Finances Publiques Uastm - L2 S3 - S4
Finances Publiques Uastm - L2 S3 - S4
Finances Publiques Uastm - L2 S3 - S4
COURS DE FINANCES
PUBLIQUES
Docteur KODZOVI MAWUENA MARCEL DEFLY
14/11/2022
ENSEIGNANT CHERCHEUR DES UNIVERSITES
EXPERT COMPTABLE
+227 91419494
OBJECTIFS DU COURS :
INTRODUCTION GENERALE
Les finances publiques relèvent des sciences sociales et constituent la branche du
droit public qui a pour objet l’étude des règles et des opérations relatives aux deniers
publics.
Elles ont bénéficié ces dernières années d’importantes évolutions qui leur ont
apporté de profonds changements. Le point de départ des évolutions est l’adoption
par le parlement français de la loi organique sur les lois de finances (LOLF) en 2001
et sa mise en application à partir de la loi des finances de l’année 2006. La directive
relative aux lois de finances au sein de la communauté économique et monétaire de
l’Afrique centrale (CEMAC) de 2011 et la directive de l’union économique et
monétaire ouest-africaine (UEMOA) portant loi des finances au sein de l’UEMOA de
2009 , ainsi que les lois relatives aux lois des finances hors des deux zones ,
viennent compléter le dispositif législatif de basculement des finances publiques d’un
budget de moyen présenté par nature de dépense , à un budget par objectif présenté
par programmes .
Les pays anglophones ont adopté les nouvelles reformes de finances publiques
avant les pays francophones qui sont en voie de combler ce retard .Ainsi la quasi-
totalité des pays francophones sont soit déjà passés au système des budgets
programmes, soit mènent des expériences pilotes.
L’objectif recherché à travers ce présent cours, est de familiariser les apprenants aux
notions essentielles que renferme le concept des finances publiques.
Selon BIGAUT, « les finances publiques ont pour objet l’étude des problèmes
financiers concernant l’Etat, les collectivités publiques, les mécanismes qui s’y
rapportent et les règles juridiques qui leur sont appliquées. » ;
Dès lors, l’on peut admettre que les Fin. Pub. Constituent la branche du droit public
qui étudie les opérations relatives aux deniers publics .Elles viennent compléter le
droit constitutionnel, le droit administratif, le droit international et regroupent le droit
budgétaire, le droit fiscal et la comptabilité publique.
La science des finances publiques est l’étude des moyens par lesquels, l’Etat se
procure les ressources nécessaires à la couverture des dépenses publiques et en
repartit les charges entre les citoyens.
Après ces quelques essais de définition du concept des fin.pub, il s’avère nécessaire
de déterminer leur champ d’application, avant de faire la distinction entre les fin.pub
.classiques aux fin.pub. Moderne.
Cette délimitation du champ des administrations publiques est établie par le fonds
monétaire international (FMI) .Comme on pourra le constater, ce champ est de loin,
plus large que celui couvert par l’intervention des personnes chargées de l’exécution
des opérations de la loi des finances (responsables de programme, les ordonnateurs,
les comptables publics.)
causée par les deux guerres mondiales et la crise économique de 1929, a précipité
l’abandon de cette conception classique des finances publiques.
La conduite des deux guerres a permis une forte concentration des pouvoirs au profit
de l’Etat qui devient le centre d’impulsion et levier de commande économique .Les
guerres ayant causé des troubles et des dégâts importants aux particuliers , il était
et devenait impossible à l’Etat de « laisser-faire et laisser-passer » , car le monde
n’allait plus de lui-même .S’agissant de la crise économique de 1929 ,elle est
d’origine Américaine et s’était traduite par une inflation généralisée (situation de
déséquilibre économique et monétaire caractérisée par une hausse continue des prix
, qui diminue d’autant le pouvoir d’achat de l’unité monétaire).Pour reconstruire ce
qui a été détruit par les guerres et pallier à l’instabilité économique, il faut apporter
des innovations révolutionnaires sur le budget des classiques. C’est ainsi qu’avait vu
le jour le concept moderne des finances publiques .Le budget classique devient
interventionniste et n’est plus faible car l’Etat ne se contente plus seulement de ses
recettes ordinaires qui, d’ailleurs, sont insuffisantes pour couvrir l’ensemble des
dépenses .L’Etat a désormais recours à l’emprunt et à d’autres sources de
financement. C’est un budget ouvert car participe aussi au financement des
organisations nationales et internationales .De même, le principe d’un budget
équilibré est rompu .Face à l’incapacité des particuliers à assurer eux seuls, un
équilibre économique et social, l’Etat à travers le budget intervient dans l’économie
pour garantir un développement harmonieux des pays. Cela à travers un budget
productif qui n’est plus neutre.
Les finances publiques se différencient des finances privées par plusieurs traits,
même si des similitudes entre elles, permettent de procéder à des rapprochements
assez significatifs .Par ailleurs, toutes les deux disciplines entretiennent des liens
communs avec l’économie. Elles se distinguent par rapport à un certain nombre de
caractéristiques parmi lesquelles, on notera :
Du point de vue des objectifs poursuivis par les deux finances : les finances
publiques sont au service de l’intérêt général, alors que les finances privées
poursuivent des objectifs privés ;
Pour ce qui est des moyens qu’elles emploient : les administrations publiques
disposent de prérogatives de puissance publique qui leur confèrent de
pouvoirs exorbitants de droit commun. Alors que les personnes privées
utilisent les règles du droit commun basées sur les échanges de l’offre et la
demande ;
Concernant le régime de responsabilité auquel elles sont confrontées : les
acteurs de mise en œuvre des finances publiques ,en occurrence les agents
chargés d’exécuter les opérations en deniers publics , sont justiciables de
juridictions particulières selon un régime de responsabilité spécifique auquel
Conclusion
C’est un acte politique, en ce sens qu’il exerce une incidence sur le régime politique
et la politique du régime. Il est le reflet financier de la politique gouvernementale,
puisque quel que soit le programme politique, il aura nécessairement des
conséquences sur les recettes et sur les dépenses. Ce qui se traduit par son action
non seulement sur sa nature, mais aussi sur sa stabilité. C’est un instrument de
l’action gouvernementale, déterminant le politique et permettant la réalisation des
objectifs politiques contenus dans le programme de campagne du régime. Reflet
d’une vision, le budget est également un enjeu de pouvoir, c’est-à-dire, c’est son
biais qu’ont pu apparaître les régimes parlementaires démocratiques. C’est un acte
juridique puisqu’il prend la forme d’un acte administratif en ce qui concerne les
collectivités locales et les établissements publics et d’une loi en ce qui concerne
l’Etat : loi des finances.
C’est un acte de bonne gestion, c’est une prévision chiffrée d’activités futures. C’est
document comptable au même titre que les états prévisionnels chiffrés des recettes
et dépenses des entreprises .Mais si la finalité de la programmation financière des
entreprises est la recherche du profit, cette dernière n’est pas la condition d’existence
de l’Etat. Encore convient-il de remarquer que l’expression « dépenser moins mais
mieux » démontre parfaitement que la recherche de rentabilité des services publics
est loin d’être méconnue des pouvoirs publics. Prévision budgétaire répond à trois
questions essentielles :
De nos jours, une double mission est assignée au budget de l’Etat : une mission de
régulation de la vie économique. L’Etat doit limiter les troubles conjoncturels c’est-à-
dire, pendant les périodes de récession caractérisée par une réduction de l’activité
économique ou les périodes d’inflation où l’économie a tendance à « s’emballer », le
budget doit constituer un élément primordial de la relance économique et de
réduction de l’inflation. Cette action n’est possible qu’à travers la limitation de la
pression fiscale, la distribution des subventions aux particuliers et entreprises, la
limitation de l’intervention de l’Etat, la diminution des dépenses et les exonérations
…etc.
