Grimm Contes Famille 08 - Le Loup Et Le Renard
Grimm Contes Famille 08 - Le Loup Et Le Renard
Grimm Contes Famille 08 - Le Loup Et Le Renard
Ce conte est le n° 8 sur 20 des Contes choisis de la famille des frères Grimm. Niveau 4.
Attirée soudain par un tel vacarme, la fermière aperçut le
loup et appela ses gens. Ceux-ci accoururent sur-le-champ, et
cette fois encore maître loup fut rossé d’importance.
Boitant de deux pattes et poussant des hurlements capables
d’attendrir un rocher, il rejoignit le renard dans la forêt :
— Dans quel horrible guêpier m’as-tu de nouveau conduit ?
lui dit-il. Il se trouvait là des rustres qui m’ont cassé leurs
bâtons sur le dos.
— Pourquoi votre seigneurie est-elle si insatiable ? répondit le
renard.
Le lendemain, les deux compagnons se mirent pour la
troisième fois en campagne, et, bien que le loup ne pût encore
marcher que clopin clopant, s’adressant de nouveau au renard :
— Ami à la barbe rouge, lui dit-il, mets-toi en quête de me
procurer un bon morceau ; sinon je te croque.
Le renard s’empressa de répondre.
— Je connais un homme qui vient de saler un porc ; le lard
savoureux se trouve en ce moment dans un tonneau de sa cave
; si vous voulez, nous irons en prélever notre part ?
— J’y consens, répliqua le loup, mais j’entends que nous y
allions ensemble, pour que tu puisses me prêter secours en cas
de malheur.
— De tout mon coeur, reprit le rusé renard.
Et il se mit immédiatement en devoir de conduire le loup par
une foule de détours et de sentiers jusque dans la cave
annoncée.
Ainsi que le renard l’avait prédit, jambon et lard se
trouvaient là en abondance. Le loup fut bientôt à l’œuvre :
— Rien ne nous presse, dit-il, donnons-nous-en donc tout à
notre aise !
Maître renard se garda bien d’interrompre son compagnon
dans ses fonctions gloutonnes : mais quant à lui, il eut toujours
Ce conte est le n° 8 sur 20 des Contes choisis de la famille des frères Grimm. Niveau 4.
l’œil et l’oreille au guet ; de plus, chaque fois qu’il avait avalé
un morceau, il s’empressait de courir à la lucarne par laquelle
ils avaient pénétré dans la cave, afin de prendre la mesure de
son ventre.
Étonné de ce manège, le loup lui dit entre deux coups de
dents.
— Ami renard, explique-moi donc pourquoi tu perds ainsi ton
temps à courir de droite à gauche, puis à passer et à repasser
par ce trou ?
— C’est pour m’assurer que personne ne vient, reprit le rusé
renard. Que votre seigneurie prenne seulement garde de se
donner une indigestion.
— Je ne sortirai d’ici, répliqua le loup, que lorsqu’il ne
restera plus rien dans le tonneau.
Dans l’intervalle, arriva le paysan, attiré par le bruit que
faisaient les bonds du renard. Ce dernier n’eut pas plutôt aperçu
notre homme, qu’en un saut il fut hors de la cave ; sa seigneurie
le loup voulut le suivre, mais par malheur, il avait tant mangé que
son ventre ne put passer par la lucarne, et qu’il y resta suspendu.
Le paysan eut donc tout le temps d’aller chercher une fourche
dont il perça le pauvre loup.
Sans sa gloutonnerie, se dit le renard, en riant dans sa barbe,
je ne serais pas encore débarrassé de cet importun compagnon.
Ce conte est le n° 8 sur 20 des Contes choisis de la famille des frères Grimm. Niveau 4.