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2021 Denis Clémentine Agroecology

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Effets de la Litière Forestière Fermentée sur la

croissance végétative, la santé et le rendement de


Lactuca sativa (laitue) et Solanum lycopersicum
(tomate) en conditions expérimentales
Clémentine Denis

To cite this version:


Clémentine Denis. Effets de la Litière Forestière Fermentée sur la croissance végétative, la santé et le
rendement de Lactuca sativa (laitue) et Solanum lycopersicum (tomate) en conditions expérimentales.
Sciences du Vivant [q-bio]. 2021. �dumas-03563225�

HAL Id: dumas-03563225


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teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires
abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
AGROCAMPUS OUEST
CFR Angers CFR Rennes

Mémoire de fin d’études


☐ d'ingénieur d’AGROCAMPUS OUEST (École nationale supérieure des sciences
Année universitaire : 2020 – 2021 agronomiques, agroalimentaires, horticoles et du paysage), école interne de L’institut
Agro (lnstitut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et
Spécialité : l'environnement)

Ingénieure Agronome ☐ de master d’AGROCAMPUS OUEST (École nationale supérieure des sciences
agronomiques, agroalimentaires, horticoles et du paysage), école interne de L’institut
Agro (lnstitut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et
Spécialisation (et option éventuelle) : l'environnement)
Agroecology ☐ de Montpellier SupAgro (étudiant arrivé en M2)
☐ d’un autre établissement (étudiant arrivé en M2)

Effets de la Litière Forestière Fermentée sur la


croissance végétative, la santé et le rendement de
Lactuca sativa (laitue) et Solanum lycopersicum
(tomate) en conditions expérimentales
Par : Clémentine DENIS

Soutenu à Rennes le 16/09/2021

Devant le jury composé de :


Autre membre du jury :
Présidente : Safya Menasseri Laurent Leport (examinateur)
Maître de stage : Pascal Dantinne
Enseignante référente : Anne Jaffrezic

Les analyses et les conclusions de ce travail d'étudiant n'engagent que la responsabilité de son auteur et non celle d’AGROCAMPUS OUEST

Ce document est soumis aux conditions d’utilisation

«Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 4.0 France»


disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/deed.fr
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier mon maître de stage Pascal Dantinne, mystérieusement surnommé Valo, grâce à qui
j’ai découvert les préparations fermentées et bien d’autres facettes de l’agroécologie. Merci pour la
transmission de tes connaissances, tes bons plans et astuces de grand jardinier.

Merci également à Elodie Legal qui a été comme une seconde tutrice de stage, me guidant dans ce projet
qu’est la Litière Forestière Fermentée, me motivant et m’appuyant lorsque j’en avais besoin. Merci pour
ton écoute et ta disponibilité, malgré une charge de travail toujours plus importante.

Un immense merci également à Paula Fernandes, chercheuse au CIRAD, qui m’a aiguillée et conseillée
jusqu’au dernier moment sur le chemin de ce mémoire. Merci pour ta disponibilité malgré ton
éloignement, nos échanges très fructueux m’ont permis d’avancer toujours plus loin.

Toute l’équipe de Terre & Humanisme a aussi su me soutenir, m’aider et se tenir à l’écoute lorsque j’en
avais besoin, tout au long de ce stage. Un grand merci à vous tous pour votre bienveillance et cette belle
expérience humaine que vous avez su m’offrir.

Merci également à Milène Souvignet et Miguel Neau, deux experts dans leurs domaines grâce à qui j’ai
découvert de nouveaux concepts scientifiques. Merci pour les échanges enrichissants que nous avons
eus, sur les plans scientifiques théoriques comme agronomiques.

Je tiens également à remercier tous.tes les ami.es qui m’ont soutenu et aidé au cours des
expérimentations, pour aller arroser des laitues qui n’en finissaient pas de pousser, pour avoir supporté
et s’être intéressés.es aux discussions sur les racines, les feuilles, etc. Merci à Amandine, Lucille, Nelly,
Clémence, Pierre et Léa.

i
TABLE DES MATIERES
Remerciements ......................................................................................................................................... i
Liste des abréviations .............................................................................................................................. v
Liste des Annexes.................................................................................................................................. vii
Liste des illustrations .............................................................................................................................. ix
Liste des tableaux ................................................................................................................................... xi
Avant-propos ........................................................................................................................................ xiii
Introduction ............................................................................................................................................. 1
1 Etat de l’art : Généralités sur les microorganismes, leurs effets sur les sols et les plantes et leur
utilisation en agriculture .......................................................................................................................... 3
1.1 Importance et complexité des microorganismes dans leur interactions avec le sol et les
plantes 5
1.1.1 Les principaux microorganismes acteurs des interactions plante-sol-microorganisme... 5
1.2 Les différentes formes d’utilisation des microorganismes en agriculture ............................... 9
1.2.1 Concepts scientifiques et préparations existantes dans le commerce .............................. 9
1.2.2 Les alternatives : préparations agricoles artisanales à base de microorganismes .......... 11
1.2.3 Une alternative aux préparations commerciales : la Litière Forestière Fermentée........ 11
2 Matériels et méthodes .................................................................................................................... 15
2.1 Objectifs des expérimentations.............................................................................................. 15
2.2 Expérimentation n°1 : Effet de l’utilisation de la LiFoFer sur une culture de laitues de plein
champ (Lactuca sativa) ...................................................................................................................... 17
2.2.1 Localisation et historique du site de l’étude .................................................................. 17
2.2.2 Caractéristiques pédoclimatiques .................................................................................. 17
2.2.3 Matériel et dispositif expérimental ................................................................................ 17
2.2.4 Paramètres évalués ........................................................................................................ 23
2.3 Expérimentation n°2 : comparaison de l’application de différents extraits fermentés sur
tomates en pot.................................................................................................................................... 29
2.3.1 Matériel et dispositif expérimental ................................................................................ 29
2.3.2 Paramètres évalués ........................................................................................................ 29
2.4 Traitement statistique des données ........................................................................................ 31
3 Résultats ........................................................................................................................................ 31
3.1 Expérimentation n°1, cycle 1 : Résultats ............................................................................... 31
3.1.1 Suivi de la qualité du sol de la culture : diagnostique des plantes bio indicatrices ....... 31
3.1.2 Indicateurs de la croissance végétative des laitues ........................................................ 33
3.1.3 Indicateurs de la santé des plantes ................................................................................. 35
3.1.4 Indicateurs du rendement .............................................................................................. 35
3.2 Expérimentation n°1, cycle 2 : Résultats ............................................................................... 37
3.2.1 Indicateurs de la croissance végétative .......................................................................... 37

iii
3.2.2 Indicateurs de la santé des plantes ................................................................................. 37
3.2.3 Indicateurs du rendement .............................................................................................. 39
3.3 Expérimentation n°2 : Résultats ............................................................................................ 39
3.3.1 Indicateurs de la croissance végétative .......................................................................... 39
3.3.2 Indicateurs de la santé des plantes ................................................................................. 41
3.3.3 Indicateurs du rendement .............................................................................................. 43
4 Analyses et discussion des résultats .............................................................................................. 43
4.1 Expérimentation n°1, cycle 1 ................................................................................................ 43
4.2 Expérimentation n°1, cycle 2 ................................................................................................ 45
4.3 Expérimentation n°1 : Analyse croisée des cycles 1 et 2 ...................................................... 45
4.3.1 Comparaison du cycle 1 et 2 ......................................................................................... 45
4.3.2 Critique du dispositif expérimental ............................................................................... 47
4.4 Expérimentation n°2 .............................................................................................................. 47
4.5 Discussion autour des conditions d’expérimentation ............................................................ 49
4.5.1 Hétérogénéité du terrain ................................................................................................ 49
4.5.2 Les contraintes expérimentales : constats et perspectives ............................................. 49
5 Conclusions et perspectives ........................................................................................................... 51
Références bibliographiques ................................................................................................................. 53
Annexe I : Résumé du mémoire en anglais – Report summary .......................................................... 1
Annexe II : Analyses laboratoire de la méthode BRDA-Hérody ........................................................ 7
Annexe III : Liste des paramètres évalués ........................................................................................... 8
Annexe IV : Résultats des analyses NOVACROP Laitues cycle 2 ..................................................... 9
LISTE DES ABREVIATIONS
AMM : Autorisation de Mise sur le Marché
ACEPT-MAB : Adaptation, Caractérisation, Evaluation Paysanne et Transfert de la technologie des
Microorganismes Autochtones Bénéfiques pour l’autonomisation et l’écologisation des exploitations
familiales
CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
EM : Efficient Microorganisms
Traduit de l’anglais : Microorganismes Efficaces
EMRO : EM Research Organization
EF : Extrait Fermenté
FiBL : Forschungsinstitut für Biologischen Landbau
Traduit de l’Allemand : Institut de Recherche en Agriculture Biologique
GAB : Groupement des Agriculteurs Biologiques
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
JICA : Japan International Cooperation Agency
Traduit de l’anglais : Agence Japonaise de Coopération Internationale
LiFoFer : Litière Forestière Fermentée
MAB : Microorganismes Autochtones Bénéfiques
MM : Microorganismos de Montañas
Traduit de l’espagnol : Microorganismes de Montagne
NF : Norme Française
PBI : Plantes Bio-Indicatrices
PNPP : Préparation Naturelle Peu Préoccupante
FG : Facteur de Germination
RFCP : Rhizobactéries Favorisant la Croissance des Plantes,
En anglais PGPR : Plant Growth Promotion Rhizobacteria
SB : Substance de Base
SNUB : Substance Naturelle à Usage Biostimulant

v
LISTE DES ANNEXES
Annexe I : Résumé du mémoire en anglais – Report summary………………………………………. 1
Annexe II : Analyses laboratoire de la méthode BRDA-Hérody…………………………………….. 7
Annexe III : Liste des paramètres évalués……………………………………………………………. 8
Annexe IV : Résultats des analyses NOVACROP Laitues cycle 2…………………………………... 9

vii
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1: Schématisation des relations entre les différents acteurs du projet LiFoFer initié par Terre &
Humanisme.............................................................................................................................................. 2
Figure 2: Exemple de composition pondérale d'un horizon organique de sol de prairie tempérée
(Bachelier, 1978) ..................................................................................................................................... 4
Figure 3: Frise chronologique de l'historique du développement des produits artisanaux à base de
microorganismes depuis le Costa Rica jusqu’à Terre & Humanisme ................................................... 12
Figure 4: Localisation et vue satellite de la parcelle d'essai pour l'expérimentation n°1 ...................... 16
Figure 5: Géologie simplifiée du bassin versant du Chassezac (Syndicat du Chassezac, 2015) ........... 16
Figure 6: Processus de fabrication de la LiFoFer solide (photographies : C.Denis) ............................. 18
Figure 7: Matériel utilisé pour la fabrication de la LiFoFer liquide (photographies : C.Denis)............ 18
Figure 8: Interventions culturales au cours du cycle 1 de l'expérimentation n°1 .................................. 20
Figure 9: Interventions culturales au cours du cycle 2 de l'expérimentation n°1 .................................. 20
Figure 10: Design expérimental de l'expérimentation n°1 .................................................................... 20
Figure 11: Interventions culturales au cours de l'expérimentation n°2 ................................................. 28
Figure 12: Tableau de l'inventaire des plantes bio-indicatrices réalisé à T0 sur la parcelle
d'expérimentation n°1 ............................................................................................................................ 30
Figure 13: Schéma des placettes ayant des caractéristiques de sol positives (en vert) et négatives (en
rouge) .................................................................................................................................................... 32
Figure 14: Moyennes de la biomasse racinaire des laitues du cycle 1 en fonction des modalités ........ 32
Figure 15: Moyennes de la longueur racinaire des laitues du cycle 1 en fonction des modalités ......... 32
Figure 16: Diamètre moyen (cm) des laitues en fonction des modalités et des dates de mesure, cycle 1
............................................................................................................................................................... 32
Figure 17: Diamètre au collet moyen (cm) par modalité et par date de mesure .................................... 34
Figure 18: Taux de Brix moyen (°B) par modalité................................................................................ 34
Figure 19: Nombre de laitue cumulé par modalité et par niveau d'attaque de limace sur la période du
28/04 au 21/05 ....................................................................................................................................... 34
Figure 21: Biomasse fraîche moyenne (g) en fonction des modalités ................................................... 34
Figure 20: Biomasse sèche moyenne (g) en fonction des modalités ..................................................... 34
Figure 22: Diamètre moyen des laitues à la récolte (cm) par modalité et valeur moyenne (droite
orange) ................................................................................................................................................... 36
Figure 23: Taux de Brix moyen (°B) par modalité et moyenne globale (droite orange)....................... 36
Figure 24: Analyse des nutriments contenus dans la sève des laitues (cycle 2), principaux résultats .. 36
Figure 25: Biomasse fraîche moyenne (g) par modalité des laitues cycle 2 à la récolte ....................... 38
Figure 26: Perte de biomasse fraîche à la récolte (% de la biomasse initiale) par modalité.................. 38
Figure 27: Biomasse racinaire sèche moyenne (g) des tomates par modalité après récoltes ................ 38
Figure 28: Suivi de la hauteur de plant des pieds de tomate (cm) en fonction du temps ...................... 40
Figure 29: Facteur de croissance des pieds de tomate calculé par modalité ......................................... 40
Figure 30: Croissance (cm) des pieds de tomates entre deux périodes de mesure ................................ 40
Figure 31: Photographie d'un puceron aptère sur pied de tomate (photographie : C.Denis) ................. 40
Figure 32: Nombre moyen de pied de tomate attaqué par les pucerons par modalité ........................... 40
Figure 33: Nombre de pucerons moyen par pied de tomate par modalité ............................................. 40
Figure 34: Taux de Brix moyen des tomates (°B) par modalité et par récolte ...................................... 42
Figure 35: Poids moyen (g) récolté par pied de tomate par modalité pour les différentes récoltes ...... 42
Figure 36 : Photographies des laitues du cycle 2 de la modalité EF, répétition 1, illustrant les disparités
de stade de développement au sein d'une même placette expérimentale .............................................. 44
Figure 37: Relevés des températures minimales et maximales au cours de l'expérimentation sur tomate
............................................................................................................................................................... 48

ix
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Types de cultures, microorganismes et marchés agricoles des produits à base de
microorganismes ................................................................................................................................... 10
Tableau 2: Tableau récapitulatif des recherches menées et résultats obtenus sur les LiFoFers par les
partenaires du projet .............................................................................................................................. 14
Tableau 3: Proportions des éléments nécessaires à la fabrication de la LiFoFer .................................. 18
Tableau 4: Présentation des modalités et de leurs différents modes d'application, expérimentation n°1
sur laitues, cycle 1 et 2 .......................................................................................................................... 22
Tableau 5: Coefficient associé au pourcentage de couverture de la surface du sol d'une plante bio-
indicatrice .............................................................................................................................................. 22
Tableau 6: Facteurs de levée de dormance et manifestation du caractère indicateur ............................ 24
Tableau 7: Echelle d'attaque des limaces en fonction du pourcentage de surface foliaire détruit par le
ravageur ................................................................................................................................................. 26
Tableau 8: Présentation des modalités et de leurs différents modes d'application, expérimentation n°2
sur tomates............................................................................................................................................. 28
Tableau 9: Récapitulatif des données de rendement sur tomates .......................................................... 42

xi
AVANT-PROPOS

Ce stage a été réalisé au sein de l’association Terre & Humanisme, ci-après « T&H », une association
loi 1901 créée en 1994. Son objectif depuis 25 ans est l’accompagnement et le soutien de la transition
agroécologique via la sensibilisation du grand public et des acteurs de l’agriculture paysanne. Le siège
de l’association ainsi que le jardin pédagogique sont localisés en région Auvergne-Rhône-Alpes, en
Ardèche (07) sur la commune de Lablachère.

L’association regroupe au total 20 salariés. Depuis 2014, la gouvernance de l’association est horizontale,
aussi appelée « gouvernance partagée », avec la mise en place de différents organes de gouvernance se
substituants à une direction classique. L’équipe salariée et le conseil d’administration sont fortement
responsabilisés et impliqués dans ce mode de gouvernance. L’association est structurée en 3 pôles
principaux :

(i) Le pôle Conseil et Formation traite les expertises réalisées par l’association, les stages
(courts et longs) et la boutique de l’association.
(ii) Le pôle Supports est chargé de la communication, la recherche de fonds ainsi que la gestion
des activités administratives financières, juridiques et les ressources humaines.
(iii) Le pôle projet développe les actions de sensibilisation, de transmission, de solidarité, en
France et à l’internationale, et les expérimentations dans lesquelles s’inscrivent ce mémoire.

xiii
INTRODUCTION
Pour répondre à l’augmentation de la demande en denrées alimentaires, liée à la croissance de la
population mondiale, il est nécessaire d’améliorer l’impact environnemental de la production agricole.
Pour cela, l’un des défis majeurs actuels est de mettre en œuvre une agriculture durable et saine pour
l’environnement tout en maintenant les volumes produits. Les méthodes actuelles de production
agricole, tels que l'utilisation inappropriée de pesticides et d'engrais chimiques, créent des problèmes
environnementaux et sanitaires (Gunnell et al. 2007 ; Leach, Mumford 2008). Le développement de
nouveaux cultivars a permis une résistance accrue aux maladies, une plus grande tolérance à la
sécheresse et au sel, et une meilleure valeur nutritionnelle. Malheureusement, l'interaction bénéfique
entre les plantes et les microorganismes a souvent été ignorée dans les stratégies de sélection.
Aujourd’hui, certaines souches de microorganismes sont utilisées et reconnues pour lutter contre les
pathogènes, stimuler la croissance des plantes, comme les bactéries du genre Azospirillum ou Rhizobium
(Berg 2009). Il est primordial de considérer les échanges continuels de ces organismes avec d’autres,
parmi lesquels : bactéries, champignons, virus, protozoaires, etc. La complexité des phénomènes ayant
lieu dans le sol et dans/avec les plantes, conduit la recherche à prendre en considération le réseau
d’interactions (communications, antagonismes, interactions trophiques de type symbiose,
commensalisme, parasitisme…) dont les microorganismes font partie ; on parle alors d’holobionte, dans
lequel le « microbiote » (ensemble des microorganismes) est un élément essentiel (Vandenkoornhuyse
et al. 2015 ; Bordenstein, Theis 2015). Ces considérations sont de première importance pour
l’agriculture, dans la mesure où les microbes présents dans la phyllo- et la rhizosphère remplissent des
fonctions cruciales pour la nutrition des plantes et leur protection contre les pathogènes (Raaijmakers et
al. 2009). Certains agriculteurs mettent à profit depuis longtemps ces microorganismes via l’utilisation
de préparation fermentées, et plus récemment de préparations commerciales spécialisées, parmi
lesquelles les « Microorganismes Efficaces » du Pr. Teruo Higa (Higa, Parr 1994 ; Faessel 2014 ; Parnell
et al. 2016). Ces Microorganismes Efficaces (EM) font l’objet d’une littérature abondante, mais souvent
partiale et de qualité insuffisante – si bien que la question de leur utilité réelle reste un sujet de
controverses (Golec et al. 2013 ; Olle, Williams 2013). Cette préparation a ensuite été adaptée au Costa
Rica grâce à une étroite collaboration entre paysans et chercheurs et est appelée « microorganismes de
montagnes » (Felix 2015 ; Tencio 2014). Héritière de cette adaptation, la Litière Forestière Fermentée,
ci-après « LiFoFer », est une préparation à base de litière forestière, fermentée en conditions micro-
aérobie en présence de mélasse, de son de céréales, et de petit-lait (Felix 2015). La LiFoFer présenterait
deux principales spécificités : sa provenance locale et la grande diversité des souches microbiennes
présentes, lesquelles permettent potentiellement de respecter, rétablir et soutenir l’équilibre naturel des
agrosystèmes ciblés tout en augmentant l’accessibilité technique et financière de sa confection. Des
préparations de LiFoFer sont à l’étude en conditions sahéliennes (projet « ACEPT-MAB » mené par le
CIRAD) et en France visant sa caractérisation physico-chimique et microbiologique (P. Christen, IRD)
et l’évaluation de ses impacts sur les cultures maraîchères (GABs).

