Ouedraogo Souleymane
Ouedraogo Souleymane
Ouedraogo Souleymane
Souleymane OUEDRAOGO
M. YONABA Roland
Assistant de l’Enseignement et de la Recherche en hydraulique, 2iE
Et
M. TRAORE Lassana
Ingénieur hydrogéologue, AC3E Ingénieurs Conseils
Promotion 2017-2018
DEDICACES
REMERCIEMENTS
Ce travail qui constitue notre mémoire, s’est effectué au bureau d’études AC3E. Il est a été
possible grâce à un accompagnement et une bonne collaboration de toute l’équipe du cabinet,
malgré les occupations pressantes des uns et des autres. Ainsi, nous voudrions leur témoigner
toute notre reconnaissance et nos remerciements.
Par ailleurs, notre travail s’est déroulé sous l’encadrement de nos illustres enseignants de 2iE
dont les enseignements nous ont été très précieux. Ainsi, notre considération et notre
reconnaissance vont à :
M. YONABA Roland, Assistant d’enseignement et de recherche, notre Directeur de mémoire
qui nous a encadrés tout au long de cette étude ; pour sa disponibilité malgré ses responsabilités
et ses occupations d’alors, et surtout pour l’enseignement reçu ;
Dr MOUNIROU Adjadi, Enseignant chercheur au 2iE, pour son soutien inestimable ;
tout le corps professoral, l’administration du 2IE et tous les condisciples de la promotion
Master2 IRH 2017-2018 (Promotion Pr. KOANDA Mady) ;
tous nos camarades stagiaires qui, à travers des échanges et la fraternelle collaboration, nous
ont permis de passer un stage fait d’expériences inoubliables.
RESUME
Bossora est un village de Satiri dans le Houet (région des Hauts-Bassins au Burkina Faso). Il
bénéficie dans le cadre du « Projet BID UEMOA d’Hydraulique et d’Assainissement en
milieu rural dans les régions de la Boucle du Mouhoun et des Hauts Bassins », de la
réalisation d’infrastructures d’AEP. Initialement prévu en AEPS/MV, une nouvelle vision a été
adoptée qui est celle de réaliser différents types d’ouvrages en fonction de la taille de ses
localités. Le présent mémoire comporte les « études d’APD pour la réalisation d’une AEPS
à Bossora dans la commune de Satiri (Province du Houet au Burkina Faso) ». La ressource
est un forage de 39 m3/h, le débit de dimensionnement est 20 m3/h pour satisfaire 150,94
m3/jour. Le total des linéaires de conduites est de 11,885 Km. Un château d’eau de 80 m3 est
alimenté par pompage solaire avec le thermique en appoint. Les points de desserte sont
exclusivement des BF (08), équipés chacune de deux (02) robinets de 0,5 l/s. Le coût total de
cette nouvelle option est estimé à 363 091 745 F CFA TTC dont 198 091 745 F CFA pour la
seule AEPS. L’eau sera vendue à 362,96 CFA/m3 par la gestion déléguée au regard du manque
de compétences locales des bénéficiaires dans la gestion et de l’opportunité de la présence d’un
fermier dans la commune. À travers ce contrat, l’exploitant assurera la continuité du service,
préservera le patrimoine et participe au renouvellement d’une partie des équipements selon des
conditions bien préétablies.
ABSTRACT
Bossora is a village of Satiri in the Houet (Hauts-Bassins region in Burkina Faso). As part of
the "UEMOA BID Project for Hydraulics and Sanitation in Rural Areas in the Boucle du
Mouhoun and the Hauts-Bassins", it benefits the construction of AEP infrastructures. Initially
planned to be a multi-village system, a new vision has been adopted that is to realize different
types of facilities according to the size of its localities. This thesis includes the «Detailed Pre-
Project Studies for the realization of an AEPS in Bossora in the commune of Satiri (Province
of Houet in Burkina Faso)". The resource is a borehole of 39 m3 / h, the sizing flow is 20 m3 /
h to satisfy 150.94 m3 / day. The total of the pipelines is 11,885 Km. Solar pumping with the
thermal supplement provides water to a 80 m3 water tower. The service points are exclusively
BF (08), each equipped with two (02) valves of 0.5 l / s. The total cost of this new option is
estimated at 363 091 745 F CFA including TTC 198 091 745 F CFA for the AEPS only. The
water will be sold at 362.96 CFA / m3 by the delegated management in view of the lack of local
skills of the beneficiaries in the management and the opportunity of the presence of a farmer in
the municipality. Through this contract, the operator will ensure the continuity of the service,
preserve the heritage and participate in the renewal of part of the equipment according to well-
pre-established conditions.
Keywords:
Bossora, Drinking water supply system, Leasing, Solar pumping, Water tower.
SOMMAIRE
Dédicaces .................................................................................................................................... I
Remerciements .......................................................................................................................... II
Résumé ..................................................................................................................................... III
Abstract .................................................................................................................................... IV
Liste des sigles et abréviations .................................................................................................. V
Sommaire ................................................................................................................................. VI
Liste des tableaux .................................................................................................................. VIII
Liste des figures ....................................................................................................................... IX
Avant-propos ............................................................................................................................. X
I. Introduction ............................................................................................................................. 1
II. Problématique et objectifs d’étude ........................................................................................ 2
III. Présentation de la zone d’étude ............................................................................................ 4
III.1. Localisation de la zone d’étude ..................................................................................... 4
III.2. Présentation du cadre physique ..................................................................................... 6
III.3. Présentation du cadre humain ........................................................................................ 6
III.4. Présentation des caractéristiques socio-économiques ................................................... 7
III.5. Situation de l’approvisionnement en eau potable .......................................................... 7
IV. Analyse critique de l’option aeps/mv................................................................................... 9
IV.1. Hypothèses de calcul ..................................................................................................... 9
IV.2. Résultats ...................................................................................................................... 10
IV.3. Note de synthèse sur la pertinence de l’AEPS/MV ..................................................... 12
V. Matériel et méthodes ........................................................................................................... 13
V.1. Méthodologie de travail ................................................................................................ 13
V.2. Hypothèses de calcul .................................................................................................... 15
V.3. Matériel utilisé .............................................................................................................. 21
VI. Estimation de la demande à l’horizon 2040 ....................................................................... 22
VI.1. Evolution du nombre de consommateurs .................................................................... 22
VI.2. Estimation des besoins en eau ..................................................................................... 23
VI.3. Capacité de la ressource .............................................................................................. 24
VII. Calcul des ouvrages constitutifs du système .................................................................... 26
VII.1. Dimensionnement du château d’eau .......................................................................... 26
VII.2. Dimensionnement du réseau de refoulement ............................................................. 28
VII.3. Station de pompage .................................................................................................... 31
AVANT-PROPOS
La présente étude a été effectuée au sein de l’Agence Conseils pour l’Equipement, l’Eau et
l’Environnement (AC3E). Il s’agit d’un cabinet d’études en ingénierie créé en 1996 et domicilié
à Ouagadougou au Burkina Faso. AC3E couvre les prestations de service telles que les études,
la formation et l’assistance aux maîtres d’ouvrages. Le cabinet intervient dans plusieurs
domaines dont : l'Approvisionnement en Eau Potable et l’Assainissement (AEPA), le génie
civil et les aménagements hydro-agricoles.
