Conception Des Usines Deau Potable
Conception Des Usines Deau Potable
Conception Des Usines Deau Potable
© INRS, 2007. Maquette Stéphane Soubrié. Réalisation ALTAVOX. Photographies droits réservés.
Schémas Atelier Causse. Illustration de couverture Brigitte Laude.
Conception des usines
d’eau potable
Préconisations à l’intention
des maîtres d’ouvrage en vue
d’assurer la sécurité et la protection
de la santé des personnels
d’exploitation et de maintenance
ED 960
mars 2006
Le document a été conçu par un groupe de travail comprenant des spécialistes en conception des lieux
de travail des services prévention des Caisses régionales d’assurance maladie (CRAM) et de l’Institut
national de recherche et de sécurité (INRS).
Lors de l’élaboration du contenu de ce document, nous avons consulté le Syndicat national des industries de
production d’eaux potables (SIEP) que nous tenons à remercier pour sa collaboration.
Sommaire
Page
Introduction 7
2.6 Éclairage artificiel, éclairage de secours, éclairage naturel et vue sur l’extérieur 27
2.6.1 Démarche et niveaux d’éclairement 27
2.6.2 Maintenance des installations d’éclairage artificiel 28
2.6.3 Éclairage mobile 28
2.6.4 Éclairage de sécurité 28
3
2.7 Bruit 29
4
3.2 Stockages d’eaux et de boues dans l’usine d’eau potable 43
3.2.1 Stockages d’eaux et de boues “liquides”, réservoirs enterrés 43
3.2.2 Stockage des boues sous forme pâteuse et solide 44
5
Introduction
e document vise à impliquer l’ensemble des Les maîtres d’ouvrage pourront ainsi être assurés
C personnes et organismes concernés par le
projet (donneurs d’ordre, maîtres d’ouvrage,
de la qualité des offres au regard de la prévention
des risques professionnels.
concepteurs, coordonnateurs sécurité et protec-
tion de la santé, constructeurs, etc.), pour intégrer
une démarche générale de prévention des risques Structure du document
au tout début du projet. Il s’applique aussi bien
aux créations, aux agrandissements qu’aux modi- Le chapitre 1 décrit les principales phases du
fications importantes des usines d’eau potable. processus de traitement de l’eau potable avec,
Il peut servir de base à l’évaluation des risques pour chaque phase, les principales techniques
professionnels dans une usine existante. utilisées, sachant qu’elles sont pertinentes ou
non selon la qualité de l’eau brute initiale.
Les éléments présentés sont à prendre en compte
le plus en amont possible dans le projet de Le chapitre 2 présente les préconisations
conception de l’usine, c’est-à-dire dès la phase de générales en santé et sécurité au travail valables
définition du cahier des charges par le maître pour la production (captage de l’eau et usine de
d’ouvrage ou le donneur d’ordre (phase program- traitement) et la distribution de l’eau (réservoirs
mation du projet). En effet, lors de cette phase, les et installations intermédiaires sur les réseaux
choix fondamentaux sont pris pour la future de distribution).
exploitation de l’usine, choix qui sont difficilement
réversibles par la suite, s’ils se révèlent non opti- Le chapitre 3 concerne les préconisations
maux sur le plan de la productivité et de la qualité spécifiques en santé et sécurité au travail liées
mais aussi dangereux pour la santé et la sécurité aux phases du processus de traitement de l’eau
du personnel ainsi que pour l’environnement. (stockages, réactifs de traitement).
Afin d’atteindre l’objectif visé, il est important que Le chapitre 4 donne les préconisations spécifiques
ce document soit intégré dans les dossiers concernant la distribution de l’eau (réservoirs
d’appels d’offres des entreprises, en tant que enterrés et châteaux d’eau).
pièce contractuelle, de sorte qu’elles tiennent
compte des préconisations décrites.
7
1
1
PRÉ-TRAITEMENTS PHYSIQUES
Objectif : enlever les gros déchets • dégrillage (arrêt des gros déchets)
perturbant les traitements en aval • tamisage (filtrage à travers des tamis)
(valable surtout pour l’eau de surface). • débourbage (décantation d’alluvions excessifs)
CLARIFICATION – FILTRATION
Objectif : éliminer les matières • pré-ozonation (oxydation possible, surtout en été)
en suspension. • coagulation, floculation
(création d’agrégats de matières en suspension)
• décantation ou flottation
• filtration simple
(sur sables, sur charbons actifs en grains ou en poudre
au travers de membranes)
AFFINAGE
Objectif : réaliser des traitements • inter-ozonation
particuliers pouvant faire intervenir : • filtration sur charbons actifs en grains
- des membranes, (élimination des odeurs)
- des résines échangeuses d’ions, • ajustement de la dureté de l’eau
- des étapes biologiques (fer, nitrates, (adoucissement avec chaux, par exemple)
ammoniac), • élimination du fer et du manganèse
- des réactifs (métaux, équilibre de • élimination des nitrates, de l’ammoniaque
l’eau), • élimination des produits phytosanitaires
- des lits filtrants (reminéralisation de • ajustement de l’alcalinité (potassium, sodium…)
l’eau).
DÉSINFECTION
Objectif : éliminer les micro-organismes • post-ozonation
(virus, bactéries). • chloration (oxydation avec du chlore, de l’eau de javel,
du dioxyde de chlore)
• micro-filtration ou ultra-filtration sur membranes
• traitement aux ultraviolets
Figure 1.1
Préconisations générales
pour la prévention des
risques professionnels
pour la production et
la distribution d’eau potable
Une usine est composée de bâtiments, de lieux de le plus tôt possible et, en tout état de cause, au plus
Bibliographie
travail, de circulations, mais aussi de machines, de tard lorsque les “études de conception” démarrent
(1)
Aide mémoire groupes de machines et d’équipements qui sont et plus précisément avant la validation des études
BTP. Prévention des imbriqués et qui dépendent les uns des autres, au préalables (dans le déroulement du projet, les
accidents du travail
moins pour ce qui concerne la sécurité et la santé. études de conception se situent, en partie, avant
et des maladies
professionnelles C’est donc à cet ensemble d’éléments que l’attribution du marché, les études de réalisation se
dans le bâtiment et s’applique l’intégration de la sécurité à la concep- situant après les attributions du marché). Il est sou-
les travaux publics. tion sous la responsabilité du maître d’ouvrage. haitable également que le (ou les) coordinateur(s)
INRS, ED 790 SPS ait (aient) compétence et expérience dans le
(chapitre 1.3.6).
domaine des usines d’eau potable.
2.1.1 Intégration de la sécurité
à la conception des usines et des En particulier, au fur et à mesure du déroulement
lieux de travail des phases de conception, d’études d’élaboration
du projet et de réalisation de l’ouvrage, le
Les lieux de travail doivent être conçus de façon coordonnateur SPS de conception, puis le coor-
que les personnes puissent y assurer les donnateur de réalisation constituent le dossier
opérations d’exploitation et de maintenance dans d’intervention ultérieure sur l’ouvrage (DIUO),
de bonnes conditions de sécurité et de santé. rassemblant toutes les données de nature à facili-
ter la prévention des risques professionnels lors
Les aspects de la conception concernant les condi- des interventions ultérieures sur les ouvrages(1).
tions d’usage (exploitation et maintenance) des Ne pas oublier d’établir les notices d’intervention,
lieux de travail : gros œuvre, second œuvre, équipe- en particulier pour les tâches qui nécessitent
ments (ascenseurs, systèmes de ventilation, ponts- l’utilisation de moyens d’accès non permanents.
roulants, appareils et accessoires de levage…),
dégagements pour le démontage et la manutention,
etc., sont de la responsabilité du maître d’ouvrage 2.1.2 Intégration de la prévention
(loi du 6 décembre 1976). Il se fait aider en phase de à la conception des machines et des
conception et en phase de réalisation par un coor- équipements de travail
donnateur sécurité et protection de la santé (SPS) à
qui il donne, par contrat, les moyens et l’autorité Les machines doivent par construction être
qu’il estime nécessaire à l’exécution de sa mission aptes à assurer leur fonction, à être réglées,
(loi n° 1418 du 31 décembre 1993). Il est donc essen- maintenues en état sans que les personnes soient
tiel que le coordonnateur “conception” soit désigné exposées à des risques.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 11
Les mesures retenues par le constructeur doivent décrit dans la brochure. Tous les équipements et
viser à supprimer les risques, afin d’assurer la les situations de travail non abordés dans cette
sécurité et la santé des intervenants, durant la brochure relèvent d’une analyse de risques
période prévisible d’existence de la machine, y spécifiques.
compris le montage et le démontage, mais aussi
dans le cas où les incidents et accidents résulte- B. Analyse préliminaire des risques pour des
raient de situations de fonctionnement anormales activités spécifiques
mais tout de même prévisibles. Les situations Inventaire des activités spécifiques futures
anormales prévisibles d’exploitation (fonctionne- probables (exploitation, nettoyage, réglage,
ments dégradés) sont précisées dans la notice de maintenance, réparation, démontage/remontage,
fonctionnement du constructeur. etc.) pour tous les équipements de chaque
sous-ensemble fonctionnel, qui ne relèvent pas
Les machines et équipements de travail fournis d’un traitement général.
par un constructeur ou un importateur donné doi- Identification des phénomènes dangereux pour
vent être l’objet d’une procédure de certification chaque activité (par exemple, le bruit, la rotation
de conformité (autocertification CE ou examen CE d’un axe moteur, un conducteur sous tension…).
de type) qui est à la charge de ce constructeur ou Estimation du risque (le risque est fonction
de cet importateur. de l’activité future probable et du phénomène
Dans le cas des stations de traitement d’eau dangereux).
potable, il est impératif que le “concepteur-réali- Proposition de dispositions constructives pour
sateur”, à qui a été confié le marché, effectue ou éliminer les risques, sinon les réduire, en respec-
fasse effectuer un contrôle de la conformité des tant la hiérarchie des moyens de prévention
équipements interdépendants en vue de fournir définie dans le code du travail (article L. 230-2).
une déclaration CE de conformité de cet ensemble
(voir les normes NF EN 12 100-1 et 12 100-2,
Sécurité des machines. Notions fondamentales,
principes généraux de conception).
A. Revue de projet
La notice d’instructions obligatoire, en français,
fournie par le constructeur ou l’importateur des
machines et équipements de travail, comporte, entre
autres, les instructions pour que les opérations de
mise en service, utilisation, manutention, installa- NON
Existence
tion, montage/démontage, réglage, maintenance,
Fin de cas
puissent s’effectuer sans risques, et toutes instruc- singuliers ?
tions utiles, notamment en matière de sécurité.
OUI
2.1.3 Analyse préliminaire des risques
La nécessité d’intégrer la prévention des risques B. Analyse préliminaire
pour la santé et la sécurité des personnes à la des risques
conception des usines d’eau potable passe
naturellement par plus de lisibilité et de dialogue
entre le titulaire du marché des travaux et le
maître d’ouvrage ou son représentant.
Activité
Cela se traduit pour le titulaire par la démarche Dangers Risques
future
ci-dessous qui se déroule sous sa responsabilité
avant le démarrage des travaux (voir figure 2.1).
Synthèse de la démarche :
12 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
Cette brochure recense les dangers les plus si nécessaire, les mesures de protection indi-
fréquents sur une usine de production d’eau viduelles préconisées et l’évaluation des risques
potable et les risques d’exposition des opéra- résiduels,
teurs au cours de leurs tâches habituelles. Il en si nécessaire, les formations spécifiques
résulte un certain nombre de recommandations indispensables et les consignes à transmettre aux
relatives à la conception de l’usine et des postes opérateurs.
de travail.
Cette analyse des risques doit permettre de donner
Dans la mesure où le concepteur met en œuvre de la lisibilité aux choix techniques que l’entreprise
ces recommandations, il fait sienne l’évaluation (concepteur-réalisateur sur certains marchés)
des risques qui les justifie. Il est alors fondé à s’y proposent au maître d’ouvrage et au maître
adosser de manière générale, sans qu’il soit d’œuvre. Il s’agit pour ces derniers d’apprécier les
nécessaire de répéter l’évaluation pour chacun conséquences probables des choix techniques
des postes ou chacune des activités. relatifs aux bâtiments, aux implantations, aux équi-
pements pour les activités des futurs opérateurs
Les cas singuliers ou activités spécifiques (voir humains, notamment en termes d’exposition aux
figure 2.1), nécessitent une analyse préliminaire risques pour leur santé et leur sécurité.
des risques du poste de travail à partir de Pendant cette phase il est important que le maître
l’activité future probable. Un exemple d’analyse d’ouvrage s’assure de la cohérence des docu-
de risques est donné par le tableau 2.1. ments produits par le concepteur et le coordonna-
On considère comme “cas singuliers” les points teur de conception avec le programme.
non traités dans la brochure et ceux qui ne répon-
dent pas aux préconisations, en justifiant ce non Le résultat de la démarche peut se résumer pour
respect. chaque ensemble fonctionnel présentant des
risques spécifiques par des fiches du type ci-
Le document justificatif détaille : dessous (voir tableau 2.1).
la nature du (ou des) danger(s),
le mode opératoire sommaire, 䉴 Exemple d’analyse des risques pour les
les phases présentant un risque d’exposition et activités spécifiques
l’évaluation de ce risque,
les mesures prises en conception (y compris les Sous-ensemble fonctionnel : local de distribution
protections collectives) et l’évaluation des risques des eaux, démontage et remontage d’une pompe
résiduels, de distribution.
