Cours C514 - Partie I. 2020-2021

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ANNEE

UNIVERSITAIRE
2022/2023

COURS
METHODES DE SEPARATION

PARTIE I

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GENERALITES SUR LES METHODES D’EXTRACTION

Les techniques de séparation (appelées aussi analyse immédiate) correspondent à la partie la plus
anciennement connue de la chimie analytique. Elles ont permis l’isolement de nombreuses substances à
savoir les alcaloïdes, les vitamines, les antibiotiques …etc.
Une méthode de séparation est généralement composée d’un certain nombre d’opérations dans la
mise en œuvre dépend de la nature de produit de départ qui peut être soit une solution homogène résultant
de l’extraction d’un mélange naturel ou d’une réaction de synthèse, soit d’un mélange hétérogène par
exemple organes des végétaux ou animaux. Dans ce chapitre, nous allons étudier successivement ces
deux types de mélanges.

I] Séparation des constituants d’un mélange hétérogène


1- Mélange d’une phase solide et d’une phase liquide
Dans le cas d’un mélange présentant une phase solide et une phase liquide, les deux techniques de
séparation les plus classiques utilisées sont la filtration et la centrifugation.
a- La filtration
Dans ce cas, il convient de préciser deux points : les matériaux filtrants et les techniques de mises en
œuvre.
b- La centrifugation
Une particule de masse m soumise à un mouvement de rotation autour d’un point fixe en décrivant
une trajectoire circulaire de rayon R, subit une force centrifuge 𝑭 = 𝒎. 𝜸𝑹 avec 𝜸𝑹 est la composante
𝒗𝟐
radiale de l’accélération de cette particule. 𝜸𝑹 = avec v : vitesse de rotation c’est-à-dire l’espace
𝑹
parcouru pendant une seconde, qui correspond à un certain nombre « n » de fois la longueur de la
circonférence de la trajectoire donc 𝒗 = 𝟐𝝅𝑹 .
D’autre part, lorsque la force centrifuge est appliquée à une particule solide ou liquide en suspension
dans un liquide, la masse m de cette particule doit être remplacée par la différence entre m et la poussée
d’Archimède subie par la particule c’est-à-dire par un terme 𝑚′ = 𝑉(𝑑𝑠 − 𝑑𝑙) où V et ds sont
respectivement le volume et la densité de la particule et dl la densité du liquide. L’expression de la force
centrifuge, dans ce cas, devient alors :
(𝟐𝝅𝑹𝒏 )𝟐
𝑭 = 𝑽(𝒅𝒔 − 𝒅𝒍). Soit 𝑭 = 𝟒𝝅𝟐 𝑹(𝒅𝒔 − 𝒅𝒍) .
𝑹
Cette expression montre bien que l’efficacité d’une centrifugation dépend :
➢ du volume des particules ;
➢ de la différence des densités des particules et du liquide : il est clair
➢ que les particules les plus lourdes et les plus grosses sédimentent rapidement.
Pour avoir une bonne séparation, l’opérateur n’est généralement pas maître de ces deux facteurs. Il
reste donc deux paramètres sur lesquels le constructeur et l’opérateur peuvent intervenir :
➢ le bras de rotation « R » ;

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➢ le nombre de tours « n »
On note que l’augmentation de « R » est obligatoirement limitée par la dimension des appareils et
c’est donc essentiellement le nombre de tours par minutes « n » plus tôt que par seconde qui permet de
rendre compte des performances d’une centrifugeuse. Ce nombre varie en générale entre 3000t/mn et
50000 t/mn et même plus pour les ultracentrifugeuses.

Notes :
✓ pour rendre compte de la performance des centrifugeuses, l’utilisation du nombre de g qui
correspond au rapport de la valeur de la force centrifuge et celle de la pesanteur est couramment
𝒎𝜸𝑹
utilisée . A titre d’exemple une centrifugeuse à main atteint 1500g, une ultracentrifugeuse
𝒎𝒈
de 25000 à 1000000g ;
✓ la séparation d’un mélange de molécules de même nature (protéines par exemple) en fonction de
leur masse moléculaire peut être effectuée par ultracentrifugation. D’un point de vue analytique,
c’est l’une des méthodes permettant la détermination de la masse moléculaire moyenne et de
l’homogénéité des polymères.

2- Mélange de deux liquides non miscibles


Ce type du mélange est séparé par décantation. Cependant, cette séparation est généralement gênée
par des émulsions qui peuvent être rompue par centrifugation, chauffage ou la variation de pH.

II] Traitement d’une phase homogène


Dans le cas d’un mélange homogène on essaie de revenir au cas d’un mélange hétérogène. Cette
opération peut être effectuée par des moyens différents selon la nature des constituants du mélange :
➢ Dans le cas d’un liquide on provoque la formation d’un solide, la démixtion en deux phases
liquides ou dans le cas d’un solide de réaliser le tri des différents constituants : c’est la rupture de
phase ;
➢ Dissoudre préférentiellement dans un solvant approprié certains constituants du mélange c’est le
transfert de phase : osmose, extraction, chromatographie …
➢ Changement d’état en faisant passer l’un des constituants à l’état gazeux. : c’est la distillation si
le mélange initial est un liquide, la sublimation s’il est un solide.

SEPARATION PAR RUPTURE DE PHASE, OSMOSE ET DIALYSE

I] Séparation par rupture de phase


Ce sont les méthodes les plus simples à mettre en œuvre et bien qu’elles soient souvent appliquées
après une séparation par transfert de phase.
1- Séparation d’un mélange solide
C’est le cas le plus délicat à séparer de cette manière et il faut souvent faire appel à une méthode de
transfert de phase préalable. Cependant, on peut citer les deux techniques suivantes :

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➢ Séparation mécanique des cristaux selon leur couleur, leur fluorescence, ou leur forme (séparation
des tartrates par pasteur) ;
➢ Lévigation qui est une séparation fondée sur la différence de densité des constituants. Elle fait
appel à l’entraînement par un courant de liquide non-solvant, des fractions les moins denses d’un
mélange.
2- Séparation d’une solution liquide
Pour séparer un ou plusieurs constituants d’un mélange de composés en solution liquide (à l’état de
solides ou de liquides), on réalise une rupture de l’homogénéité. Cette dernière est obtenue, soit en
augmentant la concentration des substances en solution par élimination du solvant, soit en modifiant leur
solubilité dans le milieu liquide.

a) Elimination du solvant
L’élimination partielle de solvant réalise la concentration de la solution. Lorsque le coefficient de
solubilité est dépassé le soluté précipite. L’élimination du solvant peut être effectuée soit à pression
atmosphérique, soit sous pression réduite :
✓ Elimination du solvant à pression atmosphérique
Cette méthode présente l’inconvénient du fait qu’elle nécessite souvent une élévation importante de
température et entraîne ainsi le risque de dégradation de substances fragiles.
✓ Elimination du solvant sous pression atmosphérique
Elle a le double avantage d’opérer par distillation donc à l’abri de l’air ce qui évite le risque d’oxydation
des substances et à une température plus basse que précédemment. Pour ce faire, on utilise souvent un
évaporateur rotatif.

b) Diminution du pouvoir solvant


Cette opération peut être réalisée de plusieurs manières :
✓ Variation de la température : il correspond à la technique bien connue de recristallisation de
maintes substances, une dissolution à chaud suivie d’un lent retour à la température ambiante
entraîne l’apparition de cristaux ;
✓ Addition d’un non-solvant : l’addition d’un second liquide miscible au premier solvant mais
n’ayant pratiquement aucun pouvoir de dissolution vis-à-vis de telle ou telle substance existant
dans la solution initiale peut entraîner une précipitation. A titre d’exemples on peut citer la
précipitation de l’acide benzoïque ou l’acide salicylique en solution alcoolique par addition d’eau ;
et la cristallisation des chlorhydrates d’amines hétérocycliques en solution méthanolique par
addition ménagé d’éther di-éthylique ;

