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État de la question sur

la thérapie cognitivo-
cognitivo-comportementale et
la thérapie comportementale dialectique
dans la dépression et les conduites suicidaires à l’adolescence

Réal Labelle, M.Ps., Ph.D.


Département de psychologie, UQÀM
Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie, UQÀM

Département de psychiatrie, UdeM


Service de recherche et Clinique des troubles de l’humeur, HRDP

Courriel : [email protected]

C onsu l at gé n é ral de
France à Q u é be c
1
Plan de présentation

1. Introduction

2. Aspects méthodologiques de l’intervention

3. La thérapie cognitive et comportementale de l’adolescent suicidaire

4. La thérapie comportementale dialectique de l’adolescent suicidaire

5. Les études d’évaluation dans le domaine

6. Conclusion

2
1. Introduction

3
Le comportement suicidaire chez l’adolescent
Terminologie

• Le comportement suicidaire de l’adolescent n’est pas un trouble de


santé mentale comportant une catégorie diagnostique principale selon
les critères de l’American Psychiatric Association et de l’Organisation
Mondiale de la Santé.

• Le comportement suicidaire de l’adolescent réfère selon les experts


étasuniens (Poster et al. 2007) et canadiens (Steele et al. 2007) aux
concepts du tableau qui suit.

DSM-IV-TR : APA, 2000, CIM-10: OMS, 1994.


4
IDÉATIONS SUICIDAIRES CONDUITES SUICIDAIRES
Les idéations suicidaires Les conduites suicidaires préparatoires
passives sont caractérisées par représentent toutes actions reliées au suicide ou au
un sentiment lié au désir de décès telles qu’écrire une lettre d’adieu, se procurer
mourir de l’individu. le matériel nécessaire à cet acte, etc..
Les idéations suicidaires La tentative de suicide est une conduite
actives sont définies comme potentiellement autodestructive avec au moins un
des idées portant sur l’action de certain désir ou une intention de mourir comme
se tuer. conséquence de cette conduite.
La tentative interrompue est définie lorsqu’un
jeune est sur le point de faire une tentative de
suicide, mais celle-ci est interrompue par un tiers ou
par un événement.
La tentative avortée est définie lorsque la personne
prend la décision par elle-même de cesser d’avoir un
comportement suicidaire.

Posner et al. (2007) de la Columbia University.


5
Le comportement suicidaire chez l’adolescent
Particularités développementales

• Parler d’un comportement suicidaire chez un adolescent suppose


aussi que celui-ci a bien l’intention de cesser de vivre et saisisse
bien que la mort renvoie à cette réalité.

• En général, les spécialistes estiment que la notion de mort


s’acquiert vers l’âge de neuf ans. En fait, le jeune intègrerait
progressivement les caractéristiques de la mort, à savoir son côté
irréversible, sa finalité et son universalité.

• Et rappelons-nous des zones de développement de l’adolescent.

Mishara et Tousignant, 2004


6
Claes, 1996
7
Le comportement suicidaire chez l’adolescent
Prévalence

• Au Québec, environ 1 300 personnes s’enlèvent la vie chaque


année alors que le nombre s’élève à près de 12 000 personnes en
France.

• Au Québec, malgré une diminution du taux de mortalité par suicide


chez les jeunes, le suicide constitue la deuxième cause de mortalité
dans ce groupe d’âge.

• Le suicide explique 22 % des décès d’adolescents québécois


et 15 % de français.

• Pour chaque mort par suicide à l’adolescence, il y aurait de


100 à 200 tentatives de suicide et environ 50% des adolescents qui
font une tentative de suicide courent le risque d’en faire une autre.

Gagné et St-Laurent, 2009; Nanhou, Fournier et Audet, 2010; Facy, 2010.


8
Le comportement suicidaire chez l’adolescent
Conséquences

D’importants coûts sociaux sont rattachés


au comportement suicidaire : hospitalisation,
absentéisme, échecs scolaire, augmentation du
risque de suicide complété et détresse dans le
réseau social, familial, scolaire ainsi qu’au sein
de la communauté du jeune.

