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Mémoire d’initiation à la recherche et d’ingénierie

(Unité d’Enseignement 28)

2ème Cycle 2019-2021

L’intérêt du renforcement musculaire du diaphragme en auto-


rééducation chez les patients souffrants de lombalgie chronique
non spécifique

BEAUDEQUIN Maureen

Mémoire dirigé par Sébastien DITCHARLES

Mots Clés : Lombalgie chronique ; Douleur ; Diaphragme ; Renforcement musculaire ; auto-


rééducation
Résumé : INTRODUCTION : La lombalgie chronique est une des pathologies les plus coûteuses pour
la santé publique aujourd’hui. Une faiblesse du diaphragme associé à un retard d’activation est
impliquée dans l’apparition et la pérennisation de la douleur. Les exercices de renforcement du
diaphragme se sont montrés efficace dans l’amélioration de la qualité de vie, la diminution de la douleur,
ainsi que la diminution des incapacités chez les sujets souffrant de lombalgie chronique. Ce
renforcement permettrait une activation plus rapide du diaphragme, une diminution de sa fatigabilité et
une amélioration de sa coordination avec les autres muscules permettant la formation du caisson
abdominaux-diaphragmatique. METHODE : Une étude de cas prospective a été réalisée sur 5 sujets
souffrant de lombalgie chronique. Pendant une durée de 6 semaines, les sujets ont réalisé des séances en
autonomie chez eux. Les exercices réalisés sont des exercices de renforcement du diaphragme basé sur
la respiration. Le critère de jugement principal est évalué par le score de Oswestry. Les critères de
jugement secondaire sont la douleur, via l’EVA, ainsi que les facteurs de risques psycho-sociaux via le
SBST. RESULTATS : Cette étude a montré d’amélioration statistiquement significative du score de
Oswestry (Progrès moyen (PM) =14,6 (+ /- 7,5), ainsi qu’une amélioration cliniquement significative
de la douleur (PM = 3,7 (1,8)) et du score SBST (PM = 2,2 (0,9)). La mobilité générale des sujets, ainsi
que l’ampliation thoracique n’ont pas eu d’amélioration significative. DISCUSSION : Les résultats de
cette étude sont en accord avec la littérature pour la majorité des critères, à l’exception de la qualité de
vie. En effet, la littérature montre qu’un renforcement du diaphragme chez les sujets lombalgiques est à
l’origine d’une amélioration de la qualité de vie en plus de la douleur et des facteurs psycho-sociaux.
Cependant l’absence de groupe témoins ainsi que les limites de notre étude ne nous permettent pas de
conclure sur l’efficacité du traitement. D’autres études sont à poursuive dans ce domaine.
UE 28 – MEMOIRE

DECLARATION SUR L’HONNEUR CONTRE LE PLAGIAT

Je soussignée BEAUDEQUIN Maureen,

Certifie qu’il s’agit d’un travail original et que toutes les sources utilisées ont été indiquées dans
leur totalité. Je certifie, de surcroît, que je n’ai ni recopié ni utilisé des idées ou des formulations
tirées d’un ouvrage, article ou mémoire, en version imprimée ou électronique, sans mentionner
précisément l’origine et que les citations intégrales sont signalées entre guillemets.
Conformément à la loi, le non-respect de ces dispositions me rend passible de poursuite devant
le conseil de discipline de l’ENKRE et les tribunaux de la République Française.
Dans la mesure où je souhaiterai publier, ou inscrire pour un concours, le présent travail, je
m’engage à en demander l’autorisation à l’ENKRE qui en est le partenaire.

Fait à Saint-Pierre-Du-Perray, le 24/04/2022

Signature :
Remerciements

Merci à Sébastien Ditcharles, pour avoir pris le temps de voir avec moi les points
essentiels de mon mémoire, à me donner les pistes de réflexions et pour m’avoir éclairé dans
les zones d’ombres de cet exercice nouveau.

Un grand merci à ma maman. 21 ans d’études que tu m’épaules, m’aide malgré les
autres problèmes de la vie. Merci de n’avoir eu que des mots encouragent pendant toutes ces
années. Merci pour tes nombreuses relectures de ce travail. Merci.

Merci à mon papa, à ma belle-mère et à ma sœur, pour votre soutient quotidien. Sans
vous trois, ces études auraient été bien plus longues et difficiles.

Merci à Mr. D.L, pour avoir accepté de participer à mon étude, pour m’avoir apporter
connaissance et soutient au long de mon parcourt.

Merci à Mr. JL.P pour avoir accepté de participer à mon étude. Merci aux patients
d’avoir pris part à mon étude à mon étude.

Merci à mon copain, de m’avoir supporté durant cette période et pour l’amour et
l’encouragement continuel que tu m’apportes.

Merci à mes amis de promotion, Marianne, Margaux, Charline, Océane, Vinh, Léa,
pour le soutien dans les moments flous de ce mémoire et de cette scolarité.
Table des matières
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 4
I.Cadre théorique..................................................................................................................................... 6
a.Epidémiologie et définition de la lombalgie ..................................................................................... 6
I.a.i.Epidémiologie ........................................................................................................................... 6
I.a.ii.Définition ................................................................................................................................. 7
I.a.iii.Lombalgie chronique .............................................................................................................. 8
I.a.v.Traitements usuels ................................................................................................................. 10
b.Douleur chroniques : mise en place et pérennisation ................................................................... 12
I.b.i.Définition ................................................................................................................................ 12
I.b.ii.Chronicisation : Physiologie ................................................................................................... 13
c.Zone lombaire et altération lors de LCC ......................................................................................... 18
I.c.i.Anatomie et biomécanique du rachis lombaire ...................................................................... 18
I.c.ii.Variations chez les patients souffrants de LCC....................................................................... 19
I.c.iii.Les compensations dues à l’inactivité physique ................................................................... 20
d.Diaphragme et les altérations lors de LCC ...................................................................................... 21
I.d.i.Anatomie et biomécanique du diaphragme ........................................................................... 21
I.d.ii.Variations chez les patients souffrants de LCC ...................................................................... 22
e.Renforcement musculaire et études associées .............................................................................. 25
I.e.i.Définition ................................................................................................................................ 25
I.e.ii.Les études .............................................................................................................................. 26
II.Problématique et question de recherche........................................................................................... 28
a.Problématique ................................................................................................................................ 28
b.Question de recherche ................................................................................................................... 29
c.Hypothèses ..................................................................................................................................... 29
III.Méthodologie et protocole ............................................................................................................... 30
a.Type d'étude ................................................................................................................................... 30
b.Population et critère d'éligibilité .................................................................................................... 30
c.Protocole......................................................................................................................................... 32
III.c.i.Critères de jugement ............................................................................................................ 32
III.c.ii.Prise en charge et protocole ................................................................................................ 32
III.c.iii.Suivi et recueil de données ................................................................................................. 34
III.c.iv.Les risques encourus ........................................................................................................... 34
d.Analyses des données .................................................................................................................... 35
IV.Résultats ............................................................................................................................................ 37
a.Evaluation de la capacitée fonctionnelle ........................................................................................ 37
b.Evaluation de la douleur ................................................................................................................. 38
c.Evaluation des risques psycho-sociaux ........................................................................................... 40
d.Evaluation de la spirométrie........................................................................................................... 41
e.Autres données recueillies ............................................................................................................. 42
IV.e.i.Evaluation de la mobilité .......................................................................................................... 42
IV.e.ii.Evaluation de l’ampliation thoracique ..................................................................................... 43
V.Discussion ........................................................................................................................................... 44
a.Interprétation des résultats ............................................................................................................ 44
b.Forces, limite et biais de l’étude ..................................................................................................... 46
c.Perspective et ouverture ................................................................................................................ 49
VI.Conclusion ......................................................................................................................................... 51
Bibliographie.......................................................................................................................................... 53
ANNEXE n°1 : Bilan d'entrée et final.............................................................................................. 62
ANNEXE n°2 : Consentement éclairé : ........................................................................................... 64
ANNEXE n°3 : Score des sujets aux tests ....................................................................................... 67
ANNEXE n°4 : Résultats des sujets lors du bilan ............................................................................ 67
LISTE DES FIGURES

Figure 1 - Diagramme des Flux de l’étude………………………………...…………………38


Figure 2 - Evaluation Pré et Post traitement des capacités fonctionnelles…………………...44
Figure 3 - Evaluation pré et post-traitement de la douleur via EVA…………………………45
Figure 4 - Evaluation Pré et post traitement du score sensoriel………………...……………46
Figure 5 - Evaluation Pré et Post-traitement du score affectif………….……………………46
Figure 6 - Evaluation des risques psycho-sociaux……………...……………………………47
Figure 7 - Evaluation Pré et post-traitement de la spirométrie inspiratoire………… ...….…48
Figure 8 - Evaluation Pré et post-traitement de la spirométrie expiratoire……………….….48
Figure 9 - Evaluation de l’ampliation thoracique Pré et Post-traitement avec les bras le long
du corps….……………………………………………………………………………………50
Figure 10 - Evaluation de l’ampliation thoracique Pré et Post-traitement avec les mains sur la
tête…………………………………………………………………………………………….50

Liste des tableaux

Tableau 1 : Résultats Pré et Post intervention des critères de jugement…………………..…43


Introduction

Lors d’un stage en cabinet chez un kinésithérapeute-ostéopathe, j’ai pu observer mon


tuteur pratiquer des techniques de relâchement musculaire au niveau du diaphragme pour
certains cas de lombalgie ou dorsalgie. Je me suis très vite intriguée sur ce sujet, car c’était pour
moi une possibilité de traitement nouveau dans une pathologie pourtant fortement répandue. Je
m’étonnais de ne l’avoir observé, même une fois, pendant mes stages précédents. De plus, les
patients rapportaient souvent sentir une amélioration après la séance mais aussi sur le long
terme.

En me renseignant sur ce sujet, j’ai trouvé quelques articles qui parlaient de différences
entre des patients sains et des patients souffrant de lombalgie chronique au niveau de leur
diaphragme sur plusieurs niveaux (différence de position du diaphragme, un déséquilibre
musculaire entre les abdominaux et le diaphragme). Tout ceci indiquant fortement qu’une des
facettes du traitement des lombalgies devait presque obligatoirement inclure ne serait-ce qu’un
bilan du diaphragme et de la respiration.

Je me suis trouvée presque captivée par les informations que j’obtenais, que ce soit
simplement par l’aspect toujours un peu flou qu’avait cette pathologie que par l’aspect
beaucoup plus psycho sociale que prenait la lombalgie et sa chronicisation. En reliant les
différents facteurs de lombalgies reconnus avec les résultats des études que je lisais, le
renforcement musculaire semblait être une technique qui n’avait fait que partiellement ses
preuves.

Je me suis alors demandé si un renforcement musculaire du diaphragme ne pourrait pas


modifier la douleur et le ressenti du handicap sur la vie de tous les jours du patient. En effet, le
renforcement pourrait être bénéfique dû aux liens anatomiques directs du diaphragme avec le
rachis lombaire et thoracique bas via ses insertions mais aussi via son énorme participation lors
de l’activité physique et du port de charge, puisque le diaphragme, grâce au caisson thoraco-
abdominal, permet de réguler les forces qui viennent directement impacter la colonne lombaire.
Un renforcement du diaphragme montre aussi un grand intérêt pour l’amélioration de la qualité
de vie des patients grâce à son aptitude à la réduction du stress observé dans certaines études.

Après de nombreuses lectures, j’ai donc décidé d’étudier l’effet que va avoir un
renforcement diaphragmatique dans un programme de 6 semaines, en comparant un groupe
témoins réalisant un traitement dit « usuel » d’auto-rééducation via des mobilisations et des

10
étirements. Il me semble plus intéressant d’évaluer le ressenti du handicap des patients que leurs
douleurs pour ne pas les inciter à focaliser sur ces dernières.

Le résultat auquel je m’attends est de montrer que le programme de renforcement du


diaphragme permet d’améliorer ce ressentis des sujets sur leurs lombalgies chroniques.

11
I. Cadre théorique
a. Epidémiologie et définition de la lombalgie
I.a.i. Epidémiologie
Les lombalgies font partie des maux que nous avons de grande chance de rencontrer
dans notre vie. « La prévalence de la lombalgie est de 84% sur une vie entière » en France
selon un rapport de la HAS de 2019. C’est une pathologie qui touche principalement les
hommes de 30 à 70 ans sans différence de sexe (Paulhan, I. (1992)). Selon ce même rapport,
une lombalgie aurait « touché 1 français sur 2 au cours des 12 derniers mois » en 2019. Selon
l’OMS la lombalgie provoque chaque année la perte de 60 millions d’année de vie en bonne
santé dans le monde. L'impact de cette pathologie est ressenti dans de nombreux domaines
de société.

Au travail, 2 salariés sur 3 auront au moins une lombalgie dans leur carrière. 20% des
accidents de travail et 7% des maladies professionnelles sont dus à des lombalgies. Cela
représente la perte de 11,5 millions de journées de travail (Lombalgie. Statistique - Risques - INRS.
2018). Certains métiers se montrent plus exposés aux risques de présenter une lombalgie,
notamment chez les « ouvriers » parmi lesquels ont compte les ouvriers qualifiés de type
artisanal et les ouvriers du BTP (Deriennic,F et al. 2000). La sédentarité ou l’absence d’activité
physique est aussi associée à une majoration des risques d’incidence des lombalgies selon les
recommandations et directives néerlandaises.

L’impact au niveau psychologique et social est aussi marquant. La lombalgie est


considérée comme un handicap majeur dans une grande partie des pays développés, atteignant
la 6e place en termes de morbidité globale (Global Burden of Disease Study 2013 Collaborators et al.,
2015). L'incapacité générée par la lombalgie détériore encore la qualité de vie des patients. Les
malades, dû aux arrêts de travail, leur peur du mouvement ou de la douleur, se retrouvent isolés
ou limitent leur déplacements et activités. Ils réduisent alors leur participation à la vie sociale
ou familiale, et deviennent ainsi de plus en plus inactifs. Or, l’inactivité est un facteur
prédisposant au passage de la douleur vers la chronicité (Verbunt, J. A et al. 2010) et donc vers une
majoration encore plus grande du handicap. C'est le cercle vicieux de la douleur (Verbunt, J. A et
al. 2010). L'expérience de la douleur chez les patients affecte de façon considérable leur qualité
de vie physique mais aussi psychologique. La douleur finit par prendre une place capitale dans
leur façon de penser et de bouger (Vlaeyen, J. W., & Linton, S. J. 2000). Il a été montré dans des
études que la fréquence de dépression, d’anxiété, abus de substance ou dépendance est
supérieure chez les patients souffrant de pathologies chroniques que dans la population générale
(Roy, R. 1987).

12
Économiquement, les dépenses en santé pour la lombalgie sont considérables. Elle est
le 2ème motif de consultation chez le médecin traitant. Son coût pour l’assurance maladie
s’élève à près de 1 milliard d’euros par an, via les indemnités journalières, les soins ainsi que
le remboursement du préjudice (Rosenweg, D. 2016). Cette dépense représente entre 84 et 624
milliards de dollars aux Etats-Unis (Gore, M et al. 2012). Or 85% de ces coups budgétaires sont
causés par les lombalgies chroniques, ce qui ne représente seulement 7% des patients. L'enjeu
de cette pathologie est donc mondial autant sur des plans économiques que vis à vis de la santé
publique.

De façon globale, le rapport de la HAS de 2019 montre une augmentation régulière de


la prévalence de lombalgie sur les 15 dernières années (5,2% à 6,9% de la population, donc une
augmentation de 14%).

I.a.ii. Définition
Pour la majorité des lombalgies, nous n'arrivons pas à déterminer un diagnostic précis
ou une cause spécifique à la douleur. Deyo et Diehl (1986) ont même montré que ce manque
d’explication sur leur pathologie était l’une des premières causes d’insatisfaction des patients
envers les services de soins pour la lombalgie. Anciennement appelée « lombalgie non
spécifique », est plus souvent favorisé aujourd’hui le terme de « lombalgie commune » selon
les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) (Haute Autorité de Santé, 2019) pour cette
raison.

La lombalgie est définie dans le Larousse médical comme étant une douleur dans la zone
lombaire. Ici, l’élément majeur est donc la localisation de la douleur, dans le bas du dos, entre
T12, les dernières côtes et le pli inter fessier (Rapport HAS mars 2019 : Prise en charge du patient
présentant une lombalgie commune). Certaines études y rajoutent des radiculalgies, définies comme
des douleurs dans un ou les deux membres inférieurs sur un ou plusieurs dermatomes, ou des
raideurs (Rapport HAS 2019 : Prise en charge du patient présentant une lombalgie commune) .

