6699 9,965122 26,93286 -23,8531 11,09991 -3,32285 -33,6756
Bi2J 10,5000 10,5000 20,03488 -44,3300 -86,9329 30,59365 -43,2377 38,35681 152.3752
Bi3J --- --- -4,36492 34,36492 60,00000 -9,74629 40,81877 -125,409 -311,199
Bi4J --- --- --- --- --- 3,005707 -8,68101 90,37530 192,5000
WiJ 0,233333 0,100000 0,094906 0,190808 0,047619 0,045678 0,125898 0,133979 0,027778
79
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
qui sont, par ailleurs, effectués en double précision. En effet, plus les valeurs des coefficients
sont arrondies, plus la valeur de la fonction d’approximation q(n) aux pôles de collocation est
éloignée de la fonction réelle q et plus les calculs sont imprécis.
r1=0,363 r3=0,900
0 r2=0,677 r4=1
1 ∂ ∂q ( R , t )
R2 = 11,10q (r1 ) − 43,24q (r2 ) + 40,82q (r3 ) − 8,68q (r4 )
2∂R ∂R
R R =r 2
nj
∂q
= A i,J k q (n) (y 2k )
∂y (yi ) k =1
nj
1 ∂ ∂q 2 ∂q ∂ 2q
2 ∂y
y2 = + 2
= B i,J k q (n) (y 2k )
y ∂y y ∂y yi ∂y k =1
(yi ) yi
nj
+1 2 2
q(y )y dy = Wk q (n) (y 2k )
0
k =1
80
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Ce système comprend :
nc (nj-1) Equations Différentielles Ordinaires (diffusion superficielle).
2 nc Equations Algébriques (bilan et continuité du flux à la surface).
De plus, on dénombre :
nc inconnues correspondant aux Cb,i.
nc nj inconnues relatives aux qi placés en nj pôles de collocation.
Bilan massique :
nj nj
C b, i + D g, i W j q i (y j ) = 1 et q avg, i = 3 W jJ q i (y j ) ∀i ∈ [1, nc ]
j =1 j =1
Diffusion superficielle :
nj
d
dt
[ ]
q i (R, t ) y = y =
k
D s, i
D s - adim
J
B k, j q i (y j ) ∀ i ∈ [1, nc ] & ∀ k ∈ [1, nj - 1]
j =1
Conditions limites vérifiées par le choix des polynômes de Jacobi.
nj
[
Biot i C b, i − C s, i = ] J
A nj, j q i (y j ) ∀ i ∈ [1, nc ]
j =1
∀i ∈ [1, nc]
qS, i = f(CS, j ) , selon l’IAST à r = Rp
∀j ∈ [1, nc]
81
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
∀i ∈ [1, nc]
Equation du lit :
2
∂C i ∂C 1 − ε b 3 k f,i
+v i + (Ci − CS,i ) − D L ∂ C2 i = 0
∂t ∂z εb R p ∂z
dC i
avec pour conditions limites à z = 0 et t>0 C i = C i,0 , =0
dt
dC i
à z = H et t>0 =0
dz
pour conditions initiales àt=0 Ci = 0
∀z ∈ [0, H]
Equation du grain :
∂q i (z, r, t) 1 ∂ ∂q (z, r, t)
= 2 D s,i r 2 i
∂t r ∂r ∂r
∂q i (z, r = 0, t)
avec pour conditions limites àr=0 =0
∂r
pour conditions initiales àt=0 qi = 0
∂q i (z, r = R p , t )
ρ a D s,i = k f,i (C i − C S,i ) ∀z
∂r
82
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
De même que dans le cadre de la simulation au sein d’un réacteur parfaitement agité,
une étape d’adimensionnalisation des équations est indispensable à la résolution numérique de
cet ensemble d’équations. Comme dans le cas du RPA, les variables appartiendront ainsi au
domaine [0;1], sauf dans le cas de Z qui appartiendra à [-1;1]. Les encarts suivants regroupent
d’une part les variables et les nombres sans dimension nécessaires à l’adimensionnalisation et
d’autre part les équations obtenues après cette étape.
Ci q
Ci = et q i = i , C 0,i et q 0,i étant en équilibre en corps pur.
C 0,i q 0,i
t U0 t r 2z H2 Lv 1 − ε τ k fi τ D S,i
T= = ; R= ; Z= - 1 ; Pe = = ; St i = ; Ed i =
H τ Rp H DLτ DL ε Rp R 2p
∀i ∈ [1, nc]
Equation du lit :
∂C i ∂C i 4 ∂ 2 Ci
∂T
+2
∂Z
(
+ 3 St i C i − C S,i − )
Pe ∂Z 2
=0
dC i
avec pour conditions limites à Z = -1 et T>0 = 0 ⇔ Ci = 1
dT
4 dC i
à Z = -1 C 0i ( t ) = C i ( t ) −
Pe dZ
dC i
à Z = 1 et T>0 =0
dZ
pour conditions initiales àT=0 Ci = 0
∀Z ∈ [- 1,1]
Equation du grain :
∂q i (Z, R, T) Ed i ∂ ∂q (Z, R, T)
= 2 ∂R
R2 i
∂T R ∂R
∂ q i (Z, R = 0, T)
avec pour conditions limites àR=0 =0
∂R
pour conditions initiales àT=0 qi = 0
Continuité du flux à la surface du grain :
∂
Biot i (C i − C s,i ) = [
q (Z, R = 1, T)
∂R i
]
Equilibre à la surface du grain :
q s,i = f(C s, j ) ∀j ∈ [1, nc] selon l'IAST à r = Rp
83
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Trois nombres sans dimension sont définis et utilisés pour effectuer cette étape
d’adimensionnalisation : le nombre de Péclet (Pe), le nombre de Stanton de transfert de masse
(St) et le module de diffusion superficielle (Ed). Le nombre de Péclet permet d’apprécier
l’impact de la dispersion axiale. Le nombre de Stanton traduit la vitesse de transfert à travers
le film externe par rapport à la vitesse du fluide dans le lit. Enfin, le module de diffusion
superficielle Ed exprime la vitesse de pénétration dans le grain due à la diffusion superficielle
par rapport à la vitesse de pénétration dans le lit de charbon actif.
Pour ce faire, en plus des collocations dans le grain de charbon actif, il est nécessaire
d’introduire des collocations le long du lit de charbon. On procède de même qu’au paragraphe
III.2.3., en utilisant :
2 ∂C 2 ∂C (n)
d’où C 0 (t) = C(t) - = C (n) (t) - = C 0 (t)
Pe ∂z z = −1 Pe ∂z
z = −1
Et pour z = 1, on a :
j= n −3 j=n −3
∂C (n) 3 2 3/2 ∂
2 1/2
= [-2(1)].[1 − (1) ] . a (n) 2
j P j (z ) + [1 − (1) ] a (n) 2
j P j (z ) = 0
∂z 2 j=0 ∂z j=0
∂C ∂C (n)
d’où = =0
∂z z =1 ∂z
z =1
84
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Les polynômes de Gegenbauer d’ordre 2 ont donc été choisis parce qu’ils satisfont les
conditions aux limites. Ils sont calculés à partir de la formule suivante (Angot, 1952) :
i=k i=k
k= j∏
(i - j + 1) ∏ (i + j + 3) k
i =1 i =1 1- x
PG 2, j (x) = 1 + i=k 2
k =1
k! ∏ (i + 3 2 )
i =1
Les polynômes de Gegenbauer sont définis sur le domaine [-1;1] et sont symétriques
par rapport à l’origine. Pour trouver leurs racines, ils seront donc étudiés dans un premier
temps sur l’intervalle [0;1], puis les racines de l’intervalle [-1;0], seront obtenues en prenant
les opposées des racines trouvées sur [0;1]. Après le calcul des polynômes de Gegenbauer
d’ordre 2 et de leurs racines, on accède aux coefficients AGij, et BGij par l’intermédiaire des
deux relations suivantes :
n n
A ikG (z k ) j = j ⋅ (z k ) j−1 et B ikG (z k ) j = j ⋅ (j − 1) ⋅ (z k ) j− 2
k =1 k =1
Ces deux relations sont obtenues en effectuant le même raisonnement que pour acquérir les
coefficients AijJ, BijJ et WiJ dans le cas du RPA
Le tableau III.2. présente les valeurs que nous avons obtenues pour les différents paramètres
des collocations
ng / 2
Tableau III.2. Constantes de collocation des polynômes de Gegenbauer G ng = coef i y i-1 .
i =1
ng 4 4 4 4 6 6 6 6 6 6
i 1 2 3 4 1 2 3 4 5 6
coef i -0.2 0 1,2 0 0,08571 0 -1,3714 0 2,28571 0
zi -1 -0,4082 0.40828 1 -1 -0,7274 -0,2662 0,26622 0,72741 1
Ai1 -2,9000 -0,6898 0,28989 -0,5000 -6,9 -1,3162 0,35308 -0,2046 0,20769 -0,5
Ai2 4,13938 -2,4494 -1,2247 1,73938 10,2253 -0,7724 -1,5658 0,72678 -0,6874 1,61357
Ai3 -1.7393 1,22474 0,24494 -4,1393 -5,2601 3,00252 -0,1433 -1,8782 1,39363 -3,0482
Ai4 0,50000 -0,2898 -4,1393 2,90000 3,04824 -1,3936 1,87817 0,14326 -3,0025 5,26005
Ai5 --- --- --- --- -1,6136 0,68737 -0,7268 1,56583 0,77241 -10,225
Ai6 --- --- --- --- 0,5 -0,2077 0,20461 -0,3531 1,31616 6,9
Bi1 -10,6 -2,4697 0,46969 -3,4 -44,886 -11,135 0,98929 -0,3388 0,47385 -7,4
Bi2 18,2969 1,46969 -1,4697 11,0969 86,5365 12,5550 -5,0588 1,11956 -1,4598 23,6263
Bi3 -11,097 1,46969 -1,4697 -18,297 -68,772 -0,0923 2,82880 -2,0214 2,31282 -43,347
Bi4 3,4 -0,4697 2,46969 10,6 43,3475 -2,3128 2,02143 -2,8288 0,09229 68,7720
Bi5 --- --- --- --- -23,626 1,45978 -1,1196 -5,0587 -12,555 -86,536
Bi6 --- --- --- --- 7,4 -0,4738 0,33879 -0,9893 11,1358 44,8857
85
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
z1=-1
∂C( Z, T)
= −0,69C(z1 ) − 2,44C(z 2 ) + 1,22C(z 3 ) − 0,29C(z 4 )
∂Z Z= z 2
z2=-0,408
0 r2=0,677 r4=1
z4=1
1 ∂ ∂q ( R , t )
R2 = 11,10q (r1 ) − 43,24q (r2 ) + 40,82q (r3 ) − 8,68q (r4 )
2∂R ∂R
R R =r 2
86
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
∀i ∈ [1, nc]
Equation du lit :
dC i ng
4 ng G ∀ i ∈ [1, nc]
dT
+2 (
A Gj,k C i (Z k ) + 3 St i C i − C s,i )Z j
−
Pe k =1
B j,k C i (Z k ) = 0
∀j ∈ [1, ng ]
Zj k =1
Ce système comprend :
nc ng Equations Différentielles Ordinaires (bilan du lit).
nc ng (nj-1) Equations Différentielles Ordinaires (diffusion superficielle).
nc ng Equations Algébriques (continuité du flux à la surface).
De plus, on dénombre:
nc ng inconnues correspondant aux Ci(z,t)
nc ng nj inconnues relatives aux nc qi(z,r,t) aux ng pôles de collocation zj et aux
nj pôles de collocation rj.
