06 - PROPRIETES PHYSIQUES DES MATERIAUX (Mode de Compatibilité)

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PROPRIETES PHYSIQUES

DES MATERIAUX
- PROPRIETES ELECTRIQUES -
Comportement électrique d’un matériau = Réponse à l’application
d’un champ électrique ⇒ Conducteur électrique, semi-conducteur
ou isolant

• THEORIE DES BANDES •

Atome isolé : niveaux d’énergie des électrons quantifiés et régis par


le principe de Pauli

Energie

Niveau électronique 3d
Niveau électronique 3p
Niveau électronique 3s
Niveau électronique 2p
Niveau électronique 2s
Niveau électronique 1s
Matériau solide : interactions entre atomes ⇒ interpénétration des
orbitales électroniques voisines ⇒ élargissement des niveaux d’énergie

Energie

Bande d’énergie Niveau électronique 2s


électronique 2s (12 niveaux)

Niveaux individuels permis d’énergie

Bande d’énergie Niveau électronique 1s


électronique 1s (12 niveaux)

Distance interatomique

Représentation schématique des niveaux d’énergie des électrons en


fonction de la distance interatomique pour un agrégat de 12 atomes
Matériau solide : interactions entre atomes ⇒ formation de bandes
d’énergie constituées de niveaux discrets très voisins dont le nombre =
nombre d’électrons du solide ⇒ bandes presque continues

Energie

Bande de conduction
Ec
Bande interdite Eg Eν
Bande de valence

Bande interne

Distance interatomique

Distance interatomique
d’équilibre
Formation de bandes internes étroites pour les niveaux d’énergie
des électrons des couches profondes

Formation d’une bande de valence plus large pour les niveaux


d’énergie des électrons des couches externes ou de valence

Formation d’une bande de conduction pour les niveaux d’énergie


des électrons excités des couches externes

Existence de bandes interdites (ne contenant aucun niveau d’énergie


électronique permis) entre les bandes d’énergie

Ec = énergie inférieure de la bande de conduction

Eν = énergie supérieure de la bande de valence

Eg = Ec – Eν = largeur de la bande interdite = gap d’énergie


Matériaux solides isolants

Bande de valence pleine et bande interdite suffisamment large : Eg > 4 eV

Application d’un champ électrique : l’excitation des électrons de valence


ne leur permet pas de passer dans la bande de conduction et devenir ainsi
des électrons libres de se déplacer ⇒ Matériaux isolants électriques

Matériaux métalliques

Chevauchement des bandes de conduction et de valence : Eν > Ec

Les électrons de valence n’occupent pas tous les niveaux d’énergie


disponibles dans cette bande

Application d’un champ électrique : acquisition d’une énergie cinétique


suffisante permettant aux électrons de valence de passer à des niveaux
d’énergie supérieurs et devenir ainsi des électrons libres de se déplacer ⇒
Matériaux conducteurs électriques
Matériaux semi-conducteurs

Bande de valence pleine et bande interdite de largeur entre 0.5 et 2 eV

Excitation thermique (chaleur, lumière) : possibilité de passage des électrons


de valence dans la bande de conduction et devenir ainsi libres de se déplacer
⇒ Matériaux semi-conducteurs intrinsèques

Addition contrôlée d’impuretés : modification de la distribution des charges


électriques ⇒ Matériaux semi-conducteurs extrinsèques
• CONDUCTIVITE ET RESISTIVITE
ELECTRIQUES •

Application d’un champ électrique à un matériau ⇒ électrons soumis


à une force entrainant leur déplacement

Equation du mouvement d’un électron parcourant une distance l (parcours


moyen entre 2 collisions) pendant un temps τ (temps de relaxation) :

Masse Champ électrique


mγ=eE
Accélération Charge

eE
Vitesse moyenne d’un électron : v=γτ= τ
m

E
Densité de courant : J = N e v = Ne 2 τ ⇒ Loi d’Ohm
m
Nombre d’électrons libres
Loi d’Ohm : J=σE