Dans sa conception la plus large, le mot budget désigne tout document comptable
traduisant un plan d’action dans le domaine financier .Toutefois , il existe une
différence entre les « budgets privés » et les budgets des organismes publics .En
effet , les « budgets privés » sont uniquement des actes de prévisions de recettes et
des dépenses par opposition aux budgets publics qui sont des actes de prévision et
d’autorisation .Traditionnellement , le budget est défini comme l’acte par lequel sont
prévues et autorisées les recettes et les dépenses annuelles des organismes publics
.Cette définition comprend deux éléments à savoir , un financier et comptable et un
autre juridique et politique .
Le budget est un acte de prévision des recettes et des dépenses des organismes
publics :c’est l’aspect financier et comptable de la définition .Etant établi pour
l’exercice à venir , il est nécessaire d’évaluer en avance avec le maximum de
précisions la nature des dépenses à effectuer et l’importance des ressources qui
pourront être mobilisées .Le budget est donc un document prospectif qui se distingue
des documents rétrospectifs qui traduisent la situation financière réelle d’une entité
quelconque. Il traduit des opérations futures et virtuelles.
Le budget est un acte d’autorisation des recettes et des dépenses des organismes
publics : C’est l’aspect juridique et politique de la définition .Ce qui caractérise le
budget public et lui donne son originalité est l’autorisation préalable accordée par un
organe délibérant. En effet, aucune perception de recettes ou de réalisation de
dépenses ne peut être effectuée sans qu’elle ne soit préalablement autorisée.
Toutefois, l’autorisation accordée par l’organe délibérant, n’a pas la même
signification lorsqu’il s’agit de recette ou de dépense.
Annexés au budget de l’Etat, les budgets annexes sont établis pour des services de
l’Etat exerçant une activité industrielle ou commerciale, mais non dotés de la
personnalité morale.
Selon l’article n°34 de la loi n°2012-09 du 26 mars 2012 portant loi organique relative
aux lois de finances : « les opérations financières des services de l’Etat, que la n’a
pas dotés de la personnalité morale et dont l’activité tend essentiellement à produire
des biens ou à rendre des services donnant lieu au paiement de prix, peuvent faire
l’objet de budgets annexes. ».
Au Niger , c’est la loi n°2012-09 du 26 mars 2012 portant loi organique relative aux
lois de finances , qui stipule en son article n°3 que « Les lois de finances déterminent
la nature , et le montant et l’affectation des ressources et les charges de l’Etat ainsi
que l’équilibre budgétaire et financier qui en résulte , en tenant compte de la situation
et des objectifs macroéconomiques de l’Etat et des obligations du pacte de
convergence , de stabilité , de croissance et de solidarité . »
Ainsi, la loi des finances détermine tout d’abord, la nature des recettes (impôts et
taxes) et des dépenses (dépenses de personnel, investissement…) de même que les
montants attendus des recettes et dépenses. Le gouvernement est cependant
habilité à modifier l’autorisation parlementaire initiale en cours d’exécution à travers
des opérations :
Enfin, la loi des finances détermine l’équilibre financier et budgétaire et cet équilibre
implique que :
Par contre, si le projet de loi des finances n’est pas approuvé par le parlement, dans
un délairequis, l’exécutif ne peut mettre en œuvre son action autrement que par des
douzièmes provisoires.
Rappelons que la loi des finances est le texte juridique produit et mis en œuvre par le
gouvernement, voté par le parlement, prévoyant pour chaque année, le
prélèvement des ressources et la réalisation des charges d’un Etat . Cependant le
terme de loi de finances ne s’applique pas uniquement au document initial de
prévision budgétaire, mais également au texte législatif modifiant les recettes et
dépenses initialement envisagées en cours d’exercice, ainsi qu’au texte qui constate
et clôture la gestion d’une année. La politique budgétaire, dont la loi des finances est
l’instrument de mise en œuvre par excellence, est présentée comme un cycle avec
trois catégories de loi des finances.
La loi des finances initiale prévoit et autorise , pour chaque année civile , l’ensemble
des ressources et des charges de l’Etat .Elle a un caractère permanent et annuel .En
effet comme toute loi , elle contient des dispositions d’ordre permanent , mais s’en
distingue car elle est fondamentalement annuelle .Elle contient le budget qui en est
un élément .
Elle intervient après exécution de la loi des finances initiale , le cas échéant des loi
de finances rectificatives et constate les résultats financiers de chaque année et les
approuve .Ainsi , elle statue sur la conformité des opérations budgétaires et les
autorisations parlementaires .Elle constate le montant définitif des encaissements
des recettes et les ordonnancements des dépenses se rapportant à l’année .Elle
ratifie les ouvertures de crédits opérés par décret d’avance et annule les
autorisations de programme et crédits de paiement restés sans emploi .
La loi des finances de l’année contient le budget de l’Etat pour l’année civile. Le
budget est un élément de la loi des finances qui décrit les recettes et les dépenses
budgétaires et ne comprend donc pas les ressources et les charges de trésorerie
.Les opérations de trésorerie (ressources et charges de trésorerie) concernent la
couverture des besoins de financement de l’Etat à travers par exemple des produits
de cession d’actif , des produits de remboursements des emprunts , les opérations
de dépôt et des retraits sur les comptes des correspondants , les remboursements
ou l’octroi des prêts et avances .Seules les charges budgétaires (intérêts de la dette)
résultant de ces opérations de trésorerie sont comptabilisés en opération budgétaire
.Les remboursements du capital ou les ressources tirées des emprunts sont traités
comme des opérations de trésorerie .
Il est à noter que depuis l’adoption par le Niger , des instruments juridiques de
l’UEMOA , en matière de gestion des finances publiques les remboursements de
prêts et avances ou les produits des emprunts à moyen et long terme , sont
désormais répertoriés au compte des ressources de trésorerie .
Les crédits ouverts dans la loi des finances , sont repartis en cours d’exercice , en
autorisations d’engagement et en crédits de paiement .Ils sont déployés selon la
nomenclature et classés en fonction de la nature des dépenses .Ces crédits
budgétaires sont regroupés et spécialisés par programmes et par dotations et
affectés à un ministère ou à une institution constitutionnelle .
Personnel ;
achat de biens et services ;
subvention et transferts courants ;
investissement.
Aux programmes sont associés des objectifs précis, déterminés en fonction des
finalités d’intérêt général et des résultats attendus qui, eux, seront mesurés par des
indicateurs de performance. Un programme ne peut regrouper que tout ou partie des
Dans le cas où une politique est mise en œuvre par plusieurs ministères, ils doivent
la décliner dans des programmes spécifiques.
Des crédits budgétaires peuvent être annulés en cours d’année par arrêté du
ministre chargé des finances , après information du ministre sectoriel , lorsque :
Les arrêtés et décrets relatifs aux mouvements de crédits, suite à des modifications
de leur répartition, doivent être transmis au parlement et la cour des comptes dès
leur signature.
