TBA 2e 3 Chauffage Ventilation Complet

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LE CHAUFFAGE.

(Notions d'isolation/ventilation des bâtiments).

1
Introduction.

Bien que la problématique du chauffage soit très ancienne, le métier


d’installateur en chauffage central existe depuis moins longtemps que des
métiers apparentés tels que celui du forgeron ou du plombier.
Le début de nos systèmes actuels de chauffage date d’environ 150 ans.
Le développement des chaufferies a pourtant commencé des centaines années
avant notre ère, à l’époque où l’Europe Centrale et l’Europe du Nord étaient
encore couvertes de neige et de glace. On ne construisait pas encore de
maisons en pierre et la chaufferie se trouvait au milieu de l’habitation.
Le foyer était un simple trou dans le sol et servait à la fois pour chauffer
l’habitation et cuire les aliments. La fumée s’évacuait par les ouvertures des
portes et des fenêtres et par des ouvertures du toit.

Les fouilles effectuées dans des sites et des bâtiments d’époque romaine ont
révélé que les Romains utilisaient déjà une espèce de chauffage central. Leurs
« hypocaustes » étaient une sorte de chauffage à air chaud combiné avec un
chauffage par le sol. Les gaz de combustion, provenant d’un local de chauffe
central situé généralement en dehors du bâtiment, étaient amenés par une
canalisation souterraine vers l’hypocauste (espace situé sous le plancher) et en
étaient évacués par les conduits de fumée. Les conduits en pierre et le
plancher étaient réchauffés par la chaleur des gaz de combustion et
restituaient cette chaleur au local. On retrouve des vestiges de ce type de
chauffage en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne...

Au 12e siècle, on parle de chauffage par poêle en faïence, mais les châteaux
étaient généralement chauffés par un feu ouvert. Le développement du
chauffage central actuel commence vers 1830.

C’est entre 1870 et 1890 qu’on a importé d’Amérique les premières chaudières
et les premiers radiateurs en fonte, la première chaudière à éléments étant
commercialisée en 1895. Depuis lors, les chaudières de chauffage central ont
été considérablement améliorées. À l’heure actuelle, la plupart des habitations
sont équipées d’une installation de chauffage central.

2
1. GENERALITES.
1.1 Confort.

L’installation de chauffage sert avant tout à offrir du confort (bien-être) aux


habitants d’une maison et aux occupants des locaux de séjour et de travail.

Le confort est un concept très difficile à cerner. Pour éprouver une sensation de
confort, il faut d’abord que de nombreux facteurs soient réunis. La sensation
de confort est très subjective.

La température moyenne de la peau humaine se situe entre 32 °C et 33 °C, et


comme la température ambiante est inférieure, le corps humain perd de la
chaleur au profit de son environnement.

Les facteurs suivants ont une grande importance pour la régulation du


confort :

• la température de l’air,
• la température superficielle des murs, des planchers et des fenêtres,
• l’humidité ambiante,
• la vitesse de l’air dans la pièce,
• la composition de l’air.

L’installation de chauffage central a pour fonction d’amener les locaux à la


température (sèche) voulue et de les y maintenir. D’autres facteurs (comme
l’humidité de l’air) devront être régulés à l’aide d’autres installations (une
installation de climatisation, par exemple).
Le corps humain est capable de réguler lui-même ses pertes calorifiques dans
certaines limites, en dehors desquelles il dépend de la régulation artificielle du
climat intérieur.
Le chauffage des bâtiments représente une part considérable de la
consommation d’énergie; il s’indique donc de réaliser des économies dans ce
secteur.
Si l’installation de chauffage et le bâtiment sont bien conçus et bien réalisés,
on parvient à économiser jusqu’à 50 % de la consommation évaluée au départ.

1.1.1 Température de l'air.

1. En général, on trouve agréable une température ambiante de 20 °C à


22 °C. Les personnes âgées préfèrent souvent une température un peu
plus élevée.

Il arrive pourtant que les occupants trouvent la température


inconfortable, bien que le thermomètre mesure effectivement la
température calculée. Il y a plusieurs explications à cela. Un plancher
froid peut refroidir les pieds tandis que les couleurs des murs peuvent

3
également donner une impression de froid.

Lors des relevés, on mesure la température ambiante à une hauteur


d’environ 1,50 m au-dessus du niveau du plancher. Or, il est très
important d’atteindre la température souhaitée non seulement à une
hauteur de 1,50 m, mais autant que possible partout dans le local. Il faut
faire en sorte que les écarts de température ne soient pas supérieurs à 3
°C.

Quelques températures de confort selon NBN B62-0031 :

• pièces de séjour : 20 °C,


• chambres à coucher : 16 °C à 18 °C,
• salles de bains : 22 °C à 24 °C,
• cages d’escalier et W.-C. : 16 °C.

