Chapitre 1 Rappels Sur Le Filtrage Numérique
Chapitre 1 Rappels Sur Le Filtrage Numérique
Chapitre 1 Rappels Sur Le Filtrage Numérique
1.1 Transformée en Z
1- Définitions :
En traitement du signal il arrive souvent de ne devoir considérer que certaines valeurs d’un
signal temporel, par exemple à nT, n = 0; 1; 2 …. , où T est un nombre positif fixé, appelé
période d’échantillonnage.
Autrement dit, en partant d’un signal continu f (t), on considère un signal discret représenté
par (f(nT)) avec n ϵN. La transformée en Z permet d’associer une fonction d’une variable
complexe à ce type de signal discret, et d’employer certaines techniques de l’analyse
complexe pour étudier des propriétés du signal. La transformée en Z est également employée
en filtrage numérique ainsi que pour la résolution d’équations récurrentes.
Alors la transformée en z d’une séquence x(n) est définie comme la série X(z) calculée comme
suit : X(z)= où z ϵ₵ est une variable complexe et n ₵ N. On appelle encore
cette équation la transformée directe, car c’est la relation qui permet d’obtenir X(z) à partir de
x(n).
Cette transformée est aussi qualifiée de bilatérale par opposition à unilatérale. La transformée
en z unilatérale pour une séquence causale est définie par Xu(z) calculée comme suit :
Xu(z)=
L’opération inverse porte le nom de transformation inverse. Ainsi l'analyse d'un système
discret se fera en général au moyen de la transformée en Z.
On note que z étant une variable complexe et la fonction X(z) possède un domaine de
convergence (en z) ou région de convergence (RdC) qui est en général un anneau centré sur
l'origine et compris entre deux rayons R1 et R2, où R1 < |z | < R2
La transformée en z doit toujours indiquer sa région de convergence, puisque c'est une série
de puissance infinie.
– RdC ne contient pas de pôle de X(z). Elle correspond, en général, pour les signaux causaux à
l’extérieur d’un cercle |z|> a
– Pour les signaux physiques (qui ont une durée d’existence finie) :
RdC= ensemble du plan complexe avec l’exclusion possible de z=0 ou z=
2- Propriétés de la transformée en Z :
a- Linéarité :
Soient α et β deux nombres complexes et x et y deux suites de nombres complexes.
Alors : Z( αx + βy) = αZ(x) + βZ(y)
b- Signal retardé
Soient x une suite numérique, k € N et y la suite de terme général
Soit y(t - n.Te) nulle pour t < n.Te, Zy(t - n.Te z-n .Zy(t)
On retiendra qu’un retard de Te se traduit par une multiplication par z-1.
2-Exemples de transformées :
2.1. Suite de Dirac :
X(z)
Comme on a, x(n) = 1 à n = 0 , on en déduit que :
X(z)= 1.z-0 alors X(z)=1
Or on sait que :
Table de transformées en z :
1.2 Les filtres numériques
1.2.1 Classification des filtres numériques
Un filtre numérique peut être classé selon sa réponse :
Filtres numériques réponse impulsionnelle finie : la durée de sa réponse impulsionnelle est
finie : les filtres RIF ont leur réponse impulsionnelle à support fini
i.e. h(n) = 0 pour n<0 et n>N
Filtres numériques réponse impulsionnelle Infinie : les filtres RII ont leur réponse
impulsionnelle à support infini
i.e. h(n) ≠ 0 pour toute n
– le type de représentation temporelle
récursifs : la sortie y(n) dépend de l’entrée courante, des entrées précédentes et
des sorties précédentes
non récursifs : la sortie y(n) ne dépend que de l’entrée courante et des entrées
précédentes.
Réponse impulsionnelle
On sait, en analogique, que la réponse impulsionnelle d’un filtre le définit complètement. Il en
est de même pour les filtres numériques.
Notons toutefois une différence importante : l’impulsion analogique δ(t) n’est pas réalisable
physiquement, alors que la suite numérique impulsionnelle δ(n) est facilement réalisable :
δ(n) = 1 si n =0
δ(n) = 0 si n ≠0
On désignera par h(n) la réponse impulsionnelle du filtre.
