Comedie 1

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Comique et comédie

HISTORIQUE

Comme la tragédie, la comédie naît en Grèce, où elle se développe notamment, grâce à


Aristophane et Ménandre (5e et 4e siècles avant notre ère).
Les Latins Plaute et Térence (poète comique) l'adaptent au monde romain.
Le Moyen Âge français lui préfère la farce. Ce n'est que dans la seconde moitié du 16e siècle
que renaît la comédie.
Au 17e siècle, Molière fait de la comédie un genre égal en dignité à celui de la tragédie. Au
17e siècle, Marivaux oriente la comédie vers l'investigation psychologique et morale.
Au 20 siècle, s'estompent les différences entre comédie et tragédie : Ionesco et Beckett
écrivent des farces tragiques.

DÉFINITION

La comédie met en scène des hommes ordinaires, engagés dans des actions empruntées à la
vie quotidienne. Son niveau de langue est bas ou moyen. Sa fin est généralement (mais pas
toujours) heureuse. Son but est de faire rire et, par le rire, de corriger les mœurs, de dénoncer
les excès et les manies.

LES REGISTRES DE LA COMÉDIE

La comédie peut jouer sur d'innombrables registres : l'ironie, l'humour, le trait d'esprit, le
burlesque, la parodie.

LA COMEDIE ANTIQUE

LA COMÉDIE GRECQUE

La comédie grecque était une forme de théâtre populaire et influente dans la Grèce antique à partir du
6e siècle av. J.-C. a été caractérisée comme un moyen de se moquer des politiciens, des philosophes et
des artistes.

LA COMÉDIE LATINE

La comédie latine est née au 2e siècles à Rome, et vivra environ 150 ans. Ses origines sont grecques.
Elle n’est pas composée d’actes, ni de scènes contrairement à la tragédie classique.
LA COMÉDIE HUMANISTE DU 16e SIÈCLE

La seconde moitié du 16e siècle voit le renouveau de la comédie, sous la double influence des pièces
de l'Antiquité, que l'on découvre, et des comédies italiennes, qui offrent l'exemple de comédies bien
construites.

La comédie se veut alors le « miroir de la vie » : il s'agit de corriger les mœurs. Comme l'écrit un
théoricien de l'époque : « Le comique se propose de représenter la vérité et la naïveté de sa langue,
sans toutefois faire tort à sa pureté.

La commedia dell'arte

L'arrivée en France, au milieu du 16e siècle, des comédiens italiens modifie le jeu et les personnages
de la comédie. Ils y introduisent, en effet, la commedia dell'arte, c'est-à-dire, la comédie jouée par
des gens du métier, des acteurs professionnels, qui privilégient la gestuelle et le jeu.
Les personnages sont des types symbolisant une passion, un défaut : le fanfaron, l'avare, l'ivrogne.

La commedia dell'arte n'a aucune prétention Elle est un pur divertissement, où seule compte la
virtuosité des acteurs.

3 LA COMEDIE CLASSIQUE

CRISE ET RENAISSANCE DE LA COMÉDIE

Un genre délaissé

Au début du 15 siècle, la comédie est un genre presque à l'abandon. D'une part, en effet, elle ne
recueille guère les faveurs du public qui lui préfère la tragédie et la tragi-comédie (La tragi-comédie
recueille des personnages de haut rang, comme la tragédie. Mais, comme dans une comédie, elle se
termine joyeusement. Elle fut en célèbre dans le premier tiers du 15e siècle.). D'autre part, << les
honnêtes>> gens hésitent à se rendre au théâtre, tant l'insécurité y est grande.

L'inventeur de la comédie-ballet

Molière a beaucoup travaillé sur commande, pour divertir le roi Louis 14 et sa cour. Comme ceux-ci
appréciaient la musique, la danse et le chant, il associe le ballet et la comédie pour créer un mélange
nouveau pour le théâtre. Molière élève la comédie au même rang de dignité que la tragédie

Les intentions morales de la comédie

Comme la tragédie, mais différemment de celle-ci, la comédie prétend remplir une fonction morale,
et donc sociale. Selon la formule latine : Castigat ridendo mores, elle « corrige les mœurs par le rire
>>. <<L'emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes », précise encore Molière dans la
préface de Tartuffe>>.
En riant des défauts et des manies des personnages, le public saisit le ridicule, l'égoïsme ou la sottise
de tels travers, dont il ne peut, par la suite, que se tenir éloigné. Comment, après avoir vu L'Avare,
justifier l'avarice ou devenir soi-même avare ? Les personnages dont on rit servent de repoussoirs.