2. La température à l’intérieur de la maison dépend avant tout de la


température qui règne à l’extérieur.
L’installation de chauffage doit maintenir la température intérieure aussi
constante que possible, que la température extérieure soit de -5 °C ou
de +10 °C.
La norme NBN B62-0031 stipule, entre autres, les températures
extérieures dont il faudra tenir compte pour calculer le besoin de chaleur
d’un logement, et ces températures sont différentes d’une région à
l’autre.

Quelques exemples :

• Bruxelles : - 8 °C,
• Ostende : - 7 °C,
• Saint-Hubert : - 12 °C.

1 Voir aussi prEN ISO 15927-5

4
3. En-dehors de la température de l’air, la température superficielle des
murs, des fenêtres et des planchers a également une grande influence
sur la sensation de confort des occupants d’un local à cause du
rayonnement.
Par exemple: la température ambiante d’une pièce est de 22 °C à 1,50 m
du plancher, mais la température du plancher n’est que de 10 °C. Il
s’ensuit que l’on est incommodé d’avoir les pieds froids. On éprouve une
impression d’inconfort. Pour avoir une plus grande impression de confort,
on va donc demander une température de l’air plus élevée. Si l’on va
s’asseoir devant une grande fenêtre à simple vitrage, on a également
une impression d’inconfort, à cause de la grande surface froide.

1.2 Humidité.

La quantité de vapeur d’eau présente dans L’humidité relative exprime


l’air qui nous entoure détermine notre le rapport (à la
sensation de confort. température considérée)
Pour indiquer ces limites, on va déterminer entre la quantité de vapeur
l’humidité relative. présente et la quantité
L’humidité relative est le rapport entre la maximum possible.
teneur en humidité effective et la teneur
maximale en humidité. L’idéal est d’avoir une
humidité de l’air comprise entre 30 et 70 %.

1.3 Vitesse de l’air.

La vitesse de l’air dans une pièce peut causer une impression de courant d’air
et diminuer la sensation de confort.
La vitesse de l’air ne peut pas dépasser 0,2 à 0,3 m/s.

1.4 Composition de l’air.

Quand plusieurs personnes séjournent longtemps dans une pièce, l’air se


pollue.
L’air peut également être pollué par des particules et des substances odorantes
qui affectent négativement l’impression de confort.
C’est pourquoi on prévoira une ventilation, avec environ 0,6 à 1
renouvellement d’air par heure.
La norme de ventilation NBN D50-001 a d’ailleurs été élaborée pour déterminer
les exigences correctes.

5
2. NOTIONS D'ISOLATION DES BATIMENTS.
2.1 Pourquoi isoler ?

Comme stipulé ci-dessus, le confort dépendra de différents facteurs.

Si la température de l'air dépend directement de la possibilité de le chauffer, la


température superficielle des murs et planchers dépendra de leurs
compositions. Les autres facteurs pourront être gérés par un système de
ventilation adéquat.

L'isolation thermique d'un bâtiment participe directement à notre sensation de


confort.

En effet, isoler un bâtiment permet de maintenir un climat intérieur stable :

• en nous protégeant des variations de températures et des conditions


climatiques extérieures,
• en maintenant une humidité de l'air relativement constante à l'intérieur
du bâtiment1.

1 Pour maintenir une qualité de l'air intérieur, l'isolation doit être couplée à une ventilation.

6
La sensation de confort ou d'inconfort que l'on peut ressentir dans un bâtiment
est liée à la notion de confort hygrothermique2.

Elle dépend de plusieurs facteurs3 :

• la température de l'air,
• la quantité d'humidité contenue dans l'air ou autrement dit l'humidité
relative (HR en %),
• la température de surface des parois,
• la vitesse de déplacement de l'air.

Exemple :

• Une humidité relative trop importante (> 70%) provoque une sensation
d'inconfort même si la température de l'air est de 20°C.
• Une paroi dont la température de surface est trop froide provoque une
sensation d'inconfort car notre corps lui cède ses calories pour rétablir un
équilibre thermique.

Donc, et contrairement à ce que l'on pourrait croire, un mur ou une fenêtre ne


« rayonne » pas du froid, c'est notre corps qui perd sa chaleur en lui donnant
ses calories, ce qui provoque un sentiment d'inconfort.

C'est pour toutes ces raisons qu'il est important d'isoler.

Aujourd'hui, une grande palette d'isolants est proposée. Cependant, choisir un


isolant n'est pas simple.

Différents facteurs interviennent :

• ses propriétés hygrothermiques (conductivité thermique λ, facteur de


diffusion de la vapeur d'eau µ, ...),
• sa localisation dans le bâtiment (type de paroi, type de local, espace
disponible, ...),
• son impact sur la santé et l'environnement.

2.2 Notions de base.

2.2.1 Les 3 notions indissociables.

Une bonne isolation doit être pensée de façon globale.

Isolation, étanchéité à l'air et ventilation.