L’autorisation de dépenser donnée à travers la loi des finances n’avait aucun sens si
elle pourrait être constamment dépassée. Faute de limitation du montant des
dépenses autorisées, l’équilibre budgétaire et financier ne pourrait être assuré. Par
ailleurs, si les ministres pouvaient librement dépasser les plafonds des crédits
alloués, leur répartition et leur spécialisation perdraient toute signification .Aussi, faut-
il que les autorités dépensières ne puissent dépasser la limite des montants des
crédits. Pour y parvenir, il a fallu donner aux crédits budgétaires un caractère limitatif.
En effet, les dépenses sur ces crédits limitatifs ne peuvent être engagés et
ordonnancés que dans la limite des plafonds donnés.
Mais certaines procédures étudiées plus haut, permettent dans plusieurs cas de
dépasser régulièrement les plafonds des crédits ouverts. C’est notamment le cas
des crédits dits évaluatifs. Le montant exact de ces crédits ne peut être connu à
priori, au moment de l’élaboration du projet de loi des finances .Les dépenses
auxquelles s’appliquent ces crédits évaluatifs sont couvertes au besoin, au-delà de la
dotation inscrite au programme qui les concerne. Ils peuvent être dépassés sans
formalité car ils s’appliquent à des dépenses impératives approuvées par la loi
notamment les frais de justice et réparations civiles, les charges de la dette, les
remboursements et restitutions …etc. Ils sont également utilisés pour faire face à une
situation exceptionnelle d’intérêt national.
Il s’agit des crédits budgétaires destinés à faire face à des dépenses imprévues et
accidentelles notamment celles effectuées pour les réparer les sinistres causées par
des catastrophes ou des calamités naturelles, ou pour régler une affaire d’intérêt
national. Ils ne peuvent faire l’objet d’une répartition à priori au moment de
l’élaboration du projet de loi de finances et les bénéficiaires ne sont pas connus
d’avance. Ils peuvent être employés pour compléter des crédits limitatifs insuffisants
par arrêté du ministre chargé des finances.
C’est le principe selon lequel , les ressources et les charges d’un organisme public
sont prévues et autorisées chaque année et pour la durée d’une année. En vertu de
l’article n°5 de la loi n°2012-09 du 26 mars 2012, l’année budgétaire coïncide avec
l’année civile .Elle commence le 1er janvier pour se terminer le 31 décembre. Ce
principe se justifie par trois raisons qui sont politique, technique et économique.
Politiquement : il permet au parlement d’exercer son contrôle budgétaire et de
s’exprimer dans un cadre régulier. En effet, pour l’efficacité du contrôle
parlementaire, il est nécessaire que de façon périodique, la demande de
l’autorisation de prélever l’impôt et de réaliser les dépenses soit chaque année
formulée. Techniquement : ce principe oblige le gouvernement à produire avec une
périodicité assez rapprochée ses comptes. Dans la mesure où le budget de l’Etat se
base sur des prévisions, il est nécessaire que la période qu’il couvre ne soit pas trop
importante sous peine d’une perte de précisions dans les prévisions.
Economiquement : on considère que l’agriculture a une corrélation directe avec
l’économie, car celle-ci assurait l’essentiel des recettes budgétaires. L’agriculture
étant soumise au rythme annuel, le cycle économique s’est calqué sur le cycle
agricole. Alors, une prévision des conséquences économiques sur la gestion
budgétaire serait difficile à établir de façon précise au-delà d’une année .Mais il arrive
que des opérations budgétaires dépassent le cadre annuel avant d’être exécutées et
leur rattachement pose problème .Ces opérations doivent-elles être rattachées au
budget qui les a autorisées ou à celui de l’année de l’exécution ?
Le système d’exercice voudrait que les dépenses et les recettes soient rattachées à
l’exercice budgétaire où elles ont été autorisées, quelle que soit la date réelle de leur
exécution .Ce système tarde l’apurement des comptes de gestion et est abandonné
pour cela au profit du système de gestion.
Le système de gestion veut que toutes les dépenses et les recettes soient rattachées
au budget de l’année de leur exécution quelle que soit la date de leur autorisation
.Ce système est moins exact et moins rigoureux, mais il est beaucoup plus pratique
.C’est pourquoi, l’année budgétaire est généralement prolongée d’une période
complémentaire d’un mois.
Par ailleurs , le cadre harmonisé sur la gestion des finances publiques de la zone
UEMOA ,institue le principe de droits constatés qui voudrait que toutes les dépenses
et les recettes soient rattachées à un exercice , dès la naissance de leur fait
générateur (engagement d’une dépense ou constatation d’une recette) .En fin
d’exercice , les opérations qui ont pris naissance dans l’année mais qui n’ont pas
donné lieu à encaissement ou à paiement sont rattachées à l’exercice comptable
sous forme de produits à encaisser(créances) ,de provisions ou de charges à
payer(dettes) . Mais le principe de l’annualité connait certaines dérogations liées au
vote du projet de loi des finances et celles liées à son exécution.
Les exceptions au vote annuel, sont généralement observées pour des opérations
budgétaires qui ont soit, une portée inférieure à un an, soit une portée dépassant le
cadre annuel. Le projet de loi de finances soumis à l’appréciation du parlement, peut
être approuvé tardivement et que ce retard pourrait provenir soit, de l’assemblée
nationale, soit du gouvernement :
Lorsque le parlement ne vote pas le projet de loi des finances dans les
soixante (60) jours suivant la date de son dépôt, une session extraordinaire
est convoquée dans un délai de quinze(15) jours. Si à la fin de cette session
extraordinaire, le projet n’est toujours pas voté, ce budget est définitivement
mis en œuvre par ordonnance.
par contre, lors que le retard incombe au gouvernement, le premier ministre
demande d’urgence à l’assemblée nationale, l’autorisation de percevoir les
recettes et d’effectuer les dépenses par la pratique des douzièmes
provisoires.
Par ailleurs, le projet de loi des finances pourrait faire l’objet de modification
au cours de l’année par une ou plusieurs lois de finances rectificatives.
le gouvernement pourrait également décider de majorer ou d’ouvrir par
décret d’avance, des crédits budgétaires limitatifs en avisant le parlement
.Cette pratique est encadrée par des conditions variables selon qu’il ait simple
urgence ou « urgence et nécessité impérieuse d’intérêt général ».
Les crédits budgétaires ouverts en principe, dans une loi de finances, ne créent
aucun droit au titre de la loi de finances suivante. Toutefois, la règlementation en
vigueur a prévu des exceptions à l’exécution annuelle. Il s’agit là :
La loi organique relative aux lois des finances énonce ce principe à son article n°31
en ces termes : « sous réserve des dispositions concernant les budgets annexes et
les comptes spéciaux du Trésor, les recettes et les dépenses budgétaires de l’Etat
sont retracées sous forme de recettes et dépenses dans le budget général. »
Autrement dit toutes les recettes et toutes les dépenses sont imputées à un
document unique, intitulé budget général. Cela implique que toutes les recettes et
dépenses soient retracées dans un document unique afin de faciliter la
compréhension des membres des organes délibérants. Ces derniers auront à la
simple lecture du budget, une vue d’ensemble des prévisions budgétaires de
l’organisme public. En outre, l’unicité du document fait éviter l’éparpillement de ses
composantes et offre au gouvernement la possibilité d’engager sa responsabilité sur
la base d’un acte unique. Ce principe obéit donc, au double soucis d’une
Les comptes d’affection spéciale : qui retracent les opérations qui, par le fait d’une
disposition de la loi des finances, prise à l’initiative du gouvernement sont financées
au moyen de ressources particulières ;
Les comptes d’avance qui décrivent les avances que le ministre chargé des finances
est autorisé à consentir dans la limite des crédits ouverts à cet effet ;
Les comptes d’opérations monétaires qui enregistrent des recettes et des dépenses
à caractère monétaire ;
Les comptes de prêts qui retracent les prêts d’une durée supérieure à un an
consentis par l’Etat dans la limite des crédits ouverts ;
Les comptes de garantie et d’aval qui décrivent les engagements de l’Etat résultant
des garanties financières accordées par lui à une personne physique ou morale.