87
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Roy et coll. (1993) ont développé une technique de résolution basée sur les
transformées de Laplace. Quoique simple à mettre en œuvre, cette méthode est limitée à
l’adsorption en réacteur parfaitement agité et se révèle vite fastidieuse pour un grand nombre
de pôles de collocations.
Deux points de détails importants ont du être développés afin de résoudre le système
algébro-différentiel. Le premier concerne l’équation limite qui correspond à l’égalité des flux
interne et externe au niveau de l’interface solide-liquide, qui est rappelée ci-dessous dans le
cas d’un réacteur batch et d’un lit respectivement.
nj
Biot i [C b, i ]
− C s, i = J
A nj, j q i (R j ) ∀ i ∈ [1, nc ]
j=1
nj
Biot i (C i − C s,i ) = A J nj,k q i (R 2k ) ∀i ∈ [1, nc]
Z=-1
k =1 Z=-1
Au temps t = 0, cette équation n’est pas valable puisque le terme de droite est nul (pas de
pesticide adsorbé) alors que le terme de gauche n’est pas nul (pesticide en solution). Pour
contourner cet obstacle, nous avons été amenés à introduire une variation progressive de la
concentration d’entrée sur un temps très court d’amplitude 2δt au voisinage de t = 0. D’un
point de vue numérique, la concentration adimensionnalisée passe donc de la valeur 0 au
temps - δt à la valeur +1 au temps + δt, l’allure de cette variation étant une sigmoïde de la
forme :
1
C = , t ∈ [- δ t ; δ t ] et k étant une constante positive.
1 + exp( − kt )
Le réglage de cette équation (détermination de δt et de k) est fixé par le programme de façon
interne.
88
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Le second point concerne la simulation du lit de charbon actif pour laquelle il peut être
nécessaire de diviser le lit en plusieurs épaisseurs. En effet, nous nous sommes aperçus que
l’ensemble des points de collocations doit être impliqué dans l’adsorption pour que la
méthode numérique fonctionne correctement. Si la hauteur du lit est trop grande, les derniers
pôles de collocations ne seront pas «actifs» au contraire des premiers. Pour compenser au
niveau de l’équation du bilan du lit, des variations de concentrations sont créées en ces pôles
de collocation où la concentration est nulle. L’exemple de la figure III.3. illustre ce fait : une
concentration nulle en z2, z3 et z4 induit une variation de concentration négative en z2. Cette
incohérence physique peut être à l’origine de l’échec de la méthode numérique.
z1=-1
∂C( Z, T)
= −0,69C(z1 ) − 2,44C(z 2 ) + 1,22C(z 3 ) − 0,29C(z 4 )
∂Z Z= z 2
z2=-0,408
z3=0,408 r1 r3
0 r2 1
z4=1
Par contre, si on tronçonne cette grande hauteur en plusieurs tranches, tous les points de la
tranche participent à l’adsorption. L’entrée de l’épaisseur suivante correspond à la sortie de
l’épaisseur précédente.
Enfin, dans le cas de l’adsorption dans un réacteur piston, deux versions du même
programme ont été développées, qui se différencient par l’origine de leur méthode numérique.
Le premier fait appel à un outil développé au laboratoire antérieurement, nous donnant ainsi la
maîtrise complète de la méthode. Le deuxième programme, issu de la bibliothèque de
méthodes numériques IMSL, est plus rapide, mais, précompilé et sous «copyright», limite les
possibilités de réglage de la méthode.
89
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Idéalité de la solution :
nc
qi
C s,i = z i C i0 avec z i = et q T = q i
qT i=1
nc
qi
=1
i =1 q i0
RT Ci0 q i0 RT q 0i d lnC i0
π m = π i (C i0 ) = 0
dC i0 = dq i0
0 Ci 0 d lnq i0
Relation d’équilibre :
q 0i = f(C 0i )
Le dernier constituant, d’indice nc, est pris comme référence. La méthode de Newton-
Raphson est utilisée afin de résoudre ce système.
Calcul des nc valeurs de Cs,i par pondération avec les fractions zi.
90
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Enfin, il est impératif que les calculs soient les plus rapides possibles. En effet, le
calcul des valeurs de l’équilibre, avec résolution du précédent système non linéaire, sera mis
en œuvre en chaque point de collocation dans le grain, en chaque pôle de collocation le long
du lit, à chaque instant et autant de fois qu’il sera nécessaire à la convergence du correcteur.
Pour cette raison, il est évident que lors de la simulation de l’adsorption d’un seul composé, la
résolution de l’IAST est court-circuitée et seul le calcul simple de l’isotherme monocomposé
est effectué.
En outre, les calculs portant sur l’IAST sont effectués sur des valeurs qui ont une
dimension. En effet, la théorie de la solution adsorbée idéale est basée sur des grandeurs
exprimées en quantités de matière (en mole). C’est d’ailleurs pour cette raison que dans les
encarts des paragraphes III.1.2.4. et III.1.3.4., les équations «équilibre à la surface du grain»
sont exprimées en terme de q et de C, et non pas en terme de q et de C .
En conséquence, une étape de dimensionnalisation est nécessaire avant résolution de l’IAST
et une étape d’adimensionnalisation est indispensable après ce calcul, pour revenir à la
résolution du système algébro-différentiel.
91
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Entrée de nc
Entrée de nj
Entrée de ng
PROCEDURE COLLOCATION
Travail préparatoire : Calcul des polynômes de Jacobi et Gegenbauer
collocations orthogonales des racines (dichotomie + Newton)
des Aij, Bij et Wi (Gauss-Jordan)
FICHIER EQUILIBRE
Saisie des relations
Type de modèle d’isotherme d’équilibre
Paramètres d’équilibre
FICHIER
HYDRODYNAMIQUE
Conditions opératoires : PROCEDURE TRANSFERT DE MASSE
Rp, ρf, µ, ρa, U0, w, ε, H, Pe Travail préparatoire : Calcul de Sc, Sh et Re
Paramètres hydrodynamiques de Bioti et Dgi, de Sti et de Edi
FICHIER CORRELATION de kfi
Relations semi-empiriques
pour Dmol et kf
PROCEDURE IAST
(Newton-Raphson)
Entrée du temps final
Csi
qsi
PROCEDURE RESIDU
PROCEDURE APLUSP
non
FICHIER
t > tfinal
RESULTATS
C et q
oui
en fonction de t
Traitement des
résultats par l’utilisateur
92
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Le tableau III.3. regroupe les choix offerts à l’utilisateur ainsi que les codes correspondant.
93
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Pour chaque composé, les données nécessaires à la corrélation de Dmol sont fournies
les unes à la suite des autres, séparées par un espace. Le tableau III.3. précise les codes et les
données nécessaires à l’obtention de la diffusivité moléculaire.
94
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
Viscosité en poiseuille
Rayon moyen de l’adorbant en mètre
Vitesse en fût vide en m/s
Masse volumique du fluide en kg.m-3
Masse volumique apparente de l’adsorbant en kg.m-3
Indice de vide du lit
Hauteur du lit en mètre
Nombre de Péclet
95
Elaboration d’une simulation de l’adsorption d’un pesticide en eau naturelle
96
CHAPITRE 4
ACQUISITION DES PARAMETRES DE SIMULATION
L a simulation de l’adsorption d’un pesticide contenu dans une eau naturelle sur un lit
filtrant granulaire nécessite d’une part de connaître les paramètres d’équilibre du
micropolluant et de la matière organique naturelle, et d’autre part d’acquérir les
paramètres cinétiques relatifs à ces deux co-adsorbats. L’objet de ce quatrième chapitre est
donc de présenter l’obtention de ces paramètres. De plus, l’analyse de la fiabilité des valeurs
obtenues pour les coefficients de diffusion superficielle sera effectuée à partir d’un critère
basé sur le nombre de Biot.
En outre, ce chapitre présente également la validation numérique du programme
destiné à la simulation de l’adsorption au sein d’un réacteur parfaitement agité discontinu
(ADSORPA). Cette validation a été effectuée en confrontant les résultats obtenus à ceux
publiés dans de précédentes études.
Les isothermes sont mises en œuvre selon le protocole décrit au paragraphe II.2.1.
pour les trois pesticides et les deux charbons actifs retenus. Le tableau IV.1. présente les deux
concentrations initiales utilisées pour la conduite de chaque isotherme.
Les figures IV.1. et IV.2 présentent les résultats expérimentaux ainsi obtenus,
respectivement sur le charbon F400 et sur le charbon TE60. Ces graphiques sont tracés afin de
déterminer par la suite les constantes de Freundlich à partir des couples ln(Ce) et ln(qe) et de la
relation suivante :
1
q e = KC1/n
e ⇔ ln q e = ln K + lnC e
n
Acquisition des paramètres de simulation
12.5
12.0 atrazine
(R²=0,98)
ln qe
bromoxynil
11.5
(R²=0,96)
diuron
11.0 (R²=0,95)
10.5
0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0
ln Ce
Figure IV.1. Equilibres d’adsorption isothermes des trois pesticides sur F400.
(Ce en µg.L-1 et qe en µg.g-1)
13.0
12.5 atrazine
(R²=0,90)
ln qe
bromoxynil
12.0
(R²=0,96)
diuron
11.5 (R²=0,95)
11.0
0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0
ln Ce
Figure IV.2. Equilibres d’adsorption isothermes des trois pesticides sur TE60.
(Ce en µg.L-1 et qe en µg.g-1)
Pour les deux charbons actifs, le diuron est nettement plus adsorbé que l’atrazine.
Cette meilleure adsorbabilité peut s’expliquer par la structure même des pesticides étudiés.
Dans le cas du diuron, la molécule est plus linéaire et moins volumineuse que celle de
l’atrazine. En effet, les conjugaisons électroniques rigidifient la partie urée de la molécule, qui
se place de ce fait dans le plan du groupement phényle.
Par contre, les groupements éthyle et isopropyle reliés à la structure triazine de
l’atrazine ne peuvent se placer dans le plan du cycle triazinique à cause de l’encombrement
stérique et de la libre rotation autour de la liaison C-N. Ainsi, ces groupements confèrent à la
molécule d’atrazine une structure tridimensionnelle beaucoup plus volumineuse que celle du
diuron. Par conséquent, les sites d’adsorption situés dans la microporosité du charbon actif
semblent plus accessibles à la molécule de diuron qu’à la molécule d’atrazine.
98
Acquisition des paramètres de simulation
Le tableau IV.2. regroupe les constantes de Freundlich des trois pesticides sur les deux
charbons actifs, obtenus à partir de la forme linéarisée de l’équation. Les coefficients de
régression linéaire sont supérieurs ou égaux à 0,95, sauf dans le cas de l’adsorption de
l’atrazine sur le TE60.
Les valeurs obtenues montrent une plus grande adsorption des micropolluants par le
charbon actif TE60. Ceci est en accord avec les caractéristiques des charbons actifs fournies
par le laboratoire Sciences de l’Eau et de l’Environnement de l’ENSI Limoges (tableau II.1.).
En effet, la constante K relative à l’adsorption du phénol est de 40,4 (mg.g-1).(mg.L-1)-1/n dans
le cas du F400 tandis qu’elle est de 60,9 (mg.g-1).(mg.L-1)-1/n dans le cas du TE60.
Les coefficients relatifs à l’adsorption de l’atrazine sur le charbon actif F400 (K=610
(µmol.g-1).(µmol.L-1)-1/n et n=3,38) sont proches des valeurs obtenues par Speth et Miltner
(1990) et par Raveau et Baudu (1998). Ces auteurs ont respectivement obtenu les coefficients
suivants :
K = 840 (µmol.g-1).(µmol.L-1)-1/n et n = 3,44.