Olfson, Gameroff, Marcus, Greenberg & Shaffer, 2005; Gould et al., 2003; Reinherz,
Tanner, Berger, Bearslee & Fitzmaurice, 2006; Shaffer & Gutstein, 2002.
9
Le comportement suicidaire chez l’adolescent
Les explications basées sur le modèle transactionnel

Déterminants dispositionnels Déterminants contextuels


Vulnérabilité Stress
Présence de facteur de risque Présence de conditions défavorables
Absence de facteur de protection Absence de conditions favorables

Déterminants transactionnels

Échec défensif et adaptatif


Faiblesse du réseau social

Variables critères
Conduites suicidaires
10
Le comportement suicidaire chez l’adolescent
Et le modèle transactionnel développemental
Après la puberté
Avant la puberté
Stresseurs Agents
•Abus •Problèmes légaux facilitateurs
•Mésentente familiale •Difficultés •Intoxication
interpersonnelles (consommations)
(pertes) •Exposition au
•Désaccord suicide
•Troubles intériorisés •Neuroticisme
Dépression interpersonnels
des parents •Désespoir
•Autres troubles de •Anxiété
l’axe I Disponibilité
des moyens

Idéations Tentatives Mort par


suicidaires de suicide suicide
• Traits d’impulsivité
et d’agressivité
•Impulsivité et agression
•Fonctions sérotoner-
parentale •Impulsivité
giques altérées Facteurs de protection
•Tentatives suicidaire •Agression
•Fonctionnement •Cohésion familiale
des parents
faible au niveau •Bon contact avec
des taches exécutives le cadre scolaire
•Croyances et valeurs
religieuses et culturelles
11
Bridge et al., 2006.
Le comportement suicidaire chez l’adolescent
Et le modèle médical

Cas type I – Dépression sans TPL

Suicidalité basée sur l’Axe 1


Fonctionnement du moi affecté

Cas type II – Dépression avec TPL

Suicidalité basée sur les Axes 1 et 2


Mauvaise organisation du moi

Jacobs et coll., 1998. 12


Le comportement suicidaire chez l’adolescent
Et le modèle médical

• En fait, de 15 à 20 % des adolescents présenteront une dépression


au cours de leur vie et la dépression est le trouble mental le plus
associé aux suicides des adolescents.

• Une récente étude québécoise montre que 60 % des adolescents


qui se sont suicidés ont des troubles de l’humeur et 33 % des
troubles disruptifs (opposition, trouble des conduites, hyperactivité).

• À cela s’ajoute les traits de personnalité limite (automutilation,


agressivité, etc.) chez 30 % des adolescents décédés par suicide.

• À la clinique des troubles de l’humeur de HRDP, 50 % des jeunes


dépressifs et suicidaires présentent des traits de personnalité limite.

Orbach et Iohan, 2010; Renaud et coll. 2008, Breton, Guilé et Labelle, 2007.
13
2. Aspects méthodologiques
de l’intervention

14
La notion de programme

Un programme se définit comme un ensemble


organisé, cohérent et intégré d’activités et de services
réalisés simultanément ou successivement avec les
ressources nécessaires, dans un but d’atteindre des
objectifs déterminés, en rapport avec des problèmes
de santé précis et ce, pour une population donnée.

Pineault et Daveluy, 1995.

15
Les types de programme

Prévention universelle, vise l’amélioration des compétences


personnelles ou des ressources de l’environnement d’une population
sans sélection au préalable.

Prévention ciblée, vise les individus à risque en raison de


caractéristiques personnelles (type indiqué) ou de variables liées à
l’environnement (type sélectif).

Traitement phase active, accent mis sur la modification des


symptômes et l’obtention d’une rémission qui peut être partielle ou
complète.

Traitement phase soutien, accent mis sur l’intervention de


continuation (prévention des rechutes) et l’intervention de maintien
(prévention des récidives).

Institut de médecine, 1994.


