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MEMOIRE
LE DIPLOME DE MAGISTER
SPECIALITE : GENIE CIVIL
OPTION : MATERIAUX ET DURABILITE DES CONSTRUCTIONS
PAR
BENAISSA Mohamed
LETTRES LATINES
A : coefficient d'activité
CEC : capacité d‟échange cationique
Cg : coefficient de gonflants
Cc : indice de compressibilité
c: cohésion
Ce : concentration
D : diamètre des particules solides
e0 : indice de vide
IP : indice de plasticité
N : effort normal de compression
G : taux de gonflement maximal pour un temps infini.
H : hauteur
ho : hauteur initiale
h p : La hauteur pleine
IP : indice de plasticité.
IR : indice de retrait.
P: pression
Pc : pression capillaire
P0 : pression de surconsolidation,
Pmax : pression du gonflement maximale.
Pw : pression de la boue de forage.
S : section oedométrique
Q: surcharge
R : rayon
S.S.T : surface spécifique.
t0 : temps de référence
u : tension de surface eau air
ua : pressions d‟air
uw : pressions d‟eau,
VB: Valeur du bleu
Vs : volume des particules solides,
W0 : teneur en eau initiale
wopt teneur en eau optimum.
WL : limite de liquidité
Wn : teneur en eau naturelle
WP : limite de plasticité
WR : limite de retrait
LETTRES GREQUES
τmax : contrainte de cisaillement maximale
H : gonflement total
t: succion totale
: succion osmotique
: succion matricielle
s : densité spécifique
d : densité sèche
h : densité humide
u a : pression interstitielle de l‟air
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………..1
I.1-INTRODUCTION…………………………………………………………………………. … …3
I.2-LES ARGILES…………………………………………………………………………………….3
I.2.1-Définition……………………………………………………………………..............3
I.2.2-Minéraux argileux………………………………………………………………..…4
I.2.3-Les caractéristiques minéralogiques des argiles………………………………...4
I.2.4-La nature et les différents types des sols argileux………………………………7
I. 2.4.1-Kaolinite……………………………………………………………………8
1.2.4.2-Montmorillonite…………………………………………………………….9
I.2.4.3-L’illite……………………………………………………………………….10
I.2.5-Structure des sols argileux et liaisons structurelles……………………………..12
I.3-GONFLEMENT DU SOL……………………………………………………………………….16
I.3.1- les sols gonflants………………………………………………………………. …17
I.3.2-Mécanisme de gonflement………………………………………………………...18
I.3.3-Description du phénomène de gonflement……………………………………….18
1.3.4-Principales causes du gonflement………………………………………………...19
1.3.4.1-hydratation par adsorption……………………………………………….20
1.3.4.2-Hydratation par osmose…………………………………………………..21
1.3.4.3-hydratation par capillarité...........................................................................21
1.3.4.4- Transformations chimiques…………………………………………........23
I.3.5-les principaux facteurs qui influencent le gonflement du sol…………………..24
1.3.5.1-Facteurs intrinsèques...................................................................................24
1.3.5.2-Facteurs externes………………………………………………………….28
I.3.6-Impact du gonflement sur les ouvrages et les recommandations pratiques.. ....37
I.3.6.1-Ouvrages superficiels...................................................................................37
I.3.6.2-Ouvrages souterrains...................................................................................37
I.3.6.3-Tunnels……………………………………………………………………..37
I.3.7-Recommandations pratiques pour la construction sur sols gonflants…….........38
I.4-MESURE DU POTENTIEL ET LA PRESSION DU GONFLEMENT……………………39
I.4.1-Mesure indirecte du potentiel du gonflement…………………………………..39
I.4.2-Mesure directe des paramètres du gonflement……………………………...….42
I.4.2.1-Mesure de gonflement libre.........................................................................42
I.4.2.2-Mesure de la pression de gonflement……………………………………..42
1.4.2.3 -Comparaison des différentes procédures d’essais.....................................46
I.5-CONCLUSION...............................................................................................................................47
II.1-INTRODUCTION...................................................................................................................... .48
II.2- METHODE DE COMPACTAGE…………………………………………………………….48
II.3-METHODE DE SUBSTITUTION…………………………………………………………….49
II.4-METHODE DE PREHUMIDIFICATION………………………………..…………......49
II.5-STABILISATION PAR AJOUT DE SABLE …………………………………………………......49
II.6-STABILISATION PAR DES SOLUTIONS SALINES………………………………….......51
II.7-STABILISATION PAR LES LIANTS HYDRAULIQUES (CHAUX, CIMENT) ...............57
II.7.1-Stabilisation par ajout de la chaux……………………………………………….57
II.7.2-Stabilisation par ajout du ciment……………………………………………........64
II.7.3-Mécanismes de la stabilisation des sols aptes à la chaux et aux liants
hydrauliques ………………………………………………………………………….......68
II.7.4-Mécanismes de perturbation de la stabilisation des sols......................................71
II.8-STABILISATION PAR AJOUT DES CENDRES VOLANTES……………………………..72
II.8.1-mécanisme de la réaction entre la chaux et les cendre volantes...............................74
II.9-LES AVANTAGES ET LES INCONVENIENTS DES TECHNIQUES
DE STABILISATION COURAMMENT UTILISEES…………………………………………...75
II.10-CONCLUSION………………………………………………………………………………....76
III.1-INTRODUCTION…………………………………………………………………………......77
l’ajout de pouzzolane
IV.1 INTRODUCTION……………………………………………………………………………104
IV.2- L’EFFET DE POUZZOLANE SUR LES LIMITES DE CONSISTANCE.....................104
IV.3- L’EFFET DE POUZZOLANE SUR LA TENEUR EN EAU ET LA COMPACITÉ……108
IV.4- RÉSULTATS DE L’ESSAI DE CISAILLEMENT DIRECT……………………………..111
IV.5-INFLUENCE DE L’AJOUT DE POUZZOLANE SUR LES PARAMÈTRES
DE GONFLEMENT……………………………………………………………………………….111
IV.5.1- Potentiel de gonflement……………………………………………………….111
IV.5.2-La pression de gonflement.................................................................................112
IV.6- CONCLUSION………………………………………………………………………………113
Several studies were realized on the swelling phenomena of soils. This phenomenon
which still remains non controllable, cause great damages on buildings all throughout the
world. All the investigations done till now, have as objective to mitigate the extent of these
damages through improving our knowledge on the swelling soils behavior and controlling
factors responsible for this behavior. In this context, the present study represents a
contribution to the stabilization of two clays, the M’Zila(Sidi Ali-Mostaganem) and the
Bourmadia(Relizane). It can be found in the literature, several stabilization procedures of
expansive soils. For the sake of promoting certain materials, the Beni-Saf ‟s pouzzoulana is
used for the stabilization work. It will be presented in this study, experimental results obtained
from different tests of characterization i.e: mineralogical, mechanical and oedometer tests.
These tests will allow us on one hand to determine certain characteristics such as:
constituents of the clays, mineralogical properties, Atterberg limits, mechanical properties,
and also pressure and potential of swelling. On the other hand, these tests and particularly the
oedometric tests will permit us to carry out stabilization tests by the addition of pouzzoulana.
)
.
المفاتيح: كلمات
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
La technique de la stabilisation des sols est connue de longue date (Muraille de Chine,
chaussées romaines, …). En Belgique, la stabilisation des sols a été utilisée à grande échelle
dans les années 60, au moment des grands programmes autoroutiers. Actuellement, cette
technique connaît un important regain d'intérêt en raison du renforcement des législations
environnementales et de la pression croissante sur les matières premières.
Cette technique offre une solution technique, économique et écologique à la
problématique des terres de déblais, tant pour les petits que pour les grands chantiers.
Ce code de bonne pratique a pour objectif de guider les décideurs et techniciens voulant
valoriser des sols par une stabilisation a la pouzzolane dans les différentes étapes du
traitement des sols en leur donnant une synthèse des connaissances actuelles, tant sur le plan
pratique que théorique. Cette étude n'a pas pour but de se substituer aux cahiers des charges et
autres documents réglementaires.
Dans ce mémoire, il est proposé une investigation expérimentale pour l‟étude de deux argiles
gonflantes à savoir : l‟argile de Bourmadia et la bentonite de M‟Zila. Le protocole
expérimental a été réalisé d‟abord sur la caractérisation et l‟identification des deux argiles
suivi par les essais de stabilisation par ajout de la pouzzoulane.
Le présent mémoire est subdivisé en quatre grands chapitres suivants :
o Le chapitre I est consacré sur les argiles en général, tels que les différents types
d‟argiles , les minéraux argileux , structure des sols argileux et liaisons structurelles , le
phénomène du gonflement. Il est donné aussi les principaux facteurs qui influencent le
phénomène de gonflement, l‟impact du gonflement sur les ouvrages et les
recommandations pratiques suite au le gonflement du sol et le mesure direct et indirect du
potentiel et la pression du gonflement.
o Le chapitre II présente les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants telles
que : la méthode de compactage, de substitution, la stabilisation par ajout de sable,
solutions salines, les liants hydrauliques (chaux, ciment), cendres volantes, tout en
décrivant les avantages et les inconvénients de chaque technique de stabilisation.
1
INTRODUCTION GENERALE
essais de laboratoire à réaliser pour évaluer la pertinence d‟une stabilisation et les dosages à
appliquer.
o Enfin, dans le chapitre IV, où l‟étude expérimentale précédente est suivie par des essais de
stabilisation des sols par l‟ajout de la pouzzolane. Dans ce chapitre, nous avons étudié la
performance de l‟ajout de pouzzolane comme additif inerte, sur la plasticité, les
paramètres de compactage et la résistance au cisaillement du sol. Et tout particulièrement,
on a cherché l‟effet de l‟ajout de pouzzolane sur le potentiel et la pression du gonflement.
o Conclusion et perspective.
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CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
CHAPITRE I
Généralités sur les argiles
et le phénomène du gonflement
I.1-INTRODUCTION
Le gonflement de certains sols ou de certaines roches sédimentaires constitue un
phénomène très important en géotechnique car il est à l‟origine de nombreux dommages pour
les ouvrages en surface et en sous terrain.
Ce phénomène, qui est prépondérant dans les matériaux argileux, dépend des caractéristiques
minéralogiques des minéraux argileux et se déclenche lorsque le matériau est mis en contact
avec l‟humidité ou avec une solution aqueuse.
Lorsque l‟eau pénètre dans le matériau argileux, il conduit au gonflement dépendant de l´état
de contraintes in situ. Différents types d‟hydratation induisent le gonflement tels que la
capillarité, l‟osmose et l‟adsorption. Ces phénomènes sont liés à la non saturation initiale de la
roche d‟une part, et aux propriétés électrochimiques des feuillets argileux d‟autre part.
Les conséquences du gonflement sont nombreuses et dépendent principalement de chaque
type d‟ouvrage.
