Kurosh - Cours-D'algèbre Supérieur - Mir - 1973
Kurosh - Cours-D'algèbre Supérieur - Mir - 1973
Kurosh - Cours-D'algèbre Supérieur - Mir - 1973
Kypow
K Y PG B blG IU E H A J i r E E P b l
H3flATEJILCTBO «HAYKA»
MOCKBA
A. K U RO SH
COURS
D’ALGÈBRE
SUPÉRIEURE
TRADUIT DU RUSSE
Ha $panmjacKOM n3biKe
v 0223 - 379
041(01) - 73
TABLE DES MATIÈRES
Préface . . . 7
In tro d u c tio n ............... . . . . . . . . . . . 9
Chapitre I. Systèmes d'équations linéaires. D éterm inants............... 15
§ 1. Méthode d’élimination successive des inconnues . . . . . . 15
§ 2. Déterminants du deuxième et du troisième ordre . . . . . . 23
§ 3. Permutations et substitutions . . . 28
§ 4. Déterminants d'ordre n . . . 37
§ 5. Mineurs et cofacteurs . . . . 45
§ 6. Calcul des déterminants . . 48
§ 7. Règle de Cramer . . . . . 55
Chapitre II. Systèmes d’équations linéaires (théorie générale) . . . 62
§ 8. Espace vectoriel à n dim ensions...................... 62
§ 9. Dépendance linéaire des vecteurs 65
§ 10. Ranç d’une matrice .................. ............... . 73
§ 11. Systèmes d’équations linéaires .............. . 80
§ 12. Systèmes d’équations linéaires homogènes . 86
Chapitre III. Algèbre des matrices ....................... . 92
§ 13. Multiplication des m a t r i c e s ...................................................... 92
§ 14. Matrice inverse ......................................................................... 98
§ 15. Addition des matrices et multiplication des matrices par un
n o m b r e ................................................................. 106
§ 16*.Théorie axio ma tique des d é te rm in a n ts ...................... 109
Chapitre IV. Nombres complexes ............................... . . . . 114
§ 17. Ensemble des nombres complexes . . . 114
§ 18. Suite de l ’étude des nombres c o m p le x e s ................. 419
§ 19. Extraction de racine des nombres complexes . . . . . 127
Chapitre V. Polynômes et Leurs z é r o s ........................... . . 135
§ 20. Opérations sur les polynômes . . . . . 135
§ 21. Diviseurs. Plus grand commun diviseur 140
§ 22. Zéros des polynôm es...................... . , 148
§ 23. Théorème fo n d a m e n ta l...................... 152
§ 24. Conséquences du théorème fondamental . . 161
§ 25*.Fractions rationnelles........................... 167
Chapitre VI. Formes quadratiques . ... 172
§ 26. Réduction d’une forme quadratique à la forme canonique . . 172
§ 27. Théorème d’inertie ..................................................................... 180
§ 28. Formes quadratiques définies p o s itiv e s .................................. 186
Chapitre VII. Espaces vectoriels................... 190
§ 29. Définition d’un espace vectoriel. Isom orphism e................... 190
§ 30. Espaces à un nombre fini de dimensions. Bases . . . . . 195
§ 3l. Applications linéaires ................................... 200
§ 32*. Sous-espaces d’un espace vectoriel . . . . 208
§ 33. Racines caractéristiques et valeurs propres 213
6 TABLE DES MATIÈRES
a 2 lx l + <*22^2 + • ■• + a 2nx n = b 2 , y ^
(2)
—x2 —1, 1
— 2x2 --2 J
a 22X2 + • ■ • +&%nx n — b v ^
( n —1) _ _ r ( n - 1)
wn n •
La dernière équation nous donne une valeur bien déterminée de
rinconnue xn. Kn la substituant à £rt dans l ’avant-dernière équation,
nous obtenons une valeur bien déterminée de rinconnue xn^ .
Procédant ainsi, nous arrivons à la conclusion que le système (7)
et par conséquent le système (1) ont tous les deux une solution uni
que, c’est-à-dire ils sont tous les deux compatibles et déterminés.
Si, par contre, k C n, les inconnues « libres » (non principales)
xk+x> . . xn peuvent prendre des valeurs arbitraires ; en attribuant
aux inconnues xk+ly . . xn des valeurs quelconques, le procédé
employé ci-dessus pour le système (7), mais appliqué cette fois-ci
au système (6), permet de trouver les valeurs correspondantes
des inconnues xu , . xh. Les valeurs des inconnues xh . . ., x n
pouvant être choisies arbitrairement, le système (C>) et, par consé
quent-,-le-système (l) possèdent une infinité de solutions. Autrement
dit, dans ce cas, les systèmes (b) et (1) sont compatibles, mais indé
terminés. Il est facile de vérifier que (en attribuant toutes les valeurs
possibles aux inconnues xh+ly . . r M) cette méthode nous donne
toutes les solutions du système (1).
On peut supposer qu’un système d’équations linéaires puisse
également être réduit par la méthode de Gauss à une forme diffé
rente des formes (6) et (7). Notamment, il semble possible de Je
ramener à un système qui s’obtient en ajoutant à un système du
type (7) un certain nombre d’équations où n ’intervient que l’in
connue av Quand bien même il en serait ainsi, cela signifierait
que les transformations ne sont pas encore achevées. En effet, comme
l ’on peut dans ce cas éliminer rinconnuo x a de toutes
les équations à partir de la (n + l ) ém0.
Il faut remarquer que la forme « triangulaire » du système
d ’équations (7) ou la forme « trapézoïdale » du système d ’équations
(6) (pour f c c n) sont dues à la supposition que les coefficients atl,
û'2, etc. ne sont pas nuis. Dans le cas général, le système d ’équations
auquel nous sommes amenés après l ’élimination des inconnues ne
prend la forme triangulaire (ou trapézoïdale) qu’àprès un rénuméro-
tage convenable des inconnues.
Résumant les résultats ci-dessus, nous constatons que la méthode
de Gauss est applicable à tout système d'équations linéaires. En outre,
§H MÉTHODE D ’ÉLIMINATION SUCCESSIVE DES INCONNUES 21
2. Résoudre le système
* t—5*2—8 * 3 * 4 = 3,
+ *2—8*3—5*4 = 1,
xx —723+ 2*4= —5,
11*2+ 20*3—9*4= 2.
Transformons la matrice élargie du système
(2
1 —2 —2
3 1 —5 J —^ I 0 7
3/ \1 ~ 2 —2
Nous sommes conduits au système
5 —11 J —> J 0
3/ \1
7
—2 —2
5 -1 1 ]
3/
2*2 —2*4= 0, \
7*2+ 5*3—11*4 =0, >
*j—2*2—2*3*"b3*4—0. J
On peut prendre comme inconnues « libres » (non principales) aussi bien
*2 que *4. Soit * 4 = a. La première équation donne alors : *2 = a ; on déduit
ensuite de la deuxième équation *a = -=- a et, finalement, on obtient de la troisiè-
0
me équation *4 = a. Ainsi
U
3 4
— a, a, y a, a
est la forme générale des solutions du système donné.
§ 2] DÉTERMINANTS DU DEUXIÈME ET DU TROISIÈME ORDRE 23
n’étant pas nul, nous pouvons appliquer à ce système les formules de Cra
mer. Les numérateurs dans les expressions des inconnues sont respectivement
7 1 7
*1= —2 —3 = - 1 9 , do = = - 11.
-2
Le couple de nombres (valeurs des inconnues x t et x2)
d\ 19 ,^ „ d2 _ 11.
Xi~ d ~~ 7 • 2— T ~ 7
est donc la solution de notre système.
L’introduction des déterminants du deuxième ordre n ’apporte
guère de simplifications à la résolution* des systèmes de deux équa
tions linéaires à deux inconnues. Du reste, la résolution de ces systè
mes sans avoir recours aux déterminants ne comporte aucune diffi
culté. Il n’en est plus ainsi pour les systèmes de trois équations li
néaires à trois inconnues où l ’introduction des déterminants est déjà
plus efficace. Soit un système
a iix \ + #12^2 + 013^3 —
#21*^1+ a22^2 + #23^3 = fy&i
a Z \x i + ^32^2 + a 33x 3 “ &3>
(7)
à partir des éléments de la matrice (7) est très simple. En effet, l ’un
des trois termes précédés du signe + dans (9) n ’est autre que le
produit des éléments de la diagonale principale, les deux autres
termes étant les produits des éléments des diagonales parallèles
à la principale par les éléments situés dans les points les plus éloi
gnés des diagonales correspondantes. Les termes précédés du signe —
dans (9) sont formés d’après la même loi appliquée à la diagonale
non principale. Nous avons ainsi un procédé permettant de calculer
assez rapidement les déterminants du troisième ordre. On a repré
senté schématiquement sur la figure 1 la règle de calcul des termes
précédés du signe + (à gauche) et des termes précédés du signe —
(à droite).
Exemples.
1) 2 1 2
— 4 3 1 =2-3*5 + M . 2 + 2 ‘( — 4)-3 —
2 3 5 —2-3-2— 1 ( —4). 5 — 2-1.5 =
= 30 + 2 —24 —12 + 20 —6=
= 10.
2) 1 0 -5
2 3 2 = 1 *3*0 + 0‘2«l + ( —5) •( — 2) ■(—2) —
1 -2 0 —(-5 ).3 ‘1—0. ( - 2).0—1-2.(—2) =
= - 2 0 + 15 + 4 = —1.
§ 2] DÉTERMINANTS DU DEUXIÈME ET DU TROISIÈME ORDRE 27
*i=4- <10)
Multipliant les équations (6) respectivement par a23a31 — a2ïa33,
^13^311 ^i3^2i nous obtenons de la meme maniéré
pour x 2 l ’expression suivante (en supposant toujours d^= 0) :
* * -4 - • (in
Enfin, multipliant ces équations respectivement par a%iaZ2—
—^22^31) ^12^31 —^n^32> ^n^22 —^12^21» nous sommes conduits
à l ’expression suivante pour x3:
( 12)
n'étant pas nul, nous pouvons appliquer à ce système les formules de Cramer.
Los numérateurs dans les expressions des inconnues étant
0 —1 1 2 0 1 2 —1 0
1 2 —5 - 1 3 , = 3 1 —5 -4 7 . d3= 3 2 1
4 3 —2 1 4 —2 1 34
la solution du système est
13 47 21 3
*1“ 28’ ~ 28 ’- 13 284
§ 3. Permutations et substitutions
Pour définir et étudier les déterminants d’ordre n, il faut intro
duire certaines notions et établir certaines propriétés des ensembles
finis. Soit M un ensemble fini composé de n éléments. Vu que les
éléments de M peuvent être numérotés au moyen des entiers 1,2, . . .
. . n et que, en l’occurrence, les propriétés individuelles de ces
éléments ne jouent aucun rôle, nous pouvons supposer que les élé-
ments de l’ensemble M sont précisément les entiers 1, 2, . . ., n.
L’ordre naturel des n premiers nombres entiers 1, 2, . . n
n ’étant pas le seul possible, nous pouvons les ordonner de plusieurs
manières différentes. Ainsi, les nombres 1, 2, 3, 4 peuvent être
ordonnés comme suit: 3, 1, 2, 4 ou bien 2, 4, 1, 3, etc. Toute suite
des nombres 1, 2, . . ., n ordonnée selon une loi bien déterminée
s’appelle permutation de n nombres (ou de n éléments).
Le nombre des permutations distinctes de n éléments est égal au
produit 1 -2 •. . . •n, que nous notons par n \ (il faut lire factorielle n).
En effet, toute permutation est de la forme il7 i2, . . ., in, la suite
ti, . . in étant composée de n nombres distincts prenant les va
leurs : 1, 2, . . ., n. Par conséquent, ix peut prendre a priori n valeurs
distinctes 1, 2, . . ., n, ce qui donne n permutations différentes.
Une fois i± fixé, i2 ne peut prendre que n — 1 valeurs distinctes,
c’est-à-dire il y a n (n — 1) façons distinctes de choisir les éléments
i1 et i2, etc.
Ainsi, pour n = 2 le nombre des permutations est 2! — 2.
Ce sont les permutations 12 et 21 (nous ne séparons pas les éléments
par une virgule dans tous les exemples où n 9) ; pour n — 3
ce nombre est 3! = 6, pour n = 4, il est 4! = 24. Lorsque n
croît, le nombre des permutations croît bien plus rapidement ;
ainsi, pour n = 5, ce nombre est: 5! = 120, et pour n — 10, il est
déjà égal à 3 628 800.
Echangeant deux éléments distincts d’une permutation (pas
forcément ceux qui sont voisins) et laissant tous les autres éléments
invariants, nous obtenons, évidemment, une autre permutation.
Cette transformation est dite transposition.
§ 3] PERMUTATIONS ET SUBSTITUTIONS 29
est la substitution
A=(l 2 ■■")
\<Xt a2 .. . anJ
a pour inverse la substitution
/a t 02 .... a*\
~ \t 2 ... n /
A*1 s’obtient en intervertissant l ’ordre des lignes de A.
PERMUTATIONS ET SUBSTITUTIONS 35
§ 4. Déterminants d’ordre n
Nous voulons à présent généraliser, pour tout n, les résultats
obtenus au § 2 pour n = 2 et 3. Il nous faut pour cela introduire
les déterminants d’ordre n. Or, il est impossible de le faire par le
procédé employé dans le cas des déterminants d’ordres 2 et 3, c’est-à-
dire par la résolution des systèmes d’équations linéaires, car les
calculs deviennent de plus en plus laborieux au fur et à mesure que
n augmente et pour n assez grand ils sont pratiquement irréalisables.
Nous allons utiliser une autre méthode : partant des déterminants
d’ordres 2 et 3, nous tâcherons de trouver la loi générale selon laqueK
le les déterminants s’expriment au moyen des éléments des matrices
correspondantes et nous utiliserons cette loi pour définir les détermi
nants d’ordre n. Nous démontrerons ensuite que les formules de
Cramer, avec les déterminants d ’ordre n ainsi définis, restent valables.
Rappelons les expressions des déterminants d’ordres 2 et 3 en
fonction des éléments des matrices correspondantes:
« il «12
—«11«22 —«12«2ii
«21 «22
# / i i #712 • • - #7t7i
(8)
(9)
a Ji aJ» • • ■ Q'jn (0
! an a^ . . . a\n ( / )
tint an2 • • &nn &ni &n2 ' .. ann i &nt an2 ♦♦. ann
--- a lTl ■— a 2 n — « 3 n . *• 0
§ 5. Mineurs et cofacteurs
Comme il a été mentionné au paragraphe précédent, il serait
difficile de calculer les déterminants d'ordre n en s’appuyant sur
leur définition, c’est-à-dire en écrivant chaque fois tous les ni termes
munis de signes correspondants. Il existe d ’autres méthodes de
calcul, plus simples. Elles sont basées sur le fait qu’un déterminant
d’ordre n peut être exprimé par des déterminants d’ordres inférieurs
à n. Pour trouver les formules correspondantes introduisons une
notion.
Soient d un déterminant d’ordre n et k un nombre entier tel
que 1 ^ n — 1. Fixons k lignes et k colonnes quelconques du
déterminant d. Les éléments situés à leurs intersections, c’est-à-dire
les éléments qui appartiennent à l ’une des k lignes et à l ’une des k
colonnes choisies, forment manifestement une matrice carrée
d’ordre k . Le déterminant de cette matrice est appelé mineur d'ordre
k du déterminant d. Autrement dit, tout déterminant qui s’obtient
en y supprimant n — k lignes et n — k colonnes quelconques est
appelé mineur d ’ordre k du déterminant d. Notamment, en suppri
mant une ligne et une colonne quelconques d ’un déterminant nous
obtenons un mineur d’ordre n — 1 ; d’autre part, tout élément
du déterminant d est un mineur du premier ordre.
Soit M un mineur d’ordre k d’un déterminant d d ’ordre n.
En supprimant les lignes et les colonnes qui engendrent M , on ob
tient, évidemment, un mineur M' d’ordre n — k qui est appelé mineur
complémentaire de M . Inversement, en supprimant les lignes et les
colonnes qui forment M \ on retrouye le mineur M. Ainsi, on peut
parler d’un couple de mineurs du déterminant d qui sont complé
mentaires Vun par rapport à Vautre. En particulier, l’élément a et
le mineur d’ordre n — 1 qui s’obtient du déterminant d en suppri
mant la ièjne ligne et la ; ème colonne sont complémentaires l ’un
par rapport à l’autre.
Soient il9 i2, . . ., ih et ; lt ; 2, . . ., jh les indices respectivement
des lignes et des colonnes formant le mineur M d’ordre k. Le mineur
complémentaire M ' muni du signe plus ou moins, selon la parité
de la somme:
5m — + • • * + ^ + /l + 7 * 2 + • • • + /* > (1)
d\ en outre, leurs signes dans cette somme coïncident avec les signes
dont ils sont munis dans la composition du déterminant.
Commençons la démonstration de ce théorème par le cas où
le mineur M est formé des k premières lignes et des k premières
colonnes du déterminant d:
aîi . . . aîs aUft+i . . . ain
. ..
M ... ...
■. .
«ft1 . . . dkh . . . akn
aA+l, 1 *.. ak+uk ^aA+l. k+i «■• Æfc+i, n
M' ...
*■* &nh &n, Â+i . . . ann
Ici le mineur M ' est engendré par les (/z —k) lignes et les (n — k)
colonnes d’indices & +1, . »., n. Le nombre sM
Sm — 1 - } - 2 • • • ~f~Aî-|-1 '-j-2 -j- . . . + / c = 2 ( l + 2 + » . . - | - k)
est pair dans ce cas, c’est-à-dire le cofacteur de M est le mineur
M '. Soit
aiaia2a2i • «« (2)
un terme quelconque du mineur M \ son signe dans l’expression
de M est (— l)1, où l est le nombre d’inversions dans la substi
tution
2 ... k
a 2 . . . aft (3)
Soit
3a+1^+2. Pa+2 • . • anK (4)
un terme quelconque du mineur M '. Son signe est ( — l)r , où V
est le nombre d’inversions dans la substitution
/ k -f-1 k "j- 2 . . . w \
i f W l Pft+2 (5)
Multipliant (2) par (4), on obtient le produit de n éléments
Giai02a2 ■• • akakak ^\y3A+1aft+2, pft+2 • • an$n (6)
qui appartiennent à des lignes et à des colonnes distinctes du déter
minant d\ le produit (6) est donc un des termes du déterminant d.
Il est clair que le signe dont est muni le terme (6) dans le produit
M - M ' est le produit des signes des termes (2) et (4), c’est-à-dire
(—! / - ( —!)*' — (—l)'+ r . Le terme (6) est muni du même signe
MINEURS ET COFACTEURS 47
nous n ’avons échangé chaque fois que des lignes et des colonnes
voisines, les lignes et les colonnes formant le mineur M ' ont conservé
leurs places respectives. Par conséquent, le mineur M, en tant que
mineur du déterminant d \ a pour complémentaire le mineur M f
qui, cette fois, est situé dans l ’angle droit inférieur du déterminant d \
Comme nous l ’avons déjà démontré, le produit M - M r est égal à la
somme d’un certain nombre de termes du déterminant df munis
des mêmes signes qu’ont ces termes dans le déterminant d \ Or, le
nombre total de transpositions des lignes et des colonnes qui nous
ont conduits du déterminant d au déterminant df est égal à
\{h + l2 + • •• + &*)—(1 + 2 + . . . + &)] +
+ f(/i + / 2+ • • • + / * ) — (1 + 2 + . . • +&)] =
—sm — 2 (1 + 2 + . . . + &) .
Par conséquent, en vertu des résultats du paragraphe précédent,
chaque terme du déterminant d' est égal à son homologue dans le
déterminant d, multiplié par (—l)siu (évidemment, le nombre
pair 2 (1 + 2 + . . . + k) n ’influe pas sur le signe). Il en résulte
que le produit (—i)*M M - M f est une somme d’un certain nombre
de termes intervenant dans l ’expression du déterminant d, ces
termes étant munis exactement des mêmes signes que dans l’expres
sion du déterminant d. Le théorème est prouvé.
Faisons une remarque. Soient deux mineurs M et M ’, complé
mentaires l’un par rapport à l’autre ; alors les nombres sM et sM*
ont la même parité. En effet, l ’indice de toute ligne (ou colonne)
n ’intervient que dans l ’une des sommes représentant les nombres
,sM et sM*. Par conséquent, sM+ sM> est la somme des indices
de toutes les lignes et colonnes du déterminant, c’est-à-dire le nombre
pair 2 (1 + 2 + . . . + ri).
1 -1 2
<2= ( - 1)3+1.2. 1 3 —4 +
-5 3 -3
3 1 2 3 1 —1
+ (-1)3+3.1. - 5 1 -4 -5 1 3
1 —5 —3 1 -5 3
-2 5 0 —1 3
1 0 3 7 -2
<2= 3 —1 0 5 -5
2 6 -4 1 2
0 —3 — 1 2 3
—13 2517
{{as 26 - 34 —26 .
36 - 3 3 —24
Calculons ce déterminant d'ordre 3 en le développant par rapport aux élé
ments de sa troisième ligne ; il vient :
25 171 -1 3 17 -1 3 25
d—36* (-3 3 ) + (-2 4 ).
—34 —26] 26 —26 26 - 3 4
=»36*(—72) —(—33)*( —104) + (—24)‘( —208)— —1032,
3. Soit un déterminant d'ordre n. Supposons que tous ses éléments, se trou
vant d'un même côté de la diagonale principale y soient nuis . Alors » le déterminant
considéré est égal au produit des éléments de sa diagonale principale.
Pour les déterminants d ’ordre deux cette proposition est évidente. Ainsi,
par récurrence sur n nous démontrons le cas général ; autrement dit, supposons
que la proposition soit vraie pour tout déterminant d ’ordre (n — 1) et démon
trons qu’elle est encore vraie pour un déterminant d’ordre n ; pour cela considé
rons
*11 *12 *13 . . . ain
0 *22 *23 . . . a2n
0 0 <*33 *• • *3n
1 o 0 0 • • • *nn
Développant ce dernier par rapport aux éléments de la première colonne, l’uni
que élément non nul de cette colonne étant an (dont la somme des indices
4*
52 SYSTÈMES D'ÉQUATIONS LINÉAIRES. DÉTERMINANTS [CH. I
0 *33 *371
il
0 0 ... * rm
*1 *2 *3 *• « an
*ï -1 *1 - « • a?n
■ r 1 « r 1 *3
an
Montrons que, quel que soit /*, le déterminant de Vandermonde est le pro
duit de toutes les différences a j —ajy avec 1 < / < En effet, pour n = 2
on a
1 1
—*2—*t«
*i *2
Nous allons raisonner par récurrence sur n . Supposons que notre proposition
soit déjà démontrée pour les déterminants de Vandermonde d’ordre (n — 1).
Transformons le déterminant d de la façon suivante: retranchons de la nème
ligne de d la (n —l)eme ligne multipliée par au puis de la (n—l)ème la (»—2)ôme
ligne multipliée par ai%' etc.; enfin, retranchons de la deuxième ligne de d sa
première ligne multipliée par aA. Nous obtenons:
1 1 1 1
0 * 2 — *1 * 3 — *1 «n — «i
D <*1— a t a i * 1 — * 1* 3 ...
nn —\ _ y .n -2
0 . 3- 1— i« S " * *3 — * 1*3
Développant ce déterminant par rapport aux éléments de sa première colonne,
nous sommes conduits à un déterminant d ’ordre (n — 1) ; mettant en facteur
toutes les' différences aj — aly 2 < ) n (aj — <*4 est le facteur commun des
éléments de la (/ — l)èiaae colonne du déterminant d ’ordre (n — 1) obtenu), le
déterminant d prend la forme
i' i .. 1
*2 *3 •. • *n
d = (a2 — al){ a 3 — ai) . . . ( * « — *i)« *i *1 - .. **
,n -2 a n -2
l2 *3 • • °!T 2
§ 6] CALCUL DES DÉTERMINANTS 53
d' = *ï a% al . . .
*1 #2 a3 an
1 1 1 . . . 1
est le produit de toutes les différences a i— aj avec 1 <1 i < / n, c’est-à-dire
que
<2'— Il (a t— aj ).
§ 7. Règle de Cramer
Les déterminants d’ordre n, introduits dans le paragraphe pré
cédent de façon analogue aux déterminants d ’ordres 2 et 3, peuvent
être utilisés, tout comme ces derniers, pour la résolution des systèmes
56 SYSTÈMES D ’ÉQUATIONS LINÉAIRES. DÉTERMINANTS fCH. I
1Ût/il • - . bn . .. ann
par rapport aux éléments de sa yème colonne ; d' s’obtient de d en
y remplaçant les éléments de la ;èmc colonne par 61? &2, . . bn.
En effet, cette transformation conserve les mineurs complémentaires
des éléments de la / èm® colonne et, par conséquent, les cofacteurs
de ces éléments.
On va utiliser cette remarque dans le cas où les nombres bly
b2l . . bn ont pour valeurs respectives les éléments de la
colonne du déterminant d, k ^ /. Le déterminant d' correspondant
est, dans ce cas, nul, car il a deux colonnes identiques, de sorte
qu’il en est de même pour son développement par rapport aux élé
ments de sa yème colonne :
aihAij + a2kA 2j 4- . . . + anhAnj = 0 pour j^= k.
Ainsi, la somme des produits de tous les éléments d'une colonne
quelconque par les cofacteurs des éléments correspondants est nulle.
Evidemment, le même résultat est vrai pour les lignes.
Passons maintenant à l ’étude dés systèmes d ’équations linéaires,
en nous bornant dans ce paragraphe aux systèmes ayant le même
nombre d'équations que d'inconnues, c’est-à-dire aux systèmes de la
RÈGLE DE CRAMER 57
forme
# i2 # 2 H” « • • H” nx n = ^ 1 ?
a 2 \x i H” ^22^2 H” • • • “h a 2 nx n = &2?
car d=£ 0.
Ceci prouve que si le système (1) est compatible, il possède
alors une solution unique
(3)
Maintenant nous allons montrer que la suite des nombres (3)
vérifie réellement le système d'équations (1), c'est-à-dire que le
système (1) est compatible. Au cours de la démonstration nous allons
utiliser les symboles usuels, permettant d'abréger l ’écriture.
n
Toute somme ax + a2 + . . . + an sera notée 2 a*. Si l’on
i= i
considère une somme dont les termes sont munis de deux indices,
i et i = 1, 2, . . n, / = 1, 2, . . m, on peut former d'abord
m
les sommes i — 1, 2, . . ., n, et additionner ensuite les
j= i
sommes obtenues. Pour désigner la somme des éléments nous
utiliserons l’écriture
n n
2 .2
t - 1 i=l
On aurait pu sommer les a%j par rapport au premier indice et
additionner ensuite les sommes obtenues. Ainsi
n m m n
S 2 au = 2 2 aih
i= l j = i j= l i= l
autrement dit, on peut intervertir Vordre de sommation dans une somme
double.
Remplaçons les inconnues dans la ième équation de (1) par leurs
valeurs (3). Le premier membre de la ième équation étant récrit
71 71
2 = bt.
i=i
Ceci prouve que la suite des nombres (3) est réellement la solution
du système d’équations (1).
Nous avons obtenu le résultat important suivant:
Un système de n équations linéaires à n inconnues, dont le détermi
nant est non nul, possède une solution unique. Cette solution est de la
forme (3), c’est-à-dire elle s’exprime par les formules de Cramer ;
la formulation de la règle de Cramer est la même que dans le cas
d ’un système de deux équations (cf. § 2).
Exemple, Résoudre le système d’équations linéaires
= 81, = —108,
»
1!
[>
<*1= —5 2 -1 2 0 —5 — 1 2 1
0 4 —7 6 1 0 —7 6
60 SYSTÈMES D’ÉQUATIONS LINÉAIRES. DÉTERMINANTS [GH. I
2 1 8 1 2 1 —5 8
1 —3 9 -6 1 —3 0 9
—
toJ
d4=
n
i
0 2 —5 2 0 2 — 1 —5
1 4 0 6 1 4 —7 0
Ainsi
—3, x%— —4, £3=-= 1» ~1
est la solution de notre système; en outre cette solution est unique*
Nous n’avons pas considéré le cas de systèmes (1) de n équations
linéaires à n inconnues à déterminant nul. Ce cas sera étudié au
chapitre II, où il sera question de la théorie générale des systèmes
d’équations linéaires à un nombre quelconque d’équations et d’in
connues.
