N°24 – 16 JANVIER2023

Le point de vue du GIFEN

Le Groupement des industriels
français de l’énergie nucléaire est
le syndicat professionnel national
de la filière nucléaire.
EN BREF.
Il rassemble plus de 400
entreprises et couvre toutes les Le GIFEN rappelle par cette contribution au débat public les caractéristiques
activités industrielles de la qui font de la filière nucléaire, 3ème filière industrielle du pays, un atout
production d’électricité nucléaire.
incontournable pour la France.
Le GIFEN est un moteur de
l’innovation, de l’export, de la
transformation numérique, de
Les industriels du nucléaire portent ici 3 convictions :
l’attractivité, du développement • Le nucléaire est une énergie indispensable à la réussite de la
des compétences et de la
formation au sein de la filière.
stratégie bas carbone de la France
• La filière nucléaire française s’est préparée au lancement d’un
programme de construction de nouveaux réacteurs, en prenant en
compte les retours d’expérience des premiers chantiers EPR à
travers le monde et en se mobilisant pour améliorer sa performance
industrielle
Contact : GIFEN
• La Normandie dispose de nombreux atouts qui en font un territoire
5, rue de Rome 75008 PARIS pertinent pour accueillir la première paire d’EPR2 de ce programme.
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Site Internet : https://www.gifen.fr/

Débat public nouveaux réacteurs nucléaires et projet Penly

244 Boulevard Saint-Germain – 75007 Paris
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www.debatpublic.fr/nouveaux-reacteurs-nucleaires-et-projet-penly
LE NUCLEAIRE, UNE ENERGIE NECESSAIRE
Le lancement d’un programme de nouveau nucléaire est indispensable pour faire face aux défis
climatiques et énergétiques qui nous attendent. La loi de programmation sur l'énergie et le climat
et la nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie doivent adapter la politique énergétique
française pour répondre à ces enjeux. L’énergie nucléaire, avec le maintien des réacteurs en
fonctionnement, la construction de nouveaux réacteurs et les enjeux du cycle du combustible
associés, doit être une des composantes essentielles de l’évolution du mix énergétique.

Une énergie bas carbone et pilotable indispensable à la transition énergétique

L’énergie nucléaire est un atout essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique. Avec
des émissions estimées à 12g de CO2/kWh en moyenne selon le GIEC, elle est l’une des
énergies les moins émettrices de gaz à effet de serre. Le nucléaire émet 40 fois moins de CO 2
que le gaz et 60 fois moins que le charbon. Cette faible empreinte carbone en fait un allié
indispensable pour affronter les défis climatiques. Dans le contexte énergétique français, cet
avantage est encore supérieur avec une analyse de cycle de vie complet du kWh nucléaire de
4g de CO2/kWh.
Ce statut d’énergie bas carbone est soutenu par la communauté scientifique. Par exemple, le
GIEC et l’Agence Internationale de l’Énergie soulignent la nécessité de recourir au nucléaire pour
réussir la lutte contre le changement climatique. L’AIE se positionne ainsi en faveur d’un
doublement de la production d’électricité d’origine nucléaire d’ici 2050.
De la même manière, RTE souligne dans son rapport « Futurs énergétiques 2050 » que se
passer du nucléaire ajoute une contrainte très forte sur l’atteinte de la neutralité carbone. Cette
étude montre que l’électrification massive des usages constitue un des leviers principaux du
respect de nos engagements climatiques. La disposition d’une énergie bas-carbone et pilotable
est indispensable pour satisfaire l’augmentation de la demande en électricité.
Le nucléaire est une réponse concrète à ces besoins. Il est une source d’énergie continue non
soumise aux aléas naturels qui répond aux besoins de la population 24h/24h, 7j/7, quelle que
soit la météo.
La pilotabilité du nucléaire permet de s’adapter aux rythmes de consommation et à la disponibilité
des autres sources d’énergie. Aux côtés des énergies renouvelables, le nucléaire constitue donc
un pilier incontournable des systèmes électriques décarbonés d’aujourd’hui et de demain.
RTE met également en avant la pertinence de nouvelles capacités de production d’électricité
d’origine nucléaire d’un point de vue économique, car un système reposant sur renouvelables et
nucléaire présente le coût complet le plus faible.
Pour toutes ces raisons, le lancement d’un nouveau programme nucléaire apparait indispensable
pour garantir l’atteinte des objectifs climatiques de la France.