En effet le Burkina Faso a obtenu de ses partenaires (BID et UEMOA), un don pour financer
les activités du secteur de l’Eau potable et de l’Assainissement. Il est prévu qu’une partie des
sommes accordées soit utilisée pour effectuer les paiements prévus au titre de travaux de
réalisation de système de distribution d’eau potable. C’est dans ce cadre que l’AGETEER, en
qualité de maître d’ouvrage délégué a recruté le groupement de bureaux d’études
AC3E/BREESS en tant que Maitre d’œuvre technique des études techniques dudit projet.
Les études, objet du marché s’exécutent en un lot unique et concernent toutes les infrastructures
du projet : AEP et Assainissement : 31 AEPS (dont celle de Bossora), 120 forages équipés de
PMH, 60 latrines publiques et 2250 latrines familiales.
En plus des études techniques, le cabinet AC3E assure le suivi contrôle des travaux du présent
projet, d’où une mission d’assistance technique.
L’ensemble des prestations du groupement s’élèvent à 323 507 480 F CFA TTC pour un délai
d’exécution de 20 mois.
I. INTRODUCTION
Le BURKINA FASO à l’instar de la plupart des pays de l’Afrique sub-sahariens est confronté
à des problèmes d’approvisionnement en eau potable de ses populations plus particulièrement
celles vivant en milieu rural. Le sommet du millénaire pour le développement, tenu du 06 au
08 septembre 2000 à New-York, a permis aux dirigeants des pays du monde de convenir d’une
réduction de moitié la proportion des populations n’ayant pas accès à l’eau à l’horizon 2015.
Cette composante des OMD ayant fourni des résultats fort appréciables s’est vue succéder, à
son terme, par les Objectifs du Développement Durable à l’horizon 2030 (ODD) à travers
l’objectif N°6 « Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion
durable des ressources en eau ».
Le gouvernement burkinabè met en œuvre ces ODD à travers son Programme National de
Développement Economique et Social (PNDES) dont l’une des cibles est « zéro corvée d’eau
à l’horizon 2020 ». Pour ce faire, un référentiel a été élaboré, dénommé le PN-AEP 2016-2030.
Dans la mise en œuvre de ce Programme National de l’Approvisionnement en Eau potable, le
pays, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers œuvrent non seulement à mettre à
la disposition des populations des infrastructures d’AEP, mais également à renforcer leurs
capacités pour une gouvernance vertueuse des services publics d’eau potable. C’est ainsi que
le Burkina, accompagné par la BID et l’UEMOA exécute le « Projet BID-UEMOA
d’hydraulique et d’assainissement dans les Régions des Hauts-Bassins et de la Boucle du
Mouhoun », dont Bossora est l’une des localités bénéficiaires.
Le village de Bossora dans la commune de Satiri, a un taux d’accès à l’eau potable de 24,57%.
Il bénéficie de ce projet d’une AEPS qui devra compléter ce taux à 100%.
La réalisation d’une AEPS passe par des études techniques de faisabilité et pour le présent
projet, c’est le Cabinet AC3E qui en a la charge. C’est dans ce cadre que nous avons travaillé
au sein de ce bureau d’études et en qualité de stagiaire, en vue d’élaborer notre mémoire de fin
de cycle de Master 2iE en Infrastructures et Réseaux Hydrauliques (IRH) ; sous le thème
« Etudes d’APD pour la réalisation d’une AEPS à Bossora dans la commune de Satiri ».
Notre démarche consistera, après la présentation du site, à faire : un état des lieux de
l’approvisionnement en eau potable de Bossora, une évaluation des besoins et demandes en eau
à l’horizon du projet (2040), la conception d’un système d’AEP adapté que nous
dimensionnerons, une proposition de gestion des services et une estimation des coûts
d’investissements du projet.
Des études de faisabilité avaient été menées portant d’une AEPS multi-village pour desservir
Bossora et tous ses hameaux de culture. Après restitution de cette étude, il a été jugé plus
judicieux de réaliser seulement une AEPS à Bossora et prévoir des ouvrages dans ses hameaux
en fonction de la taille de leur population. Pour le même horizon de 2040 et une population à
cette date, de 11 000 habitants, on a abouti à un système qui comporterait théoriquement plus
de 23 BF, 40km de conduites dont 12 km de refoulement et un coût global de 640 798 605 F
CFA TTC.
Bien que l’esprit du projet tel que voulu par les investisseurs était d’assurer aux populations, le
moindre effort possible dans collecte de l’eau (tourner les utilisateurs des PMH vers les BF), la
plupart des hameaux n’atteindraient pas les normes d’octroi de BF (500 personnes). Ce serait
un investissement non durable car les ressources collectées grâce à la vente de l’eau ne
pourraient supporter les charges d’exploitation et les éventuels entretiens et réparations. En
plus, au regard du manque de compétences locales pour la gestion, de l’échec dans la gestion
des autres AEPS de la commune (Satiri, Balla et Dorossiamasso), et surtout de la taille des
investissements à mobiliser, la cellule du projet a opté pour une nouvelle variante, une AEPS à
Bossora, dont l’étude technique fait l’objet de notre travail. Par conséquent, seules les
populations de Bossora centre, et de Mankouna (important hameau situé à environ 5km) seront
concernées par l’AEPS soit une population de 6525 en 2040.
Ce site du projet ainsi redéfini, le taux de desserte des PMH est par conséquent 9,91%. En effet,
seulement deux (02) forages communautaires sont "en toute rigueur" fonctionnels sur les trois
(03) existants. Ce qui donne 600 sur 6525, en faisant l’hypothèse qu’il ne sera pas réalisé de
nouvelles PMH jusqu’en 2040. La contribution au prélèvement de l’eau au niveau PMH se fait
par cotisation des ménages et le taux de recouvrement est très bas, de l’ordre de 10%. Le taux
de fonctionnalité de 66.67% est seulement le rapport 2 sur 3 forages. Il ne serait donc pas
profitable de réaliser vingt (02) forages supplémentaires pour atteindre 100% d’accès.
La nouvelle AEPS assurera une desserte de 91,81% soit 5925 personnes en 2040.
Telle est la problématique, l’objet de notre étude pour laquelle nous nous sommes assigné un
certain nombre d’objectifs.
Ainsi, bien que l’horizon du projet soit pris pour 2040, l’objectif global de cette étude est la
mise en place d’un système d’AEP qui puisse assurer l’accès à l’eau potable à toute la
population de Bossora, déjà à l’horizon 2030, à travers un service de qualité.
