Gerer Efficacement Son Energie
Gerer Efficacement Son Energie
Gerer Efficacement Son Energie
son énergie
JACQUES H. LACHANCE
Page couverture
i
Avant-propos
L’idée de ce livre a surgi après avoir rédigé nombre d’aide-mémoire liés aux thèmes que j’aborde dans mes
ateliers de yoga. Il était dès lors naturel de vouloir un jour tout regrouper en un seul opus.
L’énergie en est le concept unificateur. Cela s’est imposé graduellement à la suite d’expériences qui m’ont
fortement marqué au fil des ans, notamment le taoïsme (tai-chi) et la nutrition sans oublier les multiples fa-
cettes de l’ayurveda, la science soeur du yoga. À cela, j’ajouterais une sensibilité à l’autonomie, vue comme
le socle sur lequel aborder la prévention en santé, une préoccupation de tous les instants.
Ce recueil thématique n’aurait toutefois jamais vu le jour n’eût été de l’empreinte laissée par tous les au-
teurs recensés dans cet ouvrage, au premier rang mon professeur de yoga, Yogrishi Vishvketu (Ph.D. Yoga),
à l’origine de l’approche holistique Akhanda.
ii
Sommaire
Pour que SANTÉ rime avec Prévention davantage qu’avec Soins, il importe notamment de gérer efficacement
son énergie. Voici quelques pistes de réflexion.
AUTONOMIE
Liée aux capacités d’anticipation et de concentration, l’énergie va là où le mental lui dit d’aller. À cet égard, cha-
cun gagnerait à :
• Entretenir consciemment son ‹ muscle intentionnel › : confiance en soi, motivation, volonté et persévérance.
• Faire preuve d’autocritique et de métacognition (réfléchir sur l’acte d’apprendre) afin de repousser les limites
du conditionnement : lois, traditions, peurs, dépendances, récompenses…
RESPIRATION
• Identifier ce qui restreint l’émergence naturelle de la respiration — ce qu’on possédait à la naissance — à
savoir : anxiété, maladies, traumatismes, postures et vêtements inappropriés...
• Pratiquer la respiration ‹ consciente › permet de calmer l’esprit, de réduire la tension musculaire, d’amélio-
rer le rythme cardiaque et la capacité respiratoire, peu importe l’âge.
• L’humeur et l’état d’esprit sont directement liés à la manière de respirer. À chaque inspiration, faire le plein
d’énergie d’amour, puis à chaque expiration, évacuer les énergies toxiques.
POSTURE
• Trouver la ligne médiane de chaque posture de sorte que l’énergie soit correctement distribuée, assurant
ainsi une meilleure circulation du sang.
• Lors d’un entraînement, un étirement excessif est le fait d’un ego trop enflé alors qu’un étirement en des-
sous de ses capacités traduit un manque de confiance. Chercher l’équilibre dans l’instant présent tout en ex-
plorant ses limites, raisonnablement.
• L’équilibre du corps est le fondement de l’équilibre dans la vie.
NUTRITION
• Éviter les aliments nocifs (ultratransformés…) et les mauvaises habitudes alimentaires : manger sans appétit,
prendre un repas copieux avant de faire un effort physique intense, horaires irréguliers…
• S’hydrater adéquatement (privilégier l’eau) en évitant les breuvages trop froids ou trop chauds.
Tout excès — que ce soit l’eau ou un aliment sain — génère un déséquilibre, voire un malaise.
HARMONIE-ÉQUILIBRE
• L’énergie est à son apogée lorsqu’on réussit à équilibrer les vibrations au niveau du corps, de l’esprit et des
émotions, ce qui exige d’intégrer toutes ses contradictions. Faire un bilan périodique. Travailler ses points
faibles, un à la fois.
• Respecter l’environnement (gens, animaux, nature…). Faire preuve de résilience et d’empathie. Partager
avec discrétion. Lâcher prise (briser les rythmes).
• Tout relativiser. Se rappeler à quel point on est privilégié. Dire merci à la vie… tout en méditant sur l’imper-
manence des choses (idées, réalisations, possessions…).
iii
Table des matières
Sommaire
Introduction.......................................................................................................................... 1
1. Autonomie et énergie...................................................................................................... 3
2. Circulation de l’énergie.................................................................................................... 7
L’équilibre — Canaux d’énergie — Enveloppes énergétiques / Koshas —
Centres énergétiques / Chakras et Dantien
3. Respiration...................................................................................................................... 15
Yogique — Abdominale forcée / Kabalabhati — Alternée / Anuloma Viloma —
Sonore / Bhramari — Rétention / Kumbhaka — Bandha
4. Mouvements.................................................................................................................... 25
Postures / Asanas (Statiques Yin, Dynamiques Yang) — Organes internes —
Mains / Mudrās — Visage — Repos
5. Sons / mantras................................................................................................................ 31
Typologie — Adéquation Chakras / Mantras — Sons de guérison — Méditation
7. Nutrition......................................................................................................................... 42
Principes — Valeur pranique — Combinaisons alimentaires — Groupes sanguins
— Eau — Énergie herbale
8. Interactions..................................................................................................................... 47
Doshas / Yoga — Yoga / Chakras — Chakras / Nutrition
9. Harmonisation — Équilibre........................................................................................... 51
Lois de l’harmonie totale — Écologie védique — Attitude yogique — Résilience
— Lâcher prise — Compassion — Reconnaissance — Gunas et Vayus — L’action
de l’esprit
Conclusion........................................................................................................................... 62
iv
Introduction
La santé demeure ce que la vie peut nous offrir de mieux. Encore faut-il en être conscient tout en se question-
nant sur ce qu’on doit faire pour la conserver, car la santé n’est jamais définitivement acquise. Examinons cela
de plus près.
La manifestation de l’énergie vient non pas à la naissance avec le souffle, mais dès les débuts de la conception,
dans une symbiose énergétique avec la mère. D’avancer Campbell1 :
« Lorsqu’un bébé vient au monde, il sait d’instinct quel comportement il doit avoir face au corps de sa mère.
Il est déjà au fait de son milieu de vie; il n’est pas nécessaire qu’on l’éduque, tout lui vient naturellement.
C’est la responsabilité du corps de sagesse. Cette sagesse est aussi celle qui a permis à l’embryon de se dévelop-
per dans le ventre de sa mère. Il a pris forme grâce à l’énergie que nous portons en nous, dont nous sommes
la manifestation charnelle. »
Cette sagesse corporelle du nouveau-né se traduit ensuite dans le geste instinctif de téter. C’est ce même instinct
qui, au moment approprié, amène le bébé à se retourner fin seul en position horizontale. Dès lors, de façon tout
à fait autonome, il apprend à s’asseoir, à se lever et à marcher. L’expression orale suit. Puis, avec un encadre-
ment adéquat, le bébé devenu enfant démontre, vers 4-5 ans, la maîtrise des fondements du système grammati-
cal de sa langue maternelle. À partir de 6-7 ans, il peut dialoguer et exprimer un raisonnement logique. Bref,
jusqu’à ±12 ans, la vie est un jeu. Toutefois, l’entrée dans l’adolescence devient un important facteur de perturba-
tion physique. Tout change rapidement en 12 ou 18 mois, principalement l’affirmation de soi. C’est à ce mo-
ment que le jeune construit sa personnalité, développe sa sexualité tout en réclamant toujours plus d’autonomie.
Qu’a-t-on fait jusqu’ici pour préparer l’adolescent à comprendre ce changement drastique et ses répercussions ?
À peu de choses près, l’école a été muette, laissant ce rôle aux parents. Or, les parents sont-ils eux-mêmes con-
scients de la façon de gérer leur propre énergie? Plus ou moins si on analyse les données concernant le niveau
de santé de la population. À cet égard, il serait pertinent de rappeler certaines de nos caractéristiques.
Il semble2 que l’énergie soit dans le plein de sa force vers 20 ans. Cela perdure jusqu’à 40 ans. L’énergie com-
mence alors à décroître plus ou moins lentement, cela étant plus visible à 60 ans. À cet âge, les vaisseaux san-
guins commencent à s’altérer, les artères s’obstruer, les muscles s’atrophier, l’embonpoint s’installer (si ce n’est
avant). À 70 ans, il y a début du tassement des vertèbres. La vitalité s’affaiblit. À 80 ans, l’énergie diminue plus
rapidement, particulièrement au niveau pulmonaire. Le corps a perdu sa souplesse. Dans certains cas, les derniè-
res années se traduisent par une perte totale d’autonomie au niveau physique.
N’oublions pas que notre comportement est plus souvent qu’autrement issu d’automatismes avec une certaine
propension au laisser-aller. Mais il n’est jamais trop tard pour réfléchir à l’importance de la prévention, celle-ci
étant clairement liée à notre responsabilité personnelle dans la gestion d’une véritable démarche santé. À cet
égard, une prise de conscience est nécessaire pour passer de l’automatisme à l’autonomie — apprendre à
s’autorégénérer — ce qui inclut le développement d’une pensée critique éveillée concernant toutes les sources
d’information disponibles, y compris le présent document. Mais au lecteur de prendre ce qui lui convient en
fonction de ses caractéristiques personnelles qui, on le ne dira jamais assez, sont uniques.
1
La vision
J’emprunte à Mantak Chia3 l’expression ‹ yoga taoïste interne › pour préciser l’orientation de cet ouvrage, mais
un yoga taoïste de facture allégée. Au besoin, seront présentées les différences et les similitudes entre, d’une part,
le taoïsme et, d’autre part, les sciences sœurs que sont le yoga et l’ayurveda. Pour apprendre à gérer consciem-
ment son énergie, on gagne en effet à s’inspirer des approches tant védique que taoïste qui s’appuient sur plus
de trois mille ans d’histoire et qui n’ont cesse de nous rappeler à quel point notre mode de vie peut être source à
la fois de bonheur et de nos propres malheurs.
Dans le but de naviguer aisément dans cette discipline, j’ai retenu trois axes porteurs, soit l’autonomie, la globali-
té et l’équilibre.
1. Autonomie : L’autonomie est directement liée à ce qu’on appelle la conscience-expérience, c’est-à-dire la
conscience de soi ou l’expérience vécue. Elle permet de rester sur le chemin de la pertinence et de la cohé-
rence dans le cadre d’une gestion responsable de son énergie.
2. Globalité : Partir du tout vers les parties pour mieux saisir la complexité d’un phénomène sans jamais en
perdre le sens.
3. Équilibre : Celui de l’ensemble ‹ corps-intellect-émotions › comme assise d’un environnement où doivent
primer santé et harmonie, tant sur le plan individuel que collectif.
on
sil
ssi
ien
ma ci-contre et dont on peut associer la forme au Yantra de la
pa
ce
om
Guna Autonomie
symbolique mystique traditionnelle indienne, parfois appelé
C
Dosha Équilibre
Mandala.
n
Son
tio
Lâcher prise
Re
Chakra
tra
lax
« Le yantra est l’expression de tous les cheminements.4 » Kosha Instant présent
en
ati
Prana Énergie Harmonie
nc
Les formes qui le composent véhiculent des contenus con-
on
consciente
Co
Mudra Rythme
scients de par leur signification connue, mais ils interpellent
aussi des structures psychiques inconscientes, par exemple : Respiration Posture
ie
ud Autoguérison
og
e
ol
Éc
4. Le carré : la terre, la manifestation.
Dans un cadre pédagogique plus moderne, ce type de schéma est appelé ‹ organisateur préliminaire › (angl. ad-
vanced organizer), soit un support mnémotechnique destiné à visualiser l’ensemble des principaux concepts d’un
thème, cela d’une façon mieux intégrée qu’une simple énumération linéaire telle qu’une table des matières.
Notes
1. CAMPBELL J., Puissance du Mythe, Éditions J’ai lu - New Age, 1991.
2. WESPIN D. de, Relaxation, sérénité, équilibre sur les traces du tai chi tchuan. Marabout service/santé, 1975.
3. CHIA M., Énergie vitale et autoguérison, J’ai Lu (Éditions Dangles), 1984.
4. JUNG C. G., Ma vie, Gallimard, 1973.
2
CHAPITRE 1
Autonomie et énergie
1.1 L’autonomie
Des enseignements de Siddhārtha Gautama,
dit Shâkya Mouni (l’Éveillé) ou le Bouddha, ayant vécu au
sixième siècle av. J.-C., nous a été transmis cet extrait1 :
« Il vous faut devenir le psychothérapeute. Vous êtes responsable de vos problèmes tout comme vous êtes
responsable de votre libération ou éveil. »
Un siècle plus tard, Socrate élaborait ainsi le coeur de sa philosophie : « Connais-toi toi-même ».
En regard de la technique de méditation Vipassanā dont l’origine remonte aux enseignements du Boud-
dha, Hart affirme2 :
« Savoir que vous êtes votre propre maître, que rien ne peut vous submerger, que vous pouvez accepter
avec le sourire tout ce que la vie a à offrir, ceci est le parfait équilibre de l’esprit, ceci est la vraie libéra-
tion. »
Comme nous le rappelle le Dalaï-Lama3 :
« Nos joies et nos souffrances ne sont pas provoquées par l’extérieur. Par conséquent, les êtres sensibles doi-
vent apprendre à connaître par eux-mêmes les moyens qui les conduisent au bonheur et à les utiliser. »
D’affirmer Krishnamurti4 :
« Il faut apprendre à devenir sa propre lumière, sans dépendre de personne pour comprendre le sens de la
vie. Si on apprend par soi-même ou, plutôt, si on apprend en s’observant soi-même, ses préjudices, ses
conclusions définies, ses croyances, si on observe les subtilités de ses pensées, sa vulgarité, sa sensibilité,
alors on devient soi-même l’enseignant et l’enseigné. »
De poursuivre le philosophe indien :
« L’humain gagne en autonomie lorsqu’il réussit à repousser les limites du conditionnement. Ainsi, notre
esprit serait conditionné par :
a) des siècles d’idéalisme : l’état idéal, l’homme idéal, le prototype, le dieu;
b) la société avec son passé et ses traditions [à se conformer], ses cultures, ses lois, ses sanctions
religieuses, ses pressions économiques, etc.;
c) le jeu des récompenses et des punitions, tel un animal qu’on dresse;
d) sa dépendance à la connaissance (entretenue par l’école), surtout aux concentrations disciplinaires,
toutes isolées, qui vont à l’encontre d’une vision globale, limitant ainsi le développement du cer-
veau. »
De son côté, Iyengar5, l’enseignant de yoga le plus lu en Occident, précise sa pensée ainsi :
« Dans un cours, vous êtes subordonné à un professeur. L’intelligence directrice vient de lui et vous suivez
au mieux de vos capacités. Chez vous, par ailleurs, c’est votre intelligence qui est le maître, et les progrès
que vous faites vous appartiennent et seront maintenus. De plus, la volonté que vous employez est vôtre.
Elle ne provient pas du pouvoir, du charisme, de la force ou de l’intensité de l’enseignant. Elle vient de
vous et son effet est profond. »
Pour Krishnamacharya6, maître de Iyengar et considéré comme le plus grand yogi du 20e siècle :
« Le yoga doit s’adapter au pratiquant, non le contraire. […] L’individu doit tracer son propre chemin. »
3
Pour notre compatriote Gaboury7, « la fidélité à soi [l’autonomie] est finalement ce qui caractérise une personne
humaine accomplie. Tout en demeurant en relation ouverte avec son entourage, celle-ci ne se laissera pas enva-
hir par autrui ou complètement absorber par leurs doctrines et leurs propagandes. Elle sera capable de trouver
sa propre réponse aux énigmes de sa vie. Car, si c’est la variété des êtres qui nous enrichit, ce sont surtout et
d’emblée ceux qui sont autonomes et intégrés qui nous poussent à trouver notre propre autonomie. »
Toutes ces thèses cadrent parfaitement avec la pensée védique (originaire de l’Inde) présentant l’une de ses com-
posantes majeures, le yoga, comme une science d’autoréalisation bienveillante, interprétée comme suit :
‹ auto-observation sans jugement ›, phénomène lié aux préceptes (sutras) suivants émis par Patanjali8 :
★ Svadhyaya/auto-apprentissage et Tapas/discipline, deux des Niyamas/vertus yogiques9.
Mais l’autonomie a un prix élevé, soit une démonstration de confiance en soi, de volonté, de patience et de per-
sévérance.
Par ailleurs, parler d’auto-observation exige implicitement une certaine maîtrise des compétences suivantes :
‹ apprendre à apprendre › et ‹ faire preuve d’esprit critique › dont les racines s’alimentent à même la métacogni-
tion, c’est-à-dire la ‹ capacité de réfléchir sur l’acte d’apprendre ›.
