Igoulalene 02u4sl01em2 TH
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THESE DE DOCTORAT
Spécialité : Automatique
Idris IGOULALENE
Composition du jury :
Mes remerciements vont d’abord à mon directeur de thèse, Professeur Lyes BENYOU-
CEF pour m’avoir offert la possibilité de travailler sur cette thèse, pour la confiance qu’il
m’a accordé, et pour toutes ces années durant lesquelles j’ai appris énormément de
choses grâce à ses conseils avisés.
Je tiens aussi à remercier le Professeur Farouk YALAOUI et le Professeur François
PERES de m’avoir fait l’honneur d’accepter l’évaluation de mon travail de recherche.
Je les remercie pour leurs remarques constructives et détaillées qui ont contribué à
améliorer considérablement le manuscrit.
Je remercie aussi le Professeur Valérie BOTTA-GENOULAZ, le Professeur Marie-Anne
LEDAIN et le Professeur Jean-Claude HENNET, pour avoir accepté d’examiner mes tra-
vaux de recherche.
Bien évidemment, je remercie l’ensemble des doctorants, chercheurs, enseignants,
personnels que j’ai eu l’occasion de côtoyer au sein du laboratoire des sciences de l’in-
formation et des systèmes d’Aix-Marseille université.
Enfin, toute ma reconnaissance va vers ma famille et mes proches qui n’ont cessé de
me soutenir et de m’encourager à tout moment.
i
Table des matières
Introduction générale 1
I Contexte et motivations 7
I.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
I.2 Les chaînes logistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
I.3 Gestion de la chaîne logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
I.3.1 Décisions stratégiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
I.3.2 Décisions tactiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
I.3.3 Décisions opérationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
I.4 La coordination dans les chaines logistiques (SCC) . . . . . . . . . . . . 12
I.5 Motivations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
I.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
iii
Table des matières
II.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Contributions 25
iv
Table des matières
V.4.2 Discussions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
V.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Conclusion et perspectives 85
Références bibliographiques 99
v
Table des matières
vi
Introduction générale
1
Introduction générale
La coordination dans les chaînes logistiques (SCC : Supply Chain Coordination) est
considérée comme l’un des sujets de recherche les plus actifs. La littérature est très riche
de travaux consacrés à la SCC comme la coordination de la production et la distribution
(Kim et al., 2005), la coordination de l’approvisionnement et la production (Munson
et Rosenblatt, 2001), la coordination de la production et l’inventaire (Grubbström et
Wang, 2003) et la coordination de la distribution et l’inventaire Yokoyama (2002). De
même, différentes définitions ont été données à la notion de "coordination". Selon Ma-
lone et Crowston (1994), "la coordination est la démarche de gérer les dépendances entre
les entités et les efforts conjoints des entités en travaillant ensemble vers des objectifs mu-
tuellement définis".
Plusieurs auteurs, (Piplani et Fu, 2005; Cárdenas-Barrón, 2007; Arshinder et al.,
2008; Singh et Benyoucef, 2013), insistent sur l’importance de développer de nouvelles
approches pour aborder les problèmes de coordination dans les chaînes logistiques.
Certaines approches proposent de coordonner en partageant l’information sur les coûts
et les prix (Yao et Chiou, 2004) et d’autres suggèrent la mise en œuvre des réseaux
de système d’information de gestion des stocks afin de coordonner efficacement les
différentes activités de la chaîne logistique (Verwijmeren et al., 1996).
De plus en plus, les membres/partenaires de la chaîne logistique prennent collecti-
vement un certain nombre de décisions de natures tactiques et stratégiques afin d’at-
teindre des objectifs mutuellement définis. Parmi ces décisions, nous citons la sélection
des partenaires, des sites, des machines, des technologies, des systèmes de transport,
des plannings, etc. Toute sélection efficace nécessite la prise en compte d’un certain
nombre de critères d’évaluation. Par conséquent, le problème de la coordination dans
les chaînes logistiques est considéré comme un problème multidécideurs multicritères
d’aide à la décision (GDM : Group Decision Making).
Dans le cadre de cette thèse, notre objectif est de développer des approches multicri-
tère d’aide à la coordination des décideurs pour la résolution des problèmes de sélection
dans les chaines logistiques. En effet, nous considérons le cas où nous avons un en-
semble de décideurs qui cherchent à classer un ensemble d’alternatives/choix possibles
évalués en utilisant des critères conflictuels de natures qualitatives et quantitatives. De
plus, afin de prendre en compte les préférences des décideurs qui sont entachées par
l’ambigüité, l’ensemble des données manipulées est considéré flou. Chaque décideur est
amené à exprimer ses préférences pour chaque alternative par rapport à chaque critère
à travers une matrice dite matrice de préférence floue. Le manuscrit est structuré en six
chapitres comme suit :
Le premier chapitre est dédié principalement à la présentation du contexte et les
motivations de notre travail de recherche. En premier, un ensemble de définitions et de
concepts de base liés à la gestion de la chaîne logistique ainsi que les différents niveaux
2
Introduction générale
décisionnels respectivement stratégique, tactique et opérationnel sont présentés. Nous
introduisons par la suite le concept de la coordination, sa définition et son importance
dans la gestion efficace des chaines logistiques. Nous terminons le chapitre par la pré-
sentation des motivations de notre travail de recherche en précisant le type de décisions
que nous aborderons, l’aspect du groupe de décideurs, l’ensemble des critères (quan-
titatifs et qualitatifs) de nature conflictuelle et l’environnement flou dans lequel nous
travaillons.
Le deuxième chapitre présente une revue de la littérature dédiée aux quatre princi-
paux éléments de recherches abordés dans cette thèse. Le premier aborde le problème
de sélection stratégique. Le second traite du problème de décision de groupe (consen-
sus). Le troisième rapporte sur les applications de la méthode TOPSIS. Le quatrième
élément recense les différents applications du modèle de goal programming (GP). Le
chapitre termine par la description de notre problématique de recherche.
Le troisième chapitre décrit quelques concepts théoriques liés à l’aide à la décision
multicritère utilisés dans le cadre de cette thèse. Tout d’abord, nous commençons par la
notion du paradigme monocritère afin de justifier notre recours au paradigme multicri-
tère et expliquer les différentes relations qui existent entre le décideur, le contexte et le
modèle décisionnel. Nous rappelons aussi la théorie des ensembles flous utilisée pour
traiter les informations imprécises et vagues. Par la suite, deux mécanismes de consen-
sus sont présentés, le premier est basé sur l’opérateur neat OWA (ordered weighted
averaging) et le second sur la mesure de possibilité. De plus, nous décrivons les diffé-
rents principes et caractéristiques du modèle non linaire CCSD (Correlation Coefficient
and Standard Deviation), de la méthode floue d’aide à la décision multicritère multi-
attributs TOPSIS (Technique for Order of Preference by Similarity to Ideal Solution) et
du modèle multi-objectifs du goal programming (GP) avec le concept des fonctions de
satisfaction. Nous terminons par la présentation d’un modèle de consensus basé sur le
modèle du goal programming.
Le quatrième chapitre expose notre première approche de résolution proposée pour
la résolution des problèmes de la sélection stratégiques. En effet, notre approche hybride
combine le consensus basé sur la mesure de possibilité et la méthode TOPSIS dans
un environnement flou. Pour illustrer l’applicabilité de notre approche, un exemple de
sélection des fournisseurs est présenté et les différentes étapes de l’approche détaillées.
Le cinquième chapitre est consacré à l’approche floue hybride combinant le consen-
sus basé sur l’opérateur neat OWA et le modèle du GP avec les fonctions de satisfaction.
Cette approche est appliquée ensuite sur le même problème du chapitre précédent. L’ob-
jectif est double, d’une part, pour montrer son applicabilité et d’autre part, pour réaliser
une comparaison avec l’approche du chapitre IV à l’aide de la distance de Levenshtein
entre la solution individuelle et la solution collective.
3
Introduction générale
Le sixième chapitre aborde la présentation de notre dernière approche floue hybride
combinant le consensus basé sur le modèle GP et la méthode TOPSIS. Pour illustrer la
pertinence de l’approche proposée, un exemple du problème de sélection des robots est
présenté et les expériences numériques analysées.
Enfin une conclusion termine le manuscrit où nous dressons un bilan sur nos contri-
butions et des limites de nos approches développées pour la résolution des problèmes
de sélection. Aussi, nous présentons quelques perspectives et directions de recherche
prometteuses pour l’amélioration des approches développées garantissant une meilleure
coordination entre les décideurs avec un niveau de satisfaction acceptable. Sans oublier,
l’importance de la confrontation de nos approches avec les pratiques actuelles dans le
monde industriel.
4
Première partie
5
Chapitre I
Contexte et motivations
Résumé
Ce chapitre est dédié principalement à la présentation du contexte et
les motivations de notre travail de recherche. En premier, un ensemble
de définitions et de concepts de base liés à la gestion de la chaîne logis-
tique ainsi que les différents niveaux décisionnels respectivement stra-
tégique, tactique et opérationnel sont présentés. Nous introduisons en-
suite le concept de la coordination, sa définition et son importance dans
la gestion efficace des chaines logistiques. Nous terminons le chapitre
par la présentation des motivations de notre travail de recherche en
précisant le type de décisions que nous aborderons, l’aspect du groupe
de décideurs, l’ensemble des critères (quantitatifs et qualitatifs) de na-
ture conflictuelle ainsi que l’environnement flou dans lequel nous tra-
vaillons.
Sommaire
I.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
I.2 Les chaînes logistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
I.3 Gestion de la chaîne logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
I.3.1 Décisions stratégiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
I.3.2 Décisions tactiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
I.3.3 Décisions opérationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
I.4 La coordination dans les chaines logistiques (SCC) . . . . . . 12
I.5 Motivations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
I.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
7
Chapitre I. Contexte et motivations
I.1 Introduction
8
I.2. Les chaînes logistiques
gistiques. La section I.5 recense l’ensemble des motivations de notre travail de recherche
et précise le type de décisions abordé, l’aspect du groupe de décideurs, l’ensemble des
critères (quantitatifs et qualitatifs) de nature conflictuelle ainsi que l’environnement
flou des informations manipulées.
La littérature dédiée à l’étude des chaînes logistiques est très riche. Dans cette sec-
tion, nous rappelons quelques définitions de la notion de chaîne logistique. Bien que
la notion de chaine logistique touche différents secteurs d’activités (industrie du ser-
vice et industrie manufacturière), la complexité de la chaîne varie d’une industrie à une
autre et d’une entreprise à une autre. Dans la suite, les définitions présentées sont assez
générales et couvrent différents secteurs d’activités.
D’après Ganeshan et Harrison (1995), une chaîne logistique est un réseau d’entités
de production et de sites de distribution qui réalise les fonctions d’approvisionnement de
matières, de transformation de ces matières en produits intermédiaires et finis, et de distri-
bution de ces produits finis jusqu’aux clients.
Selon Blackstone et Cox (1998), une chaîne logistique est le processus depuis les
matières premières initiales jusqu’à la consommation finale du produit fini intégrant les
fournisseurs et utilisateurs – Les fonctions à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise qui
permettent à la chaîne de valeur de fabriquer des produits et fournir des services au client.
Pour Fox (2002) la chaîne logistique est un réseau de fournisseurs, usines, entrepôts,
centres de distribution et détaillants à travers lequel les matières premières sont acquises,
transformé et livré au client.
Fénies et al. (2004) définissent une chaîne logistique comme un réseau global d’or-
ganisations qui coopèrent pour réduire les coûts et augmenter la vitesse des flux de matière
et d’informations entre les fournisseurs et les clients.
Généralement parlant, une chaîne logistique inclut la transformation et le transport
des produits, depuis les composants et matières premières, en passant par les diffé-
rentes phases de production, d’assemblage, de stockage et de distribution, jusqu‘à l’ob-
tention des produits finis. En plus des flux de matières, une chaîne logistique compte
deux autres flux d’informations et financiers respectivement. Chaque étape de transfor-
mation ou de distribution des produits peut impliquer des entrées venant de plusieurs
fournisseurs et des sorties allant vers plusieurs clients intermédiaires, avec également
différents flux d’informations. Une chaîne logistique est dite ‘globale’ si ses sites sont
localisés ou peuvent être localisés dans différents pays lors de sa conception. Dans ce
cas, des aspects relatifs à l’importation et l’exportation comme les taux de change, les
9
Chapitre I. Contexte et motivations
taxes douanières, les assurances, les législations doivent être prises en compte. La figure
I.1 illustre les trois flux.
Flux matière
10
I.3. Gestion de la chaîne logistique
I.3.1 Décisions stratégiques
Les décisions du niveau tactique permettent de produire au moindre coût pour satis-
faire les demandes prévisibles en s’inscrivant dans le cadre fixé par le plan stratégique
de l’entreprise (donc à ressources matérielles et humaines connues). Elles sont prisent
sur un horizon de moins de 18 mois comme par exemple la détermination des quantités
à approvisionnées, la définition d’un plan de distribution, etc.
Le niveau opérationnel traite avec les décisions de la chaîne logistique au jour le jour
à court terme afin d’assurer le fonctionnement au quotidien de la chaîne. Des exemples
de ces décisions sont la planification, la gestion des stocks, le routage et le chargement
des camions. Également, les questions de contrôle physique des opérations de fabrica-
tion quotidiennes telles que l’usinage, l’expédition, le transfert, l’entretien, la manuten-
tion sont traitées au niveau opérationnel (Umeda et Jones, 1998; Ding, 2004; Thierry
et al., 2008).