2 État de satisfaction du corps vis-à-vis de l'environnement hygrothermique.


3 En dehors des facteurs comme l'habillement ou le métabolisme de la personne.

7
Ces 3 notions sont indissociables.

L'isolation doit être continue, tout défaut ou insuffisance d'isolant crée


un pont thermique (endroit par lequel la chaleur passe et donc se perd).

L'étanchéité à l'air sera également continue, toute fuite sera une perte
de chaleur, un passage pour la vapeur d'eau ou le vent.

La ventilation est nécessaire, elle sera de préférence contrôlée afin de


pouvoir gérer les pertes de chaleur.

2.2.2 Comment fonctionne un isolant ?

Le principe est simple. Un isolant est efficace grâce à l'air sec et


immobile qu'il renferme.

Exemple :

Si vous portez un pull en laine en hiver et qu'il y


a du vent, l'air s'infiltre au travers des mailles et
vous ressentez une sensation de froid. Par
contre, si vous mettez par-dessus votre pull un
mince coupe-vent, celui-ci empêchera l'air de
passer et vous aurez chaud.

De même, si votre pull est mouillé, il ne tiendra


pas chaud.
Il en est de même pour l'isolant.

Pour maintenir immobile l'air contenu dans un


isolant, il y aura lieu de supprimer les
circulations d'air, même les plus petites, entre
l'intérieur et l'extérieur du bâtiment.

Pour cela, il faut protéger les isolants non-


étanches à l'air (laine de verre, matelas de
cellulose, ...) en empêchant l'air de les
traverser.

L'isolant doit donc être étanche à l'air sur


toutes ses faces.

On parle d'étanchéité à l'air pour les faces de


l'isolant en contact avec l'air intérieur chaud
(pare-vapeur, plafonnage non fissuré, ...).

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On parle de protection au vent pour les faces de l'isolant en contact avec l'air
extérieur et le vent (membrane pare-pluie, enduit étanche à l'eau, ...).

Pour garder sec l'air contenu dans l'isolant, on veillera à ce que l'isolant
ne soit jamais humide :

• en empêchant l'eau extérieure (pluie, neige) de pénétrer dans


l'isolant --> on parle de protection à la pluie et à l'eau (panneau
de sous-toiture, membrane pare-pluie, ...), ce matériau sera placé
du côté froid de l'isolant vers l'extérieur ou côté non chauffé,
• en régulant (ou éventuellement en empêchant) le passage de la
vapeur d'eau venant de l'intérieur --> on parle alors de protection
à la vapeur d'eau (frein vapeur, pare vapeur, ...), ce matériau sera
placé du côté chaud de l'isolant, vers le local chauffé,
• en permettant à la vapeur d'eau ayant pénétré dans l'isolant de
pouvoir s'échapper vers l'extérieur ou parfois à nouveau vers
l'intérieur.

2.2.3 Transferts de vapeur d'eau et condensation.

Les transferts de vapeur d'eau sont constants


dans l'habitat.

La simple occupation d'un lieu génère de la


vapeur d'eau (respiration, transpiration,
cuisine, douche, lessive, ...).

La vapeur d'eau se condense naturellement


sur les surfaces froides (miroir de salle de
bains, vitrages, ponts thermiques, ...).

Il faut savoir que la circulation de l'air se fait


naturellement du plus chaud vers le plus froid.

Ainsi, en hiver, l'air intérieur chauffé cherche à


s'échapper vers l'extérieur plus froid et
entraîne dans sa migration de la vapeur d'eau.

Plus cet air chaud traversant la paroi se


Une famille de 4 rapproche de la température extérieure,
personnes dégage plus il se refroidit.
jusqu'à 10 litres de
vapeur d'eau par A une certaine température, la vapeur
jour. d'eau se condense, elle devient liquide.
C'est ce qu'on appelle le point de rosée. Si
cela arrive, il faut s'assurer que cette eau pourra s'évacuer avant
d'endommager la paroi.

9
T° paroi

Hygrométrie

Quand on isole, on change l'équilibre hygrothermique des parois


existantes.

Donc, dans le cas de l'isolation d'un mur par l'intérieur, la maçonnerie


existante ne sera plus « réchauffée » par l'air intérieur et il pourrait donc
apparaître des problèmes de condensation et de gel (voir schéma ci-
dessus).

On comprend donc que la circulation de vapeur d'eau doit être réfléchie


et gérée :

• en veillant à la mise en œuvre de


parois perspirantes, c'est à dire dont On dit souvent qu'un mur
les matériaux présentent une doit respirer. Il serait plus
ouverture à la vapeur d'eau de plus juste de dire qu'il doit être
en plus grande de l'intérieur vers perspirant, c'est à dire
l'extérieur4, qu'il laisse passer une
• par l'utilisation d'un frein-vapeur partie de la vapeur d'eau
(limite la quantité et le débit de mais pas l'air ni la chaleur.
vapeur passant au travers de
l'isolant),
• par l'utilisation de matériaux hygroscopiques et capillaires (voir
plus loin dans le cours).

