Intro Methodo SSP 2017
Intro Methodo SSP 2017
Intro Methodo SSP 2017
générale
de la Prévention
des Risques
Bureau du Sol
et du Sous-Sol
Avril 2017
Introduction à la
méthodologie
nationale de
gestion des sites
et sols pollués
Historique des versions du document
Version Date Commentaire
1 Avril 2017
SOMMAIRE
1 POURQUOI MAITRISER LES POLLUTIONS ? 5
1.1 Champ d’application 5
1.2 Une action constante des pouvoirs publics pour maîtriser les pollutions et la qualité
des milieux 5
1.3 Les enjeux pour la santé humaine 6
1.4 Les enjeux pour la ressource en eaux 7
1.5 Les enjeux pour la biodiversité 8
1.6 Le traitement d’une pollution ne signifie pas en supprimer toute trace 8
2.4.2 Une certification de service dans le domaine des sites et sols pollués (SSP) 13
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 3/27
3.12 Inscrire des processus dans la durée 23
3.13 Communiquer et impliquer les personnes concernées 24
3.13.1 Dans le cadre d’une démarche d’interprétation de l’état des milieux ou d’un plan de gestion 25
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 4/27
1 Pourquoi maîtriser les pollutions ?
1.2 Une action constante des pouvoirs publics pour maîtriser les
pollutions et la qualité des milieux
Depuis des décennies, l’ensemble du dispositif législatif et réglementaire a permis une
réduction constante des émissions des sources de pollution fixes (les installations industrielles,
les installations de combustion,…) et mobiles (véhicules).
Les actions ont porté sur le recours à des procédés intrinsèquement moins polluants, des
machines ou installations elles-mêmes moins polluantes, à des procédés de traitement des
émissions plus performants et aussi par l’utilisation de combustibles ou de carburants de moins
en moins polluants. Un ensemble de textes réglementaires, issus pour la plupart de directives
européennes, impose d’ores et déjà des réductions des niveaux d’émissions pour les années à
venir. Ce dispositif a permis une amélioration continue de la qualité des milieux d’exposition (air
extérieur, eaux de surface,…).
Depuis la fin des années 90, la France s’est engagée résolument dans l’amélioration de la
qualité de son environnement. Elle a ainsi adopté en 2004 une Charte de l’environnement qui
fait de l’accès de tous à un environnement sain une priorité. La charte dispose dans son article
1er que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la
santé », et inscrit l’élaboration, tous les cinq ans, d’un Plan National Santé Environnement
(PNSE) dans le code de la santé publique.
Le PNSE vise à répondre aux interrogations des Français sur les conséquences sanitaires à
court et moyen termes de l’exposition à certaines pollutions de leur environnement. Le troisième
PNSE témoigne de la volonté des pouvoirs publics de réduire autant que possible et de la façon
la plus efficace les impacts des facteurs environnementaux sur la santé afin de permettre à
chacun de vivre dans un environnement favorable à la santé.
Une des grandes priorités de la Conférence Environnementale de 2016 est de : « Préserver les
milieux afin d’améliorer le cadre de vie et la santé de tous ». La feuille de route
gouvernementale 2016 pour la transition écologique comporte 12 objectifs, dont le renforcement
des actions dans le domaine de la santé et l’environnement (objectif 12): « Dans la continuité
de son action, l’État s’engage en 2016 à réduire l’usage des substances chimiques
préoccupantes pour limiter l’exposition des populations… ».
Les avis du HCSP [Haut Conseil de la Santé Publique] précisent que « dans le cas des
bâtiments neufs livrés, ceux-ci devront présenter des teneurs en TCE [trichloroéthylène] et PCE
[tetrachloroéthylène] inférieures à [la valeur de qualité du milieu] avant livraison aux occupants.
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 5/27
Il en est de même pour ceux faisant l’objet d’opérations de rénovation de grande ampleur. À
cette fin, les architectes et les maîtres d’œuvre doivent à la fois agir sur les sources intérieures
au bâtiment et veiller à s’affranchir de l’influence des émissions extérieures locales, notamment
celles provenant du sous-sol. »
La prise en compte des pollutions présentes dans les sols et les eaux souterraines, héritages
de notre passé industriel relèvent pleinement de ces politiques publiques.
La maîtrise des pollutions et de leurs impacts est fondamentale car elle participe :
à la démarche globale de réduction des émissions de substances responsables de
l’exposition chronique des populations ;
à la démarche globale d’amélioration continue des milieux.
La politique de gestion des risques suivant l’usage des milieux ne dispense pas de rechercher
les possibilités de suppression des pollutions compte tenu des techniques disponibles et de
leurs coûts économiques.
Aussi, en tout premier lieu, les possibilités de suppression des pollutions et de leurs impacts
doivent être recherchées. La maîtrise des impacts suppose la maîtrise préalable des sources de
pollution et des pollutions concentrées.
Ainsi, lorsque des pollutions concentrées, généralement circonscrites à des zones limitées, sont
identifiées (flottants sur les eaux souterraines, terres fortement imprégnées de produits, produits
purs …), la priorité consiste d’abord à déterminer les modalités de suppression des pollutions
concentrées, plutôt que d’engager des études pour justifier leur maintien en l’état, en
s’appuyant sur la qualité déjà dégradée des milieux ou sur l’absence d’usage de la nappe.
Il est cependant nécessaire, quand la suppression des pollutions n’est pas possible, à l’issue
d’une démarche d’établissement d’un bilan « coûts - avantages », de garantir que les impacts
provenant des pollutions résiduelles sont maîtrisés et acceptables tant pour les populations que
pour l’environnement.
