1-Cours Matrice
1-Cours Matrice
1-Cours Matrice
Les éléments aij , où i est l’indice de ligne et j celui de la colonne peuvent
être pris dans divers ensembles comme par exemple :
1
– les fractions rationnelles en λ : F[λ]
– les matrices de taille (k × l)
– les corps finis quelconques Z/2Z pour la cryptographie, les codes, en
informatique théorique
2
• les matrices élémentaires Eij : ses coefficients sont nuls sauf celui
placé sur la i-ème ligne et j-ème colonne. Ces matrices forment une
base de Mm,n .
• les matrices de Hessenberg supérieure ou inférieure où aij = 0
pour i > j + 1.
Ces matrices présentent un intérêt au point de vue du temps de traite-
ment ou place de mémoire (cf Matlab qui exploite cette caractéristique).
– les matrices partitionnées de la forme A =[Aij ] où les
matrices Aij
sont des blocs de dimension mi ×nj tels que mi = m et nj = n. Le
partitionnement permet, lorsqu’il est choisi judicieusement, d’accélérer
les calculs ou de réduire les formules.
Exemple
⎛ ⎞
3 4 0 0
⎜ 1 2 0 0 ⎟
A=⎜ ⎟= B 0
⎝ 0 0 1 0 ⎠ 0 I2
0 0 0 1
avec
3 4
B=
1 2
∂f ∂f ∂f
=[ ,.., ]
∂x ∂x1 ∂xn
et sa matrice Hessienne
⎛ ∂2f ∂2f
⎞
∂x21
... ∂x1 ∂xn
⎜ ⎟
Hf = ⎜
⎝
..
.
..
.
⎟
⎠
∂2f ∂2f
∂xn ∂x1 ... ∂x2n
3
On définit la matrice jacobienne Jacobienne
⎛ ∂f1 ∂f1 ∂f1 ⎞
∂x1 ∂x2 . . . ∂x n
⎜ ⎟
Jf = ⎝ ... ..
. ⎠
∂fm ∂fm ∂fm
∂x1 ∂x2 . . . ∂xn
Application : en optimisation.
Cette écriture matricielle permet de traduire, de façon concise et claire,
de nombreuses opérations que l’on peut rencontrer dans les Sciences de
l’Ingénieur.
C’est un formalisme simple qui permet d’une part de généraliser des mani-
pulations scalaires (le seul point délicat est le perte de commutativité) et
d’autre part de pouvoir manipuler dans un seul langage scalaires, vecteurs,
tableaux.
Soient M1 ,M2 ,M3 ,M4 4 machines à affecter aux tâches T1 ,T2 ,T3 ,T4 . Soient
aij les coûts d’affectation de Mi à Tj :
T1 T2 T3 T4
M1 8 3 1 5
M2 11 7 1 6
M3 7 8 6 8
M4 11 6 4 9
4
Si l’on veut faire une énumération exhaustive, il faut faire 4 ∗ 3 ∗ 2 ∗ 1 = 4!
tests. Ce qui devient vite impossible dès que n est grand.
1.2.2 Somme
On définit la somme de 2 matrices A et B par la matrice A + B de co-
efficients (aij + bij ).
Propriétés
•A + B = B + A
•A + 0 = 0 + A = A
•−A = (−aij
•−A + A = 0
1.2.4 Transposition
La notion de transposition vient du produit scalaire (aussi appelé pro-
n intérieur) de deux vecteurs de même dimension n : (x,y) →< x,y >=
duit
i=1 xi yi .
Soit A ∈ Mmn . Si on calcule < x,Ay > alors la matrice B, transposée de A
est l’unique matrice telle que < x,Ay >=< Bx,y >. Ainsi la transposée de
A est l’unique matrice (n × m) notée AT dont le coefficient correspondant à
la i-ème ligne et l̀a j-ème colonne est aji .
5
et AT = −A on dit que A est antisymétrique.
⎜ 2 6 ⎟
-Si B = ⎜ ⎟ alors B T = 1 2 3 4
⎝ 3 7 ⎠ 5 6 7 8
4 8
- les matrices symétriques carrées d’ordre 3 sont de la forme
⎛ ⎞
a d f
⎝ d b e ⎠
f e c
Propriétés
-(A + B)T = AT + B T et (A + B) = A + B
-(AT )T = A et (A ) = A
-(A )T = (AT ) = Ā
1.2.5 Trace
min(m,n)
On définit la trace d’une matrice A par tr(A) = i=1 aii .