Activités futures à réaliser Identification des phénomènes Évaluation des risques Mesures de prévention
concernant l’ensemble dangereux professionnels correspondants (élimination ou réduction
fonctionnel des risques)
Isolement du réseau Réseaux en charge Projection d’eau sur les personnes Fermeture des vannes d’isolement
Pose du palan sur le rail en plafond Poids du palan supérieur Lombalgie Palan à demeure sur le rail
Chute de hauteur
Tableau 2.1 Exemple de fiche d’analyse des risques pour un équipement qui déroge à la solution générale.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 13
L’établissement du “bon pour exécution” (BPE) 2.1.5 Délimitation des zones à
doit être délivré par le maître d’œuvre après risques avec une réglementation de
accord sur les mesures de prévention proposées. zonage spécifique
À l’issue de cette démarche, l’évaluation des
risques peut enrichir utilement les notices d’ins- Il convient en outre de porter une attention
truction des équipements, le DIUO et le docu- particulière sur les zones à risques avec zonage
ment unique. spécifique.
Le concepteur remet au maître d’ouvrage par Il s’agit essentiellement des zones et locaux :
l’intermédiaire de son coordonnateur de sécurité à risque d’explosion (relevant de la réglementa-
une notice d’utilisation. Cette notice permet à tion ATEX, atmosphères explosibles),
l’exploitant d’établir ses consignes de travail, à risque d’incendie (et notamment les
poste par poste, en y intégrant les règles de stockages de matières combustibles),
prévention et de sécurité. à risque d’apparition d’atmosphère confinée (voir
la brochure INRS ED 967, Les espaces confinés),
à risque d’exposition aux substances dange-
2.1.4 L’activité de manutention des reuses,
équipements et des produits à risque d’électrisation ou d’électrocution,
à risque d’exposition à des niveaux sonores
Il est établi un document de manutention (voir nécessitant au minimum l’information des opé-
tableau 2.2) qui, associé à chaque ensemble ou rateurs.
sous-ensemble d’un poids susceptible de créer des
risques, détaille : Ces zones sont recensées et, sauf dispositions
le poids de la pièce et les moyens de préhen- plus contraignantes de la réglementation (comme
sion éventuels, pour les zones ATEX), elles sont classées en
le moyen de manutention à utiliser, fonction de la permanence du danger et des
le mode opératoire de mise en place du moyen risques associés :
de manutention dans le cas où il n’est pas installé soit l’exposition au danger du personnel est
à demeure (description du matériel, du chemin permanente,
d’amener, du positionnement à poste), soit l’exposition au danger est liée à des condi-
le cas échéant, les dispositifs intermédiaires à tions ou des opérations particulières.
utiliser pour arrimer la pièce (palonnier, pièces de
fixation, etc.), Dans le second cas, les conditions d’exposition au
l’identification du chemin d’évacuation jusqu’à danger sont décrites de manière détaillée et
la zone de dépose finale, exhaustive.
les différentes phases de l’opération : levée,
translation, dépose intermédiaire, reprise… et les
moyens complémentaires à prévoir.
On attachera une grande importance à la réalisation
des essais de manutention (voir § 2.10.1).
Caractéristiques Poids levé Accessoires Phase Moyen de Cheminement de la Aires de réception Commentaire
(daN) manutention charge/obstacle
14 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
Chaque type de zone est associé à un ensemble de Le recensement est établi à temps pour être
règles de sécurité spécifiques que l’exploitant communiqué à l’organisme de vérification initiale
intègre à ses consignes de travail (voir tableau 2.3). des installations électriques qui intervient avant
Parmi ces règles apparaît systématiquement une la mise en service. Il est par ailleurs remis au
restriction d’accès appuyée par une signalétique coordonnateur de sécurité qui l’intègre à son
de rappel, le personnel autorisé ayant bénéficié évaluation des risques de coactivité.
d’une formation particulière.
Mesures destinées
Atmosphère confinée
Identification Remarques
à réduire le danger
de la zone complémentaires
Danger électrique
Danger chimique
ou le risque
Circonstance 1er rang 2e rang
0 1 2 d’apparition
danger
ATEX
Bruit
Cette zone peut - Par voie de normalisation, - Détail des - On doit considérer qu’un Renvoi possible
être identifiée : (ATEX) 0, 1, 2 indiquent des mesures ou renvoi moyen de prévention peut aux recensements
- soit par un repère dangers toujours présents, ou à un mémoire être défectueux. Il convient des réactifs.
préexistant sur les présents quelquefois en d’étude. donc de le sécuriser autant
plans (repérage fonctionnement normal, ou que faire se peut par un
d’ouvrage...), présents lors de modes de - Dispositions moyen de secours.
- soit par un repère fonctionnement exceptionnels d’évacuation.
spécifique sur un mais toutefois prévisibles. - On prend plus en compte
plan de masse, la défectuosité de ce second
- soit par une - L’emploi de l’unité seule moyen.
information (0, 1, 2) concerne les gaz, et
de nature l’emploi des codes 20, 21 et 22
descriptive. concerne les poussières.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 15
2.2 Organisation générale des installations et
implantation
Compte tenu des manutentions par grues et des Les installations sont protégées contre le gel car
risques d’électrocution, les lignes électriques du l’action du gel peut avoir une incidence sur le
réseau public de distribution situées dans fonctionnement du processus ainsi que sur la
l’emprise du site sont enterrées. sécurité et la santé des opérateurs.
16 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
2.3 Circulations extérieures aux bâtiments
Bibliographie
2.3.1 Accès à l’usine, aux captages, Une zone spécifique est réservée pour ces trappes
aux réseaux et aux ouvrages annexes à côté du réseau piétonnier.
Norme NF EN 124,
(1) sur les réseaux de distribution On ne dispose jamais une trappe ou un regard
Dispositifs de dans le dégagement d’une porte ou d’un escalier
couronnement et de L’exploitant peut intervenir à n’importe quel (distance de sécurité minimale : trois unités de
fermeture pour les
moment (changement de pompe, de bouteille de passage soit 3 x 0,60 m = 1,80 m).
zones de circulation
utilisées par chlore…), c’est pourquoi il est nécessaire que les Toutes les trappes sont conformes à la norme(1)
les piétons et les chemins d’accès restent praticables pour l’usine, (voir § 2.4.3 “Tampons et trappes d’accès”).
véhicules. les captages et les ouvrages sur le réseau de
distribution. Tous les cheminements piétonniers disposent de
pentes naturelles, de siphons de sol ou de
caniveaux, permettant l’écoulement des eaux de
2.3.2 Plan de circulation pluie ou de lavage, ainsi que des points d’alimen-
tation en eau.
On prévoit l’implantation des bâtiments et des À l’exception du talutage, les dénivellations supé-
équipements, ainsi qu’une organisation de la rieures à 0,50 m sont protégées contre les chutes.
circulation et de l’exploitation, de manière à :
limiter au strict nécessaire la présence de 䉴 Circuit de visite
piétons (personnels, intervenants, visiteurs…)
dans l’usine ; Le maître d’ouvrage doit préciser dans le cahier
réduire les risques, pour les personnes dont la des charges s’il impose un circuit visiteurs, auquel
présence est nécessaire, dus à la circulation et cas il doit préciser également s’il doit être traité
aux manœuvres des véhicules et engins, au techniquement comme un ERP (établissement
niveau en particulier : recevant du public) ou d’une manière moins
- des croisements entre les voies de circulation contraignante.
des piétons et celles des véhicules ou engins, En tout état de cause, ce circuit fait l’objet d’un
- des marches arrière, aménagement et d’une signalisation spécifiques.
- des manœuvres des véhicules et engins. Il est conçu et organisé de façon à ce que les
visiteurs se trouvent à l’abri des risques.
Il doit permettre l’accessibilité des personnes à
2.3.3 Circuit des piétons et des mobilité réduite. Les visiteurs ne doivent pas
visiteurs pouvoir accéder aux organes de commande.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 17
sens unique dans le sens contraire des aiguilles Dans la mesure du possible les dispositions
Bibliographie
d’une montre, et de zones de repositionnement suivantes sont à respecter :
(1)
Norme NF EN 124, pour les mises à quai ou les reprises de benne, pentes des rampes inférieures à 10 % pour les
Dispositifs de par exemple. poids lourds, véhicules légers et les chariots
couronnement et de Prévoir des voies de circulation d'une largeur suffi- automoteurs ;
fermeture pour les sante et surtout des aires de repositionnement de rayon de courbure des routes dans l’axe de la
zones de circulation
dimensions adaptées pour les manœuvres (si celles- chaussée d’au moins 13,50 m (sauf pour les
utilisées par
les piétons et les ci ne peuvent être évitées dans le plan de circulation). véhicules légers) pour permettre un virage aisé du
véhicules. À titre d'exemple, la largeur recommandée pour véhicule ;
faire un demi-tour continu est de 30 m aussi bien largeur des routes au moins égale à :
Autre référence : pour un tracteur et semi-remorque, un camion - 4 m pour les voies à sens unique avec une sur-
La circulation en tracteur et une remorque, que pour un camion largeur jusqu’à 4,50 m en courbe,
entreprise. d'intervention des sapeurs-pompiers. Pour tracer - 6,50 m pour les voies à double sens avec une
INRS, ED 975. une courbe qui permette un virage aisé du sur-largeur jusqu’à 7 m en courbe ;
véhicule, il est prudent de prévoir un rayon de hauteur libre au-dessus des routes au moins
13,50 m dans l'axe de la chaussée. Les voies égale à 4,50 m afin de permettre le passage de
destinées aux camions d'intervention des bennes, grues, etc.
sapeurs-pompiers doivent être larges d'au moins
4 m, libres en hauteur sur 3,50 m minimum. Une attention particulière est apportée à :
l’organisation de l’écoulement des eaux de
Concevoir les revêtements de sol en fonction des pluie et de lavage,
charges à supporter : allées de circulation, aires l’implantation de points d’eau de lavage si la
d'attente. voirie est soumise à des salissures,
Privilégier les revêtements en enrobés à chaud ou en la signalisation et la matérialisation des routes,
béton. Les revêtements en gravillons sont à proscrire des zones de chargement, des parkings,
à cause des difficultés de circulation des engins, des l’implantation des trappes en dehors de
chariots manuels, de la fermeture des trappes et l’emprise des zones de circulation des véhicules
tampons ainsi que des problèmes de nettoyabilité. (voir § 2.3.3). En cas de besoin, prévoir des
Signaler et matérialiser les routes, allées et zones trappes conformes à la norme(1) et appartenant au
de stationnement. moins au groupe 4 (classe minimale D 400).
Bibliographie
2.4.1 Circuits des piétons et des Toutefois, la largeur minimale entre un mur et un
(1)
Article R. 235-3-10 visiteurs garde-corps ou une rampe d'une hauteur maximale
du code du travail. de 1,10 m, ou entre deux garde-corps ou rampes de
(2)
Article R. 235-4-2 En complément des éléments définis au § 2.3.3 même hauteur maximale, est de 0,80 m(3).
du code du travail.
“Circuit des piétons et des visiteurs” il convient de
(3)
Circulaire DRT 95-
prendre en compte les points suivants. Pour la restructuration d'usines existantes, la lar-
07 du 14 avril 1995
relative aux lieux geur minimale des dégagements est de 0,80 m(4).
de travail. L’implantation et les dimensions des voies de
(4)
Article R. 232-12-3 circulation, y compris les escaliers, les échelles Prévoir des portes réservées aux piétons de façon
du code du travail. fixes et rampes de chargement doivent être déter- à séparer les entrées/sorties de ceux-ci de celles
minées en tenant compte des règles relatives à la des véhicules.
prévention des incendies et à l’évacuation(1). Il en Prévoir l'accès à pied aux postes de travail perma-
résulte que la largeur minimale des voies de nents qui se trouvent dans des zones d'évolution
circulation pour les piétons est de 0,90 m(2). de véhicules (camions, engins...) de façon que les
18 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
piétons (y compris les conducteurs eux-mêmes) Sont concernés notamment : la chaufferie, les
Bibliographie
ne soient pas exposés, lorsqu'ils se rendent à leur locaux électriques (postes de transformation,
(1)
Norme NF P20-301, poste de travail ou le quittent, aux risques dus à la locaux d’armoires divisionnaires…), les locaux de
Portes de chaufferies circulation des véhicules. stockage et de préparation des produits toxiques,
et locaux assimilés. Concevoir les postes de travail, les zones ou corrosifs, explosibles ou inflammables, les zones
(2)
Aide-mémoire niveaux, ainsi que leur accès par des portes, esca- de dépotage du charbon actif à partir de big-bag,
juridique. liers ou échelles, de manière à éviter l'exposition le local du groupe électrogène.
Prévention des
incendies sur les
des personnes à des chutes d'objets, de déchets
lieux de travail. ou à des projections. Tous les autres locaux sont à évacuer par une circu-
INRS, TJ 20. Prévoir une hauteur libre de 2,10 m minimum lation sûre ; ceci exclut, entre autre, toute évacuation
au-dessus des surfaces de circulation et des par l’intermédiaire d’un autre local présentant des
planchers accessibles. risques comme ceux des locaux indiqués ci-dessus(2).
Placer les trémies avec des relevés périphériques en
dehors des circuits piétons et, au besoin, les baliser. 䉴 Distances et moyens d'évacuation
Chariot à conducteur à pied Largeur de l'engin ou largeur Largeur des deux engins ou largeur
Chariot à conducteur porté de la charge des deux charges
+ 1,00 m + 1,40 m
1 - La largeur est de 0,90 m dans le cas où le passage est une issue de secours en cas d’incendie.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 19
Bibliographie
2.4.3 Accès aux installations fixes et maintenance (0,80 m pour les accès habituels ;
aux équipements 0,60 m pour les accès occasionnels, sauf pour les
(1)
Norme NF X 35-107, accès en cul de sac de plus de 3 m (0,80 m)(1) (2).
