Chap 1 Part 1

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Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire p.

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CHAPITRE I :
Présentation des systèmes éducatifs :
les questions posées
p. 18 Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire
Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire p. 19

CHAPITRE I : Présentation des systèmes éducatifs : les questions


posées

Avant de proposer des analyses sur des points précis, il convient de prendre
la mesure des enjeux auxquels sont confrontés les systèmes éducatifs des
pays étudiés par le PASEC.

C’est l’objet de ce chapitre, qui envisage successivement :


• l’accès à l’éducation ;
• la qualité des apprentissages ;
• le personnel enseignant ;
• les ressources mobilisables.

On peut alors se demander, en conclusion, quels éclairages espérer du projet


PASEC.

A. Accès à l’école : la scolarisation universelle reste l’objectif

Puisque l’objectif à terme est l’accès de tous à l’école, il est bon de faire le
point sur la distance à parcourir pour rapprocher la pyramide scolaire de la
pyramide démographique : le graphique est donné en bas de page et pages
suivantes.

Ces données de scolarisation imposent deux constats pour l’éducation de base :


• l’accès universel au cycle primaire est loin d’être atteint dans l’ensem-
ble, et les pertes restent élevées avant la complétion du cycle primaire ;
• une inégalité d’accès persiste entre garçons et filles, celles-ci étant jus-
qu’à deux fois moins nombreuses à bénéficier d’une éducation sco-
laire.
A cette inégalité s’ajoute, non visible sur le graphe, le moindre accès
des ruraux à l’école.
PAYS DU PASEC - COHORTES RECONSTITUÉES - ANNÉE DE BASE 1990
CONGO

Non disponible Pourcentage d’accès au cycle secondaire


58 48 Pourcentage d’achèvement du cycle primaire
100 100 Pourcentage d’accès au cycle primaire
100 100 Génération de base

Garçons Filles
p. 20 Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire

CAMEROUN

Non disponible Pourcentage d’accès au cycle secondaire

62 46 Pourcentage d’achèvement du cycle primaire

86 70 Pourcentage d’accès au cycle primaire


100 100 Génération de base

Garçons Filles

COTE D'IVOIRE

Non disponible Pourcentage d’accès au cycle secondaire

63 37 Pourcentage d’achèvement du cycle primaire

83 58 Pourcentage d’accès au cycle primaire


100 100 Génération de base

Garçons Filles

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Pourcentage d’accès au cycle secondaire


17 8
60 29 Pourcentage d’achèvement du cycle primaire
89 55 Pourcentage d’accès au cycle primaire
100 100 Génération de base

Garçons Filles

SENEGAL

Pourcentage d’accès au cycle secondaire


16 9
61 39 Pourcentage d’achèvement du cycle primaire

68 50 Pourcentage d’accès au cycle primaire


100 100 Génération de base

Garçons Filles

DJIBOUTI

Pourcentage d’accès au cycle secondaire


16 10
46 30 Pourcentage d’achèvement du cycle primaire

51 36 Pourcentage d’accès au cycle primaire

100 100 Génération de base

Garçons Filles
Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire p. 21

BURKINA FASO

Pourcentage d’accès au cycle secondaire


8 7
Pourcentage d’achèvement du cycle primaire
31 20
Pourcentage d’accès au cycle primaire
45 28
100 100 Génération de base

Garçons Filles

MALI

Pourcentage d’accès au cycle secondaire


10 5
Pourcentage d’achèvement du cycle primaire
16 8
Pourcentage d’accès au cycle primaire
30 17
100 100 Génération de base

Garçons Filles

Pour aller plus loin, on peut regarder ce qui s’est passé sur les dernières dé-
cennies. La crise économique des années 1980, conjuguée à une croissance
démographique rapide, a-t-elle provoqué une diminution des taux de scolari-
sation ?

Taux de scolarisation bruts, 1970-1995


1970 1980 1985 1990 1995
160
140
120
100
80
60
40
20
0
Burkina Faso

Centrafricaina
Côte d'Ivoire
Cameroun

Sénégal
Djibouti

Mali
Congo

e
Rép.

