DSCG 1 + Exos Le Contrat
DSCG 1 + Exos Le Contrat
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CONCURRENCE
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Le Ct est un acte juridique (effets de droit sont voulus, à la différence du fait juridique comme un
accident par ex)
C’est un accord de volontés, entre deux ou plusieurs personnes, destiné à créer, modifier, transmettre ou
éteindre des obligations ==> article 1101 Cciv.
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Sujet DSCG 2017
Al KOLIC est fondateur et associé unique d’une SAS dénommée Société des Cidres et Pommeaux (SCP), implantée à Lisieux
(Calvados). Désireux de donner un nouveau souffle à sa carrière, Al envisage de vendre les actions de la SCP et de réinvestir le
produit de cession dans un élevage de chevaux et de vaches normandes.
En mars 2017, il entre en pourparlers avec son principal concurrent, Jay DUFREAK, investisseur anglais installé en Normandie et
propriétaire de la Société des Pommeaux et Cidres (SPC).
Lors des négociations, Jay DUFREAK a tout le loisir de prendre connaissance de la documentation juridique (comptes sociaux,
contrats avec les fournisseurs, contrats avec les clients, contrats de travail, etc.), du fichier de clientèle de la SCP ainsi que de
l’ensemble des recettes des boissons, le tout étant bien sûr hautement confidentiel.
La signature de l’acte de cession est prévue le 30 juin 2017 à 15 heures. A 14h30, Jay DUFREAK fait savoir par SMS à Al KOLIC
qu’il n’est plus intéressé par son entreprise et qu’il ne se rendra pas au rendez-vous.
N’ayant plus que « Lisieux pour pleurer », Al KOLIC entend poursuivre Jay DUFREAK en justice pour obtenir des dommages et
intérêts. Il estime que son préjudice est égal au prix de cession (750 000 €), aux honoraires de l’avocat ayant rédigé les projets d’actes
(15 000 €), aux honoraires de l’expert-comptable ayant établi les situations intermédiaires et les inventaires (12 000 €) et aux
dégustations de cidres et pommeaux effectuées avec les clients de Jay DUFREAK (800 €).
1.1 La rupture des négociations par Jay DUFREAK est-elle fautive ? Al KOLIC pourra-t-il obtenir réparation
de l’ensemble des postes de préjudice qu’il invoque ?
En réalité, Jay DUFREAK n’a jamais eu l’intention d’acquérir la SCP. Il souhaitait simplement profiter des négociations pour prendre
connaissance du fichier de clientèle et des recettes de la société et les exploiter pour le compte de la SPC.
1.2 Jay DUFREAK peut-il utiliser le fichier de clientèle et les recettes de la SCP au profit de la SPC ?
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En cas d’indisponibilité matérielle de la marchandise comme une rupture de stocks (attention
quand même avec les stocks de sécurité pour les pharmaciens)
En cas d’indisponibilité juridique du produit du fait des droits de la propriété industrielle
Ex : brevet assurant un monopole, licence, bien exclusivement réservé aux professionnels car très concentré, …
Pratiques commerciales :
Ex : un banquier peut refuser d’ouvrir un compte ou de consentir un prêt à une personne dont les garanties ne sont pas suffisantes ; un
directeur de publication peut refuser d’insérer les annonces publicitaires qui lui paraissent contraires à la politique et à l’esprit du
journal (une offre ou une demande d’emploi dans un magazine spécialisé dans la consommation).
Ex : Un client sale, mal habillé peut être refusé dans un restaurant, une boîte de nuit … ; un restaurant peut refuser un mauvais payeur
RMQ : refus de vente peut être formulé par écrit, verbalement, ou demeurer implicite
Ex : ne pas servir un client dans un restaurant en le laissant dans un coin sans prendre sa commande.
SANCTIONS : Contravention de 5° classe, punie d’une amende maximale de 1 500 € ou 3 000 € si récidive.
La règle du non-cumul n’a pas à être respectée : autant d’amendes qu’il y a d’infractions
constatées
L’élément intentionnel n’est pas requis = peu importe que le professionnel ait opposé un refus de
vente de façon volontaire ou involontaire.
b) La caducité de l’offre
Il y a deux cas où l’offre n’est plus valable :
A l’expiration du délai fixé par son auteur, ou à défaut, à l’expiration d’un délai raisonnable
Ex : 3 mois pour la vente d’un fonds de commerce a été jugé raisonnable ; au delà, l’offre était caduque
En cas d’incapacité ou de décès de son auteur
Ex : une personne âgée vend son appartement avec un prix trop bas => les enfants héritiers ne sont plus tenus par l’offre, ils font ce
qu’ils veulent !
c) La rétractation de l’offre
Elle est possible dans 3 cas :
Le pollicitant a la possibilité de retirer son offre tant que celle-ci n’est pas parvenue à son
destinataire.
Le pollicitant a la possibilité de retirer son offre après l’expiration du délai prévu par son auteur.
A défaut de délai expressément prévu, le pollicitant a la possibilité de retirer son offre après
l’expiration d’un délai raisonnable.
En dehors de ces 3 hypothèses, la rétractation est fautive : responsabilité extra-contractuelle + DI ; il y a
aussi refus de vente pour le professionnel à l’égard du particulier uniquement.
