Evaluation Et Suivi de La Douleur Chronique Ches Des Patients en Ambulatoir

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ÉVALUATION ET SUIVI DE LA DOULEUR

CHRONIQUE CHEZ L’ADULTE EN MÉDECINE


AMBULATOIRE
Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

AVANT-PROPOS

La médecine est marquée par l’accroissement constant des données publiées et le développement
rapide de nouvelles techniques qui modifient constamment les stratégies de prise en charge
préventive, diagnostique et thérapeutique des malades. Dès lors, il est très difficile pour le
clinicien d’assimiler toutes les informations découlant de la littérature scientifique, d’en faire la
synthèse et de l’incorporer dans sa pratique quotidienne.

L’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES), qui a succédé à


l’Agence Nationale pour le Développement de l’Évaluation Médicale (ANDEM), a notamment
pour mission de promouvoir la démarche d’évaluation dans le domaine des techniques et des
stratégies de prise en charge des malades, en particulier en élaborant des recommandations
professionnelles. À ce titre, elle contribue à mieux faire comprendre les mécanismes qui relient
évaluation, amélioration de la qualité des soins et régularisation du système de santé.

Les Recommandations Professionnelles sont définies comme « des propositions développées


méthodiquement pour aider le praticien et le patient à rechercher les soins les plus appropriés dans
des circonstances cliniques données ». Leur objectif principal est de fournir aux praticiens une
synthèse du niveau de preuve scientifique des données actuelles de la science et de l’opinion
d’experts sur un thème de pratique clinique, et d’être ainsi une aide à la décision en définissant ce
qui est approprié, ce qui ne l’est pas ou ne l’est plus, et ce qui reste incertain ou controversé.

Les recommandations professionnelles contenues dans ce document ont été élaborées par un
groupe multidisciplinaire de professionnels de santé, selon une méthodologie explicite, publiée par
l’ANAES dans son document intitulé : « Les Recommandations pour la Pratique Clinique –Base
méthodologique pour leur réalisation en France – 1997 ».

Le développement des recommandations professionnelles et leur mise en application doivent


contribuer à une amélioration de la qualité des soins et à une meilleure utilisation des ressources.
Loin d’avoir une démarche normative, l’ANAES souhaite, par cette démarche, répondre aux
préoccupations de tout acteur de santé soucieux de fonder ses décisions cliniques sur les bases les
plus rigoureuses et objectives possible.

Professeur Yves MATILLON


Directeur général de l’ANAES

ANAES / Service des Recommandations et Références Professionnelles / Février 1999


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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Ces recommandations ont été réalisées à la demande du Secrétariat d’État à la Santé.

La méthode utilisée a été celle décrite dans le guide d’élaboration des « Recommandations pour la
Pratique Clinique – Base méthodologique pour leur réalisation en France – 1997 » publié par
l’ANDEM.

L’ensemble du travail a été coordonné par Madame le Docteur Marie-José MOQUET sous la
responsabilité de Monsieur le Professeur Alain DUROCHER.

La recherche documentaire a été effectuée par Madame Emmanuelle BLONDET, documentaliste,


avec l’aide de Madame Nathalie HASLIN sous la direction de Madame Hélène CORDIER,
Responsable du Service Documentation de l’ANAES.

Le secrétariat a été réalisé par Mademoiselle Vanessa ALIOUANE.

L’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé tient à remercier les membres du


groupe de travail, les membres du groupe de lecture et les membres du Conseil Scientifique dont
les noms suivent.

ANAES / Service des Recommandations et Références Professionnelles / Février 1999


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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

GROUPE DE TRAVAIL

Monsieur le Docteur François BOUREAU, neurophysiologiste, président du groupe, PARIS


Monsieur le Docteur Bruno RICHARD, thérapeute, chargé de projet, NIMES
Monsieur le Docteur Alain AUBRÈGE, généraliste, NANCY
Monsieur le Docteur Emmanuel BISOT, généraliste, COULLONS
Madame le Docteur Frédérique BRUDON, neurologue, VILLEURBANNE
Madame Nathalie CONSTANS, infirmière, MONTFERRIER
Monsieur le Docteur Maxime COURTEVILLE, médecine légale/dommages corporels, LILLE
Monsieur le Docteur Mathieu DOUSSE, psychiatre, PARIS
Monsieur le Professeur Jacques FERMANIAN, biostatisticien, PARIS
Monsieur Richard GALLAND, kinésithérapeute, MARTIGUES
Monsieur le Docteur Stéphane HARY, rhumatologue, MONTLUÇON
Monsieur le Docteur François LARUE, anesthésiste, PARIS
Madame le Docteur Sylvie LE GALL, médecin du travail, PARIS
Monsieur le Docteur Jean-Gabriel PREVINAIRE, médecine physique et de réadaptation, RAIMBEAUCOURT
Madame le Docteur Ursula PROUST, généraliste, NANTES
Madame le Docteur Marie-José MOQUET, représentante ANAES, PARIS

GROUPE DE LECTURE

Monsieur le Docteur Gérard AMARENCO, médecine physique et de réadaptation, AULNAY-SOUS-BOIS


Madame le Docteur Sylvie AULANIER, généraliste, LE HAVRE
Monsieur le Professeur Louis AUQUIER, rhumatologue, PARIS
Madame Marie-Josée BALER, infirmière, VITRY-SUR-SEINE
Monsieur le Docteur Paul-André BEFORT, généraliste, STRASBOURG
Monsieur Francis BERTHELIN, kinésithérapeute, MARSEILLE
Monsieur le Docteur Jacques BIRGE, généraliste, BOULAY
Monsieur le Professeur Serge BLOND, neurochirurgien, LILLE
Monsieur le Docteur Patrick BREZAC, généraliste, BOIS-DE-CENE
Monsieur le Docteur Jean-Marie BROUTIN, médecine physique et de réadaptation, LILLE

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Monsieur le Docteur Pierre BRULE, médecin du travail, QUIMPERLÉ


Monsieur le Docteur Jean BRUXELLE, anesthésiste rhumatologue, PARIS
Monsieur le Docteur Jean-Gabriel BUISSON, généraliste, AIXE-SUR-VIENNE
Monsieur le Docteur Paul-Marie CALMELS, médecine physique et de réadaptation, SAINT-ÉTIENNE
Monsieur le Docteur Laurent CAPOROSSI, généraliste, LUCCIANA
Monsieur Jean-François CASSAING, kinésithérapeute, AUCH
Monsieur le Professeur Pierre CESARO, neurologue, CRÉTEIL
Monsieur le Docteur Philippe CLAISSE, médecin d’expertise, VALENCIENNES
Monsieur le Docteur Gérard-Philippe DESBONNETS, généraliste, FLEURBAIX
Madame le Docteur Sylvie DUDEK, psychiatre, BOURGES
Monsieur le Docteur Jean-Luc DUMEZ, psychothérapeute, AGEN
Monsieur le Docteur Bernard DUPLAN, rhumatologue, AIX-LES-BAINS
Monsieur le Docteur Jean-Claude FAILLE, anesthésiste/algologue, BÉTHUNE
Monsieur le Docteur Thierry FAILLOT, neurochirurgien, PARIS
Monsieur le Docteur Philippe FICHEUX, pédopsychiatre, ANGOULÊME
Monsieur le Docteur François FRETE, généraliste, CHAULNES
Monsieur le Docteur Jean-Pierre GAUME, généraliste, AVANNE-AVENEY
Monsieur le Docteur Bernard GAVID, généraliste, NEUVILLE-DE-POITOU
Monsieur le Docteur Christian GAY, psychiatre, PARIS
Monsieur le Docteur Patrick GINIES, anesthésiste/algologue, MONTPELLIER
Monsieur le Docteur Jean-Marie GOMAS, généraliste, PARIS
Monsieur le Docteur Patrick HERRMANN, généraliste, EBERSHEIM
Madame le Docteur Francine HIRSZOWSKI, généraliste, PARIS
Monsieur le Docteur Philippe HOFLIGER, généraliste, NICE
Monsieur le Docteur Dominique HUAS, généraliste, NANTERRE
Monsieur le Docteur Pierre KLOTZ, généraliste, ALTKIRCH
Monsieur le Docteur Jean-Marie LE BORGNE, anesthésiste/réanimateur, LAON
Madame le Docteur Corinne LE DALL, médecine physique et de réadaptation, HYÈRES
Madame le Docteur Isabelle LEPRINCE, médecin du travail, PARIS
Monsieur le Professeur Philippe LETELLIER, interniste, CAEN
Monsieur le Docteur Jean-Pierre MAIRESSE, généraliste, LE HAVRE
Monsieur le Docteur Christian MARTINET, généraliste, SAINT-JULIEN-DE-L’ESCAP
Monsieur le Docteur Yann MASSE, médecin d’expertise, AULNAY-SOUS-BOIS
Monsieur le Docteur Pierre MECHALY, généraliste, CHILLY-MAZARIN
Monsieur le Docteur Alain MILLET, généraliste, TARCENAY

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Madame Sylvaine MONIN, cadre infirmier, PARIS


Monsieur le Docteur Rémy MORELLO, biostatisticien, CAEN
Madame Évelyne MORNIER, infirmière générale, ARLES
Monsieur le Professeur Jean-Louis MOULIN, généraliste, SAINT-JUNIEN
Monsieur le Docteur Jean-Jacques ORMIÈRES, généraliste, SAINT-ORENS DE GAMEVILLE
Madame le Docteur Stéphanie ORSINI, généraliste, CALENZANA
Madame le Docteur Anna OZGULER, santé publique, SAINT-MAURICE
Monsieur le Docteur Jacques PERDRIAUX, généraliste, SAINT-PIERRE-DES-CORPS
Madame le Docteur Mireille PERINEAU, gérontologue, AVIGNON
Monsieur le Docteur Serge PERROT, rhumatologue, PARIS
Monsieur le Docteur Patrick POCHET, généraliste, CLERMONT-FERRAND
Monsieur le Docteur Jean-Marie POUCHAT, rhumatologue, HARFLEUR
Monsieur le Professeur Patrice QUENEAU, rhumatologue, SAINT-ÉTIENNE
Monsieur le Professeur Emmanuel ROUBERTIE, généraliste, VENDÔME
Monsieur le Docteur Éric SERRA, psychiatre, ABBEVILLE
Monsieur François SERRE, kinésithérapeute, PARIS
Monsieur le Docteur Alain SERRIE, anesthésiste-réanimateur, PARIS
Monsieur le Docteur Claude SICHEL, généraliste, CARNOUX-EN-PROVENCE
Monsieur Philippe STÉVENIN, conseil scientifique ANAES, PARIS
Monsieur le Docteur Jean-Luc TRITSCHLER, neurologue, STRASBOURG
Monsieur le Docteur Érik VASSORT, anesthésiste, GRENOBLE
Monsieur le Professeur Jean-Claude WILLER, neurophysiologue, PARIS
Monsieur le Docteur Jean-Michel WIROTIUS, médecine physique et de réadaptation, BRIVE

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

SOMMAIRE

AVANT-PROPOS ................................................................................................................................................................ 2

MÉTHODE GÉNÉRALE.................................................................................................................................................. 10

STRATÉGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE............................................................................................... 12

TEXTE DES RECOMMANDATIONS ............................................................................................................................. 15

DOCUMENT POUR L’ÉVALUATION DE LA DOULEUR CHRONIQUE : FEUILLET DESTINÉ AU PRATICIEN


............................................................................................................................................................................................ 20

DOCUMENT POUR L’ÉVALUATION DE LA DOULEUR CHRONIQUE : FEUILLET DESTINÉ AU PATIENT . 23

ARGUMENTAIRE ............................................................................................................................................................ 32

I. INTRODUCTION ..................................................................................................................................................... 32
I.1. Objectifs du travail ............................................................................................................................................ 32
I.2. Domaines spécifiques exclus.............................................................................................................................. 33
I.3. Critères de choix des outils................................................................................................................................ 33
I.4. Sélection des articles ......................................................................................................................................... 33
II. DÉFINITIONS.......................................................................................................................................................... 34
III. ÉVALUATION INITIALE .......................................................................................................................................... 37
III.1. Grille d’entretien semi-structuré ................................................................................................................... 37
III.2. Bilan étiologique........................................................................................................................................... 37
III.3. Intensité de la douleur................................................................................................................................... 40
III.4. Autres dimensions de la douleur.................................................................................................................... 43
IV. SUIVI...................................................................................................................................................................... 55
IV.1. Entretien semi-structuré ................................................................................................................................ 55
IV.2. Observance, automédication, consommation médicale .................................................................................. 55
IV.3. Intensité de la douleur................................................................................................................................... 55
IV.4. Évaluation du soulagement ........................................................................................................................... 56
IV.5. Agenda.......................................................................................................................................................... 56
IV.6. Retentissement psychologique sur le sujet ..................................................................................................... 56
IV.7. Note .............................................................................................................................................................. 56

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

V. PROPOSITIONS D’ACTIONS FUTURES ................................................................................................................... 57

ANNEXE 1. GÉNÉRALITÉS SUR LA DOULEUR ......................................................................................................... 58

LE MODÈLE MULTIDIMENSIONNEL DE LA DOULEUR ................................................................................................... 58


MÉCANISMES DE LA DOULEUR ..................................................................................................................................... 59
1. Origine organique................................................................................................................................................... 60
2. Origine psychogène ................................................................................................................................................ 61
3. Origine idiopathique............................................................................................................................................... 61
DOULEUR : PERCEPTION ET COMPORTEMENT ............................................................................................................. 62
1. Composante sensori-discriminative......................................................................................................................... 62
2. Composante affectivo-émotionnelle......................................................................................................................... 63
3. Composante cognitive ............................................................................................................................................. 63
4. Composante comportementale................................................................................................................................. 63
L'IMPORTANCE DU FACTEUR TEMPS............................................................................................................................. 64
PATHOLOGIE SÉQUELLAIRE OU ÉVOLUTIVE ................................................................................................................. 65

ANNEXE 2. GLOSSAIRE ................................................................................................................................................. 66

ANNEXE 3. EXTRAITS DE LA CIM 10.......................................................................................................................... 69

ANNEXE 4. ÉCHELLES DE MESURE D’INTENSITÉ DOULOUREUSE ET DE SOULAGEMENT........................ 76

ÉCHELLE VISUELLE ANALOGIQUE (EVA) ..................................................................................................................... 76


1. Forme papier .......................................................................................................................................................... 76
2. Forme « mécanique ».............................................................................................................................................. 76
3. Mesure de l’intensité du soulagement - forme papier .............................................................................................. 77
ÉCHELLE NUMÉRIQUE (EN)........................................................................................................................................... 77
1. Mesure de l’intensité de la douleur - forme papier .................................................................................................. 77
2. Mesure de l’intensité du soulagement - forme papier .............................................................................................. 78
ÉCHELLES VERBALES SIMPLES (EVS)........................................................................................................................... 78

ANNEXE 5. INSTRUMENTS À VISÉE TOPOGRAPHIQUE ........................................................................................ 79

SCHÉMA DES ZONES DOULOUREUSES .......................................................................................................................... 79


RÉPARTITION DES DERMATOMES ................................................................................................................................. 80

ANNEXE 6. DESCRIPTION VERBALE DE LA DOULEUR ......................................................................................... 81

QUESTIONNAIRE DOULEUR DE SAINT-ANTOINE (QDSA), FORME ABRÉGÉE .............................................................. 81

ANNEXE 7. QUESTIONNAIRES MULTIDIMENSIONNELS....................................................................................... 82

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

QUESTIONNAIRE CONCIS SUR LES DOULEURS (QCD), VERSION COURTE ................................................................... 82


MULTIDIMENSIONAL PAIN INVENTORY (MPI)................................................................................................................. 86

ANNEXE 8. QUESTIONNAIRES EXPLORANT LA DIMENSION PSYCHOLOGIQUE ........................................... 99

QUESTIONNAIRE ABRÉGÉ DE BECK (BDI) .................................................................................................................... 99


HOSPITAL ANXIETY AND DEPRESSION SCALE (HAD) ................................................................................................... 102

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE .................................................................................................................................... 106

BIBLIOGRAPHIE COMPLÉMENTAIRE .................................................................................................................... 112

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

MÉTHODE GÉNÉRALE

Ces recommandations et références médicales ont été élaborées par un groupe de travail, au terme
d’une analyse de la littérature scientifique et de l’avis des professionnels. Le texte a été soumis à
un groupe de lecture avant d’être finalisé. Les sociétés scientifiques ont été consultées pour
connaître les travaux réalisés antérieurement sur le sujet et pour proposer des personnes
susceptibles de participer aux groupes.

Pour chaque thème, l’ANAES a constitué un groupe de travail regroupant dix à quinze personnes
de diverses compétences. La parité du mode d’exercice (spécialistes et non-spécialistes en CHU
ou CHG, spécialistes ou généralistes libéraux) et la répartition géographique ont été prises en
compte. Ces groupes de travail comprenaient un président (qui a dirigé le groupe et collecté les
avis de l’ensemble des membres) et un chargé de projet (qui a collaboré directement avec le
président, et a rédigé le document final afin de le proposer et de le discuter avec le groupe de
travail). Un représentant de l’ANAES a assisté chaque groupe, s’est assuré de la cohérence de la
méthode de travail et a exercé une fonction de conseil auprès du chargé de projet.

Une recherche bibliographique a été réalisée par interrogation systématique des banques de
données : MEDLINE, EMBASE, HealthSTAR, COCHRANE et PASCAL. Elle a identifié d'une
part les recommandations pour la pratique clinique et les conférences de consensus (sur dix ans en
toutes langues) et d'autre part les revues de synthèse : méta-analyses, analyses de décision (sur
cinq ans en langue française ou anglaise). Elle a été généralement complétée par une recherche
d’essais cliniques en langue française ou anglaise, sur un ou plusieurs aspects du thème demandé.
Si nécessaire, d’autres banques de données ont pu être interrogées. La littérature grise (c’est-à-
dire les productions non indexées dans les catalogues officiels d’édition ou dans les circuits
conventionnels de diffusion de l’information) a été systématiquement recherchée (par contacts
directs auprès de sociétés savantes, par Internet ou tout autre moyen).

Cette bibliographie obtenue par voie automatisée a été complétée par une recherche manuelle.
D’une part, les membres du groupe de travail ou du groupe de lecture ont pu transmettre leurs
articles. D’autre part, les sommaires de revues générales et de revues du thème concerné ont été
dépouillés pendant la période de novembre 1997 à avril 1998. De plus, les listes de références
citées dans les articles déjà identifiés ont été consultées. Par ailleurs, les décrets, arrêtés et
circulaires du ministère de la Santé pouvant avoir un rapport avec le sujet ont été consultés.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Des grilles de lecture destinées à apprécier la qualité méthodologique et le niveau de preuve


scientifique de ces documents ont été utilisées. Les documents ont été classés selon les grilles en
différentes catégories. Sur la base de cette analyse de la littérature, le groupe de travail a proposé,
chaque fois que possible, des recommandations. Ces recommandations ont été fondées soit sur un
niveau de preuve scientifique, soit, en l’absence de preuve, sur un accord professionnel. Des
propositions d’actions futures ont été formulées.

Le groupe de lecture, composé de personnalités compétentes exerçant dans différents secteurs


d’activités, comprenait vingt-cinq à quarante personnes externes au groupe de travail. Les experts
de ce groupe de lecture, consultés par courrier, ont donné un avis. Ces experts ont apprécié la
lisibilité, la faisabilité et l'applicabilité du texte de recommandations et références. Les remarques
du groupe de lecture ont été transmises au groupe de travail. Ce groupe de travail a pu modifier
son texte et a validé le document final. Le texte produit par le groupe de travail a été présenté
avec une bibliographie dite « sélective » constituée des articles cités dans le texte pour argumenter
les énoncés. Tous les autres articles consultés ont été regroupés dans une bibliographie dite
« complémentaire ».

L’ensemble des textes de recommandations et références a ensuite été soumis à l’avis du conseil
scientifique de l’ANAES.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

STRATÉGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE

Recherche automatisée

La recherche documentaire a été réalisée sur la période 1987 à fin avril 1998.

Elle a porté sur la recherche de recommandations pour la pratique clinique, de conférences de


consensus, d’articles de décision médicale et de revues de la littérature et méta-analyses, faite à
partir des mots clés suivants :
Chronic pain ou
Chronic pain (dans le titre ou le résumé) ou
Pain et Chronic disease.

Des recherches complémentaires portant sur la période 1992-1998 ont été effectuées sur :

å Les instruments de mesure de la douleur


Les mots clés initiaux ont été associés à :
Rating scale ou
Questionnaire
ou
Pain assessment ou
Pain measurement ou
Pain threshold ou
Disability evaluation.