L’article n°32 de la loi organique relative aux lois des finances l’énonce en ces
termes : « Il est fait recette du montant intégral des produits sans contraction entre
les recettes et les dépenses. L’ensemble des recettes assurant l’exécution de
l’ensemble des dépenses, toutes les dépenses et toutes les recettes sont imputées
au budget général. »
Elle interdit les contractions entre les recettes et les dépenses qui pourraient
conduire à ne faire figurer dans les documents budgétaires pour certaines
opérations que le solde de compensation. Autrement dit, cette règle interdit les
compensations entre les dépenses et les recettes pour faire apparaître au budget le
solde. Elle empêche la constitution des caisses noires et prohibe la gestion occulte
qui consisterait pour l’ordonnateur à se constituer une caisse lui permettant de se
procurer des ressources hors budget sans autorisation afin de réaliser des dépenses
hors budget.
budgétaires. Cette règle voudrait que l’ensemble des recettes assure l’exécution de
l’ensemble des dépenses. En d’autres termes, toutes les recettes doivent être
indistinctement affectées à la couverture de l’ensemble des dépenses inscrites au
budget.
Les fonds versés par les personnes physiques ou morales et notamment par les
bailleurs de fonds pour concourir avec ceux de l’Etat à des dépenses d’intérêt public.
Il en est de même, pour les produits de legs et donations attribués à l’Etat ou aux
autres organismes publics sont portés directement en recettes du budget.
L’exécution des dépenses dans les limites des crédits budgétaires inscrits dans la loi
des finances peut poser des problèmes dus à des situations exceptionnelles. Ainsi, il
existe quatre procédures règlementaires permettant de modifier en cours d’exercice
l’affectation des crédits de façon à mieux les adapter aux besoins des services.
Les crédits globaux : ils sont destinés à faire face à des dépenses imprévisibles et
accidentelles et sont ouverts pour des dépenses dont la répartition ne peut être
déterminée au moment de l’élaboration du projet de loi des finances.
Les fonds spéciaux : les dépenses auxquelles les fonds spéciaux doivent faire face
ne sont pas rendues publiques et le parlement n’a aucune emprise sur leur
utilisation. Ces fonds ne reçoivent aucune affectation particulière et sont soustraits à
toutes les règles de la procédure budgétaire et de la comptabilité publique. Aucun
contrôle n’est exercé sur la gestion de ces fonds, ni par le parlement ni par les corps
de contrôle spécialisés.
C’est un principe rigoureux qui gouverne aussi bien l’économie domestique que la
politique de l’Etat. Sa violation conduirait à créer une situation inflationniste et
financer l’excédent des dépenses sur les recettes, obligerait à recourir à des
emprunts, sans accroître proportionnellement les biens et services. Ce principe
suppose que l’ensemble des inscriptions budgétaires soient évaluées de façon
sincère. Par définition, l’équilibre signifie une égalité entre deux parties d’un
ensemble. Par conséquent, l’équilibre financier signifie que le montant des
prévisions des dépenses doit être égal à celui des recettes. Ce principe qui traduit
l’égalité mathématique entre les dépenses et les recettes était la règle d’or de la
gestion des finances au temps des classiques et tout budget devait être présenté en
équilibre réel. Cette règle s’impose encore de nos jours, aux collectivités territoriales
et aux établissements publics, et est , d’une application moins rigoureuse en ce qui
concerne les dépenses et les recettes dans la présentation du budget de l’Etat.
L’évolution des finances publiques consécutives au changement du rôle de l’Etat a
fait évoluer le concept de l’équilibre financier. L’équilibre financier ne signifie plus
nécessairement une égalité mathématique entre les recettes et les dépenses, à
raison du fait que le budget représente non plus, un inventaire de besoins à
satisfaire, mais un plan d’intervention sur la vie économique et sociale. Dans la
pratique, on observe une évolution du principe et certains assouplissements lui sont
admis.
Des comptes d’affectation spéciale : pour lesquels, il peut être autorisé au cours des
trois premiers mois de leur création, un découvert égal ou plus , au quart des
dépenses inscrites pour l’année ;
Des comptes de garantie et d’avals :qui peuvent présenter un solde débiteur du fait
de la mise en jeu de la garantie de l’Etat en cas de non remboursement de la part du
débiteur.
ensemble sur une période minimale de trois ans, ainsi que les objectifs d’équilibre.
C’est un document de programmation pluriannuelle composé de deux parties : une
qui décrit les perspectives des recettes et une autre qui est consacrée aux dépenses
.Le D.P.B.E.P fait apparaître les données suivantes :
Ce document doit avoir comme objectif, dans un premier temps, de corréler les
perspectives d’évolution macroéconomique et des recettes, aux projections des
dépenses. Dans un second , il doit permettre d’offrir une vision synthétique des
perspectives d’évolution des finances publiques à moyen terme et doit être cohérent
avec le projet de loi des finances et les D.P.P.D .Techniquement, le D.P.B.E.P
apparaît comme une version obligatoire, plus exhaustive et synthétique des anciens
cadres de dépenses à moyen terme(CDMT) et cadres budgétaires à moyen
terme(CBMT). Il sert de base au débat d’orientation budgétaire(D.O.B).
Ces documents sont élaborés pour chaque ministère , budget annexe et compte
spécial du Trésor .Ils ont un périmètre sectoriel , établis en référence au D.P.B.E.P
et présentent l’évolution budgétaire des programmes .En effet ,ils prévoient pour une
période de trois ans , à titre indicatif ,l’évolution des crédits et les résultats attendus
sur chaque programme en fonction des objectifs poursuivis et fixés par les projets
annuels de performance(P.A.P).
les prévisions sur chaque méthode de renseignement des différents indicateurs .Ils
précisent également les coûts des actions et projets ainsi que la répartition par
grandes catégories , des emplois rémunérés par l’Etat .
Il est à noter qu’en fin d’exécution de la loi des finances et éventuellement des
collectifs budgétaires, des rapports annuels de performance (R.A.P) sont établis par
les différents ministères sectoriels .Ils constituent des instruments clefs pour
l’appréciation de la qualité de l’action publique sont annexés au projet de loi de
règlement .Les R.A.P permettent d’évaluer l’atteinte ou pas des objectifs initialement
fixés par les P.A.P.
