Fiche 5 Développement Enfant PDF
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Le développement de l'enfant
Depuis le siècle dernier, les chercheurs tels que Wallon, Vygotsky, Piaget ou
Bruner ont mis en évidence des repères dans le développement de l'enfant,
l'importance de l'action de l'enfant sur son environnement et celle des
interactions, notamment dans la maîtrise du langage.
Les travaux plus récents ont montré toutefois que le développement est irrégulier,
non linéaire, qu'il comporte aussi des stagnations, voire des régressions, et la
notion de stade de développement a été remise en cause. Des capacités
nombreuses et complexes ont été mises en évidence chez les bébés, dans la
manière dont ils appréhendent le monde physique et le monde psychologique, grâce
à de nouvelles méthodes d'investigation.
Références :
Le développement langagier
Certains enfants sont considérés très tôt comme des interlocuteurs par des
adultes qui les encouragent souvent à s'exprimer verbalement et prennent le
temps de leur répondre, alors que d'autres ont une expérience plus limitée.
Il existe bien des différences entre langage oral et langage écrit (physiologiques,
contextuelles, etc.). Le second n'est pas une simple transcription sur papier du
premier et relève d'un enseignement formel. Mais les processus cognitifs
impliqués dans les deux sont largement semblables et permettent d'expliquer
certaines corrélations entre la maîtrise de l'oral et celle de l'écrit (par exemple
entre conscience phonologique et débuts de la lecture).
Le développement cognitif
Ils manifestent dès les premières semaines de vie une représentation de leur
propre corps et sont surpris si l'image qui leur est renvoyée sur un écran ne
correspond pas à la réalité perçue. Ils ne vivent donc pas dans une confusion entre
soi et le monde, comme on le pensait il y a encore quelques dizaines d'années.
On sait également que les objets continuent d'exister pour les bébés lorsqu'ils
disparaissent et que la permanence des objets se construit dès les premiers mois
de la vie, car des bébés de quelques semaines peuvent anticiper la trajectoire d'un
objet qui disparaît derrière un écran, par exemple.
À partir d'un petit nombre de catégories très larges (par exemple : vivant, animé
ou inanimé), ils vont construire d'autres concepts plus spécifiques, selon la
fréquence des propriétés des objets réels qu'ils rencontrent. Ils construisent
aussi (18 mois-2 ans) des schémas d'évènements (scripts), à partir des évènements
quotidiens routiniers (déjeuner, prendre un bain), pour représenter les proximités
spatiales et temporelles des actions et les interactions qui s'y développent.
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Par ailleurs, les enfants manifestent aussi une certaine flexibilité catégorielle, qui
leur permet d'inscrire un objet dans des catégories de nature différente,
thématique ou taxonomique (chat / famille ou maison, animal, etc.).
Anticipe les évènements, construit une tour, peut suivre la ligne du regard de
l'adulte.
•1 - 2 ans
Expérimentation active, identifie des parties du corps.
•2 - 3 ans
Identifie les objets par l'usage, prend en compte le point de vue d'autrui (oriente
un objet pour qu'un adulte le voit).
•3 - 4 ans
Acquisition de concepts d'espace, de temps, de quantité. Utilise les principes du
comptage.
•4 - 5 ans
Est attentif à sa performance, capable de classification et de sériation.
•5 - 6 ans
Début de la conservation (comprend que la grandeur d'une collection d'éléments
reste la même quelle que soit la manière dont elle est présentée). Dessine un
bonhomme, écrit son prénom.
•7-11 ans
Opérations concrètes, logique du nombre. Morale pré-conventionnelle : les
conséquences des actions (exemple : punition), en déterminent la valeur morale.
•Et après...
Pensée hypothético-déductive, morale conventionnelle, capacité à se référer à des
principes généraux plutôt qu'à des opinions particulières, relativisme des
jugements.
Les enfants expriment leurs émotions et tissent des liens avec les personnes qui
s'occupent d'eux dès les débuts de la vie. Ils construisent des représentations
d'eux-mêmes et de leur identité. Ils développent également leur compréhension
des émotions et des pensées d'autrui.
Les émotions
L'émotion est à la fois un fait physiologique (réaction musculaire, cri, « rouge aux
joues ») et un fait social, car l'émotion d'un enfant devient souvent celle de
l'entourage, grâce aux réactions qu'elle suscite.