La loi exclue l’exécution forcée du Ct.
B : L’ACCEPTATION
L’article 1118 al 1 Cciv définie désormais l’acceptation comme « la manifestation de volonté de son auteur d’être lié dans les termes
de l’offre »
a) Les formes de l’acceptation
Principe = article 1120 cciv
« Le silence ne vaut pas acceptation, à moins qu'il n'en résulte autrement de la loi, des usages, des relations d'affaires ou de
circonstances particulières. »
En droit « qui ne dit mot, ne consent pas » parce que le silence est équivoque. Il faut manifester sa volonté de
contracter.
Exceptions = au nombre de 3 :
La volonté des parties = les parties peuvent convenir que le silence vaut acceptation (cas de la tacite
reconduction en matière bancaire, d’assurance, téléphone, Internet, …)
La loi = dans certaines situations, la loi prévoit expressément que le silence vaut acceptation
Ex : article 1738 cciv (« tacite reconduction du bail dès lors que le preneur reste dans les lieux … »), droit administratif où par ex le
permis de construire est accepté du fait du silence de la Mairie, en Dt social où le silence de l’Inspection du travail vaut accord, …
Les usages = certains usages commerciaux admettent le silence
Ex : absence de contestation d’une facture entre commerçants pendant un certain délai = la facture est acceptée
Ex : les relations d’affaires : les parties ont l’habitude de signer des Cts de même nature de façon régulière : le silence n’est plus
équivoque et vaut acceptation.
EXERCICES
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A) Al KOLIC sort victorieux du procès l’opposant à Jay DUFREAK. Il décide d’utiliser l’indemnité pour développer un nouveau
produit, le « pommeau au Pont-l’Évêque ». Pour ce faire, il se rapproche d’une entreprise de la région, chargée de lui fournir les
fromages. Le contrat précise que « les commandes seront passées par fax adressé au fournisseur pendant les horaires normaux de
bureau ; sauf réponse négative du fournisseur dans les 24 heures ouvrées, elles seront considérées comme acceptées ».
1.3 Cette clause est-elle licite ?
B) Une personne dépose sa moto chez un garagiste en vue de la vendre et fixe le prix à 5000 €.
Quatre jours après, elle réalise qu’elle ne veut plus la vendre ; elle retourne chez le garagiste et souhaite reprendre la moto.
Durant ces 4 jours, le garagiste a eu un client qui a réservé la moto au prix fixé.
Que doit faire le garagiste face à l’attitude très insistante de la cliente et quels arguments juridiques doit-il lui opposer ?
Et ce, en dehors des cas prévus par le Code de la consommation (un particulier et un prof uniquement !) :
Le Code de la consommation prévoit un délai de rétractation qui consiste dans la faculté, pour le
consommateur, de revenir sur son consentement, sans se justifier durant 14 jours calendaires ou francs (si le
délai expire un samedi, un dimanche ou un jour férié/chômé, le délai est prorogé d’autant).
Ce principe s’applique uniquement dans 4 cas :
à la vente hors établissement/commerce càd pour tout Ct passé hors des lieux de vente = La
Redoute, à la maison ou sur le lieu de W lors d’un démarchage
au démarchage par téléphone = on vous invite à acheter ou à souscrire à qqch (abonnement
Internet ou portable, assurance, mutuelle, …).
Le démarchage avec numéro masqué est désormais interdit.
à la vente à distance càd sans la présence simultanée du vendeur et de l’acheteur = Internet
à la vente à crédit = crédit auprès d’un établissement de crédit ou dans le magasin via des cartes,
un paiement différé … ssi le crédit est supérieur à 3 mois et ≤ 75 000 €.
Le délai court à compter de la réception de la marchandise ou de la signature du Ct de prestation de
service.
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Cela offre une plus grande sécurité juridique sur la date de formation du Ct :
Qui supporte les risques dans un Ct de vente si la chose est abîmée, détruite ?
Contrat passé par un mineur/majeur protégé devenu capable juridiquement ?
EXERCICES
A) Sophie a commandé des articles sur le site Web d’une société par correspondance de vêtements. Cette commande a été passée le 3
octobre et traitée par le service expédition le 4 octobre. A quelle date le contrat s’est-il formé ?
B) Isidore a décidé mercredi de vendre son scooter. Il envoie un e-mail à Barnabé, qu’il sait en recherche d’un engin motorisé pour
éviter les embouteillages, et le lui propose pour 3 000€. Barnabé lui répond par SMS le jeudi soir : « OK mais pour 2 500€ ».
Vendredi matin, Isidore lui répond par SMS : « OK ! ».
Jeudi soir, Barnabé part en soirée et oublie son portable dans la boîte de nuit (et oui, ç’est arrivé à un de mes étudiants qui avait un
peu abusé de boissons alcoolisées !...). Il ne récupère son téléphone portable que le vendredi soir. Dans la journée de vendredi,
Barnabé a décidé de se mettre au vélo et envoie un e-mail à Isidore : « laisse tomber pour le scooter, je me mets au vélo ! ».