Propriétés
-tr(αA + βB) = αtr(A) + βtr(B)
-tr(AT ) = tr(A)
ˆ
-tr(A ) = tr(A)
6
1.2.7 Partionnement
C’est l’organisation de la matrice A en sous-matrices.
2) organisation de A en lignes :
⎛ ⎞
αT1
⎜ ⎟
A = ⎝ ... ⎠
αTm
où αTi est la i-ème ligne de A.
i1 i2 . . . iμ
M =A
j1 j2 . . . jμ
Définition 1.2.3 Lorsque μ = ν et que ik = jk f orallk, on dit que la mi-
neure est centrée.
Si de plus, iμ = i1 + μ − 1, on dit que la mineure est principale.
⎛ ⎞
1 2 3
1 2 3
Exemple Soit A = ⎝ 4 5 6 ⎠. Alors M = est une mi-
7 8 9
7 8 9
neure de A.
1 3 5 6
M= est centrée et M = est principale.
7 9 8 9
On retrouve les matrices extraites dans la formule d’inversion d’une ma-
trice carrée par exemple.
7
1.2.9 Retour au problème d’affectation
⎛ ⎞
8 3 1 5
⎜ 11 7 1 6 ⎟
Soit A = ⎜
⎝ 7
⎟.
8 6 8 ⎠
11 6 4 9
Le coût minimum d’affectation pour T1 est 7, pour T2 3, pour T3 1 et pour
T4 5. Décomposons alors la matrice A en la somme d’une matrice colonnes
constantes et d’un reste. On obtient
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
7 3 1 5 1 0 0 0
⎜ 7 3 1 5 ⎟ ⎜ 4 4 0 1 ⎟
A=⎜ ⎟ ⎜
⎝ 7 3 1 5 ⎠+⎝ 0 5 5 3 ⎠
⎟
7 3 1 5 4 3 3 4
A=C+L+R
8
Chapitre 2
Combinaison linéaire et
produit matriciel
On dit que tout x de E se décompose sur les vecteurs xi ou encore que tout
x de E est combinaison linéaire des vecteurs xi .
Un espace vectoriel est de dimension finie s’il existe une famille génératrice
finie.
3) Une famille {x1 ,..,xp } est libre si
λ1 x1 + .. + λp xp = 0 ⇒ λ1 = .. = λp = 0
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ex : x1 = (1,2,1), x2 = (−1,3,1) et x3 = (−1,13,5) sont liés car 2x1 + 3x2 =
x3 .
4) On appelle une base de E toute famille libre et génératrice.
Proposition 3.1.1 Une famille {x1 ,..,xp } est une base de E ssi tout x de
E se décompose de manière unique sur les vecteurs xi .
p
cij = aik bkj
k=1
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Remarque AB n’a de sens et n’est défini que si le nombre de colonnes de
A est égal au nombre de lignes de B. Par exemple, AB peut exister alors
que BA non (dès que m = n).
Propriétés
– associativité : A(BC) = (AB)C
– distributivité par rapport à la loi + : (A + B)C = AC + BC
et A(B + C) = AB + AC
– attention non commutativité : AB = BA en général
– existence de diviseurs de 0 : AB = 0 n’implique pas nécéssairement
que A = 0 ou B = 0.
Conséquence : AB = AC n’implique pas que B = C
Définition 3.1.3 – Si AAT = AT A, on dit que A est normale.
– Si AA∗ = A∗ A, on dit que A est normale complexe.
– Si ∃k > 1, Ak = A, on dit que A est idempotente.
– Si ∃k > 1, Ak = 0, on dit que A est nilpotente.
Propriétés Lorsque les produits sont compatibles
• (AB)T = B T AT
• trace(AB) = trace(BA) n
• trace(AAT ) = trace(AT A) = m i=1
2
j=1 aij
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si A ∈ Mn,p et B ∈ Mr,m .
Il est souvent utilisé dans les équations de régression et généralise le produit
d’une matrice par un scalaire.
Exemple Il est souvent utilisé pour transformer une équation linéaire ma-
tricielle, par exemple AX = B avec A ∈ Mm,n , X ∈ Mn,p et B ∈ Mm,p , en
un système linéaire.