4 Un rapport de 5-1 est conseillé. Autrement dit, le matériau situé le plus à l'intérieur du bâtiment doit
être 5 fois plus fermé à la vapeur que celui situé sur la face extérieure de la paroi isolée.

10
Ce contrôle de la migration de la vapeur d'eau n'est efficace qu'en
combinaison avec une ventilation performante.

On parle également souvent dans la construction de pare-vapeur et de


frein-vapeur.

Ces termes définissent des matériaux qui empêchent ou limitent la


migration de la vapeur d'eau. Il peut s'agir d'une membrane spécifique
mais également d'un plafonnage, d'une feuille de métal, ...

Le matériau à utiliser doit être choisi et adapté en fonction de l'isolant et


des autres matériaux constituants la paroi mais également en fonction
du climat intérieur du lieu à isoler (salon, chambre, salle de bains,
piscine, ...). Les pare-vapeur et frein-vapeur peuvent être comparés
entre eux grâce à la valeur Sd exprimée en mètres (voir plus loin dans
le cours : coefficient de résistance à la diffusion de la vapeur d'eau).

Le pare-vapeur ne laisse passer ni l'air, ni la vapeur d'eau.

Il est adapté aux matériaux non-hygroscopiques et/ou fermés à la


migration de vapeur d'eau (laine de verre, ...). La pose doit être
particulièrement bien soignée car si de la vapeur d'eau ou de l'eau
s'infiltre dans la paroi, elle aura des difficultés à sortir ultérieurement.

--> Il s'agit généralement d'une membrane, d'un papier Kraft ou d'une


feuille d'aluminium.
--> Il se place toujours du côté chaud de l'isolant.
--> L'ordre de grandeur de sa valeur Sd est supérieur à 10m.

Le frein-vapeur ne laisse pas passer l'air et freine la migration de


la vapeur d'eau de façon homogène.

Il est adapté aux matériaux ouverts à la diffusion de la vapeur d'eau qui


sont également hygroscopiques (laine de chanvre, laine de mouton,
cellulose, ...).

11
--> Il peut s'agir d'une membrane, d'un panneau OSB, ...
--> Il se place toujours du côté chaud de l'isolant.
--> L'ordre de grandeur de sa valeur Sd est inférieur à 10m.

2.2.4 Ventilation / aération.

Pour garder une maison saine, il faut remplacer régulièrement l'air


intérieur « pollué » (vapeur d'eau résultant de la respiration, vapeurs de
cuisson, CO2, peintures, ...) par de l'air « frais » extérieur.

Un logement isolé correctement et présentant une bonne étanchéité à


l'air comme expliqué ci-dessus (thermos) ne permettra plus les
transferts d'air comme dans les anciennes constructions (défauts
d'isolation, pénétration d'air, ...).
Il y aura donc lieu de mettre en place un système de ventilation.

La ventilation est un renouvellement d'air contrôlé. Il existe un


système naturel A et 3 systèmes mécaniques B, C, D. Le système D est
le plus efficace pour limiter les déperditions de chaleur car l'air sortant
transmet ses calories à l'air entrant. (voir cours 1ère)

L'aération est un renouvellement d'air non contrôlé comme


l'ouverture des fenêtres, les fuites, ... Ce système crée beaucoup de
déperditions de chaleur en période hivernale.

2.2.5 Les ponts thermiques.

Un pont thermique est un défaut dû à l'insuffisance ou à l'absence


d'isolation dans une partie d'une paroi. Une absence totale d'isolant, un
isolant mal placé, une interruption locale d'isolant sont des exemples de
ponts thermiques.

Un pont thermique constitue un vrai problème car il affaiblit la


performance thermique de cette partie de la paroi.

Il peut aussi faire apparaître des problèmes d'humidité superficielle sur

12
la face interne de la paroi. En effet, le défaut d'isolation peut générer
une zone froide sur laquelle se forme de la condensation et, à terme, de
la moisissure.

Condensation sur paroi et moisissures

2.3 Caractéristiques hygrothermiques.

2.3.1 Principe.

Les caractéristiques hygrothermiques sont les caractéristiques liées à la


température et au taux d'humidité de l'air ambiant d'un local. Le confort
hygrothermique est recherché car il est idéal pour la sensation de

13
confort et la santé des habitants ainsi que pour la longévité des
constructions.

Afin d'assurer un confort hygrothermique, il faut :

• une humidité relative


(HR) comprise entre 40
et 70%,
• une température « +/-
stable » en toute saison,
• une différence maximale
entre la température de
l'air intérieur et celle des
parois de 3°C.