Spécifiquement, il s’agira :
- de ressortir la situation actuelle de l’approvisionnement en eau potable de la localité de
Bossora et hameaux de culture ;
- de proposer des technologies d’AEP adaptées pour tous ses hameaux de cultures, en
fonction de la taille des populations ;
- de concevoir un système simplifié d’AEP pour Bossora centre ;
- de prévoir un mode de gestion de ses infrastructures et services ;
- d’évaluer les différents coûts nécessaires à la réalisation du projet ;
- de comparer les coûts de chacune des deux (02) conceptions à savoir l’AEPS/MV et
systèmes indépendants.
Bossora est le troisième plus gros village de la commune rurale de Satiri après Balla et
Dorossiamasso, dans la province du Houet, Région des Hauts-Bassins. Il est accessible de
Bobo-Dioulasso par la RN10 sur 44 km jusqu’au Chef-lieu de la commune (Satiri); ensuite une
piste rurale difficilement praticable y mène sur 35km. Le tableau 1 comporte les populations et
la localisation de Bossora ainsi que ses hameaux de culture.
Distance de Coordonnées
Localités de Population
Bossora
Bossora en 2006
(km) X Y
Bossora 2135 0 381367.951 1294733.730
Mankouna 650 5 382381.970 1289803.837
Pékrou 503 11 390991.911 1292785.561
Sansing 399 5 385961.972 1291205.862
Sagninasso 399 8 390809.766 1300028.020
Botogo 160 10 11°38’16.944" 4°06’19.980"
Batiesso 144 10 384971.084 1288675.711
Camp Bozo 80 9 377270.675 1297637.606
Ouaryagma 80 10 11°39’30.30" 4°0’47.18"
Camp Peulh 76 11 11°45’35.42" 4°3’01.764"
Manhouna 71 8 11°39’30.564" 4°3’13.50"
Population totale 4696 habitants
(INSD2006 ; enquêtes-terrain 2015)
Le climat est du type soudanien caractérisé par une pluviométrie qui peut atteindre 1 000 mm/an
et une saison pluvieuse qui dure de juin à octobre. Cependant la pluviométrie reste irrégulière
d’une année à l’autre et le nombre de jours de pluies varient entre 60 et 80 jours/an de l’année
2003 à 2012 (ZAT Satiri, mai2013). Les températures minimales vont de 15 à 20° C de
décembre à janvier tandis que les maximales vont de 30 à 37°C.
Le réseau hydrographique est assez dense ; le plus important cours d’eau du pays (le Mouhoun),
traverse Bossora. Un lac naturel important dans la réserve de la mare aux hippopotames,
alimente le Mouhoun.
Les types de végétation rencontrés dans la zone d’étude sont: la savane arborée
(Butyrospermum parkii, Vitellaria paradoxa, Sclerocaria birrea, Anogeissus leicarpus et
Terminalia sp.), la savane boisée (Mitragyna inermis, Terminalia macroptera et Piliostigma
reticulatum) et la savane arbustive. La végétation des habitations se compose généralement de
Mangifera indica (manguier), Azadiracta indica (Nimier) et Eucalyptus camaldulensis
(Eucalyptus).
L’agriculture
C’est la principale activité économique à l’image de la commune de Satiri : production agricole
dominée par les cultures des céréales avec 59% des superficies emblavées en 2012. Le coton
vient au deuxième rang avec 25%. La part restante est occupée par le riz pluvial dont le
rendement en 2012 était de 300 Kg/ha.
L’élevage
C’est la seconde activité importante de la localité. Le système de production animale est l’agro-
pastoralisme caractérisé par le parcours du terroir à la recherche de pâturage. La capacité de
charge dans l’espace pour le bétail est largement dépassée, ce qui oblige les pasteurs à se
déplacer ou à commettre des infractions vis-à-vis de la forêt classée. L’élevage bénéficie
d’existence dans le village d’un parc de vaccination. Bossora ayant une abondante ressource
d’eau de surface, l’abreuvement des bétails est possible à bien d’endroits.
Le commerce
L’activité commerciale est animée par la commercialisation des bovins et des céréales sur le
marché de Bobo-Dioulasso. Le commerce à Satiri est organisé autour des marchés
hebdomadaires dans les gros villages et le tour de Bossora est le Vendredi, qui est aussi celui
de Satiri centre. Cela fait que ces deux (02) localités distantes de 35 Km de beaucoup échanger
au cours dudit jour de marché. Malheureusement, la piste qui les relie est en mauvais état et
donc impacte sur le commerce.
En toute rigueur, dans le calcul de l’accès des populations à l’eau potable, les ouvrages
institutionnels ne sont pas pris en compte. Par conséquent, à l’état actuel (au 31 décembre 2017),
le taux d’accès est assuré par quatre (04) PMH communautaires dont un (01) est en panne et un
(01) autre dont la qualité gustative est mauvaise. Ce qui donne un total des deux(02) PMH
fonctionnels. Le tableau suivant fait un état des lieux exhaustif du parc hydrique de la localité.
Ainsi, le taux d’accès réel en fin 2017 de Bossora centre est assuré par deux (02) forages PMH
soit l’accès à 600 personnes. La population à l’échéance du projet sera estimée et prise en
compte dans le calcul du taux d’accès réel de Bossora.
Le bureau d’étude AC3E a réalisé les études APD suivant les termes de référence (Tdr) mis à
leur disposition par la Cellule du projet BID-UEMOA. L’esprit était de réaliser un seul système
(AEPS/MV) qui desservirait Bossora et tous ses hameaux de culture. L’objectif recherché étant
de mettre à la disposition des populations bénéficiaires, un service qui dont l’utilisation
nécessiterait le moindre effort possible par rapport aux PMH, c’est-à-dire à travers les BF
conformément aux objectifs du PN-AEP 2016-2030.
Les hypothèses de calcul adoptées par le bureau d’études à cet effet, les résultats correspondants
et une analyse critique de cette option sont mentionnées dans ce qui suit.
IV.1. Hypothèses de calcul
Le tableau 3 donne les hypothèses utilisées par le Bureau d’études. Elles ont servi au
dimensionnement du système AEPS/MV.
IV.2. Résultats
Le tableau 4 donne les granges lignes des résultats obtenus pour l’option AEPS/MV.
Ainsi, on aurait avec l’option AEPS/MV un système qui assurerait l’accès de 100% à l’eau
potable déjà à l’horizon 2030 pour Bossora centre et ses six (06) plus importants hameaux de
culture. Cette installation serait composée de 10 BF, de plus de 12 Km de refoulement et plus
de 38 Km de distribution ; d’un château de 55m3 en 2035.
Le tableau 5 renseigne sur les détails des pressions et diamètres nominaux des conduites du
réseau, ainsi que les différents linéaires ; et le tableau 6 donne un récapitulatif du devis estimatif
des travaux.