1
Figure 1: Schématisation des relations entre les différents acteurs du projet LiFoFer initié par Terre & Humanisme

Figure 1: Diagram of the relations between the different actors of the LiFoFer project initiated by Terre & Humanisme
De ce contexte a émergé la nécessité d’une évaluation scientifique de l’efficacité de la LiFoFer en
conditions tempérées, sur les productions maraichères, viticoles et fruitières, avec un focus spécifique
sur ses impacts sur la fertilité des sols et sur la santé des cultures. Dans une démarche de recherche-
action participative, et tel que présenté sur la Figure 1, Terre & Humanisme, le FiBL France, le CIRAD,
l’IRD et les groupements d’agriculteurs biologiques de quatre départements collaborent pour mieux
comprendre son action et, le cas échéant, optimiser son efficacité, crédibiliser, capitaliser et diffuser de
nouveaux savoir-faire au service d’une agriculture agroécologique. Des observations préliminaires
tendent à corroborer l’hypothèse d’une action bénéfique de la LiFoFer sur la biodisponibilité des
nutriments, le recyclage de la matière organique, et la résistance des plantes vis-à-vis d’agents
pathogènes.
Ainsi, ces résultats et la concertation des acteurs de ce projet de recherche participative sont à l’origine
du choix de la problématique de ce mémoire : Compte-tenu de sa complexité et du peu de
connaissances acquises, comment évaluer les différents effets de la LiFoFer dans une démarche
expérimentale au plus proche des conditions de production maraîchères biologiques ?

Pour cela, deux expérimentations sont mises en place :


- Expérimentation n°1 : Effet de l’utilisation de la LiFoFer comparée à d’autres bioproduits sur
une culture de laitue de plein champ (Lactuca sativa)
- Expérimentation n°2 : Effet de l’utilisation de la LiFoFer comparée à d’autres bioproduits sur
une culture de tomates en pots (Solanum lycopersicum)

Le présent rapport présente un état des lieux des connaissances acquises sur les microorganismes en
agriculture, ainsi que le contexte dans lequel est née cette étude. Une synthèse des résultats est ensuite
présentée puis discutée. Enfin, des propositions d’amélioration et des perspectives sont proposées pour
la continuité de ce projet.

1 ETAT DE L’ART : GENERALITES SUR LES


MICROORGANISMES, LEURS EFFETS SUR LES SOLS ET LES
PLANTES ET LEUR UTILISATION EN AGRICULTURE
Le sol est un écosystème complexe généralement décrit par 3 composantes principales : la composante
physique, la composante chimique et la composante biologique. Depuis les années 60 il est acquis qu’il
est nécessaire de comprendre ces trois composantes et leurs synergies ou antagonismes pour en étudier
l’une d’elles (Burges, Raw 1967). La composante biologique a été négligée alors qu’il est essentiel de
la prendre en compte. En effet, les organismes biologiques tels que les microorganismes interviennent
dans de nombreux processus essentiels de la pédosphère (European Commission. Joint Research Centre.
Institute for Environment and Sustainability. 2008).

3
Figure 2: Exemple de composition pondérale d'un horizon organique de
sol de prairie tempérée (Bachelier, 1978)

Figure 2: Example of the weight composition of an organic horizon of a


temperate grassland soil (Bachelier, 1978)
1.1 IMPORTANCE ET COMPLEXITE DES MICROORGANISMES DANS LEURS
INTERACTIONS AVEC LE SOL ET LES PLANTES
En moyenne, en prairie permanente, 1m² de sol compte 260 millions d’êtres vivants, soit une biomasse
de 1,5 t.ha-1 (Gobat et al. 2003). La biologie du sol comprend, outre les racines des plantes et l’édaphon,
les interactions et processus qui ont lieux dans le sol. Sur la Figure 2Erreur ! Source du renvoi
introuvable. sont représentés les principaux groupes d’êtres vivants présents dans le premier horizon
du sol : les bactéries, les champignons, les actinomycètes, les algues, les protozoaires, les nématodes,
les enchytraéidés, les lombricidés, les arthropodes, les acariens, les collemboles et les mollusques
(Bachelier 1978). En agriculture, la fertilité du sol est un élément clé pour garantir la production
alimentaire. C'est l'élément microbiologique, la riche diversité d'organismes tels que les bactéries, les
virus, les champignons et les algues qui forment les communautés microbiennes interactives, qui est le
plus complexe et, paradoxalement, le moins bien compris (Johns 2015). Outre leur importance
quantitative notable : près de 1011 individus/m² (Pérès 2003), ce sont les principaux moteurs de processus
écologiques essentiels (Johns 2015).
Quels sont les lieux privilégiés des interactions incluant les microorganismes ?
Les échanges entre plantes et microorganismes se produisent majoritairement dans la rhizosphère. Ce
terme introduit par Hiltner (1904) désigne « le sol qui est influencé par les racines (vivantes) ». Le
carbone (C) est très important pour son fonctionnement (Jeffery et al. 2010) et 5 à 21% du carbone fixé
par la photosynthèse est transporté à la rhizosphère via les exsudats racinaires (Marschner 2011).
La partie aérienne des plantes terrestres, aussi appelée phyllosphère, est également l'hôte de vastes
communautés microbiennes très complexes, mais reste peu étudiée (Vorholt 2012). La phyllosphère
comprend les feuilles, les fleurs, les fruits, les bourgeons et les tiges. Les microorganismes qui colonisent
ces surfaces, à l'extérieur ou à l'intérieur, forment collectivement le microbiome de la phyllosphère et
sont appelés épiphytes (Shakir et al. 2021). Plusieurs résultats de recherches indiquent que le
microbiome de la phyllosphère a joué un rôle important dans la croissance et la santé des cultures en
régulant les processus physiologiques des plantes dans des conditions environnementales en constante
évolution (Pandiyan et al. 2021). Elles peuvent y modifier leur environnement mais peuvent aussi
interagir entre elles sur la surface de la feuille (Lindow, Brandl 2003).

Ainsi, le sol et les plantes regorgent d’une multitude de microorganismes. Les principaux acteurs sont
décrits dans les parties suivantes.

1.1.1 Les principaux microorganismes acteurs des interactions plante-sol-microorganisme

1.1.1.1 Les bactéries photosynthétiques


Les bactéries photosynthétiques sont des organismes que l’on peut retrouver dans les sols humides et
boueux mais aussi dans des mares, fossés, lacs, etc (Pfennig 1967). Ces bactéries métabolisent certaines
molécules toxiques dans le sol telles que le sulfure d’hydrogène et sont ainsi étudiées pour leurs
propriétés détoxifiantes. Elles sont aussi capables de fixer l’azote (N) sous différentes conditions. Les
bactéries photosynthétiques contribuent ainsi de manières diverses à la fertilité du sol et à l'amélioration
des conditions de croissance des plantes (Kobayashi, Haque 1971 ; Wang et al. 2021).

5
1.1.1.2 Les bactéries fixatrices d’azote
Les bactéries fixatrices d’azote sont des bactéries qui convertissent l’azote atmosphérique N2 en azote
assimilable par les plantes. Elles sont regroupées en plusieurs groupes : les bactéries libres (Azotobacter
et Azospirillium), les cyanobactéries et les symbiotes comme Rhizobium (Bhat et al. 2015). Ces bactéries
fixatrices d’azote de nature symbiotique peuvent fixer une dose d’azote entre 50 et 100 kg/ ha. Elles
colonisent les racines de fabacées spécifiques pour former des nodules racinaires, qui agissent en
symbiose en produisant de l’ammoniac en échange des exsudats racinaires produits par la plante (Bhat
et al. 2015 ; Peix et al. 2015).

1.1.1.3 Les bactéries lactiques


Les Lactobacillus sont depuis longtemps connus comme des bactéries centrales pour une agriculture
holistique et écologique : non seulement ce genre de bactéries se trouvent partout et sont faciles à cultiver
avec peu de moyens, mais aussi, elles présentent la capacité de préserver et même d’améliorer la qualité
nutritionnelle des produits cultivés. Elles jouent également un rôle de biocontrôle, d’amélioration des
conditions du sol et de stimulation de la croissance des plantes (Lamont et al. 2017).

1.1.1.4 Les actinomycètes


Les actinomycètes sont des organismes ayant à la fois des caractéristiques typiques des bactéries et des
champignons, mais sont néanmoins classés dans le règne des bactéries (Das et al. 2008). Ce sont des
bactéries filamenteuses à Gram positif, anaérobies facultatifs, possédant un hyphe aérien. Elles sont
présentes dans de nombreux milieux, notamment le sol, particulièrement dans les sols alcalins secs. Les
actinomycètes, de par leur cycle de vie unique parmi les procaryotes, semblent jouer un rôle vital dans
le cycle de la matière organique dans l'écosystème du sol (Bhatti et al. 2017). Ces organismes sont
connus surtout pour leur production de métabolites secondaires ayant des propriétés antibiotiques et
antivirales. Outre ces usages pharmaceutiques, ils ont la capacités d’inhiber le développement de
certains phytopathogènes (Jeffrey et al. 2007).

1.1.1.5 Les champignons


Les champignons ont des rôles essentiels dans le fonctionnement biologique et physique du sol (Ritz,
Young 2004). Ils jouent un rôle important dans la structure du sol via des mécanismes de charge et
d’adhésion. Ils peuvent modifier la structure du sol via la décomposition de la matière organique, et
comptent parmi les seuls décomposeurs du bois par exemple, grâce à la sécrétion d’enzymes extérieures
(Jeffery et al. 2010). Les champignons comprennent aussi les mycorhizes qui sont primordiales dans les
cycles du carbone, de l’azote et du phosphore (P). Elles se divisent en 2 groupes : le groupe le plus
abondant, les mycorhizes à arbuscules, est efficace pour l'absorption du phosphore inorganique. Les
champignons ecto-mycorhiziens, moins courants, sont capables d'absorber des composés azotés
organiques qui peuvent être assimilés par la plante hôte (Aerts 2003).

1.1.1.6 Des champignons particuliers : les levures


Les champignons unicellulaires sont appelés « levures ». Distribués dans les dix premiers centimètres
du sol, ils participent à de nombreux processus du sol et interagissant avec les plantes. Ils prennent part
à la minéralisation grâce à leur capacité à dégrader les matériaux ligneux (Botha 2011).

7
Les levures permettent de structurer le sol, en particulier les genres Cryptococcus et Lipomyces, qui sont
capables de produire des composés extracellulaires qui lient les particules du sol entre elles (Lynch,
Bragg 1985). D’après la littérature, elles pourraient être utilisées comme agents de biocontrôle des
champignons phytopathogènes du sol et comme facteurs de croissance des plantes (El-Tarabily,
Sivasithamparam 2006 ; Arras et al. 1998 ; Mukherjee et al. 2020).

Aujourd’hui, de plus en plus de travaux sont menés afin de mobiliser la diversité des microorganismes
au service d’une agriculture exempte de produits chimiques. Certains microorganismes sont déjà
reconnus et utilisés pour promouvoir la croissance des plantes et leur développement en condition de
stress (Ahemad, Kibret 2014). Beaucoup d’industries agrochimiques produisent désormais des
biopesticides ou biofertilisants, notamment pour les agriculteurs en conduite biologiques (Garmendia et
al. 2018).

1.2 LES DIFFERENTES FORMES D’UTILISATION DES MICROORGANISMES EN


AGRICULTURE

1.2.1 Concepts scientifiques et préparations existantes dans le commerce


Des engrais organiques constitués d’un consortium de microorganismes sont déjà disponibles dans le
commerce. Il est difficile de trouver des informations sur l’usage de ces produits car ils sont désignés
par des terminologies différentes selon la région du monde (Rani, Kumar 2019).
Dans la littérature scientifique, les microorganismes les plus étudiés sont ceux faisant partie des
Rhizobactéries Favorisant la Croissance des Plantes (RFCP, ou PGPR en anglais). Les RFCP
comprennent les genres Azotobacter, Acinetobacter, Bacillus, Pseudomonas et Rhizobia. L’utilisation
de mycorhizes arbusculaires en tant que biofertilisant est également répandue et concerne 80% des
plantes pouvant s’associer avec elles (Islam 2018). Certaines sont ainsi largement utilisées, mais les
RFCP sont spécifiques de l’hôte et ne prennent pas en compte toute la diversité des microorganismes
ayant un effet bénéfique sur la qualité du sol et indirectement sur les plantes (Rani, Kumar 2019).

1.2.1.1 Un exemple de préparation commerciale, les Microorganismes efficaces


Ce concept a été développé tout d'abord au Japon par le Dr Teruo Higa, professeur d'horticulture à
l'université des Ryukyus, à Okinawa. Les EM sont d’abord à usage agricole et se composent de plusieurs
microorganismes, supposés bénéfiques et présents naturellement dans le sol. Ils sont utilisés comme
inoculant pour leur propriétés de fixateur d’azote, accélérateur de croissance, équilibrant et améliorant
de la structure des sols (Higa, Wididana 1991 ; Higa, Parr 1994). Les EM sont majoritairement
constitués de bactéries lactiques et de levures, et en moindre quantité de bactéries photosynthétiques,
d’actinomycètes et d’autres types de microorganismes (Higa, Parr 1994). Cette solution est vendue sous
la marque « EM® » et la technologie appartient à la société EMRO (EM Research Organisation).

1.2.1.2 Utilisation de microorganismes en agricultures : les controverses


De nombreux articles présentent leurs résultats quant à l’application, au sol ou foliaire, de préparations
à base de microorganismes.

9
Tableau 1: Types de cultures, microorganismes et marchés agricoles des produits à base de microorganismes

Table 1: Crop types, microbes and agricultural market for bioinoculants

Type de Mode Zone géographique


Type microbien Type de culture
Marché d’application concernée
Agent de Inoculation des Bactéries : Céréales et grains Amérique du Nord :
biocontrôle graines Rhizobia Etats-Unis, Canada,
Fixatrices de N2 Mexique et autres
Solubilisation du P pays du Nord
Cyanobactéries
Autres
Stimulation Inoculation du Champignons : Oléagineux et Europe : Allemagne,
de la défense sol Trichoderma sp., Fabacées France, Espagne,
des plantes Mycorhize Italie, Danemark, et
arbusculaire, autres pays
Aspergillus européens
Stimulation Application Autres : Fruits et légumes Asie pacifique :
de la foliaire Azolla-Anabaena Australie, Chine,
croissance Inde, Japon, et autres
des plantes
Gestion du Autre Autre types de Amérique du Sud :
stress des cultures Brésil, Chili,
plantes Argentine, et autres
pays d’Amérique
Latine, pays de
Moyen-Orient et
pays d’Afrique
Toutefois, l’utilisation de microorganismes en agriculture reçoit un accueil mitigé de la part de la
communauté scientifique, des agriculteurs et des fabricants de solutions de biocontrôle. En effet, si les
technologies microbiennes ont été appliquées à divers problèmes agricoles et environnementaux avec
un succès apparent ces dernières années et sont généralement bien acceptées par les agriculteurs, elles
n'ont pas été largement acceptées par la communauté scientifique car il est souvent difficile de reproduire
de manière cohérente leurs effets bénéfiques (Singh et al. 2011). D’après la revue de Golec (2013) de la
méthode d’inoculation des microorganismes bénéfiques, ce n’est pas une technique scientifiquement
valide. L’article avance que la majorité des articles sont publiés dans des journaux bas impacts et que
les designs expérimentaux ne sont pas assez bien réalisés. Il ajoute que certains arguments écologiques
sont en opposition avec le concept des microorganismes bénéfiques : les quantités apportées sont trop
faibles pour modifier le microbiote du sol (Golec et al. 2013).

1.2.2 Les alternatives : préparations agricoles artisanales à base de microorganismes

1.2.2.1 Le marché des produits à base de microorganismes


Le marché le plus avancé pour ces préparations est le marché européen des biofertilisants à un taux de
croissance annuel de 12,3% de 2012 à 2017 (Rani, Kumar 2019). Le Tableau 1 illustre les types de
microbes, les principales cultures et les régions du monde utilisant des produits à base de
microorganismes. Les produits phytosanitaires biologiques se caractérisent par des taux de rentabilité
élevés, environ 6 fois plus que les produits chimiques (Nazranov et al. 2021). Bien que certains
agriculteurs travaillent avec les microorganismes depuis longtemps, avec des préparations artisanales
comme le Bokashi1 ou le thé de compost2, les grandes industries se saisissent du concept des produits à
base de microorganismes (Parnell et al. 2016). Ce coût important pousse certains acteurs du monde
agricole à développer des alternatives à ces produits onéreux.

