Langage, Discours, Pensee - Francois Recanati
Langage, Discours, Pensee - Francois Recanati
Langage, Discours, Pensee - Francois Recanati
ISBN : 978-2-213-71929-0
Dépôt légal : octobre 2020.
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Leçon inaugurale prononcée au Collège de France le jeudi
12 décembre 2019 Leçon inaugurale no 292
Les leçons inaugurales du Collège de France
Les leçons inaugurales publiées dans la collection Collège
de France / Fayard
Leçon inaugurale
prononcée au Collège de France
le jeudi 12 décembre 2019
PHILOSOPHIE ANALYTIQUE
Une des raisons pour lesquelles nous insistons […] pour dire que la philosophie est une activité qui
porte sur le langage, est que nous sommes convaincus que la philosophie n’est pas en état de rivaliser
directement avec les sciences ; que c’est une activité secondaire, pour ainsi dire, c’est-à-dire qu’elle
ne porte pas directement sur les faits mais sur la façon dont nous exprimons les faits5.
[…] la seule façon claire de définir l’objet de la philosophie, c’est de dire qu’elle s’occupe de tous les
résidus, de tous les problèmes qui restent encore insolubles, après que l’on a essayé toutes les
méthodes éprouvées ailleurs. Elle est le dépotoir de tous les laissés pour compte des autres sciences,
où se retrouve tout ce dont on ne sait pas comment le prendre. Dès que l’on trouve une méthode
respectable et sûre pour traiter une partie de ces problèmes résiduels, aussitôt une science nouvelle se
forme, qui tend à se détacher de la philosophie au fur et à mesure qu’elle définit mieux son objet et
qu’elle affirme son autorité. Alors on la baptise : mathématiques – le divorce date de longtemps, ou
physique – la séparation est plus récente ; ou psychologie, ou logique mathématique, la coupure est
encore fraîche ; ou même, qui sait, peut-être demain grammaire ou linguistique ? Je crois qu’ainsi, la
philosophie débordera de plus en plus loin de son lit initial6.
Austin prophétisait alors – au milieu du XXe siècle – que les travaux des
philosophes du langage contribueraient peut-être à l’émergence future d’une
« véritable science du langage » (ce sont ses mots, dans un autre texte7), tout
comme ils avaient contribué, au tournant du siècle, à fonder cette discipline
nouvelle que fut la logique mathématique. De fait, peu d’années après la
prophétie d’Austin eurent lieu les deux grandes révolutions dont est sortie la
linguistique théorique telle que nous la connaissons aujourd’hui, la révolution
de la syntaxe d’abord, celle de la sémantique ensuite.
Avant de dire un mot de ces révolutions, et de l’apport de la philosophie à
cette science du langage dont Austin pressentait la naissance prochaine, je
voudrais revenir sur le lien entre la philosophie analytique en général et la
philosophie du langage. La conception carnapienne de la philosophie comme
entreprise de second niveau est aujourd’hui largement abandonnée ; comme
l’a déclaré récemment un des chefs de file de la philosophie analytique
contemporaine, Tim Williamson, actuel titulaire de la chaire d’Oxford
occupée auparavant par Ayer puis Dummett, cette conception n’a pas passé le
cap du XXIe siècle8. Comment, alors, expliquer l’intérêt persistant des
philosophes analytiques, de toute obédience et de toute spécialité, pour le
langage, et le rôle que joue l’analyse logico-linguistique dans leur pratique de
la philosophie ? Pour expliquer cela, on ne peut faire l’économie d’une brève
interrogation sur la question difficile de savoir ce qu’est, au fond, la
philosophie analytique.
