La Diversité Locale Et Mondiale Des Sols
La Diversité Locale Et Mondiale Des Sols
La Diversité Locale Et Mondiale Des Sols
Dans une même région, dans une même parcelle, nous n’avons pratiquement
jamais le même type de sol. Prenons l’exemple le plus simple : celui de la
parcelle. Celle-ci n’est jamais rigoureusement horizontale et à supposer que le
matériau parental soit le même pour toute la superficie, les faibles variations
de pente engendrent des différences dans l’épaisseur des horizons de
surface. On observe aussi très souvent des variations du régime hydrique ou
de l’acidité ou de la teneur en calcaire, etc. Les différentes propriétés du sol
varient rapidement d’un point à l’autre de l’espace.
Dans les régions tempérées comme la France, avec un climat humide et frais
(pluviométrie annuelle oscillant autour de 800 mm et une température
moyenne autour de 12 °C), l’action de la pédogenèse est ménagée, c’est-à-
dire ni trop intense, ni trop réduite. On observe une élimination lente et
progressive des cations résultant de l’altération des silicates primaires ou de la
dissolution du calcaire, d’où une tendance inéluctable à une acidification des
sols. Mais c’est encore le matériau parental qui est l’agent principal de la
distribution des principaux sols :
Sur les roches acides (sables, grès, granite) où l’évolution acidifiante est
favorisée dès le départ, nous aurons des sols bruns acides puis des
sols podzolisés (Figure 13).
Sur toutes les autres roches (limons, schistes, argiles…) l’évolution par
acidification suit son cours normal, inéluctable mais lent ; c’est le grand
ensemble des sols bruns aux sols lessivés.
La répartition mondiale des sols traduit l’influence majeure des climats sur la
pédogenèse. Nous illustrerons cette influence à partir d’un transect allant de
l’équateur au pôle Nord (Figure 17) (Pédro, 1985).
Figure 17 - Influence des facteurs climatiques sur la pédogenèse
Figure 20 - Cuirasse ferrugineuse en bordure d’un plateau tabulaire résiduel en climat tropical
humide
Le troisième type d’altération est défini par une hydrolyse extrême des
minéraux sous climat équatorial très humide et très chaud où le drainage des
sols est maximum. Tous les cations et une grande partie du silicium sont
lessivés. Il ne reste pas assez de cations pour s’associer à la totalité de
l’aluminium : à côté de la kaolinite, la gibbsite se forme. Ce sont des zones à
sols ferrallitiques très désaturés, des cuirasses ferrugineuses et des bauxites
dans les cas ultimes de l’allitisation.