SUPPORT - DE - COURS - Eco - Assurance - IUA - 2023 - Support de Cours
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ECONOMIE DE L’ASSURANCE
Dr. Kamalan Eugène : [email protected]
PLAN DU COURS :
INTRODUCTION
I. DEFINITION
A. PRESENTATION
B. BREF HISTORIQUE ET JARGON DE L’ASSURANCE
C. PRINCIPE DE L’ASSURANCE
II. MARCHE DE L’ASSURANCE
A. ASSURANCE : UNE ACTIVITE A CARACTERE JURIDIQUE
B. ASSURANCE : UNE ACTIVITE ECONOMIQUE
III. MICROECONOMIE PRATIQUE DE L’ASSURANCE
A. MODELISATION DU CONTRAT D’ASSURANCE (MODELE DE MOSSIN)
B. EXERCICES D’APPLICATION
INTRODUCTION :
L'univers dans lequel les agents économiques évoluent est marqué par une grande incertitude.
En fonction de leurs goûts, les individus peuvent s'exposer ou non à certains risques s'ils
estiment pouvoir en tirer une utilité directe (en pratiquant un sport réputé dangereux par
exemple) ou s'ils estiment pouvoir en tirer un revenu plus élevé (par exemple en investissant
sur les marchés financiers). Toutefois, une partie de l'incertitude à laquelle les individus sont
exposés est largement indépendante de leurs choix individuels et se traduit par la réalisation de
dommages. Par exemple, le fait de subir un vol (ou d'avoir un accident) est un événement
imprévisible qui diminue l'utilité de l'individu. Dès lors qu'il a conscience de l'existence de ce
type de sinistres et s'il éprouve de l'aversion pour le risque, l'individu va chercher à se prémunir
contre la réalisation de ces sinistres ou, du moins, à en compenser les effets.
A- PRESENTATION
On retient généralement la définition de l’opération d’assurance faite par Joseph Hémard (1876-
1932), juriste français, pour qui : « L'assurance est une opération par laquelle une partie,
l’assuré, se fait promettre moyennant une rémunération (la prime ou cotisation) pour lui ou pour
un tiers, en cas de réalisation d'un risque, une prestation par une autre partie, l'assureur, qui
prenant en charge un ensemble de risques, les compense conformément aux lois en vigueur.
En d’autres termes, l'assurance est une opération par laquelle une partie (l’assuré) contracte
moyennant un paiement (la prime ou cotisation) une prestation par une autre partie (l'assureur)
en cas de réalisation d'un risque.
Les conditions permettant l'assurabilité d'une chose sont l'aléa, l'imprévisibilité d'un événement
dommageable en tant que tel ou d'une de ses caractéristiques (ex : date du décès), l'indépendance
de la volonté de l'assuré (ex : divorce), le caractère licite de l'évènement (ex : impossibilité
d'assurer les conséquences d'une condamnation pénale ou d'amendes). Cela implique entre
autres que les évènements passés connus sont inassurables (sinistre déjà réalisé). En
conséquence, sur le principe, il est possible de souscrire une assurance pour tout événement
relatif à la propriété d'un bien meuble, à celle d'un bien immeuble, à la vie, à la santé, etc.
Les types de contrats d'assurances les plus communs sont les contrats d'assurance vie et les
contrats d'assurance dommage ou IARD (incendie accident et risques divers). On distingue les
contrats d'assurance de personnes (AP) et ceux d'assurance de biens et responsabilités. Les
assurances de personnes correspondent à l'assurance vie complétée de l'assurance des
dommages corporels (Santé, Invalidité, Décès toutes causes). Les assurances de biens et
responsabilités correspondent à l'IARD hors assurances des dommages corporels. Parfois, les
assurances assurent les loteries et les jeux, pour que les gains improbables et importants soient
possibles.
Le contrat d'assurance fonde l'essentiel des droits et obligations de chaque partie. Il établit les
conditions dans lesquelles le service sera rendu. Il mentionne généralement :
Les Grecs de l’Antiquité pratiquaient aussi une sorte de redistribution des risques entre les
associés sous forme de prêt maritime. Il aurait existé au IIIe siècle av. J.-C., de riches hommes
qui prêtaient de l’argent à des marchands et des armateurs, à condition que ceux-ci se réunissent
dans une association d’environ cinquante membres.
Au IVe siècle av. J.-C., les marchands grecs utilisaient le prêt à la grosse aventure, au titre
duquel la cargaison d'un navire est financée par un tiers ; si le navire revient à bon port, le prêt
est remboursé avec un intérêt qui peut dépasser le taux d'usure ; sinon, le prêt est perdu, les taux
peuvent aller jusqu'à 50 % de la valeur des marchandises. On peut qualifier cela de prémices de
la mutualisation. Il existe également des documents datés du Ve siècle av. J.-C. à Athènes
stipulant que les prêteurs recevront leur argent, capital et intérêts, à condition que le navire
arrive à bon port.
Ces pratiques ne sont cependant pas semblables aux contrats d'assurance modernes.
Les premiers contrats modernes d'assurance sont apparus entre le xiie et le xiiie siècle en Italie
dans la région de la Lombardie (Vers Milan). Des historiens modernes situent sa naissance entre
1239 et 1245. Il a été démontré que l'assurance était connue à Bruges en 1310 et à Gênes en
1329. Au Moyen-Âge, la mort prématurée a ainsi donné lieu à des modalités d'assurance qui
étaient passées devant notaire qui préfiguraient l’assurance vie. L'assurance se complexifie en
Europe après la Renaissance.
Les bases modernes depuis le xviie siècle jusqu'en 1900. En 1668, Colbert (qui inventa le
colbertisme appelé aussi industrialisme ou mercantilisme français) initia la Chambre générale
des assurances à Paris pour tout ce qui concerne le transport maritime.
Mais à la fin du xviie siècle, l'importante croissance de Londres en tant que centre de commerce
tire la demande pour des assurances maritimes. Edward Lloyd ouvre une taverne qui devient un
repère pour les négociants et les affréteurs, et par la suite une source d'information sur le monde
maritime. Il devient un lieu de rencontre pour les personnes cherchant à assurer leurs bateaux,
et ceux proposant une couverture. Aujourd'hui encore, le Lloyd's de Londres reste le haut lieu
de l'assurance maritime.
Au sens moderne, l'assurance remonte au grand incendie de Londres de 1666, qui détruisit
13.200 bâtiments. À la suite de cet incendie, un bureau fut ouvert pour assurer les bâtiments.