Pour faire court, la philosophie analytique ne peut se caractériser ni par une
doctrine, ni par un domaine de recherche, ni même par une méthode, mais
seulement, comme je l’écrivais il y a trente-cinq ans dans un article de
Critique9, « par un style ou, mieux, par un certain esprit ». L’esprit en
question, je l’identifiais alors comme étant, « tout simplement, […] l’esprit
scientifique » ; et pour caractériser l’esprit scientifique, je prenais appui sur la
déclaration du philosophe polonais Kazimierz Ajdukiewicz, en ouverture du
Congrès international de philosophie scientifique qui s’est tenu à la Sorbonne
en 1935 : « Le caractère scientifique […] ne peut être attribué qu’à ce genre
d’effort intellectuel qui dépasse la conscience individuelle et devient un bien
commun10. » Le caractère social du travail scientifique est bien mis en valeur
dans un texte de Hans Reichenbach, un des organisateurs du congrès de 1935,
que je citais aussi :
Le caractère social du travail scientifique est à l’origine de sa force ; les ressources de la collectivité
s’ajoutent à la puissance limitée de l’individu, les erreurs de l’individu sont corrigées par les autres
membres de la collectivité, et des contributions respectives de plusieurs individus intelligents résulte
une sorte d’intelligence collective suprapersonnelle, capable de trouver des réponses qu’un individu
isolé ne pourrait jamais découvrir11.
[…] l’usage régulier de ce qu’on pourrait nommer l’argument par les conséquences, qui consiste, en
présence d’un raisonnement ou de l’expression d’un sentiment, à prendre en considération non point
la force des preuves ou le poids des faits sur lesquels il se fonde, mais le caractère désirable ou
indésirable des conclusions qu’il comporte, par rapport à la prospérité d’une théorie ou d’une
manière de pensée ou de sentir auxquelles on tient15.
Rejeter cette attitude c’est, tout au contraire, évaluer les arguments pour ce
qu’ils sont, c’est-à-dire pour leur force intrinsèque, plutôt que par rapport aux
conclusions qu’ils servent.
Ces valeurs épistémiques que chérissent les philosophes analytiques, j’ai
dit que, dans une certaine mesure, elles les caractérisent. La réserve dans une
certaine mesure est nécessaire parce que les philosophes analytiques ne sont
pas les seuls à défendre ces valeurs. Je prendrai deux exemples. Martial
Guéroult fut un grand historien de la philosophie qui enseigna dans ces murs
de 1951 à 1962. Lorsque je préparais l’agrégation, j’eus le bonheur de suivre
ses cours sur Platon à l’École normale supérieure de Saint-Cloud, avec
plusieurs camarades dont un, Philippe Descola, quitte le Collège de France au
moment où j’y entre. Aussi éloigné qu’il fût de la tradition analytique,
Guéroult accordait tant d’importance à l’argumentation explicite qu’il allait
jusqu’à nier, de façon quelque peu surprenante, que Nietzsche fût un
philosophe : reprenant une distinction de Platon, il le rangeait parmi les
philodoxes, tout en précisant que la philodoxie « n’a rien à voir avec la raison
froide, avec la démonstration rigoureuse, avec une liaison sérieuse et solide
des concepts, […] bref rien à voir avec une œuvre proprement
philosophique ». La philosophie, dit Guéroult dans le même passage,
est avant tout œuvre de pure raison, ce par quoi, il est banal de le constater, elle se différencie de la
religion et de toutes les espèces d’art ; ce par quoi elle se rapproche de la science et dont elle tire ses
titres de noblesse et de dignité. Toute doctrine qui ne s’organise pas en vertu de raisons, de raisons
probatoires (que cette doctrine soit irrationaliste ou non) n’est pas philosophie, bien qu’on puisse
abusivement la parer de ce nom à cause de la nature des problèmes sur lesquels elle entend se
prononcer péremptoirement16.
Mon deuxième exemple sera moins anecdotique. Franz Brentano et les très
nombreux philosophes appartenant à son école défendaient aussi les valeurs
dont j’ai parlé, dans un contexte historique un peu différent, et avec des
méthodes un peu différentes. Frege et Russell, les pères fondateurs de la
philosophie analytique, s’intéressaient plus au langage, Brentano et ses élèves
davantage à la psychologie. Mais ces différences entre les deux grandes
traditions philosophiques nées à la fin du XIXe siècle pèsent peu au regard de
leur socle partagé de valeurs épistémiques, et elles se sont considérablement
atténuées, ces différences, avec l’évolution interne de la philosophie
analytique tout au long du XXe siècle, évolution qui a vu, comme l’observait
Dummett, un tournant cognitif succéder au tournant linguistique de la
première période. Plus précisément, comme on va le voir dans un instant,
c’est la philosophie du langage elle-même qui a connu un tournant cognitif,
un tournant qu’évoque l’intitulé de ma chaire : « Philosophie du langage et de
l’esprit ».