Ces précautions doivent


permettre d'éviter :

1. en cas d'HR trop faible :

◦ le dessèchement des muqueuses,


◦ les eczémas,

2. en cas d'HR trop élevée :

◦ la sensation d'étouffement,
◦ la condensation sur les parois froides,
◦ la prolifération de moisissures et bactéries,
◦ la dégradation de l'enveloppe des bâtiments, de certaines
structures et des isolants.

2.3.2 Explication des différentes caractéristiques hygrothermiques.

14
Coefficient de résistance à la diffusion de vapeur d'eau µ.

Caractérisé par la valeur MU : µ.


Il nous fournit une
information sur la capacité
d'un matériau (isolant ou
autre) à s'opposer à la
migration de la vapeur d'eau.

Plus le µ est petit, plus le


matériau est « ouvert » à la
diffusion de la vapeur d'eau,
on dit généralement qu'il est perspirant.

Pour comparer les différents matériaux entre eux, on utilise


généralement la valeur Sd qui tient compte de l'épaisseur du matériau
(exprimée en mètre) :

Sd = µ x épaisseur (m)

Comme la valeur µ, la valeur Sd d'un matériau représente sa résistance


à la diffusion de la vapeur d'eau.

Pour être précis, la valeur Sd d'une couche de matériau correspond à


l'épaisseur en mètres de la couche d'air stationnaire qui exercerait la
même résistance à la diffusion de vapeur que la couche de matériau.

Quelques valeurs de référence.

15
Capacité hygroscopique.

La capacité hygroscopique est la faculté d'un matériau à


absorber la vapeur d'eau.
La présence de matériaux hygroscopiques permet de
réguler une partie de l'humidité de l'air, le reste étant géré
par la ventilation. Ces matériaux peuvent absorber ou restituer de la
vapeur d'eau en fonction de leur différence d'humidité avec l'air de la
pièce.

Exemple :

Si l'air est très humide et que le matériau ne l'est pas, il pourra absorber
beaucoup de vapeur d'eau.
Si l'air est très sec et le matériau très humide, le matériau pourra
restituer de la vapeur d'eau dans l'air.

Comportement à l'eau.

Hydrophobe ou hydrophile : la molécule d'eau fonctionne


comme un aimant. Les matériaux hydrophiles (laine de
bois, cellulose, argile, plâtre, ...) attirent l'eau et les
matériaux hydrophobes la repoussent (silicone, huile, ...).

Capillaire ou non capillaire : la capillarité est un phénomène physique


naturel observé lorsque l'on trempe un sucre dans son café.
Les matériaux capillaires sont des matériaux hydrophiles qui, en contact
avec de l'eau, ont tendance à aspirer cette eau. Plus les caneaux sont
fins, plus la succion est forte.

Le comportement capillaire des matériaux peut permettre d'éviter des


problèmes résultant d'une condensation de la vapeur d'eau dans les
matériaux. En effet, l'eau condensée peut, grâce au phénomène de
capillarité, migrer vers la surface extérieure des matériaux et s'évaporer
une fois en contact avec l'air.

Putrescible ou imputrescible : un matériau est putrescible s'il peut


pourrir.

Masse volumique ou densité (kg/m³).

La masse volumique exprime le poids d'un matériau par


unité de volume.

16
Conductivité thermique ou coefficient lambda (w/mK).

Le coefficient lambda désigne la conductivité thermique du


matériau, c'est à dire la capacité du matériau à conduire la
chaleur.
Pour une meilleure isolation, il est préférable d'opter pour
un matériau qui conduit peu de chaleur, ce qui correspond à un lambda
le plus faible possible.

λ faible = isolant performant.

Résistance thermique (m²K/W).

La résistance thermique est liée au lambda et à l'épaisseur


du matériau exprimée en mètre. On la représente par la
lettre R.
Elle exprime la capacité du matériau à résister au passage de la chaleur.

Formules : Avec : R : Résistance thermique


e : épaisseur isolant en mètre
e(m)
R= ou e(m) = R x λ λ : conductivité thermique
λ

Pour obtenir un R performant, il conviendra d'adapter l'épaisseur de


l'isolant en fonction de son lambda.

Quelques valeurs de référence.

R élevé = isolant performant.

C : Chaleur spécifique ou capacité thermique massique (j/KgK).


La chaleur spécifique correspond à la capacité d'un matériau à
accumuler la chaleur.
Cette valeur est utilisée dans le calcul du déphasage thermique.

C élevé = isolant capable de stocker beaucoup de chaleur.

17
Déphasage thermique (h).

Le déphasage thermique est la propriété du matériau de


décaler dans le temps le passage de la chaleur.
Un déphasage de 10h permet que les calories du soleil de
midi ne pénètrent théoriquement dans la maison qu'à 22h, heure à
laquelle les flux se sont inversés.
Choisir un matériau avec un déphasage thermique élevé permet de
lisser les variations de températures et d'éviter la surchauffe.
Le déphasage thermique est exprimé en heure, est lié à l'épaisseur (e),
à la densité (p), au lambda (λ) et à la capacité thermique du matériau
(c).

