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François CHÂTELET Une histoire de la raison, Éditions du
Seuil,1992
Biographie de l'auteur :
François CHÂTELET, né le 27 avril 1925 à Paris et mort en 1985, est un
philosophe, professeur, penseur politique et homme engagé dans les luttes
de son siècle. Il est un historien de la philosophie. Il est également l'auteur de
plusieurs ouvrages dont Périclès et son siècle (1960), Logos et Praxis :
Recherche sur la signification théorique du marxisme (1962) et Une histoire
de la raison (1992).
Dans Une histoire de la raison, le philosophe français raconte l'évolution de la
pensée philosophique à travers un entretien avec Émile NOËL.
Au cours de cet entretien, François CHÂTELET donne son point de vue et
retrace l'invention de la pensée rationnelle dans la Grèce antique jusqu'à nos
jours, constituant une composante essentielle de la civilisation occidentale.
Tout au long du livre, il évoque de grands philosophes tels que Platon,
Aristote, Freud et Galilée.
Une histoire de la raison :
Chapitre 1 : L'INVENTION DE LA RAISON
L'auteur commence par l'invention de la raison. La philosophie naît et se pratique
dans diverses civilisations mais c'est en Grèce, au Vème siècle avant JC, qu'apparaît
la notion d'"être". En effet, à Athènes, la démocratie apparaît, et avec elle la
rhétorique. Le mot devient reine car pour avoir la chance d'être écouté il fallait
savoir parler, convaincre.
Pour enseigner cet art (technê), des " sophistes " (étymologiquement : des
intellectuels qui savent parler) ont appris à manier la langue.
Avec cet art du langage est né le concept de logos qui a trois significations : tout
d'abord, logos est un mot qui a un sens. Il désigne aussi un ensemble de mots qui ont
un sens. Enfin, le logos est ce que nous avons en nous pour relier différentes phrases
ayant un sens.
Le dialogue se met alors très vite en place et de la totalisation des différents accords
naît le concept d'universalité, premier concept qui définit la philosophie. Socrate
serait l'inventeur de cette discipline, mais ces propos ne sont transmis que par
Platon, Aristote, Xénophon et Aristophane.
Chapitre 2 :LA RAISON ET LA RÉALITÉ
Puis, F. Châtelet traite des hypothèses de Platon qui l’ont amené à
créer les Idées. En effet, il constate que les hommes sont malheureux parce
qu’ils souffrent, car ils commettent l’injustice et la subisse.
De plus, aucun remède ne fonctionne. C’est pourquoi, il fonde les Idées,
discours universel de l’ « être ». Ainsi, il accentue sur l’importance de
l’essence et de l’âme en expliquant que l’homme, au-delà des apparences,
peut saisir les Idées.
F. Châtelet parle également d’Aristote, élève de Platon, qui se distingue de ce
dernier en instaurant un lien entre essence et apparence.
Chapitre 3 :LA SCIENCE DE LA NATURE
Dans une troisième partie, l’auteur traite de « la science de la nature ».
En effet, au XVIème et XVIIème siècle, la philosophie se nourrit des
transformations profondes de la conception de la nature. Vient alors Copernic,
puis Galilée qui ébranlent les certitudes de l’époque. Jusque-là, la conception
du monde dominante était celle d’Aristote ; il y a un haut (réalité supralunaire,
l’astronomie, constituée de matière subtiles) et un bas (réalité sub-lunaire, la
physique, notre monde constitué de mouvements naturels et « violents »). Or
avec Galilée « le monde est un », c’est-à-dire que les deux réalités sont
soumises au même principe.
Survient alors Descartes, qui se porte en administrateur de la révolution
copernico-galiléenne. De nouvelles questions se posent, on passe de
« Qu’est-ce que l’être ? » à « Qu’en est-il de la connaissance ? ».