1.2.2.2 Les préparations à base de plantes : exemple du purin d’ortie


En France, certaines préparations sont bien connues des agriculteurs biologiques. De nombreuses études
de botanique mettent en avant l’utilisation de purin d’ortie (Urtica diocia) en tant que fertilisant
(Garmendia et al. 2018). Les agriculteurs peuvent le produire ou désormais l’acheter. En France, l’arrêté
du 18 avril 2011 autorise la mise sur le marché du purin d’ortie en tant que Préparation Naturelle Peu
Préoccupante (PNPP) et publie en même temps le protocole de sa préparation (Legifrance). Au niveau
européen, les entreprises doivent suivre le règlement No. 1107/2009. Ainsi, le purin d'ortie est
couramment utilisé en agriculture biologique et a un impact économique croissant. Les effets généraux
sont les suivants : engrais foliaire, stimulateur de croissance, lutte contre la chlorose ferrique, prévention
des parasites et des maladies, et répulsifs pour les insectes (Garmendia et al. 2018 ; Bozsik 1996).

1.2.3 Une alternative aux préparations commerciales : la Litière Forestière Fermentée


La Litière forestière fermentée est une alternative artisanale aux microorganismes efficaces du

1
Le Bokashi est un matériau organique similaire à un compost inoculé avec des microorganismes. Il est utilisé en
agriculture car il apporte matière organique et microorganismes aux plantes et au sol (Quiroz, Céspedes 2019).
2
Le thé de compost est une méthode de fermentation aérobie de compost dans l’eau, afin d’en multiplier les
microorganismes. Il utilisé pour des propriétés de biocontrôle et de fertilisation (Scheuerell, Mahaffee 2002).

11
Figure 3: Frise chronologique de l'historique du développement des produits artisanaux à base de microorganismes depuis
le Costa Rica jusqu’à Terre & Humanisme

Figure 3: Timeline of the development of microorganism-based artisanal products from Costa Rica to Terre et Humanisme
Commerce et est utilisée pour les mêmes raisons. Sa préparation consiste mettre en fermentation de la
litière forestière avec du lactosérum et des sources de sucres (mélasse de canne à sucre par exemple).

1.2.3.1 Historique : une préparation paysanne héritière d’une technologie de laboratoire


La Figure 3 ci-contre reprend les éléments principaux constituants l’historique de l’apparition de la
LiFoFer en France. Les EM tels que développés par Higa dans les années 1980 deviennent monnaie
courante d’abord en Asie. En 1988, la technique est transmise au Costa-Rica à l’aide d’un agronome
japonais travaillant pour la Japan International Cooperation Agency (JICA). Avec les agriculteurs du
groupement biologique « Asociación de Productores Orgánicos de Alfaro Ruiz » (APODAR), il
développe une méthode artisanale de fabrication d’un produit similaire aux EM. Cette préparation est
alors appelée « Microorganismos de montañas » (MM, traduit de l’espagnol : Microorganismes de
Montagne) (Tencio 2014). Au milieu des années 2000, grâce au mouvement d’agriculture biologique
costaricien, la technologie est introduite à Cuba. La station d’expérimentation India Hatuey se saisie de
la méthode et continue à la développer sous le nom IHPLUS®. Cette méthode est aujourd’hui largement
utilisée par les agriculteurs cubains. En 2015, Dorian Felix, ingénieur agronome, après 1 an passé à Cuba
pour le compte de l’association T&H, rapporte cette méthode de préparation. La recette est depuis
modifiée pour qu’elle soit adaptée aux conditions tempérées (Felix 2015).

1.2.3.2 Cadre législatif actuel et perspectives réglementaires


En agriculture, la législation française distingue les produits fertilisants, biostimulants, les produits de
protection des cultures (pharmaceutiques ou de biocontrôle) et les produits à usage vétérinaire.
Classiquement, les produits commercialisés doivent bénéficier d’une Autorisation de Mise sur le Marché
(AMM) qui garantit la composition du produit (non variable), sa non-toxicité et ses effets. Mais certains
produits sont autorisés grâce à d’autres dispositifs réglementaires tels que les Normes Françaises (NF)
ou les normes européennes avec le marquage « CE ». Le processus d’AMM, long et couteux ne convient
à priori pas à la LiFoFer qui est un produit artisanal, différent entre chaque lot, ce qui en fait son intérêt
(adaptation ciblée au pédoclimat). La commercialisation de LiFoFer n’est donc pas autorisée à ce jour
et ne fait pas non plus partie des substances utilisables en agriculture biologique. Dans le cadre législatif,
la LiFoFer pourrait rentrer dans la définition de différentes préparations artisanales, par ses potentiels
fertilisants, biostimulants, phytopharmaceutiques ou ses effets de biocontrôle, sans correspondre
pleinement à l’une des définitions en vigueur.
Elle pourrait s’apparenter aux engrais organiques sous la norme NF U42-001 qui ne nécessitent pas
d’AMM. Stimulant la vie du sol, la LiFoFer est proche des biostimulants, toutefois ceux-ci sont
strictement encadrés par des AMM. La régulation de certaines maladies par la LiFoFer pourrait lui faire
intégrer la liste des produits de biocontrôle mise à jour par le ministère de l’agriculture. Elle pourrait
faire partie des Substances de Base (SB) mais les feuilles, utilisées dans le procédé de fabrication de la
LiFoFer, ne font pas explicitement partie de cette catégorie pour le moment. Elle pourrait faire partie de
la catégorie des Substances Naturelles à Usage Biotimulant (SNUB) sur la base de ses composants
initiaux. Enfin, la LiFoFer pourrait être reconnue comme Préparation Naturelle Peu Préoccupante
(PNPP) à condition que l’ensemble de ses ingrédients soit reconnu comme SNUB ou SB.

13
Tableau 2: Tableau récapitulatif des recherches menées et résultats obtenus sur les LiFoFers par les partenaires du projet

Table 2: Summary table of research conducted and results obtained on LiFoFers by the project partners

Organi-
Intitulé du projet Résultats et conclusions Date sme(s)
d’acceuil
Analyses microbiologiques de la - 91% de la communauté bactérienne est Universit
litière fermentée par séquençage constituée de Lactobacillus é de
- 7,8% de proteobacteria dont en majorité des Rennes 1
rhizobiales (symbiontes et fixatrices d’azote)
- 2,8% de gamma-protéobactéries
Compostage de fumier avec Litière Pas de différence significative observée 2020 Agribio-
Forestière Fermentée drôme
Influence de l’O2 sur la - Dégradation de la matière organique 2019 IMBE
fermentation de litière forestière, en inversement proportionnelle à la quantité d’O2
vue de la production d’un présente dans la LiFoFer liquide
biofertilisant. Caractérisation - Intérêt de travailler en micro-aérophile (2%
biochimique et microbiologique du d’O2) pour favoriser la dégradation de MO
produit tout en inhibant la croissance de
microorganismes pathogènes
Etude physico-chimique et - 107 UFC/ml de bactéries lactiques 2019 IMBE et
biologique d'un biofertilisant à base - 106 UFC/ml de bactéries anaérobies IRD
de litière forestière fermentée - présence de bactéries mésophiles,
champignons et levures
- Pas de microorganismes pathogènes détectés
- Diminution du pH au cours du temps
- La LiFoFer favorise la biomasse
microbienne active du sol en conditions
contrôlées
Validation scientifique des effets de - L’utilisation de LiFoFer améliore la santé et 2019 CIRAD,
la Litière Forestière Fermentée sur la résistance des animaux face aux maladies T&H,
des élevages agro-écologiques au - Ponte d’œufs plus gros EEPFIH
centre Ouest du Burkina Faso. Cas
des poules locales et des moutons
dans la ferme agro-écologique de
Réo
Effets de la litière forestière - Effet positif de la LiFoFer en début de cycle 2019 CIRAD,
fermentée (lff) sur les paramètres de culture sur le développement du sorgho T&H,
végétatifs et les rendements de - Augmentation des rendements en grain du Univ Ki
sorghum bicolor (sorgho blanc) et niébé et du sorgho en association de culture Zerbo
de vigna unguiculata (niébé) dans - Réduction de l’influence des thrips sur niébé
le plateau central du burkina faso
Depuis 6 ans, l’association T&H, en relation avec de nombreux partenaires du monde agricole et
scientifique, mène des essais sur la LiFoFer afin d’explorer ses effets et ses potentiels usages. Un
récapitulatif de ces résultats est présenté dans le Tableau 2.
Aux vues de (i) la grande diversité de microorganismes essentiels au fonctionnement du sol, (ii) de la
complexité de leurs interactions, (iii) compte tenu du manque de connaissance (iv) et de la non-
unanimité de la communauté scientifique au sujet des microorganismes bénéfiques et enfin (v)
constatant la variabilité des produits obtenus par le processus de fermentation de litière forestière,
l’association T&H met en place ses propres expérimentations pour tester les effets de la LiFoFer. Ce
travail bibliographique permet d’émettre des hypothèses de travail qui seront confirmées ou infirmées
grâce aux expérimentations mises en place et présentées dans la suite de ce mémoire. Du fait de la nature
et de la diversité des microorganismes qu’elle contient :
- La LiFoFer aurait des effets positifs sur le rendement et la croissance des plantes
- Elle possèderait un effet de biocontrôle sur certains pathogènes et ravageurs des cultures
- Du fait de son procédé de fabrication, ses effets seraient comparables aux produits du commerce
élaborés à base de microorganismes
- Elle aurait un effet stimulant sur la vie du sol
- La LiFoFer est compatible avec l’utilisation d’autres préparations naturelles utilisées par les
agriculteurs telles que le purin d’ortie

2 MATERIELS ET METHODES

2.1 OBJECTIFS DES EXPERIMENTATIONS


Deux expérimentations sont menées en parallèle afin de caractériser les effets de la LiFoFer sur des
cultures maraîchères, une au champ et l’autre en pot. Pour répondre aux hypothèses de travail, les
objectifs des expérimentations sont les suivants : évaluer l’effet de l’utilisation de la LiFoFer sur le
rendement, la croissance et la santé de Lactuca sativa (laitue) et Solanum lycopersicum (tomate), en
comparaison avec un produit à base de microorganisme issu du commerce, avec une préparation de
purin d’ortie, et avec une utilisation simultanée de ce même purin d’ortie et de LiFoFer.
L’Expérimentation n°1 sur la laitue est réalisée au champ et se découpe en 2 cycles de culture, appelés
respectivement cycle 1 et cycle 2. Ces essais au champ permettent d’évaluer les effets de la LiFoFer en
prenant en compte les interactions avec l’environnement, en particulier le sol. La LiFoFer étant à
destination des acteurs du monde agricole, il est judicieux de réaliser cette expérimentation dans des
conditions au plus proche des leurs.
L’Expérimentation n°2 est réalisée sur une culture de tomates en pots afin de garantir un support de
culture homogène et se concentrer sur les effets de la LiFoFer sur la culture.
Ces deux cultures, la laitue et la tomate, sont choisies car elles représentent une part importante du
marché en France et en Europe. La tomate est le légume le plus consommé en France. La laitue, en plus
d’être un légume du quotidien, possède un cycle de culture relativement court (2 à 4 mois selon la saison)
ce qui en fait une culture de choix pour les expérimentations.

15
Parcelle
d’expérimentation

Commanderie
de Jalès

Nord

Figure 4: Localisation et vue satellite de la parcelle d'essai pour l'expérimentation n°1

Figure 4: Location and satellite view of the test plot for experiment 1

Commanderie de
Jalès

Figure 5: Géologie simplifiée du bassin versant du Chassezac (Syndicat du Chassezac, 2015)

Figure 5 : Simplified geology of the Chassezac catchment area (Syndicat du Chassezac, 2015)
2.2 EXPERIMENTATION N°1 : EFFET DE L’UTILISATION DE LA LIFOFER SUR
UNE CULTURE DE LAITUES DE PLEIN CHAMP (LACTUCA SATIVA)

2.2.1 Localisation et historique du site de l’étude


Les expérimentations de plein champ sont localisées en Ardèche (07) à la Commanderie de Jalès située
sur la commune de Berrias-et-Casteljau, visible sur la Figure 4. La parcelle utilisée est le site d’anciens
potagers datant du XVème siècle. C’est une parcelle cultivée en une prairie permanente depuis 1978 et
amandée en nitrates 1 fois par an en avril, sauf l’année de l’expérimentation. Il n’a pas été possible de
connaitre précisément la dose à l’hectare apportée sur la parcelle les années précédant l’expérimentation.
Elle est fauchée une fois par an avec exportation de la fauche.

2.2.2 Caractéristiques pédoclimatiques

2.2.2.1 Contexte pédologique


L’Ardèche est connue pour abriter une grande diversité de sols. La commune de Berrias-et-Casteljau se
situe dans le bassin versant du Chassezac. Comme on peut le voir sur la Figure 5, la géologie du site
oscille entre terrain marneux et calcaires gris (Syndicat du Chassezac 2015 ; Préfecture de l’Ardèche
2005). Un diagnostic de sol selon la méthode BRDA-Hérody est réalisé le 22 avril 2021 par Julia Wright,
animatrice chez AgribioDrôme, spécialisée dans la fertilisation des sols et chargée du suivi des
expérimentations chez les producteurs. Pour réaliser ce diagnostic, un profil de sol est réalisé. En plus
des observations de terrain, un ensemble de mesures est réalisé en laboratoire (les analyses de laboratoire
sont disponibles en Annexe II). Les observations de terrain permettent de constater que le sol est assez
battant et ressuie lentement, dû à la présence de veines marneuses imperméables en profondeur. Les
eaux de ruissèlement convergent vers la parcelle, mais la présence de drains datant du XVIIIème siècle
permet d’évacuer l’eau à l’extérieur. Le profil de sol présente un sous horizon organique très foncé sur
une épaisseur comprise entre 0 et 5cm. La texture du sol est argilo-sableuse. A partir de 30 cm de
profondeur, le sol est plus clair avec des rainures de marne grise. La texture y est en effet plus argileuse
et plus humide. Globalement, la pierrosité est faible et le sol apparaît dense et compacté avec un faible
développement racinaire.

2.2.2.2 Contexte climatique


Le climat du bassin du Chassezac s’apparente au type subméditerranéen. Les températures maximales
sont atteintes en juillet et août, les minimales en décembre et janvier (Martin et al. 2003). La
pluviométrie annuelle moyenne est comprise entre 1100 et 2100 mm par an avec de fortes pluies au
cours des mois d’avril/mai et en automne. La région est également touchée par le phénomène des crues
cévenoles ou épisodes cévenols. Leur intensité peut dépasser la moyenne mensuelle en l’espace de 24h
(Préfecture de l’Ardèche 2005 ; Martin et al. 2003).

2.2.3 Matériel et dispositif expérimental

2.2.3.1 Matériel

2.2.3.1.1 Fabrication de la LiFoFer


La LiFoFer est fabriquée selon le protocole établit par Terre & Humanisme.

17
Figure 6: Processus de fabrication de la LiFoFer solide (photographies : C.Denis)

Figure 6: Solid LiFoFer manufacturing process (photographs: C.Denis )

Tableau 3: Proportions des éléments nécessaires à la fabrication de la LiFoFer

Table 3 : Proportions of the elements necessary for the manufacture of LiFoFer

Cuve en
inox pour
fermentation
de la
LiFoFer
liquide

Système de
régulation de
la
température
Figure 7: Matériel utilisé pour la fabrication de la LiFoFer liquide (photographies : C.Denis)

Figure 7: Materials used for the manufacture of liquid LiFoFer (photographs: C.Denis)
Cela consiste en une première fermentation grâce à laquelle on obtient de la LiFoFer solide puis une
deuxième fermentation permettant d’obtenir une solution à diluer avant utilisation sur les cultures.

• Première fermentation : Obtention de la phase solide


Le procédé pour réaliser la première fermentation est illustré Figure 6 et consiste à (1) récolter de la
litière forestière géographiquement proche de la parcelle à traiter (mêmes conditions pédoclimatiques).
Puis (2) elle est disposée au sol et triée pour enlever les organismes vivants. (3) Le son de blé est ajouté
et le tout est mélangé en un tas. (4) Du petit lait de chèvre, source de bactéries lactiques et de la mélasse
de canne à sucre biologique, source de carbone facilement assimilable, sont dissouts dans l'eau tiède,
puis mélangés au tas de matériaux. Une fois le mélange réalisé, (5) la teneur en eau est ajustée à 35-
40%, et le tas est transféré dans un contenant hermétique (6) où il est tassé afin de chasser le maximum
d’air. La fermentation dure en tout 1 mois, à une température comprise entre 25°C et 30°C, au cours de
laquelle le bidon est régulièrement ouvert pour évacuer le gaz produit.

• Deuxième fermentation : Obtention de la phase liquide


La LiFoFer solide précédemment préparée est mélangée avec de la mélasse de canne à sucre biologique
et de l’eau selon les proportions indiquée dans le Tableau 3. La solution est versée dans un contenant
hermétique, ici une cuve en inox, avec une bonde pour permettre au gaz produit de s’échapper sans que
l’air extérieur ne rentre. La fermentation dure une semaine à une température comprise entre 25°C et
30°C. Pour cela, la cuve est maintenue dans une étuve ce qui permet de maintenir de la température à
25°C minimum (voir Figure 7). Le pH final doit être compris entre 3,5 et 4. C’est cette préparation qui
est diluée pour être utilisée sur les cultures. Elle est classiquement diluée à 5% pour être appliquée au
sol afin de stimuler la dynamique du sol et appliquée en spray foliaire pour une utilisation en tant que
biopesticide. L’apport au sol est effectué une fois par semaine et l’application foliaire une semaine sur
trois.

