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Cours : Machines Asynchrones MAS

MACHINE ASYNCHRONE

Le moteur asynchrone est, de beaucoup, le moteur le plus utilisé dans l’ensemble des applications
industrielles, du fait de son faible cout, de son faible encombrement, de son bon rendement et de son
excellente fiabilité.

Son seul point noir est l’énergie réactive, toujours consommée pour magnétiser l’entrefer. Les
machines triphasées, alimentées directement sur le réseau, représentent la grande majorité des
applications ; supplantant les machines monophasées aux performances bien moindres et au couple
de démarrage nul sans artifice.

Autrefois, sa mise en œuvre (démarrage et variation de vitesse) se révélait compliqué mais tout cela
s'est résolu grâce aux progrès de l'électronique de puissance. La conséquence de ce développement
de l'électronique de commande fait que le moteur asynchrone est maintenant utilisé dans des
domaines très variés :
- Transport
- Industrie
- Production d'énergie
(éolienne) - ….

1. RAPPEL DES NOTIONS DE TRIPHASE

2𝜋
Une alimentation triphasée est constituée de 3 tensions identiques décalées d'un angle 3
.
2𝜋 2𝜋
𝑒1 = 𝐸𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡), 𝑒2 = 𝐸𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 − 3
), 𝑒3 = 𝐸𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 3
).

Pour délivrer cette énergie, on a besoin de 3 câbles correspondants à chacune des tensions
(appelées phases) et éventuellement d'un autre câble (le neutre) permettant le retour du courant
lorsque les courants ne sont pas équilibrés (𝑖1 + 𝑖2 + 𝑖3 ≠ 0).

L1
V1
L2 U13 M
L3 3

On peut alors trouver deux types de tension :


- Tension simple : tension entre phase et neutre, notée généralement V : ex V1
- Tension composée : tension entre 2 phases, notée U. Ex : 𝑈13 = 𝑉1 − 𝑉3
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Dans un réseau équilibré, la relation en valeurs efficaces entre les deux types de tension est :
𝑈 = √3𝑉
En Afrique Centrale, le réseau triphasé distribué est un réseau 230/400 V.

En régime sinusoïdal équilibré, on peut calculer les puissances électriques par les formules suivantes
:
Puissance active en W : 𝑃 = 3𝑉𝐼𝑐𝑜𝑠𝜑 𝑜𝑢 𝑃 = √3𝑈𝐼𝑐𝑜𝑠𝜑
Puissance réactive en Var : 𝑄 = 3𝑉𝐼𝑠𝑖𝑛𝜑 𝑜𝑢 𝑄 = √3𝑈𝐼𝑠𝑖𝑛𝜑
Puissance apparente en VA : 𝑆 = 3𝑉𝐼 𝑜𝑢 𝑆 = √3𝑈𝐼

2. CONSTITUTION

La machine asynchrone est constituée de deux éléments principaux :


Le stator : constitué de trois enroulements (bobines) parcourus par des courants alternatifs triphasés
et possède p paires de pôles ("nombre de bobinage triphasé au sein dans le stator")

Le rotor : Partie tournante du moteur. Le rotor peut être constitué par un bobinage triphasé, mais, le
plus souvent, Il est constitué d’une masse métallique dont de l’aluminium pour l’alléger. On parle
alors de rotor à cage d’écureuil.

Boîte à bornes
Bobinage stator

Ailette de
refroidissement

Ventilateur
Plaque signalétique

Rotor en cage
d'écureuil Arbre
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3. COUPLAGE DU STATOR

Remarque : Le stator peut être alimenté selon deux couplages : étoile ou triangle. La
tension aux bornes des enroulements (bobinages) ne sera pas la même suivant le
couplage.

Couplage étoile :
Le schéma de raccordement est donné ci-contre :

Dans ces conditions, l'enroulement voit à ses bornes la


tension simple du réseau.

Exemple : sur le réseau EEC classique 230/400V, un moteur couplé en


étoile aurait une tension sur chaque bobinage du stator de 230V.

Couplage triangle :

Le schéma de raccordement est donné ci-contre :

Dans ces conditions, l'enroulement voit à ses bornes la tension composée du


réseau.

Exemple : sur le réseau EEC classique 230/400V, un moteur couplé en étoile


aurait une tension sur chaque bobinage du stator de 400V.

Les plaques signalétiques des moteurs asynchrones indiquent quel couplage


réaliser en fonction de la tension composée du réseau, puis les grandeurs nominales du moteur
pour le couplage considéré.

On trouve ce type d'indication :


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4. PRINCIPE (POUR LES MAS A CAGE D'ECUREUIL)

Les courants alternatifs dans les bobinages du stator vont créer dans l'entrefer (espace entre rotor et
stator) un champ magnétique tournant à la vitesse :

𝜔
Ω𝑠 =
𝑝

Ω𝑠 : Pulsation de synchronisme du champ tournant en rad.s-1.