1. Le SMS de Barnabé le jeudi soir est une acceptation ou une offre ?
2. Le SMS d’Isidore le vendredi matin est-elle une acceptation ?
3. Le contrat est formé le mercredi matin ? le jeudi soir ? le vendredi matin ? le vendredi soir ? le vendredi soir ?
4. Dans l’éventualité où le contrat est formé, Barnabé peut-il se rétracter ? ou alors engage-t-il sa responsabilité ?
C) Basile a décidé de s’acheter à la FNAC, sis rue de la République à Lyon, un nouvel appareil photo d’un montant de 2 000 €.
Il a la possibilité de la payer en 3 fois sans frais. Il décide de vous consulter avant de s’engager, à toutes fins utiles …
1. Peut-il bénéficier du délai de rétractation de 14 jours s’il regrette son achat ?
2. Il faudrait réserver l’appareil photo et à ce titre la FNAC lui demanderait de verser la somme de 500 € à titre
d’arrhes. Si à la place des 500 €, Basile décide de faire un emprunt auprès de la FNAC pour réaliser son achat, quels
sont alors ses droits ?
3. Basile vient de s’apercevoir sur le site « Le bon coin » qu’il peut acheter l’appareil photo d’occasion auprès d’un
particulier pour la somme de 1 000€. Sur quel point de droit devez-vous attirer son attention ?
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L’acceptation d’une offre sous forme électronique n’est valable que si le destinataire de l’offre a eu la
possibilité de vérifier le détail de sa commande et son prix total, et de corriger d’éventuelles erreurs.
Il peut ensuite confirmer son acceptation : le « double clic ». Le Ct est alors formé.
L’auteur de l’offre doit accuser réception par voie électronique de la commande qui lui a été adressée,
sauf exception pour les Cts conclu entre professionnels.
EXERCICE
A : LE CONSENTEMENT
Le consentement se caractérise par la volonté clairement exprimée de chaque partie de s’engager dans le
contrat. Il peut se définir comme la rencontre d’une offre et d’une acceptation.
Le principe est qu’il n’y a pas de consentement valable, si le consentement n’a été donné que par erreur, ou s’il
a été extorqué par violence ou surpris par dol => c’est ce que l’on appelle les vices du consentement.
L’erreur
C’est une représentation inexacte de la réalité par l’un des contractants et, généralement par les deux.
C’est une erreur sans faute, sans volonté de nuire, excusable, qui porte sur les qualités essentielles du
bien/de la prestation.
Ex : la constructibilité d’un terrain qui n’est finalement plus constructible, l’ancienneté d’un meuble où l’antiquaire s’est trompé, le
montant des loyers produits et réduits pour un IM du fait de la présence de termites, l’erreur sur la superficie réelle d’une maison avec
des dépendances avec une différence de plus de 12m2 entre la surface annoncée dans l’annonce parue sur Le Bon Coin et la réalité, …
RMQ : l’erreur sur la valeur (on achète un bien et 3 magasins plus loin, on s’aperçoit qu’on pouvait
l’acheter moins cher !) ou les motifs (on achète une belle robe pour le mariage d’amis et finalement le mariage
est annulé, on ne peut pas demander au magasin de reprendre la robe car on n’a plus d’occasion pour la
mettre) est une erreur indifférente : pas de nullité !
Le dol
Avec l’erreur, on s’est trompé ; avec le dol, on a été trompé.
Le dol est une tromperie qui a pour effet de provoquer dans l’esprit du cocontractant une confusion, une
erreur qui le détermine à contracter. Il y a volonté de nuire de la part de l’auteur du dol.
Quand la mauvaise foi est trop importante, on peut poursuivre pénalement pour escroquerie par ex.
Exemples :
un artifice (acte positif) : présentation d’un faux bilan, trafic d’un compteur kilométrique/EDF, une
mise en scène ... Bref, des manœuvres frauduleuses.
un mensonge d’une certaine gravité
Ex : affirmer que le terrain est constructible.
une réticence : réticence dolosive, un silence (acte négatif) comme dissimuler à son cocontractant
un fait qui, s’il l’avait connu, l’aurait dissuadé de contracter = réticence dolosive.
Ex : vendeurs n’ont pas indiqué aux acheteurs d’une maison que celle-ci avait été inondée à 2 reprises
Ex : vendeur d’un hôtel qui omet volontairement d’informer l’acquéreur sur la non-conformité des règles de sécurité ; le cédant d’un
restaurant qui garde volontairement le silence à propos des nuisances causées par le système d’évacuation des fumées et odeurs.
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Le mauvais dol repose sur des manœuvres graves, constitutives parfois d’une infraction pénale
(escroquerie, tromperie sur la marchandise ...) ==> elles sont suffisamment graves, répréhensibles,
malhonnêtes pour annuler le contrat.
Le bon dol consiste lui pour le cocontractant à vanter son produit dans les limites tolérées par les
usages du commerce => le Ct n’est pas annulé, au consommateur d’être attentif
Ex : pub un peu exagérée, hyperbolique mais acceptable quand même eu égard à la loi.
La violence
C’est une contrainte qui s’exerce sur le cocontractant ou un proche et qui l’oblige à conclure le Ct. Si elle
est bien constituée, elle entraîne la nullité du contrat.