Ces trois niveaux de décisions de gestion de la chaîne logistique se différencient par
au moins trois éléments :
— Par l’horizon de temps considéré. Les décisions opérationnelles sont prises au jour
le jour. Les décisions tactiques concernent la planification à moyen terme. Les
décisions stratégiques concernent la planification à long terme.
— Par le niveau d’agrégation. Les décisions opérationnelles sont prises au niveau de
l’atelier, les décisions tactiques au niveau de l’usine et les décisions stratégiques
au niveau de l’ensemble de l’entreprise.
— Par le niveau de responsabilité. Les décisions opérationnelles sont prises par les
agents de maîtrise, les décisions tactiques par les cadres et les décisions straté-
giques par la direction générale de l’entreprise.
11
Chapitre I. Contexte et motivations
La coordination dans les chaînes logistiques (SCC : Supply Chain Coordination) est
considérée comme l’un des sujets de recherche les plus actifs. La littérature est très riche
de travaux consacrés à la SCC comme la coordination de la production et la distribution
(Kim et al., 2005), la coordination de l’approvisionnement et la production (Munson
et Rosenblatt, 2001), la coordination de la production et l’inventaire (Grubbström et
Wang, 2003) et la coordination de la distribution et l’inventaire Yokoyama (2002). De
même, différentes définitions ont été données à la notion de "coordination". D’après
Arshinder et al. (2011), quand une décision est prise individuellement par chaque par-
tenaire sans coordination, cela peut conduire à une mauvaise gestion de la chaîne logis-
tique. Une prise de décision cohérente et coordonnée aide à éviter les conflits entre les
partenaires et conduit vers une meilleure gestion de la chaine.
La définition la plus communément admise dans la littérature est que la coordina-
tion est l’acte de gérer les dépendances entre les entités et les efforts conjoints des entités
travaillant ensemble vers des objectifs mutuellement définis (Malone et Crowston, 1994).
Toutefois, il est important de rappeler quelques définitions que nous jugeons impor-
tantes de la coordination offrant différents points de vues.
Selon Skjoett-Larsen (2000), la SCC représente le travail collaboratif pour la planifi-
cation conjointe des activités, le développement conjoint de produits, l’échange mutuel d’in-
formations en utilisant des systèmes d’information intégrés, la coordination intersectorielle
sur plusieurs niveaux de l’entreprise, la coopération à long terme et le partage équitable des
risques et des avantages.
Pour Simatupang et Sridharan (2002), la SCC signifie simplement que deux ou plu-
sieurs partenaires indépendants travaillent conjointement pour planifier à exécuter des opé-
rations avec plus de succès que lorsqu’ils agissent individuellement.
Kleindorfer et Saad (2005) affirment que la coopération et la coordination entre les
partenaires d’une même chaîne logistique sont indispensables pour éviter les risques, opti-
miser et partager équitablement les avantages.
Xu et Beamon (2006) définissent la SCC comme une réponse stratégique aux pro-
blèmes qui résultent des dépendances fortes des partenaires de la chaîne logistique.
Selon Arshinder (2008), la coordination de la chaîne logistique peut être définie
comme l’identification des activités interdépendantes entre les partenaires de la chaine
logistique et la concerption de mécanismes pour une meilleure gestion de ces interdépen-
dances.
L’analyse réalisée par Benn Lawson et al. (2006) montre qu’il y a un manque impor-
tant d’approches efficaces dédiées à une meilleure coordination des partenaires dans
12
I.5. Motivations
les chaines logistiques. De plus, avec des chaines logistiques complexes, pour faire face
aux problèmes de gestion des décisions inter-partenaires un besoin réel de coordina-
tion inévitable. Plusieurs auteurs, (Singh et Benyoucef, 2013; Arshinder et al., 2008;
Cárdenas-Barrón, 2007) ont réalisé la nécessité de développer de nouvelles approches
pour aborder les problèmes de coordination dans les chaînes logistiques de plus en
plus complexes. Bien qu’il existe des efforts réels de la part de la communauté scien-
tifique concernant la définition de la notion de coordination et la conception de méca-
nismes (outils, approches, etc) pour une meilleure coordination des différents parte-
naires, l’étude de la coordination des chaînes logistiques est encore à ses débuts.
I.5 Motivations
Nous recensons ci-dessous quelques points importants qui ont motivés le développe-
ment des nouvelles approches proposées dans le cadre de cette thèse.
13
Chapitre I. Contexte et motivations
4. Les décideurs sont souvent issus de divers domaines de compétences et pas spécia-
lement du domaine décisionnel. Par conséquent, il est indispensable de s’assurer
que la démarche ou l’approche proposée soit en mesure d’être assimiler et adopter
facilement par le décideur car il est responsable de la décision. Autrement, s’il ne
s’implique pas par inquiétude ou par sentiment de ne pas être en contrôle de la
méthode, le processus décisionnel échoue.
I.6 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté le contexte et les motivations de notre travail
de recherche. Dans un premier temps, quelques définitions des différents concepts liés à
la gestion et à la coordination dans la chaîne logistique ainsi que les différents niveaux
décisionnels (stratégique, tactique et opérationnel) sont abordés. Dans une deuxième
partie, nous avons présenté en détails les motivations de notre travail de recherche en
insistant sur la coordination, les préférences ambigües, la nature des objectifs conflic-
tuels (qualitatifs et quantitatifs) et l’adoption de l’approche par les membres de la chaine
logistique (décideurs).
Le chapitre qui suit donne un état de l’art présentant une revue de la littérature
concernant les quatre principaux axes de recherches de notre travail, à savoir, le pro-
blème de sélection stratégique, le problème de décision de groupe, les applications de la
méthode TOPSIS floue et du modèle de goal programming (GP). Enfin, nous terminons
le chapitre par une description détaillée du problème traité dans le cadre de ce travail
de recherche.
14
Chapitre II
Résumé
Ce chapitre présente une revue de la littérature dédiée aux quatre prin-
cipaux éléments de recherches abordés dans cette thèse. Le premier
aborde le problème de sélection stratégique. Le second traite du pro-
blème de décision de groupe (consensus). Le troisième rapporte sur les
applications de la méthode TOPSIS. Le quatrième élément recense les
différents applications du modèle de goal programming (GP). Le cha-
pitre termine par la description de notre problématique de recherche.
Sommaire
II.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
II.2 Problème de sélection stratégique . . . . . . . . . . . . . . . . 17
II.3 Problème de décision de groupe (consensus) . . . . . . . . . . 19
II.4 Méthodes d’Aide à la Décision Multicritère . . . . . . . . . . 21
II.4.1 Applications de la méthode TOPSIS floue . . . . . . . . . . . . 21
II.4.2 Applications du modèle de goal programming (GP) . . . . . . . 23
II.5 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
II.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
15
Chapitre II. État de l’art et position du problème
II.1 Introduction
Les entreprises, qui par le passé se sont senties protégées de la concurrence étrangère
à bas prix, constatent de plus en plus qu’elles doivent non seulement créer de la valeur
pour leurs clients, mais garantir des prix inférieurs à ceux proposés par la concurrence.
Fournir le produit et/ou le service désiré par le client, plus rapidement, à moindre coût
et de manière plus performante que les autres est de nos jours le souci majeur de chaque
entreprise à l’échelle locale et/ou internationale.
La coordination entre partenaires/décideurs dans les chaînes logistiques (SCC : Sup-
ply Chain Coordination) est considérée comme l’un des sujets de recherche les plus ac-
tifs. La littérature est très riche de travaux consacrés à la SCC comme la coordination de
la production et la distribution (Kim et al., 2005), la coordination de l’approvisionne-
ment et la production (Munson et Rosenblatt, 2001), la coordination de la production et
l’inventaire (Grubbström et Wang, 2003) et la coordination de la distribution et l’inven-
taire Yokoyama (2002). De même, différentes définitions ont été données à la notion
de "coordination". Selon Malone et Crowston (1994), "la coordination est la démarche
de gérer les dépendances entre les entités et les efforts conjoints des entités en travaillant
ensemble vers des objectifs mutuellement définis".
Tous ces problèmes impliquent des prises de décision dans un contexte de mondiali-
sation, de compétitivité et de mise en réseau, souvent complexes. Ces décisions peuvent
être prises au niveau individuel ou au niveau du groupe. Elles nécessitent l’implication
d’avantage des décideurs avec leurs propres systèmes de valeur et préférences. Ce pro-
cessus de décision est un processus cognitif qui conduit en général à la sélection d’une
alternative, faite à partir de plusieurs alternatives impliquant leurs évaluations.
Plusieurs auteurs, (Piplani et Fu, 2005; Cárdenas-Barrón, 2007; Arshinder et al.,
2008; Singh et Benyoucef, 2013) réalisent la nécessité de développer de nouvelles ap-
proches pour aborder les problèmes de coordination dans les chaînes logistiques. Cer-
taines approches proposent de coordonner en partageant l’information sur les coûts et
les prix (Yao et Chiou, 2004) et d’autres suggèrent la mise en œuvre des réseaux de sys-
tème d’information de gestion des stocks afin de coordonner efficacement les différentes
activités de la chaîne logistique (Verwijmeren et al., 1996).
Le reste du chapitre est dédié à la présentation de notre revue de la littérature et la
position de notre problème de recherche. La section II.2 traite le problème de sélection
stratégique. La section II.3 présente le problème de décision de groupe (consensus).
La section II.4.1 recense quelques applications de la méthode de sélection multicritère
TOPSIS floue. La section II.4.2 survole les différentes applications du modèle multi-
objectifs de goal programming (GP). Enfin, la section II.5 décrit notre problématique de
recherche.
16
II.2. Problème de sélection stratégique
II.2 Problème de sélection stratégique
17
Chapitre II. État de l’art et position du problème
van der Rhee et al. (2009) proposent une approche pour trouver un compromis entre
les décideurs afin d’agréger les différentes critères lors de la sélection. Initialement,
pour évaluer ce compromis en termes de coûts, de délais de livraison, de flexibilité
et de valeur ajoutée du service dans le processus de sélection, une étude empirique est
présentée. Cette étude est fondée sur l’utilité de marché connue sous le nom de l’analyse
des choix discrets (DCA : Discrete Choice Analysis).
Une approche à deux phases utilisant le processus du réseau analytique (ANP : Ana-
lytic Network Process) et de la programmation mixte en nombres entiers (MIP) pour
le problème de sélection de fournisseur est proposé par Wu et al. (2009). Onut et al.
(2009) proposent une approche hybride floue combinant le processus du réseau analy-
tique (FANP) et la méthode TOPSIS floue afin d’évaluer et sélectionner les fournisseurs
les plus appropriés pour une société de télécommunication dans le secteur GSM..
Sevkli et al. (2008) proposent une méthode dénommée DEAHP (Data Envelopment
Analytic Hierarchy) un couplage de la méthode DEA avec la méthode AHP pour trai-
ter le problème de choix de fournisseurs chez BOEING. La méthode DEAHP comprend
principalement trois étapes, respectivement : (i) définition des critères de décision pour
l’implémentation de la structure hiérarchique ; (ii) calcul des poids des critères et (iii)
calcul du poids global de chaque fournisseur. Les auteurs comparent les résultats ob-
tenus par DEAHP et AHP en utilisant un cas d’étude de BOEING. Ils concluent que les
résultats obtenus par DEAHP sont meilleurs que ceux obtenus par la méthode AHP.
Chan et al. (2008) abordent un problème de sélection à l’échelle internationale. Les
auteurs utilisent la méthode AHP floue pour résoudre le problème. Ils justifient le choix
de la méthode AHP par sa nature pratique et systématique pour ce type de problème.
De plus, la logique floue est utilisée en raison de sa capacité de représenter les informa-
tions incertaines. Un exemple numérique est présenté permettant de valider la méthode.
Pour conclure, les auteurs constatent que la complexité du problème croit en fonction
du nombre des critères et sous-critères utilisés dans une dimension internationale du
problème.
Kannan et Haq (2007) analysent l’interaction des critères et des sous-critères utilisés
dans le problème de sélection des fournisseurs dans une chaine logistique. Ils présentent
une approche utilisant la méthode de la modélisation structurelle d’interprétation (ISM :
Interpretive Structural Modeling) pour identifier, classer et trouver l’interaction entre les
critères et sous-critères.
Jain et al. (2007) présentent un état de l’art dédié aux méthodes utilisées pour
la résolution du problème de sélection des fournisseurs. Ils recensent l’ensemble des
méthodes utilisées et listent les avantages et les inconvénients de chacune. Les au-
teurs proposent une méthode floue basée sur les algorithmes de réglés d’exploration
des données (Association Rules Mining Algorithms) pour avoir plus de flexibilité dans
18
II.3. Problème de décision de groupe (consensus)
l’évaluation des fournisseurs et les prises de décisions. Les auteurs justifient le choix de
l’utilisation de la théorie des ensembles flous par la nature des informations utilisées qui
ont une forme qualitative et non quantitative. Après la définition des différents critères,
les auteurs utilisent une base de données qui contient certaines informations propres à
chaque fournisseur par rapport aux critères de sélection. Sur un exemple numérique,
les auteurs montrent l’efficacité de la méthode développée et insistent sur le fait que les
règles peuvent être exploitées via une base de données pour fournir aux décideurs une
évaluation plus souple des fournisseurs potentiels.
19
Chapitre II. État de l’art et position du problème
teindre. Les auteurs utilisent la théorie des jeux satisfaisants dans le modèle bipolaire
pour l’obtention de deux mesures à savoir, une mesure de sélectabilité et une mesure
de rejetabilité afin d’arriver à une décision finale pour chaque décideur. L’analyse BOCR
(bénéfice (B), opportunité (O), coût (C) et risque (R)) est intégrée afin de prendre en
considération la notion d’incertitude à travers les facteurs d’opportunité et de risque.