Tableau 5 : DN, PN et linéaires des conduites de l'option AEPS/MV
DN Longueurs (m)
Refoulement
Conduite PVC de 110 PN 16 12 109
Distribution
Conduite PVC de 160 PN 10 1 230
Conduite PVC de 140 PN 10 4 803
Conduite PVC de 125 PN 10 5 574
Conduite PVC de 90 PN 10 2 411
Conduite PVC de 63 PN 10 16 580
Conduite PVC de 50 PN 10 1 510
Total des linéaires du réseau 44 207
MONTANT
N° DESIGNATION
(F CFA)
I INSTALLATION DE CHANTIER - FRAIS GENERAUX 6 000 000
II FORUNITURE ET POSE DES EQUIPEMENTS DE PRODUCTION 96 267 500
III CONSTRUCTION ET EQUIPEMENT DE CHÂTEAU D'EAU 40 650 000
IV FOURNITURE ET POSE DES EQUIPEMENTS DE DISTRIBUTION 193 622 000
V OUVRAGES ANNEXES ET PRESTATIONS DIVERSES 36 321 355
VI ESSAIE ET AUTRES 97 419 810
VII EQUIPEMENT ELECTROMECANIQUE ET SOURCE D'ENERGIE 67 769 000
VIII FORMATION & SUIVI 5 000 000
Total HT 543 049 665
TVA (18%) 97 748 940
Montant TTC 640 798 605
Ces critères ont été bien étudiés par les services techniques du MEA dans le souci d’éviter des
investissements non viables. En effet, ces infrastructures de par leur complexité sont
préconisées dans le cas de l’intercommunalité et/ou des gros villages d’une même commune.
Au regard de ces critères, Bossora et ses hameaux de culture ne devront pas bénéficier d’un tel
système d’autant plus les coûts d’investissement sont trop élevés, la gestion de service de ce
type d’ouvrage est complexe, la localité manque de compétences locales pour les entretiens et
réparations éventuels et la question de la sécurité pour une telle infrastructure est réelle.
Pour assurer les mêmes objectifs de départ du projet, une nouvelle approche a été adoptée. Elle
consiste à réaliser des ouvrages autonomes distincts à savoir les PMH et les PEA dans les
hameaux, en fonction de la taille de leurs populations, et une AEPS à Bossora centre.
V. MATERIEL ET METHODES
V.1. Méthodologie de travail
Il s’agit ici de décrire la démarche adoptée, de la collecte de données à leurs analyse et
traitement, jusqu’à la rédaction du mémoire.
- Données topographiques
Les points essentiels sont les implantations des ouvrages de desserte (BF) et les levés pour les
études techniques du réseau. En effet, les implantations se sont faites dans un premier temps de
façon sociotechnique c’est à dire avec l’implication des bénéficiaires qui montrent des
emplacements préférentiels des BF. Ces points ont été levés avec un GPS pour le calage du
réseau. Ensuite, les points singuliers du réseau sont prévus et levés au GPS afin d’en connaitre
les côtes. Il s’agit des points aux côtes extrêmes pour l’implantation du château et des pièces
spéciales (ventouses, les vidanges). En plus, la station totale (ou théodolite) a été déployée pour
des levées du TN, siège de conduites du réseau et les différents nœuds.
De l’analyse de ces données, il vient que les côtes du TN varient entre 89 et 102m. Il convient
de rappeler que ces levés n’ont pas été rattachés à une borne IGB, c’est-à-dire les côtes n’ont
pas de rapport avec le niveau zéro (0) de la mer. La suite des traitements a été opérée grâce à
AutoCAD/Covadis v.2007 où les profils en long et différents dénivelés ont été dégagés. Par
ailleurs, GoogleEarth Pro nous a aidé au tracé du réseau (passage des conduites) en ce sens qu’il
a permis une visualisation de la dispersion spatiale des habitats dans la localité.
- Données géophysiques
Le système utilisera les eaux souterraines comme ressource. Ainsi, des études géophysiques ont
été menées en vue de l’implantation des forages. La commune de Satiri est localisée sur une
formation géologique sédimentaire. C’est ce qui explique les débits importants de forages de la
localité. Les prospections ont permis d’avoir deux (02) implantations et c’est le point SE 2
(04°05’27,6’’ 11°42’47,7’’) qui a été un forage positif. La fiche de chantier forage est donnée
en Annexe 1
Ainsi, seule l’AEPS sera dimensionnée intégralement assortie de tous les détails d’exécution
dans ce mémoire. Toutefois, les coûts des PEA et PMH seront déterminés sur la base des prix
tendanciels de ces ouvrages dans l’élaboration des aspects financiers de notre projet ; où une
comparaison des coûts totaux de l’AEPS multi village et de l’option systèmes diversifiés sera
faite.
Rédaction du mémoire
A la suite de l’éclaircissement des Tdr et des analyses des différentes données collectées, nous
avons procédé aux calculs en utilisant des techniques (formules) et outils (logiciels et
applications informatiques) dont les résultats d’application sont reconnus.
En fin, nous avons rédigé le présent mémoire de fin de cycle de Master en IRH, que nous avons
effectué au sein de 2iE, sous la direction de nos enseignants et un encadrement à AC3E.
Horizon du projet
Conformément aux termes de référence du projet BID-UEMOA, les ouvrages seront
dimensionnés pour une durée de 20 ans à partir de l’année de référence 2020. Pour des raisons
de planification, nous avons adopté un phasage suivant : 2030 et 2040. Cela se justifie par notre
volonté de comparer les données avec les orientations stratégiques du PN-AEP 2016-2030 et
d’assurer au projet, un investissement progressif en rapport avec l’évolution de la demande.
Taux de desserte
L’AEPS desservira seulement Bossora centre et son plus gros hameau de culture (Mankouna,
à 5km environ). On supposera en panne, le forage de Bossora dont la qualité gustative est
mauvaise. Partant des deux (02) forages communautaires fonctionnels, un calcul donnera le
taux de desserte des ouvrages existants, qui est le rapport de la population ayant accès à l’eau
sur la population totale.
𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆𝒔𝒔𝒆𝒓𝒗𝒊𝒆
𝒕𝒅_𝑷𝑴𝑯 (%) = ∗ 𝟏𝟎𝟎
𝒑𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍𝒆
Ainsi, les deux (02) forages communautaires fonctionnels traduisent l’accès à 600 personnes
selon les Normes en la matière. Ainsi, une estimation des populations de Bossora et de
Mankouna s’impose pour déterminer le taux de desserte des ouvrages existants et par
conséquent, celui de l’AEPS projetée qui est donné par la formule suivante :
𝐭 𝐝_𝐀𝐄𝐏𝐒 = 𝟏𝟎𝟎% − 𝐭 𝐝_𝐏𝐌𝐇 (%)
Variation de la demande
La demande des utilisateurs varie au gré des saisons, suivant les jours de la semaine et les heures
de la journée. Ces variations influent la quantité d’eau à mobiliser et donc le dimensionnement
des installations. A l’exception du coefficient de pointe journalier (𝐂𝐩𝐡 ), ces variations se
calculent en faisant le rapport des consommations en situation de pointe sur les moyennes sur
une période donnée. Dans le tableau 7 sont consignées les valeurs recommandées que prennent
ces différents paramètres suivants les contextes.