1.2 L’énergie
L’homme est fait de conscience et d’énergie.
L’énergie débute dès la conception (fœtus), évolue de façon plus ou moins équilibrée dans un environnement in-
terne (autorégulation ou homéostasie) et externe (familial, social…), cela jusqu’à la mort, parfois au-delà (trans-
plantation d’organes). Pour mieux saisir le phénomène, référons-nous à cette description générale (Wikipedia) :
« L’énergie est un concept relié à ceux d'action, de force et de durée : la mise en œuvre d'une action nécessite
de maintenir une certaine force pendant une durée suffisante, pour vaincre les inerties et résistances qui s'op-
posent à ce changement. L'énergie qui aura été nécessaire pour accomplir finalement l'action envisagée rend
compte à la fois de la force et de la durée pendant laquelle elle aura été exercée. »
En physique, l'énergie est une grandeur généralement quantifiable et mesurable, une sorte de « monnaie
d’échange commune entre les phénomènes physiques » (Wikipedia). Selon les dernières recherches10,
cela sem-
ble également être le cas de certaines énergies ‹ psychokinétiques › où le mental dirige consciemment l’énergie
vers diverses parties du corps.
Par ailleurs, ce ne serait pas le cas pour l’énergie cosmique ou spirituelle qui n’est pas vérifiable ni réfutable. Tou-
tefois, selon Bergson11,
de la même façon qu’il existe une énergie électrique, il doit exister une énergie spirituelle
qui ne peut se réduire à l'énergie physique et biologique.
Néanmoins, Dale12 résume le tout comme suit : « L’énergie, c’est tout simplement de l’information qui vibre et
qui bouge. »
4
Dynamique énergétique
Pour vivre de façon harmonieuse, nous avons besoin d’engranger plus d’énergie que ce que nous dépensons. Ce-
ci nous amène au concept de ‹ dynamique énergétique ›
où l’énergie humaine (Éh) est en relation notamment
avec les variables suivantes :
a) le corps physique : respiration (R), mouvement (Mo), nutrition (Nu);
b) le mental (Me);
c) les émotions (Ém).
D’où l’équation suivante qui permet de définir l’énergie humaine (Éh) comme la ‹
somme des variables précitées
et de leurs interactions ›, à savoir :
Éh = R + Mo + Nu + Me +Ém + toutes les combinaisons de 2 variables ou plus agissant à un moment don-
né. Exemples : R-Mo; R-Ém... Nu-Me-Ém; R-Me-Ém... R-Mo-Me-Ém...
R-Mo-Nu-Me-Ém.
Dans des conditions particulières, toute variable ou interaction peut avoir un effet neutre ou négatif.
Concrètement, cette approche est intrinsèquement liée à la règle (universelle) suivante :
L’énergie varie d’un individu à l’autre, et d’un moment à l’autre (minute, heure, jour, semaine…) pour un
même individu, car ces variables — corps, mental, émotions — sont dynamiques, étant notamment sous l’in-
fluence du libre-arbitre, trait caractéristique de l’être humain, ainsi que de son environnement.
Par ailleurs, pour plus d’efficacité, il serait opportun de viser, dès le départ, à établir le cadre permettant de déga-
ger un BILAN énergétique
en lien avec ces variables, bilan qui correspond en fait à ‹ l’énergie nette provenant
de l’écart entre l’énergie dépensée et celle emmagasinée ›.
Par exemple, parlant du corps physique, on estime que l’énergie minimale nécessaire d’un corps au repos total
est de 1400 cal/jour. Ajoutons l’énergie exigée pour :
a) digérer la nourriture (variable selon la quantité et le type, et le moment de la journée);
b) bouger (énergie cinétique);
c) réfléchir (énergie mentale)
[…] le tout étant heureusement compensé par l’énergie développée par une respiration adéquate (apport d’oxy-
gène) et l’ingestion d’éléments nutritifs de qualité de même que par une activité physique pertinente.
Globalement, on peut observer les tendances suivantes.
1. « L'activité physique regroupe à la fois l'exercice physique de la vie quotidienne (à la maison, lors du jardi-
nage, des courses, commissions et autres ravitaillements, lors du travail, de la marche, de l'usage des esca-
liers, des déplacements et des modes de transport), l'activité physique de loisirs, et la pratique sportive. Se-
lon l’OMS [Organisation mondiale de la santé], le sport est un < sous-ensemble de l'activité physique, spé-
cialisé et organisé >. […] L’absence d’exercice physique est un facteur de diminution de la durée de vie. »
(Source : Wikipedia)
2. Dans la mesure où sont respectés les principes énoncés au chapitre 7.
3. L’intention est le point de départ de toute manifestation consciente (associée ici à une pensée positive).
4. « Le surcroît d’activité électrique du cortex cérébral retarde la production et la circulation énergétique.13 »
5. Toute diminution du rythme — jusqu’au repos complet, ce qui peut inclure le sommeil — est associée à
une récupération partielle des forces vitales, action bénéfique en soi (pour l’esprit autant que pour le corps).
Cela permet à certains organes, principalement le foie, de se régénérer. C’est aussi dans cette catégorie que
sont comprises certaines techniques de relaxation/détente/décompression/méditation.
5
Équilibre énergétique
Chia14 nous enseigne qu’avant de mettre l’accent sur l’augmentation de l’énergie vitale (appelée Chi par les taoïs-
tes), il faut en « maîtriser d’abord les étapes de conservation, d’équilibre et de transformation ». En raison des
connexions de l’énergie, et plus particulièrement de la conscience entre tous les individus, il devient par consé-
quent pertinent de distinguer ce qui nous appartient — appelons cela l’énergie interne — de ce qui ne nous ap-
partient pas, soit l’énergie externe.
Précisons que dans l’univers taoïste, c’est l’esprit qui permet de se connecter à l’énergie externe en projetant le
Chi pour qu’il fusionne avec elle, puis en ramenant ces forces combinées dans le corps. De souligner Chia : « Au
moyen de l’esprit et des mains, chacun de nous peut voyager dans l’énergie sans limite de l’univers. »
Par ailleurs, si l’on désire voyager dans cette énergie universelle de façon harmonieuse, il faut « éviter de ressen-
tir les énergies de l’anxiété de l’humanité15 ». D’où la nécessité d’exercer pleinement notre autonomie, vue
comme la confiance de posséder tous les atouts pour qu’aucune autre énergie n’interfère négativement avec la
nôtre. Mais cela exige également, en tant qu’adulte écologiquement responsable, d’éviter de se nourrir des au-
tres, c’est-à-dire d’empiéter sur leur liberté ou leur autonomie.
Cette notion d’équilibre — un ‹ ici et maintenant › conscient et éclairé — sur lequel reposent divers éléments de
cet ouvrage trouve son point culminant dans le neuvième et dernier chapitre.
Notes
1. YÉSHÉ Lama Thoubtèn, Devenir son Propre Thérapeute : Une introduction à la pensée bouddhique, Éditions Vajra Yo-
gini, 2009.
2. HART W., L’art de vivre, Éditions du Seuil, 1997.
3. Cité dans WALTER J., Faites l’expérience de vos chakras, Macro Éditions, 2016.
4. MCCOY R. (éd.), The whole movement of life is learning, J. Krishnamurti’s letters to his schools, Krishnamurti Founda-
tion Trust, 2006.
5. IYENGAR B.K.S., La Voie de la Paix Intérieure, InterEditions-Dunod (J’AI LU), 2005.
6. DESIKACHAR T.K.V., The Heart of Yoga : developing a personal practice, Inner Traditions Internatinal, 1995.
7. GABOURY P., La Fidélité à soi : Avoir le courage de penser et d’agir par soi-même, Québec-Livres, 2016.
8. RAVINDRA R., The Wisdom of PATANJALI’S Yoga Sutras, Morning Light Press, 2009.
9. Auxquels il faut ajouter : Santosha-Contentement/modération, Ishvara pranidhana-Dévotion, Saucha-Propreté.
10. BRENNAN B. A., Le pouvoir bénéfique des mains, Tchou (Éditions Sand), 1993 ; CHIA M., Guérison par le Chi
Kung Taoïste, Guy Trédaniel Éditeur, 2002.
11. BERGSON H., L'énergie spirituelle, 1919 (Source Wikipedia).
12. DALE C., Le petit livre des chakras, ADA Éditions, 2018.
13. YOUNG L., in Chia, Énergie vitale et autoguérison.
14. CHIA M., Guérison par le Chi Kung taoïste, Guy Trédaniel Éditeur, 2002
15. SAINT-GERMAIN A., Les Maîtres de la Nouvelle Énergie, Ariane Édition, 2018.
6
CHAPITRE 2
Circulation de l’énergie
L’énergie est associée globalement au souffle, nommé ‹ prana › par les védistes (Inde), ‹ Qi ou Chi › par les
taoïstes (Chine). Ce souffle vital circule dans des canaux ou méridiens et est concentré à certains endroits
dont les principaux sont nommés centres énergétiques ou ‹ chakras › par les védistes (au nombre de sept),
‹ dan tien › par les taoïstes (au nombre de trois). Néanmoins, tous s’entendent à l’effet que l’énergie, qu’elle
soit physique ou subtile, doit circuler de façon harmonieuse et équilibrée.
2.1 L’équilibre
Les taoïstes et les védistes expriment l’équilibre énergétique de façon quelque peu différente.
2.1.2 Ayurveda
Approche holistique d’origine indienne qui vise notamment :
• L’équilibre entre l’être et le devenir.
• L’harmonisation avec la nature, tant interne qu’externe.
• L’interrelation entre les phénomènes somatiques, associés aux trois premiers chakras, et psychologiques,
associés aux cinquième, sixième et septième chakras (voir l’illustration en page 10).
• L’équilibre se fait au niveau du cœur (Anahata), le quatrième chakra.
• L’équilibre de ses ‹ doshas › ou profils bioénergétiques/énergies fondamentales (voir chapitre 6), ce qui
permet de mieux assurer la santé.
7
Enveloppes énergétiques — Koshas
Dans l’univers védique, les koshas symbolisent des sphères dans les-
quelles nous vivons et qui s’expriment du grossier (physique) vers le
subtil, chaque couche ou niveau d’expérience englobant toutes celles
qu’elle recouvre tout en vibrant à une fréquence supérieure :
- Annamaya / corps physique : dépendance (nourriture, eau, air),
douleur, plaisir.
- Pranamaya / énergie vitale : respiration, parole, digestion.
- Manomaya / mental : perception, conscience, intuition, émotion
(pont entre le monde extérieur et intérieur).
- Vijnanamaya / psychique : discrimination, sagesse (lien entre l’es-
prit individuel et l’esprit universel).
- Anandamaya / béatitude : amour, désir, aspiration. Source : Wikipedia
Le mouvement entre ces cinq enveloppes se fait à l’aide de ‹ prana-énergie › dont on pourrait traduire la fonc-
tion comme étant la position ‹ neutre › dans le fonctionnement d’une transmission manuelle (ex : voiture).
Par ailleurs, selon certains spécialistes1 étudiant ‹ l’aura › ou champ d’énergie humaine, il y aurait une couche
associée à chacun des principaux chakras (voir le point 2.3.1). Ainsi, la première couche serait associée au pre-
mier chakra (fonctions physiques et autonomie des fonctions organiques), la suivante au deuxième chakra, etc.
Comme le champ aurique est une émanation des chakras, ces couches agiraient ni plus ni moins comme un fil-
tre énergétique et une barrière de protection pour l’individu.
Il existerait donc, dans notre système d’énergie, des lieux spécifiques pour les sensations, les émotions, les pen-
sées, les souvenirs et les expériences non physiques. À cet égard, la compréhension du rapport entre nos symptô-
mes physiques et ces localisations aide à saisir la nature des différentes caractéristiques tant de la santé que de la
maladie (voir le tableau synthèse sur les chakras en page 11).
Néanmoins, on s’entend sur le fait que :
• Chaque couche est différenciée et représente une version expansive du Moi.
• Il existe un flux d’énergie vitale qui se manifeste tout au long du champ dans la moelle épinière, flux que
Brennan appelle le ‹ conducteur vertical d’énergie ›, version occidentale du Sushumna nadi (voir ci-après).
8
On observe généralement une prépondérance d’une narine sur l’autre lors de la respiration. Quand tout bai-
gne dans l’huile, ces périodes alternent à toutes les 90 minutes environ avec un bref instant de 2 à 3 minutes
où les deux narines fonctionnent simultanément de façon optimale.
Par ailleurs, il arrive que les canaux Pingala (soleil) et Ida (lune) ne fonctionnent pas efficacement, causant
éventuellement un déséquilibre au niveau du canal central ou astral Shushumna. En voici quelque symptômes
et leurs causes.
Soulignons que ces trois canaux s’entrecroisent au niveau des chakras (voir 2.3.1 plus loin), ces centres psychi-
ques où s’accumule ‹ prana-énergie ›, et qui agissent à la fois comme transformateurs pour que cette éner-
gie soit utilisée par divers organes et parties du corps, et comme commutateurs pour éveiller les facultés su-
périeures et les dimensions de la conscience.
9
2.3 Centres énergétiques
2.3.1 L’approche védique — Chakras
Du point de vue scientifique, c’est la physique quantique qui explique le mieux l’énergie subtile et les effets
des chakras, perçus comme des ‹ tourbillons formés de quantas ›, les plus petites unités qui existent dans
l’univers. Concrètement, l’énergie monte jusqu’à la narine droite (canal Pingala) et redescend par la narine
gauche (canal Ida); c’est la rencontre de ces deux courants au niveau de chacun des principaux chakras
(voir plus loin) qui provoque ces tourbillons. Notons à cet égard que chaque chakra tourne dans une direc-
tion opposée par rapport à celui qui le précède ou qui le suit, selon la même logique que l’approche taoïste
Yin et Yang2.
Ces bandes d’énergie deviennent en fait des « portails entre le monde concret et le monde intangible »
(Dale, op. cit.). Sous l’influence du système nerveux, les chakras agissent ainsi comme des générateurs psychi-
ques du champ énergétique (aurique), vibrant à un niveau supérieur à celui de la simple énergie du corps
physique. Ils servent de plus à vitaliser le corps et sont directement liés à sa pathologie. En nombre indéfini,
on se limite à ne présenter que les sept plus importants (voir plus loin les schémas et le tableau descriptif).
Au niveau de la gestion de l’énergie, les principaux chakras s’expriment comme suit :
• Le premier : Coccyx-Muladhara (esprit inconscient, instinct), le générateur d’énergie.
• Le troisième : Nombril/Plexus solaire-Manipura (pouvoir), le réservoir d’énergie.
• Le sixième : Centre du cerveau-Ajna (intuition), le distributeur principal d’énergie.
Sans oublier :
• Le septième : Couronne de la tête-Sahasrara, siège de la ‹ conscience suprême › qui contrôle l’éveil des
chakras inférieurs.
En se référant aux schémas ci-bas, l’énergie associée aux chakras se manifeste du bas (chakra racine/mu-
ladhara) vers le haut (chakra coronal/sahasrara), soit du physique au mental. C’est l’opposé en ce qui con-
cerne le pouvoir de libération de l’énergie qui part du mental/tête vers le bas du corps. Ces deux courants
se croisent en équilibre au niveau du quatrième chakra, celui du cœur/Anahata.
Source : Wikipedia
10
Agissant sur divers aspects de l’autoconscience, les chakras fonctionnent différemment pour des gens différents
et à des moments différents, étant corrélés à des phénomènes variés et à différents niveaux en fonction de :
a) leur intégration chez chaque individu, différent de tous les autres;
b) leur réaction au contact de l’énergie d’autres personnes.
Il importe que les chakras fonctionnent efficacement (soient en équilibre) et qu’ils coopèrent pour nous aider à
atteindre notre propre équilibre. En effet, lorsque nous bloquons notre flux d’énergie, nous cessons d’éprouver
certaines sensations, créant ainsi des mares d’énergie stagnante dans notre système. Si celles-ci demeurent long-
temps en place, elles provoquent des malaises ou maladies. Par exemple, un ego (le masque de la conscience) sur-
dimensionné (3e chakra, manifestation du pouvoir) — souvent lié à une perception erronée de ce qu’est l’amour,
synonyme de paix/partage/compassion (4e chakra) — peut entraîner un déséquilibre au niveau du comporte-
ment sexuel (2e chakra), ce qui peut déboucher éventuellement sur des perturbations inconscientes au niveau
physique (1er chakra).
Tableau synthèse3
11
Le travail sur l’ouverture des chakras s’opère par l’entremise des intrants suivants (détaillés principalement aux
prochains chapitres) :
• Pranayama / respiration (chapitre 3).