Les auteurs décrivent deux manières afin d’atteindre un consensus entre les décideurs.
La première se fait en agrégeant les mesures obtenues précédemment dans des valeurs
de sélectabilité et de rejetabilité uniques ou globales (ce qui revient à un problème
mono-décideur). La deuxième est faite en utilisant les préférences locales.
García et al. (2012) présentent un modèle de consensus basé sur les mesures de
consensus et de proximité, et le concept de coïncidence entre les préférences. Par railleurs,
les auteurs conçoivent un mécanisme de rétroaction automatique pour guider le groupe
de décideurs dans leur processus de consensus.
Hatami-Marbini et Tavana (2011) proposent une méthode de surclassement floue
par extension de la méthode Electre I qui prend en compte les évaluations incertaines,
imprécises et linguistiques fournies par un groupe de décideurs. Ils définissent les rela-
tions de surclassement par comparaisons par paires et utilisent les graphes de décisions
pour déterminer quelle alternative est préférable, incomparable ou indifférente dans un
environnement flou.
Noor-E-Alam et al. (2011) développent un consensus utilisant les valeurs linguis-
tiques floues afin de modéliser le mieux les préférences des décideurs dans un pro-
blème GDM. Pour gérer le processus d’agrégation des conflits de manière efficace, deux
consensus appropriés sont proposés dans une méthode floue d’aide à la décision multi-
critère, respectivement, la mesure de possibilité et la moyenne d’agrégation des conflits.
Dans ces consensus, les préférences sont traitées dans un environnement flou. Les expé-
riences numériques montrent que le consensus utilisant la mesure de possibilité fournit
des résultats plus réalistes et fiables par rapport à la moyenne d’agrégation des conflits.
Mata et al. (2009) analysent les processus de consensus dans les problèmes GDM
à l’aide de valeurs linguistiques multi-granulaire. Ils proposent un modèle adaptatif
de consensus pour guider les décideurs dans leur démarche décisionnelle et réduire le
nombre d’itérations de consensus.
Herrera-Viedma et al. (2007a) présentent un modèle de consensus pour les pro-
blèmes GDM avec des relations incomplètes des préférences floues en utilisant les me-
sures de cohérence et de consensus. Le modèle utilise ces deux types de mesures visant
à guider le processus à atteindre un consensus entre les décideurs.
Herrera-Viedma et al. (2002) proposent un modèle de consensus pour les problèmes
GDM avec différentes structures et ordre de préférence, valeurs d’utilité et relations de
20
II.4. Méthodes d’Aide à la Décision Multicritère
préférence floue. Ce modèle de consensus permet de modéliser les actions du modéra-
teur afin de guider le processus de consensus automatiquement.
1. Méthodes sans articulation des préférences des décideurs : ces méthodes n’in-
tègrent pas explicitement la structure de préférence du décideur (ex : méthodes à
critère global, TOPSIS,. . . ).
2. Méthodes avec articulation a priori des préférences des décideurs : dans ces mé-
thodes, les préférences du décideur sont introduites au début du processus de
prise de décision par le biais des fonctions d’utilité ou fonctions de valeur (ex :
méthodes des sommes pondérées, avec fonction d’utilité, goal programming,. . . ).
3. Méthodes avec articulation progressive des préférences des décideurs : ces mé-
thodes sont basées sur une procédure interactive où la recherche de la solution
la plus satisfaisante constitue une séquence d’action-réaction entre le décideur et
l’analyste (ex : méthodes STEM, SIGMOP, de Steuer, . . . ).
4. Méthodes avec articulation a posteriori des préférences des décideurs : dans ces
méthodes, le décideur est appelé à examiner l’ensemble des solutions efficaces
générées par un algorithme donné, puis il choisit la plus satisfaisante (ex : PRO-
MÉTHÉE, NSGA-II, . . . ).
Dans le cadre de cette, notre choix s’est porté sur l’utilisation de la méthode TOPSIS
et le modèle du goal programming (GP). La méthode TOPSIS et le modèle GP sont
généralement considérés comme appartenant aux méthodes sans articulation ou avec
articulation a priori des préférences du décideur (Lai et al., 1994; Aouni et al., 2009).
Dans la suite, nous présentons quelques travaux sur les applications des deux méthodes.
Behzadian et al. (2012) fournissent une riche documentation concernant les applica-
tions de la méthode TOPSIS floue pour la résolution des problèmes MCDM (multicriteria
21
Chapitre II. État de l’art et position du problème
decision making). Les applications sont variées et touchent différents secteurs comme
la sélection des fournisseurs (Chen et al., 2006; Singh et Benyoucef, 2012; Zouggari et
Benyoucef, 2012), l’évaluation de la formation initiale des aéronefs (Wang et Chang,
2007), l’évaluation du système robotique industriel (Kahraman et al., 2007), la sélec-
tions des systèmes de fabrication flexibles (Venkata Rao, 2008), l’évaluation des entre-
prises manufacturières (Zeydan et Çolpan, 2009),. . . ,etc.
Nazam et al. (2014) développent un modèle d’évaluation basé sur la méthode TOP-
SIS floue et le processus de hiérarchie analytique (AHP) afin de sélectionner le projet
le plus approprié avec le minimum de risque. Les poids des critères sont calculés en
utilisant la théorie des ensembles flous et l’AHP. Afin de minimiser le risque, TOPSIS est
appliquée pour déterminer le niveau de classement final des projets d’appel d’offres en
fonction de leur coefficient de proximité.
Kannan et al. (2014) appliquent la méthode TOPSIS floue pour déterminer le four-
nisseur le plus approprié parmi un ensemble de fournisseurs écologiques potentiels.
Les auteurs comparent le classement donné par la méthode TOPSIS floue avec le clas-
sement fourni par la moyenne géométrique. Au final, une analyse de sensibilité est
proposée pour examiner l’influence des préférences des décideurs sur la sélection des
fournisseurs écologiques.
Temur et al. (2014) utilisent la méthode de TOPSIS floue pour résoudre le problème
de sélection d’un emplacement/localisation d’un site. Ils font appel à la théorie des en-
sembles flous pour modéliser les préférences des décideurs. Pour illustrer l’applicabilité
de la méthode, un cas d’étude industriel du recyclage des déchets est présenté.
Tian et al. (2013) proposent un couplage de la méthode TOPSIS floue avec le test
du χ2 pour le problème de sélection des sources d’information. La méthode AHP et les
poids d’entropie (EW : Entropy Weights) sont intégrés afin d’atténuer les conflits entre
les décideurs. En outre, les auteurs remplacent la distance euclidienne de la méthode
TOPSIS floue par la valeur du test χ2 pour affiner le coefficient de proximité relative.
Mehrjerdi (2013) développent une extension de la méthode TOPSIS floue pour le pro-
blème de sélection du système RFID (Radio Fréquence Identification).
Zouggari et Benyoucef (2012) présentent une approche hybride pour les problèmes
GDM de sélection de fournisseur avec la répartition des commandes. Les auteurs uti-
lisent en premier, la méthode AHP floue pour la sélection des fournisseurs. Ensuite,
une simulation basée sur la méthode TOPSIS floue est appliquée pour déterminer les
poids des commandes affectées aux fournisseurs sélectionnés. Chamodrakas et Marta-
kos (2012) adaptent la méthode TOPSIS floue dans le contexte hétérogène des réseaux
sans fil, mobile de 4ème génération pour sélectionner le réseau d’accès le plus approprié.
22
II.4. Méthodes d’Aide à la Décision Multicritère
Onut et al. (2009) proposent une approche basée sur un couplage entre la méthode
ANP floue et la méthode TOPSIS floue pour la résolution du problème de sélection de
fournisseurs. Des nombres flous triangulaires sont utilisés dans toutes les matrices de
comparaison. Les critères prix, qualité, temps de livraison et temps de production sont
utilisés lors de la sélection.
23
Chapitre II. État de l’art et position du problème
II.5 Position du problème
Dans le cadre de cette thèse, notre objectif est de développer une approche multicri-
tère d’aide à la coordination des décideurs pour la résolution des problèmes de sélection
dans les chaines logistiques. En effet, nous considérons le cas où un groupe de k déci-
deurs, notés STt , t = 1, . . . , k, en charge de l’évaluation et le classement d’un ensemble
m alternatives potentielles notées Ai , i = 1, . . . , m. Les alternatives sont évaluées dans
un environnement flou tout en prenant en considération à la fois n critères conflictuels
subjectifs (qualitatifs) et objectifs (quantitatif) notés Cj , j = 1, . . . , n. Initialement,
chaque décideur (STt ) est amené à exprimer ses préférences pour chaque alternative Ai
par rapport à chaque critère Cj à travers une matrice floue appelée matrice de préférence.
La figure II.1 présente une illustration de notre problématique.
II.6 Conclusions
Dans ce chapitre, nous avons présenté une revue de la littérature des travaux de
recherche dédiés aux problèmes de sélection stratégique, aux problèmes de décision de
groupe, aux applications de la méthode multicritère TOPSIS floue et aux applications
du modèle de goal programming (GP). Enfin, nous avons présenté la description du
problème traité dans le cadre de ce travail de recherche.
Dans le chapitre suivant, nous présentons quelques concepts théoriques liés à l’aide
à la décision utilisés dans le cadre de cette thèse. L’objectif est de préparer le lecteur
aux notions du paradigme multicritère et à la théorie des nombres flous. Aussi, nous
exposons les outils multicritères utilisés dans le développement de nos approches d’aide
à la décision.
24
Deuxième partie
Contributions
25
Chapitre III
Résumé
Ce chapitre décrit quelques concepts théoriques liés à l’aide à la dé-
cision multicritère utilisés dans le cadre de cette thèse. Tout d’abord,
nous commençons par la notion du paradigme monocritère afin de
justifier notre recours au paradigme multicritère et expliquer les dif-
férentes relations qui existent entre le décideur, le contexte et le modèle
décisionnel. Nous rappelons aussi la théorie des ensembles flous utili-
sée pour traiter les informations imprécises et vagues manipulées dans
cette thèse. Par la suite, deux mécanismes de consensus sont présentés,
le premier est basé sur l’opérateur neat OWA (ordered weighted avera-
ging) et le second sur la mesure de possibilité. De plus, nous décrivons
les différents principes et caractéristiques du modèle non linaire CCSD
(Correlation Coefficient and Standard Deviation), de la méthode floue
d’aide à la décision multicritère multi-attributs TOPSIS (Technique for
Order of Preference by Similarity to Ideal Solution) et du modèle multi-
objectifs du goal programming (GP) avec le concept des fonctions de sa-
tisfaction. Nous terminons par la présentation d’un modèle de consen-
sus basé sur le modèle du goal programming.
27
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
Sommaire
III.1 Paradigmes mono et multicritère . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
III.2 Les nombres et les ensembles flous . . . . . . . . . . . . . . . . 30
III.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
III.2.2 Opérations et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
III.2.3 Relations floues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
III.2.4 Nombres flous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
III.2.5 Les valeurs linguistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
III.2.6 Défuzzification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
III.3 Consensus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
III.3.1 Consensus flou basé sur l’opérateur neat OWA . . . . . . . . . 39
III.3.2 Consensus flou basé sur la mesure de possibilité . . . . . . . . . 41
III.4 Modèle de CCSD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
III.5 Méthode TOPSIS floue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
III.6 Modèle de goal programming et le concept des fonctions de
satisfaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
III.6.1 Modèle de goal programming . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
III.6.2 Fonctions de satisfaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
III.6.3 Consensus flou basé sur le modèle GP . . . . . . . . . . . . . . 50
III.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
28
III.1. Paradigmes mono et multicritère
III.1 Paradigmes mono et multicritère
Un "paradigme" scientifique tel qu’il était défini par Kuhn (1983) est un ensemble de
croyances, une représentation du monde, un modèle cohérent de vision du monde qui
repose sur une base définie. C’est une forme de rail de la pensée dont les lois ne doivent
pas être confondues avec celles d’un autre paradigme et qui, le cas échéant, peuvent
aussi faire obstacle à l’introduction de nouvelles solutions mieux adaptées. Cette notion
est rattachée à celle d’idéologie, au sens de la science des idées et des représentations.
Une très intéressante analyse présentée part Munda (1993) de certains outils multicri-
tères d’aide à la décision de point de vue épistémologique (voir aussi, Henig et Buchanan
(1996)) par rapport à l’articulation des préférences du décideur (la prise en considéra-
tion explicitement des préférences du décideur). Il indique certaines caractéristiques
souhaitables dans une approche multicritère d’aide à la décision.
Le paradigme monocritère suppose que le processus décisionnel consiste seulement
à formuler le contexte décisionnel en un modèle d’optimisation en tenant compte d’un
seul objectif à maximiser ou à minimiser (une seule dimension). Ainsi, ce paradigme se
limite à la recherche d’une solution dite "optimale" (Kuhn, 1983) et aide le décideur en
prenant compte seulement un critère, voir les choses avec une seule dimension et sup-
poser que les préférences des décideurs sont bien cernées. Cependant, les préférences
du décideur évoluent tout au long du processus décisionnel et la nature conflictuelle
des objectifs ne permet pas une optimisation simultanée de ces derniers. Ainsi, quand
les scientifiques ont observé les limites et les anomalies du paradigme monocritère,
l’abandon de ce dernier vers la notion de satisfaction et meilleur compromis (aux yeux
du décideur qui est le plus concerné par cette solution) du paradigme multicritère été
essentielle à partir des années 1970 (Lockett, 1984; Munda, 1993; Henig et Buchanan,
1996).