Un filtre numérique est un algorithme de calcul qui fait correspondre à une suite d'échantillons
différences Y(n) s'écrit :
N M
Y(n)= ∑ bk .x(n-k) – ∑ ak .y(n-k)
k=0 k=1
Appelée équation aux différences linéaire à coefficients constants d’ordre N.
En utilisant la transformée en Z :
N M
Y(z)= ∑ bk. z-k.X(z) – ∑ ak. z-k .Y(z)
k=0 k=1
N M
Alors H(z) = Y(z) ∕ X(z) = ∑ bk. z ∕ (1 + ∑ ak. z-k )
-k
k=0 k=1
Les pôles de H(z) sont les valeurs de z pour lesquelles H(z) tend vers l'infini.
Les zéros de H(z) sont les valeurs de z pour lesquelles H(z) est nulle.
Les zéros et les pôles complexes de H(z) sont du type a ± jb.
Les filtres RIF constituent une classe importante des filtres numériques car, ils sont
caractérisés par une phase linéaire dans la bande passante. Ils sont définis par l’équation
N
Y(n)= ∑ bk .x(n-k)
k=0
L’ordre du filtre numérique est donné par le degré de la récursivité de l’équation aux
différences finies associée : N.
La fonction de transfert en z est donnée par :
N
H(z) = ∑ bk. z-k
K=0
1.2.4 Propriétés des filtres RIF
-Stabilité du filtre
Pour qu’un filtre numérique soit stable, il faut que ses pôles soient à l’intérieur du cercle
unité dans le plan complexe. Autrement dit, il faut que le cercle unité appartienne à la région
de convergence.
.
Où: z1, z2,…, zn sont les zéros, p1, p2,…, pn sont les pôles ou les valeurs qui annulent le
dénominateur.
Rque : Les filtres à réponse impulsionnelle finie sont toujours stables car ils n'admettent pas
de pôles.
Figure 1.1. Réalisation directe de type filtre à réponse impulsionnelle infinie RII.
Exemple :
Ex1. Soit le filtre numérique d´écrit par:
y(k) = 0.6x(k) + 0.1x(k − 1) + 0.6x(k − 2) + 1.2y(k − 1) − 0.4y(k − 2)
Y(z) = 0.6X(z) + 0.1 z-1 X(z) + 0.6 z-2 X(z) + 1.2 z-1 Y(z) – 0.4z-2Y(z)
C’est un filtre à réponse impulsionnelle infinie : RII car H(z) possède des pôles.
b- La réponse impulsionnelle :
c- Type de filtre : filtre RIF car il ne présente pas de boucle de retour dans sa structure
ou pas de pôles.
2- Synthèse des filtres numériques :
= a k .e 2
. e 2 + e 2
p − j. P2 .ω.TE
= 2.a k .cos − k .ω.TE .e
2
∈\
p P
− j. .ω.TE
(si a k = − a P − k , on obtient 2.j.a k .sin − k .ω.TE .e 2
)
2
On aura alors :
P
P
− j. .ω.TE 2
p
H( j.ω) = e 2
. ∑ 2.a k .cos − k .ω.TE
k=0
2
S
D’où :
P
Arg [ H( j.ω) ] = − .TE .ω ( + π ) (le terme + π intervient si S < 0)
2
-2- Méthodes de synthèse
Or, on a vu que pour un filtre RIF : a k = h(k ) , où h(n) est la réponse impulsionnelle
du filtre. Le problème se ramène donc à la détermination de la réponse impulsionnelle h(n) du
filtre numérique.
Deux cas peuvent se présenter :
• on sait calculer la réponse impulsionnelle g(t) du filtre analogique
prototype (technique de l’échantillonnage temporel)
• on ne sait pas calculer g(t), mais on connaît l’allure de la réponse en
fréquence du filtre analogique prototype. G anal ( j.ω) est connu, ou au moins
un gabarit (technique de l’échantillonnage en fréquence).