• Mantras : son, méditation (chapitre 5).
• Postures adaptées de yoga (chapitre 4) en lien avec son Dosha/profil bioénergétique (chapitre 6) et avec la
qualité de son environnement physique, mental et émotionnel (Guna, introduit au chapitre 9).
Yantras extraits de
Quelques suggestions pour équilibrer ses chakras5 Google
12
Yantras extraits de
Quelques suggestions pour équilibrer ses chakras (suite) Google
Par ailleurs, afin de purifier, équilibrer et guérir les chakras, il importe de toujours revenir à cette règle de base :
À chaque inspiration, faire le plein d’énergie d’amour. À chaque expiration, évacuer les énergies toxiques.
Parmi les autres points importants sur lesquels insistent les taoïstes, men-
tionnons principalement :
• Le nombril — Shenjue — point d’origine de la vie (cordon ombilical)
ou pompe énergétique.
L’énergie produite est stockée dans la région du nombril (idem pour
les védistes); le corps s’y réfère automatiquement quand un organe a
besoin d’un supplément d’énergie. D’où la nécessité que les organes
digestifs baignent dans un état harmonieux et équilibré.
Source : Google - Dantian acupuncture points
13
En lien avec les éléments illustrés dans le dessin ci-contre :
• Le centre de la main — Lao Gong — et celui de la plante des pieds :
Yong Quan.
Rappelons que :
• Les pieds sont les fondations du corps — l’extension du premier cha-
kra pour les védistes — qui nous relient à la terre, nous permettant
d’en absorber l’énergie Yin.
• Le sommet de la tête nous relie au ciel et absorbe l’énergie positive
Yang venant notamment du soleil.
Source : Google
Mais le plus important :
Les sensations changent avec les points énergétiques. Elles dépendent de l’état général du jour, du climat am-
biant, de notre expérience passée, etc.
Notes
1. Brennan, op. cit.
2. JUDITH A., CHAKRAS : wheels of life, Jaico, 2004-2014.
3. Inspiré de : Judith, op. cit.; Walter, op. cit.; Dale, op. cit.; Frawley (tous ses livres).
4. Dichotomie abordée notamment par Brennan, op. cit., dans le sens de l’approche taoïste : ‹ canal de fonction
(yin) et canal gouverneur (yang) ›.
5. Inspiré notamment des auteurs précités (note 3) et de Yogrishi Vishvketu (Akhanda Yoga).
14
CHAPITRE 3
Respiration
n
Son
tio
Re
tra
De nombreux traités ont été écrits sur la respiration, en sanskrit pranayama.
lax
en
ati
Énergie
nc
Ceux de Saraswati2, de Iyengar3, de Rinpoché4 et de Farhi5 m’ont fortement
on
consciente
Co
inspiré. Mais débutons par quelques notions d’anatomie et de fonctionne- Respiration Posture
ment respiratoire6. Préparation
Anatomie
• Les cellules ont besoin d’énergie qu’elles acquièrent par les nutriments consommés et une offre cons-
tante d’oxygène (lors de l’inspiration).
• Ce sont les muscles respiratoires qui tirent l’air dans le corps. À l’inspiration, le diaphragme descend,
créant un espace dans la poitrine. La pression externe est alors plus grande que la pression interne, et
l’air s’engouffre pour rétablir l’équilibre. Pour expirer complètement et efficacement, le diaphragme
doit relaxer et onduler de nouveau en haut vers la poitrine.
• Comme tous les muscles, ceux dédiés à la respiration peuvent être serrés et courts, avoir un tonus faible,
et réagir négativement si on exige d’eux des tâches pour lesquelles ils n’ont pas été programmés.
- Les muscles primaires — diaphragme (75% de l’effort respiratoire), abdominaux et intercostaux —
plus bas dans la région du torse, font le gros du travail et sont plus gros et forts parce qu’ils travaillent
plus de 22,000 fois par jour (diaphragme).
- Les muscles secondaires, plus haut dans le corps tout en étant plus petits et délicats — scalènes, trapè-
zes, pectoraux, sterno-cléido-mastoïdien — sont des aides auxiliaires qui permettent une plus grande
adaptabilité à la respiration. Mais ils se fatiguent plus rapidement.
• La plus grande diffusion d’oxygène (inspiration) et de dioxyde de carbone (expiration) a lieu dans la par-
tie basse des poumons à cause d’une plus haute densité de capillaires sanguins entourant les alvéoles
(microscopiques sacs d’air). Comme les capillaires sanguins sont distribués plus généreusement dans le
bas des poumons, la respiration diaphragmatique profonde amène un apport d’oxygène plus efficace
que la respiration thoracique (haut de la poitrine).
Fonctionnement
• Apprendre à bien respirer n’est pas un cumul de techniques particulières pour améliorer notre respira-
tion actuelle, mais d’abord un processus de DÉCONSTRUCTION où l’on apprend à identifier ce qui
restreint l’émergence naturelle de notre respiration — ce que nous possédions à la naissance — notam-
ment les facteurs suivants : stress/anxiété/traumatismes, maladies (fièvre/douleur intense/asthme…),
abus (tabac/alcool/drogue/café/médicaments...), vêtements inappropriés (corset et gaine, brassière et
ceinture trop serrées), etc.
15
Que le problème soit réel ou imaginé, le système nerveux ne fait aucune distinction; il ne fait que réagir en
modifiant sa façon de respirer. Quand la situation perdure, on en arrive à oublier comment relaxer. Ce phé-
nomène d’hyperalerte peut même se poursuivre durant le sommeil. La façon de respirer se traduit alors da-
vantage par ce qui est arrivé que par ce qui arrive sur le moment.
• Quand on ne peut inhaler correctement, on tend à expirer rapidement (incomplètement) de manière à envi-
sager la prochaine inspiration pour avoir plus d’air. Un cycle s’établit où plus on essaie d’inspirer, moins
d’air (oxygène) pénètre. C’est le phénomène de l’hyperventilation qui se traduit par une diminution du
dioxyde de carbone (CO2) dans les poumons et dans les artères, et une modification du pH sanguin (alca-
lose respiratoire). Quand le niveau de CO2 est sous la normale, on observe l’un ou l’autre des phénomènes
suivants :
1. Les artères du cerveau et du corps se contractent. Symptômes communs : mal de tête, manque de con-
centration (cerveau); mains et pieds froids (corps).
2. L’hémoglobine qui transporte l’oxygène (par magnétisme) tend à conserver celui-ci plutôt que de le libé-
rer dans les tissus. Cela perpétue l’hyperventilation. Symptômes communs : sentiment de manquer de
souffle, étourdissement/vertige.
3. Une surexcitation du système nerveux. Symptômes communs : irritabilité, réponse inappropriée, interac-
tion précipitée, insomnie.
Autres précisions
En plus des citations déjà présentées en regard des bienfaits d’observer le rythme de sa respiration (lâcher
prise), soulignons les éléments suivants :
• Distinction entre :
a) respiration inconsciente, essentiellement abdominale (ex. sommeil);
b) respiration semi-consciente où interviennent les parties abdominale et thoracique, mais sans planifica-
tion (ex. effort physique improvisé);
c) respiration pleinement consciente, telle la respiration yogique (RY), où s’insère une planification du
rythme (ex. ratio et rétention).
Voir le point 3.1 pour plus de détails sur la technique de < respiration yogique >.
• La respiration consciente se nourrit de la CONCENTRATION (dharana en sanskrit) tout en améliorant
cette dernière, surtout lorsque couplée avec le son (mantra).
• PRÉPARATION : Effet marqué de la manière de respirer sur les émotions, ce qui permet de mieux gérer
les aléas de la vie.
« L’humeur et l’état d’esprit sont directement liés à notre manière de respirer. » (Rinpoché et Zangmo, op.
cit.)
• RELAXATION : primauté du bien-être corporel sur l’ego.
On ne vise jamais la performance cardio-respiratoire.
• Primauté de la respiration sur le mouvement corporel (posture de yoga) et ajustement des mouvements sur
le rythme de respiration.
Amputé de la respiration consciente, le yoga n’est plus que de la gymnastique.
• Bienfaits observés au niveau physique et mental en suivant un entraînement régulier : cela calme l’esprit et
améliore à long terme la capacité cardio-respiratoire et le rythme cardiaque.
• Lien observé entre maladie/malaise et une respiration inappropriée au contexte du moment : effort physi-
que exigeant, émotion vive, stress... Ceci est symptomatique d’un déséquilibre entre l’oxygène et le gaz car-
bonique dans le sang.
En résumé, quand la respiration est calme et régulière, le corps, l’esprit et les émotions le sont aussi. De préciser
Iyengar7 : « En respirant avant d’agir, nous sommes capables de ralentir notre réponse, d’inspirer le divin et
d’abandonner l’ego dans l’expiration. »
Les techniques de respiration génèrent de nombreux bénéfices tel que décrits ci-après.
16
Principaux types Bénéfices
Respiration yogique Aide à se prémunir contre certaines affections pulmonaires (rhume, bronchite, asthme) du fait
d'un apport d'oxygène 10 fois supérieur à celui de la seule respiration abdominale, et du rejet
d'autant de dioxyde de carbone. Améliore à long terme la capacité respiratoire, peu importe
l'âge et la condition physique. Permet un lâcher-prise à tout moment de la journée ainsi qu’une
Point 3.1 meilleure gestion des processus d’attention sélective* et d'énergie.
Respiration Purifie le corps (et le sang) par l'expulsion plus efficace de dioxyde de carbone et l'absorption
abdominale forcée d'oxygène. Éveille le cerveau et équilibre le système nerveux. Améliore le système immunitaire.
Kapalabhati Nettoie le système respiratoire. Diminue les problèmes de sinus, de bronchite et de tuberculose.
Facilite la concentration. Stimule l'esprit. Favorise le travail mental et la préparation à la
Point 3.2 méditation. Renforce les muscles abdominaux.
Respiration alternée Le sang reçoit plus d’oxygène que durant une respiration normale. Si pratiquée chaque jour,
Anuloma Viloma équilibre le corps et le système nerveux. Balance les énergies Yin-féminine-réceptive et Yang-
masculine-active.
Soulage de nombreux problèmes8 : Anémie. Angine. Asthme. Bronchite. Colite. Constipation.
Diabète. Diarrhée. Dilatation du coeur. Dysenterie. Épilepsie. Faiblesse nerveuse. Fatigue.
Mauvaise haleine. Hémorroïdes. Impuissance. Indigestion. Maux de tête. Migraine.
Palpitations. Paralysie. Poitrine. Poumons. Prostate. Vertiges. Refroidissement. Reins. Manque
de souffle. Tension artérielle (diminue). Troubles cardiaques. Rhume chronique. Troubles
Point 3.3 menstruels. Urine (incontinence ou excès).
Respiration sonore Efficace durant la grossesse et lors de l’accouchement. Élimine les problèmes au niveau de la
Bhramari gorge. Renforce et améliore la voix. Améliore la mémoire et la concentration. Diminue le stress,
l’anxiété et l’insomnie. Éveille la conscience profonde (aux sons psychiques internes). Calme
Point 3.4 l’esprit et favorise la méditation.
* Le bon déroulement de nos actions, surtout en phase de planification de nouvelles séquences, découle du ca-
ractère adaptatif du ‹ contrôle attentionnel › qui varie en fonction du degré de familiarité de la situation9.
Principales contraintes
Il importe d’éviter de proposer les techniques abordées plus haut, et décrites plus loin, aux :
• Enfants de moins de huit ans10.
• Cardiaques et à ceux souffrant de haute-pression artérielle (HPA).
Avec un rhume, éviter la respiration alternée/Anuloma Viloma.
Pour les femmes enceintes, éviter :
• La respiration alternée/Anuloma Viloma après le premier semestre.
• La respiration abdominale forcée/Kapalabhati.
Ne pas pratiquer les respirations abdominale forcée (2),
alternée (3) et sonore (4) en étant couché.
REMARQUE :
À long terme, on gagne à s’approprier ces techniques de respiration consciente plus ou moins dans l’ordre pro-
posé ci-haut.
Comme la respiration yogique facilite le lâcher-prise, elle devrait être le point de départ de tout autre exercice
de respiration. Par ailleurs, Kapalabhati permet de nettoyer les sinus avant d’entreprendre Alunoma Viloma, la
respiration alternée. Exécutées calmement, ces trois techniques améliorent la concentration, ce qui permet de
profiter des bienfaits de Bhramari.
« Le yogi apprend à utiliser l’esprit pour gouverner ses sens, et il se sert de sa respiration pour gouverner
l’esprit. »
Iyengar, La Voie de la Paix Intérieure
17
3.1 Technique de respiration yogique (RY)
CONSIGNE :
Position immobile : Tête, cou et poitrine alignés, assis ou couché avec tête légèrement soulevée (cette dernière
position permet une meilleure relaxation-concentration). Respiration complète par le nez. On exclut la partie
claviculaire (lors de l’inspiration) ainsi que la compression de l’abdomen (lors de l’expiration).
Détente des yeux et de la mâchoire jusqu’à afficher un doux sourire, intérieur et extérieur. [Sourire permet de
ralentir le rythme cardiaque et d’abaisser la pression artérielle.]
Avant de débuter, se concentrer sur un point précis, par exemple le chakra du coeur (Anahata), lieu de rencon-
tre des énergies des chakras inférieurs et supérieurs.
La RY est abordée ici sous l’angle de l’amélioration de sa capacité respiratoire (et du rythme cardiaque) avec ef-
fet immédiat sur le LÂCHER-PRISE. Le fil conducteur de cette transformation est la ‹ mémoire corporelle ›,
attribut de la sagesse corporelle (Campbell, op. cit.) à l’origine de toute progression. Cette mémoire corporelle
s’alimente essentiellement de deux éléments, soit : la discipline personnelle — pratique quotidienne — jumelée à
une technique éprouvée telle que celle présentée ici.
Précisons d’abord les éléments constitutifs de cette technique axée sur l’‹ attention sélective › :
1. On respire toujours, le plus lentement possible, en comptant au rythme d’une horloge : 1, 2, 3…
2. La partie ‹ inspiration › se fait avec expansion de l’abdomen (ne pas oublier) et du thorax, de façon presque
simultanée, mais en excluant la partie claviculaire (on ne pousse pas jusqu’au maximum). NOTE : L’expira-
tion est passive11.
3. On assure un passage harmonieux entre inspiration et expiration, et vice-versa, au moyen d’une brève réten-
tion d’au moins une seconde entre chaque phase, mais pas plus de deux.
4. On respecte le ratio 1:2, soit l’équivalent de ‹ 1 › seconde à l’inspiration pour ‹ 2 › à l’expiration.
5. On ancre bien chaque ‹ compte › dans sa mémoire corporelle en le répétant plusieurs fois (au moins ‹ 5 › cy-
cles au début).
Rétention
Retenir brièvement le souffle (1 ou 2 secondes) entre l’inspiration et l’expiration, et vice versa, permet un
échange plus complet de l’oxygène en gaz carbonique qui est expulsé lors de l’expiration.
Comment expérimenter la RY ?
On débute par une simple exploration, à savoir : écouter sa respiration12 tout en se concentrant sur le compte.
Puis, une fois calmé, on ajuste le compte au cycle naturel qui est, pour la majorité des gens, de ‹ 4 › secondes à
l’inspiration pour ‹ 6 › à l’expiration. On réalise alors un très bon ancrage pour ce premier compte de référence.
NOTE : Il importe au début de ne pas dépasser ‹ 4 › secondes à l’inspiration du fait qu’il faut d’abord attein-
dre le niveau 4:8 (respecter le ratio 1:2) tout en visant une dépense énergétique minimale.
Par ailleurs, lorsqu’on demeure attentif à sa respiration et qu’on réussit à abaisser la tension, on découvre éven-
tuellement qu’il y a une marge de manoeuvre en regard de l’actuel compte de référence. C’est ce qui permet
d’envisager la progression. C’est alors le moment d’augmenter ce compte, mais d’une seule unité (à l’expiration
d’abord), établissant du même coup un nouveau compte de référence.
La capacité respiratoire ne s’améliore que très lentement. Ainsi, il importe de ne jamais planifier une session
en tablant sur une augmentation du compte durant la session. Se limiter à écouter son corps, non son ego.
Chaque fois qu’on réussit à augmenter le compte d’une seule unité, on découvre en même temps que chaque
amélioration alimente la mémoire corporelle. Cela a un effet direct sur la motivation à vouloir poursuivre l’expé-
rience (en envisageant une certaine progression), car il peut y avoir plafonnement pendant de longs moments,
volontairement ou non, ou même régression certains jours, selon le degré de relaxation et, surtout, de concentra-
tion du moment (ref. Attention sélective).