PHILOSOPHIE DU LANGAGE
[…] nous ne pouvons pas faire comme si l’analyse de la pensée perceptuelle ne devait commencer
qu’avec l’analyse des pensées […] que nous sommes amenés à appréhender et à exprimer
verbalement sur la base de notre expérience perceptuelle24.
Une expression de langue n’a pas de sens en soi ; elle a plutôt un potentiel de sens et c’est dans un
discours complet en contexte qu’il y aura production et actualisation de sens31.
On quitte le domaine de la langue comme système de signes, et l’on entre dans un autre univers,
celui de la langue comme instrument de communication, dont l’expression est le discours32.
Il ne s’agit plus, cette fois, du signifié du signe, mais de ce qu’on peut appeler l’intenté, de ce que le
locuteur veut dire, de l’actualisation linguistique de sa pensée. Du sémiotique au sémantique, il y a
un changement radical de perspective. […] Le sémiotique se caractérise comme une propriété de la
langue, le sémantique résulte d’une activité du locuteur qui met en action la langue33.
1. Il s’agit de la Société européenne de philosophie analytique (European Society for Analytic
Philosophy/ESAP), que j’ai présidée de 1990 à 1993.
2. Voir en particulier J. Vuillemin, Leçons sur la première philosophie de Russell, Paris, Armand
Colin, 1968 ; W. V. O. Quine, Philosophie de la logique, Paris, Aubier-Montaigne, 1975 ;
P. F. Strawson, Analyse et Métaphysique, une série de leçons données au Collège de France en mars
1985, Paris, Vrin, 1985.
3. Dans le Dictionnaire des sciences philosophiques dirigé par Adolphe Franck et publié en France
au milieu du XIXe siècle, ce rôle est attribué à la psychologie, laquelle « occupe nécessairement la tête
et devient l’introduction ou le premier chapitre de la philosophie tout entière » (Dictionnaire des
sciences philosophiques, vol. 5, Paris, Hachette, 1851, article « Psychologie », p. 273).
4. M. Dummett, Les Origines de la philosophie analytique, Paris, Gallimard, 1991, p. 13.
5. A. J. Ayer, in : La Philosophie analytique, coll. « Cahiers de Royaumont », no 4, Paris, Minuit,
1962, p. 339-340.
6. J. L. Austin, in : La Philosophie analytique, op. cit., p. 292-293. À comparer avec ce passage des
Problèmes de philosophie de Russell : « Aussitôt que, sur quelque sujet que ce soit, un savoir défini
devient possible, ce sujet cesse d’être appelé philosophie, et devient une science séparée. L’étude des
cieux dans sa totalité appartient maintenant à l’astronomie : il fut un temps où elle était incluse dans la
philosophie. Le grand ouvrage de Newton avait pour titre Les Principes mathématiques de la
philosophie naturelle. De la même façon, l’étude de l’esprit humain, qui, il y a peu de temps encore,
était une partie de la philosophie, s’en est détachée et est devenue la science de la psychologie. Il
apparaît ainsi que, dans une large mesure, l’incertitude de la philosophie est plus apparente que réelle :
les questions auxquelles nous sommes d’ores et déjà capables de donner des réponses définies sont
placées dans les sciences, et c’est seulement les autres questions, celles pour lesquelles on ne peut
fournir de telles réponses, qui restent pour constituer ce résidu qu’on appelle philosophie » (B. Russell,
Problems of Philosophy, Londres, Williams and Norgate, 1912, p. 240).
