Méthodes de Détection Et de Localisation de Défauts Dans Les Géomembranes
Méthodes de Détection Et de Localisation de Défauts Dans Les Géomembranes
Méthodes de Détection Et de Localisation de Défauts Dans Les Géomembranes
Nathalie TOUZE-FOLTZ
Cemagref
Unité DEAN, BP 44, 92163 ANTONY Cedex, tel : 01 40 96 60 39,
Fax : 01 40 96 62 70, E-mail : [email protected]
Abstract : Different electrical and ultrasonic leak detection systems are presented allowing
to detect holes in geomembranes. A definition of the word hole is given first. Then, the
measurement principle of each system is given, together with the calibration protocol, the
conditions of use, the installation feasibility, the limits of validity, the description of results
obtained and the way they are presented, the method sensitivity. Electrical methods are
applicable to non-conductive geomembranes (polypropylene, polyethylene,
polyvinylchloride, bituminous) and ultrasonic methods to high density polyethylene and
bituminous geomembranes.
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Introduction
Dans un contexte d’utilisation de plus en plus prononcée des étanchéités par
géomembranes en génie civil, la détection et la localisation de défauts dans les
géomembranes s’avèrent devenir des étapes incontournables pour confirmer
l’efficacité de l’ouvrage, sa pérennité, ainsi que la protection de l’environnement
associée à l’utilisation de l’ouvrage.
L’objectif de cet article est d’informer sur les différentes méthodes de détection de
défauts dans les géomembranes existantes reposant sur des principes électriques
ou sur l’utilisation d’ultrasons. Ce document est largement inspiré des réflexions
menées au sein du groupe de travail "Méthodes de détection de défauts dans les
géosynthétiques" du Comité Français des Géosynthétiques qui est en phase de
rédaction d’un guide de synthèse sur les méthodes de détection de défauts dans
les géomembranes à paraître d’ici fin 2002.
Après une définition des défauts dans les géomembranes, on présente différentes
méthodes de détection de défauts ainsi que les contraintes afférentes à leur
utilisation.
Ainsi, on souhaite faciliter le choix d’une méthode de détection de défauts en
relation, en particulier, avec le degré de fiabilité de l’étanchéité, le moment où la
détection de défauts peut être effectuée par rapport au moment de la pose de la
géomembrane. Sont également prises en compte l’évolution de l’ouvrage et les
contraintes d’utilisation des différentes méthodes.
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Un défaut avec fuite désigne quant à lui une non continuité de la géomembrane
qui génère un flux de liquide ou de gaz lorsque la géomembrane est soumise à un
gradient de pression entre ses deux faces.
bonne
soudure
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2.1.1 Géomembrane conductrice
On utilise des géomembranes PEHD conductrices. Cette méthode doit donc être
intégrée à la conception de l’ouvrage dans la mesure ou elle nécessite la mise en
place d’une géomembrane conductrice. Les géomembranes conductrices
comportent une couche supplémentaire coextrudée, d’environ 0,1 mm d’épaisseur,
sur leur face inférieure. Cette couche est électriquement conductrice grâce à
l’addition d’un fort taux de noir de carbone. Avant le démarrage de la prospection,
la couche conductrice est chargée par induction par une unité de tension (15 à 30
kV) comme indiqué à la figure 2. La face supérieure, non conductrice, est alors
prospectée à l’aide d’un balai électrique. Tout défaut de la géomembrane génère
une étincelle visible ainsi qu’un signal sonore (Adams, 1997).
Toutes les géomembranes conductrices peuvent être testées. Les lés, soudures,
points singuliers (jonction avec des éléments extérieurs mais non métalliques)
peuvent être prospectés. Cette méthode peut être appliquée sur des produits
exposés, lors de leur pose, ou après achèvement de celle-ci si la géomembrane
est sèche. Sous réserve que la géomembrane soit apparente, propre et sèche,
cette méthode peut être envisagée au cours de la vie de l'ouvrage. Elle est
déconseillée par temps de pluie. Par contre, la poussière ou les impuretés non
conductrices ainsi que la présence de champs électriques périphériques n’affectent
pas le test.
- +
Géomembrane
PEHD avec couche
conductrice
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Cette méthode permet de localiser des défauts de moins de 1mm de diamètre.
Précision, fiabilité, répétabilité dépendent de l’opérateur puisque les défauts sont
repérés visuellement et auditivement.
Cette technique de prospection repose sur l’utilisation d’un jet d’eau et sur les
propriétés d’isolant électrique de la géomembrane (Rollin & Jacquelin, 1998).
