4e Sequence2 Poesie Lyrique

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Classe de 4e

Séquence 2
Chanter les sentiments : La poésie lyrique.

Objectifs généraux :

• Lire, apprécier, comprendre l’écriture et les intentions des poètes et notamment


de la poésie lyrique.
• Étudier les spécificités de l’écriture poétique, étudier les aspects essentiels de la
versification, ses formes traditionnelles (l’ode, l’élégie, la chanson, le sonnet).
• Passer en revue certains thèmes typiques en poésie : la complainte (Moyen Âge),
le deuil, la vie de bohème, le quotidien, le « lyrisme amoureux » (à définir).
• Exercices oraux : lecture pour analyser vs lecture « sensible » (par cœur).
• Exercices écrits : écriture d’un poème, travail sur l’expression (étude de figures
de style), transposition.

I) Rappel : Les différents genres poétiques – le lyrisme en poésie.

a) Poésie : de l’art de faire à l’art de faire sentir : Dans l’Antiquité grecque toute
expression littéraire est qualifiée de poétique, qu’il s’agisse de l’art oratoire, du chant
ou du théâtre : tout « fabricant de texte » est un poète comme l’exprime l’étymologie.
Les philosophes grecs cherchent à affiner la définition de la poésie et Aristote dans sa
Poétique identifie trois genres poétiques : la poésie épique, la poésie comique et la
poésie dramatique.
Plus tard les théoriciens de l’esthétique retiendront trois genres : l’épopée, la poésie
lyrique et la poésie dramatique (incluant la tragédie comme la comédie), et l’utilisation
du vers s’imposera comme la première caractéristique de la poésie, la différenciant
ainsi de la prose, chargée de l’expression commune que l’on qualifiera de prosaïque.
La poésie fut marquée par l’oralité et la musicalité dès ses origines puisque la
recherche de rythmes particuliers, comme l’utilisation des vers, et d’effets sonores,
comme les rimes, avait une fonction mnémotechnique pour la transmission orale
primitive. Cette facture propre au texte poétique fait que celui-ci est d’abord destiné à
être entendu plutôt qu’abordé par la lecture silencieuse.

b) Définir quelques termes essentiels :

- poète : ………………………..………………………………………...……………

- poésie : ………………………………………………………………………………

- lyre (la) : ……………………………………………………………………………..

- recueil : ………………………………………………………………………………

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- vers / strophe : ………………..………………….……………………..……………

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II) Étude d’une complainte du Moyen Âge : « Pauvre Rutebeuf » (Rutebeuf).

Que sont mes amis devenus


Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Avec le temps qu'arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n'aille à terre
Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d'hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est advenu
Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Rutebeuf (vers 1230-1285)
Adaptation en français moderne.

1) Qui est « Pauvre Rutebeuf » ? A quelle personne est écrit le texte ? De quoi
souffre le poète ? Quelle est la raison essentielle de son chagrin ?
……….…………………………………………………………………………………
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2) Écoute de la complainte de Rutebeuf par Jacques Douai (Musique : L. Ferré).

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III) L’émergence d’une forme caractéristique au XVIe siècle : le sonnet.

a) Définition : Le sonnet est un poème à forme fixe, composé de deux quatrains et


de deux tercets. Né en Italie, où il est consacré au sentiment amoureux, il est
introduit en France au seizième siècle. Les poètes lyriques aiment jouer sur
l'opposition entre les strophes, sur le système des rimes et sur la brièveté du sonnet
pour mettre en valeur l'intensité de leurs sentiments.

b) Un exemple de sonnet français classique :


Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, A
Assise auprès du feu, dévidant et filant, B Ici : Rimes
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : B embrassées
« Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle ! » A
Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, A
Déjà sous le labeur à demi sommeillant, B
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant, B
Bénissant votre nom de louange immortelle. A
Je serai sous la terre, et, fantôme sans os, C
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ; C
Vous serez au foyer une vieille accroupie, D
Regrettant mon amour et votre fier dédain. E
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : E
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. D

Pierre de Ronsard (1524-1585)

- systèmes de rimes : embrassées (…………………), croisées (…………………),

plates (…………………)

- rime masculine, rime féminine, le e « muet » : ……….………………...…...……..

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c) Deux thèmes favoris : La beauté féminine, l’amour.