Note : Il est important de souligner que cette méthode ne permet généralement pas d’obtenir des cristaux
aussi purs que la précédente ; car en diminuant brutalement le pouvoir solvant, elle entraîne souvent la
précipitation d’impuretés.
✓ Relargage

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Il consiste à ajouter à la solution un nouveau soluté qui entraîne la séparation d’un solide ou d’un
liquide. Ce phénomène est très généralement observé avec des solutions aqueuses. Le composé
relargué est généralement organique, le relarguant un sel minéral.
Les agents relarguant doivent être solubles dans le solvant (c’est-à-dire généralement dans l’eau).
On peut classer d’après leur pouvoir relarguant décroissant les différents anions et cations :
Anions: F- > SO42- > Citrate > Tartrate > Cl- > Br-
Cation : Li+ > Na+ > K+ > NH4+ > Mg2+
Le relargage présente l’avantage d’être une méthode de séparation très douce qui ne fait intervenir
d’élévation de température, et pour cela présente un grand intérêt en biochimie.

II] Osmose et dialyse


1- Osmose
Le phénomène d’osmose est le transfert de phase entre une solution initiale et un second solvant
potentiellement miscible à la solution. Ce transfert nécessite une séparation entre les deux phases à l’aide
d’une membrane poreuse, choisie pour laisser passer le soluté à transférer. Dans un premier temps les
molécules de solvant pur sont attirées dans la solution à travers la membrane poreuse et le volume de la
solution augmente : c’est l’endosmose. Dans une seconde phase les molécules de soluté passent à leur
tour dans le solvant pur ceci jusqu’à égalisation des concentrations : c’est l’exosmose.
a) pression osmotique :
Dans le cas où seule l’endosmose est possible, c’est-à-dire où les molécules de soluté ne peuvent pas
franchir la membrane, il est possible de mesurer la pression osmotique. En effet, si l’on place les deux
solutions au même niveau initiale, dans deux cylindres concentriques, l’endosmose va entraîner
l’élévation du niveau de la solution jusqu’à une hauteur ‘h’ du niveau initial. Il y a donc une pression
supplémentaire provenant du phénomène. Par définition elle est la force (ici le poids) par unité de
surface :
𝑷 𝒎𝒈
𝝅= = 𝒐𝒓 𝒎 = 𝑽. 𝒅
𝑺 𝒔
𝑒𝑡
𝒎 = 𝑽. 𝒅 𝒆𝒕 𝑽 = 𝒉. 𝒔 (𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅𝒖 𝒄𝒚𝒍𝒊𝒏𝒅𝒓𝒆) 𝒅𝒐𝒏𝒄 𝝅 = 𝒉. 𝒅. 𝒈
Dans le cours de physique, il a été indiqué que la pression osmotique d’un composé dissous dans un
solvant, en formant une solution idéale, a la même valeur que la pression que prendrait ce corps s’il se
trouvait à l’état gazeux à la même température : p.V = R.T avec V dans le cas d’un gaz est le volume
molaire ; dans le cas d’une solution, il est le volume de solution contenant une mole de soluté. Il est donc
possible à partir de la valeur de V de déterminer la concentration molaire ‘C’ qui est par définition le
nombre de moles contenu dans un litre :
𝟏𝒎𝒐𝒍𝒆 𝝅
𝑪= 𝒅𝒐𝒏𝒄 = 𝑹𝑻 𝒆𝒕 𝝅 = 𝑹. 𝑪. 𝑻
𝑽 𝑪
La hauteur ‘h’, pour un solvant de densité connue, est donc proportionnelle à la concentration à une
température donnée. La mesure de cette hauteur (ou de ) permet donc de déterminer la concentration
exprimée en mole par litre de solution. Si la solution contient plusieurs solutés, c’est la concentration

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globale qui est ainsi déterminée. Cette dernière est souvent appelée osmolarité. Les appareilles destinées
à sa mesure sont les osmomètres.

b) Osmolalité
Il est clair que la formule de proportionnalité de la pression osmotique à la concentration (à température
donnée) n’est applicable que dans le cas des molécules stables en solution. En revanche, si une molécule
subit une dissociation totale en ions, isolés au sien du solvant, chaque particule ainsi formée, se comporte
comme active vis-à-vis de la pression osmotique. Dans ces conditions cette équation devient 𝝅 =
𝑪. 𝑽. 𝑹. 𝑻 avec le nombre de particules dues à la dissociation.
En réalité, les mesures effectuées ont conduit à remplacer ‘’ par une valeur inférieur ‘i’. Le rapport  =
i/ est appelé coefficient osmotique. Il est relié à l’activité de la solution. i : coefficient de Vant Hoff.

Note : il est à noter que dans l’expression de  la concentration est exprimée en molalité ‘m’ c’est-à-dire
en mole de soluté par Kg du solvant et non en molarité ‘C’. En effet, la mesure de p fait appelle souvent
à des méthodes fondées sur les modifications du comportement du solvant dues à la présence du soluté
(cryoscopie : abaissement de point de congélation et élévation de point d’ébullition : ébullioscopie : lois
de Raoult).
𝝅 = 𝒎. 𝝋. 𝒗. 𝑹. 𝑻
par définition 𝝈 = 𝒎. 𝝋. 𝒗 = 𝜻 est appelé osmolalité sa détermination est très importante car la pression
osmotique des liquides de l’organisme est l’une des constantes les mieux protégés au niveau
physiologique. C’est la raison pour laquelle sa connaissance, tant dans les solutés médicamenteux que
dans les aliments diététiques est fondamentale.

2- Dialyse
Il est évident que la vitesse de diffusion, lors de phénomène d’osmose varie sensiblement en sens inverse
du poids moléculaire. De plus, en raison de la taille des pores, certaines membranes sont perméables à
de très petites molécules comme l’eau est imperméable à des molécules plus grosses. Les membranes les
plus utilisées sont celles qui laissent filtrer les molécules petites et moyennes (cristalloïdes) en retenant
les plus grosses dites macromolécules de structure colloïdale (polymères de diverses natures : protidiques
(albumine, globulines), glucidique (dextrain) : c‘est le phénomène de dialyse.
C’est ainsi, qu’en biochimie, on peut isoler à partir d’un plasma ou d’un sérum les colloïdes qui ne
traversent pas la paroi et souvent d’ailleurs floculent, du fait de l’élimination des ions stabilisants
(peptisants). Il est possible inversement de réaliser à partir d’un tel mélange la séparation des cristalloïdes
à l’état d’une solution privée de protéines gênantes dans de nombreuses réactions de dosage.
Le phénomène de dialyse est utilisé dans de nombreux appareils d’analyse automatique. Il peut être
accéléré sous l’influence d’un champ électrique, c’est l’électrodialyse.

FILTRATION

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La filtration est une méthode de séparation conçue à séparer les particules solides qui se trouvent dans
un liquide. Selon cette opération, la masse à filtrer est versée sur un filtre qui laisse passer le liquide,
mais retient les masses solides. Le liquide ainsi obtenu constitue le filtrat.
La filtration est très largement utilisée et ses applications les plus fréquentes sont :
➢ Elimination des impuretés insolubles dans un solvant ;
➢ Isolement d’un solide qui se sépare, soit par recristallisation, soit par précipitation ;
On distingue deux types de filtration à savoir la filtration par gravité et la filtration sous vide.
Habituellement la filtration par gravité est employée dans le premier cas, alors que la filtration sous vide
convient au second cas.

