Conseil de Concur Finallll-2

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Le conseil de la concurrence

Réalisé et présenté par : Encadré par :R. MOHTARAM

SAMY NISRINE

ASAIDI SARA

Année Universitaire 2022 – 2023

Plan
INTROCUTION

Partie I : le cadre législatif du conseil de la concurrence

chapitre 1  : Autonomie et indépendance renforcées du conseil de la concurrence

Section 1 : la composition du conseil de la concurrence

Section 2 : les obligation afférentes aux membre du conseil

chapitre 2 : les attributions et les missions du conseil de la concurrence

section 1 les attributions du conseil de la concurrence

section 2 les limites a la compétence du conseil de la concurrence

Partie II : la procédure applicable devant le conseil de la concurrence

chapitre 1 : Les mécanismes de saisine

section 1 Acteurs pouvant saisir le conseil

section 2 Procédure devant le conseil de la concurrence

chapitre 2 : l’émission d’avis et décisions

section 1 : l’initiative démission d’avis et décision

section 2 : les recours de la nouvelle réglementation

conclusion

Introduction :

la concurrence apparaît comme un mécanisme permettant la formation des prix par le


jeu de l'offre et la demande Mais, selon l'approche purement juridique, elle est
appréciée comme un ordre, une organisation sociale. C'est un ensemble de règles qui
visent à assurer les conditions d'organisation et de fonctionnement du marché, donc
de l'économie
Cet ensemble est jugé d'ordre public parce qu'il défend l'intérêt général. C'est
pourquoi dans aucun pays le droit de la concurrence n'est laissé à la seule initiative
des particuliers ou aux seules procédures civiles. Il y a toujours action publique et
sanction publique .

Ceci dit faire l’étude dune institution originale en droit marocain présuppose avant
tout mieux la définir. En fait, le conseil de la concurrence est catégorise parmi les
autorités de la concurrence il se caractérise comme une instance spécialisée dans la
mise en œuvre de la concurrence.

D'après les termes de l'Article 166 de la Constitution : Le Conseil de la Concurrence


est une institution indépendante chargée, dans le cadre de l'organisation d'une
concurrence libre et loyale, d'assurer la transparence et l'équité dans les relations
économiques, notamment à travers l'analyse et la régulation de la concurrence sur les
marchés, le contrôle des pratiques anticoncurrentielles, des pratiques commerciales
déloyales et des opérations de concentration économique et monopole , ainsi le texte
constitutionnel classe le conseil de la concurrence parmi les instances de la
régulation et la bonne gouvernance

En effet, le conseil est dote dune compétence générale. Il peut être saisi voire
s’autosaisir pour réprimer tout type de délinquance touchant au bon fonctionnement
des marches. Toutefois il intervient aussi dans le contrôle des concertation, en
édictant des condition pour les autoriser, bénéficiant a ce titre d’un pouvoir de
régulation

Le conseil, fort de son statut constitutionnel, possède l’autorité, avant tout morale sur
les operateurs du marche, pour intervenir dans la vie économique nationale et que
ces décision soient considérées.

Auparavant l’administrations centrale avait toujours le dernier mot a dire, pour cela
le conseil doit disposer de ressources matérielles et financières, d’informations
fiables pour garantir l’enjeu de son indépendance et l’absence de sa capture par les
tiers

Il convient de rappeler que la configuration institutionnelle du système de la


régulation au Maroc était bicéphale, elle comprenait dune part le conseil de la
concurrence et d’autre part la direction de la concurrence et des prix relevant du
ministère des affaires générales et de la gouvernance

L’action du contrôle exercée par le conseil sur les marches se fait en amont par
l’édiction des mesures conservatoires, l’adoption de comportement, l’interdiction ou
l’autorisation des concertations. Cette veille vise à éviter toute crise économique
marocaine en ouverture.

En parallèle, l’action principale du conseil réside en aval dans une continuité


temporelle en sanctionnant les manquements constatés par les operateurs et en
prescrivant des attitudes a adopter
Ayant trace rapidement le cadre historique et conceptuel du conseil de la
concurrence, nous aborderons dans les lignes qui suivent une brève présentation
dudit conseil.

La présentation du Conseil de la Concurrence impose d'abord de situer son rôle dans


le cadre de la politique économique et sociale du Maroc. Plus que jamais et plus
particulièrement lors de la dernière décennie, le Maroc aspire à mieux se positionner
en tant que pays émergent au sein d'un monde aux mutations infinies. Manifestement,
il a progressé dans cette voie parce qu'il est devenu conscient des impératifs
d'ancrage à la globalisation des économies, donc des défis de la mondialisation et de
ses répercussions sur les plans stratégique, politique et organisationnel. Le Maroc
reste fidèle aux principes et fondements de l'économie de marché, ce qu'il a toujours
mis en évidence tout en veillant à la nécessité de la réguler et de la moraliser.

Depuis sa relance en 2008, le Conseil de la Concurrence a bâti un positionnement


original mêlant soutien à la modernisation et la compétitivité du tissu économique
national dans un monde globalisé à la nécessité de réguler le marché et de lutter
contre les pratiques anticoncurrentielles.

C'est dans ce cadre qu'il convient de situer l'activation du rôle du Conseil de la


Concurrence à partir du 20 Aout 2008, sachant que si la loi 06-99 concernant la
liberté des prix et la concurrence a été mise en oeuvre depuis le début de l'année
2001, le volet la concernant est resté sans application réelle jusqu'à l'installation de
ses membres par le Premier Ministre en janvier 2009 .

Maintenant que le Maroc dispose d'un Conseil de la Concurrence, précisons que la


loi 06-99 lui confère au Conseil la mission de contribuer à la régulation de la
gouvernance économique.

Sur le plan international des efforts se sont concrétisés par la conclusion de


nombreuses conventions internationales en matière commerciale dans le cadre de
libre-échange avec de grands pays tels que l'Union européenne et les États-Unis, le
tout dans le cadre de réformes stratégiques structurelles et sectorielles pour soutenir
et promouvoir l'économie nationale et garantir des conditions saines encourageant
l'investissement. Afin de procéder dans ce cadre et pour la continuation de la
construction de la politique de la concurrence au Maroc et pour renforcer le
dispositif légal et réglementaire liées à la concurrence au Maroc, à la lumière de ce
qui est connu au niveau international et en tenant compte des variables connu dans ce
domaine, le Conseil de la concurrence a été créé .