L’American College of physiocian (Qaseem et al., 2017) les a divisés en 3 catégories de lombalgie :

• Lombalgie aiguë : Durée entre 4 et 6 semaines, cela correspond à 90% des patients

• Lombalgie subaiguë : durée supérieure à 6 semaines et inférieure à 3 mois, cela


correspond à 3% des lombalgies

• Lombalgie chronique : Durée supérieure à 3 mois, correspondant à 7% des lombalgies.

C'est cette classification, basée sur la durée, qui est le plus souvent utilisée.

13
Aucune étude ou méta-analyse trouvée ne définit la lombalgie via un type d’imagerie
car, servant à l’élimination des lombalgies spécifiques, elle est d’ordinaire inutile et aurait
même tendance à aggraver le pronostic du patient à cause de ses peurs et croyances
personnelles. Un diagnostic à l’imagerie nuirait aux possibilités de guérison à court et moyen
terme (Valat, J.-P. 2005). De plus, les liens entre les lombalgies non spécifiques et la présence de
signes radiographiques sont faibles, avec des odd ratios de 1,2 à 3,3 en fonction des études
(Deriennic,F et al. 2000). Une étude canadienne a montré que le risque de passage à la chronicité
était multiplié par 5 lorsque le médecin posait un diagnostic de lombalgie spécifique par
opposition au diagnostic de lombalgie commune (Abenhaim, L et al. 1995).

I.a.iii. Lombalgie chronique


« Ces lombalgies chroniques sont à l’origine d’un tiers de l’ensemble des consultations en
kinésithérapie » selon les mots de Cherin, P., & de Jaeger, C. (2011). La lombalgie chronique est
donc définie par la HAS comme « une douleur lombaire évoluant depuis plus de 3 mois ».
Certains auteurs tels que Coudeyre, E., & Ratinaud, M.-C. en 2011 mentionnent que la
lombalgie peut être définie comme chronique au-delà de trois mois d’arrêt de travail,
mélangeant ainsi un symptôme médical et un retentissement social.

Ces lombalgies ont été subdivisées en 3 groupes pour accélérer la prise en charge et éliminer
ou non le traitement chirurgical :

• Les lombalgies dégénératives, dont l'origine peut être une à plusieurs des causes
suivantes : ligamentaire, musculaire, liée à un trouble régional ou global de la statique
rachidienne ou encore des troubles discogéniques ou facettaires (HAS lombalgies
chroniques de l'adulte et chirurgie.)

• Les lombalgies non-dégénératives ou encore spécifiques, peuvent être d'origine


tumorale, traumatique ou inflammatoire. Pour les détecter, il faut se servir des drapeaux
rouges, qui sont « des signes d'alerte orientant vers une pathologie sous-jacente
nécessitant une prise en charge spécifique et/ou urgente » selon le rapport de la HAS
d'avril 2019.

• Et les lombalgies sans relation avec une lésion anatomique.

Les lombalgies chroniques doivent être définies comme un symptôme et non un diagnostic
dans lequel s’intègre la notion de douleur chronique qui peut être définie comme « a continuous
or intermittent pain or discomfort which has persisted for at least 3 months, and for wich
painkillers have been taken and treatment sought rencently and frequently. » (Ostelo, R. W. & de

14
Vet, H. C 2005), c'est à dire une douleur continue ou intermittente ou un inconfort qui persiste
pendant au moins 3 mois et pour lequel des antidouleurs ont été pris et un traitement a été
recherché, tous deux fréquemment et récemment.

I.a.iv. Facteurs de risques

Dans une étude réalisée en 2002 par le professeur Nourbakhsh et le docteur Arab, de
nombreuses théories sur l’origine des lombalgies ont été rassemblées et testées sur un total de
600 sujets pour déterminer la ou lesquelles étaient les plus prévalentes chez les patients
souffrant de lombalgie.

Par exemple le rôle de la lordose lombaire fut une des théories majeures avec 2 courants
internes qui accusent le changement de la taille de la lordose comme cause de la lombalgie.
Williams associait la lombalgie à une augmentation de la lordose lombaire à cause d'une
faiblesse des muscles abdominaux à la suite d’une position assise prolongée. A l’inverse,
McKenzie l’attribue à une diminution de la lordose lombaire et à un déplacement postérieur du
nucleus pulposus. Pour rappel, le nucleus pulposus (NP) est une « masse blanchâtre, gélatineuse
et ovoïde qui occupe environ 50 % du volume du disque intervertébral » selon F.Rannou (2003)

Ces deux théories ont été testées via des exercices d’extension et de flexion et aucune
différence n’a été trouvée dans les résultats obtenus (Nourbakhsh, M. R., & Arab, A. M. 2002).

17 facteurs de risque testés par rapport à l'apparition de lombalgie avec parmi eux :
l’impact de la force et de la longueur des muscles abdominaux dus à leur position anatomique
et à leurs fonctions, l’impact de l’endurance et de la souplesse des muscles extenseurs du dos,
la force des ischios jambiers ou encore la bascule pelvienne.

De cette étude est ressorti un élément prédominant parmi toutes les caractéristiques
étudiées qui est l’endurance des muscles du dos. En effet, il a été noté une perte d’endurance
des érecteurs du rachis chez ces patients lombalgiques. Ses résultats sont corroborés par de
nombreuses autres études. Biering-Sorensen le décrit même comme « un facteur de risque
important de lombalgie ». Or, les muscles extenseurs du rachis qui contrôlent la mobilité de la
zone lombaire ont aussi un rôle dans sa stabilité et lors de la station debout. Il est considéré
qu'une diminution d’endurance de ces muscles entraînerait une fatigue musculaire ainsi qu’une
surcharge au niveau des tissus mous et des structures passives.

Une souplesse amoindrie des extenseurs du dos et une faiblesse des muscles
abdominaux ont aussi été dénotées chez les sujets pathologiques. Cependant, les auteurs

15
n’associent pas ces derniers avec une augmentation de la lombalgie ou de la bascule pelvienne.
En effet, une étude sur l’effet d’un programme de renforcement des muscles abdominaux a été
conduit par Levine.D et al. (1997) et n’a démontré aucune modification de la lordose lombaire.
Cela permet d’écarter ces deux facteurs de risque comme étant des facteurs causaux mais ils se
pourraient bien qu'ils soient une conséquence de l'apparition de la lombalgie (Mannion, A et al.
2012).

I.a.v. Traitements usuels


La lombalgie chronique apparaît au début tel une simple lombalgie aiguë. Cependant,
chez certains patients, la douleur ne va ni disparaître ni s’atténuer au cours du temps. Leurs
douleurs deviennent alors chroniques.

Aujourd’hui, les traitements favorisés pour les lombalgies chroniques sont les
traitements conservateurs, en associant un traitement de la douleur par la prise d’antidouleurs
type paracétamol ou AINS, un traitement pour la fonction via une réathlétisation progressive,
ou via des écoles du dos qui sont aussi recommandées (Illès, T. S et al. 2015). L’activité physique
est un des traitements phare de la lombalgie chronique. Il a été montré dans une étude qu’un
programme d’exercices à plusieurs composantes permettait de faire diminuer les douleurs
lombaires de 52,5% et les limitations de la vie quotidienne des patients de 27,3% (Tsauo, J. Y et
al. 2009).

En kinésithérapie, un rapport de la HAS de 2009 (HAS 2009) conseille un maximum de


15 séances avant la réalisation d’un nouveau bilan. Les pratiques recommandées par la HAS
sont : l’exercice physique comme traitement principal associé à de l’auto-rééducation à la
maison pour stimuler au maximum la participation active du patient. Ces trois recommandations
sont évaluées au grade B et doivent représenter la majorité du traitement réalisé (Rapport HAS
mars 2019). Selon ces mêmes recommandations, les thérapies passives ne doivent être utilisées
que de manière ponctuelle car elles n’ont démontré aucune efficacité sur l’évolution de la
lombalgie malgré un effet apprécié par les patients. Les nouvelles recommandations incluent
aussi l’éducation du patient avec une prise en charge dans la sphère bio-psycho-social.

En effet, le passage d’une lombalgie aiguë à une lombalgie chronique « dépend


beaucoup plus des données psychosociales et professionnelles que des caractéristiques
médicales de l’affection elle-même » pour reprendre les mots de Valat, J.-P. en 2005. Kamper
et al. (2015) ont constaté qu’une intervention multidisciplinaire, c’est-à-dire une association des
composantes physiques, sociales, psychologiques et celles liées au travail, se montre plus
efficace que les traitements accoutumés (réhabilitation physique, chirurgie et liste d’attente)

16
quand il s’agissait de réduire la douleur et les incapacités (Kamper et al. 2015). Certes des facteurs
médicaux cliniques, tel que l’âge, les antécédents de lombalgie et l’absence de pratique de sport,
jouent un rôle important dans le début de la maladie. Cependant, les facteurs de chronicisation
les plus présents sont les facteurs professionnels notamment :

• L’insatisfaction au travail, (c’est-à-dire l’intérêt porté au travail, le salaire, les collègues,


la possibilité de promotion, etc...) qui a montré un fort niveau de preuves scientifiques
(Williams, R. A et al. 1998),

• Les facteurs socio-économiques tels qu’un niveau d’éducation faible ou des ressources
financières modestes,

• Et les facteurs psychosociaux et cognitifs tel qu’un état dépressif, un sentiment de mal
être général et des difficultés en « coping » (Coudeyre, E., & Ratinaud, M.-C. 2011).

Aujourd’hui les traitements se sont adaptés, eux aussi, à l’évolution de cette vision bio-
psycho-social. La méditation de type « mindfulness » a montré son effet notamment en
diminuant le niveau de limitation ressenti par les patients mais aussi en améliorant l’état général
des sujets en jouant sur la réduction du stress (Cherkin, D et al. 2016) (Parker, C., & Blumer, J. 2016) .

Un autre traitement de plus en plus prescrit et pratiqué, est la thérapie cognitivo-


comportemental (TCC). En comparant l'effet de ce traitement à des traitements plus usuels
(renforcement musculaire ou entraînement aérobie), on observe que les améliorations vis à vis
de la douleur ressentie sont identiques. Cependant, le groupe suivant le programme TCC a vu
son niveau de catastrophisassions de la douleur diminuée de façon plus importante.

On ne traite plus seulement un dos douloureux mais une personne qui doit vivre avec
une douleur ininterrompue et handicapante.

b. Douleur chroniques : mise en place et pérennisation


I.b.i. Définition
La douleur est définie par l’Association for the Study of Pain (IASP) comme étant « une
expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou
potentielle, ou décrite en termes de cette lésion ». Dans cette définition, on comprend le double
aspect de la douleur, la part biologique et physique mais aussi la part subjective, dépendante de
l'aspect psycho-social et contextuel de la douleur. La douleur est donc une sensation personnelle
et différente pour chacun qui ne se limite pas à un signal électrique de la peau au cerveau.

17
En effet, la douleur et la nociception ne sont pas la même chose. Là où la douleur sera
une association d’événements physiques et psychologiques, la nociception est « le processus
sensoriel à l’origine des signaux nerveux qui déclenchent la douleur » (Dubuc et al., 2012). Les
nocicepteurs, les terminaisons nerveuses libres liés à la nociception, se trouvent sur tous les
tissus du corps, tissus cutanés, musculaires, articulaires, etc... à l'exception du cerveau. Ils
s'activent à la suite d’un stimulus qui devient trop important et qui menace l'intégrité du tissu.
Ces stimuli peuvent être d'ordre mécanique, dont le stimulus est transmis par des mécano-
nocicepteurs, mais aussi thermique ou chimique dont le stimulus est transmis par des
nocicepteurs polymodaux (Dubuc et al., 2012). Ces nocicepteurs ont un seuil d'activation plus élevé
que les mécanorécepteurs de la peau.

L'influx nerveux reçu au niveau des terminaisons nerveuses remonte le long des fibres
A alpha et C jusque dans le cordon postérieur puis arrive dans la moelle épinière. Les fibres A
alpha sont myélinisées, avec une vitesse de conduction rapide. Elles provoquent une douleur
vive et précise. Les fibres C, qui ne sont pas myélinisées, ont, elles, une vitesse de conduction
plus lente et déclenchent une douleur plus régionale (Steeds, 2009 ).C'est dans la corne postérieure
de la moelle que les protoneurones réalisent une synapse avec les deutoneurones, ou neurones
secondaires, qui continuent leurs ascensions. Il y a 2 groupes de deutoneurones : les neurones
nociceptifs spécifiques qui répondent sélectivement à des stimuli de haute intensité et les
neurones nociceptifs non-spécifiques qui répondent à une large gamme de stimuli sensitifs
(Steeds, 2009 ).

Immédiatement à la suite de la synapse, le deutoneurone réalise une décussation et


continue son ascension vers le cerveau, plus précisément vers la région ventrale postérolatérale
(VPL) du thalamus, dans lequel il réalisera une synapse avec le troisième et dernier neurone
de cette chaîne. Ce dernier fini sa course dans le cortex somatosensoriel, région du cerveau
rendant possible la localisation corporelle précise du stimulus d'origine et l'évaluation de son
intensité (Dubuc et al., 2012). En outre, les noyaux médians et lamellaires du thalamus sont
respectivement en lien avec les activations sensorimotrices vis à vis de la douleur pour l'un et
l'éveil face à la douleur pour l'autre. L'intégration de ce système thalamique dans la boucle
permet d'intégrer une composante émotionnelle de la douleur mais permet aussi à l'homme de
mettre en place des comportements pour l'éviter et s'adapter.

La douleur, dans des conditions physiologiques, est donc un système d'alarme, une
protection du corps face à une menace. Cependant, il arrive que la douleur se pérennise, au
point de devenir pathologique. On parle alors de douleur chronique.

18
I.b.ii. Chronicisation : Physiologie

La physiologie de la nociception est l'association d'une sensibilité centrale et une


sensibilité périphérique. La chronicisation d'une douleur aiguë est le résultat d'une modification
de cette physiologie (Park et al. 2018).

Chez un patient souffrant de douleurs chroniques, la sensibilisation périphérique résulte


en « l'augmentation de la réactivité des nocicepteurs et en une diminution du seuil d'excitabilité
en réponse à une stimulation de leur champs récepteurs » (IASP 2019). Ainsi, les nocicepteurs
seront activés et créeront un potentiel d'action (PA) lors d'une stimulation moins importante que
la normale, c'est l'hyperalgésie primaire.

Un second mécanisme est à l'origine de cette sensibilisation périphérique, c'est


l'inflammation secondaire. Lors d'un stimulus nociceptif, le corps mets en place une réaction
inflammatoire nécessitant la production de substances neuro-actives. Ces substances seront à
l'origine de l'hyperexcitabilité des nocicepteurs par une modification de conformation sur leurs
membranes. L'inflammation provoque en même temps une variation dans l'expression génique,
favorisant la production de récepteurs qui seront spécifiques de l'inflammation ainsi que la
production de neuropeptides. Ces modifications auront tendances à exalter le phénomène
inflammatoire et renforcer l'excitabilité des nocicepteurs

Parallèlement à la sensibilisation périphérique, une sensibilisation centrale se met en


place qui est « une majoration de la réaction neuronale dans le système nerveux central »
(N.Roussel et al. 2014). Comme la sensibilisation périphérique, elle apparait à la suite d'une
stimulation nociceptive importante et prolongée dans le temps. Cette sensibilisation, à la suite
d'une cascade de réaction, va être à l'origine de la libération de molécules pro-inflammatoires.
Comme nous l'avons vu plus tôt, l'inflammation provoque une majoration de l'excitabilité des
neurones spino-thalamiques. Cette majoration provoque une hyperalgésie secondaire due, d'une
part, à l'abaissement des seuils de sensibilité et, d'autre part, à une allodynie. Nous sommes
donc dans une situation d’entretien de la douleur de façon intrinsèque par des modifications
physiologiques.

Lorsqu'il y a une pérennisation de ces sensibilisations, cela va impacter la cartographie


même de la douleur. Notamment, des modifications au niveau du cortex moteur ont été
observées, cette zone étant supposée comme actrice dans le déficit de contrôle moteur chez les
patients souffrant de lombalgies chroniques. De même, des altérations des connexions inter-
cérébrales et du cortex somesthésique ont été retrouvées chez les sujets atteints de douleurs

19
chroniques, respectivement en lien avec l'aspect émotionnel et cognitif de la douleur et la
représentation corporelle.