Aux États-Unis, la première compagnie est créée en 1732. La première compagnie fut la
« Philadelphia Contributionship for the Insurance of Houses from Loss by Fire ». Elle a inventé
la prévention, en refusant d'assurer les maisons pour lesquelles le risque d'incendie est trop
élevé.
Pour la France, les tontines étaient l'objet d'un édit royal de 1653, à l'initiative de Mazarin. Les
premières réglementations françaises concernent l'assurance maritime à la demande de Colbert
: ordonnance sur la marine remontent en 1681. La première compagnie d'assurance sur la vie a
été créée en 1788.
Le xxe siècle est celui de la réglementation du métier et du marché de l’assurance en Europe et
particulièrement en France. De 1900 à 1940 : Décret du 8 mars 1922 visant toutes les
compagnies d'assurances (IARD et vie) en matière de réassurance, d'évaluation des placements,
d'escompte. Loi du 13 juillet 1930 sur le contrat d'assurance. Décret-loi du 14 juin 1938 créant
le régime financier et comptable des différentes formes juridiques de compagnies d'assurances
(constitution, solvabilité, couverture des engagements techniques, transfert de portefeuille,
liquidation des compagnies, organisation de la Direction des assurances, etc.).
Après ce repère historique, présentons les notions couramment utilisées dans le jargon de
l’assurance
C- PRINCIPE DE L’ASSURANCE
Sans assurance,
𝐶1 = 𝑤
et
𝐶2 = 𝑤 − 𝑎
On définit le contrat d'assurance selon deux dimensions : le prix et la quantité. Le "prix" unitaire
𝑝 correspond au montant de la prime qu'il faut débourser pour obtenir un franc de
remboursement en cas de dommage et la quantité x qui reflète le taux de couverture obtenu par
l'assuré.
L'individu paie 𝑝𝑥 dans les deux états du monde et reçoit 𝑥 dans le cas où il tombe malade.
Dans cette configuration, l'individu choisit la quantité d'assurance 𝑥 qui maximise son utilité
dans les deux états:
Si l'entreprise évolue dans un environnement concurrentiel, elle réalise un profit nul lorsque :
𝑁𝑝𝑥 − 𝑁π𝑥 = 0
Soit,
𝑝=π
𝑤 − 𝑝𝑥 = 𝑤 − 𝑎 − 𝑝𝑥 + 𝑥
Le prix unitaire de la couverture 𝑝 est dit actuariel parce qu'il est égal à la probabilité de
réalisation du dommage, π ce qui est une conséquence du fait que le marché est concurrentiel
et que les profits sont nuls. La quantité d'assurance demandée et obtenue par l'assuré est 𝑎.
L'assurance est complète.
Dans cette transaction, le rôle de l'assureur consiste essentiellement à mutualiser les risques,
autrement dit, à les regrouper. Plus précisément, il doit constituer un groupe suffisamment grand
de personnes exposées à des risques identiques pour faire jouer la loi des grands nombres.
Une étude économique stricto sensu du marché de l’assurance nous amènerait à examiner
l’offre d’assurance et la demande d’assurance. Mais il peut être utile de présenter aussi le volet
juridique du marché de l’assurance en particulier, en ce qui concerne les distinctions entre les
différentes entreprises qui proposent l’assurance.
Il existe trois grands classes de structures juridiques pour les entités capables de souscrire des
contrats d'assurance : (1) les sociétés anonymes d'assurance, (2) les mutuelles d'assurance et (3)
les syndicats d'assurance. Nous rappelons leur caractéristique dans le tableau ci-dessous.
La forme la plus répandue est la structure de Société Anonyme d'Assurance (SAA) régie par le
code des assurances. Une société anonyme d'assurance se caractérise par le fait qu'il s'agit d'une
société commerciale ayant pour vocation de réaliser des bénéfices et de les distribuer à ses
actionnaires. Elle est donc constituée d'un capital social (dont un montant minimum est établi,
à titre de garanties financières) et peut se financer en procédant par voie d'augmentation de
capital ou d'appel public à l'épargne. Les actionnaires peuvent diversifier leur propre risque en
choisissant le montant de capital fourni, en revendant les parts de capital et en limitant leurs
responsabilités (capital fini). D'autre part, les produits d'assurances qu'elle commercialise
peuvent être distribués par des intermédiaires (agents généraux et courtiers) rémunérés à la
commission. Les sociétés anonymes d'assurance sont en outre autorisées à opérer dans toutes
les branches de l'assurance selon le Code des Assurances.
- 1) Accidents (assurance "individuelle accidents")
- 2) Maladie
- 3) Corps de véhicules terrestres
- 4) Corps de véhicules ferroviaires
- 5) Corps de véhicules aériens
- 6) Corps de véhicules maritimes, lacustres et fluviaux
- 7) Marchandises transportées
- 8) Incendie et éléments naturels
- 9) Autres dommages aux biens (risques divers)
- 10) Responsabilité civile véhicules terrestres automoteurs
- 11) Responsabilité civile véhicules aériens
- 12) Responsabilité civile véhicules maritimes, lacustres et fluviaux
- 13) Responsabilité civile générale
- 14) Crédit
- 15) Caution
- 16) Pertes pécuniaires diverses
- 17) Protection juridique
- 18) Assistance
- 19) Vie, décès
- 20) Nuptialité, natalité
- 21) Assurances liées à des fonds d'investissement
- 22) Opération tontinière
- 23) Capitalisation
- 24) Gestion de fonds collectifs
Ainsi, et de fait, elles proposent généralement une très large gamme de produits d'assurance,
visant à couvrir tous ou presque tous les types de risques. Ces sociétés commerciales offrent
donc généralement et le plus souvent, des prestations visant à assurer les biens, les
responsabilités et les personnes.
Institutions de prévoyance
Les institutions de prévoyance (IP) sont juridiquement régies par le Code de la Sécurité Sociale,
à la différence des mutuelles qui le sont par le Code de la Mutualité, et des sociétés d'assurances,
qui le sont par le Code des Assurances. Une institution de prévoyance est une société de droit
privé à but non lucratif, régie par le Code de la Sécurité Sociale, autorisée à proposer des
prestations et des services dans le domaine des assurances de personnes.
Une institution de prévoyance a donc pour vocation de proposer des assurances visant à couvrir
les risques de la vie que sont la maladie, l'incapacité de travail, l'invalidité et le décès. De ce
fait, les prestations qu'elle délivre s'inscrivent dans la continuité de celles fournies par la
Sécurité Sociale ; c'est donc essentiellement pour cette raison qu'elle est régie par le même texte
réglementaire que cet organisme d'État.