I] Filtration par gravité


Dans ce type de filtration, le liquide s’écoule librement à travers le filtre. Ce dernier, placé sur un
entonnoir à tige courte et de large diamètre, est soit de forme conique, soit plissé. Pour l’utilisation de
l’un ou l’autre de ces deux filtres, il est à noter que le filtre conique, d’usage courant en analyse
gravimétrique, n’est utilisé en synthèse organique que lorsqu’il n’est pas nécessaire de filtrer rapidement.
Cependant, le filtre plissé est beaucoup plus commode d’emploi et plus répandu. En effet avec ce filtre,
la filtration est accélérée car le liquide passe à travers une plus grande surface. En outre, son utilisation
convient bien pour une filtration à chaud.

Note:
✓ lorsque la solution à filtrer est visqueuse ou gélatineuse, ou encore si les parois du papier ont
tendance à se boucher, il est préférable de filtrer d’abord sur un tampon de coton hydrophile
ou de laine de verre ;
✓ lors de l’utilisation de filtre conique, il se forme souvent entre le filtre et l’entonnoir ou entre
l’entonnoir et le bord du récipient, un joint étanche qui empêche l’aire de se déplacer et
interrompt la filtration. On évite ce phénomène en intercalant un petit morceau de papier entre
l’entonnoir et le col du récipient.

II] Filtration par gravité à chaud


Il est souvent nécessaire de filtrer à chaud pendant la recristallisation d’un composé ; soit pour
débarrasser la solution des impuretés insolubles, soit après le traitement au noir de carbone. Pour éviter
la formation prématurée de cristaux au cours de cette opération, les précautions ci-dessous sont
recommandés :
➢ utiliser un filtre plissé ;
➢ utiliser un entonnoir à tige courte et de large diamètre. En effet, avec un entonnoir à tige longue,
la cristallisation s’amorcerait dans la tige, ce qui bloquerait la filtration ;
➢ ajouter à la solution un excès d’environ 10% de solvant chaud (la solution chaude n’étant plus
alors saturée, le risque de cristallisation est diminué) ;
➢ préchauffer l’entonnoir (à l’étuve ou à l’aide d’un chauffe-entonnoir ou encore en y versant du
solvant chaud) ;
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➢ garder toujours la solution à filtrer près du point d’ébullition pendant la filtration ;
➢ lorsque le solvant est l’eau, recueillir le filtrat dans un récipient placé sur une plaque chauffante
pour qu’il bouille lentement ; la vapeur d’eau réchauffe ainsi tout le système, aussi bien
l’entonnoir que le liquide qui s’y trouve.

II] Filtration sous vide


La filtration sous vide est utilisée, soit pour isoler un solide issu d’un mélange réactionnel ou d’un solvant
de recristallisation, soit pour éliminer des impuretés dispersées dans un grand volume de liquide.
Dans ce type d’appareillage consiste en un entonnoir Büchner ou un entonnoir Hirsch en porcelaine. Il
peut être aussi constitué d’un entonnoir en verre transparent dont la partie plate est en verre fritté de
porosité variable, son emploie ne nécessite pas l’usage de papier filtre. La tige de l’entonnoir s’insère
dans un bouchon qui s’adapte au col d’une fiole à vide dont l’ouverture latérale est reliée à une fiole de
garde, elle-même branchée à une trompe à eau ou à une autre source de vide par des tuyaux.

Note :
Le rôle de la fiole de garde est d’empêcher le retour de l’eau dans la fiole à vide, par suite des variations
de la pression provoquées par un débit d’eau irrégulier, ou par une erreur de manipulation.
Pour mener à bien une filtration sous vide, la séquence des opérations et l’ensemble des précautions à
prendre sont :
➢ utiliser un filtre dont le diamètre recouvre exactement les performations de l’entonnoir ;
➢ mouiller le filtre avec un peu de solvant, pour obtenir une bonne adhérence sur l’entonnoir et
empêcher que des particules de solide ne s’infiltrent sous les bords du papier ;
➢ appliquer le vide en ouvrant le robinet ;
➢ couler d’abord le liquide qui surnage, puis la masse plus dense semi-solide. Tout le solide est
ensuite transvasé dans l’entonnoir à l’aide d’une spatule ou d’un peu de filtrat ;

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➢ laver le solide de la façon suivante : interrompre le vide, recouvrir le solide de solvant froid,
appliquer de nouveau le vide ; répéter une autre fois l’opération ;
➢ en maintenant le vide, essorer en pressant le solide avec un verre de montre ou avec un « tapon ».

DECANTATION-EXTRACTION AVEC UN SOLVANT NON MISCIBLE-LAVAGE

L’isolement d’une substance, naturelle ou synthétique, nécessite souvent une extraction avec un solvant
et des lavages à l’élimination des impuretés. Ces opérations se terminent toujours par une décantation.

I] Décantation
C’est un procédé de séparation de deux phases liquides non miscibles de densités différentes ;
généralement l’une des phases est aqueuse, l’autre est organique ; leur séparation s’effectue sous l’action
de la pesanteur, en les laissant reposer. Exemple : eau + huile → d (eau)= 1, d (huile) variable < 1.

1) Appareils et techniques de séparation


A l’échelle du laboratoire, la décantation est le plus souvent réalisée dans une ampoule à décanter (figure
1). D’autres appareils sont conçus pour un usage spécifique ; c’est le cas, par exemple, de celui de Dean
Starck (figure 2), qui permet la séparation en continu des constituants du distillation dans le cas d’un
hétéro-azéotrope.
Lorsque la séparation des deux phases est nette, leur récupération s’effectue de la manière suivante : on
enlève le bouchon de l’ampoule, puis on ouvre le robinet pour que la couche inférieure coule jusqu’à la
surface de séparation. Afin d’entraîner entièrement la phase inférieure dont une partie risque d’adhérer
aux parois, l’interruption de la coulée par intermittence et l’application à l’ampoule un léger mouvement
de rotation sont recommandés.

Note :

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L’identification des deux phases (aqueuse et organique) peut être faite en se basant sur la masse
volumique du solvant organique (une phase éthérée (𝜌 = 0,713 𝑔. 𝑐𝑚−1 ) forme la couche supérieure,
alors que si le solvant est le dichlorométhane (𝜌 = 1,326 𝑔. 𝑐𝑚−1 ), il se retrouve au fond de l’ampoule).
Cependant, la masse volumique de la phase aqueuse peut être telle qu’il soit difficile d’identifier chaque
phase avec certitude ; ci-dessous quelques moyens d’identification des deux phases :
✓ quand il ne reste qu’un faible volume de la couche inférieure, ajouter un peu d’eau dans
l’ampoule : la couche inférieure est aqueuse si son volume augmente, si non elle est organique ;
✓ ajouter quelques gouttes d’eau : selon quelles traversent la couche supérieure ou s’y mélange, on
peut déterminer si cette dernière est organique ou aqueuse ;
✓ prélever une goutte de l’une des couches et ajouter une goutte d’eau : la miscibilité ou non avec
l’eau permet d’identifier les deux phases.

