M208 Traitement D'eau
M208 Traitement D'eau
M208 Traitement D'eau
M208
Traitement d’eau.
TSGC 201
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A-Connaissance des eaux naturelles.
1-Introduction.
L’eau est un fluide indispensable à la vie, très largement répandue à la
surface de la terre et jouant un rôle essentiel dans la structure organique des
êtres vivants et des végétaux.
Elle a aussi une importance industrielle considérable liée à son abondance
relative, son prix de revient peu « onéreux » et surtout à ses propriétés
physico-chimiques particulièrement intéressantes.
Journellement nous sommes confrontés à ces propriétés dont d’une part
nous profitons des avantages, mais qui d’autre part peut être à l’origine de
nombreux désagréments lorsqu’elles sont mal connues ou mal maîtrisées.
2-Cycle de l’eau.
Il s’agit du voyage qui mène l’eau de la mer à la mer en passant par le robinet
du consommateur.
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Sous l’action de la chaleur solaire, l’eau pure s’évapore et s’élève dans
l’atmosphère à l’état gazeux pour se condenser sous forme de nuage au
contact de masses d’air plus froides. Elle se charge alors de poussières
atmosphériques et absorbe jusqu’à saturation les gaz atmosphériques tels que
l’oxygène et surtout l’anhydride carbonique CO2 qui se transforme au contact
de l’eau en acide carbonique.
De sorte que les précipitations qui touchent le sol (pluie, grêle, neige) présentent un PH
acide de l’ordre de 6.
Par infiltration dans le sol en formant des nappes souterraines. L’acidité de l’eau
conduit alors à une dissolution des minéraux constituant les sols calcaires
rencontrés.
Par ruissellement en surface du sol, en torrents ou rivières. Dans ce cas l’eau balaie
la surface de la terre et entraîne les matières solides
Au cours de ce recyclage, l’eau conserve donc les « traces » de son chemin, de sorte que
le liquide « eau » utilisé pour notre consommation domestique et industrielle est fort éloigné
de la simple formulation H2O et possède une identité spécifique.
3-Propriétes physico-chimiques.
L’eau est un composé chimique combinant deux atomes d’hydrogène (H2) et un atome
d’oxygène (O) pour former l'EAU (H2O).
Les deux atomes d’hydrogène forment un angle de 105° avec l’atome d’oxygène.
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C’est cette composition de l’eau qui est à l’origine de ses propriétés spécifiques dont les
principales sont les suivantes :
L’eau est un liquide transparent inodore.
Sa masse volumique est de 1000 kg / m3 à 4°C.
C’est le meilleur des solvants.
Elle dissout les gaz et les sels minéraux et contient à l’état liquide des
organismes vivants.
Il faut fournir 537 K cal pour vaporiser 1 kg d’eau à 100°c.
Au-dessus de 374°C, l’eau n’existe plus qu’à l’état de vapeur.
L’eau sous forme de vapeur est stable jusqu’à 2000° C, à cette
température elle commence à se dissocier en O2 et H2.
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SELS MINERAUX BICARBONATES. HCO3- CALCIUM; Ca++
La dureté de l'eau est également appelée Titre Hydrotimétrique (TH). C'est la teneur en
calcaire de l'eau. Elle se mesure en degré français (°F).
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Une eau douce est une eau corrosive qui favorise la formation de fuites.
On dit que c'est une eau "AGRESSIVE".
Une eau dure est une eau qui contient une forte teneur en CALCAIRE.
On dit que c'est une eau "INCRUSTANTE".
La dureté totale de l'eau est la mesure du calcium et du magnésium contenus dans l'eau.
Ces deux éléments combinés forment du carbonate de calcium.
Notre corps a besoin de calcium (Ca) et de magnésium (Mg). Dans certains
pays, des niveaux minimums de calcium sont conseillés (le taux minimal de
calcium est de 20 mg/l). Le principal problème d'un niveau de dureté totale élevé
de l’eau est que des dépôts peuvent se former dans la tuyauterie et les rendre
moins efficaces. Si l'eau est trop dure, cela peut également provoquer une
diminution de l'efficacité des savons et détergents, et affecter le goût de l'eau.
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6-2Mesure de PH.
Au papier PH.
Rubans de papier imprégnés qui changent de teinte en fonction du pH de
l’échantillon à analyser, les teintes de référence se trouvant sur le couvercle de
la boîte.
Précision : ± 0.5
Par colorimétrie.
Comparaison de la teinte de l’échantillon avec une réglette
comportent les teintes de référence. L’échantillon étant préalablement teinté
avec un colorant organique.
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Au PH. Mètre.