Faisons encore une remarque concernant les systèmes de n équa
tions à n inconnues. Soit un système de n équations homogènes à n
inconnues (cf. § 1) :
a \ix \ 4“ ^12*2 “1“ • • • 4" a inx n — 0, ^
fl21r l 4~ #22:r2 4“ • • • + ff2 — ^
Le déterminant de ce système
est nul pour = d=l. Il est facile de vérifier que pour chacune de ces valeurs
de k t le système possède effectivement des solutions non nulles.
L ’importance de la règle de Cramer consiste, d ’une manière
générale, en ce que, dans les cas où cette règle s’applique, elle donne
l’expression explicite de la solution du système, en fonction des
coefficients. Néanmoins l ’utilisation pratique des formules de Cra
mer exige des calculs assez laborieux : pour un système de n équations
linéaires à n inconnues, on est obligé de calculer (n + 1) déterminants
d’ordre n. La méthode d’élimination successive des inconnues, expo
sée au § 1, est, de ce point de vue, beaucoup plus commode, car les
calculs que cette méthode nécessite sont, en substance, équivalents
à ceux d’un seul déterminant d’ordre n.
Dans les diverses applications on rencontre des systèmes d’équa
tions linéaires dont les coefficients et les seconds membres sont des
nombres réels, obtenus à la suite de mesures de certaines grandeurs
physiques, c’est-à-dire ils ne sont connus qu’avec une certaine pré
cision. Pour la résolution de tels systèmes la méthode exposée ci-
dessus n’est pas toujours valable, car elle donne le résultat avec
une erreur assez grande. A ce dessein de nombreuses méthodes d'ité
ration ont été élaborées qui permettent de trouver la solution avec
une certaine précision à l ’aide d’approximations successives. Le lec
teur trouvera l ’exposé de ces méthodes dans les livres sur la théorie
des calculs approchés L
En effet,
& 0 = (ût -f- 0, û2+ 0, „.., an + 0) = (alT a2î • .*i an) — cc.
Le nombre nul et le vecteur nul seront notés par le même signe 0 ;
il est toujours facile de comprendre s’il s’agit, selon le contexte,
du nombre 0 ou du vecteur nul, de sorte que les confusions sont
pratiquement exclues ; néanmoins, le lecteur doit prendre en consi
dération que dans les paragraphes suivants le symbole 0 peut avoir
ces deux significations.
On appelle vecteur opposé au vecteur (1) un vecteur à n dimensions
de la forme :
— <X=( — flll — Og, . . — On). (5)
Il est clair que a + (— a) = 0. Maintenant il est facile de voir
qu’il existe une opération inverse de l ’addition, elle est appelée
soustraction des vecteurs (1) et (2) et est définie par la relation
a — p = a + (— P), c’est-à-dire par
a — p = (a, —bu a2— b2, . . an — bn). (6)
L’addition des vecteurs à n dimensions, définie par la formule
(3), est la généralisation immédiate de la règle géométrique du paral
lélogramme, qui est valable pour l’addition des vecteurs dans un
plan ou dans un espace à trois dimensions. En géométrie, on utilise
aussi la multiplication des vecteurs par un nombre réel (ou scalaire) :
la multiplication d’un vecteur a par un nombre k signifie que le
vecteur a a subi, pour k > 0, une homothétie de rapport k (soit
une dilatation pour k > 1, soit une contraction pour 0 < k < 1),
et, pour k < 0, une homothétie de rapport | k | et que son sens
a été remplacé par le sens opposé. Cette règle appliquée aux coordon
nées d’un vecteur a et étendue au cas des vecteurs à n dimensions
nous conduit à la définition suivante :
On appelle produit d'un vecteur (1) par un nombre k le vecteur
ka de composantes:
k a ~ a k = (kau ka2> . . . , kon). (7)
On déduit de cette définition les propriétés importantes, dont
la vérification est laissée au lecteur :
k (oc ± P) = ka dt &P ; (8)
(k ± l) ce —ka ± la ; (9)
k (la) = (kl) a ; (10)
l-a«a. ( H)
DÉPENDANCE LINÉAIRE DES VECTEURS 65
Les relations
0-a = 0; (12)
( — l)oc ——a ; (13)
*.0 = 0 ; (14)
si &a = 0, alors ou &= 0, ou a = 0, (15)
sont également très faciles à vérifier; elles sont des conséquences
des propriétés (8) — (11).
L ’ensemble de tous les vecteurs à n dimensions de composantes
réelles muni des opérations d’addition et dém ultiplication par un
scalaire est appelé espace vectoriel à n dimensions.
Il faut noter que la multiplication des vecteurs n Test pas exigée
dans la définition des espaces vectoriels à n dimensions. Il ne serait
pas difficile de définir une telle opération, en définissant, par exem
ple, le produit de deux vecteurs a et p comme un vecteur dont les
composantes sont les produits des composantes correspondantes
de a et p. Néanmoins une telle multiplication trouverait peu d’appli
cations. En effet, comme on le sait, les vecteurs segments de droite
issus de l ’origine dans un plan ou dans un espace à trois dimensions
forment, rapportés à un systènje d’axes de coordonnées fixé, des
espaces vectoriels respectivement à deüx et trois dimensions ; leur
addition et leur multiplication par un scalaire ont un sens géométrique
bien défini, tandis que la multiplication „de ces vecteurs selon la
règle définie ci-dessus n ’en a aucun.
Considérons encore un exemple. Le premier membre d’une
équation linéaire à n inconnues, c’est-à-dire une expression de la
forme
/ = ÜjXi -f 02^2 + . . *+ Ctn^ily
est dit forme linéaire des indéterminées xly . . ., xn. La forme linéaire
/ est bien définie par la donnée du vecteur (alt . . ., an) engendré
par ses coefficients; réciproquement, tout vecteur à n dimensions
définit de façon unique une certaine forme linéaire des indéterminées
xx, . . ., xn. Par conséquent, l ’addition des vecteurs ainsi que leur
multiplication par un scalaire définissent les opérations correspon
dantes sur les formes linéaires ; ces opérations ont été beaucoup
utilisées au § 1. La multiplication de deux vecteurs définie ci-dessus
n ’a aucun sens pour les formes linéaires.
“pSS ( ~ ~ w ) a i + ( ~ t t ) “2 + • • • + ( ~ ^ r )
§ 9] DÉPENDANCE LINÉAIRE DES VECTEURS 67
suivant
e, = ( l , 0, 0, . . . , 0),
62 = (0, 1, 0, . . 0 ) ,
sn —(0, 0, 0, . 1 ) ,
qu’on appelle vecteurs unités de cet espace. Les vecteurs unités sont
linéairement indépendants. En effet, supposons que
*i®i + *2«2 + . . . + kn£n = 0 ;
puisque le premier membre de cette relation est le vecteur
(ku *2, . . kn), il vient
(&i, &2i *• • » kn) = 0,
c’est-à-dire k t = 0 pour i = 1, 2, . . n .
Ainsi, nous avons trouvé dans un espace vectoriel à n dimensions
un système de n vecteurs linéairement indépendants. Le lecteur
verra plus loin qu’il y existe une infinité de différentes familles
libres.
D’autre part, démontrons le théorème suivant:
Toute famille de s vecteurs d'un espace vectoriel à n dimensions est
non libre si s > n.
En effet, soient
a i = (a ii> a i2> • • • * a in)t
OC2= (Û2!, û22> ■V ♦<hn) i
Vj ~ S A/ïPi» /^ 1» 2,(10)
i=l
T
Yj — 2 hi ( 2 klm&rn) =
i=l 771=1
r 8
- 2 ( 2 Ijikim)
m=i i=l
autrement dit, tout vecteur ÿ/, pour / = 1, 2, . . t, est une com
binaison linéaire des vecteurs (7).
Deux ensembles de vecteurs sont dits équivalents si leurs vecteurs
s’expriment linéairement les uns par les autres. La propriété de
transitivité que nous venops.de démontrer montre que l ’équivalence
de deux ensembles de vecteurs est une propriété transitive ; il en
résulte aussi la proposition suivante: un vecteur qui s’exprime
linéairement par les vecteurs d’un ensemble donné est également
une combinaison linéaire des vecteurs de tout autre ensemble équiva
lent.
Si un ensemble de vecteurs donné est équivalent à une famille
libre, alors cet ensemble n ’est pas forcément une famille libre.
Mais si les deux ensembles de vecteurs sont équivalents et sont
en même temps des familles libres, on peut en déduire une conclu
sion importante sur le nombre des vecteurs appartenant à ces deux
ensembles. Démontrons d’abord le théorème suivant que nous appel
lerons désormais, vu son importance (et pour la commodité des
références), théorème fondamental.
Soient dans un espace vectoriel a n dimensions deux familles de
vecteurs équivalentes :
(I) a u OC2 , . . . , O r ,
2
1= 1
S M j=
i= 1
21 Sj = l( 2i= 1
ce qui est en contradiction avec l’hypothèse du théorème d ’après
laquelle les vecteurs de l ’ensemble (I) sont linéairement indépendants.
On déduit du théorème fondamental démontré ci-dessus la
proposition suivante:
Deux familles libres équivalentes contiennent le même nombre de
vecteurs.
72 SYSTEMES D'ÉQUATIONS LINÉAIRES (THÉORIE GÉNÉRALE) fCH. Il
an . . . air ai>r+i . dm \
D ...
ari .. . arr ar, r+i .. arn
A=
ar+1. 1 • »* ar+Ur ar+l, r+i *• • ar+i, n
1 ’ ’ ‘ *
a>8i ; .. a8T aSt r+i -■ ;
n ’est pas nul, D 0. Alors les r premières colonnes de A sont
linéairement indépendantes. En effet, s’il existait une relation
linéaire entre ces colonnes, alors les colonnes du mineur D seraient
§ 10] RANG D’UNE MATRICE ‘ 75
Le mineur (Tordre 3
2 —4 3
d' = 1 —2 1
0 1 —1
encadrant le mineur d est non n u l: = 1. Par contre, les deux mineurs
d ’ordre 4, qui contiennent d \ sont nuis :
2 —4 3 1 2 -4 30
i —2 i —4 1 —2 12
©
h
0 1 —1 3
O
■H
1
4 —7 “ 4 5
Sjl
t—
i
( —2 9 —4
—4 3 1 -1 /
7I
qui a pour colonnes les vecteurs donnés. Le rang de cette matrice est deux car
le mineur D d’ordre 2 se trouvant à T intersection des deux premières lignes
et des deux premières colonnes de la matrice est non nul et tous les mineurs
d ’ordre 3 contenant D sont nuis. Il s’ensuit que les vecteurs a t et a 2 forment une
des La proposition
sous-familles suivante
maximales (déjà énoncée
de l ’ensemble donné. précédemment) est un
corollaire du théorème sur le rang d’une matrice:
Le nombre maximal de lignes linéairement indépendantes dans une
matrice est égal au nombre maximal de ses colonnes linéairement indé
pendantes, c'est-à-dire au rang de la matrice.
Pour prouver cette proposition considérons la transposée de la
matrice donnée, c’est-à-dire la matrice dont les lignes sont les colon
nes de la matrice initiale disposées selon le même ordre. L’ordre
le plus élevé des mineurs non nuis de la matrice transposée est, mani
festement, le même que celui de la matrice initiale, car la transposi
tion d’une matrice ne change pas les déterminants et, de plus, pour
tout mineur de la matrice initiale, le mineur transposé se trouve
parmi les mineurs de la matrice transposée et inversement. Il en
résulte que le rang de la matrice transposée est égal à celui de la
matrice donnée ; or, le rang de la matrice transposée est égal au nombre
maximal de colonnes linéairement indépendantes de cette matrice,
à savoir au nombre maximal de lignes linéairement indépendantes
de la matrice initiale.
78 SYSTÈMES D ’EQTJATIONS L IN É A IR ES (TH ÉO RIE GÉNÉRALE) [CH. I l
Si tous ses éléments sont nuis, alors elle a déjà la forme diagonale. Supposons
donc que cette matrice possède des éléments non nuis. Alors, permutant certai
nes lignes et colonnes, nous sommes ramenés au cas où an n’est pas nul. Multi
pliant la première ligne par l’élément ati devient égal à l ’unité. Retran
chant de la / ème colonne la première colonne multipliée par a±j9 f > 1, l ’élé
ment aij est remplacé par l ’élément nul. Transformant de cette manière toutes
les colonnes à partir de la seconde, ainsi que toutes les lignes, nous sommes
ramenés à une matrice de la forme
A9
A „ I a 2i a 22 • • • a 2n £ __ | a2l a 22 • • • a2n b2
Les lignes formées par les coefficients des inconnues dans les
équations (2) étant linéairement indépendantes, c’est-à-dire la
matrice des coefficients de (2) étant de rang r, il en résulte que n
et que, de plus, la matrice du système (2) possède au moins un mineur
d’ordre r non nul. Si r = n, le système (2) a le même nombre d’équa
tions et d’inconnues et son déterminant n ’est pas nul; dans ce cas
ce système, ainsi que le système (1), possède une solution, qu’on
peut calculer par les formules de Cramer.
Soit, à présent, r < n. Pour fixer les idées, supposons que le
mineur d’ordre r formé par les coefficients des r premières inconnues
soit non nul. Faisons passer dans les seconds membres des équations
(2) tous les termes contenant les inconnues xr+1, . . ., xn auxquelles
nous attribuerons, respectivement, les valeurs cr+1, . . ., cn> Nous
obtenons un système de r équations à r inconnues xln x 2, . . x r :
f l l i ^ l + fli2 ^ 2 + • • * + f l i r # r = &| — f l j , r + l ^ r + l “ “ . . . — A inC *, ^
Le rang de la matrice des coefficients est deux, car le mineur d ’ordre deux
formé par les deux premières lignes et les deux premières colonnes est non nul
et les deux mineurs d'ordre trois qui le contiennent sont nuis. Le rang de la
matrice « élargie » est trois, car J
5-17
2 1 1 = —35 ^ 0.
1 —3 0
Le système est donc incompatible.
2. Résoudre le système :
-f- 3 ^ 2 r= 2,
xi—2*2= — 3» >
+9*2= 11. J }
La matrice des coefficients est de rang deux, c’est-à-dire son rang coïncide
avec le nombre des inconnues; la matrice « élargie » est aussi de rang deux.
Le système est donc compatible et possède une solution unique; les premiers
membres des deux premières équations sont linéairement indépendants ; résol
vant le système de ces deux équations, nous trouvons les valeurs des inconnues :
5 23
X2 = 1 T •
Il est facile de vérifier que ces valeurs satisfont à la troisième équation du
Système initial.
3. Résoudre le système :
§ U] SYSTÈMES D ’ÉQUATIONS LINÉAIRES 85
Le système est compatible, car la matrice « élargie » est de même rang que
la matrice des coefficients, ce dernier étant égal à deux. Les premiers membres
de la première et de la troisième équation sont linéairement indépendants, car
les coefficients de xx et de x 2 dans ces équations forment un mineur d’ordre deux
non nul. Résolvons le système formé par la première et la troisième équation
du système initial (ici les inconnues *3, *4, *5 sont non principales et on les
fait passer dans les seconds membres des équations correspondantes, en leur
attribuant les valeurs numériques). Appliquant les formules de Cramer, on
trouve les valeurs des inconnues principales x x et x 2 :
5 ,1 3
_ "4 - f — *3— ^-*4—*5*
1 7 7
*2= — 4 + 4- *3+ 4-*4-
Bien que le nombre des inconnues soit égal à celui des équations, on ne
peut pas appliquer les formules de Cramer, le déterminant du système étant
nul. La matrice des coefficients est de rang trois, son mineur d ’ordre trois à
l ’angle droit en haut étant non nul. La matrice <t élargie » étant également de
rang trois, le système donné est compatible. Ne considérant que les trois premiè
res équations et l ’inconnue xx étant non principale, on trouve aisément la solu
tion générale :
1 2# 8.9 _n
*2“ g g" Xl> x3 — g" + "g" xl* Xi —11.
2 * i + *2 = 1»
4 x i + 7*2 — — 4.
86 SYSTÈMES D'ÉQUATIONS LINÉAIRES (THÉORIE GÉNÉRALE) [CH. II
( « n - i , f an~U 2 *■ ■ « n - i, n
la matrice des coefficients de ce système ; soit Mi le mineur d’ordre (n — 1) que
l ’on obtient de la matrice A en supprimant sa ième colonne, i = 1. 2, . . ., n.
Alors une des solutions de notre système est de la forme
M ti - M 2, . . . , ( —-l)n~ i M nt (2)
et toute autre solution est proportionnelle à celle-ci.
Démonstration, Par hypothèse, le rang de la matrice A étant n — 1, un
des mineurs soit Mn , est différent de zéro. Prenons xn pour inconnue non
principale et faisons passer le£ termes contenant xn dans ]es seconds membres
des équations correspondantes; il vient
aUx 1 4 «12*24 * *. .4 fll, n - l x n - i — — ûtnx ni
a2ixi 4 «22*2“b ... 4 «2, n - l * « - l = ~~a2nxm
y , 1, 0, O) , «2 = ( | - . —f - ’ °* 4* °) •
a3=( ~ T ’ T ’ °’ °* *) •
Terminons ce paragraphe en établissant la relation qui existe
entre les solutions des systèmes homogènes et des systèmes non
homogènes.
Soit un système d’équations linéaires non homogènes:
ÛHx i 4"012^24• • 4“ainxn = &l» >
021^14 022^24 • «• 4 a2nxn = , (5)
aSix i + &&2X24 • • ■4 &snxn — b3. ^
Le système d’équations linéaires homogènes:
aUx \ 4* 012^24
• • • 4 a lnxn = 0, ^
a2l^l 4 a22^24 • - - + <hnxn = 0, ^
(6)
aaiXi + a32x 2+ ... + a mXn = 0, ÿ
obtenu du système (5) en remplaçant tous les bi par 0, est dit système
homogène associé au système (5). Il y a une relation intime entre
les solutions des systèmes (5) et (6), comme le montrent les deux
théorèmes suivants.
I. La somme d'une solution quelconque du système (5) et d'une
solution quelconque du système (6) est encore une solution de (5).
En effet, soient cly c2, . ♦ cn et dv d2> . . d* deux solutions
quelconques respectivement de (5) et de (6). Considérons une équation
quelconque de (5), soit la &ème, et remplaçons dans cette équation
les inconnues par les nombres c1 4- dt, c2 + d29 . . cn 4 dn.
§ 12] SYSTÈMES D'ÉQUATIONS LINÉAIRES HOMOGÈNES 91
Il vient :
n n n
2 ahj (Cj + dj) = 2 ahjCj + 2 akjdj = bk + 0 = bk.
j~ 1 5= 1 5= 1
pour tout k , fc = l, 2t .
Il résulte de ces théorèmes que pour trouver la solution générale
du système non homogène (5), il faut d'abord en trouver une solution
particulière, puis Vajouter à la solution générale du système homogène
(6) associé au système (5).
Chapitre I I I ALGÈBRE DES MATRICES
Enonçons, une fois de plus, la relation qui existe entre les trans
formations linéaires et la multiplication des matrices:
L a tr a n s f o r m a tio n lin é a ir e d e s in d é te r m in é e s q u i s 'o b tie n t à la
s u ite d e V a p p l i c a t i o n su c c e ssiv e d e d e u x tr a n s fo r m a tio n s l in é a ir e s ,
d o n t le s m a tr ic e s d e s c o e ffic ie n ts s o n t r e s p e c tiv e m e n t A e t B y a p o u r
m a tr ic e d e s c o e f f ic ie n ts la m a tr ic e A B .
S 13] MULTIPLICATION DES MATRICES 95
Exemples.
/ 4 9 \ / 1 —3\ _ / 4.1 + 9 - ( - 2 ) 4>(—3)4- 9*1\ _
' \ - l 3 / \ —2 1 / \ ( - l ) . l + 3 . ( - 2 ) ( —!)•(—3 )+ 3*1/
-ciD-
/ 2 0 1\ / —3 1 0 \ / - 6 1 3\
2) I - 2 3 2 1 • I , 0 2-1 ) = ( 6 2 9 ).
\ 4 - 1 5/ V 0 - 1 3/ ' —12 —3 14/
n 2 \2 n 2 \ n 2 \ /5 i 16\
3) ( l l ) “ ( t l) (l l ) ~ ( 8 3) *
a 2i a 22 • • . ^2n 0 0 .. 0 1
— 1 0 .. 0 & 11 b iZ . . . . byi
0 - 1 .. 0 &2 i £> 2 2 • *■ • b 2n
0 0 .. . - 1 b n i bn% • ■• hnn
0 0 ... -1 0 0 .. . 0
— Un î
a ii a i2 ■.. ain
( azi a22 *• » <*2n
A=
■• * &nn
La matrice
&ni &n2
^11 -^21
A* = ^12 -^22
>
^i/l A 2n
(3)
§ 14] MATRICE INVERSE 101
A in
A 2n ' A nn |
d d V‘ ‘ d . )
Autrement dit, Vinverse d'une matrice A s'obtient en divisant tous
les éléments de la matrice adjointe A* par le nombre d. En effet, les
égalités (3) donnent immédiatement
AA”1= A"1A = E. (4)
Notons, une fois de plus, que la iéme ligne de la matrice A"1
a pour éléments les cofacteurs des éléments correspondants de la
itme colonne du déterminant | A | divisés par d *= | A |.
Il est facile de démontrer que toute matrice A non singulière
possède une seule matrice A *"1 satisfaisant à la condition (4). En effet,
soit C une autre matrice telle que
AC = C A ^ E .
( i 0 15 —5\
1 ).
V u io îoJ ■
2)
UI-iH-iMJ
3) (5 1 O —3) (11 -1).
0 ::)-
On peut établir la relation qui existe entre la multiplication
des matrices rectangulaires et le produit des transformations linéai
res des indéterminées, à condition, toutefois, que dans la définition
des transformations linéaires on renonce à l ’hypothèse que le nombre
des indéterminées soit conservé.
Il est facile de vérifier, en répétant sans modification aucune
la démonstration donnée ci-dessus, dans le cas des matrices carrées,
que la loi d'associativité est valable pour la multiplication des matrices
rectangulaires.
104 ALGÈBRE DES MATRICES [CH. III
“h 4“ • * •4~ ^nn^n — J
Notons par A la matrice des coefficients du système (6) ; en vertu
de notre hypothèse (d .= [A | 0), la matrice A est non singulière.
Désignons respectivement par X et B les colonnes des inconnues
et des seconds membres du système (6), à savoir
Il est clair que l ’addition des matrices ainsi définie est commu
tative et associative. L ’opération inverse, dite soustraction, est
bien définie : la différence de deux matrices A et B est une matrice
dont les éléments sont les différences des éléments correspondants
des matrices données. Le rôle de l’élément nul est joué par la matrice
nulle dont tous les éléments sont nuis; dans tout ce qui suit cette
matrice sera notée par le symbole 0; il n ’y a pas de danger sérieux
de confondre la matrice nulle avec le nombre zéro.
L'addition des matrices carrées et leur multiplication définie au
§ 13 sont liées par la loi de distributivité.
En effet, soient A = (a^), B = (6^*), C = (cij) trois matrices
d ’ordre n. Alors, pour i et ; quelconques on a l’égalité évidente
n n" n.
( *
Uni ®/i2
**:
• • * Unn /
en outre, toute matrice A peut être représentée d ’une façon unique
sous la forme (6).
<«>
égalités :
cLm — (& + 1) (Imoj dM' — JccImoi d w — Mmo.
La propriété (4) est donc démontrée,
(5) A la matrice M, qui s'obtient de la matrice M en transposant
deux lignes quelconques, correspond le nombre d^ = — dM.
En effet, supposons qu’on doive permuter les lignes d’indices i
et / de la matrice M . On y arrive en appliquant successivement
les transformations suivantes: on ajoute d’abord à la ième ligne
de la matrice M sa ; ème ligne et on obtient une matrice, notée AT,
telle que dM>= dM> en vertu de la condition IL Retranchant ensuite
de la yème ligne de la matrice AT sa ième ligne nous avons une matrice
M” pour laquelle, en vertu de la propriété (2), on a encore dM* =
= dM' ; les éléments de la ;ème ligne de la matrice M" diffèrent
par. leur signe des éléments correspondants de la £ème ligne de la
matrice M. Ajoutant maintenant à la ième ligne de la matrice M n
sa / ème ligne, on obtient une matrice M m telle que dMm =
en vertu de la condition IL En outre, là ième ligne de M m coïncide
avec la ;ème ligne de M . Multipliant, enfin, la ;ôme ligne de la matri
ce M m par le nombre —1, nous obtenons la matrice M dont il est
question dans l ’énoncé de la propriété (5). En vertu de la condition I,
on a
dj^ = —dM* — —dw*
(6) Si la matrice M r s'obtient de la matrice M en permutant des
lignes de M (la ième ligne de la matrice M ' étant la a |me ligne de la
matrice Af, i — 1, 2, . . ., n), alors
dM' = ± dM ;
le signe plus correspond au cas oh la substitution
En effet, on a
& 4*b i (fl + hi) (c —di) {&c -}- bd) + ([bc—-ad) i
c di (c + -di) (c —di) c2 + d2
_ ac-\-bd , bc — aâ .
— + + cS + d2 1•
Exemples.
1) (2+5i) + ( l - 7 i ) = (2 + l) + ( 5 - 7 ) i = 3 - 2 j ;
2) (3—9i) —(7 + î) = (3—7) + (—9—1) i — —4—lOi ;
3) (l+ 2 i) (3 — ï) = [1 -3—2-{— !)] + [!•( —1)+2*3] i = 5 + 5i ;
, 23 + t _ (2 3 + i) (3— i) 70—2 0 i_ _ Q.
' 3 + i ^ '( 3 + * ) ( 3 - * ) '“ 10 “ *
La représentation des nombres complexes par les points du plan
pose naturellement le problème d’interpréter géométriquement les
opérations algébriques définies dans l ’ensemble des nombres com
plexes. Il n’est pas du tout difficile de donner l’interprétation géomé
trique de l ’addition. En effet, soient deux nombres a = a + bi
M M
Fig. 3
ou encore
a = r (cos 9 + i sin 9 ). (3)
Réciproquement, soit a = a + b i = r 0 (cos <p0 + * sin qp0), où
r 0 est non négatif, <p0 réel. Alors r0 cos <p0 = a, r0 sin <p0 = fc,
de sorte qu’en vertu de (2 ), r0 = + V
a3 + 6 3 = [ a l . On en dé
duit, en utilisant (1 ), que cos q> = cos <p0, sin 9 = sin ç 0, c ’est-à-dire
que <p0 = arg a. Ainsi, to u t n o m b re c o m p le x e a p e u t ê tr e re p r é s e n té
d e fa ç o n u n iq u e so u s la fo r m e (3) a vec r = | a | et 9 = arg a (évi
demment, arg a est défini à 2 n q près, q étant un entier). Cette repré
sentation est appelée fo r m e tr ig o n o m é tr iq u e du nombre complexe a.
Elle sera beaucoup utilisée dans tout ce qui suit.
Les nombres
o/ n . n\ a 19 . . . 19
cc= 3 I cos -4- + 1 sin-j-J , p = c o s - g - ï sin -^ Ji,
Y= V 3 ^ cos ^ - ) + « s in ( - - y - ) ]
ou encore
ap = rr' [cos ( 9 + 9 ') + i sin ( 9 -f- 9 ')]. (4)
Nous avons obtenu le produit sous la forme trigonométrique, de
sorte que |a P | = /r', ou encore
Jap ) = | a | [ p | ; (5)
autrement dit, le m o d u le d u p r o d u it d e n o m b re s c o m p le x e s e s t é g a l
a u p r o d u i t d e s m o d u le s d e s f a c t e u r s . Ensuite, arg (aP) = 9 + 9 ', ou
encore
arg (o$) = arg a + arg p ; (6 )
en d ’autres termes, Y a r g u m e n t d u p r o d u i t d e n o m b re s c o m p le x e s e st
é g a l à la so m m e d e s a r g u m e n ts d e s fa c te u r s L Bien entendu, ces règles
s ’étendent à un nombre quelconque fini de facteurs. Dans le cas des
nombres réels la formule (5) représente la propriété bien connue des
valeurs absolues, tandis que la relation (6 ) donne la règle des signes
de la multiplication.