2.4 Coefficient de transmission thermique U (W/m²K).

Le coefficient de transmission thermique


(valeur U) est le flux de chaleur qui passe,
par exemple, entre les deux faces d’une
fenêtre, d’une construction, d’un mur
intérieur ou extérieur ayant une surface de
1m² à une différence de température de 1K
et est exprimé en W / (m² K).
La valeur U est l’inverse de la résistance
thermique totale (RT).

18
La plupart des murs sont composés de couches de matériaux différents ayant
chacun leurs caractéristiques spécifiques : λ (coefficient de conductivité
thermique) et e (épaisseur).
Ils se composent de couches ayant chacune sa résistance propre.
Une couche peut aussi bien consister en un matériau solide (conduction) qu’en
une coulisse ventilée ou non (transmission thermique par conduction mais
aussi par convection et par rayonnement).

Si nous voulons calculer la résistance thermique totale (Rt) d’une fenêtre,


d’une construction, d’un mur composé avec coulisse, d’un mur extérieur ou
intérieur, nous devons tenir compte de toutes les résistances, de l’air intérieur
vers l’air extérieur, en ce compris les résistances de transfert Ri et Re.
La résistance thermique totale (Rt) de surface à surface d’un mur composé de
plusieurs couches de matériaux perpendiculairement au flux de chaleur est
égale à la somme des résistances thermiques de chaque élément séparément.

Rtot = Ri + ∑R + Re en m²K/W

Rtot = Ri + R1 + R2 + ... + Ra + Ru + Re en m²K/W

U = 1/Rtot

19
Dans de nombreux cas, il n’est pas nécessaire de calculer toutes les valeurs U.
En ce qui concerne la valeur U des portes, des fenêtres et des assemblages les
plus courants, nous utilisons des tableaux (EN ISO 10077-1).

Rtot = Ri + R1 + R2 + ... + Ra + Ru + Re

20
Comme pour les résistances intérieure et extérieure, nous trouvons les valeurs
R des matériaux non homogènes dans des tableaux. Nous les représentons par
Ru et nous les exprimons en (m² K) / W

Rtot = Ri + R1 + R2 + ... + Ra + Ru + Re

Nous considérons les combles ventilés naturellement (EANC) et les espaces


non chauffés sous toiture (d > 300 mm) comme une couche homogène du
point de vue thermique. Résistance thermique de couches d’air (d > 300 mm),
combles non chauffés sous toiture (EANC).

21
Nous trouvons les valeurs R des couches d’air non ventilées dans des tableaux.
Nous les représentons par Ra et nous les exprimons en (m² K) / W
Les valeurs Ra dépendent :

• du type de couche d’air, de son épaisseur, de la géométrie, du rapport e/l


ou e/b<0,1 et de la pente;
• de la ventilation de la couche d’air : ventilation nulle, moyenne ou forte;
• du sens du flux d’air : horizontal, ascendant ou descendant;
• de la chaleur de rayonnement des surfaces attenantes (p.ex. double
vitrage).

Rtot = Ri + R1 + R2 + ... + Ra + Ru + Re

22
Exercices pratiques.

1)

Enduit de plâtre 1cm : λ=0,52W/mK


Mur intérieur (maçonnerie ρ≤500 kg/m³) épaisseur 14 cm: λ=0,38W/mK
Isolation en polyuréthane de 6 cm : λ=0,028W/mK
Coulisse non ventilée de 1 cm : Ra=0,15m²K/W
Briques creuses de parement, épaisseur 9 cm : λ=0,94W/mK
Coefficient d’échange thermique : Ri= 0,13m²K/W
Coefficient d’échange thermique : Re= 0,04m²K/W

--> Déterminez la valeur U de la paroi.

23
!!! Il n'y a donc pas de Re !!!

2)

Dalle sur sol :

Finition carrelages en grès 1cm : λ=1,2W/mK


Chape de pose 9cm : λ=0,12W/mK
Chape isolante 10cm : λ=0,127W/mK
Dalle BA 20cm : λ=1,7W/mK
Membrane étanche 1mm : λ=0,23W/mK
Sol

--> Déterminez la valeur U de la paroi.

2.5 Température et évolution de la température dans la paroi

24
Non développé dans le cadre de ce cour.

2.5 Facteurs de transmission de chaleur.

2.5.1 Vitrage (fenêtres et portes)


2.5.2 Nœuds constructifs (ponts thermiques)
2.5.3 Condensation sur les constructions

Non développés dans le cadre de ce cour.

25
3. NOTIONS DE VENTILATION DES BATIMENTS.

3.1 Définition.

Dans une maison ou un appartement, la présence humaine engendre une forte


concentration de particules qui polluent l’air et l’installation d’une ventilation ou
VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) peut ainsi y remédier.