I.b.iii. Chronicisation : Les facteurs

La chronicisation est donc la cause et la conséquence de modifications physiologiques


et anatomiques de notre corps. Cependant, ces variations ne sont pas les seuls facteurs à l'origine
de ce phénomène de chronicisation. En effet, notre expérience douloureuse est aussi influencée
par des facteurs intrinsèques : notre état d'esprit, nos expériences antérieures, c'est à dire des
facteurs plutôt psychologiques, mais aussi des facteurs extrinsèques : notre cercle social proche,
nos conditions de travail, qui ont ici un aspect social.

Ces facteurs vont, eux aussi, influencer en favorisant ou en freinant ce passage de la


douleur aiguë à la douleur chronique. Ce sont les facteurs psycho-sociaux qui ont été déterminés
comme des acteurs au développement et aux conséquences à long terme des douleurs
chroniques. Des études prospectives suggèrent que la présence de ces dysfonctions
psychologiques ne serait pas seulement la conséquence mais bien un facteur de risque pour le
développement de douleurs chroniques (Diatchenko et al. 2013).

Edwards et al. (2017) les ont catégorisés en 2 groupes : les facteurs « généraux », qui ne
rapportent pas directement à la douleur et les facteurs spécifiques qui sont définis et évalués par
un individu en fonction de son ressenti.

Parmi les facteurs psychologiques « généraux », le plus couramment retrouvé est la


détresse. La détresse comprend la dépression, l'anxiété et l'ensemble des signes de détresse
émotionnelle. On note que plus le niveau de détresse du patient est élevé plus la probabilité du
passage d'une douleur aiguë à chronique augmente. Cette détresse peut notamment être causée
par le stress. Le stress psychologique est un facteur prépondérant dans notre vie, il se présente
quand « an individual perceives that environmental demands tax or exceed his or her adaptive
capacity », c’est-à-dire quand la personne ne se sent plus capable de s’adapter aux contraintes
qui lui sont imposées par son environnement. Il y a de nombreuses conséquences sur le long
terme, entraînant notamment des modifications des réponses physiologiques ou des
changements de comportement. Il est aujourd’hui reconnu comme un des facteurs accélérant
l’apparition de pathologies qu’elles soient physiques ou psychologiques (Cohen, S et al. 2016). De
plus, la présence d'une détresse importante chez le patient est non seulement prédicatrice de
chronicisation de la douleur mais aussi de majoration des risques d'apparition de handicap
physique dû à la douleur, d'incapacité au travail et de mortalité plus élevée. L'ensemble de ces

20
facteurs négatifs finissent par s'accumuler, retranchant le patient dans un état d'esprit général
négatif, qui aura tendance à favoriser encore le passage à la chronicité (Edwards et al. 2017).

Le second facteur général est le stress post-traumatique ou les traumas de l'enfance.


Moins facilement identifiables, ils multiplient par 2 ou 3 le risque de développer les douleurs
chroniques, même si aujourd'hui nous ne sommes pas capables de dire si cette douleur
chronique serait une conséquence directe du traumatisme ou si cette douleur servirait
d'explication à un ensemble de symptômes sans étiologie spécifique.

Les interactions sociales font parties des bases fondatrices de notre santé mentale. En
effet, il est facilement admis qu'une personne avec des interactions sociales saines et suffisantes
aura une santé mentale plus stable et une meilleure attitude vis à vis des autres et d'elle-même.
Cependant, de bonnes relations et interactions avec les proches, au travail ou dans un contexte
social, a une puissante influence sur la relation que va avoir le patient avec sa douleur et son
risque de chronicisation. Lorsque le patient, avec des douleurs chroniques, se sent soutenu,
entouré, cela a montré de meilleurs résultats face à leur pathologie et handicap (Edwards et al.
2017). A l'inverse, une attention trop marquée, trop imposée sur une personne douloureuse, est
un facteur favorisant l'apparition d'un handicap lié à la douleur. Les liens sociaux influencent
donc fortement, en bien ou en mauvais, notre relation à la douleur vit à vis des comportements
extérieurs. Là où une catastrophisations de la douleur d'un enfant par un parent peut amplifier
l'expérience et le comportement douloureux de l'enfant, la simple présence d'un conjoint lors
d'une séance de traitement de la douleur va permettre de faire fortement diminuer la peur et la
catastrophisassions du patient.

Nous passons une importante partie de notre vie au travail. Ainsi de bonnes relations,
quelles que soient leurs natures, sont essentielles à notre épanouissement personnel. Un manque
de soutien au travail, des insatisfactions entre collègues ou avec le système d’indemnisation
après un handicap, font partis des plus forts prédicateurs d'apparition d'un handicap au travail
lié à la douleur.

En tant que professionnel de santé, il est important de prendre en compte l'impact des
relations humaines lors de nos traitements. Il y a notamment 2 facteurs interpersonnels
essentiels à prendre en compte si l'on veut obtenir les meilleurs résultats possibles des
traitements : la stimulation des attentes de résultats positifs du traitement et la mise en place
d'une bonne relation thérapeutique entre le patient et le thérapeute. La bonne relation
thérapeutique se forme via une écoute attentive et une absence de jugement. Une étude récente

21
a montré que la dépression était souvent associée à une discordance dans l'évaluation de la
sévérité de la pathologie entre le thérapeute et le patient.

Le second type de facteurs intervenant dans cette chronicisation de la douleur est les
facteurs spécifiques. Ils sont en lien avec la douleur ou avec le rapport que le patient entretient
avec sa douleur. Malgré leurs aspects patient-dépendant, ces facteurs exercent une forte
influence sur, d'une part, le risque de chronicisation de la douleur mais aussi, d’autre part, sur
les conséquences des traitements actifs mis en place. Elles peuvent avoir un aspect positif ou
négatif sur la vie et l'état psychologique du sujet. On dénombre 3 comportements principaux :
La catastrophisassions, l'auto-efficacité, et « les facteurs positifs ».

Le premier comportement se définit comme « une attitude mentale exagérément


négative qui se construit durant une expérience en cours ou future de la douleur » selon Sullivan
en 2001. Il est l'association de nombreux processus psychologiques négatifs tels que le
pessimisme, l'impuissance ou le ressassement des symptômes douloureux. Il est aussi fortement
relié à des facteurs tel que le retour au travail, une mauvaise utilisation d'opioïdes ou l'apparition
d'idée suicidaire. Les patients qui montrent une attitude à forte catastrophisassions majore leur
risque de passage d'une douleur aiguë à chronique mais ils aggravent aussi leur handicap
physique. Chez les patients lombalgiques on observe même une augmentation de la sensibilité
à la douleur chez ces patients. Cette attitude psychologique a aussi pour conséquence de faire
diminuer les bénéfices de certains traitements médicamenteux tel que la cortisone ou les
analgésiques, voir même d'impacter l'effet de certaines interventions. En obtenant des résultats
peu efficaces aux traitements, les patients continuent de plonger dans cette spirale de la douleur,
pensant que leur problème ne peut même pas être soulagé par une prise de médicaments ou une
intervention chirurgicale. Cependant cette attitude mentale n'est pas figée dans le temps et
certains traitements, tel que les thérapies cognitivo-comportementales travaillent en partie sur
cette catastrophisassions de la douleur, permettant une réduction de cette dernière même avec
des patients qui présentent une douleur chronique depuis plus de 10 ans.

Le deuxièmement comportement est l'auto-efficacité, ressource psychologique


protectrice, qui peut être définie comme « an individual’s belief in his or her own ability to
perform a certain behavior to achieve a desired outcome » (Edwards et al. 2017) c'est à dire la
confiance qu'a une personne en sa capacité de mettre en place un certain comportement pour
obtenir un résultat désiré. C'est un facteur déterminant majeur dans les comportements d'un
sujet en situation stressante. Chez des sujets souffrant de lombalgies chroniques, il a été observé
un lien entre les changements de confiance en soi et le ressenti de la douleur ou le handicap.

22
Les derniers comportements regroupent l'ensemble des facteurs « positifs ». En effet, la
plupart des facteurs que nous avons vus pourraient être classifiés comme négatifs. Cependant
comme nous l'avons vu avec l'auto-efficacité, certains facteurs dit « positifs » peuvent créer une
protection et développer une résilience à la douleur. Le coping peut aussi, dans certaines
conditions, être un facteur de résilience face à la douleur. Le coping, c’est-à-dire « l’ensemble
des processus que l’individu interpose entre lui et un événement perçu menaçant pour maîtriser
son bien-être physique et psychologique » selon Paulhan, I. en 1992, est une des réponses
possibles face au stress. C’est une « stratégie multidimensionnelle de contrôle » (Paulhan, I. 1992)
qui a de nombreuses classifications. Nous retiendrons celle de Suls et Fletcher (1985) la divisant
en deux catégories :

• Le coping « évitant », avec mise en place de stratégies passives telles que l’évitement,
la fuite, le déni ou encore l’acceptation stoïque ;

• Le coping « vigilant » avec la mise en place de stratégies actives telles que la recherche
d’information et de soutien social.

Les patients chroniques seraient des patients plus sujet au coping de type évitant, et
mettraient en place des stratégies axées sur l’évitement, le déni et l’acceptation stoïque (Paulhan,
I. 1992)

C'est l'association de ces 2 types de comportements, positifs et négatifs, qui permettent


d'expliquer en partie les réponses de certains individus aux douleurs.

c. Zone lombaire et altération lors de LCC


I.c.i. Anatomie et biomécanique du rachis lombaire
L'entièreté du rachis, de la base de crâne à la base du sacrum, comporte 24 unités
rachidiennes en décomptant les 5 vertèbres sacrées fusionnées. Chaque unité rachidienne, les
vertèbres, bouge les unes par rapport aux autres grâce à 2 articulations : l'articulation corporéo-
discales et les processus articulaires postérieurs ou PAP, à l'exception des 2 premières vertèbres.
Enfin, l'ensemble est maintenu conjointement part des structures musculaires et ligamentaires.

La zone lombaire, qui fait le lien entre le rachis thoracique au-dessus et le sacrum en
dessous, est une lordose composée de 5 vertèbres. Cette zone a la nécessité de résister aux
contraintes externes tout en gardant une mobilité multidirectionnelle (Rannou.F et al. 2004). Ce
sont notamment les disques inter-vertébraux (DIV) qui contribuent à cette résistance aux
contraintes. C'est un fibrocartilage, sous forme de lentille biconvexe, qui répond en arrière à la
parois antérieure du canal rachidien. Il sert d'insertion aux ligaments longitudinaux antérieurs

23
et postérieurs. Au niveau lombaire, ces DIV mesurent entre 10 et 15 mm avec une augmentation
de L1/L2 à L4/L5 (Rannou.F et al. 2004). Le DIV est non vascularisé et peu innervé et il est
composé du nucléus pulposus au centre et du annulus fibrosus (AF) en périphérie. Ce dernier
permet un encrage solide du NC (Nucleus Pulposus) dans l'espace intervertébral. In-vivo l'AF
et le NP sont entremêlés de « telle sorte que l'énucléation est impossible en l'absence de lésion
traumatique majeur » (Rannou.F et al. 2004) .

C'est cet ensemble de structures qui permet, anatomiquement, cette stabilité dans des
conditions physiologiques.

La stabilité va aussi être assurée par le caisson abdomino-thoracique et le système


musculaire associé. Les muscles antigravitaires du tronc assurent la rigidité de la colonne et le
caisson abdominal et thoracique permet, lui, une répartition des pressions. Ce caisson est
délimité par trois parois : abdominale, thoracique et le plancher pelvien (Hodges, P. W et al. 2001)
(W Hodges, P et al. 2005). Une augmentation de la pression intra-abdominale et une mise en tension
de la paroi abdominale permet une stabilisation et une rigidification du rachis lombaire.

La pression abdominale est donc contenue, dans un contexte sain, entre le diaphragme,
le plancher pelvien et les muscles abdominaux. « The diaphragm is the muscle that contributes
the intra-abdominal pressure modulation and plays an important role in spinal stability. » (Kolář,
P et al. 2012).

L'instabilité lombaire est l’une des sources probables de lésions articulaires et de


dysfonctions de lombaires et semble être un facteur de récidive des lombalgies (Demoulin, C et
al. 2007). Elle se définit par « une diminution significative de la capacité du système de
stabilisation de la colonne à maintenir les zones neutres intervertébrales dans les limites
physiologiques afin de prévenir une dysfonction neurologique, une déformation et une douleur
invalidante » selon Demoulin, C et al. (2007) et comporte 3 sous-systèmes, l’instabilité résultant
d’un déficit de, au moins, un de ces sous-systèmes :

• Le sous-système passif (disques, vertèbres, ligaments) qui confère une stabilité


principalement durant les mouvements,

• Le sous-système actif, c’est-à-dire les nombreux tendons et muscles. Cette stabilité s’est
montrée particulièrement activée lors de port de charges supérieures à 1500N
(Nachemson, A., & Morris, J. 1963) ainsi qu’en position neutre lorsque le système passif est
moins efficace. Le multifide et les muscles érecteurs font partis des muscles

24
responsables de cette stabilité. Or, nous avons vu plus haut que ce sont des muscles qui
présentent une faiblesse chez les patients souffrants lombalgiques (atrophie, réduction
de leur surface de section et de leur densité). D’autres muscles jouent sur la stabilité tel
que le transverse, le diaphragme ou encore les muscles du plancher pelvien (Otadi et al.
2019),

• Enfin le troisième sous- système de stabilité est le sous-système neuromusculaire (nerfs


et système nerveux central), qui réunit les afférences proprioceptives des
mécanorécepteurs des structures passives et vient contrebalancer l’activation des
muscles permettant la stabilisation.

I.c.ii. Variations chez les patients souffrants de LCC


Chez les patients souffrants de lombalgies chroniques, il a été dénoté des variations au
niveau anatomique et physiologique dans la zone lombaire. Il est parfois difficile de déterminer
si ces variations sont la cause ou la conséquence de la mise en place de ces cercles vicieux de
la douleur. Mais l'installation et l'aggravation de l'inactivité physique à cause de cette douleur
entraîne à son tour l'aggravation de l'ensemble des autres symptômes.

Or, nous avons dénoté une atrophie musculaire chez ces patients, notamment au niveau
des muscles para-spinaux, psoas et multifides (Verbunt, J. A et al. 2010), ce qui peut être associé à
la perte d’endurance de ces muscles démontrée par l’étude du Professeur Nourbakhsh en 2002,
ainsi qu’une faiblesse des abdominaux (Nourbakhsh, M. R., & Arab, A. M. 2002). Certaines études
dénotent aussi un retard d'activation des muscles transverses et multifides et donc une
incoordination de la contraction, ce qui aurait pour résultat une diminution de leurs actions
protectrices du rachis (Hodges, P. W. 2000).

L’inactivité physique est internationalement reconnue comme un des nouveaux


problèmes majeurs de santé publique (Anses 2016), qui engendre un déconditionnement physique
souvent associé à un risque accru de pathologie chronique (Verbunt, J. A et al. 2010).
« L’inactivité caractérise un niveau insuffisant d’activité physique d’intensité modérée à élevée
ne permettant pas d’atteindre le seuil d’activité physique recommandé de 30 minutes d’AP
d’intensité modérée, au moins 5 fois par semaine ou de 25 minutes d’AP d’intensité élevée au
moins 3 jours par semaine pour les adultes » selon (ANSES 2020).

Selon une étude de Verbunt, J. A et al. en 2005, les patients souffrant de lombalgie
chronique montrent un pourcentage graisseux intramusculaire ainsi que général plus important
qu’un groupe de patients sains de même sexe et âge. Cette augmentation du pourcentage

25
graisseux intramusculaire va notamment être à l'origine d'une diminution de la CSA (=Aire de
section musculaire) notamment au niveau des multifides ou du transverse de l'abdomen (Hodges
et Danneels 2019). Ce facteur associé à l'atrophie et la faiblesse accrue retrouvées chez ces patients

font partis des signes d’une activité physique réduite et sont des conséquences de cette spirale
de l’inactivité.

Cette inactivité physique peut aussi être à l'origine d'une autre variation observée par
Mannion et al. qui est la diminution des fibres de type I et l'augmentation des fibres de type II.
Pour rappel, les fibres de type II sont des fibres dites « rapides » ou « fatigables » là où les fibres
de type I sont des fibres « lentes » ou « endurantes ».

Donc, la mesure du lien entre activité physique et lombalgie chronique ne doit pas être
perçue comme une dichotomie mais comme un continuum de niveau d’activités avec différentes
conséquences pour le dos (Heneweer, H et al. 2009).