Ne 2τ
Conductivité électrique : σ=
m

1 m
Résistivité électrique (Ωm) : ρ= =
σ Ne 2τ

N ou τ ⇒ρ

T ⇒ augmentation de l’amplitude des vibrations des atomes ⇒ croissance


du nombre de collisions entre électrons et atomes ⇒ τ ⇒ ρ

Présence de défauts cristallins (dislocations, interstitiels, …) ⇒ croissance


de la probabilité de collisions entre électrons libres et atomes ⇒ τ ⇒ ρ
Exemples de résistivité des matériaux

Matériau ρ (Ω
Ωm)
Cuivre 1.6 x 10-8
Aluminium 2.66 x 10-8
Fer 8.85 x 10-8
Graphite 1.4 x 10-5
Silicium 8.5 x 10-4
Diamant 5 x 1012
Mica 9 x 1014
Verre 1020
• SUPRACONDUCTIVITE •

Matériau conducteur normal : diminution de la résistivité avec


la température jusqu’à une valeur non nulle à T = 0K

Matériau supraconducteur : la résistivité devient nulle au-dessous


d’une température critique Tc

Résistivité
électrique

0 Tc Température
T < Tc : le matériau supraconducteur devient un conducteur parfait ⇒
absence d’effet Joule ⇒ applications très intéressantes dans différents
domaines (transport de l’énergie électrique, électronique, …)

Interprétation théorique de la supraconductivité :

Mécanismes de la supraconductivité basés sur les travaux de Bardeen, Cooper


et Schrieffer (1957)

T < Tc : le mouvement des électrons devient coopératif ⇒ formation de paires


d’électrons (paires de Cooper) de spins opposés n’entrant plus en collision
avec les atomes ⇒ ρ = 0

Valeurs de Tc : très faibles et ne dépassent pas en général 23 K ⇒ nécessité


de refroidir dans l’hélium liquide (4.13 K)

Tc des composés est supérieure à celle des métaux purs


Températures critiques d’apparition de la
supraconductivité de quelques matériaux

Matériau Tc (K) Matériau Tc (K)


W 0.012 V3Ga 16.5
Cd 0.25 V3Si 17.1
Zn 0.85 Nb N 16
Al 1.19 Nb3Al 17.5
Sn 3.7 Nb3Sn 18.05
Hg 4.15 Nb3Ge 23.2
V 5.3 YBa2Cu3O7 93
Pb 7.2

1986 : découverte de céramiques (oxydes de Cu, Ba et terres rares –


exemple : YBa2Cu3O7) dont Tc atteint 100 K (refroidissement dans
l’azote liquide ⇒ moins coûteux)

Objectif des recherches : obtention de composés dont Tc ≅ Tambiante


- PROPRIETES THERMIQUES -
Comportement thermique d’un matériau = Réponse à l’application
d’une source de chaleur ⇒ Conductivité thermique ou isolation,
dilatation thermique, capacité calorifique, diffusion (chapitre 5)

T 0 K : immobilité des atomes d’un matériau solide en des points précis

T > 0 K : vibration des atomes autour de leur position moyenne (position


initiale à T = 0 K)

Augmentation de l’amplitude des vibrations en fonction de T

T ≅ Tfusion : amplitude des vibrations ≅ distance interatomique ⇒ passage


du matériau de l’état solide à l’état liquide

1 a Constante
Fréquence de vibration des atomes : ν=
2π m
Masse de l’atome
• DILATATION THERMIQUE •

Dilatation (ou contraction) des matériaux lors d’un chauffage


(ou refroidissement)

L finale − Linitiale Tinit


= α (T finale − Tinitiale ) Linit
Linitiale Tfinale
Coefficient de dilatation L
finale
thermique (1/K ou 1/°C)

Distance interatomique d’équilibre a0 à T = 0K (⇒ minimum U0 de l’énergie


potentielle d’interaction) :

Energie potentielle
d’interaction U
a0
Distance
interatomique (a)

U0
T > 0K : les atomes acquièrent une énergie cinétique supplémentaire WT due
à l’agitation thermique, qui s’ajoute à U0