16
Les types de programme

Prévention Traitement
(population) (individu ou groupe)

Intervention Intervention
indiquée en phase active

Intervention
sélective
Intervention
en phase de soutien
Intervention
universelle

Institut de médecine, 1994. 17


Les théories associées à un programme

Théorie du problème
Décrit les causes (facteurs associés) au problème de santé.

Théorie du programme
Identifie la cause (facteurs associés) par le programme. La théorie du
programme suppose aussi la théorie du processus (éléments de la
planification organisationnelle et pratique) et la théorie du changement
(nature des effets amenés par le programme).

Rossi, Freeman et Lipsey, 1999.

18
La notion de problème de santé

Problème de santé

A B
Dépression Conduites suicidaires
avec ou sans TPL

Breton et Boyer, 2001.

19
Les trois phases d’un traitement

1) la phase de traitement de l’accès dépressif aigu où l’accent est


mis sur la modification des symptômes et l’obtention d’une
rémission qui peut être partielle ou complète

2) la phase de continuation où l’accent est mis sur la prévention


des rechutes

3) la phase de maintenance où l’accent est mis sur la prévention


des récidives

20
Symptômes, Syndromes, Rechutes, Récidives

Normalité Rémission Rechutes Récidives

Symptômes

Syndromes
Réponse

Aigu Continue Maintien


Traitement
6-12 sem. 6-9 mois 1 an et +

21
Kupfer, 1991, 1993.
Approche cognitive et comportementale

La thérapie cognitivo-comportementale consiste en l’application pratique,


dans un but thérapeutique, des principes théoriques de l’apprentissage,
principes établis en psychologie scientifique.
Il s’agit alors de modifier un
comportement inadéquat
dans une optique
d’amélioration clinique
significative pour
le patient (les conduites
inadaptées sont affrontées
et éliminées et les
conduites adaptées
sont favorisées et
renforcées).

22
Approche cognitive et comportementale
Par ailleurs, le comportement et les processus cognitifs de l’individu qui
l’animent ne représentent pas les seules cibles de l’intervention thérapeutique :
tous deux sont en effet en lien avec les émotions, reflets psychologiques et
affectifs des expériences de plaisir et de déplaisir, et la biologie.

CAUSALITÉ CIRCULAIRE

23
(Palazzolo, Nice, 2004).
3. La thérapie
cognitive et comportementale
de l’adolescent suicidaire

24
Thérapie cognitive et comportementale (CBT, Beck)

• Hypothèse d’un dysfonctionnement cognitif et comportemental


• Vise l’apprentissage et le raffinement des compétences aux changements
des réactions cognitives et comportementales t face aux situations de la
vie courante qui génèrent de la souffrance et de la détresse
• Aperçu des cibles et stratégies thérapeutiques

Cibles d’intervention Stratégies d’intervention


Désespoir et absence de raisons de vivre Découverte d’un sens à sa vie

Mauvaises stratégies de résolution de problèmes Résolution de problèmes

Difficultés d’affirmation de soi Communication et affirmation de soi


Pensées automatiques dysfonctionnelles Restructuration cognitive
Faible estime de soi Mentorat axé sur l’estime de soi

25
Le modèle cognitif de la dépression avec complication suicidaire

Schéma

Distorsions

Événement
négatif Pensées dysfonctionnelles

Comportements dysfonctionnels

Dépression et idées suicidaires

26
Transposition du modèle pour la recherche clinique

Problèmes cognitifs

Les 3 « d » Problèmes comportementaux


Désespoir
Désillusion Les 3 « i »

Dévalorisation Inaction
Isolement
Impulsivité

27
Transposition du modèle pour la recherche clinique

Problèmes cognitifs

Problème de sens à la vie et d’estime de soi Problèmes comportementaux


Problème de pensées et de croyances
Difficulté de résolution de problèmes

Problème d’affirmation de soi

28
Théorie du programme CBT-
CBT-A

Théorie du processus Théorie du changement

Planification Action du Résultats Résultats


Planification
d’utilisation programme instrumentaux ultimes
organisationnelle
des services
Diminution
Modifications Amélioration
de la dépression
cognitives et cognitive et
Références du milieu et des
Ressources existantes comportementales comportementale
Rencontres dans le milieu idées suicidaires
Équipe locale Ententes avec le milieu
Accès CH Horaire flexible, etc.
Accès à un parent
2 profes. formés
1 superviseur
Salle conviviale, etc.