Tableau 7 : Valeurs recommandées et adoptées de Cps et Cpj
Djp
coefficient de pointe Cpj =
Djmp Evolue entre 1,05 et 1,15 1,10
journalier (Cpj)
Des précédentes valeurs adoptées, nous avons choisi d’utiliser la pointe journalière seulement
d’autant plus que l’utilisation des deux (02), résulterait d’une surestimation dans l’évaluation
des besoins.
Pertes de charges
L’eau à l’instar de tout fluide perd de l’énergie lorsqu’elle s’écoule, d’abord le long d’une
conduite de diamètre constant par frottement sur ses parois (Pertes de charges linéaires ou
régulières), ensuite au travers des singularités telles que les élargissements, changements de
direction, robinetterie… (Pertes de charges locales ou singulières)
Plusieurs formules empiriques existent pour leur détermination. Nous calculerons les pertes
linéaires avec celle de Manning-Strickler, valable pour l’eau et pour les conduites industrielles.
𝐐𝟐 ∗ 𝐋
𝐉 = 𝐩𝐝𝐜𝐥𝐢𝐧 = 𝟒𝟏𝟎/𝟑 ∗
𝝅𝟐 ∗ 𝐊 𝟐𝐬 ∗ 𝐃𝟏𝟔/𝟑
pdclin : pertes de charge linéaire [m],
Q : débit transité [m3/s]
L : longueur de la conduite considérée [m]
Ks : coefficient de Manning, [sans dimension], Ks = 120 pour le PVC
D : diamètre standard intérieur [m]
Pour ce qui concerne les pertes de charge locales, elles seront prises égales à 10% des pertes de
charge linéaires
𝐩𝐝𝐜𝐬𝐢𝐧𝐠 = 𝟏𝟎% 𝐩𝐝𝐜𝐥𝐢𝐧
Les pertes de charge totales correspondront ainsi à :
𝟏𝟎 𝐐𝟐 ∗ 𝐋
𝒑𝒅𝒄𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥𝐞𝐬 = 𝐉 = 𝟏, 𝟏 ∗ [𝟒 𝟑 ∗ 𝟏𝟔 ]
𝝅𝟐 ∗ 𝐊 𝟐𝐬 ∗ 𝐃𝟑
Consommation spécifique
Elle est déterminée sur la base des données statistiques de la localité faisant l’objet du projet.
En l’absence de données statistiques sur la localité du projet, on peut procéder par une
comparaison avec des localités similaires en termes de niveau de vie, du climat et pour
lesquelles, les données statistiques sont disponibles.
Les enquêtes socio-économiques de site de Bossora ont permis d’estimer la consommation
moyenne journalière des ménages et donc, celle d’un habitant, qui tourne autour de 8 à 10
l/hbt/jr. Cette consommation va évoluer avec la réalisation de la nouvelle AEPS. Il convient par
conséquent d’étudier l’évolution de la Cs jusqu’à l’horizon 2040.
Le PN-AEP2016-2030, référentiel du Burkina pour les questions d’AEP, donne l’évolution de
la consommation spécifique en fonction des paliers pour les années 2015, 2020, 2025 et 2030,
comme dans le tableau 9.
Nous retiendrons une consommation spécifique de 20 l/j/hbt dans l’évaluation des besoins à
l’horizon du projet.
La zone d’étude est localisée dans le bassin du Mouhoun qui comporte deux grands ensembles
géologiques qui sont le bassin sédimentaire et le socle cristallin ; et qui le longent du sud-ouest
au nord –ouest. Les formations cristallines sont constituées de roches à dominantes granito-
gneissique ou migmatique, schisto-gréseuse ou volcano-sédimentaire. (Agence de l’eau du
Mouhoun, 2014). Bossora se trouve dans la zone de socle sédimentaire et c’est ce qui explique
la présence de forage à débit très important, 10 à 50m3/h.
Selon le rapport de l’étude des sources d’eau de l’agence de l’eau du Mouhoun, dans le socle,
il faut distinguer en priorité deux types d’aquifères :
Les aquifères d’altération qui se distinguent par la nature du substratum, les roches
acides étant les plus favorables ;
Les aquifères de fracturation qui se distinguent par le degré de fracturation qui
détermine les potentialités de l’aquifère.
Le type de roches rencontrées lors de la réalisation du forage de Bossora est constitué en grande
partie de grès. La coupe technique du forage de Bossora est présentée dans le tableau suivant :
Choix du système de pompage : une pompe immergée sera utilisée pour assurer le refoulement
de l’eau du forage au château d’eau. Son choix se fait essentiellement sur la base de deux (02)
paramètres notamment : le débit d’exploitation du forage, inférieur ou égal à la capacité de
production du forage ; et la HMT qui est la pression en mCE que cette pompe devra imprimer
à un volume d’eau pour assurer son transfert d’un point A à un point B, géométriquement
différents (du plan d’eau dans le forage à l’arrivée de l’eau dans le château).
Sources d’énergie de l’AEPS : à l’image de la majorité des villages au Burkina, Bossora n’est
pas branché sur le réseau SONABEL. Les seules sources d’énergie envisageables pour l’AEPS
sont le solaire (photovoltaïque) et le thermique (groupe électrogène). Nous avons alors adopté
les deux (02) sources avec priorité faite au solaire et le thermique viendra en appoint. Cette
option réduira considérablement les coûts d’exploitation du système et donc du prix du m3
d’eau.
Face à ces difficultés aussi bien techniques que socio-économiques, Il a été adopté les bornes
fontaines (BF) pour la desserte et le réseau sera de type ramifié.
V.3. Matériel utilisé
Dans le cadre de la présente étude, nous avons utilisé des moyens aussi bien matériels que
logiciels, allant de la collecte et traitement des données à leur interprétation.
Le tableau 10 renseigne sur les caractéristiques des matériels et logiciels utilisés, de même que
leurs importances dans notre étude :
Matériels
Outils Importance
GPS Garmin 62 S Collecte des informations topographiques, repérage des points
Stations totales Levés topographiques
Logiciels
AutoCAD 2007 Tracé du réseau, dessins ouvrages et détails
Covadis 2007 Tracé des différents profils, traitement des données topographiques
Appréciation de la dispersion spatiale (modèle de regroupement)
Google Earth pro
des habitats et autres installations
Collecte de semis de points pour constitution des données
Global Mapper V 18
topographiques complémentaires
Epanet, EpaCad V 2.0 Simulation du réseau
Excel (Office 2013) Ensemble des opérations de calculs du projet
Dans ces calculs, l’on a supposé qu’il ne sera pas réalisé à Bossora, de nouveaux forages
communautaires jusqu’en 2040. Les deux (02) forages actuels alimentent chacun 300 habitants.