La formule analogue a lieu pour le quotient. En effet, soient
a = r (cos 9 + i sin 9 ), p = r' (cos 9 ' + i sin 9 '), p =7^ 0 , c ’est-à-
dire t 9 =7^= 0. Alors
a _ r (cos 9 + i sin 9) __ r (cos 9 + i sin 9) (cos 9" — i sin 9') _
P — r' (cos 9' + i sin 9') r' (cos3 9' + sin3 9')
= — (cos 9 cos 9 ' + i sin 9 cos 9 ' — i COS9 sin 9 ' + sin 9 sin 9 '),
ou encore
= — [cos ( 9 — (p') + i sin ( 9 — 9 ')]. (7)
=lïL ( 8)
IPI ’
c ’est-à-dire que le m o d u le d u q u o tie n t d e d e u x n o m b re s c o m p le x e s
e s t le q u o tie n t d e s m o d u le s d e ces n o m b re s ; puis arg = 9 —9'
ou encore
arg ( y ) = arg a —arg p, (9)
complexe a (fig. 5), d’angle q>' = arg p, dans le sens contraire à ce
lui des aiguilles d’une montre et extension de la longueur du vecteur
de r' = | p | fois (contraction, pour 0 r' < 1). Ensuite, si a =
= r (cos qp + i sin qp) 0, la formule (7) donne
or1 = r~l [cos ( —<p) + t sin ( —(p)], (10)
c’est-à-dire arg (a -1) = — arg a et | o r1 | — | a l^1. Ainsi, on
obtient le point a ”1, en passant du point a au point a ' qui se trouve
à la distance r ' 1 de l ’origine sur la même demi-droite issue de 0
que a (fig. 6)J après quoi il faut prendre le point symétrique de a '
par rapport à l ’axe réel.
On ne peut pas donner de formules analogues aux formules (4)
et (7) pour la somme et la différence de deux nombres complexes
écrits sous la forme trigonométrique. Toutefois, on a les inégalités
très importantes :
|ai-|{ M < l« + P I< M + |R (il)
c’est-à-dire le module de la somme de deux nombres complexes est
inférieur ou égal à la somme de leurs modules, et il est supérieur ou
1 II faut noter que | a ' | = | a | si et seulement si | a [ = 1, c’est-à-dire
si le point a appartient à la circonférence de rayon 1. Si a se trouve à l ’intérieur
du cercle de rayon 1, alors a' est situé à l ’extérieur de ce cercle et inversement.
Faisant correspondre au point a , a =£ 0 , le point a', nous obtenons une applica
tion bijective du cercle de rayon 1 sur la partie extérieure à ce cercle.
§ 18] SUITE DE L ’ÉTUDE DES NOMBRES COMPLEXES 125
+ ( * j cosn"5qp-sin6qp— . . . ;
1) P = |/ / 2 (cos-|-3i
3
+<sinJ _ 5—
k = 2 : 0 2 = ^ 2 (cos - 1 |- n + i s i n - 1 | - .
/ ü ÎT •- 2 '+ 2 nk — -\-2.ik
2) P = y * = ] / cos ~2 Jr i sin °os------^ ------ f - is in ----- ^------ "•
0 w , . . n 1/2 , . V 2
0o = cos-^- + t sin-^- = -î~— l-i-*—-;
5 5
0! = cos ji -j- i sin it = —0O.
Exemples. 1) L'une des racines cubiques de — 8 est —2. Les deux autres
sont, en vertu de (7)t les nombres: —2e! = 1 — i ”l/3 et —2e 2 — 1 + i
(voir l'exemple 3 ci-dessus).
2 ) jf&i a quatre valeurs: 3, —3, 3i, —3i.
Si b et r\ sont deux racines /ièmes de l'unité, er] est encore une racine
nème de Vunité. En effet, en — 1, rj” = 1, de sorte que (eti)n =
= enr f = 1. Ensuite, si e est une des racines ntm™de l'unité, e~x
en est une aussi. En effet, 6n = 1 et e^e-1 = 1, de sorte que en X
X (b”1)71 = 1, ou encore (e"1)71 = 1. Plus généralement, toute
puissance d'une racine nème de l'unité est encore une racine nème de
l'unité.
§ 19] EXTRACTION DE RACINE DES NOMBRES COMPLEXES 133
k
Soient l et k deux entiers quelconques. Si — est entier, alors
toute racine A;ème de l ’unité est aussi une des racines Zèmes ^e l’unité.
Il en découle que l ’ensemble de toutes les racines nèmc& de l ’unité
contient certaines racines rc'èmes de l ’unité, où n' est un des divi
seurs de n. Néanmoins, pour tout n il existe au moins une racine
nème, soit £0, telle que ej' 1 quel que soit l ’entier n' compris
entre 0 et n: 0 < n' < n. Une telle racine /ième de l’unité est dite
racine primitive. Son existence découle de la formule (6) ; en effet,
désignant par e0> el7 . . M en_! toutes les racines nèIïies de l ’unité
(e0 = 1), il vient, compte tenu de la formule de Moivre (1),
= Bft»
Ainsi, e* ^ 1, si k est compris entre 0 et n : 0 < k < n> de sorte
que 6! = cos + i s in ^ - e s t effectivement une racine primitive.
Une racine nème de Vunité e est primitive si et seulement si toutes
les puissances k — 0, 1, . . n — 1, sont des nombres complexes
distincts ou encore si Vensemble 1, e, s2, . . en coïncide avec Ven
semble de toutes les racines rcômes de Vunité.
En effet, si toutes les racines 1, e, e2, . . en—1 sont distinctes,
alors e est évidemment une racine primitive rcème de l ’unité. Récipro
quement, si eft = b1 avec 0 ^ k < l ^ n — 1, alors el~h = 1 avec
— k ^ n — l, de sorte que e n ’est pas une racine primitive.
Le nombre trouvé ci-dessus n ’est pas la seule racine primitive.
Le théorème suivant permet de trouver toutes les racines primitives
nèmes de l ’unité.
Soit e une des racines primitives rcèmes de Vunité. Pour que eh soit
également une racine primitive, il faut et il suffit que k et n soient
premiers entre eux.
En effet, soit d le plus grand commun diviseur des entiers k
et n. Si d > 1 et k = dk', n = dnf, alors
(eft)n' = eftn' = ek'n = (en)h' = 1,
de sorte que ek n ’est pas une racine primitive.
Soit, d’autre part, d = l , et supposons que efe soit l ’une des
racines /rcèmes de l ’unité avec 1 Alors
(8fc)m= efcm= l .
Le nombre e étant une racine primitive jième de l ’unité, l ’entier km
doit être divisible par n . Etant donné que 1 m <C n, il en résulte
que k et n ont des diviseurs communs supérieurs à un, contraire
ment à notre hypothèse.
Ainsi, le nombre des racines primitives nème8 de l ’unité est égal
au nombre des entiers positifs k inférieurs à n et tels que k et n
134 NOMBRES COMPLEXES [CH. IV
Il est clair que pour tout entier n il existe des polynômes de de
gré n* Outre les polynômes de degre un, deux, trois, etc., nous pouvons
rencontrer des polynômes de degré nul, c'est-à-dire des nombres com
plexes non nuis. Le nombre zéro peut être également considéré
comme un polynôme; c’est le seul polynôme dont le degré ne soit
pas bien défini.
Maintenant, nous allons définir l ’addition et la multiplication
des polynômes à coefficients complexes. Ces opérations seront intro
duites par analogie avec les opérations correspondantes sur les
polynômes à coefficients réels, connues du cours d’algèbre élémen
taire.
Soient deux polynômes / (x) et g (x), ordonnés, pour plus de com
modité, suivant les puissances croissantes de x:
f(x) = a0+ aix + . . . + a n- lzn-1~\-anxn, an^ 0,
g (x) = b0+ biX + *.. + bs^x3' 1+ b9x \ b8=5^ 0,
soit, en outre, n > s ; on appelle somme des polynômes f(z) et g(x)
le polynôme
/ (x) “h ë (æ) ~ co+ cix • • • + Cn-iZ11"1+ cnxn9
dont les coefficients sont les sommes des coefficients des mêmes
puissances de x dans les expressions de f (x) et g (x) :
a ^ d i + bu i = 0, 1, . . . , n\ (3)
si n > s, alors les coefficients 6S+1, &s+2, - ♦ bn sont nuis. La som
me est de degré n si n > s; si n = s, il peut arriver que la somme
soit de degré inférieur à n, notamment, cela a lieu si bn = — an.
On appelle produit des polynômes / (x) et g (x) le polynôme
f(x)'g(*) = d o + d i X + . . . + dn+s-iX71**-1+ dn+8xn+\
dont les coefficients sont définis par les formules
di= S a*bi> ^ O , 1, . . . , rc + s — 1, n + s9 (4)
c’est-à-dire le coefficient dt est la somme des produits de tous les
coefficients ak de / (x) et bt de g (x) tels que la somme des indices
k + l soit égale à i ; en particulier, d0 — a0b0, dx = a0bx + axb0, . . .
.. = anbs. La dernière relation a pour conséquence l ’iné
galité: dn+8 0, de sorte que le degré du produit de deux polynômes
est égal à la somme des degrés des facteurs.
Il en résulte que le produit de deux polynômes non nuis est un
polynôme non nul.
Quelles sont les propriétés dont jouissent les opérations sur les
polynômes introduites ci-dessus? h'addition est commutative et as
sociative, ce qui résulte immédiatement des propriétés analogues
138 POLYNOMES ET LEURS ZÉROS [CH. V
nombres entiers. Cette analogie va assez loin, de sorte que pour les
polynômes, tout comme pour les nombres entiers, il existe une métho
de de division avec reste. Cette méthode, dans le cas des polynômes
à coefficients réels, est connue du lecteur du cours d'algèbre élémen
taire. Toutefois, étant donné que nous considérons à présent les
polynômes à coefficients complexes, il faut donner de nouveau
toutes les définitions et démonstrations nécessaires.
Pour tout couple de polynômes f (x) et g (x) on peut trouver un autre
couple de polynômes q {x) et r (x) tels que
f ( x ) ^ g ( x ) q ( x ) + r(x) ; (6)
en outre, le degré de r (a:) est strictement inférieur à celui de g (a;) ou
bien r (x) — 0. Les polynômes q (x) et r (x) vérifiant ces conditions
sont définis de façon unique.
Démontrons d’abord la seconde partie du théorème. Soit un autre
couple de polynômes q (x) et r (x), vérifiant l ’égalité
f(x) = g( x)q(x)+r( x) , (7)
où le degré de r(x) est strictement inférieur au degré de g(x)1.
Les premiers membres des égalités (6) et (7) étant les mêmes, il
vient
g (x) [q (x) — q (*)] = r (x) — r (x).
Le degré du second membre de cette égalité étant strictement infé
rieur au degré de g (x), il en résulte que q (x) — q (x) = 0, car, dans
le cas contraire, le degré du premier membre serait supérieur ou
égal au degré de g (x). Donc, on a q (x) = q (x) et, par conséquent,
r (x) = r (x), ce qu’il fallait démontrer.
Passons à la démonstration de la première partie du théorème.
Soient n et * les degrés respectivement des polynômes / (x) et g (x).
Si n C s, alors on peut poser q (x) 0, r (x) = / (x). Soit n ^ s;
appliquons le procédé qu’on utilise en algèbre élémentaire pour
la division des polynômes à coefficients réels ordonnés suivant les
puissances décroissantes de l ’indéterminée. Soient
/ (x) = a0xn + a ^ 1+ . . . . + a n- \X + a,ny a0^ 0,
g (x) = b0x* + bix5-1+ . . . + &s- tx + b6f b0 0.
Posant
/ (*) — x*~sg (x) = h (x). (8)
nous obtenons un polynôme dont le degré nx est inférieur à n.
Notons le coefficient de xn* dans cette expression par ai0. Posons
1 II est possible que r (a:) = 0. Par la suite nous ne ferons plus de mention
spéciale à ce sujet.
140 POLYNOMES ET LEU RS ZEROS CCH. v
ensuite
fi (x) — — xnt~sg (x) = f2(a;), (8i)
si on a encore nt ^ s et notons par n2 et a2ü respectivement le
degré de / 2 p et le coefficient de x n2 dans l ’expression de / a p
posons ensuite
/z (x) — x**-*g (x)= f3 (x), (82)
etc. •
Les degrés des polynômes / p , ft(x), f%{x), . .. décroissent:
n > n x> n 2> ••• î donc, après avoir répété un nombre fini de fois
ce procédé nous avons un polynôme fk(x),
fk-1(x) — xnk-'~*g (x) = fh (x), (8,,.!)
tel que son degré nk soit strictement inférieur à s, ce qui arrête
le processus de division. Additionnant les égalités (8), (8^, . . . , (8ft_i),
il vient :
/ (* ) - ( - g - z n- s + ^ î " > - + . . . + g (X) = h ( X),
* 1 * ) = % ^ + % * * - + • • • + t Î A , ‘ ''
r (x) = fh (x)
vérifient, effectivement, l’égalité (6); en outre, le degré de r (x)
est strictement inférieur au degré de g (x).
Notons que le polynôme q (x) est appelé quotient de la division
de / P par g (x) et r (x) reste de la division.
Le procédé de division avec reste donné ci-dessus permet d’établir
le résultat suivant : si f {x) et g (x) sont des polynômes à coefficients
réels, alors tous les polynômes f x p , / 2 P , . . . et, par conséquent,
le quotient q P et le reste r (x) sont des polynômes à coefficients réels.
/ ( * ) = c ( - r * n + T -* "~ * + • • • + — ) •
VI. Si f (x) est divisible par q> (x), alors f (x) est divisible par
ccp (x), où c est un nombre non nuL
En effet, l'égalité / (x) = q> (x) t|) (a:) entraîne la relation / (x) =
= [ctp {x)] ' { c ^ (x)].
VII. Soit un polynôme f {x) ; tout diviseur de f (x) de même degré
que f (x) est de la forme : cf (x), où c est un nombre, c 0.
En effet, f (x) = c-1 [cf (x)j, c’est-à-dire f {x) est divisible par
cf (x).
D’autre part, si / (x) est divisible par <p (a;) et si (p (x) a lé même
degré que / (x), alors le degré du quotient de la division de / (x)
par <p (x) doit être nul, de sorte que / (x) = rfqp (x), où d est un nombre
non nul; il en résulte que q> (x) = d ^ f (x).
D’où découl ela propriété suivante:
VIII. Pour que f (x) et g (x) soient simultanément divisibles Vun
par Vautre, il faut et il suffit que g (x) = cf (x), où c 0.
Enfin de VIII et I résulte la propriété suivante:
IX. Tout diviseur de f {x) est en même temps un diviseur de cf (x)t
0, et inversement.
Plus grand commun diviseur. Soient deux polynômes / (x) et
g(x). Un polynôme <p (x) est dit diviseur commun de / (x) et g (x)
si / (x) et g (x) sont divisibles par <p (x). La propriété V (cf. ci-des
sus) montre que pour un couple de polynômes / (x) et g (x) tout
polynôme de degré nul est un diviseur commun. Si / (x) et g (x)
n’ont d’autres diviseurs communs que les polynômes de degré nul.
alors / (x) et g (x) sont dits premiers entre eux.
Dans le cas général, les polynômes / (x) et g (x) peuvent avoir
des diviseurs communs qui dépendent de x; nous voulons définir
le plus grand commun diviseur de ces polynômes.
Il serait incommode de définir le plus grand commun diviseur
comme diviseur commun de degré le plus élevé de / (x) et g (x).
En effet, nous ignorons pour le moment si une telle définition garan
tit l ’unicité à un facteur numérique près du plus grand commun
diviseur et exclut l’existence des plus grands communs diviseurs
de degrés différents; en d ’autres termes, nous ne savons pas encore
si cette définition n ’a pas un caractère trop indéterminé. D’autre
part, en arithmétique le lecteur a déjà eu à faire avec le plus grand
commun diviseur des nombres entiers et sait, par exemple, que
le plus grand commun diviseur des nombres 12 et 18, qui est 6,
est divisible ^par tout diviseur commun de ces nombres ; en effet,
les diviseurs communs de 12 et 18 sont les nombres entiers 1, 2,
3, —1. —2. —3. —6 qui sont en même temps diviseurs du nombre 6,
§ 21] DIV ISEURS. PLUS GRAND COMMUN DIV ISEUR 143
bien diviser g (x) par un nombre non nul, et cela non seulement au début de
chaque division, mais aussi pendant la division. Bien entendu, cela modifiera
les quotients, mais les restes (qui seuls nous intéressent) peuvent seulement se
trouver multipliés par certains facteurs de degré nul. Or, cela est permis lors
qu’on calcule le plus grand commun diviseur.
Multiplions / (x) par 3 et divisons le résultat par g (x) ; il vient :
3*« + 9 * » — 3*2 — 1 2 * — 9 3*3 + 1 0 * 2 + 2 * — 3
3*3 -f-10*3 2** — 3* *+i
—*3 —5*2— 9 * — 9
(multiplions par—3)
3*s _j_ 15*2+ 27*+27
3*3+10*2 + 2*—3
5*a+ 25*+30.
Ainsi, le premier reste de la division est ri (*) = *2 + 5x + 6 (nous avons
divisé par 5). Divisons g (x)‘ par ri (x) :
3*3 + 10*2 + 2*—3 *2 + 5*+ 6
3*3 + 15*2 + 18* 3*—5
— 5*2 — 16* —3
-5 * 2 —25 * -3 0
9x+27.
Le second reste de la division est donc r2 (*) —* + 3 (nous avons divisé
par 9). Etant donné que
rt (*) = r2 (*) (* + 2),
le polynôme r2(x) est le reste qui est diviseur du reste précédent. Ainsi,
r2 (x) est le plus grand commun diviseur cherché des polynômes / (*) et g (*) :
(/(*), g (* ))= * + 3 .
Utilisons Talgorithme d’Euclide pour démontrer le th é o r è m e :
S o i t d (fc) le p l u s g r a n d c o m m u n d iv is e u r d e s p o ly n ô m e s f (x ) e t
g (x). A l o r s i l e x is te d e s p o ly n ô m e s u (x) e t v (x) te ls qu e V o n a i t
1 (*) u (x) + # (x) y (x) = d (x). (3)
E n o u tr e , s i le s d e g ré s d e f (x ) e t d e g (x ) s o n t p o s i t i f s , o n p e u t c h o is ir
u (x) e t v (x) d e m a n iè r e q u e le s d e g r é s d e u {x ) e t d e v (x ) s o ie n t in f é
r ie u r s r e s p e c tiv e m e n t a u x d e g r é s d e g (x) e t d e f (x ).
La démonstration est basée sur les égalités (2). Etant donné
que r h (x ) — d ( x ), posons u, (x) = 1, n, (x) = — q h (x) ; alors
l'avant-dernière égalité (2) donne
d (x ) = rft_2 (x) Ui (x) + rh_, (x) (x).
Mettant à la place de rft_t (x ) s o n expression par rn_2(x) et (x)
(voir l ’égalité qui précède l'avant-dernière égalité (2)), il vient :
d (x) = r*_3(x) Uj (x) + rfc_2(x) v 2 (x),
10-1212
146 POLYNÔMES ET LEURS ZÉROS [CH. V
Si
q>(®) = /(* )+ * (* ), '*!’(*) = /(*)£(*),
il est alors facile de vérifier que
<p(c) = f (C) + £(c), t (c) = / (c) g (c).
En d'autres termes, l ’addition et la multiplication des polynômes,
définies au § 20, sont les mêmes opérations sur les polynômes con
sidérées du point de vue de la théorie des fonctions* c'est-à-dire
ce sont respectivement l ’addition et la multiplication des valeurs
correspondantes des polynômes en tant que fonctions d’une variable.
Si f (c) = 0, c’est-à-dire si le polynôme / (x) s’annule lorsqu’on
remplace x par c, alors le nombre c est un zéro du polynôme / (x)
(ou une racine de l ’équation / (x) = 0). Par abus de langage on dira
encore que c est une racine du polynôme / (x). Nous allons montrer
que cette notion est en rapport direct avec là théorie de la division
des polynômes développée au paragraphe précédent.
En divisant un polynôme / (x) par un polynôme de degré un,
on obtient le reste qui est soit un polynôme de degré nul, soit le
polynôme nul. De toute façon, le reste est un nombre que nous
noterons r. Divisant un polynôme / (x) par le polynôme x —• c,
le théorème suivant permet de calculer le reste de la division sans
être obligé d’effectuer la division.
Le reste de la division d'un polynôme f (x) par x — c est égal à la
valeur f (c) du polynôme f (x) pour x = c.
En effet, soit
f(x) = ( x - c ) q ( x ) + r.
Faisant x = c dans cette égalité, il vient:
f(c) = ( c ~ c)q(c) + r = ry
ce qui démontre le théorème l.
Il en découle un corollaire très important :
Pour qu'un nombre c soit zéro d'un polynôme f (x), il faut et il
suffit que f (x) soit divisible par x — c.
D’autre part, si / (x) est divisible par un polynôme de degré un,
soit a x + 6 , alors f (x) est encore divisible par x — ^---------, c’est-à-
dire par un polynôme de la forme x — c. Ainsi, le calcul des zéros
d'un polynôme est équivalent au calcul de ses diviseurs de degré un.
Pour cette raison, la méthode suivante de division d ’un polynô
me par x — c comporte un grand intérêt, étant donné, qu’elle est
plus simple que le procédé général de division des polynômes. Cette
1 Ce théorème porte le nom du mathématicien français Bezout qui était
le premier à Ténoncer et à le démontrer. (N .d.T .)
150 POLYNÔMES ET LEURS ZEROS lCH. V
de deux polynômes:
(/ (s)+ g (*))' = / ' (* )+ g' (x), (4)
(/ (*) •g (*))' = / (x) g' (x) + / ' (x) g (x), (5)
sont ce qui nous intéresse à présent.
On établit ces formules pour / (x) et g (x) quelconques au moyen
d ’un calcul direct en partant de la définition de la dérivée ci-dessus ;
nous laissons au lecteur le soin de les vérifier.
La formule (5) s’étend, sans aucune peine, au cas d’un produit
fini de facteurs, de sorte que l’on peut établir de cette manière
la formule de dérivation de la puissance d’un polynôme
(jk (x)y = kjh~'(x)f(x). (6)
Nous nous proposons de démontrer le théorème:
Soit c un zéro multiple d'ordre k d'un polynôme f (x), k > l >
Alors c est un zéro multiple d'ordre (k — 1) de la dérivée première
de f (x) ; si k = 1, alors c n'est pas un zéro de / ' (x).
En effet, soit
/(x) = (x —c ) \( x ) , k > 1, (7)
où <p(x) n ’est plus divisible par x —c. Dérivant l ’égalité (7), il
vient :
/ ' (x) — (x—c)feq>' (x) + k (x —c)k-1qp(x) =
= (x —c)"-1[(as —c) (jp' (x) + k(p (x)].
Le premier terme de la somme entre les crochets dans le second
membre est divisible par x — c, tandis que le second ne Test pas;
par conséquent, la somme entre les crochets n ’est pas divisible
par x — c. Etant donné que le quotient de la division de / (x) par
(x — c)^1 est bien défini, il en résulte que (x — c)*“* est le binôme
linéaire d’exposant le plus élevé qui soit diviseur du polynôme
/ ' (x), ce qu’il fallait démontrer.
Itérant le théorème démontré ci-dessus, nous obtenons le résul
tat suivant : un zéro multiple d'ordre k d'un polynôme / (x) est un
zéro multiple d'ordre (k — s) de la dérivée sème de f (x), pour k > s ,
et n'est pas zéro de la dérivée ftemc de f (x).
qu’il existe des polynômes qui n’ont pas de zéros même dans l’en
semble des nombres complexes; cette éventualité paraît surtout
probable si nous considérons des polynômes à coefficients complexes.
S’il en était ainsi, il faudrait encore compléter l ’ensemble des nombres
complexes. Or, en réalité, le théorème suivant, dit th é o rè m e f o n d a
m e n ta l d e V a lg è b r e , est vrai :
T o u t p o ly n ô m e à c o e ffic ie n ts c o m p le x e s d o n t le d e g r é e s t s u p é r ie u r
o u é g a l à u n p o ssè d e a u m o in s u n zéro q u i, d a n s le c a s g é n é r a l, e st
u n n o m b re c o m p le x e .
Ce théorème est une des plus grandes réalisations des mathé
matiques et trouve de multiples applications dans différents domaines
de la science. En particulier, il se trouve à la base de tout le
développement ultérieur de la théorie des polynômes à coefficients
numériques. C’est pourquoi ce théorème est appelé « théorème
fondamental de l’algèbre supérieure ». Cependant, ce théorème n’est
pas un résultat purement algébrique. Toutes les méthodes de démons
tration (de nombreuses furent données après la première démons
tration due à Gauss, qui date du XVIIIe siècle) utilisent, dans une
mesure plus ou moins grande, les propriétés, dites topologiques,
des nombres réels et complexes, qui sont étroitement liées à la notion
de continuité.
Au cours de la démonstration que nous allons donner, nous consi
dérerons le polynôme f (x ) à coefficients complexes comme une
fonction complexe d’une variable complexe x. Ainsi, x prend les
valeurs complexes, ou, encore, en tenant compte de la méthode
d’introduction des nombres complexes du § 17, on peut dire que
la variable x parcourt le p l a n c o m p le x e . On peut dire que les valeurs
de / (#) appartiennent à un autre plan complexe par analogie au cas
des fonctions réelles d’une variable réelle indépendante où cette der
nière parcourt l ’axe des abscisses tandis que les valeurs de f (x )
appartiennent à un autre axe (axe des ordonnées).
La définition de la continuité d’une fonction, connue du lecteur
du cours d’analyse, se généralise aux fonctions d’une variable com
plexe, seulement dans la définition il faut remplacer les valeurs
absolues par les modules des nombres complexes.
Notamment, une fonction complexe / (x ) d’une variable complexe
x est dite c o n tin u e e n u n p o i n t x0 si pour tout nombre réel positif e
on peut trouver un nombre réel positif Ô tel que l ’on ait l’inégalité
(1)
c’est-à-dire
de sorte que
e
A
A |x | i4ô X+ e
l / ( * ) l < 1—|x| ^ l —ô e = e,
1 A+&
ce qu’il fallait démontrer.
§ 23] THÉORÈM E FONDAMENTAL 155
l’inégalité
\c„hk |< 1 . (7)
Supposons que le module de h vérifie l’inégalité
| h\ <m in{ôj, ô2). (8)
Cela étant, l ’inégalité (5) devient, en vertu de (6), une inégalité
stricte :
f ( * o h)
t
< | l + c A/^ | + ± |c ftfeh|; (9)
/(* o)
la condition (7) sera utilisée plus tard.
Choisissons l ’argument de h de manière que le nombre chhh soit,
réel et négatif. Autrement dit, soit
arg (chhk) = aigch + kai gh — n,
d’où
argfe—- ■(10)
L ’accroissement h étant choisi de cette manière, le nombre ckhk est
de signe opposé à sa valeur absolue :
Ckhk = — |cftfeh|,
de sorte que, utilisant l ’inégalité (7), on a
11 + chhk I= 11 - 1chhk I I= 1 - 1ckhh |.
Ainsi, h étant choisi d’après (8) et (10), l ’inégalité (9) prend
la forme
I / (zo~l~fe) < 1 —I ckhk]+ y | Chhk | == 1 —y ] chhh|,
I f (*o)
c’est-à-dire on a
f (x 0 "h^) | / ( Æo -f-^ )|
n * o) “ i/(^ )i ^ ’
d’où l’inégalité
|/(*0 + ^ ) | < | /(*<)) |t
ce qui démontre le lemme de d ’Alembert.