2.2.3.1.2 Fabrication de l’extrait fermenté d’ortie


Pour fabriquer le purin, 3 kg d’orties fraîches sont ramassées puis mises à fermenter avec de l’eau dans
un récipient hermétique, d’une contenance de 30 L, muni d’une bonde qui permet au gaz de s’échapper
sans que l’air extérieur ne rentre. Le produit est dilué à 5% avant d’être utilisé sur les cultures, en apport
au sol.

2.2.3.1.3 Matériels et conduite de culture - Expérimentation 1 - Cycle 1


Les semences de laitue utilisées sont non-traitées et issues de l’agriculture biologique. Elles sont de la
variété « laitue grenobloise » (Agrosemens), une batavia rouge de plein champ. Les laitues sont semées
le 19 mars en pépinière et récoltées le 16 juin (14 semaines). Le terreau utilisé en pépinière suit la norme
NF U 44-551 et est utilisable en agriculture biologique. Les traitements liés aux différentes modalités
commencent dès le semis. Après 3 semaines de culture en godet en pépinière, les jeunes laitues sont
transférées au champ. Le sol de la prairie est préparé en amont en coupant les plantes au collet. Du
compost est apporté à raison de 50t/ha, suivi d’un paillage à la paille de blé. Le compost utilisé est acheté
à la commune voisine. La parcelle ne dispose pas de système d’arrosage automatique.

19
Figure 8: Interventions culturales au cours du cycle 1 de l'expérimentation n°1

Figure 8: Cultural interventions during cycle 1 of experiment 1

Figure 9: Interventions culturales au cours du cycle 2 de l'expérimentation n°1

Figure 9: Cultural interventions during cycle 2 of experiment 1

Figure 10: Design expérimental de l'expérimentation n°1

Figure 10: Experimental design of experiment 1


Un arrosage manuel est effectué ponctuellement en fonction des conditions météorologiques. En début
de saison, 10mm d’eau sont apportés puis 20mm à partir du 7 mai, lorsque les températures sont plus
élevées. La Figure 9 reprend les différentes interventions qui ont lieu au cours de l’essai.

2.2.3.1.4 Matériels et conduite de culture - Expérimentation 1 – Cycle 2


Étant cultivées sur la période estivale, les laitues du second cycle sont de la variété « Reine des Glaces »,
choisie pour leur résistance à la chaleur. Les plants sont achetés à un producteur de plants biologiques
qui les a semées le 15/06. Après l’achat, elles sont plantées en terre le 29/06/2021 puis récoltées le
11/08/2021. Le terreau utilisé en pépinière suit la norme NF U 44-551 et est utilisable en agriculture
biologique. La Figure 8 reprend les différentes étapes ayant lieu au cours de l’essai. A la différence des
laitues du cycle 1, le premier traitement n’a pas lieu lors du semis mais lors du repiquage des laitues au
champ. À la suite de la récolte des laitues du cycle 1, le sol est retourné sur les 10 premiers centimètres,
du compost (identique au cycle 1) est apporté à raison de 5t/ha puis le sol est légèrement paillé avec de
la paille de blé. Un arrosage manuel est effectué ponctuellement à hauteur de 20mm par passage.

2.2.3.2 Dispositif expérimental (laitues cycle 1 et cycle 2)


L’essai comporte 5 modalités et 4 répétitions par modalité, soit 20 placettes en tout. Les contraintes du
terrain ne permettent pas de réaliser un plan d’expérimentation sous forme de carré latin. Quatre blocs
de Fischer sont alors délimités afin de s’affranchir autant que possible de la variabilité du terrain (voir
Figure 10). Les 4 répétitions par modalité sont distribuées aléatoirement. Les 5 modalités testées sont
les suivantes :
• Modalité T, Témoin :
Les laitues de la modalité témoin sont traitées uniquement à l’eau. Si de l’eau est utilisée pour réaliser
le traitement des autres modalités, la même quantité est ajoutée ici.
• Modalité EF, Extrait Fermenté :
Afin de dissocier les potentiels effets de l’extrait fermenté et de la LiFoFer, et comparer la LiFofer à un
autre stimulateur de croissance, cette modalité est traitée à l’extrait fermenté d’ortie (Urtica dioica) seul,
préparé à T&H comme décrit dans la partie 2.2.3.1.2.
• Modalité EM_C, Microorganisme Efficace du Commerce :
Afin de comparer l’efficacité de la LiFoFer à un produit du commerce, une modalité Microorganisme
Efficace du Commerce (EM_C) est mise en place. C’est la préparation à base de microorganismes de la
marque Suisse Synbiovie qui est utilisée car elle est facilement accessible et fabriquée avec de la mélasse
de canne à sucre, tout comme la LiFoFer.
• Modalité LFF, LiFoFer :
Les traitements à la LiFoFer sont réalisés avec de la LiFoFer préparée à T&H selon la méthode décrite
dans la partie 2.2.3.1.1 de ce rapport.
• Modalité LFF+EF :
La modalité LiFoFer et Extrait Fermenté (LFF+EF) est une combinaison des deux précédentes
modalités. Les EF étant couramment utilisés en agriculture biologique, il est souhaitable de constater ou
non s’ils sont compatibles avec l’utilisation de LiFoFer.

21
Tableau 4: Présentation des modalités et de leurs différents modes d'application, expérimentation n°1 sur laitues, cycle 1 et 2

Table 4: Presentation of the modalities and their different modes of application, experiment n°1 on lettuce, cycle 1 and 2

Tableau 5: Coefficient associé au pourcentage de couverture de la surface du sol d'une plante bio-indicatrice

Table 5: Coefficient associated with the percentage of soil surface cover of a bio-indicator plant

Pourcentage de couverture de la surface du sol Coefficient


100% 5
75% 4
50% 3
25% 2
5% 1
1% 0 (simple présence)
Les traitements sont appliqués selon les préconisations d’usage décrit dans le Tableau 4. La LiFoFer,
les extraits fermentés et les microorganismes bénéfiques sont diluées à 5%. Les essais sont menés en
micro-parcelles de 1m², contenant 4*4 laitues chacune. Les mesures sont effectuées sur les 4 laitues
centrales de chaque placette afin d’éviter les effets de bordure. La conduite de culture est au plus proche
des conditions de production d’un agriculteur maraicher en agriculture biologique. Évidemment, la
diversité de pratique étant très importante, nous nous basons sur les pratiques des agriculteurs
biologiques faisant partie du réseau d’expérimentation de T&H.

2.2.4 Paramètres évalués


Un tableau récapitulatif de tous les paramètres évalués selon l’expérimentation est disponible en Annexe
III : Liste des paramètres évalués. Les paramètres évalués sont choisis selon plusieurs critères : la
simplicité d’exécution, la pertinence de la mesure pour répondre aux objectifs de recherche et leur bas
coût. Ainsi, ils sont classés par groupe, selon si ce sont des indicateurs de la santé de la plante, de la
croissance végétative ou du rendement. Pour chaque paramètre il sera précisé dans le titre s’ils sont
évalués pour les laitues du cycle 1, du cycle 2 ou les 2.

2.2.4.1 Évaluation des caractéristiques du sol (laitues cycle 1 uniquement)


L’objectif de ce suivi des caractéristiques du sol est d’évaluer si les traitements appliqués aux laitues
entrainent des divergences de dynamique du sol. La méthode de diagnostic du sol par les Plantes Bio-
Indicatrices (PBI) développée par Gérard Ducerf n’est pas normée et fournit des informations
qualitatives mais ne permet pas par la suite une analyse statistique des données. Elle est basée sur le
principe que les adventices poussent naturellement dans un biotope sauvage appelé biotope primaire. La
parcelle cultivée, où apparait l’adventice à la suite de l’intervention de l’homme, constitue le biotope
secondaire. La connaissance du biotope primaire permet de comprendre la transformation du milieu
secondaire qu’elle colonise et de dresser la liste des critères ayant conduit à la germination de la graine.

Le diagnostic se réalise en 3 étapes :


Etape 1 - Inventaire des espèces présentes :
Toutes les adventices présentes dans la zone considérée sont inventoriées jusqu’à l’espèce si possible.
Etape 2 - Evaluation de la densité de chaque espèce par les taux de recouvrement :
La densité de végétation de chaque espèce est évaluée selon un indice de recouvrement. Il correspond à
la proportion de surface de sol tenu à l’ombre par l’espèce considérée. Selon cet indice, un coefficient
est attribué selon le Tableau 5.
Etape 3 - Analyse des caractéristiques de la parcelle :
A chaque espèce identifiée correspond une ou plusieurs caractéristiques associées au sol. Ces
caractéristiques sont décrites dans le fascicule des conditions de levée de dormance des plantes bio-
indicatrices, dont un extrait est présenté à la page suivante (Tableau 6). Ce fascicule détail pour chaque
espèce les critères de levée de dormance. Les coefficients des espèces ayant les mêmes caractéristiques
de sol sont ensuite additionnés. Cela permet de dégager les caractéristiques majeures du sol.

23
Tableau 6: Facteurs de levée de dormance et manifestation du caractère indicateur

Table 6: Dormancy-breaking factors and manifestation of indicator character

Facteur Dénomination Manifestation du caractère indicateur à travers ce facteur


Bases Richesse du sol en bases actives, peu ou non actives (K, Mg, Ca).
Ca + Présence de calcium ou de calcaire actif.
Ca - Sol décarbonaté, décalcifié ou carencé en calcium. Plantes calcifuges, qui fuient
le calcium.
Air Asphyxie du sol par battance, tassement par les machines et/ou le piétinement
des animaux. Compactage.
Eau + Engorgement du sol en eau par excès d’irrigation, inondation, remontée de
nappes battantes, engorgements naturels des sols marécageux, para-tourbeux ou
des prairies humides, provoquant des hydromorphismes avec dans certains cas
formation de gley ou pseudo-gley. Travail du sol ou pâturage par temps humide.
Eau - Sol à très faible pouvoir de rétention en eau, très sec en été, dits « brulants ».
MO(C) Sol riche en matière organique avec un C/N équilibré. Sol riche en humus
+ stable.
MO (C) Sol pauvre en matière organique avec un C/N équilibré. Sol pauvre en humus.
-
MO(N) Sol riche à excédentaire en MO animale et/ou en nitrates.
+
MO(N) - Carence en matière organique animale riche en azote. Carence en azote et en
potasse. Faible minéralisation.
Nitrites Nitrites produits par les pratiques agricoles ou l’activité humaine, anaérobioses
+ totales pouvant provoquer des dissociations du complexe argilo-humique avec
libération d’aluminium, de fer ferrique et de nitrites.
Nitrites - Nitrites d’origine géologique, prairies humides, marécageuses, tourbeuses ou
para-tourbeuses, assainies par la flore spontanée.
Foss Sol engorgé en matière organique d’origine végétale en cours de fossilisation.
Matière organique archaïque.
Less Lessivage Perte, par lessivage, des éléments fertilisants et de particules fines du sol, en
raison des faibles pouvoirs de rétention de ce sol par carence en argile et en
humus.
Min Minéralité du Composition du sol à forte proportion minérale, fonctionnant majoritairement
sol sur la dégradation des parties minérales, argiles et limons et non sur la
minéralisation de la MO. Sol non complexé, peu ou pas structuré ou souvent en
cours de déstructuration.
Ero Erosion Perte des sols morts, par entrainement mécanique lors des pluies. Sols perdus
définitivement pour l’agriculture. Erosion physique.
Sali Salinisation Augmentation du degré de salinité des sols, naturelle ou provoquée par les
excès d’engrais minéraux solubles, par les excès d’irrigation ou de potasse
(+K).
BP Blocage P Blocage du phosphore.
BK Blocage K Blocage de la potasse.
AB Activité AB+ : Sol à bonne activité microbienne aérobie. Bonne minéralisation des
biologique. matières organiques (recherchée en agriculture).
Minéralisation AB- : Activité biologique bloquée, faible ou minéralisation difficile ou de
de la MO courte durée.
Poll Pollution Sol pollué par des molécules chimiques de synthèse, des métaux lourds, des
rejets industriels, des boues de station d’épuration, ou parfois par différents sels
(phosphate, potasse, etc.).
Un seul opérateur réalise le diagnostic afin d’éviter les biais d’expérimentation, notamment lors de
l’évaluation de l’indice de recouvrement (Ducerf 2018). C’est Miguel Neau, prestataire pour
l’association T&H, qui réalise les diagnostiques de PBI. Le premier relevé est effectué le 18/05/2021,
sur les zones non cultivées et non travaillées. Il permet de prendre en compte l’état initial T0 de la prairie.
Le second relevé est effectué environ 1 mois après, le 16/06/2021, sur chaque placette, au centre afin
d’éviter les effets de bordure. Il permet d’évaluer de manière qualitative la dynamique du sol. Ensuite,
le rapport est remis par l’expert permet de mettre en avant les caractéristiques de chaque placette et de
chaque modalité.

2.2.4.2 Indicateurs de la croissance végétative

2.2.4.2.1 Longueur et biomasse racinaire (laitues cycle 1 uniquement)


Pour évaluer la croissance des racines, on pèse la biomasse fraîche (g) et on mesure la longueur du
système racinaire (mm). Les racines sont déterrées délicatement avec une fourche bêche. Après 12h de
trempage dans l’eau, la terre est rincée et le surplus est éliminé avec du papier absorbant. La pesée est
suivie de la mesure de longueur des racines. Pour se faire, les racines sont coupées en deux le long de la
racine principale puis scannées sur fond noir. La mesure de la longueur racinaire (mm) est évaluée à la
récolte et à la sortie de pépinière grâce au logiciel Analyr C2.0 développé par le CIRAD. Le logiciel
calcul, grâce aux pixels de l’image et à une échelle de mesure, la surface de l’image qui n’est pas noire
et estime ainsi la longueur des racines (R.Olivier, J.J Chopard, 2020).

2.2.4.2.2 Suivi de la croissance aérienne (laitues cycle 1 et cycle 2)


Ces indicateurs permettent d’évaluer la croissance végétative de la plante et d’estimer s’il y a des
différences de développement entre les différentes modalités. Pour le cycle 1, les mesures de suivi de
croissance végétative sont le diamètre au collet (cm) et la hauteur de plant (cm) traduit par la mesure de
la plus grande feuille pour les laitues, associées aux comptages du nombre de feuilles, réalisés au cours
des 6 premières semaines après la plantation au champ. A la place de la mesure de la hauteur, c’est
ensuite le diamètre global de la laitue qui est mesuré une fois que le développement de la laitue est plus
avancé (8 semaines après le repiquage au champ) et qui résulte de la moyenne entre le diamètre le plus
étroit et le plus grand (cm). Pour les laitues du cycle 2, le diamètre de la laitue (cm) et le diamètre des
plantes au collet (cm) est mesuré selon la même procédure, 3 fois au cours de la culture.

2.2.4.3 Indicateurs de la santé des plantes

2.2.4.3.1 Taux de Brix (laitues cycle 1 et cycle 2)


Les mesures de Brix traduisent le taux de solides solubles dans une solution. Dans la sève ou les jus des
fruits, les sucres sont les plus abondants. Le taux de Brix de la sève d’un fruit est corrélé à la saveur
sucrée de la production et à la qualité nutritionnelle. Ainsi, plus le taux de Brix est élevé, meilleure serait
la santé et la qualité de la récolte. Ce critère ne peut suffire à déterminer la santé globale de la laitue
mais en donne une indication (Kleinhenz 2012). C’est un outil simple d’utilisation, c’est pourquoi il est
choisi dans cette étude. Le taux de Brix est mesuré à la récolte grâce à un réfractomètre RHB-32SG
possédant une échelle de 0 à 30°B.

25
Tableau 7: Echelle d'attaque des limaces en fonction du pourcentage de surface foliaire détruit par le ravageur

Table 7: Slug attack scale according to the percentage of leaf area destroyed by the pest

Pourcentage de surface
Niveau Description
foliaire détruite
Niveau 0 Aucun dégât 0%
Niveau 1 Attaque légère sur vieille feuille, petits trous 0% - 10%
Niveau 2 Attaque légère sur jeune feuille, feuille extérieure pâle, petits 10% - 20%
trous, feuilles extérieures avec petits à moyen trous

Niveau 3 Attaque importante, apparence flétrie, beaucoup de surface 20% - 50%


manquante
Niveau 4 Attaque très importante, danger de mort 50% et plus
Niveau 5 Mort de la plante, complètement consommée 100%
La mesure est réalisée sur les feuilles adultes, ni en sénescence, ni en croissance, lors de la récolte. Les
feuilles sont d’abord écrasées dans un mortier puis à l’aide d’une pipette, le liquide issu du broyage est
déposé sur la vitre du réfractomètre pour lire la mesure. Pour le cycle 1 la mesure est effectuée sur une
laitue provenant de chaque placette, soit 4 laitues par modalité. Pour les laitues du cycle 2 la mesure est
effectuée sur toutes les laitues récoltées, soit 16 laitues par modalité.

2.2.4.3.2 Incidences des ravageurs et phytopathogènes (laitues cycle 1 et cycle 2)


Des observations effectuées une semaine sur deux permettent, s’il est possible et si des dégâts sont
constatés, d’identifier les ravageurs et de les dénombrer. De même, si des symptômes d’une maladie
sont observés, une identification du phytopathogène est fournie. Lorsque des symptômes de ravageurs
ou de pathogènes sont identifiés, un indice de recouvrement ou de destruction de la surface foliaire est
établi en fonction de la sévérité des symptômes. Pour les limaces par exemple, les dégâts sont évalués
en fonction du pourcentage de surface foliaire détruite. Une échelle à 5 niveaux est établie et présentée
sur le Tableau 7 ci-contre.

2.2.4.3.3 Analyse des minéraux de la sève (laitues cycle 2 uniquement)


Afin de compléter l’analyse de la santé des plantes, des feuilles de laitue sont envoyées dans le
laboratoire NovaCropControl, un centre d‘études et de tests spécialisé dans les analyses de sève, basés
aux Pays-Bas. L‘analyse de sève permet de déterminer l‘absorption réelle des nutriments par la plante.
Pour cette analyse destructive, ce sont les feuilles des laitues de la bordure qui sont prélevées. Les
analyses présentées dans ce rapport sont basées sur 30 jeunes feuilles et 30 feuilles plus matures,
prélevées à la récolte pour chaque modalité. Ainsi pour chaque modalité, deux valeurs sont obtenues,
une teneur en nutriment pour les feuilles matures et une teneur pour ce même nutriment pour les jeunes
feuilles. Les informations données par cette analyse sont qualitatives et permettent d’émettre des pistes
quant à un déséquilibre lié à certains nutriments pour ensuite réaliser des analyses plus poussées au cours
des prochaines expérimentations. Les valeurs sont données pour 23 nutriments, mais les résultats
présentés seront ceux des nutriments essentiels à la plante, indicateurs d’une carence éventuelle : le taux
des sucres totaux (%), d’azote total (ppm), de potassium (ppm), de calcium (ppm). Pour les nutriments,
si une valeur anormale est observée elle sera présentée dans les résultats.