Afin de permettre et faciliter les comparaisons, les formats retenus pour les P.A.P et
les R.A.P doivent être similaires. Les demandes de crédits sont accompagnées des
justifications pour l’établissement du budget sectoriel. Les ordonnateurs, les
ordonnateurs délégués et les responsables de programme assurent la production et
la cohérence des informations .Les directions des affaires financières assurent la
synthèse du projet de D.P.P.D du ministère et leur transmission à la direction
générale du budget pour la préparation des conférences budgétaires.
donne pas lieu à un vote :les parlementaires ne peuvent à ce stade , procéder à des
modifications des documents que le gouvernement leur a transmis pour information.
Elles permettent d’examiner sur la d’un calendrier établi par la direction générale du
budget(D.G.B), les propositions de répartition des enveloppes budgétaires réalisées
par les ministères et institutions .Elles regroupent les techniciens de la D.G.B et les
représentants de chaque institution ou ministère dépensier, en vue de discuter en
détail des propositions de dépenses .Elles ont pour objet :
Après analyse du projet consolidé des projets des D.P.P.D, la D.G.B organise les
auditions des responsables de programmes et des directions des affaires financières
des ministères sectoriels , afin d’éliminer les divergences et d’arrêter les enveloppes
des crédits (AE/CP) et des projets de performances communs .Les discussions
relatives aux crédits budgétaires et aux objectifs /indicateurs doivent être
concomitantes sous peine de vider la démarche de performance de sa substance
dans la recherche d’une plus grande efficacité de la dépense publique.
La discussion annuelle est l’occasion pour les représentants des citoyens d’analyser
et de se prononcer sur le bien-fondé des choix du gouvernement traduits à travers
les demandes de financement .A l’image des autres projets de loi ,les
parlementaires disposent du droit d’amender les propositions du gouvernement
.Dans le cadre particulier des lois des finances ,des exceptions de nature à
rationaliser le débat budgétaire et à garantir l’équilibre des finances publiques ,
existent à travers des règles qui encadrent le dépôt des amendements
parlementaires .
Les amendements concernant les prévisions des charges qui ont pour conséquence
d’accroitre une dépense, sont interdits
Concernant les prévisions des recettes, sont interdits les amendements qui auraient
pour conséquence de diminuer les recettes du budget.
Les programmes et les dotations constituent désormais les unités de vote en lieu et
place des titres et les ministères .Les parlementaires auront ainsi à se prononcer sur
chacune des composantes du budget. De même, les notions de services votés et de
mesures nouvelles sont supprimées et l’autorisation parlementaire ne porte que sur
les évolutions financières d’une année à l’autre, les dotations précédentes étant
considérées comme acquises .L’autorisation porte désormais sur l’intégralité des
crédits de paiement et les autorisations d’engagement. Le gouvernement est donc
tenu de justifier au sein des documents budgétaires comment il prévoit utiliser les
demandes de crédits, ainsi que les personnels qui leur sont associés, en base zéro.
C’est-à-dire que chaque franc CFA demandé puisse être expliqué par des
déterminants objectifs (coûts unitaires, volume d’activités attendues, nombre d’unités
de matériel acquis …etc.)
Les évaluations des recettes font l’objet d’un vote d’ensemble pour le budget
général ;
Les crédits du budget général font l’objet d’un vote par programme et d’un
vote par dotation : les votes portent à la fois sur les autorisations
d’engagement et les crédits de paiement ;
Les évaluations des recettes font l’objet d’un vote d’ensemble par budget
annexe et par compte spécial du Trésor ;
Les crédits des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor font
l’objet d’un vote par budget annexe et par compte spécial du Trésor ;
Les évaluations des ressources et charges de trésorerie font l’objet d’un vote
unique.
Il faut noter que le projet de loi des finances est à la majorité simple des députés
composant l’assemblée nationale .La seconde partie du projet de la loi des finances
ne peut être mise en discussion avant le vote de la première partie.
Après le vote, le projet de la loi des finances devient une loi des finances qui est
transmise à la présidence de la république pour promulgation. Le président de la
république dispose de quinze(15) jours pour la promulguer. Ce délai peut être réduit
à cinq(5) jours en cas d’urgence. Elle est publiée au journal officiel de la république
après sa promulgation et le gouvernement prend des dispositions règlementaires ou
administratives portant répartition des crédits budgétaires. Plus concrètement, le
gouvernement prend un décret de répartition de crédits afin de permettre la mise en
œuvre effective du budget général, des budgets annexes, des comptes spéciaux du
Trésor conformément à la nomenclature budgétaire en vigueur.
A La phase administrative
A.1 L’engagement
L’engagement est le fait générateur de la dépense et constitue l’acte par lequel l’Etat
ou les autres organismes publics ou constatent à leur encontre, une obligation de
laquelle résultera une charge .C’est un acte fondamental qui engage les personnes
publiques, par lequel elles se reconnaissent débitrices. C’est le premier acte de
l’ordonnateur et est à la fois juridique et comptable.
L’engagement juridique : c’est l’acte par lequel une personne publique crée
ou constate à son encontre une obligation de laquelle résultera une charge
.Cet acte se traduit par la prise d’une décision (signature d’un contrat, d’une
convention, une mutation d’un agent, le dédommagement d’une personne,
expropriation, recrutement …etc.) par une autorité qualifiée agissant en vertu
de ses pouvoirs. Il doit être fait dans la limite des autorisations budgétaires
prévues dans la loi des finances.
l’engagement comptable : c’est l’affectation des crédits budgétaires
nécessaires à la réalisation d’une dépense résultant de l’engagement
juridique .Il se matérialise par un document confirmant cette affectation et la
réduction à due concurrence des crédits disponibles .Ce document est établi
par le gestionnaire des crédits budgétaires conformément aux lois et
règlements.
A.2 La liquidation
A.3 L’ordonnancement
B. La phase comptable
de la qualité de l’ordonnateur ;
de l’exacte imputation budgétaire ;
de la disponibilité des crédits budgétaires ;
de l’existence des pièces justificatives et leur conformité aux lois et
règlements en vigueur ;
de la qualité des personnes habilitées à la certification du service ;
du visa contrôleur financier ;
du caractère libératoire de la dépense ;
de l’absence d’opposition au paiement.
Ces procédures obéissent à des règles strictes et pour chacune d’elles, il existe une
procédure de droit commun et des procédures dérogatoires visant à l’exécution dans
certaines circonstances particulières. Ces procédures concerneront les recettes
fiscales et les recettes non fiscales. Le choix de la réalisation d’une opération de
recette et sa mise en œuvre, doivent être effectués par des agents différents en
vertu du principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables publics
.L’ordonnateur constate la créance, arrête le montant de la créance et prescrit l’ordre
La matière imposable peut être évaluée selon deux procédés qui sont : l’évaluation
directe et l’évaluation automatique. L’évaluation directe suppose une connaissance
à suffisance de la matière imposable et de ses différents éléments déclarés soit par
le contribuable , soit déterminés par l’administration fiscale elle-même .Sur la base
des éléments déclarés par le contribuable et après toutes les vérifications
nécessaires ,le fisc procède à la détermination du montant de l’impôt .Lorsque la
déclaration fait défaut l’administration peut procéder à une taxation d’office. En cas
d’irrégularité constatée suite à la déclaration, des redressements sont opérés avant
la détermination du montant de l’impôt.
sont motivés par plusieurs raisons parmi lesquelles, une erreur dans
l’émission de la créance ou un motif d’opportunité (fondement légal).