La ventilation est l'opération par laquelle l'air est brassé et renouvelé; elle est
naturelle ou mécanique et implique une alimentation en air frais, une
évacuation des produits contaminés et de la chaleur ainsi qu'un mouvement de
l'air pour refroidir ou rafraîchir.

La ventilation des habitations fait l'objet d'une norme, la NBN D50-001. Cette
norme exige que les différents locaux d'une habitation puissent être ventilés
par un renouvellement d'air d'une manière confortable : la ventilation de base.

La norme exige également la possibilité d'une ventilation plus importante en


cas de travaux de peinture, surchauffe... par l'ouverture des portes et
fenêtres : la ventilation intensive.

La non-observance des règles incluses dans la norme peut mettre en position


de faiblesse, en cas de litige, les différents intervenants dans l'acte de bâtir,
maître de l'ouvrage, prescripteur, maître d'œuvre, entrepreneur.

26
3.2 Principes de la ventilation.

3.2.1 Généralités.

Il faut amener de l'air en suffisance mais sans excès afin de limiter la


consommation d'énergie et éviter les problèmes d'inconfort : courant
d'air. bruits, etc.

Pour la sécurité des habitants, le système de ventilation ne doit pas


entraver le bon fonctionnement d'appareils à combustion ni l'évacuation
normale des produits de combustion et ne doit pas entraîner un risque
accru d'effraction.

Le système de ventilation de base comprend :

• une amenée d'air frais dans tous les locaux dits « secs » (chambres
à coucher, salle de jeu, local de séjour,etc.);
• une extraction de l'air humide ou pollué dans les locaux dits
« humides »;
• les ouvertures de transfert entre les locaux secs et les locaux
humides.

Le soufflage et la reprise d'air peuvent être opérés de quatre manières


différentes :

• naturelle,
• mécanique,
• par combinaison des deux (fig. 2.2.1.a à d).

27
28
3.2.2 Amenées d'air.

Mécanique : les ouvertures d'amenée d'air


mécaniques sont reliées par des conduits au
ventilateur ou au groupe de ventilateurs.

Elles sont conçues de manière à pouvoir être


réglées une fois pour toutes par l‘installateur
afin d'assurer les débits d‘alimentation
exigés.

Naturelle : placée dans une paroi extérieure


ou dans une porte ou fenêtre extérieure.

Son ouverture doit être réglable (manuellement ou automatiquement) de


manière continue ou par l'intermédiaire de trois positions minimum.

29
3.2.3 Dispositifs de transfert.

Les ouvertures de transfert permettent le passage de l'air amené dans


les locaux « secs » vers les locaux « humides » d'où il est extrait.

Elles se placent uniquement dans les parois intérieures ou dans les


portes intérieures et sont non obturables.

Cela peut consister simplement en une fente sous la porte ou une grille.

3.2.4 Extraction d'air.

Les dispositifs d’extraction d’air sont


placés dans les locaux humides.
L'évacuation de l'air vicié peut
s’opérer de manière naturelle ou libre,
ou de manière mécanique.

A nouveau, il faut s'assurer que ces


dispositifs ne créent pas de problème
d'inconfort.

Extraction mécanique : les ouvertures


d’évacuation d'air mécanique sont
reliées par des conduits au ventilateur ou au groupe de ventilateurs. Elles
sont conçues de manière à pouvoir être réglées une fois pour toutes par
l'installateur afin d’assurer les débits d'évacuation exigés. L'air extrait est
rejeté à l'extérieur par un débouché situé en façade ou en toiture.
Aucune exigence n'est imposée quant à l‘emplacement de ce débouché à
condition que le rejet de l’air vicié ne constitue pas une gêne pour les
voisins.

Extraction naturelle : les ouvertures d'évacuation naturelle sont reliées à


des conduits principalement verticaux qui débouchent sur le toit. La
surface libre de cette ouverture doit pouvoir être réglée manuellement ou
automatiquement en au moins trois positions intermédiaires entre l'état
« fermé » et l'état « complètement ouvert ».

Les conduits d'évacuation naturelle doivent suivre un tracé le plus


vertical possible afin d'éviter les pertes de charges trop importantes.
Pour la même raison, on utilise de préférence des conduits rigides et
lisses plutôt que des conduits flexibles.

Les conduits d'évacuation naturelle ou libre doivent déboucher en toiture.

L‘évacuation de l'air risque d'y être entravé par des obstacles


environnants (par exemple des bâtiments plus élevés) ou par la toiture
elle-même. De ce fait, on exige que le conduit d'évacuation se trouve le

30
plus près possible du faîte.

3.3 Domaines d'application.

La norme NBN D5O-001 concerne uniquement la ventilation dans les bâtiments


d'habitation.

La réglementation sur la ventilation s’applique, en Région wallonne, non


seulement aux immeubles de logement mais également aux immeubles de
bureaux et aux bâtiments scolaires ainsi qu'aux bâtiments qui, à la suite d'une
modification, de leur utilisation, sont affectés à l'une ou l'autre de ces
destinations. Le dimensionnement est transmis en même temps que la
demande de permis d'urbanisme.