2- Emulsion et produits d’interface


Il peut arriver que la séparation entre deux phases ne soit pas nette, mais qu’il se forme une émulsion,
c’est-à-dire une zone intermédiaire contenant des gouttelettes d’une phase suspendues dans l’autre.
Diverses méthodes, dont le succès est souvent aléatoire peuvent être employées pour briser une
émulsion à savoir :
✓ l’attente : laisser reposer l’ampoule pendant une longue période constitue souvent un bon
moyen de rupture d’une émulsion ;
✓ la filtration : filtrer l’émulsion sur de la laine de verre ou simplement sur un filtre plissé brise
une émulsion, dans la plupart des cas. Il existe également des papiers séparateurs de phase, imprégnés
d’un composé siliconé, retenant la phase aqueuse et laissant passer la phase organique ;
✓ les agents chimiques : l’addition d’un sel inorganique ou l’introduction, directement dans
l’émulsion, de quelques gouttes d’alcool, peuvent provoquées la rupture d’une émulsion ;
✓ la centrifugation : lorsque l’émulsion est importante, on peut la briser en la soumettant à la
centrifugation.
Outre les émulsions, des produits d’interface d’aspect filamenteux, globulaire ou mal défini,
apparaissent parfois entre les deux phases. L’application à l’ampoule d’un léger mouvement de
rotation réduit souvent la dimension de ces produits. Ils sont régulièrement prélevés avec la phase
organique et éliminés seulement à la dernière décantation avec la phase aqueuse ; cette manière de
procéder permet de récupérer une phase organique propre et d’obtenir un rendement maximum.

Notes :
➢ le dichlorométhane et le trichlorométhane sont parmi les solvants qui ont tendance à former
des émulsions avec l’eau ;
➢ la présence d’agents tensio-actifs (produits naturels, protéines …etc.) dans la phase
aqueuse entraîne la formation d’émulsion ;
➢ lorsque la densité de la phase organique est proche de celle de l’eau, l’addition d’un sel
inorganique, fréquemment NaCl, augmente la densité de la phase aqueuse. Cette opération permet
d’obtenir rapidement une meilleure séparation. De plus, la présence du sel diminue la solubilité des
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composés organiques dans l’eau qui passent ainsi dans la phase organique par effet de relargage. La
récupération des produits organiques est donc améliorée lorsque leur solubilité dans l’eau n’est pas
négligeable.

II] Extraction par un solvant non miscible
Les méthodes d’extraction permettent de réaliser le transfert d’un soluté initialement contenu dans une
phase, solide ou liquide, vers un solvant non miscible au premier milieu. Dans le cas où l’on extrait ainsi
une solution par un solvant on parle d’extraction liquide-liquide. Le principe en est fondé sur la
distribution d’un soluté donné entre les deux solvants en fonction de sa solubilité dans chacun d’entre
eux.
Bien que l’on puisse employer des combinaisons de deux solvants organiques, le cas le plus fréquent est
celui où l’une des phases est aqueuse ; mais le principe du raisonnement est évidemment le même dans
tous les cas.
Il est à noter que l’extraction par un solvant présente de nombreux avantages qui font que son utilisation
est très générale. C’est une méthode simple, rapide, de mise en œuvre facile, et s’appliquant à de très
nombreuses substances. En outre, ce procédé peut être utilisé tant pour l’isolement de quantités
importantes de substance, que pour celui de traces infimes. En plus, la séparation désirée peut être rendue
plus sélective en ajustant un certain nombre de paramètres chimiques : outre le choix judicieux du solvant
d’extraction, il est possible d’intervenir en agissant sur le pH, en utilisant la formation de chélates ou de
paires d’ions.

1- Généralités sur l’extraction d’une solution par un solvant non miscible.

a) Expression du partage
En première approximation, on néglige les phénomènes d’interférences sur les solubilités réciproques
des constituants du mélange, et on envisage le comportement d’un seul soluté ‘S’ se répartissant entre un
solvant A où il est initialement présent et un solvant B non miscible au précédent.
Le soluté, qui est soluble dans les deux phases, est distribué entre elles dans une proportion définie,
lorsque l’agitation a été suffisante pour qu’un équilibre s’établisse entre les concentrations. Le partage
du soluté est en effet un processus dynamique qui implique qui implique un échange constant de
molécules du corps dissous à travers la zone de contact des deux phases non miscibles. L’équilibre est
atteint lorsque l’énergie libre du soluté a une valeur identique dans chacune des deux phases. Il est alors
possible de prévoir exactement le cours d’une opération d’extraction à l’aide de deux paramètres : le
coefficient de partage et le taux de distribution.

➢ Coefficient de partage :
Le coefficient de partage thermodynamique est le rapport des fractions molaires, xA et xB du soluté dans
𝒙
les deux phases, formées par les solvants A et B, à l’équilibre : 𝑲𝒅 = 𝑩 . La fraction molaire xi
𝒙𝑨
correspond au rapport du nombre de molécules contenu dans une phase au nombre total de molécule.

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- l’indice A est habituellement réservé au solvant contenant initialement le soluté et l’indice B au solvant
extractif.
- Kd est une constante à une température donnée dans les conditions idéales où ne se produit aucune
interaction entre le soluté et les solvants.
Vu que la valeur des fractions molaires n’est pas facilement accessible, on utilise classiquement un
coefficient de partage K qui est le rapport des concentrations de la substance ‘S’ dans les deux phases,
après réalisation de l’équilibre : K = CB / CA
A une température donnée dans le cas où il n’y a aucune interaction solvant-soluté et où les solvants sont
parfaitement non miscibles, K est une constante ; on dit alors que la distribution du soluté entre les deux
solvants est régulière.
Note : le coefficient de partage dépend de la solubilité du soluté ‘S’ dans les deux solvants A et B. En
effet, si les concentrations CA et CB sont progressivement augmentées jusqu’à atteindre la saturation dans
chaque phase, l’équilibre est maintenu, puisque chacun des solvants ne peut pas dissoudre davantage de
soluté. Les concentrations sont alors par définition les coefficients de solubilité SA et SB. Il suffit alors
de connaître ces coefficients de solubilités pour obtenir :
K = SB / SA.
La constante K s’exprime alors par la loi de Berthelot-Jungleisch : Quelles que soient les valeurs de la
solubilité d’un corps à partager entre deux solvants non miscibles et quels que soient les volumes de ces
solvants mis en œuvre, le corps se répartie à l’équilibre de telle sorte que les concentrations soient dans
un rapport constant.
K est caractéristique d’une substance donnée et d’un couple de solvant donné. La même valeur de K
s’applique à l’extraction par un solvant pur B d’un soluté ‘s’ initialement en solution dans un solvant A,
à celle inverse réalisée par un solvant pur A à partir d’une solution de ‘S’ dans B, ou encore à l’extraction
mutuelle si les deux solvants A et B contiennent initialement une fraction de soluté ‘S’.

➢ Taux de distribution
Dans certains cas, les solvants peuvent présenter une solubilité réciproque non négligeable, mais sur toute
la substance ‘S’ peut se trouver dans chaque phase sous plusieurs formes dont une seule intervient dans
le partage. Il convient alors de faire apparaître une nouvelle notion autre que K : le taux de répartition ou
de distribution.
C’est le rapport entre les concentrations totales de la substance ‘S’ dans A et B, sous quelque état quelle
se trouve. Si le soluté existe sous plusieurs formes, c’est la somme des concentrations en chaque forme
qui intervient, que cette forme participe ou non au partage :
∑𝑪𝑩
𝑫=
∑𝑪𝑨
CB = CB1 +CB2+…. CA = CA1 +CA2+….

