CORRIGÉ

« Il était une fois Marseille »,

film documentaire,

écrit et réalisé par Hugues Nancy,

en 2022.

Paul Signac, Le Port de Marseille, 1905.

 La légende de Gyptis et Protis : le mythe fondateur qui raconte la fondation légendaire de Marseille
Que révèle ce banquet primordial sur l’origine de la population qui va habiter Marseille ?
L’ancienneté du métissage (= mélange, croisement de groupes ethniques) : Gyptis a choisi l’étranger.

 De Marsiho à Marseille
En 1481, la Provence est intégrée au Royaume de France. Mais les habitants de Marsiho sont rétifs à
l’autorité centrale du pays. Quel roi de France va envoyer, en 1660, sept mille soldats pour imposer son
pouvoir et va changer le nom de Marsiho en Marseille ? Louis XIV
La ville va alors être profondément modifiée. Donnez quelques exemples de ces changements ou
constructions.
Construction de l’Hôtel de ville, des deux Forts : le Fort St Jean et le Fort St Nicolas (canons orientés vers
la mer et vers la ville, en cas de rébellion !) ; remparts antiques détruits ; construire du cours Belsunce
(un des plus beaux endroits d’Europe) et de la Canebière.
En 1720, un terrible fléau frappe Marseille et décime sa population. Quel est-il ? Quelle est son origine ? 
Il s’agit de la peste arrivée par le bateau Grand-Saint-Antoine qui venait du Levant (Syrie). Entre 30000 et
40000 morts.
Comment et pourquoi une chanson composée à Strasbourg par un soldat jurassien, Rouget de Lisle, et
scandée par des dizaines de révolutionnaires au cœur de Paris s’est-elle retrouvée à porter le nom de
« Marseillaise » ?

Rouget de Lisle chantant La Marseillaise 

pour la première fois à l'hôtel de ville de Strasbourg ou chez Dietrich en 1792 (peinture d'Isidore Pils, 1849).
 Écrite dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 par le soldat Rouget de Lisle, la Marseillaise fera, dès ses débuts, des
émules à travers tout le pays. Et pour cause, nous sommes en pleine Révolution Française, mais également aux
premières heures de la guerre contre l’Autriche, et les chants patriotiques sont des instruments de propagande, de
réconfort et de révolte essentiels pour les insurgés ou les troupes armées. Tout au long de l’été 1792, le chant de
guerre de Rouget de Lisle, alors connu sous le nom de « Chant de guerre pour l’armée du Rhin », est ainsi repris par
plusieurs troupes de fédérés à travers le pays.
Tant est si bien que, dès le mois de juillet 1792, ce chant né dans un petit appartement strasbourgeois se
retrouve du côté de Montpellier, puis de… Marseille ! Le chant est en effet récupéré par les volontaires marseillais
qui s’apprêtent à rallier Paris pour prêter main-forte aux révolutionnaires parisiens : c’est ainsi qu’ils entonnent,  en
entrant dans Paris le 30 juillet 1792, cette chanson qu’ils ont rebaptisée « Chant de guerre des armées aux
frontières ».
Pour les Parisiens qui entendent cet hymne guerrier pour la première fois, il devient immédiatement
l’hymne des Marseillais, puis la Marseillaise. Quelques jours plus tard, le 10 août 1792, Parisiens et Marseillais
s’associaient pour faire tomber les Tuileries, événement qui marquera la chute de la monarchie constitutionnelle et
le début de la première Terreur.

 Le XIXème siècle : « tout change »

Marseille va être transfigurée sous Napoléon III. Quelles transformations la ville va-t-elle connaître ?

Extension du port=> nouveau port, Port de la Joliette ; construction de la cathédrale

Sainte Marie Majeure et de Notre Dame de la Garde ; Arc de Triomphe (à la Porte d’Aix).
Ville transpercée du nord au sud par les grands boulevards, notamment par la rue
Impériale (future rue de la République). Frontière invisible : le nord ouvrier et populaire/
le sud bourgeois et commerçant. Construction de l’avenue du Prado ; le viaduc du Vallon
des Auffes, la Corniche, les villas perchées dans les quartiers d’Endoume et du Roucas
blanc ; construction du Palais du Pharo (cadeau de Napoléon pour l’impératrice Eugénie…
mais République en 1870…).