2.2.4.4 Indicateurs du rendement


Différentes composantes du rendement sont évaluées. A la récolte, les laitues sont pesées pour obtenir
un poids frais (g). Ensuite elles sont parées, c’est-à-dire que l’on retire les feuilles fanées ou malades à
la base de la laitue. Cette étape consiste à imiter le travail de préparation des laitues pour la
commercialisation. À la suite de ce tri, elles sont pesées à nouveau pour estimer le rendement
commercialisable (g) et évaluer si certains traitements provoquent plus de perte à la récolte que d’autres.
Les laitues du cycle 1 uniquement, à la suite de la récolte, sont séchées à l’air libre dans une pièce
pendant 2 semaines. La température élevée (entre 25°C et 30°C) sèche les laitues sans nécessiter
l’utilisation d’une étuve. Cette étape permet de déterminer le rendement en matière sèche et ainsi de
calculer les taux de matière sèche (% de matière fraîche) des laitues des différentes modalités.

27
Figure 11: Interventions culturales au cours de l'expérimentation n°2

Figure 11: Cultural interventions during experiment 2

Tableau 8: Présentation des modalités et de leurs différents modes d'application, expérimentation n°2 sur tomates

Table 8: Presentation of the modalities and their different modes of application, experiment n°2 on tomatoes

Dose Dilu- Volume Période


Modalité Composition Fréquence
pure tion total d’application
Mise en pot -
Témoin Eau Hebdomadaire 0,01L 5% 0,2L
récolte
LiFoFer liquide (1 Mise en pot -
LFF Hebdomadaire 0,01L 5% 0,2L
semaine de fermentation) récolte
Ortie : de la
mise en pot à la
Extraits fermentés d’ortie 1 semaine sur floraison
EF 0,01L 5% 0,2L
et de consoude 3 Consoude : de
la floraison à la
récolte
LiFoFer : Mise
LFF : LFF :
LiFoFer liquide + Extrait en pot – récolte
hebdomadaire 0,01L
LFF+EF fermenté (idem ci- 5% 0,2L Extraits
EF : 1 semaine EF :
dessus) fermentés : idem
sur 3 0,01L
ci-dessus
Microorganismes
Mise en pot -
EM_C bénéfiques du commerce Hebdomadaire 0,01L 5% 0,2L
récolte
liquide (Synbiovie)
2.3 EXPERIMENTATION N°2 : COMPARAISON DE L’APPLICATION DE
DIFFERENTS EXTRAITS FERMENTES SUR TOMATES EN POT

2.3.1 Matériel et dispositif expérimental


Cet essai est réalisé en pots afin de garantir l’homogénéité du support de culture et de pouvoir réaliser
un plus grand nombre de répétitions tout en répondant à une contrainte de surface disponible.

2.3.1.1 Matériel et Conduite de culture


La variété choisie est la tomate cocktail « Whipersnapper premium » adaptée à la culture en pot
(Agrosemens). C’est une variété est à port déterminé mesurant 30 à 50 cm de hauteur et produisant des
tomates cerises allongées de 15 à 30 g, de couleur roses à rouge sombre. Les grappes comportent de 5 à
18 fruits. Les graines sont semées en mini-mottes (1 graine par motte) dans du terreau et au bout de 3
semaines les jeunes plants sont repiqués en pots 12*12*25 cm dans un mélange composé de 1/3 de terre,
1/3 de compost, 1/3 de sable tamisé au-dessus de 2 mm. Les plants sont disposés dans la pépinière et
changés de place chaque semaine afin de garantir des conditions de croissance homogènes. Lorsque la
température devient trop élevée dans la serre (supérieure à 30°C), les plants sont placés à l’extérieur et
donc soumis aux températures et intempéries de la saison. Le 1er juin un amendement organique est
ajouté. Il est composé d’une base organique de fumier de mouton composté 12 mois dosant 4 % d’azote
(N) organique total, 2 % de phosphore (P2O5) total, 7 % de sulfate de potassium total (K2O) et 4 %
d’oxyde de magnésium total (MgO). Un récapitulatif des interventions est schématisé sur la Figure 11.

2.3.1.2 Dispositif expérimental


L’essai comporte 5 modalités avec 10 répétitions chacune, avec une plante par pot soit 10 plants par
modalité. Les traitements et modalités d’application sont détaillées dans le Tableau 8. Les traitements
sont apportés au sol tout au long de la culture et constituent des modalités identiques à celles de
l’expérimentation n°1. Ils sont appliqués selon les préconisations d’usage et dilués à 5% pour la LiFoFer,
les extraits fermentés et les microorganismes bénéfiques Synbiovie.

2.3.2 Paramètres évalués


Les paramètres évalués sont similaires à ceux utilisés pour l’expérimentation n°1 et répondent aux
mêmes objectifs.

2.3.2.1 Indicateurs de la croissance végétative


Afin d’assurer le suivi de la croissance végétative des tomates, des mesures sont effectuées 1 semaine
sur 2 à partir du premier traitement. La première mesure est effectuée avant le premier traitement et sert
de mesure T0. La hauteur de plant (H, en cm) est mesurée du collet jusqu’au gourmand poussé le plus
récemment. Un facteur de croissance (FC) est calculé à partir de la mesure de la hauteur initiale T0
(HinitialeT0) et de la dernière mesure prise en compte pour le suivi de la croissance végétative (Hfinale) :
(𝐻𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒 − 𝐻𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒𝑇0 )
𝐹𝐶 =
𝐻𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒𝑇0
Le diamètre au collet (DC, en cm) est également mesuré à l’aide d’un pied à coulisse. On dénombre le
nombre de gourmands par pied, le nombre de grappes par gourmand et le nombre de fruit par grappe.

29
Figure 12: Tableau de l'inventaire des plantes bio-indicatrices réalisé à T0 sur la parcelle d'expérimentation n°1

Figure 12: Table of the inventory of bio-indicator plants carried out at T0 on the experimental plot n°1
2.3.2.2 Indicateurs de la santé des plantes

2.3.2.2.1 Taux de Brix


L’objectif de cette mesure est identique à celui présenté dans la partie 2.1.4.3.1. Le taux de Brix est
mesuré à la récolte grâce à un RHB-32SG avec une échelle de 0 à 30°B sur les fruits récoltés.

2.3.2.2.2 Ravageurs et phytopathogènes


La méthode est identique à celle décrite pour l’expérimentation 1 (voir partie 2.2.4.3.2). Par exemple, si
des pucerons sont identifiés, le nombre d’individus par plant est compté.

2.3.2.3 Indicateurs du rendement


Les indicateurs du rendement sont le nombre de fruits par pied et le poids moyen des fruits (g), qui sont
calculés par modalité après la pesée et le comptage. L’essai étant fait en pot, les résultats sont exprimés
par pied. Les fruits considérés comme non commercialisables (fendus, symptôme apparent, maturité non
atteinte) sont comptabilisés et écartés.

2.4 TRAITEMENT STATISTIQUE DES DONNEES


Les données récoltées sont retranscrites sur le logiciel Microsoft Excel 2019 puis le traitement statistique
est réalisé grâce au logiciel RStudio 1.4.1717. Des analyses de variance (ANOVA) sont utilisées pour
comparer les valeurs moyennes entre les différents traitements. Le test de Shapiro-Wilk est effectué pour
vérifier les conditions de normalité préalables. Lorsque des différences significatives sont trouvées (p-
value < 0,05), la différence significative honnête (HSD) de Tukey est choisie comme test post hoc. Si
les données ne suivent pas la loi normale (p-value < 0,05) des tests non paramétriques, statistiquement
moins puissant, sont effectués. La démarche est alors de réaliser le test de Kruskal-Wallis suivi de
comparaisons multiples par paires via le test de Dunn avec la correction de Bonferroni pour identifier
les différences significatives (p < 0,05) entre les modalités.

3 RESULTATS

3.1 EXPERIMENTATION N°1, CYCLE 1 : RESULTATS


3.1.1 Suivi de la qualité du sol de la culture : diagnostic des plantes bio indicatrices

3.1.1.1 Mesure réalisée à T0, le 18/05/2021 - Etat initial du sol


L’inventaire réalisé à T0 dont le tableau compte-rendu est présenté Figure 12, avant la culture de laitue,
révèle un sol avec un très bon potentiel agronomique global. Ce sol de prairie possèderait un bon état
minéral et organique et une activité biologique équilibrée. Le point faible traduit une structure assez
fragile, avec une tendance à l’asphyxie (AIR=13). Cela laisse entrevoir des problèmes de porosité en
cas de travail du sol excessif. Cette hypothèse est appuyée par la présence de lessivages conséquents
(Less:7), ce qui est étonnant compte tenu que la parcelle est une prairie permanente. Ces informations
corroborent bien le diagnostic des sols selon la méthode BRDA-Hérody.

31
Figure 13: Schéma des placettes ayant des caractéristiques de sol positives (en vert) et négatives (en rouge)

Figure 13: Diagram of plots with positive (green) and negative (red) soil characteristics

Figure 15: Moyennes de la longueur racinaire des laitues du Figure 14: Moyennes de la biomasse racinaire
cycle 1 en fonction des modalités des laitues du cycle 1 en fonction des modalités

Figure 14: Root length averages of cycle 1 lettuces according to Figure 15: Average root biomass of cycle 1
modalities lettuce according to modalities

Figure 16: Diamètre moyen (cm) des laitues en fonction des modalités et des dates de mesure, cycle 1

Figure 16: Average diameter (cm) of lettuce according to modalities and measurement dates, cycle 1
3.1.1.2 Mesure réalisée le 16/06/2021 – Mesure de suivi
La seconde série d’inventaire réalisée environ 1 mois plus tard met en évidence les tendances de
certaines parcelles avec un bon potentiel agronomique ou non. Les résultats sont étudiés par placette et
par modalité. Ceux présentés ici sont le fruit du rapport de l’expert et des discussions qui s’en sont
suivies avec lui, permettant d’affiner la lecture des résultats et de se concentrer sur les placettes ayant
les critères les plus marquants. Au regard du diagnostic initial (T0), les critères pris en compte en priorité
sont les critères AIR (Asphyxie ou compactage du sol), EAU (engorgement du sol), MO(C) et MO(N)
(sols riches en matière organique équilibrée), LESS (lessivage), ERO (érosion) et AB (activité
biologique). D’après le classement de l’expert, les placettes ayant les critères les plus favorables à une
culture sont réparties dans chaque modalité. Les placettes sont représentées sur la Figure 13, la couleur
rouge signifie que les parcelles présentent des coefficients majoritairement à caractère négatif et la
couleur verte, des coefficients à caractères positifs. Les placettes EF.1, EF.4, EM_C.1, EM_C.2, T.4,
LFF+EF.2 possèdent notamment une bonne activité biologique et un sol ni engorgé ni séchant, et une
matière organique équilibrée en carbone et en azote. Au contraire, les placettes LFF.1, LFF.3, LFF.4,
T.1, T.3, LFF+EF.3, LFF+EF.4 et EF.3 présentent des adventices caractéristiques des sols compactés et
ayant une activité biologique faible. Sur les 4 répétitions, la modalité LFF en possède 3 dont les
adventices sont indicatrices d’un sol compacté et d’une activité biologique faible. Pour les autres
modalités, aucune tendance globale ne se dégage clairement.

3.1.2 Indicateurs de la croissance végétative des laitues

3.1.2.1 Longueur et biomasse racinaire


Les modalités EM_C et EF possèdent les racines les plus longues en moyenne (2243mm et 2106mm)
(voir Figure 15). La longueur racinaire de la modalité LFF+EF est significativement moins élevée (p-
value < 0,05) que ces deux modalités. On observe 649mm de différence avec la modalité EM_C. Aucune
modalité n’est différente du témoin. Les biomasses racinaires moyennes (voir Figure 14) des modalités
LiFoFer et Extrait Fermenté (LFF+EF) sont significativement moins élevées (p-value < 0,05) que la
modalité EF. Elles présentent une biomasse plus faible de 1,7g à 6,1g comparé aux autres modalités (p-
value < 0,05). Globalement, le développement des racines n’est pas significativement différent de la
modalité témoin mais les racines des laitues LFF+EF et LFF tendent à être moins développées que les
autres modalités.

3.1.2.2 Hauteur et diamètre des laitues


Le suivi des mesures de hauteur de feuille au cours des 6 premières semaines après la plantation au
champ (entre le 23/04/21 et le 14/05/21), ne révèle aucune différence significative (p-value > 0,05) et
aucune tendance ne se dégage. Les 6 semaines suivantes, on observe sur la Figure 16 des différences de
diamètre des laitues. Les mesures du 21/05/21 montrent que la modalité LFF+EF diffère des autres
modalités par un diamètre en moyenne moins large que les autres modalités (p-value < 0,05). Cette
différence est maintenue jusqu’à la récolte. La modalité LFF quant à elle diffère progressivement des
autres modalités. Au 03/06/21 le traitement à la LiFoFer n’est plus différent significativement de la
modalité LFF+EF. C’est à la récolte (le 16/06/21) que le diamètre moyen est significativement plus petit
(p-value < 0,05) que les modalités EF, EM_C et T.

33
Figure 17: Diamètre au collet moyen (cm) par modalité et par date de mesure

Figure 17: Average crown diameter (cm) by modality and measurement date

Limax

Figure 18: Taux de Brix moyen (°B) par modalité

Figure 18: Average Brix level (°B) by modality

Figure 19: Nombre de laitue cumulé par modalité et par niveau


d'attaque de limace sur la période du 28/04 au 21/05

Figure 19: Cumulative number of lettuce plants per modality and


per level of slug attack over the period 28/04 to 21/05

Figure 20: Biomasse fraîche moyenne (g) en fonction des Figure 21: Biomasse sèche moyenne (g) en fonction des
modalités modalités

Figure 20: Average fresh biomass (g) according to Figure 21: Average dry biomass (g) according to modalities
modalities
Les mesures de diamètre au collet permettent également d’évaluer la croissance végétative des laitues
et montrent des différences significatives lors des dernières semaines de croissance. A partir du
03/06/21, la modalité traitée à la LiFoFer et aux EF possède un diamètre au collet significativement
moins élevé (p-value < 0,05) que les modalités EF, EM_C et LiFoFer seule (LFF). Les différences sont
comprises en 0,14mm et 0,25mm de diamètre en moins. Toutefois, la modalité Témoin (T) ne présente
de différence avec aucune autre modalité. Les mesures de diamètre au collet et de diamètre de la laitue
présentent des similarités. Dans les deux cas la modalité LFF+EF est moins développée que les autres
modalités. Encore une fois, les différences sont visibles en fin de culture (2 dernières semaines) et sont
plus marquées sur les mesures de diamètre global de la laitue

3.1.3 Indicateurs de la santé des plantes

3.1.3.1 Taux de Brix


Les mesures de taux de Brix présentées sur la Figure 18 sont comprises entre 4,4°B (EF) et 5,3°B
(EM_C). La tendance laisse suggérer que les EF et Témoin contiennent moins de sucres solubles que
les autres modalités, toutefois les données ne présentent pas de différences significatives. Ces taux de
Brix sont comparables aux valeurs trouvées dans la littérature et ne témoignent pas d’une mauvaise
qualité ou santé des laitues (Meagy et al. 2013).

3.1.3.2 Phytopathogènes et Ravageurs


Aucun phytopathogène n’a été identifié au cours de la culture des laitues. Concernant les ravageurs, des
dégâts de limaces sont identifiés en début de culture, du 28/04 (6ème semaine de croissance) au 21/05
(9ème semaine de croissance). Après la 9ème semaine, les éventuelles attaques de limaces n’avaient plus
d’incidence sur le développement des laitues. La seule espèce de limace identifiée est Limax maximus,
appelée aussi limace léopard (voir Figure 19), qui vit plutôt dans les sous-bois et est omnivore (Charrier
2016). Il n’est pas étonnant de la retrouver sur la parcelle bordée par un bosquet lui servant probablement
d’habitat. Si d’autres limaces se sont présentées sur la parcelle, elles n’ont pas été identifiées. La Figure
19 représente les 3 niveaux d’attaque les plus élevés (4, 5 et 6) et le nombre cumulé de laitues dans ces
catégories au cours des semaines d’attaque. Les laitues les plus touchées sont les laitues LFF et LFF+EF,
avec finalement, 3 laitues mortes pour la modalité LFF et 1 pour la modalité LFF+EF. Les laitues des
modalités LFF et EF sont autant touchées l’une que l’autre.

3.1.4 Indicateurs du rendement

3.1.4.1 Biomasse aérienne fraîche, biomasse aérienne sèche et taux de matière sèche
Les mesures de biomasse fraîche (Figure 20) et la biomasse sèche (Bmsec) des laitues (Figure 21)
présentent des tendances similaires entre elles et aux précédentes mesures de croissance végétative. Pour
la biomasse fraîche, les laitues des modalités LFF+EF et LFF pèsent moins lourd que les laitues des
modalité EF et Témoin. On retrouve jusqu’à 63 g de différence entre LFF+EF et EF. Pour la Bmsec, les
différences sont plus prononcées. La biomasse de la modalité LFF+EF est plus faible que toutes les
autres laitues, en moyenne entre 1,4 g de différence avec LFF et 3,2 g et de différence avec EF. Les taux
de matière sèche sont autour de 5%, ce qui est la valeur attendue (Mou 2009).