Ergonomie. Les passerelles, les galeries surélevées, les
Dimension des plates-formes et planchers sont conçus de façon à Les éléments de planchers amovibles sont limités
accès aux machines
prévenir les risques de chute des personnes et au strict nécessaire. Ils doivent alors être munis
et installations.
supporter les charges correspondant aux équipe- de poignées escamotables ou de dispositifs de
(2)
Code du travail,
article R. 233-6. ments et matériaux en place, mais aussi à ceux manœuvre sur articulations. Ils doivent pouvoir
manutentionnés ou stockés pendant les opéra- être fixés à leur support pour le rétablissement de
tions de maintenance. la circulation et n’être démontables qu’à l’aide
d’un outil.
La largeur minimale de passage libre des passe-
relles et des galeries sera de 0,80 m pour les Toutes les surfaces sont anti-dérapantes vis-à-vis
passages habituels. des produits potentiellement glissants pouvant
Lors de l’étude de l’implantation, veiller à ce que les souiller et conçues de telle façon à éviter les
les équipements et machines soient dégagées stagnations d’eau (pente, caillebotis…).
afin de faciliter la circulation autour lors de Il ne faut pas d’accès permanent banalisé vers
l’exploitation et la maintenance. les zones à risques d’asphyxie, de noyade,
Par principe, éviter les obstacles autour des d’ensevelissement, et dans les espaces confinés.
équipements.
Apporter une attention particulière à l’espace laissé Les installations et équipements utilisés doivent
entre une machine (ou un équipement de travail) et être pourvus de protections collectives pour pré-
un mur (ou une ouverture pratiquée dans un mur). venir les risques de chute des personnes.
Les toitures, lanterneaux et autres zones qui pré-
Le fournisseur d’un équipement indique les zones sentent un risque de chute par passage au travers
de maintenance de son matériel et les contraintes et où la possibilité de circulation n’est pas autorisée
d’espace liées à ces opérations. Il détermine une doivent être constitués de matériaux dont la résis-
largeur minimale pour accéder à ces zones de tance au choc doit être supérieure à 1 200 joules.
20 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
䉴 Choix du moyen d’accès (PEMP), réserver ceux-ci aux opérations rares (par
Bibliographie
exemple, une fois par mois si la PEMP est
Les escaliers fixes antidérapants constituent le disponible sur le site, ou sinon une fois par
moyen le plus sûr et sont à privilégier. semestre si la PEMP est louée). Les dispositions
(1)
Norme NF EN ISO
14122-3, Moyens Nota : les valeurs d’inclinaison des escaliers sont doivent être prises pour permettre l’accès et la
permanents d’accès données par la norme NF E 85-031(1). circulation de la plate-forme élévatrice autour des
aux machines. points d’intervention.
Partie 3 : Escaliers , 䉴 Échelles Les impératifs de la maintenance peuvent imposer
échelles à marche
qu’une PEMP soit en permanence à disposition
et garde-corps.
Le choix entre une échelle et une échelle à marches dans l’usine(5).
(2)
Norme NF EN ISO
14122-4, Moyens dite de “meunier” est conditionné par l’évaluation
permanents d’accès des risques et le paragraphe 5.5 de la norme NF EN Toutes les manœuvres d’exploitation doivent
aux machines. ISO 14122-1 précise les critères à prendre en compte. toutefois pouvoir être réalisées en sécurité depuis
Partie 4 : Échelles Un escalier ou une rampe sont toujours préfé- un accès fixe.
fixes.
rables à une échelle ou une échelle à marches.
(3)
Norme NF EN ISO
14122-1, Moyens
Pour la conception des échelles métalliques, Pour les petites installations où les accès aux
permanents d’accès fixes, inoxydables par nature, se reporter aux équipements ne justifient pas une PEMP, on peut
aux machines. normes AFNOR (2) (3) (4). Elles disposent d’un accès envisager le recours à un échafaudage mobile
Partie 4 : Choix aisé au niveau qu’elles desservent avec un amé- compte tenu du décret n° 2004-924 du 1er septembre
d’un moyen d’accès nagement de la recette conforme à la norme. 2004 sur le travail en hauteur(6).
fixe entre deux
niveaux. Pour les petites échelles d’accès à un regard,
prévoir une crosse amovible. 䉴 Signalisation des risques
(4)
Norme NF E85-012,
Éléments Pour toutes les zones et plus particulièrement
d’installations celles à risques d’asphyxie, de noyade, d’enseve- Les accès aux zones présentant des risques parti-
industrielles – lissement, il ne faut pas d’accès permanents, mais culiers, définies au § 2.1.5, doivent faire l’objet
Échelles
des éléments fixes à demeure qui permettent d’une signalétique claire (par exemple, des pan-
métalliques fixes
avec ou sans l’accrochage en sécurité d’échelles amovibles. neaux) permettant l’identification de ces risques.
crinoline – Les échelles à crinoline sont équipées d’une
Protection condamnation d’accès, sauf si l’échelle est prévue Certains risques majeurs (explosion, asphyxie…)
“anti-intrusion” pour participer à l’évacuation des personnes. peuvent nécessiter une interdiction d’accès à la
condamnant l’accès
L’évacuation de blessés étant délicate par les zone en fonctionnement normal. Si un accès
bas à l’échelle.
échelles à crinoline, il faut consulter le SDIS (ser- permanent est prévu à la conception, ce sera un
(5)
Plates-formes
élévatrices mobiles vice départemental d’incendie et de secours) pour accès contrôlé et le contrôle d’accès doit compor-
de personnel. définir les moyens d’évacuation et les disposi- ter un signalement visuel de la présence du
INRS, ED 801. tions constructives les mieux adaptées, par risque, à partir d’une détection fixe permanente
(6)
Décret n° 2004-924 exemple, une trappe spécifique avec potence (ozone…).
du 1er septembre dimensionnée à cet effet. L’accès occasionnel doit s’effectuer dans le respect
2004, art. R. 233-13-
20 à R. 233-13-37 :
d’une procédure (ventilation, contrôle de l’atmo-
“Mesures Lorsqu’un levage de personne est prévu, il sera sphère, consignation, etc.).
complémentaires réalisé avec un matériel certifié pour le levage de
relatives personnes. On rappelle que le levage d’une per- 䉴 Tampons et trappes d’accès (hors appa-
à l’exécution sonne avec un appareil de levage de matériels est reils à pression)
de travaux
temporaires
proscrit (voir la brochure Levage des personnes
en hauteur en sécurité, INRS, ED 831). Pour le passage des personnes, prévoir une
et aux équipements section d’accès aux ouvrages de dimension mini-
de travail mis Pour les accès dans les châteaux d’eau, voir dans male de 0,80 m x 0,80 m ou de diamètre au moins
à disposition le § 4.2 “Accès dans les bassins”. égal à 0,80 m.
et utilisés
à cette fin”.
Les passages donnant accès à l’intérieur d’instal-
䉴 Plates-formes élévatrices mobiles de lations susceptibles de présenter des risques
personnel pour les personnes ou pour des opérations de
maintenance importantes ont des dimensions
Les moyens d’accès normaux aux équipements minimales de 0,80 m x 1,20 m.
sont des escaliers, passerelles et planchers En tout état de cause, les passages sont dimen-
(exploitation, débourrage, maintenance…) en tant sionnés de façon à pouvoir passer des matériaux,
que moyen collectif. outillages, échafaudages, planchers provisoires…
Si le projet prévoit toutefois certains accès par en sécurité et permettre une évacuation de
plate-forme élévatrice mobile de personnel secours.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 21
䉴 Couvertures des regards et puits 䉴 Ouvertures pratiquées dans des parois
verticales
Les puits, les fosses et les regards, dans lesquels
une accumulation de gaz toxiques est possible, Concevoir prioritairement des trous d’homme
doivent être ventilés. Une couverture en caillebo- situés dans les parois verticales, de façon que leur
tis peut en partie le permettre. partie inférieure soit située à 1 m du plancher
Pour les opérations de maintenance, après d’accès, ou bien les doter de dispositifs empê-
contrôle d’explosimétrie, il peut être nécessaire chant la chute (par exemple, des barres verticales
de mettre en place une ventilation mécanique limitant l’accès).
avec apport d’air neuf.
Quand l’accessibilité de ces puits, fosses et Munir à demeure les tampons de couvercles d’un
regards n’est pas nécessaire, leurs couvertures poids supérieur à 25 daN de dispositifs de manu-
doivent être solidaires de la structure et être tention (potences orientables, charnières…).
fixées à demeure ou nécessiter un outil pour être
démontées. Elles doivent être équipées d’une poi- 䉴 Ouvertures pratiquées dans les parois
gnée escamotable ou d’une ancre de levage pour horizontales
les éléments encombrants et/ou lourds. En outre,
elles sont montées sur charnières de façon à faci- Le premier principe à respecter est d’éviter de
liter le levage et éviter qu’elles tombent dans le descendre dans les ouvrages (bâche, bassin,
regard ou la fosse. Néanmoins cette disposition espaces confinés : puits, fosse…) lorsqu’il y a
ne s’applique pas aux couvertures levées à l’aide risque de présence de produits fermentescibles
d’engin de levage. qui peuvent être à l’origine d’asphyxie mortelle.
Les opérations courantes (maintenance, net-
toyage) sont faites depuis l’extérieur dans une
zone sécurisée :
22 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
Détail :
Trappe de fermeture
Trappe
avec barreaudage
de fermeture
(extraction matériels)
montée sur
gonds
espacement
≤ 200 mm
Barreaudage (articulé,
Béquille
angle ouverture < 90 °,
indépendant,
espacement < 20 cm)
α < 90 °
Figure 2.3 Exemple de fosse avec une extraction de matériels ou des opérations ne nécessitant pas un accès de personne.
Le second principe consiste à prévoir, dans le cas conforme à la norme(1) dans les domaines
Bibliographie
où l’intervention de l’homme ne peut pas être piétonniers (groupe 2 – classe B 125 et groupe 3
(1)
Norme NF EN 124, évitée, un second accès spécifiquement réservé classe C 250).
Dispositif de à cet effet. Les trappes demandant un effort supérieur à 25
couronnement et de La trémie est dans ce cas sans barreaudage, mais daN ont un dispositif de manutention (potence à
fermeture pour les équipée d’un garde-corps périphérique avec por- demeure ou réservation pour potence mobile,
zones de circulation
tillon verrouillable (serrure et clé), d’ancrages (type 2 autre dispositif de préhension pour les tampons
utilisées par
les piétons et les U en opposition fixés dans le béton armé de la dalle) lourds…).
véhicules. pour accrocher une échelle avec crosse télescopique Au droit des équipements à relever où il y a risque
(2)
Norme NF EN ISO (H = 1 m) permettant l’amorce de la descente dans de chute (pompes, agitateurs…), il est prévu sous
14122-3, Moyens de bonnes conditions de sécurité. Lorsque la hau- la trappe d’accès, des barreaux espacés de 20 cm
d’accès permanents
teur de l’échelle est supérieure à 3 m, elle est équi- maximum, montés sur charnières, indépendants
aux machines
(application aux pée d’un système antichute (type rail central avec les uns des autres, ou toute autre protection col-
bâtiments et sabot stop chute), sinon un point d’ancrage est ins- lective permanente et fixe du type garde-corps.
installations tallé à proximité pour pouvoir y accrocher le stop
industrielles). chute relié au harnais de sécurité, avec un point 䉴 Caillebotis
Escaliers, échelles d’accroche dorsal, au niveau de la nuque, plutôt que
à marches et
garde-corps.
ventral. L’utilisation de systèmes antichute reste Choisir un caillebotis dont la maille est de
réservé à du personnel identifié, formé et entraîné. 20 x 20 mm maximum.
Les installations comportant des points et/ou sys- Éviter les caillebotis dans les zones situées au-
tèmes d’ancrage doivent être vérifiées régulièrement dessus de lieux de passage et de présence de
et avant chaque intervention. Un accès avec une personnel, à proximité de postes de préparation
échelle à crinoline peut également être possible. de produits corrosifs, ainsi que dans les endroits
soumis à projection par le dessous (turbine, etc.).
Pour faciliter le balayage de l’enceinte avec de Les caillebotis sont adaptés aux ambiances
l’air neuf la trémie de passage des hommes est corrosives existantes et respectent les normes
placée à l’opposé de la trémie de passage des correspondantes. En cas de nécessité de découpe
matériels définie par le premier principe. Ses particulière, on veillera à restituer leur résistance
dimensions doivent permettre le passage des d’origine. Ils sont antidérapants.
équipes de secours (pompier équipé de bou-
teilles), et d’un brancard. 䉴 Garde-corps fixes
Tous les tampons et trappes (pour hommes Les garde-corps sont fixes et rigides (boulonnés
comme pour matériels) doivent résister à une ou soudés). Les parties démontables sur ces
charge : garde-corps sont exclues.
conforme à la norme(1) et appartenant au moins Les garde-corps seront conformes à la norme EN
au groupe 4 (classe minimale D 400) pour les 14122-3(2) c’est-à-dire :
zones accessibles aux véhicules et engins auxi- la hauteur du garde-corps est au moins de
liaires de manutention (transpalettes, portiques 1,10 m et comporte une lisse intermédiaire et une
mobiles, etc.) (voir § 2.3.3 “Chemins piétonniers”) ; plinthe (10 cm) ou tout autre dispositif équivalent ;
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 23
l’espace libre entre la main courante du garde- corindon) et un traitement anti-poussière de la
Bibliographie
corps et la lisse intermédiaire, ainsi qu’entre la surface est conseillé.
Liste des
(1) lisse intermédiaire et la plinthe, ne doit pas Les revêtements en résine à charge de quartz :
revêtements de sol dépasser 0,50 m. ils sont privilégiés pour les sols où les risques
dans les locaux L’arase des ouvrages pourra former une plinthe de glissade sont élevés. Les résines à charge de
de fabrication
ou un garde-corps. quartz sont conseillées car elles permettent d’at-
de produits
alimentaires, Les charges manutentionnées doivent pouvoir teindre des coefficients de frottement élevés(1).