Chapitre 4 :LA POLITIQUE
Après cette nouvelle pensée philosophique tournée vers les sciences,
la philosophie se confronte à de nouveaux concepts politiques qui participent
à son façonnage. Deux penseurs jouent alors un rôle prépondérant. Tout
d’abord Machiavel, qui voit son pays, l’Italie, désunie, constate qu’une unité
politique est nécessaire pour que la société existe et perdure. Pour Bodin, ce
qui peut assurer cette unité est une puissance souveraine, reconnue par
consensus.
Ces pensées politiques laissent alors certains hommes réfléchir sur la
condition humaine. Hobbes pense que « l’homme est un désir et rien ne lui
est interdit de désirer ». Quant à Locke, philosophe empiriste, il pense que
nos connaissances viennent de l’expérience.
Chapitre 5 : KANT, PENSEUR DE LA MODERNITÉ
Francois CHÂTELET consacre ensuite un chapitre entier à Kant qu’il
définit comme un penseur de la modernité. En effet, ce penseur des lumières
n’a confiance qu’en l’expérience. Pour lui, il n’y a pas de connaissance
absolue, juste des connaissances vérifiables.
Il ose même poser la question « comment se fait-il qu’il y ait du vrai ? » alors
que les philosophes avaient tenu pour sûr cet élément de vérité.
Il explique alors qu’il n’y a de connaissances vraies que celles que l’on peut
vérifier. Or on ne peut vérifier que ce qui est donné par expérimentation.
Ainsi, il n’y a que la science qui puisse donner des énoncés vérifiables.
Chapitre 6 : L’HISTOIRE
Dans le sixième chapitre, François CHÂTELET explique l’importance
de l’histoire dans la philosophie. Il aborde alors un autre philosophe, Hegel,
qui, lors de la Révolution française, déclare qu’il faut repenser l’histoire. Pour
lui, le devenir est dramatique. Les hommes progressent par la guerre, ils sont
obligés de vaincre par la violence la figure qui les précèdent etc… or, pour lui,
le héros est celui qui fait l’histoire mais ne le sait pas.
Il souhaite faire également comprendre que l’existence ne peut être comprise
que par la non-existence.
Chapitre 7 : RAISON ET SOCIÉTÉ
Dans le septième chapitre, l’auteur aborde la raison et la société, cette
dernière influençant beaucoup la philosophie. Hegel déclare qu’il ne faut plus
philosopher, nous savons. Maintenant, il faut appliquer le savoir. Il faut mettre
en place un Etat rationnel capable de permettre à chacun de réaliser sa
liberté.
Cependant, plusieurs philosophes contestent. Marx et Engels montrent que
l’Etat n’est pas la solution au conflit le plus grave (la lutte des classes) mais la
résultante. Nietzche, lui, accuse la raison.
Hegel accentue alors sa pensée en disant que « l’état est la raison en acte ».
Dorénavant, des hommes compétents, c’est-à-dire des fonctionnaires
recrutés sur concours, seront à la tête de l’Etat-moderne. Il insiste sur la
nécessité d’un état car selon lui, « l’homme ne peut se réaliser que dans et
par la collectivité ».
Chapitre 8 : L’AVENIR
Enfin, dans le dernier chapitre, Émile NOËL offre au lecteur une
ouverture en demandant à François CHÂTELET : La philosophie a-t-elle un
avenir ?
Nous pourrions ainsi nous demander si l’homme peut toujours s’élever grâce
à cette discipline, et aux réflexions qu’elle offre. CHÂTELET rejoint alors
Nietzche sur ce point en disant qu’il n’y a pas de loi selon laquelle se
développer serait forcément s’élever, s’accroitre, se fortifier. Il cite également
Freud qui complexifie l’image de l’homme en introduisant la division de
l’humanité en deux sexes.
Ce que l’on peut retenir de cette dernière partie, est que, de nos jours,
les ébranlements ne viennent pas de philosophes au sens hégélien, mais plus
d’écrivains, de médecins, poètes…