T > 0K : vibration des atomes entre les positions extrêmes am et aM ⇒ distance


interatomique moyenne a1 = (am + aM)/2

U a1
am aM
a0
a

WT
U0

Asymétrie de la courbe U = f(a) ⇒ a1 > a0 ⇒ dilatation du matériau


solide lors d’un chauffage
Exemples de coefficients de dilatation

Matériaux α (10-6/K) à Tambiante


• Polymères
Polypropylène 145-180
Polyéthylène 106-198
Polystyrène 90-150
Téflon 126-216
• Métaux
Aluminium 23.6
α ↓ quand l’énergie de
liaison entre les atomes↑
Acier 12
Tungstène 4.5
Or 14.2
• Céramiques
Oxyde de Mg (MgO) 13.5
Alumine (Al2O3) 7.6
Verre (soude-chaux) 9
Silice (cryst. SiO2) 0.4
• CAPACITE CALORIFIQUE •

Augmentation de la température lors du chauffage d’un matériau solide ⇒


Absorption de chaleur par le matériau

Capacité calorifique C (J/mole-K)= Capacité d’un matériau à absorber


la chaleur extérieure = Quantité d’énergie nécessaire dQ pour produire
une augmentation de température de dT

dQ
C=
dT

Deux manières pour mesurer la capacité calorifique :

Cp : capacité calorifique à pression constante


Cv : capacité calorifique à volume constant

Cp > Cv
Mode principal d’absorption de la chaleur par un matériau solide :
augmentation de l’énergie de vibration des atomes

Couplage de vibrations des atomes adjacents en vertu de leur liaison ⇒


Vibrations coordonnées générant comme des ondes se propageant
dans le réseau :

Positions normales des atomes dans le réseau


Positions déplacées à cause des vibrations
Ce sont des ondes élastiques qui se propagent à la vitesse du son avec
des fréquences très élevées

Energie thermique vibratoire = séries d’ondes élastiques


ayant un éventail de distributions et de fréquences

Seules certains niveaux d’énergie vibratoire sont permis ⇒ Energie


quantifiée : PHONON = quantum d’énergie vibratoire (analogie
avec les photons, quantum de radiations électromagnétiques)

Ondes vibratoires appelées également phonons

Dispersion du mouvement des électrons par les phonons au cours de la


conduction électrique (⇒ résistance au passage du courant)

Participation de la propagation des phonons dans le transport de la chaleur


au cours de la conduction thermique
Exemples de capacités calorifiques

Matériaux Cp (J/kg-K) à Tambiante

• Polymères
Polypropylène 1925
Polyéthylène 1850
Polystyrène 1170
Téflon 1050
• Métaux
Aluminium 900
Acier 486
Tungstène 138
Or 128
• Céramiques
Oxyde de Mg (MgO) 940
Alumine (Al2O3) 775
Verre 840
• CONDUCTIVITE THERMIQUE •
Conduction thermique = transfert de la chaleur des régions à T élevée
vers celles à basse T

Conductivité thermique λ = capacité d’un matériau à transférer la chaleur


et s’exprime par :

dT Gradient de
Flux de chaleur q = −λ température
(J/m2-s) dx
Conductivité
thermique (J/m-K-s)

Mécanisme de transfert de chaleur dans un solide : propagation des


phonons + migration des électrons libres

Migration des électrons vers les régions froides et chocs avec les
atomes ⇒ transfert de l’énergie cinétique des électrons libres en énergie
vibratoire des atomes
Exemples de conductivités thermiques

Matériau λ (W/m-K) Transfert de chaleur


• Métaux
Aluminium 247 Par vibration de atomes et
Acier 52 migration des électrons
Tungstène 178 libres
Or 315
Augmentation de λ

• Céramiques
Oxyde de Mg (MgO) 38
Alumine (Al2O3) 39 Par vibration des atomes
Verre (soude-chaux) 1.7
Silice (cryst. SiO2) 1.4
• Polymères
Polypropylène 0.12 Par vibration des atomes /
Polyéthylène 0.46-0.50 rotation des chaînes
Polystyrène 0.13 macromoléculaires
Téflon 0.25
• CONTRAINTE THERMIQUE •
Contrainte thermique = induite dans un solide à cause des variations de T