å La prise en charge de la douleur chronique en médecine ambulatoire


Les mots clés initiaux ont été associés à :
Family practice ou
Physician-patient relation ou
Doctor patient relation ou
Physicians, family ou
Physician’s practice pattern ou
Physician’s role ou
General practice ou

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Family practice.

å L’entretien avec le patient douloureux chronique


Les mots clés initiaux ainsi que les mots clés :
Back pain ou
Low back pain ou
Backache ou
(Headhache and facial pain) ou
Migraine ou
Neuralgia
ont été associés à :
Interview* (en texte libre) ou
Interview psychological.

Cette stratégie a été complétée par une recherche de la littérature française sur la banque de
données PASCAL.

338 références ont été obtenues sur MEDLINE, 225 sur EMBASE, 14 sur HealthSTAR
et 163 sur PASCAL.

Recherche manuelle

Le sommaire des revues suivantes a été dépouillé de novembre 1997 à avril 1998.

å Revues générales :
Annals of Internal Medicine
Archives of Internal Medicine
British Medical Journal
Canadian Medical Association Journal
Concours Médical
JAMA
Lancet
New England Journal of Medicine
Presse Médicale
Revue de Médecine Interne
Revue du Praticien MG

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Revue Prescrire.

å Pour cette même période, les Current Contents ont été consultés pour les revues
spécialisées suivantes :
Pain,
Clinical Journal of Pain,
Journal of Pain and symptom Management,
European Journal of Pain,
Spine.

Des ouvrages de références ont été consultés :


- Turk DC, Melzack R. Handbook of pain assessment. New York: Guilford Press; 1992.
- Merskey H, Bogduk N. Classification of chronic pain. Seattle (VA): IASP Press; 1994.
- Bowling A. Measuring health. A review of quality of life measurement scales. 2nd ed. -
Buckingham: Open University Press; 1997.
- Bromm B. Pain measurement in man. Neurophysiological correlates of pain.
Amsterdam: Elsevier; 1984.
- Karoly P, Jensen MP. Multimethod assessment of chronic pain. Oxford: Pergamon
Press; 1987.

221 articles ont été sélectionnés et analysés dont 67 références utilisées pour
l’élaboration des recommandations.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

TEXTE DES RECOMMANDATIONS

Une douleur chronique se définit comme « une expérience sensorielle et émotionnelle


désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en termes
évoquant une telle lésion, évoluant depuis plus de 3 à 6 mois et/ou susceptible d’affecter de
façon péjorative le comportement ou le bien-être du patient, attribuable à toute cause non
maligne ». Le terme de « douleur chronique », sans autre qualificatif, s’applique à des
douleurs non cancéreuses. En cas de pathologie maligne, il est préférable de préciser qu’il
s’agit de « douleur d’origine cancéreuse ».

Dans l’élaboration de ces recommandations, le groupe a retenu les outils considérés comme
« validés », c’est-à-dire lorsque des travaux ont établi qu’ils répondaient aux trois qualités
métrologiques de validité, fidélité, sensibilité au changement. Mais, l’évaluation de la
douleur ne se limite pas à l’utilisation d’échelles : d’autres recommandations qui
apparaissent essentielles à la pratique clinique ont été formulées. Elles reposent sur un
accord professionnel.
Chaque professionnel de santé doit s’approprier les outils proposés, en comprendre les
avantages et les limites, les adapter à sa pratique quotidienne. Ils ne sont qu’un outil dans
une évaluation plus exhaustive, habituellement consommatrice de temps et qui nécessite un
climat relationnel de qualité et la disponibilité du praticien.

ÉVALUATION ET SUIVI

1. L’évaluation initiale du malade douloureux chronique demande du temps. Elle


peut se répartir sur plusieurs consultations.

2. L'évaluation du malade douloureux chronique implique un bilan étiologique avec


un entretien, un examen clinique et si besoin des examens complémentaires.

3. Les éléments cliniques essentiels sur lesquels se fonde l’entretien avec le malade
douloureux chronique sont indiqués dans la grille d'entretien semi-structuré
(tableau ci-après).

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Tableau : Grille d’entretien semi-structuré avec le patient douloureux chronique établie par le groupe.
Ancienneté de la douleur
Mode de début
• circonstances exactes (maladie, traumatisme, accident de travail… )
• description de la douleur initiale
• modalités de prise en charge immédiate
• événements de vie concomitants
• diagnostic initial, explications données
• retentissement (anxiété, dépression, troubles du sommeil, incapacités fonctionnelle et professionnelle… )
Profil évolutif du syndrome douloureux
• comment s’est installé l’état douloureux persistant à partir de la douleur initiale
• profil évolutif : (douleur permanente, récurrente, intermittente… )
• degré du retentissement (anxiété, dépression, troubles du sommeil, incapacités fonctionnelle et
professionnelle… )
Traitements effectués et actuels
• traitements médicamenteux et non médicamenteux antérieurs, actuels
• modes d’administration des médicaments, doses, durées
• effets bénéfiques partiels, effets indésirables, raisons d’abandon
• attitudes vis-à-vis des traitements
Antécédents et pathologies associées
• familiaux
• personnels (médicaux, obstétricaux, chirurgicaux et psychiatriques) et leur évolutivité
• expériences douloureuses antérieures
Description de la douleur actuelle
• topographie
• type de sensation (brûlure, décharge électrique… )
• intensité
• retentissement (anxiété, dépression, troubles du sommeil, incapacités fonctionnelle et professionnelle… )
• facteurs d’aggravation et de soulagement de la douleur
Contextes familial, psychosocial, médico-légal et incidences
• situation familiale
• situation sociale
• statut professionnel et satisfaction au travail
• indemnisations perçues, attendues ; implications financières
• procédures
Facteurs cognitifs
• représentation de la maladie (peur d’une maladie évolutive… )
• interprétation des avis médicaux
Facteurs comportementaux
• attitude vis-à-vis de la maladie (passivité… )
• modalités de prise des médicaments
• observance des prescriptions
Analyse de la demande
• attentes du patient (faisabilité, reformulation)
• objectifs partagés entre le patient et le médecin

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

4. Parmi les outils de base de l'évaluation du malade douloureux chronique on


retient :
• un schéma donnant la topographie des zones douloureuses ;
• une mesure de l'intensité de la douleur par une échelle visuelle analogique
(EVA) ou une échelle numérique (EN) ou une échelle verbale simple (EVS) ;
• une liste d'adjectifs sensoriels et affectifs descriptifs de la douleur ;
• une évaluation de l’anxiété et de la dépression (Hospital Anxiety and Depression
scale : HAD) ;
• une évaluation du retentissement de la douleur sur le comportement.
En complément de ces outils de base, il en existe d’autres qui n’ont pas été retenus
dans l’évaluation de base et qui peuvent permettre de compléter l’évaluation pour
préciser l'adaptation psychologique du malade.

5. Comme tout instrument d’autoévaluation les échelles et les questionnaires proposés


doivent être remplis par le malade, sans influence du médecin ou de l’entourage. Ils
doivent au préalable avoir été expliqués par le médecin. Leur utilisation se situe
donc après un entretien clinique. Ils sont complémentaires de la consultation avec
le patient et ne doivent pas s’y substituer.

6. Le schéma des zones douloureuses est utile pour faire figurer la topographie de la
douleur dans le dossier du malade.

7. Intensité de la douleur :
• l’échelle visuelle analogique, l’échelle numérique et l’échelle verbale simple ont
été validées pour mesurer l'intensité de la douleur. Elles n’apprécient donc pas
les autres dimensions de la douleur ; elles ne permettent pas de préciser le
diagnostic des mécanismes sous-jacents ;
• l'utilisation en pratique clinique quotidienne des mesures de l'intensité de la
douleur (échelle visuelle analogique, échelle numérique et échelle verbale simple)
est utile pour mieux détecter les malades ayant besoin d'un traitement
symptomatique ;
• il n’existe pas de lien direct entre la valeur obtenue sur une échelle et le type de
traitement antalgique nécessaire ;
• les scores calculés à partir des échelles d’intensité ont une valeur descriptive
pour un individu donné et permettent un suivi. Les scores ne permettent pas de
faire des comparaisons interindividuelles.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

8. Les versions longues des questionnaires d'adjectifs ont été validées. Leur longueur les
rend difficilement applicables en médecine ambulatoire. Les scores donnent une
indication de l’importance de la douleur. Le vocabulaire de la douleur possède
également une valeur d'orientation diagnostique pour faciliter la reconnaissance de
certaines douleurs (par exemple les douleurs neurogènes), et apprécier le
retentissement affectif de la douleur. Les versions courtes ne sont pas actuellement
validées. L’expérience des utilisateurs indique qu’elles peuvent apporter des
informations utiles, notamment le questionnaire de la douleur de Saint-Antoine
(QDSA) abrégé.

9. L’évaluation de la composante anxieuse ou dépressive de la symptomatologie


douloureuse chronique est fondamentale en pratique quotidienne. La version
française de l'échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression scale) est validée. Les
scores au-delà des valeurs seuils permettent de parler de symptomatologie anxieuse
et / ou dépressive.

10. L’évaluation du retentissement de la douleur sur le comportement quotidien est


importante en pratique quotidienne. Il n'existe pas d’instrument validé, en français,
suffisamment court permettant d’apprécier ce retentissement. Le groupe propose
d’utiliser une partie du questionnaire concis sur les douleurs (QCD) (sous-échelle 23)
pour évaluer ce retentissement. Chaque item doit alors être coté et considéré comme
une information séparée. En l’absence de validation, il n’est pas légitime
d’additionner les scores pour effectuer un score global.

11. À l’issue de cette évaluation comportant notamment un entretien (grille d’entretien


semi-structuré) et des échelles d’évaluation, on aura pu documenter l’importance du
syndrome douloureux. Ces informations, couplées à la notion de durée d’évolution,
devraient aider à la décision de demande d’avis spécialisés, d’orientation vers un
réseau multidisciplinaire plus ou moins structuré, ou l’envoi vers une structure
spécialisée dans la prise en charge de la douleur.

12. Les malades douloureux chroniques doivent être réévalués périodiquement. Il n’a pas
été identifié d'étude permettant de déterminer la fréquence des réévaluations ; elle est
laissée au jugement du clinicien et est fonction des objectifs fixés avec le patient.
L'ensemble des instruments proposés lors de l'évaluation initiale peut être proposé

ANAES / Service des Recommandations et Références Professionnelles / Février 1999


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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

pour le suivi. Les évaluations, l’initiale et les successives (conservées dans le dossier),
servent de points de comparaison.
13. Les échelles d’évaluation du soulagement de la douleur (échelle visuelle analogique,
échelle verbale simple ou échelle numérique) sont utiles pour le suivi.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

DOCUMENT POUR L’ÉVALUATION DE LA DOULEUR CHRONIQUE :


FEUILLET DESTINÉ AU PRATICIEN

REMARQUES IMPORTANTES POUR LE PRATICIEN


Le document pour l’évaluation de la douleur chronique peut être remis au patient lors d’une
consultation, après lui avoir fourni les explications adéquates. Il s’agit d’un bilan d’auto-
évaluation qui permet de réaliser une partie de l’évaluation initiale. Les éléments recueillis font
partis du dossier du patient, ils serviront de comparaison pour le suivi.
Il est nécessaire de respecter quelques règles pour l’utilisation des échelles. Lorsqu’il existe
plusieurs échelles pour mesurer une même dimension (par exemple l’intensité), on doit utiliser
la même échelle lors de l’évaluation initiale et du suivi. La présentation d’une échelle au patient
doit être faite de manière relativement standardisée (toujours au même moment de la
consultation par exemple), avec suffisamment d’explications également standardisées et après
s’être assuré de la bonne compréhension du patient.

1RE PARTIE : SCHÉMA DES ZONES DOULOUREUSES


• Mode de passation : se conformer aux explications données en regard du schéma.
• Cotation : sans.
• Intérêt : il est utile pour faire figurer la topographie de la douleur dans le dossier du
malade. Et il est utile pour détecter des douleurs multiples ou diffuses, ou pour
reconnaître des douleurs de topographie neurologique.

2E PARTIE : ÉCHELLES MESURANT L’INTENSITÉ DE LA DOULEUR


• Mode de passation : le patient doit utiliser une seule des trois échelles en fonction de
sa bonne compréhension. Il est souhaitable d’utiliser de préférence l’échelle visuelle
analogique (EVA). Elle doit être bien expliquée au patient et il faut s’assurer de sa
bonne compréhension avant de lui demander de l’utiliser. En cas de difficulté de
compréhension de l’EVA on proposera successivement l’échelle numérique (EN), ou
l’échelle verbale simple (EVS).
• Cotation : pour l’EVA, l’intensité de la douleur est mesurée en millimètres par la
distance entre la position de la croix et l’extrémité « pas de douleur ». Le chiffre est
arrondi au millimètre le plus proche. Pour les échelles EN et EVS, l’intensité
correspond au score indiqué.
• Intérêt : les scores ont une valeur descriptive pour un individu donné et permettent un
suivi. Les scores ne permettent pas de faire des comparaisons interindividuelles.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Pour la pratique on retiendra que les scores des échelles d’évaluation de l’intensité de la
douleur :
• ne donnent pas d’information sur la nature de la plainte douloureuse ;
• ne peuvent pas servir à comparer les patients entre eux ;
• permettent uniquement des comparaisons intra-individuelles ;
• aident à identifier les malades nécessitant un traitement de la douleur sans qu’il existe
un lien direct entre le score obtenu et le type de traitement antalgique nécessaire ;
• facilitent le suivi du patient.

3E PARTIE : QUALIFICATIFS DE LA DOULEUR (QDSA ABRÉGÉ)


• Mode de passation : se conformer aux explications données au niveau de l’échelle.
• Cotation : le score des 15 mots descripteurs est à considérer comme une information
séparée et on ne peut pas établir de score global.
• Intérêt et limites : les qualificatifs sensoriels ou affectifs précisent la description de la
douleur perçue. Ils reflètent l’importance de la douleur ressentie. Ils ont une valeur
d'orientation diagnostique pour faciliter la reconnaissance de certaines douleurs (par
exemple, les douleurs neurogènes : brûlure, décharges électriques, picotement), et
apprécier le retentissement affectif (la tolérance) de la douleur. Les scores les plus
élevés correspondent à la présence d’un retentissement plus sévère. Chaque item doit
être coté et considéré comme une information séparée (on n’a pas le droit
d’additionner les scores pour effectuer un score global).

4E PARTIE : ÉCHELLE DU RETENTISSEMENT ÉMOTIONNEL (HAD :


HOSPITAL ANXIETY AND DEPRESSION SCALE)
• Mode de passation : il est recommandé de demander au patient de bien lire le
préambule avant de remplir l’échelle.
• Cotation : chaque réponse est cotée de 0 à 3 sur une échelle évaluant de manière
semi-quantitative l’intensité du symptôme au cours de la semaine écoulée.
L’intervalle des notes possibles s’étend donc pour chaque échelle de 0 à 21, les scores
les plus élevés correspondant à la présence d’une symptomatologie plus sévère. La
présentation de l’échelle, avec dans la colonne de gauche les notes correspondant à
chaque item, facilite grandement un calcul rapide des scores de chaque échelle. Les
notes de la dépression se situent dans la première colonne en partant de la gauche et
sont reconnaissables par la lettre « D ». Les notes de l’anxiété se situent dans la
deuxième colonne en partant de la gauche et sont reconnaissables par la lettre « A ».

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Les notes de la colonne « dépression » doivent être additionnées ensemble pour


obtenir le score de la dépression. Le score de l’anxiété sera obtenu en additionnant les
notes de la colonne « anxiété ».
Pour les deux scores (dépression et anxiété), des valeurs seuils ont été déterminées :
— un score inférieur ou égal à 7 = absence de perturbation ;
— un score entre 8 et 10 = cas douteux ;
— un score supérieur ou égal à 11 = cas certain.
• Intérêt : mesure de l’anxiété et de la dépression.

5E PARTIE : ÉCHELLE MULTIDIMENSIONNELLE (SOUS-ÉCHELLE 23 DU


QCD)
• Mode de passation : se conformer aux explications données en regard du schéma. Il
s’agit de 6 items indiquant chacun un score grâce à une échelle numérique.
• Cotation : le score de chaque item est à considérer comme une information séparée et
on ne peut pas établir de score global.
• Intérêt et limites : le retentissement d’une douleur sur le comportement quotidien est
important à prendre en compte pour apprécier l’importance de la douleur. Chaque
item doit être coté et considéré comme une information séparée (on n’a pas le droit
d’additionner les scores pour effectuer un score global).

6E PARTIE : MESURES DE L’INTENSITÉ DU SOULAGEMENT DE LA DOULEUR


• Mode de passation : le patient doit utiliser une seule des trois échelles en fonction de
sa bonne compréhension. Il est souhaitable d’utiliser de préférence l’échelle visuelle
analogique (EVA). Elle doit être bien expliquée au patient et il faut s’assurer de sa
bonne compréhension avant de lui demander de l’utiliser. En cas de difficulté de
compréhension de l’EVA on proposera successivement l’échelle numérique (EN), ou
l’échelle verbale simple (EVS).
• Cotation : pour l’EVA, l’intensité du soulagement de la douleur est mesurée en
millimètres par la distance entre la position de la croix et l’extrémité « pas de
soulagement de la douleur ». Le chiffre est arrondi au millimètre le plus proche. Pour
les échelles EN et EVS, l’intensité du soulagement correspond au score indiqué.
• Intérêt : les scores ont une valeur descriptive pour un individu donné et permettent un
suivi. Les scores ne permettent pas de faire des comparaisons interindividuelles.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

DOCUMENT POUR L’ÉVALUATION DE LA DOULEUR CHRONIQUE :


FEUILLET DESTINÉ AU PATIENT

Outils d’autoévaluation de la douleur chronique chez l’adulte

Afin de préciser l’intensité de la douleur que vous ressentez actuellement (depuis les 8 derniers
jours), nous vous demandons de répondre aux questionnaires suivants. N’oubliez pas de répondre
à toutes les questions.

Date : … / … / … Nom : Prénom :

RE
1 PARTIE : SCHÉMA DES ZONES DOULOUREUSES

Indiquez sur le schéma ci-contre où


se trouve votre douleur habituelle
(depuis les 8 derniers jours) en
hachurant la zone.

Mettez sur le schéma un « S » pour


une douleur près de la surface de
votre corps ou un « P » pour une
douleur plus profonde dans le
corps.

Mettez un « I » à l’endroit où vous


ressentez la douleur la plus intense.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

E
2 PARTIE : MESURE DE L’INTENSITÉ DE LA DOULEUR (UTILISER L’ÉCHELLE
1, 2 OU 3)

Trois échelles de mesure de l’intensité de la douleur vous sont proposées. Les réponses à une
seule échelle sont suffisantes. Essayez de remplir l’échelle 1, en cas de difficultés essayez de
remplir l’échelle 2, et en cas de difficultés remplissez l’échelle 3.

ÉCHELLE 1 : ÉCHELLE VISUELLE ANALOGIQUE

Nous vous proposons d’utiliser une sorte de thermomètre de la douleur qui permet de mesurer
l’intensité de la douleur.

L’intensité de votre douleur peut être définie par un trait tracé sur l’échelle comme dans l’exemple
ci-dessous.
douleur
pas de
maximale
douleur
imaginable

Une extrémité correspond à la douleur maximale imaginable


Plus le trait est proche de cette extrémité, plus la douleur est importante

L’autre extrémité correspond à pas de douleur


Plus le trait est proche de cette extrémité, moins la douleur est importante

Indiquez par une croix ou un trait sur la ligne le niveau de votre douleur pour chacun des 3 types de
douleur :

douleur
Douleur au pas de
maximale
moment douleur
imaginable
présent :

douleur
Douleur pas de
maximale
habituelle douleur
imaginable
depuis les 8

douleur
Douleur la pas de
maximale
plus intense douleur
imaginable
depuis les 8

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

ÉCHELLE 2 : ÉCHELLE NUMÉRIQUE

Entourez ci-dessous la note de 0 à 10 qui décrit le mieux l’importance de votre douleur pour
chacun des 3 types de douleur. La note 0 correspond à « pas de douleur ». La note 10 correspond
à la « douleur maximale imaginable ».