La figure III.1 illustre le climat d’échange et d’interaction entre le modèle, le contexte
décisionnel concerné par le décideur. Nous décrivons ci-dessous, les différentes relations
existantes entre le décideur, le contexte et le modèle décisionnel.
29
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
Décideur
Modèle Contexte
décisionnel décisionnel
Figure III.1 – Les relations entre les trois composantes du modèle décisionnel d’Aouni
(1998)
Ainsi, l’interaction entre les trois composantes peut qu’enrichir le processus décision-
nel et permettre d’attendre des solutions les plus satisfaisantes aux yeux du décideur
sans décider à sa place (Aouni, 1998).
Les ensembles flous introduits par Zadeh en 1965, nous fournissent un nouvel outil
mathématique pour faire face à l’incertitude de l’information. Depuis, la théorie des
ensembles flous a été rapidement développée et de nombreuses applications réelles
réussites des ensembles flous et des systèmes de vastes champs ont fait leur apparition.
Dans cette section, nous passerons en revue les concepts de base des ensembles flous,
30
III.2. Les nombres et les ensembles flous
relations floues, nombres flous et les variables linguistiques qui seront utilisé dans le
reste de ce manuscrit.
III.2.1 Définitions
où chaque paire (x, µÃ (x)) est appelée un singleton (ensemble ne contenant qu’un
unique élément).
Lorsque X est un ensemble dénombrable ou fini, un ensemble flou à sur X est
exprimé comme
X
à = µÃ (xi )/xi (III.4)
xi ∈X
Lorsque X est un ensemble fini dont les éléments sont x1 , x2 , ..., xn , un ensemble flou
31
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
à sur X est exprimé comme
n o
à = x1 , µÃ(x1 ) , x2 , µÃ(x2 ) , . . . , xn , µÃ(xn ) (III.5)
Z
à = µÃ (x)/x (III.6)
X
mais à l’union des fonctions d’appartenance. De même, ′ /′ n’indique pas une division
ordinaire, mais il s’agit simplement d’un marqueur.
Définition 2. (Support)
Soit à un ensemble flou sur X, alors le support de Ã, noté supp(Ã), est l’ensemble
ordinaire donné par
supp à = {x ∈ X|µÃ (x) > 0} (III.7)
Définition 3. (Hauteur)
Soit à un ensemble flou sur X. La hauteur de Ã, notée htr(Ã), est définie comme
htr à = sup µÃ (x) (III.8)
x∈X
Si htr(Ã) = 1, alors l’ensemble flou à est appelé un ensemble flou normal, sinon il
est dit subnormal.
Définition 4. (Ensemble flou vide)
Un ensemble flou à est vide, noté ∅, si µÃ (x) = 0 ∀x ∈ X.
32
III.2. Les nombres et les ensembles flous
Définition 6. (Égalité)
Soient à et B̃ deux ensembles flous sur X. à et B̃ sont égaux, noté par à = B̃ si les
deux conditions suivantes sont vérifiées :
à ⊂ B̃ et B̃ ⊂ à (III.10)
Définition 7. (Union)
Soient à et B̃ deux ensembles flous sur X. L’union de à et B̃, notée à ∪ B̃, est un
ensemble flou sur X dont la fonction d’appartenance est donnée par :
Définition 8. (Intersection)
Soient à et B̃ deux ensembles flous sur X. L’intersection de à et B̃, notée à ∩ B̃, est
un ensemble flou sur X dont la fonction d’appartenance est donnée par :
Définition 9. (Complémentarité)
Soit à un ensemble flou sur X. Le complémentaire de Ã, noté Ãc , est un ensemble flou
sur X dont la fonction d’appartenance est donnée par :
Soient Ã, B̃ et C̃ trois ensembles flous sur X. En plus des propriétés précédentes,
nous avons :
1. ∅ ⊂ Ã ⊂ X.
2. Réflexivité : Ã ⊂ Ã.
3. Transitivité : si à ⊂ B̃ et B̃ ⊂ C̃, alors à ⊂ C̃.
4. Commutativité : à ∪ B̃ = B̃ ∪ à et à ∩ B̃ = B̃ ∩ Ã.
5. Associativité : à ∪ B̃ ∪ C̃ = à ∪ B̃ ∪ C̃ et à ∩ B̃ ∩ C̃ = à ∩ B̃ ∩ C̃
6. Distributivité : à ∪ B̃ ∩ C̃ = à ∩ C̃ ∪ B̃ ∩ C̃ et à ∩ B̃ ∪ C̃ = à ∪ C̃ ∩
B̃ ∪ C̃
33
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
7. Absorption : à ∪ B̃ ∩ à = à et à ∩ B̃ ∪ à = Ã
c c
8. Lois de De Morgan : à ∪ B̃ = Ãc ∩ B̃ c et à ∩ B̃ = Ãc ∪ B̃ c
c
9. Involution : Ãc = Ã
34
III.2. Les nombres et les ensembles flous
2. R̃ est appelée asymétrique si
2. zα est un intervalle fermé pour chaque α ∈ (0, 1], noté par [zαL , zαR ].
x−a
b−a
a≤x≤b
c−x
µz̃ (x) = c−b
b≤x≤c (III.19)
0 sinon
µz̃ (x)
1
0 |
a
| |
c
b R
35
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
Un nombre flou trapézoïdal (TrFN) z̃ sur R est défini par un quadruplet (a, b, c, d)
avec la fonction d’appartenance µz̃ (x) donnée par (III.20) et illustrée par la figure III.3.
x−a
b−a
a≤x≤b
1 b≤x≤c
µz̃ (x) = d−x
(III.20)
d−c
c≤x≤d
0 sinon
µz̃ (x)
1
0 |
a
| |
c
|
b d R
où sup(∅) = −∞
36
III.2. Les nombres et les ensembles flous
par :
s
1
d(z̃, w̃) = [((a1 − a2 ))2 + 2((b1 − b2 ))2 + 2((c1 − c2 ))2 + ((d1 − d2 ))2 ] (III.25)
6
Toute description linguistique est une représentation formelle des systèmes fabriqués
par la théorie des ensembles flous, relations floues et les opérateurs flous. Elle offre une
alternative à décrire et à utiliser le langage humain dans les modèles et les systèmes
d’analyse. Les descriptions linguistiques informelles utilisées par l’homme dans la vie
quotidienne et dans l’accomplissement des tâches spécialisées telles que le contrôle des
installations industrielles, le dépannage, l’atterrissage de l’avion, la prise de décision, la
recherche de texte. . . etc., sont généralement le point de départ pour l’élaboration des
descriptions linguistiques.
Les situations mentionnées ci-dessus ne peuvent pas être décrites et évaluées tout
le temps avec précision de manière quantitative mais plutôt de manière qualitative. De
plus, qualifier un événement ou un objet de notre perception humaine conduit souvent à
utiliser des mots dans les langues naturelles au lieu de valeurs numériques. Par exemple,
dans le groupe de décideurs, l’importance d’un individu peut être décrite en utilisant des
termes linguistiques comme personne importante.
En raison des situations réelles de prise de décisions et l’imprécision de la pensée
humaine, il est impossible d’exprimer des préférences et des jugements personnelles
en toute confiance. En effet, les jugements sont souvent basés sur des informations
insuffisantes et/ou de natures difficilement quantifiables, la théorie des ensembles flous
peut être utilisée avec succès Zadeh (1965). Par conséquent, une valeur approximative
floue peut être utilisée afin de mieux modéliser le jugement humain. Par exemple, lors
de l’évaluation d’un fournisseur, des termes comme mauvais, moyen, bon et excellent
peuvent être utilisés à la place des valeurs numériques ordinaires.
Dans le cas de notre travail de recherche, nous définissons un ensemble de sept
T rF N (quantificateurs Qs , s = 1, . . . , 7) dont les valeurs sont exprimées en termes
linguistiques. Ces valeurs permettent d’aider les décideurs (STt ) à exprimer leurs préfé-
rences entachées par l’ambiguïté i.e., Very Poor (VP), Medium Poor (MP), Medium Fair
(MF), Fair (F), Medium Good (MG), Good (G) et Very Good(VG). La figure III.4 donne
les fonctions d’appartenance des sept T rF N sélectionnés. (Rajouter une référence).
37
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
µV (X)
VP MP MF F MG G VG
1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 X
III.2.6 Défuzzification
µz̃ (x)
1
α⊥
0 | |
R
BL BU
38
III.3. Consensus
Les deux bornes supérieure et inférieure sont définies comme suit :
B L = (b − a)α + a (III.26)
U
B = (d − c)α + d (III.27)
III.3 Consensus
Le consensus est défini comme l’accord global et unanime entre les décideurs concer-
nant toutes les alternatives possibles. Cependant, les chances de parvenir à un tel accord
complet sont assez faibles. D’après Singh et Benyoucef (2013), le consensus permet
aux décideurs de faire la différence entre deux états seulement, à savoir, l’existence ou
l’absence d’accord. Dans cette section, nous présentons deux consensus proposés par
Herrera-Viedma et al. (2002) et Noor-E-Alam et al. (2011) et utilisés dans le cas de
cette thèse.
Le consensus proposé par Herrera-Viedma et al. (2002) (figure III.6) est un consen-
sus itératif géré par un modérateur qui n’est pas censé influencer les décideurs sur leurs
préférences. Il est composé de deux principales mesures basées sur l’opérateur d’agré-
gation neat OWA (voir Yager 1988 pour plus de détails) :
— Mesure de proximité : elle est utilisée pour guider le processus d’acquisition des
préférences en évaluant la concordance entre les préférences individuelles des
décideurs et les préférences du groupe.
— Mesure de consensus : elle permet l’évaluation de l’accord de tous les décideurs.
Pp
où, (ψ1 , . . . , ψi , . . . , ψp ) est un vecteur de poids avec, i=1 ψi = 1 et β une constante.
39
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
1. La mesure de proximité (P Mjt ) agrège toutes les alternatives par rapport au critère
Cj . Elle est utilisée pour guider le processus d’acquisition des préférences par l’éva-
luation de l’accord entre les préférences individuelles (Sit ) de chaque décideur STt
et la préférence collective (ou la préférence du groupe obtenue par le consensus)
(Sic ) par rapport au critère Cj . Cette mesure est calculée en utilisant l’opérateur
neat OWA de l’équation (III.29) comme l’indique (III.30) :
!b
|Pic − Pit |
DPijt = (III.31)
m−1
où b ∈ {0, 1}. Ici b contrôle la rigueur du processus de consensus (nous avons
choisi b = 1) et m représente le nombre d’alternatives.
2. La mesure de consensus (CMj ) est une mesure qui agrège toutes les alternatives Ai
pour évaluer l’accord de tous les décideurs ST s. (CMj ) calculée en utilisant l’opé-
rateur neat OWA en utilisant l’équation (III.29), donnée par l’équation (III.32) :
k
X DPijt
DCij = 1 − (III.33)
t=1 k
40
III.3. Consensus
Cycle
Solution collective NON maximum
Solution
collective finale
Le second consensus (figure III.8) est basé sur la théorie des possibilités et la théorie
des ensembles flous introduit par Noor-E-Alam et al. (2011). Afin d’arriver à un ac-
cord global entre les décideurs ST s, Noor-E-Alam et al. (2011) utilisent une mesure
nommée mesure de conformité (certainty compliance), notée Htj qui a été introduite par
Sharif Ullah (2005).
Pour traiter l’information des décideurs, Noor-E-Alam et al. (2011) définissent un en-
semble de onze T rF N i.e., Absolutely False (AF), Mostly False (MF), Quite False (QF),
Probably False (PF), Somewhat False (SF), Not Sure (NS), Somewhat True (ST), Proba-
bly True (PT), Quite True (QT), Mostly True (MT) and Absolutely True (AT) comme le
41
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
montre la figure. III.7. Dans le cas de ce travail de recherche et lors de l’utilisation de ce
consensus, nous ferons appel à cet ensemble de onze T rF N.
µV (X)
AF M F QF PF SF NS ST PT QT M T AT
1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 X
La constante de transfert de possibilité (Dsj ) est choisie tel que Dsj ∈ [0, U].
42
III.4. Modèle de CCSD
suit : les préférences de ST1 et ST3 sont VG et la préférence de ST2 est G. Ainsi,
d’après les équations (III.34)-(III.37), G33 = ( 30 , 13 , 32 ), ω33 = 0.78, U = D33 = 0.22 et
T33 = (0.22, 0.55, 0.89, 0).
Il − 0 1 − Il
où, πl = Max Min , ,0 (III.39)
0.5 − 0 1 − 0.5
Sélectionner
Les préférences
l’ensemble des
des décideurs Sélectionner Djs Є [0, U] et
quantificateurs Qjs calculer la possibilité (Tjs)
Wang et Luo (2010) introduisent le modèle CCSD (Correlation Coefficient and Stan-
43
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
dard Deviation) pour déterminer les poids des critères dans le domaine de l’aide à la
décision multicritère. Le modèle CCSD détermine les poids des critères en considérant
l’écart-type de chaque critère et leurs coefficients de corrélation avec l’évaluation globale
des alternatives. Le coefficient de corrélation du critère Cj est déterminé en supprimant
ce même critère Cj de l’évaluation globale des alternatives. Si le coefficient de corré-
lation pour le critère Cj s’avère être proche de 1, alors la suppression du critère Cj a
peu d’effet sur la prise de décision et implique un poids moins important. Dans le cas
contraire, le critère Cj devrait avoir un poids important. Le CCSD est formulé comme
un système d’équations non linéaires. Pour la résolution ces équations sont transformées
en un modèle d’optimisation non linéaire.