En effet, si X = [X1 ..Xp ] où les Xi sont les colonnes de X et si B = [B1 ..Bp ]
où les Bi sont
⎛ les colonnes
⎞ de⎛B, ⎞
X1 B1
⎜ .. ⎟ ⎜ .. ⎟
posons x = ⎝ . ⎠ et b = ⎝ . ⎠.
X2 B2
Le système est équivalent à (IoA)x = b.
2) La prémultiplication du type
XA = xj Ãj = xi ai1 . . . xi ain
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et le produit extérieur par
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
x1 x1 y1 x1 y2 . . . x1 yn
⎜ ⎟ ⎜ .. ⎟ = matrice
xy T = ⎝ ... ⎠ y1 . . . yn = ⎝ ... ..
. . ⎠
xn xn y1 xn y2 . . . xn yn
bG = f (b)
⎛ ⎞
1 0 0 1
Exemple 1 (101) a pour image (101) ⎝ 0 1 0 1 ⎠ = (1010).
0 0 1 1
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Remarque Dans le cas des codes binaires, il suffit de prendre H = ATk,r | Ir
1 1 0
Retour à l’exemple 2 G = 1 1 1 et on prend H =
1 0 1
⎛ ⎞
1 0 0 1 0
1 0 1 1 0
Exemple 3 Si G = ⎝ 0 1 0 0 1 ⎠, on prend H =
0 1 1 0 1
0 0 1 1 1
0 si c∗ ∈ C
Soit c∗ le mot reçu. Hc∗T =
= 0 sinon
∗T
Dans le cas où Hc = 0 ce vecteur est appelé le syndrome s. On peut écrire
le message reçu comme la somme du mot de code et d’un vecteur d’erreur :
c∗ = c + e. Alors
s = Hc∗T = HcT + HeT = HeT
Le syndrome caractérise une maladie (erreur) mais ne dépend pas du malade
(du mot émis).
∗T 1
s = Hc =
1
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Plus généralement, le syndrome s a r composantes, il rend compte de 2r
situations.
Pour corriger une erreur,
• ou bien 1ère position
• ou bien 2ème position
• ...
• ou bien nème position
• ou bien pas d’erreurs
On a donc n + 1 situations.
2r ≥ n + 1 ⇔ n ≤ 2r − 1
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3.2 L’inversion
3.2.1 Df́inition et propriétés
La notion de produit permet de définir l’inverse d’une matrice et comme
le produit matriciel n’est pas commutatif, il y a lieu de distinguer l’inverse
à droite et l’inverse à gauche.
Soit A ∈ Mm,n . On définit :
Définition 3.2.1 Une matrice carrée est régulière si elle est inversible ie
si elle admet une inverse. Sinon, on dit qu’elle est singulière.
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3.2.2 Calcul pratique de l’inverse
Lorsqu’une matrice carrée est régulière, comment calculer son inverse?
a b −1 1 d −b
Exemple Si A = , alors A = ad−bc
c d −c a
Méthode 2 : méthode de Gauss.
A11 A12
Si A = est régulière avec A11 et A22 sont des blocs carrés,
A21 A22
X11 X12
partitionnons l’inverse de A : A−1 = où les Xij ont des tailles
X21 X22
identiques à celles des Aij .
Les produits AA−1 = A−1 A = I conduisent à un système que l’on résoud
ensuite.
An,n bn
Exemple 1 Soit Mn+1,n+1 = avec an scalaire et bn et cn
cTn an
vecteurs colonnes.
X −X abnn
Si an = 0, Mn+1,n+1 = T
− acnn X a12 (an + cTn Xbn )
n
bn cT
n −1
avec X = (A − an ) .
−1
Tn−1,n−1 0 −1 =
Tn−1,n−1 0
Exemple 2 Si Tn,n = , alors Tn,n −cT −1
cTn tn n
tn Tn−1,n−1
1
tn
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régulières.
Alors M −1 = (A + BCD)−1 = A−1 − A−1 B(C −1 + DA−1 B)−1 DA−1 .
⎛ ⎞
2 −1 1
Exemple M = ⎝ 2 −1 2 ⎠
3 −3 2
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
1 0 0 1
Posons A = ⎝ 0 1 O ⎠ ,B= ⎝ 2 ⎠, C = 1 et D = 1 −1 −1 .
0 0 −1 3
⎛ ⎞
4 −1 −1
Alors M −1 = 13 ⎝ 2 1 −2 ⎠
−3 3 0
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