Douleur au moment présent :

Douleur
Pas de
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 maximale
douleur
imaginable

Douleur habituelle depuis les 8 derniers jours :

Douleur
Pas de
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 maximale
douleur
imaginable

Douleur la plus intense depuis les 8 derniers jours :

Douleur
Pas de
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 maximale
douleur
imaginable

ÉCHELLE 3 : ÉCHELLE VERBALE SIMPLE

Pour préciser l’importance de votre douleur répondez en entourant la réponse correcte pour
chacun des 3 types de douleur :
Douleur au 0 1 2 3 4
moment présent :
absente faible modérée intense extrêmement
intense

Douleur habituelle 0 1 2 3 4
depuis les 8
absente faible modérée intense extrêmement
derniers jours :
intense

Douleur la plus 0 1 2 3 4
intense depuis les
absente faible modérée intense extrêmement
8 derniers jours :
intense

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

E
3 PARTIE : QUALIFICATIFS DE LA DOULEUR

Vous trouverez ci-dessous une liste de mots pour décrire une douleur. Pour préciser le type de
douleur que vous ressentez habituellement (depuis les 8 derniers jours), répondez en mettant une
croix pour la réponse correcte.

0 1 2 3 4
absent faible modéré fort extrêmement
fort
non un peu modérément beaucoup extrêmement
Élancements
Pénétrante
Décharges électriques
Coups de poignard
En étau
Tiraillement
Brûlure
Fourmillements
Lourdeur
Épuisante
Angoissante
Obsédante
Insupportable
Énervante
Exaspérante
Déprimante

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

E
4 PARTIE : ÉCHELLE DU RETENTISSEMENT ÉMOTIONNEL

Les médecins savent que les émotions jouent un rôle important dans la plupart des maladies. Si
votre médecin est au courant des émotions que vous éprouvez, il pourra mieux vous aider. Ce
questionnaire a été conçu de façon à permettre à votre médecin de se familiariser avec ce que
vous éprouvez vous-même sur le plan émotif.
Ne faites pas attention aux chiffres et aux lettres imprimés à gauche du questionnaire.
Lisez chaque série de questions et soulignez la réponse qui exprime le mieux ce que vous avez
éprouvé au cours de la semaine qui vient de s’écouler.
Ne vous attardez pas sur la réponse à faire, votre réaction immédiate à chaque question fournira
probablement une meilleure indication de ce que vous éprouvez, qu’une réponse longuement
méditée.

Je me sens tendu ou énervé :


3 la plupart du temps
2 souvent
1 de temps en temps
0 jamais
Je prends plaisir aux mêmes choses qu’autrefois :
0 oui, tout autant
1 pas autant
2 un peu seulement
3 presque plus
J’ai une sensation de peur comme si quelque chose d’horrible allait m’arriver :
3 oui, très nettement
2 oui, mais ce n’est pas grave
1 un peu, mais cela ne m’inquiète pas
0 pas du tout
Je ris facilement et vois le bon côté des choses :
0 autant que par le passé
1 plus autant qu’avant
2 vraiment moins qu’avant
3 plus du tout
Je me fais du souci :
3 très souvent
2 assez souvent
1 occasionnellement
0 très occasionnellement
Je suis de bonne humeur :
3 jamais
2 rarement
1 assez souvent
0 la plupart du temps

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Je peux rester tranquillement assis à ne rien faire et me sentir décontracté :


0 oui, quoi qu’il arrive
1 oui, en général
2 rarement
3 jamais

J’ai l’impression de fonctionner au ralenti :


presque toujours
3
très souvent
2
parfois
1
jamais
0
0 J’éprouve des sensations de peur et j’ai l’estomac noué :
1 jamais
2 parfois
3 assez souvent
très souvent
Je ne m’intéresse plus à mon apparence :
plus du tout
3 je n’y accorde pas autant d’attention que je le devrais
2 il se peut que je n’y fasse plus autant attention
1 j’y prête autant d’attention que par le passé
0
J’ai la bougeotte et n’arrive pas à tenir en place :
3 oui, c’est tout à fait le cas
2 un peu
1 pas tellement
0 pas du tout
Je me réjouis d’avance à l’idée de faire certaines choses :
autant qu’auparavant
0 un peu moins qu’avant
1 bien moins qu’avant
2 presque jamais
3
J’éprouve des sensations soudaines de panique :
3 vraiment très souvent
2 assez souvent
1 pas très souvent
0 jamais
Je peux prendre plaisir à un bon livre ou à une bonne émission radio ou de télévision :
souvent
0 parfois
1 rarement
2 très rarement
3
D A

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

E
5 PARTIE : ÉCHELLE DU RETENTISSEMENT DE LA DOULEUR SUR LE
COMPORTEMENT QUOTIDIEN

Pour chacune des 6 questions suivantes, entourez le chiffre qui décrit le mieux comment, la
semaine dernière, la douleur a gêné votre :

Humeur
Ne gêne Gêne
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
pas complètement

Capacité à marcher
Ne gêne Gêne
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
pas complètement

Travail habituel (y compris à l’extérieur de la maison et les travaux domestiques)


Ne gêne Gêne
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
pas complètement

Relation avec les autres


Ne gêne Gêne
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
pas complètement

Sommeil
Ne gêne Gêne
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
pas complètement

Goût de vivre
Ne gêne Gêne
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
pas complètement

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

6E PARTIE : MESURES DE L’INTENSITÉ DU SOULAGMENT DE LA DOULEUR


Trois échelles de mesure de l’intensité du soulagement vous sont proposées. La réponse à une
seule échelle suffit.

ÉCHELLE 1 : ÉCHELLE VISUELLE ANALOGIQUE

soulagement
pas de
maximal
soulagement

ÉCHELLE 2 : ÉCHELLE NUMÉRIQUE

Pas de Soulagement
0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 %
soulagement maximal

ÉCHELLE 3 : ÉCHELLE VERBALE SIMPLE

Soulagement Scores
nul 0
faible 1
modéré 2
important 3
complet 4

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

ARGUMENTAIRE

Il s’agit d’une étude demandée à l’ANAES par le ministère délégué à la Santé. Ce travail s’inscrit
dans un contexte plus global de volonté des autorités de développer la reconnaissance et la prise
en charge de la douleur par les professionnels de santé français. Il est réalisé parallèlement à
d’autres actions comme le recensement des structures de prise en charge de la douleur. Il fait suite
au document sur « La prise en charge de la douleur du cancer chez l’adulte en médecine
ambulatoire » (1).

I. INTRODUCTION

Ce document concerne l’évaluation et le suivi de la douleur chronique en médecine ambulatoire,


hors cancer, hors SIDA. Il s’adresse à l’ensemble des professionnels de santé confrontés à ce
problème. La douleur chronique présente de multiples dimensions qui doivent toutes être prises en
compte simultanément et qui renvoient à une approche multidisciplinaire avec diverses modalités
thérapeutiques. Ce document a pour objectif de développer ces différents aspects hormis les
traitements. Les pré-requis pour appréhender les différentes dimensions et les spécificités de la
douleur chronique ont été donnés en annexe (annexe 1).

I.1. OBJECTIFS DU TRAVAIL

Il s’agissait de réaliser un outil de travail destiné aux professionnels de santé. Le groupe a jugé
utile que ce document définisse :
• la douleur chronique et ses différentes dimensions ;
• les termes d’un langage commun utilisé par les différents professionnels de santé
concernés ;
• les outils permettant d’une part de détecter la douleur chronique, et d’autre part
d’objectiver la symptomatologie douloureuse clinique et de la quantifier lors de la prise en
charge initiale, lors du suivi, et apportant une aide aux décisions thérapeutiques.

Le document final comporte plusieurs parties : un guide d’entretien semi-structuré destiné au


médecin pour qu’il puisse évaluer la douleur (hétéro-évaluation), et un document d’auto-
évaluation, destiné au patient, constitué de plusieurs échelles explorant l’aspect multidimensionnel
de la douleur. Une évaluation complémentaire est proposée (version longue) en cas de prise en

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

charge plus approfondie.

L’hypothèse sous-jacente est que si la douleur chronique est mieux objectivée, cela devrait
concourir à une meilleure prise en charge thérapeutique du patient par les différents professionnels
de santé exerçant ou non dans un réseau. La notion d’évaluation de la douleur est souvent réduite
à la seule évaluation de son intensité. Certes, il s’agit d’une variable essentielle pour la décision
des traitements symptomatiques, mais ce n’est pas la seule variable à prendre en compte en
pratique quotidienne.

I.2. DOMAINES SPÉCIFIQUES EXCLUS

Dans le délai imparti, le sujet a dû être restreint et plusieurs aspects de la prise en charge du
patient douloureux chronique ont été écartés. D’une part, les douleurs pelviennes, les douleurs
d’origine digestive et l’évaluation chez le patient non communiquant ou détérioré psychiquement :
ces aspects recouvrent un domaine médical trop vaste ou bien concernent une prise en charge trop
spécifique.
D’autre part, le traitement des douleurs chroniques : les orientations thérapeutiques
multidisciplinaires et plurimodales, les différents aspects du traitement de la douleur
nécessiteraient à eux seuls d’autres études spécifiques.

I.3. CRITÈRES DE CHOIX DES OUTILS

Les outils ont été sélectionnés pour leurs qualités métrologiques établies par les études de
validation disponibles dans la littérature. Ceux qui ont été retenus pour la pratique ambulatoire
doivent répondre à certains critères définis par le groupe :
• être disponibles en français, et (si possible) validés dans leur version française ;
• être adaptés à la pratique ambulatoire ;
• ne pas comprendre plus de 40 items pour des raisons de réalisation pratique en médecine
ambulatoire ;
• ne pas nécessiter un apprentissage long de la part de l’utilisateur ; les tests d’auto-
évaluation tendent en général vers ce but.

I.4. SÉLECTION DES ARTICLES

Chaque article a été analysé selon les principes de la lecture critique de la littérature afin d'affecter
à chacun un niveau de preuve scientifique, excepté les articles concernant les qualités
métrologiques des échelles. Les grades A, B et C ont été attribués aux recommandations

ANAES / Service des Recommandations et Références Professionnelles / Février 1999


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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

proposées, selon le niveau de preuve scientifique figurant dans la classification proposée par
l'ANAES.

Niveau de preuve scientifique

I Grands essais comparatifs randomisés avec résultats indiscutables, méta-analyse, analyse de


décision.
II Petits essais comparatifs non randomisés et résultats incertains.
III Essais comparatifs non randomisés avec groupe de sujets contrôles contemporains.
IV Essais comparatifs non randomisés avec groupe de sujets contrôles historiques. Études cas-
témoins.
V Pas de groupes de sujets contrôles, séries de patients.

Grade des recommandations

A niveau de preuve I
B niveau de preuve II
C niveau de preuve III, IV et V

En l’absence de niveau de preuve, les recommandations proposées correspondent à un accord


professionnel.

Le niveau de preuve scientifique proposé ne s’applique pas aux qualités métrologiques d’une
échelle. La définition et l’évaluation des deux principales qualités (validité et fidélité) d’une
échelle ont été précisées dans les standards définis par l’American Psychological Association (2).
Le niveau de preuve fourni par une étude est d’autant plus élevé que le contenu de ces standards
est respecté.

N’ont pas été retenus les articles :


• rédigés dans une autre langue que l’anglais ou le français ;
• portant spécifiquement sur un type de douleur qui était exclu (cf. paragraphe I.2.) ;
• portant sur la douleur du cancer ou du SIDA ;
• dont l’objet était d’étudier des outils à fin de recherche uniquement ;
• portant uniquement sur la thérapeutique.

II. DÉFINITIONS

Les principaux termes utilisés dans ce document et concernant la douleur chronique ont été
définis dans un glossaire situé en annexe 2. Ils sont signalés par le signe « * » lors de leur
première apparition dans le texte.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

La douleur* est une « expérience sensorielle et émotionnelle* désagréable, liée à une lésion
tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en termes évoquant une telle lésion » (3). Cette
définition est celle de l’International Association for the Study of Pain (IASP) et fait référence au
plan national et international. Elle a été également retenue par l’OMS (4, 5). La dernière partie de
la définition signifie que tous les types de douleur sont ressentis comme si un tissu était lésé : le
fait qu’une lésion réelle existe ou non ne modifie pas le ressenti de la douleur. Par exemple, une
douleur lombaire causée par un problème mental sera ressentie avec le même degré de réalité
qu’une douleur causée par une lésion vertébrale. Il serait inexact de parler de « douleur
imaginaire » dans un cas et de « douleur réelle » dans l’autre cas (5).

La définition de la douleur chronique* est variable selon les auteurs (6-19) (tableau 1). L’état
chronique se définit après 3 à 6 mois d’évolution. Parmi les articles sélectionnés ayant donné une
définition de la chronicité (n=16), 3 ont défini comme chronique une douleur évoluant depuis plus
de 3 mois, 11 comme une douleur évoluant depuis plus de 6 mois. Un article a mentionné une
durée de plus d’1 mois (6) et un autre une durée de plus de 4 mois (7). Les différentes études
portant sur des patients douloureux chroniques n’ont généralement pas précisé s’il s’agissait de
douleur chronique quotidienne ou de douleur récurrente*.

Tableau 1. Durées d’évolution de la douleur chronique dans les études retenues.


Auteur Année Type de douleur étudiée Définition de la chronicité
(référence)
Jensen, 1996 (7) douleur chronique + de 4 mois
Choinière, 1996 (8) douleur chronique + de 6 mois
Jensen, 1993 (6) douleur chronique + de 1 mois
De Gagné, 1995 (9) douleur chronique + de 6 mois
Lousberg, 1997 (12) douleur chronique + de 6 mois
Marty, 1998 (13) lombalgie chronique + de 3 mois
Ogon, 1996 (14) lombalgie chronique + de 6 mois
Parker, 1995 (15) lombalgie chronique + de 6 mois
Rucker, 1996 (16) lombalgie chronique + de 6 mois
Kerns, 1985 (11) douleur chronique + de 6 mois
Walter, 1991 (19) céphalée chronique + de 6 mois
Turk, 1988 (18) douleur chronique + de 6 mois
Turk, 1985 (17) douleur chronique, lombalgie chronique + de 6 mois

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Jensen 1994 (10) douleur chronique + de 3 mois

L’IASP n’a pas donné de définition précise de la notion de chronicité (3). De même, la
Classification internationale des maladies de l’OMS (CIM 10, annexe 3) (20) n’a donné aucune
précision sur la douleur chronique qui apparaît dans les items : « R52.1 Douleur chronique
irréductible » et « R52.2 Autres douleurs chroniques ». Aucun texte explicatif n’aide le praticien
pour cette classification. La douleur chronique a été simplement opposée à l’item « R52.0
Douleur aiguë ». Elle fait partie du paragraphe « R52 Douleur, non classée ailleurs » c’est-à-dire
« ne pouvant être rapportée à un organe ou une seule partie du corps ». Les items où la douleur
concerne un organe n’ont pas fait ressortir la notion temporelle qui est à la base même de la
définition de la douleur chronique (20).

En revanche, l’OMS a défini la douleur chronique : « la douleur qui dure longtemps ou qui est
permanente ou récurrente [… ] est appelée chronique quand elle dure plus de 6 mois » (5).

L’American Society of Anesthesiologists a donné la définition suivante : « douleur persistante ou


épisodique d’une durée ou d’une intensité qui affecte de façon péjorative le comportement ou le
bien-être du patient, attribuable à toute cause non maligne » (21). On relève ici que la notion de
douleur chronique, qui au départ est fondée sur une durée d’évolution, sous-entend en fait
d’autres dimensions. Le terme fait aussi appel à une notion de douleur destructrice, inutile, ayant
perdu son rôle d’alerte initiale, avec des répercussions majeures et multiples sur le vécu de
l’individu. La douleur « envahit le patient ». On peut parler en fait de la douleur chronique en tant
que « syndrome douloureux chronique » avec ses retentissements psychologiques et
comportementaux qui font la gravité de la douleur chronique. La définition de la douleur
chronique de l’American Society of Anesthesiologists renvoie également à la notion d’absence de
maladie évolutive telle que le cancer ou le SIDA. En effet, l’approche de ces types de douleur doit
être considérée à part (1).

Le « Chronic non-malignant Pain Syndrome » (CPS) ou syndrome douloureux chronique


d’origine non maligne a été défini comme « une douleur persistante qui peut concorder avec les
données physiques et qui est associée avec au moins deux des conditions suivantes : (a) une
détérioration progressive de la capacité fonctionnelle au domicile, sur un plan social et au
travail ; (b) une augmentation progressive de la demande et du recours à des médicaments ou à
des procédures médicales invasives ; (c) un trouble de l’humeur ; (d) de la colère et de l’hostilité
significative » (22). Comme celle de l’American Society of Anesthesiologists (21), cette

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

définition comporte d’autres dimensions que la dimension temporelle. »

La définition proposée par le groupe combine celle de l’IASP (3), celle de l’OMS (5) et celle de
l’ASA (21), associant à la notion d’évolution temporelle celle d’impact négatif sur l’individu :
« Une douleur chronique est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à
une lésion tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en termes évoquant une telle lésion,
évoluant depuis plus de 3 à 6 mois et/ou susceptible d’affecter de façon péjorative le
comportement ou le bien-être du patient, attribuable à toute cause non maligne. »

III. ÉVALUATION INITIALE

Il convient de souligner ici que devant toute douleur difficile à soulager et qui tend à durer, le
médecin doit penser au risque d’évolution vers une douleur chronique. Il doit s’efforcer de
détecter ce risque le plus tôt possible pour tenter de prévenir la chronicisation de la douleur. La
douleur chronique doit être repérée. La plainte du patient doit pouvoir être objectivée.

III.1. GRILLE D’ENTRETIEN SEMI-STRUCTURÉ

La consultation avec le patient douloureux chronique est un acte médical et comme tel passe
toujours par un interrogatoire. Cet « interrogatoire » peut être qualifié plus élégamment
d’entretien et suivre une grille dont les items ont fait l’accord du groupe (tableau 2). L’utilité
d’une grille d’entretien dans l’évaluation de la douleur et la pertinence de chaque item sont très
difficiles à démontrer. La pertinence clinique repose sur un accord professionnel fort.

Le recueil de tous les éléments de cette grille demande du temps et peut être réalisé sur plusieurs
consultations. Il s’agit d’un entretien semi-structuré : l’entretien doit laisser le patient exprimer
librement sa problématique tout en le réorientant vers les informations recherchées.

III.2. BILAN ÉTIOLOGIQUE

Le groupe, comme dans les recommandations de l’American Society of Anesthesiologists,


reconnaît l’importance du bilan étiologique de la douleur, notion qui reflète un large consensus de
la communauté scientifique (21). Du fait de la diversité des problématiques, il n’a pas été retrouvé
d’étude consacrée à l’évaluation de l’intérêt des différentes étapes de la démarche du bilan. Celui-
ci sera clinique et paraclinique et adapté aux multiples situations sans que l’on puisse les détailler
ici. Selon l’American Society of Anesthesiologists (21), le bilan étiologique comprend les

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

éléments suivants : examen clinique, topographie de la douleur à la recherche notamment d’une


atteinte systématisée dans un (des) territoire(s) neurologique(s), examens biologiques, examens
complémentaires. La grille d’entretien décrite au paragraphe précédent est un des éléments du
bilan étiologique (Accord professionnel).

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Tableau 2. Grille d’entretien semi-structuré avec le patient douloureux chronique établie par le groupe.
Ancienneté de la douleur
Mode de début
• circonstances exactes (maladie, traumatisme, accident de travail… )
• description de la douleur initiale
• modalités de prise en charge immédiate
• événements de vie concomitants
• diagnostic initial, explications données
• retentissement (anxiété, dépression, troubles du sommeil, incapacités fonctionnelle et professionnelle… )
Profil évolutif du syndrome douloureux
• comment s’est installé l’état douloureux persistant à partir de la douleur initiale
• profil évolutif : (douleur permanente, récurrente, intermittente… )
• degré du retentissement (anxiété, dépression, troubles du sommeil, incapacités fonctionnelle et
professionnelle… )
Traitements effectués et actuels
• traitements médicamenteux et non médicamenteux antérieurs, actuels
• modes d’administration des médicaments, doses, durées
• effets bénéfiques partiels, effets indésirables, raisons d’abandon
• attitudes vis-à-vis des traitements
Antécédents et pathologies associées
• familiaux
• personnels (médicaux, obstétricaux, chirurgicaux et psychiatriques) et leur évolutivité
• expériences douloureuses antérieures
Description de la douleur actuelle
• topographie
• type de sensation (brûlure, décharge électrique… )
• intensité
• retentissement (anxiété, dépression, troubles du sommeil, incapacités fonctionnelle et professionnelle… )
• facteurs d’aggravation et de soulagement de la douleur
Contextes familial, psychosocial, médico-légal et incidences
• situation familiale
• situation sociale
• statut professionnel et satisfaction au travail
• indemnisations perçues, attendues ; implications financières
• procédures
Facteurs cognitifs
• représentation de la maladie (peur d’une maladie évolutive… )
• interprétation des avis médicaux
Facteurs comportementaux
• attitude vis-à-vis de la maladie (passivité… )
• modalités de prise des médicaments
• observance des prescriptions
Analyse de la demande
• attentes du patient (faisabilité, reformulation)
• objectifs partagés entre le patient et le médecin

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

III.3. INTENSITÉ DE LA DOULEUR

III.3.1. AUTOÉVALUATION

L’intensité de la douleur peut être évaluée de façon reproductible par le patient grâce à plusieurs
types d’échelles.