Utilisant l ’interprétation géométrique donnée ci-dessus, on peut
expliquer le lemme de d’Alembert de manière suivante. Soit
I / (*o) I > 0- Cela signifie que la longueur de la perpendiculaire
au point x 0 du plan complexe ri’est pas nulle. Alors, d’après le lemme
160 POLYNÔMES ET LEURS ZÉROS [CH. V
linéaires :
/ (x) = a0(x-~ (x —a 2) . . . (x—a*). (2)
Le produit des facteurs linéaires dans (2) est multiplié par le
coefficient a0. En effet, si ce produit était multiplié par un autre
coefficient bT b étant un nombre complexe, alors développant le
second membre de (2) et groupant les termes semblables, le terme
principal de / (x) serait bxn et non a0x”, ce qui contredit l ’égalité
(1) . Ainsi, b = a0.
La représentation d'un polynôme f (x) sous la forme d'un produit
(2) est définie de façon unique à Vordre des facteurs près.
En effet, soit encore un produit représentant / (x) :
f(x) = a0( x ~ Pi)(z —Pz) • • . ( * —P»). (3)
(2) et (3) entraînent l ’égalité
(x o&i) (x oc2) . . . (X—o^) = (x —P,)(x —p2) . . . (x —P„). (4)
Si le zéro a * était différent de tous les / = 1, 2, . . M n, alors
faisant dans (4) z = a t nous aurons le nombre zéro dans le premier
membre et un nombre non nul dans le second.
Ainsi, pour tout zéro a t il y a un nombre (Jy qui coïncide avec a t et
inversement.
Il n’en résulte pas encore que les deux représentations (2) et (3)
sont identiques car, parmi les zéros a u i = 1, 2, . . n, il peut
s’en trouver qui coïncident. Soit, par exemple, s zéros égaux à a L
et soit, d ’autre part, parmi les ; = 1, 2, . . rc, t nombres f5j
égaux à a*. II faut montrer que s — t.
Le degré du produit de polynômes étant égal à la somme des
degrés des facteurs, le produit de deux polynômes non nuis ne peut
pas être nul. Il en résulte que si deux produits de polynômes sont
égaux, alors on peut diviser les deux membres de Végalité par le facteur
communy c’est-à-dire si
f(x)<p(x) = g(x)y(x)
et cp(x)=^0, alors l ’égalité
[/(*) —g (x)]<p(z) = 0
donne
/(*) —* (* )= 0,
ou, encore,
f{x) = g{x).
Appliquons ce résultat à l ’égalité (4). Soit, par exemple, s > t.
Divisant les deux membres de (4) par le facteur commun (x — at) ,
nous sommes amenés à l ’égalité dont le premier membre contient
§ 24] C O N SEQ U EN C ES D U TH ÉO R ÈM E FO N D A M EN TA L 163
/ ( x ) = (x — U i ) Sl <p ( z ).
Remplaçant ici le facteur <p (x) par sa représentation sous la forme
du produit de facteurs linéaires, nous aurions pour / (x) une repré
sentation différente de (2), ce qui est en contradiction avec l ’unicité
de la représentation sous la forme d ’un produit démontrée ci-dessus.
Ainsi, nous avons obtenu le résultat important suivant:
Tout polynôme f (x) de degré n, n ^ 1, à coefficients complexes,
possède exactement n zéros, chaque zéro étant pris avec son ordre de
multiplicité.
Notons que le théorème est également vrai pour n = 0, car un
polynôme de degré nul ne possède évidemment pas de zéros. Ce théo
rème n’est pas applicable seulement au polynôme nul qui n’a pas
de degré et qui prend la valeur nulle pour toute valeur de x. Nous
utiliserons cette dernière remarque dans la démonstration du
théorème:
Soient deux polynômes f (x) et g (x) de degré au plus n 7 qui prennent
des valeurs identiques en plus de n points distincts. A lors f (x) = g (x).
En effet, le polynôme f (x) — g (x) possède, en vertu de nos
hypothèses, plus de n zéros ; son degré étant au plus n, ce polynôme
est le polynôme nul : / (x) — g (x) = 0.
Ainsi, vu que l ’ensemble des nombres distincts est infini, on
peut affirmer que, pour tout couple. de polynômes distincts f (x) et
g (x), il existe des valeurs de l'indéterminée x, soit c, telles que f (c)
g \c). On peut trouver ces valeurs non seulement dans l ’ensemble
des nombres complexes, mais aussi dans celui des nombres réels,
rationnels et, même; dans celui des nombres entiers.
164 POLYNÔMES ET LEURS ZÉROS [CH. V
a2 = a ia 2 + a la 3+ . + a 1a n+ 062a 3+ •. • + o7l_1a n,
a3 =. —(ata2a3+ a ia2a 4+ . . . + a n ^ a ^ o * ),
c’est-à-dire on a
a0an + ditx71-1+ . . . + a ^ a + an = 0.
Nous savons que dans la dernière égalité on peut remplacer tous
les nombres complexes par leurs conjugués. Or, les coefficients
a 0, al9 . . an_l9 an de / (a:) et le nombre 0 du second membre
étant réels, nous sommes, donc, conduits à l ’égalité
a0an + a1a7l~1+ . -. +^-iOc + an = 0
oq, encore,
/ ( « ) - o.
Ainsi, si un nombre complexe {non réel) a est un zéro d'un polynô
me f {x) à coefficients réels, alors le nombre complexe conjugué a Vest
aussi.
Par conséquent, le polynôme / (x) est divisible par le polynôme
du deuxième degré
<p{x) —(x —a) (x —a) = x8 (a + a) x + aa, (8)
dont les coefficients, d’après le § 18, sont réels* Tenant compte
de ceci, montrons que les ordres de multiplicité des zéros a et a du
polynôme f (x) sont les mêmes.
En effet, soient k et l les ordres de multiplicité respectivement
de a et de a et soit, par exemple, k > l. Alors / (a;) est divisible
par la puissance Zème du polynôme qp (x),
/(* )= « pl (*)«<*)•
Le polynôme q (x), quotient de deux polynômes à coefficients réels,
est encore un polynôme à coefficients réels ; or, a est un zéro d’ordre
de multiplicité {k — l) de q (x), tandis que a n ’est plus un zéro
de q (x), ce qui est en contradiction avec le résultat démontré ci-
dessus pour les polynômes à coefficients réels. Il en résulte que k = L
Ainsi, nous pouvons maintenant énoncer que les zéros complexes
d'un polynôme à coefficients réels sont conjugués deux à deux. Il s ’en
suit de cette propriété et de l ’unicité de la représentation (2) d’un
polynôme le résultat final suivant :
Tout polynôme f (x) à coefficients réels peut être représenté d'une
façon unique (à l'ordre des facteurs près) sous la forme d'un produit
dont les facteurs sont respectivement le coefficient a0 du terme principal
de f {x) j puis plusieurs polynômes à coefficients réels de degré Un de la
forme x — a, correspondant aux zéros réels de f (x) et, enfin, plusieurs
polynômes du deuxième degré de la forme (8) correspondant aux couples
de zéros conjugués complexes.
5 25] FRACTIONS RATIONNELLES 167
Pour la suite il est utile de noter que parmi les polynômes à coef
ficients réels avec l’unité pour coefficient du terme principal, les
polynômes de degré un de la forme x — a et les polynômes du deu
xième degré de la forme (8) sont les seuls qui ne puissent pas être
mis sous la forme d'un produit de facteurs de degré plus petit;
ces polynômes sont dits irréductibles.
§ 25** Fractions rationnelles
Outre les polynômes, on étudie encore en analyse les fonctions
dites fractions rationnelles ; ce sont les quotients de deux polynômes
, où g {x) 0. On effectue les opérations algébriques sur ces
fonctions d'après les mêmes règles qu’en arithmétique sur les nom
bres rationnels, c’est-à-dire d’après les règles d'opérations sur les
fractions dont les numérateurs et les dénominateurs sont entiers.
L ’identité de deux fonctions rationnelles, ou, encore, de deux frac
tions rationnelles, a le même sens que l'identité des fractions en
arithmétique. Pour fixer les idées, nous considérons les fractions
rationnelles à coefficients réels ; le lecteur n ’aura aucune peine
à remarquer que tous les résultats de ce paragraphe se généralisent
presque mot à mot au cas des fractions rationnelles à coefficients
complexes.
Une fraction est dite irréductible si son numérateur et son dé
nominateur sont des polynômes premiers entre eux.
Toute fraction rationnelle est égale à une fraction irréductible,
cette dernière étant bien définie à un facteur numérique près, ce dernier
étant commun pour le dénominateur et le numérateur.
En effet, toute fraction rationnelle peut être simplifiée en divi
sant ses deux polynômes par leur plus grand commun diviseur, après
quoi cette fraction devient irréductible. Soient deux fractions
irréductibles égales et , c’est-à-dire
& *(*) iÿ(*)
f{x)\\>(x)^g(x)<p(x); (1)
alors, / (a:) et g (x) étant premiers entre eux, il en résulte, vu la
propriété b) du § 21, que / (x) est un diviseur de cp (z), tandis que,
en raison de la même propriété pour <p (z) et i|3 (a:) (qui sont égale
ment premiers entre eux) il s’ensuit que / (x) est divisible par (p (,x).
Ainsi, f (x) = ap (x), et de (1) il résulte que g (a:) == n\>(x).
Une fraction rationnelle est dite régulière si le degré du numé
rateur est inférieur à celui du dénominateur. Ajoutant à l ’ensemble
des fractions régulières le polynôme nul, le théorème suivant est
vrai :
Toute fraction rationnelle peut être mise d'une façon unique sous
la forme de la somme d'un polynôme et d'une fraction régulière.
168 POLYNÔMES ET LEURS ZÉROS [CH. V
Jg.M
(*) - à«( W
x ) +\ <v(x) »
'Xn /
Àr est une matrice colonne à n lignes. Sa transposée est la matrice
X {x^ Xi, • »• ? %n)
qui est une matrice ligne à n colonnes.
A présent, la forme quadratique (5), dont la matrice des coeffi
cients est A = (au), peut être mise sous la forme d ’un produit:
/ = X'AX.' (7)
En effet, le produit ^lÂr est une matrice colonne qui est de la
forme
” ’N
aijxj
n
S ^2jxj
i=i
AX
n
S &njxj
vi=i <
Multipliant à gauche cette matrice par la matrice X* nous obtenons
une « matrice » à une ligne et à une colonne, à savoir le second membre
de l ’égalité (5).
§ 26] RÉDUCTION D ’UNE FORME QUADRATIQUE 175
Vo tj
et elle est de rang r si et seulement si sa diagonale principale contient
exactement r éléments non nuis.
Passons maintenant à la démonstration du théorème fondamental
des formes quadratiques.
Toute forme quadratique peut être réduite, au moyen d'une trans
formation linéaire non singulière, à la forme canonique. En o u t r r ,
si la forme quadratique est réelle, alors les coefficients de la matrice
de la transformation linéaire peuvent être choisis réels.
Ce théorème est évidemment valable pour les formes quadrati
ques d’une indéterminée, car une telle forme quadratique ne contient
qu’un terme de la forme ax2 et, par conséquent, est déjà réduite
à la forme canonique. Nous pouvons donc faire la démonstration
par récurrence sur le nombre des indéterminées n, c’est-à-dire dé
montrer le théorème pour les formes quadratiques de n indéterminées
en supposant qu’il soit vrai pour les formes quadratiques dont
le nombre des indéterminées est inférieur à n.
Soit une forme quadratique de n indéterminées xt, x 2, . . xn
n n
/ — 2 2
i= i j = l
QijXiXj* ( 12)
§ 26] RÉDUCTION D ’UNE FORME QUADRATIQUE 177
0 0 0 ... 1
Après cette transformation le terme 2ai2XiX2 de / prend la forme
2ai2x iz 2= 2ai2 (zt —z2) {zx+ z2) = 2ai2z\ — 2ai2z\,
c’est-à-dire la forme / contiendra z\ et z\ avec les coefficients non
nuis, car tous les autres termes contiennent chacun au moins une
des indéterminées z3, . . ., zn, de sorte que z\ ni z\ ne peuvent pas
disparaître. A présent, nous avons la même situation que dans le cas
déjà considéré ci-dessus, c’est-à-dire appliquant encore une trans
formation linéaire non dégénérée, nous pouvons réduire / à la for-'
me (14).
Maintenant, il suffit de noter que g est une forme quadratique
contenant au plus n — 1 indéterminées de sorte qu’en vertu de
l ’hypothèse de récurrence on peut la réduire par une transformation
linéaire non dégénérée des, indéterminées z/2, y3, . . yn à la forme
canonique. Cela achève la démonstration, car cette transformation,
considérée comme uûe transformation des indéterminées y y2, . .. .
* * «, yn (qui conserve yx) est, bien entendu, non dégénérée et réduit
la forme (14) à la forme canonique. Ainsi, la forme quadratique /
peut être réduite par deux, tout au plus trois transformations li
néaires non dégénérées (on peut remplacer ces transformations par
une seule, qui est leur produit), à la somme de carrés des indétermi
nées avec certains coefficients. On sait que le nombre de ces carrés
est égal au rang r de la forme /. Si, en plus, la forme quadratique f
est réelle, alors les coefficients de la forme canonique, ainsi que, les
coefficients de la transformation linéaire qui réduit /, sont égale
ment réels; en effet, les coefficients de la transformation inverse
de (13), ainsi que les coefficients de la transformation (15) sont
réels.
La démonstration du théorème fondamental est achevée. On peut
l ’utiliser dans des exemples concrets pour réduire les formes quadra
tiques à la forme canonique. Seulement, au lieu de la récurrence
sur le nombre des indéterminées, il faut appliquer successivement
le procédé ci-dessus, faisant apparaître les carrés des indéterminées.
Exemple. Réduire à la forme canonique la forme quadratique
/ = 2ljÎ2 •“*^2^3^ * (16)
§ 26] RÉDUCTION D ’UNE FORME QUADRATIQUE 179
il vient :
f = 2y\ — 2 y \— 4yi03—8y203-
Le coefficient de y\ étant non nul, on peut séparer, dans l’expression de /,
l ’une des indéterminées. Faisant
*1= 2^ —2ÿ3, z3= 03»
c’est-à-dire réalisant une transformation linéaire dont l’inverse a pour
matrice la matrice
/ = ~2~zi —2*|—2z®—8z2z3.
Nous avons séparé seulement l’indéterminée zu car la forme contient encore
le produit des deux autres indéterminées. Le coefficient de z| étant non nult
nous pouvons utiliser encore une fois la méthode ci-dessus. Effectuant la trans
formation linéaire
t%~ — —4^3, £3—^3,
dont l ’inverse a pour matrice
12 *
180 FORMES QUADRATIQUES [CH. VI
1 1
x i — h ~ \ ~ ~ fa + 3^3,
x2= - 2 h - Y
*3= h
réduit la forme (16) à la forme (17).
La réduction des formes quadratiques à la forme canonique est
analogue à la réduction des équations des courbes du deuxième
degré à centre de symétrie en géométrie analytique; pourtant,
notre théorie ne saurait être considérée comme une généralisation
de la théorie géométrique. En effet, notre théorie admet toutes les
transformations linéaires non dégénérées, tandis que la réduction
des équations des courbes du deuxième degré à la forme canonique
se fait par rapplication des transformations linéaires très spéciales
du type (2) qui sont des rotations du plan. Néanmoins, on peut
généraliser cette théorie géométrique au cas des formes quadratiques
de n indéterminées à coefficients réels. La théorie géométrique des
formes de n indéterminées fait l’objet du chapitre VIII et nous
l’appelons réduction d'une forme quadratique à ses axes principaux.
= fi — £2—
x3= tz
à la forme canonique
/= 2 i;+ 6 /;-8 f;f
qui est différente de celle obtenue précédemment.
On peut s’interroger qu’y a-t-il de commun entre les différentes
formes canoniques d’une forme quadratique donnée /. Ce problème
est très étroitement lié, comme on le verra plus tard, au problème
suivant : soient deux formes quadratiques ; quelle est la condition
§ 27] THÉORÈME D'INERTIE ttti
où tous les coefficients c1? c2, * • •> ct sont non nuis. Etant donné
qu’on peut extraire la racine carrée de tout nombre complexe, réali
sons la transformation linéaire non dégénérée :
Zi — VciVi pour i = 1, 2, . . . , r ; zj = yj pour / = r + l,
Elle réduit / à la forme
/ = 2Î + 2Î+ . . . +^r* (1)
dite normale; la forme normale d’une forme quadratique est la
somme des carrés de r indéterminées avec les coefficients égaux
à l ’unité.
La forme normale ne dépend que du rang r de la forme /, c’est-à-
dire toutes les formes quadratiques de même rang r sont réductibles
à la même forme normale (1). Par conséquent, si les formes f et g
sont de même rang r, alors on peut réduire / à la forme (1) et, ensuite,
transformer la forme (1) en g; autrement dit, il existe une transfor
mation linéaire non dégénérée qui transforme / en g. Comme, d ’autre
part, toute transformation linéaire non dégénérée conserve le rang
d’une forme quadratique, nous sommes conduits au résultat suivant :
Deux formes quadratiques complexes de n indéterminées sont réduc
tibles Vune à Vautre par une transformation linéaire non dégénérée
à coefficients complexes si et seulement si ces formes sont de même rang.
Il résulte de ce théorème qu'une forme quadratique complexe de
rang r est réductible à la forme canonique comprenant les carrés de r
indéterminées avec les coefficients complexes arbitraires non nuis.
La situation est un peu plus compliquée si l ’on considère les
formes quadratiques réelles et si, en plus, l’on n’admet que les trans
formations linéaires à coefficients réels (c’est surtout la seconde
condition qui est importante). Ce n’est pas toute forme quadratique
qui est réductible, dans ce cas, à la forme (1), car, sur cette voie,
nous pouvons nous heurter au problème d’extraction de la racine
carrée d’un nombre négatif. Si, toutefois, nous appelons à présent
forme normale d’une forme quadratique / la somme des carrés des
182 FORMES QUADRATIQUES [CH. VI
les expressions exactes des coefficients 6**, par a**, n’ont aucune
importance. Etant donné que
V \ + ^ .b ln y iy n = { j/ i “h b in U n )* —
la transformation linéaire non dégénérée
+ i= 1, 2, . — 1,
Zn = yn
§ 28J FORMES QUADRATIQUES DÉFINIES POSITIVES189
/ = 2 Zi + CZn- (5)
i—1
Pour montrer que / est définie positive, il suffit de prouver que
le nombre c > 0- Le déterminant de la forme quadratique dans
le second membre de (5) est égal à c. Or, ce déterminant doit être
nécessairement positif, car la forme quadratique, second membre
de (5), est obtenue à partir de la forme / par deux transformations
linéaires non dégénérées, et le déterminant de /, en tant que mineur
principal d'ordre n de /, est positif.
Ainsi s’achève la démonstration du théorème.
Exemples. 1. La forme quadratique
/ = §x\ + x\ + 5x§ -f 4x^2 —8xjX3—4x2x3
est définie positive, car tous ses mineurs principaux sont positifs:
5 2 —4
= 1, 2 1 —2
—4 —2 5
2. La forme quadratique
/ = 3^1 + ar| + 5x§ + 4xtx2—8x^3 —4x2x3
n’est pas définie positive, car son mineur principal d’ordre deux est négatif
3 2
2 1
Remarquons que, par analogie avec les formes définies positives,
on peut introduire les formes définies négatives, c'est-à-dire les formes
quadratiques réelles non dégénérées telles que leurs formes normales
contiennent les carrés des indéterminées avec des coefficients —1.
Les formes quadratiques dégénérées dont la forme normale contient
seulement les carrés des indéterminées avec des coefficients -f l
(ou, respectivement, —1), sont dites, quelquefois, semi-définies.
Enfin, les formes quadratiques dont la forme normale contient les
carrés des indéterminées avec des coefficients + 1 et —1 sont dites
indéfinies.
Chapitre V II ESPACES VECTORIELS
dont les lignes sont formées par les coordonnées des vecteurs (5)
rapportés à la base (4), est dite matrice de passage de la base (4)
à la base (5).
En vertu de (6), la relation entre les bases (4) et (5) et T peut
être exprimée sous la forme de l ’égalité matricielle:
\ / T11^12 *• " ^1n N/ \
t 21t 22* ■- xzn *2
_
T 'T = 7T' = £ ,
§ dû] ESPACES À UN NOMBRE FINI DE DIMENSIONS, BASES 199
d’où
Tr = r e
cela prouve que la matrice de passage d'une base à une autre
est non singulière.
D'autre part, toute matrice carrée non singulière d'ordre n h élé
ments réels est une matrice de passage d'une base donnée de l'espace
vectoriel à n dimensions à une autre base de cet espace.
Soient, en effet, une base (4) et une matrice non singulière T
d’ordre n. La base (5) sera formée par les vecteurs qui, rapportés
à la base (4), ont pour coordonnées les lignes correspondantes de la
matrice T; par conséquent, l ’égalité (7) est vérifiée. La matrice T
étant non singulière, le système de ses lignes et, par conséquent,
la famille (5) sont libres. Donc, la famille (5), en tant que famille
libre de n vecteurs, est une base de l’espace considéré et la matrice T
est la matrice de passage de la base (4) à la base (5).
Ainsi, nous aboutissons au résultat suivant: dans un espace
vectoriel à n dimensions on peut trouver autant de bases différentes
qu’il existe de matrices carrées non singulières d’ordre n* Bien enten
du, nous considérons comme distinctes les bases formées par les
mêmes vecteurs, ordonnés de façon différente.
Transformation des coordonnées dfun vecteur. Soient deux bases
(4) et (5) d’un espace à n dimensions et r= (T ^ ) la matrice de passage
de e à e* :
e '^ T e .
Soit un vecteur a rapporté respectivement à la base (4) et à la
base (5) ; il s’agit de trouver la relation qui existe entre les lignes
des coordonnées de a dans ces deux bases.
Soit
n
a — 2<*■&}. (8)
j=i
n
' 1 = i2= l a i e 'i-
Utilisant (6), il vient :
O.J = 2 7 = 1. 2, . . . , n,
i —i
200 ESPACES VECTORIELS [CH. V il
on a
Ti
2 3
_ 0 J;
2 1 V
Ainsi, le vecteur
a= 4^2—e3»
rapporté à la base (10), a pour ligne des coordonnées la ligne
/ 3 -* 6\
(ai, «J. aj) = ( l ,4 ,- i ) | - 2 1 - 4 = (-13,6,-27),
V 8 - 3 17/
c’est-à-dire
a= —134 + 64-27^.
Alors, on a
(a + 6 )« p = [ + <?«]<p =
i=i
n n n
= S { « i + P i)cl = 2 «*c<+ 2 PiCi = aip-f bip.
i=l i=*i i=l
D’autre part, y étant un scalaire réel, il vient:
n n
(va)Cp= [t=l2 (Y«i) «il q> — i—2 1 (va.)Ci =
n
—y <2 a ici = v(acp).
i —1
la dernière relation est équivalente à l ’égalité matricielle
*<P = (<*!, ♦- .>0^) ( e s
compte tenu de (10) et de l’associativité de la multiplication des
matrices (cette dernière se vérifie aisément dans le cas où l ’un des
facteurs est une. colonne de vecteurs), on obtient :
acp —[(«i, a 2, .. .,On)A]e.
Il en résulte que la ligne des coordonnées du vecteur acp est le pro~
duit à droite de la ligne des coordonnées du vecteur a par la matrice A
de Vapplication linéaire <p (acp, a et cp étant rapportés à la base (4)).
Exemple. Soient un espace vectoriel à trois dimensions et une applica
tion linéaire (p, qui, rapportée à une base eu e2, a pour matrice
a —5^+ ^2—2^3,
alors
( - 2 10\
(5, 1, - 2 ) 1 3 2 = ( - 9 , 16, 0),
V 0 - 4 1/
c 'e st-à -d ir e
aip = —9 ^ + 16<?2.
Changement de bases et relation entre les matrices correspondan
tes d ’une application linéaire. Bien entendu, la matrice d’une appli
cation linéaire dépend de la base, à laquelle cette application est
§ 31) APPLICATIONS LINÉAIRES 205
CGr2 • . * OCnn—X
Le déterminant de la matrice A — XE, noté ] A — XE |, est
un polynôme de degré n par rapport à X. En effet, le produit des
éléments de la diagonale principale est un polynôme par rapport
à X qui est de la forme
( - 1 )n *n + . . . ;
les termes omis sont ceux qui contiennent X à des puissances stricte
ment inférieures à n ; les autres termes du déterminant en question
peuvent contenir, au plus, (n — 2) éléments de la diagonale princi
pale et, par conséquent, sont des polynômes de degré n — 2 au plus
.par rapport à X. On peut calculer les coefficients du polynôme en
question. Ainsi, le coefficient de A,”-1 est égal à (—l)*”1 (an +
+ a 22+ . - . + a nn), tandis que le terme indépendant de X est
égal au déterminant de A.
214 ESPACES VECTORIELS [CH. VII
P i« i2 + P 2 a 22 + • - • + p 7 i« n 2 = ^0p2» ^
P i« l7 i + P 2 a 2n ~ b • ■ • + P n& nn = ^o P * *
Etant donné que 0, les nombres p4, p2, • ••> Pn ne sont pas
tous nuis, de sorte que le système d'équations linéaires homogènes (4),
qu’on peut mettre sous la forme
(« 1 1 — ^ 0) x i “b « 21^2 -b • « • + & n \ x n = 0 ,
«12#1 "b («22 — ^ 0) x 2 ri* • * • “b « n2x n = 0 ,
Cela signifie que les vecteurs bv &2, . . bk^ forment une famille
non libre, car a x 0.
On dit qu’une application linéaire 9 donnée dans un espace vec
toriel réel Vn a un spectre simple si toutes ses racines caractéristiques
sont réelles et distinctes. L’application 9 a, donc, n valeurs propres
distinctes, de sorte que, en vertu du théorème démontré ci-dessus,
il existe dans l’espace Vn une base formée par les vecteurs propres
de cette application. Ainsi, toute application linéaire à spectre simple
peut être donnée par une matrice diagonale.
Passant de l ’application linéaire aux matrices qui la définis
sent, nous obtenons le résultat suivant :
Toute matrice dont toutes les racines caractéristiques sont réelles
et distinctes est semblable à une matrice diagonale ou, encore, est ré
ductible à la forme diagonale.
Chapitre VI I I ESPACES EUCLIDIENS
6 ) = S «iPi- (3)
i=i
On vérifie aisément que les conditions I-IV sont satisfaites, c’est-à-
dire que l ’égalité (3) définit dans Vn un produit scalaire.
La définition (3) dépendant manifestement du choix de la base,
nous constatons qu’il existe une multitude de façons d’introduire
le produit scalaire dans un espace vectoriel à n dimensions; or, pour
le moment, nous ne savons pas encore si nous sommes en mesure
d’introduire un produit scalaire de façon essentiellement diffé
rente. Nous nous proposons d’examiner toutes les façons de trans
former un espace vectoriel à n dimensions en un espace euclidien ;
cela nous amènera à la conclusion que, dans un certain sens, il
n ’existe pour tout n qu’un seul espace euclidien à n dimensions.
Soit En un espace euclidien à n dimensions, c’est-à-dire supposons
que l ’espace vectoriel à n dimensions soit muni d’un produit scalaire
quelconque. Les vecteurs a et b sont dits orthogonaux si leur produit
scalaire est nul :
(a, b) = 0.
220 ESPACES EUCLIDIENS [CH. VIII
b= S P iri,
i= i i=i
alors, selon (8), il vient (les bases (10) et (11) sont orthonormales !) :
n
(a, b)= 2 a<P«= <«'» b').
i=l
224 ESPACES EUCLIDIENS [CH. VIII
ejtp) = 0 pour t^ j ;
autrement dit, la famille de vecteurs ^cp, e2<p, . . enqp est ortho*
normale, de sorte que ces vecteurs forment une base orthonormale
de En.
Réciproquement, soient <p une application linéaire et el7 e2y . . .