Elle peut être :
physique = coups, couteau sous la gorge, séquestration, …
Ex : vous signez un Ct ou un chèque avec un fusil dans le dos => l’acte n’est pas valable
morale = chantages de toutes sortes, pression, abus de faiblesse sur personne vulnérable, …
=> Ce que l’on appelle la violence économique ou l’abus de dépendance (article 1143 Cciv) : c’est lorsqu’une
partie obtient de l’autre un engagement qu’elle n’aurait pas souscrit en l’absence d’une telle contrainte et en tire
un avantage manifestement excessif.
Ex : une banque qui oblige une épouse à se porter caution du compte bancaire professionnel du mari chef d’E ou sinon l’E dépose le
bilan. Paniquée, elle a signé l’acte de caution mais l’a ensuite fait annuler pour violence psychologique par le juge.
B : LA CAPACITÉ
C’est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et SURTOUT à les exercer.
Toute personne - qui a la personnalité juridique - peut contracter, sauf si elle en est déclarée incapable
par la loi.
La personne morale = elle doit avoir la personnalité juridique/morale/civile (immatriculation de la
Sté/déclaration de l’association) ; étant virtuelle, elle a besoin d‘être représentée par un représentant légal
(président, gérant, PDG, …) pour fonctionner, signer ses contrats.
La personne physique : elle a - dès la naissance - la personnalité juridique.
Cependant, 2 catégories de personnes posent un problème :
Le mineur non-émancipé = définition de l’émancipation : de 16 ans à 18 ans, un mineur peut
– par l’émancipation - être considéré comme un adulte s’il peut subvenir à ses besoins. L’autorité
parentale s’arrête et il se gère comme un adulte.
99% des mineurs sont non-émancipés.
Un mineur :
ne peut passer seul que les actes de la vie courante dits d’administration (acheter des livres, des
disques, un sandwich …) et les actes dits conservatoires qui augmentent la valeur du patrimoine
(Ouvrir un compte épargne car est bénéfique au mineur, déposer un chèque sur son compte
épargne).
pour les actes dits de disposition (appauvrir le patrimoine) = il faut l’accord du représentant légal
(parents ou tuteur si l’enfant est placé).
≠ entre acte de disposition et d’administration = tout est question de train de vie du mineur, de sa famille, des critères d’éducation de
la famille, …
Les majeurs protégés = sont déclarés incapables – sur le plan juridique - de contracter en raison
d’une altération de leurs facultés intellectuelles et/ou physiques. Leur incapacité et le régime de
protection décidée par le juge des tutelles dépendent de la gravité de leur état.
La sauvegarde de justice = régime instauré temporairement à la suite d’une simple
déclaration médicale, dans l’attente d’une amélioration de l’état de santé ou d’un
autre régime de protection.
L’individu demeure capable de contracter mais, si à l’occasion du Ct, il subit un préjudice, l’acte peut être
facilement annulé par le juge.
La curatelle = régime instauré après examen par 2 médecins spécialisés. Le majeur
est « assimilé » à un mineur non-émancipé.
Il peut passer seul les actes de la vie courante dits d’administration et les actes conservatoires.
Les actes graves dits de disposition doivent être passés en présence du curateur.
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La tutelle = régime prononcé pour un majeur dont les facultés physiques ou mentales
sont gravement altérées ; il est privé de toute capacité de contracter et doit être
constamment représenté par son tuteur. Il faut également deux médecins spécialisés
qui vont donner un avis médical au juge des Tutelles.
Ex : personne âgée + Alzheimer ou personnes handicapées
Ex : Le film « Intouchables » où Philippe, riche aristocrate, est totalement paralysé et possède une grande fortune à gérer …
Ex : une mamie sous curatelle qui achète une voiture à un garagiste
Une personne sous tutelle/curatelle est très protégée : cela permet de faire annuler facilement un Ct.
2 EXCEPTIONS :
La rédaction d’un écrit est exigée par la loi dans un souci de preuve et de sécurisation des relations
contractuelles = le Ct solennel (condition de validité du Ct)
Le Ct solennel est rédigé sous la forme d’un acte authentique = rédigé par un officier public et dont le contenu
est incontestable jusqu’à inscription de faux ; l’original, revêtu de la formule exécutoire, est susceptible
d’exécution forcée
Ex : acte de l’état civil, jugement, Ct de mariage, d’hypothèque, achat d’un bien IM (notaire obligatoire).
Le Ct écrit est voulu par les parties à titre de preuve de leurs engagements et dans le respect de
la loi qui impose l’écrit si > 1 500€ : c’est un acte sous signature privée => rédigé par un particulier ou un
professionnel et comportant la signature du client, le tampon du magasin, comme preuve des engagements =>
une signature engage !
Ex : Ct de bail, commande d’un appareil électroménager, contrat avec une école, ticket de caisse, …
b) le régime
La nullité absolue ou d’ordre public est à envisager lorsque la condition de validité méconnue protège l’intérêt
général càd la société tout entière. Elle se caractérise par 2 règles :
Toute personne qui y a un intérêt (moral, pécuniaire ...) peut invoquer devant le juge la nullité absolue càd
une des parties au Ct, les tiers comme les témoins du mariage, une association, le Procureur, le juge.
L’action en nullité se prescrit par un délai de 5 ans à compter du moment où le Ct a été passé (le délai
reste de 30 ans pour certaines nullités en matière de mariage : absence du conjoint, défaut de consentement, bigamie, mariage entre
frère et sœur, père ou mère, oncle ou tante).