L’échelle visuelle analogique (EVA) peut se présenter sous sa forme papier ou sous sa forme
« mécanique », c’est-à-dire à type de réglette (annexe 4). La forme classique comporte une ligne
horizontale (14) de 100 mm de long (23). Le patient indique le niveau de sa douleur en traçant un
trait sur la ligne (forme papier) ou en déplaçant un curseur le long de cette ligne (réglette
mécanique). Elle présente un fond blanc et ne comporte pas de mots autres que ceux figurant aux
extrémités.
Différentes variantes d’EVA mécaniques ont été décrites et utilisées en introduisant des couleurs,
des variations de taille… Aucune de ces nouvelles présentation n’a été validée*.

La présentation classique de l’EVA a été validée selon les principales étapes habituellement
retenues (tableau 3) (14, 23-26). C’est une échelle d’utilisation simple et rapide, et elle demande
peu de temps d’explication au patient. Elle peut être répétée sans difficulté, éventuellement
plusieurs fois par jour. Il existe toutefois un certain nombre de patients (10-15%) qui ne peuvent
pas définir l’intensité de leur douleur grâce à cet instrument (25). C’est un instrument très
largement utilisé qui est cité comme un des instruments de référence dans 10 articles (tableau 4)
(8, 13, 14, 22, 24, 26-30).
Les échelles visuelles analogiques permettent théoriquement une infinité de « mesures » entre les
2 extrémités. En pratique, les mesures étant réalisées au millimètre le plus proche, seules 101
mesures sont possibles pour une échelle de 100 mm.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Tableau 3. Outils d’autoévaluation unidimensionnels permettant la mesure l’intensité de la douleur


chronique. Principales étapes de validation* dans les articles sélectionnés.
Instruments Auteurs, année Temps de Validité* contre Fidélité Sensibilité au
(référence) passation critère de référence test-retest* changement*

EVA † Price, 1994 (24) 5’ oui — ‡ —


Ogon, 1996 (14) oui — —
Jensen, 1992 (25) oui — oui
Boureau, 1988 (23) oui oui (élevée) —
Association, 1995 (26) oui oui (élevée) oui

EN † Jensen, 1993 (6) — oui —


Jensen, 1994 (10) — — oui
Jensen, 1996 (7) 5’ oui — —
Jensen, 1992 (25) oui — oui
Boureau, 1988 (23) oui — —
Association, 1995 (26) oui — —

EVS † Jensen, 1992 (25) 5’ oui — oui


Boureau, 1988 (23) oui — oui

* : les termes statistiques ont été définis dans le glossaire (annexe 3) ; † : EVA = échelle visuelle analogique ;
EN = échelle numérique ; EVS = échelle verbale simple ; ‡ : — donnée non étudiée dans l’article.

Les échelles numériques (EN) sont également utilisées pour l’évaluation de l’intensité de la
douleur. Il existe plusieurs types d’échelles numériques, généralement avec une numérotation de 0
à 10 ou de 0 à 100 (7, 10, 25). Le patient doit attribuer un chiffre à l’intensité de sa douleur, 0
étant l’absence de douleur et 10 ou 100 la douleur maximale imaginable (voir un exemple en
annexe 4). Les échelles à 101 niveaux n’apportent pas plus d’information que les échelles à 11 ou
21 niveaux (10). Ces échelles permettent d’obtenir une mesure de la douleur au moment de la
consultation mais également de façon rétrospective et ce de façon fiable (7). Elles peuvent être
utiles en cas de difficulté de compréhension de l’EVA (25).

Les échelles verbales simples (EVS) permettent également une évaluation de l’intensité
douloureuse. Elles sont fondées sur le choix d’un adjectif pour définir l’intensité de la douleur. Un
score correspond à chaque adjectif (annexe 4). La mesure se limite à 5 ou 6 niveaux (25). Elles
sont généralement réservées aux personnes ayant des difficultés (faible capacité d’abstraction) à
utiliser les deux types d’échelles précédents.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Tableau 4. Articles citant les instruments de mesure unidimensionnelle de l’intensité de la douleur comme
critère de référence, pour la validité contre critère, dans des études portant sur la douleur
chronique.
Type d’instrument Auteurs, année (référence) Type d’étude Type de douleur

EVA* Association, 1995 (26) Recommandations Douleur chronique


Sanders, 1996 (22) Recommandations Douleur chronique
Main, 1992 (27) Analyse de groupes Lombalgie chronique
Marty, 1998 (13) Comparaison instruments Lombalgie chronique
Ogon, 1996 (14) Comparaison instruments Lombalgie chronique
Beurskens, 1995 (28) Revue synthèse Lombalgie chronique
Dropsy, 1995 (29) Revue synthèse Lombalgie chronique
Williams, 1995 (30) Analyse de groupes Douleur chronique
Price, 1994 (24) Comparaison instruments Douleur oro-faciale
Douleur chronique
Choinière, 1996 (8) Comparaison instruments Douleur chronique

EN* Association, 1995 (26) Recommandations Lombalgies


Jensen, 1996 (7) Comparaison instruments Douleur chronique
Price, 1994 (24) Comparaison instruments Douleur oro-faciale,
Douleur chronique

EVS* Marty, 1998 (13) Comparaison instruments Lombalgie chronique


Beurskens, 1995 (28) Revue synthèse Lombalgie chronique

Agenda Von Baeyer, 1994 (31) Analyse de groupes Lombalgies


Lousberg, 1997 (12) Analyse de groupes Douleur chronique
Jensen, 1996 (7) Comparaison instruments Douleur chronique

* : EVA = échelle visuelle analogique ; EN = échelle numérique ; EVS = échelle verbale simple.

Pour la pratique on retiendra de ces échelles :


• elles ne donnent pas d’information sur la nature de la plainte douloureuse ;
• elles ne peuvent pas servir à comparer deux patients ;
• les valeurs obtenues permettent des comparaisons intra-individuelles uniquement ;
• elles aident à identifier le malade nécessitant un traitement de la douleur ;
• elles ont une implication limitée pour la décision thérapeutique ;
• elles facilitent le suivi du patient.
La présentation d’une échelle au patient doit être faite de manière relativement standardisée
(toujours au même moment de la consultation par exemple), avec suffisamment d’explications
également standardisées et après s’être assuré de la bonne compréhension du patient. La fenêtre
de temps pour mesurer l’intensité de la douleur chronique peut être comprise entre un jour et une
semaine comme dans les questionnaires multidimensionnels (Brief Pain Inventory,
Multidimensionnal Pain Inventory (annexe 6)).
Les trois types d’échelles d’autoévaluation peuvent être utilisés en fonction des circonstances. La

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

sensibilité* au changement de l’EVA après traitement est plus grande que celle de l’EVS en 4
points, dans des pathologies rhumatismales inflammatoires ou dégénératives chroniques (23).

III.3.2. HÉTÉRO-ÉVALUATION

L’évaluation de l’intensité de la douleur par le clinicien ou hétéro-évaluation est plus difficile et il


n’existe pas d’outil validé pour la douleur chronique en ambulatoire. La consommation
médicamenteuse n’est pas un bon indicateur quand seul l’interrogatoire permet de l’évaluer. De
même, il n’existe pas d’instrument validé pour la mesure du recours au système de soins par le
patient.
L’évaluation de la douleur du patient par le médecin, à l’aide d’une EVA par exemple, pose
plusieurs problèmes. Le médecin tend à sous-évaluer l’intensité douloureuse quand la douleur
rapportée par le patient est élevée et à la surestimer quand la douleur est faible (32). Chez les
patients cancéreux (33) comme chez les patients infectés par le VIH (34) et dans la douleur post-
opératoire (35), la douleur est régulièrement sous-estimée par les médecins.

III.4. AUTRES DIMENSIONS DE LA DOULEUR

En dehors de l’intensité on peut chercher à évaluer de nombreuses autres dimensions concernant


les composantes physique, psychologique, sociale, comportementale* et cognitive de la douleur.

III.4.1. SCHÉMA DES ZONES DOULOUREUSES

Le schéma des zones douloureuses ou dessin de la douleur permet de mettre en évidence les
zones douloureuses. Le patient doit les indiquer sur le dessin d’un corps humain imprimé
(annexe 5). Cet outil a été testé dans les lombalgies chroniques où certains auteurs ont estimé
qu’il était une bonne appréciation de la « non-organicité » de la douleur (36) ou de la prédiction
de l’échec de la chirurgie sur la symptomatologie douloureuse (37). Ces études sous-entendent la
possibilité d’une détection de l’origne psychogène de ces douleurs grâce au dessin. Cependant
d’autres études n’ont pas confirmé cette hypothèse (15) et la littérature ne permet pas de trancher
(25, 26). Plusieurs systèmes de cotation existent, prenant en compte les surfaces désignées par le
patient. Ils recouvrent des domaines aussi différents que la cotation grâce à un « coup d’œ il »
réalisable par un utilisateur non expérimenté (36), l’utilisation d’une grille d’évaluation précise ou
des systèmes simples et ne prêtant pas à confusion (37, 38).

Le schéma des zones douloureuses est inclus dans la plupart des échelles multidimensionnelles
(26-28) (tableau 5). Il ne nécessite pas d’apprentissage particulier. Le dessin de la douleur ne doit

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

être utilisé que pour préciser la topographie et le caractère localisé ou diffus de la douleur (25).
Ces informations peuvent orienter le bilan étiologique (territoires neurologiques, reconnaissance
de plusieurs zones douloureuses d’une symptomatologie diffuse).
Tableau 5. Articles citant le schéma des zones douloureuses dans des études portant sur la douleur
chronique.
Auteur, année (référence) Type d’étude Type de douleur

Main, 1992 (27) Analyse de groupes Lombalgie aiguë


Lombalgie chronique
Association, 1995 (26) Recommandations —
Beurskens, 1995 (28) Revue de synthèse Lombalgie chronique

III.4.2. DESCRIPTIONS VERBALES DE LA DOULEUR

Deux outils et leur forme courte ont été retenus :


• le MacGill Pain Questionnaire (MPQ) (39) ;
• le questionnaire de la douleur de Saint-Antoine (QDSA) (40, 41) qui est l’adaptation
française du MPQ ;
• la forme courte du MPQ : MPQ-SF (42) et la forme courte du QDSA : QDSA abrégé
(41).

III.4.2.1. MacGill Pain Questionnaire

Le MacGill Pain Questionnaire (MPQ) (39) est un questionnaire de 78 mots répartis en 25 sous-
classes qui peut être rempli en 5 à 15 minutes. Il est constitué d’une série d’adjectifs permettant
de qualifier la douleur.
Il n’a pas été identifié d’étude sur la validité contre critère et sur la sensibilité au changement, et
les revues de la littérature de Turk (43) et de Bowling (44) n’en ont pas mentionné. L’absence de
validation contre critère peut s’expliquer par le fait qu’il s’agit du premier outil développé pour
l’évaluation multidimensionnelle de la douleur. Le MPQ est un outil très largement répandu,
utilisé dans plus de 100 études et qui a été traduit dans plusieurs langues (43).

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

III.4.2.2. Questionnaire de la douleur de Saint-Antoine

Le MacGill Pain Questionnaire (MPQ) a été traduit et adapté en français sous la forme du
questionnaire de la douleur de Saint-Antoine (QDSA) (40, 41). Il comporte moins de mots que le
MPQ (61 mots) et permet d’obtenir essentiellement les mêmes renseignements. Certains
qualificatifs possèdent une orientation diagnostique en particulier pour les douleurs neurogènes
(45).
Le vocabulaire de la douleur a une certaine valeur d'orientation diagnostique pour faciliter la
reconnaissance de certaines douleurs (par exemple les douleurs neurogènes), et apprécier le
retentissement affectif de la douleur (accord professionnel). Les versions longues des
questionnaires d'adjectifs sont validées. Leur longueur les rend difficilement applicables en
médecine ambulatoire (accord professionnel). Les versions courtes ne sont pas actuellement
validées. En l'absence de validation disponible, seule la présence de tel ou tel item est à retenir.

III.4.2.3. Formes courtes

Une forme courte du MPQ (MPQ-SF) (42) et du QDSA (QDSA abrégé, annexe 6) (41) a été
développée. Ces formes abrégées ne sont pas validées mais présentent une utilité en pratique
ambulatoire.

Tableau 6. Qualités métrologiques de différents instruments d’évaluation verbale de la douleur.


Instruments Auteur, année Nb items Validité* Validité* Fidélité Sensibilité au
(référence) (temps de de contenu contre critère test-retest* changement*
passation)

MPQ † Bowling, 1997 (44) 78 mots oui — ‡ — —


(5 à 15’)
Melzack, 1992 (43) oui — oui —

MPQ- SF † Bowling, 1997 (44) 15 mots — oui — —


(2 à 5’)
Melzack, 1992 (43) oui oui — oui

QDSA † Boureau, 1984 (40) 58 mots oui — — —


Boureau, 1992 (41) oui oui — —

QDSA abrégé† Boureau, 1992 (41) 15 mots — — — —

* : les termes statistiques ont été définis dans le glossaire (annexe 2) ;


† : MPQ = MacGill Pain Questionnaire ; MPQ-SF = MacGill Pain Questionnaire - Short Form ; QDSA = questionnaire
douleur de Saint-Antoine ;
‡ : — Donnée non étudiée dans l’article.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

III.4.3. ÉCHELLES MULTIDIMENSIONNELLES

En fait, la plupart des outils d’évaluation ont été construits pour une évaluation
multidimensionnelle du retentissement de la douleur sur le sujet. Ils comportent habituellement
plusieurs parties ou sous-échelles devant permettre l’évaluation de chacune des principales
dimensions considérées.
Trois outils ont été retenus (annexe 7). Il s’agit de trois questionnaires. Dans le langage
concernant les instruments de mesure de la douleur, « on distingue les tests que sont les
questionnaires (inventories) remplis par les patients, autoquestionnaires ou questionnaires
d’autoestimation et les échelles d’évaluation (rating scales) remplies par des tiers. Cette
distinction est moins tranchée dans la littérature anglo-saxonne où les questionnaires sont
souvent qualifiés de self rating-scales » (46).
Ils réunissent une partie des critères de relative simplicité d’utilisation définis au paragraphe I.3. et
de bonne qualité métrologique (c’est-à-dire validité contre critère, fidélité test-retest, sensibilité au
changement) (tableau 7) :
• le Brief Pain Inventory (BPI) (47) traduit en français : questionnaire concis sur les
douleurs (QCD) (48) (annexe 7) ;
• le Multidimensional Pain Inventory (MPI ou WHYMPI) (11) traduit en français par
Turk (annexe 7) ;
• le Dallas Pain Questionnaire (DPQ) (49) traduit en français (13) (annexe 7).

Tableau 7. Qualités métrologiques de différents instruments d’évaluation multidimensionnelle de la


douleur.
Instruments Auteur, année Nb items Validité * Validité * Fidélité Sensibilité au
(référence) de contenu contre critère test-retest * changement *
† ‡
BPI Cleeland, 1992 (50) 45 — — —

MPI † Kerns, 1985 (11) 56 — oui oui —


Turk, 1988 (18) — oui — —
Bradley, 1992 (51) oui oui oui oui
Lousberg, 1997 (12) — — — —

DPQ † Lawlis, 1989 (49) 16 oui oui oui —


Marty, 1998 (13) oui ± oui oui

* : les termes statistiques ont été définis dans le glossaire (Annexe 2) ;


† BPI = Brief Pain Inventory ; MPI = Multidimensional Pain Inventory ; DPQ = Dallas Pain Questionnaire ;
‡ : — Donnée non étudiée dans l’article.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

III.4.3.1. Brief Pain Inventory (BPI)

Ce questionnaire a été construit et testé dans la douleur cancéreuse et la polyarthrite rhumatoïde


(47). Il a été utilisé plus particulièrement pour l’évaluation de la douleur cancéreuse (50). Il n’est
pas retrouvé comme questionnaire de référence dans les études les plus récentes sur l’évaluation
de la douleur chronique. Il explore les principales dimensions de la douleur : l’intensité, le
soulagement, l’incapacité fonctionnelle, le retentissement social, la vie de relation, la détresse
psychologique (tableau 8). Il a été traduit en français sous le nom de questionnaire concis sur les
douleurs (QCD) (annexe 7). Une analyse factorielle chez des patients atteints de cancer ou de
SIDA a montré sa cohérence interne (33). Il est simple d’utilisation. Il existe une forme courte
permettant une évaluation très rapide tout en conservant l’exploration des différentes dimensions
de la douleur (50) (tableau 8) mais elle n’est pas validée en français.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Tableau 8. Comparaison du contenu et des dimensions explorées par les différentes échelles d’évaluation
multidimensionnelle de la douleur.
MPI* BPI* BPI-SF* DPQ
(version française)*

Bradley, 1992 Cleeland, 1992 Cleeland, 1992 Marty, 1998


Auteur, année (référence) (51) (50) (50)
(13)
Population Non spécifique Cancer Cancer Lombalgie
essentiellement
Nb d’items 56 questions 45 questions 15 questions 16 questions

Évolution de la douleur — — — —
Durée — — — —
Info générales oui oui — —
Traitement de la douleur — oui oui oui
Intensité : oui oui oui oui
— — — —
EVA*
oui oui oui —
EN*
— — — —
EVS*
oui oui oui —
actuelle
oui oui oui oui
passée
Soulagement — oui oui —
Schéma des zones — oui oui —
douloureuses
Incapacité fonctionnelle oui oui oui oui
Détresse psychologique oui oui oui oui
Retentissement social oui oui oui oui
Comportement vis-à-vis de oui — — ±
la douleur
Vie de relation oui oui oui oui
Conjoint oui — — oui

*MPI = Multidimensional Pain Inventory ; BPI = Brief Pain Inventory ; BPI-SF = Brief Pain Inventory-Short-Form ;
DPQ = Dallas Pain Questionnaire ; EVA = échelle visuelle analogique ; EN = échelle numérique ; EVS = échelle verbale
simple.
† : — Donnée non étudiée dans l’article.

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III.4.3.2. Multidimensional Pain Inventory (MPI)

Il explore la plupart des dimensions de la douleur (51) (tableau 8). Il existe une traduction
française non validée à ce jour. Il comporte trois sections. Seule la section I a été donnée en
annexe 7. Elle est constituée de 28 items qui se répartissent dans la version anglaise en 5 sous-
échelles dénommées : retentissement (interference), soutien (support) sévérité de la douleur (pain
severity), contrôle des difficultés quotidiennes (life control) et détresse affective* (affective
distress). Les sections II et III qui correspondent respectivement aux « difficultés
interpersonnelles » et au « retentissement sur les activités quotidiennes » n’ont pas été présentées.
Le MPI est l’échelle multidimensionnelle la plus étudiée dans l’évaluation de la douleur chronique
(12, 19, 22). Cette échelle est citée comme un des instruments permettant l’évaluation de
l’efficacité de la rééducation chez le douloureux chronique (22). Le MPI permet d’identifier
plusieurs groupes de malades : les patients faisant face de façon adaptée, les patients
dysfonctionnels, les patients avec difficultés interpersonnelles (19).

III.4.3.3. Dallas Pain Questionnaire (DPQ)

Il s’agit d’une série de questions explorant préférentiellement le retentissement sur le plan


fonctionnel (tableau 8) : intensité de la douleur (passée), incapacité fonctionnelle, retentissement
social, vie de relation, détresse psychologique. Les réponses à ces questions se font sous forme
d’échelles visuelles (annexe 7). La version française du DPQ a eu un début de validation chez des
patients souffrant de lombalgie chronique (13).

SYNTHÈSE
Les trois principaux outils cités précédemment sont destinés à l’évaluation multidimensionnelle de
la douleur par le patient. Ils ont chacun une orientation particulière. Leurs qualités métrologiques
sont comparables pour les versions anglophones. Parmi les échelles multidimensionnelles, le MPI
dans sa version anglaise est le plus étudié dans les travaux d’évaluation de la douleur chronique.

III.4.4. INCAPACITÉ FONCTIONNELLE

Deux types d’instruments permettent l’évaluation du retentissement de la douleur sur les capacités
fonctionnelles des patients : des échelles multidimensionnelles ou des questionnaires visant à
explorer spécifiquement cette dimension.