I.c.iii. Les compensations dues à l’inactivité physique


Lors d’une activité physique recrutant les membres supérieurs ou le tronc, ou encore
pendant un effort de port de charge par exemple, le corps met en place des compensations pour
optimiser le mouvement en procurant une base stable via une augmentation de la stabilité
lombaire et du gril costal avant l’initiation du mouvement (Richardson, C et al. 2004) (Aruin, A., &
Latash, M. 1995). Augmenter la pression abdominale pendant l’effort par la contraction des
muscles abdominaux permet de limiter les forces de compressions axiales sur le rachis et
augmenter la stabilité de ce dernier. Cependant, si la glotte est fermée pendant cet effort mais
que le diaphragme reste relâché, l’augmentation de la pression intra-abdominale se répercute
au niveau du thorax, ce qui aurait tendance à provoquer une diminution du retour veineux des
extrémités et d’augmenter la pression sanguine ainsi que la pression au niveau du système
nerveux central.

Face à ça, le diaphragme est recruté permettant de limiter l’ascension de la pression vers
le thorax (Al-Bilbeisi, F., & Dennis Mccool, F. 2000). Des auteurs ont montré qu’une augmentation de
la pression intra abdominal permettait de rigidifier la partie lombaire de la colonne vertébrale
et donc améliorait la stabilité lombaire active (Hodges, P. W et al. 2001) (W Hodges, P et al. 2005). On
commence donc ici à voir l’importance que pourrait prendre le diaphragme lors d’un effort
physique et, dans un cas pathologique, les répercussions qu’il pourrait avoir notamment pour
les lombalgies.

26
Or, un manque de contrôle actif du rachis pendant un effort, notamment en port de charge
par exemple, serait un facteur associé à l’apparition de lombalgie, comme l’évoquait
Cholewicki et McGill en 1996.

d. Diaphragme et les altérations lors de LCC


I.d.i. Anatomie et biomécanique du diaphragme
Le diaphragme est une structure musculo-aponévrotique qui sépare la cavité abdominale
et la cavité thoracique. C’est le muscle principal de l’inspiration mais il possède aussi un rôle
essentiel dans la stabilisation du rachis. Son innervation est assez haute au niveau de C4 avec
le nerf phrénique. Anatomiquement, on peut séparer 3 zones musculaires qui se rejoignent au
niveau d’une aponévrose centrale, ou centre phrénique, une portion sternale, une lombaire et
une costale. Ces zones musculaires, qui sont la continuité du muscle transverse profond de
l’abdomen, forment ainsi un dôme continu entre les deux cavités. Dans la portion lombaire, on
dénote plusieurs piliers qui, reliés entre eux, forment des arcades laissant un passage à d’autres
structures anatomiques. Le pilier central, aussi appelé le pilier aortique, délimite le hiatus
aortique et s’insère de la dernière vertèbre thoracique aux trois premières vertèbres lombaires à
droite et uniquement jusqu’à la deuxième vertèbre lombaire à gauche. Ces piliers se rejoignent
au-dessus du hiatus aortique pour former le pilier musculaire œsophagien, en forme de huit, qui
délimite le hiatus œsophagien (en T10). Pour finir, de dedans en dehors, on retrouve le ligament
arqué médian qui laisse le passage au muscle psoas, puis le ligament arqué intermédiaire
laissant le passage au muscle carré des lombes, et enfin le ligament arqué latéral.

Ce muscle est aussi essentiel par rapport à ces voies de passage. Comme énoncé plus tôt, le
muscle diaphragmatique possède des orifices de passage pour les structures devant faire le
passage entre la cavité thoracique et abdominal. Comme orifices importants, nous dénotons :

• Le hiatus aortique, en regard de T12, zone de passage de l’aorte, qui est non contractile,

• Le hiatus œsophagien en regard de T10, zone de passage de l’œsophage ainsi que du


nerf vague, qui est lui contractile,

• Le foramen de la veine cave inférieur (VCI), en regard de T9, laissant le passage à la


veine cave inférieure ainsi qu’au nerf phrénique droit,

• D’autres orifices sont présents, tel que celui du nerf phrénique, du nerf du grand et du
petit splanchnique ou encore un pour le système sympathique.

27
Le diaphragme possède des rapports anatomiques avec de nombreux organes, notamment
avec le foie au niveau inférieur de la coupole droite, ainsi que l’estomac et la rate au niveau
inférieur de la coupole gauche (Dufour, M. 2017) (Downey, R. 2011) (Rives, J. D et al. ) . Les ligaments
diaphragmatiques permettent de lier le diaphragme aux viscères (Kocjan, J et al. 2017).

Lors de la respiration, le diaphragme se contracte à partir de ses accroches lombaires qui


servent de point fixe et amène le centre phrénique vers l’arrière et le bas. Les côtes modulent
leurs mouvements. Elles sont poussées vers l’extérieur, augmentant le diamètre transversal du
thorax. La cavité abdominale est, elle, réduite déplaçant les viscères vers l’avant et le bas
(Cruveilhier, J et al. 1853). Lors d’un mouvement respiratoire sain, le diaphragme est en synergie
réflexe avec les muscles du plancher pelvien, le carré des lombes et les abdominaux. Cependant,
comme nous l'avons vu, les patients lombalgiques chroniques présentent un retard d’activation
de ces muscles.

Les muscles respirateurs, comme les autres muscles du squelette, sont très sensibles à la
fatigue causée par le stress physique et psychologique (Poole, D. C et al. 1997).

I.d.ii. Variations chez les patients souffrants de LCC


Les différents sous-systèmes de stabilisations que nous avons évoqués plus tôt
permettent de créer des liens entre le rachis lombaire et le diaphragme. Notamment le sous-
système passif, de manière directe via les différents ligaments arqués, et le sous-système actif
du muscle diaphragmatique et des muscles de la zone lombaire tels que le muscle du carré des
lombes ou le psoas. Pour rappel, le muscle du carré des lombes ou le psoas sont des muscles
essentiels à la stabilité et à la mobilité lombaire qui font encore aujourd’hui partie des
hypothèses d’apparition des lombalgies aiguës (Nourbakhsh, M. R., & Arab, A. M. 2002). Le sous-
système neuromusculaire est aussi en lien avec le diaphragme et ses possibles dysfonctions via
la multitude de nerfs qui le traversent, comme vu plus tôt, mais aussi via la physiologie de la
respiration dépendant du système nerveux autonome.

Une étude visant au traitement de la lombalgie via des techniques ostéopathiques


spécifiques sur le diaphragme (Martí-Salvador, M et al. 2018) se basant sur ces 3 sous-systèmes de
stabilisation du rachis lombaire (Martí-Salvador, M et al. 2018) a montré une amélioration
significative de la douleur, une diminution importante de la catastrophisassions de cette dernière
ainsi que des incapacités ressenties par les sujets appartenant au groupe test. Seules la
dépression et l’anxiété n’ont montré aucune différence entre les deux groupes. On peut donc
supposer que l’association de dysfonctions dans ces différents sous-systèmes, serais l'une des
causes d'apparition de lombalgie.

28
Par ailleurs, plusieurs études ont montré des variations anatomiques et physiologiques
au niveau diaphragmatique entre les patients sains et les patients souffrant de lombalgie
chronique. Premièrement, il a été montré par Kolář, P et al. (2012) que les patients avec une
lombalgie chronique montraient une position du diaphragme plus haute que les patients sains
et réalisaient un mouvement diaphragmatique moins important pendant la respiration. Cette
limitation de mouvement a été trouvée plus importante au niveau antérieur (sternum) et latéral
(côtes), ce qui entraîne l’apparition d’un angle plus marqué dans la partie postérieure du
diaphragme (lombaire), induisant une tension au niveau des ligaments du sous-système passif
et donc augmentant les forces de cisaillement sur la colonne et intensifiant alors les douleurs
des patients (Kolář, P et al. 2012).

Deuxièmement, l’étude de Hagins et Lamberg (2011) a démontré que le contrôle


respiratoire, durant un effort de levée, diffère entre les deux groupes de patients, pour un même
âge et un même genre. Ils ont aussi découvert que le volume inspiratoire lors d’un effort est
supérieur de 7,2% chez les patients lombalgiques. Il a été supposé, dans cette même étude, que
ce plus grand volume inspiratoire était en fait une stratégie compensatrice du tronc et du système
respiratoire lors de l’augmentation de la tâche physique demandée, pour améliorer le contrôle
et la stabilité du rachis lombaire. Ces stratégies ont sûrement été mises en place car leurs
muscles stabilisateurs directs du rachis lombaire (multifidus, érecteur du rachis) se sont montrés
trop faibles chez ces patients lombalgiques chroniques (Nourbakhsh, M. R., & Arab, A. M. 2002 ).
Cependant, comme évoqué plus tôt, les patients souffrant de lombalgie ont démontré une fatigue
diaphragmatique plus rapide et plus importante que les patients sains (Janssens, L et al. 2013). A
l’arrivée de cette dernière, les sujets vont donc perdre en stabilité et en contrôle au niveau du
rachis lombaire.

Cette fatigabilité diaphragmatique est peut-être à l’origine d’un second mécanisme


compensatoire qui provoquerait la perte de contrôle et de stabilité rachidienne. C’est
l’activation du métaboreflex. Lors d’un effort respiratoire trop important, le métaboreflex est
activé, boostant le système sympathique et induisant une vasoconstriction dans les muscles en
activité sans distinction, notamment les muscles permettant la stabilité rachidienne actives et
ainsi, provoquer encore plus d’instabilité (Janssens, L et al. 2013).

Pour lutter contre ce second mécanisme, deux études ont testé l’impact du renforcement
diaphragmatique sur la vitesse d’apparition du métaboreflex, l’un grâce à une respiration sous
résistance (Witt, J. D et al. 2007) et l’autre via un entraînement en endurance des muscles
respiratoires (Oueslati, F., & Ahmaidi, S. 2013). De manière générale, les deux études ont démontré

29
un recul du moment d’apparition du métaboreflex à la suite de plusieurs semaines
d’entrainement. En effet, un renforcement du diaphragme en endurance permet de faire
diminuer la sensibilité des fibres innervant les muscles respiratoires aux stimulus chimiques à
la suite d’une exposition graduelle (Witt, J. D et al. 2007). Les muscles respiratoires se fatiguant
moins vite, le métaboreflex apparaît plus tardivement et le contrôle postural est donc conservé
plus longtemps.

On voit donc ici qu’une activité physique aurait une action positive sur la stabilité
lombaire, notamment via un renforcement du diaphragme, ainsi que des autres muscles
stabilisateurs du tronc (Finta, R et al. 2018). Il serait alors intéressant de voir si l’inactivité
physique, en lien avec l’apparition de lombalgie, aurait des conséquences directes sur la force
ou sur la fatigabilité du diaphragme. Cependant, aucune étude à notre connaissance n’a étudié
ce sujet précisément. Il a malgré tout été prouvé que des sujets inactifs montraient un volume
expiratoire forcé en 1 seconde (VEF1) inférieur aux sujets pratiquant une activité physique
régulière et, avec un déclin de cette VEF1, plus rapide chez le groupe inactif selon l’étude de
Jakes, R. W. en 2002. Il semble ici possible de supposer qu’une inactivité physique pourrait être
à l’origine d’un déconditionnement des muscles respiratoires, et notamment du diaphragme,
accélérant alors la perte de stabilité rachidienne au niveau lombaire.

Le surpoids et l’obésité sont aussi des facteurs associés à une fonction respiratoire altérée
et à une fatigabilité accrue du diaphragme. En effet, ils sont à l’origine d’une accumulation de
tissus graisseux, notamment au niveau des côtes, de l’abdomen et du diaphragme. Ils engendrent
alors une rigidité accentuée de la cage thoracique qui demande, de fait, un travail respiratoire
plus important entraînant ainsi une fatigue du diaphragme et des autres muscles inspirateurs
accessoires et déclenchant un métaboreflex plus rapidement (Jakes, R. W. 2002). Or, nous avons
vu précédemment que le surpoids était corrélé positivement avec l’apparition de lombalgie et
sa chronicisation. Ainsi, il semble être intéressant d’étudier l’effet de certaines caractéristiques
diaphragmatiques pour voir l’évolution des lombalgies.

Arora et Rochester (1982) ont montré que des sujets engagés dans des activités manuelles
tout au long de leur vie possédaient une masse diaphragmatique plus importante. Il a aussi été
montré que les sujets plus musclés, en général, possédaient également une masse
diaphragmatique plus importante (Al-Bilbeisi, F., & Dennis Mccool, F. 2000). Ici nous pouvons donc
effectuer un rapprochement entre activité physique et une stabilisation lombaire plus efficace
par la présence d'un diaphragme plus musclé et réactif.

30
A l’inverse, chez les sujets souffrant de lombalgie chronique, il a été montré que les
défaillances diaphragmatiques étaient plus communes que chez les patients sains,
particulièrement au niveau de la prévalence de fatigabilité diaphragmatique qui s’élève à 80 %
chez les sujets pathologiques contre 40 % chez les sujets sains après 20 minutes d’effort
(Janssens, L et al. 2013). Cette fatigabilité pourrait être à l’origine d’une diminution du contrôle
postural notamment au niveau du rachis.

e. Renforcement musculaire et études associées


I.e.i. Définition
En regroupant les différentes informations obtenues, un travail sur le diaphragme dans le
cas de lombalgie chronique semble être un point intéressant à étudier, notamment via un
renforcement musculaire. En effet, le renforcement musculaire en rééducation a pour objectif
principal la conservation de la fonction, la prévention du handicap, et cela est permis grâce aux
3 objectifs du renforcement qui sont décrits par Guincestre et al. (2005):

• « Améliorer les capacités du geste dans toutes ses composantes ;

• Augmenter la force produite ;

• Augmenter le délai d’apparition de la fatigue ».

On voit ici que toutes les composantes ci-dessus sont des points qui font défaut aux
personnes souffrant de lombalgies chroniques qui présentent une fatigue musculaire et un
déficit au niveau lombaire (multifidus) et diaphragmatique. L’association de ces deux
incapacités induit, ici, la troisième en créant un handicap.

I.e.ii. Les études


Trois études notables ont recensé l’effet d’un renforcement musculaire au niveau du
diaphragme sur les patients souffrant de lombalgie chronique.

La première de Jansens et al. réalisée en 2015 cherchait à étudier l’effet du renforcement


des muscles inspirateurs sur le contrôle postural et les stratégies proprioceptives. Ces stratégies
se sont montrées différentes chez les patients sains et chez les patients lombalgiques, ces
derniers montrant une action proprioceptive plutôt centrée au niveau des chevilles
contrairement aux patients sains qui étaient plutôt centrée dans la zone lombaire (Brumagne, S et
al. 2008). Lors de l’étude, 2 groupes ont été formés : « entraînement intensif » et « entraînement
doux ». Ils ont démontré que lors d’un entraînement intensif, l’amélioration des aptitudes
proprioceptives était significativement meilleure que dans le groupe « entraînement doux ». Les
sujets du « groupe intensif » démontraient plus de confiance dans les informations

31
proprioceptives que leur apportait leur dos. L’entraînement intensif a aussi augmenté la force
des muscles inspiratoires et diminué la sévérité ressentie de la lombalgie.

La deuxième étude de Finta et al. de 2018 étudiait l’effet d’un renforcement spécifique
du diaphragme associé à un entraînement complexe sur la douleur due à la lombalgie chronique
mais aussi l’effet de ce renforcement sur les autres muscles stabilisateurs du tronc. Elle a
démontré que l’association des deux entraînements dans le groupe contrôle a permis une
augmentation de l’épaisseur des muscles stabilisateurs, augmentation qui ne fut pas retrouvée
dans le groupe contrôle. Cela semble donc nous indiquer qu’un renforcement du diaphragme
permettrait un renforcement de l'ensemble des muscles stabilisateurs. Pour ce qui est de la
douleur, l’étude montrait une amélioration dans les deux groupes mais plus significative dans
le groupe contrôle. L’auteur a associé cela au fait que les lombalgies chroniques sont très
impactées par le facteur psychologique et que, l’association des deux entraînements, serait une
charge psychologique trop importante.