Sources : SPESSA/DAE pour les années 1970 à 1990


UNESCO, Rapport mondial sur l’éducation, 1998 pour l’année 1995
p. 22 Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire

Après le fort essor de la scolarisation primaire dans les années 1970, on cons-
tate effectivement dans la plupart des pays un fort ralentissement, voire un
renversement de tendance. Il appartient aux prochaines années de confirmer
une amélioration perceptible ici et là.

Ainsi, face à la nécessité ressentie d’une école de base pour tous, la situation
actuelle indique les progrès à faire. Cependant, cet effort quantitatif ne doit
pas se faire au détriment de la qualité de l’enseignement, que le PASEC s’ef-
force d’évaluer.

B. La qualité des apprentissages

Quoi qu’on fasse, la qualité d’un enseignement reste difficile à évaluer. Les
missions de l’école sont diverses, toutes les dimensions ne se mesurent pas et
les quelques mesures possibles restent partielles.

Néanmoins, par la passation de tests en début et fin d’année à des élèves de


2ème et de 5ème année du cycle primaire dans neuf pays, tests identiques pour
les pays étudiés dans les phases III et IV du projet2 , le PASEC permet de
déceler certaines lacunes. D’une part, les outils de base (lecture, écriture et
calcul) ne sont pas toujours maîtrisés en fin de 5ème année. D’autre part, leur
application à des situations concrètes ou à la résolution de problèmes nou-
veaux reste difficile.

Quelques exemples concrets de questions posées, avec les pourcentages de


réponses correctes obtenus dans quatre pays (Burkina Faso, Cameroun, Côte
d’Ivoire et Sénégal), fourniront une illustration parlante, à partir d’un échan-
tillon de plus de 8 000 élèves pour chaque test.

***

TROIS EXEMPLES DE TESTS2 :


(voir pages 22, 23 et 24)

Exemple 1 : Il s’agit d’un item du test de français posé en fin de deuxième


année et qui illustre les difficultés de syntaxe et de compréhension. Le pour-

2
Tous les tests sont disponibles sur le site de la CONFEMEN : www.confemen.org
Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire p. 23

centage de réponses correctes sur les quatre pays figure dans la marge de
droite.

Exemple 2 : Cet exemple, tiré du test de mathématiques de fin de 5ème année,


illustre particulièrement la difficulté d’utiliser les instruments de calcul dans
le cadre de la résolution de problèmes. Sans doute l’interprétation du texte
français joue-t-elle un rôle dans cette difficulté, mais le second problème, où
24% de réponses justes font moins bien que si les réponses avaient été choi-
sies au hasard (le nombre de bonnes réponses serait de 33%, c’est-à-dire 1
sur 3) porte à s’interroger.

Exemple 3 : Cet exercice (le seul de ce genre) a mis les élèves face à une
réalité très concrète (la lecture d’une notice de médicament), en leur faisant
pourtant utiliser et exploiter les acquis scolaires. Il permet d’évaluer le carac-
tère opératoire ou non des connaissances des élèves.
p. 24 Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire

EXEMPLE 1 : (fin de deuxième année)

écris la phrase dans l’ordre :

exemple :

journal papa son ouvre

.......................…………
……………………………..

maître écoutons nous le


V 21%

.........................…………………
…………………….

les jouent ballon au enfants


W 41%

.........................…………………
…………………….
Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire p. 25

EXEMPLE 2 : (fin de cinquième année)

Problèmes :

Diallo achéte un mouton à 28 500 F et paie 1 500 F pour le transport.


Quel est le prix de revient du mouton ?

(Entoure la bonne réponse)

Le prix de revient du mouton est égal à :

28 500 F + 1500 F = 30 000 F

28 500 F - 1500 F = 27 000 F


X 60%
28 500 5 1500 F = 4 275 000 F

Maman a 4,20 m de tissu. Elle utilise 2,75 m pour faire la robe de Fatou.
Elle a besoin de 2,50 m pour coudre la robe de Sokhna.
Quelle longueur de tissu lui manque-t-il ?