5 LES DIFFERENTES SORTES DE COMIQUE

On distingue traditionnellement plusieurs niveaux de comique : le comique de gestes, le


comique de situation, le comique de caractère et le comique de langage.

LE COMIQUE DE GESTES

C'est la forme la plus élémentaire du comique. Le comique de gestes appartient au vieux


fonds de la tradition farcesque, que l'on retrouve encore parfois de nos jours dans les
numéros de clowns : les gifles alternent avec les coups de bâton et les coups de pieds.

LE COMIQUE DE SITUATION

Il réside non dans ce que fait ou dit un personnage (qui peut être par ailleurs fort sérieux),
mais dans la situation où le hasard et les circonstances le placent. La cachette et le
quiproquo en sont les formes les plus courantes.

La cachette

Le principe en est simple : un personnage dissimulé assiste sans être vu à une scène, dont il
ne devrait pas être le témoin.

Le quiproquo

Le quiproquo est toujours une méprise qui porte, soit sur l'identité d'une personne, soit sur
le sens d'un mot (dans ce dernier cas, on parle également de malentendu).

LE COMIQUE DE CARACTÈRE

Il découle de l'ambition de la comédie de peindre le ridicule C'est la caricature des faiblesses


humaines: l'avarice, l'hypocrisie , la misanthropie, les craintes obsessionnelles et les manies.

Un des ressorts du comique de caractère est la contradiction: entre l'idée que le personnage
a de lui-même et ce qu'il est en réalité.

LE COMIQUE DE LANGAGE

Il joue sur l’exagération, la déformation ou les jeux de mots .


6 Les registres de de la comédie

Pour provoquer le rire ou le sourire, la comédie dispose de gamme de registres très


étendue : l'ironie, l'humour, le trait d'esprit où le burlesque. Ce sont autant de procédés
d'écriture, qui n’appartiennent certes pas en propre au genre de la comédie. Le roman, la
poésie, la littérature d'idées en usent également. La comédie ne s'interdit pas pour autant
d'y recourir.

8 Les fonctions du rire

Le rire remplit une triple fonction: morale, parce qu'il sanctionne des abus: sociale, parce
qu'il repose sur un consensus; et libérateur, parce qu'il délivre des contraintes de toutes
sortes.

9 LA COMEDIE DOIT-ELLE AVOIR UNE FIN HEREUSE ?

Le dénouement heureux d'une comédie semble être une évidence. Ce n'est pourtant pas une
règle générale. De même que la tragédie ne s'achève pas nécessairement par une catastrophe,
de même la comédie ne se termine pas toujours joyeusement. Il est des fins ambiguës et,
parfois, tristes ou pathétiques.

LA FIN HEUREUSE : UNE TRADITION

Nombreuses sont les comédies qui se terminent <<bien>>, parce que c'est là une des
conditions de la naissance du rire.

DES DÉNOUEMENTS TRISTES OU PATHÉTIQUES

Force est enfin de constater que l'atmosphère de certaines comédies s'assombrit parfois.

Des fins plus sombres

Le Misanthrope est à cet égard intéressant. Alceste, le bourru, et Célimène, la coquette,


s'aiment. Ils sont les seuls de tout le théâtre de Molière à n'avoir pas à surmonter l'opposition
d'un parent ou d'un tuteur. Leur incompatibilité de caractère provoque pourtant leur
séparation. Celle-ci est-elle momentanée, définitive ? On ne sait. Toujours est-il que le
dénouement est celui d'une rupture. Dom Juan s'achève sur la mort du personnage éponyme.
Et que dire des comédies dramatiques de Musset ou des farces tragiques de lonesco ? Leur
appellation paradoxale suggère que toutes les comédies ne se terminent pas forcément dans la
bonne humeur générale.

En effet si, depuis Aristote, la comédie a pour but de faire rire par la peinture des défauts et
des travers, rien ne lui impose un dénoue- ment heureux. C'est souvent le cas, mais par
tradition seulement, non par une obligation du genre.

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