7. « Ne se pourrait-il que le siècle prochain assiste, grâce aux efforts conjugués des philosophes, des
grammairiens et de tous ceux qui étudient le langage, à la naissance d’une véritable science du
langage ? », demande Austin dans Ifs and Cans, un texte de 1956 (J. L. Austin, Écrits philosophiques,
Paris, Seuil, 1994, p. 205).
8. « On Language and Logic – Why language dominates philosophy », débat entre Saul Kripke et
Tim Williamson, enregistré à l’occasion du festival annuel de musique et de philosophie de l’Institute
of Art and Ideas (HowTheLightGetsIn, 21-22 septembre 2019).
9. F. Recanati, « Pour la philosophie analytique », Critique, no 444, 1984, p. 362-383.
10. K. Adjukiewicz, in L. Rougier (dir.), Actes du Congrès international de philosophie scientifique,
Paris, Hermann, 1936, vol. 1, p. 19.
11. H. Reichenbach, The Rise of Scientific Philosophy, Berkeley, University of California Press,
1951, p. 118.
12. F. Recanati, « Pour la philosophie analytique », art. cité, p. 366-67.
13. Voici la suite du passage en question (Actes du Congrès international de philosophie
scientifique, vol. 1, op. cit., p. 19-20) : « Il ne suffit pas de respecter les principes de la sincérité
intellectuelle, c’est-à-dire de ne se laisser guider dans les opinions qu’on défend par rien d’autre qu’une
conviction sincère appuyée sur une réflexion profonde. On est de plus tenu de n’exposer que ce qu’on
sait exprimer en mots intersubjectivement compréhensibles et ce qu’on est en état d’établir et de
justifier, en se portant garant de cette justification. Il ne suffit pas à la formulation verbale, pour être
intersubjectivement compréhensible, qu’il y ait possibilité pour nos mots d’être convenablement
compris par d’autres, mais il faut encore [qu’ils puissent] être compris dans leur sens propre. [D’autre
part,] nous nous portons garant d’une justification lorsqu’elle est accessible au contrôle des autres qui
peuvent la vérifier ou la répéter. Un travail intellectuel qui ne pourrait satisfaire aux deux exigences que
nous venons de formuler ne saurait jamais devenir un terrain de collaboration et n’aurait pas le droit de
se prévaloir du nom de science. L’observance de ces deux postulats détermine la méthode et le langage.
[…] Ce que nous voulons exprimer par notre langage doit être tel, qu’il n’y ait aucun doute sur la
compréhension du contenu des pensées que nous avons communiquées à quelqu’un qui se sert des mots
en observant lui aussi les règles bien déterminées convenues dans notre langue. Nous avons trouvé dans
la logistique un langage satisfaisant aux conditions ci-dessus énoncées, langage aux règles déterminées
et contrôlables. »
14. Présentation de Éthique et philosophie politique, premier volume de L’Âge de la science, Paris,
Odile Jacob, 1988, p. 7-13.
15. J.-F. Revel, Pourquoi des philosophes ?, suivi de La Cabale des dévots, Paris, Robert Laffont,
1976, p. 185.
16. « L’analyse des structures comme méthode de lecture des œuvres philosophiques », entretien
avec Martial Guéroult, Cahiers philosophiques, no 12, septembre 1982, p. 14-15 ; cité dans la
présentation du vol. 1 de L’Âge de la science, p. 9.
17. I. Heim et A. Kratzer, Semantics in Generative Grammar, Oxford, Blackwell, 1998. Le
chapitre 2 s’intitule : « Executing the Fregean Program ».
18. E. Benveniste, « La forme et le sens dans le langage », in : Problèmes de linguistique générale,
t. II, Paris, Gallimard, 1974, p. 235. Voir aussi E. Benveniste, « Les niveaux de l’analyse linguistique »,
in : Problèmes de linguistique générale, t. I, Paris, Gallimard, 1966, p. 130.
19. J. Searle, Making the Social World: The Structure of Human Civilization, New York, Oxford
University Press, 2010, p. 62.
20. M. Davies, compte rendu de Mental Content de Colin McGinn, Mind and Language, no 5, 1990,
p. 245.