CNAMTS/Direction passer au-dessus des garde-corps sans avoir à les
des risques démonter. Pour les usines d’eau potable, le choix du revête-
professionnels. L’ouverture des portillons se fait vers la zone de ment de sol est un point extrêmement important
sécurité. Un moyen de fermeture automatique lui pour les deux raisons suivantes : les glissades et
est associé (ressort, axe incliné, etc.). Les por- les chutes de plain-pied, mais aussi pour les
tillons sont indégondables sans l’aide d’un outil. risques de contamination biologique. À ce titre, il
est important de définir les moyens de nettoyage
(produits chimiques, jet, brosses, etc.) en même
2.4.4 Caractéristiques des sols temps que la nature des revêtements de sols
(résistance à la corrosion…).
Les critères principaux à prendre en compte sont :
la résistance du sol à l'usure et à la déformation Dans le cas où il peut y avoir des produits
pour éviter les détériorations (fréquence pour les glissants sur le sol (floculants…), un revêtement
piétons ; fréquence, charge maximale et type de antidérapant est choisi.
roues pour les chariots et les transpalettes) ; Les revêtements de sols retenus sont définis dans
les caractéristiques liées directement à l'hygiène l’offre de l’entreprise.
et à la sécurité :
- adhérence pour éviter les glissades, par exemple 䉴 Conditions de pose
pour les sols susceptibles d’être souillés par des
polymères, Dans les locaux où le nettoyage doit se faire à
- résistance chimique à certains produits (acides, grandes eaux ou lorsque le déversement ou
solvants, détergents…), l'égouttage de liquides est prévisible, prévoir des
- facilité de nettoyage. pentes de 1,5 à 2 % dirigées vers des dispositifs
de recueil (caniveaux, grilles, siphons de sols). Il
䉴 Choix entre les revêtements est très important de concevoir ces formes de
pente pour évacuer les liquides.
Le choix entre les différents revêtements indus-
triels dépend essentiellement du type d'activité À l’extérieur des locaux, une pente de l’ordre de 2
concerné : à 3 % pour les aires de lavage, les zones de circu-
Les carrelages anti-glissants : ils sont privilégiés lation et les zones de travail est préconisée, avec
pour les laboratoires et les locaux du type sani- un caniveau de récupération en point bas.
taire(1) et permettent d'atteindre des coefficients
de frottement élevés (supérieurs à 0,30). Les siphons de sol et les grilles seront implantés en
Les revêtements en béton : un renforcement de dehors des aires et allées de circulation des trans-
la couche en surface (béton de fibres d'acier, palettes, des chariots automoteurs, de manière à
ciment haute résistance d'agrégats durs type éviter les à-coups générateurs d'autres risques.
24 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
2.5 Assainissement de l’air et ventilation générale
Locaux sans travail physique : Travail assis du type : écriture, frappe à la machine,
dessin, couture, comptabilité.
Ateliers et locaux avec travail physique léger : Travail assis ou debout du type : assemblage ou triage de matériaux
légers, percement ou fraisage de petites pièces, bobinage,
usinage avec outil de faible puissance, déplacement occasionnel.
Autres ateliers et locaux : Travail soutenu.
Travail intense.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 25
Bibliographie
2.5.3 Locaux à pollution spécifique n° 84-1094 du 7 décembre 1984 concernant l’aé-
ration et l’assainissement des lieux de travail pré-
En ce qui concerne les polluants spécifiques, il est cise que lorsque des substances susceptibles de
(1)
Guides pratiques
de ventilation : nécessaire de les capter au plus près de leur émis- former un mélange explosif sont des gaz ou des
- N° 0 Principes sion, grâce à une installation de ventilation(1). vapeurs inflammables, leur concentration doit
généraux de On n’oubliera pas d’évaluer les risques liés à des être maintenue à la plus faible valeur possible et
ventilation. INRS, opérations ponctuelles (vidage de big-bag de char- rester inférieure à 25 % de la limite inférieure
ED 695,
bon actif, chlore, ozone, traitements chimiques d’explosivité (LIE) dans l’ensemble de l’installa-
- N° 1 L’assainis-
sement de l’air des complémentaires dus à l’évolution de la législation tion et à 10 % de cette limite si des personnes tra-
locaux de travail. sur l’eau potable, etc.). vaillent dans cette atmosphère.
INRS, ED 657. Le dépassement de la limite de 10 % de la LIE
(2)
Valeurs limites 䉴 Assainissement par suppression d'émis- entraîne une pré-alarme, le dépassement d’une
d’exposition sions de polluants valeur de 25 % de la LIE entraîne une alarme
professionnelle aux
agents chimiques
d’évacuation d’urgence, ainsi que, en fonction de
en France. Chaque fois que les techniques de production le l’analyse de risque ATEX, le déclenchement des
INRS, ND 2098. permettent, il est obligatoire de supprimer les mises en sécurité programmées.
émissions de polluants, et en priorité les plus
toxiques et/ou les plus explosives. Critères d'introduction d'air neuf
Axes de recherche envisageables selon les cas :
suppression du polluant lui-même, Tout débit d'air extrait d'un local par aspiration
travail sous vase clos (injection de produits doit être compensé par l’introduction d'un débit
polluants directement dans les tuyauteries…), équivalent d'air neuf. Le local sera placé en légère
assainissement par voie humide aux points dépression.
d'émission (pour la suppression d'émissions de L'air neuf introduit dans les locaux doit être
poussières, de fibres) (exemples : transport du prélevé à l'abri de toute source de pollution, filtré
charbon actif par voie humide, mélange du chlore en cas d'empoussièrement extérieur, et réchauffé
gazeux à l’extérieur des ateliers…). en période froide.
Le recyclage de l’air est à proscrire.
䉴 Assainissement par dispositifs de captage
par aspiration localisée 䉴 Exposition aux poussières
Lorsque les émissions polluantes ne peuvent être Le terme de “poussières” est générique, il
supprimées totalement, elles doivent être captées recouvre trois types de particules en suspension :
au plus près de leur source d'émission et aussi les poussières inhalables : arrêtées par le nez et
efficacement que possible. la bouche, diamètre aérodynamique ≤ 100 microns,
les poussières thoraciques : diamètre ≤ 30 microns,
En outre, des postes de travail émettant des pol- les poussières alvéolaires : capables d’atteindre
luants réactifs entre eux ne doivent en aucun cas les alvéoles pulmonaires, diamètre ≤ 10 microns.
être raccordés à un même réseau de captage-éva-
cuation. Les principaux produits pulvérulents pouvant être
présents dans les usines d’eau potable sont :
䉴 Critères d'efficacité communs à ces modes les polymères en poudre, taille moyenne > 100
de ventilation microns,
la chaux éteinte (Ca(OH)2) ou vive (CaO),
Critères de dilution et de seuils d’alarmes les poussières de charbons actifs.
Pour les substances dangereuses pour la santé, le Ces produits ont une forte teneur en poussières
constructeur concevra l’installation pour mainte- alvéolaires.
nir les concentrations résiduelles aussi faibles
que possible dans les zones de travail et en tout Valeurs moyennes d’exposition VME(2) :
état de cause à une valeur inférieure à la VME Poussières inhalables (diamètre aérodyna-
(valeur moyenne d’exposition sur huit heures). mique < 100 μ m) sans silice :
Le dépassement de la VME entraîne une pré- - sans risque spécifique : 10 mg/m3,
alarme, le dépassement d’un pourcentage de la - avec risques spécifiques :
valeur limite d’exposition (VLE), par exemple • chaux vive : 2 mg/m3.
70 %, entraîne une alarme d’évacuation d’urgence. • chaux éteinte : 5 mg/m3.
• charbons actifs.
La circulaire du 9 mai 1985 relative au commen- Poussières alvéolaires :
taire technique des décrets n° 84-10936 et - sans risque spécifique 5 mg/m3.
26 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
2.5.4 Contrôle et mise en service de
la ventilation
2.6.1 Démarche et niveaux Lors de cette définition des besoins, tenir compte
d’éclairement en particulier des exigences ayant pour objectif
d'assurer la sécurité lors de la maintenance de
Développer dès la phase de programmation les l’éclairage (accessibilité, protection contre les
besoins fonctionnels et les exigences de perfor- chutes de hauteur...).
mance attendus pour les thèmes interdépendants
suivants concernant la vision : Niveaux d'éclairement de valeur adaptée aux
éclairage naturel, tâches à effectuer
fenêtres offrant la vue sur l'extérieur à hauteur Définir, pour chaque local, la nature des tâches
des yeux, visuelles à effectuer ou la fonction dominante
protection solaire extérieure : de grandes baies du local, et déterminer, par identité ou par
vitrées apportent en été une énergie thermique assimilation, le niveau d'éclairement adapté en
importante, fonction du tableau 2.6 ou de la norme citée
éclairage artificiel intérieur : éclairage général, en référence.
éclairage localisé, éclairage de sécurité,
éclairage artificiel extérieur.
Bureaux - Salles de réunion - Infirmerie - Travail sur écran d'ordinateur 500 lux
1 - Éclairement moyen à maintenir : c'est l'éclairement moyen, juste encore acceptable avant une intervention d'entretien par nettoyage des
luminaires complété ou non par le remplacement simultané des lampes.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 27
Bibliographie 2.6.2 Maintenance des installations 2.6.3 Éclairage mobile
d’éclairage artificiel
(1)
Articles R. 232-7 Pour tous les cas où un éclairage fixe ne peut être
et R. 232-7-8 du
Éclairage intérieur des locaux(1) mis en place dans les lieux qui nécessitent des
code du travail.
Afin de faciliter la maintenance de l’éclairage et interventions humaines ponctuelles (poste de
Autre référence : des réseaux électriques, prévoir l’éclairage de relèvement, postes d’exhaure, bâche à boue, etc.)
Conception des chaque local, sauf si la taille ou son utilisation des prises fixes de type industriel doivent être ins-
lieux et des
ne le justifient pas, par au moins deux zones tallées au plus près des points d’utilisation pour
situations de
travail. indépendantes, avec possibilité de consigner alimenter les différents éclairages mobiles néces-
INRS, ED 950. chaque zone indépendamment l’une de l’autre. saires en fonction des types de locaux (enceintes
conductrices, humides, atmosphère explosive…)
Accès aux dispositifs d’éclairage et à leurs (voir § 2.11.2 “Arrêt d’urgence en électricité.
coffrets Protection contre les contacts indirects”).
Concevoir et réaliser les dispositifs d’éclairage
de telle manière que soit possible, de plain-pied,
notamment dans les bassins, toute opération de 2.6.4 Éclairage de sécurité
nettoyage et de maintenance des appareils et
des coffrets d’alimentation. Un éclairage par installation fixe est à prévoir
dans tous les lieux de travail. Le tableau 2.7
résume les minima pour des locaux qui ne sont
situés ni dans un ERP, ni dans un IGH.
1) Local avec effectif ≥ 100 et densité Éclairage d’ambiance ou antipanique - 5 lumens/m2 (5 lux) minimum, uniformément
d’occupation > à une personne par 10 m2. réparti.
2) Dégagement de superficie > 50 m2 soit - autonomie ≥ 1 h.
pour local cité en 1), soit commun à un - foyers lumineux espacés de D ≤ 4 fois leur
ensemble de locaux cités en 3) totalisant hauteur au-dessus du sol.
plus de 100 personnes.
5) Locaux tels que cantines, restaurants, Minimum dito ci-dessus + minimum de la Minimum dito ci-dessus + minimum de la
salles de réunion, salles de conférence. réglementation des ERP. réglementation des ERP.
1 - Minima pour locaux situés ni dans un établissement recevant du public (ERP) ni dans un immeuble de grande hauteur (IGH). Dans le cas de locaux situés soit dans un IGH soit dans
un ERP, respecter la réglementation spécifique à ces lieux.
28 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
2.7 Bruit
Le code du travail(1) (2) (3) indique actuellement une Le maître d’ouvrage pourra en tenir compte dans
Bibliographie
valeur de 85 dB(A) au-dessus de laquelle des le cahier des charges.
(1)
Annexe 1 (règles équipements de protection individuelle doivent
techniques de être mis à disposition du salarié, et une valeur de Il est nécessaire de définir les postes de travail per-
conception et de 90 dB(A) à partir de laquelle l’utilisation de ces manents des postes d’inspection des machines.
fabrication, point protections est obligatoire. Les opérateurs disposeront de salles ou bureaux
1.5.8) du livre II
isolés acoustiquement vis-à-vis des zones
du code du travail,
citée par l'article À compter de la transposition en droit français de la bruyantes. On regroupera dans ces zones les
R. 237-84. directive européenne 2003/10/CE du 6 février consoles de surveillance du process, des vitres
(2)
Annexe 1 citée 2003, les valeurs de références sont les traitées acoustiquement permettront une vision
ci-dessus suivantes : sur les installations les plus critiques.
(point 1.7.4).
(3)
Arrêté du 30 août
Valeurs d’exposition inférieures déclenchant Les locaux réverbérants seront traités en absorp-
1990 pris en
application de l’action : 80 dB(A) (exposition sur 8 heures) et 135 tion acoustique ; cette exigence est obligatoire
l'article R. 235-2-11 dB(C) (bruits impulsionnels). Au-delà de ces pour ceux dans lesquels seront installés des
du code du travail seuils, il est obligatoire de mettre à disposition machines susceptibles de générer une exposition
et relatif à la des protecteurs auditifs individuels, d’informer et sonore quotidienne supérieure à 85 dB (A) (arrêté
correction acoustique
de former les salariés aux risques dus au bruit ; un du 30 août 1990 sur la correction acoustique des
des locaux de travail.
examen audiométrique leur est offert. locaux de travail).