Le recouvrement
C’est l’opération qui consiste pour le comptable de déployer toutes les actions
destinées à obtenir le versement spontané ou forcé des débiteurs des
organismes publics, des sommes dues .Ce recouvrement est matérialisé par
une date de mise en recouvrement mentionnée sur les AMR .La date de mise en
recouvrement :
C’est à partir de cette date de mise en recouvrement que court le délai de dix
(10) jours d’exigibilité. Certains impôts peuvent être immédiatement exigibles
compte tenu de situations particulières comme : la vente volontaire ou forcée des
biens du redevable , la cessation des activités du redevable , la faillite ou
liquidation judiciaire , défaut ou déclaration tardive , insuffisances , départ définitif
du pays .L’exigibilité est immédiate dans tous les cas où il importe de
sauvegarder les intérêts de l’Etat avant que le redevable ne soit déposséder de
ses biens .Dix (10) jours après la date d’exigibilité soit vingt (20) jours après la
date de mise en recouvrement , sont appliquées les majorations pour paiement
tardif , fixées à 10 % du montant des droits non pays à cette date .
Seuls les comptables qui ont régulièrement pris en charge les titres de
perception, ont qualité d’effectuer le recouvrement des impôts .Cependant, des
agents collecteurs dont l’action se limite au seul recouvrement à l’amiable,
peuvent opérer dans des quartiers des grands centres, les marchés ou les zones
éloignées. Le règlement de l’impôt peut s’effectuer soit : en numéraire, par la
remise de chèque bancaire ou postal, par virement ou par compensation. Les
comptables peuvent accorder sous leur responsabilité des délais de paiement
aux contribuables qui en font la demande pour soit différer le paiement de l’impôt,
soit l’échelonner par tranches.
Malgré le soin apporté par les services des impôts dans la détermination de la
matière imposable et de son évaluation, les impôts liquidés ne manquent pas
souvent d’irrégularités ou d’erreurs au détriment du contribuable .Ce dernier pour
lequel l’impôt constitue une charge, tente de le faire réduire ou de le faire
annuler en contestant soit les bases de calcul , soit en invoquant des éléments
particuliers ,soit en se prévalant des dispositions plus favorables . En effet, tout
contribuable qui conteste le bien-fondé des impositions ou qui s’estime lésé dans
l’assiette, la liquidation et /ou le recouvrement des impôts, des taxes et
redevances de toute nature, a la possibilité saisir l’administration fiscale pour la
réparation du préjudice qui lui est causé. La recherche de solution aux différents
contentieux de l’impôt se traduit généralement par l’introduction d’une demande
de réclamation contentieuse ou de remise gracieuse. Le contentieux fiscal est
régi au Niger essentiellement par les dispositions des articles 307 à 311 du titre
IV du régime fiscal et domanial de la République du Niger. Les demandes de
réclamations doivent être timbrées et être accompagnées de l’avis de mise en
recouvrement, de la copie des notifications de redressement ou de toute autre
pièce justificative sous peine de rejet en la forme.
Une bonne exécution de la loi des finances exige en partie, que les recettes
publiques soient avec le maximum d’efficacité, recouvrées dans de meilleures
conditions .Pour la satisfaction de cet impératif, le comptable public dispose de
plusieurs moyens d’action dont entre autres, les poursuites en matière de
recouvrement des créances de l’Etat.
Les poursuites sont exercées par les receveurs des impôts et les agents
assermentés et commissionnés, placés sous leur responsabilité, éventuellement
assistés d’agents de la force publique. Le contribuable qui n’a pas acquitté, à la
date d’exigibilité, le montant de son impôt, fait l’objet de poursuites exercées par
le receveur des impôts.
La mise en demeure
pas suivi de paiement , dans le délai de dix (10) jours calendaires ou de constitution
de garanties ,dans l’hypothèse de réclamation assortie d’une demande de sursis de
paiement , le receveur doit engager les poursuites prévues en cette matière .Le
receveur peut après avis de son supérieur hiérarchique ,faire recours à des huissiers
de justice moyennant une indemnité payée en sus sur les frais de poursuites par acte
de poursuite notifié et recouvré .Il peut mettre en œuvre des modes de poursuite de
droit commun ,notamment la saisie-exécution , la saisie-immobilière , la contrainte
extérieure ,l’avis à tiers détenteur , la fermeture des locaux à usage professionnel et
la contrainte par corps .
La saisie-exécution
C’est une mesure extrajudiciaire diligentée par un agent chargé des poursuites ou un
huissier visant les biens meubles corporels en la possession du débiteur en vue de
leur vente .Elle intervient dix(10) jours après notification de la mise en demeure
.L’agent chargé des poursuites peut procéder à la saisie des objets saisissables
dans les formes prescrites par les règles de droit commun applicables en matière de
saisie-exécution .Si le contribuable offre de se libérer ,en présentant des garanties
suffisantes et pérennes ,le receveur doit suspendre la saisie .L’opposition d’un tiers
ne fait obstacle à la saisie .Toutefois ,l’intéressé peut formuler une demande en
revendication d’objets saisis .
La vente
La vente ne peut s’effectuer qu’en vertu d’une autorisation du directeur général des
impôts ,sur proposition du receveur après l’ expiration des délais .La vente ne peut
avoir lieu que huit (8) jours après l’autorisation du directeur général ,sauf autorisation
spéciale du même directeur lorsqu’il y a lieu de craindre le dépérissement des objets
saisis .Elle doit être précédée d’une publicité trois (3) jours avant ,par les moyens
appropriés et elle est faite par les agents de poursuite ou un huissier de justice en
présence du receveur ou de son représentant Le choix du lieu est laissé à
l’appréciation du receveur des impôts et la vente est interrompue dès que le produit
est suffisant pour solder les contributions exigibles , ainsi que l’ensemble des frais de
poursuite .Dans ce cas , le reste des objets saisis est remis au contribuable et le
produit de la vente est immédiatement versé au receveur qui délivre une quittance au
saisi .
Lorsque dans les dix(10) jours suivant une mise en demeure, le redevable n’a pas
acquitté les sommes qui lui sont réclamées ou présenté des garanties suffisantes, le
receveur des impôts peut faire procéder par un agent de poursuite ou par un huissier
de justice , à la fermeture des locaux à usage professionnel ,pour non-paiement
d’impôts .Cette fermeture est accompagnée d’une notification au redevable et une
affiche indiquant les motifs de la fermeture est apposée à la devanture de
l’établissement .Pour les contribuables ne disposant pas de locaux ,la notification de
fermeture leur sera remise en mains propres. Tout refus de prendre la notification,
fait l’objet d’un procès-verbal dressé par l’agent et pendant la fermeture, le
propriétaire est d’office constitué gardien.
La saisie-arrêt : le receveur peut pratiquer une saisie-arrêt, selon les règles prévues
au code de procédure civile, afin de faire procéder à la saisie des objets mobiliers ou
de deniers que le débiteur ne détient pas qui sont entre les mains d’un tiers.
Le receveur des impôts doit pratiquer la saisie des éléments corporels du fonds de
commerce avant de procéder à la vente globale du fonds de commerce .Par
dérogation aux règles de droit commun , le receveur fait ordonner , par le président
du tribunal compétent ,la vente du fonds de commerce dans les formes prévues .
La saisie revendication
Le receveur des impôts peut pratiquer une saisie revendication pour appréhender
des biens mobiliers qui ont été détournés et soustraits et détenus par un tiers après
avoir fait l’objet d’une saisie-arrêt.