Les effets peuvent être systémiques (altération d’organes tels que le rein, le foie ou le cerveau),
cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction,…
Les effets sur la santé varient en fonction des polluants et de leurs concentrations ainsi que des
voies d’exposition et des durées d’exposition.
Les informations relatives aux effets toxicologiques sont consultables sur le portail Substances
chimiques de l’INERIS :
www.ineris.fr/substances/fr
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 6/27
1.4 Les enjeux pour la ressource en eaux
Au regard des dispositions de la Directive Cadre Eau (DCE), l’examen doit être réalisé sur les
possibilités de suppression des pollutions susceptibles de dégrader les masses d’eau, en
particulier lorsque des dégradations ponctuelles sont constatées.
Il s’agit ainsi d'une part, d’assurer la protection des eaux souterraines et superficielles, des
écosystèmes aquatiques ainsi que des zones humides et les écosystèmes terrestres qui en
dépendent directement et, d'autre part, de sauvegarder et de développer les utilisations
potentielles des eaux dont l'approvisionnement de la population en eau potable.
Les éléments de qualité pour la classification de l’état écologique et chimique des eaux de
surface ainsi que pour l’état chimique des eaux souterraines comportent un certain nombre de
paramètres physico-chimiques, chimiques et écologiques, paramètres qui sont comparés à des
normes de qualité environnementales (NQE) fixées pour l’eau de surface, les sédiments et le
biote et des valeurs seuils (VS) fixées pour les eaux souterraines.
Par ailleurs, il est rappelé que les points du réseau de surveillance DREAL [Direction Régionale
de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement] ne participent pas à l’évaluation du
bon état de la masse d’eau, selon la circulaire d’octobre 2012 relative à l'application de l'arrêté
du 17 décembre 2008 établissant les critères d’évaluation et les modalités de détermination de
l’état des eaux souterraines et des tendances significatives et durables de dégradation de l’état
chimique des eaux souterraines (Annexe III).
Ainsi, à l’échelle d’un site, ce sont les résultats des mesures hors influence du site (en amont)
qui vont permettre de statuer sur la contribution du site à la dégradation des milieux.
En outre, selon l’arrêté du 17 juillet 2009 relatif aux mesures de prévention ou de limitation des
introductions de polluants dans les eaux souterraines (article 4), « Le programme de mesures
(…) comprend toutes les mesures destinées à limiter l’introduction [des] polluants dans les eaux
souterraines, de telle sorte qu’elle n’entraîne pas de dégradation ou de tendances à la hausse
significatives et durables des concentrations de polluants dans les eaux souterraines. Ces
mesures tiennent compte des meilleures pratiques établies, notamment des meilleures
pratiques environnementales et des meilleures techniques disponibles. »
Ainsi, en cas de dégradation significative des eaux souterraines constatée entre l’amont et l’aval
d’un site, pour les substances liées à l’activité actuelle ou historique menée sur le site, le plan
de gestion vise à déterminer des mesures adaptées de traitement de l’impact sur la base d’un
bilan coût-avantages. Ces mesures visent à définir des objectifs de réhabilitation en cohérence
avec par ordre de priorité, la qualité de l’eau mesurée à l’amont du site, les exigences de
prévention ou de limitation d'introduction de certains polluants dans les eaux souterraines fixées
à l'article 4 de l’arrêté du 17 juillet 2009 et les actions définies par les programmes de mesures
applicables à la masse d’eau considérée.
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 7/27
Les objectifs de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau sont consultables sur le portail du
Ministère en charge de l’environnement :
www.developpement-durable.gouv.fr/gestion-leau-en-france#e2
Les principes d'information de ces actions et de participation des populations sont également au
cœur du processus de gestion.
Au-delà des documents de planification qui prévoient les dispositions à mettre en œuvre pour la
protection de la biodiversité, l’identification des ressources, des milieux naturels et de la
biodiversité à protéger repose sur le dialogue avec l’administration mais aussi avec les
associations de protection de l’environnement œuvrant au niveau local pour la préservation des
espèces naturelles et concernées par le projet.
La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages est consultable sur le
portail du Ministère en charge de l’environnement :
www.developpement-durable.gouv.fr/loi-reconquete-biodiversite-nature-et-des-
paysages
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 8/27
sauf pour des volumes ou des quantités limités dans l’espace, la suppression de toutes
les pollutions est quant à elle effectivement irréaliste, aussi bien techniquement que
financièrement, sur la base d’un bilan sanitaire et environnemental global ;
lorsque les mesures constructives sont anticipées pour maîtriser les expositions aux
pollutions résiduelles, leur coût reste marginal.
Aussi, dans une démarche de plan de gestion, le traitement des sources de pollution et des
pollutions concentrées, et la maîtrise des pollutions résiduelles sont incontournables en prenant
en compte les techniques de réhabilitation et leurs coûts.
Cette approche est en parfaite cohérence avec les politiques publiques au regard des enjeux
sanitaires et de la maîtrise de la ressource en eau. Elle va dans les sens de la gestion des
risques selon l’usage pour améliorer la qualité des milieux.