Les contraintes thermiques peuvent conduire à une rupture


ou à une déformation plastique du matériau

Contrainte thermique σ résultant d’une dilatation ou contraction restreinte


(mouvement axial bloqué par un support rigide) :
Température initiale Température finale

σ = Eα (T0 − T f )
Module d’élasticité Coefficient de dilatation thermique

Chauffage (Tf > T0) ⇒ σ < 0 (contrainte de compression)

Refroidissement (Tf < T0) ⇒ σ > 0 (contrainte de traction)

Contraintes thermiques : résultent également de gradients de T créés


lors d’un chauffage ou refroidissement rapide
- PROPRIETES MAGNETIQUES -
Comportement magnétique d’un matériau = Réponse à l’application
d’un champ magnétique extérieur ⇒ diamagnétisme, paramagnétisme,
ferromagnétisme

Propriétés magnétiques d’un matériau : dues au spin des électrons et à


leur mouvement orbital autour du noyau

Moment Moment
magnétique magnétique

électron électron
+
Noyau
atomique Direction
du spin

Electrons ≡ dipôles magnétiques pouvant réagir à l’application d’un


champ magnétique extérieur
Existence de 2 catégories d’éléments :

Tous les électrons sont appariés Il existe des électrons non appariés
[Σ(spin +1/2) = Σ(spin -1/2)] [Σ(spin +1/2) ≠ Σ(spin -1/2)]

Σ(Moments magnétiques orbitaux) = 0 Σ(Moments magnétiques orbitaux) ≠ 0

∃ Moment magnétique permanent ∃ Moment magnétique permanent

Réaction d’un matériau à un champ magnétique extérieur H :


caractérisée par une induction magnétique B représentant
l’intensité du champ magnétique créé à l’intérieur du matériau
Tendance des moments magnétiques des atomes à s’aligner avec
le champ magnétique extérieur et à le renforcer à cause de leur
propre champ magnétique M (magnétisation du matériau) :

B = µ0 H + µ0 M
Perméabilité Magnétisation
magnétique du vide du matériau

Contribution du Contribution du moment


champ extérieur H magnétique résultant M
et propre au matériau

Relation entre H et M : M = χH
Susceptibilité Perméabilité magnétique
magnétique du matériau du matériau

B = µ 0 H (1 + χ ) = µH

µ
Perméabilité magnétique relative : µr = = 1+ χ
µ0
3 types de comportements selon la valeur de µr (ou χ) :

Diamagnétisme Paramagnétisme Ferromagnétisme


µr légèrement inférieur µr légèrement supérieur µr >>1 (χ ∼ 106)
à 1 (χ ∼ -10-5) à 1 (χ ∼ 10-4)

• DIAMAGNÉTISME •

µr légèrement inférieur à 1 (χ ∼ -10-5)

Diamagnétisme : forme de magnétisme très faible, non permanent et


persiste seulement quand un champ magnétique extérieur est appliqué

Diamagnétisme : induit par un changement dans le mouvement orbital


des électrons, dû à l’application d’un champ magnétique extérieur
Moment magnétique induit : valeur très faible, direction opposée au champ
appliqué (loi de Lenz), disparaît quand l’action du champ extérieur cesse

Pas de champ magnétique Application d’un champ


appliqué (H = 0) magnétique H

Absence de dipôles Induction de dipôles


magnétiques magnétiques de direction
opposée au champ appliqué H

Diamagnétisme : apparaît dans tous les matériaux, mais puisqu’il est


faible, il n’est observé que si les autres types de magnétisme sont
totalement absents

Exemples de matériaux où le diamagnétisme peut être observé : Al2O3, Cu,


Au, Si, Ag, Zn, NaCl, Hg (absence de paramagnétisme et ferromagnétisme)
• PARAMAGNÉTISME •

µr légèrement supérieur à 1 (χ ∼ 10-4)