Le gonflement est généralement accompagné d‟un changement des caractéristiques
mécaniques et pétro physiques de la roche qui peuvent avoir une influence sur la durée de vie
de l‟ouvrage.
L‟intérêt de ce chapitre est de mettre en évidence les sols argileux et le phénomène de
gonflement.
I.2-LES ARGILES
I.2.1-Définition : On définit les argiles comme des sols de diamètre moyen inférieur a 2m. Il
s‟agit donc d‟un sous groupe des sols fin. (Figure I.1)
Les argiles proviennent de l‟altération chimique des roches et plus exactement des minéraux
silicates (Feldpaths, mica....).
3
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
4
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
a)
b)
Si Si
c) d)
e)
a) et c) Tétraèdre de silice d’après Grim (1959).
b) Vue isométrique d’un feuillet de silice en tétraèdre d’après Grim ( 1959).
d) Schéma du feuillet de silice d’après Lambe (1953).
e) Structure du tétraèdre SiO4 d’après cabane (2004)
Figure I.2 : Feuillet en tétraèdre
a) b)
Al Al
d)
c)
e)
a et c Octaèdre d’aluminium d’après Grim ( 1959).
b-Vue isométrique d’un feuillet en octaèdre d’après Grim (1959).
d- Schéma du feuillet en octaèdre d’aluminium(d’après Lamb ( 1953).
e- Structure de l’octaèdre Al2O6 d’après Cabane (2004)
Figure I.3 : Feuillet en octaèdre
5
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Alors que la méthode la plus précise pour classifier les minéraux argileux est celle de la
diffraction par rayons-X. Il existe deux autres méthodes simples d'approximation, la
première consiste à calculer le coefficient d'activité (A) en utilisant la formule
Ip
suivanteHoltz ( 1991): A
% Argile
où : A = Coefficient d'activité
Ip = Indice de plasticité
Le tableau I.1 illustre la corrélation entre le coefficient d'activité et le type de minéral
argileux.
Figure 1.4 : Position des minéraux argileux les plus communs sur l'abaque de plasticité
de Casagrande
6
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
7
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
I. 2.4.1- Kaolinite
Chaque feuillet de cette famille résulte de l‟assemblage d‟un feuillet tétraédrique SiO 4
avec un feuillet octaédrique AlO2(OH)4 (Figure I.6). Les argiles de cette famille sont dites
argiles T-O
Couche
octaédrique
Al
Couche
tétraédrique
Si
Al
Si
8
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Les couches de base successives sont maintenues par les liens d‟hydrogène entre les
hydroxydes du feuillet en octaèdre et les atomes d‟oxygène du feuillet en tétraèdre.
Ces liaisons considérées comme très forte, empêchent l‟hydratation entre les feuillets
élémentaires permettant un empilement relativement important de couches et la formation
d‟un cristal d‟assez grande dimension. L‟espace inter-foliaire de cette famille est de 7.2 Å.
La kaolinite est une argile stable, non-gonflante et sa structure élémentaire n‟est pas affectée
par la présence d‟eau et ne peut être détruite que par chauffage à 450°C.
La formule générale d‟un feuillet de kaolinite est donnée par la formule suivante, citée par
Hafsi (1993).
n Al 2 Si O (OH )
2 5 4
1.2.4.2- Montmorillonite
Ces minéraux sont également formés de feuillets à trois couches et sont des argiles
T-O-T L‟épaisseur d‟un feuillet est de 10A°, il est constitué par l‟association de deux couches
tétraédrique de type TO4(OH) 2. T pouvant être AL3+, Fe3+, Mg2+, K+,… (Figure I.7). La
formule générale de la montmorillonite est la suivante, citée par Hafsi (1993)
Les liaisons d‟un feuillet à l‟autre sont faibles et l‟eau pénètre facilement entre les feuillets.
Pour cette raison, les ions échangeables peuvent pénétrer dans la structure et séparer les
couches. La faiblesse de ces liaisons leur confère de grandes surfaces spécifiques et de forts
potentiels de gonflement.
L‟argile contenant un fort pourcentage de montmorillonite est considérée comme une argile
de nature gonflante.
9
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Couche
tétraédrique Si
Couche Al
octaédrique
Couche Si
tétraédrique
Plusieurs
molécules
d’eau et
de cations
échangeables
I. 2.4 .3-L’illite
Ces argiles sont donc aussi appelées argiles T-O-T .La structure de l‟illite est analogue à
celle de la montmorillonite, mais la présence d‟ions potassium K+ dans la structure (figure
10
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
I.8) rééquilibre et renforce la liaison entre les feuilles, rendant ainsi l‟argile moins sensible
aux phénomènes de retrait-gonflement.
L‟illite a un comportement intermédiaire (les latérites font partie de cette famille d‟argile).
Couche
tétraédrique Si
Couche
octaédrique Al
Si
Couche
tétraédrique
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CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Plusieurs feuillets
Couches structurales
Les argiles monominérales (montmorillonite, illite, kaolinite, etc.) se présentent sous forme de
structures élémentaires composées de feuillets élémentaires empilés les uns sur les autres, et
souvent appelés « paquets ». Sous l‟influence de l‟altération chimique et d‟autres
phénomènes, ces paquets isolés peuvent se rassembler pour former des structures élémentaires
appelées micro-agrégats Filliat et al.( 1981).
Sous l‟effet de processus variés de diagénèse, la structure initiale des micro-agrégats
peut subir des modifications importantes. Lorsque la sédimentation des particules argileuses
se produit sans coagulation, c‟est à dire sans assemblage préalable des particules en
12
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
13
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
de sédimentation dans l‟eau des particules minérales en fonction de leur dimension, les
particules les plus grosses et les particules les plus petites se déposent simultanément au fond
des réservoirs. Il se forme alors une structure hétérogène en nid d‟abeille sous forme de
paquets faiblement orientés, dans laquelle les particules les plus fines se disposent entre les
particules de sable et de limon. On pourra par exemple trouver des structures lâches (Figure
I.10.d) ou des structures plus denses (Figure I.10.e).
Les propriétés mécaniques des sols dispersés sont principalement déterminées par la nature
des liaisons structurelles entre les particules, dans la mesure où la résistance des particules
minérales est très grande et leur compressibilité très faible.
Les liaisons structurelles entre les particules des sols argileux peuvent résister à la traction et
au cisaillement. La résistance au cisaillement due aux liaisons structurelles est appelée
« Cohésion ». La propriété de cohésion est tellement caractéristique des sols argileux que, par
opposition aux sols pulvérulents (non cohérents), on les appelle « sols cohérents ».
Entre les particules d‟argile voisines, situées à une très petite distance l‟une de l‟autre, se
développent des forces d‟attraction moléculaire directe, les forces de vander- Waals. La
cohésion créée par l‟action de ces forces est appelée cohésion moléculaire. Plus la distance
moyenne entre les particules est faible, c‟est-à-dire plus le sol est dense, et plus la cohésion
moléculaire est grande. Ces forces sont plus fortes lorsque les particules solides sont séparées
de moins de deux fois l‟épaisseur de la couche diffuse Goldshtejn ( 1952) ; Florin ( 1959).
Cependant l‟attraction moléculaire n‟est pas la seule source de cohésion des sols argileux.
Les forces d‟attraction superficielle agissant entre les parois capillaires et l‟eau forment des
ménisques d‟eau courbes qui attirent les molécules l‟une sur l‟autre et tournent leur concavité
vers les capillaires et, dans le liquide même, se développe une pression capillaire négative qui
augmente la cohésion du sol.
Les forces capillaires permettent de diminuer le volume du sol à cause de la pression de
compression capillaire, ce qui se produit dans le sol argileux lorsque les pores ne sont par
remplis d‟eau, et lorsque l‟humidité du sol se concentre dans les pores capillaires et maintient
les particules en état d‟attraction mutuelle.
Lorsque le sol n‟est pas saturé, entre les particules se développent non seulement des forces
capillaires, qui agissent entre les parois capillaires et la vapeur d‟eau sur les ménisques
concaves de l‟eau dans les capillaires, mais aussi des forces osmotiques et d‟adsorption, qui
agissent dans les autres pores du sol.
Dans ce dernier cas se forment des liaisons électro-colloïdales. Les cations et les dipôles des
molécules d‟eau qui se trouvent dans l‟enveloppe diffuse des particules en contact
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CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
interagissent entre eux et avec la surface des particules et, étant en moyenne orientés, forment
un réseau hydro-colloïdal qui lie les particules. Lorsque les sols argileux naturels existent
depuis longtemps, quelques millions d‟années par exemple, les liaisons hydro-colloïdales
peuvent avoir évolué en liaisons de cristallisation. La formation de liaisons de cristallisation
sur les surfaces de contact des particules se produit du fait de la précipitation progressive de
différents sels de la solution interstitielle concentrée (carbonate de calcium, gypse, etc.)
Berezantsev et al.( 1961).
Les propriétés physiques et mécaniques des sols argileux et leur genèse sont liées par la
lithogenèse c‟est à dire par les processus de dessiccation et de densification qui se produisent
de façon continue et par phases. Dans ces conditions, on observe des variations régulières de
la densité, de la teneur en eau et de la déformabilité avec la profondeur, et les processus
dominant la déformabilité sont la dessiccation et la densification.
À côté du compactage dû à la déshydratation des sols par les forces de pesanteur, il peut se
produire dans les sols des transformations géochimiques qui conduisent à la consolidation des
sols, en augmentant leur résistance et diminuant leur perméabilité et leur déformabilité.
Les liaisons de cristallisation sont des liaisons rigides. Lorsque la distance entre les particules
varie, du fait de l‟application de contraintes de cisaillement, de traction ou même de
compression, leur résistance limite est dépassée et ces liaisons sont détruites de façon
irréversible.
Les liaisons hydro-colloïdales, à la différence des liaisons structurales, sont plastiques par
nature. En cas d‟application lente de la charge, elles peuvent se déformer sans rupture.
L‟application rapide d‟une charge, en particulier d‟une charge alternée (vibration) peut
détruire les liaisons hydro-colloïdales par suite de la rupture de l‟orientation des cations et des
dipôles de l‟eau.
Lorsque l‟application de l‟action extérieure cesse, après un certain temps, l‟ordre détruit de la
disposition des particules se rétablit sous l‟effet des forces d‟attraction moléculaire et les
liaisons hydro-colloïdales se reforment. Il ressort de ce qui a été exposé que l‟eau qui se
trouve dans le sol joue un rôle très important tant dans la formation des propriétés du sol que
dans son comportement sous l‟action de différents facteurs internes et externes.
Dans les sols on distingue l‟eau de cristallisation, l‟eau liée et l‟eau libre. L‟eau de
cristallisation entre dans la composition des réseaux cristallins. L‟eau liée se divise en eau
fortement liée de la couche de molécules orientées fixées à la surface des particules minérales
et eau faiblement liée des enveloppes diffuses, dont les molécules sont orientées autour des
couches d‟eau fortement liée. Le comportement de l‟eau libre, qui se trouve dans les pores du
15
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
sol, hors de portée des forces moléculaires, est déterminé principalement par l‟action des
forces de pesanteur.