Différentes présentations réalisées lors de Journées Techniques organisées depuis 2008 ont abordé
la gestion des sites pollués en l’absence de valeurs guides. L’ensemble des contenus présentés lors
de ces Journées Techniques est disponible à l’adresse :
www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/Journees-Techniques.html
Les présentations spécifiques à la gestion en l’absence de valeurs guides sont disponibles aux
adresses suivantes :
www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/6-
pourquoi_et_comment_rechercher.pdf
www.installationsclassees.developpement-
durable.gouv.fr/IMG/pdf/5_Gerer_Avec_Sans_Valeurs_Seuils_JT_19nov2013.pdf
www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/8-
Gerer_en_absence_de_valeurs.pdf
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 9/27
2 Historique de la gestion des sols pollués
Pour permettre un recensement et une hiérarchisation harmonisée en trois catégories des sites
pollués, la circulaire ministérielle du 3 avril 1996, aujourd’hui abrogée, a présenté les premières
versions des outils méthodologiques qui comprenaient :
les études historiques ;
le diagnostic initial et l’Évaluation Simplifiée des Risques (ESR).
L’objectif était alors une réhabilitation systématique de l’ensemble des sites classés en
catégorie 1.
1
BASOL : basol.developpement-durable.gouv.fr
2
BASIAS : www.georisques.gouv.fr/dossiers/inventaire-historique-des-sites-industriels-et-activites-en-service-basias#/
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 10/27
de recourir aux modèles de transfert et d’exposition ;
d’évaluer les risques pour la santé humaine par la quantification des doses et
concentrations d’exposition au regard des scénarios d’usage des sites et de la toxicité
des polluants en cause.
Si cette approche a permis une prise de conscience de la toxicité des polluants pour la santé
humaine, elle présentait cependant des inconvénients :
lorsque des usages peu sensibles (usage industriel ou tertiaire) étaient retenus ou en
l’absence de contact entre les personnes et les polluants, la démarche conduisait
intrinsèquement à pouvoir laisser en place les sources et les pollutions concentrées ;
les VTR sur lesquelles repose directement la fixation des objectifs de dépollution ne sont
pas « maîtrisées » par les pouvoirs publics. Produites par des organismes indépendants
sur des critères strictement toxicologiques, leur évolution rendait vulnérables les objectifs
retenus à un moment donné. Nombreux sont les cas où, à la réception des travaux, qui
peut intervenir plusieurs mois ou années après les études, la question de la validité des
objectifs de dépollution s’est posée au regard des évolutions toxicologiques ;
la quantification des risques sanitaires conduit à devoir pratiquer l’additivité des risques.
Dans la mesure où la démarche ne tenait pas toujours compte des mesures de gestion
(dispositions constructives, travaux de dépollution, …), l’additivité des risques pouvait
conduire à des objectifs très contraignants, voire irréalistes, en considérant des polluants
qui, au final, étaient soient inexistants du fait des performances intrinsèques des
techniques de dépollution, soient sans contact possible du fait des mesures
constructives.
Il en résultait des objectifs de dépollution dissociés de la réalité des travaux de dépollution, des
mesures constructives spécifiques au projet d’aménagement, des réglementations en vigueur
notamment sur les milieux d’exposition (les eaux de boisson, l’air, les denrées alimentaires).
Il est à noter que nombre d’acteurs ont utilisé, à tort, y compris après 2007, les VCI (Valeur de
Constat d’Impact) et les VDSS (Valeur de Définition de Source Sol) de l’ESR (Étude simplifiée
des Risques ; outil destiné à hiérarchiser les sites) pour la fixation des objectifs de dépollution.
La gestion des risques est ainsi pérennisée mais assortie de modalités de mise en œuvre.
La démarche de normalisation a conduit à réaliser un état des lieux des besoins des donneurs
d’ordre et, les contextes de gestion les plus fréquemment rencontrés ont été répertoriés pour
être normalisés (cf. Annexe 1 de la méthodologie).
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 12/27
2.4.2 Une certification de service dans le domaine des sites et sols pollués (SSP)
A la suite d'un appel d'offre, un référentiel de certification adossé à la norme NF X 31-620 a été
élaboré par le LNE [Laboratoire National de Métrologie et d’Essais] sous l’égide du ministère en
charge de l’environnement et en concertation avec l’ensemble des parties prenantes. Approuvé
par le Directeur Général du LNE le 30 mai 2011, et régulièrement révisé depuis, ce référentiel
de certification présente :
le champ et les conditions d’application de la certification de services SSP ;
les caractéristiques certifiées ;
les modalités d’évaluation par l’organisme certificateur de la conformité du service
certifié ;
la nature et le mode de communication relatifs aux caractéristiques certifiées.
Les informations relatives à la certification de service SSP sont disponibles à l’adresse suivante :
www.lne.fr/fr/certification/certification-sites-sols-pollues.asp
Les donneurs d’ordre disposent désormais de documents de référence pour les aider à
exprimer leurs besoins :
la norme NF X 31-620, parties 1 à 4, qui précise, pour chacune des prestations, leurs
objectifs, leur contenu minimum ainsi que les documents, nommés « délivrables », que le
prestataire doit remettre au donneur d’ordre en cours ou à l’issue de la prestation ;
les référentiels de certification de services des prestataires dans le domaine des sites et
sols pollués.
Sur la base de cahiers des charges rédigés en cohérence avec ces documents, les offres
techniques et financières d’études et de travaux présentées par les prestataires certifiés sont
plus homogènes. Le travail de comparaison des offres effectué par les donneurs d’ordre ainsi
que les échanges donneurs d’ordre/prestataires en sont facilités.