Une énergie qui offre des garanties à la France en termes d’autonomie stratégique
Le nucléaire participe à l’indépendance énergétique nationale et est un facteur clé de
souveraineté. En effet, la France est l’un des rares pays qui maitrise industriellement l’intégralité
de la chaîne de valeur du nucléaire : conception, construction et exploitation des installations de
production d’électricité, gestion du cycle du combustible et des déchets.

UNE FILIERE PRETE A AFFRONTER LE DEFI D’UN NOUVEAU PROGRAMME DE

CONSTRUCTION

Une filière structurée pour anticiper les défis à venir

Les industriels préparent depuis plusieurs années la construction de nouveaux réacteurs en
France. La filière a produit un retour d’expérience de ses chantiers à Flamanville et à
l’international (Taishan en Chine, Hinkley Point au Royaume-Uni). Plusieurs décisions
importantes en ont résulté et lui ont permis de se réorganiser pour gagner en efficacité.
Le rapport Folz, la création du GIFEN, celle de l’Université des Métiers du Nucléaire et les plans
d’excellence opérationnelle des entreprises sont des actions fortes en faveur de la performance
de l’industrie nucléaire. Chacune de ces initiatives joue un rôle précis au service de l’emploi, des
relations exploitants-fournisseurs, ou encore de l’amélioration des process industriels.

Une filière engagée au service des compétences

Le chantier de Flamanville 3 a rappelé l’enjeu majeur du développement et de la transmission
des compétences. C’est pourquoi la filière a anticipé ce sujet dans la perspective d’un
programme de construction de nouveaux réacteurs nucléaires. De nombreuses initiatives ont été
lancées afin de garantir la mobilisation des compétences suffisantes et adéquates dans la durée.
Ces actions se concrétisent au moment opportun, dans un contexte où de nombreuses filières
font face à l’enjeu d’attirer les jeunes dans les métiers techniques pour mener à bien la politique
de réindustrialisation.
Ainsi, le GIFEN a mené deux actions spécifiques pour disposer des compétences adéquates au
bon moment et préparer au mieux les chantiers à venir :
• Un Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences, accord conclu
entre l’État, les branches professionnelles et le GIFEN. Il comprend 4 axes : dresser
l’état des lieux des métiers, compétences et formations ; adapter les formations en
réponse aux besoins de la filière ; faire de l’alternance le levier principal de recrutement
; développer l’attractivité et la mixité de la filière. Cet EDEC est mené en lien avec
l’Université des Métiers du Nucléaire.
• Le programme MATCH partage les prévisions d’activités de tous les exploitants
nucléaires sur 10 ans pour donner une vision consolidée par segment d’activité à
l’ensemble des acteurs de la filière. Il engage une cartographie des compétences afin
de disposer d’un outil de pilotage et de priorisation des actions complémentaires de
performance opérationnelle et de mobilisation des capacités. La filière dispose ainsi d’un
outil pérenne de pilotage des besoins en ressources humaines et industrielles au regard
des plans de charge tout en identifiant de possibles synergies. Le programme MATCH
permet donc de disposer des bonnes ressources au bon moment. Il aide les entreprises
de la filière à construire un plan d’actions stable pour sécuriser recrutements et
investissements dans leur outil industriel.
Les premiers résultats complets seront disponibles courant printemps 2023. Selon les premières
tendances, la filière nucléaire devra recruter 10 000 à 15 000 personnes par an pendant les 10
prochaines années pour mener les différents programmes, dont l’exploitation et le grand
carénage du parc nucléaire existant et la construction de nouveaux réacteurs.

Une filière s’appuyant sur une technologie de réacteur aux performances améliorées
L’EPR2, version optimisée, industrialisée et standardisée de l’EPR, a vocation à renouveler le
parc nucléaire français en répondant aux exigences de sûreté des réacteurs de 3 ème génération.
Pensé pour s’intégrer dans un mix à forte composante d’énergies renouvelables, c’est le modèle
de réacteur considéré pour une série de 3 paires de réacteurs avec un premier à Penly. La
construction par paire d’EPR2 préservera l’effet de taille lié à sa forte puissance, bénéfique tant
à la préservation des ressources naturelles et foncières qu’à la performance économique par
MW installé. Elle a, par ailleurs, vocation à tirer les enseignements de la construction des
premiers EPR en termes de simplification et d’application des pratiques industrielles garantes de
performance opérationnelle. Elle bénéficiera notamment d’une conception totalement
numérisée.