Valeurs d’exposition supérieures déclenchant Insonoriser les sources intenses telles que
l’action : 85 dB(A) (exposition sur 8 heures) et 137 certains ventilateurs, compresseurs, ozoneurs...
dB(C) (bruits impulsionnels). Au-delà de ces La solution technique peut être, par exemple, des
seuils, il est obligatoire de mettre en place un plan locaux indépendants, des dispositifs d'encoffre-
des mesures de protections collectives et de s’as- ment, l'éloignement des équipements bruyants
surer du port de protecteurs auditifs individuels ; des zones de travail. D'une manière générale,
les endroits bruyants doivent être signalés et leur l'objectif à atteindre est d'assurer la protection
accès limité ; les salariés ont le de droit bénéficier collective des personnes.
d’un contrôle de l’ouïe.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 29
2.9 Appareils de levage
Bibliographie
2.9.1 Généralités choisir un type de motorisation compatible avec
le milieu dans lequel ces engins évoluent (notam-
Prévoir des moyens de levage pour la manuten- ment risque d'explosion).
(1)
Norme NF EN
tion des pièces supérieures à 25 daN.
13157, Appareils de
levage à charge Le choix et l’implantation de ces moyens doivent Les potences destinées à l’accrochage des palans
suspendue. être définis dès la conception, afin d’être pris en peuvent être amovibles, sinon elles sont mainte-
Sécurité : appareils compte dans le calcul des structures. nues à demeure en cas d’usage fréquent.
de levage à bras. Elles sont conçues pour permettre un pivotement
(2)
Code du travail, aisé (par exemple, bague en téflon), et sont équipées
Aucune personne ne sera présente sous les
article R. 233-87.
charges lors de l’utilisation et de la commande des d’une aide pour faciliter la rotation du bras (par
(3)
Arrêté du
dispositifs de levage. exemple, poignée rabattable).
18 décembre 1992
fixant le contenu de Le poste de commande se trouve de préférence en Les potences amovibles disposent de poignées de
la déclaration de dehors du rayon d’action et permet une vue totale transfert et doivent être construites en alliage
conformité CE
sur la zone de manœuvre. léger dans le but de faciliter les manutentions.
relative aux Le poids de chaque élément n’excède pas 25 daN,
équipements Les moyens de levage motorisés seront privilégiés.
sinon elles sont à poste fixe.
de travail.
La pose et la dépose sont possibles depuis une
(4)
Arrêté du 1er mars Prévoir l’implantation des appareils mobiles et
2004 relatif aux zone sécurisée.
fixes afin que l’engin ait une assise stable et que
vérifications des
son utilisateur soit en sécurité :
appareils et
Définir pour les grues mobiles une aire de tra-
accessoires
de levage. vail stabilisée, suffisamment dimensionnée, ayant
2.9.3 Treuils de levage manuels
(5)
Code du travail, des caractéristiques de résistance compatibles
article R. 233-85. Une attention particulière doit être portée :
avec les charges à reprendre. Cette aire sera
(6)
Code du travail, au choix des matériels et matériaux pour éviter
desservie par une voirie.
article R. 233-11. leur corrosion, spécialement à l’interface eau/air
Prévoir l’implantation des potences et des rails
(7)
Circulaire DRT et au niveau des mécanismes,
de façon que l’opérateur soit toujours en sécurité
2005/04 du 24 mars au moyen de les mettre en place s’ils sont
2005 relative aux et que les charges puissent passer directement du
amovibles.
vérifications des moyen de transport au lieu d’exploitation et inver-
appareils et sement (par exemple, un rail sortant du bâtiment
accessoires de Les appareils de levage à bras ont des caractéris-
permet le transfert d’une charge d’un moyen de
levage, au carnet de tiques définies dans la norme NF EN 13157(1). Celle-
transport vers l’intérieur du bâtiment).
maintenance des ci traite des palans à chaîne, palans à levier,
appareils de levage. Concevoir les appareils de levage de façon que
treuils à tambour et treuils à mâchoires.
les pièces manutentionnées passent par-dessus
les garde-corps.
Les appareils manuels disposent des équipe-
Positionner le câble du boîtier de commande,
ments de sécurité nécessaires à la prévention des
suffisamment long, pour permettre à l’opérateur
risques à l’égard des personnes :
de se tenir à une distance de sécurité.
un frein automatique de maintien de charge en
position dès que cesse l’action de l’opérateur,
une limitation de l’effort de manœuvre,
2.9.2 Palans électriques, potences un crochet équipé d’un linguet de sécurité.
Pour réduire les risques lors de la conception, on Si des appareils manuels sont prévus pour être
examinera notamment les points suivants : mis en place temporairement sur des dispositifs
choisir un appareil adapté aux charges manu- de manutention, prévoir et fournir les dispositifs
tentionnées, nécessaires, en particulier les moyens d’accès
étudier soigneusement l'implantation des pour la pose et la dépose de l’équipement.
postes de travail à desservir avant toute installa-
tion de palan motorisé, Nota : pour les opérations de levage fréquentes
équiper les chariots porte-palans de dispositifs (dégrillage, manutention des consommables,
permettant d'éviter la chute des chariots, etc.), préférer des appareils nus électriquement.
30 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
2.9.4 Ponts-roulants et poutres Comme pour tout équipement de travail il est
roulantes nécessaire :
de disposer de moyens de consignation des
䉴 Dispositions pour l’exploitation et les énergies. En cas de besoin d’énergie pour la
interventions de maintenance maintenance ou les contrôles périodiques, une
commande à action maintenue embarquée peut
Ces dispositions doivent : être envisagée. Celle-ci est associée à un
permettre d’assurer en sécurité la maintenance verrouillage à transfert de clé ;
périodique (accès, plate-forme de travail…) de de remettre à l’exploitant avant la mise en
tous les organes mécaniques et électriques ; service la notice d’installation et d’exploitation,
prévoir une zone de garage pour les interventions ainsi que le rapport de vérifications initiales.
lourdes d’entretien et de dépannage ;
définir le moyen de ramener le pont vers la zone
de garage. 2.9.5 Accessoires de levage
Les accessoires de levage sont équipés de cro-
chets de sécurité :
verrouillage automatique à la mise en charge ;
déverrouillage manuel pour l’ouverture.
Les crochets sont choisis conformément aux
règles techniques et ont satisfait à la procédure
de certification CE de conformité(2) (3).
Les accessoires de levage doivent être vérifiés
périodiquement(4).
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 31
2.10 Moyens de manutention
La conception et le choix des moyens de manuten- Prévoir les rails, points d’ancrage, crochets en
tion sont tels que la charge puisse être transportée matériaux traités contre la corrosion.
avec un seul moyen depuis le poste de travail jus-
qu’à la zone de réception pour un transport éven-
tuel, sans rupture de charge autant que possible. 2.10.3 Contrôles et épreuves des
moyens de manutention
Tout appareil ou élément d’appareil devant être
manutentionné doit pouvoir l’être sans mettre Idem § 2.9.6 “Contrôles et épreuves des appareils
tout salarié en position anormale de risques. de levage”.
Un essai sur quelques matériels manutentionnés Faire vérifier et éprouver les moyens de manuten-
pourra être effectué en présence du maître d’ou- tion (accessoires de levage, points d’ancrage,
vrage ou, à défaut, de l’un de ses représentants. potences, chèvres…) par des personnes qualifiées.
L’essai, pour être complet, doit évaluer, si néces- Les comptes rendus sont remis au maître d’ou-
saire, les possibilités d’accès de véhicules, de vrage et les anomalies signalées par l’organisme
nettoyage du matériel, etc. ci-dessus sont levées avant la mise en service et
avant la réception des installations.
Sont concernés les matériels du processus, mais
aussi les matériels annexes (filtres des centrales Les procès verbaux d’essai doivent être rassem-
de traitement d’air…). blés par le coordonnateur SPS et joints au DIUO.
32 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
2.11 Fluides et énergies
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 33
Coffrets et armoires électriques Répartir des coffrets équipés de prises de courant
Bibliographie
Les installations doivent être protégées entre à destination des interventions pour mainte-
(1)
Norme NF C 15-100, autre contre les contacts directs et indirects. nance, à proximité des installations. Protéger
Installations Les armoires de puissance et de commandes doivent toutes ces prises par des disjoncteurs différen-
électriques à basse être installées dans des locaux indépendants des tiels haute sensibilité 30 mA.
tension. Règles. postes de travail permanents.
(2)
Fiche pratique de Les installations électriques du site (armoires Pour connecter ponctuellement des appareillages
sécurité. Armoires
générales intérieures et armoires ou coffrets exté- électriques supplémentaires (pompes, zones
électriques. Guide
pratique destiné à rieurs) doivent être protégées contre la foudre. d’inspection annuelle sous les bassins, unités de
améliorer la sécurité mesures...), un coffret électrique est installé par
d’exploitation des La salle de commande doit permettre, autant que secteur géographique.
armoires et coffrets possible, d’avoir une vision sur les principales Les coffrets et les prises électriques situés à l’exté-
électriques de
installations de la station, notamment pour les rieur sont prévus pour être étanches aux intempé-
tension inférieure à
1000 V. INRS, ED 46. petites stations. ries (choix de l’indice de protection IP ou voir(3)).
(3)
Guide UTE C 15-
103, Guide installa- Le régime du neutre est choisi en fonction des Indices de protection
tions électriques besoins d’exploitation et des risques, en particu- Les matériels sont choisis en fonction des
basse tension. lier du risque d’explosion. influences externes et de l’environnement spéci-
fique des postes de travail : sites humides et non
Dans le cas d’utilisation de châssis basse tension isolants, sites poussiéreux(3).
(230 V – 400 V) sans armoires, dans des locaux
basse tension spécifiques à accès réservé, toutes Câblage à proximité des bassins
les parties actives sous tension doivent être Les boîtes de raccordements électriques ainsi
inaccessibles ou protégées à l’aide d’écran isolant que les câbles sont facilement accessibles. Ils
et transparent. n’exposent pas les opérateurs à des postures
Les câbles électriques doivent être repérés correc- dangereuses.
tement et durablement Leur implantation limite les risques de chutes
d’outils (tournevis…) dans les eaux traitées.
Les portes des armoires électriques doivent être
conçues de façon à ne pas gêner l’évacuation des Protection contre les contacts indirects
personnes en cas de danger, notamment d’incendie. Contre les contacts indirects les dispositions sui-
Prévoir au moins une unité de passage entre la vantes sont appliquées :
porte ouverte et la cloison. - liaison équipotentielle des masses ;
- raccordement à une prise de terre ;
Les dispositions adéquates doivent être prises - mise en place, au début de chaque circuit ou
pour les armoires de façon à éviter toute remon- groupe de circuits, de dispositifs de protection
tée de gaz (chlore…) (mise en surpression, par destinés à séparer ces circuits automatiquement
exemple) et poussières (charbons actifs, chaux…) de leurs alimentations et adaptés au régime de
(choix de l’indice de protection IP). neutre (par exemple : disjoncteurs différentiels,
fusibles…).
Les voyants, indicateurs, boutons, organes de
réglage, devant être utilisés ou manœuvrés par du Équiper les départs de l’alimentation des équi-
personnel d’exploitation non-électricien, sont pements situés dans des locaux mouillés ou sus-
ressortis en façade des armoires et des coffrets ceptibles de l’être, de disjoncteurs différentiels
ainsi qu’une prise de courant, protégées par un de 30 mA.
disjoncteur différentiel à haute sensibilité 30 mA,
destinée aux interventions de maintenance. Identification et marquage
Repérer de façon durable toutes les bornes,
Afin de réserver des possibilités d’adjonctions câbles, conducteurs et appareils, qu’ils soient
futures, dimensionner les différents volumes des situés à l’intérieur ou à l’extérieur des enveloppes.
coffrets ou armoires (volume général, goulottes Réaliser le repérage des câbles et conducteurs
de câblage, borniers de raccordement, rails à l’aide de manchons ou de colliers (non métal-
d’enclipsage) de façon à permettre d’installer liques) fixés de façon durable, résistant à
20 % de possibilité nouvelle globale (1) (2). l’attaque de l’environnement.
Dans chaque coffret ou armoire, un dispositif Réserver les étiquettes adhésives au local TGBT
permettant le rangement des plans électriques (tableau général basse tension) ou à la salle de
doit être prévu. commande.
34 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
䉴 Vérification initiale des installations n’autoriser le fonctionnement des éléments
Bibliographie
mobiles dangereux que dans des conditions de
(1)
Code du travail, Les installations électriques doivent être vérifiées sécurité accrue et en évitant tout risque découlant
décret du 14 avant leur mise en service, ou si elles ont subi d’un enchaînement de séquences.
novembre 1988, une modification de structure. Elles doivent être
article 53 – IV relatif mises en conformité avant la mise en service des En outre, au poste de réglage, l’opérateur doit,
à la protection des
installations(1)(2). d’une part, avoir la maîtrise du fonctionnement
travailleurs ainsi
que les circulaires En tout état de cause la mise en service ne peut des éléments sur lesquels il agit par une com-
et arrêtés qui s’y être faite qu’après correction des anomalies et mande à action maintenue et, d’autre part, garder
attachent. fourniture par le constructeur du rapport définitif la vision sur la machine.