K = 755 (µmol.g-1).(µmol.L-1)-1/n et n = 3,85.
La légère disparité de ces résultats provient vraisemblablement du fait que l’eau ultra-
pure n’existe pas en tant que telle. En effet, à une eau ultra-pure ayant un COT de 0,1 à 0,15
mg.L-1 correspond une teneur en MON de 150 à 220 µg.L-1, ce qui est comparable aux
concentrations en pesticide utilisées pour effectuer les isothermes.
Les résultats d’équilibre en corps purs des pesticides ainsi obtenus vont maintenant
être utilisés dans la détermination des paramètres d’équilibre de la matière organique naturelle
contenue dans l’eau naturelle de la Groussinière.
99
Acquisition des paramètres de simulation
1000
Corps pur
Dilution au demi
Eau naturelle
Corps pur
Dilution au demi
Eau naturelle
Corps pur
1000 Dilution au demi
Eau naturelle
Corps pur
Dilution au demi
Eau naturelle
Corps pur
1000 Dilution au demi
Eau naturelle
Corps pur
1000 Dilution au demi
Eau naturelle
100
Acquisition des paramètres de simulation
L’outil informatique de modélisation conçu par Gicquel (1996) sous Microsoft Excel
nous a permis, à partir des résultats expérimentaux des isothermes de chaque pesticide en eau
naturelle, de déterminer les paramètres d’adsorption du composé fictif représentant la matière
organique naturelle. Il permet également de simuler l’isotherme d’adsorption en eau naturelle.
Un exemple en est donné à la figure IV.4.
1000
Corps pur
Dilution au demi
Eau naturelle
100
0.1 1.0 10.0
Figure IV.4. Exemple de modélisation selon l’IAST des équilibres d’adsorption isothermes en
compétition : cas du bromoxynil sur le F400 dans l’eau de la Groussinière.
Le tableau IV.3. regroupe les paramètres de l’EBC (K, n et C0). Les unités de ces
paramètres sont basées sur la micromole, afin d’être utilisées ultérieurement dans la procédure
IAST des programmes de simulation de l’adsorption (cf. paragraphe III.3.).
Quel que soit le pesticide, les KEBC obtenus pour le charbon TE60 sont plus élevés que
ceux obtenus pour le charbon F400. Il y a donc une plus grande affinité du TE60 avec la
matière organique naturelle. Cela peut être une conséquence des fonctions de surface
basiques, qui sont plus nombreuses (de 33%) dans le cas du TE60. Ces fonctions basiques
seraient des sites préférentiels pour les acides humiques et fulviques qui composent la MON.
Concernant les concentrations initiales du composé fictif, elles sont supérieures aux
valeurs des concentrations initiales en pesticide. Cela est dû au fait que les micropolluants
sont en quantité bien moindre que la MON. De plus, les CEBC,0 varient. En effet, selon le
charbon et le pesticide considérés, ce sont des fractions différentes de la MON qui entrent en
compétition. De plus, la quantité de MON susceptible de s’adsorber dépend de l’affinité du
pesticide vis-à-vis du charbon et de la nature des sites d’adsorption qu’il occupe.
101
Acquisition des paramètres de simulation
Tableau IV.4. Caractéristiques du réacteur batch et du CAG utilisés par Zhou (1992).
Rp (m) ρa (kg.m-3) V (L) mCAG (g)
-3
0.625.10 520 2 2
Pour chacun des composés, nous avons retenu 3 manipulations parmi celles qui sont
présentées par l’auteur, soit dix-huit simulations en tout. Dans cette partie, pour chaque
composé, seule la courbe de la première expérience (désignée sous le terme d’expérience 1)
est présentée, l’ensemble des résultats étant disponible en annexe 3.
102
Acquisition des paramètres de simulation
Le tableau IV.5. indique la masse molaire et les coefficients d’équilibre, tandis que le
tableau IV.6. résume les concentrations initiales et les coefficients de la cinétique obtenus par
l’auteur.
Tableau IV.5. Masse molaire et coefficients d’équilibre des 6 composés (Zhou, 1992).
M (g.mol-1) K (µmol.g-1).(µmol.L-1)-1/n n
phénol 94 474,5 5,26
p-nitrophénol 139 342,0 3,70
p-crésol 108 320,8 3,84
aniline 93 190,4 3,30
nitrobenzène 123 367,4 2,94
benzaldéhyde 106 388,0 3,57
A partir de ces données, la simulation des expériences d’adsorption de chacun des six
composés aromatiques sur NC60 a été effectuée. Les figures IV.5.a. à IV.5.f. présentent les
modélisations obtenues par le biais du logiciel ADSORPA dans le cadre des expériences 1,
les résultats des autres expériences étant consignés en annexe 3.
103
Acquisition des paramètres de simulation
800
[phénol] (µmol.L )
-1
600
400
200
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
Figure IV.5.a. Simulation de l’adsorption du phénol dans le cas de l’expérience 1.
(Ds est exprimé en cm2.s-1).
500
400
300
200
100
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
104
Acquisition des paramètres de simulation
600
400
200
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
Figure IV.5.c. Simulation de l’adsorption du p-crésol dans le cas de l’expérience 1.
(Ds est exprimé en cm2.s-1).
800
[aniline] (µmol.L )
-1
600
400
200
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
Figure IV.5.d. Simulation de l’adsorption de l’aniline dans le cas de l’expérience 1.
(Ds est exprimé en cm2.s-1).
105
Acquisition des paramètres de simulation
600
400
200
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
Figure IV.5.e. Simulation de l’adsorption du nitrobenzène dans le cas de l’expérience 1.
(Ds est exprimé en cm2.s-1).
600
400
200
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
Figure IV.5.f. Simulation de l’adsorption du benzaldéhyde dans le cas de l’expérience 1.
(Ds est exprimé en cm2.s-1).
106
Acquisition des paramètres de simulation
Globalement, les coefficients de diffusion superficielle obtenus par notre logiciel sont
en accord avec les valeurs fournies par Zhou (1992), ce qui va dans le sens d’une validation
du programme ADSORPA.
Dans le cas du benzaldéhyde et, dans une moindre mesure, dans le cas du
nitrobenzène, les simulations sont moins bonnes car elles se heurtent au problème de la
limitation due au coefficient de transfert de masse externe. Par conséquent, les résultats sont
moins sensibles à la variation du Ds, ce qui se traduit par des nombres de Biot un peu faibles.
Ceci est plus particulièrement perceptible dans le cas de l’expérience 1 du benzaldéhyde ou de
l’expérience 3 du nitrobenzène (nombre de Biot valant respectivement 3,9 et 4,9 dans ces
deux manipulations).
Cela peut être imputable à la démarche expérimentale de Zhou (1992). En effet,
l’auteur ne calcule pas le coefficient de transfert de masse externe à partir d’une corrélation
semi-empirique, mais l’obtient simultanément au coefficient de diffusion superficielle, en
retenant le meilleur couple (kf, Ds) possible. Par conséquent, la démarche de l’auteur ne
permet pas de se placer, a priori, dans des conditions telles que l’impact du coefficient de
transfert de masse externe kf soit négligeable.
107
Acquisition des paramètres de simulation
Comme cela a été précisé au paragraphe II.2.3., il existe un nombre de Biot minimal
en dessous duquel il n’est pas possible de déterminer un coefficient de diffusion superficielle,
la vitesse globale du transfert de masse étant alors régie essentiellement par le transfert de
masse externe. Il en va de même pour les simulations auxquelles nous avons procédé. Afin
d’estimer quel est le nombre de Biot minimal, des simulations ont été effectuées avec
différents coefficients de diffusion superficielle. Une première simulation avec une valeur de
Ds exceptionnellement élevée est réalisée, en tant qu’exemple d’une cinétique gouvernée
uniquement par le transfert de masse externe. C’est cette simulation qui est alors utilisée
comme référence.
Le critère de comparaison, basé sur la méthode des moindres carrés, est défini comme suit :
2
1 N C (t ) − C (t i )
S(%) = 100 ⋅ 2 ref i Equation IV.1.
N i =1 C ref (t i ) + C(t i )
S est alors l’écart relatif moyen entre deux cinétiques. Plus le Ds utilisé pour la simulation est
éloigné du Ds de référence, plus les courbes de cinétique sont éloignées et, par conséquent,
plus le critère de comparaison S sera élevé.
Pour l’expérience 1 relative à l’adsorption du phénol décrite par Zhou (1992), une
simulation a été effectuée avec un coefficient de diffusion superficielle de 1,0.10-6 cm2.s-1.
Cette simulation sert de référence, d’autres simulations basées sur des Ds plus grands ayant
montré que 1,0.10-6 cm2.s-1 est une valeur suffisamment élevée. La figure IV.6. présente
l’évolution du critère S en fonction du nombre de Biot.
Si Cref était une cinétique expérimentale, elle serait entachée d’une erreur de mesure.
La véritable courbe se situerait quelque part dans une bande de 5%, par exemple, recouvrant
Cref. Ainsi, statistiquement, toutes les cinétiques calculées dont la courbe se situe dans cette
bande sont susceptibles de correspondre à la vraie cinétique. Les nombres de Biot de ces
cinétiques sont donc statistiquement non différents.
25
20
15
S (%)
10
0
0 1 2 3 4 5 6
Biot
Figure IV.6. Critère de distinction entre une cinétique avec diffusion de surface et une
cinétique sans diffusion de surface en fonction du nombre de Biot.
108
Acquisition des paramètres de simulation
En évaluant l’erreur de mesure à 5%, la figure IV.6 montre qu’en dessous d’un certain
nombre de Biot, les critères des cinétiques sont en dessous de cette limite de 5%. Il existe
donc un nombre de Biot minimal, pour une erreur donnée, en dessous duquel les cinétiques ne
sont pas statistiquement différentiables. Ce nombre de Biot minimal est de 1,98 dans
l’exemple de la figure IV.6.
En terme de Ds, cela signifie également qu’il n’est pas possible d’obtenir un Ds au-delà
d’une valeur maximale, pour une situation donnée (kf, Rp, ρa, C0 et q0 constants). La figure
IV.7. illustre l’évolution du critère de comparaison S en fonction du coefficient de diffusion
superficielle, pour le même exemple que précédemment. La valeur maximale de Ds qui peut
être calculée est de l’ordre de 10-7 cm2.s-1 alors que la valeur de référence, qui correspond à la
prédominance du transfert de masse externe, est de 10-6 cm2.s-1.
140
120
100
80
S (%)
60
40
20
0
0.E+00 2.E-08 4.E-08 2 -1
6.E-08 8.E-08 1.E-07
Ds (cm .s )
Figure IV.7. Critère de distinction entre une cinétique avec diffusion de surface et une
cinétique sans diffusion de surface en fonction du coefficient de diffusion superficielle.
Le critère de comparaison S est d’autant plus sensible que le coefficient de diffusion
superficielle diminue. Cela est logique puisque la référence est une cinétique gouvernée
uniquement par le transfert de masse externe, sans intervention de la diffusion superficielle.
En outre, une estimation de l’incertitude sur la valeur de Ds peut se déduire en utilisant
la courbe présentée à la figure IV.7. Le coefficient de diffusion du phénol sur le Pica NC60
dans le cas de l’expérience 1 (Zhou, 1992) est de 1,8.10-8 cm2.s-1, ce qui correspond à un
critère de 45,1 % par rapport à une cinétique régie uniquement par le transfert de masse
externe. En évaluant l’erreur expérimentale à 5%, la cinétique est susceptible d’être, en
moyenne, 5% au-dessus ou 5% en dessous de la cinétique mesurée expérimentalement. Par
conséquent, le critère de comparaison se trouverait compris entre 40,1 et 50,1 %. A l’aide de
la figure IV.7., il est alors possible d’obtenir une gamme d’incertitude allant de 1,55 à
2,10.10-8 cm2.s-1.