Dans l‟eau libre il est indispensable de distinguer l‟eau capillaire, qui est maintenue par les
forces de tension des ménisques, dues à l‟énergie d‟activation de la surface des particules
minérales, et l‟eau libre proprement dite, qui est soumise à l‟influence des seules forces de
gravité et est appelée eau gravitaire.
Lytton attire l‟attention sur la nécessité de tenir compte du processus d‟aspiration de la
vapeur d‟eau et sur l‟existence de relations entre la teneur en eau du sol et l‟augmentation de
son volume, les variations des caractéristiques de déformabilité du sol et sa capacité
d‟interaction avec les ouvrages. Cela étant, il faut noter que l‟humidification du sol à
différents stades peut provoquer soit un renforcement de la résistance structurelle de l‟argile
soit sa diminution.
Du point de vue de la théorie capillaire de Terzaghi, la première cause du gonflement du sol
est constituée par les forces d‟aspiration (succion) de l‟eau qui apparaissent lors de la
suppression de la pression capillaire due à l‟augmentation de la teneur en eau, forces qui sont
dirigées vers l‟intérieur du sol argileux et sont égales à la pression hydrostatique extérieure.
D‟après les travaux de Sorochan (1989), lors du gonflement des sols argileux il se produit un
phénomène d‟attraction des molécules d‟eau par les surfaces externe et interne des particules
ainsi qu‟une décompression des molécules de gaz adsorbées et, lors de la formation d‟un
monocouche adsorbé, apparaissent des pressions écartant les particules et des pressions
capillaires. À mesure de l‟humidification du sol et de l‟hydratation des particules la pression
capillaire diminue tandis que l‟hydratation des cations d‟échange développe la pression
osmotique, en exerçant le même effet que la pression qui écarte les enveloppes aqueuses.
Dans le cas général, tous les types de liaisons structurelles empêchent le gonflement du sol.
Ainsi, la pression de gonflement est la différence entre la pression d‟écartement des pellicules
d‟eau hydratées et la résistance structurelle du sol.
Si les liaisons structurelles entre les particules du sol sont solubles ou sont trop peu résistantes
pour s‟opposer à l‟effet d‟écartement des pellicules aqueuses, alors le séjour d‟une éprouvette
de sol dans l‟eau se termine par sa rupture totale, due à son effondrement en agrégats
indépendants : le sol se désagrège.
16
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Les feuillets argileux ont tendance à s'agglomérer pour former des particules de taille
variable (figure I.11.a). Ce degré d'organisation correspond à l'ultrastructure ou infrastructure
d'un sol. À ce niveau, les vides correspondent aux espaces interfoliaires que l'on qualifiera de
vides intraparticulaires.
Figure I.11 : Structure des sols gonflants d’après Gens & Alonso, 1992
Il existe en fait deux grands types de structure pour les sols compactés, structures qui
ont été reconnues dans un grand nombre de matériaux différents à partir d'études réalisées au
microscope électronique à balayage Collins & McGown.( 1974) ; Yong & Warkenti. (1975) ;
Gilliot. (1979). La figure I.11.b représente le premier cas où l'ensemble du matériau est
constitué d'une matrice homogène formée à partir des argiles et des autres constituants du sol.
Il est alors possible de distinguer deux types de pores : les vides intraparticulaires et les vides
intramatrices. Cette structure est typique des sols compactés du côté humide de l'optimum. La
figure I.11.c correspond à la deuxième possibilité qui est représentative de la majorité des sols
naturels ou compactés du côté sec de l'optimum. Les particules argileuses s'associent aux
autres constituants du sol pour former des agrégats. Trois niveaux structuraux peuvent alors
être distingués : l'infrastructure, la microstructure qui correspond aux agrégats, et la
macrostructure qui correspond à l'arrangement des agrégats entre eux. Les agrégats
contiennent des pores qualifiés de micropores et la macrostructure des macropores situés entre
les agrégats. Gens & Alonso (1992) ont repris ce schéma d'organisation, qu'ils qualifient de
double structure, comme fondement de leur modèle de comportement des sols gonflants où
sont réunies l'infrastructure et la microstructure. Al-Mukhtar et al. (1996), citant différents
auteurs, indiquent que la taille moyenne des pores de l'ultrastructure est comprise entre 10 et
15 Å, celle des micropores entre 25 et 2 000 Å, et celle des macropores supérieure à 2 000 Å.
17
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
I.3.2-Mécanisme de gonflement
Le processus de gonflement des sols argileux au contact de l‟eau et des sels dissous met
en jeu séparément ou de façon combinée des phénomènes physico-chimiques et mécaniques
variés.
Mouroux et al. (1988) ; Popescu (1986) ont distingués deux types de gonflement, un
gonflement intraparticulaire (interfoliaire) et un gonflement interparticulaire (Figure I 12
et I 13).
Gonflement interparticulaire
Gonflement interfolliaire
Figure I.15 : Force électrostatique Figure I.16 : Répartition des ions autour
dans la double couche Wakim (2005) d’une particule chargée Wakim (2005)
A proximité de la surface chargée, la concentration en cations est plus élevée que celle en
anions.
Theng cité par Azouz (2006), affirme que le gonflement est d‟autant plus élevé que les
potentialités de développement des doubles couches sont importantes. Cette double couche
dépend de la nature des minéraux argileux et des cations compensateurs.
20
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Les cations sont liés aux feuillets par des forces de nature électrostatique et possèdent la
propriété d‟être échangeables. Cette facilité d‟échange sera aussi un facteur influant sur le
gonflement.
Le classement général de remplacement admis est le suivant Li+ < Na+ < NH4+ < K+ <Mg2+
Ca2+ < Al3+. D‟après cette série, le lithium est le plus facile à remplacer alors que l‟aluminium
est le plus difficile.
1.3.4.2-Hydratation par osmose
Lorsqu‟une solution saline est séparée de l‟eau pure par une membrane semi-perméable
idéale (permettant uniquement le passage des molécules d‟eau mais non des substances
dissoutes), l‟eau pure a alors tendance à traverser la membrane pour diminuer la concentration
de la solution. Ce phénomène est appelé osmose. La pression qu‟il faut appliquer pour
empêcher l‟arrivée de l‟eau dans la solution saline est nommée la pression osmotique (Figure.
I.17). Wakim (2005).
21
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
La saturation des matériaux fins après une phase de drainage peut entraîner le piégeage de
l‟air par l‟eau à l‟intérieur du réseau poreux (figure.I.18).
u a etu w Sont respectivement les pressions interstitielles d‟air et d‟eau, est la tension de
22
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
La succion totale peut également être définie par une des relations fondamentales de la
thermodynamique : la loi de Kelvin qui suppose que le matériau soit inerte vis avis de l‟eau.
RT ln a S
Elle est exprimée de la manière suivante : t
Vw
La loi de Kelvin nous amène à supposer que le gonflement des billes de verre de petit
diamètre est régi par le même phénomène que le gonflement d‟un sol argileux.
En résumé, l‟attraction de l‟eau par un matériau argileux non saturé ne se réduit pas
simplement à l‟action de la succion totale ou interviennent également les actions d‟adsorption
physico-chimiques.
Santos et al cité par Azouz(2006). Ont exposé deux échantillons d‟argilite initialement séchés
à l‟eau et à l‟huile. L‟échantillon mis en contact avec de l‟eau est altéré.
Malgré le fait que l‟huile se soit infiltrée dans le deuxième échantillon, ce dernier n‟a pas
réagi. Les auteurs ont attribué ce phénomène aux interactions physicochimiques primordiales
dans les milieux argileux et non à l‟effet de la capillarité.
CaSO4+2H2O (CaSO4.2H2O
135g 36g 174g
46cm3 36cm3 174 cm3
23
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
transformation est insuffisante ; seul le gypse est stable. Entre 38°C et 58°C, les deux
composés coexistent et présentent des évolutions différentes.
Wittke, a conclu que, dans la nature, deux cas sont susceptibles de se présenter : dans un
volume fermé contenant de l‟anhydrite et l‟eau nécessaire à la trmansformation, le gypse se
forme avec une réduction de volume :
V 74 (46 36)
vol 100 9.6 0 0
V 82
V 74 46
vol 100 610 0
V 46
Par contre, si l‟eau provient de l‟extérieur, c‟est- à -dire dans un système ouvert,
théoriquement, un gonflement s‟observe :
Dans la nature, les conditions sont plus proches de celles du système ouvert, c‟est pourquoi on
assiste généralement à un gonflement.
o L’oxydation de la pyrite (FeS2)
Est le processus le plus important de décomposition chimique des roches sédimentaires
à granulométrie fine. Cette oxydation conduit à la formation de l‟acide sulfurique. L‟acide
réagit à son tour avec les carbonates de calcium. Cette réaction produit du sulfate et peut
former du gypse dont la cristallisation provoque l‟éclatement du matériau argileux. Wakim
(2005).
L‟oxydation de la pyrite peut créer un réseau de microfissures se traduisant par un risque de
rupture et également des chemins préférentiels d‟écoulement.
o La dissolution des carbonates dans l’eau
La dissolution des carbonates dans l‟eau rend l‟argilite de plus en plus sensible à la
variation de son état hydrique. A long terme, la dissolution des carbonates rend les matériaux
argileux de plus en plus ductiles. Wakim (2005).
24
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Suratman (1985) étudié le gonflement libre de trois types d‟argile : la kaolinite, l‟illite et la
montmorillonite. Il constate des différences dans le taux et la cinétique du gonflement entre
les trois argiles utilisées avec une supériorité remarquée pour la montmorillonite.
b. Capacité d’échange cationique (CEC)
C‟est la capacité d‟une argile à échanger des cations. Elle est exprimée en
milliéquivalent par 100 grammes d‟argiles et représente la charge (sous forme de cations
attirés à la surface de la particule) nécessaire pour l‟éléctroneutralité.
Cette aptitude des argiles à libérer leurs cations dépend de la valence et la masse atomique du
cation présent dans la solution, selon l'ordre croissant suivant:
Li+< Na+< K+<H+<Mg++<Ca++<Al+++ (voir tableau I.2). Le Principe de la mesure est montré
sur la figure I.19.
Taille Espace
Minéraux Type de S.S.T C.E.C
De la interfoliaire
argileux structure (m2/g) (meq/100g)
particule (Å)
Grande
Kaolinite T-O 10-20 5-15 7,1-7,2
(> 1m)
26
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
27
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
compensée par les cations adsorbés dans la couche de Stern et dans la couche diffuse. (Figure
I.22 (b)).