Note : D est un coefficient de partage apparent ; mais comme ce n’est pas forcément une constante, il est
préférable de ne conserver le terme de coefficient de partage que dans le cas idéal qui correspond au fait
que dans les deux phases le soluté se trouve sous une seule et même forme. Dans ce cas on a : D = K.
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Exemple : le phénol se répartie entre l’eau et le tétrachlorure de carbone selon le coefficient de partage :
K = (PhOH)CCl4 / (PhOH)H2O
Mais si à la phase aqueuse est ajouté une certaine quantité de base forte, une partie des molécules de
phénol est transformée en phénate selon la réaction :

phénol Sens 1 phénate


PhOH + B PhO- + BH+
Sens 2
La concentration totale de phénol n’a pas changé, mais seules les molécules non ionisées participent au
partage. La distribution est donc modifiée et il faut faire intervenir au lieu de K :
D = (PhOH)CCl4 / (PhOH)H2O + (PhO-)H2O
C’est le cas à chaque fois que le soluté existe sous des formes différentes dans les deux solvants :
formation de liaison hydrogène entre molécules de soluté ou entre soluté et solvant, existence d’équilibre
d’ionisation ou de complexation …
Si D est constant, dans des conditions déterminées, la distribution est encore régulière si non elle est dite
quelconque ou irrégulière. Dans ce dernier cas, le rapport des concentrations totales n’est pas indépendant
de ces concentrations. La courbe CB = f(CA) n’est donc plus une droite comme dans le cas d’une
distribution régulière.

2- Relation relatives aux quantités


a) Rapport de quantité le rendement est très important dans l’extraction
Pour rendre compte de la qualité d’une extraction, on considère le rendement, qui est le rapport de la
quantité extraite à la quantité contenue dans la solution initiale.
La concentration C d’un soluté est reliée à la quantité Q contenue dans un certain volume V par la
relation : C = Q/V
Q = C. V 1
Pour étudier le rendement de l’extraction, il est nécessaire de connaître la quantité extraite par le solvant
B, à partir d’une quantité initiale QA0 en solution dans le solvant A. Pour ce faire, il est utile de déterminer,
chaque fois qu’un équilibre est réalisé, la quantité extraite dans le solvant B soit QB et celle qui reste dans
le solvant initial A soit QA. QA0 = QA + QB On introduit alors un rapport de quantité  tel que :
 = QB / QA 2

 est parfois appelé coefficient de partage relatif aux quantités, mais ce terme est impropre car il n’est
pas constant. En effet, en combinant les équations 1 et 2 on aura :
 = QB / QA = (CB / CA ) . (VB / VA ) = K . VB / VA 3
Cette équation montre bien que  dépend des volumes des deux solvants A et B qui sont mis en œuvre.

13
b) Expression du rendement
Le rendement est le rapport entre la quantité totale du soluté extraite par le solvant extractif B et la
quantité initiale QA0 en solution dans le solvant A. L’expression du rendement est donc :
 =  QB/ QA0 4
où  QB représente la somme de toutes les quantités QB extraites lors de chaque équilibre.

3- Principe de l’étude quantitative de l’extraction


L’étude quantitative de l’extraction fait appel à un système de deux équations :
✓ la loi de conservation de la matière (la loi de Lavoisier). Elle est relative aux quantités ;
✓ la loi de partage, elle intéresse les concentrations et exprime la loi de partage du soluté entre les
deux solvants.
a) loi de conservation de la matière
la loi de Lavoisier exprime qu’il n’y a aucune perte de substance ‘S’ lors d’une opération d’extraction
(on néglige les pertes de solutions qui risquent toujours de se produire lors de la séparation des deux
phases liquides).

Dans le cas le plus général, où le soluté est réparti initialement entre les deux solvants, on peut écrire que
la somme des quantités de soluté présentes dans les deux phases avant extraction est égale à la somme
des quantités présentes après réalisation de l’équilibre. Ce type d’équation concerne les quantités et donc
dépend des volumes de solvants A et B.

b) Loi de partage
Cette loi fait appel dans le cas d’une distribution régulière à l’équation :
CB = K .CA ou CB = D . CA
Dans le cas d’une distribution quelconque, il convient encore d’étudier la variation de la concentration
dans le solvant B en fonction de celle existant dans le solvant A soit : CB = f(CA). Cette étude peut être
graphique ou algébrique.

4- Principales Méthodes d’extraction


i) Extraction simple
L’extraction simple consiste à extraire dans une seule opération le maximum de soluté ‘S’ initialement
en solution dans le solvant A, par un solvant B choisi pour son grand pouvoir dissolvant vis-à-vis de ‘S’
et sa faible solubilité vis-à-vis de A.

a) Définitions
➢ L’extraction simple, dite à un étage, est constituée d’une agitation énergique suivie de la
séparation des deux phases par décantation.
➢ Si la substance s’est répartie entre les deux phases selon un équilibre parfait, l’étage est dit
théorique.

14
➢ La phase correspondant au solvant B, qui a dissous une partie du soluté est appelée couche extraite
ou extrait.
➢ La phase correspondant au solvant A, qui a été appauvrie en substance ‘S’, mais en contient encore
une plus au moins grande quantité, est appelée couche raffinée ou raffiné.

b) Etude quantitative
✓ Cas d’une distribution régulière
Le rendement de l’extraction est calculé à partir d’un certain nombre de données connues :
- la quantité initiale de substance QA0, qu’il est possible de déterminer par un dosage convenable ;
- le coefficient de partage (caractéristique de couple de solvants et du soluté à extraire).
D’après l’équation 4 le rendement dans ce cas est :
 = QB1 / QA0
QB1 est inconnue, il faut la calculer à partir des deux équations qui ont été précédemment citées :
* la loi de conservation de la matière s’écrit :
QA0 = QB1 + QA1 ➔ QA1 = QA0 -QB1 5
* l’équation du partage fait intervenir le coefficient de partage qui est le rapport des concentrations. Pour
relier ces deux équations, il faut faire intervenir le rapport de quantité. D’après l’équation 3 :
 = QB1 / QA1 = K . VB / VA ➔ QA1 = QB1 / on reporte cette valeur dans 5 : QA0 = QB1 (1 + 1/) =
QB1 ( + 1) / 
donc le rendement est :  = QB1 / QA0 = (QA0 / QA0) . ()/ ( + 1) = / ( + 1)
 = / ( + 1)
Note : QA1 peut être calculé de la façon suivante :
On a : QB1 =  . QA1 ➔ la relation 5 devient : QA0 =  QB1 + QA1 = QA1 (1 + ) ➔ QA1 = QA0 / (1
+ )

QB1 = .QA1  = QB1/QA0

D’autre part on a : QB1 = QA0 - QA1 d’après 5 ➔ QB1 = QA0 - QA0 (1 + ) = QA0 (1 – 1 / (1 + ))
d’où
 = 1 - / ( + 1)

Cette dernière expression permet mieux de se rendre compte que le rendement n’est jamais égal à 1
(c’est-à-dire à 100%) puisque  et donc K devraient alors être infinis.
En remplaçant le rapport de quantité () par sa valeur ( = K VB/VA), on obtient :
 = 1 - / ( + K.VB/VA ) = 1 – VA/(VA + K.VB )
D’après cette expression, il est clair que le rendement est d’autant meilleur que le second terme est plus
petit c’est-à-dire pour un volume de solution initiale VA donné, que le volume de solvant extractif VB et
surtout K sont plus importants.

15
Dans le cas d’une distribution irrégulière entre des solutions non idéales, il est nécessaire de remplacer
K par le taux de distribution D et le rendement devient :
 = 1 - / ( + D.VB/VA )

✓ Cas d’une distribution irrégulière :


Pour déterminer D, qui n’est plus constant, il est possible d’opérer par une méthode graphique dans la
mesure où l’on connaît la courbe CB = f(CA) qui traduit l’équilibre après extraction. Cette méthode fait
appel ici au même système d’équation : expression du partage et la loi de conservation de la matière.