(2)
Code de la au maître d’ouvrage.
construction, En cas de modification d’une installation exis- 䉴 Circuit de commande
article 123-43.
tante, le maître d’ouvrage doit remettre au
constructeur le rapport de contrôle de ses Mise en sécurité positive des systèmes de com-
installations pour qu’il soit décidé si des aména- mande des machines
gements sont nécessaires afin qu’il puisse les Les fonctions de sécurité doivent être conçues et
inclure ou non dans le marché. réalisées en respectant les principes de la sécu-
rité positive : en cas de défaillance le système se
mettra dans une position pour qu’il n’y ait aucun
2.11.2 Machines et équipements risque.
de production
Ces principes sont résumés dans le tableau 2.8
䉴 Sélecteur de mode de marche ci-après, page 36 emprunté à la norme EN 954-1.
Le choix de la catégorie dépend de l’analyse de
Si, pour certaines opérations, une machine ou un risque réalisée.
équipement doit pouvoir fonctionner avec ses dispo- Dans tous les cas, la mise en marche des éléments
sitifs de protection neutralisés (par exemple, pour mobiles dangereux doit être provoquée par apport
permettre le réglage, l’entretien ou l’inspection), un d’énergie à tous les niveaux. Leur mise à l’arrêt est
sélecteur de mode de marche est nécessaire. obtenue par la coupure de cette énergie.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 35
Cat. 1 Résumé des prescriptions Comportement du système 2 Base principale de la sécurité
La partie du système de commande de machine Si un défaut se produit, il peut conduire Par la sélection
relative à la sécurité et/ou ses dispositifs de protection à la perte de la fonction de sécurité. des composants
B ainsi que ses composants doivent être conçus,
fabriqués, sélectionnés, montés et combinés selon
les normes pertinentes afin de pouvoir faire face
aux influences attendues.
Note :
Ce qui convient dépend de l’application
et du type de machine.
Les exigences de la catégorie B et l’utilisation Lorsqu’un défaut unique se produit, Par la structure
des principes de sécurité éprouvés s’appliquent. la fonction de sécurité est toujours assurée.
Le système de commande doit être conçu de façon que : - Certains défauts seront détectés,
3 - un défaut unique du système de commande ne doit pas mais pas tous.
mener à une perte de la fonction de sécurité ;
- si cela est raisonnablement faisable, le défaut unique - L’accumulation de défauts non détectés
doit être détecté. peut conduire à la perte de la fonction
de sécurité.
Tableau 2.8 Résumé des prescriptions applicables aux catégories des parties de système de commande relatives à la sécurité
(norme NF EN 954-1, § 6.2).
1 - La catégorie n’est pas destinée à être utilisée dans un ordre ou une hiérarchie quelconque par rapport aux prescriptions de sécurité.
2 - L’appréciation du risque indiquera si la perte totale ou partielle de la fonction de sécurité provenant de défauts est acceptable.
36 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
䉴Arrêt d’urgence et dispositif de remise en l’AU de zone aura pour effet d’arrêter l’en-
Bibliographie marche semble des équipements situés dans un local ou
(1)
Norme NF EN 418, une zone géographique déterminée. Ces AU
Sécurité des Dans les endroits où se trouvent des machines ou seront à l’extérieur des locaux ou des zones
machines. équipements de travail, disposer des dispositifs concernés. Ils seront répartis sur l’ensemble de
Équipement d’arrêt d’arrêt d’urgence(1) (coups de poing ou câbles d’arrêt l’unité de manière qu’à chaque niveau de la zone
d’urgence.
d’urgence…) à déverrouillage volontaire, au moyen on puisse agir, y compris sur les passerelles ; par
Aspects fonctionnels.
Principes de desquels des situations dangereuses qui risquent de exemple pour les zones de décantation, ozona-
conception. se produire de façon imminente ou qui sont en train tion, stockages des polymères…
(2)
Annexe 1 (règles de se produire, peuvent être évitées ou stoppées.
techniques de Le choix des dispositifs d’arrêt d’urgence et leur l’AU de ligne a pour effet d’arrêter le totalité des
conception et de implantation doit être le résultat d’une analyse de équipements de la ligne concernée.
fabrication point
1.2.4 “Dispositifs
risques en tenant compte des impératifs du pro-
d’arrêt”) du livre II cess (voir § 2.1.3 Analyse préliminaire des risques). Dans chacune des salles de commande ou de
du code du travail, L’arrêt d’urgence n’est pas nécessaire s’il n’est pas contrôle, prévoir les AU des installations pilotées
citée par l’article en mesure de réduire le risque, soit parce qu’il ne directement par chaque salle, ainsi qu’un AU
R. 233-84. réduit pas le temps d’obtention de l’arrêt normal, général des unités fonctionnelles situées en
soir parce qu’il ne permet pas de prendre les amont ou en aval dont l’exploitation dépend de
Autres références :
mesures particulières nécessitées par le risque(1)(2). cette salle.
- Directive machine
Les dispositifs d’arrêt d’urgence sont installés à Prévoir que tout actionnement d’un AU ou tout arrêt
98/37/CE
- Conception des
proximité ou sur les différents appareils, suivant accidentel provoquera une alarme et une identifica-
équipements de des implantations librement accessibles et en tion en salle de commande de la zone concernée.
travail et des nombre suffisant pour pouvoir être atteints très
moyens de rapidement, quel que soit l’endroit où l’on se Les dispositifs d’AU doivent être clairement
protection. trouve dans la zone où ils sont disposés. Ils sont visibles et identifiables(2).
INRS, ED 804.
installés en dehors de tout endroit gênant le pas-
- Sécurité des
machines et des sage du personnel (circulation) de tout volume de Le déblocage du dispositif d’AU ne doit pouvoir être
équipements démontage des équipements. obtenu que par une manœuvre appropriée et ce
de travail. Dans le cas de machines ou d’éléments de déblocage ne doit pas remettre la machine en
INRS, ED 807. machines conçus pour travailler associés, la régle- marche, mais seulement autoriser un redémarrage(2).
mentation prévoit que les dispositifs d’arrêt, y
compris les arrêts d’urgence, doivent pouvoir
arrêter non seulement la machine mais aussi tous 2.11.3 Réseau d’eau potable
les équipements en aval ou en amont, si leur
maintien en marche peut constituer un danger(2). Prévoir, en nombre suffisant, des points de
Il est important de faire en sorte qu’il n’y ait pas distribution d’eau permettant d’assurer le
d’erreur possible dans l’identification de l’organe nettoyage et la maintenance de l’usine. Les
d’arrêt d’urgence affecté à une partie. implanter au plus près du lieu d’utilisation et les
protéger contre le gel.
On peut trouver trois types d’arrêt d’urgence (AU) : Prévoir des aires de lavage avec évacuation (aires
de dépotage des camions) constituées d’un sol
l’AU d’un équipement agira sur l’équipement adapté à la fonction.
concerné, et seulement sur cet équipement. Par
exemple une centrale hydraulique, les trappes de
fermeture de la fosse de réception des boues.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 37
䉴 Identification des réseaux Séparation des énergies
Munir toute machine de dispositif permettant de
Par secteur géographique ou par type de proces- l’isoler de chacune de ses sources d’énergie.
sus, afficher à proximité des postes de travail un Prévoir des dispositifs d'isolement verrouillables
plan d’ensemble des réseaux. en position d'ouverture et identifiés, constitués
Mettre en place une signalisation des tuyauteries d'un interrupteur-sectionneur omnipolaire à cou-
permettant de déterminer la nature et le sens du pure visible ou d'interrupteurs débrochables,
fluide transporté. Le fluide peut aussi, en cadenassables en position débrochée.
complément du code couleur, être identifié par sa Dans certains cas, en plus des organes de coupure
dénomination en clair inscrite en toutes lettres. placés à l'origine de chaque circuit électrique,
installer un dispositif de séparation le plus près,
Chaque organe de la tuyauterie (vannes, clapets, techniquement possible, des moteurs ou des
registres) doit être identifié par une plaque. unités fonctionnelles.
Munir les prises de courant, prolongateurs et
connecteurs d'intensité nominale supérieure à
32 A, de dispositifs de verrouillages électriques
ou mécaniques, de telle sorte que la réunion ou la
séparation des constituants ne s'effectue que
hors charge(1)(2).
Le retrait de la fiche d'une prise de courant pourra
être considéré comme une action équivalente à
une consignation pour toute machine pour
laquelle on a la certitude que cette fiche ne peut
être insérée dans son socle à l'insu de la personne
qui intervient sur la machine.
Pour les installations du domaine très basse
tension dont la tension nominale ne dépasse pas
50 V en courant alternatif ou 120 V en courant
continu lisse (TBTS, très basse tension de sécurité
et TBTP, très basse tension de protection), il n’est
pas besoin de consigner l’énergie électrique (ceci
est confirmé dans le document UTE C 18-540).
Toutefois il y a lieu de se prémunir des risques de
courts-circuits et de brûlures.
Photo 4 Tuyauteries soude/eau adoucie avec signalisation indiquant
la nature et le sens des fluides.
Condamnation
Prévoir que les éléments décrits dans le
paragraphe précédent soient physiquement
condamnables à l'aide d'un dispositif fiable,
Bibliographie non neutralisable facilement (clé, dispositif de
- Article R. 238-4-2 verrouillage à transfert de clé, cadenas identifié
du code du travail. à clé spécifique et unique).
- Décret 89.3, article 2.11.4 Consignation électrique, Les organes de condamnation doivent être
27, relatif aux eaux mécanique et hydraulique intégrés à l’élément à consigner, et non distincts
destinées à l’ali- de celui-ci, comme dans le cas d’une chaîne avec
mentation humaine.
䉴 Consignation des énergies un cadenas de consignation.
- Codage couleur des
tuyauteries rigides.
INRS, ED 88. Prévoir la possibilité de consigner les énergies des Purge
- Normes NF EN 563, installations (électricité, fluides sous pression, Lorsqu'il pourra exister des énergies résiduelles sur
NF EN 563/A1, combustibles, carburants, pesanteur) selon les une fraction du réseau, prévoir un système de purge.
Sécurité cinq principes suivants. L'implanter au plus près de la zone d'intervention. Ces
des machines.
énergies peuvent être hydraulique, pneumatique,
Températures des
surfaces tangibles. Identification électrique, cinétique (inertie), gravitaire (pesanteur).
- Normes NF X Visualiser la nature de chaque type de réseau Signaler clairement les dispositifs de purge afin
08-100, Couleurs. d'énergie conformément aux couleurs conven- qu'ils soient facilement identifiables.
Tuyauteries rigides. tionnelles (norme NF X 08-100).
Identification des Identifier chaque sous-ensemble d'un réseau Vérification
fluides par couleurs
ainsi que les moyens de séparation, de condam- Prévoir qu'il soit possible de vérifier l'absence
conventionnelles.
nation et de purge. d'énergie avant intervention (possibilité d'accès
38 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
Bibliographie aux éléments initialement sous tension, présence sous énergie électrique, des boîtiers de test situés
ou possibilité de montage de manomètre...). à proximité immédiate des équipements concer-
(1)
Annexe 1 (règles
nés permettront le pilotage à vue. En aucune
techniques de
䉴 Consignation sur réseaux d’eau façon ce fonctionnement en local n’est considéré
conception et de
fabrication, point comme un fonctionnement normal. Il s’agit d’un
1.6.3 “Séparation Pour les interventions sur les installations (tuyau- mode de test d’équipement.
des sources teries, conduites, nourrices, bâches ou ballons…)
d'énergie”) du livre
concevoir les parties concernées de façon qu'elles Ces boîtiers test sont câblés directement sur les
Il du code du travail,
citée par l'article puissent être isolées en amont et en aval de la moteurs. Ils comporteront :
R. 233-84. zone d'intervention, à l'aide : un commutateur à trois positions : mode
(2)
Décret du 14 distance (pilotage par le superviseur), arrêt (il
novembre 1988, de brides pleines (ces dernières ainsi que les entraîne l’interruption de l’alimentation : interrup-
article 20-IV. joints d'étanchéité seront fournis et mis en place teur omnipolaire), mode local,
lors d'une procédure de réception spécifique) ou, un voyant de défaut.
Autres références :
de deux vannes d'isolement condamnables en
- Projet de norme
position fermée, étanches, avec mise à l'air libre Dans le cas où plusieurs fonctions seraient attri-
Pr EN 1037.
- Norme NF EN
entre ces deux vannes. buées au même moteur (marche avant, marche
60-204-1, Sécurité arrière, petite vitesse, grande vitesse...), quand le
des machines. commutateur est positionné en mode “test”,
Équipements 2.11.5 Boîtiers test il reste accroché, permettant au technicien
électriques des d’appuyer sur le bouton à action maintenue sur la
machines.
Première partie :
Pour les équipements nécessitant des opérations fonction désirée.
Règles générales de maintenance dans des parties dangereuses
(§ 5-3-2 d).
- Consignations et
déconsignations.
INRS, ED 754.
Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable 39
2.12.4 Locaux d’exploitation La surface du laboratoire n’est jamais inférieure à
10 m2 et comporte au moins une paillasse d’une
Les usines d'eau potable comportent nécessaire- longueur minimale de 2 m et d’une largeur de
ment un ou des locaux dans lesquels on trouve 0,90 m, un lavabo, un réfrigérateur, une douche
des sanitaires (lavabo, douches, WC), un labora- de sécurité et un lave-œil.
toire, un poste de commande, un bureau pour la Les murs et les sols sont revêtus d'un revêtement
gestion de la station et un local de stockage du résistant et facilement lavable avec siphon d’éva-
matériel et des outils. cuation des eaux.
Le local de stockage du matériel et des outils ne com- Des systèmes de captage à la source associés à
munique pas directement avec les autres locaux. une ventilation efficace assurent l’évacuation des
polluants.
2.12.5 Laboratoire
2.12.6 Surfaces nécessaires
Le maître d’ouvrage définit si l’usine doit être équi- pour la maintenance
pée d’un local affecté aux opérations de laboratoire.