A travers cette section, les notions essentielles seront définies afin de permettre une
meilleure compréhension des finances publiques.
5 ) Bon du Trésor : Actif financier émis par le Trésor et destiné à couvrir ses besoins de
trésorerie.
6 ) Budget Annexe : Budget retraçant les dépenses et les recettes d’un service de l’Etat
sans personnalité juridique, dont l’activité tend essentiellement à produire des biens ou à
rendre des services donnant lieu à des paiements.
8 ) Chapitre Budgétaire : Unité regroupant les crédits ouverts par la loi de finances, qui
correspondent aux dépenses d’un ministère ayant même nature ou même destination.
10) Crédits Evaluatifs : Crédit servant à acquitter les dettes de l’Etat résultant de
dispositions législatives spéciales ou de conventions permanentes approuvées par la loi,
telles que les charges de la dette Publique ou les frais de justice. Comme l’Etat doit payer de
telles dépenses dès qu’elles se présentent et quel qu’en soit le montant, les chiffres de
crédits correspondants inscrits dans la loi de finances n’ont pas, comme c’est le cas
d’ordinaire, le caractère d’un plafond mais d’une simple évaluation pouvant être dépassée
sans autorisation préalable du législateur.
11) Crédits Globaux : Ces crédits se répartissent en deux (2) catégories : les uns servent à
payer certaines dépenses présentant un caractère d’urgence (crédits pour dépenses
éventuelles, crédits pour dépenses accidentelles) ; les autres sont regroupés dans un
chapitre réservoir dans l’attente de leur utilisation par les ministères intéressés entre lesquels
la ventilation n’avait pu être faite au moment de la préparation de la loi de finances.
12) Crédits limitatifs : Tous les crédits visant des dépenses autres que celles entrant dans
le cadre des crédits évaluatifs. Les dépenses sur crédits limitatifs ne peuvent être engagées
et ordonnancées que dans la limite des crédits ouverts, sauf en cas d’autorisation accordées
par les autorités compétentes.
13) Comptes Spéciaux du Trésor : ils permettent de suivre une série d’opérations qui sont
isolées du budget général en raison des conditions particulières de leur financement ou de
leur caractère provisoire. En général, il en existe six (6) catégories, néanmoins, la Loi
Organique du Niger en retient sept (7) à savoir :
Les Comptes d’affectation Spéciale qui retracent les opérations qui, par suite d’une
disposition de loi de finances prise sur l’initiative du Gouvernement, sont financées au
moyen de ressources particulières. Ils permettent de voir quel usage est fait d’une
catégorie particulière de ressource.
Les Comptes de Prêts qui retracent les prêts d’une durée supérieure à un an
consentis par l’Etat dans la limite des crédits ouverts. Le prêt consenti est productif
d’intérêts et est ouvert par débiteur.
Les Comptes de Commerce qui retracent les opérations à caractère industriel et
commercial effectuées à titre accessoire par certains services publics de l’Etat.
Les Comptes de règlements avec les gouvernements ou autres organismes
étrangers qui retracent des opérations effectuées en application d’accords étatiques
internationaux approuvés par la loi.
Les Comptes d’avances qui enregistrent les avances que le Ministre chargé des
finances est autorisé à consentir dans la limite des crédits ouverts à cet effet.
Les Comptes d’Opérations monétaires qui enregistrent des recettes et des dépenses
de caractère monétaire.
Les Comptes de garanties et d’avals qui retracent les engagements de l’Etat résultant
des garanties financières accordées par lui à une personne physique ou morale.
14) Débudgétisation : Technique qui consiste à retirer certaines dépenses du budget de
l’Etat et à les financer « hors budget ».
15) Décrets d’Avance : Décrets pris par la Gouvernement en cas d’urgence pour
augmenter les crédits ouverts par la loi de finances. Ils doivent être soumis à la ratification du
Parlement.
16) Déficit Budgétaire : Excédent des charges à caractère définitif sur les recettes
correspondantes.
18) Dette Publique : Ensemble de l’endettement des personnes publiques c’est à dire des
engagements publics contractés à l’égard de divers créanciers. On distingue la dette de
l’Etat et celle des autres administrations publiques. Au sens strict, la Dette Publique de l’Etat
est l’ensemble des emprunts contractés par l’Etat. Il peut s’agir d’un flux d’endettement au
cours d’une année ou d’un stock (encours) à une date donnée. Au sens large, c’est la
somme des emprunts contractés et des dépôts en compte courant des correspondants du
Trésor ainsi que du découvert en compte courant du Trésor à la Banque Centrale.
considérer le 12ème des recettes du budget de l’année précédente ; il en est de même que
pour les dépenses Il est pris par ordonnance, dans le cadre de loi d’habilitation, et ratifié par
le Parlement.
20) Etat Annexe : Tableau figurant en annexe du projet de loi de finances et faisant l’objet
d’un vote du Parlement (exemple : l’état A qui retrace le détail des recettes de l’Etat).
21) Excédent Budgétaire : Excédent des recettes sur les charges à caractère définitif
correspondantes.
22) Exercice Budgétaire : L’idée d’exercice consiste à rattacher toutes les dépenses
juridiquement engagées au cours d’une année même si elles ne sont pas concrétisées
(payées avant la fin de l’année budgétaire).
23) Exonération : Dispense d’impôt sous certaines conditions fixées par la loi.
25) Fonds de Concours : Fonds versés par des personnes morales ou physiques pour
concourir avec ceux de l’Etat à des dépenses d’intérêt public. Il peut aussi s’agir de produits
de legs ou dons attribués à l’Etat ou une administration publique.
26) Fonds Spéciaux : Appelés fonds secrets, fonds politiques ou caisse noire, sont crédits
alloués à certains hauts responsables de l’Etat pour couvrir des dépenses dont la nature ne
peut être précisée dans le budget.
27) Gestion Budgétaire : L’idée de la gestion consiste à rattacher toutes les dépenses à
l’année à laquelle, elles sont payées (quelle que soit l’année de l’engagement)
28) Impôt : Prestation pécuniaire requise des membres de la collectivité et perçue par voie
d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques. La notion de contribution est préférée à celle d’impôt.
29) Parafiscalité : Ensemble des taxes perçue dans un intérêt économique ou social au
profit d’une personne morale de droit public ou privé autre que l’Etat, les collectivités
territoriales et leurs établissements administratifs.
31) Mesures Nouvelles : Modification proposée dans le projet de budget par rapport au
montant des services votés.
35) Report de Crédits : opération s’effectuant par arrêté du Ministre chargé du Budget aux
termes de laquelle un crédit accordé pour une année donnée et non utilisé peut venir
s’ajouter à la dotation correspondante du budget suivant.
38) Services Votés : Minimum de dotations que le Gouvernement juge indispensable pour
poursuivre l’exécution des services publics dans les conditions qui ont été approuvées
l’année précédente par le parlement.
39) Subventions :aides financières généralement non remboursables versées par l’Etat ou
une personne publique et destinée à couvrir une dépense de fonctionnement ou une
dépense d’équipement.
40) Taxe : prestation pécuniaire perçue par voie d’autorité, à titre définitif, en vue de la
couverture des charges liées à un service public particulier, sans qu’il y ait pour autant
équivalence entre le coût supporté et la taxe perçue. En pratique, on utilise le terme de taxe
pour qualifier des impôts (TVA).