. . en une base orthonormale de En telle que l ’image de cette base,
soit ej<p, e2(f, . • en<p9 par l’application <p, soit encore une base
228 ESPACES EUCLIDIEN S (CH, V III
orthonorinale de En. Si
n
CL ^ CC1 6 1
Alors
&<P= 2 P* (e*q>)
i=l 2(2
j=i i=l
eh
n n n
cy = S W (<w) 2 ( 2 *’
j—1 i—i j= 1
Compte tenu de ce que la base e est orthonormale, il vient :
n
(fc<p, c)= 2
j, i=.l
n
(b, ccp) = 2 PiY^i-
D’après (2), les seconds membres des deux dernières égalités coïnci
dent, de sorte que l ’on a
(6 <p, c) = (b, cq>).
ce qu’il fallait démontrer.
§ 36] APPLICATIONS SYMÉTRIQUES 231
= 2j ^iiPiP; ^ S a OpiPi*
i»7=1 *,j=l
Notons que T avant-dernière égalité a été obtenue en échangeant
les indices de sommation i et /. Le théorème est donc démontré.
Une application linéaire cp d'un espace euclidien En est une appli
cation symétrique si et seulement si il existe dans En une base ortho
normale formée par les vecteurs propres de <p.
Une partie de cette proposition est presque évidente: s'il existe
une base orthonormale ev e2, . . en dans En telle que
ei<p = kiei, i = 1, 2, .. ., n,
alors la matrice de l ’application <p, rapportée à la base e1 est
diagonale :
fh x 0\
V
Ko 'K '
Or, la matrice diagonale est manifestement symétrique, de sorte
que l ’application cp, rapportée à la base orthonormale e, a pour
matrice une matrice symétrique ; par conséquent, cp est une appli
cation symétrique.
Nous allons démontrer la réciproque par récurrence sur la dimen
sion n de l ’espace En. En effet, pour n = 1 l’image de tout vecteur a
de l ’espace Ex par une application linéaire cp est colinéaire à a.
Il s’ensuit que tout vecteur non nul a de E x est un vecteur propre
de cp (il en résulte, d’ailleurs, que toute application linéaire est
dans ce cas symétrique). Prenant pour a un vecteur normé, nous
obtenons la base orthonormale cherchée.
Supposons que le théorème soit démontré pour tout espace eucli
dien à (n — 1) dimensions, et soit cp une application symétrique
dans En. Du théorème démontré ci-dessus il résulte l ’existence d’une
racine caractéristique réelle, soit À0, de l ’application cp. À0 est, donc,
une valeur propre de <p. Soit a le vecteur propre de cp relatif à la
valeur propre* X0 ; alors, tout vecteur non nul colinéaire à a est,
également, un vecteur propre de cp relatif à la même valeur propre
A,rt, car
(a a) cp — a (a c p ) = a (A ,0a ) = (a a ).
§ 36] A P P L IC A T IO N S S Y M É T R IQ U E S 233
(^i, ^i) ~ 1•
Nous avons démontré au § 34 que tout vecteur non nyl ex de En
peut être complété en une base orthogonale de En :
^2’ ***» (3)
Les vecteurs de En, qui ont dans la base (5) Ja première coordonnée
nulle, c’est-à-dire qui sont de la forme a 2e'2-\- ... . + ctne'n, forment,
manifestement, un sous-espace vectoriel à (n — 1) dimensions de
l’espace En qui sera noté L. En outre, L est un espace euclidien
à {n — 1) dimensions, car le produit scalaire étant défini pour
les vecteurs de En, il est, en particulier, défini pour les vecteurs de
L et jouit de toutes les propriétés requises.
Le sous-espace L est formé par les vecteurs de En qui sont ortho
gonaux au vecteur ev En effet, si
a = cL\ex-f- a2e2+ .■•-+-
alors, la base (5) étant orthogonale et le vecteur e4 normé, on a
(^i, cl) = ai (ei7 ex) -J- a2(ei7 e2)-\~ ...-\-a 'n (e±, e'n) = a*,
c’est-à-dire (ex, a) = 0 si et seulement si ax = 0.
Soit a un vecteur du sous-espace L, c’est-à-dire (el7 a) — 0.
Alors, le vecteur aip appartient également à L. En effet, l’applica
tion <p étant symétrique, on a
(<?i, a<p) = (*i(p, a) = (V i, a) = k0*0 = 0,
c’est-à-dire le vecteur a<p est orthogonal à ex et, par conséquent,
appartient à L. On exprime cette propriété du sous-espace L en
«lisant que L est invariant par rapport à l’application <p; elle permet
de considérer qp en même temps comme une application linéaire
de l ’espace euclidien L à (n — 1) dimensions sur lui-même. Cette
application définit, en outre, une application symétrique dans L,
car l ’égalité (1), valable pour les vecteurs de En, est, en particulier,
vraie pour les vecteurs de L.
En vertu de la récurrence, il existe une base orthonormale dans L
formée par les vecteurs propres de l’application <p; notons cette
base par e2, e3, . . ., en. Tous ces vecteurs sont orthogonaux au
vecteur el7 de sorte que la famille el7 e2l . . en est la base ortho
normale de En, formée par les vecteurs propres de l ’application qp_
Le théorème est démontré.
234 ESPACES EUCLIDIENS fCH. VIII
1 —1 0
Trouvons son polynôme caractéristique:
i
0 )
X 1 11 —1
- 1
1 -X —1 1
\A —XE\ = = (X — 1)3 ( l + Z ) .
1 -1 - X 1
1 1 1 -X
Ainsi, la matrice A a la racine caractéristique 1 d’ordre de multiplicité 3 et la
racine caractéristique —3T simple. Par conséquent, nous connaissons déjà la
forme canonique à laquelle la forme / est réductible par une application ortho
gonale :
f = y î + y l + y l — 3yl
Trouvons Inapplication orthogonale réduisant /. Le système d’équations
linéaires homogènes (3) pour A,0 —1 prend la forme
—*i + *2 + * 3 ^ *4 = 0,
X i— X2- -
1 Xi—X2^X 3-|-X4 = 0,
- —xi =
Le système étant de rang 1, on peut trouver trois solutions linéairement
indépendantes, soit
= 1, 0, 0),
b2 = (U 0, 1, 0),
*3 = ( - l . Û, 0, 1).
Utilisant le procédé d’orthogonalisation, nous obtenons la famille de
vecteurs
= = 1, 0, 0),
C2= - - o , + 62= = ( | . - { , 1, 0) ,
1 1 / 1 1 1 \
«3 = y c*+ ‘3‘ c2+ ^ = ( —y • Y ' T ’ *) '
D’autre part, faisant dans (3) X0= —3, nous obtenons le système d’équa
tions linéaires homogènes
3x i X2 -J- X3 — x 4 = 0 ,
X| 3x2—X3-J- X4 —0,
*1 —*2+3*3+*4 = 0,
l —Xi -|- X2 -f- X3—3x4 0 ■
Son rang est 3. La solution non nulle est donnée par le vecteur
c4 = (l, - 1, - 1, 1).
238 ESPACES EUCLIDIENS [CH. VIII
La famille des vecteurs c\9 c2, c3, c4 est orthogonale. Passant aux vecteurs
normés correspondants, nous obtenons la famille orthonormale des vecteurs
( i T T W ' 0' # )-
c'2—
( i r - ^ r - /!••)•
4=
(
\
1 1 1
2 1 /3 ’ 2 ]/'3 ’ 2 1 /3 ’
fi_ _ i_ _ i_ i \
J /3
2 )
«i = V2 ’ 2 ’ 2 ’ 2 / ’
Ainsi, la forme / est réductible à ses axes principaux par l'application
orthogonale
peut supposer que c12 = 0 ; par conséquent, clz 0. Or, dans ce cas,
g {%\ t #2) = ci\Vi (c2li/i + c2zV2) —ciic2ill\ + Cllc22*/i#2-
La forme g devant être réduite par (4) à la forme canonique, on
a nécessairement cn c22 = 0, c’est-à-dire c22 — 0; cl2 et c22 étant
nuis, la transformation (4) est dégénérée.
La situation est toute différente si l’une des formes, soit g (xlf
x 2y . . s n), est définie positive1. Notamment, le théorème suivant
est vrai:
Soient f et g un couple de formes quadratiques réelles de n indéter
minées,, dont g est définie positive. Alors, il existe une transformation
linéaire non dégénérée des indéterminées, réduisant simultanément g
à la forme normale et f à la forme canonique.
Pour cela, réalisons d’abord la transformation linéaire non
dégénérée des indéterminées x ^ z 2, . . xn, soit
X = TYy
qui réduit la forme définie positive g à la forme normale
g (xu x2, . . Æ„) = ÿï + y |+ . . . -f yl.
Alors la forme f devient une forme quadratique, soit <p,des nouvelles
indéterminées :
/ («£i » ^2» • ■ • » — tp i y 1 1 2/2» ■ • • » Vn)*
g (x U x2, “ -, Xn)= z \+ Z l+ . + Z i,
de sorte que
X = (T Q )Z
est la transformation cherchée.
1 Bien entendu, cette condition n'est pas nécessaire ; par exemple, les for
mes + x\ — x\ et x\ — x\ — x\^ toutes deux canoniques, ne sont pas défi
nies positives.
Chapitre IX CALCUL DES ZÉROS D'UN POLYNOME
( * + 1 ) ’+(«***?) =°-
On sait que les valeurs de la racine carrée du nombre complexe
p2
~— q sont des nombres complexes. La racine carrée ayant deux
valeurs opposées, on peut les noter ± J . / ^ - —q. Ainsi
§ 38] ÉQUATIONS DES DEUXIÈM E, TROISIÈME ET QUATRIÈME DEGRÉS 241
"= 4± / T - (3- i) = T ± T V ^ + ^ -
Au moyen des méthodes du § 19, on trouve :
V - 3 + 4i = ± < l + 2 i ) ,
de sorte que
xi = 2 -\-iy x2 = i —i.
Equations du troisième degré. A la différence du cas des équations
du deuxième degré nous n ’avons pas jusqu’à maintenant de métho
des pour la résolution des équations du troisième degré, même
lorsque les coefficients sont réels. Nous allons établir pour les équa
tions du troisième degré une formule analogue à la formule qui
donne les racines des équations du deuxième degré; en outre, nous
supposons, dès le début, que les coefficients des équations sont des
nombres complexes quelconques.
Soit une équation du troisième degré à coefficients complexes
l f + ayt + by + c = 0. (1)
Remplaçant dans (1) l ’inconnue y par une nouvelle inconnue x,
liée à y par la relation
V= x ~ - ^ » (2)
il est facile de vérifier que nous obtenons pour l’inconnue x une
équation où le terme en x2 disparaît, c’est-à-dire une équation de
la forme
a? + px + q = 0. (3)
Calculant les racines de l ’équation (3), nous pouvons, d’après (2),
trouver celles de l ’équation (i). Donc, il reste à trouver une méthode
de résolution de l’équation du troisième degré « non complète »
à coefficients complexes (3).
D’après le théorème fondamental, l ’équation (3) possède trois
racines complexes. Soit x0 l’une de ces racines. Introduisons une
inconnue auxiliaire u et considérons le polynôme
/(w) = u2—X0U— ^ .
242 CALCUL DES ZÉROS D ’UN POLYNÔME £CH. IX
(5)
Portant dans (3) l’expression (4) de la racine x$, nous obtenons :
(a + P )3+ p (a + P ) + g = 0
ou encore
a 3+ P3+ (3aP+ p) (a + P) + g = 0.
Or, il s’ensuit de ( 5 ) que 3 a p 4 - p = 0 , de sorte que l ’on a:
a 3+ P 3= —?• (6)
D’autre part, il découle de (5)
(7)
Les égalités (6) et (7) montrent que les nombres a 3 et P3 sont
les racines de l’équation du deuxième degré à coefficients complexes
z* + gz —g = 0. (8)
Résolvant réquation (8), il vient :
x0= a + P = j / ^ —- J + J / " t + |7 + ^ V ^T + S -
La racine cubique d’un nombre complexe a trois valeurs com
plexes, de sorte que les formules (9) donnent trois valeurs pour a etl*
1 Les nombres a et p intervenant de manière symétrique dans les égalités
(6) et (7) et dans l’expression (4) de ar0» on peut donc choisir, sans différence
aucune, pour a3 (respectivement pour p3) la première ou la seconde racine de
lféquation (8).
6 38] ÉQUATIONS DES DEUXIEME, TROISIÈME ET QUATRIÈME DEGRÉS 243
XZ = a te + p te2 = a j (~ y + î y ^ ) ( — y — *y ^ ) =
a t + Pi
2 iV 3-
xs= a,eî + p1e = a, ( —y —i-y^) + Pi ( —y + iy ^ ) =
a l + Pl
■iV 3 ^ î ;
les nombres a t et px étant réels, les racines x 2 et x 3 sont des nombres
conjugués complexes; en outre, le coefficient de la partie imagi
naire de x %et de x 3 est non nul, car ^ Pi (ccx et px sont des valeurs
des racines cubiques distinctes).
Ainsi, si D < 0, alors Véquation (11) a une racine réelle et deux
racines conjuguées complexes.
2) Soit D = 0. Dans ce cas,
« - f - f t - y - i
Soit la valeur réelle de la racine cubique a. En vertu de (5),
Pt est également un nombre réel ; en outre, == px. Remplaçant
dans les formules (10) px par et utilisant l ’égalité évidente e +
+ e2 = — 1, il vient :
x t = 2<X|, xz = (e + e2) = — a lt xz = a x(ea + e) = — a*.
Ainsi, si D = 0, alors Véquation (11) a ses racines réelles dont
deux coïncident.
3) Enfin, soit D > 0. Dans ce cas, on a le même nombre réel
négatif sous les racines carrées dans la formule de Cardan, de sorte
que les racines cubiques doivent être extraites des nombres conju
gués complexes. Ainsi, toutes les valeurs de a et P sont maintenant
des nombres complexes. Or, parmi les racines de l ’équation (11)
l’une au moins est réelle. Supposons que la racine
xi~ a o+ Pc
' 2 7 ■27
97 ^
Ainsi, si l’on veut rester dans le domaine des nombres réels, la formule
de Cardan n’est pas valable pour cette équation, bien que ses racines soient
les nombres réels 2, 3 et —5.
Equations du quatrième degré. Le calcul des racines d’une équa
tion du Çuatrième degré à coefficients complexes
y* + ay3+ by* + cy + d = 0 (13)
se ramène à la résolution d’une équation auxiliaire du troisième
degré. On réalise cette réduction par la méthode suivante due à
Ferrari.
D’abord, posant y = x — on ramène l ’équation (13) à la
forme
xfk-\~p3?-\~qx-\~r = 0. (14)
Ensuite, on transforme le premier membre de cette équation en
introduisant un paramètre auxiliaire a de la manière suivante :
x*-\-pz2+ qx + r = ^;ra + y + a ) 2 + gz + r —y —a 2—2axa—pa
ou encore
( ^ + y + a ) 2—[2axa—g x - f ( a a- f p a —r - f Ç ) ] = 0. (15)
Choisissons a de manière que le polynôme entre les crochets soit
le carré d’un polynôme du premier degré. Pour cela, ce polynôme
$ 3 8 ] ÉQUATIONS DBS DEUXIÈME, TROISIÈME ET QUATRIÈME DEGRÉS 247
(17)
1 L’échelle de l ’axe des y est, sur la figure 9, dix fois plus petite que celle
de l’axe des x .
250 CALCUL DES ZÉROS D'UN POLYNÔME [CH. IX
X h[x) JC h(x)
—1 18
0 -3
1 -4
—4 —39 2 39
—3 144 . #
— 2 83 • •
On voit que le polynôme h (s) possède, en tout cas, trois zéros réels
dont un positif, a*, et deux négatifs, a a et a 3 ; en outre,
1 < a t<2, — l < a 2< 0 ,
—4 < a 3< —3.
j
L’information sur les zéros (réels) d’un polynôme, fournie par
le graphe, est pratiquement assez satisfaisante. Néanmoins, chaque
fois il reste des doutes concernant l’existence d ’autres zéros réels.
Ainsi, dans l ’exemple considéré ci-dessus nous n ’avons pas démontré
qu’il n ’existait pas de zéros de h (z) à droite du point x = 2 et
à gauche du point" x = —* 4. De plus, n ’ayant pas considéré les
valeurs non entières de x , on peut admettre que le graphe tracé
sur la fig. 9 ne correspond pas tout à fait au véritable comportement
de la fonction h (a:), notamment il ne prend pas en considération
les oscillations plus petites de h (z) et, pour cette raison, il est pos
sible qu’on perde de vue certains zéros de cette fonction.
Il est vrai qu’on aurait pu, en traçant le graphe de h (x), prendre
les valeurs de h (z) qui correspondent non seulement aux va
leurs entières de x , mais aussi aux valeurs de la variable indépendante
qui en diffèrent de 0,1 ou, encore, de 0,01. Mais cela ne ferait que
compliquer les calculs, sans faire disparaître les doutes évoqués
ci-dessus. D’autre part, on pourrait, utilisant les méthodes d’analy
se, étudier le comportement de la fonction h (x) en déterminant
ses points extrémaux et comparer ainsi notre graphe avec l ’allure
véritable de h (z) ; or, cela conduit au problème du calcul des zéros
de la dérivée h' (z), c’est-à-dire encore au problème qui nous préoc
cupe.
Il en résulte la nécessité de trouver des méthodes plus efficaces
de calcul des limites des zéros des polynômes à coefficients réels,
ainsi que des méthodes permettant de déterminer le nombre de ces
zéros. Nous allons aborder le problème de calcul des limites des
zéros réels ; le problème de détermination du nombre de zéros réels
sera étudié aux paragraphes suivants.
La démonstration du lemme du module du terme principal (cf. § 23)
permet déjà d’établir certaines limites pour les modules des zéros
§ 3»] LIMITES DES ZEROS 251
<P3 ( * ) = * "/ ( ~ - ) .
x>i+y/f ’ (3)
alors l ’expression entre les crochets dans la formule (2) est stric
tement positive, vu que pour x > l on a l ’inégalité
a o x * -1 (x — 1 ) — B > a 0 (x — 1 f — B \
tous ces polynômes étant positifs pour x = 4, ce oui est facile de vérifier» le
nombre 4 est une borne supérieure des zéros positifs de <p2 (x), de sorte que le
nombre —4 est une borne inférieure des zéros négatifs de h (x).
Enfin» considérant les polynômes
(p! (x) — —x*h = 3x5+ 7 x 4—8x3+ 5x2—2x— 1,
on trouve des bornes supérieures de leurs zéros positifs qui sont» respectivement»
les nombres 1 et 4 en appliquant la méthode de Newton. Par conséquent» le
nombre — — 1 est une borne inférieure des zéros positifs de h (x) et le nombre
1
— *£-une borne supérieure des zéros négatifs de h (a;).
Ainsi, les zéros positifs de h (x) sont compris entre les nombres 1 et 2, et
ses zéros négatifs se trouvent entre les nombres —4 et — ^ . Ce résultat est bien
en accord avec T information fournie par le graphe de h (x),
—00 — + — — 4 — 4
00 4- + 4 — — 1
Ainsi, lorsque x varie de —00 à 00, la famille de Sturm perd trois change
ments de signes ; par conséquent, le polynôme h (x) possède exactement trois
zéros réels. Ainsi le graphe de h (x), considéré au paragraphe précédent, donne
réellement tous les zéros réels de ce polynôme.
Appliquons la méthode de Sturm à un autre polynôme, plus simple. Soit
le polynôme :
} (x) = x24-3x2—l.
Calculons le nombre de ses zéros réels, ainsi que les couples de nombres entiers
qui les encadrent ; en outre, ne commençons pas par tracer le graphe de ce
polynôme.
La famille de polynômes
/(x) = x»+ 3x2- l ,
h (x) = 3x24-6x,
Î2 (*) = 2x4' li
/ 3 (x) = 1
est une famille de Sturm du polynôme / (x).
Calculons le nombre de changements de signes dans, cette famille respecti
vement pour x = —00 et pour x — 00. Il vient :
Nombre
/(*) fi (x) /2 (x) h (*, de changements
de signes
—00 — + — 4 3
00 4 + 4 4 0
260 CALCUL DES ZÉROS ^D*UN POLYNOME [CH. IX
Ainsi, le polynôme f (x) possède trois zéros réels. Pour préciser la répartition
de ces zéros, complétons le tableau précédent :
Nombre de changements
/<*> /I (*) /2(a) /3<*) de signes
x — —3 — + — + 3
x = —2 + 0 — + 2
x = —1 + — — ~t~ 2
3 = 0 — 0 + 1
X—1 + + + + 0
pas des zéros de / (a:) mais peuvent être des zéros d'autres polynômes
de la famille (1), on procède alors de la manière suivante. Soit e un
nombre positif si petit que l'intervalle (a, a + 2e) ne contienne pas
de zéros du polynôme / (a;), ni des autres polynômes de la famille
(1), excepté le zéro a; d’autre part, soit î| un nombre positif si petit
que l ’intervalle (6 — 2t|, b) ne contienne pas non plus de zéros de
/ (a:), ni des autres polynômes de (1), excepté, peut-être, le zéro b.
Alors, le nombre qui nous intéresse est égal à celui des zéros réels
du polynôme / (x) compris entre a + e et b — r|, où encore, selon
la proposition démontrée ci-dessus, ce nombre est égal à S (a +
+ e) —S (b — T|) (ou il est inférieur à S (a + e) — S (b — t|) d'un
nombre pair). Or, il est facile de voir que
S (a + t) = S+(à), S (b - x \) = S^(b).
Ce qui démontre le théorème suivant:
Théorème de Budan-Fourier. Soient deux nombres réels a et b,
a < 6, qui ne sont pas des zéros d'un polynôme à coefficients réels
f (x). Alors le nombre des zéros réels de f (x), pris avec leurs ordres
de multiplicité et compris entre a et b, est égal à la différence S+ (a) —
— S - (b) ou est inférieur à S+ (a) — £_ (fc) d'un nombre pair.
Désignons par oo une valeur positive suffisamment grande de
l ’indéterminée x telle que les signes des polynômes de la famille (1)
au point x soient les mêmes que ceux des coefficients de leurs termes
principaux. Ces coefficients étant les nombres a0, na0, n (n —
— 1) a 0, . . n!a0, ayant tous le même signe, on a: S (oo) =
= (oo) = 0. D ’autre part, vu que
1 est une borne inférieure des zéros positifs du polynôme h (x ). Les dérivées suc-
cessiyes ont été également calculées au § 39. Trouvons leurs signes pour x = i
et x = oo :
Nombre de changements
h <x) A' <*> h" (x) h ' " (x) hv <*> de signes
x= l — -r f 4 i- 4 1
x oo — 4 f 4 4 + U
mais aussi aucun zéro des polynômes f (x) et /" (z) L Ainsi, il vient
du cours d’analyse que la courbe y = f (x) dans l ’intervalle (a, b)
croît ou décroît de façon monotone ; en outre, cette courbe est soit
convexe, soit concave dans tout, l’inter
valle. Donc, la courbe y = f (x) peut se
comporter dans l ’intervalle (a, b) de
quatre manières différentes représentées
sur les figures 11-14.
Désignons par a0 l ’extrémité de l ’in
tervalle (a} b) où les signes de f (x) et
de f" (x) coïncident. Les nombres f (a) et
f(b) ayant des signes contraires et f"(x)
conservant son signe pour a < x < b,
un tel nombre a0 peut être trouvé. Sur
les figures 11 et 14, on a : aQ = a, sur Fig. 10
les deux autres figures a0 — b. Menons
la tangente à la courbe y=f(x) au point d’abscisse a0, c’est-à-dire au
point (a0, / (a0)) ; soit d l ’abscisse du point d’intersection de la tangente
et celle de Newton donnent, dans tous les cas, deux valeurs approchées
du zéro a qui encadrent ce dernier. Ainsi, il est utile d'alterner
Fig. 15
~ -4 -3 9 -- Ü - ! 09
on a
1,3 < a, <1,31,
c’est-à-dire nous avons calculé le zéro 04 avec une erreur inférieure à 0,01.
Appliquons maintenant à ce nouveau segment la méthode d’interpolation
linéaire :
t _ ^31. (—0,13987) —1,3 *0,0662923851 = 0,26940980063
—1,30678
0,13987—0,0662923851 0,2061623851
Appliquons à ce même intervalle la méthode de Newton, en posant
an =1,31. Vu que
h9 (1,31)=20,92822405,
on a
0,0662923851 27,3496811204
1,30683 . . .
20,92822405 20,92822405
Ainsi,
1,30678 < a t < 1,30684,
et, posant 04 = 1,30681, nous faisons une erreur inférieure à 0,00003.
Jusqu’ici nous n ’avons pas montré que les méthodes exposées
ci-dessus permettent de calculer un zéro avec une erreur arbitraire
ment petite, c’est-à-dire nous n ’avons pas encore démontré la con
vergence de ces méthodes. Démontrons-le au moins pour la méthode
de Newton.
Soit a un zéro simple d’un polynôme / (æ) dans un interval
le (a, b) ; en outre, supposons que l ’intervalle (a, b) vérifie les conditions
de la méthode de Newton. En particulier, il en résulte l’existence
de deux nombres positifs A et B tels que l ’on ait pour tout x sur
le segment (a, 6) :
\f'{x)\>A, \f(x)\<B. (3)
Introduisons la notation
et supposons que
C (b-a)d. (4)
Pour satisfaire cette dernière inégalité il faudra, peut-être, resserrer
le segment (a, b) ; or, cela ne peut pas altérer les inégalités (3).
Soit a0 l’extrémité du segment (a, b) par laquelle il faut commencer
à appliquer la méthode de Newton. D’après la formule (2), nous
obtenons une suite de valeurs approchées, du zéro a, soit at1 a2> • • •
. . ahf . . .; tous les a* appartiennent au segment (a, b) et sont
liés entre eux par les égalités
Soit
a — ak Jr hhl k = 0, 1, 2, . . . (6)
Alors
0 = / (et) = / (a&) hkf (ûft) H— f* (ûft + Qhh),
où O < 0 < 1 . Vu que f'(ah) ^ 0 en vertu de la condition imposée
au segment (a, b), et compte tenu de (5) et de (6), il vient :
* 1 /'(«*+ e*o_*. i /<«*)
2 /'(**) ~ nh^ 1 '(a h) 7 ^ ) = “
On en déduit
f " (&h + Qhk) I ^ h * B — Chl k — 0 1 2
[^a+i I —hh 2 /' (ah) \< n k 2A ~ C t lh ' * - u f
Ainsi,
2h+1- i ,
| hk+i | < Ctiï < C3^ _ i < C7«_2 < . . . < C
ou encore, vu que | hQ\ = [a —a0| < b — a, on a
lA f t+ i K ^ M ^ ^ - a ) ] 2^ 1, ft = 0 , l , 2, . . . (7)
Il en* résulte, vu la condition (4), que la différence hh entre le zéro a
et sa valeur approchée ahy obtenue par Vapplication successive de la
méthode de Newton, tend vers zéro lorsque k tend vers l'infini, ce qu’il
fallait démontrer.
Notons que la formule (7) donne une estimation de l'erreur com
mise pour la (k + l)ème itération de la méthode de Newton, ce qui
est essentiel si l’on applique uniquement cette méthode sans l ’alter
ner avec celle d’interpolation linéaire.
Le lecteur trouvera dans les cours de calcul approché des procédés
de calcul plus rationnels, qui facilitent l ’application des méthodes
ci-dessus, ainsi que d’autres méthodes dont celle de Lobatchevski
(quelquefois, on l’appelle par erreur méthode de Graeffe). Cette
dernière méthode permet de calculer les valeurs approchées de tous
les zéros simultanément, y compris les zéros complexes; en outre,
elle n’exige pas, pour son application, la séparation des zéros;'
toutefois, cette méthode nécessite des calculs très laborieux. Elle
est basée sur la théorie des polynômes symétriques qui sera exposée
dans le chapitre XL
§ 43. Anneaux et champs numériques
Dans la plupart des chapitres précédents de notre cours, nous
nous sommes trouvés dans la situation où, pour exposer telle ou telle
théorie, nous nous placions soit dans le cas des nombres complexes,
soit seulement dans le cas des nombres réels; mais ensuite nous
étions obligés de noter que les résultats obtenus restaient vrais si
Ton se bornait aux nombres réels et, respectivement, qu’ils pouvaient
être généralisés au cas des nombres complexes. En outre, on aurait
pu remarquer que dans ces cas, les théories exposées étaient, en règle
générale, valables même si l ’on ne considérait que les nombres
rationnels. Il est temps de montrer au lecteur les raisons véritables
de ce parallélisme afin que nous puissions exposer ultérieurement
le matériel dans toute sa généralité, c’est-à-dire en utilisant le lan
gage algébrique adapté à ce propos. A ce dessein, nous introduisons
d’abord la notion de champs ainsi qu’une notion encore plus générale,
mais qui joue un rôle auxiliaire dans notre cours, à savoir celle
d'anneau.