35
Figure 22: Diamètre moyen des laitues à la récolte (cm) par modalité et valeur moyenne (droite orange)

Figure 22: Average diameter of lettuce at harvest (cm) by treatment and overall average (orange line)

Figure 23: Taux de Brix moyen (°B) par modalité et moyenne globale (droite orange)

Figure 23: Average Brix level (°B) per modality and overall average (orange line)

Figure 24: Analyse des nutriments contenus dans la sève des laitues (cycle 2), principaux résultats

Figure 24: Nutrient analysis of lettuce sap (cycle 2), main results
Bien qu’il soit légèrement plus élevé pour la LFF (5,98%) et plus faible pour le témoin (4,87%), aucune
différence significative n’est observée entre les taux de matière sèche (%MS) des différentes modalités
ni concernant les pourcentages de perte à la récolte. Les rendements des laitues traitées à la LiFoFer et
LFF+EF sont globalement moins élevés.

3.2 EXPERIMENTATION N°1, CYCLE 2 : RESULTATS


3.2.1 Indicateurs de la croissance végétative
Le suivi de la croissance végétative est basé sur 3 mesures. La première mesure réalisée le 07/07 permet
de mesurer le diamètre des laitues, mais les laitues étant encore petites, le diamètre au collet n’a pas été
mesuré. Il n’y a pas de différence de développement entre les laitues et aucune tendance ne se dégage à
la première mesure de diamètre global. Trois semaines plus tard, le 29/07, il n’y a toujours pas de
différence significative (p-value > 0,05) mais une tendance se dégage sur les mesures de diamètre moyen
et de diamètre au collet en faveur de la modalité EF, plus larges. Les laitues LFF+EF sont celles ayant
les diamètres les plus petits. A la récolte, le 11/08 (voir Figure 22), les laitues EF sont plus larges de
2,2cm que les laitues LFF+EF (p-value < 0,05). Pour les mesures de diamètre au collet on observe
exactement les mêmes résultats, avec une différence significative à la récolte entre les modalités
LFF+EF et EF (p-value < 0,05). Les laitues traitées aux EF et à la LiFoFer ont une moins bonne
croissance végétative que la modalité EF mais reste similaires à la modalité témoin.

3.2.2 Indicateurs de la santé des plantes

3.2.2.1 Taux de Brix


Les mesures de taux de Brix effectuées sur les laitues du cycle 2 et présentées sur la Figure 23 varient
en moyenne entre 3,51°B (LFF) et 4,61°B (T). Les mesures ne présentent pas de différences
significatives entre les modalités et donc globalement pas de différences du niveau de la santé des laitues.
Les valeurs des laitues du traitement LFF sont plus variables (écart-type = 1,49) que pour les autres
modalités (écart-type compris entre 0,36 et 0,65), suggérant que l’état de santé de ces laitues est plus
variable que les autres modalités.

3.2.2.2 Incidence des ravageurs et des phytopathogènes


Aucuns ravageurs ni pathogènes n’ont été identifiés au cours de la culture. Ainsi, il n’est pas possible
de mettre en évidence des différences d’attaques entre les différentes modalités.

3.2.2.3 Analyse des nutriments contenus dans la sève


Les résultats du laboratoire d’analyse de sève sont fournis avec des optimums pour chaque nutriment.
Des tests statistiques ne peuvent être appliqués à ces données car une seule valeur est obtenue pour
chaque modalité. Ce sont donc des observations permettant d’émettre des pistes d’approfondissement.
Parmi tous les éléments analysés, il est choisi de présenter ceux qui présentent des tendances différentes
entre les différents traitements. L’ensemble des données est présenté en Annexe IV : Résultats des
analyses NOVACROP Laitues cycle 2. La Figure 24 présente les taux nutriments principaux par
modalité, l’intervalle bleu correspond à l’optimum fournit par le laboratoire. Le taux de calcium (Ca)
contenu dans les jeunes feuilles varie peu.

37
Figure 25: Biomasse fraîche moyenne (g) par modalité des laitues cycle 2 à la récolte

Figure 25: Average fresh biomass (g) per modality of cycle 2 lettuce at harvest

Figure 26: Perte de biomasse fraîche à la récolte (% de la biomasse initiale) par modalité

Figure 26: Loss of fresh biomass at harvest (% of initial biomass) by modality

Figure 27: Biomasse racinaire sèche moyenne (g) des tomates par modalité après récoltes

Figure 27: Average dry root biomass (g) of tomatoes per modality after harvesting
Les taux des vieilles feuilles sont décroissants en partant de la modalité EF (1007ppm), EM (930ppm)
puis on arrive autour de l’optimum avec la modalité LFF (815ppm), LFF+EF (634ppm) et la modalité
témoin (584ppm) Les valeurs sont globalement un peu élevées au regard de l’optimum fournit et de la
littérature (entre 180 et 360ppm). Les valeurs de phosphore (P) sont cohérentes avec l’optimum et la
littérature (entre 200 et 330 ppm) et sont plus élevées pour les jeunes feuilles des modalités EM
(393ppm) et LFF (376ppm). Les taux de sucre contenus de la sève diffèrent de manière importante. La
sève contenue dans les jeunes feuilles des laitues des modalités Témoin (0,7%), EF (0,6%) et LFF (0,4%)
présentent des taux de sucre compris dans l’optimum, entre 0,3% et 1,4% de la sève, et plus élevés que
les autres modalités. Les modalités EF et T se démarquent particulièrement. Aucune particularité n’est
notée pour les valeurs de potassium (K) qui sont globalement un peu élevées par rapport aux références.
Les taux d’azote minéral (NH4) sont plus élevés pour les modalités LFF+EF (248ppm) et EF (221ppm).
Pour le taux d’azote (N) total les valeurs sont proches mais toutes en dessous de l’optimum fournit par
le laboratoire. Globalement, il n’y a pas de signe de carences particulières. Les taux de sucres élevés
pour les modalités EF et Témoins témoigneraient d’une meilleure santé des laitues de ces modalités.

3.2.3 Indicateurs du rendement


A la récolte, le développement des laitues est très disparate. On dénombre au total 6 laitues qui n’ont
pas survécu à la transplantation au champ. A la récolte, certaines laitues sont montées en graines (notées
M), d’autres sont commercialisables (notées C) et d’autres ont un diamètre légèrement petit mais
commercialisables (notées PC). Ainsi, seules les laitues C et PC sont pesées. Ce tri réduit le nombre de
mesures à 45 en tout (au lieu de 80). Finalement, 23 laitues sont commercialisables et 22 laitues sont
petites mais commercialisables. Les poids frais moyens sont présentés Figure 25.
Le nombre de répétitions ayant ainsi été réduit, les écarts-type sur les moyennes de poids frais par
modalité sont grands. Malgré cela, les analyses statistiques révèlent que les laitues de la modalité EF
(63,3g) possède un poids frais significativement plus élevé que celles de la modalité LFF+EF (24,7). On
n’observe pas de différences pour les pertes à la récolte liées au nettoyage des laitues (Figure 26).

3.3 EXPERIMENTATION N°2 : RESULTATS


3.3.1 Indicateurs de la croissance végétative

3.3.1.1 Biomasse racinaire


Les mesures de biomasse racinaires sont présentées sur la Figure 27, et montrent une légère tendance
des tomates traitées à la LiFoFer et aux extraits fermentés et traitées à la LiFoFer seule à avoir une
biomasse racinaire plus élevée que les autres modalités. Ces différences ne sont pas significatives (p-
value > 0,05), les écarts-types des données étant très grands. De plus les valeurs de LFF et LFF+EF sont
proches du témoin.

3.3.1.2 Suivi de la croissance aérienne


Les mesures de hauteur sont arrêtées au 12/07 car il est considéré que la croissance végétative est
terminée. Ainsi, pour les mesures utilisées sont comprises entre le 10/05 (jour du premier traitement et
des premières mesures) et le 12/07.

39
Figure 29: Facteur de croissance des pieds de tomate
calculé par modalité

Figure 28: Suivi de la hauteur de plant des pieds de Figure 29: Growth factor of tomato plants calculated
tomate (cm) en fonction du temps by modality

Figure 28: Monitoring of plant height of tomato plants


(cm) as a function of time

Figure 31: Photographie d'un


puceron aptère sur pied de
Figure 30: Croissance (cm) des pieds de tomates entre deux périodes de mesure tomate (photographie :
C.Denis)
Figure 30: Growth (cm) of tomato plants between two measurement periods
Figure 31: Photograph of an
aphid on a tomato plant
(photograph: C.Denis)

Figure 32: Nombre moyen de pied de tomate attaqué par les


pucerons par modalité Figure 33: Nombre de pucerons moyen par pied de
tomate par modalité
Figure 32: Average number of tomato plants attacked by
aphids per modality Figure 33: Average number of aphids per tomato plant
per modality
Globalement, les différences de hauteur entre les modalités sont faibles (voir Figure 28). Mais le facteur
de croissance (Figure 29) calculé entre la mesure à T0 (10/05) et la dernière mesure de hauteur (12/07)
est plus élevé pour les plants traités à la LFF (2,7) suivie par les modalités Témoin (2,5), EF (2,4) puis
LFF+EF (2,13) et enfin la modalité EM_C (2,0). Le suivi de la hauteur prise entre chaque mesure (Figure
30) permet une analyse plus détaillée. Entre la 3ème (T0) et la 5ème semaine de croissance (T+2), les
tomates traitées à la LiFoFer poussent significativement plus rapidement que les modalités EM_C et
LFF+EF, avec un gain moyen respectif de 5,1cm. Elles sont suivies des pieds de tomates traitées à l’eau
(Témoin : + 4,6cm) et celles traitées aux extraits fermentés d’ortie (+ 4,2cm). Les modalités traitées à la
LFF+EF et aux EM_C ont une croissance plus lente (3,7 et 3,6 cm). Entre le 01/06 (T+4) et le 15/06
(T+6) la modalité LFF a poussé autant que la modalité témoin (+ 10,1 et + 9,8) et ce sont les pieds de
tomates traités aux EM_C qui ont poussés moins vite (+ 8,9 cm). Les autres semaines de mesure, il n’y
a pas de différences significatives entre les différentes modalités. De même, il n’y pas de différence de
de hauteur prise entre la première semaine de mesure et la 12ème semaine de mesure, ni de tendance qui
se dégage. Les gains en nombre de cm total gagné en hauteur, du repiquage à la dernière récolte, ne met
pas en évidence de différence significative (p-value > 0,05) entre les différentes modalités. Néanmoins
on remarque une croissance plus rapide lors des premières semaines de croissance pour les tomates
traitées à la LiFoFer. Les mesures de diamètre au collet sont similaires pour les différentes modalités.
Les comptages de gourmands et de nombre de grappe par pied ne diffèrent pas non plus. On retrouve en
moyenne 3 gourmands par pieds et 1 grappe par gourmand. Le nombre moyen de fruit par grappe et
nombre de fruit par pied présentent également des valeurs équivalentes pour chaque modalité.

3.3.2 Indicateurs de la santé des plantes

3.3.2.1 Incidence des ravageurs et phytopathogènes


Des pucerons sont dénombrés en début de croissance, quand les pieds de tomate sont dans la pépinière.
Les aptères (Figure 31) sont de couleur verte et les antennes sont aussi grandes que le corps. L’espèce
soupçonnée est Myzus persicae mais n’est pas identifiée avec certitude car aucun adulte n’a été aperçu.
Les attaques ont eu lieu entre le 17/05 et le 25/05. Après cette date, les tomates sont placées à l’extérieur
et la pression diminue très rapidement. Les modalités les plus attaquées en termes de nombre de pied
attaqués (Figure 32) sont les tomates EM et LFF+EF. Toutefois, c’est sur la modalité LFF qu’on observe
le plus haut nombre d’individu moyen par pied (Figure 33). Cela est dû à un pied comptant 36 individus.
Les analyses statistiques ne révèlent toutefois pas de différences significatives pour cet indicateur.

3.3.2.2 Taux de Brix


Les taux de Brix moyens mesurés pour la récolte 1 et la récolte 3 sont présentés page suivante (Figure
34). Les données de taux de Brix sont disponibles pour la première (récolte 1) et la dernière récolte
(récolte 3). Une erreur de manipulation ne permet pas d’exploiter les données de la deuxième récolte.
Le taux de Brix moyen par modalité sur les 2 récoltes ne présente pas de différence significative. Il en
va de même lorsque chaque récolte est analysée tour à tour (p-value > 0,05). Le taux de Brix moyen
global de la première récolte est plus bas que la deuxième rendant probablement compte de la différence
de maturité des fruits (Kleinhenz 2012).

41
Figure 34: Taux de Brix moyen des tomates (°B) par modalité et par récolte

Figure 34: Average Brix level of tomatoes (°B) by modality and by harvest

Figure 35: Poids moyen (g) récolté par pied de tomate par modalité pour les différentes récoltes

Figure 35: Average weight (g) harvested per tomato plant by modality for the different harvests

Tableau 9: Récapitulatif des données de rendement sur tomates

Table 9: Summary of tomato yield data


3.3.3 Indicateurs du rendement
En tout, 3 récoltes sont effectuées pour un total de 1,2551kg de tomates. Il est décidé d’arrêter les récoltes
le 23/08/2021 pour réaliser les traitements de données dans le cadre de ce rapport mais aussi car les
plants de tomates commençaient à flétrir. Les données détaillées dans le Tableau 9 indiquent que la
récolte totale (somme des trois récoltes) la plus importante est de 346,7g pour la modalité témoin, suivie
par la modalité LFF+EF avec 259,5g puis les modalité LiFoFer et Extrait Fermenté (respectivement
255,3g et 250,3g) et enfin la modalité microorganismes du commerce avec 143,3g. Pour ce lapse de
temps, c’est la modalité témoin qui a le plus produit. Les poids moyens des fruits sur les 3 récoltes sont
analysés sur la Figure 35. Les poids moyens sont proches mais on remarque que pour la modalité LFF
l’écart-type sur les données est grand, signifiant une grande variabilité du poids moyen des fruits.
Lorsque chaque récolte est étudiée une à une, aucune différence significative de rendement en poids
frais total récolté n’est mise en évidence, ni sur les données de poids moyen par fruit, ni sur les données
de poids total par modalité.

4 ANALYSES ET DISCUSSION DES RESULTATS

4.1 EXPERIMENTATION N°1, CYCLE 1


Cette première partie de l’expérimentation n°1 met en avant un désavantage en termes de croissance
racinaire (Lr et Br), de croissance végétative et de rendement (matière fraîche et matière sèche) pour les
laitues traitées avec un mélange de LiFoFer et d’extrait fermenté d’ortie (LFF+EF). Les laitues de la
modalité EF sont, pour ces indicateurs, équivalentes au témoin, voire légèrement avantagées. Ces
résultats sont corroborés par la littérature scientifique dont les résultats encourageants concernant la
croissance végétative, la floraison, le rendement, grâce à l’utilisation de purin d’ortie (Domenico 2019).
Les laitues de la modalité LFF obtiennent quant à elles des résultats en-dessous ou équivalent au témoin
pour les mesures de rendement en biomasse aérienne fraîche à la récolte. La combinaison des extraits
fermentés d’ortie et de la LiFoFer semble néfaste au bon développement des laitues. Concernant les
attaques de limaces, elles semblent avoir été plus fortes sur les modalités LFF+EF. Ce résultat est à
mettre au regard des résultats obtenus sur la croissance végétative. En effet des attaques sont identifiées
durant cinq semaines, les dommages causés sur les laitues de ces modalités peuvent donc s’être
répercutés sur la croissance végétative et le rendement. Le diagnostic de sol par les PBI n’indiquent pas
particulièrement de mauvaises conditions sur les placettes des laitues LFF+EF. Concernant les effets de
la LiFoFer seule sur les laitues, les résultats obtenus pour les indicateurs de la croissance végétative ne
distinguent pas significativement cette modalité du témoin sauf pour le diamètre global des laitues à la
récolte, qui est plus petit. Cette observation est confirmée par les mesures de biomasse fraîche qui
suivent la même tendance. Il serait intéressant de reconduire cet essai en se concentrant sur l’effet de la
LiFoFer seule et de voir si la tendance se confirme à nouveau. En effet, cette piste semble prometteuse
étant donné que plusieurs études indiquent une amélioration de la croissance et du rendement des laitues
après un traitement aux EM (Criollo et al. 2011 ; Liriano González et al. 2019).

43
Figure 36 : Photographies des laitues du cycle 2 de la modalité EF, répétition 1, illustrant les
disparités de stade de développement au sein d'une même placette expérimentale

Figure 36: Photographs of lettuce from cycle 2 of the EF model, replication 1, illustrating the
disparities in development stage within the same experimental plot
Aucun phytopathogène n’ayant été identifié au cours de l’expérimentation, nous ne pouvons pas
confirmer ou infirmer l’hypothèse concernant le potentiel de biocontrôle de la LiFoFer pour les maladies
provoquées par les microorganismes sur les laitues.
Enfin, la comparaison des résultats des EM_C et de la LiFoFer ne donne de tendance sur aucun
indicateur. De plus, les effets des EM_C sur la culture n’ont pas non plus été significatifs. Pour les
prochaines expérimentations, on peut envisager d’utiliser le produit de référence fabriqué par la société
EMRO. Ce produit ferait meilleure référence que le produit Synbiovie utilisé ici qui est peu évalué dans
la littérature.

4.2 EXPERIMENTATION N°1, CYCLE 2


Les résultats obtenus pour le cycle 2 sont à prendre avec plus de précaution étant donné que moins de
données ont pu être récoltées dû à la grande disparité de stade de développement des laitues à la récolte
(voir Figure 36). De plus le cycle de croissance a été plus rapide donc moins de données de suivi de
croissance sont à disposition pour évaluer l’effet de la LiFoFer. Les mesures de diamètre effectuées à la
récolte et les mesures de biomasse fraîche montrent une différence significative entre les laitues de la
modalité LFF+EF et la modalité EF. Bien qu’il n’y ait pas de différence avec le témoin pour ces deux
modalités, une tendance se dégage en faveur des EF. L’analyse qualitative des nutriments mesurés dans
la sève des plantes met en avant un taux de sucres totaux plus élevés pour les modalités EF et Témoin,
indiquant un bon développement de la plante, ce qui est confirmé par les valeurs de rendement.
L’analyse de sol BRDA-Hérody et le diagnostic T0 des PBI indiquent que le sol et assez compacté,
voire asphyxié, ce qui favoriserait une quantité élevée de NH4 dans le sol. Cela expliquerait les taux
élevés de NH4 trouvés dans les laitues et donc son absorption importante par ces dernières (Fernandes,
Rossiello 1995). Globalement, les laitues traitées à la LiFoFer et aux extraits fermentés présentent une
fois de plus des résultats inférieurs aux autres pour les indicateurs de croissance, de rendement et pour
certains indicateurs de la santé des plantes.

