2021 Irrigation

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Irrigation

I. Introduction
L'eau est une resource indispensable en maraîchage. Même si on arrive à réduire la
dépendance à l'eau en pratiquant le paillage végétal ou plastique on ne doit jamais
s'installer si la ressource en eau est limitée car cela sera trop stressant. On estime qu'il
faut 2000 m3 à 2500 m3 d'eau pour 1ha de maraîchage.

Il est essentiel pour produire sereinement d'avoir un système d'irrigation efficace, bien
dimensionné et opérationnel.
On doit aussi tendre vers une bon pilotage des apports en utilisant des systèmes de
tensionmètres.
Un des enjeux actuel est aussi la réduction des apports d'eau du fait des sécheresses
récurrentes cela peut être atteint en utilisant plus de paillage, en pilotant au plus prêt les
apports et en utilisant les gouttes à gouttes.

Pompe et ballon

Diamètre 63
Diamètre 32

Schéma du sytème de pompage du jardin des Ondines : pompage dans le Tarn pompe et
filtration dans un cabanon que l'on peut déplacer en cas de crue. Réseau primaire enterré
départ en diamètre 63 et ensuite en diamètre 32.

II. Composition d'un sytème d'irrigation


II. a. La source d'eau
La source d'eau peut avoir plusieurs origines :
• eau souterraine issue d'un forage : problème du coût de réalisation du forage,
l'eau est très peu chargée en particules donc le système de filtration peut être
moins performant
• eau superficielle issue d'un cours d'eau, d'une réserve d'eau (lac, mare) :
présence de particules en suspension dans l'eau, fixer le système pour qu'il ne soit
pas emporté par le courant, prendre en compte les risques d'inondation, système
de filtration performant, nettoyage régulier du système de filtration
• système d'irrigation collectif type ASA : attention, ce système est souvent mis

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hors gel l'hiver ce qui ne correspond pas aux besoins des maraîchers
• récupération d'eau de pluie : économie d'eau, un complément mais pas suffisante
en période de sécherese.
• eau potable : beaucoup plus coûteux, l'inconvénient est aussi l'eau de javel dans
l'eau
On peut réaliser un pompage et stocker l'eau dans une réserve naturelle ou dans un cuve.

II.b. La pompe
La pompe doit être dimensionnée pour permettre d'avoir le débit suffisant pour arroser une
ou plusieurs serres en entier ou faire tourner plusieurs lignes d'arrosage par aspersions
par exemple. Ainsi en fonction des dénivelés, des besoins d'arrosage, du débit, le
professionnel de l'irrigation vous prososera la pompe adaptée en terme de puissance
après être venu sur votre site.
On peut avoir une pompe immergée quand on a un forage ou aussi dans un cours d'eau
mais elle doit être bien amarrée. La pompe plongée dans l'eau ne peut pas geler.
On peut aussi avoir une pompe de surface sur un forage ou en pompant dans un cours
d'eau. Le problème est que la pompe doit être vidangée avant chaque risque de gel ou
être très bien protégée.
La pompe est souvent accompagnée d'un ballon pour avoir un débit constant et éviter les
à coups d'arrosage.
.

Ballon Pompe immergée Pompe de surface

On intalle aussi un manomètre qui permet de vérifier la pression de pompage, elle est
souvent entre 2 et 4 bars..
La pompe peut fonctionner à l'électricité (triphasée), être au fioul ou fonctionner sur
la prise de force du tracteur. Les deux dernières solutions permettent de fonctionner
sans électricité mais sont bruyantes et polluantes en énergie fossile.

II. c. Le réseau de filtration


La filtration peut être effectuée à l'aide de filtre à sable, tamis ou à lamelle. Le filtre à

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lamelle est plus facile d'entretien. On peut installer des filtres avec un nettoyage
automatique mais cela est beaucoup plus coûteux.