Les contrôles réguliers menés par l’organisme certificateur garantissent au maître d’ouvrage
que le prestataire respecte les engagements de la norme NF X 31-620-1, notamment :
l’application de la réglementation, de la méthodologie et des normes, notamment la NF X
31-620, à partir d’une veille technique et réglementaire ;
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 13/27
le recours à du personnel compétent et formé dans le domaine des SSP ;
le respect des règles de déontologie (confidentialité, absence de conflit d’intérêt) ;
l’utilisation de matériel adapté et vérifié ;
la maîtrise des sous-traitants ;
le respect des règles d’hygiène et de sécurité sur les chantiers ;
des prestations couvertes par des assurances en responsabilité civile et pour les risques
d’atteinte à l’environnement.
S’agissant des chantiers de réhabilitation, le recours à des prestataires certifiés vise à réduire
les aléas de chacune des étapes (préparation, travaux et réception du chantier). Un nombre
minimum de techniques, y compris celles des traitements des effluents associés, que doit
maîtriser une entreprise certifiée, est fixé (8 actuellement dans le cas de la certification LNE
SSP).
La bonne mise en œuvre de la certification est contrôlée par des audits de suivi (système,
métier et chantier). Dans le cas de la certification LNE SSP3, un audit complet des dossiers,
incluant le contrôle des chantiers (diagnostics, dispositifs de traitement,…), est réalisé et suivi
d’une présentation du dossier en Comité de Marque4 qui réunit toutes les parties prenantes.
Un donneur d’ordre ou une administration qui estimerait que les prestations réalisées ne sont
pas conformes à la norme NF X 31-620 ou à la méthodologie SSP peut en référer au LNE et/ou
au ministère en charge de l’environnement. Le LNE, après avis consultatif du Comité de la
Marque, examine la requête pour statuer sur le maintien ou non de la certification SSP de
l’entreprise concernée.
3
LNE : www.lne.fr/fr/certification/reglements/marque-lne-sites-sols/marque-lne-service-sites-sols-pollues.pdf
4
Comité de Marque : instance ayant en charge l’application du référentiel de certification, son suivi et son évolution
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 14/27
« Le guide du donneur d’ordre », élaboré par le ministère en charge de l’environnement est
dédié aux donneurs d’ordre pour qu’ils recourent aux prestataires certifiés :
www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/Outils-de-
gestion.html#donneur
Toutefois, une terre excavée peut être réutilisée et valorisée selon les modalités de traçabilité et
de responsabilité applicables aux déchets, en apportant la preuve qu’elle n’impacte pas les
milieux de son site d’accueil (sols en place et eaux souterraines) et en démontrant son
innocuité sanitaire et environnementale selon l’usage qui en est prévu.
En effet, dans le cadre de projets d’aménagement, la gestion de terres excavées (utilisation sur
le site ou évacuation d’importants excédents de terres excavées) constitue souvent une
problématique majeure pour le projet et pour l’environnement.
Une méthodologie spécifique a ainsi été développée dans un guide établi en 2012 par le
ministère en charge de l’environnement pour encadrer et assurer la réutilisation hors sites des
terres excavées.
Pour déterminer si les terres excavées d’un site à réaménager sont concernées par l’application
du guide méthodologique de gestion des sites et sols pollués, il convient de réaliser une
prestation de levée de doute pour savoir si un site relève ou non de la politique nationale des
sites pollués. La prestation « levée de doute » (LEVE) définie dans la norme NF X 31-620-2
permet d’y répondre, de même que les outils méthodologiques disponibles sur le site du
ministère en charge de l’environnement (guide de visite,…).
Le « Guide de réutilisation hors site des terres excavées en technique routière et dans des projets
d’aménagement », BRGM/RP-60013-FR de février 2012 élaboré par le BRGM et l’INERIS pour le
compte du ministère en charge de l’environnement, expose les modalités de réutilisation des
terres excavées en technique routière et dans des projets d’aménagement dans une optique de
développement durable :
www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/Outils-de-gestion.html#tex
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 15/27
3 Les clés de la gestion des sites et sols pollués
Par contre, pour les sites en zone d’anomalie géochimique sans activité minière, cette
méthodologie ne s’applique pas. De la même manière, la question des risques sanitaires des
populations dans les territoires concernés par des anomalies géochimiques relève des seules
prérogatives des instances sanitaires et des outils d’évaluation de santé publique telles que les
études épidémiologiques, pour certaines basées sur des études d’imprégnation.
Ces études sont complétées par des diagnostics in situ, une fois le contexte de gestion
déterminé selon les dispositions du paragraphe ci-dessous. Il s’agit alors de différencier les
zones susceptibles d’être polluées de celles qui ne le sont pas. Les processus de gestion à
mettre en œuvre sont ainsi optimisés et respectueux des perspectives de développement
durable.
Le diagnostic doit permettre de faire la distinction entre les zones susceptibles d’être polluées
par les activités, la présence de remblais et leur qualité intrinsèque et les zones restées à l’état
naturel.
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 16/27
je souhaite acquérir ou vendre un site : que dois-je faire ?
exploitant d’une installation classée, comment élaborer le chapitre « sols » du dossier de
demande d’autorisation d’exploiter (DDAE) ?
exploitant d’une installation classée, comment mettre en place une surveillance de
l’environnement ?
exploitant d’une installation classée, comment maîtriser une pollution ?
exploitant d’une installation classée soumise à autorisation, quelles démarches dois-je
suivre lors de la mise à l’arrêt définitif de mon site ?
je dois réaliser des travaux de dépollution : quelle est la démarche à suivre ?
La constitution d’un état des lieux des besoins des donneurs d’ordre et des relations entre les
donneurs d’ordre et les prestataires a permis de définir au travers de la norme NF X 31-620 les
différentes prestations permettant de répondre à ces besoins.