28
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
29
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
30
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Komine et Ogata (1994) ont effectués des essais de gonflement sur quatre bentonites
sodiques « Na » compactées à différentes densités sèches initiales. Ils ont remarqué que le
taux de gonflement croît linéairement avec la densité sèche initiale. Figure 1.24
Hachichi (2006), a étudié l'influence de la densité sèche sur le gonflement. Pour cela il a
effectué des essais sur des échantillons reconstitués de deux argiles, en variant la
densité sèche entre 13 jusqu'à 17 KN/m 3 à une teneur en eau initiale de 20%. Il a
constaté que le gonflement libre maximal croit linéairement avec l'augmentation de la
densité sèche initiale. (Figure I.27).
31
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
20 compactage statique
GONFLEMENT LIBRE G%
compactage dynamique
15
10
0
0.1 1 10 100 1000 10000
TEMPS (mn)
4 compactage statique
compactage dynamique
0
0.1 1 10 100 1000 10000
TEMPS(mn)
32
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Sridharan,Gurtug, (2004); ont étudié l‟influencé par l‟énergie de compactage, ils ont fait
avec de la Kaolinite et l‟argile de montmorillonite fortement en plastique. Ils ont trouvé
l‟effet de cette énergie sur le taux et la pression de gonflement. Le tableau suivant I-4
récapitule les résultats les essais effectués pour voir l‟effet de cette énergie sur le taux et la
pression de gonflement.
Énergie compactage
Standard Proctor Proctor modifié réduit Proctor modifié
SP RMP MP
d- Effet de l'échelle
C'est l'influence de la hauteur ou du diamètre de l'échantillon sur le gonflement libre ou
sur la pression de gonflement.
Khaddaj cité par Azouz(2006) a réalisé des essais sur l'argile de Flandre, cette étude
montre qu'il a une diminution du potentiel de gonflement de 20% quand l'épaisseur de
l'échantillon passe au double de 12 à 24 mm
Hachichi (2006) a réalisé des essais sur des échantillons de trois argiles, argile de Sidi
Chahmi (SC), argile de Mers el Kébir (MK) et argile du bassin Parisien avec des hauteurs
10, 12 et 20 mm, et de 40, 70 et 50 mm de diamètre respectivement et il a déduit qu'il y'a
une diminution du gonflement mesuré lorsque la hauteur de l'échantillon augmente, dû au
frottement sur la paroi du moule (figure I.30).
33
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Komine et Ogata (1994) ont également montré que la pression de gonflement croît de
façon exponentielle avec le poids volumique sec initial (figure I-32).
g-Influence de la température
Mouroux (1969), Mehmit et Ishibashi (1982), cité par Bengraa (2004) ont trouvé que la
température affecte le taux de gonflement, et les expériences menées ont montré une
réduction de 17% à 28% quand la température diminue de 66°C jusqu‟à 24 °C.
35
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
36
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
I.3.6.1-Ouvrages superficiels
Les ouvrages superficiels sujets au gonflement sont principalement les fondations et les
murs de soutènement des bâtiments. Parmi ces derniers, les maisons individuelles construites
sans mesures de précaution sur des sols gonflants présentent des dégradations et des fissures
au niveau des murs porteurs, des murs de remplissage et des fondations (radier, semelle
superficielle ou filante et les pieux). (Figure.35 et I-36)
I.3.6.2-Ouvrages souterrains
Les ouvrages souterrains sujets au gonflement les plus communément répandus sont
– les tunnels,
– les puits pétroliers,
– les cavités de stockage des déchets radioactifs,
– les monuments historiques.
I.3.6.3-Tunnels
Les tunnels en milieu gonflant posent de très importantes difficultés aussi bien lors de
leur construction qu‟après leur mise en service.
Le creusement du tunnel entraine une modification des contraintes autour de l‟ouvrage.
Cette modification engendre souvent l‟apparition de fissures facilitant la circulation de l‟eau
et l‟hydratation des minéraux argileux. Cette dernière entraine le gonflement qui se manifeste
par un déplacement de la paroi du tunnel avant la mise en place du revêtement en béton ou
par une pression de gonflement après cette mise en place.
37
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Pour mieux décrire le comportement des tunnels excavés, Einstein et Bisho ont identifié
déférents types de déformations :
– l‟adsorption de l‟eau provoque une augmentation de volume en fonction du temps. Ce
gonflement est causé par la déférence de concentration chimique, de liaisons types non
saturées ou partiellement saturées,
– les modifications de contraintes entraînent l‟absorption de l‟eau, autrement dit une
augmentation supplémentaire de volume,
– l‟adsorption de l‟eau peut aussi être responsable de la modification des contraintes
s‟accompagnant d‟une augmentation supplémentaire de volume.
Les désordres caractéristiques qui actent le plus souvent les tunnels localises dans un milieu
gonflants sont les suivants certains chercheurs.
– soulèvement puis dislocation du radier (Figure. I.37)
-bombement et convergence des piédroits,
-pincement de la voute en clé.
39
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Les classifications basées sur deux paramètres sont celle établie par l‟établissement de
recherche en bâtiment Grande Bretagne (1980) donnée par le tableau I.9, celle établie par
Ghen (1988) donnée par le tableau I.10, celle établie par Vijavergia et Ghazzaly (1793) et
celle établie par Dakshanamurphy et Raman (1973). Ces deux dernières classifications
utilisent l‟abaque de plasticité de Casagrande : la ligne A sépare les sols gonflants (au-dessus)
des sols non gonflants (au-dessous). Dakshanamurphy et Raman (1973) y introduisent des
bornes en fonction de la limite de liquidité.
40
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Enfin, dans la catégorie des classifications utilisant trois facteurs, on cite la classification de
Holtz et Gibs (1956) donnée par le tableau I.11, celle de Holtz, Dakshanamurphy et Raman
(1973) donnée par le tableau I.12, celle de Seed et al. (1962) et celle de Williams et
Donaldson (1980). Ces deux dernières classifications sont données respectivement par les
figures I.38 et I.39 données ci-après. Sur ces figures est représenté le nuage de points
représentatifs des sols testés.
Potentiel retrait Pourcentage de WR (%) L p (%) P<2um
retrait
Très élevé >30 <10 >35 >28
Elevé 20-30 7-10 20-40 20-30
Moyen 10-30 10-15 15-30 13-23
Faible <10 >15 <18 <15
41
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
La classification de Williams et Donaldson (1980) sont très pratiques et peuvent être d‟une
grande utilité. Mais la classification de Dakshanamurphy et Raman (1973) a l‟avantage
d‟utiliser le très répandu abaque de plasticité de Casagrande.
42
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
43
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Quatre éprouvettes au moins sont soumises à quatre pressions verticales différentes. Ces
quatre éprouvettes sont ensuite humidifiées et le potentiel de gonflement final est déterminé
dans chaque cas. La courbe ∆h/h en fonction de la pression appliquée lors de l'humidification
est tracée. Une interpolation linéaire est réalisée entre les quatre points pour estimer la
pression pour laquelle le gonflement est nul. Cette pression correspond à la pression de
gonflement (figure I.44). Le potentiel de gonflement dans cette méthode est variable, il
correspond à la variation de hauteur sous une pression donnée. Deux variantes de cette
procédure existent, différant par le mode d'application de la charge verticale. La charge est
appliquée, puis l'humidification suit 5 mn après. La procédure AFNOR nécessite la
stabilisation des déformations avant le début de l'humidification.
44
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
v(%)
40
30
20
2 1
10
3
Pg1
0
10 100 1000 10000
Pg2
-10 Pg2
Gonflement libre (1)
-20 Gonflement sous différentes charges axial (2)
Gonflement à volume constantes(3)
-30
Log v (KPa)
45
Figure I.46 : Pression de gonflement selon la méthode a double oedomètre
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
Hormis l‟essai d’Huder-Amberg qui semble convenir beaucoup plus aux sols rocheux,
trois techniques (essai de gonflement libre, essais de gonflement en parallèle, essai à volume
constant) peuvent être mises en œuvre pour déterminer la pression et l‟amplitude de
gonflement des sols fins. Cependant, même avec ces techniques, les valeurs trouvées
peuvent varier dans une assez grande échelle.
De nombreux auteurs ont essayé de comparer, sur des sols équivalents, les différentes
méthodes afin d‟identifier celles qui sont les plus cohérentes avec les valeurs relevées sur
place. Sridharan et al. (1986) ont mené une étude exhaustive de comparaison des différentes
méthodes, dont les conclusions sont les suivantes :
o la méthode à volume constant donne des valeurs moyennes ;
o la méthode consistant à recharger par paliers l‟éprouvette d‟essai ayant libérée tout son
potentiel de gonflement surestime la pression de gonflement ;
o la méthode de mesure sous charges variables donne des valeurs plus faibles.
Cette étude a par ailleurs montré qu‟à partir de modes opératoires combinés, on peut obtenir
des valeurs encore différentes de pression de gonflement. Par exemple, si on réalise
un essai à volume constant avec déchargement par paliers successifs suivi d'un essai de
gonflement libre avec rechargement, la pression de gonflement obtenue est alors
inférieure à la pression de gonflement donnée par la seule méthode du gonflement libre.
On se rend compte de l‟importance énorme du chemin de contraintes suivi au cours du
gonflement (la pression de gonflement n‟est donc pas une grandeur intrinsèque au
matériau mais dépend fortement du chemin de chargement).
En comparant les déformations de gonflement mesurées in-situ et celles déterminées avec
les différentes procédures expérimentales, il semble que les valeurs de la pression de
gonflement estimées à volume constant soient les plus proches de celles effectivement
constatées sur le terrain Erol, (1987), soient donc les plus pertinentes. Khaddaj (1992)
arrive aux mêmes conclusions et préconise l‟utilisation systématique de la méthode à
volume constant, d‟une part, pour éviter les hétérogénéités inhérentes à l‟utilisation de
différents échantillons (essais en parallèle) et, d‟autre part, pour limiter les problèmes de
mesure, dus notamment aux frottements parasites survenant à l‟intérieur des œdomètres lors
d‟essais à gonflement libre Bultel, (2001).
46
CHAPITRE I Généralité sur les argiles et le phénomène du gonflement
I.5- CONCLUSION
47
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
CHAPITRE II
Les principales méthodes de
stabilisation des sols gonflants
II.1-INTRODUCTION
Le gonflement des sols argileux est un phénomène très complexe qui fait intervenir un
grand nombre de paramètres intrinsèques et environnants. Un bon nombre de solution a été
proposé afin de résoudre ce problème, il existe plusieurs techniques de stabilisation, parmi
elles, on peut citer deux méthodes principales:
o Stabilisation mécanique (compactage, substitution ; pré humidification, ajout de sable
etc.…).
o Stabilisation chimique (par ajout de matériaux comme les sels, le ciment, la chaux, cendres
volantes, etc…).
Dans cette partie de la recherche bibliographie consacré sur la présentation de quelques
résultats obtenus par des différents chercheurs dans le domaine de la stabilisation des sols
gonflants.