(Entoure la bonne réponse) :

Il reste pour faire la robe de Sokhna : 4,20 m - 2,75 m = 1,45 m

Il lui manque 2,50 m + 1,45 m = 3,95 m

Il reste pour faire la robe de Sokhna : 4,20 m - 2,75 m = 1,45 m


Y 24%
Il lui manque : 2,50 m - 1,45 m = 1,05 m

Il reste pour faire la robe de Sokhna : 2,75 m - 2,50 m = 0,25 m

Il lui manque : 4,20- 0,25 m = 3,95 m


p. 26 Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire

EXEMPLE 3 : (fin de cinquième année)


Dans une boîte de médicaments, on trouve la notice suivante : lisez-la
attentivement et répondez aux propositions

PRIMALAN

INDICATIONS :
- Dérangements intestinaux et plus spécialement:
- diarrhées
- vomissements.

POSOLOGIE:
- Adultes : 1 à 6 comprimés par jour.
- Enfants : de 3 à 5 ans ½ comprimé deux fois par jour;
au dessus de 5 ans: ½ comprimé 2 à 4 fois par jour.

- A prendre au début des repas en avalant avec un peu d’eau, sans croquer.

PRECAUTIONS D’EMPLOI :
L’usage prolongé de ce médicament peut entraîner des maladies du rein.

PROPOSITIONS :

1. Est-ce que ce médicament guérit la diarrhée ?


( Mets une croix en face de la bonne réponse )

- oui

- non
Y 61%

- le texte ne le dit pas

2. Un adulte peut prendre 8 comprimés par jour.


( Mets une croix en face de la bonne réponse )

- oui
Z 57%
- non

- le texte ne le dit pas


Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire p. 27

3. Un enfant qui a plus de 5 ans peut prendre :


( Mets une croix en face de la bonne réponse )

- 1 à 6 comprimés par jour

- 1 comprimé deux fois par jour


AA 32%
- ½ comprimé deux à quatre fois par jour

- le texte ne le dit pas

4. On doit prendre le comprimé :


( Mets une croix en face de la bonne réponse )

- en le croquant

- en le suçant
AB 64%
- en l’avalant

- le texte ne le dit pas

5. Voici le nom de certaines maladies. Si l’on prend le


médicament trop longtemps, laquelle peut-on risquer ?
( Mets une croix en face de la bonne réponse )

- l’angine

- les maux de tête


AC 39%
- les maladies du rein

- je ne sais pas
p. 28 Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire

C. Le personnel enseignant

Deux indicateurs sont proposés ici. L’un décrit les conditions de travail des
enseignants, avec le nombre d’élèves par maître. Le second examine une des
dimensions du recrutement, avec la part de femmes parmi les enseignants du
primaire. Ces variables sont choisies pour servir de toile de fond aux analy-
ses que le PASEC a menées sur ces deux points.

N o m b r e m o ye n d 'é lèv es p a r m a îtr e d a n s le p r im air e


en 1 985 en 1 995

80
70
60
50
40
30
20
10
0
C e n tr a fr ic a in e
B u rk in a F a so

C ô te d 'Iv oir e

D jib ou ti
C a m er o u n

S é n é ga l
C ongo

M a li

R ép.

Source : Rapport mondial sur l’éducation, UNESCO, 1998.

En moyenne, les enseignants du primaire se trouvent en face de classes nom-


breuses, et la tendance serait plutôt une augmentation des effectifs par classe.
Ces chiffres moyens masquent d’importantes disparités : ainsi, au Congo, en
milieu urbain, les ratios atteignent plutôt 100 à 150 élèves par classe3 .

S’il faut recruter plus d’enseignants, la question se pose de privilégier des


membres de l’un ou l’autre sexe. On constate en effet la présence largement
majoritaire des hommes dans l’enseignement primaire.

3
Données mondiales de l’éducation, Bureau International de l’Education,1998.

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