Système de filtration à nettoyage Filtre à tamis Filtre à lamelle


semi-automatique

II. d. Le réseau d'irrigation primaire


Il correspond au réseau d'eau principal enterré. Généralement les tuyaux en
polyéthylène sont de diamètre 100 mm à 50 mm en fonction du débit récherché et de la
longueur du réseau. L'installation de ces couronnes de tuyaux est difficile car elles sont
difficilement manipulables. On doit généralement laisser chauffer le tuyau au soleil avant
son utilisation mais on peut demander au spécialiste de vous faire cette pose ainsi que
l'installation de tous les raccords souterrains et les vannes principales.
Quand on installe un réseau primaire il faut penser aussi à la façon dont vous allez
vidanger votre réseau extérieur l'hiver tout en gardant votre réseau d'irrigation sous les
serres fonctionnel pour l'hiver

II. e. Le réseau d'irrigation secondaire


Il correspond à toutes l'irrigation généralement mobile : aspersions, goutte à goutte...

➢ L'arrosage par aspersion :


L'arrosage par aspersion permet de reproduire des précipitations naturelles. Elle est à
priviligier sur des plantes peu sensibles aux maladies cryptogamiques ou nécessitant de
gros apports d'eau. Pour réduire les effets des maladies on réalisera de préférence des
arrosages le matin tôt pour que le feuillage ait le temps de sécher (exemple: tomate,

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pomme de terre). L'arrosage par aspersion favorise aussi la levée des adventices donc on
devra pratiquer plus de désherbage. On évitera d'arroser lorsqu'il y a du vent ou en pleine
chaleur car on a une plus forte évapotranspiration.

En plein champ l'aspersion consiste à la pose de tuyau de diamètre 32 mm au sol sur


lesquels on connecte des asperseurs sur pivots de débits variables, on peut aussi
connecter des canons d'irrigation.
Les asperseurs sont posés de telle sorte qe les cercles d'arrosage se superposent pour
avoir une couverture totale d'arrosage.

Meganet de nétafim Rampe d'arrosage

La micro aspersion est pratiquée dans les tunnels par installation de tuyaux aériens
(généralement diamètre 25 cm) sur lesquels on installe des pendulaires tous les 2 m. Les
buses sont placées au bout des pendulaires, sur lesquels on peut ajouter des lesteurs et
des anti goutte.

Buses avec pendelaire et antigoutte. Dans ma serre


j'utilise le modèle jaune avec le diffuseur vert.

On peut aussi utiliser à l'extérieur des rampes d'arrosage oscillantes qui permettent de

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réaliser un arrosage par micro gouttes et de diriger son arrosage. Ce système est très
intéressant sur semis direct.

Rampe oscillante

➢ L'arrosage par goutte à goutte


L'arrosage par goutte à goutte permet de localiser l'arrosage au pied des plantes. Le
goutte à goutte permet de réduire la levée des adventices sur les passes pieds. Comme il
est placé le plus souvent sous paillage cela permet de réduire l'évatranspiration. Il permet
de faire des économies d'eau et de réduire l'émergence de maladies du feuillage.

Le goutte à goutte peut être jetable ou pérenne. On peut avoir un système de tuyau
munis de capillaires, microperforés avec goutteurs régulant ou pas ou poreux.
Les gouttes à gouttes avec goutteurs intégrés sont les plus utilisés, à chaque trou de
goutteur il y a un système de régulation qui permet de fournir toujours le même débit. On
peut avoir des gouttes à gouttes avec un arrosage tous le 33cm ou 60cm ou plus.
Le débit est généralement de 1,6L / heure. Il est obligatoire de mettre en amont du goutte
à goutte des réducteurs de pression qui maintiennent une pression de 0,5 à 2,5 bars..
On peut poser de 1 à 2 lignes de goutte à goutte par planche selon le nombre de ligne de
plantation que l'on installe sur la planche.
En sol sableux on devra pratiquer des arrossges plus courts mais plus réguliers car l'eau
s'infiltrant plus rapidement elle est plus vite non disponible pour les racines de la plante.
Pour les tomates en été j'arrrose une heure par goutte à goutte tous les deux jours (en sol
sablo-limoneux).