Pour les mesures, on utilise deux électrodes, l’une mise à la terre dans le sol
support de l’ouvrage, l’autre placée sur la lance à eau ou sur le balai. Les deux
électrodes sont reliées à une source de courant continu 12 ou 24 volts (Rollin et
Jacquelin, 1998).
L’opérateur déplace la lance à eau sur la zone à prospecter (voir Figure 3).
Lorsque l’eau rentre en contact avec le sol chargé négativement du fait d’un
défaut, le circuit entre la lance et le sol se ferme, engendrant une augmentation du
signal électrique (Swyka et al., 1999). Un signal sonore avertit l’opérateur de la
présence du défaut.
Pour s’assurer du bon fonctionnement des appareils, des tests de vérification
doivent être faits régulièrement au cours des mesures. On peut simplement à
simuler une fuite en mettant le bout de la lance en contact avec le sol.
-
Figure 3 : Schéma de
principe de la méthode +
géo-électrique dite du
+
« jet ou de la flaque raclette Jet d’eau
d’eau »
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Cette méthode s’applique aux produits non recouverts pendant ou après la pose
de la géomembrane, mais également au cours de la vie de l’ouvrage si on ne
rencontre pas de problèmes de conductivité électrique (voir limites particulières
d’utilisation) et que la géomembrane est propre.
Cette méthode n’est pas recommandée par temps trop humide, pluvieux ou de gel.
Cette méthode permet de localiser des défauts avec fuite. Des défauts de diamètre
minimum égal à 1 mm peuvent être détectés (Rollin & Jacquelin, 1998). La
sensibilité de cette méthode dépend surtout de la hauteur d’eau imposée sur la
géomembrane.
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placée dans le matériau recouvrant la géomembrane. Les deux électrodes sont
reliées à une source de courant continu.
Générateur de courant V
- +
anode
fuite
Avant toute mesure, une étape de calibration est nécessaire. Elle s’effectue en
trois étapes :
! calibrage de la zone à prospecter par une analyse préliminaire afin de
quantifier le bruit de fond ;
! mesure du courant pour établir le niveau de sécurité ;
! simulation de défaut en utilisant une cellule de calibration ou en ayant
connaissance d’un défaut de diamètre et de localisation connue (Peggs,
1996).
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Dans le cas où la géomembrane est recouverte d’un liquide, la hauteur de celui-ci
doit être comprise entre 0,1 et 1 m car au delà, la mobilité de l’opérateur est
réduite.
Un temps humide et/ou une pluie légère sont des conditions favorables à
l’utilisation de cette méthode, à l’inverse du gel. Par contre une pluie abondante est
nuisible à l’instrumentation et l’isolation électrique de l’ouvrage.
Il faut également faire attention aux effets de bords, créés par les pontages
électriques des matériaux entre le dessus et le dessous de la géomembrane, si le
matériau contenu dans l’ouvrage forme une couche continue en contact avec le sol
extérieur.
Cette méthode est mise en oeuvre par des entreprises spécialisées qui ne la
délèguent pas, car elle requiert un niveau élevé de qualification.
Le temps de mise en oeuvre est de l’ordre de la demi-journée. Le temps de
mesure est immédiat, la durée d’interprétation des résultats est également
inférieure à 10 minutes (recherche du défaut dans la zone suspecte).
Cette méthode permet de localiser des défauts avec fuite. Des défauts de moins
de 1mm de diamètre (trous d’épingle) peuvent être détectés (Peggs, 1996).
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! la résistivité électrique des matériaux situés de part et autre de la
géomembrane ainsi que de leur homogénéité et de leur épaisseur
(Darilek & Laine, 1999) ;
! la nature du matériau recouvrant la géomembrane (un liquide permet une
meilleure conductivité et améliore de ce fait la sensibilité) (Swyka et al.,
1999).
Les résultats sont présentés sous la forme d’un plan de calepinage avec
récolement des défauts repérés.
L’intérêt majeur de cette méthode réside dans le fait qu’elle permet une
surveillance de l’étanchéité en service, pendant plusieurs années. Cette méthode
doit être prévue préalablement à la construction de l’ouvrage, car elle nécessite
l’installation des capteurs sous la géomembrane. Elle est utilisable au cours de la
vie de l’ouvrage.
Des capteurs sont placés dans le sol sous la géomembrane, à faible profondeur
(voir figure 5). Ces capteurs sont positionnés selon une grille modélisée au
préalable. Chaque capteur est relié par un câble électrique à un boîtier de contrôle
situé à proximité de l’ouvrage. Après la pose de la géomembrane et de la couche
de protection, une source électrique est installée : une électrode active est placée
au-dessus de la géomembrane et une autre passive est mise à la terre dans le sol
support de l’ouvrage (figure 5). Un courant peut alors être appliqué. La densité de
courant sous la géomembrane est ainsi mesurée par les différents capteurs et
toute anomalie électrique proviendra d’un défaut de celle-ci (Nosko & Ganier,
1999).