L'une des caractéristiques principales de ce type d'organisme d'assurance (caractéristique qui le
différencie des deux autres types d'assureurs, à savoir les entreprises d'assurances, et surtout les
mutuelles) est qu'il est créé et géré par les partenaires sociaux (syndicats professionnels) d'une
entreprise ou d'une branche, ou bien par des partenaires sociaux appartenant à plusieurs
branches d'activité.
En outre, ce type d'organisme se caractérise par sa gestion paritaire, ce qui signifie que les
conseils d'administration des institutions sont constitués à parts égales de représentants
d'employeurs et de représentants de salariés. Du fait qu'elles visent à servir les intérêts des
participants (les salariés) et des adhérents (les entreprises), elles ne proposent que des contrats
d'assurance de personnes à caractère collectif.
Le Code de la Sécurité Sociale recense plus en détail, les branches dans lesquelles les
institutions de prévoyance sont autorisées à exercer des opérations d'assurance, en reprenant la
classification établie par le Code des Assurances.
Les branches et sous-branches au sein desquelles sont autorisées à exercer les institutions de
prévoyance sont les suivantes
- 1. Accidents (y compris les accidents du travail et les maladies professionnelles),
- 2. Maladie,
- 16. Pertes pécuniaires diverses,
- 20. Vie-décès,
- 21. Nuptialité-natalité,
- 22. Assurances liées à des fonds d'investissement,
- 24. Capitalisation,
- 25. Gestion de fonds collectifs,
- 26. Toute opération à caractère collectif définie à par le Code de la Sécurité Sociale.
Les sociétés d'assurances mutuelles (SAM) et les sociétés mutuelles d'assurances (SMA) sont
des sociétés aussi régies par le Code des Assurances et donc, en tant que telles, soumises aussi
aux règles prudentielles énoncées dans ce code.
Ne disposant pas, à la différence des sociétés anonymes, de capital social, les SAM et les SMA
disposent d'un fonds d'établissement, ce qui signifie qu'elles n'ont pas d'actionnaires à
rémunérer. Ces établissements sont donc des sociétés à but non lucratif.
En outre, leurs assurés ont la qualité de sociétaires, ce qui fait que les membres d'une mutuelle
d'assurance ont à la fois le statut d'assureur et d'assuré. En leur qualité d'assureurs, les membres
d'une SAM ou d'une SMA sont invités, selon l'organisation de la mutuelle, à assister aux
Assemblées générales ou bien à se faire représenter par les délégués qu'ils ont élus, afin de
participer aux décisions de gestion de l'entreprise.
Enfin, les sociétés d'assurances mutuelles (SAM) et les sociétés mutuelles d'assurances (SMA)
sont gérées par des administrateurs bénévoles (non rémunérés), élus soit directement par les
sociétaires, soit par des délégués eux-mêmes élus par les sociétaires.
En France, les Sociétés mutuelles d'assurances (SMA) sont fédérées au sein du GEMA
Groupement des Entreprises Mutuelles d’Assurance).
Le Code de la Mutualité précise également que les mutuelles sont financées au moyen des
cotisations versées par leurs membres, ce qui signifie qu'elles ne peuvent faire appel à aucune
source de financement extérieure à celle qui provient de leurs adhérents. Les mutuelles peuvent
ainsi émettre des titres participatifs, mais en aucun cas se développer financièrement en
procédant par voie d'augmentation de capital ou d'appel public à l'épargne.
En outre, l'activité des mutuelles doit s'articuler autour des notions de prévoyance", de
solidarité" et d'entraide". Dans la pratique, les mutuelles appliquent le principe de la solidarité
entre leurs membres en ne procédant pas à une sélection personnalisée des risques à l'adhésion
et en n'instituant pas de conditions tarifaires personnalisées. De ce point de vue, la mutualité
vise, en même temps que l'amélioration de la protection de l'adhérent, l'accès aux soins de tous.
Dans la mesure où elle vise le développement culturel, moral, intellectuel et physique de leurs
membres", ainsi que l'amélioration de leurs conditions de vie", l'activité des mutuelles se situe
dans le domaine de la protection sociale exclusivement en ce qui concerne la personne humaine.
Cela signifie que les mutuelles ne peuvent proposer que des prestations liées aux personnes, et
en aucun cas des prestations liées aux biens.
Et, de fait, les mutuelles ne peuvent obtenir d'agrément administratif que dans les 12 branches
de l'assurance suivantes :
- Accidents (y compris les accidents du travail et les maladies professionnelles) :
- Maladie :
- Caution :
- Pertes pécuniaires diverses :
- Protection juridique ;
- Assistance :
- Vie-décès :
- Nuptialité-natalité :
- Assurances liées à des fonds d'investissement :
- Capitalisation :
- Gestion de fonds collectifs :
- Toute opération à caractère collectif
Par exemple, les Lloyds ont assuré des artistes sportifs suivants dans des conditions telles que :
- jambe d'artiste : Marlene Dietrich (cinema), Betty Grable, Brooke Shields, Tina Turner (chant),
Michael Flatley (danse),
- moustache : Merv Hughes (crickett 1985 - 1994),
- nez : Jimmy Durante,
- mains : Harvey Lowe (champion du monde de yo-yo 1932),
- doigts : Keith Richards,
- cordes vocales : Whitney Houston, Toni Braxton, Celine Dion, Bob Dylan, Bruce Springsteen,
- dents : Ken Dodd,
- corps de catcheurs : Bret Hart, Ric Flair, Curt Hennig, Rick Rude, Brian Adams, Joe Laurinaitis
- cheveux : Diana Lee, Troy Polamalu.
Support proposé : document : « marché ivoirien des assurances - Rapport d'activité 2017 »
Travail demandé :
1- Choisir un chef de groupe qui :
a. présentera de manière succincte le sujet choisi
b. présentera la structure du travail effectué par le groupe de travail
c. présentera la répartition des taches pour chaque membre du groupe de travail
2- chaque membre propose (à tour de rôle) sa contribution
3- le chef de groupe rappelle les grandes idées à retenir (pour l’ensemble de la classe)
4- – préparer les réponses (sur les questions concernant les mots nouveaux de votre sujet : exemple,
pour le sujet 1 : quelle est la différence entre assurance, réassurance et coassurance ?)