18
Bref, après avoir dégagé une MARGE DE MANOEUVRE au niveau de 4:6, on passe graduellement à 4:7,
puis à 4:8. Bien ancrer chaque nouveau compte.
Par après, on prolonge le compte, mais en commençant d’abord par l’expiration, soit de 4:8 à 4:9, puis à 4:10.
Cela nous permet alors d’allonger le compte à l’inspiration de ‹ 1 › unité, soit à 5:10.
On continue ainsi de suite jusqu’à 8:16, soit une séquence de ‹ 5 › comptes (en prenant tout son temps). À partir
de 9:18, on peut alors retrancher le compte le plus bas de la séquence pour n’en conserver que ‹ 5 › (si on se sent
à l’aise de débuter à un niveau plus élevé). Cela vaut également pour la suite de la progression.
Enfin, élément majeur de la technique, lorsqu’on se sent très à l’aise durant la démarche, on peut diminuer le
nombre de cycles par compte, passant de ‹ 5 › (nombre minimal suggéré au départ) jusqu’à ‹ 1 › cycle, mais de
façon progressive, sans jamais se hâter.
Règle absolue : Un cavalier ne peut aller plus vite que sa monture (l’ego doit céder le pas au corps).
Le bris conscient du rythme de respiration ouvre ainsi la voie au ‹ bris conscient du cycle des pensées ›.
19
3.2 Technique de respiration abdominale forcée — Kapalabhati
POSITION :
Assis confortablement ou à genoux. On conserve la colonne vertébrale étirée vers le haut, la tête droite, les
épaules détendues, les mains sur les genoux. On peut fermer les yeux pour mieux se concentrer.
CONSIGNES :
1. On prend une ou deux respirations normales, par le nez seulement.
2. Vers le milieu de l’expiration, toujours par le nez, on expulse l’air avec force en contractant rapidement
les muscles de l’estomac.
3. Sans briser le rythme, on laisse entrer l’air dans les poumons de façon passive, c’est-à-dire que l’on ne con-
trôle pas le rythme à l’inspiration. De même que l’air est expiré brusquement, de même l’air est inspiré rapi-
dement de façon naturelle (automatique).
4. Sans briser le rythme, on continue à expulser l’air de façon brusque.
5. On continue ainsi pendant 10 cycles successifs pour une (1) période.
6. On revient à un rythme normal : étape 1.
7. On reprend l’exercice 5 fois : étapes 2 à 6… pour un total de 50 cycles.
8. Lorsque les muscles abdominaux deviennent plus forts, un bénéfice tangible de cette technique, on peut ten-
ter d’allonger le nombre de cycles par période : 20, 30, 50, 100... Tout est question d’écouter son corps (plu-
tôt que son ego)
RAPPEL :
• Durant l’exercice, seul l’estomac bouge, le reste du corps demeure passif.
• S’attendre à ce que le pouls s’accélère durant les 20-30 premières secondes avant de se stabiliser.
• Ne rien craindre car cette technique semblable à de l’hyperventilation, mais contrôlée, n’offre pas les symptô-
mes d’une hyperventilation ordinaire ou subie.
La technique
On commence par une respiration normale, lente, puis après l’expiration :
1. On bouche la narine droite pour débuter la première inspiration avec la narine gauche.
Ensuite, on bouche la narine gauche et on expire par la narine droite.
Puis, on inspire par la narine droite. On bouche celle-ci pour expirer par la narine gauche.
Voici un cycle.
20
2. Pour le rythme, on suggère :
• Une durée identique — ratio 1:1 — tant à l’inspiration qu’à l’expiration.
• En tout temps, de prendre une pause de une (1) seconde entre inspiration et expiration, et vice-versa.
• De continuer ainsi pendant 5-10 cycles au début. On peut allonger par la suite.
• De ne jamais forcer le rythme.
3. Après avoir maîtrisé la technique des cycles respiratoires, on peut commencer à appuyer la langue sur le pa-
lais derrière les dents — la langue agissant ainsi comme un commutateur — contribuant à améliorer la con-
centration tout en favorisant une meilleure circulation de l’énergie. Comme mentionné précédemment (page
9), ce faisant, « le mélange d’énergie yin et yang, froide et chaude, terrestre et céleste, se fait automatique-
ment, équilibrant ainsi les plans physique, psychique et émotif de l’être ».
Adi Kriya
Cette méthode alternative suggérée par Yogrishi Vishvketu (https://akhandayoga.com) vise à segmenter la
respiration alternée en trois étapes.
Dans la première, on conserve un rythme d’environ une seconde pour chaque phase du cycle, sans prendre
de pose, idéalement durant deux minutes. On concentre son attention sur le sixième chakra, Ajna, situé entre
les sourcils. À la fin, tout en respirant normalement, on se repose durant environ 30 secondes en répétant un
mantra, par exemple ‹ Je suis en expansion infinie ›.
On reprend la respiration alternée avec une durée d’environ quatre secondes pour chaque phase du cycle
avec une pose d’une (1) seconde entre chaque phase, encore là durant deux minutes. On concentre son
attention sur le chakra coronal (septième) au sommet du crâne. À la fin, tout en respirant normalement, on
prend un bref repos d’environ une minute en répétant toujours le même mantra.
Enfin, on conclut en inspirant et expirant selon ses capacités (vitesse lente), l’inspiration et l’expiration étant
de même durée, mais sans forcer, pendant un dernier 2 minutes tout en portant son attention sur son ‹ étoile
personnelle ›, soit le lien entre le septième chakra — la couronne ou le dessus de la tête — et le cosmos ou
l’infini. On prend toujours une pose d’une seconde entre chaque phase du cycle. On termine en demeurant
dans un état de méditation pendant quelques minutes et en conservant une respiration normale.
Ce sont ces moments de complète relaxation, en silence, qui aident vraiment à LÂCHER PRISE.
Exemples de sons porteurs d’énergie qu’on peut utiliser en yoga, notamment en position statique (Yin) :
• Une lettre de l’alphabet : Aaaaaaaaaaaaaaa…
• Un mantra : un son associé à un ou plusieurs mots, comprenant une ou plusieurs syllabes, ayant chacun un
champ vibratoire qui lui est propre, tel que OM, utilisé souvent au début et à la fin d’une session de yoga.
• Enfin, Bhramari, le son de l’abeille, associé à la lettre M, mais prononcé la bouche fermée : Mmmmmmm...
21
Voici comment se déroule une pratique autonome de Bhramari.
1. On s’assoit confortablement, le dos droit. On respire lentement et calmement.
2. On lève les bras en pliant les coudes à hauteur des
épaules. Puis, on bouche les oreilles avec les pouces
et on couvre les yeux avec les index [photo], en con-
servant une pression à peine perceptible.
3. Ensuite, on ferme la bouche et on inspire lentement
par le nez et lors de l’expiration, on suggère d’émet-
tre le son Mmmmm…, soit celui de l’abeille. Le son
émis doit être doux et régulier.
4. Chaque respiration complète constitue un cycle. On
suggère de débuter par 7-8 cycles, puis d’augmenter
graduellement la durée de chaque respiration.
L’expérience peut être prolongée en tout temps jusqu’à 30 minutes :
a) en cas d’un niveau élevé de tension;
b) pour supporter un processus de guérison, notamment en période post-opératoire;
c) durant la grossesse et lors de l’accouchement.
5. Quant au rythme de respiration, on peut choisir soit une durée égale (ratio 1:1) entre inspiration et expira-
tion, soit le ratio 1:2, c’est-à-dire une seconde à l’inspiration pour 2 secondes à l’expiration (Ref. Respiration
yogique). Peu importe le ratio, on essaie de conserver un délai de 1 secondes entre chaque phase.
6. Quant au moment de la pratique, il est préférable de choisir un environnement calme, propice à ‹ l’éveil de
la sensibilité psychique ›.
Par exemple, terminer sa pratique de yoga comme suit : la posture de repos dite du Cadavre (Savasana), sui-
vie de la ‹ respiration alternée › (Anuloma Viloma), enfin Bhramari.
22
PRÉCISION : Iyengar (Light on Pranayama.) suggère que la technique de Kumbhaka — retenir son souffle de plus
de quelques secondes —
ne soit utilisée que par des personnes ayant terminé leur croissance (adultes) et maîtri-
sant minimalement la technique de respiration yogique, et qui ne souffrent pas de problèmes de pression arté-
rielle ou de pression aux yeux (glaucome, décollement de rétine...).
Par ailleurs, le meilleur moment pour s’approprier cette technique de rétention se situe à la fin d’une période de
respiration abdominale forcée ou Kapalabhati. En effet, lorsqu’en maîtrise totale de cette dernière (point 3.2),
on peut retenir sa respiration comme suit :
Lors de la dernière expulsion d’air, on garde l’abdomen contracté tout en conservant un niveau de confort —
rétention externe — puis, lorsqu’on sent que le corps a besoin d’oxygène, on inspire lentement et normale-
ment pour ensuite conserver l’air dans les poumons — rétention interne — jusqu’à ce qu’on ressente qu’il faut
retourner à un cycle normal de respiration.
C’est pourquoi il importe d’éviter de contracter l’abdomen trop longtemps si l’on désire reprendre un rythme
normal lors de l’inspiration qui suit. En effet, c’est en se concentrant à inspirer le plus lentement possible qu’on
peut allonger significativement la rétention suivante. Là encore, il faut penser à ne pas retenir trop longtemps
l’air dans les poumons si l’on veut reprendre un rythme normal de respiration.
Lorsqu’on retient correctement sa respiration, on observe les phénomènes suivants :
• Le pouls s’accélère quelque peu.
• On devient conscient qu’il est plus difficile de conserver l’air hors des poumons qu’à l’intérieur de ceux-ci.
• La durée de la rétention est directement proportionnelle à la durée d’un cycle de ‹ respiration consciente/yo-
gique › (point 3.1). Mieux cette dernière est maîtrisée, plus la rétention pourra s’allonger et se faire aisément.
• Enfin, on doit s’approprier tout cela de façon graduelle; la sagesse corporelle ne se développe qu’avec l’accu-
mulation des expériences.
Se rappeler de toujours se méfier de son ego.
3.6 Bandha
Le bandha est une compression de certains muscles qui permettent de verrouiller l’énergie au sein du corps. Uti-
lisés particulièrement lors de la rétention de la respiration (kumbhaka), les trois principaux bandhas se déclinent
comme suit :
• Jalandhara Bhanda : compression de la gorge par inclinaison de la tête.
Ce bandha se fait de façon naturelle, sans forcer.
• Mula Bandha : contraction du périnée.
Ce bandha ne doit être utilisé qu’après la rétention interne, soit après l’inspiration.
• Uddiyana Bandha : contraction du ventre.
Se fait après l’inclinaison de la tête et la contraction du périnée. On a alors la sensation que tout est contrac-
té en un seul bloc.
On prête néanmoins des vertus à ces bandhas qui devraient néanmoins être utilisés dans l’ordre précité.
23
Notes
1. Vieux proverbe chinois cité in FRAWLEY D., Ayurveda and the mind : the Healing of Consciousness, Lotus Press,
1997.
2. SARASWATI, Swami N., Prana and Pranayama, Yoga Publications Trust, India, 2009.
3. IYENGAR B.K.S., Light on Pranayama, HarperThorsons, 1995, 2013.
4. RINPOCHÉ A. et A. C. Zangmo, Le Yoga tibétain de la respiration, Le Courrier du Livre, 2016.
5. FARHI D, The Breathing book : good health and vitality through essential breath work, St. Martin’s Griffin, 1996.
6. Inspiré principalement par Farhi, op. cit.
7. IYENGAR B.K.S., La Voix de la Paix Intérieure, J’ai Lu, 2005 & Light on Pranayama.
8. Iyengar, Light on Pranayama, Saraswati, op. cit.
9. Inspiré de DELINE S., Différences individuelles dans les processus de contrôle attentionnel chez des personnes jeunes et âgées :
approches expérimentale et computationnelle, HAL Id: tel-00960549.
10. LARK L., Yoga pour les enfants, Le Courrier du livre, 2003.
11. « Dans la respiration yogique, le cerveau et les extrémités du corps demeurent passifs et seuls les poumons
sont activés. [...] Le souffle est reçu et non aspiré. » Iyengar, Light on Pranayama.
12. IYENGAR B.K.S., Bible du Yoga, Éditions Buchet/Chastel, 1978.
24
CHAPITRE 4
Mouvements
n
Son
tio
Re
plante des pieds sur le sol.
tra
lax
en
ati
Énergie
nc
on
2. À l’opposé, les pratiquants védistes sont plutôt stables. Tout en retenant consciente
Co
des positions debout, ils peuvent s’assoir, sur chaise ou par terre, les jam- Respiration Posture
bes croisées (en lotus ou en tailleur), de concert avec des positions ac- Préparation
De façon concrète, Yoga signifie « unifier, faire un lien avec la source de la vie » (Iyengar, La Voix de la Paix
Intérieure). Se référant également à Patanjali, Ravindra (op. cit.) souligne que « le but du yoga est de calmer
l’esprit. » Pour Desikachar (op. cit). le yoga permet de « lier les brins de l’esprit ensemble ». Il se réfère aussi
aux dits sutras de Patanjali pour décrire les qualités d’une posture-asana
de yoga comme suit : stabilité (con-
fort) et éveil. En fait, selon cet auteur, tout changement physique ou mental serait du yoga.
Dit autrement, le yoga est l’art d’unir et d’équilibrer les énergies du souffle (prana), du corps, des sens et de
l’esprit. Cet art réside dans l’acuité de l’observation de soi.
À l’origine, le yoga était une longue méditation assise (Yin). Pour conserver cette position sans sourciller,
une certaine forme physique était de mise. De là l’ajout graduel de postures d’entretien énergétique
dont le nombre s’est échelonné très lentement sur plusieurs siècles. Puis, suite à la découverte du yoga
par les envahisseurs anglais lors de la conquête de l’Inde, l’offre s’adapta aux besoins sans cesse crois-
sants de cette clientèle occidentale, situation qui perdure encore de nos jours.
En se rappelant que les postures-asanas ne peuvent être abordées sans des techniques de respiration adé-
quates — généralement, on inspire en étirant le corps, on expire en le contractant — il importe d’aborder
harmonieusement le yoga en analysant ces quelques principes empruntés principalement à Desikachar (op.
cit.) et à Iyengar (La Voix de la Paix Intérieure).
• On commence la pratique avec des postures très simples qu’on aime et qu’on aborde de façon progres-
sive.
• La recherche de la posture adéquate est un effort conscient d’aligner le Soi sur l’Infini de façon à ren-
dre fluide la circulation de l’énergie dans le corps.
25
• Dans l’exécution d’une posture, on essaie de générer et de stabiliser son énergie, de la conserver et de ne
pas la gaspiller en pure perte.
• On doit trouver la ligne médiane de chaque posture de sorte que l’énergie soit correctement distribuée.
• On doit créer la détente en l’équilibrant avec le juste degré de tension.
« Savoir peser et équilibrer la tension est la clé de l’art de vivre. » (Iyengar, Bible du yoga).
• Le défi du yoga est d’aller au-delà de ses limites, raisonnablement.
Si un étirement excessif est le fait d’un ego trop enflé, un étirement en dessous de ses capacités provient
d’un manque de confiance.
• La colonne vertébrale a pour tâche de garder l’esprit alerte. Elle ne doit jamais être relâchée, mais s’élever
jusqu’au Soi. Faute de quoi la lumière divine qui est en nous s’obscurcit.
• La stabilité exige de l’équilibre. L’équilibre du corps, qui se retrouve grâce au mouvement, est le fondement
de l’équilibre dans la vie. Quelle que soit notre position ou notre condition dans la vie, il faut trouver un
équilibre qui symbolise l’état du ‹ ici et maintenant ›.
• Après avoir atteint la posture finale, il faut apprendre à laisser aller l’effort et la tension des muscles, et pas-
ser la charge aux ligaments et aux articulations de manière à ce qu’ils maintiennent la posture fermement,
sans même que la respiration ne fasse vaciller le corps.
Ce dernier point permet d’ouvrir la porte au débat sur le type de postures à privilégier, à savoir : statique-récep-
tif (Yin) ou dynamique-actif (Yang) ou une combinaison des deux. Néanmoins, c’est à chacun de découvrir
l’équilibre adéquat entre ses énergies Yin et Yang.
Voici les préceptes importants du Yin Yoga.
26
• L’attribut premier du Yin Yoga est le temps, non l’effort.