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Tableau 9. Comparaison des qualités métrologiques de différents questionnaires multidimensionnels


contenant une exploration de l’incapacité fonctionnelle.
Instruments Auteur, année Domaines Nb d’items Validité de Validité Fidélité Sensibilité au
(référence) d’incapacité/ Nb contenu* contre test- changement*
d’items total critère* retest*

DPQ † Marty, 1998 Lombalgie 5/16 oui? oui oui oui


(13) chronique

MOS-SF-36 † Brazier, 1992 Médecine 14/36 oui oui oui —


(52) générale
Bowling, 1997 Médecine oui oui oui oui
(44) générale
Leplège, 1995 Angor, oui — — —
(53) artérite

MPI † Kerns, 1985 Douleur 4 sous- — oui oui —


(11) chronique échelles/13
Bradley, 1992 Douleur — oui oui oui
(51) ; chronique
Kerns, 1992
(54)
Walter, 1991 Céphalées — — — —
(19)
Turk, 1988 (18) Douleur — oui — —
chronique
MPI † Lousberg, 1997 Douleur — agenda — —
hollandais (12) chronique

BPI † Cleeland, 1992 Cancer 2/45 — — — —


(50)
BPI-SF † Cleeland, 1992 Cancer 2/15 — — — —
(50)
* : les termes statistiques ont été définis dans le glossaire (Annexe 2) ; † DPQ = Dallas Pain Questionnaire ;
MOS-SF-36 = Medical Outcom Study-Short Form-36 ; MPI = Multidimensional Pain Inventory ;
BPI = Brief Pain Inventory ; BPI-SF = Brief Pain Inventory- Short Form.

III.4.4.1. Échelles multidimensionnelles

Plusieurs types d’échelles multidimensionnelles existent. Le Medical Outcome Study Short Form-
36 (MOS SF-36) est un instrument multidimensionnel qui mesure la qualité de vie en général. Il
peut être utilisé quelles que soient les maladies (44). Il n’est pas destiné uniquement à l’évaluation
de la douleur chronique. Il existe une traduction française dont les qualités métrologiques (tableau
9) ont été vérifiées sauf la fidélité test-retest (53). Le Dallas Pain Questionnaire est destiné à
évaluer la douleur mais plus précisément dans les lombalgies et évalue l’incapacité fonctionnelle
dans ce domaine (13). Enfin, le MPI et le BPI comportent aussi une évaluation de l’incapacité

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

fonctionnelle.

Tableau 10. Comparaison des qualités métrologiques de questionnaires spécifiques de l’exploration de


l’incapacité fonctionnelle.
Instruments Auteur, année Type de Nb d’items Validité Validité Fidélité Sensibilité au
(référence) douleur (temps de de contre test-retest* changement*
passation) contenu* critère*

Million Visual Beurskens, Lombalgie 15 (10’) oui oui oui oui


Analog Scale 1995 (28) chronique

Oswestry Beurskens, Lombalgie 10 (3-5’) oui oui oui oui


Disability 1995 (28) chronique
Questionnaire

Roland Beurskens, Lombalgie 25 (5’) oui oui oui oui


Disability 1995 (28) chronique
Questionnaire

Waddell Beurskens, Lombalgie 9 (5’) oui oui oui oui


Disability 1995 (28) chronique
Index
* : les termes statistiques ont été définis dans le glossaire (annexe 2).

III.4.4.2. Outils d’évaluation spécifique de l’incapacité fonctionnelle

Quatre instruments permettent une évaluation spécifique de l’incapacité fonctionnelle : Million


Visual Analog Scale, Oswestry Disability Questionnaire, Roland Disability Questionnaire,
Waddell Disability Index (tableau 10 ). Ils ont tous été élaborés et utilisés dans l’évaluation des
lombalgies chroniques ce qui en limite la généralisation à d’autres populations de douloureux. La
Million Visual Analog Scale est destinée à l’évaluation de l’influence de l’activité sur la douleur
et présente le même inconvénient que les trois autres outils. D’après Beurskens, les deux outils les
plus utilisés et les mieux validés sont l’Oswestry Disability Questionnaire et le Roland Disability
Questionnaire (28).
Les données de la littérature sont peu informatives sur le type d’instrument permettant
l’évaluation de l’incapacité fonctionnelle/physique liée à la douleur chronique. Les instruments les
plus spécifiques sont destinés aux lombalgies. On ne connaît pas l’intérêt de ces outils par rapport
aux échelles multidimensionnelles.
D’autres instruments ont été utilisés dans les articles sur la douleur chronique (22, 26, 28, 29, 44)
(tableau 11) mais certains sont trop longs (comme le Sickness Impact Profil : SIP). De plus, ils
ont été étudiés essentiellement dans les lombalgies chroniques.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Tableau 11. Outils de mesure de l’incapacité fonctionnelle, cités dans des articles de recommandations ou
de revue de synthèse portant sur l’évaluation de la douleur chronique.
Instruments Auteur, année Type d’article Type de douleur
(référence)

Disability Questionnaire Association, 1995 (26) Recommandations Douleur du dos

MOS SF-36* Sanders, 1996 (22) Recommandations Douleur chronique


MOS SF-36* Bowling, 1997 (44) Revue de synthèse Douleur chronique et
lombalgie

ODQ Association, 1995 (26) Recommandations Lombalgie


ODQ Dropsy, 1995 (29) Revue de synthèse Lombalgie chronique
ODQ Beurskens, 1995 (28) Revue de synthèse Lombalgie chronique

SIP* Dropsy, 1995 (29) Revue de synthèse Lombalgie chronique


SIP Association, 1995 (26) Recommandations Lombalgie

SIP Roland Scale = Saint Sanders, 1996 (22) Recommandations Douleur chronique
Thomas Q
SIP Rolland Morris = Dropsy, 1995 (29) Revue de synthèse Lombalgie chronique
Saint Thomas Q

Waddell Disability Index Beurskens, 1995 (28) Revue de synthèse Lombalgie chronique

*: MOS-SF = Medical Outcom Study-Short-Form-36 ; ODQ = Oswestry Disability Questionnaire ; SIP = Sickness Impact
Profil

III.4.5. DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE

Deux dimensions sont habituellement prises en compte : l’anxiété et la dépression. L’évaluation


psychologique est particulièrement importante puisque les troubles psychiatriques peuvent être à
l’origine des douleurs chroniques ou de leur conséquence. Comme pour les capacités
fonctionnelles, une évaluation psychologique dans la douleur chronique est souvent incluse dans
les questionnaires d’évaluation multidimensionnelle (tableau 12).

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Tableau 12. Différents instruments d’évaluation multidimensionnelle prenant en compte la dimension


psychologique.
Instruments Auteur, année Type de Nb d’items psy / Domaine psy Validité de
(référence) douleur Nb d’items total contenu*

BPI † Cleeland, 1992 (50) Cancer 2/45 Anxiété/ Dépression —



BPI-SF Cleeland, 1992 (50) Cancer 2/15 Anxiété/ Dépression —

DPQ † Marty, 1998 (13) Lombalgie 3/16 Anxiété/ Dépression —


chronique

MPI † Kerns, 1985 (11) Douleur 4/56 Anxiété/ Dépression —


chronique
Kerns, 1992 (54) Douleur oui
chronique
Turk, 1988 (18) Douleur —
chronique

MOS-SF-36 † Bowling, 1997 (44) Médecine 12/36 Anxiété/ Dépression ±


générale
Brazier, 1992 (52) Médecine —
générale
Leplège, 1995 (53) Angor, artérite —

* : les termes statistiques ont été définis dans le glossaire (annexe 2).
† : DPQ = Dallas Pain Questionnaire ; MOS-SF-36 = Medical Outcom Study-Short Form-36 ; MPI = Multidimensional Pain
Inventory ; BPI = Brief Pain Inventory ; BPI-SF = Brief Pain Inventory- Short Form.

Deux échelles simples permettent d’explorer spécifiquement la dimension psychologique (tableau


13). Le Beck Depression Inventory (BDI) (55) traduit en français et validé chez des malades
psychiatriques (56) explore la dimension dépressive (annexe 8). Le Hospital Anxiety and
Depression scale (HAD) (57) également traduit en français (58) explore les 2 composantes,
anxiété et dépression (annexe 8). Ce dernier permet d’obtenir deux scores qui, par comparaison à
des scores seuils, permettent de détecter l’existence d’une éventuelle détresse psychologique :
dépression et/ou anxiété. La version française a été validée chez 100 patients en médecine interne
(58).

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Tableau 13. Comparaison des qualités métrologiques de différents instruments d’évaluation spécifique de
la dimension psychologique.
Auteur, année Instruments Domaines Nb Validité de Validité Fidélité Sensibilité
(référence) d’items contenu* contre test-retest* au
critère* changement
*

Bowling, 1997 BDI long/court † Dépression 21/13 oui oui oui —


(44)
Cottraux, 1996 13 oui oui oui oui
(59)
Cottraux, 1996 (version F) 13 oui oui — —
(59)
Cleeland, 1992 21 — — — —
(50)

Lépine, 1996 HAD † Anxiété et 14 oui oui — oui


(60) dépression
Lépine, 1996 (version F) 14 oui oui — oui
(60)
Bowling, 1997 14 oui oui — oui
(44)
*: les termes statistiques ont été définis dans le glossaire (annexe 2).
†: BDI = Beck Depression Inventory ; HAD = Hospital Anxiety and Depression scale.

III.4.6. RETENTISSEMENT SUR LES COMPORTEMENTS QUOTIDIENS

Son évaluation est utile à plusieurs points de vue. Elle permet notamment de mesurer
indirectement l’importance de la douleur (23) et la gravité des conséquences de la douleur. Les
questionnaires multidimensionnels comportent tous plusieurs items évaluant cette dimension
(tableau 8 et annexe 7). Parmi les instruments traduits en français le MPI (annexe 7) et le MOS-
SF-36 présentent plusieurs items répartis dans un document relativement long. Le DPQ explore
plus particulièrement le retentissement lié à la lombalgie (13). Le groupe propose d’utiliser une
partie du QCD (sous-échelle 23) présenté en annexe 7. Il est utilisé en version française dans le
cancer et le SIDA pour évaluer le retentissement sur le comportement (33). Cette sous-échelle
présente l’avantage d’être courte (7 items). Le premier item (A : « Activité générale ») n’est pas
retenu après analyse factorielle (Larue, communication personnelle : annexe 5) et on retient donc
6 items (B à G). Toutefois, en l'absence de validation, chaque item doit être coté et considéré
comme une information séparée (on n’a pas le droit d’additionner les scores pour effectuer un
score global).

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

IV. SUIVI

Bien qu’il n’ait pas été identifié de données précises dans la littérature concernant les modalités
d’évaluation du suivi, il a semblé au groupe très souhaitable de produire un certain nombre de
recommandations. Elles reposent sur un accord professionnel. La surveillance périodique des
patients et la mesure des résultats cliniques sont importantes selon les experts de l’American
Society of Anesthesiologists (21). Le suivi nécessite des outils sensibles aux changements. Il
implique l’utilisation des instruments avant et après intervention du professionnel de santé.
Comme l’évaluation initiale, le suivi doit reprendre les différentes dimensions de la douleur
chronique et leur évolution depuis la consultation précédente.
S’agissant de la symptomatologie clinique, il est souhaitable de revoir le patient après la première
évaluation. Il semble préférable de fixer à l’avance avec le patient les dates des futurs contacts. Le
délai des prochains rendez-vous est laissé à l’appréciation du médecin. Ces consultations
permettront de surveiller l’observance et les effets du traitement.

IV.1. ENTRETIEN SEMI-STRUCTURÉ

Il n’est pas utile de renouveler dans sa forme in extenso l’entretien semi-structuré. En pratique il
peut être réparti sur plusieurs consultations. Une reprise de certaines parties peut permettre de
compléter les informations initiales.

IV.2. OBSERVANCE, AUTOMÉDICATION, CONSOMMATION MÉDICALE

Il n’existe pas d’instrument validé pour suivre la consommation de médicaments, les divers
recours au système de santé ou pour connaître l’observance et l’automédication.

IV.3. INTENSITÉ DE LA DOULEUR

Le minimum requis est la mesure de l’intensité de la douleur par l’instrument initalement utilisé
(EVA, EN ou EVS). Les conditions de mesure doivent être les mêmes que celles de la première
évaluation.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

IV.4. ÉVALUATION DU SOULAGEMENT

De même que l’on mesure l’intensité, on peut mesurer l’importance du soulagement. Les échelles
visuelles, verbales simples ou échelles numériques peuvent être utilisées ici, en remplaçant la
question sur l’intensité de la douleur par une question sur l’importance du soulagement : « Par
rapport à la précédente consultation, à combien estimez-vous l’importance du soulagement de la
douleur, entre 0 % (pas du tout) et 100 % (complètement soulagé) ? »

IV.5. AGENDA

Un outil semble utile : il s’agit de « l’agenda », où le patient compliant peut noter ses prises de
médicaments, le soulagement, les épisodes douloureux par exemple.

IV.6. RETENTISSEMENT PSYCHOLOGIQUE SUR LE SUJET

Si le patient a été retrouvé angoissé ou déprimé, une nouvelle utilisation de l’HAD peut permettre
de quantifier l’évolution de la symptomatologie. La persistance de scores de l’HAD notant
l’absence d’évolution positive des composantes anxieuse et/ou dépressive doit amener le praticien
à se questionner sur l’orientation à donner à la prise en charge de la partie psychologique sous-
tendant la plainte douloureuse.

IV.7. NOTE

L’absence d’évolution favorable des différentes mesures sur un certain laps de temps et sur un
certain nombre de consultations doit inciter à une réévaluation et à modifier en conséquence la
stratégie initialement adoptée et si besoin orienter le patient vers une prise en charge plus
spécifique.
Il existe différentes manières de suivre un patient. Il n’a pas été retrouvé d’études concernant
l’évaluation des stratégies du suivi sur les résultats des traitements antalgiques. Selon l’avis du
groupe et des experts de l’American Society of Anesthesiologists, la surveillance périodique des
patients et la mesure des résultats cliniques sont utiles (21).
Le suivi nécessite des outils sensibles aux changements. Il implique l’utilisation des instruments
avant et après intervention du professionnel de santé. La méthode des « agendas » ou des
« pancartes » pourrait avoir son utilité (prise en charge du patient par lui-même, ce qui a en soi un
effet thérapeutique).

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

V. PROPOSITIONS D’ACTIONS FUTURES

Il serait utile de pouvoir définir les facteurs de gravité et de risque de chronicité. Toutefois,
devant l’absence de critères validés, ce thème pourrait faire l’objet d’un futur travail.

L'analyse de la littérature internationale fait apparaître le besoin d'instruments simples validés pour
l'évaluation du malade douloureux chronique en pratique ambulatoire. Les instruments identifiés
dans ce travail doivent faire l'objet d'un travail de validation en pratique ambulatoire.

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ANNEXE 1. GÉNÉRALITÉS SUR LA DOULEUR

Le groupe a jugé nécessaire de formuler un pré-requis pour la lecture du texte sur l’évaluation de
la douleur chronique car les problèmes rencontrés ici sont nombreux. La douleur est un
phénomène neuropsychologique complexe et multidimensionnel qui pose un problème de
définition : chaque professionnel de santé peut avoir sa propre représentation de la douleur et il
n’est pas toujours certain que les différents protagonistes parlent de la même chose.

LE MODÈLE MULTIDIMENSIONNEL DE LA DOULEUR

La douleur reste un phénomène multidimensionnel et la description de la symptomatologie


douloureuse chronique peut difficilement se réduire à un seul code, à un seul facteur. La nature
« individuelle » de la douleur justifie un abord clinique fondé sur une évaluation globale du
malade et pas uniquement de la maladie. Il est important de connaître les différents niveaux de
compréhension et de réponse thérapeutique au problème posé par la douleur qui persiste. Toute
douleur difficile à soulager doit être appréhendée à la fois du point de vue psychologique et
somatique.

Différents niveaux d'évaluation complémentaires sont à considérer : diagnostic de la (ou des)


cause(s) de la douleur, mécanisme(s) de la douleur, intensité de la douleur perçue, retentissement
de la douleur sur la qualité de vie et les capacités fonctionnelles, contexte psychologique et
familial... La notion d’évaluation de la douleur est souvent réduite à la seule évaluation de son
intensité. Certes, il s’agit d’une variable essentielle pour la décision des traitements
symptomatiques, mais ce n’est pas la seule variable à prendre en compte en pratique quotidienne.

En tant que signal d'alarme d'un désordre physique, tout doit être mis en œ uvre pour instaurer les
traitements les plus étiologiques qui sauront de façon indirecte réduire la douleur. En tant que
perception agressive, des actions symptomatiques éviteront son retentissement négatif sur
l'individu. En l'absence de traitement radical de la cause, seule cette action symptomatique reste
envisageable. Parfois seul reste envisageable le renforcement des capacités adaptatives face à la
douleur et à la maladie chronique. Aborder des aspects psychologiques chez un malade
douloureux chronique ne signifie pas que l'on cherche nécessairement à identifier une cause
initiale psychopathologique, il s'agit aussi d'évaluer le retentissement d'une douleur en sachant que

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

de nombreuses conséquences cognitives ou comportementales peuvent apparaître comme des


facteurs d'amplification ou de maintien.

MÉCANISMES DE LA DOULEUR

La démarche diagnostique doit permettre de préciser non seulement l'existence et la nature du


processus pathologique en cause, mais aussi de comprendre le mécanisme générateur de la
douleur. Le traitement symptomatique découle pour une large part d'une compréhension
satisfaisante de ce mécanisme. Même si de nombreuses données physiopathologiques sont encore
imparfaitement comprises, la distinction des trois grands types de mécanismes que sont les
douleurs par excès de nociception*, les douleurs neurogènes* et les douleurs psychogènes
conserve une valeur opérationnelle, tant lors de l'évaluation que pour les décisions thérapeutiques.
Signalons que les tableaux mixtes sont très fréquents.

Tableau 14. Caractéristiques des douleurs selon leur mécanisme (1).


DOULEUR PAR EXCÈS DE DOULEUR NEUROGÈNE
NOCICEPTION

Physiopathologie Stimulation des nocicepteurs Lésion nerveuse périphérique ou centrale

Sémiologie Rythme mécanique ou Composante continue (brûlure)


inflammatoire Composante fulgurante, intermittente (décharges
électriques)
Dysesthésies (fourmillements, picotements)

Topographie Régionale, sans topographie Compatible avec une origine neurologique


neurologique systématisée périphérique (tronc, racine) ou centrale (douleur
hémicorporelle)

Examen neurologique Normal Signes d’hyposensibilité (hypoesthésie, anesthésie)


Signes d’hypersensibilité (allodynies)

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1. ORIGINE ORGANIQUE

On oppose classiquement l’origine nociceptive* à l’origine neurogène* (1) (tableau 14).


Toutefois, on distingue également d’autres tableaux cliniques stéréotypés, reproductibles,
reconnus par l’IASP : la douleur myofasciale, l’algodystrophie ou syndrome régional complexe
(tableau 15) (3).

Tableau 15. Définitions et critères diagnostiques de certains syndromes douloureux chroniques extraits de
la Classification of chronic pain d’après H. Merskey, 1994 (3).

Fibromyalgie (anglais : fibromyalgia, fibrositis) : douleur diffuse des muscles associée à de


multiples points douloureux dans des sites définis (11 parmi les 18 points douloureux définis). La
douleur est considérée comme diffuse quand toutes les caractéristiques suivantes sont présentes :
douleur de la partie gauche du corps, douleur de la partie droite du corps, douleur au-dessous de la
taille, douleur au-dessus de la taille. De plus, la douleur du squelette axial (rachis cervical ou partie
antérieure du thorax ou rachis thoracique ou rachis lombaire) doit être présente.
NB : L’IASP considère que le syndrome myofascial douloureux (diffus ou pas) a une signification
quelque peu différente et qu’utiliser ce terme à propos de la fibromyalgie ajoute à la confusion.

Syndromes myofasciaux douloureux spécifiques (anglais : specific myofascial pain syndromes) :


les syndromes douloureux myofasciaux spécifiques peuvent survenir au niveau de n’importe lequel
des muscles de la motricité volontaire avec une douleur projetée, une hypersensibilité locale et
projetée, et un muscle tendu raccourci. La douleur a les mêmes caractéristiques que les syndromes
diffus (fibromyalgie). [… ] Le diagnostic repose sur la mise en évidence d’un point gachette (point
douloureux) et sur la reproduction de la douleur par des manœ uvres cliniques.