Une fois les pollutions localisées et caractérisées, leur traitement peut apporter des bénéfices
rapides sur l’état des milieux impactés. Dans un certain nombre de cas, la gestion d’un volume
de sol limité et présentant les concentrations les plus élevées, peut permettre de gérer la
majorité de la masse de polluant présente.
Les pollutions peuvent ainsi devenir une composante à part entière de tout projet
d’aménagement sur un site ou une zone d’aménagement concertée (cf. circulaire du 24
décembre 2010 relative aux modalités d’application des décrets n° 2009-1341, n° 2010-369 et
n° 2010-875 modifiant la nomenclature des installations classées exerçant une activité de
traitement de déchets).
S’agissant des projets de réhabilitation réalisés sur des sites de grande superficie, l’implantation
des bâtiments et des équipements peut ainsi tenir compte de l’état des sols et de la nature des
pollutions, de sorte que les secteurs peu ou pas pollués peuvent être réservés aux
aménagements les plus sensibles.
S’agissant des projets de réhabilitation réalisés sur de petites superficies, généralement situées
en zone urbanisée, des opérations d’excavations et d’évacuations de terres, inhérentes à tout
projet de construction, que les sols soient pollués ou non, sont généralement à prévoir. Le
surcoût lié au fait que les terres soient polluées est ainsi à intégrer.
Par ailleurs, la mise en œuvre de techniques de dépollution in situ ou sur site, si la gestion du
site est anticipée, permet de réduire les niveaux de pollution tout en recourant à des techniques
souvent compétitives comparativement à leur élimination dans les filières hors site.
Les mesures constructives prévues par tout projet de construction (les vides sanitaires, caves
ou parkings, la ventilation des locaux,...) sont des dispositions qui peuvent limiter l’exposition
des personnes aux polluants présents dans les sols et apporter une sécurité au regard des
évolutions toxicologiques sur les substances ou de l’évolution de la réglementation.
Le « Guide relatif aux mesures constructives applicables dans le domaine des SSP », BRGM/RP-
63675-FR d’août 2014 élaboré par le BRGM pour le compte du ministère en charge de
l’environnement, présente les principales mesures constructives pouvant être mises en œuvre dans
le domaine des sites et sols pollués en regard des problématiques telles que la remontée de
vapeurs, la perméation de composés volatils au travers d’une canalisation et la pollution des sols de
surface :
www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/Outils-de-
gestion.html#constructives
Ainsi, par exemple, il n’est pas toujours utile d’excaver des terres polluées présentes sur un site
alors que les impacts environnementaux, s’ils existent, sont bien souvent déjà établis et connus
depuis longtemps. Des solutions alternatives à l’excavation des terres polluées peuvent être
proposées telles que le traitement in situ ou sur site, le confinement des pollutions. Les impacts
sanitaires et environnementaux sont alors maîtrisés et un dispositif de conservation de la
mémoire est mis en place.
De même, considérer la totalité des sols comme pollués, alors que les pollutions ne concernent
qu’une partie du site, conduit à des coûts et des processus de gestion disproportionnés.
Les opérations d’excavation et d’évacuation de terres polluées, menées sans étude préalable,
outre leur coût généralement bien supérieur aux opérations de traitement sur site ou in situ,
conduisent à saturer prématurément des installations de stockage de déchets et entraînent un
bilan environnemental peu satisfaisant.
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 18/27
De même, la mise en œuvre de techniques de dépollution (sur site, in situ, hors site) conduit à
consommer de l’énergie, à générer des émissions atmosphériques, des déchets et peut
provoquer des nuisances qui doivent être prises en compte dans leur globalité.
La gestion d’un site pollué résulte d’une combinaison de mesures de gestion (traitements in
situ, mesures constructives, mesures d’excavation,…) dont la détermination repose sur des
considérations sanitaires, environnementales, techniques et économiques. Le bilan « coûts –
avantages » présenté par la méthodologie de gestion des sites et sols pollués et tel que requis
pour les ICPE à l’article R. 512-39-3 (site soumis à autorisation) et R-512-46-27 (site soumis à
enregistrement) du code de l’environnement constitue le cadre qui permet de gérer un site sur
la base d’un bilan environnemental et de perspectives de développement durable.
Au-delà des aspects purement techniques, l’acceptabilité sociale est souvent dépendante de la
nécessaire implication des personnes concernées, démarche reposant sur l’élaboration d’une
stratégie de communication et sa mise en place.
Rapport final BRGM-RP-58609-FR « Quelles techniques pour quels traitements – Analyse coûts-
bénéfices » (2010) :
www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/Outils-de-gestion.html#qtqt
Chaque année, près de 100 000 endommagements de réseaux sont déplorés lors de travaux,
dont 4 000 sur les seuls réseaux de distribution de gaz. En tant que maître d’ouvrage ou
représentant de maître d’ouvrage, la prise en compte de la présence des réseaux dès les
investigations (notamment sondages, forages) puis lors de la conception des projets de travaux
est nécessaire pour qu’ils se déroulent en toute sécurité.
Depuis le 1er juillet 2012, la consultation et la prise en compte des informations du téléservice «
Réseaux et canalisations » est une étape préalable obligatoire qui apporte une garantie de
sécurité. Le téléservice permet de localiser la présence de réseaux aériens, souterrains et
subaquatiques sur la zone où les investigations ou travaux sont prévus, que le projet soit situé
sur un terrain privé ou public. Ce service est gratuit et ouvert 24h/24 et 7j/7.