En effet, cela prend du temps aux tissus Yin pour répondre à un stress même léger. Faire preuve de patience
permet de calmer l’esprit tout en développant une attitude propice à la méditation.
• Garder brèves les postures Yang entre les postures Yin. Par ailleurs, dans une classe fusion, faire des postures
Yang ou Yin pendant 15 minutes avant de changer de style.
• Les postures en extension — on se penche vers l’arrière — sont plus énergétiques que celles où on se penche
vers l’avant (flexion), qui sont plus calmantes.
• Il y a des avis différents sur le fait qu’une contre-posture doit suivre immédiatement une posture (par exem-
ple, flexion-extension). Toutefois, la contre-posture doit être plus simple ou moins énergivore que la posture.
À cela, nous pourrions ajouter quelques règles pertinentes :
• Pour chaque posture, présence d’une fiche signalétique (voir l’encadré à la page suivante) :
• Bien connaître son état de santé. S’informer des contre-indications et des précautions à prendre avant de
choisir une posture. Écouter son corps en tout temps.
• Choisir des postures variées avec le meilleur rapport ‹ bénéfice escompté/niveau de difficulté ›.
• Déterminer ses priorités dans l’exécution d’une posture : positionnement de la colonne vertébrale, équilibre
du corps au départ et à l’arrivée, respiration, amplitude du mouvement avant de prendre une position stati-
que (Yin) ou durant une séquence dynamique (Yang), etc.
• S’en tenir à ce qui peut être maîtrisé par étapes plutôt que d’essayer de débuter avec une posture complexe.
NOTE : La complexité d’une posture, couplée à l’influence perverse de l’ego, peut inciter le pratiquant à
outrepasser ses capacités physiques, voulant plutôt imiter à la perfection certains modèles humains : ins-
tructeur et autres références
(cours,
affiches, photos, vidéos...). Cette image de perfection semble être le
côté spectacle ou l’angle narcissique du yoga, même s’il serait contreproductif d’en présenter une version
au style relâché. On devrait à tout le moins faire des efforts pour proposer des étapes permettant de distin-
guer ce qu’un débutant peut réaliser lors de son premier essai par rapport à la même posture exécutée par
un pratiquant expérimenté, peu importe le niveau de difficulté de la posture. Cela cadrerait davantage
avec l’idée d’équilibre (sattvique) que l’on veut promouvoir (concept détaillé en page 57).
• Pratiquer régulièrement afin d’entretenir la ‹ mémoire corporelle ›, vue comme la capacité de se remémorer
le niveau de performance des exécutions récentes. Cette régularité permet de mieux anticiper les réactions
du corps au moment de débuter l’exécution d’une posture : choix de sa durée, du niveau d’intensité, du
rythme de respiration… ce qui ne peut qu’améliorer l’exécution.
• L’exercice matinal favoriserait l’établissement et le maintien de la pratique à long terme (Farhi, op. cit.).
Quand la colonne vertébrale est en mode flexion, extension ou rotation, une pression s’exerce constamment sur
la plupart des organes digestifs, faisant l’effet d’un léger massage sur ces organes contrairement à l’ingestion de
nourriture qui met la machine digestive en marche forcée. C’est pourquoi on vante les bienfaits de la < Saluta-
27
tion au soleil (Surya Namaskar) >, car cette posture Yang de type flexion-extension utilise notamment une con-
traction de l’abdomen à plusieurs niveaux. Soulignons, par ailleurs, qu’en temps et lieu, les rotations de la co-
lonne exercent une certaine pression sur le foie (côté droit) et sur l’estomac (côté gauche).
Mais dans tous les cas, l’effet thérapeutique de ces pressions est plus marqué lorsqu’on termine une posture en
stabilisant le mouvement — rotation, flexion, extension — pendant un certain temps (Yin Yoga).
28
Nasikagra ou Nasagra (lors de la respiration alternée)
a) Index et majeur groupés et repliés sur la paume (photo) ; annulaire et auriculaire allongés et groupés,
pouce allongé ; l’annulaire et le pouce sont utilisés pour boucher les narines en alternance.
b) Index et majeur groupés et allongés, appuyés sur le front (entre les sourcils), l’auriculaire
plié sur la paume, le pouce et l’annulaire utilisés pour boucher alternativement les narines.
Dans toute autre circonstance, pour ne pas laisser s’échapper l’énergie vitale, on peut position-
ner les extrémités des doigts sur n’importe quelle partie du corps.
4.4.2 Taoïsme
Il est possible d’accumuler l’énergie environnante par un effort conscient en la visualisant entrer par :
• la peau.
• la plante des pieds / Yongquan (de là l’idée de toujours les appuyer sur le sol).
• la paume des mains / Laogong. Voir l’illustration en page 14.
Comme les points Laogong sont des portes d’échange d’énergie avec l’extérieur, on peut visualiser une boule
d’énergie entre les paumes lorsqu’elles sont l’une face à l’autre, avec une distance variable entre celles-ci.
Les deux paumes peuvent aussi se toucher aux points Laogong, paume droite (Yang) sur paume gauche (Yin).
On peut également frotter les paumes des mains l’une contre l’autre jusqu’à ce qu’elles soient chaudes. Cela
permet de faire venir le Chi jusqu’au bout des doigts. On peut ensuite se masser la nuque, les reins, etc., ou
déposer les paumes sur certaines parties de la tête pour les revigorer : yeux, oreilles, tempes, etc.
29
4.6 Repos
Le Yin Yoga nous a familiarisés avec des postures statiques où l’on applique de façon consciente une tension sur
les articulations (tendons et les ligaments). À l’opposé, certaines postures de relaxation telles que le Cadavre-Sa-
vasana (couché sur le dos) sont également associées à une immobilité consciente, mais sans aucune tension.
Entre les deux, il y a des positions relativement stables nécessitant un minimum de tension, par exemple lors-
qu’on est passager dans un véhicule (voiture, autobus, train...). Il est va de même lorsqu’on est à la maison, assis
dans un fauteuil moelleux, en train de regarder la télévision ou d’écouter une oeuvre musicale. Ce qui nous sem-
ble sur le moment confortable
peut occasionner des problèmes si l’on conserve inconsciemment ce type de pos-
ture trop longtemps du fait, notamment, que la colonne vertébrale n’est pas toujours alignée correctement.
Dans ces conditions, certains tendons et ligaments subissent des tensions qui risquent de perdurer pendant plu-
sieurs heures, surtout si l’on se dirige rapidement au lit pour dormir. Le sommeil pourrait ainsi ne pas être aussi
récupérateur qu’espéré.
Pensons que dans certains pays, notamment en Inde, chaises et fauteuils sont peu ou pas utilisés. Généralement,
les individus s’assoient directement sur le sol (tapis, coussin), ce qui ne les empêche pas d’avoir une structure cor-
porelle plus ferme que la nôtre, habitués depuis leur plus jeune âge à ces ‹ accommodements ›.
Bref, dans notre préparation en vue d’un sommeil réparateur —
étape clé dans la gestion de son énergie — on
devrait s’inspirer de la stratégie proposée dans les ateliers de yoga, à savoir : postures statiques-Yin et,ou dynami-
ques-Yang précédant une posture de relaxation immobile. À ce chapitre, on gagnerait également à éteindre tout
écran (TV, ordinateur...) au moins une heure avant la période de sommeil. Notons que les recherches ont démon-
tré depuis longtemps5 que « la lumière bleue émise par ces écrans bloque la sécrétion de mélatonine, l’hormone
inductrice de sommeil ». Enfin, une fois au lit, si le sommeil tarde à se manifester, on suggère des exercices de
respiration yogique et,ou la lecture sur support papier d’un thème étranger à nos préoccupations quotidiennes.
Notes
1. OLSON S. A., Embryonic Breathing, Valley Spirit Arts, 2017.
2. Ravindra., op. cit.
3. GRILLEY P., Yin yoga : Principles & Practice, White Cloud Press, 2012.
CLARK B., The Complete Guide to Yin Yoga, White Cloud Press, 2011.
4. Le Dao ou Tao [chinois] « peut être considéré comme la matrice préalable au sein de l'univers au passage du
Qi [Chi-prana-énergie] ou souffle originel, précédant la parité binaire du Yin-Yang ». Source : Wikipedia.
5. De nombreuses sources dont : L’abus d’écran a de multiples effets néfastes sur la santé, https://www.planetesante.ch
30
CHAPITRE 5
Son et mantra
n
Son
tio
Re
tra
lax
Avec des techniques de respiration-pranayama ainsi que des postures-asanas,
en
ati
Énergie
nc
on
le son constitue le troisième élément physique lié à la gestion consciente de consciente
Co
l’énergie. Soulignons que le son est vibration et toute vibration est en mou- Respiration Posture
vement selon un rythme. Préparation
31
5.1 Adéquation Chakra/Mantra
Pour faciliter l’ouverture d’un chakra, on peut répéter plusieurs fois le mantra qui lui est associé tel que ceux pro-
posés dans le tableau suivant.
NOTE : Le M dans chaque son représente l’aspect maternel et matériel de l’univers.
Le A (cinq premiers mantras) représente l’aspect paternel, mais non matériel.
32
5.2 Sons de guérison — aspect taoïste
Chaque son — ainsi que chaque couleur — génère une énergie différente pour guérir différents organes tout en
assurant l’équilibre physique, énergétique et émotionnel.
Le meilleur moment pour pratiquer : Avant d’aller dormir.
Consigne : Toujours sourire à l’organe avec sincérité jusqu’à ce que l’organe nous rende le sourire. Le Sourire
Intérieur commence aux yeux.
Compassion,
Courage, Honnêteté, Équilibre la température
Bonté Honneur,
Émotions
Droiture, Douceur, Impartialité, des 3 niveaux (la chaude
bienveillante, Respect,
(en positif) Grande Sagesse
Générosité Amour, Joie,
Équanimité, vers le bas, la froide vers le
estime de soi Justice haut)
Bonheur
Arrogance, Inquiétude,
Chagrin, Colère,
Émotions
Emportement, Excès de
Tristesse, Peur, stress Frustration,
(en négatif) Dépression Ressentiment
Cruauté, sympathie, Excès
Haine de pensées
33
Divers types de méditation
1. La méditation yogique
Préparation
1. Relaxez, assis confortablement, le dos droit. Respirez par le nez. Souriez durant toute la méditation. Sourire
à tous ses organes, spécialement le cerveau, le cœur et la région du nombril — les trois réservoirs d’énergie
dans le corps — aide à créer un temple intérieur qui unit le corps, l’esprit et l’âme.
Concentrez-vous sur votre respiration.
2. Visualisez ensuite un lien physique avec l’énergie terrestre à partir du coccyx (Muladhara). Puis, visualisez
votre ‹ étoile personnelle › située juste au-dessus de votre couronne (Sahasrara, siège de la conscience su-
prême, qui anime tous les chakras). Votre étoile personnelle — le lien subtil avec le cosmos ou l’univers — est
liée avec celles de toutes les personnes qui méditent au même moment dans l’univers. Ce lien permet d’am-
plifie les énergies positives circulant dans votre corps tout en vous isolant des influences négatives externes.
Technique
3. Portez votre attention sur l’énergie pure et naturelle qui provient de la terre jusqu’à votre coccyx (muladha-
ra). Puis, INSPIREZ en amenant cette énergie (Yin) vers le haut, dans une spirale autour de la colonne ver-
tébrale, au niveau de vos autres chakras : sacrum (Swadhisthana), nombril (Manipura), plexus solaire/cœur
(Anahata), gorge (Visshudha), troisième œil (Ajna), jusqu’à la couronne (Sahasrara), clé maîtresse liée directe-
ment à votre étoile personnelle.
Concentrez-vous quelques instants — rétention interne — sur l’énergie circulant entre votre étoile person-
nelle et l’univers/cosmos.
4. Puis, commencez à EXPIRER en ramenant de l’univers, à travers votre étoile personnelle et votre cou-
ronne, cette énergie salvatrice (Yang) en lui demandant de pénétrer chacune de vos cellules, de vos os, de vos
muscles, de vos nerfs et particulièrement de vos chakras, dans l’ordre : troisième œil, gorge, cœur, plexus so-
laire, nombril, sacrum, coccyx.
Au coccyx, continuez à pousser cette énergie jusque dans la terre en ordonnant à toutes les forces négatives
de quitter le corps afin d’être recyclées par Mère Terre.
Concentrez-vous quelques instants — rétention externe — avant de continuer votre respiration.
Option 1
Durant la respiration, on peut visualiser la couleur blanche qui accentue l’effet de cette énergie salvatrice.
Toutefois, on peut substituer au blanc l’ensemble des trois couleurs suivantes, dans l’ordre : le vert pour laver
les cellules des toxines; le bleu pour rincer les cellules des impuretés restantes; le violet pour énergiser les cel-
lules. Les couleurs peuvent être utilisées sur 3 cycles consécutifs de respiration.
Option 2
Lors de l’inspiration, on peut se concentrer sur une vertu, une faculté ou un sentiment tel que la compassion,
la volonté, l’amour, la sincérité, l’adaptation, l’empathie, la patience ou la persévérance, etc. Le lien créé avec
le cosmos lors de l’inspiration permet de renforcer cette vertu/faculté/sentiment et, lors de l’expiration, d’en
laisser des traces dans tout le corps.
Option 3
Poser la langue au palais derrière les dents permet de faciliter la concentration et de
«
créer de facto un effet
calmant tout en générant une certaine quantité de salive, considérée comme l’eau de vie. » (Voir page 9.)
Option 4
On peut y joindre les mouvements de Prana Mudrā Pranayama (illustration page suivante).
34
Prana Mudrā Pranayama
L’étape 1 consiste à conserver une respiration
normale jusqu’à l’atteinte du niveau de calme
voulu. On maintient la colonne droite. Les
mains sont l’une dans le creux de l’autre, pal-
mes vers le haut (Bhairavi Mudrā). On garde
les yeux fermés.
À l’étape 2, on commence à lever les bras à
l’inspiration au moment où on visualise l’éner-
gie au niveau du coccyx.
Les mouvements ascendants suivent la mon-
tée de l’énergie au niveau des autres chakras
jusqu’au troisième œil (étape 5).
En conservant les mains quelques secondes à
cette position, l’énergie est projetée ensuite
vers la couronne et l’étoile personnelle (au-des-
sus de la couronne), puis jusqu’au cosmos.
Il en va de même lors de l’expiration qui sym-
bolise le mouvement de l’énergie venant du
cosmos.
On commence à baisser les bras lorsqu’on vi-
sualise l’énergie au niveau du troisième œil.
Les mouvements suivent la direction descen-
dante de l’énergie jusqu’au coccyx.
Au coccyx, on continue à pousser cette éner-
gie jusque dans la terre en ordonnant à toutes
les forces négatives de quitter le corps afin
d’être recyclées par Mère Terre.
À ce point, les mains reprennent alors leur
position de départ.
Et on reprend le processus en inspirant...
Source : Saraswati, op. cit.
Option
S’il y a lieu, la durée de la rétention de plus de quelques secondes (Kumbhaka) doit se faire sans effort et n’être
intégrée que lorsqu’on est à l’aise avec le mouvement des bras. On peut alors conserver un ratio 1:1:1:1, soit la
même durée pour : l’inspiration, la rétention interne, l’expiration, la rétention externe. La durée est fonction des
capacités de chacun, en visant toutefois à ne jamais perdre le rythme.
2. Yantra — Mandala
Quelque soit le type de respiration retenu, on peut méditer en visualisant un yantra ou un mandala.
Le yantra « exprime la totalité de la personnalité. Symbole unificateur, il correspond à la nature microscopique
de l’âme. Il est l’expression de tous les cheminements. » (Jung, op. cit.)
Comme précédemment décrit dans l’introduction de cet ouvrage, « les formes qui le composent véhiculent des
contenus conscients de par leur signification connue, mais ils interpellent aussi des structures psychiques incon-
scientes. »
35
Dans la symbolique mystique traditionnelle indienne, le sens de ces figures (telle celle-ci extraite de Wikipedia)
est le suivant :
1. Le point, Bindu, énergie, centre où a lieu la création.
2. Le triangle équilatéral : l’harmonie, la proportion.
Lorsqu’il pointe vers le bas : Shakti Kona, aspect féminin, l'eau.
Lorsqu’il pointe vers le haut : Shiva Kona, aspect masculin, le feu.
3. Le cercle, Chakra, l'air.
4. Le carré, Bhupura, la terre/manifestation.
5. La fleur de lotus, Padma, la pureté.
Selon Frawley et Lad (op. cit.), le yantra peut être utilisé avec le mantra pour nettoyer l’environnement psychique,
toujours stagnant en cas de maladie. Le yantra peut être aussi utilisé pour augmenter le potentiel de guérison de
la médication ainsi que pour purifier la salle de traitement. Selon les auteurs précités, on peut également le pla-
cer sur les chakras pour soulager des blocages.
