1 ESprb 1 Cours
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Variable aléatoire
Exemple
Lors d'un oral de mathématiques, quatre questions sont proposées : une question de probabilités (P) ; une
question de statistiques (S) ; une question de géométrie (G) et une question d'algèbre (A).
Chacune de ces questions est écrite sur une feuille pliée et le candidat choisit une des quatre feuilles.
L'ensemble des résultats possibles (éventualités) peut être noté : Ω = {P ; S ; G ; A}.
«obtenir la question de probabilités» correspond à { P }.
«obtenir une question qui n'est pas de la géométrie » correspond à { P ; S ; A }.
«obtenir une question de géographie» correspond à ∅.
«obtenir une question qui n'est pas de la littérature» correspond à { P ; S ; G ; A } = Ω.
Définition
Soit Ω l'ensemble des éventualités (résultats possibles) d'une expérience aléatoire (Ω est appelé univers).
• On appelle événement, toute partie de Ω.
• ∅ est une partie de Ω, c'est un événement, appelé événement impossible.
• Ω est une partie de Ω, c'est un événement, appelé événement certain.
Exemple
Une urne contient trois boules : une bleue, une rouge, une verte.
On tire une boule de l'urne et on note sa couleur.
L'ensemble des éventualités (univers) est Ω = {B ; R ; V}.
Il y a huit événements : ∅ ; {B} ; {R} ; {V} ; {B ; R} ; {B ; V} ; {R ; V} ; Ω.
Définition
• La réunion de deux événements A et B est un événement A∪B, appelé aussi événement "A ou B".
• L'intersection de deux événements A et B est un événement A∩B, appelé aussi événement "A et B".
• Lorsque deux événements A et B ont une intersection vide (A∩B = ∅), on dit que ces événements sont
disjoints ou incompatibles.
• On appelle événement contraire d'un événement A et on note A l'ensemble de toutes les éventualités qui
ne sont pas dans A. (C'est la partie complémentaire de A dans Ω).
Remarque
Un événement et son contraire sont incompatibles.
Exemple
On dispose de deux dés dont les faces sont numérotées de 1 à 6.
L'un est rouge, l'autre bleu.
On s'intéresse au numéro apparaissant sur la face supérieure lorsqu'on jette un de ces dés.
En faisant un grand nombre de tirages on a obtenu les résultats suivants :
Pour le dé rouge :
Numéro xi 1 2 3 4 5 6
Fréquence fi 0,1633 0,1663 0,1668 0,1678 0,1686 0,1672
Pour le dé bleu :
Numéro xi 1 2 3 4 5 6
Fréquence fi 0,0706 0,1522 0,1496 0,1685 0,1450 0,3141
La donnée de la liste des fréquences constitue ce que l'on appelle une distribution de fréquences.
Une distribution de fréquences a les propriétés suivantes (valables quelle que soit l'expérience envisagée) :
• Pour tout i on a fi ³ 0 • La somme des fi est 1 (et par conséquent pour tout i fi £ 1)
Remarques
• En observant chacune des distributions de fréquences de l'exemple précédent, on peut supposer que le
dé bleu pour lequel de fortes variations existent entre les différentes faces n'est pas équilibré, alors que le
dé rouge pour lequel la fluctuation est faible est un dé équilibré.
• Il est bien évident que la répartition des fréquences n'est pas stable (c'est ce que l'on appelle la
fluctuation d'échantillonnage). Si l'on fait deux séries de 1000 lancers avec le même dé, on n'obtiendra
pas exactement les mêmes résultats. Pour modéliser une expérience aléatoire, on n'utilisera pas une
distribution de fréquences qui est expérimentale, mais une distribution théorique que l'on appelera loi de
probabilité. Le choix de ce modèle théorique est évidemment très important pour la validité des résultats.
Définition
On considère Ω = { ω1 ; ω2 ;...; ωn}.
On définit une loi de probabilité p sur Ω en associant à chaque éventualité ωi un nombre réel p( ωi) = pi
tel que : • pour tout i ∈ {1 ; 2 ; ⋯ ; n} 0 £ pi £ 1 • p1 + p2 + ⋯ + pn = 1
On dit que pi est la probabilité de l'éventualité ωi.
Pour tout événement A on appelle probabilité de A la somme des probabilités des éventualités de A.
Si A = {a1 ; a2 ; ⋯ ; ak}, on a : p(A) = p(a1) + p(a2) + ⋯ + p(ak).
On a alors p(Ω) = 1 et on pose d'autre part p(∅) = 0.
Exemple
1°) Pour le dé rouge de l'exemple précédent, qui semble équilibré, on supposera que les différentes faces
ont la même probabilité d'apparition (on dit que les différentes faces sont équiprobables).
On utilisera alors la loi de probabilité définie par :
Numéro xi 1 2 3 4 5 6
Probabilité pi 1 1 1 1 1 1
6 6 6 6 6 6
La probabilité de l'événement A : « obtenir un numéro pair » est alors
p(A) = p2 + p4 + p6 = 1 + 1 + 1 = 1 = 0,50
6 6 6 2
2°) Pour le dé bleu, qui ne semble pas équilibré, on peut utiliser la loi de probabilité définie par :
Numéro xi 1 2 3 4 5 6
Probabilité pi 0,07 0,15 0,15 0,17 0,15 0,31
La probabilité de l'événement A : « obtenir un numéro pair » est alors
p(A) = p2 + p4 + p6 = 0,15 + 0,17 + 0,31 = 0,63
Par exemple :
Exemple
On simule avec un ordinateur ou avec une calculatrice le
lancer d'un dé équilibré et on s'intéresse à l'apparition de
la face 5.