Il est à signaler que la quasi-totalité des autorités de la concurrence, de part le


monde, a une Position d’instances décisionnelles. C’est pour cela que le conseil de la
concurrence du Maroc, tout en accomplissant sa tache dans le cadre de la loi en
vigueur , ce qui a ete recommande aux autorités de tutelle , la mise en harmonie des
prérogatives et attributions du conseil avec les normes internationales en le faisant
passer du statut de conseil à celui d’une autorité indépendante, décisionnelle .

Il s'agit en effet de promouvoir l'économie du marché par le biais du jeu de la libre


Concurrence qui assure une diversification de l'offre, l'amélioration de la qualité et
l'assurance du meilleur prix. L'objectif ultime consiste donc à opérer le bien être du
consommateur, ce qui relève de la dimension sociale, et améliore la compétitivité
générale de l'économie .

Partant de ces finalités, les prérogatives du Conseil consistent d'une part, à lutter
contre les pratiques anticoncurrentielles, d'autre part à contrôler des concentrations.
Pour atteindre ce but, il a la latitude d'intervenir sur trois plans.

Il a d'abord en premier lieu, la possibilité de mener des études sur le degré de


concurrentiabilité des principaux secteurs d'activité économique. Il a pour tâche, en
second lieu, de mener des actions de sensibilisation, de communication et de
formation destinées à divulguer et à faire rayonner la culture de la concurrence
auprès des différentes institutions qui peuvent demander son avis ou le saisir et de
l'opinion publique d'une façon générale En troisième lieu, et c'est là où réside son
rôle consultatif et sa fonction essentielle, le Conseil est habilité à émettre des avis et
des recommandations

Cependant, la création du conseil de la concurrence constitue un saut qualificatif et


une réforme importante visant à renforcer la politique éco-concurrentielle ainsi que
la mise en place de la loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence.

Dans le même contexte, pour mettre le dois sur ce sujet qui porte sur cet organe
institutionnel, il fallait nécessairement s'interroger sur une problématique qui mérite
d'être posé dans ce cadre qui est la suivante : Quel place occupe ce conseil de la
concurrence dans le dispositif institutionnel marocain ? Et dans quelle mesure arrive-
t-il à jouer efficacement et activement un double rôle en luttant contre les
pratiques anticoncurrentielles d'une part et en contribuant au développement
économique du Maroc en garantissant le libre jeu de la concurrence d'autre part?

Pour donner des éléments de réponses à ces questions posées, il s'avère nécessaire
d'étudier dans une première partie le cadre législative du conseil de concurrence (I),
et on verra le coté technique dans la deuxième partie qui se focalise sur la procédure
devant le conseil (II).
Partie I : le cadre législative du conseil de la concurrence

chapitre 1 : Autonomie et indépendance renforcées du conseil de la


concurrence

La composition du conseil de concurrence est placé sous le signe de la diversité


quantitativement et qualitativement ainsi les membres du collège sont nommés par un
décret sur proposition des autorités gouvernementales concerné par le domaine .En
outre ceux-ci doivent respecter certains conditions principalement liées à leurs
compétences pour pouvoir être nommés e enfin il est prévu des incompatibilités
fonctionnelles interdisant le cumul de la qualité de membres de l'autorité de la
régularisation avec d'autres fonctions afin de garantir cette indépendance .

section 1 : la composition du conseil de la concurrence

D’après les dispositions de la loi N° 20/13, la composition du conseil de la


concurrence s'articule sur deux collèges ; le président, les vices présidents et les
membres du conseil d'une part, les auxiliaires constitués par le commissaire du
gouvernement, secrétaire général et le rapporteur général d'autres part.

L'article 9 de la loi 20/13 relative au conseil de la concurrence dispose que : « le


conseil se compose du président, de quatre vice-présidents et huit membres
conseillers. ainsi le conseil comprend, outre le président, les membres compétents
suivants :

 Deux vice-présidents ayant la qualité de magistrats


 Quatre (4) membres choisis en raison de leur compétence en matière économique ou
de concurrence, dont un vice-président
 Deux (2) membres choisis en raison de leur compétence en matière juridique, dont un
vice-président ;
 Trois (3) membres exerçant ou ayant exercé leurs activités dans les secteurs de
productions, de distribution ou de services ;
 Un (1) membre choisi en raison de sa compétence en matière de protection du
consommateur.
présidentt

3 membres
2 compétents en 1 membre exerçant ou
4) membres compétent en
magistrats matière ayant exercé
compétents en matière de
la qualité de juridique, (dont leurs activités
matière protection du
présidents ayant 1 vice-président) dans les secteurs
2 vice- économique ou consommateur.
de concurrence, de productions,
(dont 1 vice- de distribution
président) ou de services ;

Aux membres précités s’ajoutent d’autres membres en qualité d’auxiliaires du conseil


il s’agit principalement du

 commissaire du gouvernement qui représente ce dernier auprès du conseil ce


dernier assiste aux séances à titre consultatif et peut demander l’inscription
d’une question à l’ordre du jour des réunions du conseil d’après les
dispositions de l'article 13 de la loi 20/13

 secrétaire général qui dirige les services administratifs sous l’autorité du


président et il est chargé de l'enregistrement des saisines et des enquêtes en
matière de la concurrence et la transmission des décisions et avis du conseil.
Il est responsable des services administratif et financiers, ainsi que la tenue et
la conservation des dossiers et les archives du conseil et il peut recevoir la
délégation du président pour signer tous les actes, et décisions d'ordre
administratif, il prépare le projet du budget qui est approuvée par le conseil

 le rapporteur général qui dirige les services d’instruction et d’enquête et qui


est assisté par des rapporteurs généraux adjoints qui sont tous nommés
parmi les personnes relevant des cadres supérieurs de l’Etat et des
collectivités territoriales des établissements publics ou du secteur privé ces
services procèdent aux enquêtes et aux investigation
 nécessaires à l’application des dispositions de la loi sur la liberté des prix et
de la concurrence concernant les pratiques anticoncurrentielles et le contrôle
des opérations de concentration économique

 Les collaborateurs extérieurs du conseil

Le travail du conseil de la concurrence peut nécessiter une contribution extérieure


dans la collecte des informations et des documents, ou dans leurs traitements
scientifiques ou technique. Il exige ainsi la collaboration de spécialistes. II s'agit des
enquêteurs et des experts.
le conseil peut faire appel à deux autres catégories de collaborateurs : les enquêteurs
retenus par l'article 28 de la loi N° 104/12 relative à la liberté des prix et de la
concurrence dans le cadre de la procédure devant le conseil dans la mesure ou le
président du conseil peut demander à l’administration de procéder à toutes enquêtes
qu’il juge utiles et peut même chaque fois que les besoins de l’instruction l’exigent et
les experts techniques visés par le second alinéa du même article sus désigné.