109
Acquisition des paramètres de simulation
Ganguly et Goswami (1996) ont étudié l’adsorption de l’acide acétique sur charbon
actif en grain. Les auteurs utilisent un réacteur muni d’une agitation mécanique et de
déflecteurs. Ses caractéristiques sont résumées au tableau IV.8.
Le coefficient de transfert de masse externe utilisé lors de nos simulations est celui qui
est fourni par les auteurs. Il est obtenu à partir des premières minutes de la cinétique et sa
valeur est de 2,5.10-3 cm.s-1. L’isotherme peut être représentée par la relation de Freundlich et
les coefficients d’équilibre sont les suivants :
K = 90,43 (µmol.g-1).(µmol.L-1)-1/n
n = 3,94
25000
Simulation Ds=6E-7
20000
15000
10000
5000
0
0 30 60 90 120 150 180
Temps (min)
110
Acquisition des paramètres de simulation
20000
15000
10000
5000
0
0 30 Temps (min) 60 90
Le tableau IV.10. confronte les coefficients de diffusion superficielle fournis par les
auteurs avec ceux obtenus à partir du logiciel ADSORPA.
Les valeurs obtenues sont du même ordre de grandeur que celles acquises par les
auteurs. Les travaux de Zhou (1992) et de Ganguly et Goswami (1996) portent sur des
coefficients de diffusion superficielle de l’ordre de 10-7 et 10-8 cm2.s-1. D’autres validations
sont nécessaires pour tester le logiciel sur des valeurs plus faibles de Ds.
111
Acquisition des paramètres de simulation
Les travaux publiés par Traegner et Suidan (1989a, b) portent sur l’adsorption d’un
colorant (désigné par la suite sous le terme de R6G) sur le charbon actif en grain
Carborundum et du p-nitrophénol (désigné par la suite sous le terme de PNP) sur le charbon
actif en grain F400. Le tableau IV.11. fournit les principales caractéristiques nécessaires pour
effectuer les simulations de ces deux systèmes d’adsorption.
Tableau IV.11. Caractéristiques des deux systèmes d’adsorption (Traegner et Suidan, 1989).
Rp ρa w C0 K kf
-1 -1 -1 -1 -1/n n
(m) (kg.m-3) (g.L ) (µmol.L ) (µmol.g ).(µmol.L ) (cm.s-1)
R6G 0,25.10-3 740 0,293 101 284,3 28,5 1,02.10-3
934,3
PNP 0,165.10-3 740 0,5 897,5 6,94 6,56.10-3
2735,0
Les figures IV.9.a. et IV.9.b. présentent les résultats expérimentaux fournis par
Traegner et Suidan (1989a, b) ainsi que les simulations correspondantes, effectuées à l’aide
du logiciel ADSORPA. Seules deux manipulations sont présentées, l’ensemble des
modélisations se trouvant dans l’annexe 3.
60
40
20
0
0 240 480 720 960 1200 1440 1680 1920 2160
Temps (min)
Figure IV.9.a. Simulation de l’adsorption du colorant R6G.
(Ds est exprimé en cm2.s-1)
112
Acquisition des paramètres de simulation
1500
1000
500
0
0 60 120 Temps (min) 180 240 300
113
Acquisition des paramètres de simulation
Tableau IV.14. Concentrations initiales et doses de charbon selon les systèmes étudiés
(Larson et Tien, 1984).
C0 (µmol.L-1) w (g.L-1)
757 1,422
Phénol pur 776 1,200
822 / 522 0,358
o-crésol / DCP 728 / 430 0,463
934 / 558 0,355
Phénol / DCP 785 / 522 1,524
787 / 438 0,505
956 / 822 0,699
Phénol / o-crésol 496 / 496 1,923
934 / 988 / 645 0,637
Phénol / o-crésol / DCP 1063 / 1002 / 587 0,746
Tableau IV.15. Coefficients d’équilibre et de cinétique des solutés (Larson et Tien, 1984).
K (µmol.g-1).(µmol.L-1)-1/n n kf (cm.s-1) Ds (cm2.s-1)
phénol 95,6 2,77 5,49.10-3 4,60.10-9
-3
o-crésol 335,4 4,41 4,97.10 1,70.10-9
DCP 461,1 4,02 4,46.10-3 1,60.10-9
114
Acquisition des paramètres de simulation
600
[phénol] (µmol.L )
-1
400
200
0
0 60 120 Temps (min) 180 240 300
Figure IV.10. Simulation de l’adsorption du phénol (C0 = 757 µmol.L-1 et w = 1,422 g.L-1).
Nous obtenons exactement le même faisceau de simulation que les auteurs, même si
son adéquation avec les trois points expérimentaux est assez peu satisfaisante. Larson et Tien
(1984) ont retenu la valeur de 4,6.10-9 cm2.s-1 pour le coefficient de diffusion superficielle du
phénol. Cette valeur est une moyenne, calculée à partir des Ds correspondant aux simulations
passant exactement par chacun des trois points expérimentaux.
Dans le cas des systèmes binaires et ternaires, nous n’avons pas effectué de recherche
de coefficient de diffusion superficielle comme cela avait été fait pour les confrontations
précédentes. En effet, l’acquisition des coefficients de diffusion se fait sur des solutions de
solutés purs, ce qui permet d’avoir des résultats plus fiables. Seules les simulations à partir
des coefficients de diffusion, préalablement acquis en solution pure par les auteurs, ont été
exécutées.
Les figures IV.11. à IV.14. présentent une simulation de chaque système, l’ensemble
des résultats se trouvant dans l’annexe 3.
115
Acquisition des paramètres de simulation
900
800
700
Concentration (µmol.L )
-1
600
500
400
300
200
100
0
Temps (min)
0 720 1440 2160 2880 3600 4320 5040 5760 6480
[o-crésol] Expérience Larson et Tien (1984) [DCP] Expérience Larson et Tien (1984)
[o-crésol] Simulation [DCP] Simulation
Figure IV.11. Simulation de l’adsorption du système binaire o-crésol / DCP
(C0 = 822 / 522 µmol.L-1 et w = 0,358 g.L-1).
1000
900
800
Concentration (µmol.L )
-1
700
600
500
400
300
200
100
0
Temps (min)
0 720 1440 2160 2880 3600 4320 5040
[phénol] Expérience Larson et Tien (1984) [DCP] Expérience Larson et Tien (1984)
[phénol] Simulation [DCP] Simulation
Figure IV.12. Simulation de l’adsorption du système binaire phénol / DCP
(C0 = 943 / 558 µmol.L-1 et w = 0,335 g.L-1).
116
Acquisition des paramètres de simulation
1000
800
Concentration (µmol.L )
-1
600
400
200
0
0 1440 2880 Temps (min) 4320 5760 7200
[phénol] Expérience Larson et Tien (1984) [o-crésol] Expérience Larson et Tien (1984)
[phénol] Simulation [o-crésol] Simulation
Figure IV.13. Simulation de l’adsorption du système binaire phénol / o-crésol
(C0 = 956 / 822 µmol.L-1 et w = 0,699 g.L-1).
1000
900
800
Concentration (µmol.L )
-1
700
600
500
400
300
200
100
0
0 60 120
Temps (min)
180 240 300 360 420
[phénol] Expérience Larson et Tien (1984) [phénol] Simulation
[o-crésol] Expérience Larson et Tien (1984) [o-crésol] Simulation
[DCP] Expérience Larson et Tien (1984) [DCP] Simulation
Figure IV.14. Simulation de l’adsorption du système ternaire phénol / o-crésol / DCP
(C0 = 934 / 988 / 645 µmol.L-1 et w = 0,637 g.L-1).
117
Acquisition des paramètres de simulation
Les sept simulations des systèmes binaires et les deux simulations du système ternaire
sont en accord avec celles présentées dans la publication de Larson et Tien (1984). Sur les
figures précédentes, il existe néanmoins des écarts au niveau de l’asymptote des équilibres.
Ces différences ne sont pas dues à la résolution des équations de l’IAST, mais plutôt au fait
que cette théorie ne s’applique pas parfaitement dans ce cas précis.
Quatre publications différentes ont été utilisées afin de valider notre programme de
simulation de l’adsorption dans un réacteur parfaitement agité discontinu. Cette validation a
été effectuée sur des composés très différents (colorant, composés aromatiques, acide
acétique). Ces composés ont été étudiés en solution pure, mais également en systèmes
binaires et ternaires. En outre, la gamme des valeurs des coefficients de diffusion superficielle
étudiés est large (de 10-6 à 10-10 cm2.s-1).
Le bon accord entre les valeurs présentées par les différents auteurs et celles obtenues
par l’intermédiaire du programme ADSORPA nous permet de dire que le programme
numérique développé donne des résultats non erronés et que notre programmation
informatique est correcte. Ce bon accord a été établi dans une large gamme de valeurs de Ds,
avec l’utilisation d’équations d’équilibres et de coefficients de transfert de masse externe
souvent fort différents.
118
Acquisition des paramètres de simulation
Les coefficients d’équilibre (des 3 pesticides et des composés fictifs) étant acquis et le
programme de simulation de l’adsorption en réacteur parfaitement agité discontinu étant
validé, les coefficients de diffusion superficielle restent les derniers paramètres à déterminer.
Pour ce faire, des cinétiques d’adsorption ont été effectuées sur la colonne différentielle
d’adsorption (ou DCBR) dont le principe a été présenté au paragraphe II.2.3.
Le présent paragraphe présente tout d’abord la mise au point des conditions
opératoires des cinétiques expérimentales et le choix des corrélations semi-empiriques
nécessaires aux simulations. Puis, il décrit l’acquisition des coefficients de diffusion
superficielle des trois pesticides (atrazine, bromoxynil et diuron) et du composé fictif (matière
organique naturelle contenue dans l’eau de la Groussinière) sur les deux charbons actifs.
1.00 Polson
Stokes-Einstein
0.80
Hayduk -Laudie
[Atrazine] (µmol.L )
-1
Wilke-Chang
0.60
Othmer-Thakar
0.40
0.20
0.00
0 720 1440 2160 2880 3600
Temps (min)
Figure IV.15. Influence des corrélations semi-empiriques permettant de calculer Dmol.
119
Acquisition des paramètres de simulation
A la vue des courbes précédentes et du tableau de valeur, nous nous rendons compte
que les différences entre les simulations sont faibles. Outre l’écriture de programmes de
simulation, notre second objectif est de mettre au point un protocole permettant à un
utilisateur quelconque de simuler l’adsorption d’un pesticide. Nous avons donc, par souci de
simplicité, retenu la corrélation de Polson pour effectuer les simulations des 3 pesticides sur
les 2 charbons actifs en grain. En effet, seule la masse molaire, donnée très facile à obtenir, est
requise par cette corrélation. Au contraire, les autres corrélations nécessitent la connaissance
du volume molaire au point normal d’ébullition ou du rayon moyen des molécules, données
beaucoup plus difficiles à obtenir pour un utilisateur quelconque.
Enfin, afin de guider les choix des conditions expérimentales qui seront utilisées par la
suite pour l’ensemble des acquisitions des coefficients de diffusion superficielle, l’impact du
débit (et donc du coefficient de transfert de masse externe) est également évalué. La figure
IV.14. présente les cinétiques expérimentales d’adsorption du diuron sur F400 pour les
différentes conditions suivantes :
Colonne différentielle avec trois débits (50, 100 et 180 L.h-1).
