Facteurs Étiologiques de La Carie Dentaire
Facteurs Étiologiques de La Carie Dentaire
Facteurs Étiologiques de La Carie Dentaire
I - Introduction
1) Étiologie principale
Les bactéries cariogènes qui colonisent les surfaces dentaires fermentent les sucres ap-
portés par l’alimentation et qui permettent leur survie. Les déchets métaboliques rejetés sont
des acides, en particulier l’acide lactique. Ces derniers entraînent une baisse du pH local :
c’est la phase de déminéralisation. Les systèmes tampons salivaires permettent une remontée
du pH et une reprécipitation des cristaux préalablement dissous : c’est la phase de reminérali-
sation.
i) Le facteur bactérien
Le sucrose est l’hydrate de carbone le plus fréquemment impliqué. Mais, les bactéries
peuvent utiliser tous les sucres fermentescibles, y compris l’amidon lorsqu’il est cuit. La
quantité d’hydrate de carbone fermentescible ingérée n’a pas une grande importance car un
apport minime est immédiatement utilisé.
Chez l’enfant, les prises de sucre peuvent se faire de différentes manières : biberons
sucrés (contenant jus, sodas, lait chocolaté, grenadine…), tétines enduites de sucre (miel) ou
encore de médicaments sucrés (sirop granules homéopathiques). L’allaitement maternel à la
demande et prolongé, associé à des pratiques de co-sleeping (sommeil partagé dans le même
lit que les parents) contribue également au développement de la pathologie. Les dernières re-
commandations (OMS) préconisent un allaitement maternel exclusif d’une durée maximale de
6 mois, suivi du passage à la diversification accompagnée d’un allaitement mixte
La salive constitue donc le système de défense principal de l’hôte contre la maladie ca-
rieuse et joue un rôle protecteur contre le développement des lésions carieuses (lysozyme,
IgA, lactoferrine…). La quantité de salive, ses propriétés antimicrobiennes et son pouvoir
tampon sont des facteurs importants pour réduire le développement des caries dentaires. L’ali-
mentation nocturne augmente le risque de carie dentaire chez les tout-petits en raison du
faible débit salivaire.
Par ailleurs, la littérature actuelle comprend un grand nombre d'études sur l'association
entre les défauts de l'émail et les caries dentaires. Les dents présentant une hypoplasie de l'é-
mail ont des surfaces irrégulières et rétentives entrainant un risque accru de colonisation bac-
térienne. Par conséquent, les enfants atteints d’hypoplasie de l'émail possèdent des taux élevés
de SM et un risque plus élevé de développer des caries dentaires. Dans son étude longitudi-
nale, Targino et al démontrent la relation étroite entre la CPE et les défauts de l'émail chez les
enfants âgés de 18 à 54 mois.
Il correspond au rythme des ingestions alimentaires : plus elles sont répétées, plus la
production d’acide est fréquente. L’évolution du mode de vie et la déstructuration des repas
ont favorisé le grignotage responsable d'une production d'acide excessive. Il existe un système
buccal capable de neutraliser cette acidité : le pouvoir tampon salivaire. Cependant, lorsque la
production d'acide est trop importante, le pouvoir tampon est dépassé et devient incapable de
neutraliser l'acidité.
L’enfant et sa famille vivent dans une société dans laquelle la prévention a plus ou moins
d’importance ; l’influence à laquelle ils sont soumis par les publicités sur les produits cario-
gènes aura son importance ainsi que les modes alimentaires auxquels ils auront accès.
Ont-ils un accès aux soins facile ? La visite annuelle ou bi-annuelle est-elle effectuée ? Les
valeurs autour de la santé, et en particulier autour de la santé orale, sont-elles les mêmes pour
tous ? Vont-elles dans le sens de la préservation de la santé orale ? Les familles ont-elles suf-
fisamment d’informations ? Les professionnels de santé et notamment ceux de la petite en-
fance et les professionnels de la petite enfance en général se sentent-ils concernés par la santé
orale des enfants ?
Tous ces facteurs, avec leur impact respectif, déclenchera, entretiendra une lésion ca-
rieuse.
2) Hygiène bucco-dentaire
Les recommandations principales de l’HAS (6) à destination du grand public sont les sui-
vantes :
Un brossage des dents deux fois par jour avec un dentifrice fluoré.
Chez les enfants de moins de 6 ans la teneur en fluor du dentifrice doit être adaptée :
D’après Droz, l’hygiène orale peut débuter avant même l’éruption de la première dent et se
faire à l’aide d’une compresse humide. Il préconise également d’étendre la supervision du
brossage par l’adulte jusqu’aux 8 ans de l’enfant car sa maturité psychomotrice ne lui permet
pas d’être efficace avant cet âge. Ceci est d’autant plus important pour la protection de la pre-
mière molaire permanente généralement présente sur l’arcade vers l’âge de 6 ans. Sa position
postérieure, ses sillons anfractueux compliquent son nettoyage et son émail immature pendant
3 ans font d’elle une dent particulièrement exposée à la carie.
une des conséquences de la CPE sont les infections ORL. Les enfants polycariés sont très
souvent enrhumés ; par ailleurs, leur IMC est abaissé.
III – CONCLUSION
La maladie carieuse est considérée par l’OMS comme le troisième fléau de morbidité
mondiale. Cette pathologie reste encore un enjeu de santé publique bien que nous connais-
sions les moyens de la prévenir. La plus grande partie des actes de l’odontologie est dévolue
aux soins des caries, et ce bien que la majorité des praticiens connaissent peu les mécanismes
l’initiant, comment identifier les patients à risque et quel plan de traitement instaurer pour en
éviter la progression. Trop souvent, seule la conséquence de la maladie carieuse est traitée et
non la maladie elle-même. La notion d’écosystème reste encore trop vague ; un enfant polyca-
rié devrait tous les jours par exemple, réaliser un bain de bouche ou appliquer un gel à la chlo-
rhexidine pour lutter contre les streptocoques.
L’odontologie doit évoluer vers un diagnostic précoce des populations à risques, le dé-
veloppement des mesures préventives et une meilleure prise en charge de ces derniers.