Supposons qu’on a une matrice de décision notée par D̃ = [x̃ij ]m×n de m alter-
natives notées (A1 , . . . , Ai , . . . , Am ) à évaluer en termes de n critères de choix notés
(C1 , . . . , Cj , . . . , Cn ). En raison de l’incommensurabilité entre les différents critères (sec-
tion III.2.6), la matrice de décision D̃ doit être normalisée pour éliminer ses unités
dimensionnelles et les ramener à une échelle commune à l’aide des equations (III.26-
III.28). W = (w1 , . . . , wj , . . . , wn ) est le vecteur des poids des critères, qui satisfait W ≥ 0
et nj=1 wj = 1.
P
La valeur d’évaluation globale ρi est une fonction linéaire pondérée de chaque critère
Cj définie comme suit :
n
X
ρi = xij wj , j = 1, . . . , m (III.40)
j=1
n
X
ρij = xik wik i = 1, . . . , m (III.41)
k=1
k6=j
44
III.4. Modèle de CCSD
— Si ξj est assez grand et proche de 1, alors l’évaluation globale sans l’inclusion de
critère Cj a presque les mêmes distributions et rangements que lorsque Cj est pris
en considération. Dans ce cas, le fait d’éliminer Cj a peu d’effet sur la prise de
décision et il doit avoir un faible poids.
— Dans le cas contraire, c.-à-d., si ξj est assez petit et proche de -1, alors le critère
Cj doit avoir un poids important.
De plus, les critères avec des grands écarts-type doivent avoir des poids plus impor-
tants que ceux avec des petits écarts-type. Autrement dit, si un critère Cj a des utilités
égales sur toutes les alternatives, alors il peut-être enlevé de l’ensemble des critères sans
aucun impact sur la prise de décision. Sur la base des analyses ci-dessus, les poids des
critères sont définis comme suit :
q
σj 1 − ξj
wj = Pm √ j = 1, . . . , n (III.43)
k=1 σk 1 − ξk
v
u m
u1 X
σj = t (x ij − x̄j )2 j = 1, . . . , n (III.44)
n i=1
q 2
n
X σj 1 − ξj
Min(B) = wj − P
n
√ (III.45)
j=1 k=1 σk 1 − ξk
Sous contraintes :
n
X
wj = 1, wj ≥ 0, j = 1, . . . , n (III.46)
j=1
45
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
III.5 Méthode TOPSIS floue
La méthode TOPSIS (technique for order preference by similarity to ideal solution) est
l’une des méthodes multi-attribut la plus utilisée pour la résolution des problèmes d’aide
à la décision multicritères grâce à sa facilité d’être assimiler et appliquer. En effet, son
principe est basé sur la recherche de l’alternative Ai la plus proche du point de référence
idéal (ideal reference point) noté IRP (c.-à-d., l’alternative qui minimise les critères de
coût et maximise les critères d’avantages) et la plus loin du point de référence anti-idéal
(anti-ideal reference point) noté ARP (c.-à-d., l’alternative qui maximise les critères de
coût et minimise les critères d’avantages). En d’autres termes, la méthode TOPSIS est
basée sur :
Dans la version classique de TOPSIS, l’évaluation et les poids des critères sont connus
avec précision. Cependant, afin de modéliser des situations réelles avec des jugements
humains souvent vagues et entachés par l’ambiguïté, la théorie des ensembles flous est
utilisée. Dans la version floue de TOPSIS (TOPSIS floue), toutes les évaluations et les
poids sont définis en utilisant des variables linguistiques (section III.2.5).
Nous résumons les différentes étapes de la méthode TOPSIS floue comme suit :
46
III.5. Méthode TOPSIS floue
Étape 2 : Détermination des alternatives idéales et anti-idéales
En raison des nombres flous trapézoïdaux qui sont compris dans l’intervalle [0, 1], le
point de référence idéal flou (F IRP , A+ ) et le point de référence anti-idéal flou (F ARP ,
A− ) sont définis respectivement comme suit :
+
A = (ṽ1+ , ṽ2+ , . . . , ṽj+ ) = max ṽij |i = 1, . . . , m j = 1, . . . , n (III.49)
i
−
A = (ṽ1− , ṽ2− , . . . , ṽj− ) = min ṽij |i = 1, . . . , m j = 1, . . . , n (III.50)
i
Étape 3 : Calcul des distances de chaque alternative Ai par rapport à FIRP et à FARP
Les distances de chaque alternative Ai par rapport à F IRP et à F ARP est calculée
comme suit :
n
d+ d(ṽij , ṽj+ )
X
i = i = 1, . . . , m j = 1, . . . , n (III.51)
j=1
n
d− d(ṽij , ṽj− )
X
i = i = 1, . . . , m j = 1, . . . , n (III.52)
j=1
d−
i
CCi = i = 1, . . . , m (III.54)
d−
i + d+
i
47
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
III.6 Modèle de goal programming et le concept des fonc-
tions de satisfaction
Ainsi, l’objectif du modèle GP est que les déviations positives (δj+ ) et négatives (δj− ) soient
autant que possible proches de 0. Le modèle GP est formulé comme suit :
n
(δj+ + δj− )
X
(GP) Min(Z) = (III.55)
j=1
Sous contraintes :
48
III.6. Modèle de goal programming et le concept des fonctions de satisfaction
III.6.2 Fonctions de satisfaction
Fj± (δj± )
1
1 si 0 ≤ δj± ≤ αjd
αjo −δj±
Fj± (δj± ) =
αjo −αjd si αjd < δj± ≤ αjo
δj± > αjo
0 si
0 | | |
αjd αjo αjv δj±
1. Le seuil d’indifférence (αjd ) : tant que ce seuil n’est pas dépassé par la déviation
(δj± ), le décideur (STt ) est totalement satisfait de l’alternative Ai .
2. Le seuil nul (αjo) : dès que le seuil d’indifférence (αjd) est dépassé, le décideur
(STt ) apprécie de moins en moins l’alternative Ai .
3. Le seuil de veto (αjv ) : lorsque la déviation (δj± ) franchit le seuil nul (αjo), l’appré-
ciation de l’alternative Ai par le décideur STt est nulle mais elle n’est pas rejetée
jusqu’à ce que le seuil de veto (αjv ) soit atteint.
Noter que le décideur STt n’est pas contraint de retenir forcément l’une des six
fonctions de satisfaction proposées par Martel et Aouni (1990). Ces fonctions peuvent
être remplacées par des fonctions qui satisfont le mieux possible le décideur. Dans le cas
de notre travail de recherche, comme les buts gj ne peuvent pas être nécessairement
déterminés avec exactitude et afin de donner plus de souplesse au groupe de décideurs,
α+ ≥ g U − g
j
les buts gj sont flous et compris dans des intervalles gj ∈ [gjL, gjU ] où jd
−
j
L
αjd ≥ gj − gj
49
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
Par ailleurs, l’appréciation des déviations positives δj+ et négatives δj− par le décideur
peut être différente selon l’importance relative de chaque objectif. Cette importance est
révélée par les poids wj+ et wj− suivant la déviation. La formulation mathématique du
modèle GP pondéré avec les fonctions de satisfaction (GPSF) est comme suit :
n h i
wj+ Fj+ (δj+ ) + wj− Fj− (δj− )
X
(GPSF) Max(Z)= (III.59)
j=1
Sous contraintes :
Afin d’agréger les opinions des décideurs et arriver à un consensus, nous utilisons la
mesure de cohérence définie par Cabrerizo et al. (2013) dans un environnement flou pour
donner une nouvelle formulation du modèle goal programming (GP). Par conséquent,
avant de présenter le consensus flou basé sur le modèle GP, nous rappelons la mesure
de cohérence.
Chaque décideur (STt ) est invité à exprimer ses opinions à l’aide des T rF N pour
chaque alternative Ai par rapport à l’alternative Ak à travers une matrice floue dite
matrice des opinions (F = [fikt ]m×m avec i 6= k). Ainsi, il peut y avoir trois cas, comme
suit :
Par conséquent, pour chaque décideur STt , la matrice d’opinion (F = [fikt ]m×m ) est
50
III.6. Modèle de goal programming et le concept des fonctions de satisfaction
réciproque (fik + fki = 1) avec une diagonale vide (les éléments de la diagonale sont
remplacés par ’-’). Dans Cabrerizo et al. (2013), les auteurs utilisent la transitivité addi-
tive donnée par Tanino (1984) (Eq. III.68) pour faciliter la vérification de la cohérence
comme indiqué dans Herrera-Viedma et al. (2004).
En utilisant une alternative intermédiaire Al , nous pouvons obtenir une valeur esti-
mée de fik . En effet, par réciprocité, l’équation (III.69) peut-être utilisée pour estimer la
valeur de fik (i 6= k) à partir d’une autre valeur (Cabrerizo et al., 2013) comme suit :
Ainsi, la valeur globale efik , estimée par la moyenne de toutes les valeurs possibles
de efikl , est donnée par l’équation (III.71) :
m
X efikl
efik = (III.71)
l=1
m−2
l6=i,k
Toutefois, comme les décideurs ne sont pas tout le temps cohérents, fik n’est pas
toujours conforme (i.e., ne peut pas être comprise dans [0, 1]). Pour ce faire, Cabrerizo
et al. (2013) donnent l’estimation finale de efik par l’équation (III.72).
La valeur de εfik = |cfik − fik | peut-être utilisée comme une mesure de l’erreur
entre une valeur d’opinion et son estimation (Herrera-Viedma et al., 2007b). Dans le
cas de ce travail de recherche, nous utilisons cette mesure εfik à l’aide du modèle de
goal programming (GP) pour parvenir à un consensus au sein du groupe de décideurs.
51
Chapitre III. Quelques concepts théoriques
Les décideurs cherchent à trouver l’opinion (fik ) la plus proche de leur profil établi
par le (fikt ). D’après III.6.1, nous avons trois scénarios :
1. Si le niveau de réalisation pt=1 cfikt xtik est supérieur au niveau d’aspiration (fikt ),
P
+
alors cela se traduit dans le modèle GP par une déviation positive δik supérieur à
0,
2. Si le niveau de réalisation pt=1 cfikt xtik est inférieur au niveau d’aspiration (fikt ),
P
−
alors cela est reflété par une déviation négativeδik > 0 supérieur à 0 et
3. Si le niveau de réalisation pt=1 cfikt xtik est équivalent au niveau d’aspiration (fikt ),
P
− +
alors cela se traduit par δik = δik = 0.
m
+ −
X
(GP) Min Z = (δik + δik ) (III.73)
i,k=1
i6=k
Sous contraintes :
p
− +
cfikt xtik + δik = fikt
X
− δik i, k = 1 . . . m i 6= k (III.74)
t=1
p
xtik = 1
X
i, k = 1 . . . m i 6= k (III.75)
t=1
m
xtik = 1
X
k = 1...m t = 1...p (III.76)
i=1
m
xtik = 1
X
i = 1...m t = 1...p (III.77)
k=1
− +
δik ≥0 and δik ≥0 i, k = 1 . . . m i 6= k (III.78)
i, k = 1 . . . m i 6= k t = 1...p
52
III.7. Conclusion
III.7 Conclusion
53
Chapitre IV
Résumé
Nous exposons dans ce chapitre notre première approche de résolution
dédiée à la résolution des problèmes de la sélection stratégiques. En
effet, notre approche hybride combine le consensus basé sur la me-
sure de possibilité et la méthode TOPSIS dans un environnement flou.
Pour illustrer l’applicabilité de notre approche, un exemple de sélec-
tion des fournisseurs est présenté et les différentes étapes de l’approche
détaillées.
Sommaire
IV.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
IV.2 Approche de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
IV.3 Problème de sélection des fournisseurs . . . . . . . . . . . . . 57
IV.4 Experiences numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
IV.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
55
Chapitre IV. Approche 1 : Approche floue hybride combinant le consensus basé
sur la mesure de possibilité et la méthode TOPSIS
IV.1 Introduction
Les principales étapes de l’approche floue hybride combinant le consensus basé sur
la mesure de possibilité et la méthode TOPSIS floue sont les suivantes :
Phase I : Consensus
— Étape 1. Sélectionner l’ensemble des quantificateurs (Qs , section III.2.5) et récu-
pérer les préférences floues des décideurs pour chaque critère Cj et alternative Ai
à l’aide de la figure III.4.
— Étape 2. Pour chaque critère Cj , calculer Gjs , ωsj et U en utilisant les équations
(III.34) et (III.36).
— Étape 3. Pour chaque critère Cj , sélectionner Dsj ∈ [0, U] et calculer Tsj à l’aide des
équations (III.35) et (III.37).
— Étape 4. Appliquer la α-coupe et l’indice optimal pour obtenir la préférence nette
en utilisant les équations (III.26 – III.28).
— Étape 5. Calculer la mesure de conformité Htj pour chaque décideur STt afin
d’agréger tous les critères en utilisant les équations (III.38 – III.39).
— Étape 6. Pour chaque critère Cj et chaque alternative Ai , sélectionner la préfé-
rence du décideur avec la plus petite valeur de Htj .
56
IV.3. Problème de sélection des fournisseurs
Phase II : Classement
— Étape 1. Déterminer les poids des critères en résolvant le modèle CCDS (III.45 –
III.46).
— Étape 2. Indiquer les échelles linguistiques pour chaque préférence collective floue
à l’aide la figure III.4.
— Étape 3. Construire la matrice floue pondérée des préférences collectives à l’aide
des équations (III.47) et (III.48).
— Étape 4. Déterminer les alternatives idéales et anti-idéales en utilisant les équa-
tions (III.49) et (III.50).
— Étape 5. Calculer les distances de chaque alternative Ai avec F IRP et F ARP en
utilisant les équations (III.51 – III.53).