Cela représente un taux de desserte 𝐓𝐝_𝐏𝐌𝐇 = 𝟗. 𝟏𝟗% à l’horizon 2040. Ainsi, l’AEPS
complètera le taux d’accès à 100% soit un de desserte 𝐓𝐝_𝐀𝐄𝐏𝐒 = 𝟗𝟎. 𝟖𝟏%.
Ce qui se traduit par la population de l’AEPS égale à 5 925 personnes à l’horizon 2040
soit 𝐏𝟐𝟎𝟒𝟎 = 𝟓𝟗𝟐𝟓 𝐡𝐚𝐛𝐢𝐭𝐚𝐧𝐭𝐬.
VI.2. Estimation des besoins en eau
Le besoin en eau correspond à l’offre que le système devra rendre disponible pour répondre à
la demande des usagers en prenant en compte leur comportement et les rendements des
installations concernées. La ressource en eau du système étant le forage, les besoins ont été
évalués journellement [Zoungrana, 2001].
T1 : temps de distribution (h). Dans notre cas, T1=12 heures (6h à 18h).
Où : 𝑄𝑝ℎ est exprimé en m3/h et 𝐶𝑝ℎ est un nombre sans dimension, pris égal à 2,5 car la
population de l’AEPS est inférieure à 10 000hbts.
Le tableau 12 résume les résultats de calcul de besoins et de débits pour ce projet. Il renseigne
particulièrement sur la production du jour de pointe et le débit de dimensionnement du réseau
de distribution.
L’énergie envisagée pour assurer le pompage dans le système étant le solaire, le temps de
pompage ( 𝑇𝑝 ) conseillé est de 8h [YONABA, 2005]. Ainsi, la production journalière
𝐏𝐣 (𝐦𝟑/𝐣) du seul forage est de :
𝐏𝐣 (𝐦𝟑/𝐣) = 𝐐𝐞𝐱𝐩 ∗ 𝐓𝐩
Ainsi,
Pj (m3/j) = 30 m3/h * 8 h
Pj (m3/j) = 160 m3/j
Le volume mobilisable par jour, à partir du forage est alors de 160 m3 tandis que la demande
de production du jour de pointe en application le rendement de 99% au refoulement est de
152.47m3. Ainsi, le nombre de forage est donné par :
𝐁𝐣𝐩 150.94
𝐧= et n= = 0.95 soit 1 forage
𝐏𝐣 ƞ𝐝 ∗160
Le débit de foration étant de 39 m3/h, une pompe de 20m3/h pourra répondre aux besoins
(19.06 m3/h) jusqu’en 2040.
Le volume journalier pour notre cas étant de Vj = 150.94 m3, et l’adduction étant assurée par
l’énergie solaire, la durée du pompage est alors de 8heures/jour. La capacité utile du réservoir
Cu se calcule alors par :
Cu = 50% * Vj
Cu = 50% * 150.94m3 = 75.47 m3
Nous adopterons une capacité de réservoir Cu = 80 m3
Conduite d’adduction
Son dimensionnement se fait avec le débit d’exploitation du forage. En rappel, ce débit est de
20 m3/h soit 5.56*10-3 m3/s. Ce volume pompé par unité de temps doit être acheminé au
château, au travers de la conduite dont le calcul est possible grâce aux formules empiriques. Ce
sont les formules de Bresse, de Bresse modifiée, de Munier, et celle de Bedjaoui qui est la
plus récente (2006). En plus, la condition de vitesse et une condition dite de Flamant doivent
être vérifiées. En outre, les pertes de charge ont été estimées pour aider au choix de la conduite
car elles affectent la hauteur manométrique totale (HMT).
Ces différentes formules ont été utilisées dans le but d’en choisir celle qui offre le plus
d’avantage du point de vue économique.
Le tableau 16 comporte les paramètres de calcul de la conduite d’adduction tandis que le tableau
17 présente les résultats.
Calcul de la HMT
Elle correspond à la somme des pdc, augmentée de la hauteur géométrique :
Avec
Zs : Côte d′ alimentaion par surverse du reservoir (109,11m + 5,30m + 0,10 = 114,51m)
ZND ∶ Côte du niveau dynamique de l′ eau dans le forage (91,752m − 40m = 51,752m)
|
∆H dénivelée entre le forage et le reservoir = 100.06 − 91.752 = 8.308 m
| 𝑃𝑑𝑐(𝑚) = 1,1 ∗ ((10,29 ∗∗ 𝐿 ∗ 𝑄^2/(𝐾𝑠 2 ∗ 𝐷10 3 )) = 3,627 𝑚
Ainsi, la conduite de refoulement adoptée est DN 113/125 de pression nominale PN10 sous
réserve qu’il n’apparaitra pas de phénomène de coup de bélier.
1
Dans la formule de Munier, « n » désigne le nombre d’heures de pompage par jour (8heures dans notre cas)
Dépression
HMT-Δh (m) 45.69
Pat (mCE) 10.33
Pat (mCE) < (HMT-Δh) : Pas de dépression
Conclusion :
HMT + Δ h = 86.98 m < PMA = 120 m.
Il vient qu’il n’y a pas de risque de coup de bélier dans la conduite de refoulement. Cela
confirme le bon choix de la classe de PCV utilisé (PN10).
Avec une HMT inférieure d’environ 70 m et un débit d’exploitation égal à 20 m3/h, la pompe
qui satisfait au mieux est Grundfos SP30-12 dont les caractéristiques sont présentées en annexe
N°4 : caractéristiques techniques de l’électropompe Grundfos SP30-12.
Le tableau 19 précise les principales caractéristiques de cette pompe.
Il s’agit d’une pompe immergée solaire, tous les composants sont en acier inoxydable, EN
1.4301 (AISI 304), pour une grande résistance à la corrosion. Cette pompe est homologuée pour
la délivrance d'eau potable. Elle est équipée d'un moteur de type MS6000 avec une puissance
nominale de 11 kW et une étanchéité par protection anti-sable, garnitures mécaniques,
lubrification à l'eau des paliers et une membrane de compensation du volume. Le moteur est à
rotor noyé et offre une bonne stabilité mécanique et un haut rendement. Température maximale
de 40 °C. Le moteur est équipé d'un capteur Grundfos Tempcon qui, associé à des
communications par voie électrique et un panneau de commande MP204, permet de contrôler
la température. Le moteur permet un démarrage direct.