Le palais du Pharo vu de Notre-Dame de la Garde.

Le début du XXème siècle : Marseille, ville-monde

Marseille est le premier port de France. Il connait, en effet, un âge d’or grâce à l’exportation de
matières premières dans les colonies installées au siècle précédent en Afrique, aux Antilles, à
Madagascar etc., et à l’importation de différents produits issus de ces colonies (exemples :
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L’activité portuaire intense et les industries (du savon par exemple) nécessitent de la main
d’œuvre. De nombreux immigrés vont arriver à Marseille : de quel pays ces travailleurs viennent-
ils principalement? Pourquoi ?
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Marseille, terre d’immigration depuis des siècles, accueille après la Première Guerre mondiale de
nombreux réfugiés. Qui sont-ils ? Que fuient-ils ?
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Dans les années 1930, l’identité provençale est à son apogée, grâce à la littérature et au cinéma
notamment. En effet, sans le talent de Marcel Pagnol, jamais la devanture d'un café marseillais, avec ses
joueurs de cartes, ne se serait transformée en mythologie presque universelle. Si Marius, Fanny et César
sont devenus des classiques du théâtre et du cinéma, on a oublié à quel point l'extraordinaire succès de
cet écrivain dans les années 30 créa soudain la mode marseillaise, au point de faire de la Canebière le
seul rival possible des grands boulevards parisiens dans l'imaginaire collectif. On vit alors déferler sur la
capitale tout ce que le music-hall phocéen comptait de talents, Fernandel et Raimu en tête (sans oublier
Alibert, Andrex, Reda Caire...) ; et le compositeur Vincent Scotto en profita pour inventer l'opérette
marseillaise, déclinant parfois jusqu'à l'indigestion les poncifs de la chanson avec accent.
Si les Marseillais parlent le français, le provençal est leur langue première. Le parler marseillais
est le fruit d’un mélange de différentes langues dont l’italien qui l’a beaucoup influencé (oaï, tchatche,
pechère, dégun, galéjade…).

Marius est un film français réalisé par Alexander Korda,

sorti en 1931.
Écrit par Marcel Pagnol d'après sa pièce éponyme,
représentée pour la première fois le 9 mars 1929 sur la
scène du théâtre de Paris, Marius est le premier volet de
la Trilogie marseillaise, selon l'appellation générique
donnée aux trois tragédies de Pagnol (Marius -donc-,
Fanny et César).

« Quand tu me parles sur ce ton, quand tu m’espinches

comme si j’étais un scélérat…Je ne dis pas que je vais
pleurer, non, mais moralement, tu me fends le cœur. »
 Mais Marseille souffre aussi d’une mauvaise réputation. Comme dans tout port, un fort trafic s’y
développe auquel s’ajoute la pauvreté entraînant le développement de systèmes mafieux. La légende
noire de Marseille est liée à cette mafia qui prospère dans les quartiers populaires (le Panier).
Quels sont les deux parrains mafieux à cette époque ? Comment vont-ils s’implanter et quel
événement va provoquer leur chute et montrer au niveau national la dégradation de Marseille ?
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 1940 : Marseille défigurée

Depuis 1940, la France est coupée en deux : le nord de la France occupé par l’Armée allemande,
et le sud (« la zone libre »). La zone libre est, comme l’ensemble du territoire et l’Empire (ensemble des
colonies) sous l’autorité du gouvernement de Vichy dirigé par le maréchal Pétain qui collabore avec les
dirigeants nazis, tout comme certains élus locaux, tel le Corse Simon Sabiani.
Le premier objectif des soldats allemands lorsqu’ils arrivent à Marseille le 11 novembre 1942 est
de prendre possession du port qui incarne le cosmopolitisme qu’ils détestent et de faire un brasier
purificateur afin de laver cette ville décadente.
Des milliers d’habitants, du quartier de l’Opéra notamment, sont raflés et envoyés dans des
camps d’extermination nazis, et le quartier derrière la Mairie est en grande partie détruit, pulvérisé par
les explosifs (en deux semaines, 1500 bâtiments, 50 rues, 14 hectares de superficie partent en
poussière !).
Après la Normandie le 6 juin, le 15 août 1944 a lieu la bataille de la libération de Marseille. Qui
seront en première ligne pour délivrer la ville ? ……………………………………………………………………………………....
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 Après la libération de Marseille le 28 août 1944, l’urgence est à la reconstruction. Un jeune
architecte, Fernand Pouillon, sera chargé de la reconstruction des habitations autour de l’Hôtel de ville
(en pierre de taille du Gard et béton armé). Quelle est la révolution architecturale qui va provoquer la
polémique en 1952 ?
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 Les années 1960 : le grand tournant