Dawson et Chen (1988) cité par Bengraa (2004) recommande de compacter les argiles
gonflantes à des densités minimales.
Holtz et Gibbs (1956) cité par Gueddouda (2005) montrent l'influence de la densité et de
l'humidité sur le compactage de l'argile gonflante. le gonflement sera faible lorsqu'elle est
compactée à une basse densité et à une grande teneur en eau.
Seed et al (1961) cité par Bengraa (2004) notent que les argiles compactées du côté sec
de l'optimum ont plus tendance à gonfler que si elles sont compactées du côté humide.
II.3-METHODE DE SUBSTITUTION
C'est la suppression du sol gonflant.
Mouroux (1969) cité par Bengraa (2004)
o Si la couche à une faible épaisseur, il est possible de la supprimer totalement.
o Si la couche à une grande épaisseur, on ne peut envisager une suppression complète,
il faut excaver jusqu'à une certaine profondeur puis remblayer avec du sable ou un
autre matériau graveleux.
II.4-METHODE DE PREHUMIDIFICATION
C'est d'augmenter la teneur en eau du sol jusqu'à la saturation. Pour cela deux techniques
sont utilisées:
o Simple arrosage par jet.
o Création de bassin au dessus du sol gonflant.
49
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
Didier (1972), cité par Hachichi (2006), a étudié l'évolution du comportement d'une
montmorillonite par ajout de sable. Il a montré qu'un ajout de 10% de sable suffisait pour
réduire la pression de gonflement de 50% environ et que la relation qui lie le pourcentage
du sable à la pression de gonflement était logarithmique.
Mehmit et Ishibashi (1982) cité par Azouz, (2006) ont menés une recherche expérimentale
sur 8 mélanges d'argile-sable, en étudiant la variation du gonflement en fonction de la
température à (24C, 38 Cet 66 C). ils ont constaté que plus le pourcentage du sable
augmente, plus le gonflement diminue, en remarquant aussi qu'une réduction de 17% à
28% du gonflement quand la température diminue.
Suratman (1985), cité par Azouz (2006) a étudié la variation du gonflement d'un mélange
de montmorillonite et de sable à différents pourcentages (10% à 50%); le sable étant de
granulométrie moyenne (0.1mm<D<0.5mm). Il a constaté une réduction du gonflement
libre de 50% pour 30% de sable et une réduction de 70% pour 50% de sable.
Bengraa. (2004) a menés des recherches sur des argiles gonflantes de la région d'Oran, par
addition de trois types de sables (sable carrière, sable de rivière et sable de plage) à des
différents pourcentages variant de 10% à 40%. Elle a montrée que plus le pourcentage de
sable est augmenté plus le taux et la pression de gonflement diminuent.
Gueddouda (2005), travaillant sur des argiles gonflantes de la région de Laghouat par
addition de sable de dune à des différents pourcentages (15%, 30% et 45%). Il est arrivé
aux mêmes constatations que Bengraa est que le sable de dune aussi diminue le taux et la
pression de gonflement, ainsi augmentant la résistance mécanique pour des sols saturé et
non saturé.
Gueddouda et al, (2007) ont étudiés la stabilisation des trois argiles gonflantes la Bentonite
de Maghnia, l‟argile de Laghouat et l‟argile de Ain Aminas par l'ajout du sable dunaire et
par l'ajout du sel + sable. Ils ont arrivés que certaines combinaisons montrent une réduction
de 90% du potentiel de gonflement.
Hachichi et al (2009 ): ont étudiés la stabilisation des deux argiles gonflantes (Sidi Chahmi
et Mers El Kébir) tel que la tendance de la variation du gonflement dans le temps est la
même pour tous les mélanges, car d‟après les graphes, plus le pourcentage de sable
augmente, plus le potentiel de gonflement diminue.(figure II.1) Il est à noter également
qu‟au début des essais, le gonflement de l‟argile sans ajout est plus faible que celui avec
ajout, mais avec le temps, ce gonflement augmente et devient plus grand. Dans la première
phase de gonflement, l‟eau pénètre entre les particules et conduit à un relâchement des
50
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
tensions dans les vides ; puisque l‟argile seule est plus dense que mélangée avec le sable,
alors l‟eau prendra plus de temps pour relâcher les tensions. Au contraire, pour l‟argile avec
ajout, les vides apportés par le sable sont plus importants et par conséquent, ils favorisent le
gonflement des particules d‟argile dans les mélanges. En revanche, dans la deuxième phase, le
potentiel de gonflement est épuisé pour les mélanges avant qu‟il le soit pour l‟argile seule; en
effet, dans l‟argile seule, l‟eau continue à pénétrer entre les particules qui sont plus
nombreuses tandis que, dans les mélanges, les vides créés par le sable encaissent une bonne
partie du gonflement.
51
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
Hachichi et Fleurreau (1999), cité par Azouz (2006) ont étudiés la réduction du
gonflement de plusieurs échantillons intacts d'Algérie par des sels. Dans cette étude, des
réductions substantielles ont été obtenues avec de fortes concentrations de sels.
Hachichi et al (2000), Bouroukba (2003), ont étudiés la réduction du gonflement des
argiles de la région d'Oran par des sels des polymères. Des réductions importantes ont été
observes par l'association d'un sel de chlorure d'ammonium et des polymères.
Aboubekr et al. (2003) ont étudiés l'influence des sels sur le gonflement libre des argiles.
L'étude a été effectuée sur des échantillons d'argiles naturelles et artificielles en utilisant
quatre sels différents (chlorure de potassium, chlorure de sodium, chlorure de calcium,
sulfate d'Ammonium. Des réductions importantes ont été observées par l'association d'un sel
de chlorure de potassium mais pour chlorure de calcium est moyen a faible.
Hachichi (2006), a étudié l'influence des sels sur le potentiel de gonflement et la pression
de gonflement, en utilisant les sels, le chlorure de potassium et le chlorure de calcium et le
chlorure de sodium, les meilleurs résultats obtenus étaient avec le chlorure de potassium et
le chlorure de calcium. En travaillant aussi sur l'effet sel + polymères sur le gonflement
final et la pression de gonflement, il a montrés que son effet est plus important que celui de
l'action du sel seul.
Azouz (2006) a étudiée l'effet des sels sur la stabilisation en utilisant les sels Chlorure de
chlorure de calcium, chlorure de magnésium, chlorure de potassium, chlorure de sodium et
chlorure d'ammonium(figure II.2 ) , les diverses actions des solutions salines ont conduits
aux conclusions suivantes:
o Le chlorure de calcium et le chlorure de Magnésium sont plus efficaces à fortes
concentrations.
o Le chlorure de potassium réduit le gonflement grâce à la fixation de ces cations
entre les feuillets, le gonflement diminue et sa vitesse est rapide même à faibles
concentrations.
o Le chlorure de sodium réduit lui aussi le gonflement mais à un degré faible.
o Le chlorure d'ammonium réduit moyennement le gonflement avec une forte
concentration.
52
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
Figure II.2 : Action des différents types de sels sur le le taux de gonflement
Azouz (2006).
Lamara et al, (2006) cite par Smaida (2010) ont étudiés deux sol, l‟un provenant de la
région de Laghouat l‟autre provenant de la région d‟in-Aménas par une solution saline à
base de Nacl avec les concentrations : 0.1M ; 0.5M ; 1.5M, ils ont conclus que le potentiel
et la pression de gonflement diminue quand la concentration augmente. à 1.5M la réduction
de gonflement de sol de Laghouat est de 51.26% et 81.25% pour la réduction de la
pression de gonflement tandis que pour le sol d‟in-Aménas la réduction à 1.5M est de
44.74% de gonflement total pour le potentiel du gonflement et de 86.49% pour la pression
de gonflement.
Bengueneb (2009) Figure II.3 et II.4 : remarque que Le potentiel de gonflement diminue
avec l‟augmentation des concentrations salines. Exemple le KCl est un bon réducteur du
potentiel de gonflement, pour une concentration de 0,5 mol/l en KCl a permis une réduction
de près de 40 % pour la bentonite de M‟zila et 46 % pour l‟argile de Bourmadia. Pour la
pression de gonflement constaté que une faible réduction par rapport au potentiel de
gonflement avec tous les sels utilisés, il faut une forte concentration saline pour permettre de
diminue la pression de gonflement (figure II.5).
53
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
30 30
25 25
20 20 0 mole/l
0 mole/l
0,5 mole/l 0,5 mole/l
G (%)
G (%)
15 1 mole/l 15 1 mole/l
1,5 mole/l 1,5 mole/l
10 2 mole/l 10 2 mole/l
5 5
0 0
1 10 100 1000 10000 100000 1000000 1 10 100 1000 10000 100000 1000000
temps (sec) temps (sec)
30 30
25 25
20 0 mole/l 20 0 mole/l
0,5 mole/l 0,5 mole/l
G (%)
G (%)
15 1 mole/l 15 1 mole/l
1,5 mole/l 1,5 mole/l
10 2 mole/l 10 2 mole/l
5 5
0 0
1 10 100 1000 10000 100000 1000000 1 10 100 1000 10000 100000 1000000
temps (sec) temps (sec)
54
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
14 14
12 12
10 10
0 mole /l 0 mole /l
8 0,5 mole/l 8 0,5 mole/l
G (%)
G (%)
1 mole/l 1 mole/l
6 1,5 mole/l 6 1,5 mole/l
2 mole/l 2 mole/l
4 4
2 2
0 0
1 10 100 1000 10000 100000 1000000 1 10 100 1000 10000 100000 1000000
temps (sec) temps (sec)
14 14
12 12
10 10
0 mole /l 0 mole /l
8 0,5 mole/l 8 0,5 mole/l
G (%)
G (%)
1 mole/l 1 mole/l
6 1,5 mole/l 6 1,5 mole/l
2 mole/l 2 mole/l
4 4
2 2
0 0
1 10 100 1000 10000 100000 1000000 1 10 100 1000 10000 100000 1000000
temps (sec) temps (sec)
NaCl
Pg (bars)
4 CaCl2 1,5
CaCl2
3 AlCl3
1 AlCl3
2
1 0,5
0 0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5
concentration en sel (mole/l) concentration en sel (mole/l)
55
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
Hachichi et al (2009) : ont étudiés la stabilisation des deux argiles gonflantes (Sidi Chahmi
et Mers El Kébir) par les sels minéraux (figure II.6): la présence des sels qui ont donné le
plus grand pourcentage de réduction. est surtout observée pour de fortes concentrations en
chlorure de potassium et en chlorure de calcium (66% et 52%) pour l‟argile de Sidi Chahmi,
(44% et 48%) pour celle de Mers El Kébir. Par contre, le chlorure d‟ammonium est
moyennement efficace à forte concentration pour l‟argile de Sidi Chahmi (29%) et pour
l‟argile de Mers El Kébir (38%). Le chlorure de sodium à forte concentration ne donne pas
de bons résultats (22% et 28%) pour l‟argile de Sidi Chahmi et pour celle de Mers El
Kébir, respectivement, mais il a l‟avantage d‟être moins coûteux.