On travaillera sur un exemple pour mettre en œuvre ces deux techniques : on cherche à
F
réaliser sous forme numérique un filtre passe-bas idéal de fréquence de coupure FC = E
10
/\
G anal
I
f
- FE/2 -FC FC FE/2
∫ δ(t).e
− j.2 π.f .t
δ(t)
→ ∆ (f ) =
Fourier
.dt = 1
−∞
1 si − FC < f < FC
Filtrage
→ G(f ) = G anal (f ).∆ (f ) =
0 si f ∉ [ − Fc ; FC ]
+∞
∫ G(f ).e
j.2 π.f .t
→ g(t) =
Fourier Inverse
.df
−∞
+ FC
∫e
j.2 π.f .t
= .df
− FC
Synthèse d’un filtre passe-bas « idéal » avec une fréquence (FC = FE/10) :
h(n) = TE .g(n.TE )
h(n)
n
Fenêtre rectangulaire w(t) ou w(n) qui tronque la réponse impulsionnelle.(limitation du nombre
d’échantillons)
w
1
Réponse impulsionnelle ci-dessous est limitée à unnombre fini d’échantillons par la multiplication de:
h(n).w(n)
h(n)
h(n)
n
-b) Echantillonnage en fréquence
ω
H(k) = G anal j.k. E
N
où N est le nombre d’échantillons. En reprenant le même exemple que précédemment
N = 17, H(0) = H(−1) = H(1) = 1 et H(2) = H(−2) = ... = H(8) = H(−8) = 0
On peut en déduire, par transformation de Fourier discrète (TFD), les valeurs de la
réponse impulsionnelle :
2.π
1 N/2 j. .k.n
h(n) = . ∑ H(k).e N
N k = − N/2
Dans notre cas :
1 2.π
− j. .n j. .n
2.π
1 2.π
h(n) = . 1 + e 17
+ e 17 = . 1 + 2.cos .n avec − 8 ≤ n ≤ 8
17 17 17
Enfin, pour rendre ce filtre réalisable physiquement, on translate cette réponse
impulsionnelle de 8 échantillons. L’ensemble de ces opérations est résumé page suivante.
La figure ci-dessous indique la réponse en fréquence de chaque filtre.
1
Filtre idéal analogique
Echantillonnage temporel
Echantillonnage en fréquence
0.8
|G Num(j.ω )|
0.6
0.4
Echantillons H(k)
0.2
0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 0.5
f/FE
exemple de Synthèse d’un filtre passe-bas « idéal » (FC = FE/10) : un échantillonnage en fréquence
G anal
Réponse en fréquence du filtre
analogique prototype
G anal ( j.ω)
f
H(k)
Echantillonnage en fréquence :
ω
H(k) = G anal j.k. E
N
h(n) Décalage
(filtre réalisable physiquement)
2- Invariance impulsionnelle
Dans cette méthode on procède de la manière siuvante:
1 1 − τt
G anal (p) =
Transformée de Laplace
→ g(t) = .e .γ (t)
1 + τ.p inverse
τ
n
T − E
T
Echantillonnage
→ h(n) = TE .g(n.TE ) = E . e τ .u(n)
τ
T 1
Transformée en Z
→ H(z) = E .
τ −
TE
1 − e τ .z − 1
1
Remarque : Ganal(p) possède un pôle (valeur de p rendant Ganal(p) infini) : p = −
τ
TE
−
H(z) possède un pôle : z = e τ
= eTE .p , où p est le pôle de Ganal(p).
3- Invariance indicielle
1 1 1
G anal (p) = ⇒ Y(p) = G anal (p).Γ(p) = .
1 + τ.p p 1 + τ.p
Dans cette méthode, on fait la transformée de Laplace inverse de Y(p) qui donne y(t) puis
on échantillonne y(t) qui va donnée y(n) (numérique) et enfin la TR en Z de y(n).
−
t
Laplace
→ y(t) = 1 − e .γ (t)
τ
−
n.TE
Echantillonnage
→ y(n) = 1 − e τ .u(n)
1 1 1
Transformée en Z
→ Y(z) = − = H(z).U(z) = H(z).
1 − z−1 T
− E 1 − z−1
1− e τ
.z −1
On obtient donc l’expression de H(z) :
T
−1
1 − e τ
.z
1 − z−1
H(z) = (1 − z − 1 ) .Y(z) = 1 − TE = TE
− −
1 − e τ .z −1 1 e τ
.z −1