Définition de la prescription = délai au-delà duquel on ne peut plus agir pour faire valoir ses droits.
b) le régime
Seule la partie victime dans le Ct (celle qui s’est faite avoir) peut invoquer la nullité
Ex : une personne sous curatelle/tutelle, vous ou moi victime d’une erreur ou d’un dol, …
L’action en nullité relative se prescrit par 5 ans :
En cas de vice de consentement, le délai de 5 ans part du jour où la victime a eu connaissance de
l’erreur ou du dol, ou du jour où la violence a pris fin.
Pour un mineur, le délai court pendant toute sa minorité et 5 ans à compter de sa majorité ou de
son émancipation.
Pour un majeur protégé, le délai court pendant l’application du régime de protection, et pendant
5 ans à compter du jour où la mesure de protection a pris fin (la levée de la tutelle/curatelle).
Le contrat entaché d’une cause de nullité relative peut - après coup - se confirmer : ayant découvert
son erreur ou les manœuvres dolosives, ou encore la violence ayant cessé, la victime - en connaissance de cause
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- peut confirmer l’accord càd réparer l’acte, sans qu’il y ait à faire un nouveau contrat. L’incapable devenu
capable, ou le représentant légal durant le temps de l’incapacité, peuvent confirmer l’acte annulable.
La nullité emporte également l’anéantissement de toutes les obligations auxquelles il a donné naissance, et
ce, de façon rétroactive.
Les choses sont remises dans l’état où elles se trouvaient avant la ccl du Ct (avec restitution pour des
prestations éventuellement déjà effectuées)
Ex : rendre le bien et le vendeur rendra l’argent.
Parfois la restitution est impossible : un contrat de bail, de travail est annulé : on ne peut pas rendre la
jouissance des lieux loués, la force du travail du salarié. De même, un abonnement de téléphone portable est
annulé pour vice du consentement ; la personne rend le portable avec facturation des communications passées
mais pas la jouissance qu’elle en a eue par les appels, les SMS qu’elle a reçus.
Un Ct de tatouage sur mineur sans accord des parents (irréparable … car on ne peut pas remettre la peau
comme avant !)
Là, Dommages et Intérêts (DI) seulement mais qui peuvent être très importants pour compenser la non-
restitution !!
L’annulation d’un Ct peut causer un préjudice à la « victime » : temps perdu, frais engagés, stress …
Le préjudice qui résulte de la faute d’une partie peut donner lieu au versement de DI. Cette action s’exercera
dans le cadre d’une responsabilité extra-contractuelle ou délictuelle (il n’y a plus de Ct).
EXERCICE
2) Mme Oldy, 80 ans, est sous curatelle du fait de la maladie d’Alzheimer qui l’affecte depuis quelques années. Sous curatelle, un
personne peut utiliser une carte bancaire, un carnet de chèques.
a) Elle a décidé d’aller chez le coiffeur et ensuite de s’acheter une nouvelle voiture. Ces deux contrats sont-ils valables et pourquoi
b) La fille de Mme Oldy est sa curatrice ; elle est très en colère lorsqu’elle apprend l’achat de la voiture neuve et envisage d
demander une nullité absolue sur ce contrat.
c) Elle a 5 ans pour faire sa demande à compter de l’achat fait par sa mère.
d) Mme Oldy a décidé de mettre son appartement en vente via Le Bon Coin à un prix très intéressant. Plusieurs visites ont eu lieu.
Mme Oldy décède : ses héritiers doivent-ils finaliser la vente avec un visiteur très intéressé par la bonne affaire ?
3) Célestine a acheté à la FNAC un ordinateur portable qui, bien qu’il soit neuf, se décharge très vite. Célestine a ramené
l’ordinateur au magasin qui a reconnu qu’il y a un problème avec cette série d’ordinateurs :
a) Célestine peut invoquer un vice du consentement : lequel ?
b) sa facture, qui fait office de contrat, est un acte solennel
c) Célestine a 12 mois pour agir contre le magasin et demander le remboursement de l’ordinateur
d) en reprenant l’ordinateur défectueux, le magasin reconnaît une nullité consensuelle ou judiciaire ?
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Une clause est une disposition particulière au Ct que les parties stipulent expressément pour qu’une règle
spécifique s’applique.
On ne les trouve donc pas dans tous les Cts. Il faut que les parties les prévoient. Très fréquentes dans le monde
des affaires !
La clause compromissoire = clause par laquelle les parties « professionnelles » s’engagent, au cas où un
litige surviendrait, à le porter, non devant le tribunal de commerce, mais devant un arbitre (cabinet d’arbitrage)
qui statuera éventuellement en amiable compositeur.
Cette clause n’est autorisée que dans les Cts conclus dans le cadre d’une activité professionnelle (interdite entre
prof et non-prof, et entre 2 particuliers).
La clause suspensive = clause par laquelle l’exécution d’une obligation est subordonnée à une condition : la
réalisation d’un événement futur et certain. A défaut de réalisation de l’événement, l’obligation n’a pas à être
exécutée
Ex : Ct de achat/vente IM subordonné à l’obtention d’un prêt bancaire
Ex : l’ESDES inscrit un étudiant en 1A si le BAC est obtenu
La clause suspensive est nulle si la condition est impossible, illicite càd contraire à la loi, à l’OP.