Hypothèse Hypothèse
d’action conceptuelle

29
Adaptation pour les adolescents

1. Inclure des membres du système familial et social

2. Rendre l’abstrait opérationnel et tenir compte de son développement

3. Être très sensible à l’alliance thérapeutique

4. Adopter un style collaborateur et empirique

5. Éviter le blâme et être un modèle

6. Défier le mode binaire et avoir une position objective

Brent et coll. 1997.

30
4. La thérapie
comportementale dialectique
de l’adolescent suicidaire

31
Thérapie comportementale et dialectique (DBT-
(DBT-A, Linehan)

• Hypothèse d’un dysfonctionnement émotionnel

• Vise la gestion de crises et l’application des compétences afin de trouver


des solutions dialectiques aux problèmes

• Aperçu des cibles et stratégies thérapeutiques

Cibles d’intervention Stratégies d’intervention


Altération de la capacité attentionnelle Présence attentive (mindfulness)

Difficultés à gérer ses émotions Régulation émotionnelle


Difficultés avec la réalité ne peut pas être changée Tolérance à la détresse
Difficultés d’affirmation de soi Efficacité interpersonnelle
Difficultés à considérer et accepter différents points de vue Voie du milieu

32
Le modèle dialectique de la personnalité limite
avec complication suicidaire

Environnement interférant Vulnérabilité émotionnelle


avec l’apprentissage de la tempéramentale
régulation des émotions

Dysrégulation émotionnelle

Conduites suicidaires

33
La compréhension du modèle

• Vulnérabilité émotionnelle tempéramentale


– Long retour au niveau de base
– Plus grande intensité de la réponse émotionnelle
– Plus grande réactivité émotionnelle

• Composantes biologiques possibles


– Dysfonction possible du préfrontal ?
– Anomalie du système limbique ?
– Anomalie au niveau de la sérotonine ?
– Possibilité d’une sous-activation du frein vagal ?

• Environnement invalidant

– Rejette sans discrimination la communication des expériences privées


– Renforce de façon intermittente l’escalade des réponses émotionnelles
– Simplifie la résolution de problèmes
– Prévalence élevée de négligence, d’abus et de sévices sexuels

34
Théorie du programme DBT-
DBT-A

Théorie du processus Théorie du changement

Planification Action du Résultats Résultats


Planification
d’utilisation programme instrumentaux ultimes
organisationnelle
des services
Diminution
Modification de Amélioration
de la dépression
la dysrégulation des compétences
Thérapie individuelle et des
Équipe clinique émotionnelle psychosociales
Thérapie de groupe idées suicidaires
Service téléphonique Support téléphonique
Local pour groupe Groupe de supervision
Locaux pour thérapie

Hypothèse Hypothèse
d’action conceptuelle

35
Adaptation pour les adolescents

• Inclusion des membres de la famille dans l’entraînement de groupe

• Service téléphonique offert aux membres de la famille

• Ajout de notions spécifiques aux relations familiales

• Réduction du cycle d’entraînement aux compétences (20 semaines)

• Un cinquième groupe de compétences est ajouté : la voie du milieu

Miller, Rathus et Linehan, 2007


36
5. Les études d’évaluation
dans le domaine

37
Études selon le spectre des interventions

Adolescent suicidaire

Prévention Traitements

Conduites suicidaires Dépression et Dépression /personnalité


conduites suicidaires limite et conduites
suicidaires
Programmes canadiens
Breton et coll, 1998 Traitements psychosociaux
Traitements psychosociaux
Labelle et coll., en cours Labelle et coll., en cours
Programmes québécois
Julien et coll., 2004