Récipient bouché, avec agitation magnétique faible et non contrôlée.
0.6
0.4
0.2
0.0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Temps (jour)
Figure IV.16. Influence du débit sur l’adsorption du diuron sur F400.
120
Acquisition des paramètres de simulation
Le tableau IV.17. présente les correspondances entre débit, vitesse en fût libre et
nombre de Reynolds. Pour rappel, une vitesse classique de filtration sur lit de charbon actif en
grain dans une station de potabilisation est de 10 m.h-1, soit 3.10-3 m.s-1.
121
Acquisition des paramètres de simulation
1.0 F400
0.9 TE60
0.8
[atrazine]/[atrazine]
0.7
0
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Figure IV.17.a. Cinétiques d’adsorption de l’atrazine sur colonne différentielle d’adsorption.
1.0 F400
0.9 TE60
0.8
[bromoxynil]/[bromoxynil
0
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Figure IV.17.b. Cinétiques d’adsorption du bromoxynil sur colonne différentielle d’adsorption.
122
Acquisition des paramètres de simulation
1.0 F400
0.9 TE60
0.8
0.7
[diuron]/[diuron]0
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Figure IV.17.c. Cinétiques d’adsorption du diuron sur colonne différentielle d’adsorption
Globalement, les cinétiques menées sur DCBR présentent une allure classique,
l’adsorption des trois pesticides étant plus rapide sur le charbon actif F400 que sur le TE60.
Outre les coefficients d’équilibre (tableau IV.2.), les concentrations initiales et les
masses de charbon actif (tableau IV.18.), les autres données nécessaires à nos simulations sont
disponibles dans le tableau IV.19.
Les six simulations relatives à ces expériences ont alors été effectuées, dans le but de
déterminer les Ds pour chaque couple pesticide / CAG. La figure IV.18. illustre notre
démarche à partir de l’exemple de l’acquisition du Ds de l’atrazine sur le charbon actif en
grain TE60. L’ensemble des courbes de simulation se trouve dans l’annexe 4.
123
Acquisition des paramètres de simulation
600 Expérience
Ds=2,0E-11
500 Ds=3,0E-11
Ds=3,2E-11
400 Ds=4,0E-11
[atrazine] (µ g.L )
-1
Ds=5,0E-11
Ds=6,0E-11
300
Ds=7,0E-11
200
100
0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Figure IV.18. Simulation de l’adsorption de l’atrazine sur TE60.
Les nombres de Biot sont bien supérieurs à 1 pour toutes les manipulations (12,0 pour
la valeur la plus basse et 182,2 pour la valeur la plus élevée). Cela permet de confirmer que
nos expériences sont effectuées dans des conditions permettant d’acquérir un coefficient de
diffusion superficielle, le coefficient de transfert de masse externe ayant un impact limité et
connu sur l’adsorption.
Pour les deux charbons actifs étudiés, la molécule dont l’adsorption est la plus lente
est le diuron. Dans le cas du F400, son coefficient de diffusion est même 8 fois plus faible que
ceux de l’atrazine et du bromoxynil. A la vue de ces résultats et de ceux des équilibres
d’adsorption isothermes, cela confirme que des études de cinétiques d’adsorption sont
essentielles au dimensionnement d’un traitement par charbon actif. En effet, en ne considérant
que les coefficients d’équilibre du diuron, supérieurs à ceux des autres pesticides, ce pesticide
apparaissait comme la molécule la plus aisée à adsorber. Cela reste vrai pour une pollution
chronique relativement modérée. Néanmoins, dans le cas d’un pic de pollution, son
coefficient de diffusion plus faible impliquera une adsorption plus lente, défavorisée par
rapport à celle des autres pesticides.
124
Acquisition des paramètres de simulation
En outre, à la vue des Ds, il est possible de confirmer, compte tenu des coefficients de
diffusion supérieurs, que l’adsorption sur le F400 est plus rapide que sur le TE60. Cela peut
éventuellement s’expliquer par un diamètre poreux et un volume poreux légèrement plus
élevés dans le cas de ce charbon. Néanmoins, les caractéristiques des charbons étant proches,
des manipulations sur d’autres matériaux ayant des différences physico-chimiques plus
marquées seraient nécessaires pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.
400
-1
300
200
100
0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Figure IV.19.a. Cinétiques expérimentales et simulées de l’adsorption de l’atrazine.
( Ds exprimé en cm2.s-1 ).
125
Acquisition des paramètres de simulation
600
500
400
300
200
100
0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Figure IV.19.b. Cinétiques expérimentales et simulées de l’adsorption du bromoxynil.
( Ds exprimé en cm2.s-1 ).
300
200
100
0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Figure IV.19.c. Cinétiques expérimentales et simulées de l’adsorption du diuron.
( Ds exprimé en cm2.s-1 ).
126
Acquisition des paramètres de simulation
Une simulation est tout d’abord effectuée pour chaque couple pesticide / charbon à
partir d’un coefficient de diffusion superficielle élevé. Cette cinétique, régie uniquement par
le transfert de masse externe, sert de référence. Dans tous les cas, une valeur de Ds de 1.10-6
cm2.s-1 a été utilisée, des simulations avec des Ds supérieurs n’ayant pas entraîné de différence
significative. A partir de cette simulation de référence, le critère S permet de mesurer l’écart
entre une cinétique dans laquelle la diffusion superficielle n’a pas d’influence et une cinétique
avec diffusion superficielle. Le critère S est défini au paragraphe IV.2.1.3. (équation IV.1).
40
atrazine
bromoxynil
30
diuron
Limite à 5 %
S (%)
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6
Biot
Figure IV.20.a. Critère de distinction entre une cinétique avec diffusion de surface
et une cinétique sans diffusion de surface en fonction du nombre de Biot.
Cas de l’atrazine, du bromoxynil et du diuron sur F400.
127
Acquisition des paramètres de simulation
40
atrazine
bromoxynil
30 diuron
Limite à 5 %
S (%)
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6
Biot
Figure IV.20.b. Critère de distinction entre une cinétique avec diffusion de surface
et une cinétique sans diffusion de surface en fonction du nombre de Biot.
Cas de l’atrazine, du bromoxynil et du diuron sur TE60.
L’erreur expérimentale étant évaluée à 5%, il est possible d’accéder aux nombres de
Biot limites. Pour chacun des six couples pesticide / CAG, le tableau IV.21. résume les
valeurs de ces nombre de Biot et les confronte aux nombres de Biot de cinétiques
expérimentales.
Les valeurs de nombres de Biot limites ne sont pas exactement les mêmes pour tous
les couples. Cela est vraisemblablement dû aux équilibres d’adsorption, qui ont également une
influence sur le transfert de masse global. Néanmoins, ces valeurs, voisines les unes des
autres, sont proches de la valeur critique proposée par Traegner et Suidan (1989a,b). En effet,
ces auteurs avaient estimé qu’en dessous d’un nombre de Biot égal à 1, il est impossible de
déterminer un coefficient de diffusion superficielle car c’est le transfert de masse externe qui
impose sa loi cinétique. Néanmoins, les nombres de Biot limites déterminés dans cette partie
sont plus sévères en raison de la valeur de l’erreur expérimentale (5%).
Les nombres de Biot déterminés pour nos six expériences sont nettement supérieurs
aux nombres de Biot limites. Par conséquent, il est certain que ces expériences sont effectuées
dans des conditions qui permettent d’acquérir un coefficient de diffusion superficielle
significatif.
128
Acquisition des paramètres de simulation
Il convient de noter à ce niveau que les coefficients de transfert de masse externe sont
de l’ordre de 10-2 cm.s-1 dans le cas des six cinétiques d’adsorption conduites sur la colonne
différentielle d’adsorption. Les valeurs généralement obtenues dans des réacteurs
d’adsorption classiques sont de l’ordre de 10-3 cm.s-1 (cf. pour exemples les valeurs de kf cités
lors de la validation du logiciel ADSORPA, paragraphes IV.2.). Par conséquent, les nombres
de Biot limites étant constants, le choix de la colonne différentielle d’adsorption permet
d’accéder à une gamme élargie de coefficients de diffusion superficielle.
175
150
125
100
S (%)
75
50
25
0
0.00E+00 1.00E-09 2.00E-09 3.00E-09 4.00E-09 5.00E-09
2 -1
Ds (cm .s )
Figure IV.21. Critère de distinction entre une cinétique avec diffusion de surface et une
cinétique sans diffusion de surface en fonction du coefficient de diffusion superficielle.
Cas de l’atrazine sur F400.
Tableau IV.22. Coefficients de diffusion superficielle des six couples pesticide / CAG.
Atrazine Bromoxynil Diuron Atrazine Bromoxynil Diuron
/ F400 / F400 / F400 / TE60 / TE60 / TE60
Ds (cm2.s-1) 5,0±0,8.10-10 4,0±0,7.10-10 6,5±2,6.10-11 3,2±1,5.10-11 8,0±1,8.10-11 2,5±0,8.10-11
Les coefficients de diffusion superficielle étant acquis pour les six couples pesticide /
charbon actif en grain, l’étape suivante consiste obtenir les coefficients de diffusion
superficielle des composés fictifs, représentant la matière organique naturelle contenue dans
l’eau de la Groussinière.
129
Acquisition des paramètres de simulation
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2
0.2
0.0
0.0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
T emps (jours) Temps (jours)
0.8 0.8
[bromoxynil]/[bromoxynil
[bromoxynil]/[bromoxynil]
0
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0.0 0.0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
Temps (jours) Temps (jours)
0.8 0.8
[diuron]/[diuron]0
[diuron]/[diuron]0
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0.0 0.0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
Temps (jours) Temps (jours)
130
Acquisition des paramètres de simulation
La cinétique est plus lente du fait de la compétition. Cela se traduit par une tangente
à la courbe au temps initial dans le cas de l’adsorption en eau naturelle qui est moins raide que
dans le cas de l’adsorption en corps pur.
Ds(EBC) = 2.5E-10
0.6
Ds(EBC) = 5.0E-10
0.4
0.2
0.0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Figure IV.23. Exemple d’obtention du Ds du composé fictif (atrazine sur F400).
( Ds exprimé en cm2.s-1 ).
131
Acquisition des paramètres de simulation
[atrazine]/[atrazine]0
[atrazine]/[atrazine]0
0.4 0.4
0.2 0.2
0.0 0.0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
Temps (jours) Temps (jour)
0.8
0
[bromoxynil]/[bromoxynil]
Ds(EBC) = 6.0E-11
0
Ds(EBC) = 1.0E-11
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0.0
0.0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
Temps (jour) Temps (jour)
[diuron]/[diuron]0
Ds(EBC) = 4.0E-11
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0.0 0.0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
Temps (jour) Temps (jours)
132
Acquisition des paramètres de simulation
Les coefficients de diffusion superficielle obtenus pour les composés fictifs sont
inférieurs à ceux obtenus pour les pesticides. Cela peut être du à la taille, relativement
importante, des molécules qui composent la matière organique naturelle.
IV.4. CONCLUSIONS.
Rappelons que les coefficients d’équilibre en corps purs ont été obtenus
classiquement, sur CAP tandis que les coefficients de l’EBC ont été calculés grâce à la théorie
de la solution adsorbée idéale.
Quant aux coefficients de diffusion superficielle, ils ont été acquis en couplant des
expériences menées sur colonne différentielle d’adsorption et un logiciel de simulation,
ADSORPA, préalablement conçu et validé.
Les encarts de la page suivante présentent la démarche utilisée. Elle constitue la base
du protocole de simulation qui a été élaboré.