Paramagnétisme : forme de magnétisme apparaissant dans certains


matériaux où chaque atome possède un moment dipolaire permanent

Σ(Moments magnétiques orbitaux + Moments dûs aux spins ) ≠ 0

Pas de champ magnétique Application d’un champ


appliqué (H = 0) magnétique H

Orientations au hasard des moments Alignement des moments


magnétiques atomiques ⇒ pas de magnétiques atomiques dans la
magnétisation globale du matériau direction du champ appliqué H
Application d’un champ extérieur ⇒ Alignement individuel des dipôles
magnétiques atomiques, pas d’interaction mutuelle entre dipôles adjacents

Augmentation locale de l’induction magnétique B ≡ paramagnétisme

Paramagnétisme : magnétisation faible du matériau

Matériaux diamagnétiques et paramagnétiques : considérés comme


non magnétiques parce que la magnétisation n’apparaît qu’en présence
d’un champ magnétique extérieur

Exemples de matériaux où le paramagnétisme est observé : Al, Cr, Au, Mo,


Na, Ti, Zr
• FERROMAGNÉTISME •

µr >>1 (χ ∼ 106) ⇒ susceptibilité magnétique très élevée de certains


matériaux ⇒ H << M ⇒ B ≅ µ 0 M

Ferromagnétisme : comportement de certains matériaux possédant


un moment magnétique permanent en l’absence d’un champ extérieur

Matériaux Ferromagnétiques : magnétisation très intense et permanente

Ferromagnétisme : se manifeste dans les alliages ferreux (ex : ferrite C.C.),


Co, Ni, Cd, …

Moment magnétique permanent : résulte surtout des moments magnétiques


atomiques dûs aux spins des électrons (faible contribution des moments
magnétiques orbitaux)
Matériaux Ferromagnétiques : interactions couplées causant l’alignement
entre eux des moments magnétiques dûs aux spins d’atomes adjacents,
même en l’absence d’un champ magnétique extérieur

Pas de champ magnétique Application d’un champ


appliqué (H = 0) magnétique H

Alignement des moments Alignement des moments


magnétiques atomiques magnétiques atomiques

Existence d’un alignement spontané des spins dans des régions


relativement grandes du matériau ferromagnétique = DOMAINES
MAGNETIQUES

Matériau ferromagnétique = Σ (DOMAINES MAGNETIQUES)


Matériau ferromagnétique

Parois de Bloch

Domaines magnétiques

Conditions du ferromagnétisme :

Σ(Moments magnétiques dûs aux spins) ≠ 0 Alignement spontané des spins


(condition nécessaire mais non suffisante) des électrons de manière à
minimiser l’énergie totale
(condition thermodynamique)
Exemple : Fe →

Couche externe 3d
Absence d’un champ magnétique extérieur : la somme des magnétisations
est statistiquement nulle puisque les domaines magnétiques sont nombreux
et orientés au hasard ⇒ matériau amagnétique

Application d’un champ magnétique extérieur H : croissance des domaines


magnétiques à orientation voisine de celle de H au dépens des autres

Déplacement des parois de Bloch

Quand H atteint une valeur critique HS : existence d’un seul domaine


magnétique dont l’orientation est identique à celle de H

L’induction magnétique atteint une valeur maximale BS

Les variations de H et B ne sont pas proportionnelles


Courbe de la première aimantation d’un matériau ferromagnétique

BS
H
H

magnétique B H
Induction

H
0 HS
Champ magnétique
H=0 appliqué H
Courbe de la première aimantation et cycle
d’hystérisis d’un matériau ferromagnétique
- Trajet SR : diminution de H de HS à 0 ⇒
Inversion Réapparition des domaines magnétiques
du champ
Déplacement non instantané des parois de
Bloch ⇒ trajet SR ≠ trajet SO (phénomène
d’hystérisis) et persistance d’une induction
Courbe de 1ère rémanente Br ⇒ fabrication d’un aimant
-HS aimantation permanent (H = 0)

- Trajet RC : application d’un champ de


sens opposé variant de 0 à -HC (champ
coercif) ⇒ annulation de l’induction B ⇒
-BS démagnétisation du matériau

- Trajet CS’ : variation du champ de -HC


Aire du cycle = énergie dépensée (chaleur) à -HS ⇒ B atteint de nouveau la valeur
pour réorienter les moments magnétiques et maximale - BS
déplacer les parois de Bloch