*
Dépression et
conduites suicidaires
Programmes répertoriés
Marcotte, 2001

38
Démarche pour la recension
39

Critères de sélection Critères d’inclusion


Moteurs Medline et PsychInfo
Publication À partir de1995
Population Enfant d’âge scolaire ou adolescent
Problématique Conduites suicidaires, TD et TPL
Résultats Informations théoriques ou empiriques

39
Données probantes et traitements soutenus empiriquement
Piège à éviter

La pratique fondée
sur les données probantes

Ensemble plus complet et complexe


Traitements de données empiriques
soutenus empiriquement qui vont au-delà de la démonstration
de l’efficacité d’un traitement.
Une partie tout au plus
de la pratique fondée
sur les données probante

40
Hiérarchie des types d’étude
En fonction du niveau de preuve

Meta-analyse
Revues systématiques

Essais controlés randomisés


Essais non controlés
Études de cohortes
Études de cas-témoins
Études transversales
Séries de cas
Opinion d’expert
NICE-Royaume-Uni American Psychiatric Association – États-Unis
INSERM-France Instituts de recherche en santé du Canada

National Institute For Health and Clinical Excellence 41


Institut national de la santé et de la recherche
ANAES : Agence nationale d’accréditation et d’évaluation de la santé, France 42
Résultats de la revue des écrits sur le traitement CBT-
CBT-A

Auteurs
Pays N Intervention Mois Niveau Principaux Remarques
de résultats
preuve

75 % F
1. Brent et coll. (1997) US 107 CBT > TF > Traitement 3-4 A
Dépression avec CBT Clinique TH et TA à Pittsburgh
soutien Relance Randomisée
Archives of General Psychiatry

90 % F
2 B Pas d’effet principal
2. Harrington et coll. (1998) UK 162 CBT axée R P Familiale vs Adolescent TS par intoxication
Relance Randomisée
TAU Traitement de 4 rencontres
J. Am Child & Adolescent Psychiatry

Conduites auto 78 % F
6 B
3. Woods et coll. (2001) UK 63 CBT axé R P + Soins dommageables Adolescent avec conduites
Relance Randomisée
habituels > Soins habituels répétées si autodommageables répétées
CBT + Soins habituels Clinique TH et TA à Pittsburgh
J. Am Child & Adolescent Psychiatry

82 % FS
Dépression
4. Donaldson et coll. (2005) US 39 CB T axé R.P.. 3 B Adolescent TS
Idéations suicidaires
vs Traitement de soutien 2 Relances Randomisée Contrôle médication
Clinique hôpital psychiatrique
J. Am Child & Adolescent Psychiatry

83 % FS
5. Esposito et coll. (2006) US 6 CBT axé R.P + Rx 12 C Alcool Adolescent abus alcool et conduites s.
Pas contrôle Idéations suicidaires Clinique hôpital psychiatrique
American Journal of Addiction

TADS - Étude multisite (13 sites)


6. March et coll. (2007) US 439 Fluoxétine vs CBT vs 4 A 41% de familles monoparentales
Fluoxétine Randomisée Dépression CBT + Fluoxétine (71%);
+ CBT vs placebo Aveugle Idéations suicidaires
d’autant si combinaison Fluoxétine (60.6%);
CBT (43.2%); Placebo (34.8%).
J. Am Medical Association

A : Preuve scientifique établie


B : Présomption scientifique
C : Faible niveau de preuve 43
Résultats de la revue des écrits sur le traitement DBT-
DBT-A
Auteurs Pays N Intervention Mois Niveau de Principaux Remarques
preuve Résultats

C Symptômes TPL X 4 Sp. 85% F


1. Miller et coll. (2000) US 27 DBT-A 3
Pas contrôle Centre médical-NY
Cognitive and Behavior Practice

US 60 DBT-A Santé mentale Comportements perturbateurs 100 % F incarcérées


2. Trupin et coll. (2002) TCD-A Population gén. 10 B (agression, parasuicide, Centre transition-Washington
TAU population gén. Qua-Exp. classe) Child and Adolescent Mental Health

83% F
Symptômes TPL X 4 Sp.
3. Rathus et Miller (2002) US 131 DBT-A vs TAU 3 B Pas Randomisé
Dépression
Qua-Exp. Confusion avec médication
Idéations suicidaires
Suicidaire en Life-Threatening Be.

