PCSI5 Complement4
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2 Automorphismes orthogonaux 4
2.1 Définitions et propriétés . . . . . . . . . . . . 4
2.2 Matrices orthogonales . . . . . . . . . . . . . 7
Mathieu Mansuy - Professeur de Mathématiques en supérieures PCSI au Lycée Saint Louis (Paris)
[email protected]
PCSI5 Lycée Saint Louis
ϕλu+µv =< λu + µv; · >= λ < u; · > +µ < v; · >= λϕu + µϕv .
Preuve. Pour tout x ∈ E, on considère l’application y ∈ E 7→< x, f (y) >∈ R. C’est une forme
linéaire sur E, et par la proposition précédente il existe un unique vecteur que l’on note f ∗ (x) ∈ E tel
que l’on ait :
∀y ∈ E, < x, f (y) >=< f ∗ (x), y > .
On définit ainsi une application f ∗ associant à tout vecteur x de E, le vecteur f ∗ (x) de E. On montre
alors que cette application est linéaire : pour tout x1 , x2 , y ∈ E, λ, µ ∈ R,
< f ∗ (λx1 + µx2 ), y > = < λx1 + µx2 , f (y) >= λ < x1 , f (y) > +µ < x2 , f (y) >
= λ < f ∗ (x1 ), y > +µ < f ∗ (x2 ), y >=< λf ∗ (x1 ), y > + < µf ∗ (x2 ), y >
= < λf ∗ (x1 ) + µf ∗ (x2 ), y > .
Ainsi on a montré que pour tout y ∈ E, < f ∗ (λx1 + µx2 ) − (λf ∗ (x1 ) + µf ∗ (x2 )), y >= 0. En prenant
y = f ∗ (λx1 + µx2 ) − (λf ∗ (x1 ) + µf ∗ (x2 )) on obtient
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Propriété 3
∀f ∈ L(E), (f ∗ )∗ = f .
∀f, g ∈ L(E), (g ◦ f )∗ = f ∗ ◦ g ∗ .
< (g ◦ f )∗ (x), y >=< x, g ◦ f (y) >=< g ∗ (x), f (y) >=< f ∗ ◦ g ∗ (x), y >
Remarque.
(f ◦ f −1 )∗ = (f −1 )∗ ◦ f ∗ = IdE et (f −1 ◦ f )∗ = f ∗ ◦ (f −1 )∗ = IdE .
De même l’adjoint d’une symétrie s est une symétrie en utilisant la relation caractéristique
s ◦ s = IdE .
Propriété 4
x ∈ ker(f ∗ ) ⇔ f ∗ (x) = 0
⇔ ∀y ∈ E, < f ∗ (x), y >= 0
⇔ ∀y ∈ E, < x, f (y) >= 0
⇔ x ∈ (im(f ))⊥ .
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Propriété 5
D’où f ∗ (x) ∈ F ⊥ .
Propriété 6
Preuve. Notons B = (e1 , · · · , en ) et M(f, B) = (mi,j )1≤i,j≤n . Dans cette base orthonormée, on sais
que pour tout v ∈ E:
X
v= < v, ej > ej .
1≤j≤n
Ainsi :
X X
f ∗ (ei ) = < f ∗ (ei ), ej > ej = < ei , f (ej ) > ej .
1≤j≤n 1≤j≤n
Or < ei , f (ej ) > est la i-ème composante du vecteur f (ej ), i.e. mj,i . D’où l’égalité matricielle.
2 Automorphismes orthogonaux
2.1 Définitions et propriétés
Définition.
On dit qu’un endomorphisme f est orthogonal (ou isométrie vectorielle) si f conserve la norme
euclidienne :
∀x ∈ E, ||f (x)|| = ||x||.
Ainsi x = 0E et Ker(f ) est réduit au vecteur nul. f est donc un endomorphisme injectif, en dimension
finie. f est bien un automorphisme, appelé aussi automorphisme orthogonal.
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Propriété 7
Il y a équivalence entre :
(2) f conserve le produit scalaire : ∀x, y ∈ E, < f (x), f (y) >=< x, y > ;
Preuve.
(1) ⇒ (2) Supposons que f est orthogonal, i.e. que f conserve la norme euclidienne. On a alors pour tout
x, y ∈ E,
1 1
< f (x), f (y) > = (||f (x) + f (y)||2 − ||f (x) − f (y)||2 ) = (||f (x + y)||2 − ||f (x − y)||2 )
4 4
1 2 2
= (||x + y|| − ||x − y|| ) =< x, y > .
4
(2) ⇒ (3) Supposons que f est conserve le produit scalaire. Soit B = (e1 , . . . , en ) une base orthonormale
de E, et B 0 = (f (e1 ), . . . , f (en )). Alors pour tout 1 ≤ i, j ≤ n, on a :
(3) ⇒ (1) Supposons que f transforme toute base orthonormale en une base orthonormale. Soit B =
(e1 , . . . , en ) une base orthonormale de E, et B 0 = (f (e1 ), . . . , f (en )) la base orthonormale image.
Soit x ∈ E, x = x1 e1 + · · · + xn en . On a :
On a :
||x|| = x21 + · · · + x2n et ||f (x)|| = x21 + · · · + x2n
puisque B 0 est une base orthonormale. Ainsi ||f (x)|| = x pour tout x ∈ E, et f conserve la
norme.
Propriété 8
Preuve.