Long refoulement
1331.8 1331.8 1331.8 1331.8 1331.8 1331.8 1331.8 1331.8 1331.8 1331.8 1331.8
(m)
H_géométrique (m) 62.76 62.76 62.76 62.76 62.76 62.76 62.76 62.76 62.76 62.76 62.76
Q(m3/h) 0 3 9 12 18 24 27 30 33 36 38
Q(m3/s) 0.00E+00 8.33E-04 2.50E-03 3.33E-03 5.00E-03 6.67E-03 7.50E-03 8.33E-03 9.17E-03 1.00E-02 1.06E-02
HMT_Pompe (m) 135.00 137.125 132 127 117 106 100 90 80 68 60
HMT_Conduite (m) 62.76 62.84 63.49 64.06 65.68 67.95 69.32 70.86 72.56 74.43 75.76
90 Q=34,25m3/h ; H=73m
80
70
60
50
40
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40
Q(m3/h)
L’application de cette formule, nous a permis d’obtenir une valeur théorique égale à 26,83 KVA. La
puissance normalisée qui suit est 28 KVA. Afin de permettre l’alimentation en énergie de la pompe, il
sera nécessaire d’avoir un groupe de 28 KVA.
𝑬𝒋 = 𝑹𝒈 ∗ 𝑷𝒄 ∗ 𝑬𝒊
𝐸𝑗
Ainsi, la puissance crête du générateur PV, est donnée par 𝑃𝑐 = 𝑅 *
𝑔 ∗𝐸𝑖
Résultats
Ei
Element Debit (m3/j) HMT Rp Rm Rmp Rond Epj (kW/j) Rg Pc (kWc)
(kWh/m2/j)
Forage 160 70 70% 70% 49% 60% 62.29 55% 5.5 20.59
Ainsi, il faut mobiliser des panneaux de sorte à satisfaire une puissance de 20.59 KWc
La puissance photovoltaïque requise étant de 11 KW, nous avons opté pour l’emploi des
panneaux de 250 W 24 V de dimensions 1675mm x1028mm x 45mm.
Ce qui imposerait de mobiliser le nombre de panneaux suivant :
Pc 20590
n= = = 82.36
Panneau PV 250 250
Pour des raisons pratiques, on a opté pour 90 panneaux de 250 Wc, de marque Solar-kit. Il
s’agit de module photovoltaïque polycristallin. Ainsi, la surface couverte par l’ensemble des
modules sera de 154,971 m2.
Dimensionnement des BF
Les BF constituent les seuls ouvrages de desserte. Les normes prescrivent qu’une BF alimente
500 hbts dans un rayon de 1 km. Théoriquement, il faut réaliser 12 BF à l’horizon 2040 pour
répondre aux besoins de la population de Bossora. Cependant, lors des études des entretiens
avec les populations et les autorités locales, il a été demandé 8 BF.
Le débit de pointe horaire de 8,74 l/s est le débit de dimensionnement à repartir entre les points
de desserte (BF). Ainsi, le débit au niveau d’une BF se calcule comme suit :
𝐐𝐝𝐢𝐬𝐭 (𝐥/𝐬)
𝐐𝐁𝐅 (𝐥/𝐬) =
𝐧𝐁𝐅
Qdist (l/s) = Qph (l/s) = 10, 05 l/s.
8,75
QBF (l/s) = = 1,091 l/s
8
Ainsi, chaque BF débitera 1,00 l/s. ce qui permet de les équiper de deux (02) robinets.
QBF (l/s) 1
Débit d’un robinet : Qrobinet (l/s) = = 2 = 0.5 l/s
nrobinet
Le tableau 21 comporte les différents débits dans chaque tronçon de la distribution et point de
desserte du réseau.
𝟒 ∗ 𝐐(𝐦𝟑/𝐬)
𝐃𝐭𝐡 = √
𝛑 ∗ 𝐯(𝐦/𝐬)
Dans cette relation, Dth est le diamètre théorique en m (ou converti en mm). Il est calculé avec
une vitesse hypothèse v = 1m/s. La détermination de 𝐃𝐭𝐡 est suivie du choix judicieux des
diamètres standards à partir d’un catalogue constructeur. Ce sont ces diamètres qui seront
considérés pour la suite du dimensionnement. Dans notre cas, c’est le catalogue Interplast qui
a été utilisé.
Le tableau 22 récapitule les diamètres commerciaux choisis sur la base des théoriques calculés
avec la formule précédente.
Nous avons opté pour des PVC de classe PN6 et considérer un diamètre minimal de DN 59,2/63
dans le choix des sections commerciales, couramment utilisés en projet d’AEPS. En plus, ce
choix a été gouverné par les considérations liées à la vitesse d’écoulement dans les conduites.
Zmine
PX (m)
(m)
calculé
Longueur Dth. Dst. DN ∑Pdc Z_TN imposé V
Tronçons Q (l/s) pdc (m) suivant
(m) (mm) (mm) (mm) (m) (m) par le (m/s)
max des
nœud
Zmin
aval
CE--1 1.59 8.00 101.0 131.8 140 0.004 0.004 99.93 104.93 9.18 0.59
01--02 849.95 6.00 87.4 131.8 140 1.080 1.084 92.16 98.24 15.87 0.44
2--BF1 374.46 1.00 35.7 59.2 63 0.944 2.028 91.57 98.60 15.51 0.36
2--3 154.94 2.00 50.5 70.6 75 0.611 1.695 92.13 98.82 15.29 0.51
3--BF2 60.75 1.00 35.7 59.2 63 0.153 1.848 93.27 100.12 13.99 0.36
3--4 1 085.02 1.00 35.7 59.2 63 2.736 4.431 90.42 99.85 14.26 0.36
4--BF3 198.78 1.00 35.7 59.2 63 0.501 4.932 90.79 100.72 13.39 0.36
4--Vidange 574.01 0.00 0.0 59.2 63 0.000 89.35 94.35 19.76 -
2--5 469.62 3.00 61.8 84.6 90 1.588 2.671 94.81 102.48 11.63 0.53
5--BF4 1 319.73 1.00 35.7 59.2 63 3.328 5.999 93.42 104.41 9.70 0.36
5--6 73.38 2.00 50.5 70.6 75 0.289 2.961 94.57 102.53 11.58 0.51
6--BF5 11.08 1.00 35.7 59.2 63 0.028 2.989 94.52 102.51 11.61 0.36
6--BF6 514.75 1.00 35.7 59.2 63 1.298 4.259 93.32 102.58 11.54 0.36
1--7 4 681.36 2.00 50.5 84.6 90 7.034 7.037 96.93 108.97 5.14 0.36
7--BF7 7.88 1.00 35.7 59.2 63 0.020 7.057 97.05 109.11 5.00 0.36
7--BF8 175.32 1.00 35.7 59.2 63 0.442 7.479 95.90 108.38 5.73 0.36
Les vitesses et les pressions issues des calculs sont dans les plages de valeurs recommandées.
Les valeurs contractuelles de pressions de service en AEPS étant comprises entre 5 et 20 mCE,
le nœud le plus défavorisé a une pression de 5 mCE, calculée suivant Max (Z min). Il s’agit de
la pression à la BF7, à l’altitude 97,05m.