Figure II.6 : Courbes de gonflement des argiles de Sidi Chahmi et Mers El Kébir en
présence de différents sels minéraux à différentes concentrations
56
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
57
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
L'adjonction de chaux au sol provoque une modification de la qualité des argiles par échange
des cations alcalins (Na+, K+…) par des cations Ca++ apportés par la chaux, cette action
développe des forces électriques conduisant à une agglomération des fines particules argileuses
en particules grossières et friables. Cité par les Haras nationaux(2004).
a.2) Action à long terme
La chaux éteinte
La chaux éteinte diminue également la teneur en eau mais uniquement via l'apport de
matière sèche dans le sol. La diminution de la teneur en eau est limitée à 0.3% de chaux
éteinte introduite.
La chaux influe sur les charges électriques se trouvant autour des particules d'argiles et modifie
ainsi les champs électriques entre ces particules, ceci entraîne leur floculation.
L'effet de la chaux éteinte se traduit par une augmentation de la limite de plasticité WP, et une
diminution de l'indice de plasticité (IP = WL – WP). Azouz (2006).
La figure II.7 montre que la diminution de la teneur en eau naturelle du sol traité et la
diminution de l'indice de plasticité peuvent faire passer d‟un sol de l'état plastique (déformable,
collant – difficilement compactable) à l'état sec rigide.
Figure II.7 : Variation de l'indice de plasticité avec l’ajout de la chaux. Azouz (2006).
La figure II.8 montre que la courbe Proctor d‟un sol traité à la chaux est décalée vers la droite
et vers le bas par rapport à la courbe du sol naturel non traité, ce déplacement prouve que le sol
réagit bien avec la chaux.
58
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
γd
Figure II.8 : Influence de la chaux sur les caractéristiques de compactage, Azouz, (2006)
Gallaway et Buchanan (1951) cité par Azouz (2006).ont montré que la relation de la
chaux avec l'argile est le résultat de deux processus:
o Une réaction d'échange ainsi qu'une adsorption d'ions calcium non échangé, le
résultat se traduit par une diminution de la capacité d'échange.
o Un agent cimentant se forme, il lie les particules entre elles, la chaux peut en
effet réduire le potentiel de gonflement des argiles gonflantes.
Goblet et al. (1969) ont montrés que l'addition au sol d'un faible pourcentage de chaux
2% à 6% entraîne une réduction importante de gonflement et augmente sa résistance.
Afès et Didier (2000) cité par smaida (2010) ont effectués des traitement de l‟argile de
Mila par 3% et 6% de chaux pour des temps de cure de 7, 28, et 90 jours, l‟étude du
gonflement de cette argile a été procédé selon deux mode de conservation du mélange
chaux-argile : (1) en vrac à l‟état foisonné sans perte de teneur en eau ; et (2) : compacté
dans des bagues immédiatement après traitement et conservé à la teneur en eau de
mélange. Les constatations tirées de cette étude sont les suivantes :
o L‟évolution des limites de consistance : la figure II.9.montre que l‟argile de
plasticité moyenne est évolué vers un limon de faible plasticité, cette évolution
et liée au pourcentage de chaux et à la durée du temps.
o Une diminution de la valeur au bleu (surface spécifique) est proportionnelle au
pourcentage de chaux et du temps de cure, figure II.10).
59
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
Figure II.9 : Variation des limites Figure II.10 : Évolution de la valeur au bleu en fonction
de consistance en fonction temps de méthylène en fonction de Pourcentage de chaux.
o Une diminution de la densité sèche maximale et augmentation de la teneur en eau
optimale. Figure II.11.
Khattab (2002) cité par Hachichi (2006), a effectué des essais de pression de gonflement
sur des échantillons d'une argile gonflante (argile de la région Parisienne, France nommée
FoCa), compactés à l'optimum Proctor à différentes teneur en chaux et pour des temps de
mûrissement de 0.7, 30, 90, et 270 jours, a conclue que les résultats montrent que la pression
de gonflement a pratiquement été éliminée après 7 jours en utilisant 4% de chaux, et qu'une
quantité de chaux de plus de 4% contribue très peu à la réduction de la pression de la
pression de gonflement (figure II.14).
Figure II.14 : Effet de la chaux sur la pression de gonflement des échantillons traités
compactés à l'OPN Khattab (2002) ; cité par Hachichi (2006)
Djedid et al, (2005) (figure II.15), ont conclu d'après des résultats des essais de gonflements
libre effectués sur des échantillons reconstitués d‟argile de Tlemcen et dosés à différents
taux de chaux et de ciment que :
o le gonflement diminue quand le dosage augmente.
o La chaux et le ciment ont des effets pratiquement similaires sur les paramètres du
gonflement.
o Pour un taux de dosage identique, le gonflement produit est presque identique.
o Le gonflement est pratiquement nul pour le dosage à 12%.
61
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
Menad (2008) : est conclu d'après des résultats des essais odometrique effectués sur des
échantillons reconstitués d‟argile de Bourmadia et bentonite de M‟zila et dosés à différents
taux de chaux (2%,4%,4%,6%,8%,10%):
o La tendance de la variation du gonflement dans le temps est la même pour tous les
mélanges (pour les deux sols) et plus le pourcentage de chaux augmente plus le
potentiel de gonflement diminue. la figure II.16
14 30
12 25
10 Mzila Mzila
20
2 2
8
G (%)
G (%)
4 4
15
6 6
6
8 8
10
4 10 10
2 5
0 0
1 10 100 1000 10000 100000 100000 1 10 100 1000 10000 100000 100000
0 0
temps (sec) temps (sec)
2,5 8
2 6
Pg (bars)
Pg (bars)
1,5
4
1
0,5 2
0 0
0 2 4 6 8 10 12 0 2 4 6 8 10 12
pourcentage de chaux (%) pourcentage de chaux (%)
62
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
Figure II.18 : Histogramme de résistances de compression des sols en fonction des dosages
en chaux à 28jours et 45jours
o la même teneur à donné des résultats satisfaisants vis-à-vis de la résistance au
cisaillement qui a été améliorée et pratiquement doublée avec 4% de chaux, l‟angle
de frottement a connu des augmentations de valeurs l‟or de différents dosages, la
cohésion qui était petite initialement a connu une légère amélioration à 2% de dosage
pour l‟échantillon n°2 et une amélioration remarquable à 4%, l‟amélioration de la
cohésion pour le 1ér échantillon a été révélé à 6%. Ceci est du à la réaction qui prend
place quand le sol est compacté est pouzzolanique par nature. Figure II.19
63
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
a.3-Implications économiques :
Le traitement des sols à la chaux assure une diminution directe de la teneur en humidité et
une augmentation directe de la portance. De cette manière, le délai d'exécution de travaux est
sensiblement réduit et il est possible de continuer des travaux en périodes de temps humide. Il
est bien entendu exclu de travailler par temps de forte pluie, mais le travail peut être repris dès
que la pluie a cessé. Pour cette raison, la technique a été utilisée au départ pour d'importants
terrassements. Une réduction de la quantité des terres à mettre en décharge et du sable d'apport
à exploiter procure des avantages macro-économiques importants.
Cela permet en effet d'éviter que l'exécution de grands travaux entraîne immédiatement un
Une réutilisation en place réduit le transport d'un facteur 15 à 20. Cela représente un bénéfice
important au niveau de la charge de trafic (files), de la sécurité et des nuisances et une usure
nettement moindre des routes dans les environs immédiats du chantier. A moyen terme cette
usure moindre signifie également moins d'entretien et dès lors moins de gênes pour
l'environnement.
Lors d'une analyse micro-économique les coûts par mètre cube de remblai ou de fondation
s'avèrent être inférieurs de 40 à 50 % à ceux des techniques classiques. Trois facteurs font la
différence: le transport pour l'évacuation des excédents de terres vers une décharge agréée,
l'indemnité de mise en décharge et le transport pour l'apport de matériaux de remplacement
vers le chantier. Les frais de transport dépendent surtout de la disponibilité ou non à proximité
du chantier d'une décharge et de matériaux de remblai. L'avantage économique dépendra donc
fortement de la situation individuelle du projet.
II.7.2-Stabilisation par ajout du ciment
Le traitement au ciment convient plus particulièrement aux sols peu plastiques, qui sont
a priori inadaptés au traitement à la chaux du fait de leur faible teneur en argiles. Ce traitement
augmente la cohésion, la résistance mécanique et améliore la stabilité à l‟eau et au gel.
En tant que liant fort, le ciment rigidifie rapidement le sol de manière irréversible mais s‟il y a
rupture de l‟horizon traité (action mécanique) il n‟y a pas de nouvelle prise.
La prise au ciment est plus rapide que celle de la chaux (qui peut évoluer encore au bout d‟un
an), mais elle est stoppée par le gel. Les constituants hydratés du ciment relient les grains
d‟argile entre eux en formant des sortes de ponts nombreux et solides, ceci aboutit à
l‟augmentation de la portance, des résistances mécaniques et de la résistance au gel cité par
Haras nationaux (2004).
64
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
L'hydratation du ciment est une réaction pouzzolanique très compliquée. Il est bien admis que
l‟addition d‟un certain pourcentage de ciment de 2 à 6%) à des argiles gonflantes conduit à des
effets équivalents à ceux de la chaux cité par Azouz (2006).
Djedid (2005), ont effectués aussi des essais de gonflement libre sur des échantillons
reconstitués d‟argile de Tlemcen et dosés à différents taux de ciment, les résultats obtenus
(figure II.20).
Al-Rawas et al. (2005), ont étudié un sol gonflant de nord de Oman (Al-Khod) par la chaux
et le ciment et la combinaison chaux avec ciment et la pouzzolane artificielle (Sarooj). les
différents pourcentages utilisés sont donnés par le tableau II.1 suivant :
65
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
66
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
c- Effet des stabilisants sur le potentiel d- Effet des stabilisants sur le potentiel
du gonflement. du gonflement.
Figure I.22 : Effet des stabilisants sur les paramètres mécaniques de gonflement.
Hachichi et al (2009) : ont confectionnés des échantillons (Sidi Chahmi et Mers El Kébir
)à différents pourcentage de chaux (2, 4, 6 et 8%), de ciment (2, 4 et 6%) et de
ciment+chaux (1+3, 2+2, et 2+4%)., l‟effet des trois ajouts est presque le même sur cette
argile, et que pour 6% d'ajout de ciment, plus grande réduction du potentiel gonflement
(66%). Pour ce qui est de la chaux, la valeur de 6% est une valeur limite au delà de laquelle
la réduction du gonflement reste constante. (Tableau II.2).
Tableau II.2 : gonflement final et la variation relative du gonflement de tous les mélanges
67
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
68
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
Le sol:
69
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
C-5
Le compactage du sol traité est effectué ayant que la
prise du ciment ne commence.