Ce sont des millivoltmètres, les plus simples étant munies d’un
galvanomètre de grande dimension qui donnent des mesures précises
Avant usage, il faut étalonner le pH mètre à l’aide de solutions tampons de PH
connus. Ces solutions sont à changer régulièrement pour éviter toute erreur de
mesure.
7-2Mesure de TA et TAC.
La détermination des TA et TAC se fait par un dosage en présence d’indicateur coloré la
Phénolphtaléine (pour le TA) ou le vert de bromocrésol/l’hélianthine (pour le TAC) à l’aide de
L’acide chloridrique. Les TA et TAC s’expriment en degré français (°f).
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8-La Conductivité de l'eau.
La conductivité de l'eau définit sa capacité à laisser circuler facilement le courant
électrique.
Elle se mesure en "Siemens par mètre" (S / m).
C'est le contraire de la résistivité, plus couramment utilisée par les électriciens, qui
s'exprime en ohm mètre (Ω .m).
Plus la minéralisation de l’eau est élevée, plus la concentration en ions dissous est élevée
et plus la conductivité électrique est grande.
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B-Phénomènes d’entartrage et de corrosion.
1-L’entartrage.
1-1-Définition de l’entartrage.
Action d'entartrer, c'est-à-dire d'entraîner la formation d'un dépôt solide
(calcaire/tartre) sur les parois d'un objet ou d'un appareil en contact récurrent
avec de l'eau.
Les principaux éléments générateurs de tartres sont des sels minéraux peu
solubles ou instables contenus dans le liquide (eau chaude, vapeur, eau
potable…).
L’entartrage d’un réseau correspond à la précipitation des sels de calcium
(Ca) et/ou de magnésium (Mg) contenus dans l’eau.
L’entartrage dépend de la nature et de la concentration en sels, de la nature
des récipients et des conditions de fonctionnement du réseau.
Dépôt carbonate.
Le dépôt des carbonates de calcium (calcaire, CaCO3) est généralement granulaire et,
parfois, de nature poreuse. Les carbonates sont emmêlés (mélangés) avec des particules
d'autres matériaux finement divisés de sorte que le tartre soit dense et uniforme.
L'envoie de ce tartre dans une solution acide peut facilement identifier un dépôt
carbonate.
Le tartre des carbonates est identifié par la formation des bulles de dioxyde de carbone
sous forme d’effervescence lors d’un contact avec une solution acide.
Dépôt sulfate.
Un dépôt sulfate de calcium (CaSO4) est plus dur et plus dense qu'un dépôt de carbonate
parce que les cristaux sont plus petits et plus unis. Il est fragile, ne se pulvérise pas facilement
et ne provoque pas d'effervescence quand il est en présence d'acide. La figure ci-dessous
présente le dépôt des sulfates sur une résistance de chauffage d’eau.
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Dépôt de silice.
Un fort dépôt en silice est très dur. Le cristal de silice est extrêmement petit,
formant un tartre très dense et imperméable. Ce tartre est extrêmement
fragile et très difficile à pulvériser. Il n'est pas soluble dans l'acide
chlorhydrique et est généralement très coloré. Les images ci-dessous
représentent le dépôt de la silice dans les canalisations d’eau des chaudières
et sur les ailettes d’une turbine à vapeur.
1-3Conséquences de l’entartrage.
Les phénomènes d’entartrage auront pour conséquence :
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1-4Protection contre la formation des tartres.
La protection contre la formation des tartres sera de la nature de tartre
dont on veut éviter la formation.
Mais, quel que soit le type de tartre vis-à-vis duquel on veut assurer une
protection, il est possible d’intervenir suivant trois procédés généreux :
1-5Procédés d’épuration.
Protection contre les tartres carbonatés.
Puisque les tartres carbonatés ont pour origine les carbonates d’une part,
et le calcium d’autre part on pourra éliminer de l’eau :
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2-Corrosions.
2-1Définition.
La corrosion des métaux est la détérioration progressive causée par une réaction
chimique et/ou électrochimique avec l’environnement. C’est un processus naturel qui
convertit le métal en une forme chimique oxydée. Cette forme oxydée présente des
impacts négatifs sur les installations FGT.
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2-2Type des corrosions.
La corrosion par "oxydation".
La corrosion par "oxydation" : l’eau à l’état naturel (H2O) contient du dioxygène (O2).
L’oxygène dissous dans l’eau va ronger les pièces métalliques de l’installation et ainsi
produire des oxydes ferreux. La quantité d’oxydes ferreux dépend de la quantité d’oxygène
dissous et du temps d’exposition.
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2-3Moyens de lutte contre les corrosions.
Contrôle des réactions anodiques.