La dernière étude est celle de Otadi et al. publiée en 2019. Celle-ci étudie l’association
d’un renforcement diaphragmatique au TENS chez les athlètes sujets aux lombalgies
chroniques, observant les variations au niveau de la douleur, de la fonction, de la stabilité et de
l’équilibre. Dans cette étude il a été montré une plus grande réduction de la douleur dans le
groupe test comparé au contrôle. La stabilité n’a été améliorée que dans le groupe test, indiquant
qu’un renforcement du diaphragme permet d’améliorer cette stabilité. La fonction et l’équilibre
dynamique ont eu une évolution favorable mais comparable dans les deux groupes.

Ces trois études nous permettent ainsi de voir les connaissances que nous avons de l’impact
d’un travail du diaphragme sur les lombalgies. En effet certaines suppositions peuvent être tiré
de ces études : Premièrement, un renforcement du diaphragme semble améliorer l'activation et
le renforcement des autres muscles stabilisateurs du tronc. Ce renforcement musculaire permet
aussi une meilleure adaptation et la mise en place de meilleures stratégies compensatrices. Enfin
une meilleure stabilité se traduit ici, notamment, par une diminution de la douleur.

Mais parmi les carences que l’on peut remonter, la première étude n’observait pas les sujets
chroniques. La deuxième n’a pas pris en compte l’aspect psychologique de la lombalgie en
évaluant l’impact sur la vie quotidienne et le handicap perçu. La dernière n’observe qu’un
groupe réduit de la population, une population sportive et active chez qui une dysfonction
diaphragmatique peut se faire ressentir beaucoup plus vite.

32
II. Problématique et question de recherche
a. Problématique
Nous avons donc vu que la lombalgie chronique représente un souci majeur en santé
aujourd’hui.

Selon Verbunt, J. A et al. (2010), les patients souffrant de lombalgies chroniques ont
démontré majoritairement une activité physique réduite résultant en une perte de force et
d’endurance au niveau des muscles érecteurs du rachis et des abdominaux et une
accumulation graisseuse au niveau de la cage thoracique. Mais on remarque aussi une perte
de force et d’endurance au niveau du diaphragme notamment une fatigabilité accrue de ce
muscle chez les sujets pathologiques (Janssens, L et al. 2013). Cette fatigabilité est
provoquée par un déconditionnement physique mais aussi par l’accumulation de graisse
induisant une rigidité accentuée de la cage thoracique qui demande, de fait, un travail
respiratoire plus important.

Or, tous ces muscles font partie de ceux essentiels à la stabilité lombaire et une perte de
ses facteurs va provoquer une instabilité lombaire, élément de risque reconnu de lombalgie
(Demoulin, C et al. 2007). En effet, la stabilité lombaire est notamment assurée par le caisson
abdomino-thoracique via une augmentation de la pression entre les abdominaux, le plancher
pelvien, les muscles lombaires et le diaphragme, permettant de rigidifier la colonne selon
Hodges, P. W et al. (2001). Ainsi, les patients lombalgiques qui démontrent une faiblesse du
diaphragme, des érecteurs du rachis et des abdominaux ne peuvent compenser leur manque de
stabilité qu’en augmentant leur volume inspiré pour augmenter la pression intra-abdominale.
Cette compensation fonctionnera à court terme mais cela aura tendance à accélérer l’apparition
de la fatigue diaphragmatique déjà précoce chez ces sujets.

A cause de cette fatigue précoce, le métaboreflex, associé à l’effort respiratoire,


s’activera plus tôt et va alors majorer cette instabilité par une vasoconstriction périphérique
(Janssens, L et al. 2013). Les muscles stabilisateurs du rachis ne seront pas épargnés par cette
vasoconstriction, leur oxygénation est alors impactée, et ils seront moins efficace dans leurs
fonctions de protection.

Les sujets lombalgiques chroniques se retrouvent alors dans un cercle vicieux


enchaînant fatigue diaphragmatique, métaboreflex et fatigue des muscles paravertébraux et
abdominaux.

33
Cependant l’apparition d’une lombalgie chronique ne dépend pas uniquement des
facteurs physiques mais aussi des facteurs psychologiques et environnementaux. Le stress et la
dépression sont deux facteurs très fréquemment retrouvés chez les lombalgiques, ce qui va avoir
tendance à instaurer chez les sujets un rythme respiratoire de base plus rapide ainsi que
l’apparition d’une pause post expiratoire plus longue (Hopper et al. 2019). Tout cela va, encor une
fois, majorer la fatigabilité diaphragmatique.

Le travail respiratoire sur le diaphragme s’est montré efficace dans la réduction du stress
et du mauvais état psychologique ressenti, mais aussi dans la réduction de la douleur lombaire.

En suivant les conseils de la HAS, un travail en auto-rééducation pour stimuler le


sentiment d’auto-efficacité et de contrôle semble être conseillé pour les sujets lombalgiques
chronique. De plus, la présence d'une pathologie longue, obligeant à faire des trajets réguliers
chez le médecin ou le kinésithérapeute en plus des journées de travail et de la vie familiale, peut
représenter un poids psychologique supplémentaire qui entretient le cercle vicieux qui s'est mis
en place.

En regroupant l'ensemble de ces informations, nous pouvons nous poser la question


suivante :

b. Question de recherche

Quel est l'impact d’un travail de renforcement du diaphragme en auto-rééducation


chez les patients souffrant de lombalgie chronique sur le ressenti du handicap, de la
douleur et sur leur évaluation de leur qualité de vie ?

c. Hypothèses

Nous émettons l'hypothèse qu’un programme de renforcement du diaphragme en auto-


rééducation permettrait d'obtenir une amélioration plus significative du handicap, de la
douleur ainsi que sur leur qualité de vie.

(H0) : Aucune différence n'est observée avant et après le protocole

(H1) : On observe une amélioration significative après le protocole

34
III. Méthodologie et protocole
a. Type d'étude
Dans l'objectif de répondre à la problématique de l'impact du renforcement du
diaphragme chez les patients souffrant de lombalgies chroniques, nous allons mettre en place
une étude comparative avant traitement/après traitement sur une population spécifique.

Le programme de 4 semaines, comprenant 2 séances par semaine sera fourni lors du


bilan à la première séance. Il listera le contenu de chaque séance ainsi qu’une évaluation rapide
du ressenti après la séance. Chaque séance dure 30 minutes.

Un bilan de début et de fin de protocole sera réalisé en présentiel part un


kinésithérapeute ou par nous-même en cas de refus par ce dernier. Le bilan est disponible en
annexe 1.

b. Population et critère d'éligibilité


Le recrutement de la population s’est fait en cabinet, chez les professionnels acceptant
de participer à l'étude. Les patients étaient parfois des nouveaux patients au cabinet ou parfois
d'anciens patients. La présence de kinésithérapie antérieure n'impacte pas l'étude car une très
grande majorité des patients souffrant de lombalgies chroniques sont des patients récurrents en
kinésithérapie.

Les patients ont été inclus selon les critères suivants :

● Critères d'inclusion :

◦ Adultes (+ de 18 ans)

◦ Comprendre et pouvoir s'exprimer en français

◦ Diagnostic de lombalgie chronique non spécifique de plus de 12 semaines, posé par


un médecin selon la définition de la HAS (2019)

◦ Douleur à l’EVA > 3

● Critères de non-inclusion

◦ Pathologie du rachis avéré ou suspecté, réduisant les activités physiques sur ordre
médical, ou détection de drapeau rouge selon la liste de la HAS (2019)

35
◦ Antécédent de chirurgie du rachis lombaire, déformation du rachis, pathologie
inflammatoire du rachis

◦ Détection de douleur neurologique irradiante

◦ Pathologie respiratoire chronique invalidante ;

◦ Femme enceinte ;

◦ Contre-indication à l'effort physique ou à l'exercice actif ;

● Critères d'exclusion

◦ Apparition de drapeaux rouges ou de pathologies du rachis au cours du protocole ;

◦ Apparition de douleur neurologique irradiante

◦ Femme enceinte ;

◦ Aggravation des douleurs sur plus de 2 semaines ;

◦ Apparitions de contre-indications à l'effort physique ou l’exercice actif ;

◦ Réalisation de moins de 50 % des séances.

Figure 1 : Diagramme des Flux de l’étude

36
c. Protocole
III.c.i. Critères de jugement
Notre critère de jugement principal pour cette étude sera le niveau d'incapacité des
sujets qui sera évalué par le questionnaire d’Oswestry Disability Index (ODI). Ce questionnaire
est recommandé dans l'évaluation de l'incapacité chez les patients lombalgiques (Grönblad et al.
1993).

Les critères de jugements secondaires sont

• L'intensité de la douleur, qui sera évaluée grâce à une EVA. En effet l'EVA est l'outil
d'évaluation de la douleur le plus utilisé et recommandé pour l'évaluation de la douleur.
Elle se présente sous la forme d’une réglette avec une ligne horizontale et elle permet
d’évaluer l’intensité de douleur chez les patients. Il est demandé au patient de placé un
trait au niveau qui représente leur douleur. L’évaluateur réalisera le rapport entre la
distance choisis par le patient et la distance totale de la ligne. Le rapport donnera la
valeur de l’intensité de la douleur. L'évaluation par l'EVA sera demandée aux sujets
après chaque séance. La douleur sera aussi évaluée via the Short- Form McGill Pain
Questionnaire (SF-MPQ) (Strand, L et al. 2008) qui permettra d'avoir une vue sur l'aspect
sensitif et l’intensité de la douleur. Ce questionnaire sera demandé à la première et
dernière séance.

• La présence de facteurs psycho-sociaux chez le patient grâce au questionnaire Start


Back Screen Tool (SBST) qui est le questionnaire recommandé par la HAS (2019).
Comme nous l'avons vu, la présence de ces facteurs est prédictive d'une chronicisation
de la lombalgie, leurs évaluations sont donc importantes pour comprendre l'évolution
de la pathologie.

• La force d'inspiration maximal grâce à un spiromètre sera comparée avant et après le


protocole, pour rendre compte du renforcement diaphragmatique associe aux muscles
inspirateurs accessoire (Delafontaine et al. 2020). Cette comparaison sera faite ainsi à défaut
de test non-invasif utilisable.

III.c.ii. Prise en charge et protocole


Si les patients acceptent de participer à l'étude et que critères d'inclusions sont remplis,
ils devront signer une attestation de consentement (annexe 2) avant le début de l'étude. Les
questionnaires ci-dessus seront présentés et expliqués aux patients au cours de la première
séance, au cours de laquelle se déroulera le bilan. L'anamnèse sera réalisée pour rassembler

37
l'ensemble des données personnelles des patients ainsi que la prise des mesures tels que la force
inspiratoire, le poids, la taille, ect. qui seront prisent comme références. Les résultats des
questionnaires et de l'EVA seront récupérés à la fin de cette première séance et le programme
sera fourni aux sujets.

Le protocole alterne entre une semaine d'apprentissage et de renforcement sans


résistance puis une semaine de renforcement contre résistance, reprenant le programme de Kim
et Lee (2013) de renforcement du diaphragme

Semaine 1 :

• Respiration allongée : Le patient est allongé sur le dos, les genoux pliés dans une
position confortable. Les instructions sont de réaliser une inspiration maximale puis de
retenir cette respiration pendant 10 secondes. 10 répétitions de ce mouvement
représentent une série. Le patient doit réaliser 5 séries. 1 minute de pause est accordée
entre chaque série. Les épaules et les bras doivent rester détendus (Kim. et Lee. 2013).

• Respiration crocodile : Le patient est en décubitus ventral, les mains sous le front. Il
lui ait demandé de réaliser une respiration maximale en essayant d'élargir les côtes
latéralement et de ressentir la respiration jusque dans le bassin (Stephens et al. 2017).

Semaine 2 :

• Respiration allongée avec Theraband : La Theraband est placée autour du gril costal
du patient, en dessous de la poitrine, au niveau des 7èmes côtes. L'exercice est identique
à la semaine précédente (Otadi et al. 2020).

• Respiration crocodile avec Theraband : La Theraband est placée autour du gril costal
du patient, en dessous de la poitrine, au niveau des 7èmes côtes. L'exercice est identique
à la semaine précédente (Otadi et al. 2020).

Semaine 3 :

• Respiration assise : Le patient est assis, en restant le plus droit possible, sur une surface
solide et dure avec les hanches, genoux, chevilles à 90° de flexion. L'exercice reprend
après les consignes de la respiration allongée, c'est à dire, respirations profondes
pendant 10 secondes. 10 répétitions de ce mouvement représentent une série, le patient
doit réaliser 5 séries. 1 minute de pause est accordée entre chaque série. Les épaules et
les bras doivent rester détendus (Kim. et Lee. 2013).

38
• Respiration 90/90/90 : Le patient est en position allongée, avec les genoux, hanches et
chevilles à 90° de flexion. L'exercice reprend après les consignes de la respiration
allongée, c'est à dire, respiration profonde pendant 10 secondes. 10 répétitions de ce
mouvement représentent une série. Le patient doit réaliser 5 séries. 1 minute de pause
est accordée entre chaque série. Les épaules et les bras doivent rester détendus (Kim. et
Lee. 2013).

Semaine 4 :

• Respiration assise : La Theraband est placée autour du gril costal du patient, en dessous
de la poitrine, au niveau des 7èmes côtes. L'exercice est identique à la semaine
précédente (Otadi et al. 2020).

• Respiration 90/90/90 : La Theraband est placée autour du gril costal du patient, en


dessous de la poitrine, au niveau des 7èmes côtes. L'exercice est identique à la semaine
précédente (Otadi et al. 2020).

III.c.iii. Suivi et recueil de données


Les patients seront contactés par téléphone ou appel vidéo une fois par semaine pour parler de
leurs ressentis vis à vis des exercices ainsi que de l'évolution de leurs douleurs et limitations
dans les AVQ. Lors du bilan d'entrée et de fin de traitement nous réaliserons, avec le patient,
l'ensemble des tests nous permettant d'obtenir les mesures à comparer et nous leur demanderons
de répondre aux questionnaires suivants : ODI, SF-MPQ ainsi qu'au SBST.

III.c.iv. Les risques encourus


Les risques encourus par les sujets tout au long de ce protocole comprennent la sensation
de fatigue musculaire, due aux exercices, à la suite de la rééducation. Cette fatigue doit être
passagère et ne pas avoir une influence trop importante sur leur quotidien et pendant leur AVQ.
Si c’est le cas, les sujets devront le signaler lors de l'appel vidéo prévu chaque semaine. Les
exercices de rééducation pourront alors réajustés en fonction de leurs capacités physiques.

Lors d’exercices avec résistances inspiratoires, les sujets pourront se sentir essoufflé,
voir nauséeux. En effet, la respiration et le mouvement diaphragmatique sont à l’origine d’une
mobilisation des viscères et notamment de l’estomac qui se trouve sous la coupole
diaphragmatique gauche. Il est donc possible qu’en fonction des sujets ou des horaires de
réalisations des exercices des effets désagréables puissent être ressentis. Ces effets ne doivent
pas durer. Si les sujets ressentent des désagréments de ce type, ils devront les notifier à

39
l’intervenant pour permettre d’aménager les temps de pause ou d’adapter l’emplois du temps
des exercices.

Il est possible aussi que les sujets ressentent une certaine lassitude quant à la durée. En
effet, le protocole de 4 semaines demande de réaliser les mêmes exercices pendant 1 semaine.
Il sera important de monitorer la motivation des patients au cours des semaines.