CB1
P1

P0
CA1 CA0
Détermination graphique du taux de distribution
A t=0 (avant l’extraction) : P0 = f(x,y)= f(CA0,CB0=0) =f(CA0,0)
P1 = f(x,y)= f(CA1,CB1) =f(CA0,0)

Le raisonnement part des constations ci-dessous :


- avant l’extraction, la concentration CB0 est nulle puisque le solvant extractif est pur, il en résulte donc
que la situation à ce moment correspond à un point P0 d’abscisse C A0 et d’ordonnée nulle (figure ci-
dessus) ;
- tous les points situés sur la courbe correspondent à l’équilibre après extraction donc aux concentrations
CA1 et CB1 correspond le point P1.
La pente de la droite P01P1 est CB1 / (CA1 – CA0). Ce rapport peut être calculer en faisant intervenir la loi
de conservation de la matière :
QA0 = Q A1 + Q B1 soit C A0V A= C A1V A+ C B1V B ➔ (CA0 – C A1) VA = C B1VB ➔ CB1/(CA0 – C A1)
= VA/ VB
➔ la pente est CB1/(CA1 – C A0) = -VA/ VB

16
Ainsi, il est possible de déterminer graphiquement les concentrations CA1 et CB1 et donc leur rapport en
opérant de la façon suivante :
Dans un système de coordonnées CA, CB on trace la courbe de partage. A partir d’un point situé sur l’axe
des abscisses et à la distance CA0 de l’origine, on trace une droite de pente –VA/VB. Le point d’intersection
de la droite et la courbe, a pour coordonnées les valeurs CA1 et CB1 cherchées.
Note : il est important de noter que, dans l’expression du rendement, c’est le rapport VB/VA qui
intervient, alors que c’est le rapport inverse qui est utilisé dans la méthode graphique.

c) Mise en œuvre pratique d’une extraction simple


Au laboratoire, l’extraction se fait le plus couramment à l’aide d’ampoules à décanter de formes et de
tailles diverses. L’agitation peut être manuelle ou mécanique, et est réalisée de manière à éviter les
émulsions. En biochimie, on utilise souvent pour cette raison des agitateurs rotatifs fondés sur le principe
des tapis roulants.
Dans l’industrie, le mélangeur est souvent distinct du décanteur, ce dernier peut faire intervenir la
centrifugation pour accélérer le processus.

ii] Extraction répétées


L’extraction simple n’est jamais totalement quantitative. Il reste des proportions plus au moins grandes
de soluté dans le solvant initiale. Il convient alors de réaliser l’extraction du raffiné avec un nouveau
volume de solvant extractif et de répéter ainsi l’opération jusqu’à obtention d’un rendement satisfaisant.
Les différents extraits sont mélangés et concentrés pour isoler la substance. Chaque extraction correspond
à un étage, d’où le nom d’extraction à plusieurs étages donné à cette technique.
L’étude de l’extraction à plusieurs étages comporte tout d’abord le calcul du rendement sans envisager
de limitation du volume de solvant. Dans un second temps, est déterminée l’influence de l’utilisation
d’une quantité donnée de solvant extractif sur le rendement. En fin, l’optimisation de la technique est
étudiée par une méthode graphique.

1- Etude quantitative dans le cas d’une distribution régulière


a) détermination du rendement
Le calcul du rendement nécessite la détermination de la somme QB des quantités extraites par le solvant
extractif. Comme dans le cas de l’extraction simple, il convient d’établir les équations concernant
l’expression du partage et la loi de conservation de la matière.
➢ Expression du partage
Le coefficient de partage qui est par définition constant, est vérifié quelles que soient les conditions : si
l’on affect un indice correspondant au numéro de l’étage aux différents symboles, on peut écrire :
K = CB1/CA1 = CB2/CA2 = ….= CBn /CAn
➢ Loi de conservation de la matière

17
La loi de conservation de la matière peut être écrite pour chaque étage ou pour l’ensemble de l’extraction,
en s’aidant du schéma suivant :
QB

QB1 QB2
QBn

Solvant Solvant Solvant VBn


VB1 B pur VB2 B pur
B pur

QA0 VA1 QA1 VA2 QA2 QAn-1 VAn QAn

1ère étage 2ème étage nème étage

Schéma de l'extraction à plusieur étages


Pour le premier étage : QA0 = Q A1 + Q B1
Pour le second étage : QA1 = QA2 + QB2
Pour le nième étage : QAn-1 = QAn + QBn

On faisant la somme de tous ces termes, on obtient : QA0 = (QB1 + QB2 + …….+ QBn) + QAn
Soit : QA0 = QBi + QAn 6
➢ Calcul du rendement
Il est important de souligner que les volumes de solvant extractif B (VB1, V B2…..V Bn) peuvent être
choisis égaux ou non.

- Cas générale
La quantité totale extraite QB du soluté ‘s’ peut être déterminer soit par calcul des quantité QB1, QB2,
….QBn et en réalise la somme, soit d’après l’équation 6 écrire que QA0 = QBi + QAn . Dans ce dernier
cas , pour calculer QAn, il suffit de reprendre le raisonnement utilisé dans l’extraction simple en écrivant :
 = QB1 / QA1  = QB2/ QA2 ….. n = QBn/ QAn
Pour le premier étage on a :
QA1 = QA0 /( 1 + )
Pour le second étage :
QA2 = QA1 /( 1 + ) = QA0 /(( 1 + ) . ( 1 + ))
La détermination de QA2 permet ensuite de passer au troisième étage et d’obtenir :
QA3 = QA2 /( 1 + ) = QA0 /(( 1 + ) . ( 1 + ) . ( 1 + ))
Un raisonnement par récurrence permet de conclure que :
QAn = QA0 /(( 1 + ) . ( 1 + )…. . ( 1 + n))
Donc : QBi = QA0 - QAn = QA0 ( 1 – 1/(( 1 + ) . ( 1 + )…. . ( 1 + n))) 7
18
Le rendement est :
 = QBi / QA0 = 1 - 1/(( 1 + ) . ( 1 + )…. . ( 1 + n)) 8

 = 1 - 1/(( 1 + ) . ( 1 + )…. . ( 1 + n))