Les vitesses dans les conduites sont comprises entre 0,36 et 0,59 m/s, elles correspondent à
celles requises en AEP dans le souci d’assurer l’autocurage et d’éviter l’érosion du matériau de
revêtement. Le tableau 24 donne le récapitulatif des linéaires et des différents diamètres
nominaux de conduite à mobiliser pour le réseau de distribution.
Après calcul sur Excel 2013, nous avons procéder à une simulation en considérant les mêmes
hypothèses comme options de simulation. Les figures suivantes donnent la vue aérienne du
réseau :
Les détails de ces ouvrages sont donnés en annexe N° : Détails des ouvrages du génie civil
la pose des conduites
Des dispositions doivent être observées dans la mise en place des conduites. Elles sont fonctions
des prescriptions techniques du projet mais également des règles de l’art. La relation permettant
de déterminer la profondeur (ou hauteur) et la largeur des fouilles est la suivante :
𝐻 ≥ 0,8𝑚 + 𝐷𝑁 (𝑚) : Profondeur exprimée en m
𝐿 ≥ 0,4𝑚 + 𝐷𝑁(𝑚) : Largeur de la fouille (m)
TN
L
Conduite PVC
traitement d’appoint très sommaire par simple chloration. Toutefois le seul traitement
envisageable est l’apport d’une dose de chlore résiduel de 0,5 à 1,5 mg/l. Cette norme est
adoptée par l’ONEA au niveau des centres ruraux d’AEPS utilisant les eaux de forage. Cette
valeur respecte par ailleurs les normes de l’OMS qui prescrit la valeur de chlore de 0,5 à 5mg/l
en tout point du réseau.
Ainsi, nous utiliserions de galets de chlore pour leur disponibilité sur le marché en 200 et 500g ;
et pour la simplicité d’emploi. Aussi, il sera appliqué au niveau du château d’eau. Il s’infusera
sous l’arrivée de l’eau refoulé. Ce sont des galets de 200 g qui seront utilisés au regard de la
taille de notre réservoir (80m3)
500
= 0,0025 𝑔/𝑙 = 2,5𝑚𝑔/𝑙
80 ∗ 1000
Ce qui respecte les normes de concentration en chlore pour une efficacité sur 1 à 3 semaines.
Le chlore en solution est aussi une option d’application. Cependant, cela nécessite l’utilisation
d’une pompe doseuse adjoint par un réservoir de solution de chlore.
Le tableau suivant donne les populations de chaque hameau à l’horizon 2040, les technologies
d’AEP adoptées, leurs coûts respectifs et confronte des montants des deux options :
45 000 000
45 000 000
Commentaire :
La nouvelle solution permettra de réaliser :
sa valeur dans le temps. Ainsi, l’amortissement annuel d’un actif est le rapport de son prix
d’achat sur sa durée de vie théorique.
Cependant, on ne tient pas compte (généralement) des coûts d’investissement dans les projets
similaires du fait du caractère social de l’eau et dans ce cas, on aurait le prix de 362,95 F/m3,
d’après le calcul suivant :
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Le projet BID-UEMOA constitue une action source de développement pour nombre de localités
des régions des Hauts bassins et de la Boucle du Mouhoun à travers la réalisation
d’infrastructures d’AEPA. L’horizon du projet (2040) témoigne de l’ambition du gouvernement
et de ses PTF à travailler à l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires sur de longs
termes. Aussi, la diminution de l’effort fourni par les usagers dans la collecte de l’eau a été un
objectif clé dans l’élaboration de ce projet. Toutefois pour certaines localités, les configurations
ne permettent pas d’arriver à cette fin comme le cas de Bossora.
En effet, il s’est avéré plus opportun de réaliser des ouvrages distincts en lieu et place d’un seul
système. Ainsi, l’ensemble des populations aura un accès adéquat à l’eau potable dès la mise
en service de ces ouvrages concernés.
Pour une demande en eau de 150,94 m3/j à l’horizon 2040, l’AEPS de Bossora centre
comportera ainsi un réseau de 11,885 km linéaires de conduites, un château d’eau de 80m3, 8
Bornes Fontaines (2 robinets de 0.5l/s par BF) pour satisfaire l’ensemble des besoins des
consommateurs. L’eau sera vendue à 370 F CFA/m3 et le système serait mieux géré sous un
contrat d’affermage. Cette infrastructure permettra de détourner les usagers des PMH
progressivement vers le service de l’AEPS, comme voulu par les commanditaires du projet.
Elle coûtera le montant total TTC de 198 091 745 F CFA et le délai d’exécution (prévisionnel)
de l’AEPS de Bossora est de 4 mois.
Il faut rappeler que l’option des ouvrages distincts permettra d’économiser 277 706 860 F CFA
Pour une bonne marche du service de cet ouvrage, des campagnes d’IEC pourront être menées
en vue d’intensifier l’adhésion des populations au projet et d’améliorer les conditions de vie
des populations. Il s’agira des sensibilisations sur l’hygiène et assainissement autour des points
d’eau, les bonnes pratiques sur la collecte, le transport et le stockage de l’eau. Ces campagnes
devront permettre surtout de motiver les usagers à payer l’eau afin de pérenniser le service.
Par ailleurs il faudra assurer une implication des bénéficiaires aux travaux de réalisation (main
d’œuvre), dans la gestion des services (fontainiers recrutés localement).
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Annexe 1: Résultats issus de l’exécution du forage géophysiques ........................................... iii
Annexe 2: Devis quantitatif et estimatif de l’AEPS de Bossora ................................................ v
Annexe 3: Pièces graphiques...................................................................................................... x
Annexe 4: Catalogue constructeur GRUNDFOS .................................................................. xxiii
Annexe 5: Etude d’impact environnemental ....................................................................... xxviii
PRIX MONTANT
N° DESIGNATION UNITE QUANTITE UNITAIRE TOTAL
(F CFA) (F CFA)
Tête de forge
Evaluation des potentiels impacts du projet sur son milieu récepteur par la Matrice de Léopold
Milieu récepteur
Activités biophysique socioéconomique
Phase du Impacts
sources Description de l’impact
projet générés Santé et Econom
d’impacts Faune Flore Eau Sol Air Culture Emploi
sécurité ie
coupe d'arbres pour
Installation du déguerpissement de
Déboisement
chantier l'emprise de la base vie et
des zones de stockage.
travaux de fouilles en
Déboisement
Travaux masse (fondations) en
, nuisances
d'infrastructures rigoles (pour les conduites)
Réalisation sonores
Exécution du forage
Décapage des sols et coupe
Déboisement
Travaux de d'arbres pour les emprises
, nuisances
superstructures des BF, Château et regards
sonores,
hors sols.
Transport des Nuisances
Poussière, ouvertures des
matériels / sonores,
nouvelles pistes d'accès
matériaux accidents
Nuisances
sonores, Bruit des équipements de
Transport de perturbation collecte de l'eau (tricycle,
Exploitation
l'eau de biotopes motos…), nouveaux
de certaines sentiers d'accès au service
espèces