Section 2 :les obligations afférentes aux membres du conseil

Le choix des membres du conseil de la concurrence dépend à plusieurs critères et


conditions spécifiques ces derniers doivent de leurs coté respecter plusieurs
obligations sous peine d’être révoqués à parmi ces obligations il s’agit de ;

 d'absence d'incompatibilité

il s’agit d’une condition qui s’impose chez le candidat le texte ne donne aucune
indication ou condition propres au profil du président du conseil. Il se limite à
préciser qu'il exerce ses fonctions à plein temps et doit pendant la durée de l'exercice
de ses fonction suspendre toute activité professionnelle et commerciale dans le
secteur privé, il doit également suspendre sa participation dans les organes de
directions , et la gestion des administrations des entreprises publiques et privées
poursuivant un but lucratif.se sont pratiquement les mêmes prescriptions qui
s’appliquent aux vice-présidents et Pour les magistrats ils  demeurent soumis aux
règles prévues par l'article 15 du dahir portant Loi N° 1-74-467 du 26 formant statut
de la magistrature.

- Pour la régularité d'exercice de fonctions : les membres du conseil sont tenus au


respect de deux obligations à savoir :

 Obligations d'information :

certes, selon l'article 11 de la loi 20-13 sus désignée, tout membre du conseil
est obligé d'informer le président des intérêts quel détient et des fonctions
qu'il exerce dans une activité économique. Cependant cette obligation
d'information n'est observée par aucune sanction et ne précise aucune date
pour l'accomplissement de l’information

 l'observation du secret professionnel :

 La loi 104 - 12 dans son article 21 dispose que l’lorsque le conseil de
concurrence et l’administration s’interrogent des tiers au sujet d’une
opération de concentration et ses effets ainsi que les engagements proposés
par les parties et rendent publique leur décision dans les conditions fixées
par voie règlementaire ils tiennent compte de l’intérêt légitime des parties qui
procèdent à la notification ou des personnes physiques ou morales citées à ce
que leurs secrets d’affaires ne soient pas divulgués de même les membres de
conseil sont aux terme de l’article 11 de la loi 20-13 astreints au secret des
délibérations et des réunions

 La durée du mandat :
Le président et les membres du conseil sont nommés pour un mandat de cinq
ans renouvelable une seule fois. Cela peut induire à une perte cumulée de
l'expérience des anciens membres du conseil.
Les fonctions du membre du Conseil prennent fin par l'expiration de leur
durée, le décès la démission volontaire qui doit être présentée au président
du Conseil et qui ne prend effet qu'à compter de la nomination du
remplaçant du membre démissionnaire

De même en cas de cessation anticipée de la mission d'un conseiller, ou du


président qui peut survenir à la suite d'une révocation pour cause grave ;
d'une démission, ou encore d'un décès ou d’incapacité comme par exemple
une maladie handicapante, ici la loi est encore muette et n'envisage aucune
modalité de remplacement celle-ci doit être constatée par le Conseil saisi par
son président ou le cas échéant un vice-président dans le cas d’exercice d'une
activité ou acceptation d'une fonction incompatible avec la qualité de
membre du Conseil ou par perte de la jouissance des droits civils et
politiques ou encore en cas de survenance d'une incapacité physique ou
mentale permanente qui empêche définitivement un membre de conseil
d'exercer ses fonctions et en cas de manquement aux obligations prévues par
l’article 11 de la loi 20-30 et en fin dans le cas de la non-participation sans
motifs valable a 3 séances consécutives du conseil .
Il est pourvu au remplacement du membre du Conseil 15 jours au moins
avant l'expiration normal de leur mandat et en cas de décès de démission
volontaire ou de démission dans un délai de 15 jours à compter de la
notification de ces faits au chef du gouvernement, les membres nommés en
remplacement de ceux dont les fonctions on pris fin pour quelque cause que
ce soit avant leur terme normal achèvent le mandat de ceux qu'ils
remplacent.

 A ce niveau il convient de signaler qu’une telle formation collégiale vise à


certifié la neutralisation des préjugés et la surveillance sociale des conflits
d'intérêts cependant cette composition confère un caractère prédominant à
l'aspect économique de la réflexion puisque seuls quatre membres sont des
juristes et compris des deux magistrats et les deux tiers des membres
appartiennent à la à la sphère économique, Ainsi se pose la question du
couplage du droit et de l'économie dans la mise en œuvre des règles de la
concurrence ces caractéristiques expliquent davantage que "le droit de la
concurrence est un droit économique par excellence et que l'analyse
économique à pénétrer le raisonnement juridique " à cet égard une
comparaison u avec le premier Conseil de la concurrence de 2001 à
caractère consultatif démontre que l'actuel conseil possède le même nombre
de conseillers les 6 membres représentant l'administration ne figurent plus
dans le nouveau texte ce détail reflète le manque d'indépendance de l'ancien
institution ( 6 sur 12 de ses membres représentaient directement les
institutions gouvernementales) et que le législateur a choisi de doter le
Conseil de la concurrence de la personnalité juridique cette autorité engage
par son action ou sa carence sa propre responsabilité ,L'indépendance
organique de ce Conseil peut s'apprécié également à partir de ses règles de
de désignation et de composition et la collégialité qui semble être un élément
fort de l'indépendance il est en effet de nature à satisfaire une double
exigence c'est-à-dire apporter un équilibre à l'influence des différentes
instances de désignation des membres du collège et assurer une délibération
collective sur les sujets sensibles ou des questions complexes statue
représente une garantie d'objectivité elle assure aux citoyens une décision
mesurée peu susceptible d'avoir être influencée par la partialité d'un membre
et doté d'une plus grande autorité

chapitre 2 :les attributions et les missions du conseil de


concurrence

Le Maroc s'était doté de son premier conseil de la concurrence par la loi n° 06-99
relative à la liberté des prix et de la concurrence mise en œuvre depuis le début de
l'année 2001 cette institution est restée sans application effective jusqu'à sa
réactivation en 2009 avec un rôle principalement et foncièrement consultatif

section 1 : Les attributions du conseil de la concurrence 

Le nouveau dispositif législatif à savoir la loi numéro 104-12 relative à la liberté


des prix et de la conférence et le second la loi numéro 20 -13 relative au Conseil
de la concurrence a élevé le Conseil de la concurrence de nature consultative au
rang d'une autorité décisionnelle indépendante dotée de la personnalité morale et
de l'autonomie financière ainsi il possède la capacité d'organiser une concurrence
libre et loyale et de garantir la transparence et l'équité en matière de relations
économiques La nouvelle loi lui en donne davantage trois Nouveaux pouvoirs à
savoir Pouvoir décisionnel, pouvoir d'enquête et pouvoir de sanction. L'ensemble
du nouveau fonctionnement du Conseil de la concurrence a pour objectif de
pallier aux obstacles constatés lorsque cette institution n'était qu'un organe
consultatif.