Consiste à contrôler la migration des électrons et des ions ferreux. Ne peut
s’obtenir qu’en formant, à la surface du métal, une couche imperméable qui
s’oppose à ces migrations.
O2 + 4 e- + 2 OH2 4 OH-
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C-Principaux traitement des eaux de chaudières.
1-Adoucisseur à permutation sodique.
L'adoucissement est la technique utilisée pour supprimer le TH de l’eau (dû
à la présence des sels alcalino-terreux : carbonates, sulfates et chlorures de
calcium et de magnésium).
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1-1L'échange ionique.
Principe de l'échange d'ion dans une bouteille d'adoucisseur
Les minéraux que l'eau dissoute lors de son passage dans le sol est sous
forme d'ions. Les ions sont des particules électriquement chargées. Les uns
sont négatifs, issus des acides, ce sont les ANIONS (ex : chlorures Cl-,
bicarbonates HCO3-, sulfates SO4--). Les autres, issus des métaux, sont positifs,
ce sont les CATIONS (ex : calcium Ca++, magnésium Mg++, sodium Na+). Les
échangeurs d’ions sont des composés capables de fixer certains ions et d’en
céder d’autres dont ils sont chargés.
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Lorsque les résines ont épuisé les ions Sodium qu’elles fixaient, l’adoucisseur
devient inopérant.
1-2Régénération.
Les résines ont cette particularité d’échanger dans les deux sens ; le système
est réversible si les résines sont mises en présence d’une solution très riche en
sodium (SAUMURE), elles vont échanger dans le sens inverse et donc se
retrouver à nouveau chargée en ions sodium pour effectuer un nouveau cycle
d’adoucissement.
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1-3Durée de vie des résines.
Si elles ne subissent pas de dommages, les résines sont à changer en
principe toutes les 1000 régénérations.
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1-5Cycle d’un adoucisseur.
Relation fondamentale :
Q (L de résines) = TH x V /Pe
Où : TH = Dureté en °f
°f. m3 / l de résines
Chez tous les fabricants il existe des abaques qui permettent de déterminer
l’appareil enfonction de chaque utilisation bien définie.
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2-Décarbonatation.
La décarbonatation n’élimine que les ions calcium et magnésium liés aux
bicarbonates, il s’agit alors d’un adoucissement partiel.
Décarbonatation au chaud.
Décarbonatation sur résines.
2-1Procédé à la chaux.
La chaux se combine aux Bicarbonates pour former des Carbonates qui
précipitent et peuvent être éliminés sous forme de boues que l’on recueille à la
partie basse des décanteurs.
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INCONVENIENTS DES PROCEDES A LA CHAUX.
o Ne fonctionnent bien que pour des gros débits (supérieurs à 10 m3 / h).
o Matériel très encombrant.
o Elimination des résidus.
Calcium.
Magnésium.
Sodium.
Liés aux Bicarbonates et libérer l’acide carbonique de ces Bicarbonates selon :
AVANTAGES.
Diminution de la minéralisation de l’eau
Absence de Bicarbonates.
INCONVENIENTS.
Le PH est très diminué par la production de CO2 et d’acide
carbonique.
Il se situe entre 4,5 et 5.
Les résines de décarbonatation échangent les ions H+ de la résine contre les ions Ca2 +,
Mg2 + et Na+. Les résines sont régénérées avec un acide fort. Il est à noter que ce procédé
n’est utilisé que dans l’industrie et chez les particuliers.
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2-3Régénération des résines.
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3-Chaînes de déminéralisation.
3-1Principe de fonctionnement.
Pour éliminer les sels minéraux dans une solution, on fait passer celle-ci dans
deux cuves, l'une contenant des résines cationiques, l'autre des résines anioniques.
Les résines cationiques fixent les cations (Na+, Ca2+, Mg2+) en libérant les ions
H+ pour lesquels elles ont une affinité plus faible ; la fixation a lieu tant qu'il subsiste
des ions H+ à échanger.
Les résines anioniques fixent les anions (Cl-, SO₄²-, (NO3)2) en libérant les ions
OH pour lesquels elles ont une affinité plus faible ; la fixation a lieu tant qu'il
subsiste des ions échanger.
Lorsqu'une résine ne peut plus fixer d'ions, elle est saturée : il faut alors la
régénérer. La régénération en ions H+ de la résine cationique se fait par injection à
contre-courant d'acide chlorhydrique, celle de la résine anionique se fait par
injection de soude.
3-2Echangeurs d’ions.
Les résines échangeuses d’ions sont caractérisées par leur affinité vis-à-vis des
cations ou des anions. L’association des résines dites cationiques et anioniques dans
un même chaînage, permet d’obtenir de l’eau déminéralisée.