Syndrome régional complexe ou algodystrophie (anglais : complex regional pain syndrome, Type
I (Reflex sympathetic dystrophy)) : le syndrome régional complexe est un syndrome qui se développe
habituellement après un événement délétère. Il n’est pas limité au territoire d’un nerf périphérique
unique, et est apparemment disproportionné par rapport à l’événement initial. Il est associé à un
degré variable à un œ dème, des troubles vasomoteurs cutanés, une activité sudorale anormale dans la
région de la douleur, ou à une allodynie ou à une hyperalgésie.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

2. ORIGINE PSYCHOGÈNE

L’origine psychogène de la douleur est toujours difficile à reconnaître et nécessite une attention
particulière à la rechercher. Comme il est précisé dans la CIM 10 de l’OMS (20) : « Il peut être
difficile d’affirmer l’origine psychologique de ces troubles même quand elle paraît très
probable. (… ) En l’absence d’arguments en faveur d’une cause psychologique, le diagnostic
doit rester provisoire, et on doit poursuivre les explorations somatiques et psychologiques. » De
plus, il est important de réaliser précocémment le diagnostic d’une pathologie psychiatrique à
l’origine de la douleur chronique. En effet les états conversifs* (désignés dissociatifs*dans la CIM
10) (20) « ayant déjà évolué depuis plus d’un ou deux ans (… ) sont souvent résistants à tout
traitement ».
Une douleur peut se rencontrer dans des pathologies psychiatriques bien définies qu’elles soient
du registre de la névrose ou de la psychose. La référence aux critères diagnostiques de la
classification CIM 10 peut être d’une aide précieuse (annexe 3). Il peut y être associé des
symptômes du registre de l’anxiété ou de la dépression. L’aide d’un spécialiste dans l’évaluation
des troubles psychiatriques sera nécessaire dans le cas où aucune entité psychopathologique
n’émerge après l’évaluation initiale et où le praticien reste convaincu d’une origine psychogène à
la plainte douloureuse chronique.

3. ORIGINE IDIOPATHIQUE

Quand le clinicien ne retrouve pas de lésion organique ou de cause psychogène, la douleur peut
être définie comme idiopathique*. C’est parfois dans ce cadre que rentrent certaines douleurs
dites « fonctionnelles », terme ne correspondant pas à une définition nosographique, même si ces
douleurs sont caractérisées sur le plan symptomatique (comme les glossodynies, par exemple).
Leurs mécanismes sont actuellement inconnus. On regroupe également ici les plaintes inclassables
ailleurs.
Toutefois comme on l’a vu au chapitre précédent, « en l’absence d’arguments en faveur d’une
cause psychologique, le diagnostic doit rester provisoire, et on doit poursuivre les explorations
somatiques et psychologiques » (20). En effet, il se peut que l’on arrive à rattacher une origine à
ces douleurs au cours de leur évolution.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

DOULEUR : PERCEPTION ET COMPORTEMENT

Quel que soit son mécanisme initiateur somatique, neurologique ou psychologique, la douleur
proprement dite constitue dans tous les cas une expérience subjective, un phénomène
neuropsychologique, central. La classique dichotomie somatique/psychologique concerne donc le
mécanisme générateur (l'étiologie) mais non le phénomène douleur lui-même.

Il s’agit d’un phénomène complexe et l’on distingue quatre composantes interactives dans la
perception de la douleur : sensori-discriminative*, affective et émotionnelle, cognitive et enfin
comportementale (61). L’ensemble de ces dimensions est lui-même sous l’influence de facteurs
environnementaux, professionnels, familiaux, sociaux et culturels, passés ou présents. Un autre
facteur peut jouer un rôle important : il s’agit de la durée de la douleur en fonction de laquelle on
oppose la douleur aiguë à la douleur chronique.

1. COMPOSANTE SENSORI-DISCRIMINATIVE

La composante sensori-discriminative correspond aux mécanismes neurophysiologiques qui


permettent le décodage de la qualité (brûlure, décharges électriques, torsion, etc.), de la durée
(brève, continue, etc.), de l'intensité et de la localisation des messages nociceptifs. En
comparaison avec d'autres systèmes sensoriels, les performances du décodage des messages
nociceptifs ne sont pas parfaites. On sait que la douleur peut manquer dans de nombreux cas ou
n'apparaître qu'à un stade trop avancé, dans le cancer par exemple. On connaît la localisation
imprécise des douleurs profondes, en particulier viscérales, et le phénomène de douleur projetée.
Du fait de ces caractéristiques sensorielles, certains auteurs considèrent que la douleur se
rapproche plus de la perception d'un état de besoin comme la faim ou la soif plutôt que d'un
système sensoriel comme la vision ou l'audition (62).

Pour le clinicien l'écoute attentive de la description de la sensation douloureuse (qualité,


topographie, variation des niveaux de douleur selon certains facteurs, évolution dans le temps,
recherche de douleur provoquée, examen de la sensibilité) est une étape indispensable de
l'évaluation de tout malade. Lorsque ces éléments de base manquent, il peut être impossible de
décider une stratégie appropriée pour un malade, même si l'on connaît par ailleurs le diagnostic
somatique.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

2. COMPOSANTE AFFECTIVO-ÉMOTIONNELLE

Si la douleur occupe une place particulière parmi les perceptions, c'est du fait de sa composante
affective particulière qui fait partie intégrante de l'expérience douloureuse et lui confère sa tonalité
désagréable, agressive, pénible, difficilement supportable. Si la douleur intense impose un
traitement symptomatique, c'est à cause de ce retentissement sur l'individu.

Elle est déterminée, non seulement par la cause de la douleur elle-même, mais également par son
contexte. La signification de la maladie, l'incertitude sur son évolution sont autant de facteurs qui
vont venir moduler le vécu douloureux.
Cette composante affective peut se prolonger vers des états émotionnels voisins comme l'anxiété
ou la dépression (63). Cette proximité explique une règle d'approche de tout malade douloureux
qui est d'évaluer systématiquement les niveaux d'anxiété et de dépression ainsi que les facteurs en
cause.

3. COMPOSANTE COGNITIVE

Le terme cognitif désigne un ensemble de processus mentaux susceptibles d'influencer une


perception (ici la douleur) et les réactions comportementales qu'elle détermine : processus
d'attention et de diversion de l'attention, interprétations et valeurs attribuées à la douleur,
anticipations, références à des expériences douloureuses antérieures personnelles ou observées,
décisions sur le comportement à adopter.

On connaît l'influence de la signification accordée à la maladie sur le niveau d'une douleur. En


étudiant comparativement deux groupes de blessés, militaires et civils, qui présentaient des lésions
en apparence identiques, les militaires réclamaient moins d'analgésiques (64). L'explication de
cette différence serait que, dans les deux groupes, le traumatisme et son contexte revêtent des
significations tout à fait différentes : comparativement positives pour les militaires (vie sauve, fin
des risques du combat, bonne considération du milieu social, etc.), comparativement négatives
pour les civils (perte d'emploi, pertes financières, désinsertion sociale, etc.).

4. COMPOSANTE COMPORTEMENTALE

La composante comportementale englobe l'ensemble des manifestations verbales et non verbales


observables chez la personne qui souffre (plaintes, mimiques, postures antalgiques, impossibilité
de maintenir un comportement normal, etc.). Ces manifestations peuvent apparaître comme
réactionnelles à une douleur perçue. Elles constituent des indices reflétant l'importance du

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

problème de douleur. Elles assurent aussi une fonction de communication avec l'entourage. Les
apprentissages antérieurs, fonction de l'environnement familial et ethnoculturel, de standards
sociaux liés à l'âge et même au sexe, sont susceptibles de modifier la réaction actuelle d'un
individu. Les réactions de l'entourage (familial, professionnel, soignant) peuvent interférer avec le
comportement du malade douloureux et contribuer à son entretien.

L'IMPORTANCE DU FACTEUR TEMPS

La notion de chronicité de la douleur renvoie à une dimension temporelle puisqu’elle est définie
habituellement par les auteurs anglo-saxons comme durant plus de 3 à 6 mois (5). Elle renvoie
également à une dimension comportementale signant sa gravité, avec un retentissement négatif sur
l’individu (21). On peut alors la considérer comme une maladie à part entière mettant en difficulté
les capacités d’adaptation des patients. Le syndrome douloureux chronique (ou « douleur-
maladie » selon Lériche) (65) est différent de la douleur chronique au sens strict du terme (définie
simplement comme durant plus de 3 à 6 mois) et ne concerne pas les patients pouvant vivre
« normalement » avec elle, s’adaptant à elle. Toutefois, il faut pouvoir détecter assez tôt parmi
ces patients, comme parmi ceux présentant une douleur aiguë, ceux qui pourraient présenter des
troubles directement liés à cette douleur qui deviendrait alors un syndrome douloureux chronique.
La frontière entre ces deux entités est parfois difficile à établir. Cette démarche doit permettre de
prendre en charge ces patients de façon optimale le plus précocément possible.

Les facteurs responsables de l'évolution d'une douleur vers la chronicité sont multiples et
imparfaitement connus. Les hypothèses disponibles concernent les niveaux neurophysiologique
(plasticité neuronale) et psychologique (phénomène d'apprentissage, conditionnement). Il est
généralement admis que la persistance contribue par elle-même à transformer les mécanismes
initiaux de la douleur. Une douleur due à une cause physique initiale, un traumatisme par exemple,
peut être perpétuée par des facteurs secondaires (66) : neurophysiologiques (plasticité),
neuropsychologiques (trace mnésique) et comportementaux (troubles du sommeil, dépression...).
On retrouve ici la classique théorie des cercles vicieux qui en pratique courante reste très utile
pour expliquer aux patients les mécanismes d'amplification et de persistance d'une douleur.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Le groupe a repris la définition classique qui fixe la limite entre douleur aiguë et chronique entre 3
et 6 mois (tableau 1). Ce repère temporel arbitraire implique surtout que, du fait même de sa
persistance, une douleur « rebelle », c’est-à-dire résistante au traitement, doit faire suspecter
l'évolution vers un syndrome douloureux chronique.

PATHOLOGIE SÉQUELLAIRE OU ÉVOLUTIVE

La douleur est habituellement un signal d’alarme physiologique, c’est-à-dire un symptôme, un


signe d’une maladie sous-jacente qu’il faut traiter. C’est le cas tout au moins pour une douleur
aiguë, ou de plus ou moins courte durée (appendicite aiguë, infarctus du myocarde par exemple).
Lorsque la douleur est chronique ou de longue durée (pathologies rhumatismales chroniques par
exemple) on ne peut plus la considérer uniquement comme un signe d’alarme. Par sa persistance,
elle va au-delà du symptôme, de l’avertissement et devient un problème en soi car elle a des
retentissements péjoratifs importants sur l’individu.

Les douleurs chroniques ne constituent pas un groupe homogène et il faut considérer au moins
deux grandes catégories distinctes : les douleurs liées à une pathologie évolutive maligne (par
exemple cancer ou SIDA) et les douleurs chroniques non malignes, parfois improprement
dénommées « bénignes », liées à une pathologie séquellaire, peu (ou pas) évolutive (lésion post-
traumatique, lombalgie, lésion nerveuse par exemple). La douleur liée à la progression de la
tumeur cancéreuse se rapproche plus d'une douleur aiguë persistante. Cette notion est confirmée
par la place de la morphine comme pièce maîtresse de la prise en charge tant de la douleur
cancéreuse que postopératoire (1).

Les douleurs chroniques cancéreuses et non cancéreuses ont en commun d'être des symptômes
inutiles et agressifs pour l'individu, devant être pris en charge pour eux-mêmes. Dans les deux cas,
il est recommandé de procéder à une évaluation globale, à la fois somatique et psychologique. Si
les niveaux d'analyse restent similaires (affectif, cognitif, comportemental), en revanche les
problématiques identifiées ne seront pas les mêmes. Les objectifs et l'esprit de la prise en charge
seront également différents.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

ANNEXE 2. GLOSSAIRE

1
Affectif (angl. affective) : qui concerne les états de plaisir ou de douleur (simples : affects, sensations ; ou
complexes : émotions, passions, sentiments).
2
Allodynie (angl. allodynia) : douleur due à un stimulus qui ne provoque pas de douleur habituellement.
Analgésie2 (angl. analgesia) : absence de douleur en réponse à un stimulus normalement douloureux.
Anesthésie douloureuse2 (angl.anesthesia dolorosa) : douleur ressentie dans une aire qui est anesthésiée,
totalement privée de sensibilité.
Causalgie2 (angl. causalgia) : syndrome comprenant une douleur continue à type de brûlure, une allodynie et une
hyperpathie survenant après une lésion nerveuse traumatique, souvent associée à un dysfonctionnement de la
vasomotricité et de la sudation et plus tardivement de troubles trophiques.
Chronique (douleur) (angl. chronic pain) : voir paragraphe II de l’Argumentaire.
3
Cognitif (angl. cognitive) : qualifie les processus par lesquels un organisme acquiert des informations sur
l’environnement et les élabore pour régler son comportement : perception, formation de concepts, raisonnement,
langage, décision, pensée.
Comportement1 (angl. behaviour) : ensemble des réactions objectivement observables.
4
Conversion (angl. conversion) : mécanisme de défense, dans le cadre des névroses selon la conception
freudienne, utilisant l’expression corporelle pour concilier à la fois la manifestation du désir interdit et
l’interdiction elle-même.
5
Déficience (angl.deficiency) : toute perte de substance ou altération d’une structure ou fonction psychologique,
physiologique ou anatomique.
Désavantage social5 (angl.social disadvantage) : il résulte pour un individu donné d’une déficience ou d’une
incapacité qui limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle normal (en rapport avec l’âge, le sexe, les facteurs
sociaux et culturels).
3
Dissociatif (angl. dissociative) : voir «F44 troubles dissociatifs [de conversion] » de la CIM 10 en annexe 3.
2
Douleur (angl. pain) : expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante
ou potentielle, ou décrite en termes évoquant une telle lésion.
Douleur centrale2 (angl. central pain) : douleur provenant ou causée par une lésion ou un dysfonctionnement
situés au niveau du système nerveux central.
Douleur de neuropathie2 (angl. neuropathic pain) : douleur provenant ou causée par une lésion ou un
dysfonctionnement situés au niveau du système nerveux.
Douleur neurogène2 (angl. neurogenic pain) : douleur provenant ou causée par une lésion, un
dysfonctionnement ou une perturbation transitoire situés au niveau du système nerveux périphérique ou central.

1
Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Paris: Éd. Robert; 1972.
2
Merskey H, Bogduk N. Classification of chronic pain. Descriptions of chronic pain syndromes and definitions of pain
terms. Seattle (VA): IASP Press; 1994.
3
Piéron H. Vocabulaire de la psychologie. Paris: PUF; 1990.
4
Duguay R, Ellenberger HF. Précis pratique de psychiatrie. Paris: Maloine; 1981.
5
Organisation Mondiale de la Santé. Traitement de la douleur cancéreuse et soins palliatifs. Genève: OMS; 1990.

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- 66 -
Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Dysesthésie2 (angl. dysesthesia) : sensation désagréable anormale, spontanée ou provoquée.


Émotion1 (angl. emotion) : état affectif intense, caractérisé par une brusque perturbation physique et mentale où
sont abolies, en présence de certaines excitations ou représentation très vives, les réactions appropriées
d’adaptation à l’événement.
6
Fidélité (angl. reliability) ou reproductibilité : il en existe différentes variétés. Les deux principales sont la
fidélité inter-juges (voir ce terme) et la fidélité test-retest (voir ce terme)
Fidélité inter-juges6 (angl. inter-raterreliability) : qualité d’un instrument qui donne des scores identiques ou
très proches lorsque plusieurs observateurs cotent les mêmes sujets. Elle s’apprécie par un coefficient de
concordance inter-cotateurs.
Fidélité test-retest 6(angl. test-retest reliability) : le test fournit des résultats à peu près identiques lorsqu’il est
répété dans le temps à un même sujet dont l’état ne s’est pas modifié entre les deux passations.
7
Handicap (angl.handicap) : désavantage résultant d’une déficience ou d’une incapacité, qui gêne ou limite le
sujet dans l’accomplissement de son rôle social.
Hyperalgésie2 (angl. hyperalgesia) : réponse douloureuse exagérée à un stimulus normalement douloureux.
Hyperesthésie2 (angl. hyperesthesia) : sensibilité exagérée à une stimulation somesthésique (tactile, thermique,
douloureuse), à l’exception des stimulations sensorielles spécifiques.
Hyperpathie2 (angl. hyperpathia) : syndrome douloureux caractérisé par une réaction anormalement
douloureuse à un stimulus (en particulier un stimulus répétitif) et dont le seuil est augmenté.
Hypoalgésie2 (angl. hypoalgesia): réponse douloureuse diminuée à un stimulus normalement douloureux.
Hypoesthésie2 (angl. hypoesthesia) : sensibilité diminuée à une stimulation somesthésique, à l’exception des
stimulations sensorielles spécifiques.
Idiopathique7 (angl. idiopathic) : 1. sens réel, mais rarement utilisé : qualifie une affection considérée comme
autonome, indépendante, ne relevant pas d’une autre affection (par opposition aux troubles symptomatiques qui,
eux, n’ont pas d’existence nosologique propre). 2. Par extension abusive, mais intelligible en raison du caractère
arbitraire du sens précédent : qualifie une maladie d’origine inconnue.
Incapacité fonctionnelle5(angl. Functional disability) : toute réduction (résultant d’une déficience), partielle ou
totale, de la capacité d’accomplir une activité d’une façon ou dans les limites considérées comme normales pour
un être humain.
1
Métrologie (angl. metrology) : science des mesures.
Neuropathie2 (angl. neuropathy) : perturbation de la fonction ou modification pathologique d’un nerf du
système nerveux périphérique. Au niveau d’un seul nerf = mononeuropathie, au niveau de plusieurs nerfs =
mononeuropathie multiple, en cas d’atteinte diffuse ou bilatérale = polyneuropathie.
Névralgie2 (angl. neuralgia) : douleur survenant dans un ou plusieurs territoires nerveux.
2
Névrite (angl. neuritis) : inflammation d’un ou plusieurs nerfs.

1
Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Paris: Éd. Robert; 1972.
2
Merskey H, Bogduk N. Classification of chronic pain. Descriptions of chronic pain syndromes and definitions of pain
terms. Seattle (VA): IASP Press; 1994.
5
Organisation Mondiale de la Santé. Traitement de la douleur cancéreuse et soins palliatifs. Genève: OMS; 1990.
6
Fermanian J. Évaluer correctement la validité d’une échelle : les nombreux pièges à éviter. Rev Épidémiol Santé Publ 1996;
44: 278-86.
7
Dictionnaire de Médecine. Paris: Flammarion; 1982.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Nocicepteur2 (angl. nociceptor) : récepteur préférentiellement sensible à un stimulus capable de produire une
lésion tissulaire ou qui devient délétère s’il est prolongé.
Paresthésie2 (angl. paresthesia) : sensation anormale, désagréable ou non, spontanée ou provoquée.
Récurrence7 (angl. recurrence) : reprise évolutive d’une maladie aparemment guérie, sans nouveau contact
pathogène.
Sensibilité au changement6 (angl. sensibility to change ou responsiveness) : qualité d’un instrument
d’évaluation dont le score, chez un sujet donné, varie nettement lorsque le phénomène mesuré change.
8
Sensori-discriminatif (angl sensori discriminative) : correspond au caractère qualitatif de la douleur (piqûre,
brûlure, torsion, … ) mais aussi à sa durée, son intensité et sa localisation.
Seuil douloureux2 (angl. pain threshold) : expérience douloureuse la plus faible qu’un sujet puisse identifier
comme telle.
Validation6 (angl. validation) : processus général d’étude des différentes qualités métrologiques d’un
instrument : validité, fidélité, sensibilité au changement. Le processus de validation aboutit à décréter qu’un
instrument est validé.
Validé (instrument)6 (angl. valid) : se dit d’un instrument dont on a vérifié les trois qualités métrologiques
(validité, fidélité, sensibilité au changement).
Validité6 (angl. validity) : aptitude d’un instrument à mesurer exactement ce qu’il est censé mesurer. On dit alors
qu’il est valide.
Validité contre critère (sur critère) 6 (angl. criterion validity) : le phénomène mesuré est évalué à la fois par
l’échelle étudiée et un critère extérieur à celle-ci pris comme référence. Un nombre suffisant de sujets étant
évalué de manière indépendante par les deux instruments, on mesure l’intensité du lien statistique existant entre
les deux évaluations.
Validité du construit6 (angl. construct validity) : la conception théorique que nous avons du phénomène mesuré
par l’échelle nous permet de faire un certain nombre d’hypothèses. Celles-ci seront ensuite testées
expérimentalement.
Validité de contenu6 (angl. content validity) : on évalue dans quelle mesure les items composant l’échelle sont
pertinents et constituent un échantillon représentatif de l’univers de tous les items possibles pouvant décrire le
phénomène mesuré.

6
Fermanian J. Évaluer correctement la validité d’une échelle : les nombreux pièges à éviter. Rev Épidémiol Santé Publ 1996;
44: 278-86.
8
Melzack R, Wall PD. Pain assessment. A new theory. Science 1965: 971-5.