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Propriété 9
Preuve. Supposons que F soit stable par F , i.e. f (F ) ⊆ F . f induit sur F un endomorphisme qui
est toujours orthogonal (il conserve toujours la norme des vecteurs de F par exemple). En particulier
f est bijective, et f (F ) = F . Dès lors, pour tout y ∈ F et z ∈ F ⊥ , il existe x ∈ F tel que f (x) = y et
D’où f (F ⊥ ) ⊆ F ⊥ .
Propriété 10
Notons qu’en dépit du vocabulaire utilisé, une projection orthogonale (différente de l’identité) n’est
en revanche pas un endomorphisme orthogonal (elle n’est même pas bijective !).
Preuve. Soit donc s une symétrie orthogonale par rapport à un sous-espace F dans la direction du
sous-espace orthogonal F ⊥ . Pour montrer que s ∈ O(E), on va montrer par exemple que s conserve
la norme euclidienne. Pour cela soit x ∈ E = F ⊕ F ⊥ . Il existe y ∈ F et z ∈ F ⊥ tels que x = y + z,
et :
||s(x)||2 = ||s(y + z)||2 = ||y − z||2 = ||y||2 + ||z||2 = ||y + z||2 = ||x||2
les troisièmes et quatrièmes égalités étant obtenues par application du théorème de Pythagore.
Définition.
On appelle réflexion de E toute symétrie orthogonale r par rapport à un hyperplan H de E (i.e.
un sev H de E de dimension dim(E) − 1).
Propriété 11
Preuve. Soit B = (e1 , . . . , en ) la base orthonormale considérée. On a alors les équivalences suivantes
:
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Ainsi (C1 , . . . , Cn ) est une base orthonormale de Rn si et seulement si < Ci , Cj >= δi,j pour tout
1 ≤ i, j ≤ n, soit encore t M M = In . D’où le résultat.
Ainsi si f est un automorphisme orthogonal, det(f ) = det(M ) ± 1, ce qui justifie la définition suivante
:
Définition.
Un endomorphisme orthogonal f de E sera dit :
direct si det(f ) = 1,
Propriété 12
(2) t M M = In ;
(3) M t M = In ;
Ainsi si t M M = In , alors < Ci , Cj >= δi,j pour tout 1 ≤ i, j ≤ n et (C1 , . . . , Cn ) est une base orthonormale d
(4) ⇒ (1) Si (C1 , . . . , Cn ) est une base orthonormale de Rn , alors f transforme la base canonique (qui est
orthonormale) en une base orthonormale. Donc f est un automorphisme orthogonal.
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Remarque. En pratique c’est plutôt la caractérisation (4) qu’on utilisera pour montrer qu’une matrice
donnée est orthogonale.
1 −2 −2
1
Exercice. Considérons la matrice A = −2 1 −2, et f l’endomorphisme de R3 canonique-
3
−2 −2 1
ment associé.
M est inversible et M −1 =t M ;
det(M ) = ±1.
Notations. On note O(n) l’ensemble des matrices orthogonales, et SO(n) le sous ensemble de O(n)
des matrices orthogonales directes, i.e. celles de déterminant 1.
Propriété 13
Ainsi la base B 0 est orthonormale si et seulement si les colonnes C1 , · · · , Cn de P forment une bon de
Rn , donc si et seulement si P est orthogonale.
Définition.
On dit que E est orienté lorsqu’on a convenu qu’une certaine bon B de E est directe, et on dit
alors qu’une autre bon B 0 de E est :
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a2 + c2 = 1, b2 + d2 = 1, ac + bd = 0.
Les deux premières conditions sont remplies si et seulement s’il existe α, β tels que
La troisième condition est alors remplie si et seulement si cos(α) cos[β)+sin(α) sin(β) = cos(α−β) = 0,
soit si β − α = ± π2 [2π]. On obtient donc deux types de matrices orthogonales d’ordre deux :
Remarque. Par utilisation des formules trigonométriques donnant cos(α+β) et sin(α+β), on montre
que
A+ (α)A+ (β) = A+ (α + β).
En particulier on en déduit que
Propriété 14
Soit f un automorphisme orthogonal direct du plan. Alors la matrice de f est la même dans
toutes les bases orthonormées directes, de la forme suivante avec θ ∈ R :
cos(θ) − sin(θ)
A+ (θ) = .
sin(θ) cos(θ)
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Preuve. Il suffit d’établir qu’une matrice orthogonale directe, donc de la forme A+ (θ) est invariante
par changement de la base orthonormale directe. Soit pour cela P la matrice de passage d’une bond
à une bond. Alors P est une matrice orthogonale directe, donc de la forme A+ (α) et on a :
Remarque. La matrice d’une rotation change dans une bon indirecte : en effet, la matrice de passage
est dans ce cas de la forme P = A− (α), et on vérifie alors par calcul que
√
1 − 3 −1
Exemple. Considérons la matrice A = √ . Est-elle orthogonale ? Caractériser l’endomorphisme
2 1 3
f du plan qui lui est canoniquement associé.
Preuve. Dans une bon (e1 , e2 ), la matrice de f est de la forme suivante, avec θ ∈ R :
cos(θ) sin(θ)
A− (θ) = .
sin(θ) − cos(θ)
Donc f (x) = x ⇔ (cos(θ) − 1)x1 + sin(θ)x2 = 0 et Ker(f − Id) = V ect(− sin(θ)e1 + (cos(θ) − 1)e2 ).
De même, on montre que Ker(f + Id) = V ect(− sin(θ)e1 + (cos(θ) + 1)e2 ). Les espaces Ker(f − Id)
et Ker(f + Id) son bien orthogonaux, puisque :
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