Le site Réseaux et canalisations fournit depuis 2012 une information exhaustive et centralisée sur
les réseaux :
www.reseaux-et-canalisations.ineris.fr
En l’absence de plan de réseaux enterrés, ou pour vérifier les indications données par les
plans, le recours à des méthodes de détection ou d’intervention adaptées (détecteurs,
réalisation d’avant-trou,…) est recommandé.
La France a fait l’objet d’intenses bombardements au cours des deux dernières guerres
mondiales. Sur les régions les plus concernées, cette problématique doit être considérée dès le
stade de l’étude historique et documentaire.
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 19/27
Dans le cas de sites dépendant du Ministre de l’Intérieur et du Ministre de la Défense, le Décret
n° 2014-381 du 28 mars 2014 modifiant le Décret n° 76-225 du 4 mars 1976 fixant les
attributions respectives en matière de recherche, de neutralisation, d’enlèvement et de
destruction des munitions et des explosifs, s’applique.
Dans le cas de sites où une présomption de risque pyrotechnique serait mise en évidence, par
exemple lors de l’étude historique et documentaire, l’exploitant de l’installation classée ou le
maître d’ouvrage, ainsi que l’entreprise qui se voit confier la réalisation de diagnostic, et en
particulier de sondages (bureau d’étude, foreur,…) ou de travaux, doivent mettre en œuvre des
précautions toutes particulières pour sécuriser les zones de forage ou de fouille et ainsi
anticiper le risque de découverte de matières ou objets explosifs. Le recours à du personnel
spécialisé dans le domaine doit être exigé.
La gestion des sites et sols pollués peut conduire à devoir se préoccuper d’autres risques que
ceux liés aux pollutions chimiques (par exemple : présence d’amiante, d’agents pathogènes ou
infectieux, de radioéléments,…). Ces risques doivent être pris en compte conformément aux
réglementations en vigueur.
Il convient aussi de rappeler que le code du travail impose aux employeurs et aux salariés un
certain nombre de règles qui concourent à leur sécurité et à leur santé. Parmi ces règles,
figurent l’obligation de formation des intervenants, de port de protections adaptées, d’un suivi
médical spécifique aux substances auxquelles le salarié est susceptible d’être exposé.
Des informations relatives à la protection des travailleurs intervenant sur les chantiers de
réhabilitation de sites pollués sont disponibles sur le site du ministère en charge de
l’environnement :
www.inrs.fr/metiers/environnement/depollution.htm
Pour tenir compte des apports de la démarche d’évaluation des risques mise en place aux
États-Unis dans les années 1980, le ministère en charge de l’environnement a introduit en
France, dans les années 2000, la méthode d’évaluation des risques dans la gestion des sols
pollués pour mieux prendre en compte l’impact sanitaire d’une installation classée sur les
personnes. Un retour d’expérience sur l’utilisation de la méthode d’Évaluation des Risques
Sanitaires (ERS) a été réalisé conjointement par la Direction Générale de la Prévention et des
Risques (DGPR) et la Direction Générale de la Santé (DGS) en 2007.
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 20/27
La démarche d’évaluation des risques sanitaires, démarche qui est intrinsèquement
conservatoire, permet de hiérarchiser les différents polluants émis par une installation ou un
site, leurs sources et les voies d’exposition, en vue de définir des stratégies de prévention et de
gestion spécifiques à chaque installation. Il s’agit d’un outil de gestion et d’aide à la décision. Or,
il est trop souvent constaté que l’étape calculatoire ultime d’évaluation des risques sanitaires
(l’évaluation quantitative des risques sanitaires) est celle qui retient le plus l’attention,
notamment en termes de communication envers le public. Elle ne peut cependant déterminer ni
l’impact réel sur la santé des populations riveraines, ni l’exposition réelle des populations.
Seules des études épidémiologiques ou d’imprégnations pourraient apporter des éléments de
réponse sur ces deux points.
Le coût de ces essais est sans commune mesure avec celui d’un chantier de réhabilitation.
Ces essais permettent de mieux orienter les travaux de traitement et ainsi optimisent les coûts
globaux de réhabilitation et les délais.
La norme NF X 31-620-3 définit les exigences dans le domaine des prestations d'ingénierie des
travaux de réhabilitation. Norme disponible et en vente depuis le 01.06.2011 sur le site de
l’AFNOR :
www.boutique.afnor.org/norme/nf-x31-620-3/qualite-du-sol-prestations-de-services-
relatives-aux-sites-et-sols-pollues-partie-3-exigences-dans-le-domaine-des-
prestati/article/707070/fa164729
De la même manière, la mise en œuvre d’un suivi permet de contrôler, au fur et à mesure de
leur avancement, que les mesures de gestion (travaux de réhabilitation, mesures
constructives,…) sont réalisées conformément aux dispositions prévues. Sur la base de ce
suivi, des actions correctives peuvent être mises en œuvre lorsque des écarts sont constatés.
S’il est naturel que l’entreprise de travaux assure le contrôle de l’efficacité de ses process
(autocontrôle), des opérations de contrôle peuvent aussi être réalisées par une entité
indépendante de celle réalisant les opérations de réhabilitation.
Selon le contexte, les contrôles indépendants peuvent par exemple porter sur :
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 21/27
tout ou partie des paramètres de suivi du bon déroulement des opérations de
réhabilitation ;
les effluents (liquides, gazeux,…) générés par les installations de dépollution ;
les concentrations résiduelles au fur et à mesure de la réhabilitation ;
les caractéristiques techniques des mesures qui concourent à l’acceptabilité finale du
plan de gestion (confinement, mesures constructives,…) ;
les matériaux réutilisés sur site, les terres excavées et les remblais importés.