B. L’ASSURANCE : UNE ACTIVITE ECONOMIQUE
D'une certaine façon, les économistes de la théorie de l'équilibre général, de la théorie des droits
de propriété, de la théorie économique des contrats ou de la théorie de la finance ont dressé des
obstacles sur le chemin de l'individualisation de l'originalité de l'assurance.
Mais s'y ajoutent d'autres entraves à ne pas sous-estimer et à citer brièvement dont, par exemple,
les « professionnels » de l'assurance ne sont pas les derniers responsables. Pendant longtemps,
ceux-ci ont réservé la dénomination « théorie de l'assurance » à l'approche mathématique de la
technique d'assurance complétée le cas échéant par la technique de la réassurance. Ils
considéraient aussi l'assurance comme une discipline essentiellement juridique. Toute approche
économique de l'assurance était mise sur la touche.
Enfin, dans la firme d'assurance, l'économiste digne de ce nom n'était pas recherché, il y avait
des juristes, des actuaires, des commerciaux, des financiers et des gestionnaires, mais point
d'économistes.
Or s’il existe une économie de l’Assurance, c’est parce qu’il existe un marché de l’assurance
déterminé par une loi d’offre et de demande d’assurance.
Comme cela s'était passé dans le domaine de la monnaie où on peut dire, rétrospectivement que
« théorie de la monnaie » était synonyme, au début du XXe siècle, de « théorie de l'offre de
monnaie », dans le domaine de l'assurance, «théorie de l'assurance» a signifié surtout «théorie
de l'offre d'assurance » jusqu' à la décennie 1960.
Bien qu'elle ne fût pas un rouage jugé fondamental de l'économie, la technique sur quoi repose
l'assurance était depuis le XVIIe siècle la préoccupation des mathématiciens. Pour qu'elle devînt
celle des mathématiciens épris d'économie, il n'y avait qu'un pas et le pas été franchi. Les firmes
qui avaient comme activité d'exploiter cette technique et rendaient ainsi disponible le produit «
assurance », retinrent aussi l'intérêt de quelques économistes dont la démarche consistait à
prendre pour point d'appui de leurs modèles les travaux mathématiques. En d'autres termes, on
peut dire qu'au début de la décennie 1960, il existait une théorie diffuse de l'offre d'assurance.
Depuis lors, la théorie de l'offre d'assurance est bien délimitée. L'offre d'assurance est, comme
toute offre, une quantité de produit à rendre ou rendue; disponible; en l'espèce, le produit est
dénommé «assurance». Mais en quoi consiste-t-il?
Le définir est une des lignes de recherche récentes de la théorie de l'offre d'assurance. Pour des
économistes, c'est un service, c'est-à-dire un produit immatériel fruit d'un capital, pour d'autres,
c'est un titre — financier — contingent, c'est-à-dire remboursable quand l'événement assuré ou
la contingence envisagée se réalise.
Mais quel est le prix du service? Celui du marché des biens et services ? Celui du seul marché
des services ? Quel est le prix du titre contingent? Celui du marché des titres?
Les réponses à ces questions nouvelles sont épineuses et sources de controverses.
Elles le sont d'autant plus qu'en pratique, l'assurance, en tant que produit, à trois éléments
principaux. Le premier est la « prime pure monétaire d'assurance » qui tient en une évaluation
en monnaie par l'assureur de la «perte certaine attendue moyenne » de la population des risques
identiques et indépendants qu’il regroupe et qui correspond à la quantité de monnaie que les
assurés lui versent, chacun à son degré de couverture.
Le deuxième élément constitue l'éventail des couvertures (évaluées en monnaie) en cas de
sinistres, convenues entre assurés et assureur.
Le troisième élément tient dans des services (services d'acceptation du risque de perte et
services d’indemnisation du sinistre, en cas de sinistre) que produit l'assureur et qui sont dus
aux assurés à un certain prix.
Ces éléments sont combinés par la technologie de l'assurance dont la technique d'assurance,
proprement dit, est la pièce maîtresse. Celle-ci consiste en ce que les «primes pures monétaires
d'assurance» reçues par l'assureur soient égales aux couvertures à verser comme
indemnisations. L'assureur propose en conséquence à chaque assuré de lui verser l'addition de
la «prime pure monétaire d'assurance» et du prix des services (évalués en monnaie). Cette
addition a un nom bien connu, c'est celui de « prime d'assurance ».
Comment faire coïncider définitions théoriques et définition pratique ? Voilà une autre ligne de
recherche récente.
La coïncidence est difficile à réaliser pour raisons générales en relation avec la distinction
prétendument économique des biens et des services. Cette distinction est ambiguë car elle laisse
croire qu'un service n'est pas un bien et qu'un bien n'est pas un service. En fait, le bien à quoi
on fait allusion est implicitement un objet matériel alors que le service est immatériel. En vérité,
le service considéré est implicitement de type « bien ».
La distinction est aussi restrictive car, étant donné les ambiguïtés, elle laisse côté les « maux »,
c'est-à-dire les objets que ne valorisent pas les individus ou, plus exactement, que ceux-ci
valorisent négativement.
Mais, les « maux » peuvent tout autant s'échanger que les biens. Seulement, tout achat d'objet
de type « mal » procure une recette en monnaie à l'acheteur et non au vendeur, toute vente
d’objet de type « mal » occasionne une dépense en monnaie du vendeur.
La coïncidence est difficile à réaliser pour des raisons spécifiques liées à la notion de « prime
d'assurance ». Cette notion est longtemps restée sans relation avec les notions de prix et de
quantité.
Le cas échéant, elle a été confondue avec la notion de « prime de risque » quand les notions de
« prime pure monétaire d’assurance» et de «prime d'assurance» ne l'étaient pas... pour simplifier
comme on disait alors Non précisément défini, le produit « assurance » offert est a fortiori
difficile à mesurer. Malgré tout, des mesures ont été données. À l'échelon d'une firme, la notion
d'assurance est mesurée, par exemple, par les primes d'assurance reçues (addition des primes
pures monétaires d'assurance reçues et des coûts de gestion - en vérité, des services produits
évalués en monnaie.
À l'échelon de l’ensemble des firmes (par exemple, en comptabilité nationale), la mesure donne
lieu à une distinction entre l'assurance-vie et l’assurance-non vie. Le produit d'assurance vie est
mesuré par les coûts de production (coût de gestion y compris les commissions) des firmes
d'assurance tandis que le produit d'assurance-non vie l'est par la différence entre primes en
monnaie reçues et sinistres indemnisés pendant l'exercice comptable.