Le conseil est appelé à donner son avis sur les demandes de consultation telle que
prévue par la présente loi la loi sur la liberté des prix et de la concurrence et à
publier des études sur le climat général de la concurrence sur le plan sectoriel et
national le Conseil peut-être consulter par les commissions permanentes du
Parlement sur les propositions de loi ainsi que sur toute question concernant la
concurrence conformément au règlement intérieur des chambres du Parlement
est-il donne son avis sur toute question relative à la concurrence à la demande du
gouvernement il peut également donner son avis sur toute question de principe
concernant la concurrence à la demande des conseillers des collectivités
territoriales des chambres de commerce d'industrie et de services des Chambre
d'Agriculture des chambre d'artisanat des chambres des pêches maritimes des
organisations syndicales et professionnelles des instances de régulation
sectorielle ou des associations de consommateurs reconnues d'utilité publique
dans la limite des intérêts ont-ils ont la charge
le Conseil doit donner son avis aux fournir sa consultation selon le cas dans un
n'excédant pas 30jours le cas échéant il peut demander a la partie concernée de
proroger le délai pour une durée de 30 jours et peut-être consulter par les
juridictions sur les pratiques anticoncurrentielles relevées dont les affaires dont
elles sont saisies

Le conseil a un pouvoir décisionnel en matière de lutte contre les pratiques


anticoncurrentielles et de contrôle des opérations de concentration économique
telle que définie dans la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence Dans
la mesure où ces opérations de concentrations qui doivent être notifiées au
conseil par les entreprises et les parties concernées avant toute réalisation
effective qui ne peut intervenir qu’après l’accord du conseil qui se prononce sur
celle-ci dans un délai de 60 jours de même en matière de pratiques
anticoncurrentielles comme dans le cas de l’exploitation abusive d’une position
dominante ou d’un état de dépendance économique enjoindre par décision
motivée à l’entreprise ou au groupe d’entreprise en cause de modifier , compléter
ou résilier dans un délai déterminé le cas échéant sous astreinte tous actes ou
accords par lesquels s’est réalisé la concentration

le Conseil de la concurrence peut mener des enquêtes concernant les pratiques


anticoncurrentielles et le contrôle des opérations de concentration économique ;A
ce sujet, il convient de signaler l’avis du conseil n°A/3/22 Avis du Conseil de la
concurrence A/3/22 sur la flambée des prix des intrants et matières premières au
niveau mondial et ses conséquences sur le fonctionnement concurrentiel des
marchés nationaux Cas des carburants (Gasoil et Essence) en ce qui concerne
l’avis il est donné sous forme d’une prestation formé de 104 pages au sein du
quelle on trouve une Introduction générale de l’objet de l’avis. Qui contient une
Présentation du contexte et de l'objet de l’avis. Cadre juridique de l’avis. Actes
d’instruction et en suite un Rappel du cadre légal et réglementaire actuel
régissant les marchés du gasoil et de l’essence puis on trouve les Structures des
marchés du gasoil et de l’essence et appréciation de leur fonctionnement
concurrentiel et par la suite l’Appréciation de l’impact de la hausse des prix à
l’international sur les prix de vente du gasoil et de l’essence au niveau national
et en fin le conseil donne Conclusions et recommandations parmi les conclusions
donné par le conseil on cite

 le fait que qu’il s’agit d’un marché totalement dépendant des importations de


l’étranger et dont les volumes sont en constante augmentation
 la structure de prix de vente composée principalement des prix d’achat du
gasoil et de l’essence à l’international et des taxes prélevées par l’Etat
 Un niveau de marge nette (gasoil et essence) oscillant entre un minimum de
0,07 DH/l et un maximum de 0,68 DH/l durant la période (2018-2021)

Et que parmi les recommandations on peut cite :

 La nécessité de Revoir le cadre légal et réglementaire régissant les relations


contractuelles entre les sociétés de distribution et les stations-service
 Encourager les opérateurs des marchés du gasoil et de l’essence à utiliser les
instruments de couverture des risques
 Accélérer la mise en œuvre de la stratégie de la transition énergétique

Ce qui veut dire l’lorsque on entend avis cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’un
simple avis mais en réalité c’est une véritable étude scientifique au sein du quelle on
trouve des organigrammes et des chiffres et des calculs relatifs au sujet traité

Enfin, le Conseil de la concurrence est dorénavant habilité à prendre des mesures


conservatoires et à prononcer des sanctions pécuniaires pouvant représenter jusqu'à
10% du chiffre d'affaires mondial ou national de l'entreprise contrevenante

- Le maintien définitif du principe du contrôle des prix pour certains services et
produits :

La réforme a passé sous silence l'aspect temporaire du maintien de la liste de


produits et services dont les prix sont réglementés par l'Administration après
consultation du Conseil de la concurrence. Pourtant, la loi n°06-99 relative à la
liberté des prix et de la concurrence avait été amendée en vue de limiter à quatre ans
l'établissement d'une liste de produits et de services dont les prix seraient
réglementés.

- Le pouvoir de recommander à l'Administration des mesures d'amélioration de la


concurrence sur le marché :

Le Conseil de la concurrence est en mesure de donner son avis ou entreprendre toute


étude concernant la concurrence et surtout, de recommander à l'Administration de
mettre en œuvre les mesures nécessaires à l'ouverture des monopoles de fait ou de
droit à la concurrence.

 Les missions du conseil de la concurrence

 Son champ et ses moyens d'action:

Veiller au respect du libre jeu de la concurrence dans le cadre de l'économie de


marché, afin de garantir la compétitivité du tissu économique national et assurer un
bon rapport qualité prix pour le bien être du consommateur.