- Trajet S’S : le champ varie de -HS à HS


⇒ fermeture du cycle d’hystérisis
- PROPRIETES OPTIQUES -
Comportement optique d’un matériau = Réponse à une radiation
électromagnétique, en particulier la lumière visible

Radiation électromagnétique : onde à 2 composantes perpendiculaires


(champs électrique et magnétique) se propageant dans le vide à la vitesse
c = 3 x 108 m/s

Champ électrique
Longueur d’onde

Direction de
propagation

Champ magnétique
Spectre de radiations électromagnétiques

c = λν
Fréquence (Hz)

Radiation électromagnétique : constituée de photons d’énergie E = hν


(h = constante de Planck = 6.63 x 10-34 J-s)
• INTERACTIONS DE LA LUMIERE
AVEC LES SOLIDES •

Propagation d’une lumière incidente d’un milieu à un autre : une partie peut
être réfléchie, une autre absorbée, transmise ou dispersée

I o = IT + I A + I R + I S

Réfléchie : IR Absorbée : IA
Air Transmise : IT
Incidente : I0
Dispersée : IS
Solide
Classification optique des matériaux vis-à-vis de la lumière visible :

Transparent
Translucide Matériau : oxyde
Opaque d’aluminium

Monocristal Polycristallin Polycristallin


non poreux poreux

Matériaux transparents : transmettent la lumière visible avec peu d’absorption


et de réflexion

Matériaux translucides : transmettent la lumière visible avec une certaine


dispersion à l’intérieur

Matériaux opaques : toute la lumière visible est soit absorbée, soit réfléchie
• PROPRIETES OPTIQUES DES METAUX •

- ABSORPTION -

Opacité des métaux à la lumière visible car absorption des photons par
excitation des électrons près de la surface vers des états d’énergie non
occupés : absorption par transition électronique

Energie de l’électron

Etats non occupés

∆E = hν nécessaire

Io
Etats occupés
Absorption totale de la lumière visible par les métaux jusqu’à une
épaisseur d’environ 0.1 µm

Transparence à la lumière visible de plaques métalliques très minces


d’épaisseur < 0.1 µm

Transparence des métaux aux radiations à hautes fréquences : rayons X et γ,


car les transitions électroniques ne sont plus possibles à cause de l’énergie
élevée de ces rayons (elle dépasse les niveaux d’énergie les plus élevés de
la bande de conduction)
- REFLEXION -

Réémission de la grande partie des radiations visibles absorbées à partir


de la surface et avec la même longueur d’onde par transition électronique :
lumière réfléchie

Réflectivité = IR/I0 = 0.90 à 0.95 ⇒ Surface réfléchissante des métaux

Energie de l’électron

Etats non occupés


IR Electron libre
∆E
Photon réémis à
partir de la surface

Etats occupés
Couleur d’un métal : déterminée par la distribution de longueurs d’onde des
radiations qui sont réfléchies et non absorbées

Exemple : l’apparence de brillance de l’argent et de l’aluminium montre que


ces 2 métaux sont très réflectifs dans tout le spectre de la lumière visible

Exemple : les couleurs jaune et rouge-orange respectivement de l’or et du


cuivre sont dues à la non réémission des photons de la lumière visible
ayant des longueurs d’onde courtes (vert, bleu, violet)
• PROPRIETES OPTIQUES DES
MATERIAUX NON METALLIQUES •

- REFRACTION -

Réfraction = diminution de la vitesse de la lumière transmise à l’intérieur des


matériaux transparents, entraînant une déviation de la lumière à l’interface

Diminution de la vitesse de la lumière transmise car distorsion des nuages


électroniques par cette lumière (perte d’énergie)

Distorsion des
Pas de lumière Lumière nuages
transmise + transmise + électroniques
Vitesse de la lumière dans un matériau plus faible que dans le vide

c (vitesse lumière dans le vide)


Indice de réfraction : n=
v (vitesse lumière dans le matériau )

n dépend de λ ⇒ séparation de la lumière visible en différentes couleurs


à la traversée d’un prisme en verre (la déviation diffère selon la couleur)
Plus les atomes sont gros, plus n croît (vitesse de la lumière plus faible
à cause des fortes distorsions des nuages électroniques)