Enfin, il faudra aussi faire attention à ce que les patients n’abandonnent pas les autres
activités (physique ou autres) pendant la période du protocole. En effet, avoir des activités,
notamment physique, font partis intégrants des recommandations de la HAS pour le traitement
des lombalgies et ne sont pas à négliger.

d. Analyses des données

Les données de l'ensemble des patients seront mises en commun via le logiciel « Excel »
puis anonymisées. Elles regrouperont les données de l'interrogatoire ainsi que celle des
différents tests effectués afin de pouvoir comparer l'évolution pré et post traitement de chacun
des facteurs. Nous chercherons à observer s’il y a eu une modification, positive ou négative en
post-traitement et si cette modification a été homogène sur toute notre population test. Nous
étudierons les cinq critères de jugement exposé plus tôt. Notre critère de jugement principale
est le Oswestry Disability Index (ODI) qui permet notamment d'évaluer l'incapacité du sujet.
Ce questionnaire, avec un total de 10 questions, chacune scorant entre 0 et 5, est évalué de 0
(aucune ou peu d'incapacité) à 100 (incapacité sévère) grâce au calcule suivant :

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡𝑠 / [5 𝑥 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑞𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑟é𝑝𝑜𝑛𝑑𝑢𝑒𝑠] 𝑥


100

Nos critères secondaires sont l'EVA, le SF-MPQ et le SBST ainsi que la force expiratoire
maximale. L'EVA va nous permettre de suivre l'évolution de la douleur sur les 4 semaines,
permettant d'analyser si le protocole a un effet immédiat, rapide, ou plutôt un effet lent, tardif.
Le SF-MPQ va nous permettre d'évaluer et de caractériser et adjectiver la douleur que ressent
le patient. Ce test s'évalue avec un score total maximal de 45 (douleur insoutenable) et minimal
de 0 (aucune douleur). Ce questionnaire peut être divisé en 4 sous parties : score sensitif, score
affectif, EVA et la douleur au moment présent. Le SBST est un questionnaire de 9 questions,

40
pour lequel le patient choisis s’il est « d’accord », qui équivaut à 1 point, ou « pas d’accord »,
qui équivaut à 0, avec l’affirmation proposée. Si le score total est inférieur à 3 alors le patient
est considéré comme à faible risque de chronicisation. Si le score total est supérieur à 4, alors
il faudra calculer le score des questions 5 à 9, si ce dernier est supérieur ou égale à 4 alors le
patient est à au risque de chronicisation, s’il est inférieur le patient est à moyen risque

L'évaluation de la force expiratoire se fera en comparaison pré et post traitement, à


défaut de test non-invasif utilisable, en évaluant la force inspiratoire maximal, ainsi que le temps
tenu. Cela nous permettra de voir si le protocole aura un impact dans le renforcement des
muscles inspiratoires.

Nous analyserons les données grâce au logiciel de statistique Jasp. Pour observer les
variations de nos différents critères, nous avons observé les moyennes et les écarts-types de
chaque sujet, en pré et post-traitement. Nous analyserons aussi la significativité de la différence
en via des statistiques inférentielles dans le but de nous permettre de rejeter ou accepter nos
hypothèses :

(H0) : Aucune différence n'est observée avant et après le protocole


(H1) : On observe une amélioration significative après le protocole

Pour ce faire, nous réalisons d’abord un test de Shapiro-Wilk qui confirme que nos don-
nées suivent une loi normale. Cependant, l’échantillon étant de taille réduite (n=5) nous réali-
sons un test non-paramétrique, le test de Wilcoxon unilatéral. Ce dernier est un test qui nous
permet de comparer l’évolution des valeurs au sein d’un même groupe avant et après interven-
tion.

41
IV. Résultats

Tableau 1 : Résultats Pré et Post intervention des critères de jugement

Moyennes (n=5) Progrès moyen P


Avant (ET) Après (ET) (Avant-Après)
ODI (0-100%) 34,8 (11) 20,2 (10) 14,6 (7,5) 0,031*
EVA (0-10) 6,1 (2,3) 2,4 (1,8) 3,7 (1,8) 0,031*
SF-MPQ 12,4 (12) 8 (8) 4,4 (4,3) 0,05*
sensoriels (0-33)
SF-MPQ 4,8 (4,3) 3,4 (3,3) 1,4 (1,5) 0,044*
affectifs (0-12)
SBST 2,8 (1,7) 1,8 (0,8) 2,2 (0,9) 0,027*
Spirométrie 3,5 (1) 5,8 (0,9) 2,3 (0,9) 0,029*
inspiratoire
Spirométrie 3,4 (0,9) 5,1 (1,5) 1,7 (0,7) 0,027*
expiratoire
Distance 10,5 (9,7) 4,7 (3,2) 0 ,101
doigts/sol
Inclinaison 48,5 (4,0) 44,4 (4,9) 0,181
latéral droite
Inclinaison 48,4 (4,5) 45 (5,3) 0,156
latéral gauche
Ampliation 4,4 (1,8) 6 (1,7) 1,6 (1,9) 0,067
thoracique 1
Ampliation 4,2 (1,9) 5,5 (1,6) 1,2 (1,4) 0,067
thoracique 2
* Résultat statistiquement significatif

a. Evaluation de la capacité fonctionnelle

La capacité fonctionnelle, mesurée grâce à l’Oswestry Disability Index, renvoie un score


en pourcentage d’incapacité. En prétraitement, la moyenne des sujets est de 34,8% avec des

42
valeurs modérément disparates puisque l’Ecart-Type (ET) est de 10,7. Le minimum observé est
de 18% et le maximum 42%. L’étendue est de 24%. La moyenne post-traitement est de 20,2%
avec un ET = 10. La valeur maximale en post-traitement est de 32% et la valeur minimale de
11%. L’ensemble des valeurs a diminué à la suite du traitement, avec une diminution moyenne
de 14,6% (ET= 7,5). Le test de Wilcoxon permet d’affirmer que la différence observée est
statistiquement significative (p = 0,031<0,05).

L’hypothèse H1 est acceptée.

Figure 2 : Evaluation Pré et Post traitement des capacités fonctionnelles

b. Evaluation de la douleur

La douleur a été évaluée grâce à l’EVA incluse dans le SF-MPQ. La moyenne de l’in-
tensité de la douleur est de 6,1/10 (ET= 2,4). Le maximum en prétraitement est de 9,2/10 et le
minimum de 3/10. La moyenne post-traitement est de 2,5/10 (ET=1,85). La valeur maximale
observée post-traitement est de 5,6/10 et la valeur minimale est de 1/10. Les sujets ont en
moyenne gagné 3/10 points (ET= 1,8). Le test de Wilcoxon permet d’affirmer que la différence
observée est statistiquement significative (p<0,05).

L’hypothèse H1 est acceptée.

43
Figure 3 : Evaluation pré et post-traitement de la douleur via EVA

Le SF-MPQ permet aussi d’évaluer la qualité de la douleur via des adjectifs se référant
à l’abord sensitif ou affectif de la douleur. Pour rappel, le SF-MPQ possède 11 adjectifs
sensoriels et 4 adjectifs affectifs, tous quantifiables de 0 à 3. En prétraitement, le score moyen
obtenu pour l’aspect sensoriel est de 12,4 (ET= 12) et le score moyen obtenu en affectif est de
4,8 (ET= 4). Le score maximal et minimal obtenu pour l’aspect sensoriel est respectivement de
33 et de 4. Le score maximal et minimal obtenu pour l’aspect affectif est respectivement de 12
et 2. On observe ici une grande variabilité des valeurs. En post-traitement, la moyenne des
scores obtenus est de 8 (ET=8) et de 3,4 (ET= 3, 3) pour l’aspect sensoriel et affectif
respectivement.

La valeur p du test de Wilcoxon a été calculé pour les 2 ensembles de données et permet
de conclure que :

- La différence observée pour le score sensoriel est statistiquement significative


(p=0,05).

- La différence observée pour le score affectif est statistiquement significative


(p<0,05).

44
Dans les 2 cas, l’hypothèse H1 est acceptée.

Figure 4 : Evaluation Pré et post traitement du


score sensoriel

Figure 5 : Evaluation Pré et Post-traitement du score affectif

c. Evaluation des facteurs de risques psycho-sociaux


risques psycho-sociaux

Les risques psycho-sociaux ont été évalués via le SBST. La moyenne des scores totaux
en prétraitement est de 5,2/9 (ET= 1,3), avec un score maximal observé de 6 et un score minimal
de 3. La moyenne post-traitement est de 3/9 (ET=1). La valeur maximale observée en post-
traitement est de 4 et la valeur minimale de 2. Les sujets se sont tous amélioré et nous observons
en moyenne une diminution de 2,2 (ET= 0,97) points sur le score total. Le test de Wilcoxon
permet d’affirmer que la différence observée est statistiquement significative (p<0,05).

L’hypothèse H1 est acceptée.

45
Figure 6 : Evaluation des risques psycho-sociaux

d. Evaluation de la spirométrie

La moyenne observée pour la spirométrie inspiratoire en prétraitement est de 3,5


secondes (ET=1). La valeur maximale observée est de 5 secondes et la valeur minimale est de
2,5 secondes. La valeur observée en post-traitement est en moyenne de 5,8 secondes (ET= 1,1).
La valeur maximale observée est de 7 secondes et la valeur minimale observée est de 4
secondes. Les sujets se sont tous amélioré et ont en moyenne gagné 2,3 secondes (ET= 0,97)
entre pré et post-traitement.

Le test de Wilcoxon permet d’affirme que la différence observée est statistiquement


significative (p<0,05).

L’hypothèse H1 est acceptée.

La moyenne observée pour la spirométrie expiratoire dans la phase de prétraitement est


de 3,4 secondes (ET= 0,96). Les valeurs maximales et minimales observées sont respectivement
de 4,5 et 2 secondes. La valeur moyenne observée dans la phase de post-traitement est de 5,1
(ET=1,5). Les valeurs maximales et minimales observées sont respectivement 7 et 3 secondes.
Les sujets se sont tous amélioré et ont en moyenne gagné 1,7 secondes (ET=0,75). Le test de
Wilcoxon permet d’affirmer que la différence observée est statistiquement significative
(p<0,05).

46
L’hypothèse H1 est acceptée.

A gauche : Figure 7 : Evaluation Pré et post-traitement de la spirométrie inspiratoire

A Droite : Figure 8 : Evaluation Pré et post-traitement de la spirométrie expiratoire

e. Autres données recueillies


IV.e.i. Evaluation de la mobilité

Dans le cadre du bilan, des mesures de mobilité telles que la distance doigts/sol et
l’inclinaison latérale ont été réalisées.

Pour la distance doigts/sol, la moyenne observée prétraitement est de 10,5 cm (ET=9,7).


La valeur la plus forte observée est de 22 cm et la valeur la plus faible est de 1 cm. En post-
traitement, la moyenne observée est de 4,7 cm (ET= 3,2) avec une valeur maximale de 9 cm et
minimale de 0 cm. Pour ce score, certains sujets ne se sont pas améliorés ou ont augmenté leurs
valeurs. Le test de Wilcoxon ne permet pas d’affirmer que la différence observée est
statistiquement significative (p>0,05).

Il n’est pas possible de rejeter l’hypothèse H0.

Pour l’inclinaison latérale, les moyennes prétraitement et post-traitement sont similaire


à droite et à gauche. On observe une moyenne prétraitement de 48 cm (ET = 4,5). La valeur
maximale observée est de 55 cm et la valeur minimale est de 42 cm. La moyenne post-traitement
est de 44,8 cm (ET= 5,2) avec une valeur maximale et minimale de respectivement 51 cm et 38
cm.

47
Pour ce score, certains sujets ne se sont pas améliorés ou ont augmenté leurs valeurs. Le
test de Wilcoxon ne permet pas d’affirmer que la différence observée est statistiquement
significative (p>0,05).

Il n’est pas possible de rejeter l’hypothèse H0

IV.e.ii. Evaluation de l’ampliation thoracique

Pour rappel, deux mesures de l’ampliation thoracique ont été réalisées. La première avec
les bras le long du corps, la seconde avec les mains sur la tête.

Pour la première mesure, la moyenne observée en prétraitement est de 4,4 cm (ET=1,8).


La valeur maximale observée est de 6 cm et la valeur minimale de 2 cm. La moyenne post-
traitement est de 6 cm (ET = 1,2) avec une valeur maximale de 7 cm et une valeur minimale de
4,5 cm. Le gain moyen d’ampliation thoracique est de 1,6 cm (ET=1,9).

Le test de Wilcoxon ne permet pas d’affirmer que la différence observée est


statistiquement significative (p>0,05).

Il n’est pas possible de rejeter l’hypothèse H0

Pour la seconde mesure, la moyenne observée en prétraitement est de 4,2 cm (ET=1,9).


La valeur maximale observée est de 6 cm et la valeur minimale de 2 cm. La moyenne post-
traitement est de 5,5 cm (ET = 1,6) avec une valeur maximale de 7,5 cm et une valeur minimale
de 3 cm. Le gain moyen d’ampliation thoracique est de 1,2 cm (ET=1,4).

Le test de Wilcoxon ne permet pas d’affirmer que la différence observée est


statistiquement significative (p>0,05).

Il n’est pas possible de rejeter l’hypothèse H0

48
A gauche : Figure 9 : Evaluation de l’ampliation thoracique Pré et Post-traitement avec les
bras le long du corps

A droite : Figure 10 : Evaluation de l’ampliation thoracique Pré et Post-traitement avec les


mains sur la tête.

V. Discussion

a. Interprétation des résultats

L’objectif de cette étude était d’étudier l’effet du renforcement musculaire chez les sujets
souffrant de lombalgie chronique en auto-rééducation. L’intérêt de réaliser cette
expérimentation était d’évaluer l’efficacité du programme de renforcement musculaire sur la
population générale, et d’analyser et d’identifier le rapport efficacité /contraintes. Nous nous
attendions à observer une amélioration dans la qualité de vie, l’incapacité et l’intensité de la
douleur.

Le critère de jugement principal était Oswestry Disability Index. Ce dernier s’améliore chez
tous les sujets, avec en moyenne une amélioration de 14,6 % (ET = 7,5). La Différence
Minimale Cliniquement pertinente (MCID) de l’ODI est de 10 points selon Ostelo. et DeVet
(2005) ou > 30% selon Gatchel, R. J., et Mayer, T. G. (2010). Les progrès post-traitement des

49
sujets ne sont donc pas cliniquement significatifs (14,6 < 30%). L’interprétation de ce test
permet de catégoriser l’incapacité en 5 sous types : Totale (score = 80-100%), majeure (score
= 60-80%), sévère (score = 40-60%), modéré (score = 20-40%) et minime (0-20%). En phase
de prétraitement, 3 des 5 patients étaient au seuil d’incapacité sévère, 1 au seuil modéré et 1 au
niveau minime. Après le traitement, 3 des 5 sujets étaient au niveau d’incapacité minime et 2
au niveau modéré. Nous pouvons donc noter, malgré tout, une amélioration de la qualité de vie
des sujets.

Comme nous l’avons exprimé précédemment, les lombalgies chroniques ne sont, pour la
plupart, pas d’origine unique mais plutôt dû à une association de facteurs. Nous avons vu par
ailleurs, que le diaphragme pourrait potentiellement jouer un rôle central dans l’apparition et la
pérennisation de cette pathologie, notamment via son rôle de caisson abdomino-thoracique. Les
résultats de notre protocole sont mitigés et il est intéressant de les comparer à la littérature pour
savoir si les résultats obtenus étaient identiques, ou bien en quoi ils différaient.

Anderson et al. (2016) présente, dans leur revue de littérature, 2 articles qui montrent une
amélioration significative de la qualité de vie. Les études de Kim and Lee (2013) et Tekar et al
(2010), utilisant respectivement un renforcement intensif du diaphragme chez des sujets sains
et un travail respiratoire de type yoga de façon intensive, ont toutes deux montré une
amélioration de la qualité de vie des sujets. Un renforcement musculaire plus intensif est
possiblement un point à approfondir pour obtenir des résultats significatifs sur l’amélioration
de la qualité de vie dans notre protocole.

Le second critère de jugement est la douleur, via une EVA (0-10) et le SF-MPQ (0-45).
L’amélioration moyenne est de 3,7 (1,8) points sur l’EVA. La MCID pour une EVA est de 1,4
points selon Tashjian, R. Z et al. (2009) Les progrès post-traitement sont donc cliniquement
significatifs (3,7>1,4). L’interprétation de ce test permet de donner 4 niveaux sur une EVA de
10 cm : une absence de douleur (0-4 mm), une douleur légère (5-44 mm), une douleur modérée
(45-74 mm) et une douleur sévère (75-100 mm). Dans la phase prétraitement de notre
expérimentation, nous décomptions 1 sujet souffrant de douleurs sévères, 3 sujets montrant des
douleurs modérées et 1 sujet avec des douleurs légères. Après le protocole, 1 sujet souffrait de
douleurs modérées et les 4 autres décrivaient des douleurs légères.

Dans l’étude de Janssens et al. (2014), ce dernier montre qu’un travail intensif des muscles
inspiratoires montrait de meilleurs résultats sur la sévérité de la douleur. En comparaison avec
l’étude de laquelle nous avons repris le protocole, les résultats obtenus semblent similaires,

50
montrant une amélioration significative de la douleur sur l’EVA. Cependant, notre comparaison
ne peut-être plus approfondie dû aux différents biais, dont nous parlerons plus tard, qui
fausseraient le parallèle.

Pour le SF-MPQ, nous observons une amélioration totale de 5,8 points, 4,4 points (ET=4,3)
pour l’aspect sensoriel et 1,4 points (ET= 1,5) pour l’aspect affectif. La MCID pour le SF-MPQ
est de 5 points sur le score total (strand et al. 2008). Les progrès post-traitement sont donc
cliniquement significatifs (5,8>5).