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ANNEXE 3. EXTRAITS DE LA CIM 10

Les items suivants ont été extraits de la dixième classification internationale des maladies
(CIM 10) de 1992 (20).

F 44 TROUBLES DISSOCIATIFS (DE CONVERSION)


Les divers troubles dissociatifs (ou de conversion) ont en commun une perte partielle ou complète
des fonctions normales d’intégration des souvenirs, de la conscience de l’identité ou des
sensations immédiates et du contrôle des mouvements corporels. Toutes les variétés de troubles
dissociatifs ont tendance à disparaître après quelques semaines ou mois, en particulier quand leur
survenue est associée à un événement traumatique. L’évolution peut également se faire vers des
troubles plus chroniques, en particulier des paralysies et des anesthésies, quand la survenue du
trouble est liée à des problèmes ou des difficultés interpersonnelles insolubles. Dans le passé, ces
troubles ont été classés comme divers types « d’hystéries de conversion ». On admet qu’ils soient
psychogènes, dans la mesure où ils surviennent en relation temporelle étroite avec des événements
traumatiques, des problèmes insolubles et insupportables, ou des relations interpersonnelles
difficiles. Les symptômes traduisent souvent l’idée que se fait le sujet du tableau clinique d’une
maladie physique. L’examen médical et les examens complémentaires ne permettent pas de mettre
en évidence un trouble physique (en particulier neurologique) connu. Par ailleurs, on dispose
d’arguments pour penser que la perte d’une fonction est, dans ce trouble, l’expression d’un conflit
ou d’un besoin psychique. Les symptômes peuvent se développer en relation étroite avec un
facteur de stress psychologique et ils surviennent souvent brusquement. Seuls les troubles
impliquant soit une perturbation des fonctions physiques normalement sous le contrôle de la
volonté, soit une perte des senstations sont inclus ici. Les troubles impliquant des manifestations
douloureuses ou d’autres sensations physiques complexes faisant intervenir le système nerveux
autonome, sont classés parmi les troubles somatoformes (F45.0). La possibilité de survenue, à une
date ultérieure, d’un trouble physique ou psychiatrique grave doit toujours être gardée à l’esprit.

Comprend :
hystérie (de conversion) ;
psychose hystérique ;
réaction de conversion.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

À l’exclusion de :
Simulateur (Z76.5)

F44.8 Autres troubles dissociatifs (de conversion)


Confusion psychogène
État second
Personnalité multiple
Syndrome de Ganser

F44.9 Trouble dissociatif (de conversion), sans précision.

F45 TROUBLES SOMATOFORMES


La caractéristique essentielle est l’apparition de symptômes physiques associés à une quête
médicale insistante, persistant en dépit de bilans négatifs répétés et de déclarations faites par les
médecins selon lesquelles les symptômes n’ont aucune base organique. S’il existe un trouble
physique authentique, ce dernier ne permet de rendre compte ni de la nature ou de la gravité des
symptômes, ni de la détresse ou des préoccupations du sujet.

À l’exclusion de :
dysfonctionnement sexuel non induit par un trouble ou une maladie organique (F52.-)
facteurs psychologiques ou comportementaux associés à des maladies ou des troubles
classés ailleurs (F54)
habitude de se ronger les ongles (F98.8)
lallation (F80.0)
onychophagie (F98.8)
s’arracher les cheveux (F98.4)
succion du pouce (F98.8)
syndrome de Gilles de la Tourette (F95.2)
tics de l’enfance et de l’adolescence (F95.-)
trichotillomanie (F63.3)
troubles dissociatifs (F44.-)
zézaiement (F80.8)

F45.0 Somatisation
Les principales caractéristiques sont des symptômes physiques multiples, récurrents et variables

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

dans le temps, persistant au moins deux ans. Dans la plupart des cas, les sujets entretiennent,
depuis longtemps, des relations complexes avec les services médicaux, spécialisés et non
spécialisés, et ont subi de nombreuses investigations ou interventions exploratrices négatives. Les
symptômes peuvent renvoyer à n’importe quel système ou partie du corps. Le trouble a une
évolution chronique et fluctuante, et s’accompagne souvent d’une altération du comportement
social, interpersonnel et familial. Quand le trouble est de durée plus brève (moins de deux ans) ou
quand il se caractérise par des symptômes moins évidents, on doit faire un diagnostic de trouble
somatoforme indifférencié (F45.1).

Trouble psychosomatique multiple.

À l’exclusion de :
Simulateur (Z76.5).

F45.1 Trouble somatoforme indifférencié


Le diagnostic d’un trouble somatoforme indifférencié doit être envisagé devant des plaintes
somatoformes multiples, variables dans le temps, persistantes, mais ne répondant pas au tableau
clinique complet et typique d’une somatisation.

Trouble psychosomatique indifférencié

F45.2 Trouble hypocondriaque


La caractéristique essentielle de ce trouble est une préoccupation persistante concernant la
présence éventuelle d’un ou de plusieurs troubles somatiques graves et évolutifs, se traduisant par
des plaintes somatiques persistantes ou par une préoccupation durable concernant l’apparence
physique. Des sensations et des signes physiques normaux ou anodins sont souvent interprétés par
le sujet comme étant anormaux ou pénibles. L’attention du sujet se concentre habituellement sur
un ou deux organes ou systèmes. Il existe souvent une dépression et une anxiété importantes,
pouvant justifier un diagnostic supplémentaire.
Dysmorphophobie (non délirante)
Hypocondrie
Névrose hypocondriaque
Nosophobie
Peur d’une dysmorphie corporelle

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

À l’exclusion de :
dysmorphophobie délirante (F22.8)
idées délirantes stables concernant le fonctionnement ou la forme du corps (F22.-)

F45.3 Dysfonctionnement neurovégétatif somatoforme


Le patient attribue ses symptômes au trouble d’un système ou d’un organe innervé et contrôlé, en
grande partie ou entièrement, par le système neurovégétatif : système cardio-vasculaire, gastro-
intestinal, respiratoire, et urogénital. Les symptômes sont habituellement de deux types, aucun des
deux n’évoquant un trouble somatique de l’organe ou du système concerné. Le premier type
concerne des plaintes en rapport avec des signes objectifs d’un hyperfonctionnement
neurovégétatif, par exemple des palpitations, une transpiration, des bouffées de chaleur ou de
froid, des tremblements, ainsi que des manifestations traduisant une crainte et un sentiment de
détresse quant à la présence possible d’un trouble somatique. Le deuxième type concerne des
plaintes subjectives non spécifiques et variables, par exemple des douleurs vagues, des sensations
de brûlure, de lourdeur, d’oppression, de gonflement ou d’étirement, attribuées par le patient à un
organe ou à un système spécifique.
Asthénie neuro-circulatoire
Formes psychogènes de :
• aérophagie
• « côlon irritable »
• diarrhée
• dyspepsie
• dysurie
• flatulence
• hoquet
• hyperventilation
• mictions fréquentes
• spasme du pylore
• toux
Névrose :
• cardiaque
• gastrique
Syndrome de Da Costa

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

À l’exclusion de :
facteurs psychologiques et comportementaux associés à des maldies ou des troubles classés
ailleurs (F54)
F45.4 Syndrome douloureux somatoforme persistant
La plainte essentielle concerne une douleur persistante, intense, s’accompagnant d’un sentiment
de détresse, non expliquée entièrement par un processus physiologique ou un trouble physique et
survenant dans un contexte de conflits émotionnels et de problèmes psychosociaux suffisamment
importants pour constituer la cause essentielle du trouble selon le clinicien. Le trouble assure
habituellement au patient une aide et une sollicitude accrues de la part de son entourage et des
médecins. Une douleur considérée comme psychogène mais survenant au cours d’un trouble
dépressif ou d’une schizophrénie ne doit pas être classée ici.
Céphalées
Psychogène(s)
Dorsalgie
Douleur somatoforme
Psychalgie

À l’exclusion de :
céphalée de tension (G44.2)
douleur
• SAI (R52.9)
• aiguë (R52.0)
• chronique (R52.2)
• irréductible (R52.1)
mal de dos SAI (M54.9)

F45.8 Autres troubles somatoformes


Tous les autres troubles des sensations, des fonctions et du comportement, non dus à un trouble
physique, qui ne sont pas sous l’influence du système neurovégétatif, qui se rapportent à des
systèmes ou à des parties du corps spécifiques et qui sont étroitement liés d’un point de vue
chronologique avec des événements ou des problèmes stressants.
Dysménorrhée
Dysphagie, y compris la « boule hystérique »
Prurit psychogène
Torticolis
Grincement des dents (bruxisme)

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

F45.9 Trouble somatoforme, sans précision


Trouble psychosomatique SAI

R51 CÉPHALÉE
Douleur faciale SAI
À l’exclusion de :
algie faciale atypique (G50.1)
migraine et autres syndromes d’algies céphaliques (G43-G44)
névralgie du trijumeau (G50.0)

R52 DOULEUR NON CLASSÉE AILLEURS


Comprend :
douleur ne pouvant être rapportée à un seul organe ou une seule partie du corps

À l’exclusion de :
céphalée (R51)
colique néphrétique (N23)
douleur (de) :
• abdominale (R10.-)
• articulaire (M25.5)
• dent (K08.8)
• dos (M54.9)
• épaule (M75.8)
• gorge (R07.0)
• langue (K14.6)
• mammaire (N64.4)
• membre (M79.6)
• oculaire (H57.1)
• oreille (H92.0)
• pelvienne et périnéale (R10.2)
• psychogène (F45.4)
• rachis (M54.-)
• région lombaire (M54.5)
• thoracique (R07.1-R07.4)

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

personnalité caractérisée par un syndrome algique chronique (F62.8)

R52.0 Douleur aiguë


R52.1 Douleur chronique irréductible
R52.2 Autres douleurs chroniques
R52.9 Douleur, sans précision
Douleurs généralisées SAI.

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ANNEXE 4. ÉCHELLES DE MESURE D’INTENSITÉ DOULOUREUSE ET


DE SOULAGEMENT

ÉCHELLE VISUELLE ANALOGIQUE (EVA)

1. FORME PAPIER

Ligne horizontale ou verticale de 100 mm, orientée de gauche à droite ou de bas en haut. Les
deux extrémités de la ligne sont définies respectivement par des termes tels que « pas de douleur »
et « douleur maximale imaginable » (1). Le patient répond en traçant un trait sur la ligne.
L’intensité de la douleur est mesurée par la distance entre la position du trait et l’extrémité « pas
de douleur ».

douleur
pas de
maximale
douleur
imaginable

2. FORME « MÉCANIQUE »

Réglette sur laquelle est tracée une ligne horizontale ou verticale de 100 mm sur la « face
patient », orientée de gauche à droite ou de bas en haut (1). Les deux extrémités de la ligne sont
définies respectivement par des termes tels que « pas de douleur » et « douleur maximale
imaginable ». Le patient répond en déplaçant le curseur de la réglette. L’intensité de la douleur est
mesurée par la distance entre la position du curseur et l’extrémité « pas de douleur » sur la « face
médecin ».

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

3. MESURE DE L’INTENSITÉ DU SOULAGEMENT - FORME PAPIER

Ligne horizontale ou verticale de 100 mm, orientée de gauche à droite ou de bas en haut. Les
deux extrémités de la ligne sont définies respectivement par des termes tels que « pas de
soulagement» et « soulagement maximal ». Le patient répond en traçant un trait sur la ligne.
L’intensité du soulagement est mesurée par la distance entre la position du trait et l’extrémité
« pas de soulagement ».

soulagement
pas de
maximal
soulagement

ÉCHELLE NUMÉRIQUE (EN)


1. MESURE DE L’INTENSITÉ DE LA DOULEUR - FORME PAPIER

Exemple de présentation écrite de l’échelle numérique (23) :


Indiquez ci-dessous la note de 0 à 10 qui décrit le mieux l’importance de votre douleur. La note 0
correspond à « pas de douleur ». La note 10 correspond à la « douleur maximale imaginable ».

Pas de Douleur
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
douleur maximale
imaginable

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Donnez une note ...................................

2. MESURE DE L’INTENSITÉ DU SOULAGEMENT - FORME PAPIER

Indiquez ci-dessous le pourcentage qui correspond le mieux à l’importance du soulagement de


votre douleur. 0 % correspond à « pas de soulagement », 100 % correspond au « soulagement
maximal »

Pas de Soulagement
0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 %
soulagement maximal

Donnez un pourcentage ........................

ÉCHELLES VERBALES SIMPLES (EVS)


Elles sont constituées de 4 ou 5 catégories ordonnées de descripteurs. À chaque catégorie
correspond un score.

Douleur (1) Scores Soulagement Scores


absente 0 nul 0
faible 1 faible 1
modérée 2 modéré 2
intense 3 important 3
extrêmement intense 4 complet 4

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ANNEXE 5. INSTRUMENTS À VISÉE TOPOGRAPHIQUE

SCHÉMA DES ZONES DOULOUREUSES

Le schéma des zones douloureuses a été extrait d’une communication personnelle de F Larue.
Indiquez sur ce schéma où se trouve votre douleur en hachurant la zone. Mettez sur le schéma un
« S » pour une douleur près de la surface de votre corps ou un « P » pour une douleur plus
profonde dans le corps. Mettez un « I » à l’endroit où vous ressentez la douleur la plus intense.

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RÉPARTITION DES DERMATOMES

La figure de répartition des dermatomes a été extraite de l’ouvrage de Cambier (67).

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ANNEXE 6. DESCRIPTION VERBALE DE LA DOULEUR

QUESTIONNAIRE DOULEUR DE SAINT-ANTOINE (QDSA), FORME


ABRÉGÉE

La présentation du QDSA forme abrégée a été extraite de l’article de F Boureau (41).


Vous trouverez ci-dessous une liste de mots pour décrire une douleur. Pour préciser le type de
douleur que vous ressentez habituellement (depuis les 8 derniers jours), répondez en mettant une
croix pour la réponse correcte.
0 1 2 3 4
absent faible modéré fort extrêmement
fort
non un peu modérément beaucoup extrêmement
Élancements
Pénétrante
Décharges électriques
Coups de poignard
En étau
Tiraillement
Brûlure
Fourmillements
Lourdeur
Épuisante
Angoissante
Obsédante
Insupportable
Énervante
Exaspérante
Déprimante

VÉRIFIEZ QUE VOUS AVEZ RÉPONDU À TOUTES LES QUESTIONS !

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

ANNEXE 7. QUESTIONNAIRES MULTIDIMENSIONNELS

QUESTIONNAIRE CONCIS SUR LES DOULEURS (QCD), VERSION


COURTE

Le QCD est la traduction française du Brief Pain Inventory (BPI). La présentation de ce


questionnaire a été extraite de l’ouvrage de L Brasseur (48).

1. Au cours de notre vie, la plupart d’entre nous ressentent des douleurs un jour ou l’autre (maux
de tête, rage de dents) : au cours des huit derniers jours avez-vous ressenti d’autres
douleurs que ce type de douleurs « familières » ?
1. p oui 2. p non
Si vous avez répondu « non » à la dernière question, il n’est pas utile de répondre aux
questions suivantes. Merci de votre participation.

2. Indiquez sur ce schéma où se trouve votre douleur en noircissant la zone. Mettez sur le dessin
un « S » pour une douleur près de la surface de votre corps ou un « P » pour une douleur plus
profonde dans le corps. Mettez aussi un « I » à l’endroit où vous ressentez la douleur la plus
intense.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

3. SVP, entourez d’un cercle le chiffre qui décrit le mieux la douleur la plus intense que vous
avez ressentie la semaine dernière.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Pas de Douleur la + horrible que


douleur vous puissiez imaginer

4. SVP, entourez d’un cercle le chiffre qui décrit le mieux la douleur la plus faible que vous
avez ressentie la semaine dernière.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Pas de Douleur la + horrible que


douleur vous puissiez imaginer

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

5. SVP, entourez d’un cercle le chiffre qui décrit le mieux votre douleur en général.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Pas de Douleur la + horrible que


douleur vous puissiez imaginer

6. SVP, entourez d’un cercle le chiffre qui décrit le mieux votre douleur en ce moment.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Pas de Douleur la + horrible que


douleur vous puissiez imaginer

7. Quels traitements suivez-vous ou quels médicaments prenez-vous contre la douleur ?

8. La semaine dernière, quel soulagement les traitements ou les médicaments que vous prenez
vous ont-ils apporté : pouvez-vous indiquer le pourcentage d’amélioration obtenue ?

0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 %

Aucune Amélioration
amélioration complète

9. Entourez le chiffre qui décrit le mieux comment, la semaine dernière, la douleur a gêné
votre :

A) Activité générale

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gêne complètement

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

B) Humeur

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gêne complètement

C) Capacité à marcher

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gêne complètement

D) Travail habituel (y compris à l’extérieur de la maison et les travaux domestiques)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gêne complètement

E) Relations avec les autres

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gêne complètement

F) Sommeil

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Ne gêne pas Gêne complètement

G) Goût de vivre

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gêne complètement

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

MULTIDIMENSIONAL PAIN INVENTORY (MPI)

La présentation de la section I de ce questionnaire a été extraite d’une communication personnelle


de DC Turk.

ÉVALUATION MULTIDIMENSIONNELLE DE LA DOULEUR

1. Date : ....................
2. Numéro de dossier : ....................
3. Âge : ....................
4. Date de naissance : Année ............... Mois ............... Jour ...............
5. Sexe : p Masculin p Féminin
6. Quand votre douleur a-t-elle commencé ? Mois ............... Année ...............

7. Avez-vous déjà subi une intervention chirurgicale en rapport avec cette douleur ?
(Cocher une seule case)
p Jamais p Une fois p Deux fois p Trois fois p Plus de trois fois

8. Scolarité : (Inscrire le plus haut niveau d’études complétées)


p Primaire p Secondaire
p Collégial, diplôme obtenu ...............
p Universitaire, diplôme obtenu ...............

9. Demeurez-vous ? (Cocher tout ce qui s’applique à vous)


p Seul/e p Avec votre conjoint/e
p Avec un (ou des) enfant(s)
p Avec d’autres personnes (préciser) ...............

10. Occupation (Les femmes ou les hommes au foyer doivent également cocher une case)
p Travail à temps plein (plus de 30 heures par semaine)
p Travail à temps partiel (moins de 30 heures par semaine)
p Sans emploi, avec prestations de l’aide sociale
p Sans emploi, avec prestations d’invalidité (CSST, IVAC, SAAQ, RRQ, ...)
p Sans emploi et sans prestation d’invalidité ou autres

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

p Présentement inscrit/e à un programme de recyclage


p À la retraite
INSTRUCTIONS :
Une partie importante de notre évaluation comporte l’examen de la douleur de votre point de vue
parce que vous connaissez votre douleur mieux que n’importe qui. Nous aimerions en apprendre
davantage sur votre douleur et la façon dont elle affecte votre vie. Sous chaque question se trouve
une échelle de réponses. Lisez attentivement chaque question et encerclez le chiffre qui indique à
quel point cela s’applique à vous. L’exemple suivant vous aidera à mieux comprendre comment
répondre aux questions.

Exemple :
À quel point êtes-vous nerveux en voiture lorsque la circulation est dense ?
0 1 2 3 4 5 6
Pas du tout Extrêmement
nerveux nerveux

Si vous n’êtes pas nerveux du tout en voiture lorsque la circulation est dense, vous encerlez le
chiffre 0. Au contraire, si vous êtes nerveux vous encerclez le chiffre 6. Ainsi plus le chiffre est
bas, moins vous êtes nerveux, et, plus il est élevé et plus vous êtes nerveux.

SECTION 1 :

1. Évaluez le niveau de votre douleur en ce moment


0 1 2 3 4 5 6
Aucune Douleur très
douleur intense

2. En général, à quel point la douleur nuit-t-elle à vos activités quotidiennes ?


0 1 2 3 4 5 6
Ne nuit pas Nuit
du tout énormément

3. Depuis que vous avez commencé à ressentir de la douleur, jusqu’à quel point a-t-elle changé
votre capacité à travailler ?
(p Cocher ici si vous avez pris votre retraite pour une raison autre que la douleur)
0 1 2 3 4 5 6

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Aucun Énormément de
changement changement

4. À quel point la douleur a-t-elle changé le niveau de satisfaction ou de plaisir que vous retirez
de vos activités sociales ou de vos loisirs ?