- Cas où les volumes de solvant extractif utilisés sont égaux
C’est le cas le plus fréquemment rencontré, il permet de simplifier l’équation 7 puisque si VB est
constant,  = KVB/VA est également constant (VA, volume de la solution initiale, ne change pas).
L’expression du rendement devient alors :
𝟏
𝝆=𝟏− 9
(𝟏+𝜶)𝒏
Si on remplace  par son expression, le rendement sera :
𝟏
𝝆= 𝟏−
𝑽
(𝟏 + 𝑲 𝑩 )𝒏
𝑽𝑨
𝑉𝐵
Le coefficient de partage a été choisi aussi grand que possible, il en résulte que 1 + 𝐾 possède une
𝑉𝐴
valeur importante et de toute façon supérieur à 1. Son élévation à une puissance ‘n’ donne donc un
nombre d’autant plus grand que ‘n’ est lui-même plus grand. L’inverse de ce terme tend donc à
diminuer avec l’élévation de nombre ‘n’ d’opérations et ainsi le rendement croît avec ce nombre.
L’inconvénient majeur de ces opérations successives est que l’on utilise ‘n’ fois plus de solvant que
pour une extraction simple. Ceci conduit à évaporer une quantité importante de solvant et donc une
perte de temps et d’énergie.
- Calcul du rendement en cas de limitation du volume de solvant extractif
Il convient de se fixer le volume VB de solvant extractif à utiliser en 1, 2, 3 …. n fois et de déterminer
les meilleures conditions opératoires.
L’étude du rendement est réalisée dans le cas le plus fréquent où le volume total est fractionné en ‘n’
volumes élémentaires égaux vB. On peut donc écrire : VB = n.vB . Or le rapport de quantité
correspondant à chaque étage est :  = K.vB/VA d’où  = (K/n) . VB/VA.
En remplaçant a par son expression dans l’équation 9 le rendement sera :
𝟏
𝝆=𝟏− 𝑲 𝑽 10
(𝟏+( 𝒏 ).𝑽𝑩 )𝒏
𝑨
𝑲 𝑽𝑩
Le terme (𝟏 + ( ) . ) possède encore en raison du choix du solvant, une valeur supérieure à 1
𝒏 𝑽𝑨
et son élévation à une puissance ‘n’ donne donc un nombre d’autant plus grand que ‘n’ augmente,
même si cette augmentation de valeur est plus faible que dans le cas où le volume n’est pas limité
puisqu’ici K.VB/VA est divisé par ‘n’.
Le rendement est donc d’autant meilleur que le nombre d’étage est plus grand, mais le temps perdu
croît également. Il y a donc lieu de rechercher l’optimisation des conditions.
- Détermination des conditions optimales.
19
Les conditions optimales sont déterminées ici encore dans le cas où le volume VB est divisé en ‘n’ volume
égaux. Pour ce faire, il est utile de réaliser une transformation mathématique de la formule de rendement
afin d’isoler la fraction et ainsi de passer facilement aux logarithmes.
A partir de l’équation 10 on peut écrire :  −  = 1/( 1 + (n) .VB/VA)n
Soi log ( − ) = -n.log (1 + (n) . VB/VA) 11
D’après cette dernière équation, la valeur de log ( − ), dont on peut aisément tirer le rendement, dépend
de deux variables :
✓ Le nombre d’étage ‘n’ ;
✓ La valeur du volume VB.
La détermination de 1 − 𝜌 et donc du rendement est réalisée graphiquement. Puisqu’il y a deux variables,
l’étude est faite en traçant les courbes : log(1 − 𝜌) = 𝑓(𝑉𝐵 ) en considérant le nombre d’étage comme
fixe, puis log(1 − 𝜌) = 𝑓(𝑛) en fixant le volume totale du solvant extractif VB.
Les différentes intersections de ces courbes correspondent à des points pour lesquels ‘n’ et VB sont
déterminés. Leurs ordonnées permettent de calculer les rendements.
- Etude du rendement en fixant le nombre d’étages.
Si ‘n’ est fixé, l’équation 11 est de la forme y = ax en considérant 𝑦 = log(1 − 𝜌) et 𝑥 = log (1 + 𝛽𝑉𝐵 )
𝐾
où b est une constante de valeur 𝑉 . La courbe correspondant est donc une droite de pente –n.
𝑛 𝐴
 1-

1 + KVB/NVA

Détermination du rendement d'une extraction en fonction du nombre d'étage n et du rapport VB/VA


entre le volume du solvant extractif VB et le volume de la solution VA

-Etude du rendement en fixant le volume de solvant extractif


la variable unique est alors le nombre d’étages ; du fait que ‘n’ intervient à la fois à l’intérieur du
logarithme et en coefficient extérieur, ces courbes ne sont évidemment plus des droites.
- Détermination du rendement dans des conditions de volume et de nombre d’étages fixées.

20
Elle correspond à l’étude d’un graphe, comme celui de la figure précédente où l’échelle des abscisses est
logarithmique et celle des ordonnées cologarithmique.
Les droites correspondant à un nombre d’étages donné, coupent les courbes tracées pour une valeur
déterminée du rapport VB/VA en des points dont l’ordonnée est égale à 1- puisque l’échelle est
logarithmique. Il est facile de choisir en fonction du rendement désiré un nombre d’étage et un volume
de solvant extracteur. Ainsi dans l’exemple donné dans la figure précédente si l’on désire un rendement
de 97% il est possible de choisir :
✓ Soit un volume de solvant extractif tel que VB = 2 VA et un grand nombre d’étage n = 10 ;
✓ Soit un volume de solvant extractif plus grand tel que VB = 5 VA et seulement deux étages ;
✓ Soit un cas intermédiaire VB = 3 VA et n = 4.
Note : il est possible de faire entrer le coefficient de partage dans le graphe et de tracer des courbes, non
plus à VB/VA constant mais à KVB/VA constant.
b) Mise en œuvre pratique d’extractions répétées
On peut envisager de faire un certain nombre d’extraction successives à l’aide d’ampoule à décanter,
mais le plus habituel est celui de l’extraction continue. Dans cette dernière technique, on opère une
distillation du solvant qui retombe dans la solution à extraire. Les appareils les plus classiques, utilisées
dans cette technique, sont de deux types différents selon que le solvant extractif est plus lourd ou plus
léger que la solution à extraire.
L’avantage de cette technique est la réduction du volume de solvant extractif puisque celui-ci sert
plusieurs fois. Mais, l’inconvénient est que l’extrait est chauffé et qu’il y a un risque d’altération de
substances fragiles.

iii) Extraction à contre-courant


Les extraits, obtenu lors d’une extraction répétée, ont une concentration qui décroît lorsque le numéro de
l’étage augmente. Cette baisse de concentration entraîne le fait que la solution est de plus en plus loin de
la saturation, c’est-à-dire que la capacité de dissolution du solvant extractif est mal utilisée. Il en résulte
que l’on peut employer les extraits provenant des derniers étages pour extraire une solution initiale neuve.
C’est cette idée qui est à l’origine de l’extraction à contre-courant.
a) Principe de la méthode
La méthode consiste à faire circuler en sens inverse, d’où le nom, la phase à extraire et le solvant extractif.
C’est un phénomène continu qui ne comporte pas à proprement parler d’étages (c’est-à-dire de phases
successives d’agitation, de décantation et de séparation). En raison de double circulation, se produit un
brassage intense, qui permet un contact prolongé et étroit entre les deux phases ceci facilite
considérablement l’extraction.
b) principe de l’étude analytique

21
L’étude analytique de ce phénomène continu présente beaucoup de difficultés et il est classique de le
comparer à une suite discontinue d’opération. On assimile donc ici la méthode à un ensemble de plusieurs
extractions et on considère un certain nombre d’étages analogues a ceux qui ont été précédemment décrits
dans l’étude des extractions répétées. Mais , la différence essentielle est que le solvant extractif pur entre
au dernier étage alors que la solution initiale à extraire est introduite au premier étage comme le montre
le schéma suivant :

QBn VB Solvant
QB1 VB QBn VB QBn B pur

QA0 VA QA1 VA QA2 QAn-1 VA QAn

1ère étage 2ème étage nème étage

Schéma de l'extraction àcontre-courant


➢ Hauteur équivalente à un étage théorique (HEET)
L’extraction à contre-courant est un phénomène continu qui est réalisé dans une colonne possédant une
certaine longueur. En fait, puisque l’on a affaire à deux solvants de densités différentes, il est logique
d’utiliser la pesanteur en plaçant la colonne verticalement et l’on définit donc la colonne par sa hauteur.
Connaissant le rendement d’une telle colonne, on détermine le nombre d’étages qui seraient nécessaires
pour obtenir le même résultat et l’on dit que la colonne équivaut à un certain nombre de ces étages appelé
étage théoriques (car il n’existe pas en réalité). Pour un même type d’appareil, le rendement est d’autant
meilleur que la hauteur est plus grande. On peut donc rendre compte de l’efficacité d’une colonne
d’extraction à contre-courant en divisant la hauteur par le nombre d’étages théoriques. Ce rapport est la
hauteur équivalente à un étage théorique (HEET).
➢ Détermination du nombre d’étages théoriques équivalent à une colonne
La détermination expérimentale du rendement est nécessaire pour calculer ce nombre. Ce rendement est
par suite comparé avec le rendement théorique obtenu avec un nombre ‘n’ d’étages.
- Calcul du rendement théorique d’une suite d’extractions discontinues.
On se place dans des conditions idéales, c’est-à-dire dans le cas d’une distribution régulière. Les volumes
VA et VB sont les même dans toute la suite des opérations.
Les deux équations à mettre en œuvre sont toujours l’expression du partage et la loi de conservation de
la matière.
La première s’écrit : K = CB1/CA1 = CB2/CA2 = ….= CBn /CAn
L’expression du partage peut être immédiatement transformée, puisque le rapport VB/VA est constant, on
écrit alors :