Il est clair que l’ensemble des nombres complexes, ceux des
nombres réels et des nombres rationnels, ainsi que l ’ensemble des
nombres entiers, jouissent d'une même propriété: dans chacun de ces
ensembles on peut non seulement additionner et multiplier les éléments,
mais aussi retrancher un élément d'un autre, la différence étant un
élément de l'ensemble considéré. Cette propriété fait distinguer ces
ensembles, par exemple, de l’ensemble des nombres entiers positifs
ou de celui des nombres réels positifs.
Tout ensemble numérique, complexe ou réel, qui contient la
somme, la différence et le produit de tout couple d’éléments, est
appelé anneau numérique. Ainsi, les ensembles des nombres entiers,
rationnels, réels et complexes forment chacun un anneau numérique.
D’autre part, aucun ensemble formé par des nombres positifs ne peut
être un anneau, car pour tout couple de nombres distincts a et b
de cet ensemble, soit la différence a — 6, soit la différence b — a
est négative. Aucun sous-ensemble de l’ensemble des nombres néga
tifs ne saurait non plus être un anneau, ne serait-ce que parce que
le produit de deux nombres négatifs est un nombre positif.
§ 43] ANNEAUX ET CHAMPS NUMÉRIQUES 275
Les quatre exemples cités sont bien loin d ’épuiser tous les exemples
d’anneaux numériques. Nous allons donner encore quelques exem
ples ; en outre, on laisse au lecteur le soin de vérifier que les ensem
bles qu’on va considérer forment réellement des anneaux numé
riques.
Les nombres pairs forment un anneau ; plus généralement,
pour tout entier positif rc, l ’ensemble des nombres entiers, positifs
et négatifs, divisibles par n, forme un anneau. Les nombres impairs
ne peuvent pas constituer un anneau, car la somme de deux nombres
impairs est un nombre pair.
Les nombres rationnels, dont les dénominateurs sont des puis
sances de 2, forment un anneau (on suppose que la fraction qui
représente le nombre rationnel ne peut pas être simplifiée); en
particulier, les nombres entiers appartiennent à cet ensemble, car
on peut dire que les fractions qui les représentent ont pour dénomi
nateur l’unité, c’est-à-dire 2 à la puissance zéro. On pourrait rempla
cer, dans cet exemple, le nombre 2 par un nombre premier p . Plus
généralement, fixant un ensemble des nombres premiers (fini ou
infini) et considérant les nombres rationnels dont les dénominateurs
ne sont divisibles que par les nombres premiers appartenant à l’en
semble fixé, nous obtenons un anneau. D’autre part, l ’ensemble
des nombres rationnels, dont les dénominateurs ne sont pas divisibles
par le carré de tout nombre premier, n’est pas un anneau, car la pro
priété indiquée de ces nombres n ’est pas conservée après leur multi
plication.
Passons aux exemples d’anneaux numériques dont les éléments
ne sont pas tous des nombres rationnels. L’ensemble des nombres
de la forme
a+ bV 2, (1)
où a et &sont rationnels, est un anneau ; cet anneau contient, comme
cas particulier, l’anneau des nombres rationnels (b = 0) et le nombre
Y 2 (fl = 0, & = 1)» En nous limitant aux coefficients a et b entiers
dans la formule (1), nous obtenons également un anneau. Bien
entendu, dans ces exemples on peut remplacer Y 2 par Y% ou bien
par Y 5, etc.
L’ensemble des nombres de la forme
«+ 6 ^ 2 (2)
à coefficients rationnels (ou entiers) a et b m’est pas un anneau, car
le produit du nombre y f 2 par lui-même ne peut pas être représenté
sous la forme (2), comme il est facile de vérifier L
1 En effet, soit
f l = a + bf2 , (2 ')
18*
276 CHAMPS ET POLYNOMES [CH. X
§ 44. Anneau
Dans plusieurs branches des mathématiques, ainsi que dans les
applications des mathématiques en technique et aux sciences natu
relles, on rencontre souvent des situations où les opérations algé
briques sont appliquées non pas aux nombres, mais à des êtres de
nature toute différente. Un grand nombre d ’exemples de ce genre
se trouvent dans les chapitres précédents de ce livre ; il suffit de
rappeler la multiplication et l Taddition des matrices, l’addition
des vecteurs, les opérations sur les polynômes, ainsi que les opéra
tions sur les applications linéaires. On donne ci-dessous la défini
tion générale d ’une opération algébrique (qui est valable pour la
multiplication et l ’addition dans les anneaux numériques et pour
les opérations dans les exemples ci-dessus).
Soit un ensemble M qui se compose de nombres, ou bien d ’êtres
de nature géométrique, ou, plus généralement, d’êtres de nature
quelconque, appelés éléments de l ’ensemble M. Une opération algé
brique est définie sur Vensemble M si à tout couple d’éléments a et b
de M on fait correspondre, d ’après une loi donnée, un élément c,
bien défini, de l’ensemble M . On peut appeler cette opération addi
tion, alors l ’élément c est dit somme des éléments a et b et est noté :
c = a + b ; cette opération peut s ’appeler multiplication ; alors c
est dit produit des éléments a et b et est noté: c = ab; enfin, une
autre terminologie et d ’autres notations sont possibles pour intro
duire cette opération sur l’ensemble M .
Sur chaque anneau numérique deux opérations indépendantes
sont définies — addition et multiplication. En ce qui concerne la
soustraction et la division, elles ne sauraient pas être considérées
comme des opérations indépendantes, car elles sont inverses, respec
tivement, de l’addition et de la multiplication, à condition, évidem
ment, que l’on admette la définition suivante de Vopération inverse.
Soit une opération algébrique définie sur l’ensemble M, par
exemple l’addition. On dit que cette opération possède une opération
inverse (ou encore qu’elle est inversible) dite soustraction si pour
§ 44] ANNEAU 279
la fonction, notée / (x) g (x), est appelée produit des fonctions / (x)
et g (x) si pour tout x = x0 elle est égale au produit / (x0) -g (x0).
Il est clair que la somme et le produit existent pour tout couple de
fonctions de l’ensemble considéré. On vérifie sans peine que les
propriétés I-V sont satisfaites dans ce cas, car l ’addition et la mul
tiplication des fonctions se réduisent aux opérations correspondantes-
sur leurs valeurs pour tout x fixé, c’est-à-dire aux opérations cor
respondantes sur les nombres réels, pour lesquels les propriétés
I-V ont manifestement lieu. Enfin, définissant la différence de deux
fonctions / (x) et g (x) comme une fonction dont la valeur pour tout
x = x 0 est égale à la différence / (x0) — g (x0), nous sommes con
duits à la définition de la soustraction, opération inverse de l ’addi
tion. Ceci démontre que Vensemble des fonctions, définies pour tout
x réel, devient un anneau après Vintroduction sur cet ensemble des
opérations d'addition et de multiplication de la manière décrite ci-dessus.
On peut obtenir d’autres exemples d ’anneaux de fonctions, si
l’on conserve les définitions, données ci-dessus, des opérations sur
les fonctions et qu’on considère les fonctions définies, par exemple,
seulement pour x positifs, ou bien seulement pour x appartenant au
segment [0, 1]. Plus généralement, l ’ensemble des fonctions défi
nies dans un domaine quelconque est un anneau. On peut obtenir
d ’autres exemples d ’anneaux, en ne considérant que les fonctions
définies* et continues dans un domaine, ces fonctions faisant l’objet
d’étude du cours d’analyse. On pourrait, d’autre part, considérer
les fonctions à valeurs complexes d ’une variable complexe. En
général, il existe de nombreux anneaux différents dont les éléments
sont des fonctions ou des nombres.
Passons maintenant à l ’étude des propriétés les plus simples
des anneaux, qui découlent directement de leur définition. Dans le
cas des nombres le lecteur s’est déjà familiarisé avec ces propriétés,
mais il sera peut-être surpris de constater qu’elles résultent unique
ment des propriétés I-V et de l’existence de la soustraction bien
définie.
D’abord, quelques remarques sur la signification des conditions
I-V. Le rôle de la commutativité n ’a pas besoin d ’être expliqué.
La signification de Y associativité est la suivante: on définit les
opérations algébriques, somme et produit, seulement pour un
couple d’éléments. Essayant de définir, par exemple, le produit
de trois éléments a, 6, c, nous nous heurtons au problème suivant:
les produits a*u et v*c, avec bc = u et ab = v, peuvent, dans
le cas général, être différents, c’est-à-dire il peut arriver que
a (bc) =?£ (ab) c. La loi d’associativité exige que ces deux produits
soient égaux à tin même élément de l ’anneau ; il est naturel de consi
dérer cet élément comme le produit abc, écrit sans parenthèses. En
plus, Y associativité permet de définir d'une façon unique le produit
§ 44] ANNEAU 281
§ 45. Champ
De même que nous avons dégagé et appelé champs numériques
les anneaux numériques dans lesquels on peut effectuer la division
par les éléments non nuis, il est naturel d’introduire de cette manière
§ 45] CHAMP 285
où la classe Ck est l'ensemble des nombres entiers qui, divisés par rc,
donnent pour reste le nombre k, k = 0, 1, * . n — 1. Il s'avère
qu’on peut définir de façon naturelle l ’addition et la multiplication
des classes (1).
Pour cela choisissons deux classes quelconques C* et C t (pas
forcément distinctes) de l ’ensemble (1). Additionnant un nombre de
Ck et un nombre de Ch nous obtenons un nombre appartenant à
une classe bien déterminée, à savoir à la classe C ^ i si k + l < n,
ou bien à la classe Ck+i-n si k + l ;> n. Cela nous conduit à la
définition suivante de Vaddition des classes:
Ch + Ci = Ch+i si k + 1< rc,
Ck -h Ci = Ck+i-n si &+
D’autre part, en multipliant un nombre de la classe Ck par un nombre
de la classe Ctl nous obtenons un nombre qui appartient à une classe
bien déterminée, à savoir à la classe Cr, où r est le reste de la divi
sion de kl par n. Nous adoptons, donc, la définition suivante pour la
multiplication des classes :
Ch-C( =^Cr avec kl = nq + r, 0< r< rc . (3)
L'ensemble (1) des classes de nombres entiers équivalents modulo n
muni des opérations (2) et (3) forme un anneau. En effet, les condi
tions I-V de la définition d ’un anneau sont satisfaites, ce qu’on peut
vérifier directement ; mais il faut mentionner que ces conditions
découlent également des propriétés analogues de l ’anneau des nom
bres entiers et du lien établi ci-dessus entre les opérations sur les
nombres entiers et celles sur les classes Ch• Il est clair que la classe
C0, composée des nombres entiers divisibles par n, joue le rôle de
l’élément nul. Une classe C* a pour opposée la classe k =
« 1, 2, . . n — 1, Par conséquent, on peut définir la soustraction
des classes de l’ensemble (1), c’est-à-dire cet ensemble vérifie toutes
les conditions de la définition d’un anneau. Convenons de désigner
cet anneau par Zn.
Si Ventier n n'est pas un nombre premier, Vanneau Zn possède
des diviseurs de zéro (on montrera plus tard que, pour cette raison,
Zn ne peut pas être un champ). En effet, si n = kl avec 1 < k < n,
1 < l < n, les classes non nulles Ch et Ch en vertu de la défini
tion (3), donnent après leur multiplication la classe nulle C0 : CkC \^
= C„.
i%i Ventier n est un nombre premier, alors Vanneau Zn est un champ.
En effet, soient deux classes C* et Cm, où C* =£= C0, c’est-à-dire
1 ^ k ^ n — 1. Il faut montrer que la classe Cm peut être divisée
par la classe Ch, c’est-à-dire il faut trouver une classe Ct telle que
l’on ait: Ch-C( — Cm. Si Cm — C0, alors Ct = C„.
§ 45] CHAMP 287
élément non nul d’un champ; en outre, les règles ordinaires d ’opé
rations sur les puissances sont valables. Enfin, posons pour tout
a : a0 = 1.
L’existence d’une unité n ’est pas une propriété caractéristique
des champs, l’anneau des nombres entiers, par exemple, en possédant
une également. D’autre part, l ’exemple fourni par l ’anneatf des nom
bres pairs montre que ce n ’est pas tous les anneaux qui ont une
unité. Mais, tout anneau possédant une unité et contenant avec un élé
ment a non nul son inverse a -1 est un champ. En effet, dans ce cas le
quotient , a ^ 0, est défini par la formule : — = ta " 1. L’unicité de
ce quotient se démontre facilement.
Remarquons que dans un champ il n'existe pas de diviseurs de zéro.
En effet, supposons le contraire: ab = 0, mais a^= 0. Multipliant
les deux membres de cette égalité par l ’élément dT1, nous obtenons
dans le premier membre: {a^a) b = 1 •■b = 6, et dans le second:
a~l -0 == 0, c’est-à-dire b = 0. Il en résulte que dans un champ toute
égalité peut être simplifiée en la divisant par le facteur commun non nul.
En effet, soit ac — bc avec c =£ 0; alors (a — b) c — 0, d ’où l’on
a a — b = 0 ou encore a = b.
On déduit aisément de la définition d’un quotient y (6 0) et
de la formule-^ — établie ci-dessus, que les règles ordinaires
d'opérations sur les fractions sont conservées dans un champ, notamment,
b
= a
si et seulement si ad = hc\
a t c a d ± bc
~b± ~d'^ b d ~ ’
a c ac . #
~b"d= J d '
—a a
~~b ’
champ de caractéristique nulle ; tels sont, par exemple, tous les champs
numériques. Si, par contre, il existe deux entiers k et l tels que
k > l , mais k -1 = h 1 dans P, alors (k — Z)*l = 0 , c’est-à-dire
il existe dans P un multiple positif de l ’unité qui est égal à l’élé
ment nul de P . Dans ce cas P est dit champ de caractéristique finie,
notamment, de caractéristique p si p est le premier coefficient entier
positif tel que p l = 0 dans P . Les champs finis sont des exemples
de champs de caractéristique finie ; il existe, d’ailleurs, des champs
infinis ayant la caractéristique finie.
Si un champ P est de caractéristique p, alors p est un nombre
premier.
En effet, supposant que p = st avec s < p, t <C p, nous serions
conduits à l ’égalité (s-1) (£-1) = p-1 = 0 , ou encore, vu que dans
un champ il n ’existe pas de diviseurs de zéro, on aurait soit l ’éga
lité s-l = 0 , soit l’égalité t*i = 0, ce qui est en contradiction avec
la définition d’une caractéristique en tant que plus petit coefficient
entier positif, qui, multiplié par l ’unité, donne l’élément nul.
Si p est la caractéristique d'un champ P, alors pour tout élément
a de P on a l'égalité : pa = 0. Si la caractéristique d'un champ P est
nulle, alors pour tout élément a de P et pour tout entier n les inégalités
a 0 et n 0 entraînent : na 0.
En effet, dans le premier cas l ’élément pa, somme de p termes
égaux à a, peut être représenté, en mettant a en facteur, sous la
forme
pa = a (p• 1) = æ•0 = 0.
Dans le second cas, l ’égalité na — 0 ou, encore, a (rc*l) = 0 aurait
pour conséquence l’égalité n* 1 = 0, car a^= 0; la caractéristique
du champ P étant nulle, il en résulterait que n = 0.
Sous-champs, extensions. Supposons qu’un sous-ensemble P '
de l’ensemble des éléments d’un champ P soit, lui aussi, un champ
par rapport aux opérations définies dans le champ P, c’est-à-dire
que pour tout couple d’éléments a et b de P ', les éléments a + b,
ab, a — b et y (avec b ^ 0), qui appartiennent au champ P, soient,
en même temps, des éléments de P' (les conditions I-V étant satis
faites dans P, elles sont également vraies pour P'). Alors, P ' est dit
sous-champ du champ P, tandis que P s’appelle extension du champ
P '. Bien entendu, l’élément nul et l ’unité du champ P appartiennent
également à P ' et sont, respectivement, l’élément nul et l ’unité
de P '. Ainsi, le champ des nombres rationnels est un sous-champ
du champ des nombres réels ; tout champ numérique est un sous-
champ des nombres complexes.
Soient P ' un sous-champ d ’un champ P et c un élément de P
qui n’appartient pas à P ' ; supposons que nous ayons trouvé un sous-
290 CHAMPS ET POLYNÔMES [CH. X
c’est-à-dire l ’élément
a _ a c - \ - b d , bc — a d .
~ f — c2 + C2+d2 1 )
est encore de la forme (2).
Montrons maintenant que le sous-champ obtenu D{i) du champ P est
isomorphe au champ des points du plan construit au § 17. Faisant
correspondre à tout élément a + bi du champ D (i) le point (a, b),
nous établissons, en vertu de l ’unicité de l ’écriture (2) montrée
ci-dessus, une application bijective entre les éléments du champ D (i)
et les points du plan. En outre, à un nombre réel a, en vertu de l’éga
lité a — a +- Ot, correspond le point (a, 0), tandis que l ’élément
1 = 0 + l ' i a pour image le point (0, 1). D’autre part, comparant
les formules (3) et (4) du paragraphe présent avec les formules (2)
et (3) du § 17, nous voyons qu’à la somme et au produit de deux élé
ments a et p du champ D (i) correspondent les points du plan qui sont
respectivement somme et produit des points images de a et de fi.
Deux champs isomorphes à un troisième étant aussi isomorphes,
la démonstration du théorème est achevée. En particulier, on voit
que le choix des formules (2) et (3) du § 17 pour la définition des
opérations sur les points n’était pas fortuit et ne peut pas être modifié.
Outre les définitions du champ des nombres complexes considérées ci-dessus,
il existe beaucoup d’autres méthodes d’introduction de ce champ. Voici l'une
d ’elles qui utilise l ’addition et la multiplication des matrices.
Considérons l ’anneau non commutatif des matrices d’ordre deux sur le
champ des nombres réels. Il est clair que les matrices scalaires
(-:.*)•
De cette façon, nous obtenons une application bijective du champ des nombres
complexes sur un sous-ensemble de l ’ensemble des matrices d’ordre deux ; il
294 CHAMPS ET POLYNÔMES [CH. X
le produit ï/£j/2, doit être nul. Or, ce coefficient est égal au déterminant de la
transformation linéaire en question, car dans ce cas b{2b21 = — bi2b2i aussi
bien pour bi2b2i = 1 que pour bi2b21 = 0. Donc, la transformation linéaire
en question est dégénérée.
obtenons :
(tfOî a \y a 2i • ■ • » a n~ 1 ) (hi) — («o) + (0? a l) + ( 0 , 0 , a 2) + . . .
On se demande dans quelle mesure on peut étendre ces résultats à des classes
plus larges d’anneaux. Nous nous bornons ici à la considération des anneaux
commutatifs ayant un élément unité et ne contenant pas de diviseurs de zéro.
On appelle diviseur de Vunité tout élément a d’un anneau qui possède un
élément inverse a-1,
aar1 = 1.
Ce sont les nombres 1 et —1 dans l ’anneau des nombres entiers et les polynômes
non nuis de degré nul dans l ’anneau P [x] qui sont les éléments non nuis du
champ P. Un élément c, différent de zéro et qui ne soit pas un diviseur de l ’uni'
té, est appelé élément simple si dans toute décomposition de c en un produit de
deux facteurs, c — ab, au moins un des facteurs est diviseur de l ’unité. Les élé
ments simples dans l ’anneau des nombres entiers sont les nombres premiers et
dans l ’anneau des polynômes les polynômes irréductibles.
Peut-on dans un anneau quelconque décomposer tout élément non nul et
qui ne soit pas un diviseur de l ’unité en un produit de facteurs simples ? Si la
réponse est affirmative, cette décomposition serait-elle unique? L’unicité
doit être interprétée de la manière suivante* Soient deux décompositions
d’un élément a en facteurs simples
a = PtPz ■■• Ph — ?i?2 • • • Ql ï
alors k = l t et, les indices étant convenablement choisis, on a
< 2 i " P i c iy i — 11 2 , . . . , k,
où Ci est un diviseur de l ’unité.
Il s’avère que dans le cas général la réponse aux questions posées est néga
tive. Nous nous bornons à donner un exemple, notamment, indiquons un anneau
oà la décomposition en facteurs simples est possible mais n'est pas univoque.
Considérons les nombres complexes de la forme
ce = a + 6 (7)
avec a et b entiers. Ces nombres forment un anneau sans diviseurs de zéro
mais avec une unité ; en effet,
(a + b V ^ 3 ) (c + d V = 3 ) = (ac— 333) + (ba + ad) V ^ 3 . (8)
On appelle norme d’un nombre a = a J - i ~]/ — 3 le nombre entier positif
défini par la formule
(a) = a2-f-3&2*
D’après (8), la norme d'un produit est égale au produit des normes,
N(afl) = N(a)N$). (9)
En effet,
(ac — 3bd)* + 3 (&<?+ ad)2= a*c* -f 9 ^ 2 -|_ 3&2C2_|_
H- 3a*d* = (a2 + 3è2) (<?2+ 3d2).
Si un nombre a est diviseur de l ’unité dans l ’anneau considéré, c’est-à'
dire si le nombre a - i est encore de la forme (7), alors, d’après (9), on a
N (a)* N (ori) = N (acri) - N (1) = 1,
de sorte que N (a) = l, les nombres -N (a) et A^or1) étant entiers positifs.
Si a —a-\-b~]/ —3, alors l’égalité N(a) = i entraîne
tf(a) = a2+ 3&2= l ;
§ 48] DÉCOMPOSITION DES POLYNÔMES EN FACTEURS IRRÉDUCTIBLES 305
tandis que la décomposition (12) de d1 (x) = (f (x), f'{x)) peut être récrite
de façon suivante :
dj (z) = Fl (x) F\ {x) . . . Fss 1 (x).
V3(x) = ï $ ) = F3{x) F* {^ ’
sont premiers entre eux, de sorte que, d’après les §.§ 21 et 47, il
existe dans l’anneau- P lx\ des polynômes u (x) et v (z) tels que
l ’on ait
<p(z)u{x) + f ( x ) v { x ) = i ;
Notons pour conclure que .les formules de Viète (cf. § 24) sont
conservées dans un champ quelconque ; en outre, les zéros du polynôme
appartiennent à un champ de décomposition de ce polynôme.
= (i)
d ’où
/ (x) i|>(x) = g (x) 1|>(x) a = g (x)<p (x).
Inversement, si / (x) ^ (x) —g (x) cp(x) = u (x) dans le* sens de la
multiplication dans P[x], alors passant au champ Q, on obtient
les égalités :
/ (*) = u [x) = <p(»)
*{*) Ÿ(*)
Ensuite, il est facile de voir que la somme et le produit de deux
éléments de Q, qui sont quotients de polynômes de P [x], sont encore
des quotients de polynômes de P [x] ; en outre, les règles ordinaires
d ’addition et de multiplication de fractions sont valables:
f ( x) , 9 (*) _ J (*) t (*)+f (*) (*)
( 2)
g (*) ^ (*) g (x) (*)
f(x) cp(a?) __ f (x)'y (z)
g(x) ' ÿ(x) g(x)-y(x) (3)
En effet, multipliant les deux membres des égalités (2) et (3)
par le produit g (x)^ (x) et appliquant (1) nous obtenons des égalités
vraies dans l ’anneau P [x]. A présent, les égalités (2) et (3) découlent
du fait que, vu l’absence de diviseurs du zéro dans Q, les deux mem
bres de chaque égalité obtenue de cette manière peuvent être simpli
fiés par un élément non nul g (x) (x) en conservant les égalités.
Ces préliminaires suggèrent une voie de construction du champ
P (x). Soient un champ P et l’anneau des polynômes P [x] sur le
champ P . Faisons correspondre à tout couple ordonné de polynômes
/ (x) et g (x) de P [x], avec g (x) =^= 0, un symbole appelé fraction
g Ve )
rationnelle de numérateur f (x) et de dénominateur g (x). Soulignons que
ce n’est qu’un symbole, car la division dans l’anneau P [x] est,
dans le cas général, impossible et l ’anneau P [x], pour le moment,
n ’appartient à aucun champ; quand bien même g (x) serait un divi
seur de / (x), il ne faut pas encore confondre le polynôme, quotient
de la division de / (x) par g (x), et le symbole
Maintenant, deux fractions rationnelles <p(*) sont dites
et y{x)
g(x)
égales et on $prit :
f(x) <p (x)
(4)
g {*) ^|>(x)
si on a dans l’anneau P [x] l ’égalité / (x) (x) = g (x) qp (x). Il est
clair que toute fraction est égale à elle-même et que si une fraction
est égale à une autre, alors cette dernière est égale à la première.
Montrons la transitivité de cette notion d’égalité. Soient l ’égalité (4)
318 CHAMPS ET POLYNÔMES [CH. X
et Tégalité
CP(S) _ M(g) /cv
(s) y (x) ' '
Les égalités
/ (s) ^ (a:) = g (x) cp(s), cp (s) i; (s) = i|) (x) u (a;),
équivalentes à (4) et (5) dans l'anneau P [a:], entraînent:
/ (a:) v (x) ty(x) = g (x) (p (a;) v(x) = g(x)u (x) tp (x) ;
donc, simplifiant par l'élément non nul qu'est le polynôme ty(z)
(^(æ) est non nul en tant que dénominateur d’une des fractions),
il vieut
f(z)v{x) = g(z)u(z),
d'où, en vertu de la définition de l ’égalité des fractions, on a
f(x) _ u(x)
g (*) V (x) ’
= I /o ( z ) ^ 0 ( s ) + go ( z ) <Po ( * ) I g ( * ) ^ ( z ) ,
ce qui est équivalent à l ’égalité
/( s ) y (g)+g(g)q>(z) _ f Q(x) tpp (s) + go (*) <Po (x)
g {x) ofl (x) gQ(x) x|)0 {X)
Ainsi» soient deux classes de fractions égales; alors la somme de
toute fraction de la première classe et de toute fraction de la seconde
donne une même fraction, c’est-à-dire qu’elle appartient à une troi
sième classe bien définie. Cette classe est la somme des classes données.
La commutativité de l ’addition ainsi définie résulte directement
de la formule (2), tandis que Y associativité se démontre de manière
suivante :
f / (*) » q>(*) 1 , u(x) _ f (x)y\}(x) + g(x) y (s) u(x) _
L g (*) ' y (X) J V(*) g ( X ) y (x) ^ V( X )
_ / (g) y (x) v{z) + g {x) y (x) u(x) + g (x) y {x) u (x) __
g {x) y (x) V (x)
__ f ( x) (p (x) v(x) + y]p (x ) u (x) _ / (x) r y (x) u (x) H
g(x)^~ q{x)v(x) g(x) L y(x) ^ v(x) J ’
Il découle aisément de la définition de l ’égalité de deux fractions
que les fractions de la forme — , c’est-à-dire les fractions à numé-
*(*)
rateur nul, sont toutes égales et forment une classe complète de
fractions égales. Appelons cette classe la classe nulle et montrons
qu’elle tient le rôle de l’élément nul par rapport à l ’addition définie
ci-dessus. En effet, soit une fraction yp(x)y (*) alors
De l ’égalitë
/(*) ! -/(* ) = 0
g(x) g(x) g2(x) ’
/~(ï) , c’est-à-dire
Il est facile de voir que les fractions de la forme —
/ (*)
les fractions de numérateur égal au dénominateur, sont toutes égales
et forment une classe. Cette classe est appelée classe unité et tient
§ 50] CHAMP DES FRACTIONS RATIONNELLES 321
< p W = j / W = j f ( I ).
Or orna démontré ci-dessus que le produit f (s) g {x) est un polynôme primitif.
