La Kafala Algérienne
La Kafala Algérienne
La Kafala Algérienne
Le régime de la kafala algérienne est fixé par la loi n° 84-11 du 9 juin 1984 et les
articles 116 et suivants du Code de la famille algérien (CFA).
L’
article 116 du Code de la famille algérien définit la kafala ou recueil
légal comme « l’engagement de prendre bénévolement en charge
l’entretien, l’éducation et la protection d’un enfant mineur, au même
titre que le ferait un père pour son fils. Il est établi par acte légal. »
A. Les conditions relatives à la personne qui recueille l’enfant
Celui qui recueille l’enfant est appelé le kafîl.
Les conditions relatives au kafîl sont prévues à l’article 118 du Code de la famille
algérien. Le futur titulaire du droit de recueil légal doit être « musulman, sensé,
intègre, à même d’entretenir l’enfant recueilli et capable de le protéger. »
On peut donc retenir trois conditions :
– être musulman ;
– être de bonne moralité ;
– avoir des ressources suffisantes.
Le kafîl peut être un homme ou une femme, il peut être marié, veuf, divorcé ou
célibataire.
Si le futur kafîl est marié, il faut le consentement de l’autre époux.
B. Les conditions liées à la situation de l’enfant recueilli
Sa nationalité : l’enfant peut être algérien ou étranger.
Son âge : l’âge de l’enfant doit être inférieur à celui du kafîl et l’enfant doit être
mineur, donc avoir moins de 19 ans (art. 116 du CFA).
Son consentement : lorsque l’enfant a un père et une mère, il faut le consentement
de l’enfant (art. 117 du CFA).
Sa situation familiale : l’enfant recueilli peut être de filiation connue ou inconnue
(art. 119 du CFA).
Si l’enfant est de filiation connue :
– les deux parents doivent consentir à la kafala ;
– le consentement d’un seul parent suffit si l’autre est décédé, s’il est déchu
de ses droits parentaux ou incapable de manifester sa volonté ;
– si les deux parents sont décédés ou déchus de leurs droits parentaux ou
dans l’impossibilité de manifester leur volonté, il faut le consentement du
conseil de famille ;
Si l’enfant est de filiation inconnue : lorsque l’enfant abandonné ou trouvé a été pris
en charge dans le cadre de l’assistance publique à l’enfance, le consentement du
directeur de l’Action Sociale est recueilli sous la forme d’une décision administrative.
L’enfant recueilli est appelé le makfoul.
II. La procédure
Il existe deux formes de kafala, celle accordée par le juge et celle enregistrée par le
notaire (art. 117 du CFA).
La kafala judiciaire concerne plutôt les enfants dits abandonnés tandis que la
kafala notariée est la forme la plus adaptée lorsque les parents confient leur
enfant à des proches.
Dans les deux cas, le consentement des parents est donné par acte authentique
devant le juge du tribunal ou devant le notaire du domicile des parents. Si la
procédure a lieu en France, le consentement sera recueilli par les agents consulaires
algériens.
La constitution du dossier est la même pour la kafala judiciaire que pour la kafala
notariée. Le futur kafîl doit fournir :
– une demande motivée manuscrite et signée ;
– un document prouvant son identité ;
– une fiche familiale d’état civil ;
– un acte de naissance ;
– l’acte authentique (expédition) où figure le consentement des parents de
l’enfant ou celui du directeur de l’Action Sociale pour l’enfant abandonné ;
– les justificatifs de ressources ;
– un justificatif de logement (quittance de loyer, acte de propriété…) ;
– un certificat médical mentionnant son aptitude à élever un enfant ;
– un extrait du casier judiciaire.