Une chose est sûre : à la source du produit, il y a une organisation qui transforme des objets, de
type « bien » ou « mal », selon certaines règles technologiques pour le rendre disponible. De ce
point de vue, on peut faire apparaître la loi d'offre d'assurance. C'est une autre ligne de recherche
récente.
Celle-ci est parfois définie comme une relation de logique entre le coût marginal de la
production (à quoi est identifié le prix minimum à quoi la firme est prête à offrir l'assurance) et
le cout moyen de production. Dans ce cas, sont étudiées ses propriétés d'économie d'échelle et
d'économie d'envergure (diversification des produits).
La loi d'offre d'assurance est aussi définie comme une relation de logique entre la quantité du
produit dénommé « assurance », rendue disponible par une firme d'assurance et les prix (dont
le prix du produit), étant donné la connaissance technologique. Comme propriétés de la loi
d'offre, sont étudiées les élasticités-prix.
Ces définitions méritent examen, en particulier parce que les propriétés sont illustrées
concrètement, ces dernières décennies, par l'apparition de nouveaux produits (en assurance-vie,
par exemple), de nouvelles technologies (par exemple, assurance du risque spatial) et de
nouvelles formes d'organisation (captives d'assurance, captives de réassurance). De ce point de
vue, une très ancienne organisation, le marché organisé du Lloyd de Londres, n'est pas à
négliger en raison de son originalité.
Pour autant, les modèles de l'offre d'assurance obtenus restent très dispersés et discutés. Au
total, il n'existe pas à proprement parler une théorie achevée qui puisse être présentée en
quelques mots, il y a davantage de multiples approches administratives, approches en termes
de cycle économique, approches financières, approches managériales d’offre d’assurance.
Mais le temps ne semble plus loin où l'offre d'assurance sera envisagée comme elle aurait dû
l'être depuis le début par les économistes, à savoir comme l'un des « arts » auxquels fait
référence J.-B. Say. L'économiste de l'assurance est désormais là pour aider à voir clair, alors
que les brumes de la réglementation étatique semblent se dissiper.
II-B-2) La loi de demande d’assurance
Il y a près de soixante ans, deux études remarquables sur la demande d’assurance voyaient le
jour. Yaari (1965) développe une approche de la théorie de la demande d'assurance-vie d'un
individu, selon qu'il est «égoïste» ou « altruiste ». Mossin (1968) expose une approche de la
théorie de la demande individuelle d'assurance contre un risque de perte d'un actif de propriété.
Avec ces deux études suivies respectivement par celles de Hakansson (1969) et de Fisher (1973)
pour l'assurance-vie, et, pour l'assurance-non vie, par celle de Becker et Ehrlich (1972), le train
de la recherche en demande d'assurance était lancé.
La demande d'assurance est, comme toute demande, une quantité de produit désirée par une
unité de décision; en l'espèce, le produit est dénommé « assurance ». Comme la théorie de l'offre
d'assurance, la théorie de la demande d'assurance définit le produit avec difficultés soit comme
un service, soit comme un titre contingent. Mais les difficultés ne sont pas les mêmes car les
points de vue de l'assureur et de l'assuré sont distincts.
En toute rigueur, et d'une part, comme tout chef d'entreprise, l'assureur ne rend pas disponible
son produit pour un seul assuré, mais pour une population d'assurés. Au contraire, l'assuré a
tendance à désirer un produit sur mesure, il considère sa situation nécessairement différente de
celle des autres.
D'autre part, l'unité de décision appelée « assuré », est certes l'être humain, mais c'est aussi sa
famille (au sens étroit ou au sens large) ou d'autres organisations (par exemple, une firme). Dans
cette perspective, on voit apparaître des aspects originaux de la théorie de la demande
d'assurance.
Elle s'intéresse aussi à ses niveaux d'entourage, le premier étant sa famille. Elle donne ainsi
droit de cité au concept de « famille » à partir d'arguments logiques, et sans recourir à des
artifices empruntés à d'autres disciplines que la science économique.
Elle prend enfin en considération la personne juridique. Cela devient explicite avec les études
de la décennie 1980 qui distingue la personne juridique physique et la personne juridique morale
(la firme) : pourquoi une firme souscrit-elle des assurances ? (Mayers et Smith, 1982; Alessi,
1987), Bien plus, une firme peut-elle chercher à s'assurer contre son risque de faillite? Et
pourquoi ne le ferait-elle pas ? (Lane, 1988). Autre façon de s'exprimer, le risque de faillite de
l'entreprise est-il assurable? Les réponses à ces questions épineuses sont sources de
controverses qui pavent le chemin de la théorie de la demande d’'assurance.
Malgré les difficultés de définition de l'assurance demandée, et grâce aux questions qu'elles
suscitent (l'assuré mettant l'accent tantôt sur les services, tantôt sur la prime pure monétaire,
tantôt sur la couverture en monnaie), il est possible d'introduire le concept de loi de demande
d'assurance : être humain égoïste ou altruiste, famille ou firme, l'unité de décision décide et agit
en fonction de règles synthétisées par la loi de demande d'assurance. Celle-ci est à définir
comme une relation de logique entre la quantité d'assurance désirée par l'unité de choix, le
patrimoine (ou le revenu) de celle-ci et les prix (dont le prix de l'assurance et celui de la « non
assurance »), étant donné son échelle de valeur.
D'autres voies de recherche possibles sont empruntées. Par exemple, Becker et Ehrlich (1972)
analysent la relation entre la demande individuelle d'assurance et la demande individuelle de
«non assurance » et contribuent à montrer son importance économique. La demande de non
assurance est à définir à la fois comme la demande d'auto-assurance (par exemple décisions de
réserves ou de provisions financières) et comme la demande de protection-prévention (toutes
les dépenses qui peuvent conduire à réduire les probabilités de perte).
Plus que vaste, l'étendue du domaine de recherche sur la demande d'assurance s'avère surtout,
rétrospectivement, en évolution rapide et il semble vain de vouloir lui donner des limites tant
les implications sont nombreuses.
Avant-dernière implication qu'on citera pour fixer les idées, la recherche sur la demande
d'assurance a été conduite à compléter la typologie économique traditionnelle des objets entre
lesquels l'individu effectue son choix en s'intéressant aux objets susceptibles d'être assurés. Elle
a ainsi introduit les notions d'«objet remplaçable» et d'« objet irremplaçable» (par exemple,
Cook et Graham, 1977, Shioshansi, 1982, ou Schlesinger, 1984).