Notons ensuite que si un polynôme <p {x) de Vanneau Q [x] est irréductible
sur le champ Q , alors le polynôme prim itif correspondant f (x}, en tant que polynôme
de x, x iy x2, « • •, x n, Vest aussi; la réciproque est aussi vraie. En effet, supposons
que le polynôme / soit réductible, / = / 4/ 2; alors les deux facteurs U et / 2 doi
vent dépendre de x, car, dans le cas contraire, / ne serait pas primitif. Il en
découle la décomposition du polynôme <p (x) sur le champ Q :
et (6). Ainsi, le terme (8), produit des plus hauts termes des polynô
mes / et g, est supérieur à tout autre qui s’obtienne par la multi-
plication terme à terme des polynômes / et g; par conséquent, le
terme (8) ne peut pas disparaître lorsque nous groupons les termes
semblables, autrement dit, il est le plus haut terme du produit fg.
ln = kn.
Il en résulte que
ki —l\ ■ lj+i, kn — 1 = 1, 2, . *., 71 1,
c’est-à-dire on peut calculer les exposants kly k 2y . . ., kn du terme
initial du polynôme % en fonction des exposants ll9 Z2, . . ln.
Ainsi, les termes distincts du polynôme x» en tant que polynômes de
xly x2, . . ., x n9 ont les plus hauts termes distincts.
Considérons maintenant les termes du polynôme %; calculons
pour chaque terme de x» représenté sous forme de polynôme de
xv x 2y . . xn, son plus haut terme et fixons, parmi ces derniers,
le plus haut terme dans le sens de l ’ordre lexicographique. D’après
la remarque faite ci-dessus, ce terme n ’a pas de semblables parmi
les plus hauts termes des autres monômes de x exprimés en fonction
des xv x2, . . ., xn et, étant supérieur au plus h a u tterme de chaque
§ 53] REMARQUES COMPLÉMENTAIRES SUR LES POLYNÔMES 839
noter par <pw le polynôme qui s'obtient de <p après que les indétermi
nées subissent la permutation «. D’après notre hypothèse, on a
uour toute co :
JL = ÜL
g g» ’
ou encore fga = gj<ù- D'autre part, de l'égalité
f _ fo
g go
s'ensuit fg0= g/0, d’où = Multipliant les deux membres
de la dernière égalité par /, nous obtenons :
* et ’
Le théorème suivant est vrai :
Toute fraction rationnelle symétrique.des indéterminées xly x 2, . . .
. . xn à coefficients dans un champ P peut être représentée sous la
forme d'une fraction rationnelle des polynômes symétriques élémentaires
oly cr2, . . on à coefficients dans P .
En effet, soit une fraction rationnelle symétrique
/(*!, *2» •••> *n)
g (*f» *2» • . Tn)
Supposant qu’elle soit simple, on pourrait démontrer que / et g
sont des polynômes symétriques. Cependant, la méthode suivante
est plus simple. Supposons que le polynôme g ne soit pas symétrique
et multiplions le numérateur et le dénominateur de la fraction par
le produit des (n ! — 1) polynômes qui s’obtiennent de g par toutes
les permutations des indéterminées, excepté la permutation identi
que. Ceci étant, il est facile de vérifier que le dénominateur est
déjà un polynôme symétrique. La fraction étant symétrique, il en
résulte que son numérateur l ’est aussi ; il suffit maintenant, afin de
démontrer le théorème, d’exprimer le numérateur et le dénominateur
de la fraction obtenue par les polynômes symétriques élémentaires.
Sommes des puissances. On rencontre souvent dans les applica
tions des polynômes symétriques de la forme
sh = #i #2 “h . -. + k ~ 1, 2, . . . ,
c’est-à-dire la somme des puissances &èmes des indéterminées x
x 2y . « •, xn. Ces polynômes, appelés sommes des puissances, doivent
s’exprimer, d’après le théorème fondamental, par les polynômes
342 POLYNOMES DE PLUSIEURS INDÉTERMINÉES [GH. XI
Sh-nPn $ (X \ ^ X2 . . . Xn ),
d ’où la formule
Sk — S k - t f i + $ * _ 2<T2 — — 1 ) n 8 * -n O n = 0 (& >»). (3)
Les formules (2) et (3) sont appelées formules de Newton, Elles
établissent une relation entre les sommes des puissances et les poly
nômes symétriques élémentaires et permettent de trouver successi
vement les expressions des slf s2, s31 . . . en fonction des ax> a 2, . . .
. . ., crn. Ainsi, on sait que sx = ox, ce qui découle également de la
formule (2). Pour k = 2 ^ n, on a, d ’après .(2), s2 — sxax + 2a2 =
= 0, d ’où
_________ s2 =
1 Cf. la form u le (11) du paragraphe p récéd en t.
S 53] REMARQUES COMPLÉMENTAIRES SUR LES POLYNOMES 343
La famille
Ul? ^2» • • •7 &ny ^2» • • • »
des polynômes symétriques élémentaires dépendant respectivement d'un
groupe d'indéterminées x 2i . , xn et d'un autre groupe d'indé
terminées yv y 2, . . ., yr est une famille algébriquement indépendante
sur un champ P .
En effet, supposons qu’il existe un polynôme sur un champ P
Cp(<7j, U2, *• • » ^1> *^2i • • •1 ^r)»
égal à zéro, quoiqu’il possède des coefficients non nuis. Ce polynôme
peut être considéré comme un polynôme ^ ( t 1? t 2, . . . » xr) à coef
ficients, polynômes de av a 2, . . an. Donc, on peut dire que
est un polynôme de t x, t 2, . . Tr sur le champ des fractions ration
nelles
Q = P {Xh X2f . . . | Xn).
La famille yv y 2, . . y r reste algébriquement indépendante sur
le champ Q: en effet, s’il existait une dépendance algébrique des
U y r à coefficients dans Ç, ceci entraînerait, après mul
tiplication par le dénominateur commun, une dépendance algébrique
de la famille (4), ce qui serait en contradiction avec notre hypothèse.
En s ’appuyant sur le théorème d ’unicité démontré au paragraphe
précédent, on voit que la famille t 1t t 2, . . ., xr doit être aussi
algébriquement indépendante sur le champ Q, de sorte que les coef
ficients du polynôme sont tous nuis. Or, ces coefficients sont des
polynômes de a 2, . . on ; par conséquent, utilisant de nouveau
le théorème d ’unicité pour un groupe d’indéterminées (cette fois-
ci par rapport aux indéterminées xl7 x2, . . ., xn) nous constatons
que les coefficients de ces derniers polynômes sont tous nuis. Ceci
démontre que, contrairement à notre hypothèse, les coefficients du
polynôme <p sont tous nuis.
§ 54*. Résultant. Elimination d’une indéterminée. Discriminant
Soit un polynôme f ( x lyx 2,. . xn) de l’anneau P [xv x 2, . . xn\\
une suite de n éléments a lt a a, . . . , an du champ P ou d ’une exten
sion P est dite solution du polynôme / si les valeurs des indéterminées
x t = a t, x 2 = a2l . . . , xn = an
annulent le polynôme / :
/(<*!, a 2, . an) = 0.
Tout polynôme f de degré non nul possède des solutions. En effet,
supposons que l ’indéterminée xt intervienne dans l ’expression de /
et choisissons a 2, . . ocn dans le champ P de manière que le degré
du polynôme / (xa, a 2, . . a n) soit strictement positif; utilisant,
346 POLYNÔMES DE PLUSIEURS INDÉTERMINÉES [GH. XI
R (g, /)i en accord avec (3), peut être mis sous la forme
pî PS .. p^ a* • “ n
Pi P 2 .. P, ai a2 •. an 1
1 1 .. 1 1 1 . 1 1
Ainsi,
Nous obtenons que les seconds membres des égalités (8) et (9),
en tant que polynômes des indéterminées (6), coïncident. Les deux
membres de l ’égalité obtenue peuvent être simplifiés en divisant
par les facteurs communs non identiquement nuis. Le facteur com
mun R (gr f) n ’est pas nul : d ’après notre hypothèse, a0 =^=0, b0 ^ 0,
et il suffit de donner aux indéterminées (6) des valeurs distinctes
deux à deux (dans le champ de base ou dans une extension de ce
350 POLYNÔMES DE PLUSIEURS INDÉTERMINÉES [CH. XI
champ) pour obtenir, d'après la formule (4), une valeur non nulle
du polynôme R (g, /). On démontre de la même manière que le$
deux autres facteurs communs sont aussi non nuis. Divisant par les
facteurs communs nous sommes conduits à l ’égalité
S (/, g ) — D, (10)
ce qu’il fallait démontrer.
Renonçons à présent à la condition que les coefficients des termes
principaux des polynômes (1) doivent être non nuis 12. Donc, la seule
chose qu’on puisse dire sur les degrés véritables des polynômes (1),
c’est qu’ils ne dépassent pas respectivement n et s, degrés « for
mels » de / (a) et de g (x). L’expression (2) du résultant n ’a plus
de sens, car les polynômes considérés peuvent avoir respectivement
moins de n et moins de s zéros. D’autre part, le déterminant (7)
a toujours un sens et, vu que pour a0 0, bQ 0 il coïncide avec
le résultant, nous pouvons, dans le cas considéré, continuer à l'appe
ler résultant des polynômes / (x), g (x) et à le noter R (/, g).
Toutefois, maintenant, on ne peut plus affirmer que l ’existence
des zéros communs aux polynômes (1) soit équivalente au fait que
leur résultant s ’annule. En effet, si a0 = 0 et b0 — 0, alors
R (/, g) = 0 indépendamment de l ’existence des zéros communs
aux polynômes f et g . Néanmoins, il se révèle que ce cas est le seul
où le résultant nul ne garantisse pas l ’existence des zéros communs
aux polynômes donnés a. Notamment, le théorème suivant est vrai :
Soient deux polynômes (1) à coefficients des termes principaux quel
conques; alors leur résultant (7) s'annule si et seulement si les polynômes
(1) possèdent un zéro commun ou bien si les coefficients des termes princi
paux de ces polynômes s'annulent simultanément.
Démonstration. Le cas où a0 ^ 0, b0 # 0 a déjà été considéré
et le cas où a0 = b0 = 0 est prévu par l’énoncé du théorème. Il
reste donc à considérer le cas où l ’un des coefficients des termes prin
cipaux des polynômes (1), soit a0> est non nul, tandis que l ’autre
coefficient b0 est nul.
Si bt = 0 pour tout i, i = 0, 1, . . ., s, alors R (J, g ) = 0, car
le déterminant (7) a des lignes nulles. Mais alors le polynôme g (x)
est identiquement nul et, par conséquent, a des zéros communs avec
/ (x). Supposons que
&o= bt = . . . = ù*-! —0, mais bh ^ 0, avec ;
1 Nous renonçons à l ’hypothèse sur le coefficient du terme principal, que
nous avons jusqu’ici toujours imposée, ayant en vue les applications ultérieures :
nous allons étudier les systèmes de polynômes de deux indéterminées en les con
sidérant comme polynômes d ’une indéterminée à coefficients, polynômes de
l ’autre. Par conséquent, le coefficient du terme principal peut s’annuler pour
certaines valeurs de la seconde indéterminée.
2 Bien entendu, le déterminant (7) est nul lorsque = bs = 0. Mais dans
ce cas les polynômes (1) ont un zéro commun, à savoir 0.
§ 54J RÉSULTANT. ÉLIMINATION D'UN E INDÉTERMINÉE. DISCRIMINANT 351
soit
g (x) = -f- 1+ • • • + bs^ x + bs;
remplaçant dans le déterminant (7) les éléments &0, bu , . . , 6 ^
par das zéros et appliquant le théorème de Laplace, il vient :
R ( f , g ) = a>R(f, g). (Il)
Or, les coefficients des termes principaux des polynômes f (x) et
g (x) étant non nuis, Tégalité R (/, g) = 0 est, en vertu du résultat
obtenu ci-dessus, nécessaire et suffisante pour que f et g aient un
zéro commun. D’autre part, les égalités R (/, g) = 0 et R (/, g) = 0
étant, d’après (11), équivalentes et les polynômes g et g ayant mani
festement les mêmes zéros, nous aboutissons au résultat cherché:
dans le cas considéré l ’égalité R (/, g) = 0 est équivalente à l ’exis
tence des zéros communs aux polynômes f (x) et g (x). Le théorème
est démontré.
la forme
/(*, = * H 2+ ( ^ 3)*y+(*+5),
g(*, y) = {&+2x)y*Sy+l (47)
et calculons son résultant en appliquant la formule (12) :
B y ( / , * ) « [ ( - * ) • 1 - H 5 ) (x2 + 2 x ) ] 2 ~
—[(—a:) ( —5) —2x3 (xa+ 2x)] (2x3.l - (x + 5) ( _ 5)] =
= 4x»+ 8x? + 1 lx«+ 84x®+ 161x4 + 154x»+96x2 _ I25x.
L'un des zéros du résultant est 0. Or, cette valeur de l'indéterminée x annule
les deux coefficients des termes principaux des polynômes (17); en outre, il
est facile de vérifier que les polynômes / (0, y) et g (0, y) n'ont pas de zéro»
communs. Nous n'avons pas le moyen de calculer les autres zéros du résultant.
On peut seulement affirmer que si nous pouvions les calculer (par exemple, dans
un champ de décomposition de B y (/, g)), aucun de ces zéros n*annulerait simul
tanément les deux coefficients des termes principaux des polynômes (17), de
sorte que chacun des zéros du résultant (/, g) accouplé à une valeur (ou des
valeurs) correspondante de y forme une solution du système des polynômes don
nés.
Il existe des méthodes permettant d’éliminer successivement
les indéterminées dans les systèmes composés d ’un nombre quelcon
que de polynômes dépendant d ’un nombre quelconque d ’indétermi
nées. Ces méthodes trop laborieuses ne sauraient faire partie de
notre cours.
Discriminant* Par analogie avec le problème qui nous a conduits
à la notion de résultant, on peut parler des conditions d’existence
des zéros multiples d’un polynôme / (x) de degré n appartenant à
l ’anneau P [ z ] . Soit
/(a?) = a0xn + a1ain"1+ .. . + a n„ix + an, Oo¥*0,
et soient a lT a 2> • • •> a n les zéros de ce polynôme dans une extension
du champ P . Il est clair que,da/w c e tte s u i t e y i l y a d e s zé ro s m u l t i p l e s
s i e t s e u le m e n t s i le p r o d u i t
D= 1] («!-«,■)%
r a yn ^ r 1 n n « i).
i= 1
Dérivant l ’égalité
n
/ ( * ) = « o n f a — «Oi
A=1
nous obtenons :
f (*)—®0 E> i l
ft=i
(*—<*/).
i= l p f= l
a» a " -‘ .. • « r *
-1
H en résulte
D= 3 *2*4 ~f 2*i *2*3 — *i — *î*4 — 3*§ = a2 ô2—4b9—4a3c -|- 18a&c — 27 c2. (19)
En particulier, pour a = 0, c’est-à-dire pour un polynôme du troisième
degré non complet, on retrouve la formule
D = —4&3— 27c2,
ce qui est en accord avec le résultat du § 38.
(2)
où q' est impair.
Formons maintenant un polynôme g (x) de l ’anneau P [x] qui
n’a d’autres zéros que les éléments p s o i t
g( x) = n .(* —M -
». 3, i< 3
d’où il s’ensuit:
{Ci — CZ) (a i + a,) = a — b ,
, a—b
' Ci —C2
c ’est-à-dire a * + a j est un nombre complexe. Ce résultat et, par
exemple, la première des égalités (3) donnent que le produit a taj
est également un nombre complexe. Ainsi les éléments a* et aj
sont les zéros du trinôme du second degré à coefficients complexes
x 2 — (a* + a /) x + otia y = 0,
de sorte que a , et a,-, en vertu de la formule du § 38 pour les zéros
du trinôme du second degré à coefficients complexes, sont, eux aussi,
des nombres complexes. Ainsi, nous avons trouvé parmi les zéros
du polynôme / (x) deux zéros qui sont des nombres complexes. Ceci
démontre notre proposition.
Pour compléter la démonstration du théorème fondamental de
l ’algèbre il reste à considérer un polynôme à coefficients complexes.
Soit
f ( x ) = a 0xn + aixn~1+ . .. + a n
un tel polynôme. Soit un autre polynôme
J ( x ) = â ^ n + a ix n- 1 + ... +ôn,
qui s’obtient de / (x) en remplaçant ses coefficients par les nombres
complexes conjugués; considérons le produit:
F (x) = f (x) / (x) = b0x*n + btx^ + . . . + bhx ^ k + . . . + ^
avec
^ G'iQ’Jt ^ = 0, 1,2, . . . , 2w,
i+ j= fc
360 POLYNÔMES DE PLUSIEURS INDETERMINEES [CH. XI
—&oco*
*
an étant divisible par p et p étant un nombre premier, la
première des égalités (2) donne qu’au moins un des facteurs èA,
Ci est divisible par p , Ils ne peuvent pas être divisibles par p tous
les deux, car, d ’après notre hypothèse, an n ’est pas divisible par p 2.
Supposons, par exemple, que bh soit divisible par p y alors ct et p
sont premiers entre eux. Passons à la seconde égalité (2). Son premier
membre ainsi que le premier terme du second membre sont divisibles
par p y de sorte que le produit bh. xci l ’est aussi ; cx n ’étant pas divi
sible par p y bh-x doit avoir p pour facteur. De la même manière,
nous déduisons de la troisième égalité (2) que &A_2 est divisible par
p y etc. Enfin, nous obtenons de la (k + l)ème égalité que &0 est divi~
sible par p ; or, la dernière égalité (2) permet alors d ’affirmer que
a0 est aussi divisible par p y ce qui est en contradiction avec notre
hypothèse.
S 57] ZÉROS RATIONNELS DES POLYNÔMES 365
g ( y ) = / P ( y + 1) = = 7 [ÿp+Pÿp- I + — y p ~2 + • • • + ? » ] =
= y p ~x + p y p - * + y p ~3 +•••+/>•
4 3 r - -« < * ).
doivent être des nombres entiers. Ainsi, on ne doit essayer que tout
f (\\ i\
diviseur, soit a, pour lequel les quotients sont des nombres
entiers (a étant différent de 1 et —1).
Exemples, 1. Calculer les zéros entiers du polynôme
/ (x) = x3—2x* — x —6.
Les diviseurs du terme indépendant de x sont les nombres ± 1 , d= 2, ± 3 ,
± 6. Vu que /(1) = —8, / ( —1)= —8, les nombres 1 et —1 ne sont pas des
zéros de /(x). Ensuite, les nombres
—8 -8 —8 -8
2+1 * —2 — 1 1 6 - 1 ’ —6 — 1
étant fractionnaires, les diviseurs 2, —2, 6 , - 6 doivent être éliminés, taudis
que, les nombres
—8 -8 —8 -8
3 - 1 1 3 + 1 ’ - 3 - 1 ’ —3 + 1
étant entiers, les diviseurs 3 et —3 sont à essayer. Appliquons la méthode-
de Horner :
• 1—2—1—6
-3 i l —5 14—48 ’
c’est-à-dire / ( —3 ) = —48 et le nombre —3 n’est pas un zéro de / (x). Enfin
1 - 2 —1 —6
3 1 1 2 0’
c’est-à-dire / ( 3) = 0 et le nombre 3 est un zéro de /(xL En même temps,
nous avons trouvé les coefficients du quotient de la division de / (x) par-
x —3 •
/(*) = < * - 3)(*2+*+2).
Il est facile de voir que le quotient x2 + x + 2 n’a pas le nombre 3 pour zéro,
c’est-à-dire ce nombre n ’est pas un zéro multiple de / (x).
2. Calculer les zéros entiers du polynôme
f (x) = 3*4+ x*—5x2 —2x + 2.
368 POLYNÔMES A COEFFICIENTS RATIONNELS ICH. XII
*<*)= n n [*—(<*»—p*)j
i=i 1
et
x (* )= n
t=i n (*—oiPj )
on démontre que a — P et ap sont algébriques.
Pour démontrer que le quotient est aussi algébrique il suffit
de montrer que, ot étant algébrique et non nul, il en est de même
pour a ”1. Soit a zéro du polynôme à coefficients rationnels
f (x) = ÜqX*1-f- a ^ 1 . . . -f* &n-i%+ Q>n•
Alors, il est clair que le polynôme
g (x) = anxn + a„^1^n“1+ . . . + d\X + a0,
qui est aussi à coefficients rationnels, a pour zéro le nombre a"*1,
ce qu’il fallait démontrer.
Du théorème démontré il résulte que la somme d ’un nombre
rationnel et d ’un radical, par exemple 1 + ainsi que la somme
de deux radicaux, par exemple 1/3 + jKô, sont des nombres algé
briques. Toutefois, nous ne pouvons pas pour le moment affirmer
que les nombres qui s’écrivent sous forme de radicaux superposés
d ’un nombre algébrique, par exemple J/^l + j / 2, sont algébriques.
Cela découlera du théorème suivant :
Supposons que <o soit un zéro d'un polynôme dont les coefficients
sont des nombres algébriques
<p(æ) = xn + a zn~l + pzn"a + . . . + Kx + p,
alors © est aussi un nombre algébrique.
Soient a^, P>, . . ., Xsy pt les nombres conjugués respectivement
de a, p, . . ., K p; en outre a x = a, pt = p, . . ., = À, Pi = p.
Considérons les polynômes de la forme
q>i, j .... s, t ( x ) ^ x n + a t x n- 1 + pj X n ~2 + .. . + X sx + p<,
en particulier, <plt 4..... iti {x) = <p{x) ; formons le produit de ces
polynômes
F( x) = [J <Pî. j. / ix)•
t, j,..,, s, t
Il est clair que les coefficients du polynôme F (x) sont symétriques
par rapport à chaque groupe d ’indéterminées a*, p^, . . ., p*,
372 POLYNÔMES Â COEFFICIENTS RATIONNELS [CH. X II
et B d’éléments
&ii &2»«• ■» frfit . • •
et soit C leur réunion. Posant
an —Cgn-l i bn «—c2n.» n —f y 2 i
les éléments de P ensemble C se trouvent mis sous la forme d’une suite
cti c2» c2n?
ce qui démontre que C est dénombrable.
Démontrons maintenant le théorème :
L'ensemble des nombres algébriques est dénombrable.
Démontrons d’abord que l'ensemble des polynômes à coefficients entiers dépen
dant d'une indéterminée est dénombrable. Soit
/ {x) = aoicTl + alxri~1+ ■• • + an-l3r“b an.
un tel polynôme non nul ; appelons hauteur de ce polynôme le [nombre
naturel
k f = n + \ a0 | + | ai |-f- . . . + | an-i l + l an I-
Il est clair que le nombre de polynômes à coefficients entiers ayant la même
hauteur h est fini ; désignons cet ensemble par M En outre, désignons par M 0
l ’ensemble composé de l’unique polynôme nul. L’ensemble des polynômes à
coefficients entiers est la réunion dénombrable des ensembles finis M i,
Af2î . . . . . ; d ’après le lemme 3, l’ensemble des polynômes à-coefficients
entiers est dénombrable.
Il en résulte, vu le lemme 2, que l'ensemble des polynômes irréductibles
primitifs est aussi dénombrable. Or, on sait que tout nombre algébrique est zéro
d ’un et seulement d’un polynôme irréductible primitif. Donc, réunissant les
zéros de tous ces polynômes ; c’est-à-dire formant une réunion dénombrable
d’ensembles finis, nous obtenons l ’ensemble des nombres algébriques; vu le
lemme 3, cet ensemble est dénombrable.
Enfin, démontrons le théorème :
L'ensemble des nombres transcendants est non dénombrab le.
374 POLYNÔMES À COEFFICIENTS RATIONNELS [CH. X II
A (V =
V 0 en (X)/
§ 59] ÉQUIVALENCE DES AMATRICES 377
Si a (À) = 0, alors la matrice A (À) est déjà canonique. Si, par contre,
a (À) 0, il suffit alors de diviser le polynôme a (À) par le coeffi
cient de son terme principal — ce qui est une transformation élé
mentaire — pour obtenir une matrice canonique.
Supposons que le théorème soit vrai pour les À-matrices d ’ordre
n — 1. Considérons une À-matrice A (À) d’ordre n . Si elle est nulle,
c’est qu’elle est déjà canonique et il n ’y a rien à démontrer. Par
conséquent, supposons que parmi les éléments de la matrice A (À)
il y a des polynômes non nuis.
Permutant, s’il est nécessaire, des lignes et des colonnes de la
matrice A (À), on peut faire passer l ’un de ses éléments non nuis
dans l ’angle gauche supérieur. Aussi, parmi les À-matrices équivalen
tes à la matrice A (À) il y a celles qui ont un polynôme non nul
situé à l ’intersection de la première ligne et de la première colonne.
Considérons toutes ces matrices. Les polynômes se trouvant dans
l ’angle gauche supérieur de ces matrices sont de degrés différents.
Or, le degré d ’un polynôme est un nombre entier non négatif et tout
ensemble non vide de nombres entiers non négatifs possède un
nombre entier minimal. Par conséquent, on peut trouver, parmi
les À-matrices équivalentes à la matrice A (À), une À-matrice telle
que le polynôme situé dans l ’angle gauche supérieur soit non nul
et de degré minimal. Divisant la première ligne de la matrice indi
quée par le coefficient du terme principal de ce polynôme, nous
378 PORME NORMALE DÇS MATRICES [CH. XIII
avec 2 ^ ^ n, où le degré de r (À) (si r (À) n ’est pas nul) est infé
rieur à celui de ex (À). Retranchant de la yème colonne de la matrice
sa première colonne multipliée p a r ( À ) et échangeant ensuite la
première et la jème colonne, nous sommes conduits à une matrice
équivalente à la matrice A (À) et telle que son élément de l ’angle
gauche supérieur soit le polynôme r (À), c’est-à-dire le polynôme
de degré inférieur à celui de ex (K), ce qui est en contradiction avec
le choix de ce polynôme. Il en résulte que r (À) — 0, ce qu’il fallait
démontrer.
Retranchant maintenant de la /ôme colonne de la matrice sa
première colonne multipliée par q (À), nous annulons l ’élément
bxj (À). Effectuant ces transformations élémentaires pour j = 2,
3, . . n> nous annulons tous les éléments bxj (À). De la même
manière on peut annuler tous les éléments bîx (À) avec i —2, 3, . . .
. . ., n. Finalement, nous sommes conduits à une matrice équivalente
à la matrice A (À) et telle que son élément de Vangle gauche supérieur
soit ex (À) et tous les autres éléments de la première ligne et de la pre
mière colonne soient nuis,
0 ... 0
A(k) C22 (^) • • • C271 (^)
(2)
Cn2 (^) • • • Cnn (X)
X3_ X
A(X)
-{A.2+ 5A,
10 .
) \ X*+ 5X
A.3—10X2 —SX
°'l
x)
y** —j X i - X O
-P H 0 ) (o X3-10\ü-3x)
D'autre part, on pourrait calculer directement les facteurs invariants
de la matrice A (h). Notamment, en calculant le plus grand commun divi
seur des éléments de cette matrice, on trouve :
dj {X) = (^) = À»
Calculant le déterminant de la matrice A (À) et remarquant que le coefficient
de son terme principal est l'unité, nous obtenons :
(X).= X4- 10X3—3X2,
de sorte que
1
• a (*); (2 )
1
\0 1'
une matrice élémentaire (2) a la même structure que la matrice unité
à cette différence près que le ième élément de la diagonale principale,
1^ n, n ’est plus l’unité, mais un nombre non nul a du champ P.
D’autre part, appelons également matrice élémentaire une ^.-matrice
ayant la même forme que la matrrCe unité à cette différence près
qu’à l’intersection de sa ième ligne et de sa / ème colonne se trouve
un polynôme <p (k) de l ’anneau P [À] :
. . . 1 . . . <p(À) (0 .
(3)
par une matrice (3) est équivalente à ce qu’on ajoute à la ; ôme colonne
de A (X) sa ième colonne multipliée par cp (À).