L’évaluation des facteurs de risques psycho-sociaux via le SBST a montré une


amélioration générale de tous les sujets, avec une moyenne de 2,2 (0,9) points. Sur le total des
5 sujets, 3 étaient évalués à haut risque en prétraitement, 1 sujet à moyen risque et 1 à faible
risque. En post-traitement, 2 sujets sont évalués comme à risque modéré de chronicisation et 3
comme à faible risque. Selon Pilz.B et al., la MCID de ce test est de 2 points. Les progrès post-
traitement sont donc cliniquement significatifs (2,2>2).

Le stress, haut facteur de risque chez les sujets lombalgiques, a été évalué dans
seulement quelques études. Perciavalle and al. (2016), ont étudié le rôle de la respiration
profonde sur le niveau de stress, le rythme cardiaque ainsi que le niveau de cortisol. Ils ont
montré que l’application de ces techniques de respiration sur 90 minutes pendant 10 séances
avaient des résultats significatifs sur le ressenti face au stress ainsi qu’une amélioration
significative du niveau de cortisol chez les sujets. De même, Tekur and al. (2010), avec
l’utilisation du yoga, ont observé une baisse significative du stress. Dans notre étude, nous
observons une diminution des facteurs de risques généraux, auxquels sont notamment reliés le
stress vis-à-vis de leur pathologie. Cependant notre test ne permet pas d’évaluer le stress comme
facteur unique.

L’ampliation thoracique en position 1 (mesure basse) nous permet d’obtenir une


moyenne d’amélioration de 1,6 cm (1,9). La MCID pour cette mesure n’a pas été établie.
Cependant, une étude sur 428 adultes a permis d’établir des normes (Courntey,R et al. 2019). Ces
dernières regroupent : les valeurs inférieures ou égales à 1,4 cm, considérées comme ampliation
faible, les valeurs comprises entre 1,4 et 3,1 cm, qui déterminent une ampliation moyenne, les
valeurs comprises entre 3,1 et 5,1 cm qui déterminent une bonne ampliation et enfin les valeurs
supérieures à 5,1 cm qui déterminent une excellente ampliation. Dans la phase de prétraitement,
2 sujets avaient une excellente ampliation, 1 sujet avait une bonne ampliation et 2 sujets avaient

51
une ampliation moyenne. Après la phase de traitement, 3 des 5 sujets ont une excellente
ampliation, et 2 sujets ont une bonne ampliation thoracique.

Une amélioration des capacités respiratoires et de l’ampliation thoracique a été dénoté


dans l’étude de Janssens et al. (2010) ainsi que dans l’étude de Kim and Lee (2013). Une fois de
plus, ces 2 programmes étaient basés sur un principe de haute intensité.

Le test de la distance doigts/sol montre une amélioration moyenne de 10,5 cm. Selon
Thonnard, JL et al. (2007), la MCID est de 1 cm. Les progrès post-traitement sont donc
cliniquement significatifs (10,5>1). Cependant, cette amélioration n’a pas été obtenue pour tous
les participants. En effet, les patients 3 et 5 n’ont pas eu de variation de leur valeurs pré/post-
traitement. Il est donc difficile de conclure dû au nombre réduit de la population test.

Les résultats obtenus ne correspondent que partiellement à nos attentes puisque les critères
de jugement secondaire montrent une amélioration cliniquement significative. Cependant, notre
critère de jugement principal, le score de ODI, n’obtient pas de résultat cliniquement
significatif. Nous aborderons les raisons possibles d’obtention de résultat dans la partie
suivante.

b. Forces, limites et biais de l’étude

La force principale de ce protocole est le fait qu’il cherche à lutter contre un des principaux
points de santé et de santé publique que nous retrouvons au cabinet. En reprenant un protocole
déjà éprouvé sur une population spécifique pour observer si les résultats sont similaires sur la
population générale, nous avons diminué les risques d’effets indésirables chez les sujets. Les
mesures étant réalisées par un seul et même évaluateur, seule la fiabilité intra-évaluateur est
mise en jeu.

L’intérêt aussi de ce protocole, est la mise en place de celui-ci en auto-rééducation, obligeant


les sujets à reprendre en main leur rééducation et leur maladie et à les pousser vers une reprise
d’activité pour certains. L’ensemble des sujets a rapporté avoir apprécié les exercices à la
maison et les réutilisent aujourd’hui dans leur vie de tous les jours, que ce soit en cas de douleur
dans le dos ou pour les aider à contrôler leur respiration. L’étude et l’intervention étaient
standardisées. Cela a permis une application identique des bilans, questionnaires et traitements.
Les 5 sujets ont tous suivi leur traitement dans leur totalité, sans problème notable. Les valeurs
obtenues ont été anonymisées pour leurs analyses.

52
Cependant, cette étude est premièrement limitée par le nombre réduit de l’échantillon.
S’agissant d’une étude expérimentale, dans le cadre d’un mémoire de fin d’études en Masso-
kinésithérapie, les ressources matérielles, notamment pour la spirométrie, et temporelles étaient
limitées. Les sujets regroupés étaient réduits à ceux disponibles et volontaires sur la période de
réalisation du mémoire.

La deuxième faiblesse de ce protocole est l’absence de groupe contrôle. En effet, ce dernier


aurait permis d’éliminer de façon, presque certaine, l’intervention de facteurs externes à l’étude
qui fausserait les résultats. Cependant, au vu du nombre de sujets recrutés, il n’était pas possible
de réaliser un groupe contrôle. Il nous a donc fallu réaliser une étude sur une série de cas avec
une analyse statistique uniquement.

Certains biais sont à noter dans cette étude. Premièrement, l’auto-rééducation demande de
faire confiance au patient quant à la réalisation correcte des exercices. Pour cela, chaque
semaine, un rendez-vous téléphonique était réalisé avec les sujets pour pouvoir suivre leurs
avancées mais aussi répondre à leurs interrogations et faire augmenter l’implication dans la
réalisation des exercices. La réalisation des exercices dépendait aussi des douleurs présentes au
moment de la séance, certains patients ayant eu besoin de décaler de 1 journée ou 2 jours leur
séance pour cause de douleurs trop importantes.

Le mode de recrutement se faisait directement chez les kinésithérapeutes dans leur cabinet.
Les sujets étaient sélectionnés par le kinésithérapeute, avec probablement un biais inconscient
lors de ce choix. Nous étions sur un mode de recrutement de population plutôt restreint. Le
recrutement des sujets a eu lieu sur 2 cabinets différents. Cependant, les pratiques individuelles
des kinésithérapeutes, la variation quant aux exercices demandés et la réhabilitation réalisée au
cours de la semaine ainsi que le nombre de séances de kinésithérapie réalisées par semaine sont
d’autant plus de biais. Pour une future étude, il serait intéressant de suivre des sujets réalisant
un même programme de rééducation standardisé, même si cela reste difficile et discutable dans
le cas des lombalgies notamment, en associant pour le groupe test ce programme de
renforcement du diaphragme.

Pour limiter au maximum les biais, il faudrait rajouter à cela, la réalisation de cette étude
sous un mode contrôlé, randomisé, avec la présence d’un groupe contrôle qui réaliserait
uniquement le programme de rééducation standardisé pendant que le groupe test y ajoute le
programme de renforcement du diaphragme. L’objectif premier était de recruter un minimum

53
de 10 patients. Cependant, le nombre de cabinets qui a accepté de participer au recrutement
n’était pas suffisant. Cela n’a pas permis la mise en place d’un groupe contrôle.

Concernant la validité de l’étude, les critères d’inclusion, non inclusion et exclusion sont
identiques à ceux de l’étude de Otadi et al. (2019) pour respecter le protocole, à l’exception de
l’âge et des conditions d’activités puisque l’objectif de l’expérimentation était de voir l’effet
sur la population générale. Les critères de Otadi et al. (2019) avaient été posés pour limiter les
biais pendant l’expérimentation. En ouvrant l’étude à une population plus générale, les biais
sont alors plus importants.

Les critères de jugement choisis sont ceux retrouvés dans la majorité des études abordant le
sujet de la lombalgie chronique (Finta et al., 2018 ; Salvador et al. 2018). Les points les plus étudiés
chez les lombalgiques et qui ont fait l’unanimité dans l’étude de Chiarotto et al. (2015), sont :
l’intensité de douleur, la qualité de vie vis-à-vis de la santé et l’incapacité. Pour mesurer
l’intensité de la douleur, le choix de l’EVA a été faite car il est simple d’utilisation et facilement
compréhensible pour le patient. Cependant, certains chercheurs donnent à l’échelle numérique
(EN) une plus grande force pour détecter les diminutions de douleurs (Nebout et al. 2015). La
mesure de l’incapacité, notre critère de jugement principal, a été faite via l’ODI qui est l’un des
questionnaires les plus utilisé et qui est jugé de bonne validité (Chiarotto et al. 2015). Le dernier
critère est la qualité de vie des patients vis-à-vis de leur santé. Pour étudier ce critère, nous
avons choisi d’utiliser le SBST qui permet d’identifier les sujets les plus impactés dans leur vie
quotidienne et qui seraient le plus à risque de devenir des sujets chroniques. Cependant, même
si ce dernier est un bon outil avec une bonne validité et fiabilité, il ne possède qu’un coefficient
de validité modéré avec le SF-36, questionnaire sur la qualité de vie le plus largement répandu
(Bruyères et al. 2013).

Au cours du protocole, certains sujets, notamment le sujet 2 et le sujet 5, ont notifié avoir
du mal à identifier la force de serrage nécessaire pour le TerraBand lors des semaines 2 et 4 et
exprimaient aussi un manque de ressenti face à la contrainte induise par l’élastique. Un élastique
avec une résistance plus mesurable (carré, étirement, etc…) ou un appareil permettant de
mesurer la résistance appliquée aurait permis une meilleure constance dans la réalisation des
exercices, en inter et intra-sujets.

Un ensemble de biais, lié à la participation même d’une étude, est présent et camoufle les
effets réels du traitement. Premièrement, l’effet Hawthorne (Berthelot, J.M et al. 2011) qui explique
que les sujets participant à une étude vont exprimer des scores plus faibles de façon inconsciente

54
ou bien pour plaire à l’évaluateur. Ensuite, l’effet placebo (Berthelot, J.M. 2011) qui vient jouer en
faveur du traitement. Ce dernier induit une diminution des douleurs et une impression
d’amélioration suite à l’essai d’un nouveau traitement. Plus le sujet aura des attentes positives
de ce traitement, plus les effets placebo seront importants.

c. Perspectives et ouverture

Les perspectives envisageables seraient la réalisation d’une étude contrôlée randomisée,


dans laquelle le groupe contrôle réaliserait un protocole de traitement de lombalgie auquel le
groupe test ajouterait des exercices de renforcement du diaphragme. Une mise en aveugle du
patient serait préférable car il permettrait de limiter l’impact de l’effet placebo et de l’effet
Hawthorne. Un large groupe de sujets en provenance de différents milieux ou cabinets
permettrait de limiter les biais de sélections et d’augmenter la population de l’étude, la rendant
plus représentative de la population générale. Il serait conseillé d’ajouter à la phase de
traitement un moyen pour le sujet de mesurer la tension minimale qu’il doit appliquer au
TerraBand pour que cette dernière soit reproductible et suffisante à la bonne réalisation des
exercices. Il pourrait aussi être intéressant de rajouter la réalisation d’un EFR pour ces sujets,
permettant d’avoir une mesure des capacités respiratoires et de leurs variations bien plus
précise. Cette étude pourra tenir compte des limites et biais mentionnés dans la partie
précédente.

Il pourrait être intéressant dans de futures études d’étudier le renforcement du diaphragme


en association avec d’autres facteurs influant sur la stabilité du rachis lombaire. En effet, comme
nous l’avons mentionné plutôt, le caisson abdomino-thoracique est formé par la contraction du
diaphragme, des abdominaux et du plancher pelvien (Kim,E and Lee,H 2013). Or, une perte de
synchronicité ou de force musculaire d’un ou plusieurs de ces muscles peut être délétère pour
la stabilité rachidienne (Finta et al. 2018). Un renforcement du diaphragme associé à un
renforcement des muscles abdominaux ou pelviens pourrait alors se montrer très bénéfique. De
même une association du travail diaphragmatique avec un travail de contrôle moteur des
muscles profonds tel que le transverse ou les érecteurs du rachis pourrait permettre
d’approfondir les connaissances sur les liens entre ces 2 notions.

Sur un autre niveau, le travail du diaphragme et du contrôle de la respiration a aussi


démontré son rôle dans la gestion du stress (Hopper et al. 2019). Les facteurs psycho-sociaux et,
notamment, le stress sont des éléments primordiaux à la chronicisation de la lombalgie. Cette

55
étude demandant une concentration importante sur la respiration, reconnue comme moyen de
relaxation, pourrait avoir des effets bénéfiques sur le bien être psychologique des sujets (Hopper
and al. 2019). Il pourrait être intéressant d’approfondir les données récupérées sur ce sujet.

Nos résultats ne nous permettent pas de conclure sur l’effet du renforcement du diaphragme
sur la qualité de vie des personnes souffrant de lombalgie chronique. En effet, le nombre réduit
de participants à l‘étude ainsi que le schéma d’étude permettent l’apparition de trop nombreux
biais. Cependant, les résultats obtenus semblent positifs dans la majeure partie et, comme
d’autres études l’ont montré, nous laisse penser qu’il serait encore intéressant de creuser encore
plus dans cette direction pour améliorer la prise en charge des lombalgies.

56
VI. Conclusion

La lombalgie est une pathologie très rependue sur l’ensemble du monde, avec de
nombreuses étiologies possibles. Elle représente donc un enjeu de santé publique essentiel dans
lequel nous devons approfondir nos recherches.

Les causes des lombalgies et de leurs chronicisations sont souvent multiples et


associées. Les études récentes intègrent de plus en plus l’impact du diaphragme dans la
chronicisation de cette pathologie dû à une faiblesse ou une mauvaise utilisation de ce muscle.
La respiration contrôlée serait aussi un excellent moyen pour la gestion du stress et de l’anxiété
qui peuvent notamment être retrouvés chez les patients qui souffrent de douleurs chroniques.
C’est pourquoi notre question de recherche fut : Quel est l'impact d’un travail de renforcement
du diaphragme en auto-rééducation chez les patients souffrant de lombalgie chronique sur le
ressenti du handicap, de la douleur et sur leur évaluation de leur qualité de vie ?

Notre étude a montré une amélioration clinique de tous les sujets. Les résultats ont mis
en évidence une amélioration statiquement et cliniquement significative de la douleur, de la
qualité de vie, de la force des muscles respiratoires ainsi que de l’ampliation thoracique.
L’évaluation de l’incapacité ne fut que statistiquement significative. Cependant, cette étude de
série de cas, sans groupe témoins, avec un nombre de participants réduit ainsi que les biais et
limites cités plus tôt, ne nous permettent pas de conclure sur l’effet de ce traitement. Des études
plus poussées sont nécessaires pour pouvoir donner une réponse précise à notre problématique.
Malgré tout, cette étude est un bon premier point d’approche de ce sujet d’étude du
renforcement du diaphragme sur la population générale en vue de futures études possibles.

Cette initiation à la recherche m’a permis d’approfondir mes connaissances sur un sujet
qui m’intéressait ainsi que de me faire découvrir de nouvelles choses au travers de mes
recherches. Elle m’a appris à chercher toujours plus loin dans l’information obtenue et m’a
permis de développer mon esprit critique. C’est au travers de ce mémoire que j’ai pu entrevoir
la rigueur et la ténacité nécessaire pour la recherche scientifique, bien que l’étude ne nous
permette pas d’obtenir des réponses claires et définies. Mais comme c’est bien souvent le cas
en science, elle est, à la vue des moyens déployés, encourageante. Ce travail m’a aussi permis
de travailler en collaboration avec de futurs confrères et consœurs, que ce soit pour des
questions ou en tant que kinésithérapeutes participant à l’étude. C’est dans cet esprit d’entre-
aide que je souhaite continuer mon chemin dans la kinésithérapie.