La dernière implication logique de la loi de demande d'assurance que nous retenons est qu'étant
donné la loi d'offre d'assurance, celle-ci a contribué à donner une véritable individualité au
marché de l'assurance dans la théorie: économique. Ce résultat n'est pas sans rappeler ce qui
s'était produit à propos du marché de la monnaie au début du XXe siècle, une fois admises les
études sur la loi de demande de monnaie1.
Jusqu'à ce que fleurissent les premières études sur la demande d'assurance, seuls étaient
délimités un aspect de la technologie de l'assurance ou, grossièrement, l'offre d'assurance par
une firme, le marché de l'assurance proprement dit n'était pas conçu.
Dans la période des 50 dernières années, étant donné la recherche déjà longue sur la loi d'offre
d'assurance, complétée par la recherche récente sur la loi de demande d'assurance, le marché de
l'assurance a acquis de fait une réalité théorique (par exemple, Klock et Pfeffer,1974; Marshall,
1974). Il a des propriétés et des implications, que n'ont pas manqué d'étudier maints
économistes à partir de la fin de la décennie 1970 (par exemple, Rothschild et Stiglitz,1977.
Il reste aussi à faire apparaître des implications. Parmi celles-ci, deux semblent essentielles. Le
marché de l'assurance contribue à individualiser le marché des objets immatériels - services ou
droits - par rapport au marché des objets matériels - capitaux - (Bernstein et Geehan, 1988). À
cette occasion, on constate que l'assurance n'est pas à prendre comme un simple exemple de
services financiers, mais constitue un service complexe original, à distinguer de ces derniers.
Une seconde implication apparaît autrement fondamentale : l'assurance contribue à faire élargir
le concept de marché dans un contexte incertain comme dans un contexte certain chose que
certains économistes à partir du XIXe siècle trouvaient inconcevable.
À présent, nous allons étudier de manière plus pratique la notion d’assurance en économie à
travers l’étude microéconomique de l’assurance.
1
On peut dire en effet, rétrospectivement, qu'il y avait, au début de ce siècle, une théorie de la monnaie,
essentiellement identifié à une théorie diffuse de l'offre de monnaie, jusqu'à ce que ces économistes dans les
décennies 1920 et 1930 s'attachent à l'étude de la demande de monnaie, dont le concept même était refusé par
d'autres. Conséquence : puisqu'il y a une offre de monnaie, puisqu'il y a une demande de monnaie, il y a
logiquement un marché de la monnaie dont sont à étudier les propriétés et les conséquences
III. MICROECONOMIE PRATIQUE DE L’ASSURANCE
1 Le modèle de Mossin
V0 = pu(R − D) + (1 − p)u(R)
L'hypothèse q ≤ D implique que le revenu en cas de sinistre est inférieur au revenu sans sinistre
(A ≤ N) et permet de s'assurer que les ménages n'ont pas intérêt à provoquer volontairement
des sinistres ou à en déclarer exagérément (on reviendra sur ce type de phénomènes dits de
risque moral lors du chapitre 4).
An de représenter ces contrats et l'espérance d'utilité correspondante (dans le plan (q, Π)),
étudions dans un premier temps l'eet des termes du contrat sur V (.) :
∂V (Π, q)
= − [pu0 (R − D + q − Π) + (1 − p)u0 (R − Π)] < 0, et
∂Π
∂V (Π, q)
= pu0 (R − D + q − Π) > 0
∂q
Dans le plan (couverture, prime) les utilités espérées sont donc croissantes vers le Sud-Est.
L'espérance d'utilité croit avec la couverture et décroit avec la prime. Par ailleurs, on peut
remarquer que les courbes d'indiérences (c'est-à-dire l'ensemble des contrats procurant la
même espérance d'utilité) sont croissantes et concaves dans le plan
(q, Π). En eet, en utilisant
∂Π ∂V /∂q
le théorème des fonctions implicites
∂q
= − ∂V /∂Π
, on obtient :
∂Π pu0 (R − D + q − Π)
= 0 >0 (*)
∂q pu (R − D + q − Π) + (1 − p)u0 (R − Π)
∂ 2Π p(1 − p)u00 (R − D + q − Π)u0 (R − Π)
et = <0
∂q 2 [pu0 (R − D + q − Π) + (1 − p)u0 (R − Π)]2
Un ménage acceptera alors un contrat z = (Π, q) si il obtient une utilité espérée supérieure à
celle qu'il a sans assurance. En traçant la courbe d'indiérence V (Π, q) = V (0, 0) dans le plan
(q, Π), on obtient donc l'ensemble des contrats acceptables pour les ménages.
Graphique 1
Π
6
Oui
- q
D
Étudions maintenant le comportement de l'assureur. Pour chaque police d'assurance vendue,
le bénéce est dans tous les cas (qu'il y ait un sinistre ou non) la prime Π, alors que le coût
est la couverture q qu'il ne doit rembourser qu'en cas de sinistre. On supposera par ailleurs
qu'il peut exister un coût de transaction λ (appelé aussi taux de chargement) de telle sorte que
le coût eectif pour l'assureur s'écrit (1 + λ)q en cas de sinistre. Pour chaque prime vendue,
le prot espéré de l'assureur s'écrit donc Π − p(1 + λ)q . La zone dans laquelle la transaction
d'assurance est bénéque (à la fois pour l'assureur et pour l'assuré) peut être représentée dans
le plan (q, Π) comme suit :
Graphique 2
Π
6
V (Π, q) = V (0, 0)
Π = p(1 + λ)q
- q
D
∂Π ∂V /∂q
u(A) = u(N ) ⇒ =− =p
∂q ∂V /∂Π
Dans le cas du monopole, l'assuré a ex-post le même revenu dans les deux états de la na-
ture (sinistre / non sinistre) et a la même utilité espérée que sans assurance. On parle alors
équivalent certain.
d'
e(e
x) / E(u(e
x)) = u(e(e
x))
Graphique 3
Π
6
Πmax ]p
6
prime de risque
?
(
pD ((((
((
(((
- q
D
Si on considère maintenant que le taux de chargement λ est strictement positif, c'est-à-dire qu'il
existe des coûts de transaction, la pente de la courbe d'isoprot (le coût d'1 e de couverture
supplémentaire pour l'assureur) est supérieure à p (égale à (1 + λ)p) et l'optimum est atteint
avec q < D.