C’est le temps de la relance économique. Les échanges commerciaux se développent ; un port

pétrolier est créé à l’étang de Berre. L’activité est intense au port de la Joliette. Le quartier de l’Estaque
devient le cœur battant et ouvrier de Marseille où les travailleurs sont pour la plupart dockers ou
œuvrent à la réparation navale. Il y a un besoin urgent de main d’œuvre.
De quel pays cette main d’œuvre va-t-elle venir ? Qu’est-ce qui va accélérer cette vague
d’immigration ? Quelles vont être les conséquences sur la population et sur l’urbanisme de Marseille ?
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 Les années 1970 : l’effondrement et la violence

Tout ce qui faisait la force de Marseille va s’effondrer et sa mauvaise réputation va ressurgir.

Le port de la Joliette connaît une crise de son activité, tout comme les installations pétrolières
vers Berre et Fos-sur-Mer à cause du choc pétrolier de 1973. D’autre part, les anciennes industries de
sucre, de tabac, de savon fonctionnent au ralenti, et les usines ferment bientôt. Un marasme
économique terrible va figer Marseille où le taux de chômage va être multiplié par trois, voire davantage
dans certains quartiers.
Des drames liés au grand banditisme, au trafic de drogues, à la mafia marquent profondément la
ville. C’est l’époque de la « French connection » où Marseille devient le premier producteur mondial
d’héroïne… Il a fallu plus de dix ans pour démanteler ce trafic : période meurtrière pendant laquelle de
nombreux règlements de compte ont eu lieu (l’assassinat du juge Michel, au retentissement national, en
marque son apogée). La réputation de Marseille est décidément bien mal en point…
Dans ces années 1970, un autre fléau apparaît de façon violente : le racisme. Par quoi est-il exacerbé ?
Comment se manifeste-t-il ?
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Pierre Michel a été assassiné, boulevard Michelet, alors qu’il rentrait chez lui à moto, le 21 octobre 1981.
 Le juge a été tué de trois balles de 9 mm, par le passager d’une moto qui a ensuite pris la fuite. Journal La Provence.

❽ Les années 1990 : le début de la renaissance

D’où va venir son renouveau ? Qu’est-ce qui va changer le regard porté sur Marseille ?
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Jul, Alonzo, SCH, Akhenaton et bien d’autres,

réunis pour le clip « Je suis Marseille » (2022).

Fruits et légumes au marché des Capucins.

L'affiche de Zidane sur la Corniche, en 1997, place Paul-Ricard.

"Marseille sentait l’œillet poivré, ce matin-là.
Marseille est une ville selon mon cœur. C’est aujourd’hui la seule des capitales antiques qui ne nous écrase pas avec les
monuments de son passé. Son destin prodigieux ne vous saute pas aux yeux, pas plus que ne vous éblouissent sa fortune et sa
richesse ou que ne vous stupéfie par son aspect ultra-ultra (comme tant d’autres ports up to date) le modernisme du premier port
de France, le plus spécialisé de la Méditerranée et l’un des plus importants du globe. Ce n’est pas une ville d’architecture, de
religion, de belles-lettres, d’académie ou de beaux-arts. Ce n’est point le produit de l’histoire, de l’anthropogéographie, de
l’économie politique ou de la politique, royale ou républicaine. Aujourd’hui elle paraît embourgeoisée et populacière. Elle a l’air
bon enfant et rigolarde. Elle est sale et mal foutue. Mais c’est néanmoins une des villes les plus mystérieuses du monde et des plus
difficiles à déchiffrer."
Blaise Cendrars, L’Homme foudroyé, 1945.