22
 = K VB/VA = QB1/QA1 = QB2/QA2 = …..= QBn/QAn 12
La loi de conservation de la matière doit être exprimée ici encore en indiquant que le soluté est réparti
initialement entre les deux phases. La somme des quantités entrant dans l’étage est donc égale à celle des
quantités en sortant :
Pour le premier étage : QA0 + QB2 = QA1 + QB1 13
Pour le second étage : QA1 + QB3 = QA2 + QB2
Pour le nième étage : QAn-1 = QAn + QBn
Il est à noter qu’il n’existe pas de quantité QBn+1 puisque c’est le solvant pur B qui entre dans cet étage.
La somme de ces différentes équations conduit à l’ensemble des extractions :
QA0 = QAn + QB1
Pour déterminer QB1, il faut raisonner étage par étage en reliant l’équation de partage et l’équation de
conservation de la matière.
Dans le premier étage, l’équation 13 peut s’écrire en regroupent les quantités existant dans chaque
solvant :
QA0 - QA1 = QB1 - QB2 14
Or d’après l’équation 12 : QA1 = QB1/ et QB1 =  QA1.
L’équation 14 devient :
QA0 - QB1/ =  QA1 - QB2 Soit QA0 - QB1/ =  (QA1 - QB2/) 15
En remarque qu’au coefficient  près, les deux membres de l’équation 15 sont identique. Le même
raisonnement appliqué au deuxième étage conduit à :
QA1 - QB2/ =  (QA2 - QB3/) et compte tenu de 15, on aura :
QA0 - QB1/ =  (QA2 - QB3/)
Un raisonnement par récurrence peut être effectué et l’on peut écrire que :
QA0 - QB1/ = n (QAn - QBn+1/)
Or dans ce cas QBn+1 est nul car au dernier étage est introduit le solvant extractif B pur. On obtient alors
après multiplication des deux membres de l’égalité par  :
 QA0 - QB1 = n+1 QAn 16
or on a QA0 = QAn + QB1 ➔ QA0 – QB1 = QAn 17
donc 16 – 17 ➔ QA0 ( - 1) = QAn (n+1 –1) ➔ QAn = QA0 ( - 1)/ (n+1 –1)
D’après l’équation :
QA0 = QAn + QB1 on aura : QB1 = QA0 - QAn = (1- (( - 1)/ (n+1 –1)) QA0
23
Donc le rendement est :  = QB1 / QA0 = 1- (( - 1)/ (n+1 –1))
 = 1- (( - 1)/ (n+1 –1))
- Calcul du nombre d’étages théoriques
Connaissant le rapport de quantité (K, VA et VB), il est facile de calculer le nombre d’étages théoriques
et donc la HEET qui rend compte de l’efficacité de la colonne.
 = (n+1 - )/ (n+1 –1) ➔ (n+1 –1) = n+1 -  ➔ n+1 ( - 1) =  - 
en passant aux logarithmes on aura :
(n + 1)log  = log( - ) − log( - ) d’où
n = [(log( - ) − log( - ) ) / log  ) ] - 1 et HEET = l/n

c) Mise en œuvre pratique de l’extraction à contre-courant


L’extraction à contre-courant est essentiellement une méthode industrielle mais il peut exister de petits
appareils de laboratoire. Tous les appareils correspondent au schéma suivant :
Sortie du solvant léger
1

Entrée du solvant léger


2
3
Entrée du solvant lourd

4
Sortie du solvant lourd

Schéma simplifiéd'un extracteur à contre-courant

On y trouve quatre zones successives. Si l’on considère, à titre d’exemple, que le soluté est dans le solvant
léger, dans la zone 2 le solvant lourd arrivant dans la partie supérieure de l’appareil rencontre la solution
(solvant léger) déjà en partie épuisée. Dans la zone 3 c’est le solvant lourd déjà chargé de soluté qui
rencontre la solution neuve. Dans les zones 1 et 4, le solvant léger épuisé, ou le solvant lourd enrichi se
décantent et peuvent s’écouler ensuite à l’extérieur. C’est cette phase de décantation qui est la plus
délicate en raison de la formation fréquente d’émulsions plus au moins stables. La rupture de ces
émulsions est facilitée par centrifugation. Ainsi, dans les appareils usuels le solvant lourd est introduit
près de l’axe et migre par la force centrifuge vers la périphérie. Le solvant léger est amené au voisinage
de la périphérie et se déplace vers le centre. Il suffit de régler le débit et donc la pression des deux liquides
pour stabiliser les zones de décantation.
o Sélectivité de l’extraction
Au cours d’une séparation de deux substances A et B, il est possible d’extraire quantitativement l’une
des deux sans extraction partielle de l’autre.

24
La possibilité de séparer deux solutés dépend des rapports de distribution (coefficients de partage) KA et
KB. Pour les composés A et B le facteur de séparation ou de sélectivité t est défini comme le rapport :
 = KA / KB (KA > KB).
Afin d’obtenir une bonne séparation de A et B lors de l’extraction,  doit être supérieur à 105.
On peut démontrer que les volumes optimaux de solution aqueuse et de solvant d’extraction à utiliser
pour une extraction sélective sont liés aux coefficients de partage KA et KB par la formule de Bush-
Densen :
Vorg/Vaq = (1 / KAKB)1/2
III] Lavage d’une phase organique
Les liquides organiques ou les solutions des composés organiques provenant de mélanges réactionnels
contiennent souvent des impuretés que l’on peut éliminer par extractions. Celles ci sont le plus souvent
effectuées avec l’eau ou une solution aqueuse, neutre, acide ou alcaline. Cette opération est appelée
lavage de la phase organique.
➢ Lavage avec de l’eau ou une solution aqueuse
Les lavages avec l’eau éliminent de la phase organique les impuretés solubles dans l’eau, tels les sels et
les composés organiques polaires de faible masse moléculaire. Le dernier lavage est parfois effectué avec
une solution saturée de chlorure de sodium, afin d’enlever l’eau d’un composé organique liquide (effet
de relargage) et de limiter la formation d’émulsion à l’interface des deux phases.
Les impuretés peuvent aussi être éliminées par des lavages avec une solution d’un réactif chimique
sélectif, telle qu’une solution acide ou basique.
➢ Ordre des lavages
Habituellement, l’élimination de l’acidité d’un milieu réactionnel s’effectue par un lavage avec une
solution diluée alcaline (carbonate, hydrogénocarbonate ou hydroxyde de sodium). L’élimination de la
basicité est plus rarement réalisée par un lavage avec une solution diluée acide (acide chlorhydrique ou
sulfurique), ce lavage, acide ou alcaline, est suivi d’un ou de plusieurs lavages avec de l’eau ou une
solution saturée de chlorure de sodium, jusqu’à neutralité de la couche aqueuse.
Note : Dans certains cas, pour prévenir une réaction éventuelle brutale entre les impuretés et la solution
de lavage, acide ou basique, il est recommandé d’effectuer un lavage préalable avec de l’eau.
➢ Contrôle de fin de lavage
Lorsque le but des lavages est l’élimination de l’acidité ou de la basicité, le papier pH sert le plus souvent
à contrôler la fin des lavages. Des tests chimiques peuvent être nécessaires dans certains cas (par
exemple, addition d’une solution de Ba2+ pour contrôler l’élimination d’ions SO42-).

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