Passons maintenant à la démonstration du critère d'équivalence
des Amatrices. Soit A (À) ~ B (X) ; alors, on peut passer de A (X)
à B (X) appliquant à A (X) un nombre fini de transformations élé
mentaires. Remplaçant chacune de ces transformations par la mul
tiplication à gauche ou à droite par une matrice élémentaire, nous
sommes conduits à l ’égalité
B(X) = Ui (X) .... Uk(k)A (X)7t (X) . . . F/(X), (4)
où les matrices t/^X), (X), Vt (X), Vi (X) sont élémen
taires et, par conséquent, unimodulaires. Ainsi, les matrices
U (X) = U, (X) ...£ /* (X), V (X) = Vt (X) . . . Vi (X), (5)
produits des matrices unimodulaires, sont encore unimodulaires,
de sorte que l ’égalité (4) peut être récrite sous la forme (1). Notons
que si, par exemple, k — 0, c’est-à-dire si les transformations élé
mentaires étaient appliquées aux colonnes, alors on pose U (X) = E .
La partie démontrée du critère permet d’énoncer le résultat
suivant :
Une X-matrice est unimodulaire si et seulement si elle est le produit
d'un nombre fini de matrices élémentaires.
En effet, nous avons déjà exploité le fait que le produit de matri
ces élémentaires est une matrice unimodulaire. Inversement, soit
une matrice unimodulaire W (X) ; alors W (X) est équivalente à la
matrice unité E. Répétant la démonstration donnée ci-dessus avec
les matrices E et W (X) au lieu des matrices A (X) et B (X), la formu
le (4) donne
W (X) =,£/* (X) . . . Uh (X) Vt (X) . . . Vi (X),
c’est-à-dire la matrice W (X) est représentée sous la forme d’un pro
duit de matrices élémentaires.
Il est facile maintenant de démontrer la réciproque de notre critère.
Soient deux matrices A (X) et B (X) et supposons qu’il existe deux
matrices unimodulaires U (X) et V (X) telles que l ’on ait (1). On a déjà
démontré que les matrices U (X) et V (X) peuvent être représentées
sous la forme d’un produit de matrices élémentaires; supposons que
ce soient les représentations (5). L’égalité (1) prend alors la forme (4)
et, remplaçant dans (4) toute matrice élémentaire par la transforma
tion élémentaire correspondante, nous obtenons finalement que
A (X) - B (X).
Polynômes matriciels. On peut considérer la notion de X-matrice
d’un autre point de vue. Appelons X-polynôme matriciel d'ordre n sur
un champ P un polynôme par rapport à X dont les coefficients sont
des matrices carrées d’un même ordre n à éléments dans le champ P ;
386 FORME NORMALE DES MATRICES [CH. XIII
Lemme. Soit
V (k) = VJS + + ... + V ^ k + V a, F0^ 0 . (15)
Si
V(k) = ( k E - B ) Q i {k) + R i,
V(k) = Q2( k ) ( k E - B ) + JR2, (lb)
alors
Ri = B*vo+ B*'*vi + ... + B V ^ t + Fat
i?i = 7 0tf‘ + F1tfi-l + . . . + 7 ^ + 7,. (17)
I S+4X -4 \ /«+tt -4 \ (~ i0 -x -4 \
" V -16-8X H - * / V -1 0 4 26 ii-X}~
11 n'y a que les deux dernières transformations qui sont appliquées aux colon
nes: on ajoute à la première colonne la seconde multipliée,par —8, puis on mul-
tiplie la première colonne par — . Le produit des matrices élémentaires cor
§ 61] FORME NORMALE DE JORDAN
transmue également A en B .
Ad 1
Âq 1
( 1)
ü
autrement dit, la diagonale principale de cette matrice a pour
éléments le nombre À0 répété k fois; la ligne parallèle, la plus proche
île la diagonale principale, située au-dessus de cette dernière, a pour
éléments l’unité répétée k — \ fois; tous les autres éléments de la
392 FORME NORMALE DES MATRICES [CH. X III
2
( )
h j
871- i
0 Xn j
a vec Xu * = i, 2, . . rc, éléments du champ P, et e^, j — 1, 2, . . .
. n — 1, zéro ou unité; en outre, si = 1, alors Xj = X7-+
I 61] FORME NORMALE DE JORDAN 393
(3)
• 1
o %0- x l
Calculant le déterminant de cette matrice et se rappelant que le
coefficient du terme principal du. polynôme dh(X) doit être l’unité,
nous trouvons
dh{X) = ( X~X 0) \
D’autre part, parmi les mineurs d’ordre A: — 1 de la matrice (3)
il y en a un égal à l ’unité, à savoir le mineur qui s’obtient en élimi
nant la première colonne et la dernière ligne de la matrice (3).
Ainsi,
c k - iW - 1 .
Il en résulte que la forme canonique de la matrice (3) est la h-ma
trice d'ordre k :
0 \
(4)
i
\ o ( x - h t 1
APi(^) 0
! <Pz(M
\ 0 cpt (X)
n <pi (X) /
0
i=l
Il suffit-, évidemment, de considérer le cas de t = 2. Les poly
nômes (j.-j (Â) et (X) étant premiers entre eux, il existe dans Tan*
neau P [A] des polynômes Wj(X) et u2(k) tels que
<Pi W ui (^) ~f T'2 (^) lh. (A.) = 1.
Par conséquent, on a
/^(X) o /<PiW
V 0 fp2 W / V o <p2(X) )
/<PlW <Pf M «1 (ty + <P2(X) «2 (*-) \ /<Pi M 1 \
V 0 j “ l 0 <p2( ? i ) j '
/ 1 <Pt( ? v ) \ ___ / I cpt (A,) \
W 2W 0 ) \0 — <Pi{X)<p2(X))
- { '
\o -?,(>■>0 fsixjjW 1
[a
0 )
,,,a )< p .jx )}’
ce qu'il fallait démontrer.
Passons maintenant à la considération de la matrice caractéristi
que d’une matrice de Jordan J de la forme (2) :
J j - X E t ) ______ 0 \
| j 2~ x e 2
J —XE — (5)
0 J a-X Ë 7 \ /
§ 61] FORME NORMALE DE JORDAN 395
S S =w
i=i i =1
bien que Ton n ’utilisera pas ces égalités.
Appliquant les transformations élémentaires aux lignes et colon
nes de la matrice (5) qui engendrent la cellule — XEt, nous ne
touchons manifestement pas aux autres cellules diagonales. Il en
résulte que la matrice (5) peut être réduite au moyen de transforma
tions élémentaires à la forme où toute cellule J t — XEU i — 1,
2, . . s, est remplacée par une cellule de la forme (4). Autrement
dit, la matrice J — XE est équivalente à une matrice diagonale dont
les éléments diagonaux sont, à part un certain nombre d'unités, les
polynômes suivants qui correspondent à toutes les cellules de Jordan
de la matrice J :
(Â -X 1)ftu, ( l - K ) kl\ (X -X ^i,
( l - h ) ks\ l (7)
1
J-XE en-q+ i (^ ) (9)
(X)
U) en (^)>
C'est là la forme canonique cherchée d'une matrice J — XE. En effet,
les coefficients des termes principaux des polynômes, éléments
diagonaux de la matrice (9), sont tous l’unité et chacun de ces poly
nômes, vu la condition (6), est divisible par le polynôme qui le
précède.
Exemple* Soit
2 1 0 « \
0 2 1
0 0 2
J ^r. 5 1
0 5
5 1
0 ,5
0 2
/
Le tableau des polynômes (7), correspondant à cette matrice de Jordan
d’ordre 9, est de la forme
(Jt-2)3, k - 2, k - 2,.
(k —5)*, ( k - 5)3.
§ 61] FORME NORMALE DE JORDAN 397
f(A) = u{A)v(A).
Si la matrice A annule le polynôme f(X), c’est-à-dire si
f ( A ) = O,
alors la matrice A est appelée racine matricielle ou, encore, s’il
n’y a pas de danger de confusion, racine du polynôme / (X).
Toute matrice A est une racine d'un polynôme non nul.
En effet, on sait que les matrices carrées d’ordre n forment un
espace vectoriel à h? dimensions sur le champ P . Il en résulte que
S 82] POLYNOME MINIMAL 401
la famille de na + 1 matrices
A n\ A n i~ l , . . . , A , E
est non libre sur le champ P , c’est-à-dire qu’il existe dans P des
éléments Oq, a 1? , . , , 0^2 ne s’annulant pas simultanément et tels
que l ’on ait
0t04 n *+ . . *-\~&7fl—\A~\-an*E = 0.
Ainsi, la matrice A est une racine du polynôme non nul de degré
au plus n8 :
(p (X) ■= 0CqX o&jX * .. . -f- jX-{- (Uni.
La matrice A est aussi une racine de certains polynômes dont
le coefficient du terme principal est l ’unité; en effet, il suffit de
diviser tous les coefficients d’un polynôme non nul ayant A pour
racine par le coefficient du terme principal. Un polynôme à coef
ficient unité dans le terme principal ayant A pour racine et étant
du plus petit degré possible est dit p o ly n ô m e m i n i m a l a sso c ié à u n e
m a tr ic è A . Notons qu’un p o ly n ô m e m in i m a l a sso c ié à u n e m a tr ic e A est
b ie n d é f i n i , car la différence de deux polynômes de ce genre serait
de degré inférieur à celui de chacun de ces polynômes, mais aurait
également A pour racine»
T o u t p o ly n ô m e f (X) a y a n t u n e m a tr ic e A p o u r r a c in e e s t d iv is ib le
p a r le p o ly n ô m e m in im a l m (X) a sso c ié à c e tte m a tr ic e .
En effet, soit
/ (X) = m (X) 3 (X) + r (X),
où le degré de r (X) est inférieur à celui de m (X) ; alors
fiA ) = m (A )q (A ) + r(A)
Il en découle que le s m a tr ic e s s e m b la b le s p o s s è d e n t le m ê m e p o l y
nôm e m in im a l.
Soit maintenant <p une application linéaire dans un espace vecto
riel à n dimensions sur un champ P . Cette application rapportée
à des bases différentes de l’espace donne des matrices semblables.
Le polynôme minimal de ces matrices semblables est dit p o ly n ô m e
m i n i m a l d e I n a p p lic a tio n lin é a ir e q>.
Utilisant les opérations sur les applications linéaires introduites
au § 32, on peut définir la notion de v a le u r d’un polynôme
/ W —+ a ^ -1 + . . . + CLk~i^ +
de Panneau P [ ^ l pour A,—<p, <p étant une application linéaire; en
effet, cette valeur est l’application linéaire
/ (9 ) = < W + «iV’*'1 + • . . + a*-t<P + ake,
où e est l ’application identique.
Ensuite, nous dirons que le polynôme f ( K ) e t t a n n u lé par une
application linéaire q>, si
/(<p) = w,
où (ù est l ’application nulle.
Vu la relation entre les opérations sur les applications linéaires
et sur les matrices, le lecteur n ’aura pas de difficulté à démontrer
que le p o ly n ô m e m in i m a l d 'u n e a p p l i c a t i o n lin é a ir e <p c o ïn c id e a v e c
le p o ly n ô m e ( b ie n d é f in i) à c o e ffic ie n t u n ité d u te r m e p r i n c i p a l a n n u lé
p a r V a p p l i c a t i o n lin é a ir e <p e t é t a n t d e d e g r é m i n i m a l . Ceci étant,
les résultats obtenus ci-dessus et, en particulier, le théorème de
Hamilton-Cayley peuvent être énoncés autrement, en langage des
applications linéaires.
Chapitre X IV GROUPES
entraînent: a" = a'. Cet élément, noté a-1, est dit inverse de l ’élé-
ment a, c’est-à-dire
aar1= a~xa = 1.
Ainsi, tout élément d'un groupe possédé un élément inverse bien défini.
Il résulte des dernières égalités que l’élément inverse de a~l
est l’élément a. Il est facile ensuite de vérifier que l’élément inverse
du produit d’un certain nombre d’éléments est le produit des élé
ments inverses ordonnés dans le sens contraire :
. . . d ji- iP n ) * == ^/i-i * * • •
et des nombres pairs sont isomorphes, bien que le second groupe soit
un sous-ensemble du premier: Tapplication faisant correspondre
à tout nombre entier k le nombre pair 2k est bijective et, comme
il est facile de le vérifier, c’est même un isomorphisme entre le groupe
des nombres entiers et le groupe des nombres pairs.
Par contre, aucun anneau n ’est un groupe par rapport à la multi
plication, car l’opération inverse qu’est la division n ’est pas toujours
réalisable. La situation ne change pas lorsqu’on passe d ’un anneau
à un champ, car dans un champ on ne peut pas diviser par le zéro.
Néanmoins, considérons les éléments non nuis d ’un champ. Un champ
n ’ayant pas de diviseurs de zéro, c'est-à-dire le produit de tout
couple d’éléments non nuis étant un élément non nul, la multipli
cation est une opération algébrique associative et commutative
sur l’ensemble des éléments non nuis du champ ; de plus, l’opération
inverse qu’est la division existe pour tout élément de cet ensemble.
Ainsi, Vensemble des éléments non nuis d'un champ est un groupe
abélien; ce groupe est dit groupe multiplicatif du champ. Les groupes
multiplicatifs des nombres rationnels, réels et complexes sont des
exemples de tels groupes.
Il est clair que l’ensemble des nombres réels positifs est un groupe
multiplicatif. Ce groupe est isomorphe au groupe additif des nombres
réels ; en effet, faisant correspondre à tout nombre positif a le nombre
réel ln a, nous obtenons une application bijective du premier groupe
sur le second, qui, vu l ’égalité
In (ab) = ln a + ln6,
est un isomorphisme.
Ensuite, fixons dans le champ des nombres complexes l ’ensemble
des racines rcèmes de l ’unité. On a montré au § 19 que le produit
de deux racines raèmes de l ’unité ainsi que le nombre inverse d’une
telle racine sont encore des racines rcèmes de l ’unité. L’unité étant
manifestement un élément de l ’ensemble en question et la multi
plication des nombres complexes étant associative et commutative,
on arrive à la conclusion que les racines nèmes de Vunité forment un
groupe abélien noté multiplicativement; en outre, ce groupe est fini
d'ordre n. Ainsi, pour tout nombre naturel n il existe des groupes finis
d'ordre n.
Le groupe multiplicatif des ratines rcèmcs de l'unité est isomorphe
au groupe additif de Vanneau Zn construit au § 45. En effet, soit e
une racine primitive nème de l ’unité; alors les éléments du premier
groupe sont de la forme zh avec A: = 0, 1, . . ., n — 1. Faisant
^ correspondre à l ’élément eh l ’élément Ch de l ’anneau Zn, c’est-à-dire
la classe des nombres entiers qui, divisés par n, donnent k pour
reste, nous obtenons une application isomorphe des deux groupes
en question, car si 0 ^ k ^ n — 1, 0 ^ l ^ n — 1, k + l =
410 GROUPES [GH. XIV
§ 64. Sous-groupes
Un sous-ensemble A d’un groupe G est dit sous-groupe de G si A
est un groupe par rapport à l ’opération de groupe définie sur G.
Pour vérifier qu’un sous-ensemble A d’un groupe G est un sous-
groupe de G, il suffit que les conditions suivantes soient satisfaites :
1) le produit de tout couple d ’éléments de A est un élément de A ;
2) l’inverse de tout élément de A est encore un élément de A. En
effet, la loi d’associativité étant valable pour le groupe G, elle l ’est
aussi pour les éléments de A ; en outre, les conditions 1) et 2) garan
tissent l’appartenance à A de l’unité du groupe G.
Plusieurs groupes indiqués au paragraphe précédent sont des
sous-groupes d’autres groupes également cités dans ce paragraphe.
Aussi, le groupe additif des nombres pairs est un sous-groupe du
groupe additif des nombres entiers, tandis que ce dernier est un
sous-groupe du groupe additif des nombres rationnels. Tous ces
groupes, ainsi que tous les groupes additifs de nombres, sont des
412 GROUPES [CH. XIV
de sorte que
rA = ( g A ) h.
§ 65] SOUS-GROUPES DISTINGUÉS, GROUPES-QUOTIENTS 421
(a " 1) qp = (a tp )-1.
En effet, supposons que l<p = e' et soit x’ un élément de G';
alors il existe un élément a: de G tel que l ’on a it: xtp = x'. Il en
422 GROUPES [GH. XIV
résulte que
x' = xq) = (x*l) <p— îq>= x r
De manière analogue, on a
x' = e'x'
et, par conséquent, e' = i \
D’autre part, si (a-1)<p = fc', alors on a la formuler
1 ' = lep = (aar1) cp = aep • ( a " 1) <p = aep * b'
et, de la même manière, la formule
l ' —fc'-acp, N
d ’où V '== (acp)"1.
Appelons noyau d ’un homomorphisme (p, appliquant un groupe G
sur un groupe G', l ’ensemble des éléments de G tels que leurs images
dans G' par <p soient l ’élément unité 1' de G'.
Le noyau de tout homomorphisme cp dyun groupe G sur un autre
groupe est un sous-groupè distingué de G.
En effet, a et b étant deux éléments du noyau en question, c’est-à-
dire les égalités
a<p = 6(p ~ 1'
ayant lieu, on a
(ab) y = aq>-bq>^ Y • ¥ ~ 1%
autrement d it, le p ro d u it ah appartient au noyau de rhomomor-
phisme cp. D’autre part, si aqp = l ', alors
(ar1) qp= (aep) '1 I ' -1 = 1',
c’est-à-dire a"1 appartient au noyau de Enfin, si a<p = l ', alors
on a pour tout élément x du groupe G :
(x^ax) cp = (x-1) cp-aq*-xq> —(zep)-1*1' -æcp = 1'.
Aussi, le noyau de T homomorphisme considéré est un sous-groupe
du groupe G tel que, avec tout élément a, ce sous-groupe contient
tous les éléments conjugués de a ; par conséquent, le sous-groupe en
question est un sous-groupe distingué.
Maintenant, soit A un sous-groupe distingué d’un groupe G.
Associant à tout élément a; de G la classe d ’équivalence xA de G
modulo A {xA est la classe qui contient x), nous obtenons une appli
cation du groupe G sur le groupe-quotient GM. Il résulte de la multi
plication définie sur le groupe GM (cf. (5)) que cette application est
un homomorphisme.II s’appelle homomorphisme naturel du groupe G
sur le groupe-quotient GM. Il est clair que son noyau est le sous-
groupe distingué A.
S 65] SOUS-GROUPES DISTINGUES, GROUPES-QUOTIENTS 423
mais que
dj ûj
ou encore que
di Qr\ *-/— 0 . ( 12)
Or, il résulte de (10) et (11) l'égalité
a i ~ a fi = (a[ — fli) + K ” a2 ) + • • • + ( ûi - i — a i-i)t
qui, vu (12), est en contradiction avec l’égalité (7). Le théorème
est démontré.
On peut envisager la notion de somme directe sous un autre
angle. Soient k groupes abéliens quelconques A x, A 2, . . A k>
dont certains peuvent être isomorphes. Désignons par G l’ensemble
des suites de la forme
(ûj, d2, • • • »&h)> (13)
composées d'éléments appartenant respectivement à A u A2, . . . , 4*.
L’ensemble G devient un groupe abélien si l'on définit l'addition
de suites (13) de la façon suivante :
(&i, a2, • • • »&h) + (Æ|,j • • •» =
= ia i + a[* + • • • »ah + ûfe), (14)
c’est-à-dire on additionne séparément les éléments de tout groupe
Ai, i = 1, 2, . , ,, k. En effet, l ’associativité et la commutativité
de l ’addition ainsi obtenue découlent des propriétés correspondan
tes de l ’addition dans chacun des groupes donnés. La suite
(0*, 02, *. -, 0fc)
est l ’élément nul du groupe G; ici 0* est l ’élément nul du groupe
Ai, i = 1, 2, .. A; ; la suite opposée à une suite (13) est de la
forme
( ” ®2» • ■• > &h)*
Le groupe abélien G ainsi construit est dit somme directe des
groupes Au A 2, . ..,A h \ il est noté
G = Ai -\-A 2 ~\-. • • -\-Ah.
La justification de cette appellation est la suivante. Un groupe G
qui est une somme directe, dans le sens qui vient d'être défini, des groupes
abéliens A v A 2, . . A h peut être décomposé en une somme directe
(dans le sens initial) de ses sous-groupes A rv A\, . . de telle
manière que A \ soit isomorphe à A t pour i — 1, 2, . . k.
Notamment, désignons par A \ l ’ensemble d ’éléments du groupe
G (les éléments de G sont les suites de la forme (13)) qui ont pour ième
composante les éléments ai du groupe A t et pour les autres compo
santes les éléments nuis des groupes correspondants ; donc, ce sont
428 GROUPES [CH. \]V
%
su-\-tv~ 1,
et, par conséquent, on a
a = v {ta) + u (sa) —vb+ uc ;
cela signifie que tout élément du groupe {a} est une somme des
éléments respectivement du sous-groupe {b} et du sous-groupe {c}.
Un groupe abélien G est dit indécomposable s’il ne peut pas être
décomposé en une somme directe de deux ou plusieurs sous-groupes
différents de son sous-groupe nul. Un groupe cyclique fini dont
l’ordre est une puissance d ’un nombre premier p s’appelle groupe
primaire associé au nombre premier p (ou, encore, groupe p-primai
re). Appliquant à plusieurs reprises la proposition démontrée ci-
dessus, nous obtenons le résultat: tout groupe cyclique fini se décom
pose en une somme directe de groupes cycliques primaires associés à des
nombres premiers distincts♦ Plus précisément, un groupe cyclique
d'ordre n, avec
n = fh.p^ \ ..
oh plT p 2, . . p 8 sont des nombres premiers distincts, se décompose
en une somme directe de s groupes cycliques dont les ordres sont respecta
vement p$l, p£2, . . p*°.
Tout groupe cyclique primaire est indécomposable.
En effet, soit un groupe cyclique fini {a} d’ordre ph, où p est
un nombre premier. Si ce groupe était décomposable, alors, d ’après
430 GROUPES ICH. XIV
Supposons que l’on ait déjà choisi les éléments aly a2, « * ,,
satisfaisant à ces conditions. Nous désignerons le sous-groupe du
groupe P, engendré par les sous-groupes cycliques des éléments
^ 1 » ^ 2 ? • • • ? & i - l t par {djt . * •}
{^2}» • *• y{^i-l}} = {^1» ^2» (^)
Il est clair que ce sous-groupe est composé des sommes de multiples
des éléments aly a 2, . . a ^ ; nous dirons que ce sous-groupe est
engendré par les éléments alt a 2, • • •> ût-i* Dans l’ensemble des
éléments du groupe P dont les sous-groupes cycliques sont disjoints
avec le sous-groupe {ax, a2, . . ., ^i-i} fixons un élément a* tel
qu’il soit d’ordre le plus élevé; aussi on a
{a„ a 2, ..., a t - t ) fl W = 0. (5)
Le groupe P étant fini, le processus indiqué doit s’arrêter après
un nombre fini de pas; Supposons qu’il s’arrêtera lorsque nous
aurons choisi les éléments alt a 2> » • •» 08- Désignant par P f le sous-
groupe engendré par ces éléments,
P = {flj, ^2) ' ■M »
ou, encore,
p ' = {{«1}» {«2}, • • •, {«s}}> (6)
le sous-groupe cyclique de tout élément non nul de P a donc Vintersection
non nulle avec le sous-groupe P r.
L’égalité (6) et l ’égalité (5), valable pour tout i, i = 2, 3, . . ., s,
montrent, vu (4), que le sous-groupe P ' est une somme directe des sous-
groupes cycliques {a^, {a2}, . . {as},
P' = {ai} + {a2} + . . . + { a 8). (7)
Il reste à démontrer qu’en réalité le sous-groupe P f coïncide avec le
groupe P .
Soit x un élément d ’ordre p du groupe P . Etant donné que
p r n {»} *5* 0,
et vu que le sous-groupe {x} n ’a d’autres sous-groupes non nuis
que {x} (rappelons que l ’ordre d ’un sous-groupe est un diviseur
de l ’ordre du groupe et que le nombre p , ordre de {x}, est premier),
il en résulte que, en réalité, le sous-groupe {x} appartient au sous-
groupe P ' et que, par conséquent, x appartient à P r. Ainsi, tout élé
ment d ’ordre p du groupe P appartient au sous-groupe P \
Supposons qu’on ait déjà montré que tout élément du groupe P,
dont l ’ordre n ’est pas supérieur au nombre p*"*1, appartient au sous-
groupe P '; soit x un élément de P d ’ordre ph. En vertu du choix
des éléments a2, a2, . . », a„ leurs ordres respectifs forment une
28—1212
434 GROUPES [GH, XIV
dont chaque nombre Uj, différent de Vunité, est une puissance d'un nom
bre premier, les nombres nj n'étant pas forcément tous distincts. A toute
suite ainsi construite faisons correspondre une somme directe de groupes
cycliques dont les ordres respectifs sont les nombres naturels de la
suite fixée. Les groupes abéliens finis obtenus de cette maniéré sont non
isomorphes deux à deux, tandis que tout groupe abélien fini est isomor
phe à l'un de ces groupes.
INDEX ALPHABÉTIQUE
Décomposition
Base directe 425
d’un espace vectoriel 195 à droite (d'un groupe suivant un
orthogonale 221 sous-groupe) 416
orthonormale 222 à gauche (d’un groupe suivant un
Budan-Fourieur (théorème de) 263 sous-groupe) 416
d'un groupe suivant un sous-
groupe 416
Caractéristique d’un champ 289 d'un polynôme en facteurs li
Cardan (formule de) 242 néaires 161
440 INDEX ALPHABÉTIQUE
Décrément 37 Equation
Déficit d ’une application linéaire 211 du deuxième degré 240
Degré linéaire 15
d ’une X-matrice 386 du troisième degré 241
d’un polynôme de plusieurs in Espace
déterminées 323 affine 191
Dépendance euclidien 219
algébrique (d’une famille d ’élé — complexe 224
ments d’un anneau) 325 vectoriel 65, 191, 295
linéaire (des vecteurs) 66, 195, 294 — complexe 193
Dérivée (d ’un polynôme) 151, 305 — à un nombre fini de dimen
Descartes (théorème de) 263 sions 195
Déterminant (s) 23, 26, 38 Euclide (algorithme d’) 143, 299
antisymétrique 44 Extension d ’un champ 289
caractéristique 82
d’un système d ’équations linéai Facteur(s)
res 57 invariants (d’une matrice) 381
Développement d’un déterminant par multiple (d’un polynôme) 302
rapport à l ’une de ses lignes 49 simple (d’un polynôme) 302
Diagonale principale (d’une matrice) Famille
16 fondamentale (de solutions) 88
Dimension maximale 69
d ’un espace vectoriel 197 de Sturrn 255
du noyau (d’une application li Fonction continue 153
néaire) 211 Forme 326
Discriminant 243, 354 canonique (d’une forme quadra
Diviseur(s) tique) 176
commun des polynômes 142 diagonale (d’une matrice numéri
élémentaires 398 que) 79
d ’un polynôme 140, 326 linéaire 65
de l ’unité 304 normale (d’une forme quadrati
de zéro 284 que) 181
Division des matrices 101 quadratique 173
— complexe 173
— définie négative 189
Egalité des polynômes 136 — définie positive 189
Eisenstein (critère d ’) 364 — indéfinie 189
Elément (s) — non dégénérée 173
algébrique (d’un anneau) 297 — non singulière 173
conjugués (d’un groupe) 418 —, produit de deux formes li
inverse (dans un champ) 287 néaires 184
— (d’un groupe) 407 — réelle 173
d ’une matrice 16 — semi-définie 189
neutre 191 trigonométrique (d’un nombre
nul (d’un anneau) 282 complexe) 122
opposé (d’un anneau) 282 Fraction rationnelle 167
simple (d’un anneau) 304 irréductible 167
transcendant (d’un anneau) 297 régulière 167
unité (d’un champ) 287 simple 168
— (d’un groupe) 406 symétrique 340
Elimination (d’une inconnue dans un
système de deux équations) 351 Gauss
Ensemble(s) iemme de 327, 362
dénombrable 372 méthode de 17, 294
équivalents (de vecteurs) 70 Groupe(s) 405
non dénombrable 372 abélien 406
INDEX ALPHABETIQUE 441
Partie
imaginaire (d’un nombre com- Quaternions 119
119 Quotient