La clause de réserve de propriété = C’est une stipulation au contrat qui permet au vendeur de
marchandises, immédiatement livrées à l’acheteur, d’en rester propriétaire jusqu’au paiement complet
du prix par l’acheteur.
Or, en droit français (propre au Dt français !), le principe veut que lors de la conclusion du contrat de vente, la
propriété du bien est transférée immédiatement à l’acheteur indépendamment de la livraison de la chose et du
paiement du prix.
La clause de réserve de propriété (CRP) permet ainsi de retarder ce transfert de propriété et de laisser le
vendeur propriétaire du bien jusqu’au paiement complet du prix par l’acheteur. Le vendeur impayé
(toujours propriétaire) peut revendiquer la chose, en tant que propriétaire, sans subir le concours d’autres
créanciers de l’acheteur (en cas de risques de saisie par ex ...).
La vente peut être verbale, mais la CRP doit être écrite, et ce, sur n’importe quel support écrit (bon de
commande, contrat, FAX, mail, ...).
La CRP doit être établie au plus tard au moment de la livraison.
Le bien doit être :
un bien M corporel (véhicules, marchandises, bureaux, …)
qui doit se retrouver en nature dans le patrimoine de l’acheteur, car sa transformation s’oppose à
la revendication (du blé est devenu du pain, le ciment est devenu du béton, … là, c’est
impossible de récupérer la marchandise livrée !)
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La clause pénale = clause par laquelle les contractants évaluent par avance les DI dus par le débiteur,
en cas de retard ou d’inexécution totale ou partielle du contrat.
Ex : contrat d’entreprise pour le cas de retard dans l’exécution ; conventions passées entre des artistes et des salles de spectacle ;
leasing ; location de voiture ; 50€ en cas de retard dans le paiement du loyer ou 100€ après la 2nde relance.
Elle tient lieu de DI, sans que la victime ait besoin de justifier d’un préjudice, ni de recourir au juge.
Si la pénalité (d’où le nom de la clause) stipule un montant élevé, elle fait pression sur le cocontractant tenté de
ne pas s’exécuter.
Du fait des abus constatés, la loi prévoit que le juge saisi du dossier peut modérer ou augmenter la pénalité
financière convenue entre les parties lors de la signature du contrat, si la CP s’avère être choquante et léonine,
càd manifestement excessive.
Toute stipulation contraire dans le contrat sera réputée non écrite.
La clause exonératoire de responsabilité = clause qui stipule qu’en cas de défaillance du débiteur,
celui-ci ne sera pas responsable du dommage causé au créancier et ne sera pas tenu de lui verser des DI.
Elle est valable si elle ne porte pas atteinte à une obligation essentielle du Ct, sinon, elle est nulle.
Ainsi, elle est admise sauf :
dans les Cts entre prof et consommateurs,
les Cts de transport de marchandises ou de personnes où la loi pose la règle que le professionnel est
toujours responsable.
Ex : Une compagnie aérienne est toujours responsable si la valise est abimée ou perdue ; un client est blessé lors d’un Ct de transport
(train, bus, avion, …), le prestataire du transport doit toujours indemniser !!
Ex : produits agricoles comme les engrais vendus dans des magasins comme Botanic, Villa Verde, … : c’est le vendeur qui est
responsable des conseils donnés aux acheteurs (pas le fabricant qui délègue sa responsabilité au magasin par une clause exonératoire
de responsabilité).
Ex : les clauses dans les clubs de sport, les boîtes de nuit, …
EXERCICE
A) M. Big Boss a vu, dans un des contrats qu’il a signés récemment, une clause stipulant que son entreprise serait redevable d’une
pénalité de 100 000 € en cas d’inexécution de sa prestation, ou simplement de retard de plus d’une semaine : il aimerait qui vous lui
donniez le nom de cette clause, ce qu’elle signifie et s’il peut ne pas l’appliquer.
B) L’usine de M. Big Boss a livré du matériel à l’entreprise ESDAS qui connaît depuis peu des difficultés financières. L’échéance du
paiement est fixée à 2 mois après la livraison. La secrétaire de M. Big Boss, qui a rédigé le contrat, avait pris soin d’y insérer une
clause de réserve de propriété. M. Big Boss, qui n’ose avouer à sa secrétaire son ignorance, vous demande quelle est la finalité d’une
telle clause.
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Par exception, la volonté d’une seule des parties peut suffire à écarter le contrat :
Action en Justice pour demander la nullité, la résolution du Ct (dol, vice caché, inexécution du Ct
…)
Les Cts à exécution successive permettent de se désengager sous respect d’un préavis (Ct de travail,
Ct de bail, relations d’affaires continue, abonnement à Internet, abonnement portable, mutuelle, …)
La perte de confiance dans les contrats intuitu personae (le découvert bancaire, le Ct d’assurance, le
licenciement immédiat (pas de préavis) d’un salarié qui a commis une faute grave/lourde)
La protection des “faibles” = délai de rétractation de 14 jours francs ou calendaires, ouvert à
l’acheteur consommateur face au professionnel (vente à crédit – vente par Internet – démarchage par
téléphone – vente hors établissement) Cf page 6 du polycopié pour plus de détails et un cas pratique
L’imprévision
C’est lorsqu’un Ct est déséquilibré à la suite d’un changement de circonstances imprévisible, rendant
l’exécution « excessivement » onéreuse pour une des parties
Ex : un Ct fixé avec un prix qui se trouve fortement dévalué à la suite de l’inflation comme au printemps 2022, avec une monnaie
étrangère qui s’effondre du fait d’un conflit, la guerre en Ukraine, …
Il faut 3 conditions cumulatives :
un changement de circonstances imprévisible
ce changement doit rendre l’exécution « excessivement » onéreuse pour une partie
cette partie n’avait pas accepté d’en assumer le risque lors de la signature du Ct (il ne pouvait
deviner ce qui allait se passer).