Cette simulation peut être faite avec l'algorithme ci-contre
réalisé avec Algobox.
Tous les 100 lancers est affiché le nombre total de
lancers et la fréquence de l'apparition de la face 5.
On peut noter que la suite des fréquences de la face 5
pour 100, 200 , 300 , ... , 10000 lancers semble tendre
vers 1 c'est-à-dire environ 0,166.
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Cas particulier
Lorsque les éventualités ont toutes la même probabilité, on dit qu'elles sont équiprobables ou que la loi de
probabilité est uniforme.
1 1
Si Ω = { ω1 ; ω2 ; ⋯ ; ωn}, la probabilité de chaque éventualité est p0 = = .
card(Ω) n
Dans ce cas, la probabilité d'un événement A est le nombre d'éléments de A divisé par le nombre d'éléments
card(A) nombre de cas favorables
de Ω, c'est-à-dire p(A) = . On dit aussi p(A) =
card(Ω) nombre de cas possibles
Remarque
Le cardinal d'un ensemble fini est le nombre d'éléments de cet ensemble.
Propriétés
• Pour tout événement A, on a : p(A) ∈ [0 ; 1].
• A étant le contraire de A, on a : p ( A ) = 1 - p(A) .
• Si A et B sont deux événements quelconques, on a : p(A∪B) = p(A) + p(B) - p(A∩B)
Remarque
Si A et B sont deux événements incompatibles, on a A∩B = ∅, donc p(A∩B) = 0.
Alors on peut écrire : p(A∪B) = p(A) + p(B)
Exemple
Un jeu consiste à tirer au hasard une carte d'un jeu de 52 cartes. On suppose les éventualités
équiprobables. L'ensemble Ω des tirages possibles d'une carte parmi 52 a pour cardinal : card(Ω) = 52.
La probabilité de chaque éventualité est alors p0 = 1 .
52
Pour tout événement A on aura donc p(A) = card(A) .
card(Ω)
À chaque tirage on associe un gain ou une perte définis de la façon suivante :
• Si on tire un as on gagne 5 euros ;
• Si on tire un roi, une dame ou un valet, on gagne 1 euro ;
• Dans tous les autres cas on perd 1 euro.
Soit X le gain algébrique associé à chaque tirage. X peut prendre les valeurs 5 ; 1 et -1.
En notant X(Ω) l'ensemble des valeurs que peut prendre X, on a X(Ω) = { -1 ; 1 ; 5 }.
On notera : (X = 5) l'événement : « le tirage procure un gain de 5 euros » ;
(X = 1) l'événement : « le tirage procure un gain de 1 euro » ;
(X = -1) l'événement : « le tirage procure une perte de 1 euro ».
• L'événement (X = 5) est aussi l'événement « tirer un as ».
Sachant que l'on a quatre as dans le jeu de cartes, on a quatre choix possibles pour un as, donc
card(X = 5) = 4 et par conséquent p(X = 5) = card(X = 5) = 4 = 1 .
card(Ω) 52 13
• L'événement (X = 1) est aussi l'événement « tirer un roi ou une dame ou un valet ».
Sachant que l'on a quatre rois, quatre dames et quatre valets dans le jeu de cartes, on a douze choix
possibles, donc
card(X = 1) = 12 et par conséquent p(X = 1) = card(X = 1) = 12 = 3 .
card(Ω) 52 13
• L'événement (X = -1) se produit lorsqu'on tire une carte qui n'est ni un as, ni un roi, ni une dame, ni un
valet, on a donc 36 choix possibles, donc
card(X = -1) = 36 et par conséquent p(X = -1) = card(X = -1) = 36 = 9 .
card(Ω) 52 13
On dit que X est une variable aléatoire et on appelle loi de probabilité de X (ou loi transportée par X), la
donnée des probabilités des événements (X = -1) ; (X = 1) ; (X = 5) que l'on peut faire dans un tableau :
xi -1 1 5
9 3 1
p(X = xi) 13 13 13
La somme des probabilités des trois événements (X = -1) ; (X = 1) ; (X = 5) est égale à 1.
L'événement (X = -1) a une probabilité de 9 signifie que, statistiquement sur un grand nombre de tirages,
13
la fréquence d'une perte de 1 euro est proche de 9 . Il en est de même pour (X = 1) et pour (X = 5).
13
On peut alors calculer la moyenne de gain, appelée espérance mathématique de X et notée E(X).
E(X) = -1 x 9 + 1 x 3 + 5 x 1 = -9 + 3 + 5 = - 1 .
13 13 13 13 13
Cela signifie que le jeu procure, en moyenne, une perte d'un treizième d'euro à chaque tirage.
Définition
Étant donné un ensemble fini Ω muni d'une loi de probabilité p, on définit une variable aléatoire X sur Ω, en
associant à chaque éventualité ω un nombre réel x.
On note X(Ω) = {x1 ; x2 ; ⋯ ; xn} l'ensemble des nombres réels ainsi obtenus. On appelle loi de probabilité
de la variable aléatoire X la donnée des probabilités des événements (X = xi) .
Remarques
• Lorsque l'ensemble Ω est fini, une variable aléatoire X ne peut prendre qu'un nombre fini de valeurs.
• (X = xi) est l'ensemble des éventualités pour lesquelles la variable aléatoire X prend la valeur xi.
Remarque
Lorsqu'on répète un grand nombre de fois une expérience, la fréquence de chaque résultat est proche de sa
probabilité. L'espérance mathématique correspond donc à la moyenne sur un grand nombre d'expériences.