 Agir, à son initiative, pour :

 informer et sensibiliser l'opinion publique et les acteurs économiques et


sociaux (Colloques, séminaires, conférences,...)
 étudier la concurrentiabilité de différents secteurs et branches d'activité.
 élaborer le rapport annuel
 Intervenir, quand il est saisi, en cas :

 D'ententes anticoncurrentielles pouvant empêcher, restreindre ou fausser le


jeu de la concurrence (fixation des prix, partage géographique du marché...)
 D'abus de position dominante ou de situation de dépendance économique
(ventes liées, refus de vente,...)
 De concentration de nature à porter atteinte à la concurrence.

Section 2 :les limites a la compétence du conseil de la concurrence

L'architecture institutionnelle de la régulation concurrentielle au Maroc est en phase


de bouleversement radical dans sa structure ainsi que dans ses prérogatives
néanmoins cette pleine compétence présente quelques restreintes à savoir :

 Les pratique de dimension locale affectant le marche

Les autorités gouvernementales compétentes, se voient attribuer des pouvoirs


d'injonction et de transaction pour les pratiques entravant la concurrence sur un
marché de dimension locale et n'affectant pas le marché nationale et cela
conformément a l'article 43 de la loi 104-12. Cette compétence de l’autorité
gouvernementale sera nécessairement résiduelle : elle ne pourra s'exercer que si
l'Autorité de la concurrence n'a pas, au préalable, été saisie des pratiques concernées
par une entreprise ou par un organisme habilité à le faire (notamment organisations
professionnelles, organisations de consommateurs agréées et chambres de
commerce), ou ne s'est pas saisie d'office sur proposition du rapporteur général.

Dans ce nouveau cadre, Les autorités gouvernementales seront compétent pour


enjoindre aux entreprises de mettre un terme aux pratiques visées aux articles 6, 7 ,8
et 9 ;(ententes illicites, abus de position dominante et prix abusivement bas) dont elles
sont les auteurs lorsque seront réunies les deux séries de conditions suivantes :

- le chiffre d'affaires réalisé par chacune des entreprises au Maroc lors du dernier
exercice clos ne dépassera pas 50 millions de dirhams et leurs chiffres d'affaires
cumulés ne dépasseront pas 10 millions dirhams et 50 millions de dirhams. (Projet
décret n 2-14-652 pris pour l'application de loi 104-12).

Ces seuils de chiffres d'affaires assez élevés confèrent à l'autorité gouvernementale un


champ d'intervention potentiellement étendu.

L'autorité gouvernementale pourra également, si les mêmes conditions sont remplies,


proposer aux entreprises concernées de transiger. Le montant de la transaction ne
pourra pas excéder 500 000 dirhams ou 5 % du dernier chiffre d'affaires connu au
Maroc si cette valeur est plus faible, Les modalités de la transaction doivent être
fixées par voie réglementaire Notons aussi que L'autorité gouvernementale devra
informer l'Autorité de la concurrence des transactions conclues (article 43, al 4 loi
104-12).

 Droit d'évocation

A titre exceptionnel, l'autorité gouvernementale peut cependant, une fois la décision


du conseil de la concurrence rendu, évoquer une opération présentant un caractère
stratégique pour le pays, au nom de considérations d'intérêt général autres que la
concurrence conformément à l'article 18 de la loi 104-12 qui stipule que
« ... l'administration peut évoquer l'affaire et statuer sur l'opération en cause pour des
motifs d'intérêt général autres que le maintien de la concurrence et, le cas échéant,
compensant l'atteinte portée à cette dernière par l'opération . Les motifs d'intérêt
général, autres que le maintien de la concurrence, pouvant conduire l'administration
à évoquer l'affaire sont, notamment, le développement industriel, la compétitivité des
entreprises en cause au regard de la concurrence internationale ou la création ou le
maintien de l'emploi.. »

Le texte vise des motifs d'intérêt général autres que le maintien de la concurrence (qui
relève de l'Autorité à travers le bilan concurrentiel), notamment le développement
industriel, la compétitivité des entreprises en cause au regard de la concurrence
internationale ou la création ou le maintien de l'emploi. Ces dispositions ne
manqueront pas de soulever des difficultés à raison de leur interférence avec
l'appréciation du bilan concurrentiel confié au conseil de la concurrence. Certains se
demandent si l'intervention éventuelle de l'autorité gouvernementale ne risque pas de
remettre en cause le bilan concurrentiel du conseil et de faire de celui-ci une instance
d'« appel » du conseil

Dans le même sens, S'elle décide d'évoquer une décision du conseil de la


concurrence, l'autorité gouvernemental devra prendre une décision motivée statuant
sur l'opération ; cette décision pourra éventuellement être conditionnée à la mise en
œuvre effective d'engagements (. Art 18. -al 3. Loi 104 -12). La motivation de sa
décision ne devrait pas consister en la simple reprise des motifs d'intérêt général
avancés pour justifier l'exercice du pouvoir d'évocation.

La loi prévoit également que l'autorité gouvernementale doit statuer dans un délai de
30 jours ouvrés à compter de la réception de la décision de l'autorité de la
concurrence ; mais dans le même temps elle n'impose aucun délai au conseil de la
concurrence pour transmettre cette décision à l'autorité gouvernemental.

Espérons, que cette lacune dans l'encadrement des délais de procédures - qui existe
également à l'issue cette phase n'entraînera pas, en pratique, un allongement
significatif de ces derniers, ni une insécurité juridique sur le terme exact du délai
d'examen, qui seraient contraires aux impératifs de la vie des affaires et portant
préjudice aux intérêts des parties à la concentration.

En revanche, une fois adoptée, la décision de l'autorité devra être transmise sans
délai au conseil de la concurrence (. art. 18 -al ,loi 104 -12).

 L'application de la compétence du Conseil de la concurrence dans les


secteurs soumis à une régulation sectorielle :

Selon l'article 109 de la loi n° 104.12 précité : «hormis les cas où les rapports entre
les instances de régulation sectorielle et le conseil de la concurrence sont réglés par
les textes institutifs desdites instances, la compétence du conseil de la concurrence,
telle que prévue par la présente loi, sera appliquée à l'égard des secteurs relevant des
autres instances de régulation à une date qui sera fixée par voie réglementaire. ».

Cet article soumet au préalable l'application de la compétence du Conseil dans les


secteurs objets d'une régulation sectorielle à la publication d'un texte d'application
spécifique à chaque secteur
Partie II : la procédure applicable devant le conseil de la concurrence

Le conseil de la concurrence est doté d'un pouvoir décisionnel pour lutter contre les
pratiques anticoncurrentielles et de contrôler les opérations de concentration
économique qui sont définies aux articles 6, 7, 8 et 11 de la loi n° 104-12 relative à la
liberté des prix et de la concurrence.