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Le problème des gouttes à gouttes c'est qu'ils peuvent se boucher. Avant chaque pose il
est important de vidanger votre ligne et de vérifier qu'elle fonctionne bien. Des nettoyages
à l'aide de vinaigre blanc ou de dilution d'acide citrique sont autorisés.

II. f. Suivi de l'arrosage par tensiomètre


Un tensiomètre est un tube réservoir étanche et rempli d'eau dégazée, d'un bulbe en
céramique poreuse à la base et d'un manomètre sur sa partie supérieure. Il permet de
mesurée la pression de l'eau dans le sol.
• Ainsi si la pression lue est de 0 centibar le sol est saturé en eau
• entre 30 à 40 centibars on devra débuter les arrosages sur sol sableux
• entre 40 et 50 centibars on debutera les arrosages sur sols argileux
• entre 60 et 70 centibars, le stress hydrique est important il est urgent d'arroser.

Le positonnement du tensiomètre est important. On peut le mettre entre 30 à 60 cm


de profondeur et un peu éloigné des racines mais néanmoins dans la zone du bulbe
d'arrosage.

Les sociétés agriressources ou arc en ciel proposent des tensiomètres.

On peut aussi pratiquer un suivi du profil d'irrigation à l'aide d'une tarrière. On fait un
prélèvenment et on oberve si le sol est humide et si l'humidité est observée sur tout le
profil ou non. En fonction de l'observation du prélèvement, on arrosera ou pas.

III. La réglementation :
Pour le forage : tout forage à plus de 10m de profondeur est soumis à déclaration. La
demande est différente si on est en zone de répartition des eaux (ZRE) ou non. C'est

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généralement l'entreprise qui réalise le forage qui fait les démarches.
• En ZRE si on prélève moins de 8m3/h, on est soumis à une simple déclaration. Si le
prélèvement est supérieur on est soumis à une demande d'autorisation avec
enquête publique, la démarche sera alors beaucoup plus longue.
• Hors ZRE, un prélèvement de 1000 m3 à 200 000 m3 est soumis à une simple
déclaration en mairie.

Pour les réserves d'eau là aussi il y a des réglementation différentes en fonction de la


taille de la retenue.
• Si < à 1000 m² pas de demande d'autoristaion
• entre 1000 m² et 3 ha dépot d'une déclaration
• > à 3 ha demande d'autorisation avec enquête publique

Au delà de 1000 m3 pomper en nappe ou en eau superficielle, on a l'obligation


d'installer un compteur volumétrique. On doit alors chaque année déclarer sa
consommation d'eau en période hivernale et de basse eau. On paye alors la redevance
sur la consommation et une part fixe. Le préfet nous accorde un droit de prélèvement
reconduit chaque année en fonction de la demande que l'on a formulée.

Je dois payer à l'organisme unique du sous bassin du ttarn une part fixe de 48€ TTC et ma
consommation pour exemple 1800m3 en 2021*0,0024 € soit 52,44€ TTC en 2021.

IV. Coût global

Le coût global pour l'installation de tout le système d'irrigation avec tout le système
d'alimenttaion électrique pour mon explotation a été d'environ 10 000€ HT en 2014 dont
• la pompe : 1000€
• ballon : 600€
• volucompteur : 250€
• filtre : 155€
• equipement d'une serre de 50m*9,5m
◦ micro-aspersion : 360€
◦ goutte à goutte : 200€
• irrigation par microaspersion pour 6000m² : 1522€

Faites appel à plusieurs fournisseurs et demander à d'autres maraichers des conseils. Les
entreprises ont des fournisseurs très divers et leurs matériels à des prix très différents
mais aussi des qualités très différentes.

Rappel : Equivalences : 1 mm = 10 m3/ha = 1 L/m2

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