𝜔 = 2𝜋𝑓: Pulsation des courants alternatifs en rad.s-1.

𝑝 : Nombre de paires de pôles.

Le champ tournant balaie les bobinages rotoriques et va créer des courants induits dans le rotor en
court-circuit (loi de Lenz). Ces courants (de pulsation g.w) vont eux-mêmes entrainer un champ
magnétique qui va s'opposer aux causes qui lui ont donné naissance. L'interaction de ces deux champs
magnétiques va alors créer un couple qui va entrainer le rotor en rotation.

Le rotor tourne à la vitesse N plus petite que la vitesse de synchronisme Ns. On dit que le rotor «glisse»
par rapport au champ tournant. On introduit alors une variable caractérisant la vitesse de rotation du
rotor : le glissement.

Ce glissement g va dépendre de la charge.

𝑁𝑠 − 𝑁 Ω𝑠 − Ω
𝑔= =
𝑁𝑠 Ω𝑠

Ns : vitesse synchrone du champ tournant (tr.s-1)


N : vitesse de rotation du rotor (tr.s-1).
ΩS = 2πNs (rad.s-1) et Ω = 2πN (rad.s-1)
De la relation précédente, on peut aussi tirer l'expression :

5. MODELISATION

En fonctionnement triphasé équilibré, la machine asynchrone peut être modélisée comme un


transformateur triphasé, dont le secondaire aurait une pulsation 𝑔𝜔 .

Moyennant quelques approximations (en négligeant notamment les pertes joules au stator), on peut
donner un modèle monophasé de la machine asynchrone dans lequel tout est ramené au stator.
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𝐼′1 = 𝑚. 𝐼1 avec m rapport de transformation rotor/stator : m=V20/V1

R2 représente les pertes joules du rotor ramenées au stator

Rpf représente les pertes fer au stator

Lm : inductance magnétisante (magnétisation de la carcasse métallique du moteur et de l'entrefer)

X2 représente les flux de fuite.

est une résistance fictive. La puissance consommée par cette résistance représente la puissance
électrique transformée en puissance mécanique.
Ce schéma n'est qu'un modèle. La plupart de ces éléments n'ont pas d'existence physique.

6. BILAN DES PUISSANCES

Les pertes dans la machine asynchrone sont dues aux :


- Pertes joules stator : PJS=3.R1.J1² ( voir ce que vaut J en fonction du couplage)
𝑉2
- Pertes fer : (hystérésis et courant de Foucault): 𝑃𝑓 ≈ 3 𝑅 1
𝑝𝑓

- Pertes joules rotor : PJS=3.R2.I2²


Remarque : on a également la relation 𝑃𝑗𝑟 = 𝑔𝑃𝑡𝑟 avec Ptr, la puissance transmise au rotor.
𝑅2 2
𝑃𝑡𝑟 = 3 𝐼′
𝐺 1
- Pertes mécaniques : Pm.
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7. COUPLE ELECTROMAGNETIQUE

On peut, à partir du schéma équivalent, calculer l'expression de la puissance mécanique du moteur


puis en déduire le couple moteur.

On en tire :

8. POINT DE FONCTIONNEMENT DU MOTEUR

On va ici étudier comment trouver le point de fonctionnement du moteur (c'est à dire le couple fourni
et la vitesse de rotation) lorsque l'on accouple le moteur à une charge mécanique.

Deux méthodes de détermination sont possibles :

a) par le calcul
Le couple de la charge mécanique peut s'exprimer en fonction de la vitesse de rotation.

Ex : Si le moteur est destiné à entrainer un ventilateur, le couple de charge du ventilateur est


proportionnel au carré de la vitesse. On a Cr=k.N²

Pour obtenir la vitesse de fonctionnement, il suffit alors d'écrire l'égalité entre le couple fourni par le
moteur et le couple de charge, puis on résout l'équation : Cu= Cr , qui devient Cem=Cr si le couple de
perte est négligé (pertes mécaniques).

b) graphiquement

On peut obtenir directement C et Ω en traçant sur le


même graphe la caractéristique Cu=f(Ω) et Cr= f(Ω).
Souvent, on néglige le couple de perte (pertes
mécaniques), on a alors Cu=Cem.

Exemple : Pour une application de pompage le


couple est proportionnel à la vitesse Cr=k×N. On
obtient alors le tracé suivant :

Le point de fonctionnement est alors obtenu par


l'intersection des deux courbes. On lit donc
graphiquement la valeur de la vitesse et du couple.
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Exemple de charges : sec, visqueux...


Machine à puissance Machine à couple
constante (enrouleuse, constant (levage,
compresseur, pompe)
essoreuse)

Machine à couple Machine à couple


proportionnel à la proportionnel au
vitesse (pompe carré de la vitesse
volumétrique, (ventilateur)
mélangeur)

FIN.

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