4.3 EXPERIMENTATION N°1 : ANALYSE CROISEE DES CYCLES 1 ET 2


4.3.1 Comparaison du cycle 1 et 2
Les tendances des rendements obtenus pour les laitues du cycle 1 et du cycle 2 sont comparées. Il est
observé la même baisse de rendement significative de la modalité LFF+EF par rapport à la modalité EF,
Globalement au cours des deux cycles de culture la modalité LFF+EF présentent de moins bons résultats
surtout pour les indicateurs de croissance et de rendement. Pour le cycle 2, il n’y a aucune attaque de
limaces et pourtant, les laitues LFF+EF présentent de moins bons résultats. Dans ce cas, le lien entre les
attaques de ravageurs et le faible rendement de la modalité LFF+EF ne peut être établi. Il semble donc
que cette modalité soit défavorable au développement et au rendement des laitues. Il n’existe pas ou peu
d’études combinant l’utilisation d’extrait fermenté d’ortie et l’utilisation de microorganismes
bénéfiques, artisanaux ou non. C’est également la première fois que cette modalité est testée à
l’association, il est donc difficile de confronter ces résultats à d’autres études.

45
Afin de mieux comprendre les interactions entre la LiFoFer et l’extrait fermenté d’ortie, il serait
intéressant de reconduire des expérimentations avec différentes modalités d’application de ces deux
préparations. En effet, les agriculteurs biologiques susceptibles d’utiliser la LiFoFer sont souvent déjà
sensibilisés à l’utilisation de purin d’ortie. En attendant d’étoffer ces résultats, il faut être vigilant sur
les recommandations faites aux agriculteurs qui voudraient utiliser de la LiFoFer et qui utilisent déjà de
l’extrait fermenté d’ortie, afin de ne pas pénaliser leurs récoltes.
Concernant les effets de la LiFoFer seule sur les laitues de plein champ, on ne constate pas d’effet
favorisant la croissance des plantes comparée à des laitues traitées à l’eau.

4.3.2 Critique du dispositif expérimental


Le poids des laitues récoltées est en deçà des laitues habituellement trouvées dans le commerce. Pour
une laitue cultivée en agriculture biologique, il est recommandé de récolter lorsque le poids atteint
environ 350g/plante (FRAB 2009). Ici le poids maximal est de 188,7g. Des facteurs tels que la densité
élevée de plantation nécessaire à des fins d’expérimentation ainsi que le sol nouvellement travaillé ont
pu limiter la croissance des laitues et leur rendement, nous éloignant d’une culture en condition de
production. Concernant l’emplacement des modalités sur la parcelle, une erreur dans la disposition
initiale des placettes d’expérimentation déséquilibre le plan expérimental prévu et ne permet plus de
couvrir aussi bien l’hétérogénéité du terrain. Pour les prochaines expérimentations sur ce terrain, un
rééquilibrage du plan expérimental serait approprié. Il n’est pas possible de réaliser un plan parfaitement
équilibré car la parcelle est assez étroite. L’hétérogénéité du terrain et les conditions expérimentales peu
adaptées à un objectif de production ont pu cacher les effets éventuels de la LiFoFer sur les cultures de
laitues.

4.4 EXPERIMENTATION N°2


A la 5ème semaine de croissance et 2 semaines après le début du traitement, les tomates traitées à la
LiFoFer semble pousser plus rapidement. De plus, le facteur de croissance calculé entre la mesure à T0
et la dernière mesure de hauteur tend à être plus élevé pour les plants traités à la LFF (2,72). On peut
émettre l’hypothèse que le traitement à la LiFoFer permettrait un taux de croissance plus élevé à un
stade relativement jeune du plan de tomate. Un résultat similaire est observé pour un essai réalisé sur du
maïs doux. L’utilisation d’EM est comparée avec celle d’un fertilisant chimique. Elle révèle que les
plants fertilisés aux EM, malgré un retard de croissance aux premiers stades de la plante, le rattrapent
ayant un taux de croissance plus élevé que le fertilisant chimique au stade « moyen » de la plante, sans
différence finale de biomasse sèche et de rendement en grain (Kato et al. 1999). Une autre étude qui
utilise un inoculant contenant un consortium de bactéries et champignons sur une culture de tomates
constate une augmentation du rendement par rapport à des plants non inoculés (Inculet et al. 2019). Les
constats ne sont pas similaires pour l’expérimentation 2. Cependant, les résultats obtenus ici sont à
mettre au regard des attaques de pucerons ayant eu lieu la même semaine. Le 25/05 les tomates de la
modalité EM_C et LFF+EF ont gagné moins de cm de hauteur que les autres modalités. A cette même
date, un relevé de puceron est effectué et révèle que les modalités avec le nombre de pied le plus attaqué
sont également les modalités EM_C et LFF+EF.

47
40
35
30
Température (°C)

25
20
15
10
5
0

Aire d'amplitude des températures (max et min) en fonction du temps

Figure 37: Relevés des températures minimales et maximales au cours de l'expérimentation sur tomate

Figure 37: Minimum and maximum temperature readings during the tomato experiment
Ainsi, pour éviter les biais provoqués par les attaques de ravageurs et consolider les observations, il
serait intéressant de reconduire cet essai en pots sous un filet de protection évitant le passage des
pucerons. Globalement, il n’y a pas de différence de croissance entre les différentes modalités, et pas de
différences significatives avec la modalité témoin. La difficulté de mettre en évidence les effets de la
LiFoFer sur la culture de tomate est possiblement lié aux conditions de culture. Les températures élevées
du mois de juillet et août illustrée par le relevé de température ci-contre peuvent avoir limiter la
croissance des tomates (Figure 37). Une température supérieure à 35°C peut endommager la
germination, la phase végétative, la floraison, la nouaison et la phase de maturation des fruits (Faruq et
al. 2012). De plus, les tomates n’ont pas reçu d’ombre et l’irrigation n’a pas été suffisante tout au long
de la culture. Les symptômes tels que le jaunissement et l’assèchement de certaines feuilles témoignant
du stress hydrique sont accentués par un support de culture séchant. Ces éléments expliquent également
le rendement global faible comparé au rendement potentiel de ce cultivar, les fruits pouvant peser entre
15 et 30 g, faisant entre 5 et 18 fruits par grappe. Ainsi, dans le cas de cette expérience, les traitements
appliqués ne sont ni dommageables ni favorables à la croissance et au rendement des tomates.

4.5 DISCUSSION AUTOUR DES CONDITIONS D’EXPERIMENTATION


4.5.1 Hétérogénéité du terrain
Des observations de terrain remettent en doute l’homogénéité du terrain utilisé pour les cycles 1 et 2 de
l’expérimentation n°1 et ainsi sa viabilité à être utilisé pour des expérimentations de pleins champs. A
la suite du diagnostic des plantes bio indicatrices, l’expert fait remarquer que le sol semble plus humide
au nord (blocs 1 et 3) qu’au sud (placette 2 et 4). En effet, après vérification statistique, l’effet bloc est
confirmé : les laitues des blocs 1 et 3 ont un meilleur rendement et un plus haut diamètre que les laitues
des blocs 2 et 4. Une différence d’exposition au soleil est également notée. Les laitues à l’est (blocs 3 et
4) reçoivent plus d’ombre que les laitues des blocs 1 et 2. En effet, un bosquet apporte de l’ombre grâce
aux arbres qu’il abrite. Ainsi, les résultats obtenus pour l’expérimentation 1 semblent fortement
influencés par l’hétérogénéité du terrain et sont donc à interpréter avec précaution. Bien qu’il soit
difficile de trouver un terrain homogène en région ardéchoise, une parcelle moins hétérogène serait
préférable.

4.5.2 Les contraintes expérimentales : constats et perspectives


Les études menées au sein de l’association répondent à des contraintes de logistique et de coût. Certaines
analyses plus couteuses mais plus poussées pourraient être mise en place afin de mieux comprendre le
fonctionnement de la LiFoFer. Par exemple, la mesure de l’activité bactérienne est un bon indicateur
permettant d’évaluer l’impact des pratiques agricoles sur le court terme (Stark et al. 2007 ; Lagomarsino
et al. 2009). Elle sera d’autant plus judicieuse dans le cas d’une expérimentation à durée limitée si la
LiFoFer a un impact sur l’activité biologique du sol. L’association souhaite également évaluer le
potentiel de la LiFoFer à allonger la durée de conservation des fruits et légumes une fois conservés. La
littérature scientifique est encourageante quant à cette piste aux vues de la part importante des bactéries
lactiques dans la LiFoFer. En effet ces bactéries auraient un potentiel de biocontrôle sur les pathogènes
apparaissant post-récolte (Lamont et al. 2017).

49
5 CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Face à la nécessité de développer des connaissances pratiques et des références scientifiques sur
l’utilisation de produits à base de microorganismes et leur fonctionnement, l’association Terre et
Humanisme, actrice du déploiement de l’agroécologie, forme un réseau important d’acteurs du monde
agricole technique et scientifique pour travailler en réponse à cette problématique. Dans ce cadre, ce
stage s’est particulièrement intéressé aux effets de la litière forestière fermentée (LiFoFer), testée
empiriquement depuis plusieurs années en France et en Afrique de l’Ouest.
Les expérimentations menées pendant ce stage sur Lactuca sativa (laitue) et Solanum lycopersicum
(tomate) ne permettent pas de mettre clairement en évidence un effet de la LiFoFer sur ces cultures.
Pour la laitue, aucun traitement n’a permis une amélioration significative de la culture par rapport aux
témoins traités à l’eau, que ce soit d’un point de vue de la santé de la plante, de la croissance végétative
ou du rendement. Au contraire, la modalité LiFoFer combinée aux extraits fermentés d’ortie sur laitue
semble même influencer négativement les indicateurs de croissance végétative et de rendement pour
cette culture. Pour la culture de laitue, les hypothèses initiales d’effets positifs de la LiFoFer sur la
croissance végétative, le rendement, la santé de la plante ainsi que de stimulation de la vie du sol ne
peuvent être vérifiées. Cependant, pour la culture de tomate, la croissance végétative semble avoir été
favorisée par l’application de LiFoFer au cours des stades « jeunes » de la plante (5ème semaine de
croissance).
Outre les biais expérimentaux constatés au cours de l’expérimentation menée sur les laitues, la méthode
d’évaluation des effets de la LiFoFer peut être améliorée. Le nombre important d’objectifs sous-tendus
pas les essais rend difficile la caractérisation précise des effets potentiels de la LiFoFer. En effet, avant
de pouvoir comparer la LiFoFer à d’autres produits similaires et avant d’explorer simultanément
plusieurs pistes d’applications possibles de ce produit, il semble prioritaire de se concentrer sur la
validation de l’effet d’augmentation du rendement des cultures. C’est une préoccupation importante qui
passe pour la LiFoFer par la précision des préconisations d’utilisation. La dose de produit pur, la
dilution, la fréquence et la période de traitement sont des éléments à préciser.
Au regard de la complexité et du peu de connaissances disponibles sur cette technologie qu’est la
LiFoFer, il est important de continuer à collaborer avec les organismes de recherche et
d’expérimentations partenaires du projet. Le développement d’un tel produit est très pertinent pour une
agriculture en transition agroécologique, non seulement en France mais dans le monde entier. Les
résultats obtenus sont encourageants, non seulement au travers du projet LiFoFer, mais aussi pour les
préparations à base de microorganismes développées à travers le monde. De plus, en considérant la part
des produits biologiques qui continue d’augmenter chaque année dans de nombreux pays, l’utilisation
de ces produits est prometteuse (Rani, Kumar 2019). Les agriculteurs biologiques, conventionnels, de
grandes et petites surfaces peuvent tous y trouver leur intérêt : les effets des bioproduits sont visibles sur
le long terme dans l’agrosystème, il n’y pas d’effets secondaires sur la santé humaine, ni sur
l’environnement et la fabrication est peu coûteuse. Face aux constats exposés par les experts du climat
dans le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), il
est urgent de développer des solutions résilientes pour l’agriculture, une des premières victimes du
changement climatique. Le développement de la LiFoFer est donc à poursuivre car elle répond à de
nombreux enjeux sociaux, économiques et environnementaux actuels.

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ANNEXE I : RESUME DU MEMOIRE EN ANGLAIS – REPORT SUMMARY

Context and objectives of the project

To meet the increasing demand for food due to the growing world population, it is necessary to improve
the environmental impact of agricultural production. One of the major challenges today is to achieve
sustainable and environmentally sound agricultural production while maintaining the volumes produced.
Current agricultural production methods, such as the inappropriate use of pesticides and chemical
fertilisers, create environmental and health problems (Gunnell et al. 2007; Leach, Mumford 2008).
Moreover, the beneficial interaction between plants and microorganisms has often been ignored in
breeding strategies. Today, some strains of microorganisms are used and recognised for pathogen
control and plant growth promotion, such as bacteria of the genus Azospirillum or Rhizobium (Berg
2009). These considerations are of primary importance as microbes perform crucial functions for plant
nutrition and protection against pathogens (Raaijmakers et al. 2009). Some farmers have long made use
of these microorganisms using fermented preparations (composts, lactic acid bacteria), and more
recently specialised commercial preparations, including Prof. Teruo Higa's "Effective Microorganisms"
(Higa, Parr 1994; Faessel 2014; Parnell et al. 2016). These Effective Microorganisms (EM) are the
subject of a large, but often biased and low-quality literature - so much so that the question of their
actual usefulness remains a controversial issue (Golec et al. 2013; Olle, Williams 2013). The EM
concept was then adapted first in Costa Rica through close collaboration between farmers and
researchers (Felix 2015; Tencio 2014). Heir to this adaptation, Fermented Forest Litter, hereafter
'LiFoFer', is a preparation based on forest litter, fermented under micro-aerobic conditions in the
presence of molasses, cereal bran, and whey (Felix 2015). LiFoFer has two main specificities: its local
origin and the great diversity of microbial strains used and supporting the natural balance of the targeted
agrosystems while increasing the technical and financial accessibility of its production. Preparations of
LiFoFer are being studied in France and in Western Africa (CIRAD) with the aim of characterising its
physicochemical and microbiological properties (P. Christen, IRD) and assessing its impact on market
garden crops (GABs). From this context emerged the need for a scientific evaluation of the effectiveness
of LiFoFer under temperate conditions, on vegetable production among others. In a participatory
research-action approach, Terre & Humanisme (T&H), FiBL France, CIRAD, IRD and organic farmers'
groups are collaborating to better understand its action and, if necessary, to optimise its effectiveness,
to give credibility to it, to capitalise on it and to disseminate new know-how in the service of
agroecological agriculture. Preliminary observations tend to corroborate the hypothesis of a beneficial
action of LiFoFer on the bioavailability of nutrients, the recycling of organic matter, and the resistance
of plants to pathogens.
Thus, these results and the consultation of the stakeholders in this participatory research project led to
the choice of the problematic of this thesis: Given its complexity and the limited knowledge acquired,

1
how can the various effects of LiFoFer be evaluated in an experimental approach that is as close
as possible to the conditions of organic market garden production?
To do this, two experiments were set up:
Experiment n°1 on lettuce is carried out in the field and is divided into 2 crop cycles, called cycle 1 and
cycle 2 respectively. These field trials make it possible to evaluate the effects of LiFoFer by considering
interactions with the environment, in particular the soil. As LiFoFer is intended for agricultural actors,
it is judicious to carry out this experimentation in conditions as close as possible to their own.
Experiment n°2 is carried out on a tomato crop in pots to guarantee a homogeneous crop support and to
focus on the effects of LiFoFer on the crop.
These two crops, lettuce, and tomato are chosen because they represent an important part of the market
in France and in Europe. Tomatoes are the most consumed vegetable in France. Lettuce, in addition to
being an everyday vegetable, has a relatively short growing cycle (2 to 4 months depending on the
season), which makes it a crop of choice for the experiments.

Methods

- LiFoFer production
LiFoFer is manufactured according to the protocol established by T&H which consists of a first
fermentation to obtain solid LiFoFer and a second fermentation to obtain a solution to be diluted before
use on crops.
There are two fermentation steps to make LiFoFer. The first fermentation consists in harvesting forest
litter geographically close to the plot to be treated (same soil and climatic conditions) and mixed into a
pile with wheat bran, goat's whey, a source of lactic acid bacteria, and organic sugarcane molasses, a
source of easily assimilated carbon. Once mixed, the water content is adjusted to 35-40%, and the pile
is transferred to a sealed container where it is tamped to remove as much air as possible. Fermentation
lasts for a total of 1 month, at a temperature of 25-30°C, during which time the canister is regularly
opened to vent the gas produced. The second fermentation consists in mixing the previously prepared
solid LiFoFer with organic sugarcane molasses and. The solution is poured into an airtight container, in
this case a stainless-steel tank, with a bung to allow the gas produced to escape without outside air
entering. Fermentation lasts one week at a temperature of between 25°C and 30°C with a final pH
between 3.5 and 4.
- Modalities
For both trials, the modalities are the same and they are described as follow. There are 5 modalities and
4 replicates per modality, i.e., 20 plots in all. Four blocks were delimited to avoid the variability of the
terrain as much as possible (see Figure 10). The 4 replicates per modality are randomly distributed. The
5 modalities tested are as follows:
- Modality T, Control: The lettuces of the control modality are treated with water only. If water is used
to treat the other modalities, the same amount is added here.
- Modality EF, Fermented Extract: To dissociate the potential effects of the fermented extract and
LiFoFer, and to compare LiFoFer to another growth stimulator, this modality is treated with fermented
nettle extract (Urtica dioica) alone, prepared at T&H as described in part 2.2.3.1.2.
- Modality EM_C, Commercially Effective Microorganism: In order to compare the efficacy of LiFoFer
to a commercial product, a commercially effective microorganism (EM_C) modality is set up. The Swiss
brand Synbiovie microorganism preparation presented is used because it is readily available and made
from sugarcane molasses, just like LiFoFer.
- LFF, LiFoFer modality: LiFoFer treatments are carried out with LiFoFer prepared at T&H according
to the method described in section 2.2.3.1.1 of this report.
- LFF+EF modality: The LiFoFer and Fermented Extract (LFF+EF) modality is a combination of the
two previous modalities. As FEs are commonly used in organic farming, it is desirable to see whether
they are compatible with the use of LiFoFer.
- Evaluated parameters
To assess the effect of LiFoFer, 3 main types of indicators are evaluated for each crop: plant health,
vegetative growth, and yield indicators. The parameters evaluated are chosen according to several
criteria: simplicity of execution, relevance of the measurement to the research objectives.
Plant health indicators include identification and count of pest and pathogens. Where pest or pathogen
symptoms are identified, an index of leaf area coverage or destruction is established according to the
severity of the symptoms. Brix content is also measured as it can evaluate part of the plant health.
Vegetative growth indicators consist in measuring regularly plant hight and size. Growth factor can be
calculated from those data, indicating if some plants are more developed than others.
Finally, yield indicator result from weighing the crops, possibly evaluating the dry matter content and
the percentage of loss at harvest.

