LC21 2014-7 230308 171335
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16 décembre 2014
Niveau
Prérequis
• Equilibres acide-base
• Equilibre redox
• Précipitation
• Complexométrie
Objectifs
Plan
Introduction
Les dosages potentiométriques ont une grande importance dans notre vie de tous les jours, car sans
que nous nous en apercevions, la composition de bien des produits que nous consommons a été contrôlée
par un dosage de ce type. Le contrôle qualité est bien souvent réalisé par un dosage, qu'il soit eectué par
une machine ou par un opérateur, le principe reste le même.
Au travers de ce cours, je vous propose d'étudier les dosages potentiométriques au travers de trois
exemples qui reprennent la majeure partie des cas possibles. Je vous présenterai pour nir un exemple
où le dosage potentiométrique est mis en défaut pour vous montrer qu'il faut choisir avec soin le type de
dosage choisi sous peine d'avoir des résultats erronés.
A Dosage direct des ions chlorures
Le sérum physiologique présente une composition proche du sang ; sa composition doit donc parfaite-
ment maîtrisée. C'est d'autant plus vrai que ce genre de produit sert de support aux médicaments injectés
par perfusion.
Tout sérum physiologique possède une concentration massique de 0,9 % en chlorure de sodium, à
savoir, 9 g/L.
L'étudiant devra ici mettre en place un dosage direct par les ions argent I, après s'être rappelé que les
ions chlorure mis en présence d'ions argent forment rapidement un précipité stable.
L'équation du dosage est donc :
+ + Cl− = AgCl
Agaq aq s
Nous allons donc faire ce dosage direct, avec une concentration molaire en ions argent de 0,1 mol/L
et une prise d'essai en sérum physiologique pur de 10 mL. Nous ajouterons 90 mL d'eau distillée pris à la
burette graduée pour faire tremper les électrodes.
Les électrodes sont choisies de manière à pouvoir mesurer une diérence de potentiel. L'électrode de
référence sera une ECS (électrode au calomel saturé), surmontée d'une garde à nitrate de potassium pour
prévenir toute précipitation des ions chlorure dans l'électrode ; ce qui la détruirai. L'électrode de travail
est une électrode dite de première espèce, à savoir une électrode faite d'argent massif. Son intérêt est de
donner un potentiel fonction de la concentration des ions argent I.
Nous pouvons distinguer trois diérentes zones dans le dosage. La première est la zone pré-équivalence,
la seconde correspond à l'équivalence et la dernière est la zone post-équivalence. (cf. transparent)
Des expressions des potentiels permet de retrouver le potentiel standard du couple ici considéré. Pour
cela, on peut calculer pour plusieurs V et E connus le potentiel standard du couple.
On trouve donc en moyenne : EAg 0
+ /Ag = 0, 84V
Ceci est à comparer avec la grandeur théorique : EAg
0, théorique
+ /Ag = 0, 8V
Nous avons donc ici environ 5% d'erreur.
De même, nous pouvons calculer le produit de solubilité d'AgCl, en posant pour de nombreux volumes
l'équation :
4E = E III − E I
Nous en déduisons le pKs : pKs = 10, 3
Nous avons : pKsthéorique = 9, 75
L'incertitude est là aussi d'environ 5%.
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A.3.4 Simulation de la courbe de dosage et comparaison à l'expérience
Grâce aux équations établies dans les étapes précédentes, nous pouvons faire une simulation du dosage.
Il y a un bon accord entre la théorie et l'expérience.
Un antimousse de jardin peut avoir diérents principes actifs, nous nous intéressons ici à un antimousse
fait à base d'ions fer II. Nous avons un solide qui est composé à 42% massique de sulfate de fer supposé
hepta-hydraté.
Pour passer d'un solide contenant une fraction du composé que l'on veut analyser à une solution
aqueuse propre, nous devons dissoudre 0,2 g de produit dans 100 mL d'acide sulfurique à 1 mol/L pour
éviter toute hydrolysation des ions fer II. Le produit obtenu est ltré pour ensuite être ensuite dosé par
une solution d'ions cérium IV à 0,05 mol/L.
L'équation de réaction est donc :
F e2+ 4+ 3+ 3+
aq + Ceaq = F eaq + Ceaq
L'électrode de référence va être ici une ECS comme dans le cas précédent. L'électrode de travail sera
une électrode de troisième espèce, une électrode de platine, qui peut mesurer le potentiel d'un couple dont
l'oxydant et le réducteur sont en solution.
Les potentiels à l'électrode ne sont pas ceux attendus, de part la complexation des ions fer dans la
première partie du dosage, puis par la présence d'un potentiel mixte existant à la n de la courbe sur sa
partie haute. (cf. transparent)
Dans cette partie, nous allons doser du Destop liquide. Le contenant indique qu'il est à base de soude
concentrée (20%), mais l'odeur amoniaquée qui s'en dégage trahit la présence de la base faible.
Nous devons donc doser un mélange basique, à savoir une prise d'essai de 0,2 g de Destop liquide qui
seront dilués dans environ 100 mL d'eau pour assurer une bonne prise de mesure par les électrodes. La
solution titrante sera donc de l'acide chlorhydrique à 0,1 mol/L.
Les électrodes que nous prendrons ici se résument à une seule électrode : une électrode combinée.
Cette électrode contient une électrode de verre, sensible aux ions hydronium. Le potentiel mesuré est ici
une diérence de potentiel autour de la membrane qui s'établit entre la solution à l'intérieur et celle à
l'extérieur de l'électrode. Elle contient aussi une électrode de référence, c'est habituellement une électrode
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construite autour du solide AgCl. La mesure pH-métrique correspond donc à une mesure de diérence de
potentiel :
e = Everre − Eréf érence = a + b · pH
L'étape de l'étalonnage du pH-mètre correspond à la détermination de ces paramètres a et b.
An de récupérer le maximum de données au cours de ce dosage, nous assurerons aussi un suivi
conductimétrique avec une cellule conductimétrique.
Les réactions possibles en solution sont :
+ + HO − = 2H O et H O + + N H
H3 Oaq +
aq 2 l 3 aq 3 aq = H2 Ol + N H4 aq
En premier lieu, notons qu'il convient d'étudier la conductivité corrigée en fonction du volume versé en
lieu et place de la conductivité mesurée, cela an de s'aranchir des eets de dilution. La courbe obtenue
nous montre deux ruptures de pentes reétant deux équivalences. Le premier dosage est celui de la soude,
le second est celui de l'ammoniac. Nous avons donc :
Veq1 = 9, 5mL et Veq2 = 10, 6mL
mN H3 = 0, 0187g et mHO− = 0, 38g
%N H3 = 0, 935% et %N aOH = 19 ± 2%
La concentration de soude indiquée est très proche de celle obtenue par dosage.
Le dosage pH-métrique indique lui une seule équivalence à 10,6 mL.
Nous pouvons donc voir que le dosage pH-métrique donne moins d'informations que le dosage conduc-
timétrique. Pour eectuer un dosage avec des sauts bien résolus en pH-métrie, il faut que la diérence de
pKa soit supérieure à 4.
Ici, cette diérence est réduite à 2,2, ceci implique que nous ne pouvons que doser la basicité totale
de la solution et non pas avoir le maximum d'information ici donné par le dosage conductimétrique.
Conclusion
Durant cette leçon, nous avons pu voir diérents dosages potentiométriques utilisant les électrodes les
plus courantes. Nous avons pu mettre en perspectives les limites des dosages potentiométriques. Il faut
donc étudier avec soin le système à doser avant de sélectionner une méthode de dosage.
Bibliographie