Procédure : une des parties peut demander à l’autre une renégociation. S’il y a accord, un nouveau Ct est signé.
Si la partie sollicitée refuse la renégociation ou si les parties ne parviennent pas à se mettre d’accord, il y a alors
2 solutions :
les deux parties conviennent de la résolution du Ct càd de sa disparition
le juge est saisi et appréciera la suite à donner ; il peut imposer un prix.
EXERCICE
Sujet DSCG 2017
En homme d’affaires averti, Al KOLIC avait négocié le prix des fromages pour une durée de deux ans dès la conclusion du contrat. Il
était précisé que le fournisseur assumerait le risque né de la variation du prix du lait. Six mois après la conclusion du contrat, le cours
du lait flambe. En raison de cette hausse durable, le fromager perd de l’argent.
1.4 Le fromager dispose-t-il d’un fondement légal pour obtenir la renégociation du contrat ?
La problématique consiste à savoir si l’on se trouve dans le cadre d’une OR ou d’une OM car il y a une
multitude d’obligations, de contrats …
On apprécie par rapport à la notion d’aléa :
si l’aléa dans la prestation du Ct est important => obligation de moyen
si l’aléa dans la prestation du Ct est faible => obligation de résultat.
Ex d’OR (indemnisation facilitée car quasi automatique car l’aléa est faible) :
en cas de vente, le but recherché c’est devenir propriétaire = pas d’aléa
dans le cadre du transport de personne/marchandise, l’expéditeur entend que la marchandise parvienne à destination,
idem + le passager de la SNCF, de la compagnie aérienne, TCL, RATP, taxi, …
repas au restaurant (pas une question de qualité gustative mais ne pas être malade en sortant)
Ex d’OM (indemnisation pas automatique car l’aléa est fort) :
Prestations intellectuelles = avocat, expert-comptable, …
Contrat médical = le médecin s’engage à soigner le malade correctement, pas à le guérir car la mort a le dessus
parfois malheureusement
Ct d’enseignement (si l’étudiant échoue, il faut prouver que cela vient du prof et non de l’étudiant qui n’a pas
travaillé !)
Prestations manuelles = coiffeur, Kiné, …
Ct passé avec un club de plongée pour s’initier à la plongée sous-marine (fort aléa car sport dangereux) ou pour tous
les sports dangereux
Les manèges si participation active du client
Le laboratoire AstraZeneca invoque qu’il est tenu d’une OM dans la fabrication et la livraison des vaccins compte
tenu de l’urgence de la situation …
Quand la santé, la sécurité du créancier au Ct sont en jeu, on parle d’obligation de sécurité de R ou de M :
Ex : Ct + le club de plongée sous-marine => obligation de sécurité de moyen. En cas d’accident, il faudra donc prouver que le
responsable n’a pas tout mis en œuvre pour bien réaliser le Ct afin d’engager sa responsabilité. Alors que si cela avait été qualifié
d’obligation de R, l’indemnisation serait automatique !!
Ex : Ct de soin avec le médecin (obligation de sécurité de M),
Ex : Ct de transport (obligation de sécurité de R)
Ex : Ct avec le restaurant (obligation de sécurité de R)
Ex : Ct avec un club de sport où la cliente reçoit un appareil qui tombe dans la salle où elle s’entraîne (Ob de sécurité de R car au club
de veiller à la sécurité de tous : c’est son job !)
Un lien de causalité
Càd ce qui fait le lien entre le fait reproché et les conséquences.
On retient ce qui est une suite immédiate et directe de l’inexécution de la convention.
Ex : accident dans le tram ; retard à la suite d’une suite d’événements : qui est responsable ? les TCL exclusivement !
a) L’exception d’inexécution
L’exception d’inexécution consiste pour une des parties à refuser d’exécuter sa prestation tant que son
cocontractant n’exécute pas la sienne.
Ex : l’artisan qui ne veut pas finir son chantier tant qu’il n’a pas été payé correctement, à hauteur de ce qu’il a déjà fait
Ex : scolarité non payée à l’ESDES ; l’école peut refuser d’admettre l’étudiant tant que ce n’est pas régularisé
L’inexécution doit être suffisamment grave et la riposte, proportionnelle.
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L’utilisation de cette exception d’inexécution par le créancier de mauvaise foi pourra constituer une faute
susceptible d’engager sa responsabilité contractuelle.
==> l’exception d’inexécution est une mesure provisoire qui ne rompt pas le Ct ; il le suspend.