41) Transfert de Crédits : mouvement de crédits effectué entre chapitres d’un ou plusieurs
budgets par arrêté du Ministre chargé du budget, en cas de changement du service
responsable de la dépense sans que la nature de cette dernière s’en trouve modifiée.
42) Virements de Crédits : Mouvement de crédits entre deux chapitres d’un même titre et
d’un même ministère, pris par décret sur le rapport du Ministre chargé du budget, qui modifie
la nature de la dépense. Ne peut excéder 10% des crédits initialement ouverts en loi de
finances pour chacun des chapitres. Aucun virement ne peut être opéré d’une dotation
évaluative ou provisionnelle au profit d’une dotation limitative.
Les contrôles peuvent être classés en deux catégories : ainsi nous distinguons le
contrôle interne et le contrôle externe.
Il s’agit du contrôle qui est effectué dans chaque ministère et institution par
l’habituelle voie hiérarchique. C’est à dire que l’ordonnateur principal exerce une
surveillance sur les opérations des autres ordonnateurs placés sous ses ordres .De
même, les comptables supérieurs doivent également exercer un contrôle sur les
opérations des comptables subordonnés .Ce contrôle peut être sur place ou sur
pièces.
Il s’agit d’un contrôle à priori des opérations budgétaires de l’Etat .Il s’effectue sur les
engagements des dépenses et sur tous les actes ayant une incidence financière
.Ces actes sont examinés au regard de l’imputation de la dépense ,de la disponibilité
des crédits ,de l’application des dispositions d’ordre financier ,des lois et règlements
,de leur conformité avec les autorisations parlementaires ,et des conséquences que
les actes proposés peuvent avoir sur les finances publiques .A cet effet ,le contrôleur
financier peut obtenir communication de toutes les pièces indiquées à justifier les
engagements des dépenses et à éclairer sa décision .Le contrôleur peut refuser son
visa si les pièces lui paraissent entachées d’irrégularités .
Leur contrôle doit intervenir dans un délai de 72 heures maximum sur tous les actes
de dépenses ou actes à incidence financière relatifs à l’utilisation des crédits
budgétaires .Ce contrôle peut porter également sur les recettes éventuellement
générées par les structures contrôlées. Ils s’assurent de la légalité, de la régularité et
de la moralité des propositions de dépenses .Ils assistent au sein des ministères,
des Etablissements, des institutions et organismes, aux travaux relevant de leur
champ de compétence, de toute commission chargée d’étudier les questions
comportant des incidences financières .Ils sont membres de droit des commissions
paritaires des marchés publics.
Ce contrôle est exercé par des structures spécialement créées à cet effet .Il s’agit de
la Direction Générale de l’Inspection des finances (DGIF), de l’Inspection Générale
d’Etat(IGE) , de l’Inspection Générale de l’Administration Territoriale (IGAT) et des
corps et agents de contrôles ministériels .
L’Inspection Générale des Finances : elle est chargée d’organiser toutes les
missions d’inspection et de vérification initiées par le ministre chargé des
finances et d’assurer l’exploitation des rapports établis suite aux différentes
inspections et vérifications .
Nonobstant les entités précitées, l’Inspection générale des finances peut également
intervenir dans les secteurs sur lesquels s’exercent les vérifications de l’inspection
générale d’Etat et d’autres organes de contrôle .Les rapports de l’inspection
générale des finances ont un caractère confidentiel et il est interdit aux personnes
auxquelles ils sont communiqués d’en divulguer tout ou partie du contenu.
L’Inspection Générale d’Etat : elle est une structure placée sous l’autorité
directe du président de la république et a pour buts essentiels de sauvegarder
les intérêts de l’Etat et les droits des personnes et de constater dans tous les
services l’observance des lois , ordonnances , décrets ,règlements et
instructions qui régissent le fonctionnement administratif ,financier et
comptable . Elle est en particulier chargée :
De contrôler, dans tous les services publics de l’Etat, l’observance des lois
et règlement qui en régissent le fonctionnement administratif ;
d’apprécier la qualité de l’organisation et du fonctionnement de ces, la
manière dont ils sont gérés et leurs résultats financiers ;
de vérifier l’utilisation des crédits budgétaires et la régularité des
opérations des gestionnaires, des ordonnateurs, de tous les comptables
publics de deniers et de matières, des régisseurs et billeteurs ;
de proposer toutes les mesures utiles pour simplifier et améliorer la qualité
de l’administration, abaisser ses coûts de fonctionnement et accroître son
efficacité ;
de recevoir et exploiter les copies des rapports des inspections faites par
toutes les structures de contrôle des différents ministères ;
de donner son avis sur les projets de lois, ordonnances, décrets,
règlements, instructions et de procéder aux études qui leur sont prescrites
par le président de la république, le premier ministre ou un ministre.
L’ensemble des services publics de l’Etat, quel que soit leur mode de
gestion (services en régie ,concédés et autonomes) ou leur localisation
géographique (services centraux ,régionaux et extérieurs) ;
les Etablissements publics ;
les collectivités locales et leurs Etablissements publics ;
l’administration de l’armée ;
la gestion administrative et financière des services judiciaires ;
les sociétés d’Etat ;
les sociétés d’économie mixte soumises au contrôle de l’Etat ;
les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de
la puissance publique ;
les rapports entre les institutions ou agents de contrôle et les tiers,
notamment les organismes bancaires publics et privés.
Elle peut être appelée à effectuer des missions d’inspection dans le cadre des lois
déterminant le régime de tutelle applicable aux collectivités .Ce contrôle ne peut
porter atteinte à l’indépendance de la magistrature telle qu’elle est garantie par la
constitution .Son exercice ne fait pas obstacle à l’organisation et au fonctionnement
des inspections ou de contrôles propres aux administrations .Il permet de
sauvegarder les intérêts de l’Etat des particuliers et de vérifier le respect des lois et
règlements dans les services .
L’IGAT procède au moins une fois par an à l’inspection des structures déconcentrées
et décentralisées .Tout comme la DGIF et l’IGF, les missions d’inspection de l’IGAT
sont sanctionnées par un rapport contradictoire.
Elle assure également le jugement des comptes et la gestion des organismes publics
et contrôle les institutions de la sécurité sociale placées sous le contrôle de l’Etat ou
les organismes bénéficiant du concours financier ou d’une autre personne publique.
des autres établissements ou organismes publics, quel que soit leur statut
juridique, qui exercent une activité industrielle ou commerciale ;
La siège en huit clos et les comptables ne sont pas admis à discuter en séance, ni
en personne, ni par mandataire, les décisions de la cour .La cour peut néanmoins,
par décision spéciale et motivée, ordonner la comparution des parties, de leurs
mandataires ou de toute
Personne dont la présence est utile .La procédure est inquisitoriale , écrite et
collégiale .Elle est également contradictoire par la règle du double arrêt .Un premier
arrêt , provisoire, informe le comptable des charges retenues et l’invite à répondre
aux injonctions ou à produire des justificatifs . Puis, un second arrêt, définitif, est
rendu pour infirmer ou confirmer les charges initialement retenues.
Trois catégories d’arrêt définitif sont rendues par la cour des comptes :
Le contrôle parlementaire
Ce contrôle est exercé par l’Assemblée nationale et le cas échéant par le parlement
de l’UEMOA .Il s’exerce à priori, en cours et à posteriori de l’exécution de la loi des
finances.