57
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pain.org/PublicationsNews/NewsDetail.aspx?ItemNumber=10475

Plus d’activité physique et moins de sédentarité pour une meilleure santé | Anses - Agence nationale de sécurité
sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. (2016). ANSES.
https://www.anses.fr/fr/content/plus-d%E2%80%99activit%C3%A9-physique-et-moins-de-
s%C3%A9dentarit%C3%A9-pour-une-meilleure-sant%C3%A9-0

Prise en charge du patient présentant une lombalgie commune. (2019a). Haute Autorité de Santé.
https://www.has-sante.fr/jcms/c_2961499/fr/prise-en-charge-du-patient-presentant-une-lombalgie-
commune

Prise en charge du patient présentant une lombalgie commune. (2019b, mars). https://www.has-
sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-04/reco315_rapport_lombalgie_2019_04_02.pdf

Prise en charge du patient présentant une lombalgie commune. (2019c, avril 4). Haute Autorité de Santé.
https://www.has-sante.fr/jcms/c_2961499/fr/prise-en-charge-du-patient-presentant-une-lombalgie-
commune

Poole, D. C., Sexton, W. L., Farkas, G. A., Powers, S. K., & Reid, M. B. (1997). Diaphragm structure and function
in health and disease. Medicine & Science in Sports & Exercise, 29, 738-754.
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Rosenweg, D. (2016, 16 novembre). Le coût des lombalgies fait froid dans le dos. leparisien.fr.
https://www.leparisien.fr/economie/le-cout-des-lombalgies-fait-froid-dans-le-dos-16-11-2016-
6333411.p

66
ANNEXE n°1 : Bilan d'entrée et final

INTEROGATOIRE :

État Civil :
Nom : Sexe : H F
Prénom : Age :

Activité professionnelle :
Loisirs / Activités :
Douleur :
Où ?
Quand ?
Comment ?
Combien ?
Pourquoi ?
Depuis quand ?
Ce qui diminue la douleur :

Ce qui augmente la douleur :

Les effets des différents traitements :

Type de douleur ?
Antécédents :
Récent : (Chute ou accident ? Fièvre ? Perte de poids inexpliquée ? ...)

Antérieur : (Pathologie grave ou traitement lourd ? Chirurgie, Accident ?...)

Limitations dans les AVQ ? Dans les loisirs ?


Observation :
Cutané trophique :
– Cicatrice ?
– Rougeurs ou bleus ?
– Œdème ?
Morphostatique :
Le patient présente-t-il des asymétries/décalage dans le plan :
– Frontal ?
– Latéral ?
– Appuis plantaires :

Morpho-dynamique :
– Présence de méplat ?
– Présence de cassure ?
– Mobilité en Flexion ? (hypermobilité / normal / hypomobilité )
– Mobilité en Extension ? (hypermobilité / normal / hypomobilité )

Mobilité :
– Distance doigts/sol : (placer le patient sur un petit marche pieds, lui demander de se pencher
en avant en enroulant la tête en premier et en gardant les genoux tendus, mesurer la distance
entre le sol et les doigts (le majeur) du patient )

– Inclinaison latérale : (En position droite, mesurer la distance entre le sol et les doigts (le
majeur) du patient. Demander au patient de s'incliner sur le côté en faisant glisser la main le
long de la cuisse au maximum. Vérifier que le patient n'a pas réalisé de flexion
antérieure/postérieure ou de rotation. Puis reprenez la distance sol/doigts (le majeur)) :
Droite : Gauche :

– Ampliation thoracique :
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1779012309708083#:~:text=La%20m
esure%20de%20l'expansion%20thoracique%20est%20r%C3%A9alis%C3%A9e%20dans%2
0deux,reprises%20espac%C3%A9es%20de%20dix%20minutes.
(Mesure du tour de thorax au niveau de l'appendice xiphoïde en position de repos, en position
d'inspiration forcée et en position d'expiration forcée. La mesure sera prise d'abord avec les bras le
long du corps puis une seconde mesure avec les mains sur la tête.)
Bras de long du corps :
Mains sur la tête :
– Lasègue :

Musculaire :
– Spirométrie inspiratoire : (demander au patient de placer le spirométre avec les 3 boules qui
tombe vers le bas, le tube en haut (photo 1). Lui demander de réaliser l'inspiration la plus
forte possible dans un premier temps, noter le nombre de boules soulevées. Dans un second
temps, demander au patient de réaliser l'inspiration la plus longue possible, noter le nombre
de boules soulevées et le temps tenu) Si lors de la première réalisation, l'exercice n'a pas été
réussi, il est possible de recommencer une fois l'exercice. Si au bout de 2 fois l'exercice n'est
pas réussi ou non compris, noter le et passez au suivant..

– Spirométrie expiratoire : (Placer le spirommètre avec les boules et le tube en bas, demander
d'abord au patient une expiration maximale, noter le nombre de boules soulevées. Dans un
second temps, demander au patient l'expiration la plus forte et la plus longue possible, noter
le nombre de boules soulevées et le temps tenu). Si lors de la première réalisation, l'exercice
n'a pas été réussi, il est possible de recommencer une fois l'exercice. Si au bout de 2 fois
l'exercice n'est pas réussi ou non compris, noter le et passez au suivant :
– Cotation des muscles extenseurs/Abdominaux
ANNEXE n°2 : Consentement éclairé :

Consentement libre et éclairé


NOTICE D'INFORMATION ET CONSENTEMENT ECLAIRE
Titre du projet :
Intérêt du renforcement du diaphragme en auto-rééducation chez les lombalgies chroniques

Masseur-kinésithérapeute diplômé d’Etat, responsable scientifique du projet :


DITCHARLES Sébastien, masseur-kinésithérapeute diplômé d'Etat, Doctorat en Science du sport, Ostéopathe
D.O. [email protected]
Lieu de la recherche :

But du projet :
Vous êtes conviés à participer à une étude visant à savoir si le renforcement du diaphragme en auto-
rééducation permet de réduire le handicap ressenti et les douleurs chez les patients souffrant de lombalgies
chroniques.

Ce que l'on attend de vous :


Vous vous engagez à participer à une étude qui se déroulera en 3 étapes.
1ère Étape :
La première sera un bilan. Lors de ce bilan, le déroulement du protocole sera à nouveau énoncé afin de
s’assurer de la bonne connaissance des différentes modalités du projet. Puis, seront recueillies les informations
suivantes (âge, taille, poids, date de diagnostic de la lombalgie), des tests seront réalisés et il vous sera demandé
de remplir les questionnaires suivants :

– Questionnaire d’Oswestry

– Le Short- Form McGill Pain Questionnaire

– Le Start Back Screen Tool


Ces données seront alors conservées dans un dossier pour chacun de vous tout en respectant votre anonymat.
Puis, le masseur-kinésithérapeute qui vous prend en charge vous expliquera le déroulé des 4 semaines à venir.
2ème Étape : 2 x 30 minutes par semaine durant 4 semaines
Vous vous engagez à participer à une étude qui prendra place à la suite du bilan. Lors de ce bilan, le
déroulement du protocole sera à nouveau énoncé afin de s’assurer de la bonne connaissance des différentes
modalités du projet. Puis, pendant 4 semaines, vous suivrez un protocole basé sur un programme de renforcement
diaphragmatique qui a prouvé son efficacité. Ces séances seront réalisées en autonomie à l'aide de descriptions
et de photos. Lors de chaque séance, vous devrez évaluer votre douleur en début et en fin de séance. Une fois par
semaine, en accord avec l'expérimentateur, un appel téléphonique ou vidéo sera réalisé pour que vous puissiez
partager votre ressenti des séances et des variations au niveau du handicap ressenti et de la douleur. Après ces 4
semaines, un bilan de fin sera réalisé avec votre kinésithérapeute.
3ème Étape :
A l'issue de ces 4 semaines, l’expérimentateur réalisera un bilan de fin avec vous. Ainsi, vous réaliserez
à nouveau les tests effectués lors du bilan initial et répondrez aux questionnaires suivant :

– Questionnaire d’Oswestry

– Le Short- Form McGill Pain Questionnaire

– Le Start Back Screen Tool

– Le Treatment Satisfaction Scale


L’ensemble de ces données seront ajoutées à vos dossiers afin de pouvoir les traiter et en tirer des conclusions.
L’expérimentateur vous fera part de ses conclusions si vous le souhaitez

Vous ne recevrez aucune rémunération ou indemnisation pour votre participation.

Vos droits de vous retirer de la recherche à tout moment :


1/ La contribution à cette recherche est volontaire ;
2/ Vous pourrez vous en retirer ou cesser votre participation en tout temps ;
3/ La décision de participer, de refuser de participer, ou de cesser sa participation n’aura aucun effet sur
vos relations futures avec votre professionnel de santé.

Vos droits à la confidentialité et au respect de la vie privée :


1/ Les données obtenues seront traitées avec la confidentialité la plus entière ;
2/ Nous masquerons votre identité à l’aide d’un numéro aléatoire ;
3/ Aucun autre renseignement ne pourra révéler votre identité ;
4/ Toutes les données seront gardées dans un endroit sécurisé et seuls le responsable scientifique et les
chercheurs adjoints y auront accès ;
5/ Conformément aux dispositions de la loi Informatique et Libertés, vous pourrez exercer vos droits
d'accès et de rectification ou suppression auprès du responsable scientifique du projet.

Bénéfices de l’étude :
Il se peut que vous ne retiriez aucun bénéfice personnel de votre participation à ce projet de recherche.
Il se peut aussi que suite à cette étude, vous vous sentiez moins douloureux au quotidien, et ayez une
meilleure qualité de vie.

Risques possibles de l’étude :


Les risques que vous pourriez avoir ou ressentir seraient de la fatigue musculaire, due aux exercices, à
la suite de la rééducation. Cette fatigue doit être passagère et ne pas avoir une influence trop importante sur votre
quotidien. Si c’est le cas, vous devez le signaler lors de l'appel vidéo prévu chaque semaine, les exercices de
votre rééducation seront alors réajustés en fonction de vos capacités physiques. Lors d’exercices avec résistances
inspiratoires, vous pourrez vous sentir essoufflé, voir nauséeux. Ces effets ne doivent pas durer. Si vous les
ressentez, notifiez-les à votre thérapeute pour prendre le temps d’une pause ou adapter le traitement. Enfin, vous
pourrez ressentir une certaine lassitude quant à la durée.
Diffusion :
Les résultats globaux seront diffusés dans un mémoire de fin d’étude dans le cadre d’étude en masso-
kinésithérapie Il est également possible que cette recherche soit diffusée dans des colloques et/ou dans des articles
de revues académiques.

Vos droits de poser des questions :


Vous pouvez poser des questions au sujet de la recherche en tout temps (avant, pendant et après votre
participation) en communiquant, avec l’élève responsable scientifique du projet, par courrier électronique à
[email protected] (ou par téléphone au 06.21.42.01.75).

Consentement à la participation :
En signant le formulaire de consentement, vous certifiez que vous avez lu et compris les renseignements
ci-dessus, que le chercheur a répondu à vos questions de façon satisfaisante et qu’il vous a avisé que vous étiez
libre d’annuler votre consentement ou de vous retirer de cette recherche à tout moment, sans préjudice.

A remplir par le participant :


J’ai lu et compris les renseignements ci-dessus et j’accepte de plein gré de participer à cette recherche.
Date, Nom, Prénom, Signature :

A remplir par l’expérimentateur :


Date, Nom, Prénom, Signature :

Un exemplaire de ce document vous est remis, un autre exemplaire est conservé par l’expérimentateur.
ANNEXE n°3 : Score des sujets aux tests

ODI Start Back Start Back Short McGuill Short McGuill EVA
score total Sous score sensoriel Affectif
Avant Après Avant Après Avant Après Avant Après Avant Après Avant Après
Patient 1 42% 32% 6 4 4 3 33 22 12 8 92% 56%
Patient 2 42% 16% 6 2 4 2 4 2 2 1 63% 10%
Patient 3 30% 12% 5 3 2 2 9 6 6 6 50% 26%
Patient 4 42% 30% 6 4 4 1 12 6 2 1 73% 16%
Patient 5 18% 11% 3 2 0 1 4 4 2 1 29% 15%
ANNEXE n°4 : Résultats des sujets lors du bilan

Distance Inclinaison Ampliation Ampliation Spirométrie Spirométrie


doigts/sol latérale Thoracique Thoracique inspiratoire expiratoire
Position 1 Position 2

Avant Après Avant Après Avant Après Avant Après Avant Après Avant Après

Patient 1 1 0 42 48 6 7 4,5 6 3 6 4,5 6

Patient 2 22 4,5 52,5 47 2 7 2,5 6 4 6 3 4,5

Patient 3 3,5 4 51 39 5 6,5 6 7,5 5 7 4 7

Patient 4 20 9 49 49 3 4,5 2 3 2,5 6 3,5 5

Patient 5 6 6 48 39 6 5 6 5 3 4 2 3
L’intérêt du renforcement du diaphragme chez les sujets souffrant de
lombalgie chronique en auto-rééducation

Maureen BEAUDEQUIN

Mots Clés : Lombalgie chronique ; Douleur ; Diaphragme ; Renforcement musculaire ; auto-


rééducation

Résumé :

INTRODUCTION : La lombalgie chronique est une des pathologies les plus coûteuses pour la santé
publique aujourd’hui. Une faiblesse du diaphragme associé à un retard d’activation est impliquée dans
l’apparition et la pérennisation de la douleur. Les exercices de renforcement du diaphragme se sont
montrés efficace dans l’amélioration de la qualité de vie, la diminution de la douleur, ainsi que la
diminution des incapacités chez les sujets souffrant de lombalgie chronique. Ce renforcement
permettrait une activation plus rapide du diaphragme, une diminution de sa fatigabilité permettant la
formation du caisson abdominaux-diaphragmatique.
METHODE : Une étude de cas prospective a été réalisée sur 5 sujets souffrant de lombalgie chronique.
Pendant une durée de 6 semaines, les sujets ont réalisé des séances en autonomie chez eux. Les exercices
réalisés sont des exercices de renforcement du diaphragme basé sur la respiration. Le critère de jugement
principal est évalué par le score de Oswestry. Les critères de jugement secondaire sont la douleur, via
l’EVA, ainsi que les facteurs de risques psycho-sociaux via le SBST.
RESULTATS : Cette étude a montré d’amélioration statistiquement significative du score de Oswestry
(Progrès moyen (PM) =14,6 (+ /- 7,5), ainsi qu’une amélioration cliniquement significative de la douleur
(PM = 3,7 (1,8)) et du score SBST (PM = 2,2 (0,9)). La mobilité générale des sujets, ainsi que
l’ampliation thoracique n’ont pas eu d’amélioration significative.
DISCUSSION : Les résultats de cette étude sont en accord avec la littérature pour la majorité des
critères, à l’exception de la qualité de vie. En effet, la littérature montre qu’un renforcement du
diaphragme chez les sujets lombalgiques est à l’origine d’une amélioration de la qualité de vie en plus
de la douleur et des facteurs psycho-sociaux. Cependant l’absence de groupe témoins ainsi que les
limites de notre étude ne nous permettent pas de conclure sur l’efficacité du traitement. D’autres études
sont à poursuive dans ce domaine.
Key Words: Chronic low back pain; Pain; Diaphragm; muscular strengthening; self-rehabilitation;
Abstract:
INTRODUCTION: Chronic low back pain is one of the costliest diseases in public health today, due
to its frequency, duration and incapacitating force. Weakness of the diaphragm associated with delayed
activation is implicated in the onset and perpetuation of pain. Diaphragm strengthening exercises have
been shown to improve quality of life, decrease pain, and reduce disability in subjects with chronic
low back pain. This strengthening would allow a more rapid activation of the diaphragm, a decrease in
its fatigability and an improvement in its coordination with the other muscles allowing the formation
of the abdominal-diaphragmatic chamber.
METHOD: A prospective case study was conducted on 5 subjects suffering from chronic low back
pain. For a period of 6 weeks, the subjects performed 2 sessions of 35 to 40 minutes independently at
home. The exercises performed were breath-based diaphragm strengthening exercises. The primary
endpoint was the Oswestry score. The secondary endpoints were pain, via the VAS, and psychosocial
risk factors via the SBST.
RESULTS: This study showed statistically significant improvements in the Oswestry score (Mean
Progress (MP) = 14.6 (+/- 7.5), as well as clinically significant improvements in pain (MP = 3.7 (1.8))
and SBST score (MP = 2.2 (0.9)). There was no significant improvement in the subjects' general mo-
bility and thoracic ampliation.
DISCUSSION: The results of this study are in agreement with the literature for the majority of the
criteria, with the exception of quality of life. Indeed, the literature shows that strengthening the dia-
phragm in low back pain subjects is responsible for an improvement in quality of life in addition to
pain and psychosocial factors. However, the absence of a control group and the limitations of our
study do not allow us to conclude on the effectiveness of the treatment. Further studies are needed in
this area.

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