Eczémas
Eczémas
Eczémas
Généralités :
Dermatoses inflammatoires très fréquentes et prurigineuses.
Cliniquement on observe :
- Au début, il existe un érythème, parfois œdémateux.
- Puis surviennent des vésicules.
- Les vésicules se rompent en laissant place à des érosions et un
suintement.
- L’asséchement des sérosités va constituer des croutes.
- Plus tard, survient la desquamation (et en cas de chronicité, une
lichénification).
Histologiquement, c’est une dermatose inflammatoire, avec :
• Dans l’épiderme :
Exocytose : infiltrat de cellules mononucléées entre les
kératinocytes.
Spongiose : oedème dissociant les kératinocytes et aboutissant à la
formation de vésicules intraépidermiques.
• Dans le derme : œdème, infiltrat lymphocytaire.
En pratique, la biopsie cutanée est inutile au diagnostic.
Eczéma de contact
Définition :
Dermatose très fréquente.
L’eczéma de contact est dû due à une sensibilisation percutanée à des
molécules non tolérées ou allergènes, qui sont de petites molécules (haptènes)
présentes dans notre environnement.
Les eczémas de contact de cause professionnelle sont parmi les plus fréquentes
des maladies professionnelles.
Physiopathologie :
Clinique :
Le diagnostic d’eczéma est clinique.
Les lésions sont très prurigineuses (+++).
L’eczéma dans sa forme aigue évolue en quatre phases successives, souvent
intriquées :
• phase érythémateuse : placard érythémateux ;
• phase vésiculeuse : vésicules remplies de liquide clair, celles-ci débordent
souvent la zone d’érythème donnant à la périphérie de l’éruption un aspect
mal limité à contours émiettés ;
• phase suintante : rupture des vésicules, spontanément ou après grattage ;
• phase croûteuse ou desquamative suivie d’une guérison sans cicatrice.
Formes cliniques :
- Eczéma chronique : plaques érythémato-squameuses.
- Eczéma lichénifié : plaques érythémateuses, épaissies, quadrillées.
- Eczéma infecté : écoulement purulent.
Diagnostic différentiel :
➢ Dermatite d’irritation :
Elle est fréquente sur les mains.
Elle est secondaire à des agressions physiques ou chimiques directes, qui ne
nécessitent pas l’intervention de mécanismes immunologiques spécifiques d’un
allergène.
➢ Dermatite (ou eczéma) atopique : Cf infra.
Diagnostic étiologique :
➢ Traitement symptomatique :
Il repose sur l’application de dermocorticoïdes de niveau d’activité forte à très
forte pendant 1 à 2 semaines.
Une corticothérapie générale est rarement utile.
Les antihistaminiques non sédatifs sont inutiles, les sédatifs peuvent aider à
calmer le prurit.
En cas d’impétiginisation, une antibiothérapie générale active sur les Gram +, il
faut éviter les antiseptiques et antibiotiques locaux.
➢ Éviction de l’allergène :
L’ubiquité de certains allergènes rend leur éviction difficile et explique la
chronicité de certains eczémas de contact.
Lorsque l’éviction de l’allergène est impossible, une protection vestimentaire
peut être nécessaire pour éviter le contact (gants, manches longues,
chaussures. . .).
Les eczémas de cause professionnelle justifient un arrêt de travail, la réalisation
de tests épicutanés, et peuvent conduire à une déclaration en maladie
professionnelle indemnisable.
Définition :
La DA est un des composants de la « maladie atopique » avec la conjonctivite
allergique, la rhinite allergique et l’asthme.
La dermatite atopique (DA), ou eczéma atopique, est une dermatose
inflammatoire chronique survenant chez des sujets génétiquement prédisposés
et favorisée par des facteurs d’environnement.
Le prurit est un signe cardinal de la DA.
La sécheresse cutanée (xérose) est également un élément majeur de la DA.
Diagnostic positif :
Le diagnostic de la DA est clinique. Aucun examen complémentaire n’est
nécessaire.
Les critères diagnostiques sont :
• le prurit (critère obligatoire) ;
• et au moins trois des critères suivants :
- début avant deux ans,
- antécédents de lésions des convexités,
- antécédents personnels d’asthme ou de rhinite allergique,
- peau sèche généralisée,
- lésions d’eczéma des plis.
Aspects cliniques :
Évolution
➢ DA :
Chez le nourrisson, l’évolution est le plus souvent spontanément favorable avec
rémission complète survenant en quelques années dans la majorité des formes
légères à modérées de DA.
Les formes persistant dans l’enfance sont souvent le fait des formes modérées
à sévères de DA, plus fréquemment associées à un asthme.
La persistance à l’adolescence ou chez l’adulte jeune est rare mais possible.
➢ Autres manifestations atopiques :
- Allergie alimentaire : surtout chez le nourrisson et le petit enfant (lait,
arachide, poisson, soja et blé) ;
- manifestations respiratoires : plus fréquente en présence d’antécédents
atopiques familiaux au premier degré :
• asthme (30 % des enfants avec DA), ou équivalents (toux sèche nocturne,
gêne respiratoire avec sifflement expiratoire), survenant entre 2 à 6 ans ;
• rhinite, plus tardive.
Complications :
Traitement :
➢ Conseils à donner :
- Habillement : éviter les textiles irritants (laine, synthétiques) ; préférer
coton et lin.
- Éviter l’exposition au tabac.
- Maintenir une température fraîche dans la chambre à coucher. Ne pas
trop se couvrir la nuit.
- Augmenter les applications d’émollients par temps froid et sec.
- Vacciner normalement.
- Bain court ou douche, avec une température tiède et des pains ou gels
sans savon.
➢ Dermocorticoïdes :
- Les dermocorticoïdes d’activité très forte sont contre-indiqués chez le
nourrisson et le jeune enfant ;
- Les dermocorticoïdes forts sont à réserver en cures courtes aux formes
très inflammatoires ou très lichénifiées des extrémités ;
- Les dermocorticoïdes modérés sont utilisés sur le visage, les paupières,
les plis et les zones génitales et chez le nourrisson ;
- Les dermocorticoïdes faibles n’ont pas d’intérêt.
• Les crèmes sont préférées sur les lésions suintantes et les plis ; les
pommades sur les lésions sèches, lichénifiées.
• Une seule application quotidienne est suffisante, jusqu’à amélioration
franche (généralement une à trois semaines).
➢ Émollients :
Ils sont utilisés dans le but de restaurer la fonction barrière de la peau et de
lutter contre la xérose cutanée.
Ils doivent être utilisés quotidiennement, en traitement d’entretien.