133
Acquisition des paramètres de simulation
Sur CAG réduit en CAP. 5 jours. Dose fixe de pesticide et dose variable de CAP.
Paramètres d’équilibre du pesticide en EUP.
Sur CAG réduit en CAP. 5 jours. Dose fixe de pesticide et dose variable de CAP.
En eau naturelle, non diluée et diluée au demi.
Valeurs expérimentales.
134
Simulation d’un lit filtrant granulaire
CHAPITRE 5
SIMULATION DE L’ADSORPTION
SUR UN LIT FILTRANT GRANULAIRE
Les publications retenues afin de comparer leurs résultats à ceux provenant du logiciel
ADSORBED doivent mentionner l’ensemble des données nécessaires à la simulation
(caractéristiques du CAG : masse volumique apparente, rayon du grain ; caractéristiques du
lit : vitesse superficielle, hauteur, indice de vide ; caractéristiques des solutés : concentration
initiale, coefficients d’équilibre et cinétique). La validation a donc été basée sur les articles de
Weber et Liu (1980), de Fettig et coll. (1987), de Pirbazari et coll. (1991), de Smith (1991b) et
l’ouvrage de Noll et coll. (1992).
Weber et Liu (1980), Fettig et Sontheimer (1987) ainsi que Pirbazari et coll. (1991)
ont étudié l’adsorption sur lit de charbon actif de composés purs. Dans ces différentes études,
plusieurs types de colonnes ont été mis en œuvre : microcolonnes, petites colonnes de
laboratoire et colonne de dimension industrielle.
Les travaux de Weber et Liu (1980) portent sur l’adsorption du p-bromophénol sur le
charbon actif F400. Deux hauteurs de lit ont été utilisées : 6,12 cm et 1,24 m.
La publication Fettig et Sontheimer (1987) est relative à l’adsorption du p-nitrophénol
sur le charbon actif Norit Row 0.8 Supra en eau ultra pure.
Pirbazari et coll. (1991) se sont intéressés à l’adsorption d’un pesticide organochloré,
l’alachlore, sur le charbon actif F400. Leurs études ont été effectuées sur les colonnes allant
de 1,8 à 6,7 cm. L’adsorption a eu lieu en eau ultra-pure (notée OFW) et dans une eau
contenant des acides humiques (notée HABS). Dans ce dernier cas, les auteurs ont
simplement procédé à des isothermes de l’alachlore en eau naturelle afin d’intégrer la
compétition entre le pesticide et les substances humiques dans les calculs.
135
Simulation d’un lit filtrant granulaire
Les figures V.2.a. et V.2.b. présentent les expériences de Weber et Liu relatives à
l’adsorption du p-bromophénol sur le F400, respectivement sur la microcolonne et le lit de
CAG. Ces résultats expérimentaux sont accompagnés des simulations effectuées à partir des
différentes données précitées. Dans le cas de l’adsorption sur un lit de CAG, la colonne a été
divisée en 10 tranches d’égale épaisseur. C’est pourquoi, en plus de la simulation classique du
profil de concentration en sortie du filtre, la figure V.2.b. fournit également les simulations
intermédiaires au niveau de chaque section.
500
400
[p -bromophénol] (µmol.L )
-1
Entrée
100
0
0 6 12 18 24
Temps (h)
Figure V.2.a. Simulation de la courbe de percée du p-bromophénol dans une microcolonne.
136
Simulation d’un lit filtrant granulaire
500
400
[p -bromophénol] (µ mol.L )
-1
Résultats expérimentaux de
300
Weber & Liu (1980)
Entrée
200
Simulation sortie
100
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
Temps (h)
Figure V.2.b. Simulation du profil de concentration du p-bromophénol dans un lit de F400.
L’écart entre les concentrations à l’entrée et à la sortie du filtre, visible sur la figure
V.2.b., a également été noté par Weber et Liu (1980). Selon ces derniers, cette saturation
incomplète du filtre serait due à une double distribution de la taille des pores. Un problème au
niveau de la gestion de la concentration à l’entrée du lit ou une éventuelle croissance
bactérienne peut également expliquer cet écart.
1.2
1.0
0.8
[PNP]/[PNP] 0
0.6
0.4
Résultats expérimentaux de Fettig et Sontheimer (1987)
0.2 Entrée
Simulation sortie
0.0
0 24 48 72 96
Temps (h)
Figure V.3. Simulation de la courbe de percée du p-nitrophénol sur Norit Row 0.8 Supra.
137
Simulation d’un lit filtrant granulaire
Les figures V.4.a.et V.4.b. illustrent les simulations effectuées à partir des conditions
expérimentales de Pirbazari et coll. (1991). La figure V.4.a. présente les simulations
effectuées dans le cas de l’adsorption de l’alachlore eau ultra-pure pour deux colonnes de
différentes hauteurs, tandis que la figure V.4.b. fournit les simulations relatives à l’adsorption
du même pesticide dans une solution d’acides humiques, également pour deux lits de
différentes hauteurs.
1.0
0.8
[alachlore]/[alachlore]0
0.6
Lit de 1,8 cm de hauteur
Résultats expérimentaux de Pirbazari et coll. (1991)
0.4
Simulation
1.0
0.8
[alachlore]/[alachlore]0
0.0
0 250 500 750 1000
Temps (h)
Figure V.4.b. Simulation de la courbe de percée de l’alachlore
en solution avec des acides humiques.
138
Simulation d’un lit filtrant granulaire
1.4
1.2
1.0
0.8
C / C0
0.6
0.4
0.2
0.0
0 24 48 72 96
Temps (h)
Composé 1 Smith (1991) Composé 2 Smith (1991)
Composé 1 Simulation Composé 2 Simulation
139
Simulation d’un lit filtrant granulaire
L’accord entre les deux simulations est correct, d’autant plus que Smith (1991b) utilise
comme modèle d’équilibre le principe de la solution adsorbée non idéale.
Les données issues de l’ouvrage de Noll et coll. (1992) ont également servi de support
à notre validation. Les auteurs ont étudié l’adsorption compétitive du phénol et du p-
chlorophénol (souvent désigné sous l’abréviation pCP par la suite) sur lit de charbon actif
F400. Six expériences, notées F1 à F6, sont présentées. Pour certaines d’entre elles, des
prélèvements ont été effectués à des hauteurs intermédiaires des colonnes de CAG. Les
tableaux V.3. et V.4. regroupent les caractéristiques des six systèmes d’adsorption.
Les figures V.6.a. à V.6.f. présentent la confrontation entre les résultats expérimentaux
de Noll et coll. (1992) et ceux issus du logiciel de simulation de l’adsorption sur lit filtrant
granulaire. Pour l’ensemble de ces figures, les points représentent des données expérimentales
tandis que les lignes continues concernent les modélisations.
140
Simulation d’un lit filtrant granulaire
1.4
1.2
Résultats
1.0 Phénol
0.8 pCP
C/C0
0.6
Simulations
0.4
Phénol
0.2
pCP
0.0
0 6 12
Temps (h)
Figure V.6.a. Confrontation entre les résultats expérimentaux de Noll et coll. (1992)
et les simulations issues du logiciel ADSORBED. (Expérience F2).
1.6
1.4
1.2 Résultats
Phénol
1.0
pCP
C/C0
0.8
0.6 Simulations
0.4 Phénol
pCP
0.2
0.0
0 6 12
Temps (h)
Figure V.6.b. Confrontation entre les résultats expérimentaux de Noll et coll. (1992)
et les simulations issues du logiciel ADSORBED. (Expérience F3).
141
Simulation d’un lit filtrant granulaire
1.4
1.2
1 Résultats
Phénol
0.8 pCP
C/C0
0.6 Simulations
Phénol
0.4
pCP
0.2
0
0 6 12 18 24
Temps (h)
Figure V.6.c. Confrontation entre les résultats expérimentaux de Noll et coll. (1992)
et les simulations issues du logiciel ADSORBED. (Expérience F1).
1.6
Résultats
1.4 Phénol Z=6cm
0.8
0.6
Simulations
0.4 Phénol Z=6cm
142
Simulation d’un lit filtrant granulaire
1.8 Résultats
1.6 Phénol Z=6cm
Phénol Z=18cm
1.4 Phénol Z=29cm
1.2 pCP Z=6cm
pCP Z=18cm
1.0
C/C0
pCP Z=29cm
0.8
0.6 Simulations
Phénol Z=6cm
0.4
Phénol Z=18cm
0.2 Phénol Z=29cm
pCP Z=6cm
0.0
pCP Z=18cm
0 12 24 36 48
Temps (h) pCP Z=29cm
Figure V.6.e. Confrontation entre les résultats expérimentaux de Noll et coll. (1992)
et les simulations issues du logiciel ADSORBED. (Expérience F5).
143
Simulation d’un lit filtrant granulaire
1.80
1.60
1.40 Résultats
1.20 Phénol
pCP
C/C0
1.00
0.80 Simulations
0.60 Phénol
pCP
0.40
0.20
0.00
0.00 12.00 Temps (h) 24.00 36.00
Figure V.6.f. Confrontation entre les résultats expérimentaux de Noll et coll. (1992)
et les simulations issues du logiciel ADSORBED. (Expérience F6).
Cinq publications différentes ont donc été utilisées afin de valider notre programme de
simulation de l’adsorption dans un lit filtrant granulaire. La comparaison a successivement
porté sur des solutés en solution pure, puis en systèmes binaires. En outre, la gamme des
valeurs des coefficients de diffusion superficielle utilisés est large (de 10-8 à 10-11 cm2.s-1).
Le bon accord entre les expériences présentées par les différents auteurs et les
simulations obtenues par l’intermédiaire du programme ADSORBED nous permet de dire que
le programme numérique développé donne des résultats tout à fait concordant, en accord avec
les résultats déjà publiés par différents auteurs.
144
Simulation d’un lit filtrant granulaire
4.0
3.5
3.0
[diuron] (µ mol.L )
-1
0.5
0.0
0 24 48 72 96 120 144 168 192 216 240
Temps (h)
Figure V.8. Adsorption du diuron sur microcolonne de F400 : expérience et simulation.
145
Simulation d’un lit filtrant granulaire
Dans le cadre de l’étude «charbons et pesticides» initiée par les Agences de l’Eau, une
étude-pilote a été effectuée sur le site de la Groussinière par IANESCO-Chimie. Parmi les
pesticides et les charbons testés figuraient l’atrazine et le diuron d’une part, le Chemviron
F400 et le Picactif TE60 d’autre part.
Les paramètres de dimensionnement des colonnes de charbons actifs sont présentés au
tableau V.7. De plus, les concentrations en pesticide de l’alimentation sont consignées dans le
tableau V.8. tandis que le tableau V.9. rappelle les coefficients d’équilibre et de cinétique
nécessaires aux simulations.
Les résultats obtenus lors de cette étude-pilote sont résumés dans le tableau V.10.
Dans ce tableau, le terme « percée » désigne le franchissement de la concentration maximale
admissible, soit 0,1 µg.L-1.
146
Simulation d’un lit filtrant granulaire
4 Entrée
pilote
Sortie
3 pilote
Centrée
[atrazine] (µ g.L )
-1
C z=22cm
2
C z=44cm
1
C z=66cm
C z=88cm
0
0 30 60 90 120 150 180 CMA
Temps (j)
Figure V.9. Simulation de l’adsorption de l’atrazine sur F400 dans l’eau de la Groussinière.
4
Entrée pilote
Sortie pilote
3
[atrazine] (µ g.L )
Centrée
-1
C z=17,6cm
2
C z=35,2cm
C z=52,8cm
1
C z=70,4cm
C z=88cm
0
0 30 60 90 120 150 180 CMA
Temps (j)
Figure V.10. Simulation de l’adsorption de l’atrazine sur TE60 dans l’eau de la Groussinière.