La réception des travaux se fait notamment sur la base des résultats des opérations de
contrôles, des actions correctives mises en œuvre pour corriger les écarts constatés et de la
comparaison aux objectifs de réhabilitation. Cette prestation de contrôle est définie dans la
norme NF X 31-620-2 (cf. § 2.4 et Annexe de la méthodologie).
Par exemple :
pour les sols, une concentration de 50 mg/kg d’une substance non volatile peut être
interprétée comme comprise entre 40 et 60 mg/kg, simplement du fait des incertitudes
analytiques ;
pour l’air intérieur, la mesure de trichloroéthylène au cours de deux campagnes
successives lors de deux périodes de l’année a montré des valeurs de 25 et 44 µg/m 3.
Considérant l’influence des conditions climatiques et les incertitudes analytiques, ces
deux résultats sont cohérents entre eux et révèlent une réelle dégradation de la qualité
de l’air intérieur dans ce cas. Ainsi une variation des résultats d’un facteur 2 est
couramment observée entre deux campagnes. Des variations d’un ordre de grandeur ou
plus doivent amener à reconsidérer la situation : la source de pollution a pu évoluer entre
deux campagnes ou un problème a pu survenir dans la chaîne d’acquisition des
données ;
en cas de dégazage à partir des sols, en air intérieur, des facteurs 2 ou 3 entre des
mesures par prélèvements actifs et des mesures par prélèvements passifs sont
cohérents entre eux (variations des périodes de mesures).
Ainsi toute valeur doit être considérée comme relative et non pas comme une valeur absolue.
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 22/27
3.11.2 Les incertitudes
Comme dans d’autres domaines, la gestion des sites et sols pollués et les démarches
associées comportent des incertitudes.
Parmi les incertitudes de ces différentes étapes, certaines sont qualifiables, d’autres
quantifiables.
Ces incertitudes doivent être fournies et explicitées par les opérateurs (bureaux d’études,
laboratoires, entreprises de travaux, etc.). Leurs conséquences sur les aspects techniques et
financiers sont également à préciser et accompagnées de propositions visant à les réduire (par
exemple, par l’acquisition de données de terrain complémentaire, d’approfondissement
d’enquête de terrain, etc.).
www.record-net.org/storage/etudes/12-0675-1A/rapport/Rapport_record12-
0675_1A.pdf
Par exemple :
les caractérisations hydrologiques et hydrogéologiques doivent appréhender le sens
d’écoulement, la typologie et les variations saisonnières des cours d’eau et des nappes
phréatiques. Ceci nécessite a minima un an d’observation ou un cycle hydrique complet
pour bien comprendre leurs relations et leur fonctionnement ;
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 23/27
les campagnes de mesures des gaz du sol, d’air à l’intérieur et l’extérieur de bâtiment,
doivent tenir compte des conditions de mesure au regard de variations temporelles et
spatiales (variations climatiques saisonnières, variations de pression atmosphérique,
vitesse du vent, température extérieure et intérieure, hygrométrie, conditions de
ventilation et de chauffage du bâtiment,…). Ainsi, au moins deux campagnes de mesures
dans des conditions différentes sont généralement nécessaires ;
la réalisation d’essais en laboratoire ou la mise en place d’installations « pilotes » sont
des étapes qui peuvent durer selon les techniques de quelques heures à plusieurs mois
pour ensuite permettre le dimensionnement des travaux de réhabilitation et cela, dans la
mesure où la faisabilité des techniques de dépollution testées a été concluante ;
la durée des opérations de réhabilitation est également très variable et peut nécessiter
plusieurs mois à plusieurs années. Des solutions biologiques très performantes peuvent
nécessiter des durées de traitement plus importantes que des solutions hors site, en
restant tout à fait adaptées au contexte pour autant que la gestion du site ait été
anticipée.
S’ajoutent à ces délais ceux liés à la rédaction des dossiers de consultation pour le choix des
entreprises et l’élaboration des contrats. S’agissant de la commande publique, les délais de
consultation ou d’appel d’offre sont fixés dans le code des marchés publics.
Ainsi de l’identification d’un problème à la fin des opérations de réhabilitation, des durées de 3 à
5 années, parfois plus, sont fréquemment constatées.
En tout état de cause, lorsqu’elles sont pertinentes, les premières mesures conservatoires de
maîtrise des pollutions et de protection des personnes doivent être mises en place au regard
des résultats des diagnostics ou à l’issue de la visite du site et cela sans attendre
l’aboutissement de processus de gestion (Interprétation de l’État des Milieux ou plan de
gestion).
Le plus en amont possible de tout projet, il s’agit donc d’identifier les parties prenantes
concernées, de comprendre le contexte local, de concevoir la communication et de formuler
des réponses pragmatiques adaptées aux besoins et aux attentes des populations.
Pour tendre vers une gestion de site qui soit optimisée techniquement, respectueuse des
populations concernées et ainsi plus acceptable pour elles et plus durable, il faut souvent entrer
dans un mode de communication avec ces populations plus large que la simple information. Il
est bien évident que cette dernière est très insuffisante lorsqu’elle se traduit par la seule
transmission de résultats de mesures. En effet, les experts du domaine doivent s’attacher à
écouter et comprendre les attentes des parties prenantes afin de rendre compréhensibles, pour
le public concerné, les actions, les résultats et les recommandations s’y attachant. Le recours à
des spécialistes en communication peut s’avérer nécessaire, en veillant à ce qu’ils aient un
discours tout à fait ciblé répondant aux attentes spécifiques des parties prenantes.