Dans le mandala ci-contre d’influence bouddhiste — les 8 symboles de la prospérité — chaque symbole porte
une signification particulière, en partant du sommet vers la droite :
• Roue du dharma : libération
• Parapluie précieux : protection
• Poisson d’or : liberté, courage
• Vase du trésor : longue vie, prospérité, richesse
• Fleur de lotus : purification
• Conque blanche : accomplissement, adaptation
• Dessin prospère : union de la sagesse et de la méthode
• Bannière victorieuse : positivisme, dispersion des obstacles
3. Vipassanā
Selon Hart (op. cit.), Vipassanā est l’une des plus anciennes techniques de méditation de l’Inde, qui aurait été re-
découverte par le Bouddha Gautama il y a 2 500 ans. L’auteur y décrit l’approche popularisée de nouveau il y a
quelques décennies en Birmanie par Goenka comme « l’observation de la réalité en nous-mêmes ». Sous cet an-
gle, l’objet de l’attention concerne nos propres sensations physiques, car « c’est à travers les sensations que nous
faisons l’expérience directe de la réalité » nous rappelle l’auteur.
La technique requiert de déplacer son attention d’un bout à l’autre du corps, de la tête aux pieds et des pieds à
la tête, en suivant un ordre régulier tout en conservant une posture stable. En effet, on doit éviter que l’attention
se déplace au hasard. À cet égard, il peut être utile de visualiser un flux lumineux (boule d’énergie) qui circule
lentement dans les diverses parties du corps selon une séquence précise.
L’effort consiste simplement à observer objectivement les sensations qui se manifestent dans le corps, de quelque
nature que cela soit : palpitation, douleur, froid, chaleur, démangeaison, pulsation, etc. Aucun effort n’est fait
pour rechercher et comprendre la cause d’une sensation. Il s’agit seulement d’être conscient de ces sensations.
Ainsi, il importe peu que les sensations soient agréables ou non, uniformes ou variées. On ne doit porter son at-
tention que sur le moment présent, à un endroit précis, sans effort apparent, sans même penser à la respiration.
Par ailleurs, lorsque cette forme de concentration permet d’identifier des zones de tension ou de douleur, il faut
réaliser alors que cette tension ou cette douleur est la nôtre et qu’on doit l’accepter telle qu’elle est, objective-
ment et sans sourciller. Il se peut alors que la douleur ou la tension change, disparaisse, revienne, etc.
Comme le souligne Hart, le travail « consiste à nous observer comme un scientifique dans son laboratoire ». Ob-
server sans réagir, en prenant néanmoins conscience du caractère éphémère de nos sensations. De façon subtile
mais réaliste, cela devient une étape vers le déconditionnement.
REMARQUE : À certains égards, la présente description s’apparente à la ‹ Méditation Pleine Conscience ›.
36
Persévérance
Pratiquer seul — méditation, yoga... — demande beaucoup de discipline. Après une période d’initiation, voire
de perfectionnement, certains demeurent esclaves de ces rencontres de groupe à cause de l’énergie qui s’y dé-
gage. C’est inspirant mais également contraignant : déplacements, coûts, horaire peu flexible et restreint (rare-
ment plus d’une fois par semaine).
Sans nier la pertinence de s’en remettre parfois à quelqu’un d’expérience pour une mise à niveau ou pour explo-
rer de nouveaux horizons, on gagne à devenir autonome et à choisir soi-même les modalités de sa pratique : fré-
quence (tous les jours !!!), horaire, endroit, durée, contenu/séquence...
Ne pas oublier cette affirmation de Iyengar déjà présentée en page 3 :
« Dans un cours, vous êtes subordonné à un professeur. L’intelligence directrice vient de lui et vous suivez au
mieux de vos capacités. Chez vous, par ailleurs, c’est votre intelligence qui est le maître, et les progrès que
vous faites vous appartiennent et seront maintenus. De plus, la volonté que vous employez est vôtre. Elle ne
provient pas du pouvoir, du charisme, de la force ou de l’intensité de l’enseignant. Elle vient de vous et son
effet est profond. »
Notes
1. FRAWLEY D. et V. Lad, The Yoga of Herbs, Lotus Press, 1986, 2001
2. VIGNE J., Méditation et Psychologie, Albin Michel, 1996
37
CHAPITRE 6
Doshas
Le bien-être s’appuie notamment sur l’énergie pranique (vitale). Celle-ci est associée au système des doshas,
appelés ici ‹ profils bio-énergétiques › (expression jugée préférable à ‹ humeurs biologiques ›).
Dosha signifie « ce qui provoque l’altération ou l’avarie ». En plus d’être responsables des processus physio-
logiques, les doshas ont une implication psychologique au niveau du tempérament et des émotions.
La compréhension de ces trois profils — VATA (air), PITTA (feu) et KAPHA (terre - eau) — permet de per-
sonnaliser les apports/interventions destinés à soutenir la vitalité et à minimiser les risques de maladie : ré-
gime alimentaire et plantes médicinales, exercices, postures de yoga, techniques de respiration et de médita-
tion, régularisation des habitudes de vie, cure de nettoyage (Pancha Karma...). Une description détaillée
fait l’objet du huitième chapitre.
Globalement
VATA est le véhicule qui facilite la circulation et le travail sous-tendant toute action.
PITTA est la force de transformation qui génère le changement et la nouveauté.
KAPHA est la force stabilisatrice qui supporte l’environnement, que ce soit la santé ou la maladie.
Règles importantes1 :
1. Il y a toujours interconnexion entre les trois doshas. Étant tous différents les uns des autres, nous sommes
affectés à des degrés divers. Ainsi, la majorité des individus possèdent un dosha majeur, accompagné
d’un dosha mineur. Rarement rencontre-t-on quelqu’un doté d’un équilibre parfait entre les trois doshas
ou d’un dosha unique (se démarquant très largement des 2 autres).
2. Un des principaux objectifs de santé vise, à travers nos actions et notre alimentation, à équilibrer ou à
éviter d’augmenter son dosha (majeur) : un excès continu tend à provoquer des malaises physiques ou
émotionnels.
En effet, le vent-Vata, la bile-Pitta et le mucus-Kapha sont trois formes de toxines qui s’accumulent dans
le corps, causant douleur et maladie.
Le vent provoque sècheresse, rigidité, nervosité et débilité.
La bile cause infection, inflammation, saignement et fièvre.
Le mucus cause congestion, œdème et obésité.
Voir le sommaire à la page suivante.
3. Les postures de yoga, avec leur effet d’apaisement, de relaxation et d’étirement, sont le principal exercice
physique pour équilibrer les doshas. Les postures aident à garder le corps et l’énergie en harmonie en
assurant une meilleure circulation du sang et de l’énergie-prana.
38
Sommaire Vata Pitta Kapha
Élément Air Feu Eau
Siège Colon et gros intestin Petit intestin, foie, sang Estomac, poumons, tête
Organe sensoriel Ouïe et toucher Yeux Goût et odorat
Correspondance
Cerveau, système nerveux, énergie Métabolisme, digestion Sécrétion des muqueuses,
physique corporelle système lymphatique
Correspondance Adaptabilité, vitalité et sensibilité de Intelligence, raison, Cohésion, stabilité, calme
mentale l’esprit compréhension
Émotion positive Enthousiasme Courage Amour, émotion, sentiment
Émotion négative Peur Colère Dépendance, désir
Environnement Chaleur et humidité Fraicheur, ombre, eau Chaleur, lumière, vent, sècheresse
préféré
Couleur positive Or, rouge, orange, jaune, blanc Vert, bleu, pastel, blanc ou gris Or, rouge, orange, jaune
Lorsqu’en Constipation, inflammation génitale Gastrites, ulcères, troubles Rigidité articulaire, rétention
déséquilibre, et urinaire, fatigue chronique, colon hépatiques, du pancréas ou de d’eau, obésité, congestion des
possibilité de … irritable, ostéoporose la rate muqueuses
39
Vata Pitta Kapha
Général
Activités Très actif, créatif, enthousiaste Modéré, je réfléchis avant d’agir Posé, je n’aime pas courir
Voix Plutôt faible ou rauque Assurée, parfois forte Profonde, timbre adéquat
Caractère Anxieux, nerveux, imprévisible Intelligence, courage, vitalité, Calme, stable, attachant, parfois
autocritique léthargique
Sommeil Léger, réveil hâtif Normal Long et profond
Soif Variable Excessive Légère
Pouls Rapide, irrégulier, faible Modéré, vigoureux, sautillant Profond, lent, régulier
Gestes Marche et agis rapidement Gestes réfléchis et précis Aime prendre mon temps
(accomplir des choses)
Langage Parle vite, bavard Précis et vigoureux, bon orateur Lent et monotone
Mémoire Rétention et oubli rapides Ciblée (ce qui me convient), mais Avec un certain délai, mais
permanente permanente
Actions Je suis spontané Je suis planificateur Je préfère suivre plutôt que
planifier
Prise de décision Indécis, je change souvent d’idée Je décide facilement et m’en tiens Je préfère refiler le problème à
à mes choix d’autres
Libido Forte Moyenne Sans problème
Force/ Faible, débute et arrête Normale, mais intolérance à la Forte, mais lent à débuter
endurance rapidement chaleur
Esprit Nerveux, je m’emballe Je deviens rapidement impatient Très calme, posé
rapidement
Rêves Fréquents, colorés Modérés, romantiques Peu fréquents, perturbés
Personnalité « Puis-je changer d’idée? » Soit ma façon d’agir, soit le néant Ne pas s’en faire
Tendances Craintif, anxieux, nerveux Coléreux, irritable, querelleur Calme, sentimental, attaché à…
émotionnelles
Tendances Hystérie, tremblements, anxiété Rage, tempérament extrême, Dépression, chagrin,
névrotiques accès de colère irresponsabilité
Finances Dépensier, pauvre Modéré, aime le luxe Économe
Climat préféré Chaud et humide Frais Chaud et sec
Sports Aime l’action Aime gagner Aime m’amuser
Passe-temps Arts (dessin, peinture, danse), Sports, politique, ce qui Nature, jardinage, lecture, tricot
voyage augmente l’adrénaline
Total des points
Interprétation
Le résultat le plus élevé est associé au dosha majeur. Si ce chiffre dépasse de loin les deux autres types, le dosha
est alors dit ‹ simple ›, soit : V, P ou K.
Par ailleurs, si le second chiffre se démarque du troisième sans être trop éloigné du premier, le dosha est alors
dit ‹ double ›, avec une composante majeure (résultat le plus élevé) et l’autre mineure (second résultat), soit :
VP, PV, VK, KV, PK ou KP.
Dans le cas où les trois chiffres sont identiques ou presque (plutôt rare), le dosha est alors dit ‹ triple › : VPK.
40
Les trois essences vitales : Prana, Tejas, Ojas
Clé du fonctionnement des doshas (Vata, Pitta, Kapha), ces essences dites vitales sont une contrepartie subtile
contrôlant le fonctionnement psychophysique ordinaire. Lorsque orientées correctement, ces essences permet-
tent d’accroître notre potentiel spirituel tout en faisant la promotion de la santé, de la créativité et du bien être,
offrant ainsi un cadre de référence pour des pratiques avancées de yoga et de méditation. En effet, ces essences
ne sont pas seulement des forces associées au corps physique, mais aussi au corps subtil-astral (manifestation des
émotions) et au corps causal (manifestation de la sagesse et de l’intellect).
Orientation :
Il est souhaitable d’avoir une base solide (Ojas) et de prendre le bon chemin (Tejas) si l’on désire cheminer har-
monieusement (Prana). Mais ces essences doivent être tenues en équilibre afin d’éluder les problèmes.
Note
1. Inspiré de tous les livres de Frawley, notamment : FRAWLEY D. et S. Kshirsagar, The Art and Science of Vedic
Counseling, Lotus Press, 2016
41
CHAPITRE 7
Nutrition
Par ailleurs, non seulement doit-on éviter ce qui est considéré comme nocif, mais précisons que tout excès
d’un aliment sain peut éventuellement devenir nocif pour un individu — en fonction de son dosha (chapi-
tre précédent) et/ou de son groupe sanguin (point 7.3 plus loin) — pouvant ainsi accroître à long terme les
risques de malaises (physiques, mentaux, émotionnels).
À cet égard, il importe de briser le rythme à chaque semaine, soit en mangeant seulement des fruits durant
un repas ou une journée entière, soit en sautant hebdomadairement un repas (voir p. 49). Cela permet aux
organes digestifs de se reposer quelque peu.
Comme entrée en matière, débutons avec la valeur pranique de la nourriture, domaine toutefois peu docu-
menté ne présentant qu’une liste restreinte d’aliments.
42
Principes généraux pour la nourriture :
Facile à obtenir (fraiche, locale), à cuisiner, à manger et à mastiquer (lentement), à digérer et à éliminer.
Manger modérément et, si possible, prendre le repas principal le midi (heures prédominantes de Pitta qui
est associé au feu digestif). Faire précéder chaque repas de quelques minutes de relaxation : dix
respirations profondes avant [et après] chaque repas. Manger lentement et bien mastiquer la nourriture.
Tout ce que l’on mange devrait être digéré dans la bouche avant d’être digéré dans l’estomac.
Proportions idéales3 : 50% fruits et légumes, 20% protéines, 20% hydrates de carbone, 10% gras insaturés,
un peu de miel. Dans l’ensemble, nourriture variée et crue à 60% (accroît Prana).
À éviter, si possible :
Manger en l’absence d’appétit ou de salive. Prendre un gros repas avant un effort physique prolongé.
Boire en mangeant. Ne pas consommer de breuvages très froids ou très chauds (surtout avec miel).
Produits cultivés avec pesticides/herbicides/hormones. Produits transformés ou dénaturés. Produits
irradiés ou récoltés trop hâtivement ou tardivement.
Nourriture trop cuite.
Viande transformée
(charcuterie…) et viande provenant d’élevage intensif. Alcool.
Mauvaises combinaisons alimentaires (ci-après). Combinaisons doshas - nourriture (voir 7.5).
Toutefois, pour Kelder5 qui a étudié le régime des lamas tibétains, on gagnerait à ne manger qu’un seul aliment
par repas : viande, féculents, fruits, légumes, voire fruits et légumes.
43
7.3 Nourriture — Groupes sanguins (A, B, AB, O)6
Comme occidentaux, nous sommes plus familiers avec la notion de ‹ groupe sanguin › même si on ne le connaît
pas toujours. Par ailleurs, comme il était impensable de reproduire les éléments bénéfiques et nocifs pour cha-
que groupe sanguin, il est apparu plus facile de cibler ce qui l’est pour tous.
44
7.4 L’eau, une nécessité absolue
La compréhension de l’utilisation de l’eau est liée directement à la gestion de ses énergies physiques. Selon Ro-
det7, la perte en eau génère les perturbations suivantes (degré croissant) :
1. Soif : Diminution de 10% des performances physiques et intellectuelles, absence de créativité.
2. Forte soif : Inconfort, perte de l’appétit, oppression.
3. Bouche et lèvres sèches, réduction de l’élimination urinaire, élévation de la fréquence cardiaque.
4. Diminution de la capacité à l’effort : Augmentation du temps nécessaire à la récupération.
5. Mollesse mentale : Difficulté à se concentrer, maux de tête, énervement ou apathie, diminution de la capaci-
té physique (20 à 30%).
6. Augmentation de la fréquence respiratoire : Picotement et engourdissement des extrémités, risque de sur-
chauffe (coup de chaleur), urines foncées.
7. Risque de collapsus : Défaillance cardiaque, état de choc, hallucinations, inconscience, vertiges, spasmes.
Bref, il faut apprendre à s’hydrater convenablement, selon les circonstances, tout en s’assurant de ne jamais
boire en excès, ce qui amène une diminution du taux de sodium dans le sang. Ce phénomène appelé ‹ hypona-
trémie › ou hyperhydratation est aussi dommageable que la déshydratation.
Règle générale, il faut boire régulièrement de petites quantités avant que la soif ne se manifeste tout en évitant
l’eau trop froide ou trop chaude de même que, si possible, l’utilisation de contenants en plastique.
NOTE : Le café et l’alcool amplifient la déshydratation. Les boissons dites énergisantes contiennent souvent de
la caféine, du sucre et des colorants qui génèrent plus d’excitation que d’énergie.