100 % F suicidaires
4. Sunseri (2004) C Hospitalisation
US 68 DBT-A 6 En résidence sup. en Californie
Pas contrôle
Residential Treatment Child/Youth

B Incidents durant 84% F


5. Katz et coll. (2004) CAD 62 DBT-A vs TAU ½
Qua-Exp. l’hospitalisation Unité interne psychiatrique Manitoba
Pas aveugle (parasuicide, abus Suivi de un an
Pas substance…) Confusion avec médication
d’adhérence J Am Child & Adolescent Psychiatry

6. Fleischhaker et coll. (2005) Al 12 DBT-A 4 C Conduites autodommageables Clinique externe en Allemagne


Pas contrôle Enfance et développement

C Comportements d’opposition 32 jeunes avec trouble oppositionnel


7. Nelson et coll. (2006) US 32 DBT-A 4 Dépression Communauté, système de justice…
Pas contrôle
Behavior Research and Therapy

8. Goldstein et coll. (2007) US 1 DBT-A 8 C Idéations suicidaires Ado avec Th et conduites sui.
Pas contrôle Conduites autodommageables Études Child and Ado Bipolar Serv.
University of Pittsburgh
J Am Child & Adolescent Psychiatry

C Dépression 16 F avec conduites


9. James et coll. (2007 UK 16 DBT-A 12
Désespoir autodommageables depuis
Pas contrôle
Conduites autodommageables au moins 18 mois
Symptômes TPL Clinique DBT en Amgleterre
Child and Adolescent Mental Healh

A : Preuve scientifique établie 44


B : Présomption scientifique
C : Faible niveau de preuve
Résultats de la revue des écrits sur le traitement CBT et DBT

Auteurs
Pays N Intervention Niveau de Principaux Remarques
preuve résultats

Tarrier et coll (2008)


28 Approche cognitive et A
UK Chez l’adulte Behavior modification
articles comportementale dans le Revue
preuve scientifique établie
traitement des conduites systématique &
suciidaires Meta-analyse
Chez l’adolescent
présomption scientifique
Adulte et jeune
En individuel
preuve scientifique établie

En groupe
présomption scientifique

Approche cognitive et A La CBT-A et la DBT-A sont les Des études sont nécessaire
Brent (2009) US Revue comportementale dans le Revue deux traitements de choix à pour mieux comprendre les
traitement des conduites systématique développer dans le futur pour mécanistes d’action de ces
suciidaires traiter les adolescents thérapies avec ou sans
suicidaires médication
Jeune

A : Preuve scientifique établie


B : Présomption scientifique
C : Faible niveau de preuve

45
Résultats de la revue des écrits sur le traitement CBT et DBT
Observations
• Les connaissances dans le domaine avancent dans le monde anglo-saxon, sachant que
jusqu’à récemment les adolescents suicidaires étaient exclus des essais cliniques.

• Les études montrent que la CBT-A et DBT-A sont deux traitements soutenus empiriquement
pour aider les jeunes suicidaires. Le niveau de preuve scientifique demeure relativement
modéré.

• Les études recensées comprennent une surreprésentation de fille et une variété de modes
d’intervention, rendant les résultats difficilement interprétables.

• Les mécanismes d’action de la CBT-A et DBT-A dans le traitement des conduites suicidaires
des jeunes devraient être mieux étudiés. Est-ce le cadre, les compétences enseignés, la
relation qui sont en lien avec les gains du jeune suicidaire?

• Les études futures devraient mieux chercher à isoler l’effet de CBT ou DBT sur les conduites
suicidaires en contrôlant mieux l’usage notamment de médicaments.

