Petscan
Petscan
Petscan
Christophe GUIONNET
D.U. de radioprotection
Avril 2004
SOMMAIRE
2- Le traceur radioactif
3- Les locaux
4- Le circuit du patient
5- La préparation du traceur
6- L’injection du traceur
7- L’installation du patient
11- Conclusion
Annexes
2
1- Présentation et organisation du service
Cyclotron
2- Le traceur radioactif
3
ν
511ke
β+
0.5mm
β−
511
CDA C 1/10ème
Plomb 4 mm 16 mm
Acier 19 mm 64 mm
Béton 51 mm 170 mm
Les rayonnements gamma de haute énergie (511 keV) conduisent à une organisation
du travail rigoureuse dans un but de radioprotection.
3- Les locaux
La notice DGSNR/SD9 L/04 (mars 2003) fixe les contraintes de radioprotection liées à
l’utilisation du 18 FDG. (annexe 1)
Elle fixe en particulier les règles de ventilation et le taux de renouvellement de l’air
dans la salle d’examen, elle impose une salle d’attente dédiée aux patients injectés, et indique
le débit de dose maximal (25 µSv.h-1) au contact de l’enceinte plombée où est préparée la
dose d’injection (chambre chaude)
Des contrôles (matériel et contrôles d’ambiance) doivent être réalisés régulièrement
(au moins une fois par an par un organisme accrédité). Un exemple de compte-rendu de
contrôle est placé en annexe 2.
4- Le circuit du patient
4
5- La préparation du traceur
Lors des maintenances du cyclotron, le traceur est produit à Sarcelles et est livré deux
fois par jour.
5
La quantité à injecter au patient (5.5 MBq par kilo de poids) est prélevée dans le flacon
entouré d’une gaine plombée, à l’intérieur d’une hotte plombée et ventilée, à l’aide d’une
seringue entourée d’une protection (cache seringue) en tungstène (6 mm).
Le flacon vide est jeté directement dans une poubelle plombée si son activité est
inférieure à 1 MBq, dans le cas contraire il est laissé en attente de décroissance dans la hotte
plombée.
Les doses délivrées au personnel lors du prélèvement dans le flacon sont nulles
comme l’attestent les mesures effectuées à l’aide du dosimètre opérationnel.
6- L’injection du traceur
La dose prélevée est placée immédiatement dans une mallette plombée, et placée sur
un chariot roulant afin d’éloigner au maximum la source.
L’injection s’effectue dans une veine du pli du coude, à l’aide d’un butterfly afin que
le dépiquage soit très rapide.
L’injection se réalise rapidement dans le butterfly, puis une petite aspiration de sang
permet de le rincer.
6
Le manipulateur retire immédiatement le butterfly et applique un petit pansement qu’il
fait tenir par le patient.
Le geste est rapide, il dure de l’ordre de 30 secondes à partir du moment où le
manipulateur prend la seringue dans la valisette plombée, et le moment où le patient
comprime le point de ponction.
Les manipulateurs s’efforcent également de s’éloigner au maximum en tendant les
bras lors de l’injection.
Les quelques mesures effectuées à l’aide des dosimètres opérationnels indiquent des
valeurs d’exposition de l’ordre de 1 µSv (300 MBq injectés) à 3 µSv (400 MBq injectés) lors
de l’injection.
Lorsque le cyclotron est en maintenance et que le traceur vient de Sarcelles, lors de la
programmation des examens, les manipulateurs planifient les patients les plus corpulents en
début de journée afin de limiter les volumes à injecter (du fait de la décroissance rapide du
produit)
Les déchets sont jetés dans une poubelle plombée, ils peuvent être éliminés dès que
l’activité résiduelle est inférieure à 1 µCi.
7- L’installation du patient
7
8- Le suivi dosimétrique des manipulateurs
- Dosimètres passifs :
- dosimètres de poitrine à luminescence photostimulée (Landauer)
Technologie OSL (dosimétrie optiquement stimulée) - sensibilité 10µSv
- dosimètres de poignet à luminescence photostimulée (Landauer)
- dosimètres thermoluminescents (TLD) portés sur une bague
8
Les relevés de dosimétrie passive de l’année 2003 sont les suivants (2 manipulatrices
le plus souvent affectés au morphoscanner lors de l’année de mise en route)
Les doses délivrées sont donc faibles, bien en deçà des limites réglementaires, mais
toutefois supérieures à celles délivrées aux gamma-caméras classiques, ce qui peut amener à
un effort d’explications et de pédagogie dans un but d’information du personnel.
Les rayonnements très énergétiques du 18F (rayons gamma de 51 keV) rendent inutile
le port du tablier plombé (annexe 5)
L’intérêt d’écrans à grande épaisseur de plomb similaires à ceux utilisés en
curiethérapie peut être évalué lors de l’injection ou lors du positionnement des patients. Ces
écrans ne doivent toutefois pas entraver la rapidité du geste.