— Étape 6. Déterminer le coefficient de proximité CCi à l’aide des équations (III.54).
— Étape 7. Classer des alternatives dans l’ordre décroissant et sélectionner l’alterna-
tive Ai la mieux classée.
— C1 : Stratégie de performance.
— C2 : Qualité de service.
— C3 : Innovation.
— C4 : Risque.
57
Chapitre IV. Approche 1 : Approche floue hybride combinant le consensus basé
sur la mesure de possibilité et la méthode TOPSIS
Cj Qs
C1 (F, MG, G, VG)
C2 (MF, F, MG, G, VG)
C3 (MG, G, VG)
C4 (F, MG, G, VG)
58
IV.4. Experiences numériques
L’étape suivante (étape 2, phase I) concerne la détermination de la probabilité de
chaque quantificateur Gjs pour chaque critère Cj . Les résultats sont indiqués dans le
tableau IV.3.
Tableau IV.3 – Probabilités pour les différents quantificateurs Gjs pour tous les critères
et l’alternative A1
Cj Gs
C1 (0, 0, 0.67, 0.33)
C2 (0, 0, 0.67, 0.33, 0)
C3 (0, 0.33, 0.67)
C4 (0, 0, 1, 0)
Cj C1 C2 C3 C4
ωsj 0.78 0.78 0.78 1
U 0.22 0.22 0.22 0
Après le calcul de la borne U, chaque décideur STt est invité à choisir son Dsj ∈ [0, U].
Par la suite, la possibilité Tsj est calculée comme le montre le tableau IV.5 (étape 3, phase
I).
Tableau IV.5 – Constante de transfert de possibilité D et possibilité Tsj pour tous les
critères, l’alternative A1 et le décideur ST1
Cj Ds Ts
C1 0.22 (0.22, 0.22, 0.89, 0.55)
C2 0.22 (0.22, 0.22, 0.89, 0.55, 0.22)
C3 0.22 (0.22, 0.55, 0.89, 0)
C4 0 (0, 0, 1, 0)
Dans l’étape 4 (phase I), en utilisant les fonctions d’appartenance (Figure III.7), nous
avons les valeurs T rF N. Nous appliquons ensuite la α-coupe avec α = 0.8 et l’indice
optimal avec γ = 0.5 pour obtenir les valeurs nettes indiquées dans le tableau IV.6.
59
Chapitre IV. Approche 1 : Approche floue hybride combinant le consensus basé
sur la mesure de possibilité et la méthode TOPSIS
Tableau IV.6 – Nombres flous trapézoïdaux T rF N et valeurs Ir pour tous les critères,
l’alternative A1 et le décideur ST1
Cj TrFN Ir
C1 (QF, QF, MT, ST) (0.2, 0.2, 0.9, 0.6 )
C2 (QF, QF, MT, ST, QF ) (0.2, 0.2, 0.9, 0.6, 0.2 )
C3 (QF, ST, MT) (0.2, 0.6, 0.9)
C4 (AF, AF, AT, AF) (0.22, 0.22, 0.95, 0.22)
Dans les étapes 5 et 6 (phase I), nous calculons la mesure de conformité Htj pour
chaque décideur STt afin d’agréger tous les critères (Tableau IV.7). Ensuite, nous sélec-
tionnons la préférence du décideur qui a la plus petite valeur de Htj comme indiquer
dans la dernière colonne du tableau IV.7.
j
Tableau IV.7 – Mesure de conformité Ht pour tous les critères et tous les décideurs pour
l’alternative A1
Cj ST1 ST2 ST3 Préférence du décideur
C1 0.45 0.55 0.4 Good (ST3 )
C2 0.44 0.52 0.36 Medium Good (ST3)
C3 0.47 0.6 0.47 Very Good (ST1 )
C4 0.36 0.36 0.36 Good (ST2 )
Au final (étape 6, phase I), nous obtenons la matrice floue des préférences collectives
(Tableau IV.8) et donc la matrice ordinaire des préférences collectives (Tableau IV.9) :
Alternative C1 C2 C3 C4
A1 G MG VG G
A2 MG F G MG
A3 VG VG VG G
A4 G MG VG MG
A5 MG F G F
60
IV.4. Experiences numériques
Alternative C1 C2 C3 C4
A1 0.8 0.65 0.9 0.8
A2 0.65 0.5 0.8 0.65
A3 0.9 0.9 0.9 0.8
A4 0.8 0.65 0.9 0.65
A5 0.65 0.5 0.8 0.5
La prochaine étape (étape 1, Phase II) porte sur la détermination des poids des
critères en utilisant le modèle CCDS. Les poids sont déterminés en résolvant le modèle
d’optimisation non linéaire (équations (III.45) et (III.46)). Le logiciel LINGO est utilisé
pour résoudre le problème non linéaire. Les poids obtenus sont w1 = 0.12, w2 = 0.36,
w3 = 0.14 et w4 = 0.38. Le tableau VI.1 présente les préférences collectives floues et
pondérées pour le critère C1 .
Alternative d-i d+
i CCi Classement
A1 0,75 3,25 0,19 2
A2 0,61 3,39 0,15 4
A3 0,85 3,15 0,21 1
A4 0,7 3,31 0,17 3
A5 0,56 3,45 0,14 5
61
Chapitre IV. Approche 1 : Approche floue hybride combinant le consensus basé
sur la mesure de possibilité et la méthode TOPSIS
IV.5 Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre notre première approche hybride floue com-
binant le consensus basé sur la mesure de possibilité et la méthode TOPSIS. L’ap-
proche comporte principalement deux phases respectivement une phase de consensus
qui consiste à trouver un accord sur l’ensemble des préférences des alternatives entre
tous les décideurs et une phase de classement qui traite le problème de classement des
différentes alternatives. Le consensus présenté est basé sur la théorie des possibilités
et des ensembles flous. Ensuite la méthode TOPSIS floue est utilisée afin de proposer
un classement des alternatives. Cette méthode intègre a priori les préférences des dé-
cideurs. De plus, un problème de sélection stratégique des fournisseurs est abordé où
les décideurs représentant différents services de l’entreprise cherchent à atteindre des
objectifs mutuellement définis. Au final, afin d’illustrer l’applicabilité de notre approche,
les différentes étapes de résolution du problème de sélection des fournisseurs sont don-
nées.
Dans le chapitre suivant, nous allons présenter notre deuxième approche floue hy-
bride combinant le consensus basé sur l’opérateur neat OWA et le modèle du GPSF.
L’approche sera appliquée sur le même problème de sélection des fournisseurs énoncé
précédemment afin de montrer son applicabilité. De plus, une comparaison basée sur la
distance de Levenshtein est présentée.
62
Chapitre V
Résumé
Nous consacrons ce chapitre à notre deuxième approche floue hybride
combinant le consensus basé sur l’opérateur neat OWA et le modèle du
GP avec les fonctions de satisfaction. Cette approche est appliquée en-
suite sur le même problème du chapitre précédent. L’objectif est double,
d’une part, pour montrer son applicabilité et d’autre part, pour réaliser
une comparaison avec l’approche précédente (chapitre IV) à l’aide de
la distance de Levenshtein entre la solution individuelle et la solution
collective.
Sommaire
V.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
V.2 Approche de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
V.3 Experiences numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
V.4 Solution individuelle vs solution collective . . . . . . . . . . . 71
V.4.1 Comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
V.4.2 Discussions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
V.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
63
Chapitre V. Approche 2 : Approche floue hybride combinant le consensus basé sur
l’opérateur neat OWA et le modèle du GPSF
V.1 Introduction
Nous présentons dans ce chapitre notre deuxième approche floue hybride combinant
le consensus basé sur l’opérateur neat OWA et le modèle du GPSF (section V.2). Dans
la section V.3, le même problème de sélection des fournisseur introduit dans le chapitre
précédent est résolu par notre deuxième approche.
Les principales étapes de l’approche floue hybride combinant le consensus basé sur
l’opérateur neat OWA et le modèle du GPSF sont les suivantes :
Phase I : Consensus
— Étape 1. Recueillir les préférences floues des intervenants pour chaque critère Cj
et alternative Ai .
— Étape 2. Générer les valeurs de préférence nettes en utilisant la figure III.4, la
α-coupe (équations III.26 et III.27) et l’indice optimal (équation III.28).
— Étape 3. Agréger les opinions individuelles des décideurs ST s pour chaque cri-
tère Cj et alternative Ai en utilisant l’opérateur neat OWA à l’aide des équations
(III.29) pour obtenir une opinion collective en ce qui concerne chaque alternative
Ai comme suit :
k
xij = Υ zij1 , . . . , zijt , . . . , zijk = ψt zijt
X
(V.1)
t=1
64
V.3. Experiences numériques
(d) Calculer la mesure de proximité P Mjt de tout les décideurs ST s en utilisant
l’équation (III.30).
(e) Estimer la mesure de consensus CMj en utilisant l’équation (III.32).
Phase II : Classement
— Étape 1. Déterminer les poids des critères en résolvant le modèle CCDS en utilisant
les equations (III.45) et (III.46).
— Étape 2. Résoudre le modèle GPSF en utilisant le modèle GPSF (III.59 et III.67)
et classer les alternatives.
Dans cette section, nous appliquons notre approche sur le même problème de sélec-
tion des fournisseur introduit dans le chapitre précédent.
Dans l’étape 1 (phase I), les décideurs (ST s) sont invités à donner leurs préférences
floues (tableau IV.2) concernant l’ensemble des alternatives par rapport à tous les cri-
tères. Après l’application de l’étape 2 (phase I) pour la diffuzification, nous agrégeons
l’ensemble des décideurs à l’aide de l’opérateur neat OWA (étape 3, phase I) afin d’ob-
tenir une première solution collective (tableau V.1).
65
Chapitre V. Approche 2 : Approche floue hybride combinant le consensus basé sur
l’opérateur neat OWA et le modèle du GPSF
Alternative C1 C2 C3 C4
A1 0.85 0.725 0.85 0.8
A2 0.65 0.725 0.65 0.575
A3 0.9 0.85 0.85 0.85
A4 0.8 0.575 0.8 0.65
A5 0.65 0.5 0.725 0.575
Tableau V.2 – Rangs des alternatives pour C1 dans les solutions individuelles et collec-
tives
Alternative ST1 ST2 ST3 (Sc )
A1 2 1 2 2
A2 3 3 5 4
A3 1 1 1 1
A4 3 3 2 3
A5 5 5 4 4
Le degré de proximité de chaque STt par rapport à toutes les alternatives est énu-
méré en exécutant les étapes 4a et 4b de phase I. La différence des rangs des décideurs
avec la solution collective (Pic − Pit ) est donné dans le tableau V.3.
Tableau V.3 – La différence des rangs des décideurs avec la solution collective (Pic − Pit )
Le tableau V.4 donne les degrés de proximité construit sur la base des différences
des rangs (étape 4.b, phase I).
66
V.3. Experiences numériques
STs A1 A2 A3 A4 A5
ST1 0 0.11 0 0 0.11
ST2 0.11 0.11 0 0 0.11
ST3 0 0.11 0 0.11 0
Le degré de consensus des différents critères est donné par la table V.5 (étape 4.c,
phase I).
Critère A1 A2 A3 A4 A5
C1 0.97 0.92 1 0.97 0.94
C2 0.94 0.94 1 0.94 0.97
C3 0.97 0.94 0.97 0.89 0.94
C4 0.97 0.94 1 0.97 0.92
Le niveau de proximité fixe (voir la figure III.6) établi par la compagnie est ρ = 0.89.
Nous considérons un niveau de consensus cl = 0.95 et β = 0.7. La mesure de consensus
(étape 4.d, phase I) (CMj ) de tous les critères dans la première itération du consensus
est indiquée dans le tableau V.6.
Tableau V.6 – Mesure de consensus des différents critères dans la première itération du
consensus
Critère C1 C2 C3 C4
CMj 0.96 0.96 0.95 0.96
L’agrégation (étape 4.e, phase I) est réalisée à l’aide de l’opérateur neat OWA. Le
tableau V.7 présente les résultats obtenus.
Critère C1 C2 C3 C4
ST1 0.89 0.89 0.82 0.89
ST2 0.89 0.89 0.84 0.89
ST3 0.89 0.89 0.89 0.89
Après la vérification (étape 5, phase I), d’après le tableau V.7, C3 pour le décideur
ST1 ne vérifie pas la condition et le décideur en question est sollicité pour réviser son
opinion (étape 6, phase I).
67
Chapitre V. Approche 2 : Approche floue hybride combinant le consensus basé sur
l’opérateur neat OWA et le modèle du GPSF
Au final, après trois itérations du consensus (toutes les étapes 1 à 6 de la phase I sont
répétées), la mesure de consensus pour tous les critères devient supérieure à la valeur
cl = 0.95. La mesure de consensus de la dernière itération de consensus est présentée
dans tableau V.8.
Tableau V.8 – Mesure de consensus des différents critères dans la dernière itération du
consensus
Critère C1 C2 C3 C4
CMj 0.96 0.96 0.97 0.96
Tableau V.9 – Solution collective des ST s utilisant l’opérateur neat OWA au dernier
tour du consensus
Alternative C1 C2 C3 C4
A1 0.85 0.725 0.855 0.8
A2 0.65 0.725 0.65 0.575
A3 0.9 0.85 0.85 0.85
A4 0.8 0.575 0.795 0.65
A5 0.65 0.5 0.72 0.575
L’étape suivante (étape 1, phase II) concerne la détermination des poids des critères
en utilisant le modèle CCDS. Les poids obtenus en résolvant le modèle d’optimisation
non linéaire (équations (III.45) et (III.46)) sont w1+ = w1− = 0.18, w2+ = w2− = 0.48,
w3+ = w3− = 0.23 et w4+ = w4− = 0.11.