• Enfin, cette recension des écrits nous mène à constater que le National Institute of Mental
Health des États-Unis finance actuellement un imposant projet nommé TASA pour Treatment
of Adolescent Suicide Attempters qui regroupe 5 sites : Duke, Pittsburg, Columbia/NY, Johns
Hopkins et UT Southwestern. Ce projet est un essai randomisé combinant des stratégies de
CBT-A et DBT-A.

46
Conclusion

47
Vers un modèle intégratif de la prise en charge
de l’adolescent suicidaire

Processus d’apprentissage ralenti


CBT-A TH

Cycle du traitement

Étape 1 Étape 2 Étape 3 Étape 4 Étape 5 Étape 6 Conduites


Approche
Alliance Évaluation Mobilisation Observation Intervention Immunisation suicidaires
Consentement Protection Modélisation Analyse Encadrement Prévention

TH + TPL
DBT-A
Processus d’apprentissage bloqué

48
Merci !

À l’équipe de Jean-Jacques Breton de la CTH

Au Service de recherche de HRDP

Au Programme de pédopsychiatrie

À l’équipe du Crise de l’UQAM

Au Consulat général de France à Québec

Au ministère des Relations internationales du Québec

Au Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture


50
Normes de pratique émises par AACAP
Le meilleur guide pour orienter la clinique sont les normes émises par l’American
Academy of Child and Adolescent Psychiatry Official Action (2001) sur les paramètres de
pratique pour traiter les enfants et adolescents avec des conduites suicidaires (American
Academy of Child and adolescent Psychiatry, 40(7) 24S-51S).

1. Consentement
 Aucune donnée probante définitive n’existe sur les meilleurs traitements
 Limites à la confidentialité
 Donner des infos sur les options, risques, bénéfices, durée et coût du traitement retenu.

2. Diagnostic et monitorage
 Avec diagnostic complexe et conduites suicidaires réaliser une évaluation
plus étroite pour l’établissement d’un plan de traitement
 Évaluation de l’axe I et II au DSM-IV
 Faire un diagnostic et recommender un traitement sur mesure selon les symptômes
 Monitorer, évaluer et documenter régulièrement l’intensité de la dépression et des
conduites suidaires tout au long du traitement
 Pour les dépressifs et suicidaires chroniques, documenter les facteurs qui augmentent
ou diminuent le risque suicidaire

51
Normes de pratique émises par AACAP

3. Planification du traitement
 Si l’hospitalisation n’est pas requise, l’intensité du traitement varie selon le diagnostic et
l’intensité du risque suicidaire
 Le plan de traitement devrait porter sur des cibles directes (ex. idées suicidaires)
et indirectes (ex. désespoir)
 L’intervention centrale devrait être une thérapie brève axée sur la résolution de problèmes
 Pour réduire les conduites suicidaires, le traitement devrait être conceptualisé sur
une plus longue durée selon le déficit d’habilités adaptatives
 Pour la crise, une thérapie à cour terme, directive et centrée sur la résolution
de la crise est suggérée
 Pour les diagnostics à l’axe II, la psychothérapie devrait être plus longue et portée
davantage sur la relation, la communication interpersonnelle et l’image de soi
 Il importe de chercher à rehausser l’adhésion au traitement par des relances et des
consultations complémentaires

52
Normes de pratique émises par AACAP
4. Relation thérapeutique
 Développer une solide relation thérapeutique, cette relation devrait être centrale dans le
traitement
 Monitorer son contre-transfert et avoir régulièrement recours à la supervision, consultation et
soutien

5. Mesure de résultats
 Utiliser une méthode pour mesurer la dépression et les conduites suicidaires
 Mesurer les effets du traitement en utilisant des indicateurs directs (ex. idées
suicidaires) et indirects (état de fonctionnement) de la dépression et des conduites
suicidaires

6. Spécificité à l’adolescence
 Inclure les parents/substituts dans le traitement
 Évaluer les habiletés des parents/substituts dans leur rôle de parents
 Suggérer à certains parents/substituts une prise en charge visant la tâche d’être parent et les
habiletés de communication au sein de la famille.

53

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