Chapitre 1 : Les mécanismes de saisine

Une saisine est le fait de recourir à une juridiction ou une entité afin de lui soumettre
un litige en vue de la résolution de celui-ci, elle résulte d’un acte volontaire et écrit
du requérant
On outre la saisine constitue le premier acte de déclenchement de la Compétence du
Conseil. Il est constaté à la lecture de la loi 104-12 que le Législateur a déverrouillé
le champ de saisine du Conseil de la Concurrence ce qui a élargie sa capacité
d'action.

Section 1 : Acteurs pouvant saisir le conseil

En premier lieu il s'avère nécessaire de poser la question suivante :

Qui peut consulter le conseil de la concurrence ?

Une entreprise qui s'estime victime de l'une des pratiques mentionnées aux articles 6,
7 et 8 de la loi n°104-12, peut saisir le conseil de la concurrence, ou, par tout affaire
qui concerne les intérêt dont ils ont la charge, par les organismes mentionnes au
dernier alinéa de l’article 5 de la loi 20-13

Il peut également être saisi par l'administration de toutes pratiques mentionnées aux
articles 6, 7 et 8 de la loi n°104-12 notamment, des faits susceptibles de constituer
une pratique anticoncurrentielle et aussi des manquements aux engagements pris en
application de l'article 18 de ladite loi

Le conseil de la concurrence peut être consulté également par les commissions


permanentes du Parlement sur les propositions de loi ainsi que sur toute question
concernant la concurrence.

Concernant le gouvernement, le conseil peut donner son avis sur toute question
relative à la concurrence à la demande du gouvernement.

Le conseil doit être obligatoirement consulté par le gouvernement sur tout projet de
texte législatif ou réglementaire instituant un régime nouveau ou modifiant un régime
en vigueur ayant directement pour effet :

1) de soumettre l'exercice d'une profession ou l'accès à un marché à des


restrictions quantitatives.
2) d'établir des monopoles ou d'autres droits exclusifs ou spéciaux sur le
territoire du Maroc ou dans une partie substantielle de celui-ci.
3) d'imposer des pratiques uniformes en matière de prix ou de conditions de
vente.
4) d'octroyer des aides de l'État ou des collectivités territoriales.

Il peut également donner son avis, sur toute question de principe concernant la
concurrence , a la demande des conseils des collectivités territoriales; Les chambres
de commerce, d'industrie et de services; Les chambres d'agriculture; Les chambres
d'artisanat; Les chambres des pêches maritimes; Les organisations syndicales et
professionnelles; Les instances de régulation sectorielle ou des associations de
consommateurs reconnues d'utilité publique, dans la limite des intérêts dont ils ont la
charge

Le conseil recueille l'avis des instances de régulation sectorielle concernées sur les
questions de concurrence relatives aux secteurs d'activité dont elles ont la charge,
dans un délai qu'il fixe, sans que ce délai soit inférieur à trente (30) jours. Le conseil
peut, le cas échéant, faire appel à leurs compétences et expertises pour les besoins de
l'enquête ou de l'instruction.

Le conseil peut être consulte par les juridictions ainsi selon l'article 6, le conseil peut
être consulté sur les pratiques anticoncurrentielles définies aux articles 6, 7 et 8 de la
loi n°104-12, toutefois, il ne peut donner un avis qu'après une procédure
contradictoire; mais, si le conseil dispose d'informations déjà recueillies au cours
d'une procédure antérieure, il peut émettre son avis sans avoir à mettre en oeuvre la
procédure prévue par la loi n°20-13.

Section 2 :Procédure devant le conseil de la concurrence

Les saisines visées à l’article 3 de la loi 20-13 précitée et les pièces annexées sont
adressées, soit par lettre recommandée avec avis de réception, soit par dépôt au siège
du Conseil, contre délivrance d’un récépissé, sous format papier, en deux
exemplaires.

Les saisines sont enregistrées à leurs dates d’arrivée au Secrétariat Général du


Conseil. Un numéro d’ordre est donné à chaque saisine. Il constitue une référence
pour toute correspondance ultérieure.

Rappelons que Le conseil de la concurrence ne peut être saisi ou se saisir d'office de


faits remontant à plus de 5 ans s'il n'a été fait au cours de cette période aucun acte
tendant à leur recherche, leur constatation ou leur sanction.

Le conseil de la concurrence examine si les pratiques dont il est saisi sont prohibes
ou non par la présente loi.

Le conseil de la concurrence peut, dans un délai de deux mois de sa saisine déclarer,


par une décision motivée, la saisine irrecevable pour

 Défaut d'intérêt ou de qualité à agir de l'auteur de la saisine.


 Lorsque les faits sont prescrits au sens de l'article 23 de la loi n°104.12.
 ou s'il estime que les faits invoqués n'entrent pas dans le champ de sa
compétence ou ne sont pas appuyés d'éléments suffisamment probants.
Le conseil peut déclarer par décision motivée, après que l'auteur de la saisine ait été
mis en mesure de consulter le dossier et de faire valoir ses observations, qu'il n'y a
pas lieu de poursuivre la procédure.

La décision du conseil est transmise à l'auteur de la saisine et aux personnes dont les
agissements ont été examinés au regard des articles 6, 7 et 8 de la loi sur la liberté
des prix et de la concurrence.

En cas de désistement des parties, il en est donné acte par décision du président ou
d'un vice-président. Toutefois le conseil peut poursuivre l'affaire qui est alors traitée
comme une saisine d'office.

Pour l'application des articles 6, 7 et 8 de la loi n°104-12, le conseil peut, sur


proposition du rapporteur général, se saisir d'office de toutes les pratiques
susceptibles d'affecter le libre jeu de la concurrence ce qui représente une avancée
majeure : il est désormais possible au Conseil de la concurrence de s'autosaisir sur
proposition de son rapporteur général, de toutes les questions affectant la
concurrence au Maroc Il peut également, sur proposition du rapporteur général, se
saisir d'office des manquements aux engagements pris en application des dispositions
de l'article 18 de la loi n°104-12 et des pratiques mentionnées à l'article 19 de la loi
n°20-13.