Théorème. On peut compléter le théorème précédent :
• En l'absence de taux de chargement ( λ = 0) l'assurance complète est optimale ( q = D)
• Si le taux de chargement est strictement positif ( λ > 0), seule une couverture partielle
est optimale (q < D)
Remarque. Le modèle peut être simplié en considérant que la prime est une fonction linéaire
de la couverture : Π = πq , ce qui est notamment le cas en concurrence ( π = (1 + λ)p). Sous
cette simplication, le choix de l'assuré revient à choisir le montant de couverture qui maximise
son utilité espérée :
π1−p 0
u0 (R − D + (1 − π)q ∗ ) = u (R − πq ∗ )
p1−π
Et on retrouve le théorème précédent :
• si π=p (c'est-à-dire λ=0 dans le cas de la concurrence) alors q∗ = D
• si π>p (c'est-à-dire λ>0 dans le cas de la concurrence) alors q∗ < D
(puisque u(·) est concave)
∗
Cette simplication nous permet d'étudier le lien entre la demande optimale d'assurance ( q )
et les variables exogènes du modèle telles que le revenu R, la probabilité d'accident p ou la
taille de la perte D, voire même le prix de l'assurance ( π , rendu exogène par la simplication).
En eet, la condition d'optimalité (CPO) peut s'écrire :
Ainsi, en utilisant le théorème des fonctions implicites, on est capable d'étudier l'eet de p, D ,
R et π sur q ∗ .
2 Eet richesse
∂q ∗ ∂F/∂R
=−
∂R ∂F/∂q ∗
et
∂F
= p(1 − π)u00 (A) − π(1 − p)u00 (N )
∂R
∂F ∂q ∗
où A ≡ R − D + (1 − π)q et N = R − πq . ∂R
Ainsi,
, et donc
∂R
, ne peuvent être signés en
toute généralité. Cependant, en utilisant la condition d'optimalité ( CPO), on obtient :
u0 (N )
p(1 − π) = π(1 − p)
u0 (A)
Proposition. La couverture optimale est une fonction croissante du revenu (et l'assurance est
un bien normal) si l'aversion pour le risque est croissante ou constante avec le revenu. Au
contraire, si l'aversion au risque est strictement décroissante, la couverture optimale est une
fonction strictement décroissante du revenu et l'assurance est un bien inférieur.
Étant donné que la dernière hypothèse est généralement celle choisie pour modéliser les com-
portements en univers risqué, il semblerait que l'assurance soit un bien inférieur. L'intuition est
assez simple : si la propension à prendre du risque augmente avec le revenu, alors toutes choses
égales par ailleurs, la demande d'assurance devrait diminuer. Cependant il semble que ce ne
soit pas le cas dans la réalité où la plupart des études statistiques montrent que la demande
d'assurance croit avec le revenu. Cette observation n'est toutefois pas nécessairement en contra-
diction avec le résultat théorique précédent puisqu'il n'est pas établi toutes choses égales par
ailleurs. En eet, il est fort probable que dans le monde réel, la taille de la perte D soit elle aussi
croissante avec le revenu. Comme, toutes choses égales par ailleurs, la demande d'assurance est
00 ∗ ∂F/∂D
croissante avec la taille du sinistre ( ∂F/∂D = −p(1 − π)u (A) > 0 et ∂q /∂D = − > 0),
∂F/∂q
l'observation empirique précédente peut être rationalisée dans le présent modèle.
3 Eet prix
Étudions maintenant comment varie la demande d'assurance en fonction du prix par unité de
couverture : π.
∂F
= −pu0 (A) − (1 − p)u0 (N ) + q [(1 − p)πu00 (N ) − p(1 − π)u00 (A)]
∂π
Cette fois encore, l'eet est ambigu. Ainsi, on ne peut pas être certain que la demande d'as-
surance décroisse quand la prime par une unité de couverture augmente. Cependant, on peut
∗
remarquer que ∂q /∂π peut s'écrire :
c'est-à-dire qu'on peut isoler un eet substitution (négatif ) et un eet richesse. Ainsi, si
∂q ∗ ∗
∂R
> 0, alors ∂q
∂π
< 0. En utilisant la proposition précédente, on a donc :
Proposition. La demande d'assurance décroit avec la prime par unité de couverture si l'aver-
sion (absolue) au risque est constante ou croissante. Cependant, si l'aversion au risque est
(susamment) décroissante, la demande peut augmenter avec le prix (l'assurance est alors un
bien de Gien).
Encore une fois, l'intuition de ce résultat est relativement simple. En eet, l'augmentation de la
prime par unité de couverture a pour eet d'augmenter le prix relatif de la richesse dans l'état
A (accident) par rapport à celui de l'état N (pas d'accident), ce qui à utilité constante
a tendance à diminuer la demande de couverture. Cependant, la hausse de la prime à aussi
pour eet d'appauvrir les assurés et donc d'augmenter leur demande d'assurance si l'aversion
au risque est décroissante avec la richesse.
Il est par ailleurs possible de trouver une autre condition susante à la décroissance de q∗ en
π en écrivant ∂F∂π
comme :
1. cf. Meyer, D. and Meyer, J. (2005), Relative Risk Aversion : What Do We Know ?, The Journal of
Risk and Uncertainty, 31(3), 243-262 ou Chetty, R. (2006), A New Method of Estimating Risk Aversion, The
American Economic Review, 96(5), 1821-1834.
Encore une fois, les exercices de statique comparée menés ici supposent que les autres variables
exogènes du modèle restent constantes. Notamment, les variations de primes considérées pré-
cédemment sont supposées ne pas être liées à des variations de la probabilité d'accident. Toute-
fois, via la théorie de l'ore d'assurance exposée en début de chapitre, les deux variables ne sont
certainement pas indépendantes. Par ailleurs, on montre aisément qu'à taux de prime constant,
∂F
une augmentation de la probabilité de sinistre augmente la demande d'assurance (
∂p
> 0).
Ainsi, en prenant en compte la réponse de l'ore (via π ), l'augmentation de la probabilité
d'assurance aura un eet généralement ambigu sur le montant de couverture achetée.
III-B-Application de l’assurance en économie
Plusieurs notions qui ont été abordées d’un point de vue mathématique vont être précisées en
montrant du point de vue économique, comment ces notions sont calculées et quelle est leur
interprétation. Il s’agit des notions de : utilité, espérance d'utilité, équivalent certain, espérance
de gain et prime de risqué.