Main results

- Experiment 1, cycle 1
Main results were obtained for vegetative growth and yield. Measurements for lettuce diameter after 8
weeks of crop show that the LFF+EF modality differs from the other modalities by having a smaller
average diameter than the other modalities (p-value < 0.05). This difference was maintained until
harvest. The LFF modality differs progressively from the other modalities. At harvest, the average
diameter was significantly smaller (p-value < 0.05) than the EF, EM_C and control modalities. The
measurements of the diameter at the neck also allow to evaluate the vegetative growth of the lettuce and
show significant differences during the last weeks of growth. From 03/06/21 onwards, the LiFoFer and
EF treated modality has a significantly lower collar diameter (p-value < 0.05) than the EF, EM_C and
LiFoFer only modalities (LFF). The differences are between 0.14mm and 0.25mm less diameter.
However, the Control (T) modality did not show any difference with any other modality. The
measurements of neck diameter and lettuce diameter show similarities. In both cases the LFF+EF

3
modality is less developed than the other modalities. Once again, the differences are visible at the end
of the crop (last 2 weeks) and are more marked on the overall diameter measurements of the lettuce
The measurements of fresh biomass and dry biomass (Bmsec) of the lettuces show similar trends to each
other. For fresh biomass, lettuces from the LFF+EF and LFF modalities weighed less than lettuces from
the EF and Control modalities. There was a difference of up to 63g between LFF+EF and EF. For Bmsec,
the differences are more pronounced. The biomass of LFF+EF is lower than all other lettuces, on average
between 1.4 g difference with LFF and 3.2 g difference with EF. The dry matter rates are around 5%
which is the expected value (Mou 2009). Although slightly higher for LFF (5.98%) and lower for the
control (4.87%), no significant difference was observed between the dry matter rates (%MS) of the
different modalities nor regarding the percentages of loss at harvest. The yields of the LiFoFer and
LFF+EF treated lettuces were globally lower.
- Experiment 1, cycle 2
As for cycle 1, main results are obtained for vegetative growth and yield indicators. There is no
difference in development between the lettuces and no trend in the first overall diameter measurement.
Three weeks later, there was still no significant difference (p-value > 0.05), but a trend emerged on the
average diameter and neck diameter measurements in favour of the larger EF variety. The LFF+EF
lettuces had the smallest diameters. At harvest, the non-parametric Kruskal-Wallis test revealed that EF
lettuces were 2.2 cm wider than LFF+EF lettuces (p-value < 0.05). For the neck diameter measurements,
the same results were observed, with a significant difference at harvest between LFF+EF and EF (p-
value < 0.05). The lettuces treated with EF and LiFoFer have a less good vegetative growth than the EF
modality but remain like the control modality.
- Experiment 2
For this experiment on tomato, main result is obtained of vegetative growth, as no differences were
found for yield and plant health. The height measurements are stopped on 12/07 because it is considered
that the vegetative growth is finished. Thus, the measurements used were taken between 10/05 (day of
the first treatment and the first measurements) and 12/07.
Overall, the differences in height between the modalities are small (see Figure 28). However, the growth
factor (Figure 29) calculated between the measurement at T0 (10/05) and the last height measurement
(12/07) is higher for the plants treated with LFF (2.7), followed by the Control (2.5), EF (2.4) and
LFF+EF (2.13) modalities and finally the EM_C modality (2.0). Monitoring the height taken between
each measurement (Figure 30) allows a more detailed analysis. Between the 3rd (T0) and 5th week of
growth (T+2), the LiFoFer-treated tomatoes grew significantly faster than the EM_C and LFF+EF
modalities, with an average gain of 5.1cm respectively. They are followed by tomato plants treated with
water (Control: + 4.6cm) and those treated with fermented nettle extract (+ 4.2cm). The modalities
treated with LFF+EF and EM_C have a slower growth (3.7 and 3.6 cm). Between 01/06 (T+4) and 15/06
(T+6) the LFF modality grew as much as the control modality (+10.1 and +9.8) and the tomato plants
treated with EM_C grew less quickly (+8.9 cm). During the other weeks of the measurement, there were
no significant differences between the different modalities. Similarly, there was no difference in height
gained between the first week of measurement and the 12th week of measurement, nor was there a trend
that emerged. The gains in total number of cm gained in height, from transplanting to the last harvest,
did not show any significant difference (p-value > 0.05) between the different modalities. Nevertheless,
a faster growth during the first weeks of growth was observed for the tomatoes treated with LiFoFer.
Neck diameter measurements were similar for the different modalities. The counts of suckers and the
number of clusters per plant did not differ either. On average, there were 3 suckers per vine and 1 cluster
per suckler. The average number of fruits per cluster and number of fruits per vine were also equivalent
for each modality.

Discussion

- Experiment 1, cycle 1 and 2


Yield trends for lettuce from cycle 1 and cycle 2 are compared. The same significant yield decrease was
observed for the LFF+EF modality compared to the EF modality. Overall, in both crop cycles, the
LFF+EF modality showed poorer results, especially for growth and yield indicators. In cycle 2, there
were no slug attacks and yet the LFF+EF lettuces performed worse. In this case, the link between pest
attacks and the low yield of the LFF+EF modality cannot be established. Therefore, it seems that this
modality is unfavourable for the development and yield of lettuce. There are few or no studies combining
the use of fermented nettle extract and the use of beneficial microorganisms, whether home-made or
not. Hence, it is difficult to compare these results with other studies. To better understand the interactions
between LiFoFer and fermented nettle extract, it would be interesting to repeat experiments with
different application modalities of these two preparations. Indeed, organic farmers likely to use LiFoFer
are often already aware of the use of nettle slurry. Until these results are available, care should be taken
when recommending to farmers who would like to use LiFoFer and who are already using fermented
nettle extract, so as not to penalise their crops. Concerning the effects of LiFoFer alone on field lettuce,
no effect on plant growth was observed compared to lettuce treated with water.
- Experiment 2
At the 5th week of growth and 2 weeks after the start of the treatment, the LiFoFer treated tomatoes
seemed to grow faster. Moreover, the growth factor calculated between the measurement at T0 and the
last height measurement tended to be higher for the LFF-treated plants (2.72). It can be hypothesised
that the LiFoFer treatment would allow a higher growth rate at a relatively young stage of the tomato
plant. A similar result was observed in a trial conducted on sweet corn. The use of EM is compared with
that of a chemical fertiliser. It was found that the EM fertilised plants, despite a delay in growth in the
early stages of the plant, recovered with a higher growth rate than the chemical fertiliser in the 'middle'
stage of the plant, with no final difference in dry biomass and grain yield (Kato et al. 1999). Another
study using an inoculant containing a consortium of bacteria and fungi on a tomato crop found an
increase in yield compared to non-inoculated plants (Inculet et al. 2019). The findings are not similar
for Experiment 2. However, the results obtained here should be seen in the light of the aphid attacks that
took place the same week. On 25/05, the tomatoes of the EM_C and LFF+EF modalities gained less cm

5
in height than the other modalities. On the same date, an aphid survey was carried out and revealed that
the modalities with the most attacked plants were also the EM_C and LFF+EF modalities.

Conclusion and perspectives

Faced with the need to develop practical knowledge and scientific references on the use of products
based on microorganisms and their functioning, the Terre et Humanisme association is forming a large
network of actors from the technical and scientific agricultural world to work in response to this
problem. In this context, this internship was particularly interested in the effects of fermented forest
litter (LiFoFer), which has been empirically tested for several years in France and West Africa. The
experiments carried out on Lactuca sativa (lettuce) and Solanum lycopersicum (tomato) did not clearly
show any effect of LiFoFer on these crops. For lettuce, none of the treatments resulted in a significant
improvement of the crop compared to the water-treated controls, either in terms of plant health,
vegetative growth, or yield. On the contrary, the LiFoFer modality combined with fermented nettle
extracts on lettuce even seems to negatively influence the vegetative growth and yield indicators for this
crop. However, for the tomato crop, vegetative growth seems to have been enhanced by the application
of LiFoFer during the "young" stages of the plant (5th week of growth).
In addition to the experimental biases observed in the lettuce experiment, the method of assessing the
effects of LiFoFer can be improved. Indeed, before LiFoFer can be compared to other similar products
and before exploring several possible applications of this product, it seems to be a priority to focus on
validating the effect of increasing crop yield. This is an important concern, which for LiFoFer requires
more precise recommendations for use.
In view of the complexity and the limited knowledge available for this LiFoFer technology, it is
important to continue to collaborate with the project's partner research and experimental organisations.
The development of such a product is very relevant for an agriculture in agro-ecological transition, not
only in France but worldwide. The results obtained are encouraging, not only through the LiFoFer
project, but also for the micro-organism-based preparations developed throughout the world. Moreover,
organic, conventional, large, and small-scale farmers can all benefit: the effects of bioproducts are
effective on the long term, there are no side effects on human health or the environment, and production
is inexpensive. In view of the findings of the latest IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change)
report, it is urgent to develop resilient solutions for agriculture, one of the first victims of climate change.
The development of LiFoFer should therefore be pursued because it meets many of today's social,
economic, and environmental challenges.
ANNEXE II : ANALYSES LABORATOIRE DE LA METHODE BRDA-HERODY
Mesures Surface Profondeur Valeurs de
0-30cm 30-60cm référence
Pierrosité 2,7 2,4
Coefficient de Fixation du sol (CF) 0,5 0,9 0,3 - 0,6
% Particules fines (argiles à feuillet et 14 17
limons fins)
% Limons grossiers 0 0
% Sables 69 41
Carbonatation 3 3 0-3
% Calcaire actif 22
Alcalino-Terreux (AT) = Ca + Mg 7,95 8,05
% Magnésium présent dans les AT 1 10 à 15%
Ca/Mg 107,5 Optimum
entre 8 et 12
K/Mg 1,3 Optimum
entre 1 et 3
Fer de Liaison (Fer L) 44 52 70
% MO totale (dosage classique) 2,87
Humus stable 2,79 2,95
% MOF dans l'humus total (matière 7% TRACE 20-25%
organique facilement attaquable par les
microorganismes)
3 F (matière organique d'accumulation très 1,6 0,4 - 0,6
stable avec une activité biologique intense)

Nini (matière organique d'accumulation 224 < 80


avec une activité biologique très faible)

P 2 1% - 1,5%
K 3
Mg 2
Aluminium 0,2 0,2
Manganèse 1 1,7 1,3
Manganèse 2 1,7 1,3

7
ANNEXE III : LISTE DES PARAMETRES EVALUES
Indicateur Mesure Unité de mesure Récurrence N°Expérimentation
Santé des plantes
B° Taux de Brix, indice de (°B) Fin pépinière Toutes
sucre soluble dans l'eau et récolte
Teneur en nutriments de la Sucres totaux : % Récolte Expé n°1, cycle 2
sève (Sucres, pH, K, Ca, Autres : ppm
K/Ca, Mg, Na, NH4, NO3,
N dans nitrate, N total, Cl,
S, P, Si, Fe, Mn, Zn, B,
Cu, Mo, Al)
Ravageurs et pathogènes
Comptage des ravageurs Nombre 1/semaine si Toutes
d'individu/plant présence
Indice de recouvrement/ Indice (%) 1/semaine si Toutes
destruction foliaire présence
Indicateurs de la croissance végétative
Hauteur de plant* cm 1/semaine Expé n°1, cycle 1
Expé n°2
Nombre gourmand/pied nombre/plant Ponctuel Expé n°2
Nombre grappe/gourmand nombre/plant Ponctuel Expé n°2
Nombre de fleurs avortées nombre/plant Ponctuel Expé n°2
(fructification)
Nombre de fruits/grappe nombre/plant Récolte Expé n°2
Biomasse racinaire g Récolte Expé n°1, cycle 1
Expé n°2
Diamètre des plantes au cm 1/semaine Toutes
collet*
Longueur de racine mm Récolte Expé n°1, cycle 1
Facteur de croissance Fin croissance Expé n°2
végétative
Indicateurs du rendement
Biomasse aérienne fraîche g Récolte Toutes
totale
Biomasse aérienne fraîche g Récolte Expé n°1, cycle 1 et
après tri 2
Biomasse aérienne sèche g Récolte Expé n°1, cycle 1
après tri
Taux de matière sèche % de matière Récolte Expé n°1, cycle 1
fraîche
Indicateur de l’évolution des caractéristiques du sol
Plantes bio-indicatrices Expé n°1, cycle 1
ANNEXE IV : RESULTATS DES ANALYSES NOVACROP LAITUES CYCLE 2
Résultats des analyses NOVACROP : Laitues cycle 2, modalité Témoin

9
RESULTATS DES ANALYSES NOVACROP : Laitue cycle 2, modalité LFF
RESULTATS DES ANALYSES NOVACROP : Laitues cycle 2, modalité EF

11
RESULTATS DES ANALYSES NOVACROP : Laitues cycle 2, modalité EM_C
Résultats des analyses NOVACROP : Laitues cycle 2, modalité LFF+EF

13
15
Diplôme : Master 2
Master 2
Spécialité : Ingénieur Agronome
Spécialisation / option : Agroecology
Enseignant référent : Anne Jaffrezic
Auteur(s) : Clémentine DENIS Organisme d'accueil : Terre & Humanisme
TAdresse : 471 Mas de Beaulieu
Date de naissance* : 18/11/1996 07260 Lablachère
Nb pages : 26 Annexe(s) : 4 (13 pages)
Année de soutenance : 2021 Maître de stage : Pascal Dantinne
Titre français :Effets de la Litière Forestière Fermentée sur la croissance végétative, la santé et le
rendement de Lactuca sativa (laitue) et Solanum lycopersicum (tomate) en conditions expérimentales
Titre anglais : Effects of Fermented Forest Litter on vegetative growth, health and yield of Lactuca
sativa (lettuce) and Solanum lycopersicum (tomato) under experimental conditions

Résumé (1600 caractères maximum) : La mise en œuvre de techniques agroécologiques résilientes est
essentielle pour faire face aux enjeux agricoles environnementaux et socio-économiques actuels. Parmi
ces techniques, l'utilisation de microorganismes se développe sous forme de préparations commerciales
et artisanales. C’est le cas de la Litière Forestière Fermentée (LiFoFer) visant à stimuler la croissance,
le rendement et la santé des plantes. Néanmoins, la littérature scientifique est encore éparse à son sujet.
L’objectif de cette étude est de confirmer les effets précédemment cités de cette préparation sur deux
cultures maraîchères : Lactuca sativa et Solanum lycopersicum. Un essai en micro-parcelles sur 2 cycles
de culture de laitues compare l’effet de la LiFoFer à celui d’une préparation commerciale et à un extrait
fermenté d’ortie (EF), ainsi que la combinaison d’EF et de LiFoFer. La même expérience est répétée sur
une culture de tomate en pots. Les résultats sur les laitues montrent que la combinaison des EF et de
la LiFoFer ralentit la croissance végétative et diminue le rendement en biomasse fraîche jusqu’à 46%
(p-value < 0,05). Sur la culture de tomates, la croissance végétative est plus importante pour la LiFoFer
à la 5ème semaine de culture (+5,05cm) que pour les modalités utilisant la préparation commerciale
(+3,61cm) et la combinaison EF et LiFoFer (+3,66cm). Les effets agronomiques de la LiFoFer
concernant le rendement et la santé des plantes n’ont pas pu être confirmé dans cette étude. Les effets
sur la stimulation de la croissance sont à confirmer par une prochaine étude consacrée à cet effet.
Abstract (1600 caractères maximum) : The implementation of resilient agro-ecological techniques is
essential to face the current agricultural environmental, economic, and social challenges. Among these
techniques, the use of micro-organisms is developing in the form of commercial preparations but also in
the form of artisanal preparations. This is the case of Fermented Forest Litter (LiFoFer) which aims to
stimulate growth, yield, and health of plants. Nevertheless, the scientific literature on this subject is still
sparse. The objective of this study is to confirm the above-mentioned effects of this preparation on two
vegetable crops: Lactuca sativa and Solanum lycopersicum. A microplot trial on 2 cycles of lettuce crops
compares the effect of LiFoFer to that of a commercial preparation based on microorganisms and a
fermented nettle extract (EF), as well as the combination of EF and LiFoFer. The same experiment was
repeated on a tomato crop in pots. The results on lettuce show that the combination of EF and LiFoFer
slows down vegetative growth and decreases the fresh biomass yield by up to 46% (p-value < 0.05). In
the tomato crop, vegetative growth was greater for LiFoFer at the 5th week of cultivation (+5.05cm) than
for the modalities using the commercial preparation (+3.61cm) and the EF and LiFoFer combination
(+3.66cm). The agronomic effects of LiFoFer on yield and plant health could not be confirmed in this
study. The effects on growth promotion need to be confirmed in a further dedicated study.
Mots-clés : Litière Forestière Fermentée, EM, microorganismes efficaces, bioinoculant, purin d’ortie
Key Words: Fermented forest litter, EM, effective microorganisms, bioinoculant, nettle slurry

* Elément qui permet d’enregistrer les notices auteurs dans le catalogue des bibliothèques universitaires

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