21. J. Fodor, Psychosemantics: The Problem of Meaning in the Philosophy of Mind, Cambridge,
MIT Press, 1987.
22. Voir la séance du 26 mars 2019 de son cours « Sémiotique et ontologie » : https://www.college-
de-france.fr/site/claudine-tiercelin/course-2019-03-26-10h00.htm
23. B. Pascal, Pensées, éd. Brunschvicg, Paris, Hachette, 1904, vol. 1 p. 165.
24. J. Bouveresse, Philosophie du langage et de la connaissance, leçon inaugurale prononcée le
vendredi 6 octobre 1995, Paris, Collège de France, 1995, p. 11 ; https ://books.openedition.org/cdf/660
(§ 8).
25. Ibid., p. 34 (§ 37 dans l’édition numérique).
26. « La pensée », in G. Frege, Écrits logiques et philosophiques, Paris, Seuil, 1971, p. 180.
27. Dire qu’il pleut, dans cette conception, c’est dire qu’il pleut là où l’on est.
28. M. Dummett, « Reply to Richard Heck, Jr. », in R. Auxier et L. Hahn (dir.), The Philosophy of
Michael Dummett, Peru (Illinois), Open Court Publishing Company, 2007, p. 563-65.
29. Voir F. Recanati, « Force cancellation », Synthese, no 196, 2019, p. 1422.
30. F. Recanati, « Penser avec le langage », in J.-N. Robert (dir.), Langue et science, langage et
pensée, Paris, Collège de France/Odile Jacob, à paraître en 2020.
31. G. Fauconnier, « Subdivision cognitive », Communications, no 53, 1991, p. 231.
32. E. Benveniste, « Les niveaux de l’analyse linguistique », in : Problèmes de linguistique
générale, t. I, op. cit., p. 130.
33. Id., « La forme et le sens dans le langage », in : Problèmes de linguistique générale, t. II, op. cit.,
p. 225.
Les leçons inaugurales du Collège de France
Depuis sa fondation en 1530, le Collège de France a pour principale
mission d’enseigner, non des savoirs constitués, mais « le savoir en train de
se faire » : la recherche scientifique et intellectuelle elle-même. Les cours y
sont ouverts à tous, gratuitement, sans inscription ni délivrance de diplôme.
Conformément à sa devise (Docet omnia, « Il enseigne toutes choses »), le
Collège de France est organisé en cinquante-deux chaires couvrant un vaste
ensemble de disciplines. Les professeurs sont choisis librement par leurs
pairs, en fonction de l’évolution des sciences et des connaissances. À
l’arrivée de chaque nouveau professeur, une chaire nouvelle est créée qui
peut ou bien reprendre, au moins en partie, l’héritage d’une chaire antérieure,
ou bien instaurer un enseignement neuf.
Plusieurs chaires thématiques annuelles (Informatique et sciences
numériques, Innovation technologique, Mondes francophones, Santé
publique) et pluriannuelles permettent également d’accueillir des professeurs
invités.
Le premier cours d’un nouveau professeur est sa leçon inaugurale.
Solennellement prononcée en présence de ses collègues et d’un large public,
elle est pour lui l’occasion de situer ses travaux et son enseignement par
rapport à ceux de ses prédécesseurs et aux développements les plus récents de
la recherche.
Non seulement les leçons inaugurales dressent un tableau de l’état de nos
connaissances et contribuent ainsi à l’histoire de chaque discipline, mais elles
nous introduisent, en outre, dans l’atelier du savant et du chercheur.
Beaucoup d’entre elles ont constitué, dans leur domaine et en leur temps, des
événements marquants, voire retentissants.
Elles s’adressent à un large public éclairé, soucieux de mieux comprendre
les évolutions de la science et de la vie intellectuelle contemporaines.
Les leçons inaugurales publiées dans
la collection Collège de France / Fayard
Depuis 2003, les Leçons inaugurales du Collège de France sont publiées
dans la collection Collège de France / Fayard. Quelques leçons antérieures y
ont été également republiées.