147
Simulation d’un lit filtrant granulaire
Ces différences de comportements peuvent s’expliquer par différentes raisons, tant sur
le plan expérimental que sur l’aspect simulation.
Au niveau de l’expérience pilote, plusieurs paramètres peuvent intervenir :
• Problème de maintien des débits et des concentrations sur aussi longue période que
six mois.
• Problème d’un éventuel développement bactérien.
• Problème du remplissage et de la formation d’éventuels chemins préférentiels.
Quant aux simulations, les problèmes suivants peuvent être relevés :
• Modification de l’EBC car la composition de l’eau brute est susceptible d’évoluer sur
une longue durée. Il serait par conséquent plus judicieux d’effectuer plusieurs isothermes en
eau naturelle, à intervalles réguliers et d’utiliser dans les simulations des coefficients
d’équilibre moyens.
• Modification éventuelle de la température sur une longue période non prise en
compte.
• Effet du préchargement.
• Effet des lavages qui homogénéisent le lit de charbon actif non pris en compte.
Les figures V.11. à V.12. représentent les courbes de percée de l’adsorption du diuron
en eau naturelle.
Entrée pilote
3.5
Sortie pilote
3.0 Centrée
C z=9,8cm
2.5
[diuron] (µ g.L )
-1
C z=19,6cm
2.0 C z=29,3cm
1.5 C z=39,1cm
C z=48,9cm
1.0 C z=58,7cm
0.5 C z=68,4cm
C z=78,2cm
0.0
C z=88cm
0 30 60 90 120 150 180 210 240 270 300 330 360
CMA
Temps (j)
Figure V.11. Simulation de l’adsorption du diuron sur F400 dans l’eau de la Groussinière.
148
Simulation d’un lit filtrant granulaire
Sortie pilote
3.0
Centrée
2.5
[diuron] (µg.L )
-1
C z=14,7cm
2.0
C z=29,3cm
1.5
C z=44cm
1.0 C z=58,7cm
0.5 C z=73,3cm
0.0 C z=88cm
0 30 60 90 120 150 180 210 240 270 300 330 360 CMA
Temps (j)
Figure V.12. Simulation de l’adsorption du diuron sur TE60 dans l’eau de la Groussinière.
149
Simulation d’un lit filtrant granulaire
Un premier essai a été effectué afin d’incorporer une alimentation variable à l’entrée
des lits de charbon actif en grain. Cette première tentative a été basée sur les expériences de
Fettig et Sontheimer (1987), déjà présenté au paragraphe V.1.1. lors de la validation du
programme ADSORBED. Rappelons que les auteurs ont étudié l’adsorption du p-nitrophénol
sur le charbon Norit Row .8 Supra. Le tableau V.11. rappelle les différents paramètres du
couple soluté / CAG.
A partir de cet exemple, nous avons essayé d’envisager une alimentation variable en
concentration. Sur le premier jour, la concentration initiale est C0 = 5,16 mgCOD.L-1. Au bout
d’un jour de filtration, la concentration initiale est doublée, soit est C0 = 10,32 mgCOD.L-1,
Les deux figures V.3. et V.14. permettent de comparer l’impact de cette modification.
Dans le cas de la concentration initiale doublée, la pente de la courbe de percée s’accentue dès
l’augmentation de la concentration. Le fait que la colonne soit courte permet d’avoir une
réponse rapide à cette augmentation de concentration. Bien évidemment, la saturation de la
colonne est plus rapide
150
Simulation d’un lit filtrant granulaire
1.2
1.0
0.8
[PNP]/[PNP] 0
0.6
0.4
Résultats expérimentaux de Fettig et Sontheimer (1987)
0.2 Entrée
Simulation sortie
0.0
0 24 48 72 96
Temps (h)
Figure V.3. Cinétiques expérimentale et simulée de l’adsorption
du p-nitrophénol avec C0 = 5,16 mgCOD.L-1,
12
10
[p -nitrophénol] (mg.L )
-1
6
Centrée
4
Csortie
2
0
0 24 48 72 96
Temps (h)
Figure V.13. Simulation de l’adsorption du p-nitrophénol
avec une variation de la concentration à l’entrée de la colonne.
151
Simulation d’un lit filtrant granulaire
152
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
L ’objectif de cette recherche était double. Il s’agissait d’une part de concevoir, d’écrire
et de valider un logiciel de simulation de l’adsorption qui prenne en compte
simultanément trois aspects clés inhérents à l’adsorption d’un pesticide contenu dans
une eau naturelle, à savoir :
la cinétique régissant l’adsorption,
la compétition du pesticide avec la matière organique naturelle,
l’hydrodynamique du réacteur concerné.
Parallèlement à ce volet numérique, le deuxième but était de développer un protocole
permettant :
d’acquérir les paramètres d’équilibre et cinétiques,
de simuler l’adsorption d’un pesticide contenu dans une eau naturelle sur un lit de
charbon actif en grain.
153
Isotherme en
eau ultra-pure KP nP
Logiciel
«ADSORPA»
Ds P
Simulation
Cinétique sur eau ultra-pure
DCBR en eau
ultra-pure
Logiciel
«ADSORBED»
Isotherme en
eau naturelle Simulation
filtre réel
KEBC nEBC
Théorie de la C0EBC
solution Logiciel
adsorbée idéale «ADSORPA»
Ds EBC
Simulation
eau naturelle
Cinétique sur
DCBR en eau
naturelle
Conclusion générale
Il n'en demeure pas moins que le logiciel de simulation de l’adsorption sur lit de
charbon actif est actuellement restrictif et que les limites d’emploi de cet outil de simulation
sont les suivantes:
concentrations initiales uniformes en pesticide et en matières organiques,
non prise en compte du vieillissement de la charge de charbon (adsorption
irréversible de matières organiques, dépôt de cristaux à la surface du matériau, rôle du
biofilm…),
non prise en compte des phénomènes de dégradation biologique,
non prise en compte de l’effet des opérations de lavage.
155
Conclusion générale
Les résultats autres que numériques permettent de souligner que la «qualité» d’un
charbon actif ne se définit pas uniquement en terme de coefficients d’équilibre, obtenus par
une simple isotherme en eau ultra-pure. De nombreuses autres propriétés sont éludées lors de
la description d’un charbon actif. Il s’agit notamment
- du comportement vis-à-vis de la compétition,
- de la cinétique vis-à-vis du pesticide,
- de la cinétique vis-à-vis de la MON.
Les exemples présentés au chapitre IV en sont la preuve. Ainsi, pour les deux charbons actifs
étudiés, la molécule dont l’adsorption est la plus lente est le diuron. En ne considérant que les
coefficients d’équilibre du diuron, supérieurs à ceux des autres pesticides, ce pesticide
apparaissait pourtant comme la molécule la plus apte à être adsorbée. Cela reste vrai pour une
pollution chronique relativement modérée, mais nécessitera une hauteur minimale évitant la
fuite plus importante. Néanmoins, dans le cas d’un pic de pollution, son coefficient de
diffusion plus faible impliquera une adsorption plus lente, défavorisée par rapport à celle des
autres pesticides. A la vue de ces résultats et de ceux des équilibres d’adsorption isothermes,
cela confirme que des études de cinétiques d’adsorption sont essentielles au dimensionnement
d’un traitement par charbon actif.
De même que dans le cas des pesticides, la question du compromis équilibre/cinétique
en se basant sur l’exemple du diuron, se pose également dans le cas du choix du charbon actif.
En effet, les coefficients de diffusion sur le charbon TE60 sont inférieurs à ceux obtenus pour
le F400, tandis que les coefficients d’équilibre acquis sur le TE60 sont supérieurs.
156
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168
Annexe 1 : Table de Le Bas
169
Annexe 1 : Table de Le Bas
170
Annexe 2 : Equations de l’IAST
N
dFa = -SdT + σd +
a
µ ia dn ia + µ solv a
dn solv (A.1)
i =1
σ : tension interfaciale,
: aire interfaciale liquide-solide,
a
µ i : potentiel chimique du composé (i) en phase solide,
a
µ solv : potentiel chimique du solvant en phase solide,
a
n i : nombre de moles du soluté adsorbé (i),
a
n solv : nombre de moles du solvant adsorbé.
N
Fa = σ + µ ia n ia + µ solv
a
n asolv (A.2)
i =1
N
dσ + n ia dµ ai + n solv
a a
dµ solv =0 (A.3)
i =1
N
C i dµ ia + C solv dµ solv
a
=0 (A.4 )
i =1
171
Annexe 2 : Equations de l’IAST
a
La substitution de dµ solv de la relation (A.4) dans la relation (A.3) conduit à :
N
dσ = dπ = n im dµ ia (A.5)
i =1
avec
Ci
n im = n i − n (A.6)
C solv solv
N
dπ = q i dµ ia (A.7)
i =1
dµ ia = RT dlnf ia (A.8)
f ia
lim =1 (A.9)
π→ 0 zi π
qi qi
zi = = (A.10)
N qT
qi
i =1
Pour une solution diluée, le coefficient d’activité γi peut-être pris égal à 1, ce qui
revient à présumer que la phase adsorbée se comporte comme une phase idéale. Ainsi, les
auteurs supposent que la fugacité est, pour une température et une pression d’étalement π
fixées, proportionnelle à la fraction molaire :
µ ai = µ1i (A.13)
172
Annexe 2 : Equations de l’IAST
( )
µ ai T, π, z i = µ iao (T, π) + RTln(zi) (A.14)
N
∂µ ia (A.18)
= zi
qT i =1
∂π T, z i
∂µ iao
= (A.19)
q oi ∂π T
∂µ ia ∂µ iao
= (A.20)
∂π T, z i
∂π T
En combinant les relations (A.18), (A.19) et (A.20), l’hypothèse que la surface est
invariante lorsque la température varie et identique pour tous les composés est traduite par :
1 N z
i
= (A.21)
q T i = 1 q io
173
Annexe 2 : Equations de l’IAST
∂µ iao RT d C io
= (A.22)
∂π C io dπ
T
RT d C io
= o (A.23)
C oi dπ qi
o
Cio qi
q oi RT d ln C io
π i (Cio )= RT o
dC io = o
dq oi (A.24)
0 Ci 0
d ln q i
174
Annexe 2 : Equations de l’IAST
D’après la théorie de la Solution Adsorbée Idéale, nous avons dans le cas d’un
système à NC solutés :
πm = πi = πj i = 1 à NC (A.25)
avec π défini selon la relation (A.24).