Exemple : augmentation de l’indice de réfraction du verre typique à silice


(n ≈ 1.5) par l’addition d’ions lourds (BaO et PbO) ⇒ verre à 90% PbO :
n = 2.1

Indices de réfraction de quelques


matériaux transparents
- REFLEXION -

Réflectivité = fraction réfléchie de la lumière incidente à l’interface entre deux


milieux transparents = R = IR/I0 (dépende de λ)
2
 n2 − n1 
Lumière perpendiculaire à l’interface : R =  
 n2 + n1 
Indice de réfraction Indice de réfraction
du milieu 2 du milieu 1
2
 n −1 
Lumière transmise de l’air à un solide : R= 
 n +1
 
Indice de réfraction
du solide

Verre typique à silice : R = 0.05 (5% de pertes par réflexion)

Minimisation des pertes par réflexion par application d’un revêtement antireflet
en MgF2 (fluorure de magnésium) sur les lentilles et les instruments optiques
- ABSORPTION -

Opacité ou transparence des matériaux non métalliques à la lumière visible

Matériaux non métalliques transparents : peuvent apparaître colorés

Matériaux semi-conducteurs ou isolants : absorption de la lumière par


transition électronique ⇒ excitation des électrons de la bande de valence
(pleine) à la bande de conduction à travers le gap d’énergie

Absorption si hν > E g ou
hc Energie de l’électron
> Eg
λ
Bande de conduction

∆E = hν
Eg GAP

Io
Bande de valence
Spectre de la lumière visible : λ(min) = 0.4 µm (violet) ↔ λ(max) = 0.7 µm
(rouge)

hc hc
E g (max) = = 3.1eV E g (min) = = 1 .8eV
λ (min) λ (max)

Matériaux non métalliques ayant Eg > 3.1 eV : pas d’absorption de la


lumière visible ⇒ matériaux transparents et sans couleur (ex : diamant)

Matériaux non métalliques ayant Eg < 1.8 eV : absorption totale de la


lumière visible ⇒ matériaux opaques et de couleur noire (ex : Si, AsGa)

Matériaux non métalliques ayant Eg entre 1.8 eV et 3.1 eV : absorption


partielle de la lumière visible ⇒ matériaux colorés

Tout matériau non métallique devient opaque à une certaine longueur d’onde λC
(ex : Eg (diamant) = 5.6 eV ⇒ opacité du diamant pour λ < λC = 0.22 µm)
- TRANSMISSION -

Intensité de la lumière transmise à travers un solide transparent :

(
IT = I0 1 − R 2
)e − βl Epaisseur
du matériau

Intensité lumière Réflectivité Coefficient


incidente d’absorption

Rayon incident
Rayon transmis
Rayon réfléchi

Solide transparent
IT dépend des pertes par absorption et réflexion, ainsi que de la longueur
d’onde de la lumière incidente

Exemple d’un verre vert :


Pour λ = 0.4 µm ⇒ les fractions transmise, absorbée et réfléchie sont
0.90, 0.05 et 0.05
Pour λ = 0.55 µm ⇒ les fractions transmise, absorbée et réfléchie sont
0.50, 0.48 et 0.02
- COULEUR DES MATERIAUX NON METALLIQUES -

Apparence colorée des matériaux transparents : due à l’absorption sélective


de certaines intervalles de longueurs d’onde de la lumière

Absorption uniforme pour toutes les longueurs d’onde de la lumière visible :


matériaux sans couleur (ex : verres inorganiques très purs, diamant et saphir
monocristallins et purs)

Réémission d’une partie de la lumière absorbée (pas nécessairement à la


même fréquence) ⇒ Couleur définie par la distribution des longueurs d’onde
transmises et réémises de la lumière

Exemple : Sulfure de cadmium (SCd) – Eg = 2.4 eV – absorption des longueurs


d’onde courtes de la lumière visible (vert, bleu, violet) ⇒ transmission des
couleurs rouge/jaune/orange déterminant la couleur du SCd

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