Il sert à rapprocher les grumeaux et à combler la
macro-porosité. Il permet la coalescence des pâtes
enrobant les différents grumeaux.
Compactage
A la suite de ce compactage, le sol traité est laissé au
C-5
repos, permettant ainsi la prise du ciment, la pâte
enrobant les grumeaux plus ou moins déformés lors
du compactage devient une "coque" formée par les
hydrates de 1ere génération .le sol stabilisé est alors
constitué d'un réseau de coque rédiges enfermant es
grumeaux encore "mous".
Au cours des deux premiers mois, le développement
des caractéristiques mécaniques du sol traité résulte
du durcissement de cette coque.
70
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
71
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
réduisant la quantité d‟hydrates aux propriétés liantes, ce minéral expansif provoque la rupture
des coques d‟hydrates de 1ère génération. L‟expansion provoque aussi les gonflements
volumiques observés à l‟échelle macroscopique. L‟ampleur des perturbations est liée à la
quantité de soufre disponible et à la possibilité de transferts des ions au sein du sol.
Dans le cas des substances humiques, une partie des ions calcium apportés par les liants sont
complexés par ces composés organiques. Ce calcium n‟est plus disponible pour la stabilisation
des sols se traduisant pour les ciments par une modification de la cinétique de prise.
72
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
Figure II.24 : Effet des cendres volantes et du temps traitant sur les valeurs de pression de
gonflement des sols de Degirmenlik et de Tuzla. (Nalbantoglu, et Gucbilmez, (2002)) cité
par Azouz (2006)
Dans la même étude, des valeurs de CEC de capacité (d‟échange) cationique ont été mesurées
pour indiquer les changements de la minéralogie des cendres volantes des sols traités et ce pour
expliquer la réduction du potentiel de plasticité et d'absorption de l'eau. (Figure I.23)
Les faibles valeurs de CEC indiquent que le traitement par les cendres volantes change la
minéralogie du sol traité et produit de nouveaux minéraux secondaires.
73
CHAPITRE II Les principales méthodes de stabilisation des sols gonflants
L‟utilisation des cendres volantes comme matériaux de stabilisation pour le sol semble être une
solution intéressante. Cette utilisation aurait des avantages, en plus de la stabilisation,
environnementaux.
Figure II.23 : Capacité d'échange cationique, valeurs de CEC des cendres volantes
traitées Sols de Degirmenlik et de Tuzla. (Nalbantoglu, et Gucbilmez, (2002)) cité
par Azouz (2006)
II.10- CONCLUSION
Suite aux conséquences des sols expansifs sur les ouvrages géotechniques en surface et
souterrains, plusieurs chercheurs se sont intéressés sur leur stabilisation. Les différentes
recherches se sont orientées sur les ajouts qui minimisent le plus le potentiel et la
pression de gonflement.
Un grand nombre de méthodes et d'appareillages ont été mis au point, pour
connaître l'influence de l'efficacité d'une solution ou d'un produit sur la stabilisation d'un
sol argileux. Ce chapitre a été consacré à l‟étude bibliographique présentant l‟état
d‟avancement de la recherche dans le domaine de la stabilisation des sols argileux .
Le choix des techniques de stabilisation les plus utilisées dépend de plusieurs
paramètres tels que : les considérations économiques, la nature du sol à traiter, la durée de
l‟opération, la disponibilité des matériaux à utiliser ainsi que les conditions d‟environnement.
76
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
CHAPITRE III
Caractérisation et identification
des matériaux utilisés
III.1-INTRODUCTION
L‟identification des sols est indispensable avant tout démarrage de travaux pour avoir
une connaissance des caractéristiques du sol étudié et, ainsi, avoir une idée sur les éventuels
problèmes posés.
Une bonne connaissance du sol permet:
o d'évaluer l'intérêt du traitement de sol et de la méthode de stabilisation à adopter.
o de déterminer le type d'agent de traitement à utiliser.
o d'avoir une première idée de la quantité d'agent de traitement à utiliser .
77
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
Les composants SiO2 Al2O3 CaO Fe2O3 MgO SO4 Cl P.F Total
Les teneurs (%) 74.48 12.83 1.51 3.92 0.34 Nul Nul 0.21 100.29
L‟analyse de la diffraction aux rayons X (DRX) de cette pouzzolane (figure III.1) montre
qu‟elle est constituée de minéraux cristallins riches en silice, alumine, fer et magnésium
(Feldspath plagioclase, Pyroxène, quartz…) avec des minerais d‟argile (montmorillonite, …)
plongés dans une masse amorphe (verre volcanique).
78
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
III.3.2-L’eau
L‟eau utilisée pour les essais est l‟eau distillée.
III.4.3- Échantillonnage
Sachant que tous les traitements et analyses doivent porter sur un échantillon homogène.
Il a été procédé à un mélange à partir des prélèvements élémentaires, sans pré dessiccation ni
conditionnement. Un échantillon global a été constitué et à partir duquel, il a été prélevé une
quantité considérée comme échantillon.
79
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
III.4.4-Essais réalisés
Nous avons procédé à deux types d‟essais.
a- Essais d’identification au laboratoire :
Les essais présentés ci-après sont nécessaires pour apprécier les caractéristiques physico-
chimiques et minéralogiques de nos deux argiles, sachant qu‟ils ont une impacte sur le
comportement mécanique général.
2. L‟essai au pycnomètre qui permet de connaître le poids spécifique des grains solides.
5. Les essais aux limites d‟Atterberg permettant de connaître l‟état de consistance des
argiles.
6. L‟essai de Proctor pour déterminer le teneur en eau optimum et poids volumique sec
80
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
L‟essai nous a permis de mettre en valeur la distribution granulométrique des nos argiles, qui
est indiquée dans le tableau III.3 et illustrée par les figures III.3 et III.4.
81
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
sédimentométrie
a- L’argile de Bourmadia
sédimentométrie
b-Bentonite de M’Zila
l’argile de Bentonite
Taille des particules
Bouramdia de M’zila
Inférieure à 2 µm 40 55
Comprise entre 2 µm et 63µm 53 43
supérieure à 63µm 7 2
Les particules entre Les particules Les particules entre Les particules
2 µm et 63um supérieures à 63 um 2 µm et 63um supérieures à 63 um
Les particules
Inférieure à 2 µm Les particules
Inférieure à 2 µm
L’argile de Bourmadia
La répartition des éléments qui composent notre argiles est en faveur des particules fines dont
la taille ne dépasse pas 2µm, avec le taux le plus élevé, soit 40%, par contre 53% pour les
éléments dont la taille est comprise entre 2µm et 63µm, tandis que les particules ayant des
diamètres supérieurs à 63µm, elles ne représentent que 7%.
Bentonite de M’zila :
Pour cette argile, la taille des particules fines ne dépasse pas 2µm, possède le taux le plus
élevé, soit 55%. Par contre, les éléments dont la taille est comprise entre 2µm et 63µm est
seulement de 43%, tandis que les particules ayant des diamètres supérieurs à 63µm, elles
représentent que 2%.
83
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
Les teneurs en calcaire des argiles considérées ont été obtenus à partir des travaux de
Menad K. (2009) et sont indiquées dans le tableau suivant :
La teneur en CaCo3 enregistrée par le calcimètre est de l‟ordre de 22.54%, ce qui place notre
argile dans la catégorie des sols à dominance « Argile marneuse », compte tenu de la
classification tirée des normes NF P 94-048 et dont la teneur est comprise ente 10 et 30 %.
o Bentonite de M’zila :
84
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
III.5.4-La minéralogie
La composition chimique de l‟argile de Bourmadia et la bentonite de M‟zila est
indiquée dans le tableau III.6.
Désignation Composition chimique %
Il ressort du tableau III. 6 que les taux les plus élevés sont observés pour la silice (SiO2) avec
une valeur de 43.40% suivi de Al2O3, qui enregistre 13.14% et enfin CaO avec 12.00%. La
teneur des autres éléments varie entre 5.31% pour le Fe2O3 et 0.211% pour Cl.
o Bentonite de M’zila :
D‟après tableau III. 6, les taux les plus élevés sont observés aussi pour la silice (SiO2) avec
une valeur de 68.69% suivi, CaO qui enregistre 17.29% et l‟oxyde d‟aluminium (Al2O3)
12.17%. Par contre, la teneur des autres éléments varie entre 4.97% pour le Fe2O3 et 0.18%
pour Na2O. A partir de ces résultats, on constate que notre argile contient un taux élevé de
SiO2 et aussi qu‟elle est du type sodique.
normalisé, une tache qui est un dépôt de sol coloré en bleu, entouré d'une zone humide
incolore. L'excès de bleu se traduit par l'apparition dans cette zone d'une auréole d'un bleu
clair. Le test est alors positif.
Débit de dosage
10 cm3 de bleu
Teste de la tache
05 cm3 de bleu
Fin de dosage
Connaissant la valeur du bleu déterminée sur l'une des fractions les plus fines O/d, on
peut calculer celle de la fraction globale O/d à partir de la courbe granulométrique du
sol. VBS = (O/d) = VBS (O/d) x P/100
Ensuite, on peut calculer la valeur du bleu pour les éléments (< 2µ). Il est effectué sur la
fraction 0/2 mm du sol et on distingue les valeurs suivantes :
I P WL WP
Plasticité
Wr WP WL
Teneur en eau
Figure III .6 : Différents états de consistance d’un sol fin en fonction de la teneur en eau.
87
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
b-Principe de l’essai :
Les limites d‟Atterberg consistent en des teneurs en eau limites qui marquent la
transition entre deux états de consistance dans un sol cohérent. Ces limites permettent de
classer les sols selon leur plasticité et sont obtenues de manière empirique à l‟aide de
méthodes normalisées. (Figure III.7).
Argile de
Bourmadia
Bentonite de
M’zila
Figure III. 8: Résultat (WL, IP) de l’argile de Bourmadia et bentonite de M’zila placé dans
le diagramme de plasticité de Casagrande.
88
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
Tableau III.9 : la densité sèche maximum et le teneur en eau optimum de nos argiles.
Il est facilement remarqué que les deux sols présentent une forte sensibilité à l‟eau autour de
l‟optimum Proctor. C‟est une caractéristique des sols argileux.
b-Mode opératoire :
o Préparer les échantillons des deux sols.
90
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
passage à l‟étuve, le poids sec de l‟échantillon nous aide pour calculer le poids
que : e0 h0 / h p 1
Cc e / (log v )
'
le cas du chargement, il est donc défini par :
Cg e / (log v )
'
91
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
Les essais de l‟œdomètres sont effectués sur les deux argiles (l‟argile de Bourmadia et
bentonite de M‟zila).
Les figures suivantes présentent les courbes œdométriques des deux échantillons :
92
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
Le classement des argiles selon leurs indices de compressibilités et indices des vides, est
donné par Philipponnat et Hubert (1997).
o Cc/1+e0<0,015 sol incompressible.
o 0.015<Cc/1+e0 <0,05 sol peu compressible.
o 0.05<Cc/1+e0 <0,2 sol moyennement compressible.
o Cc/1+e0 >0,2 sol très compressible.