Aux émotions de base (joie, surprise, dégoût, tristesse, peur, colère) s'ajoutent à
partir de la deuxième année des émotions secondaires de fierté, culpabilité,
embarras, honte, avec le développement de la capacité de l'enfant à évaluer ses
propres actions.
Un enfant développe des relations d'attachement avec les personnes qui sont
prêtes à partager ses émotions.
À 2 ans, la plupart des enfants ont tissé des liens d'attachement avec plusieurs
personnes et vont élargir progressivement leurs relations à travers leurs
expériences de socialisation et les amitiés qu'ils construisent avec d'autres
enfants.
L'émergence de la conscience de soi est progressive : elle est liée aux expériences
perceptives du corps, d'un corps situé par rapport aux objets physiques de
l'environnement et par rapport aux personnes avec lesquelles le bébé développe
des interactions.
Dans la continuité des expériences prénatales (le fœtus suce son pouce), le bébé
manifeste une coordination efficace entre sa main et sa bouche et il réagit
différemment aux actions de ses propres doigts et des doigts d'autrui sur son
visage, en recherchant l'origine des seconds, et bien plus rarement des premiers.
L'image corporelle se construit dès la petite enfance et elle évolue avec les
changements somatiques, y compris à l'adolescence. Les représentations de soi
comportent des éléments descriptifs (l'image de soi) et évaluatifs (l'estime de
soi).
Se représenter les pensées d'autrui est l'objet d'un lent développement, au-delà
de l'école maternelle : parvenir à se mettre à la place d'autrui, maîtriser la relation
entre causes et conséquences des actions, analyser les intentions et la réciprocité
des relations. Vers 12 ans, les enfants commencent à analyser les actions d'une
personne en fonction des circonstances, de sa personnalité et de ses relations
avec autrui, en lien avec le développement du jugement moral.
Le développement sensoriel
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Le développement moteur
La période de 0 à 2 ans est celle des grandes conquêtes motrices, très repérables
par l'entourage : pouvoir attraper des objets et les manipuler, se redresser et se
déplacer, etc. L'examen du tonus musculaire (maintien de la tête et du tronc...),
des réflexes du nouveau-né (succion, agrippement, marche automatique), des
postures (assis, puis debout), de la marche (à quatre pattes, autonome sur deux
jambes), et d'autres acquisitions constitue un élément important du suivi
pédiatrique des enfants.
Les bébés contrôlent les mouvements des différents segments du corps dans un
certain ordre (la tête et le cou, puis le torse avant les membres). Ils explorent les
objets et leur propre corps et coordonnent progressivement plusieurs actions
(boire à une tasse nécessite des sensations visuelles relatives à la position de la
tête, de la bouche et des mains, pouvoir se redresser et fixer son regard sur la
tasse, l'atteindre, la saisir et la tenir droite pour la porter à ses lèvres et l'incliner
selon le bon angle, renverser le liquide dans la bouche et l'avaler).
Vers 2 ans, courir, monter des escaliers, lancer une balle constituent de nouvelles
conquêtes. La motricité manuelle s'affine pour gribouiller, enfiler des perles,
tourner les pages d'un livre.
Vers 3 ans, l'enfant gagne en équilibre ; courir tout droit, sauter à pieds joints ou
se déplacer sur un tricycle devient possible et il commence à s'habiller seul. La
coordination des mains et des doigts permet de tracer des cercles, de reproduire
un carré, de dessiner un bonhomme, avant les premiers gestes graphiques et
l'écriture. Le contrôle des sphincters, de nuit et de jour, est normalement acquis.
À 4 ans, il commence à faire du vélo sans roues latérales et peut boutonner ses
vêtements. La préférence manuelle (droite ou gauche) se stabilise.
À 6 ans, il peut envoyer une balle dans un but et sait enrouler du fil autour d'une
bobine. Il reconnaît sa droite et sa gauche.
Les enfants se servent de leur expérience pour ajuster leurs déplacements selon
les caractéristiques du terrain (pente, sol glissant ou accidenté) et les leurs (poids,
équilibre, confiance en soi).
•7-9 mois
Se tient debout avec un support. Montre un objet du doigt.
•10-12 mois
Premiers pas. Coordonne plusieurs actions.
•1-2 ans
Marche seul. Descend des escaliers à reculons. A une préférence pour une main.
•2-3 ans
Monte et descend les escaliers, saute à pieds joints. Tourne les pages d'un livre,
coupe avec des ciseaux.