Vidéo GIFEN – Le Jargon du Nuc « Qu’est-ce qu’un EPR2 ? »

Une filière innovante

L’innovation dans la filière ne se limite pas au développement de nouveaux modèles de
réacteurs. Avec près d’un milliard d’euros investis chaque année en R&D, la filière innove dans
tous les domaines de l’usine de demain : fabrication additive, intelligence artificielle, internet des
objets, robotique, jumeaux numériques... Le nucléaire est une industrie de pointe dont les
innovations se diffusent et s’enrichissent au-delà de la production d’électricité, dans le
numérique, le médical, l’aérospatial ou encore la ville durable.
UN TERRITOIRE NORMAND FORTEMENT LIE A LA FILIERE
La construction d’une paire d’EPR2 à Penly s’inscrit dans une longue tradition de l’implication de
la filière nucléaire en Normandie. Les liens forts entre le territoire et l’industrie garantissent le
meilleur des contextes pour mener ce projet : l’industrie représente 21% du PIB régional, contre
13,5% au niveau national.

La Normandie, terre historiquement nucléaire

La Normandie est une des principales terres d’implantation du nucléaire en France. Forte de
nombreuses installations nucléaires dont 3 centrales nucléaires (Flamanville, Paluel, Penly) et
un site Orano (La Hague) dédié au traitement des combustibles nucléaires – le recyclage et
l’entreposage. La Normandie est une région d’expertise et accueille aujourd’hui plus de 15% des
emplois de la filière.
Le nucléaire s'est développé en Normandie dès les années 1980 et connaît depuis un fort
dynamisme. Première centrale normande, Paluel a été construite avec 4 unités démarrées entre
1984 et 1986. Les réacteurs de la centrale de Flamanville ont été inaugurés en 1985 et 1986 et
ceux de Penly en 1990 et 1992. La production nucléaire normande représente aujourd’hui près
de 9 % de la production nationale d’électricité. Cette part augmentera lors de la mise en service
de l’EPR de Flamanville.

Une filière normande à la pointe sur toute la chaîne de valeur du nucléaire et bénéficiant
d’une relation de proximité avec la population et le territoire
Forte de cette histoire liée au nucléaire, la Normandie dispose d’un savoir-faire et d’une expertise
reconnus.
Depuis 2014, un tiers des marchés passés par les centrales de Penly et de Paluel l’ont été auprès
d’entreprises locales. Cette dynamique est aussi soutenue par la présence de nombreux
organismes de formation (147 cursus de formation initiale) et des structures de recherche qui
fournissent la filière en compétences. Un nouveau programme de construction de réacteurs
représente une opportunité pour faire évoluer ces formations, comme en témoigne le lancement
de l’école HEFAÏS dans le Cotentin, dont l’ambition est de former les meilleurs soudeurs et
soudeuses de France pour les filières nucléaire et navale.
La diversité des activités nucléaires en Normandie (production d’électricité, cycle du combustible,
médical, défense) permet à la région de disposer d’un tissu d’entreprises locales performantes.
Cet ancrage territorial est incarné par le cluster d’entreprises Normandie Energies qui confère
au tissu économique local un fort dynamisme industriel.
Cette forte implantation locale garantit un dialogue fluide avec le public et permet à la population
d’être familiarisée aux enjeux du nucléaire. Cette relation construite de longue date est
primordiale pour la réussite de la construction de réacteurs EPR2 en Normandie.

CONCLUSION
Alors que les défis de notre siècle sont plus nombreux et plus urgents que jamais, le nucléaire
est un atout inestimable pour notre pays. Énergie décarbonée et à forte valeur ajoutée locale, il
constitue un pilier sur lequel la France doit capitaliser pour respecter ses engagements
climatiques et garantir sa souveraineté énergétique.
Attachés à cette énergie et convaincus de son importance, les industriels du nucléaire prennent
leurs responsabilités en se préparant au lancement d’un programme de construction de
réacteurs en France.
La Normandie est un territoire approprié pour satisfaire cette ambition. Au-delà de sa pertinence
technique, le choix de Penly pour l’implantation de la première paire d’EPR2 s’inscrit dans un
contexte local porteur, au sein d’un tissu industriel historique, favorable à la réussite du
programme de nouveau nucléaire.

Débat public nouveaux réacteurs nucléaires et projet Penly

244 Boulevard Saint-Germain – 75007 Paris
[email protected]
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