Le rapporteur général désigne un rapporteur pour l'instruction de chaque affaire Le


président du conseil peut demander a l'administration de procéder a toute enquêtes
qu'il juge utiles (Art 28).expertise nécessitant des compétences techniques
particulières.

Mais avant d'arriver à ce stade, la procédure de l'enquête prévoit certaines mesures


qui visent à préserver les droits des personnes physiques ou morales visées. Celles-ci
ont ainsi le droit d'être informées des résultats préliminaires et d'y répondre avant
l'adoption finale du verdict. L'instruction et la procédure devant le conseil sont
contradictoires sous réserves des dispositions particulières art 29. De la loi 104-12

Les séances du conseil de la concurrence ne sont pas publiques seules les parties en
causes et le commissaire du gouvernement peuvent y assister, les parties en cause
peuvent se faire assister ou représenter par des conseillers juridiques de leurs choix.

Chapitre 2 : l’émission d’avis et décisions

Section 1 : l’initiative démission d’avis et décision

Alors que le Conseil de la concurrence ne peut donner son avis sur toute question de
concurrence qu'à la demande du Gouvernement, des collectivités territoriales, des
organisations professionnelles, des organisations de consommateurs agréées ou
encore des chambres de commerce, l'Autorité de la concurrence pourra en outre
prendre l'initiative d'un tel avis. Elle pourra aussi recommander au ministre de
l'économie ou au ministre chargé du secteur concerné de mettre en oeuvre les
mesures nécessaires à l'amélioration du fonctionnement concurrentiel des marchés.
Dans le même contexte, il peut rendre une décision d'irrecevabilité, s'il estime que les
faits invoqués n'entrent pas dans le champ de sa compétence ou ne sont pas appuyés
d'éléments suffisamment probants. D'après l'article 26, cette décision est transmise à
l'auteur de la saisine et aux personnes dont les agissements ont été examinés

Ensuite, si l'examen du conseil de la concurrence relève des indices de prohibitions


qui tombent sous le coup des articles 6 e 7,8 et 9 il peut, selon l'article 24 de la loi
prononcer des mesures conservatoires, des astreintes, des injonctions ainsi que des
sanctions cites par la présente loi .s'il y a des sanctions pénales le conseil de la
concurrence adresse le dossier au procureur du Roi prés tribunal de 1er instance
compétent

Par ailleurs, Le président du Conseil de la concurrence peut demander à


l'administration de procéder à toutes enquêtes qu'il juge utiles, suivant l'article 28 de
la loi. Il désigne un rapporteur pour l'examen et le suivi de chaque affaire l'article 27
de la loi 104-12 , il peut également, chaque fois que les besoins de l'enquête l'exigent,
faire appel à toute expertise nécessitant des compétences techniques particulières.

Dans le cadre de la collaboration des auteurs des enquêtes de la concurrence l'article


34 de loi prévoit que les juridictions doivent communiquer au conseil de la
concurrence, sur sa demande, copie des procès-verbaux, des rapports d'enquête ou de
tout document ayant un lien direct avec les faits dont le Conseil de la concurrence est
saisi.

Le conseil ne peut donner un avis qu'après une procédure contradictoire. Toutefois,


s'il dispose d'informations déjà recueillies au cours d'une procédure antérieure, il
peut émettre son avis sans avoir à mettre en oeuvre la procédure prévue à la présente
section. L'examen du conseil de la concurrence en matière de pratiques
anticoncurrentielles se fait par l'exercice de ses pouvoirs, d’appréciation,
d'instruction et d'investigation afin de rendre des avis

Il en découle de l'analyse de la saisine du conseil de la concurrence et des décisions


prises par ses soins que sa compétence technique en matière économique justifie ce
concours de la justice et d'autres organismes, personnes et institutions, d'un côté. Et
de l'autre coté, le pouvoir de délibération et d'autorisation spéciale que détient le juge
et qui fait défaut pour le conseil de la concurrence ce qui explique la dépendance de
ces investigations du par rapport au pouvoir judiciaire

 Exemple de décision et avis rendu par le conseil

Présentation de la décision de concentration économique

le contrôle des opérations de concentration économique constitue le seul instrument


qui permet aux autorités nationales de la concurrence d’agir sur la structure des
marchés, en vue de prévenir la constitution de situation de position dominante ou de
renforcement de cette position.

D’ailleurs le conseil de la concurrence a rendu une décision récemment qui ces


traduit par l’affirmatif en autorisant ainsi le projet de concentration économiques
consistant a la prise de contrôle exclusif indirect par la société <SIKA AG > de la
société < LSF11 SKYSCRAPER HOLCO sarl > par l’acquisition de 100% du capital
et des droit de vote, cette décision a été prise par le conseil de la concurrence, en date
du 29 septembre 2022 réuni sous la présidence de M. Ahmed RAHHOU et en
présence des membres du conseil en formation plénière

Section 2 : les recours de la nouvelle réglementation

Les voies de recours contre les PV constitue une des techniques juridiques donnant la
possibilité d'attaquer ces actes, c'est-à-dire de mettre fin à sa validité ou sa à force
probante.

 Les voies de recours :

Selon les dispositions de l'article 44 de la loi 104-12, les recours contre les décisions
prises par le conseil de la concurrence et celles prises par l'administration dans un
délai de trente (30 jrs) a compter de la date de notification de la décision devant la
chambre administrative de la cour de cassation en application de l'article 18, les
recours contre les autres décisions du conseil de la concurrence sont portes devant la
cours d'appel de rabat.

Les décisions prises par le président du conseil de la concurrence en application de


l'article 31 ne peuvent faire l'objet de recours qu'en même temps que la décision sue
le fond. (article 45 relative a loi 104-12)

Les recours doivent être formé par les parties en cause et \ou les commissaires du
gouvernement.

Le recours est formé au conseil de la concurrence il en est délivré un récépissé. Une


copie de la requête portant le timbre du conseil tient lieu de récépissé le dépôt de la
requête est constate sur un registre spécial. Art 47.

La requête est transmise dans les 10 jours à compter de dépôt du recours au greffe de
la cours d'appel cette dernière adresse une copie de la requête aux parties et ou
commissaires du gouvernement dans les 10 jours qui suivent la réception du dossier.

La cour d'appel fixe la date des débats et les délais dans lesquels les parties doivent
communiquer leurs observations écrites, le greffe convoque les parties à l'audience
prévue.