Attention : est refusée pour les locataires qui suspendent le paiement du loyer pour obliger le propriétaire à
réaliser les travaux ! Il faut saisir le TJudiciaire et faire condamner son propriétaire à effectuer les travaux.
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Le débiteur (l’artisan) doit répondre par écrit.
Le recours au juge n’est pas nécessaire, sauf litige entre les parties.
Cette réduction du prix est envisageable si la totalité du prix n’a pas encore été versée car si toute la
somme a déjà été versée à l’artisan par ex, il ne voudra jamais rembourser.
La résolution unilatérale du Ct
Une des parties (créancier ou débiteur) décide seule de mettre fin au Ct => perte de confiance dans les Cts
conclus intuitu personae
Ex : un banquier « vire » un client qui dépasse constamment la ligne de découvert : il n’a plus confiance
Ex : une compagnie d’assurance si l’assuré-e a trop de sinistres
Elle est possible seulement en cas d’inexécution suffisamment grave entraînant une perte totale de
confiance.
Le créancier doit le faire savoir au débiteur par voie de notification (LR+AR).
Si le débiteur conteste la résolution, il peut alors saisir le juge.
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Ex : Voyage en avion, la valise est perdue par la compagnie aérienne => 1 250 € si la Cie est européenne ou 20 € par kilo si
compagnie non européenne sauf assurance particulière pour un montant supérieur (via la CB par ex) : il faut donc se renseigner avant
de partir
EXERCICE
1) Albertine a acheté un billet d’avion auprès de la compagnie aérienne Air France en payant par
chèque. Or le chèque est revenu impayé du fait d’un solde débiteur sur le compte bancaire. Air France a
décidé de poursuivre Albertine pour obtenir ce qu’il lui est du :
a) Air France peut demander à un huissier/commissaire de justice de saisir directement l’argent dû sur
le compte bancaire d’Albertine
b) le père d’Albertine, très mécontent d’apprendre la situation, lui rétorque : Qui paie ses dettes,
s’enrichit ! et Qui ne paie pas ses dettes, les paie deux fois ! Qu’est-ce que cela signifie ?
c) si un procès a lieu : où et devant quelle juridiction aura t’il lieu ?
d) lors d’un voyage en avion, la compagnie aérienne est-elle tenue d’une obligation de moyen (OM) ou
de résultat (OR) ? Quelles en sont les conséquences pour le voyageur ?
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Si l’empêchement est temporaire : le Ct est suspendu, réalisé ultérieurement ou d’une autre
manière
Ex : Ct passé avec une école, la FAC : on a pu enseigner à distance durant la pandémie de la Covid 19. Le Ct a donc été assuré par
l’école, il n’y a pas de FM
Ex : un artiste est malade, son concert est déplacé à une autre date : pas de FM.
Si l’empêchement est définitif : il y a bien FM. Le Ct est résolu de plein droit (pas de DI car
c’est un cas de FM).
Ex : beaucoup de pays ont fermé leurs frontières du fait du Coronavirus empêchant les avions de décoller/d’atterrir : les vols sont
donc annulés et les personnes entièrement remboursées.
Ex : l’artiste est décédé : le concert n’aura jamais lieu, on doit rembourser les billets.
Ex tenant à la nature : événement naturel, une force de la nature = inondation, tsunami, éruption volcanique,
foudre sur une maison, arbre sur la voie de la SNCF, …=> on ne peut plus circuler, le Ct de livraison ne peut
pas être exécuté : il y a bien FM.
Année 2020, le coronavirus a empêché, sur la planète entière, de correctement exécuter les Cts.
Pour retenir la FM, il faut à chaque fois vérifier que l’événement (la nature, le tiers, la victime) est bien
imprévisible et irrésistible.
Si une des conditions fait défaut, il n’y a pas FM et l’auteur du dommage devra indemniser (il ne sera pas
excusé).
EXERCICE
1) Marie et Pierre devaient se marier le samedi 2 mai 2020. En septembre 2019, ils avaient versé des acomptes au restaurant
chargé d’organiser la réception. La mairie leur annonce en avril 2020 que toute célébration de mariage est annulée jusqu’à
nouvel ordre en raison du confinement qui continue à s’appliquer :
Marie et Pierre ont décidé d’annuler pour l’instant leur mariage et demandent au restaurateur le remboursement des acomptes en
invoquant un cas de force majeure (FM).
Le restaurateur refuse : qu’en pensez-vous ?
Et si le couple avait réservé en 10/2020 pour un mariage au printemps/été 2021 (avec la pandémie qui continue !)
2) Mr Dupont a demandé à Mr Robinet, plombier, de faire de gros travaux dans sa salle de bain. Le coût des travaux s’élève à 4 000€.
Les travaux ont été finis le vendredi 13 mars 2020, juste avant le début du confinement imposé du fait de la pandémie de la Covid 19.
a) Mr Dupont refuse de payer la somme en question en invoquant l’exception d’inexécution.
b) Que peut faire Mr Robinet pour obtenir le paiement de ce qui lui est dû ?
c) Pour expliquer son refus de payer le plombier, Mr Dupont envisage d’invoquer le cas de Force Majeure que constitue la pandémie
de la Covid 19 car il ne travaille plus et ses revenus vont chuter !
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