Dans le cas contraire, il doit s’assurer d’être Afin de pouvoir stocker le matériel et les maté-
desservi par un laboratoire compétent. riaux utilisés pour les opérations de maintenance
Il peut se référer à la brochure INRS ND 2173 (pièces de rechange, éléments d'échafaudage,
« Conception des laboratoires ». matériaux…), prévoir la surface et le volume
nécessaires.
L’objectif principal est de pouvoir amener en sécu-
rité, dans leur lieu d’utilisation, les produits ou
matériels stockés avec les moyens de manuten-
tion mécanique adaptés. On recherche ainsi la
proximité entre les lieux de stockage et les lieux
d’utilisation.
40 Préconisations générales pour la prévention des risques professionnels pour la production et la distribution d’eau potable
3
3
Préconisations spécifiques
aux usines d’eau potable
(usine, captage et
installations intermédiaires)
en fonction des phases
du processus de traitement
Préconisations spécifiques aux usines d’eau potable (usine, captage et installations intermédiaires) en fonction des phases du processus de traitement 41
3.1.4 Vis 3.1.6 Filtre-presse
Dans le cas de vis en auge fermée et non en Équiper les filtres-presses, qui permettent l’accès
charge, prévoir autant que possible une ouverture manuel aux plateaux, d’une protection contre les
grillagée (norme EN 294 sur les distances de sécu- écrasements des membres supérieurs par un dispo-
rité et norme de conception des vis convoyeuses sitif de type barrière immatérielle des deux côtés.
H 95-107) placée sous un capot permettant une Du côté ne nécessitant pas l’accès pour exploita-
inspection visuelle directe sans avoir à le démonter tion, on peut envisager la mise en place d’un
et des trappes de débourrage. La vis est asservie à protecteur mobile interverrouillé.
l’ouverture de la trappe. On implante les filtres-presses de façon que l’on
Un dispositif électrique (verrouillage) et mécanique puisse accéder pour les interventions (dégagement
(système d’emboîtement) en cascade entraîne l’ar- minimum de 0,80 m des deux côtés et accessibilité
rêt de la vis lors de l’ouverture des capots. en hauteur pour le débâtissage et l’élingage).
Une zone de dépose est prévue et les moyens de
Prévoir les moyens d’accès et de manutention manutention et de transfert sont adaptés.
pour les opérations de contrôle, la maintenance et
les éventuels démontages (escalier et passerelle ;
rail ou potence avec palan...). 3.1.7 Filtre à bande
Prévoir l’accès aux trappes de visite le long de la Les filtres doivent être équipés de protecteurs
vis (par exemple, vis de transport de chaux) et au mobiles (grilles…) interverrouillés permettant le net-
motoréducteur. toyage en marche. Pour les zones à risques de pro-
jection d’eau on peut les compléter avec des écrans
translucides (verre organique, polycarbonate…).
3.1.5 Pont-racleur Les pompes de gavage des boues seront implan-
tées pour permettre un montage/démontage
Pour prévenir les risques d’écrasement par les facile (éviter de les positionner sous le bâti du
galets du pont-racleur et de cisaillement par le filtre qui les rend généralement inaccessibles).
pont lui-même, il est implanté un bouton d’arrêt
d’urgence, situé à proximité de la roue du pont et
accessible depuis le sol. 3.1.8 Filtre à sable, charbon ou autres
Par conception, le carter du pont-racleur ne permet matériaux granulaires
pas l’introduction aisée d’objets ou de personnes
(main, pied) sur le chemin de roulement devant et Les contrôles sous le plancher support du matériau
entre les deux galets. Un chasse-pierres est filtrant (rupture de matériel, fuites de sable...)
disposé devant le pont et orienté vers l’extérieur s’effectuent par l’intermédiaire d’une caméra sans
du bassin. intervention humaine.
On privilégie l’accès au pont mobile par une Toutes les interventions en découlant, notamment
échelle solidaire embarquée, dont le déploiement le remplacement des crépines, s’effectuent de
a pour effet d’arrêter le pont. Pour prévenir les l’extérieur avec retrait du charbon ou du sable.
risques de cisaillement, un dégagement périphé- Prévoir les moyens de transfert adaptés à ces opéra-
rique est prévu autour de l’enveloppe de giration tions et à celles du changement du matériau filtrant.
du pont-racleur.
Les interventions sur le moteur d’entraînement doi- Dans le cas d’une intervention humaine très excep-
vent pouvoir être réalisées depuis une zone sécuri- tionnelle sous le filtre, la hauteur recommandée
sée soit depuis l’extérieur de l’ouvrage, soit depuis entre le plancher et le fond du filtre est au moins
une plate-forme de travail au-dessus du bassin. de 800 mm. Cependant, si une évaluation des
risques professionnels l’autorise, cette valeur
L’entretien des goulottes est effectué depuis une pourra être abaissée à une valeur minimale de
zone sécurisée permettant d’atteindre la goulotte 500 mm. Deux trous d’homme (un pour la ventila-
à une distance maximale de 2 m (passerelles, tion et un pour l’opérateur) de diamètre minimal
garde-corps…). de 800 mm permettent l’accès.
Un nettoyage automatique pourra diminuer la Les dispositions d’accès aux espaces confinés
fréquence des interventions. sont applicables.
42 Préconisations spécifiques aux usines d’eau potable (usine, captage et installations intermédiaires) en fonction des phases du processus de traitement
Photo 7 Vue d’un filtre à sable.
Les stockages en réservoir et les postes de pom- Permettre d’accéder au matériel sans pénétrer
page peuvent présenter des risques de chute et dans l’ouvrage. Dans ce but :
de noyade ainsi que des risques liés aux espaces - la vidange gravitaire est privilégiée à chaque fois
confinés. Pour réduire ces risques, le concepteur que possible ;
limite les accès à ces zones. - les pompes peuvent être relevables, en fosse sèche
Pour cela il conçoit l’installation et prévoit les ou à amorçage automatique au niveau du sol;
moyens à mettre en œuvre pour que dans la - les vannes et clapets sont positionnés hors de la
mesure du possible : zone en contact avec le produit ;
tous les organes de commande et de contrôle - les détecteurs de niveau et autres instruments
soient déportés et implantés dans des zones de mesure sont relevables.
sécurisées ;
le nettoyage des réservoirs puisse être réalisé Faciliter l’aération naturelle de l’ouvrage et la
sans y accéder. mise en place, si nécessaire, d’une ventilation
mécanique :
Pour des opérations exceptionnelles ne pouvant - prévoir si possible la dépose de la totalité de la
pas être effectuées sans accéder dans l’ouvrage couverture,
(par exemple, la réfection du cuvelage), le concep- - ou prévoir un tube de ventilation fixe facilitant le
teur identifiera, dès la conception, les risques raccordement d’une ventilation mobile dans les
encourus et définira les procédures d’intervention ouvrages habituellement dénoyés.
en précisant les moyens à mettre en œuvre.
Préconisations spécifiques aux usines d’eau potable (usine, captage et installations intermédiaires) en fonction des phases du processus de traitement 43
Il est prévu systématiquement une gaffe et une
bouée avec ligne de jet suffisante. Toutefois, pour
les opérations exceptionnelles présentant des
risques de chute dans l’eau, l’usage d’un gilet de
sauvetage adapté est recommandé.
44 Préconisations spécifiques aux usines d’eau potable (usine, captage et installations intermédiaires) en fonction des phases du processus de traitement
La capacité de stockage est définie de telle les dispositions applicables aux chefs
Bibliographie
manière qu’elle soit supérieure de 20 % à 30 % d’établissements et aux maîtres d’ouvrage pour
(1)
Les mélanges au volume de livraison prévisible. Une étude la prévention des explosions. Ils sont introduits
explosifs 1. Gaz préalable avec les distributeurs de produit est dans le code du travail par les nouveaux articles
et vapeurs. donc souhaitable. R. 232-12-23 à R. 232-12-29 et R. 235-4-17 issus
INRS, ED 911. des décrets D. 2002-1553 et D. 2002-1554. Les
(2)
Guide pour Les ouvrages à risque d’explosion (par exemple : modalités d’application sont définies en particu-
la classification
stockages d’éthanol, silos de CAP) relèvent des lier par les arrêtés du 8 juillet 2003 et du 28 juillet
en zones ATEX
dans les industries décrets et directives ATEX (atmosphères explo- 2003 relatifs à la protection des travailleurs
du traitement sibles)(1)(2). Les décrets n° 2002-1553 et n° 2002- susceptibles d’être exposés à une atmosphère
des eaux, 1554 du 24 décembre 2002, transposition en explosive. Les paragraphes suivants tiennent
téléchargeable sur droit français de la directive 1999/92/CE du compte de l’esprit de ces textes.
le site du Syndicat
16/12/1999 (Directive ATEX), fixent respectivement
national des indus-
tries de production
d’eaux potables
(SIEP) :
www.siep.info.
Préconisations spécifiques aux usines d’eau potable (usine, captage et installations intermédiaires) en fonction des phases du processus de traitement 45
un dispositif anti-projection des canalisations si
elle ne sont pas réalisées en double enveloppe,
un emplacement pour l’affichage des consignes
en cas d’accident.
䉴 Stockage
46 Préconisations spécifiques aux usines d’eau potable (usine, captage et installations intermédiaires) en fonction des phases du processus de traitement
Le stockage en récipients de capacité inférieure L'accessibilité de plain-pied (avec ajout, si
ou égale à 250 litres est associé à une capacité de nécessaire, d’un escalier et d’une passerelle) est
rétention au moins égale à : recherchée pour les opérations d'approvisionne-
- 20 % de la capacité totale des fûts avec un mini- ment des trémies et des bacs.
mum de 800 litres, La zone d'introduction manuelle des sacs est
- dans le cas où la somme des capacités des comprise entre 0,80 et 1,20 m au-dessus du sol et
conteneurs stockés n’atteindrait pas 800 litres, la conçue de façon à éviter les risques de chute dans
capacité de la rétention est ramenée à cette la cuve (utilisation de trémie de déversement,
somme. barres antichute…).
La capacité de rétention est étanche aux Une aide à la manutention est à prévoir en
produits qu’elle peut contenir et résiste à l’action tenant compte de la fréquence et du poids à
physique et chimique des fluides. manutentionner (voir § 2.10 “Moyens de manu-
Les traversées de paroi doivent être évitées ou tention”). Un stockage en silo permet d’éviter les
traitées avec soin, dans les règles de l’art, l’étan- manutentions.
chéité doit pouvoir être contrôlée à tout moment. Les locaux sont ventilés, une douche de sécurité avec
Les réservoirs ou récipients contenant des lave-œil et un point d’eau pour le lavage sont prévus.
produits incompatibles ne sont pas associés à une Les sols et les murs sont revêtus avec des maté-
même rétention. riaux résistants et facilement lavables.
Les équipements installés à l’intérieur des bacs Des siphons de sols ou des caniveaux permet-
de rétention sont limités au minimum. Les tent l’évacuation des eaux de lavage vers la fosse
manœuvres, les réglages et leur entretien sont toutes eaux.
possibles depuis l’extérieur des bacs. Des pictogrammes renseignent sur la nature et
Un évent est prévu pour permettre l’évacuation les risques des produits préparés.
des vapeurs de produits chimiques. L’évent Un emplacement est prévu pour les fiches de
débouche à l’extérieur du bâtiment. poste avec les données de sécurité.
Les réseaux de vidange et de trop-plein sont
distincts pour tenir compte des incompatibilités 䉴 Systèmes de dosage et de distribution
chimiques (par exemple, acide et eau de javel).
Une douche de sécurité et un lave-œil sont Les substances dangereuses pour l’environnement
placés à proximité de l'installation. et les opérateurs sont, dans la mesure du possible,
transférées sous forme diluée pour réduire les
Lorsque la substance présente des risques risques.
d’incendie :
Les moyens d’extinction adaptés sont mis à Lorsque des liquides dangereux sont dosés et
disposition sur l’aire de déchargement, et claire- transférés sous forme concentrée :
ment identifiés ; Les pompes de dosage et de transfert sont
Une signalétique d’interdiction de flamme est équipées d’un dispositif anti-projection indivi-
apposée à tous les accès à la zone ; duel permettant de visualiser l’équipement,
La cuvette de rétention passe à 50 % de la capa- d’accéder sans risque aux commandes de réglage
cité totale de stockage pour les dépôts de fûts. et autorisant l’intervention sur un équipement
sans exposer l’opérateur aux dangers présentés
Lorsqu’en outre la substance présente des par les autres.
risques d’explosion : Elles sont disposées de telle manière que les
Le “zonage” requis par la réglementation ATEX égouttures soient collectées (par exemple, au-
est réalisé autour des cuves, des bacs de rétention, dessus de la capacité de rétention de la substance
des évents. transférée).
Les canalisations sont réalisées en double
䉴 Cuves de préparation enveloppe et éloignées autant que faire se peut
des zones de travail et de circulation.
En règle générale :
Les cuves et leurs équipements sont résistants Les substances susceptibles de donner naissance
et en matériaux compatibles avec les produits à des atmosphères explosibles (gaz ou pous-
utilisés. sières) relèvent de la réglementation ATEX. Un
Elle sont installées dans des locaux couverts et, “zonage” est réalisé autour des pompes, trans-
si possible, clos. porteurs divers et canalisations associées.
Préconisations spécifiques aux usines d’eau potable (usine, captage et installations intermédiaires) en fonction des phases du processus de traitement 47
3.3.2 Préconisations relatives à la ceptibles d’êtres touchés par de telles fuites :
Bibliographie production, au stockage, au transport local des filtres à charbon, local au-dessus des
et à l’injection de réactifs spécifiques colonnes de contact ozone...