- L’utilité
L’utilité est une notion importante pour la science économique. La fonction d’utilité est conçue
comme une fonction qui traduit les relations de pré-ordre qui définissent les axiomes de
préférences des individus. Ainsi, une fonction d’utilité (u) traduira le niveau de satisfaction ou
de bien-être retiré par la possession et la jouissance d’un bien.
La notion d’utilité a été centrale dans la controverse entre la théorie de la valeur travail et celle
de la valeur utile et son importance a culminée avec l’idéologie de l’utilité ordinale avec
Vilfredo Pareto.
Par hypothèse, on considère que la fonction d'utilité u est croissante, c-à-d que le bien-être
augmente quand la richesse augmente.
Comme on est en avenir aléatoire, le gain éventuel (w) n’est pas certain. On ne peut compter
que sur une espérance de gain.
L'espérance d'utilité E((u)) = somme des gains x les probabilités associées
C'est la somme qu'on est prêt à accepter, même si elle est inférieure à l'espérance de gain d'un
investissement risqué (tel que la loterie), du fait de l'aversion pour le risque de perte.
L’équivalent certain est donc un montant W* sûr et certain pour lequel l’utilité qu’on retire à
ne pas participer U(W*) est égale à l’espérance d’utilité de la participation E(U(W))
1) Quelle titre est choisi par un individu dont la fonction d'utilité est U(w) = Ln(w) ?
2) Même question si sa fonction d'utilité est U(w) = w2.
3) Même question si sa fonction d'utilité est U(w) = -100/w.
L'utilité que MR. AKA retire de sa richesse W peut s'écrire U(W) = Ln(W). Sa richesse est égale à 5 000
FCFA.
A. Supposons que MR. AKA soit tenté par une loterie où la probabilité de gagner ou de perdre
1000 FCFA est égale à 1/2. Donc, sa richesse passera à 6000 à 50% ou tombera à 4000 à 50%
1) Calculez son espérance d’utilité : E(u(w))
2) Calculez l’équivalent certain de la loterie : w*
3) Déduisez la prime de risque : p
4) Si MR. AKA pouvait se protéger intégralement contre ce risque en versant 125 FCFA,
déciderait-il de le faire ?
B. Supposons qu’il accepte de courir le risque du point 1 et qu’il perde, ce qui réduit sa richesse
à 4 000 FCFA.
5) Calculez sa nouvelle espérance d’utilité
6) Calculer le nouvel équivalent certain
7) Déduisez sa nouvelle prime de risque
8) S’assurerait-il dans les mêmes termes (de la question 4) si le jeu du point A lui était proposé à
nouveau ?
C. Supposons maintenant que la richesse initiale de MR. AKA soit de 10 000 FCFA.
9) Calculez son espérance d’utilité initiale
10) L’équivalent certain initial
11) La prime de risque initial
12) Aurait-il accepté de s’assurer dans les termes (de la question 4) si le jeu du point A lui avait été
proposé ?
13) Observez la relation entre les niveaux de richesse de MR. AKA et les niveaux de sa couverture
de risques. Déduisez une conclusion générale
10. La prime de risque (p) est la différence 19. Si l’annuité est constante, l’amortissement
entre : périodique sera
a) L’espérance de gain et l’équivalent a) Constante
certain b) Variable
b) L’utilité espérée du gain et l’équivalent
certain 20. Avec l’annuité constante, on détermine
c) Le gain espéré et l’équivalent certain l’amortissement en faisant :
a) Annuité + intérêt périodique
11. Emprunt accordé par un individu (ou une b) Annuité - intérêt périodique
société) unique à une entreprise c) Intérêt périodique - Annuité
a) Emprunt indivis
b) Emprunt obligataire 21. En cas d’annuité constante, les intérêts
périodiques sont
12. Emprunt accordé par plusieurs individus (ou a) Constants
des sociétés) à une entreprise b) Variables
a) Emprunt indivis
b) Emprunt obligataire 22. En cas d’amortissement constant, les intérêts
périodiques sont
13. L’amortissement d’un capital est la partie a) Constants
périodique du capital qui est remboursée b) Variables
a) Vrai
b) Faux 23. Avec l’amortissement in Fine, on détermine
l’amortissement des n-1 périodes en faisant :
14. L’annuité d’un capital est la partie a) Annuité + intérêt périodique
périodique du capital qui est remboursée b) Annuité - intérêt périodique
a) Vrai
b) Faux 24. Avec l’amortissement in Fine,
l’amortissement de la dernière période est
15. L’annuité comprend égal :
a) L’amortissement a) Au capital emprunté + intérêt
b) L’intérêt périodique
c) L’économie d’impôt b) Au capital emprunté - intérêt
périodique
16. Le décaissement réel comprend c) Au capital emprunté
a) L’amortissement
b) L’intérêt
c) L’économie d’impôt
EXERCICE 4 Assurance et gestion des risques
A Abidjan, un individu possède une petite villa d'une valeur w = 70 000 000 Frs à la Riviera Palmeraie
en zone inondable. Il compte vendre sa villa en fin d'année 2021. Selon le climat et la pluviométrie, il
y a 70% de chance que le quartier soit inondé durant l'année 2021. En conséquence, la villa perdrait
10% de sa valeur. En cas de climat sec, la villa gagne 5% de sa valeur. Sa fonction d’utilité est Ln(w).
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Durée : 01H30
L’un des deux capitaux respectivement : 1.000.000 et 2.000.000 doit être emprunté à un taux annuel
de 12% pour réaliser un projet sur 6 ans. Les projets se présentent comme suit :
projet A 0 1 2 3 4 5 6
CFt -1 000 000 350 000 350 000 350 000 350 000 350 000 350 000
projet B 0 1 2 3 4 5 6
CFt -2 000 000 600 000 600 000 600 000 600 000 600 000 600 000
Questions :
N’étant pas convaincu que le DRC est le critère qui offre la sélection du meilleur projet on vous
demande de :
Ayant constaté que la VAN et le DRC offrent des décisions différentes sur ces deux projets, on conclut
qu’il existe un risque potentiel sur le projet pA. En réalité, ce projet pA est le meilleur projet mais il
existe un risque sur la réalisation de sa VAN. Ce risque est lié à l’environnement qui peut être favorable
à 90% et défavorable à 10%. Si l’environnement est favorable, la VAN de pA connaitrait une
augmentation de 20%. Si l’environnement est défavorable, la VAN de pA connaitrait une baisse de 5%.
On considère que la fonction d’utilité de la VAN de pA est de type LN (VANpA)
Questions :