Le personnel adapte son travail à la radioprotection : gestes rapides, éloignement
maximum par rapport à la source (en particulier vis-à-vis du patient, ce qui peut compliquer la
relation soignant-soigné)
Une série de mesures sont réalisées afin de déterminer les doses délivrées par les
patients.
Ceci afin d’évaluer :
- l’exposition des manipulateurs (optimisation de la radioprotection)
- l’exposition des personnes accompagnants les patients (famille, ambulanciers…), et
d’adopter ainsi une ligne de conduite permettant de libérer les patients lorsqu’une dose
raisonnable est atteinte.
Ces mesures sont effectuées grâce à une babyline (babyline 31 type E433 – Nardeux)
Quelques mesures effectuées à l’aide d’un dosimètre opérationnel (Siemens), permettront de
comparer les résultats.
Dose à 10 cm de la tête
Dose à 10 cm de l’appendice xyphoïde
Dose à 10 cm du bassin
Ces mesures évaluent la répartition de la dose dans l’organisme.
9
Dose à 50 cm de l’abdomen
Dose à 100 cm de l’abdomen
Ces mesures évaluent les doses reçues par le personnel et les accompagnants
Une mesure est réalisée également derrière un tablier plombé afin d’évaluer son intérêt potentiel.
Les mesures sont réalisées avant l’examen (après la période de repos d’une heure après
injection), et juste après l’examen (après la désinstallation du patient et le retour en box)
Les mesures prises après l’examen, sont effectuées avant et après la miction du patient,
ceci afin d’évaluer l’influence du contenu vésical sur l’exposition de l’entourage (cas
particulier des patients ayant une mauvaise fonction rénale, et en particulier des patients
dialysés)
Cinq patients seulement ont bénéficié de ces mesures, les résultats étant relativement
homogènes.
Résultats :
Les valeurs de débit de dose relevées (en µSv.h-1) sont exposées en annexe.
Les moyennes sont indiquées ci-dessous :
10 cm ap. 10 cm 50 cm 1m
Moyennes en µSv.h-1 10 cm tête xyphoïde bassin abdomen abdomen
Moyenne avant examen 170 212 222 96 72
Moyenne après examen - avant miction 106 105 109 57 29
Moyenne après examen - après miction 107 55
10
Que la distribution dans l’organisme est relativement homogène au niveau thoraco-
abdominal avant l’examen, alors que le débit de dose au niveau de la tête est inférieur.
Cette différence s’atténue après l’examen.
La différence entre les débits de dose mesurés avant et après la miction est surtout
visible au niveau de la mesure effectuée très proche du bassin. Les mesures effectuées à
distance du patient ne reflètent plus cette différence.
Les mesures effectuées après l’examen permettent d’envisager une conduite à tenir dans
le cadre de la protection du personnel ambulancier ou des personnes accompagnantes, et dans
le cadre de l’information à délivrer au patient (Arrêté du 21 janvier 2004 relatif à l'information
des personnes exposées aux rayonnements ionisants lors d'un acte de médecine nucléaire)
- La miction ne diminue que peu le débit de dose à distance modérée du patient (50
cm), toutefois le vidage vésical a une influence sur la dose délivrée à la vessie.On
peut donc conseiller au patient d’uriner après l’examen et le plus possible ensuite.
Après l’examen, la distance à laquelle se situe le débit de dose égal à 25 µSv.h-1 est
d’environ 1 mètre, et celle où se situe le débit de dose égal à 10 µSv.h-1 est d’environ 1.5
mètre.
Donc pour atteindre la limite annuelle d’exposition des travailleurs de catégorie A (20
mSv), un manipulateur devrait se placer à 1.5 m d’un patient pendant ses 2000 heures de
travail annuel.
Deux meures comparatives ont été réalisées avec la babyline et le dosimètre actif
Siemens EPD MK2.
11
Les résultats sont tout à fait comparables. La mesure réalisée avec le dosimètre demande
toutefois un temps relativement long afin que le détecteur réalise plusieurs mesures.
11- Conclusion :
Les doses délivrées au personnel sont supérieures à celles délivrées dans les salles de
gammagraphie classiques, mais de l’ordre de grandeur des doses reçues en salle chaude.
L’exposition du personnel reste toutefois de faible niveau, quelquefois inférieur au niveau
d’exposition de certaines installations de radiologie interventionnelle.
Les informations délivrées au patient restent à définir, un problème particulier est celui
des accompagnateurs du patient, voire du personnel des services de soins, qui en temps que
personnes du public ne doivent pas recevoir plus de 1 mSv d’exposition. Les mesures
effectuées peuvent être complétées afin d’évaluer l’intérêt d’une attente supérieure du patient
après l’examen sur l’exposition des personnes accompagnantes, la décroissance rapide du 18
FDG présentant un aspect positif sur ce point.
Je tiens à remercier toute l’équipe du morphoscan pour son accueil et son aide, ainsi
que les cadres du service, Mr Yann Métayer physicien et initiateur des mesures effectuées,
ainsi que les professeurs Bertrand et Karcher pour m’avoir permis de réaliser ce travail dans
leur service.
12