5.
0 1 2 3 4 5 6
Aucun Énormément
changement de changement

5. Dans quelle mesure votre conjoint/e vous soutient-il/elle ou vous aide-t-il/elle relativement à
votre douleur ?
0 1 2 3 4 5 6
Aucun Très grand
soutien soutien

6. Évaluez votre humeur globale pendant la semaine qui vient de s’écouler


0 1 2 3 4 5 6
Très mauvaise Très bonne
humeur humeur

7. Dans quelle mesure la douleur nuit-elle à votre sommeil ?


0 1 2 3 4 5 6
Ne nuit pas Nuit
du tout énormément

8. En général, quelle était l’intensité de votre douleur pendant la semaine qui vient de
s’écouler ?
0 1 2 3 4 5 6
Aucunement Extrêmement
intense intense

9. À quel point pouvez-vous prédire le moment où votre douleur commencera, diminuera ou

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

augmentera ?
0 1 2 3 4 5 6
Incapable Très capable de
de prédire prédire

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

10. À quel point la douleur a-t-elle changé votre capacité à participer à des activités sociales ou
de loisirs ?
0 1 2 3 4 5 6
Aucun Énormément
changement de changement

11. Dans quelle mesure limitez-vous vos activités afin d’éviter que la douleur s’aggrave ?
0 1 2 3 4 5 6
Ne limite Limite
pas du tout énormément

12. À quel point votre douleur a-t-elle changé le niveau de satisfaction ou de plaisir que vous
retirez des activités familiales ?
0 1 2 3 4 5 6
Aucun Énormément
changement de changement

13. Dans quelle mesure votre conjoint/e s’inquiète-t-il/elle de vous à cause de votre douleur ?
0 1 2 3 4 5 6
Ne s’inquiète S’inquiète
pas du tout énormément

14. Pendant la semaine qui vient de s’écouler, avez-vous l’impression d’avoir eu la maîtrise de
ce qui s’est passé dans votre vie et jusqu’à quel point ?
0 1 2 3 4 5 6
Aucune Excellente
maîtrise maîtrise

15. Au cours d’une journée, à quel point votre douleur varie-t-elle (augmente ou diminue) ?
0 1 2 3 4 5 6
Ne varie Varie
pas du tout énormément

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

16. Quel est le degré de souffrance que vous ressentez à cause de votre douleur ?
0 1 2 3 4 5 6
Aucune Énormément
souffrance de souffrance

17. À quelle fréquence pouvez-vous faire quelque chose qui aide à diminuer la douleur ?
0 1 2 3 4 5 6
Jamais Très souvent

18. À quel point votre douleur a-t-elle changé vos relations avec votre conjoint/e ou votre
famille ?
0 1 2 3 4 5 6
Aucun Énormément
changement de changement

19. Dans quelle mesure la douleur a-t-elle changé le niveau de satisfaction ou de plaisir que
vous procure votre travail ? (p Cocher ici si vous ne travaillez pas actuellement)
0 1 2 3 4 5 6
Aucun Énormément
changement de changement

20. À quel point votre conjoint/e vous donne -t-il/elle de l’attention à cause de votre douleur ?
0 1 2 3 4 5 6
N’est pas Extrêmement
attentif/ve attentif/ve

21. Pendant la semaine qui vient de s’écouler, dans quelle mesure avez-vous l’impression
d’avoir pu faire face à vos problèmes ?
0 1 2 3 4 5 6
Pas du tout Énormément

22. À quel point croyez-vous maîtriser votre douleur ?


0 1 2 3 4 5 6

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Aucune Grande
maîtrise maîtrise

23. À quel point votre douleur a-t-elle changé votre capacité d’accomplir les tâches
domestiques ?
0 1 2 3 4 5 6
Aucun Énormément
changement de changement

24. Pendant la semaine qui vient de s’écouler, à quel point avez-vous réussi à faire face aux
situations stressantes dans votre vie ?
0 1 2 3 4 5 6
Pas du tout Exrêmement
réussi bien réussi

25. Dans quelle mesure la douleur vous a-t-elle empêché de planifier des activités ?
0 1 2 3 4 5 6
Pas du tout Beaucoup
empêché empêché

26. Pendant la semaine qui vient de s’écouler, à quel point avez-vous été irritable ?
0 1 2 3 4 5 6
Pas du tout Extrêmement
irritable irritable

27. Dans quelle mesure la douleur a-t-elle changé vos relations amicales avec les gens autres
que votre famille ?
0 1 2 3 4 5 6
Aucun Énormément
changement de changement

28. Pendant la semaine qui vient de s’écouler, à quel point avez-vous été tendu/e ou
anxieux/se ?
0 1 2 3 4 5 6

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Pas du tout Extrêmement


tendu/e ou tendu/e ou
anxieux/se anxieux/se

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

DALLAS PAIN QUESTIONNAIRE (DPQ)


La présentation de ce questionnaire a été extraite de l’article de Marty (13).

DRAD (DOULEUR DU RACHIS : AUTOQUESTIONNAIRE DE DALLAS)

Les 16 échelles visuelles du DRAD peuvent être remplies en 3 à 5 minutes et le résultat chiffré
obtenu en 50 à 60 secondes ou moins. Chaque échelle visuelle a été segmentée pour mieux
graduer la douleur. En attribuant un nombre de segments à chacune, on simplifie l’évalution
chiffrée en évitant de multiplier chaque valeur par un certain coefficient avant de faire la somme
des valeurs.

L’évaluation chiffrée se fait en attribuant, pour chaque question, la valeur 0 au segment le plus à
gauche, 1 au segment voisin, 2 au segment voisin, etc. jusqu’au dernier segment.

Ces valeurs élémentaires sont additionnées et mutipliées par un facteur constant pour évaluer le
retentissement de la douleur sur chaque domaine de la qualité de vie.
1. La somme des questions 1 à 7 est mutlipliée par 3 pour évaluer le retentissement de la
douleur sur les activités quotidiennes.
2. La somme des questions 8 à 10, 11 à 13, et 14 à 16 est multipliée par 5 pour évaluer le
retentissement de la douleur dans chacun des domaines travail / loisirs, anxiété /
dépression, et comportement social.
On obtient ainsi, pour chaque domaine, une estimation en pourcentage du retentissement de la
douleur chronique.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

DOULEUR DU RACHIS : AUTOQUESTIONNAIRES DE DALLAS (DRAD)


VERSION FRANÇAISE ÉLABORÉE PAR LA SECTION RACHIS DE LA SFR

Nom : .............. Prénom : .................. Sexe pF pM Date : ............

À lire attentivement :
Ce questionnaire a été conçu pour permettre à votre médecin de savoir dans quelle mesure votre
vie est perturbée par votre douleur. Veuillez répondre personnellement à toutes les questions en
cochant vous-même les réponses.
Pour chaque question, cochez en mettant une croix (X) à l’endroit qui correspond le mieux à
votre état sur la ligne continue (de 0 % à 100 % ; chaque extrémité correspondant à une
situation extrême).

1. La douleur et son intensité :


Dans quelle mesure avez-vous besoin de traitements contre la douleur pour vous sentir bien ?
Pas du tout Parfois Tout le temps
0% 100 %

2. Les gestes de la vie quotidienne :


Dans quelle mesure votre douleur perturbe-t-elle les gestes de votre vie quotidienne (sortir du lit,
se brosser les dents, s’habiller, etc.) ?
Pas du tout (pas de Moyennement Je ne peux pas sortir du lit
douleur)
0% 100 %

3. La possibilité de soulever quelque chose :


Dans quelle mesure êtes-vous limité(e) pour soulever quelque chose ?
Pas du tout (comme avant) Moyennement Je ne peux rien soulever
0% 100 %

4. La marche :
Dans quelle mesure votre douleur limite-t-elle maintenant votre distance de marche par rapport à
celle que vous pouviez parcourir avant votre problème de dos ?
Je marche comme avant Presque comme avant Presque plus Plus du tout
0% 100 %

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

5. La position assise :
Dans quelle mesure votre douleur vous gêne-t-elle pour rester assis(e) ?
Pas du tout (pas Moyennement Je ne peux pas rester
d’aggravation de la assis(e)
douleur)
0% 100 %

6. La position debout :
Dans quelle mesure votre douleur vous gêne-t-elle pour rester debout de façon prolongée ?
Pas du tout (je reste debout Moyennement Je ne peux pas rester
comme avant) debout
0% 100 %

7. Le sommeil :
Dans quelle mesure votre douleur gêne-t-elle votre sommeil ?
Pas du tout (je dors comme Moyennement Je ne peux pas dormir du
avant) tout
0% 100 %

Total X 3 = .......% de répercussion sur les activités quotidiennes

8. Activité sociale :
Dans quelle mesure votre douleur perturbe-t-elle votre vie sociale (danser, jeux et
divertissements, repas ou soirées entre amis, sorties, etc.) ?
Pas du tout (ma vie sociale Moyennement Je n’ai plus aucune activité
est comme avant) sociale
0% 100 %

9. Les déplacements en voiture :


Dans quelle mesure votre douleur gêne-t-elle vos déplacements en voiture ?
Pas du tout (je me déplace Moyennement Je ne peux pas me déplacer
comme avant) en voiture
0% 100 %

10. Les activités profesionnelles :


Dans quelle mesure votre douleur perturbe-t-elle votre travail ?

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Pas du tout (elle ne me Moyennement Je ne peux pas travailler


gêne pas)
0% 100 %

Total X 5 = .....% de répercussion sur le rapport activités professionnelles / loisirs

11. L’anxiété / le moral :


Dans quelle mesure estimez-vous que vous parvenez à faire face à ce que l’on exige de vous ?
Je fais entièrement face Moyennement Je ne fais pas face
(pas de changement)
0% 100 %

12. La maîtrise de soi :


Dans quelle mesure estimez-vous que vous arrivez à contrôler vos réactions émotionnelles ?
Je les contrôle entièrement Moyennement Je ne les contrôle pas du
(pas de changement) tout
0% 100 %

13. La dépression :
Dans quelle mesure vous sentez-vous déprimé(e) depuis que vous avez mal ?
Je ne suis pas déprimé(e) Je suis complètement
déprimé(e)
0% 100 %

Total X 5 = .......% de répercussion sur le rapport anxiété / dépression

14. Les relations avec les autres :


Dans quelle mesure pensez-vous que votre douleur a changé vos relations avec les autres ?
Pas de changement Changement radical
0% 100 %

15. Le soutien dans la vie de tous les jours :


Dans quelle mesure avez-vous besoin du soutien des autres depuis que vous avez mal (travaux
domestiques, préparation des repas, etc.) ?
Aucun soutien nécessaire Soutien permanent
0% 100 %

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

16. Les réactions défavorables des proches :


Dans quelle mesure estimez-vous que votre douleur provoque, chez vos proches, de l’irritation,
de l’agacement, de la colère à votre égard ?
Pas du tout Parfois Tout le temps
0% 100 %

Total X 5 = .......% de répercussion sur la sociabilité

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

ANNEXE 8. QUESTIONNAIRES EXPLORANT LA DIMENSION


PSYCHOLOGIQUE

QUESTIONNAIRE ABRÉGÉ DE BECK (BDI)

• Mode de passation : il s’agit d’une échelle d’autoévaluation. Il est demandé au sujet de


remplir le questionnaire en entourant le numéro qui correspond à la proposition choisie. Il
peut entourer, dans une série, plusieurs numéros si plusieurs propositions conviennent (59).
• Cotation : chaque item est constitué de 4 phrases correspondant à 4 degrés d’intensité
croissante d’un symptôme : de 0 à 3. Dans le dépouillement, il faut tenir compte de la cote la
plus forte choisie pour une même série. La note globale est obtenue en additionnant les
scores des 13 items. L’étendue de l’échelle va de 0 à 39. Plus la note est élevée plus le sujet
est déprimé (59).
• Intérêt-Limites : [… ] il permet d’alerter le clinicien qui utilise les différents seuils de gravité
retenus par Beck et Beamesderfer :
− 0-4 : pas de dépression ;
− 4-7 : dépression légère ;
− 8-15 : dépression modérée ;
− 16 et plus : dépression sévère.
Cependant son pouvoir de discrimination de l’intensité de la dépression est discuté (59).

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

La présentation de ce questionnaire a été extraite de l’ouvrage de JD Guelfi (46).

QESTIONNAIRE ABRÉGÉ DE BECK


Traduction française : P. Pichot

Nom : ..................... Prénom : ............................ Date : ................


Sexe : ..................... Âge : ...................

Instructions :
Ce questionnaire comporte plusieurs séries de quatre propositions. Pour chaque série, lisez les
quatre propositions, puis choisissez celle qui décrit le mieux votre état actuel.

Entourez le numéro qui correspond à la proposition choisie. Si, dans une série, plusieurs
propositions vous paraissent convenir, entourez les numéros correspondants.

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

A Je ne me sens pas triste. 0


Je me sens cafardeux ou triste. 1
Je me sens tout le temps cafardeux ou triste, et je n’arrive pas en sortir. 2
Je suis si triste et si malheureux, que je ne peux pas le supporter. 3
B Je ne suis pas particulièrement découragé, ni pessimiste au sujet de l’avenir. 0
J’ai un sentiment de découragement au sujet de l’avenir. 1
Pour mon avenir, je n’ai aucun motif d’espérer. 2
Je sens qu’il n’y a aucun espoir pour mon avenir, et que la situation ne peut s’améliorer. 3
C Je n’ai aucun sentiment d’échec de ma vie. 0
J’ai l’impression que j’ai échoué dans ma vie plus que la plupart des gens. 1
Quand je regarde ma vie passée, tout ce que j’y découvre n’est qu’échecs. 2
J’ai un sentiment d’échec complet dans toute ma vie personnelle (dans mes relations
avec mes parents, mon mari, ma femme mes enfants). 3
D Je ne me sens pas particulièrement insatisfait. 0
Je ne sais pas profiter agréablement des circonstances. 1
Je ne tire plus aucune satisfaction de quoi que ce soit. 2
Je suis mécontent de tout. 3
E Je ne me sens pas coupable. 0
Je me sens mauvais ou indigne une bonne partie du temps. 1
Je me sens coupable. 2
Je me juge très mauvais, et j’ai l’impression que je ne vaux rien. 3
F Je ne suis pas déçu par moi-même. 0
Je suis déçu par moi-même. 1
Je me dégoûte moi-même. 2
Je me hais. 3
G Je ne pense pas à me faire du mal. 0
Je pense que la mort me libèrerait. 1
J’ai des plans précis pour me suicider. 2
Si je le pouvais, je me tuerais. 3
H Je n’ai pas perdu l’intérêt pour les autres gens. 0
Maintenant je m’intéresse moins aux autres gens qu’autrefois. 1
J’ai perdu tout l’intérêt que je portais aux gens et j’ai peu de sentiments pour eux. 2
J’ai perdu tout l’intérêt pour les autres, et ils m’indiffèrent totalement. 3
I Je suis capable de me décider aussi facilement que de coutume. 0
J’essaie de ne pas avoir à prendre de décision. 1
J’ai de grandes difficultés à prendre des décisions. 2
Je ne suis plus capable de prendre la moindre décision. 3
J Je n’ai pas le sentiment d’être plus laid qu’avant. 0
J’ai peur de paraître vieux ou disgracieux. 1
J’ai l’impression qu’il y a un changement permanent dans mon apparence physique, qui 2
me fait paraître disgracieux.
J’ai l’impression d’être laid et repoussant. 3
K Je travaille aussi facilement qu’auparavant. 0
Il me faut faire un effort supplémentaire pour commencer à faire quelque chose. 1
Il faut que je fasse un très grand effort pour faire quoi que ce soit. 2
Je suis incapable de faire le moindre travail. 3
L Je ne suis pas plus fatigué que d’habitude. 0
Je suis fatigué plus facilement que d’habitude. 1
Faire quoi que ce soit me fatigue. 2
Je suis incapable de faire le moindre travail. 3
M Mon appétit est toujours aussi bon. 0
Mon appétit n’est pas aussi bon que d’habitude. 1
Mon appétit est beaucoup moins bon maintenant. 2
Je n’ai plus du tout d’appétit. 3

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

HOSPITAL ANXIETY AND DEPRESSION SCALE (HAD)

Elle est composée de deux sous-échelles, une évaluant l’anxiété, l’autre la dépression.
• Mode de passation : la passation de l’échelle est très aisée. Il est demandé au sujet de remplir
ce questionnaire afin d’aider son médecin à mieux connaître les émotions ressenties au cours
de la semaine écoulée et de souligner les réponses qui semblent le mieux correspondre à l’état
éprouvé. Il est également recommandé de demander au patient de bien lire le préambule avant
de remplir l’échelle, et, selon les auteurs, lors de l’utilisation en médecine interne, de lui
signaler qu’en aucun cas ses réponses impliquent obligatoirement un examen psychiatrique,
ceci afin de faciliter l’acceptation de cette échelle par des patients peu enclins à une telle
approche (60).
• Cotation : chaque réponse est cotée de 0 à 3 sur une échelle [… ] l’intensité du symptôme au
cours de la semaine écoulée. Cette intensité est appréciée par un adverbe ou une courte
phrase la qualifiant. [… ] L’intervalle des notes possibles s’étend donc pour chaque sous-
échelle de 0 à 21, les scores les plus élevés correspondant à la présence d’une
symptomatologie plus sévère. Certains auteurs ont également proposé de calculer un score
global correspondant à la somme des deux échelles. La présentation de l’échelle, avec dans la
colonne de gauche les notes correspondant à chaque item, facilite grandement un calcul
rapide des scores de chaque échelle (60).
Pour les deux scores (dépression et anxiété), des valeurs seuils ont été déterminées :
— un score inférieur ou égal à 7 = absence de cas ;
— un score entre 8 et 10 = cas douteux ;
— un score supérieur ou égal à 11 = cas certain.
• Intérêt-Limites : [… ] plus qu’un indicateur des troubles dépressifs et anxieux, au sens des
classifications actuelles [… ], elle évalue un indice de sévérité symptomatique [… ] (60).
C’est-à-dire qu’elle ne permet pas d’effectuer le diagnostic de syndrome dépressif ou
anxieux, mais qu’au-delà d’un certain seuil elle est considérée comme un signal d’alarme.

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- 102 -
Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

La présentation de cette échelle a été extraite de Guelfi (46).

Les médecins savent que les émotions jouent un rôle important dans la plupart des maladies. Si
votre médecin est au courant des émotions que vous éprouvez, il pourra mieux vous aider. Ce
questionnaire a été conçu de façon à permettre à votre médecin de se familiariser avec ce que
vous éprouvez vous-même sur le plan émotif.
Ne faites pas attention aux chiffres et aux lettres imprimés à gauche du questionnaire.
Lisez chaque série de questions et soulignez la réponse qui exprime le mieux ce que vous avez
éprouvé au cours de la semaine qui vient de s’écouler.
Ne vous attardez pas sur la réponse à faire, votre réaction immédiate à chaque question fournira
probablement une meilleure indication de ce que vous éprouvez, qu’une réponse longuement
méditée.

Je me sens tendu ou énervé :


3 la plupart du temps
2 souvent
1 de temps en temps
0 jamais
Je prends plaisir aux mêmes choses qu’autrefois :
0 oui, tout autant
1 pas autant
2 un peu seulement
3 presque plus
J’ai une sensation de peur comme si quelque chose d’horrible allait m’arriver :
3 oui, très nettement
2 oui, mais ce n’est pas grave
1 un peu, mais cela ne m’inquiète pas
0 pas du tout
Je ris facilement et vois le bon côté des choses :
0 autant que par le passé
1 plus autant qu’avant
2 vraiment moins qu’avant
3 plus du tout
Je me fais du souci :
3 très souvent
2 assez souvent
1 occasionnellement
0 très occasionnellement
Je suis de bonne humeur :
3 jamais
2 rarement
1 assez souvent
0 la plupart du temps

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

Je peux rester tranquillement assis à ne rien faire et me sentir décontracté :


0 oui, quoi qu’il arrive
1 oui, en général
2 rarement
3 jamais

J’ai l’impression de fonctionner au ralenti :


3
presque toujours
2
très souvent
1
parfois
0
jamais

0 J’éprouve des sensations de peur et j’ai l’estomac noué :


1 jamais
2 parfois
3 assez souvent
très souvent
Je ne m’intéresse plus à mon apparence :
3 plus du tout
2 je n’y accorde pas autant d’attention que je le devrais
1 il se peut que je n’y fasse plus autant attention
0 j’y prête autant d’attention que par le passé
J’ai la bougeotte et n’arrive pas à tenir en place :
3 oui, c’est tout à fait le cas
2 un peu
1 pas tellement
0 pas du tout
Je me réjouis d’avance à l’idée de faire certaines choses :
0 autant qu’auparavant
1 un peu moins qu’avant
2 bien moins qu’avant
3 presque jamais
J’éprouve des sensations soudaines de panique :
3 vraiment très souvent
2 assez souvent
1 pas très souvent
0 jamais
Je peux prendre plaisir à un bon livre ou à une bonne émission radio ou de télévision :
0 souvent
1 parfois
2 rarement
3 très rarement
D A

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Évaluation et suivi de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire

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