L’ensemble des mesures est envoyé par liaison téléphonique (fax-modem, e-mail)
au centre d’interprétation. Les éventuels défauts sont ainsi détectés et localisés. Le
logiciel développé pour l’interprétation des données prend en particulier en
compte :
! la géométrie du site,
! le type d’étanchéité (simple ou double),
! la nature du support (terre, béton, sable, …),
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Le logiciel fournit dès lors le nombre de capteurs nécessaires, la localisation de
celle-ci, le nombre de mètres linéaires de fil électrique, le nombre et la position des
boîtes électriques. La distance entre deux capteurs peut varier de 6 à 12 m.
Boîte électrique
de contrôle et de
mesure
Complexe d’étanchéité
Isolignes de courant
capteurs Électrode passive
(TERRE) (-)
Ligne de potentiel
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Les matériaux situés de part et d’autre de la géomembrane doivent être
conducteurs et les plus homogènes possible.
La surface maximale testable est de 6000 m² environ par centrale de mesure (128
capteurs). L’ouvrage à tester ne doit pas être trop petit pour pouvoir respecter un
espacement minimal de 2 mètres entre deux capteurs voisins et un nombre
minimal de 36 capteurs.
Pour détecter l’ensemble des défauts, plusieurs mesures successives doivent être
effectuées (compter trois mesures par site).
Des précautions particulières doivent être prises en ce qui concerne les points
singuliers. En particulier il est recommandé que les conduites traversant les
géomembranes non conductrices soient également constituées d’un matériau non
conducteur afin d’éviter les anomalies électriques.
Cette méthode est appliquée par des entreprises spécialisées qui ne la délèguent
pas car elle requiert un niveau élevé de qualification.
Le temps de mise en oeuvre est de 3000 à 4000 m² par jour et par équipe pour un
espacement de 8 mètres entre capteurs. Il faut compter également une heure de
calibration. Le temps de mesure est de 2 minutes par mesure pour 10000 m². La
durée d’interprétation des résultats est de 2 heures par mesure.
Cette méthode permet de localiser des défauts avec fuite avec une précision de 15
% de l’espacement entre deux capteurs, soit typiquement de 0,5 à 1 m. La
durabilité du système dépend de la qualité des capteurs et des conditions
d’exploitation (durées garanties de 6 mois à 10 ans).
La taille minimale des défauts détectée est inférieure au millimètre.
Les résultats sont présentés sous la forme d’un rapport technique avec
cartographie de la position des défauts.
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en rectangles virtuels (9 mm x 5 mm) afin de faciliter le traitement de l’information
et son enregistrement (Breul et al., 1998).
Emetteur/Récepteur Emetteur/Récepteur
Liquide Liquide
conducteur conducteur
Agent Agent
humidifiant humidifiant
A A
B B
C C
soudure Défaut de
soudure
A B C A B C
Cette méthode s’applique aux produits non recouverts lors de la pose ou après
achèvement de celle-ci. L’utilisation au cours de la vie de l’ouvrage peut être
envisagée si la membrane est propre et non recouverte ; celle-ci peut être humide.
La température ambiante ne doit pas dépasser 35°C sinon la machine, qui pèse
200kg environ, marque la géomembrane au niveau des pentes où la température
va atteindre 60 à 70°C dans ces conditions.
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Cette méthode est appliquée par des entreprises spécialisées qui ne la délèguent
pas car elle requiert un niveau élevé de qualification.
3. Conclusion
La synthèse présentée ici permet de présenter les différentes méthodes
électriques et utilisant des ultrasons qui peuvent être utilisées pour effectuer des
détections de défauts dans les géomembranes. On s’est également attaché à
présenter leurs limites d’application. En particulier les méthodes électriques autre
que la géomembrane conductrice ne sont applicables qu’aux géomembranes non
conductrices. On a également pu noter qu’il était indispensable de prendre en
compte des contraintes liées au site et aux conditions météorologiques pour une
bonne performance des ces méthodes. Enfin le projet d’utiliser une de ces
méthodes doit être précisé et raisonné préalablement à la pose de la
géomembrane pour certaines d’entre elles et non sollicitée lors de la survenue d’un
incident.
4. Bibliographie
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Nosko, V. & Ganier, P. (1999). Damage Detection System – The New Tool for In-
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