45
7.6 L’énergie herbale (virya) : le goût (rasa)
Il est acquis en ayurveda (Frawley et Lad, op. cit.) que le goût associé à une plante-herbe reflète ses propriétés thé-
rapeutiques autant, sinon plus que sensorielles. En effet, le goût affecte directement notre système nerveux à tra-
vers prana-énergie, la force de vie qui lie la bouche au cerveau. Ainsi, le goût agréable de la nourriture stimule
les nerfs, éveille l’esprit et les sens — le système digestif — pour nous dynamiser. À l’opposé, on a tous été con-
frontés au fait que lors d’une maladie, on perd souvent l’appétit de même que les aliments ne semblent pas avoir
un goût relevé.
L’ayurveda reconnaît six goûts principaux : Piquant, acide, salé, amer, astringent et doux. Chacun de ces goûts
nous affecte différemment selon notre profil bio-énergétique (dosha).
Pour une typologie très détaillée d’herbes et de leurs effets sur la santé, lire Frawley et Lad (op. cit.).
Notes
1. FRAWLEY D., Ayurveda and the mind : the Healing of Consciousness, Lotus Press, 1997.
2. SIMONÉTON A., Radiation des Aliments, ondes humaines, et santé (Le Courier du Livre, Paris, 1971) in
Saraswati, op. cit.
3. SHEARS C. C., Nutritional Science & Health Education, Castle Press, 1974.
4. SHELTON H. M., Les combinaisons alimentaires et votre santé, Éditions de La Nouvelle Hygiène, 1968.
5. KELDER P., Secrets de jeunesse éternelle avec les Cinq Tibétains, Poche Vivez Soleil, 1985.
6. D’AMATO P. J., Encyclopédie complète des groupes sanguins, Éditions du Roseau, 2003.
7. RODET J.-C., La bible du marcheur, Marcel Broquet, 2012.
46
CHAPITRE 8
Interactions
Pour mieux cibler nos objectifs individuels dans un contexte équilibré, il importe d’analyser quelques inter-
actions liées à certaines typologies vues précédemment.
1. Doshas — Yoga/postures
2. Chakras — Yoga/postures
3. Chakras — Ayurveda/nutrition-jeûne
Mouvement ou stabilité
Vata Conserver des poses stables (Yin). Mouvements lents contrôlés avec respiration yogique.
Pitta Mouvements lents et faciles ou immobiles (Yin) s’il n’y a pas beaucoup de tension. Postures permettant un
laisser-aller.
Kapha Mouvements intensifs (Yang) pour s’énergiser. Garder des positions stables mais exigeantes (sur la tête ou
debout si accompagné de respiration profonde).
Durée des postures
Vata Tenir la posture mais sans stress afin de développer la stabilité.
Pitta Tenir la posture aussi longtemps qu’il n’y a pas de tension ou de chaleur.
Kapha Tenir la posture au-delà du confortable.
Respiration
Vata Respiration lente, régulière, profonde, consciente. Pour diminuer le dosha, inspirer par la narine droite/
expirer par la gauche le matin. Le contraire le soir venu.
Pitta Respirer par la bouche pour réduire la chaleur.
Pour diminuer le dosha, inspirer par la narine gauche et expirer par la droite.
Kapha Respiration profonde et rapide (au niveau du thorax/Bhastrika).
Pour diminuer le dosha, inspirer par la narine droite et expirer par la gauche.
Défis afin de contrer ses tendances naturelles
Vata Demeurer immobile en développant une conscience de la posture plutôt que de succomber à son envie
d’action et de mouvements rapides.
Pitta Ne pas se surmener. Être gentil avec soi-même. Ne pas se donner d’objectifs de performance.
Kapha Être actif et continuer la pratique longtemps après la durée prévue au départ.
Indices d’une pratique inadéquate
Tous Douleur, tension, blessure, agitation, indigestion.
Vata Raideur, anxiété, insomnie, constipation.
Pitta Tension, colère, irritabilité, fièvre.
Kapha Léthargie, somnolence, tristesse, congestion.
47
8.2 Yoga — Chakras
Sont présentées ici les grandes lignes pour permettre l’ouverture des chakras. La posture dite
‹ Salutation au soleil › ou Surya Namaskar est considérée pouvoir ouvrir tous les chakras.
Source : Wikipedia
48
Ce qui nous amène à présenter la posture la plus simple pour favoriser l’équilibre, soit tout simplement ‹ se tenir
debout sur la plante des pieds (1er chakra) ›. On peut périodiquement soulever quelque peu les talons (photo) ou
les laisser sur le plancher, mais alors avec les 2/3 du poids sur la section plantaire, sans jamais oublier d’étirer la
colonne vers le haut.
Si l’on désire développer davantage sa concentration (6e chakra), on peut :
(1) joindre les pieds ensemble et fermer les yeux, puis (2) ramener les épaules
vers l’arrière et rentrer légèrement le bassin pour que les bras soient position-
nés dans l’axe des jambes. On se sent alors plus léger du fait que le corps est en
équilibre. Le fait de se concentrer ensuite sur sa respiration permet de générer
un sentiment de bien-être au niveau de la région cœur-poumon (4e chakra).
Cette position en équilibre peut devenir la référence pour entreprendre toute autre posture debout.
Pourquoi mettre ici l’emphase sur le jeûne ? Tout simplement parce que le jeûne permet de ‹ briser le rythme ›
de l’ingestion de nourriture au même titre que la rétention du souffle pendant 1-2 secondes, ou plus, entre l’inspi-
ration et l’expiration (et vice versa). À cet égard, quelques précisions s’imposent.
1. Selon un expert1, le vrai danger de se priver entièrement de nourriture commence vers la quarantième jour-
née si on boit de l’eau, la vingtième si on s’en prive. Ceci vaut toutefois pour une personne adulte en santé.
2. Le fait de jeûner permet aux organes digestifs de se reposer, tout comme le cœur qui agit comme moteur
central de l’organisme. Il est néanmoins recommandé de boire de l’eau pour s’hydrater et permettre d’accélé-
rer l’élimination de toxines. Dans ce contexte, l’énergie du corps s’active au nettoyage des cellules au lieu
d’être utilisée à la digestion des aliments ingérés.
3. On peut faire de l’exercice de façon modérée, en fonction de la durée du jeûne.
4. On gagne à se préparer mentalement au jeûne et à le faire en toute conscience, sans pression externe. Au
début, il est suggéré de jeûner lors d’une période de relaxation, au moment où on brise le rythme dans un
autre domaine : vacances, journée hebdomadaire de repos, arrêt du tabac ou de l’alcool…
5. La durée idéale du jeûne ? Commencer par un seul repas, idéalement le souper, mais après avoir pris un dî-
ner-déjeuner soutenant qui exclut toutefois tout stimulant : viande, sucre, café, alcool..., aliments qui favori-
sent la déshydratation. Un repas végétarien est souhaitable.
6. Plus on expérimente, plus cela devient facile. Nos peurs s’envolent et on découvre que l’on a davantage
d’énergie après un jeûne. Il faut toutefois revenir à une nourriture saine et à des petites quantités espacées
(premier jour ou premier avant-midi). Il faut éviter de trop stimuler l’estomac après une période de repos.
7. Le retour à une ingestion normale contrôlée est la partie la plus difficile, mais la plus gratifiante. Quand on y
parvient, petit à petit avec l’expérience, cela représente une victoire de la volonté sur les sens.
8. Enfin, si on prend le temps d’être à l’écoute, toute période d’introspection durant un jeûne ouvre la voie à
une manifestation accrue de ses intuitions. C’est la période de grâce préalable à la sublimation (samadhi).
49
8.4 Intégration quotidienne
Que valent toutes les interactions jusqu’ici abordées si on ne peut les intégrer dans la vie de tous les jours ? À cet
égard, considérons la démarche suivante :
1. Faire un bilan initial dans le genre ‹ tableau de bord › ou ‹ carnet énergétique › : Contraintes physiques, acti-
vités physiques (entretien énergétique), motivation, niveau de concentration...
2. Se référer à une stratégie toute simple qui permet d’assurer une progression :
• Identifier, parmi les éléments jugés néfastes ceux qui doivent être éliminés graduellement.
• Identifier, parmi les éléments à privilégier, ceux qui méritent d’être retenus.
• Se fixer des objectifs réalistes (surveiller son ego) ; identifier les points de repère.
• Colliger le tout dans un système où il est possible de suivre la progression (voir tableau).
Surtout :
• Travailler sur un ou deux éléments à la fois seulement (ses points les plus faibles).
L’ensemble (corps-esprit-émotions) bénéficiera d’une amélioration concernant une seule de ses parties.
• Être : a) discipliné : établir une routine motivante, mais réaliste; b) positif : ne jamais se culpabiliser car
il n’y a pas d’échecs; c) très patient : accepter les plafonnements ou les régressions.
• Faire des bilans périodiques : une fois/mois est essentiel (une fois/semaine au début !!!). Le bilan annuel
est très révélateur. L’analyse du chemin parcouru devient alors un important facteur de motivation ‹ in-
trinsèque › (voir p. 56).
Penser à demeurer discret sur les gains obtenus : surveiller son ego.
On peut personnaliser ce genre de ‹ carnet énergétique › en utilisant un tableur (ex. EXCEL), car on peut y
ajouter des colonnes (et des lignes) indéfiniment, et voir ainsi son évolution sur une longue période.
Profil personnel
Dosha : ........... Bilan initial (0) Cible 1 Bilan 1 C 2 B2 C n-1 B n-1 Cn Bn
Contraintes physiques
Pouls
Tension artérielle
Activités physiques : type,
fréquence, durée...
Alimentation
Degré de motivation
Degré d’autonomie
Capacité de résilience
Lâcher-prise
Autre...
Note
1. SHELTON H. M., Le jeûne, Éditions Le Courrier du Livre, 1970
50
CHAPITRE 9
Harmonisation — Équilibre
« L’équilibre harmonieux de notre être n’est possible que par l’intégration de toutes nos contradictions. »
S. Macneil1
Jusqu’ici, nous avons vu des phénomènes naturels caractérisant notre mode de vie sous sa forme primitive
et grégaire, soit : respirer, manger, bouger et s’exprimer (son-mantra), de même que certaines de leurs inter-
actions. À cela se greffent bien sûr des périodes de repos, voire de méditation. Il importe néanmoins de pou-
voir, de façon périodique, se recentrer sur quelques lois et principes de vie tout en continuant à se percevoir
comme un être entier vivant dans un environnement multidimensionnel, quoique impermanent2.
51
9.2 Écologie védique
Il est nécessaire de gérer l’écosystème de sa propre vie en respectant les lois et les attributs de la nature autant à
l’extérieur qu’à l’intérieur de son propre corps. Cette démarche se décline comme suit :
• Harmoniser son environnement, en priorité sa demeure (Vastu ou Feng-Shui). Décorer (plantes intérieures,
objets naturels…) et conserver un endroit propice au calme (méditation, yoga). À l’extérieur, cultiver un jar-
din personnel et,ou réaliser des activités (marche…) pour renouer le contact avec Mère Nature.
• Respecter les 5 éléments de l’Univers : Terre, Eau, Feu, Air et Espace.
Harmonisation avec le royaume Être attentif au sol et aux formes terrestres qui nous entourent comme
minéral, le sol et les roches les symboles du socle de notre propre être.
Harmonisation avec les plantes, Être attentif aux plantes qui nous entourent comme étant la source de
feuilles, arbres et fleurs prana/énergie pour toute vie.
Harmonisation avec le royaume Sentir la forme animale dans l’esprit d’une vie mieux équilibrée.
animal Percevoir la sagesse et les pouvoirs de chaque créature.
Harmonisation avec l’eau Être conscient de la présence de toute forme d’eau dans notre
environnement : océans, rivières, lacs, fontaines, pluie…
Harmonisation avec Être conscient de l’air et des nuages dans notre atmosphère comme
l’atmosphère éléments de la vie planétaire.
Harmonisation avec le ciel Être attentif au cosmos comme symbole de l’espace de notre conscience
éclairée.
52
du cardio, de l’équilibre… sans oublier une concentration améliorée et un certain degré de relaxation tant au
niveau du corps que de l’esprit.
C’est encore cette force intérieure, ainsi que l’appréciation du bénéfice obtenu précédemment, qui poussera le
pratiquant à développer éventuellement sa motivation intrinsèque à poursuivre l’expérimentation afin de
pouvoir, de son propre chef :
• Identifier régulièrement ses limites physiques pour envisager de les repousser intelligemment.
• Équilibrer les énergies de son corps, de son esprit et de ses émotions.
• Mieux se connaître en devenant plus conscient de ses pensées/gestes et de leurs conséquences.
et, pourquoi pas,
• Rechercher l’éveil (samadhi), cet état de liberté complète, de plaisir perpétuel et de compréhension totale de
la nature de l’esprit.
Par ailleurs, peu importe l’objectif visé, le pratiquant gagnera à :
• Se concentrer sur l’instant présent, c’est-à-dire l’équilibre entre la planification de sa pratique et un lâcher-
prise total.
• Persévérer et être patient : les bienfaits réels découlent d’une pratique régulière.
• Ne jamais s’en faire : toute perturbation est une manifestation de l’esprit. En se limitant à observer l’esprit
en silence, le calme revient inévitablement, un bienfait en soi.
Enfin, question d’appuyer cette ‹ approche comportementale yogique-taoïste ›, le pratiquant tirera avantage à
réfléchir sur l’approche autogérée, sans nécessairement s’y enfermer. Le recours à un instructeur peut toujours
être utile pour explorer de nouveaux sentiers. Néanmoins, comme l’esprit de chacun est unique et change cons-
tamment, le pratiquant est celui qui est le plus apte à apporter avec l’expérience une certaine flexibilité aux
idées qu’il a sur la manière dont les choses doivent être.
Se rappeler que :
• Il faut apprendre à passer de l’automatisme à l’autonomie, c’est-à-dire à se déconditionner.
• Les idées fixes rendent la vie souvent difficile alors qu’un certain lâcher-prise la facilite.
• Il est très valorisant d’explorer l’inconnu, surtout lorsque nos intentions et nos gestes s’appuient sur notre
propre intuition.
9.4 Résilience3
Tout malheur est une attaque contre le système d’immunité psychologique. Ce constat nous dirige inévitable-
ment vers la résilience, vue comme la « capacité de s’adapter à l’adversité », que celle-ci provienne d’un trauma-
tisme, d’une tragédie, des menaces, d’une phobie… ainsi que du stress sous toutes ses formes, par exemple : pro-
blèmes de santé ou relationnels, difficultés financières… Notons, par ailleurs, que la résilience psychologique est
une vertu ordinaire, d’ordre comportemental, que tout un chacun peut développer.
En retenant que la résilience s’appuie sur la flexibilité, l’équilibre et le respect, il importe que les interventions se
déroulent toujours dans le cadre d’une stratégie personnalisée.
53
Stratégies pour développer/renforcer la résilience
Établir des contacts Bonne relation avec la famille, les amis, etc. Accepter de l’aide de ceux qui vous écoutent et vous
aiment. S’impliquer dans des mouvements. Aider les autres.
Éviter de voir une On ne peut éliminer l’inévitable, mais on peut changer notre façon de réagir à un problème : rester
crise comme optimiste et avoir une vision à long terme. Noter les changements positifs dans son comportement au
insurmontable fur et à mesure qu’on affronte un problème.
Accepter le Un changement d’environnement peut rendre difficile, voire irréaliste, l’atteinte des objectifs visés.
changement Comprendre et accepter l’inamovible peut aider à focaliser sur ce qu’on peut concrètement modifier.
Avancer en toute Déterminer des objectifs réalistes, à court terme (quotidiennement). Agir avec régularité — même en
quiétude posant un geste simple — afin de progresser dans l’atteinte de ses objectifs.
Poser des gestes Confronter l’adversité autant que possible.
significatifs Éviter la fuite — problèmes, stress — en espérant bêtement leur disparition.
S’ouvrir à la prise de Gérer une stratégie ou une perte de… peut provoquer une prise de conscience, étape vers : de
conscience meilleures relations, une force intérieure accrue même en état de vulnérabilité, une amélioration de
l’estime de soi, une appréciation plus positive de la vie…
Nourrir une image Développer la confiance en ses capacités de solutionner des problèmes.
positive de soi Écouter ses intuitions aide à développer la résilience.
Conserver les choses En cas de situations de crise, considérer les situations problématiques dans un cadre élargi. Conserver
dans leur perspective une perspective à long terme tout en évitant d’amplifier avec le temps la dimension du problème.
Garder espoir L’optimisme permet de croire à des jours meilleurs.
Visualiser ce qui est désiré plutôt que focaliser sur ce qui fait peur.