Il est souhaitable en effet que soit mis en place un mode de relation entre les intervenants leur
permettant d’échanger sur des détails techniques dans un climat de confiance. Il devient alors
possible d’expliquer les logiques, les démarches, les modèles d’évaluation mis en œuvre, les
conclusions et les recommandations de l’étude. Si rien ne peut jamais garantir d’éviter les
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 24/27
situations de crises, rendre la démarche transparente et être à l’écoute de ceux qui souhaitent
s’exprimer, constitue un terrain favorable à l’élaboration de ces relations de confiance et conduit
assurément à un climat meilleur.
3.13.1 Dans le cadre d’une démarche d’interprétation de l’état des milieux ou d’un
plan de gestion
Les rencontres et les échanges avec les élus et les populations sont souvent un préalable
nécessaire pour identifier les usages des parcelles et des milieux et pour obtenir, si possible, les
accords et autorisations nécessaires pour y réaliser les diagnostics appropriés. Cette phase
préalable peut permettre d’identifier certains éléments essentiels à la pertinence de l’étude, tant
dans sa conduite que dans l’interprétation de ses résultats (identifier des puits à usage privé,
des potagers, des vides sanitaires, des pratiques domestiques et culturales, transmettre des
recommandations et consignes pour éviter les interférences par exemple lors de la mesure de
la qualité de l’air intérieur, etc.). Ces échanges couvrent toute la suite de la démarche, de la
restitution des résultats des diagnostics et des études, de la présentation des mesures de
gestion jusqu’au contrôle de leur mise en œuvre si elles s’avèrent nécessaires.
Même lorsque les travaux se cantonnent à l’emprise foncière d’un site en friche, la
communication reste un élément important de réussite d’un projet. Ainsi, préalablement aux
travaux, puis régulièrement lors de leur réalisation, notamment si les opérations de dépollution
sont susceptibles d’engendrer des nuisances (circulation de véhicules, odeurs, bruit, …), la
mise en place d’une communication et d’échanges réguliers avec les riverains apparaît
incontournable pour expliquer, rassurer et travailler en transparence avec les parties prenantes.
Par exemple, la désignation d’un interlocuteur identifié peut permettre de faciliter la
communication entre les parties et d’éviter, de la part des riverains, le sentiment d’être mis à
l’écart. Ces recommandations concernent non seulement les opérations de dépollution mais
aussi de façon plus large la démarche de réhabilitation du site jusqu’à son nouvel usage.
« COMRISK » : ce site internet est dédié à la communication sur les sols pollués. Il est le fruit d'une
étude réalisée par l'INERIS et l'IRSN pour l'ADEME, en collaboration avec l'Institut de Veille
Sanitaire (InVS) / Cire Ile de France. Il met à disposition une bibliothèque de documents et de liens
utiles recueillis ou développés tels que des supports de communication ou encore une réflexion et
des outils pour concevoir et mettre en œuvre une démarche consistant à favoriser l'implication des
parties prenantes dans les processus de décision :
www.comrisk.fr
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 25/27
les instruments de « mémoire individuelle » qui permettent, pour un site donné, de garder
la mémoire des pollutions, des actions de réhabilitation mises en œuvre, mais aussi de
fixer les usages des sols compatibles avec l’état des sols et des milieux.
Deux types d’inventaire et à terme, un troisième, accessibles sur Internet constituent cette «
mémoire collective » :
les inventaires historiques BASIAS5 et les cartes associées (par exemple : Inventaire
Historique Urbain) ;
l’inventaire BASOL6 ;
les Secteurs d’Information sur les Sols (SIS). L’article 173 de la loi du 24 mars 2014
prévoit la création de Secteurs d’Information sur les Sols «qui comprennent les terrains
où la connaissance de la pollution des sols justifie, notamment en cas de changement
d'usage, la réalisation d’études de sols et de mesures de gestion de la pollution pour
préserver la sécurité, la santé ou la salubrité publiques et l'environnement » (art L.125-6
du code de l’environnement). Ces SIS doivent faire l’objet d’une information des
acquéreurs et locataires, conformément à l’article L.125-7 du code de l’environnement.
Ces secteurs d’information sur les sols, une fois élaborés, sont annexés aux documents
d’urbanisme et mis à la disposition du public sur le site Géorisques (Aide pour l'outil de
saisie Secteur d'Informations sur les Sols)7.
La mise à jour de ces bases est assurée par les pouvoirs publics.
Les objectifs des instruments de « mémorisation individuelle », mis en place sur un site donné,
sont doubles :
garantir la conservation de la mémoire des pollutions présentes ;
fixer les usages des milieux compatibles avec ces pollutions, c’est-à-dire les usages qui
ne présentent pas de risques inacceptables pour les populations.
Le « Guide pour la mise en œuvre des restrictions d’usage applicables aux sites et sols
pollués », élaboré par le ministère en charge de l’environnement, détaille les outils permettant
de conserver la mémoire des pollutions :
www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/Outils-de-
gestion.html#restrictions
5
BASIAS : www.georisques.gouv.fr/dossiers/inventaire-historique-des-sites-industriels-et-activites-en-service-basias#/
6
BASOL : basol.developpement-durable.gouv.fr
7
Géorisques : http://www.georisques.gouv.fr/aide/aide-pour-loutil-de-saisie-secteur-dinformations-sur-les-sols
Introduction à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués – Avril 2017 26/27