Dans l’étape 2 (phase II), les décideurs ST s fixent les seuils des déviations et choi-
sissent leurs fonctions de satisfaction pour chaque critère Cj (figures V.1 – V.4). Après
la résolution du modèle GPSF (V.2 – V.14), le classement des alternatives est le suivant :
A1 > A3 > A2 > A4 > A5 avec Z(A1 ) = 0.994 comme indiqué par le tableau V.10.
La performance globale obtenue (Z ∗ = 0.994) pourrait être interprétée comme le
niveau moyen global de la réalisation de tous les objectifs. Les décideurs suivront cette
recommandation s’ils jugent que le niveau de réalisation de 99.4% des objectifs généraux
est satisfaisant.
68
V.3. Experiences numériques
Tableau V.10 – Les déviations positives et négatives avec leurs fonctions de satisfaction
de A1
A1 δj− Fj− (δj− ) δj+ Fj+ (δj+ )
C1 0.025 1 0 1
C2 0.06 1 0 1
C3 0.119 1 0.199 1
C4 0 1 0.187 0.893
h i h i
(GPSF) Max(Z) = 0.18 F1+ (δ1 ) + F1− (δ1 ) + 0.48 F2+ (δ2 ) + F2− (δ2 )
h i h i
+0.23 F3+ (δ3 ) + F3− (δ3 ) + 0.11 F4+ (δ4 ) + F4− (δ4 ) (V.2)
Sous contraintes :
A1 + A2 + A3 + A4 + A5 = 1 (V.7)
Aj ∈ {0, 1} j ∈ {1, . . . , 5} (V.8)
δi+ ∈ [0, 1] i ∈ {1, . . . , 4} (V.9)
δi− ∈ [0, 1] i ∈ {1, . . . , 4} (V.10)
1 si 0 ≤ δ1± ≤ 0.075
1.3 − 4δ1± si 0.075 < δ1±
≤ 0.2
F1± (δ1± ) = (V.11)
0.84 − 1.67δ1± si 0.2 < δ1± ≤ 0.5
si δ1±
0 > 0.5
1 si 0 ≤ δ2± ≤ 0.075
si 0.075 < δ2± ≤ 0.3
0.075
F2± (δ2± ) = 0.5 si 0.3 < δ2± ≤ 0.5 (V.12)
si 0.6 < δ2± ≤ 0.7
0.25
0 si δ2± > 0.7
69
Chapitre V. Approche 2 : Approche floue hybride combinant le consensus basé sur
l’opérateur neat OWA et le modèle du GPSF
1 si 0 ≤ δ3± ≤ 0.2
si 0.2 < δ3± ≤ 0.4
0.6
F3± (δ3± ) = (V.13)
1.43 − 2.86δ3± si 0.4 < δ3± ≤ 0.6
si δ3± > 0.6
0
si 0 ≤ δ4± ≤ 0.15
1
± ±
F4 (δ4 ) = 1.43 − 2.86δ4 si
±
0.15 < δ4± ≤ 0.5 (V.14)
si δ4± > 0.5
0
F1± (δ1± )
1.0
0.5
0 | |
0
0.075
0.2 0.4
0.5
0.6 0.8 1.0 δ1±
F2± (δ2± )
1.00
0.75
0.50
0.25
0 | | |
0
0.075
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6 0.8 1.0 δ2±
70
V.4. Solution individuelle vs solution collective
F3± (δ3± )
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 δ3±
F4± (δ4± )
1.0
0.5
0 |
0.15
|
0 0.2 0.4
0.5
0.6 0.8 1.0 δ4±
Afin de proposer des améliorations, nous évaluons dans la suite la différence d’opi-
nions entre les solutions individuelles (de chaque décideur) et la solution collective
(solution obtenue par consensus) par une comparaison basée sur la distance de Leven-
shtein (1966). Dans cette section, nous analysons que les approches 1 et 2. La troisième
approche énoncée dans le chapitre suivant repose en grande partie sur l’articulation
des décideurs, par conséquent, le résultat sera différent et n’intervienne pas dans cette
analyse.
71
Chapitre V. Approche 2 : Approche floue hybride combinant le consensus basé sur
l’opérateur neat OWA et le modèle du GPSF
V.4.1 Comparaison
Pour évaluer la différence d’opinions entre les solutions individuelles (de chaque
décideur, Sit ) et les solutions collectives (solution obtenue par consensus S c ), nous re-
lançons la Phase II (de la première et deuxième approches) de classement impliquant
seulement les préférences et les jugements de chacun des décideurs (Table V.11).
Afin d’évaluer l’écart entre les solutions individuelles et la solution collective, nous
utilisons la distance de Levenshtein introduite par Levenshtein (1966). La distance de
Levenshtein mesure le nombre minimum de toutes les opérations nécessaires (nombre
des insertions, des suppressions et des substitutions) pour transformer une séquence
d’objets à une autre séquence. Cette mesure peut être très utile lorsque les séquences
sont d’une grande langueur.
Elle est définie comme suit :
Avec :
e : nombre d’insertions.
d : nombre de suppressions.
t : nombre de substitutions.
72
V.4. Solution individuelle vs solution collective
Le tableau V.12 représente les distances de Levenshtein entre les solutions indivi-
duelles (Sit ) et la solution collective (S c ) obtenues par les deux premières approches
développées.
Pour la première approche, nous comparons la solution collective (S c = {31425})
et les solutions individuelles (Sti ). Nous pouvons constater d’une part, que L(S c , Si1 ) =
L(S c , Si3 ) = 0, ce qui confirme que les préférences des décideurs ST1 et ST3 sont plus
proches et convergent vers les préférences collectives obtenues par le consensus. D’une
autre part, nous avons L(S c , Si2 ) = 2, ce qui signifie que les préférences du décideur ST2
ont divergé par rapport aux préférences collectives obtenues par le consensus i.e., c’est
le décideur ST2 qui a plus cédé dans ses préférences par rapport aux autres décideurs.
De même, pour la deuxième approche, nous avons d’une part, une distance égale
à 2 (L(S c , Si1 ) = L(S c , Si2 ) = 2) entre la solution collective (S c = {13245}) et les deux
solutions individuelles des deux décideurs ST2 et ST3 , ce qui traduit que les préférences
des décideurs ST2 et ST3 ont divergé par rapport aux préférences collectives obtenues
par le consensus. D’une autre part, seules, les préférences du décideur ST1 ont convergé
vers les préférences collectives obtenue par le consensus (L(S c , Si1 ) = 0).
V.4.2 Discussions
73
Chapitre V. Approche 2 : Approche floue hybride combinant le consensus basé sur
l’opérateur neat OWA et le modèle du GPSF
Par ailleurs, nous avons repris les mêmes fonctions de satisfaction dans notre deuxième
approche pour chaque décideur (c.-à-d. nous supposons que chaque décideur apprécie
exactement de la même manière l’ensemble des alternatives). Au final, à l’aide de la dis-
tance de Levenshtein entre les solutions individuelles et collective, nous pouvons consta-
ter que le consensus basé sur l’opérateur neat OWA utilisé dans la deuxième approche
n’a pas réussi à bien conserver les préférences des décideurs (seulement 1 décideur sur
3 décideurs). Toutefois, ce consensus fournit une interaction entre les décideurs aidant
les décideurs à apprendre à travers leurs propres préférences, expériences et jugements.
De plus, nous avons pu percevoir que le modèle GPSF intègre mieux les préférences
et les appréciations du groupe de décideurs par rapport à la méthode TOPSIS et par
conséquent, il fournit une solution plus satisfaisante aux yeux des décideurs.
En effet,
1. l’application séparée de la méthode TOPSIS, pour chaque décideur, fournit la
même alternative (A3 ) en tête de liste pour chacun des décideurs alors que les
préférences diffèrent d’un décideur à l’autre.
2. le modèle GPSF recommande l’alternative A1 pour deux décideurs (ST1 et ST2 )
et A4 pour le décideur ST3 . Il est important de noter qu’ici, chaque décideur ap-
précie explicitement de la même manière chaque alternative (mêmes fonctions de
satisfaction pour chaque décideur).
Pour terminer, afin de fournir une démarche d’aide à la coordination des décideurs
au sens de Roy (1985), nous recommandons l’utilisation de la mesure de possibilité de
Noor-E-Alam et al. (2011) afin d’agréger les préférences individuelles dans un processus
interactif.
En effet, ce processus donne le temps aux décideurs de comprendre le processus
décisionnel et d’apprendre à partir de leurs propres interactions en faisant intervenir
leurs expériences et jugements. De plus, afin d’intégrer explicitement les préférences
et les appréciations des décideurs sur l’ensemble des alternatives et par conséquent
fournir des solutions satisfaisantes du point de vue des décideurs, le modèle GPSF (goal
programming avec les fonctions de satisfaction) introduit par Martel et Aouni (1990)
peut être utilisé.
74
V.5. Conclusion
V.5 Conclusion
Nous avons présenté dans cet chapitre notre deuxième approche floue hybride com-
binant le consensus basé sur l’opérateur neat OWA et le modèle du GPSF. Cette approche
comporte deux phases respectivement une phase de consensus une phase de classe-
ment. Afin d’attendre un consensus entre le groupe de décideurs, nous avons adapté
un consensus basée l’opérateur neat OWA qui comprend un concept très important que
nous ne trouvions pas dans la précédente approche. En effet, c’est une démarche inter-
active qui fait réagir les décideurs en leur permettant d’apprendre d’avantage sur leurs
propres jugements. Par ailleurs, le modèle multiobjectifs avec les fonctions de satisfac-
tion GPSF est utilisé pour l’obtention du classement des alternatives. Les fonctions de
satisfaction nous ont permit, (i) d’intégrer les préférences des décideurs avec une élabo-
ration progressive et (ii), avoir une interprétation économique de la fonction objectif en
termes de satisfaction des décideurs.
Ensuite, nous avons comparé grâce à la distance de Levenshtein nos deux approches
hybrides floues, la première combine le consensus basé sur la mesure de possibilité avec
la méthode TOPSIS floue (chapitre précédent) et la seconde combine le consensus basé
sur l’opérateur neat OWA avec le modèle GPSF. Cette comparaison nous a permis de
distinguer certains inconvénients et avantages des deux approches comme suit :
1. Le consensus basé sur la mesure de possibilité conserve mieux les préférences des
décideurs.
2. Le consensus basé sur l’opérateur neat OWA est interactif aidant les décideurs
d’apprendre de leurs propres préférences, expériences et jugements mais les me-
sures utilisées pour l’agrégation des préférences des décideurs ne sont pas adé-
quates.
3. Le non considération des préférences des décideurs d’une manière explicite par la
méthode TOPSIS contrairement au modèle GPSF.
75
Chapitre VI
Résumé
Dans ce chapitre, nous abordons notre troisième approche floue hybride
combinant le consensus basé sur le modèle GP et la méthode TOPSIS
floue. Pour illustrer la pertinence de l’approche proposée, un exemple
du problème de sélection des robots est présenté et les expériences nu-
mériques analysées.
Sommaire
VI.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
VI.2 Approche de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
VI.3 Description du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
VI.4 Application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
VI.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
77
Chapitre VI. Approche 3 : Approche floue hybride combinant le consensus basé
sur le modèle GP et la méthode TOPSIS
VI.1 Introduction
78
VI.3. Description du problème
VI.3 Description du problème
Dans la suite, nous ne serons pas en mesure d’appliquer cette approche sur le même
exemple vu que la nature des préférences données par les décideurs est différente. En
effet, dans cette approche l’implication des décideurs est beaucoup plus importante que
dans les précédentes approches.
Les décideurs apprécient d’avantage les approches qui intègrent de plus en plus leurs
préférences, expériences et jugements afin qu’elles puissent leurs recommander des so-
lutions plus satisfaisantes et plus adéquates. C’est pour cela que nous avons donner la
possibilité à chaque décideur STt de juger et d’apprécier selon sa propre expérience
chaque alternative Ai en tenant compte de l’ensemble des critères.
Nous considérons un exemple d’une entreprise intéressée par un nouveau robot pour
effectuer une tâche de fabrication. Un groupe de quatre décideurs ST1 , ST2 , ST3 et ST4
est responsable de la sélection du robot le plus convenable parmi cinq robots potentiels
(alternatives) A1 , A2 , A3 , A4 et A5 . Ils considèrent les quatre critères suivant :
— C1 : Flexibilité de programmation.
— C2 : Productivité.
— C3 : Caractéristiques techniques.
— C4 : Impact environnemental.
VI.4 Application
Dans la première étape, les décideurs sont invités a fournir leurs jugements de
chaque alternative Ai tout en respectant l’ensemble des critères représentés par les ma-
trices F˜1 − F˜4 .