Si l’équilibre entre la phase liquide et la phase solide est décrit par le modèle de
Freundlich, nous avons pour le composé (i) du mélange :
qi = Ki Ci1/ni (A.26)
ni q io = nj q o (A.27)
j
ni
qi q oi
et par suite Ci = (A.29)
qT Ki
n 1q 1o
q o2 = (A30)
n2
n 1q1 + n 2 q 2
q1o = (A31)
n1
Soit en définitive :
n1
q1 n 1q 1 + n 2 q 2
C1 =
q1 + q 2 n 1K 1
n2 (A31)
q2 n 1q1 + n 2 q 2
C2 =
q1 + q 2 n 2K 2
175
Annexe 2 : Equations de l’IAST
bC i ° qm
Langmuir qi ° = q m π i ° = q m ln(1 + bC° i ) = q m ln
1 + bC i ° q m + q° i
Jossens Myers C° i =
q° i
H
(
exp Fq° ip ) π i ° = q° i +
pF
p +1
q° i p +1
176
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
177
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
800
[phénol] (µmol.L )
-1
600
400
200
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
2500
-1
2000
1500
1000
500
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
4000
-1
3000
2000
1000
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
178
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
500
400
300
200
100
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
1000
800
600
400
200
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
1500
1000
500
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
179
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
600
400
200
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
2000
1500
1000
500
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
180
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
800
[aniline] (µmol.L )
-1
600
400
200
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
1500
1000
500
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
2000
1500
1000
500
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
181
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
600
400
200
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
1250
1000
750
500
250
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
2000
1500
1000
500
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
182
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
600
400
200
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
1250
1000
750
500
250
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
2000
1500
1000
500
0
0 60 120 180 240 300 360
Temps (min)
183
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
25000
Simulation Ds=6E-7
20000
15000
10000
5000
0
0 30 60 90 120 150 180
Temps (min)
20000
15000
10000
5000
0
0 30 Temps (min) 60 90
Simulation Ds=6E-7
-1
20000
15000
10000
5000
0
0 30 60 90 120 150 180
Temps (min)
184
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
Simulation Ds=8E-7
30000
20000
10000
0
0 30 60 90 120 150 180
Temps (min)
Simulation Ds=5E-7
-1
12000
Simulation Ds=6E-7
9000
6000
3000
0
0 30 60 90 120 150 180
Temps (min)
185
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
60
40
20
0
0 240 480 720 960 1200 1440 1680 1920 2160
Temps (min)
800
[PNP] (µmol.L )
-1
600
400
200
0
0 60 120 180 240
Temps (min)
1500
1000
500
0
0 60 120 Temps (min) 180 240 300
186
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
600
[phénol] (µmol.L )
-1
400
200
0
0 60 120 Temps (min) 180 240 300
400
200
0
0 60 120 Temps (min) 180 240 300
800
700
Concentration (µmol.L )
-1
600
500
400
300
200
100
0
Temps (min)
0 720 1440 2160 2880 3600 4320 5040 5760 6480
[o-crésol] Expérience Larson et Tien (1984) [DCP] Expérience Larson et Tien (1984)
[o-crésol] Simulation [DCP] Simulation
Adsorption du système binaire o-crésol/phénol (C0 = 822 / 522 µmol.L-1 et w = 0,358 g.L-1).
187
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
800
700
Concentration (µ mol.L )
-1 600
500
400
300
200
100
0
Temps (min)
0 60 120 180 240 300 360 420
[o-crésol] Expérience Larson et Tien (1984) [DCP] Expérience Larson et Tien (1984)
[o-crésol] Simulation [DCP] Simulation
Adsorption du système binaire o-crésol/phénol (C0 = 728 / 430 µmol.L-1 et w = 0,463 g.L-1).
1000
900
800
Concentration (µ mol.L )
-1
700
600
500
400
300
200
100
0
Temps (min)
0 720 1440 2160 2880 3600 4320 5040
[phénol] Expérience Larson et Tien (1984) [DCP] Expérience Larson et Tien (1984)
[phénol] Simulation [DCP] Simulation
Adsorption du système binaire phénol/DCP (C0 = 943 / 558 µmol.L-1 et w = 0,355 g.L-1).
800
700
Concentration (µmol.L )
600
-1
500
400
300
200
100
0
Temps (min)
0 60 120 180 240 300 360 420
[phénol] Expérience Larson et Tien (1984) [phénol] Simulation
[DCP] Expérience Larson et Tien (1984) [DCP] Simulation
Adsorption du système binaire phénol/DCP (C0 = 785 / 522 µmol.L-1 et w = 1,524 g.L-1).
188
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
800
700
Concentration (µmol.L )
-1
600
500
400
300
200
100
0
Temps (min)
0 60 120 180 240 300 360 420
Adsorption du système binaire phénol/DCP (C0 = 787 / 438 µmol.L-1 et w = 0,505 g.L-1).
1000
Concentration (µmol.L-1 )
800
600
400
200
0
0 1440 2880 Temps (min) 4320 5760 7200
[phénol] Expérience Larson et Tien (1984) [o-crésol] Expérience Larson et Tien (1984)
[phénol] Simulation [o-crésol] Simulation
Adsorption du système binaire phénol/o-crésol (C0 = 956 / 822 µmol.L-1 et w = 0,699 g.L-1).
500
400
Concentration (µmol.L )
-1
300
200
100
0
Temps (min)
0 60 120 180 240 300 360 420
[phénol] Expérience Larson et Tien (1984) [o-crésol] Expérience Larson et Tien (1984)
[phénol] Simulation [o-crésol] Simulation
Adsorption du système binaire phénol/o-crésol (C0 = 496 / 496 µmol.L-1 et w = 1,923 g.L-1).
189
Annexe 3 : Validation du logiciel ADSORPA
1000
900
800
Concentration (µmol.L )
-1
700
600
500
400
300
200
100
0
0 60 120 Temps (min)
180 240 300 360 420
[phénol] Expérience Larson et Tien (1984) [phénol] Simulation
[o-crésol] Expérience Larson et Tien (1984) [o-crésol] Simulation
[DCP] Expérience Larson et Tien (1984) [DCP] Simulation
Système ternaire (C0 = 934 / 988 / 645 µmol.L-1 et w = 0,637 g.L-1).
1200
1000
concentration (µmol.L )
-1
800
600
400
200
0
0 1440 2880 Temps (min) 4320 5760 7200
[phénol] Expérience Larson et Tien (1984) [phénol] Simulation
[o-crésol] Expérience Larson et Tien (1984) [o-crésol] Simulation
[DCP] Expérience Larson et Tien (1984) [DCP] Simulation
Système ternaire (C0 = 1063 / 1002 / 587 µmol.L-1 et w = 0,746 g.L-1).
190
Annexe 4 : Acquisition des coefficients de diffusion superficielle des couples pesticide / CAG
500 Expérience
Ds=4,0E-10
400 Ds=5,0E-10
Ds=6,0E-10
[atrazine] (µ g.L )
-1
Ds=8,0E-10
300
200
100
0
0 1 Temps (jours) 2 3
Simulations de l’adsorption de l’atrazine sur F400.
600 Expérience
Ds=2,0E-11
500 Ds=3,0E-11
Ds=3,2E-11
Ds=4,0E-11
[atrazine] (µ g.L )
400
-1
Ds=5,0E-11
Ds=6,0E-11
300
Ds=7,0E-11
200
100
0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Simulations de l’adsorption de l’atrazine sur TE60.
191
Annexe 4 : Acquisition des coefficients de diffusion superficielle des couples pesticide / CAG
800 Expérience
Ds=3,0E-10
700
Ds=4,0E-10
600 Ds=5,0E-10
[bromoxynil] (µ g.L )
-1
500 Ds=6,0E-10
400
300
200
100
0
0 1 Temps (jours) 2 3
Simulations de l’adsorption du bromoxynil sur F400.
1 000 Expérience
900 Ds=6,0E-11
Ds=7,0E-11
800
Ds=8,0E-11
[bromoxynil] (µ g.L )
700
-1
Ds=8,5E-11
600 Ds=9,0E-11
500
400
300
200
100
0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Simulations de l’adsorption du bromoxynil sur TE60.
192
Annexe 4 : Acquisition des coefficients de diffusion superficielle des couples pesticide / CAG
500 Expérience
Ds=6,0E-11
400 Ds=6,5E-11
Ds=7,0E-11
Ds=9,0E-11
[diuron] (µg.L )
-1
300
200
100
0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Simulations de l’adsorption du diuron sur F400.
500 Expérience
Ds=1,0E-11
400 Ds=1,5E-11
Ds=2,0E-11
[diuron] (µg.L )
-1
Ds=2,5E-11
300
Ds=3,0E-11
200
100
0
0 1 2 3 4
Temps (jours)
Simulations de l’adsorption du diuron sur TE60.
193
Elimination de pesticides sur lit de charbon actif en grain en présence de matière organique naturelle :
Elaboration d’un protocole couplant expériences et calculs numériques afin de simuler les équilibres et
les cinétiques compétitifs d’adsorption.
RESUME
Face à la pollution persistante des eaux naturelles par les pesticides, le charbon actif en grain (CAG)
représente une réelle possibilité de traitement, de plus en plus souvent mis en œuvre en potabilisation.
L’efficacité de ce traitement dépend des équilibres et des cinétiques d’adsorption, de l’hydrodynamique du
réacteur et de la compétition avec la matière organique naturelle contenue dans les eaux brutes destinées à la
potabilisation. Dans ce cadre, l’objectif de cette recherche est double : élaborer un protocole d’acquisition
des paramètres d’équilibre et de cinétique d’adsorption compétitive et concevoir un logiciel de simulation de
l’adsorption sur lit de CAG.
L’approche théorique s’appuie sur :
(1) le modèle de la diffusion de surface homogène (HSDM) qui prend en compte le coefficient de transfert
de masse externe (kf) et le coefficient de diffusion superficielle (Ds) pour modéliser la cinétique d’adsorption,
(2) la théorie de la solution adsorbée idéale (IAST) pour modéliser la compétition et
(3) l’introduction d’un composé fictif (EBC) qui représente la matière organique naturelle.
Le travail expérimental consiste d’une part à réaliser des isothermes d’adsorption sur l’eau ultra pure, l’eau
réelle et l’eau réelle diluée par de l’eau ultra pure afin d’obtenir les paramètres d’équilibre. D’autre part, des
cinétiques d’adsorption, effectuées sur colonne différentielle d’adsorption (DCBR), permettent d’acquérir les
coefficients de diffusion superficielle.
Les programmes de simulation ont été conçus, écrits et validés sur plusieurs résultats issus de la
littérature. Ces programmes ont ensuite été impliqués dans le protocole global de simulation du filtre de
charbon actif en grain réel. Pour une eau naturelle, ce protocole a été mis en œuvre sur trois pesticides et
deux charbons actifs en grain.
Mots clés : Adsorption - Charbon Actif - Pesticide - Modélisation - Compétition - HSDM - EBC -
IAST.
Elimination of pesticides onto granular activated carbon bed in presence of natural organic matter :
Development of a protocol associating experiments and numerical calculations in order to simulate
competitive equilibria and kinetics of adsorption.
ABSTRACT
Faced with the persistent contamination of natural raw waters by pesticides, granular activated
carbon (GAC) is an efficient treatment, more and more used in drinking water plants. Its performances
depend on the equilibria and kinetics of adsorption, on the hydrodynamics of the reactor and on the
competition with the natural organic matter contained in raw waters. Within this framework, the aim of this
research was double : first to elaborate a protocol in order to acquire equilibrium and kinetic parameters for
competitive adsorption and secondly to develop a simulation software for the adsorption onto GAC beds.
The theoretical part is based on :
(1) the homogeneous surface diffusion model (HSDM) which takes into account both the external mass
transfer coefficient (kf) and the superficial diffusion coefficient (Ds) for the adsorption kinetics,
(2) on the ideal adsorbed solution theory (IAST) for the competition and
(3) on the definition of an equivalent background compound (EBC) for the natural organic matter.
The experimental work consists, on one hand, to achieve isotherms with ultra pure water, natural water and
natural water diluted with ultra pure water in order to obtain equilibrium parameters. On the other hand,
adsorption kinetics are carried out in a differential column batch reactor (DCBR) in order to determine
superficial diffusion coefficients.
Numerical simulation programs were conceived, written and validated with results found in the
literature. Then, they were involved in the global simulation protocol for real GAC filters. For one natural
water, this protocol was performed with three pesticides and two granular activated carbons.
Key words : Adsorption - Activated Carbon - Pesticide - Modeling - Competition - HSDM - EBC -
IAST.