Un échangeur est constitué d’un réservoir cylindrique vertical construit en tôle
ordinaire fermé à ses extrémités par 2 fonds bombés. Un revêtement de peinture de
protection réalisé intérieurement évite la corrosion du fer par l’oxygène contenu
dans l’eau.
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3-3Différents types des échangeurs d’ions.
Les échangeurs d’ions utilisés en traitement des eaux sont presque toujours
des résines sur les quelles sont greffés des groupements fonctionnels d’un seul type.
On distingue ainsi :
Les échangeurs de cations.
Les échangeurs d’anions.
Pour les résines cationiques, un contre ion X+ est toujours présent dans l’eau
d’hydratation de la résine et c’est lui qui sera échangé avec un cation de la solution.
Pour les résines anioniques, un contre ion X-est toujours présent dans l’eau
d’hydratation de la résine et c’est lui qui sera échangé avec un anion de la solution.
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La régénération à contre-courant nécessite un volume de solution régénérant nettement
Inférieur à celui requis pour une régénération à co-courant.
L’eau produite est utilisée telle quelle si l’acidité carbonique n’est pas nuisible, ou
dégazée sur un éliminateur de CO2 situé en amont ou en aval de l’échangeur
anionique.
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3-6Déminéralisation totale chaîne CF + AF.
Tous les ions, y compris la silice, sont éliminés. Le plus souvent, on a intérêt à réduire
le flux d’ions envoyé sur l’échangeur d’anions, en intercalant entre ce dernier et
l’échangeur de cations un éliminateur de CO2.
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4-Dégazage thermique.
4-1Principe.
L'eau déminéralisée contient des quantités variables d'oxygène et de dioxyde de
carbone qui peuvent provoquer de graves corrosions sur les éléments métalliques
des générateurs de vapeur.
L'eau s'écoule enfin depuis la base du dégazeur vers une bâche de stockage
située généralement en dessous.
L'énergie requise par l'osmose inverse est uniquement celle électrique consommée
principalement par les pompes haute pression.
a : Le niveau est identique dans les deux compartiments : L'eau circule de 1 vers 2.
c : Lorsqu’on applique une pression P >π, l'eau circule en sens inverse, c'est-à-dire de 2 vers 1
et les sels restent bloqués dans le compartiment 2.
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D-Conditionnement des eaux et ses principaux
produits.
Dans le traitement des eaux, on entend par « Conditionnement » l’addition de
réactifs chimiques, qui ont pour effet de modifier la composition physico-chimique
de l’eau, donc son comportement, et de la rendre inerte vis à vis des appareils qui
l’utilisent.
1-Produits dispersants.
Qui maintiennent les particules solides en suspension s’opposant à leur réunion en
dépôts incrustants.
2-Produits alcalins.
Les produits alcalins sont utilisés Pour :
Augmenter le pH d’une eau,
Augmenter le TA ou le TAC,
Modifier la forme sous laquelle certains sels précipitent
(carbonate de calcium par exemple),
Maintenir en solution certains sels (silice par exemple).
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2-1Des agents alcalins non volatils.
Ce sont des produits minéraux :
La soude Na OH.
Le carbonate de soude anhydre ou cristallisé CO3 Na2.
Le phosphate disodique PO4 HNa2.
Le phosphate tridosique anhydre ou cristallisé PO4 Na.
Ces amines sont généralement livrées sous forme de solution aqueuse ; leurs
dosages usuels varient la nature chimique de l’amine et naturellement de la
concentration de la solution commerciale.
4-1Filmogènes minéraux.
Les chromates : excellents filmogènes, mais toxiques.
Les nitrites : non admis pour le traitement des eaux de
consommation humaine.
Les sels de zinc.
Les phosphates : poly, monosodique, disodique ou trisodique.
Les silicates.
5-Agents tampon.
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On appelle agent tampon un élément capable de neutraliser un acide ou une
base sans qu’il y ait modification de pH.
Parmi ces tampons, citons :
Les borates.
Les benzoates.
Les phosphates.
6-Agents de précipitation.
Dosage manuel.
Par introduction directe du produit, préalablement dissous dans de l’eau ou
non, dans le réseau d’eau à traiter.
Dosage par gravité.
Le réactif mis en solution dans de l’eau sera stocké dans un récipient en
charge sur le réseau à traiter.
Dosage par pot à déplacement.
Il s’agit dans ce cas, plus d’une injection que d’un dosage, l’appareil est
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simplement constitué par une capacité montée en by-pass sur la tuyauterie
d’eau à traiter et munie d’un dispositif de remplissage et de vannes
d’isolement.
8-1Mélange de réactifs.
Certains produits de conditionnement peuvent être très bien mélangés et
leurs solutions préparées dans un bac unique.
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