Le tableau II.11 représente le classement des argiles utilisées selon leurs indices de
compressibilité.
93
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
Les résultats obtenus sont présentés dans Le tableau III.12 et la figure III. 14 :
concentration
Argile de
Ce (mg /l) 1,74 1,81 1,88 2,03 2,03
Bourmadia
qe (mg/g) 2,06 3,30 4,53 5,74 6,12
concentration
Bentonite
Ce (mg /l) 1,70 1,74 1,80 1,99 2,21
M’zila
qe (mg/g) 2,07 3,31 4,88 6,54 6,87
6,5 8
6
4,5
qe(mg/g)
qe(mg/g
2,5
2
0
0,5
1,5 2 2,5 3
1,5 2 2,5 3
ce(m g/l
ce(mg/l)
94
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
o La capacité d‟échange de nos argiles est faible par rapport à ceux indiquées dans le
tableau. I.3 (chapitre I). Ceci peut être expliqué par la présence d‟impuretés.
o D‟après les résultats de tableau (III.13), nous avons constaté que la valeur de la
capacité d‟échange cationique de l‟argile de Bourmadia est faible par rapport à celle
de la bentonite de M‟zila. Cette différence indique que la bentonite de M‟zila est
caractérisée par un potentiel de gonflement et une pression de gonflement plus
importants que ceux de l‟argile de Bourmadia.
95
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
deux demi boîtes indépendantes. La boîte est placée sur un bâti, par la suite après avoir
désolidarisé les deux demi- boîtes en enlevant les vis de jonction, un moteur permet
l‟entraînement du dispositif de déplacement latéral, qui permet de déplacer la demi- boîte
inférieure, alors que la demi boîte supérieure reste immobile (voir la III.16).
o σ2= 2 bars
o σ3= 3 bars
96
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
a-Argile de Bourmadia
b- Bentonite de M’zila
Le tableau suivant résume la cohésion et l‟angle de frottement des deux sols étudiés
Matériaux La cohésion (c’) L’angle de frottement (’)
Argile de Bourmadia 1.34 23.81
Bentonite de M’zila 2.74 32.12
97
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
98
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
Les figures suivantes présentent les courbes de CBR des deux échantillons :
Pour une teneur en eau égale à la teneur en eau W opt , les deux échantillons considérés
ont présenté un indice CBR suivant :
o L‟indice C.B.R. immédiat=18.7 pour l‟argile de Bourmadia.
100
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
WL (50 – 70)
Elevé
Argile de Dakshanamurthy et Raman (1973)
65.50 37.44
Bourmadia IP>35
Très élevé
Sanglerat (1981)
WL >90
Critique
Bentonite de Dakshanamurthy et Raman (1973)
126.36 74.94
M’zila IP >35
Très élevé
Sanglerat (1981)
Tableau III .17 : Classification du Potentiel de gonflement des échantillons de deux sols
Selon quelques approches des chercheurs
o Potentiel de gonflement
Le gonflement libre est mesuré à l‟œdomètre sur un échantillon soumis au seul
poids du piston, mis en contact avec un réservoir d‟eau à charge nulle. La variation de la
hauteur du piston est mesurée en fonction du temps jusqu‟à ce qu‟elle se stabilise. Figure
III.23.
a-argile de Bourmadia
b-Bentonite de M’zila
Figure III.23 : Variation du potentiel de gonflement dans le temps
(Argile de Bourmadia et bentonite M’zila)
102
CHAPITRE III Caractérisation et identification des matériaux utilisés
o La pression de gonflement
Pour la mesure de la pression de gonflement, nous avons utilisé pour notre cas la
méthode de gonflement à volume constant selon la norme ASTM D45-46-90 : la tendance de
l‟échantillon à gonfler est neutralisée par l‟application d‟une charge croissante dès que le
déplacement du comparateur atteint 1/100 mm. La valeur de la charge lorsque l‟échantillon
est stabilisé est la pression de gonflement (Sullivan et Mac-Lelland, 1969).
CHAPITRE IV
Étude expérimentale de la stabilisation
des sols par l’ajout de pouzzolane
IV.1 INTRODUCTION
Cette partie est consacrée à l‟étude de stabilisation des sols gonflants (la région de
Bourmadia et de M‟zila) par ajout de pouzzolane avec différents pourcentage (2%, 4%, 6%,
8% et 10%). L‟objectif de la présente étude est de mettre en évidence par un travail
expérimental l‟effet de cette procédure de stabilisation sur :
o les limites de consistance.
o teneur en eau et la compacité.
o résistance au cisaillement de sol.
o les paramètres de gonflement tels que la pression et le potentiel de gonflement.
Tableau IV.1 : Influence des teneurs en pouzzolane sur les limites des sols
104
CHAPITRE IV Étude expérimentale de la stabilisation des sols par l’ajout de pouzzolane
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CHAPITRE IV Étude expérimentale de la stabilisation des sols par l’ajout de pouzzolane
Les figures suivantes montrent les courbes de Proctor des sols traités :
106
CHAPITRE IV Étude expérimentale de la stabilisation des sols par l’ajout de pouzzolane
Les résultats donnés dans le tableau IV.2 et les figures IV.2 et IV.3 ont montré :
o Diminution de la densité sèche maximum en fonction d‟augmentation du
pourcentage de pouzzolane.
o Augmentation de la teneur en eau optimum en fonction d‟augmentation du
pourcentage de pouzzolane.
Échantillons
utilisés Argile de Bourmadia Bentonite de M’Zila
0 1.34 23.81 1.65 2.40 2.90 2.74 32.12 3.19 4.20 4.99
2 1.37 30.90 1.80 2.75 3.50 2.91 43.26 3.70 4.95 6.50
4 1.44 39.93 2.00 3.50 4.50 2.66 47.94 3.50 5.30 6.80
6 1.59 32.42 2.01 3.00 3.80 3.86 44.56 3.80 5.49 6.70
8 2.02 29.82 2.40 3.40 3.99 3.95 37.52 4.59 5.69 6.90
10 2.59 26.90 3.00. 3.70 4.50 4.03 31.38 4.50 5.50 6.30.
Tableau IV.3 : Influence des teneurs en pouzzolane sur les résistances au cisaillement
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CHAPITRE IV Étude expérimentale de la stabilisation des sols par l’ajout de pouzzolane
σ‘[bar]
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CHAPITRE IV Étude expérimentale de la stabilisation des sols par l’ajout de pouzzolane
σ‘[bar]
Figure IV.6 : Courbe de variation des résistances de cisaillement des deux échantillons en
fonction des dosages de pouzzolane- bentonite de M’zila-
La pouzzolane a augmenté la cohésion des deux argiles en différentes teneurs en pouzzolane.
L‟angle de frottement pour chaque dosage en pouzzolane a connu un pic à la valeur de 4% de
pouzzolane.
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CHAPITRE IV Étude expérimentale de la stabilisation des sols par l’ajout de pouzzolane
a-argile de Bourmadia
Temps (sec)
b- bentonite de M’Zila
Figure IV.7 Variation du potentiel de gonflement dans le temps en fonction du pourcentage
de pouzzolane utilisé (argile de Bourmadia et bentonite de M’Zila)
La tendance de la variation du gonflement dans le temps est la même pour tous les mélanges
(pour les deux sols), on peut constater clairement d‟après les graphes que plus le pourcentage
de pouzzolane augmente plus le potentiel de gonflement diminue.
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CHAPITRE IV Étude expérimentale de la stabilisation des sols par l’ajout de pouzzolane
pourcentage
pouzzolane [%] 0 2 4 6 8 10
L’argile de G [%] 13 9 7.5 6 5 3.5
Bourmadia ΔG/ G - 30.76 42.30 53.84 61.53 73.07
Bentonite de G [%] 35 25.25 23.375 14 10 7.875
M’Zila ΔG/ G - 27.85 33.21 60.00 71.42 77.50
Pourcentage de pouzzolane
Pour étudier l‟effet de pouzzolane sur la pression de gonflement, les méthodes utilisées
sont les mêmes que celles utilisées précédemment (la méthode du volume constant) nous
avons utilisé la même préparation d‟échantillon et les mêmes procédures que celles
utilisées pour la détermination du potentiel de gonflement.
112
CHAPITRE IV Étude expérimentale de la stabilisation des sols par l’ajout de pouzzolane
Pourcentage de pouzzolane
113
Conclusion générale et perspectives
L‟étude entreprise dans ce mémoire, est une contribution aux travaux de stabilisation des
sols ayant un comportement gonflant. Cette étude indique qu‟il est possible d‟exploiter les
gisements de ressources naturelles telles que la pouzzolane de Béni -Saf pour stabiliser les
sols gonflants. Ce dernier présente des intérêts incontestables du point de vue technique,
économique, écologique et du point de vue durabilité envers les différents risques de
gonflement. Cette approche qui consiste à unir diverses procédures d‟ajouts de matériaux
pour la stabilisation se montre de plus en plus réceptive à la nouvelle façon d‟empêcher ou
d‟atténuer le gonflement des sols.
Une étude bibliographique a été présentée au début de ce mémoire pour mettre en relief
l‟importance et les conséquences du gonflement sur la stabilité et le comportement des
ouvrages fondés dans un sol de nature gonflante. Il a permis aussi de mettre en évidence la
complexité de ce phénomène, tout particulièrement à l‟échelle microscopique en raison de
divers interaction impliquées à savoir l‟adsorption, l‟osmose et la capillarité. Ces mécanismes
ont été décrits théoriquement.
Aussi, il a été décrit dans ce mémoire, les différents travaux et procédures qui ont été menés
pour l‟identification et la caractérisation des sols gonflants. Dans le contexte de ce travail, il a
été également présenté les diverses méthodes de stabilisation du gonflement des sols tout en
décrivant les avantages et les inconvénients de chacune.
Comme contribution à ces travaux, il a été réalisé dans cette étude, une série d‟essais
expérimentaux pour l‟identification et la caractérisation de deux argiles à savoir l‟argile de
M‟Zila et l‟argile de Bourmadia. Pour la stabilisation de ces deux argiles, il a été choisi
d‟utiliser la pouzzolane naturelle de Beni-Saf.
Les résultats expérimentaux obtenus à travers cette étude permettent de dégager les
conclusions générales suivantes :
115
114
Conclusion générale et perspectives
Perspectives et recommandations :
A la lumière des conclusions exposées précédemment, nous recommandons quelques
perspectives et axes de recherches suivants :
o Utilisation d‟autres types d‟ajouts disponibles en Algérie dans la stabilisation des
sols gonflants.
o Étude de l‟effet des combinaisons des ajouts minéraux avec différents pourcentages
sur la stabilisation des sols.
115
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Les références bibliographiques