•3-4 ans
Court avec aisance, tape du pied dans un ballon. Fait du tricycle.
•4-5 ans
Monte à une échelle, marche en arrière. Tient un papier d'une main en écrivant de
l'autre.
•5-6 ans
Fait du vélo sans roulettes, lace ses chaussures.
•7-11 ans
Début de la puberté, poussée de croissance. Développement des activités
physiques et sportives.
•Et après...
Fin de la puberté : 14-15 ans pour les filles ; 16-17 ans pour les garçons.
À chaque âge, ces relations varient, en fonction de contraintes sociales, mais aussi
de la maturité, du développement des compétences et des choix personnels des
enfants. Si ces différents contextes de vie exercent une influence sur son
développement, l'enfant peut contribuer à en modifier certains aspects, par
exemple en impliquant ses parents dans certaines activités proposées par l'école
ou en introduisant dans la famille de nouveaux loisirs découverts ailleurs.
La famille
La famille est le premier lieu de socialisation des enfants (Wallon). Ils développent
des relations spécifiques avec les différents membres de la famille, le père et la
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Les liens avec les frères et sœurs constituent des relations également spécifiques
pour les enfants, distinctes de celles qu'ils établissent avec leurs parents ou les
autres enfants. Rang de naissance, mixité et écart d'âge constituent des éléments
importants des relations de complicité ou de rivalité entretenues dans la fratrie.
L'aîné peut constituer une figure d'attachement pour le cadet, sans avoir
toutefois la même qualité de réassurance que les parents dans des situations
stressantes.
Les enfants en crèche sont attentifs aux autres, leur sourient, tentent de capter
leur attention et recherchent les contacts corporels. Offrandes accompagnées de
vocalises sont fréquentes, les comportements de menaces aussi.
Les jeunes enfants peuvent s'engager dans des jeux d'alternance et manifestent
une compréhension des sentiments et des intentions des autres enfants. Ils
développent très tôt des relations d'amitié, privilégiant un partenaire avec lequel
ils développent des schémas d'interaction favorisés par le temps passé ensemble,
la fréquence et la réciprocité des interactions.
Les enfants de 3 à 6 ans ont de nombreux contacts avec des personnes au-delà de
la famille, et notamment des adultes, même si la fréquence des relations avec les
pairs augmente avec l'âge.
Quel que soit le sexe de l'enfant, ces réseaux sont majoritairement féminins,
comme les professionnel(le)s de la petite enfance et de l'éducation. Les enfants
fréquentent eux-mêmes davantage de pairs de même sexe.
Ces réseaux jouent un rôle d'agent protecteur dans les situations de stress ; ils
contribuent au développement des compétences sociales et de l'estime de soi.
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En France 60% des enfants de moins de 3 ans sont gardés par les parents (la
mère), 18% par une assistante maternelle, 10% en accueil collectif. Les 12%
restant se répartissent entre accueil chez les grands-parents, la garde par un
personnel à domicile ou l'école maternelle (pour 15% des 2-3 ans).
La qualité des modes d'accueil de la petite enfance ne peut être définie a priori.
Les recherches des dernières décennies, réalisées dans différents pays, mettent
en évidence des liens significatifs entre certaines caractéristiques des lieux
d'accueil et les indicateurs classiques des différents aspects du développement.
Lorsque des effets positifs de l'accueil de la petite enfance sont observés, ils
demeurent sur plusieurs années. Un mode d'accueil de qualité peut avoir des
effets différents selon les enfants et leurs caractéristiques personnelles et
familiales. Les enfants les plus fragiles (caractéristiques familiales, bilan
biomédical, tempérament) sont plus sensibles aux effets, positifs ou négatifs, des
modes d'accueil préscolaires.
L'école
Les journées sans école (206) représentent 60% du temps de l'enfant dans une
année. Ce temps sans école rend possible des activités variées, selon l'âge, le sexe,
le milieu familial et les centres d'intérêt des enfants.
La manière dont les enfants occupent leur temps de loisirs non structurés est très
variable. Peu d'études en rendent compte. Il semble que le jeu libre et spontané
soit en diminution, notamment pour les jeux en extérieur, alors que le temps de
loisirs passifs (regarder les autres faire, regarder une vidéo) soit en
augmentation, en plus du temps consacré à regarder la télévision (en augmentation,
et supérieur aujourd'hui en France à deux heures quotidiennes, en moyenne par
enfant, dès l'âge de 4 ans).
Références :
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