F˜1 A1 A2 A3 A4 A5
A1 − MP F MG G
A2 Neg(MP )
− Neg(MF ) VG MF
A3
Neg(F ) MF − Neg(MF ) F
A4
Neg(MG) Neg(V G) MF − VP
A5 Neg(G) Neg(MF ) Neg(F ) Neg(V P ) −
79
Chapitre VI. Approche 3 : Approche floue hybride combinant le consensus basé
sur le modèle GP et la méthode TOPSIS
F˜2 A1 A2 A3 A4 A5
A1 − MG F G F
A2
Neg(MG) − G MF VP
A3
Neg(F ) Neg(G) − MG MF
A4
Neg(G) Neg(MF ) Neg(MG) − MP
A5 Neg(F ) Neg(V P ) Neg(MF ) Neg(MP ) −
F˜3 A1 A2 A3 A4 A5
A1 − Neg(MF ) Neg(F ) Neg(MG) Neg(MP )
A2
MF − VG MF VP
A3
F Neg(V G) − G Neg(V P )
A4
MG Neg(MF ) Neg(G) − F
A5 MP Neg(V P ) VP Neg(F ) −
F˜4 A1 A2 A3 A4 A5
A1 − Neg(MG) Neg(G) Neg(G) Neg(F )
A2 MG
− MP Neg(V P ) VG
A3
G Neg(MP ) − Neg(V P ) G
A4
G Neg(V P ) VP − MF
A5 F Neg(V G) G Neg(MF ) −
F1 A1 A2 A3 A4 A5
A1 − 0.2 0.5 0.65 0.8
A2 0.8
− 0.65 0.9 0.35
A3 0.5 0.35 − 0.65 0.5
A4 0.35 0.1 0.35 −
0.1
A5 0.2 0.65 0.5 0.9 −
80
VI.4. Application
F2 A1 A2 A3 A4 A5
A1 − 0.65 0.5 0.8 0.5
A2
0.35 − 0.8 0.35 0.1
A3 0.5 0.2
− 0.65 0.35
A4 0.2 0.65 0.35 −
0.2
A5 0.5 0.9 0.65 0.8 −
F3 A1 A2 A3 A4 A5
A1 − 0.65 0.5 0.35 0.8
A2
0.35 − 0.9 0.35 0.1
A3 0.5 0.1 − 0.8 0.9
A4
0.65 0.65 0.2 − 0.5
A5 0.2 0.9 0.1 0.5 −
F4 A1 A2 A3 A4 A5
A1 − 0.35 0.2 0.2 0.5
A2 0.65 − 0.2 0.9 0.9
A3 0.8 0.8 − 0.9 0.8
A4 0.8 0.9 0.1 − 0.35
A5 0.5 0.1 0.8 0.65 −
Dans l’étape 3, nous évaluons la valeur de la préférence par cfikt pour chaque STt
pour Ai et nous résolvons le modèle GP (étape 4). Nous obtenons la matrice des préfé-
rences collectives suivante (D̃ = [d̃tik ]m×m | dtik est la préférence de STt donnée par le
modèle GP).
D̃ A1 A2 A3 A4 A5
A1 − d21,2 d31,3 d41,4 d11,5
3
A2
d2,1 − d12,3 d22,4 d42,5
2
d43,2 d13,4 3
A3
d3,1 − d3,5
1
d34,2 d44,3 d24,5
A4
d4,1 −
A5 d45,1 d15,2 d25,3 d35,4 −
En remplacement d˜tik par les préférences des décideurs par rapport à chaque critère
Cj , la matrice des préférences collective (D = [dik ]n×m ) est obtenue.
81
Chapitre VI. Approche 3 : Approche floue hybride combinant le consensus basé
sur le modèle GP et la méthode TOPSIS
D A1 A2 A3 A4 A5
C1 MF MG MF MG G
C2
F G MF F G
C3
MG MG G MP MG
C4 F MF F MP F
D A1 A2 A3 A4 A5
C1 0.35 0.65 0.35 0.65 0.8
C2
0.5 0.8 0.35 0.5 0.8
C3 0.65 0.65 0.8 0.2 0.65
C4 0.5 0.35 0.5 0.2 0.5
82
VI.5. Conclusion
Ai d−
i d+
i CCi Classement
A1 0.51 3.37 0.13 4
A2 0.61 3.37 0.15 2
A3 0.52 3.48 0.13 3
A4 0.4 3.6 0.1 5
A5 0.7 3.3 0.18 1
VI.5 Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre notre troisième approche hybride floue com-
binant le consensus basé le modèle du goal programming (GP) et la méthode TOPSIS.
Le consensus intègre d’avantage les préférences et les jugements des décideurs afin
de proposer des solutions plus adéquates au groupe de décideurs. Ensuite, la méthode
TOPSIS floue est utilisée afin de donner aux décideurs un classement des alternatives.
Pour illustrer l’applicabilité de notre approche, nous l’avons appliqué sur un exemple
d’une entreprise intéressée par la sélection d’un robot parmi plusieurs robots potentiels.
83
Conclusion et perspectives
Coordonner la chaîne logistique au-delà des limites organisationnelles peut être l’un
des aspects les plus difficiles de la gestion de la chaîne logistique. De nombreuses en-
treprises ignorent tout simplement la dynamique fondamentale des chaînes logistique,
mais même les entreprises qui sont assez éclairées pour comprendre ces dynamiques
sont souvent incapables de réaliser la coordination inter-organisationnelle (Arshinder
et al., 2011). Souvent, les chaînes logistiques efficaces ont une organisation dominante
qui est consciente des avantages de la coordination et ainsi oblige l’ensemble de la
chaîne logistique à se conformer (à savoir, le leader mondial dans la distribution comme
Wal-Mart). Beaucoup de chaînes logistiques, cependant, soit n’ont pas une organisation
dominante, ou l’organisation dominante est non éclairée. Dans ces cas, la coordination
de la chaîne logistique est plus difficile. De plus, il est observé que les problèmes de
coordination dans les chaines logistiques pourraient être dus à l’aspect conflictuels des
objectifs qui conduit à une relation de courte période entre les membres de la chaine
logistique, par conséquent, l’environnement et les attentes qui changes et évolues fré-
quemment tout au long du temps sont à traiter avec de nouveaux membres. Dans ce
contexte, il est essentiel que les membres de la chaine logistique doivent apprécier et
prendre conscience de l’importance de la coordination.
Contributions
Dans le cadre de cette thèse, nous avons développé trois nouvelles approches hy-
brides dédiés à problème de sélection stratégique pour la coordination dans la chaîne
d’approvisionnement. La première approche combine le consensus basé sur la mesure
de possibilité floue et la méthode TOPSIS. La seconde approche combine le modèle de
85
Conclusion et perspectives
goal programming avec les fonctions de satisfaction (GPSF) avec le consensus basé sur
l’opérateur neat OWA. Tandis que la troisième que la troisième approche hybride com-
bine le modèle de goal programming avec la méthode TOPSIS. Dans cette approche,
nous avons proposé un consensus offrant plus de liberté et d’espace aux décideurs en
intégrant leurs jugements, expériences et appréciations par rapport à l’ensemble des
alternatives. Un exemple de problème de sélection de fournisseur stratégique est pré-
senté pour démontrer l’applicabilité des deux premières approches et un exemple de
problème de sélection des robots est résolu par la troisième méthode. Pour chacune des
deux premières approches, la distance de Levenshtein est utilisée afin d’évaluer l’écart
entre les solutions individuelles et la solution collective. Ces trois approches visent dif-
férents aspects essentiels d’aide à la coordination dans les chaines logistiques, à savoir :
Limites
Pour aider le groupe de décideurs dans leurs démarches décisionnelles, nous avons
proposé trois approches. Cependant, ces approches présentes des inconvénients comme
suit :
86
Conclusion et perspectives
Perspectives
1. Grâce à l’analyse portée dans le chapitre V (section V.4), nous prévoyons à l’avenir
d’utiliser les deux mécanismes de consensus afin d’apporter un nouveau consensus
avec un aspect interactif (opérateur neat OWA) et préserver autant que possible
les préférences des décideurs en utilisant la mesure de possibilité comme opé-
rateur d’agrégation. Ce nouveau consensus sera utilisé avec le modèle du goal
programming avec fonctions de satisfaction (GPSF) pour avoir une alternative qui
satisfait le mieux possibles le groupe décideurs. Par ailleurs, afin de donner plus
de souplesse aux décideurs, nous prévoyons d’utiliser différents types de données
(flous, nettes, intervalles, etc).
2. Appliquer les approches sur un groupe réel de décideurs pour mesurer le degré
de collaboration, la qualité de l’information et les difficultés rencontrées par ces
derniers dans le processus d’aide à la coordination.
3. Faire intégrer plus de fonctions comme l’approvisionnement, l’achat, protocoles
visant des accords entre les membres de la chaine logistique afin de mieux coor-
donner.
4. Mettre en œuvre un mécanisme pour quantifier le risque ou l’incertitude dans la
chaîne logistique. En effet, l’effet coup de fouet (BullWhip Effect) fait l’objet d’une
attention soutenue par les chercheurs depuis une quinzaine d’années comme l’in-
certitude de l’offre, le retard de livraison qui a un effet de cascade en descendant
le long de la chaîne logistique semblable à l’amplification croissante des variations
de la demande de l’effet coup de fouet. Comment la coordination dans la chaine
logistique peut contribuer à atténuer ces incertitudes ?
87
Liste des publications
2. Idris Igoulalene and Lyes Benyoucef (2014) Consensus-based fuzzy TOPSIS ap-
proach for supply chain coordination : application to robot selection problem. IFAC
World Congress, pp : ? ? ?- ? ? ?, 24-29 August, 2014, Cape Town, South Africa.
3. Idris Igoulalene and Lyes Benyoucef (2014) A hybrid approach combining fuzzy
consensus-based possibility measure and TOPSIS : application to the plant selec-
tion problem. 3rd IEEE International Conference on Advanced Logistics and Trans-
port, pp : 286-291, 1-3 May, 2014, Tunis, Tunisia.
89
Liste des publications
Conference on Systems, Man, and Cybernetics, pp : 741-746, 13-16 October, 2013,
Manchester, United Kingdom.
5. Idris Igoulalene and Lyes Benyoucef (2013) A hybrid approach combining fuzzy
consensus and goal programming for information systems selection. IFAC Confe-
rence on Manufacturing Modelling, Management, and Control, pp : 1967-1972, 19-
21 June, 2013, Saint Petersburg, Russia.
90
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Supply Chain Coordination under Uncertainty, 39–82. Springer.
Behzadian, M., Otaghsara, S.K., Yazdani, M., et Ignatius, J. (2012). A state-of the-
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13069.
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Index des illustrations
III.1 Les relations entre les trois composantes du modèle décisionnel d’Aouni
(1998) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
III.2 Fonction d’appartenance triangulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
III.3 Fonction d’appartenance trapézoïdale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
III.4 Fonctions d’appartenances trapézoïdales floues pour les décideurs . . . . 38
III.5 α-coupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
III.6 Le processus du consensus adapté de Herrera-Viedma et al. (2002) . . . 41
III.7 Fonctions d’appartenances trapézoïdales pour le traitement de l’information 42
III.8 Le processus de consensus de Noor-E-Alam et al. (2011) . . . . . . . . . 43
III.9 Exemple de fonction de satisfaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
101
Index des tableaux
103
Index des tableaux
V.6 Mesure de consensus des différents critères dans la première itération du
consensus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
V.7 Mesures de proximité pour différents ST s . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
V.8 Mesure de consensus des différents critères dans la dernière itération du
consensus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
V.9 Solution collective des ST s utilisant l’opérateur neat OWA au dernier tour
du consensus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
V.10 Les déviations positives et négatives avec leurs fonctions de satisfaction
de A1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
V.11 Classement de chaque décideur STt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
V.12 Distances entre les solutions individuelles et collectives . . . . . . . . . . 73
104
Université d’Aix-Marseille
Dans le cadre de cette thèse, notre objectif est de développer une approche multicritère d’aide à la
coordination des décideurs pour la résolution des problèmes de sélection dans les chaines logistiques.
En effet, nous considérons le cas où nous avons k décideurs/experts qui cherchent à classer un
ensemble de m alternatives/choix notées A1 , . . . , Am évaluées en termes de n critères conflictuels
notés C1 , ..., Cn . L’ensemble des données manipulées est flou. Chaque décideur est amené à exprimer
ses préférences pour chaque alternative par rapport à chaque critère à travers une matrice dite matrice
de préférence. Notre approche comprend principalement deux phases, respectivement une phase de
consensus qui consiste à trouver un accord global entre les décideurs et une phase de classement qui
traite le problème de classement des différentes alternatives. Comme résultats, pour la première phase,
nous avons adapté deux mécanismes de consensus, le premier est basé sur l’opérateur neat OWA
et le second sur la mesure de possibilité. De même, nous avons développé un nouveau mécanisme
de consensus basé sur la programmation par but (goal programming). Pour la phase de classement,
nous avons adapté dans un premier temps la méthode TOPSIS et dans un second, le modèle de
goal programming avec des fonctions de satisfaction. Pour illustrer l’applicabilité de notre approche,
nous avons utilisé différents problèmes de sélection dans les chaines logistiques comme la sélection
des systèmes de formation, la sélection des fournisseurs, la sélection des robots et la sélection des
entrepôts.
Mots-clefs : Consensus, Multi-décideur, Multicritère, Problème de sélection, Mesure de possibilité,
Neat OWA, TOPSIS floue, Goal Programming, Fonction de satisfaction.
This thesis presents a development of a multi-criteria group decision making approach to solve
the selection problems in supply chains. Indeed, we start in the context where a group of k decision
makers/experts, is in charge of the evaluation and the ranking of a set of potential m alternatives.
The alternatives are evaluated in fuzzy environment while taking into consideration both subjective
(qualitative) and objective (quantitative) n conflicting criteria. Each decision maker is brought to
express his preferences for each alternative relative to each criterion through a fuzzy matrix called
preference matrix. We have developed three new approaches for manufacturing strategy, information
system and robot selection problem ;
Finally, a comparison of these three approaches is conducted and thus was able to give recommen-
dations to improve the approaches and provide decision aid to the most satisfying decision makers.
Keywords : Consensus, Group decision makers, Multi-criteria, Selection problems, Possibility mea-
sure, Neat OWA, Fuzzy TOPSIS, Goal programming, Satisfaction function.