Mignonne, allons voir si la rose


Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil
A point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée Donc, si vous me croyez, mignonne,
Et son teint au vôtre pareil. Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Las! Voyez comme en peu d'espace, Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Mignonne, elle a dessus la place, Comme à cette fleur, la vieillesse
Las, las! ses beautés laissé choir ; Fera ternir votre beauté.
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure Pierre de Ronsard (1524-1585)
Que du matin jusques au soir!

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Observer :

1) Assonance (pour des voyelles répétées), allitération (pour des consonnes).

- Dans la 1ère strophe de Mignonne, allons voir… (Ronsard), relever les sonorités en [o] :
mignonne, rose, …………………………………………………………………………
- Dans le vers suivant de la pièce Andromaque (Jean Racine, 1667), de quelle
allitération s’agit-il ? Souligne les consonnes concernées. Quel effet produit-elle ?

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?

2) 2e strophe : Jusques au soir => jusque, ici : « jusqu’au soir ».


Le terme jusques avec un –s final est utilisé en poésie pour des raisons de métrique. Le
poète doit respecter le nombre de pieds dans son vers, ici 8 pieds). On parle parfois de
licence poétique (un écart orthographique pris par le poète pour réussir l’écriture de son
vers). Même phénomène avec encore / encor.

IV) Aspects de la poésie lyrique au XIXe siècle.

a) Le lyrisme correspond à la fonction expressive (ou fonction émotive) du


langage, relative au poète. Un linguiste, Roman Jakobson, la définit ainsi : « elle vise à
une expression directe de l'attitude du sujet à l'égard de ce dont il parle ». Centré sur
l'expression de l'émetteur, le lyrisme privilégie l'utilisation du « je » : c'est le cas de la
poésie lyrique où le poète exprime sa sensibilité et sa subjectivité.
Le lyrisme, plus large et plus profond, dépasse le sentimentalisme et l'effusion pour
s'appliquer à une fonction plus fondamentale du poète, celle du maître du verbe. Le
lyrisme serait alors davantage le travail sur les mots, les images, les rythmes et les
sonorités, le poète se faisant le truchement des « Voix intérieures » qui l'animent. C'est
cet élan créateur qui, passant par une aventure verbale, peut le faire atteindre au sublime.

b) Victor Hugo (1802-1885) : Romantisme et expression moderne de la subjectivité.

Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,


Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,


Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,


Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Quel temps verbal domine dans ce poème ? Précise sa valeur.


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c) Verlaine et Rimbaud : Aventuriers du verbe et de l’amour.

Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant


D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur, transparent


Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.


Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,


Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul Verlaine (1844-1896)

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Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,


Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :


Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

Arthur Rimbaud (1854-1891)

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d) Histoire des arts : Une représentation du dieu Apollon avec son corbeau.

Apollon
Le dieu de la lumière, de l'harmonie et de l'oracle
Le dieu de la médecine et de la purification
Le dieu de la musique, de la danse, de la poésie, des arts et des sciences
Dieu de la jeunesse éternelle

Observe attentivement le
document ci-contre.

Apollon et le Corbeau – Coupe


céramique (475 avant J-C) - Musée de
Delphes

Décris Apollon le plus précisément possible : attitude, visage, posture, gestuelle,


vêtements, objets.
A ton avis, que se passe-t-il entre Apollon et le corbeau ? Fais au moins deux
hypothèses.

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Histoire des arts : CORRECTION – Une représentation du dieu Apollon avec son corbeau.

Noms propres
Apollon
Coronis
Ischys
Asclépios
Le centaure Chiron

Dans la mythologie grecque, Apollon


fut un jour si amoureux de la princesse
Coronis qu’il confia à un corbeau le
soin de veiller sur elle. Un jour que le
corbeau relâcha son attention, Coronis
se laissa séduire par un mortel nommé
Ischys. Lorsque Apollon apprit cela, il
devint si jaloux qu’il tua la jeune fille
d’une flèche en pleine poitrine. Mais
bien qu’elle fût sur le point de mourir,
Coronis lui avoua qu’elle attendait un
enfant de lui. La princesse donna ainsi
naissance de justesse à Asclépios dont
l’éducation fut confiée au centaure Chiron. Comme punition pour sa négligence,
Apollon vêtit le corbeau d’un sombre plumage noir.

Dictée : La naissance du fils d’Apollon.

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V) Écriture.

Écriture d’un poème personnel. Thème au choix.

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