Si le recours porte sur les mesures conservatoires la cours dispose de 30 jours pour
statuer et les décisions sont rendus publiquement conformément au disposition de la
l’article 54

Le recours n'est pas suspensif toutefois, la cours d'appel peut ordonner le sursis à
exécution, si les mesures conservatoires et les décisions émises par le conseil de la
concurrence sont susceptibles d'entrainer des conséquences irréparables pour les
entreprises concernées, article 53.

Elle annule ou infirme la décision évoquée sans renvoi sauf disposition contraire.
Le ministère public peut prendre communication des affaires dans lesquelles il estime
devoir intervenir art 52.

On matière de prescription et en termes de l'article 90 de la loi sur la liberté des prix


et de la concurrence, la prescription de l'action publique est interrompue dans les
conditions de droit commun, y compris par la rédaction des procès-verbaux visés à
l'article 69.

Ainsi que, l'article 23 de la loi, prévoit que le Conseil de la concurrence ne peut être
saisi de faits remontant à plus de cinq ans s'il n'a été fait au cours de cette période
aucun acte tendant à leur recherche, leur constatation ou leur sanction.

La loi, instituant une incontestable prescription, fait référence aux dispositions du


droit commun en cette matière. Ce qui explique que la prescription s'oppose à l'action
en réparation civile ainsi qu'à l'action pénale.

En ce sens, les faits contestés ne doivent pas remonter à une date antérieure de plus
de cinq ans. L'écoulement d'un tel délai présume soit la régularité des pratiques soit
l'absence de préjudice et partant l'indifférence des intéressés. La présomption visée
est établie s'il n'a été fait, au cours des cinq années passées, aucun acte tendant à la
recherche des pratiques incriminées, ou à leur constatation ou à leur sanction.

Bien que le texte de la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence en matière
de prescription n'intéresse pas les enquêtes simples seulement. La teneur du texte
admet la suspension du cours de cette prescription par les actes de recherche ou de
constatation, par les poursuites tendant au prononcé de sanctions ainsi que par une
demande de consultation du CC.

Il importe de préciser que la suspension n'annule pas le temps déjà écoulé. A la


différence de l'interruption, elle permet la reprise du délai de cinq ans à partir de la
date où il a été suspendu. La prescription de l'action pénale est en plus susceptible
d'interruption. Son cours reprend alors pour une autre durée de cinq ans.

Toutefois, il convient de distinguer en fonction de la nature des faits à établir et de la


répression encourue : pénale, administrative ou civil. Pour les faits susceptibles de
sanctions pénales, la période de vérification reste de trois ans pour les délits ;
toutefois, les enquêteurs peuvent rechercher des éléments plus anciens lorsqu'il s'agit
de délits continus.

Pour les comportements ayant fait l'objet d'une contraventionnalisation, la période de


vérification doit être également liée à la prescription ; elle ne saurait donc être
supérieure à un an.

Pour les faits susceptibles de sanctions administratives, ententes et abus de


domination, on pouvait s'interroger dans le système antérieur sur l'étendue de la
période de vérification.

Sans doute, devait on tenir compte de la prescription triennale puisqu'elle s'opposait


à la transmission du dossier au Parquet et à la possibilité d'une répression pénale
Pour les faits susceptibles de sanctions civiles (refus de vente, pratiques
discriminatoires et ventes liées) soumis au droit commun de la responsabilité civile.

Toutefois la prescription est acquise en toute hypothèse lorsque `un délai de dix ans à
compter de la cession de la pratique anticoncurrentielle s'est écoulé sans que le
conseil delà concurrence ait statue sur celle-ci., selon le dernier alinéa de l'article 23
de la loi 104-12.

Conclusion :

Le conseil de la concurrence est «une institution indépendante chargée d'assurer la


transparence et l'équité dans les relations économiques, notamment à travers
l'analyse et la régulation de la concurrence sur les marchés, le contrôle des pratiques
anticoncurrentielles, des pratiques commerciales déloyales et des opérations de
concentration économique et de monopole».

L'adoption de cette réforme du droit de la concurrence marque une avancée majeure


au Maroc et devrait améliorer favorablement l'environnement des relations
économiques qui se nouent au Maroc. En qualité d'institution administrative
indépendante, le Conseil de la concurrence dispose de nouveaux pouvoirs d'auto-
saisine, d'instruction, de sanctions et surtout de décision. En matière de
concentrations et de pratiques anticoncurrentielles (ententes anticoncurrentielles et
abus de position dominante, pratiques de prix abusivement bas). Outre le pouvoir
d'instruire, le Conseil de la concurrence peut mener des enquêtes concernant les
pratiques anticoncurrentielles et le contrôle des opérations de concentration
économique.

Pour l'heure, nous observons que le Conseil de la concurrence mène une campagne
de communication en vue de sensibiliser les entreprises sur l'intérêt du droit de la
concurrence dans une économie en pleine évolution. Ceci dit sa n’empêche qu’il faut
renforcer les capacités de cette institutions, le droit de la concurrence marocain est
encore relativement récent dans ses dispositions. Il serait utile de renforcer les
capacités institutionnelles du Conseil marocain de la concurrence qui n’a pas encore
atteint son plein potentiel et ne dispose pas de toutes les prérogatives en tant que
garant du respect et de la prévisibilité de l’application du droit de la concurrence .
Bibliographie

Les ouvrages

 Drissi Alami MA chichi (M), « concurrence, droits et obligations des


entreprises au Maroc » eddif 2004.
 Rachid El Bazzim «Conseil de la concurrence au Maroc , de la recherche de
l’indépendance a la régulation du marché »
 TOUJGANI NOUREDDINE « le couplage du droit et l’économie dans la mise
en œuvre des règles de la concurrence économique»
 CANIVET GUY et BOUTARD-LABARDE MARIE-CHANTAL ; droit français
de la concurrence paris , LGDJ 2008 p2

THESES ET MEMOIRES

 Ouafae LAROUSSI `' Les enquêtes de concurrence  `'Faculté de droit de


Fès - DESA 2009

Les textes de lois 

 La loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence


 La nouvelle loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence
 La loi N° 20-13 relative au conseil de la concurrence
 Le dahir portant Loi N° 1-74-467 du 26 chaoual 1394 (11novembre 1974
formant statut de la magistrature.

Les articles et revues LE C

 Le rapport d’activités du conseil de la concurrence 2021


 Les décisions de concentrations économiques au titre de l’année 2019

WEBOGRAPHIE

 http://conseil-concurrence.ma/
 WWW.MEMOIREONLINE.COM
 http://www.aujourdhui.ma
 http://telquel.ma
 https://fnh.ma

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