(1)
Fiche toxicologique
FT 43, Ozone. INRS. Les bâtiments où existe un risque de dégagement
(2)
Fiche toxicologique
䉴 Avertissement d’ozone gazeux seront ventilés dans le respect
FT 51, Chlore. INRS. des valeurs limites d’exposition :
Les valeurs moyennes d’exposition (VME) et les valeur limite d’exposition (VLE) indicative dans
Autres références : valeurs limites d’exposition (VLCT) dans l’air des l’air des locaux de travail : 0,2 ppm (0,4 mg/m3) ;
- Arrêté du 23 juillet locaux de travail concernant les produits valeur moyenne d’exposition (VME) indicative
97 relatif au stockage chimiques ci-dessous sont les valeurs fixées à la dans l’air des locaux de travail : 0,1 ppm (0,2 mg/m3).
de quantités de
date d’élaboration de la brochure : février 2006.
chlore supérieures
(VME : valeur moyenne d’exposition sur huit 䉴 Chlore - Cl2(2)
à 18 tonnes.
- Arrêté préfectoral heures et VLCT : valeur limite d’exposition à court
type. terme sur une durée maximale de quinze minutes). Le chlore est un gaz lourd, très toxique et un
oxydant puissant, particulièrement corrosif en
Pour s’assurer que ces valeurs sont toujours présence d’humidité.
valables et pour avoir des informations complé-
mentaires concernant ces produits chimiques, on Lorsque les conteneurs atteignent une capacité
pourra consulter les fiches toxicologiques éditées unitaire supérieure ou égale à 60 kg, l'installation
par l’INRS et consultables sur son site internet : est soumise à autorisation1.
www.inrs.fr (rubrique “en un clic”, puis “nos Lorsque les récipients ont une capacité unitaire infé-
bases de données”) et la brochure INRS ED 984 rieure à 60 kg et que la quantité susceptible d'être pré-
concernant les valeurs limites d’exposition pro- sente est supérieure ou égale à 500 kg, l'installation
fessionnelle aux agents chimiques en France. est soumise à autorisation1. Si la quantité est infé-
rieure à 500 kg et supérieure à 100 kg, l'installation est
䉴 Ozone – O3(1) soumise à déclaration1.
Il convient alors de se reporter, dès la phase de
L’ozone est un gaz très instable qui se décompose conception, aux prescriptions des arrêtés types
en oxygène dès la température ordinaire. C’est un correspondants.
gaz toxique, mortel à faible dose, et un oxydant puis-
sant. Il a une odeur caractéristique, très piquante. Pour les installations non soumises, il est utile de
rappeler les principales dispositions usuelles :
En tant qu’oxydant, il est incompatible sous sa
forme gazeuse avec les produits combustibles La zone de stockage doit être à l’abri du soleil, des
tels que le charbon actif ou l’éthanol, qui ne intempéries et dans un endroit aéré.
devront pas être stockés ou utilisés à proximité Le local de stockage peut être constitué par une
immédiate des ozoneurs. L’ozone est également armoire grillagée ou une armoire fermée équipée
incompatible avec les matières grasses (dégrais- de grilles de ventilation haute et basse ouvertes
sage des tuyauteries avant passage d’ozone). sur l’extérieur et disposées de manière à limiter
les zones mortes.
Dans une usine d’eau potable, l’ozone se retrouve Il est exclusivement réservé à cet usage, complè-
en solution dans l’eau immédiatement après sa pro- tement isolé des locaux d’exploitation, accessible
duction par les ozoneurs. Des résiduels d’ozone directement depuis l’extérieur et de faible profon-
peuvent néanmoins se dégager, en particulier avec deur afin de limiter l’exposition des opérateurs.
les évents des réacteurs d’ozonation. Les zones Il est éloigné des zones de circulations principales,
d’évolution des intervenants ne doivent pas être des locaux où séjourne habituellement du person-
atteintes par le dégazage. L’ozone gazeux non réagi nel, et des stockages de matières inflammables.
devra être soit détruit (destruction thermique ou Le chemin d’accès ne comporte ni marche ni
catalytique), soit dilué suffisamment dans le cas de seuil. Dans le cas contraire, un dispositif est prévu
faibles quantités ; et l’évent aura son rejet éventuel pour la manutention des bouteilles.
hors de la zone d’intervention de tout intervenant. La porte est verrouillable.
Un emplacement permet d’afficher les consignes
Un détecteur de fuites d’ozone dans l’air ambiant de sécurité réglementaires.
sera prévu dans le local contenant le (ou les) Les bouteilles sont fixées en position d’utilisa-
générateur(s) d’ozone. Un tel détecteur pourra tion verticale (éviter les systèmes à chaîne).
aussi être installé dans d’autres locaux, détermi- La présence des installations électriques non
nés par l’analyse des risques (voir § 2.1.3), sus- nécessaire est proscrite.
48 Préconisations spécifiques aux usines d’eau potable (usine, captage et installations intermédiaires) en fonction des phases du processus de traitement
Les équipements de chloration, installés hors potentiel en favorisant la combustion d’autres
Bibliographie
du local de stockage, privilégient les dispositifs substances, dégageant de l’oxygène en cas
(1)
Arrêté du 8 octobre dans lesquels s’établit une pression de gaz d’échauffement, ce qui interdit son stockage en
1997 relatif, pour les inférieure à la pression atmosphérique. poudre à proximité de produits combustibles
ICPE, à la fabrication, Un masque de protection respiratoire adapté est comme le charbon actif ou l’éthanol et plus géné-
au stockage et à tenu à disposition à proximité des installations. ralement, à cause de ces risques d’incendie et
l’emploi du dioxyde
Une douche de sécurité avec rince-œil est dis- d’explosion, il n’y aura pas de contact avec les
de chlore.
(2)
Fiche toxicologique
ponible à proximité des emplacements où existe substances combustibles et les agents réducteurs.
FT 13, Chlorure un risque d’aspersion par de l’eau de chlore.
d’hydrogène (acide L’évent aura son rejet éventuel hors de la zone 䉴 Chlorite de sodium – Na ClO2
chlorhydrique). d’intervention de tout intervenant.
INRS. Valeur limite d’exposition (VLCT) indicative admise Le chlorite de sodium est non combustible mais
(3)
Fiche toxicologique
dans l’air des locaux de travail : 1 ppm (3 mg/m3). favorise la combustion d’autres substances.
FT 48, Éthanol. INRS.
Le stockage est réalisé dans des bâtiments frais,
䉴 Dioxyde de chlore – ClO2(1) construits en matériaux ininflammables, dont le
sol et les parois seront lisses pour permettre un
Le dioxyde de chlore est un produit instable, lavage à grandes eaux et où aucune source de
usuellement préparé sur place à partir de chlore chaleur ou d’ignition ne sera admise.
liquide et de chlorite de sodium (NaClO2 sous Les substances facilement oxydables, les matières
forme solide ou en solution) ou à partir d’acide combustibles (telles que charbon actif et éthanol), les
chlorhydrique et de chlorite de sodium. acides… ne seront pas stockés dans les mêmes locaux.
Aux dangers propres du dioxyde de chlore (les pré- En cas d’incendie, l’agent d’extinction est l’eau en
cautions à prendre étant similaires à celles prises grande quantité. Il faut refroidir les récipients voi-
pour le chlore), s’ajoutent donc ceux liés aux pro- sins exposés au feu en les arrosant avec de l’eau
duits de départ : chlore, chlorite de sodium et chlo- pulvérisée pour éviter l’explosion (ne pas utiliser
rure d’hydrogène (acide chlorhydrique)(2). de dioxyde de carbone).
Valeur limite d’exposition du dioxyde de chlore
(VLCT) : 0,3 ppm (0,8 mg/m3) ; 䉴 Éthanol – CH3-CH2-OH(3)
Valeur moyenne d’exposition du dioxyde de
chlore (VME) : 0,1 ppm (0,3 mg/m3). L’éthanol est un produit liquide à température
ambiante, facile à vaporiser.
䉴 Chlorure d’hydrogène - HCl Il est stocké séparément dans des locaux spéciaux,
frais, munis d’une ventilation, à l’abri de toute source
En raison de sa grande réactivité, le chlorure d’hy- d’ignition ou de chaleur (rayons solaires, flammes,
drogène anhydre ou en solutions aqueuses peut étincelles…) et à l’écart des produits oxydants.
être à l’origine de réactions chimiques dange- C’est un produit facilement inflammable, justifiable
reuses ; en particulier, il réagit violemment avec des dispositions ATEX, et incompatible avec les
les oxydants (formation de chlore) et avec les produits comburants.
bases (libération de chaleur).
Le stockage du chlorure d’hydrogène est réalisé dans Le dépotage et le stockage de l’éthanol doivent
des locaux frais, bien ventilés, à l’abri des rayons tenir compte de son caractère inflammable et
solaires et à l’écart de toute source de chaleur ainsi explosif (mise à la terre, cuve de rétention,
que des matières inflammables et des produits ventilation des locaux, etc.).
incompatibles tels que les oxydants et les bases.
Le sol des locaux sera étanche et formera une Prévoir un détecteur de vapeur d’éthanol dans le
cuvette de rétention. local de dosage.
Le matériel électrique, y compris l’éclairage, sera Prévoir un rince-œil et une douche dans les locaux
conforme à la réglementation en vigueur. à risque d’aspersion.
Préconisations spécifiques aux usines d’eau potable (usine, captage et installations intermédiaires) en fonction des phases du processus de traitement 49
䉴 Dioxyde de carbone(1) – CO2 䉴 Charbon actif en poudre
Bibliographie
(1)
Fiche toxicologique
Le principal danger du CO2 vient de son caractère Le charbon actif en poudre (CAP) est un produit pul-
FT 238, Dioxyde de de gaz asphyxiant incolore et inodore. vérulent, potentiellement explosif sous forme de
carbone. INRS. Le dioxyde de carbone (CO2) est usuellement livré à nuage, et donc justifiable de la réglementation ATEX.
(2)
Fiche toxicologique l’usine sous forme de tank liquide avec évaporateur, Son caractère inflammable en rend le stockage
FT 41, Dioxyde de à stocker en extérieur dans une enceinte grillagée. incompatible avec la présence d’oxydants forts
soufre. INRS.
Le stockage éventuel en bouteilles est réalisé (chlore, oxygène pur, ozone, permanganate de
dans des locaux frais et bien ventilés, à l’abri des potassium). Le CAP activé à la vapeur, principale
rayonnements solaires et de toute source de cha- qualité utilisée en traitement des eaux d’alimenta-
leur ou d’ignition (flammes, étincelles…). tion, n’est pas considéré comme très inflammable.
Les prescriptions relatives aux zones de stockage Le CAP est utilisé à partir de silo (manutention
s’appliquent aux locaux (local de préparation…) où pneumatique) ou à partir de big-bag (manuten-
est utilisé le CO2 gazeux ; ces locaux sont ventilés. tion par chariot élévateur). Le transfert du char-
bon actif par voie humide est à privilégier.
L’usage de CO2 en inertage de charbon actif en
poudre (CAP) est à éviter du fait de sa toxicité et de En cas de stockage en big-bag, les sacs double
la possibilité de dégagement de CO en cas peau étanche, limitant le contact avec l’oxygène,
d’échauffement. On lui préfèrera l’azote gaz neutre. sont préférés dans le cas de stockage important.
En cas de stockage en vrac dans un silo, l’air sor-
Valeurs limites d’exposition professionnelle tant du transporteur pneumatique est filtré (par
Aux États-Unis : exemple, sur filtre à manche suivi d’un secouage
valeur limite d’exposition (VLCT) dans l’air des mécanique) pour éviter les nuages de poussière.
locaux de travail : 30 000 ppm (54 000 mg/m3) ; La continuité électrique est assurée sur tout le cir-
valeur moyenne d’exposition (VME) dans l’air cuit de manutention pneumatique et de stockage.
des locaux de travail : 5 000 ppm (9 000 mg/m3).
Les silos de stockage sont équipés de sondes de
En Allemagne : température, et éventuellement de détecteurs de
valeur moyenne d’exposition (VME) dans l’air CO, pour contrôler qu’il n’y a pas d’échauffement
des locaux de travail : 5 000 ppm (9 000 mg/m3). ou de début de combustion.
50 Préconisations spécifiques aux usines d’eau potable (usine, captage et installations intermédiaires) en fonction des phases du processus de traitement
4
4
Préconisations
spécifiques concernant
la distribution de l’eau
Chlore 3.3.2
F
Chlorite de sodium 3.3.2
Filtre à bande 3.1.7
Choix du moyen d’accès 2.4.3
Filtre-presse 3.1.6
Circuits visiteurs 2.4.1
Filtre à sable, charbon 3.1.8
Circulation (organisation des flux) 2.3
Fluides 2.11
Circulation des camions 2.3.4
S
L
Signalisation de sécurité 2.4.3
Local de maintenance des véhicules 2.12.3 Stockage d’eaux et de boues liquides 3.2.1
Locaux pour machines tournantes 2.12.1 Stockage des boues sous forme
pâteuse et solide 3.2.2
Locaux à pollution non spécifique 2.5.2
Stockage des graisses et des écumes 3.2.2
Locaux à pollution spécifique 2.5.3
Stockage en benne ou conteneur 3.2.2
Locaux sociaux 2.13
Stockage en silos, trémies 3.2.2
Locaux techniques 2.12
Stockage sur aire 3.2.2
O T
Tampons, trappes d’accès 2.4.3
Ouvertures dans des parois horizontales 2.4.3
Treuils de levage manuels 2.9.3
Ouvertures dans des parois verticales 2.4.3
Ozone 3.3.2
V
P Vannes, clapets 3.1.1
Ponts-roulants 2.10.2
Zones à risque d’explosion (ATEX) 3.2.2
Poste de livraison des réactifs liquides en vrac 3.3.1
Poussières 2.5.3