Prendre soin de soi Porter attention à ses besoins et à ses sentiments. S’engager dans des activités plaisantes et relaxantes.
S’entraîner régulièrement [yoga, tai chi, etc.]. Méditer, notamment sur l’impermanence des choses.
Prendre soin de soi garde l’esprit et le corps prêts à affronter l’adversité.
Créer, exprimer son Œuvres artistiques et musicales. Travail manuel. Écriture, tel le ‹ journal de bord › qui permet
vécu d’exprimer ses pensées et sentiments négatifs autant que positifs [en lien avec sa situation personnelle
et,ou celle de personnes ayant bénéficié de son aide].
54
En fait, on peut faciliter la décision de lâcher prise en envisageant toute action — par exemple, la respiration
consciente — sur de courtes périodes, soit une minute à la fois. Pour ce faire, on n’a qu’à se concentrer sur une
courte succession de quelques cycles (de respiration) dans le respect de règles très simples liées à la concentra-
tion, notamment celle de ‹ compter lentement en respectant un certain ratio ›. (Relire le point 3.1)
Cette technique permet également de découvrir le rôle de la mémoire corporelle — mêlant état de corps et état
d’esprit — comme vecteur d’intégration d’éléments liés au lâcher-prise tels que : prise de conscience, volonté,
équilibre énergétique, discipline et patience.
9.6 Compassion
Si la compréhension d’un phénomène bénéficie de débuter par le global pour entrevoir plus clairement le parti-
culier, le but final de notre engagement terrestre — l’aboutissement de cette compréhension — devrait être le
passage de notre propre survie individuelle au niveau physique, mental et émotionnel, vers un état où l’on contri-
bue au bonheur des autres.
Bref, passer du particulier au global dans une sorte de retour du balancier. Cela porte le nom de compassion.
Bourgault6 nous propose sur le sujet une interprétation éloquente :
« On éprouve de la souffrance lorsqu’on est confronté à la personne qui souffre, car on voudrait que cela arrête.
La compassion, au contraire, ne s’implique pas dans le processus de l’autre. Elle est détachée et n’est là que
pour donner et partager. La compassion est égale pour tous et toutes, sans égard au degré de souffrance, et
vaut pour tous les règnes. Elle ressentira le même élan devant une personne, une plante ou un animal qui souf-
fre. Cette attitude compatissante vient de la compréhension même de qui on est, qui émerge dans la médita-
tion, lorsqu’on s’aperçoit du mystère que nous sommes. […] Il est évident que ce genre d’amour ne peut se
manifester sans l’amour de soi. Ce n’est qu’alors qu’on est en mesure d’aimer l’autre. Nous devons éprouver
de la compassion pour nous-mêmes avant d’en avoir pour l’autre. »
Pour Walter (op. cit.) : « Cette capacité d’éprouver de la compassion est commune à toutes les formes de la vie. Il
n’est donc pas nécessaire d’apprendre quoi que ce soit de nouveau ou d’étranger, la compassion fait partie de
notre nature, nous devons seulement la pratiquer pour mettre en lumière ce qui existe déjà. »
Par ailleurs, on doit « exercer son sens du Don à bon escient : envers des personnes qui le demandent et en ré-
ponse à leur véritables besoins. » (Wespin, op. cit.) On peut néanmoins avancer sans crainte que la compassion
commence par le sourire, « cette politesse du cœur qui fait que l’on n’attriste, ne froisse ou n’inquiète personne »
nous rappelle l’auteur.
D’ailleurs, pour Ravindra (op. cit.), « L’illumination n’a de sens que si elle est accompagnée de la compassion. »
Pour Krishnamurti (op. cit.), « La compassion est l’essence même de la liberté.
»
55
9.7 Reconnaissance
Voici une histoire permettant d’envisager quelque peu ce qu’est la reconnaissance ou la gratitude. Elle est adap-
tée de la source suivante : www.facebook/peacewithinforyou/
56
9.8 Autres aspects de la conscience énergétique
La technologie moderne a corroboré depuis peu7 l’existence de champs électromagnétiques permettant d’entre-
voir les effets associés aux vecteurs d’énergie que l’on nomme Koshas (enveloppes), Chakras (centres) et Nadis/
méridiens (circuits). Après avoir abordé un volet majeur associé à l’énergie subtile, soit les Doshas, voici deux au-
tres dimensions issues de ces traditions millénaires — les Gunas et les Vayus — qui caractérisent néanmoins no-
tre quête incessante d’équilibre et d’harmonie8.
Avec discernement, il est utile de se demander laquelle de ces qualités prédomine à tout moment dans notre
corps physique ou mental, dans nos relations, dans la nourriture ingérée et la musique écoutée, dans le choix de
nos vêtements et de nos activités de détente, etc.
Gunas Propriétés
Sattva Conscience Esprit Inspiration Ciel Harmonie Pureté Responsabilité
Rajas Énergie Vie Expiration Atmosphère Agitation Ambiguïté Inconstance
Tamas Matière Corps Rétention Terre Inertie Immoralité Déni
Il importe de pouvoir identifier, en temps et lieu, ses états tamasiques [inertie menant parfois à la maladie et/ou
au déséquilibre émotionnel] afin de s’orienter graduellement vers des situations rajasiques [action positive] avec,
comme finalité, le désir d’oeuvrer dans un environnement sattvique [équilibre], puis de le transcender (vers une
meilleure connaissance de soi et de l’autre).
Passer de tamas à rajas Éliminer les blocages et la stagnation avec des gestes positifs; neutraliser les
dépendances et les mauvaises habitudes en recourant à la motivation, la volonté et
la persévérance. Éviter la nourriture tamasique*. Faire de l’exercice. Lire des textes
spirituels. Se fixer des buts et travailler à les atteindre.
Passer de rajas à sattva Combattre : agitation, gaspillage, revendications et agressivité, en mettant en jeu le
pardon, le calme, la paix et la non-violence. Suivre quotidiennement une routine
santé. Privilégier la nourriture sattvique**. Agir de façon désintéressée. Aider les
autres.
Développer un pur sattva Déployer : constance sur le plan spirituel, sang-froid comme état d’esprit,
dévouement et compassion comme trait naturel.
Exécuter des techniques avancées de Yoga et de méditation.
* Nourriture tamasique : Indigeste, lourde, altérée, avariée, énergivore (consomme plus d’énergie qu’elle en gé-
nère), aux effets dépressifs (alcool...), transformée commercialement, etc.
** Nourriture sattvique : Fruits, grains entiers, légumes, herbes et épices toniques (cannelle, gingembre), légumi-
neuses. noix, miel et, particulièrement en Inde, produits laitiers frais (le surplus que ne
prennent pas les veaux en lactation).
57
Source : Wikipedia
Note : Les cercles noirs sur le corps humain représentent les principaux chakras (schémas en page 10).
58
Style de vie
Selon l’heure, le jour ou la saison, et quelque soit notre profil doshique, nous sommes souvent confrontés à des
choix variant entre confort et perturbation. Trouver et conserver un équilibre ‹ corps-esprit-émotions › qui
donne du sens n’est pas de tout repos. L’important est d’apprendre, au fil des expériences, à mieux se connaître
afin de prendre des décisions éclairées et de s’accepter tout en respectant les autres.
59
De façon plus détaillée :
PRANA VAYU véhicule le combustible (cerveau, sens, cœur). Calme les doshas (au moyen de la prise de nutri-
ments par la bouche et les sens). Gouverne l’inspiration.
Aspect psychologique : Gouverne la réceptivité à l’inspiration mentale, aux sensations, aux émotions et aux
idées. Donne énergie et vitalité à l’esprit.
Par ailleurs [aspect négatif], produit des envies insatiables et des désirs pervers.
Aspect spirituel : Offre la motivation et l’aspiration adéquates pour notre développement spirituel.
UDANA VAYU gouverne l’énergie positive (et la parole) créée durant le processus et détermine le travail que
peut faire la machine (estomac, poumons, gorge).
Aspect psychologique : Fournit volonté ,
énergie mentale positive et force. Donne joie et enthousiasme et aide à
réveiller notre potentiel spirituel et créatif.
Par ailleurs [aspect négatif], provoque : orgueil, arrogance, inflation de la volonté, déracinement, désir de
s’élever trop haut et de perdre ses racines.
Aspect spirituel : Gouverne la croissance de notre conscience et élève l’énergie dans le ‹
Sushuma nadi ›
(canal
d’énergie au centre de la colonne vertébrale).
VYANA VAYU fait circuler l’énergie vers les différents chantiers (poumons, cœur). Permet d’éliminer les toxines
par la peau (transpiration). Gouverne la circulation.
Aspect psychologique : Promeut la circulation mentale, la libre circulation des idées et des émotions. Donne la
compréhension, l’agilité et l’indépendance d’esprit.
Par ailleurs [aspect négatif], cause la séparation, la haine et l’aliénation de même que l’incapacité de s’unir et
de se concentrer sur ce qu’on fait. Expansion exagérée de ses énergies jusqu’au point de désintégration.
Aspect spirituel : Permet de purifier les nadis (circuits d’énergie), les gardant ouverts, propres et équilibrés. Per-
met l’expansion infinie de l’esprit.
SAMANA VAYU convertit le combustible en énergie (organes digestifs : petit intestin, foie, pancréas, estomac).
Accroit le feu (digestif), permettant d’équilibrer les doshas. Gouverne l’absorption d’oxygène.
Aspect psychologique : Facilite la digestion mentale. Nourrit et satisfait l’esprit. Permet la discrimination, la
concentration et l’équilibre. Unit esprit et cœur.
Par ailleurs [aspect négatif], suscite : attachement et jalousie, attitudes, croyances et émotions négatives.
Aspect spirituel : Crée la concentration de l’esprit menant à Samadhi (unir celui qui perçoit avec l’objet perçu).
APANA VAYU dégage les résidus venant du processus de conversion (reins, vessie, organes reproductifs). Gou-
verne l’expiration.
Aspect psychologique : Permet l’élimination des pensées et émotions négatives. Donne détachement et indiffé-
rence, devenant notre immunité mentale.
Par ailleurs [aspect négatif], provoque la peur et la dépression, coincés que nous sommes dans nos expérien-
ces non digérées qui nous ralentissent, causant rigidité et faiblesse.
Aspect spirituel : Nous protège des influences et des expériences négatives sur le chemin.
Le flux énergétique est à son summum lorsqu’on fait interagir, en équilibre, le corps, l’esprit et les émotions.
60
Nous avons également abordé divers contextes où il est possible d’observer des manifestations plus senties de
l’énergie. Je pense ici à la relaxation, autant mentale que physique, obtenue en pratiquant divers types de respira-
tion consciente et de méditation. Précisons que visualiser les énergies associées aux différentes couleurs que l’on
fait circuler dans le corps est un des fondements de plusieurs techniques de méditation et de guérison.
Pour favoriser l’harmonie et l’équilibre, ont été proposées certaines valeurs et attitudes à promouvoir — Rési-
lience, Compassion, Reconnaissance... — ainsi que quelques lois à considérer : Être et Devenir, Conscience aug-
mentée, Unité...
Par ailleurs, il est devenu courant d’inviter le pratiquant d’une activité de yoga à visualiser, en lien avec les cycles
de respiration, l’énergie salvatrice qui circule dans le corps, cela entre la terre, accessible par le sacrum ou la
plante des pieds (premier chakra), et le cosmos, accessible par la couronne (septième chakra).
Soulignons également que la visualisation d’un flux d’énergie est à la base même des techniques de QiGong et
de Tai Chi. À cet égard, il est suggérer d’imaginer l’énergie vitale, le Chi, sous la forme d’une boule de dimen-
sion variable que l’on fait circuler entre les diverses parties du corps, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de celui-ci.
Par divers mouvements précis des mains (gauche-yang, droite-yin), on transporte ainsi l’énergie externe pour s’en
nourrir, que ce soit de la terre vers le haut ou du cosmos vers le bas.
Enfin, dans notre quotidien, nous appliquons tous*, quelquefois de façon consciente, le plus souvent de façon
automatique, la méthode scientifique, à savoir : observer, émettre une hypothèse (si... alors), élaborer une straté-
gie, expérimenter, analyser les résultats pour conclure, soit en confirmant l’hypothèse/renforcer le comporte-
ment, soit en infirmant l’hypothèse, ce qui conduit à modifier le comportement, complètement ou en partie.
Note (*) : L’inférence logique (consciente, articulée) apparaît vers l’âge de 12-14 ans.
Bref, l’énergie, qu’elle soit de nature mentale ou physique, est ressentie différemment par chacun selon ses pro-
pres expériences en lien avec ses capacités d’anticipation-visualisation et de concentration. On observe toutefois
des bienfaits notables lorsque le pratiquant, peu importe l’activité, demeure confiant en ses capacités d’adapta-
tion tout en étant motivé et persévérant.
Ce qui nous amène finalement au principe suivant, inspiré de Chia (Énergie vitale et autoguérison).
Notes
1. MACNEIL S., À la découverte du Tao, Méditations taoïstes, Les Éditions Québecor, 2003.
2. FRAWLEY D. et S. Kshiragar, The Art and Science of Vedic Counseling, Lotus Press, 2016.
3. Inspiré de Frawley et Kshirsagar, op. cit.
4. LOUMÉ L., Pourquoi respirer profondément aide à se calmer, Sciences et Avenir, 17-04-22, citant une recherche de
YACKLE K. et als, The calming effect of breathing (http://science.sciencemag.org/content/355/6332/1411).
5. BOURGAULT L., Le cristal en thérapie, Guy St-Jean Éditeur, 1992.
6. ANDRIEU I., Lecture Karmique du Zodiaque, Éditions du Rocher, 1995.
7. Brennan, op. cit., Chia, Énergie vitale et autoguérison.
8. Je me suis beaucoup inspiré de toutes les publications de Frawley citées jusqu’ici.
61
Conclusion
« Il revient à la pédagogie de créer des espaces de sécurité dans lesquels un sujet puisse oser faire quelque
chose qu’il ne sait pas faire pour apprendre à le faire.1 »
Oser la santé, oser l’équilibre, oser lâcher prise, oser écouter sa respiration, oser surtout l’autonomie. Voilà le
chemin qui mène à la libération, à l’illumination-samadhi de tradition hindoue ou à l’éveil-dharma de tradition
bouddhiste. Par ailleurs, oser n’est pas un phénomène naturel, ou si peu, conditionnés que nous sommes depuis
la naissance par différents éléments, un des plus dominants étant l’école. Comme celle-ci fait peu pour dévelop-
per la personnalité, c’est donc dans le cadre familial-social qu’il faut apprendre à oser.
Rappelons que la manifestation de l’énergie ne vient non pas à la naissance avec le souffle, mais dès les débuts
de la conception alors que la gestion consciente de cette énergie débute à l’âge de raison. Il faut toutefois atten-
dre l’adolescence, voire l’âge adulte, pour penser passer de l’automatisme à une véritable autonomie, c’est-à-dire
être conscient des exigences d’un engagement régulier tout en étant en mesure d’en évaluer les bienfaits à court,
mais surtout à long terme.
Aux trois facteurs essentiels énumérés au début — autonomie, globalité, équilibre (corps-esprit-émotions) — ajou-
tons-en trois autres pour une meilleure gestion de son énergie :
1. Le rythme que l’on établit tout en le brisant à dessein en vue d’assurer un meilleur LÂCHER-PRISE.
• Lors d’une respiration consciente, conserver un certain ratio (1:1 ou 1:2). Puis, interrompre ces séquences
avec des périodes de rétention du souffle (1-2 secondes) afin de briser consciemment le cycle des pensées.
• Se nourrir adéquatement tout en osant périodiquement se priver d’un aliment causant la dépendance (su-
cre, café, alcool...), ou faire une cure de fruits ou de légumes de temps en temps, ce qui implique logique-
ment l’idée de se priver d’aliments causant la dépendance. Jeûner périodiquement.
• Pour l’hyperactif (Vata, Pitta), prendre hebdomadairement un jour de repos (activité mentale, physique).
Pour l’indolent (Kapha), s’adonner à une activité physique intense ou créatrice au moins une fois par se-
maine.
2. L’ouverture à la résilience, à la compassion, à la méditation, à la reconnaissance et au partage, tout en con-
servant un sourire bienveillant et réparateur, bref un sourire libérateur.
3. Surtout, l’entretien consciencieux de son ‹ muscle intentionnel › : confiance en soi, motivation, volonté et
persévérance.
Note
1. MEIRIEU P., Frankenstein Pédagogue, ESF éditeur, Collection Pratiques et enjeux pédagogiques, 1996.
62
Termes connexes du glossaire
Faire glisser ici les termes connexes