3.4 Dimensionnement de l'installation.

Le dimensionnement calcule le nombre de m3 d'air qui doit être brassé


pendant un laps de temps d'une heure : le débit nominal.

Ce débit est fonction du type de local et de sa superficie.

31
Exemple de calcul et de mise en œuvre.

32
33
34
35
4. PRINCIPES DE L’INSTALLATION DE CHAUFFAGE
DOMESTIQUE .
4.1 Principes de chauffage.

4.1.1 Classement des systèmes de chauffage.

Il existe tellement de systèmes de chauffage différents qu’il est


uniquement possible de les classer selon différents thèmes, par exemple
suivant :

• le mode de production de chaleur : appareils individuels, chauffage


central ou chauffage à distance;
• la source d’énergie : charbon, bois, gaz, fioul domestique,
électricité, soleil ou vent;
• fluide caloporteur : eau, vapeur, huile thermique ou air;
• le mode d’émission de chaleur : convection, rayonnement ou
convection et rayonnement.

Chaque système possède ses caractéristiques que l’on peut qualifier


d’avantageuses ou de désavantageuses par rapport au bâtiment et à ses
habitants.

4.2 Chauffage individuel.

On entend, par chauffage individuel, le chauffage


d’une pièce par un ou plusieurs appareils de
chauffage qui y sont installés. Ces appareils de
chauffage transformeront sur place l’énergie en
chaleur pour chauffer la pièce.

Ce sont par exemple :

• le chauffage électrique, direct ou à


accumulation,
• les convecteurs à gaz,
• les poêles et feux ouverts,
• les aérothermes au gaz.

36
4.3 Chauffage central.

À l’opposé du chauffage individuel, où la source de


chaleur se trouve toujours dans le local à chauffer,
l’emplacement de l’appareil de chauffe d’une
installation de chauffage central est libre.
La production de chaleur s’effectue dans une
chaudière ou dans un générateur d’air chaud. La
chaleur qui y est produite est transmise au fluide
caloporteur (eau, air, vapeur, huile thermique) qui
amène la chaleur dans les locaux à chauffer via des
gaines ou des conduites.
En cas de chauffage à eau chaude, la chaleur
transportée est émise par des corps de chauffe (radiateurs, convecteurs...).

En cas de chauffage à air chaud, l’air chaud pénètre dans le local par des
grilles.

On voit bien, d’après ce qui précède, qu’une installation de chauffage central


se compose de quatre éléments nettement distincts :

• la source de chaleur = production,


• le caloporteur + conduites ou gaines = distribution,
• les appareils qui émettent la chaleur = émission,
• les éléments qui régulent la température = régulation.

On distingue différents systèmes, selon la disposition et le groupement des


éléments. C’est surtout le mode de construction qui détermine le système
choisi.

37
4.3.1 Avantages et inconvénients.

Les avantages du chauffage central par rapport au chauffage individuel


sont les suivants :

• un chauffage homogène du local grâce à une disposition favorable


des corps de chauffe;
• une pollution atmosphérique proportionnellement moins
importante;
• l’absence de manipulation de combustible ou de cendres dans le
logement;
• la bonne rentabilité d’utilisation du combustible;
• volume occupé par les corps de chauffe réduit;
• le nombre de cheminées d’un bâtiment est réduit à une seule
évacuation des gaz de combustion;
• il faut moins d’entretien;
• il est possible de produire également l’eau chaude sanitaire.

Ses inconvénients sont :

• des frais d’installation plus élevés;


• si la chaudière tombe en panne, il n’y a plus du tout de chauffage;
• outre les coûts en carburant, il y a aussi des coûts de courant
électrique pour le circulateur et les appareils de régulation;
• les pertes d’énergie dans le réseau de distribution;
• le risque de gel de l’eau dans les radiateurs.

38
4.3.2 Fluide caloporteur.

Le fluide caloporteur est le moyen de transport qui conduit la chaleur


vers les lieux d’utilisations.
Plusieurs possibilités existent en matière de fluide caloporteur :

• l’eau : on peut chauffer de l’eau et la faire circuler; on parle alors


de chauffage à eau chaude. Si l’on chauffe l’eau à une
température supérieure à 95 °C, on parle de chauffage à eau
surchauffée. Dans ce cas, la pression de service sera plus élevée.
• l’air : on chauffe l’air à l’aide d’un générateur à air chaud.
• la vapeur : une chaudière équipée d’un ballon produit la vapeur.
On comprendra très facilement qu’il est complexe de régler un
chauffage à vapeur, car la température de la vapeur est d’au
moins 100 °C. Le chauffage à vapeur se subdivise en chauffage à
haute pression et chauffage à basse pression.
• l’huile thermique : ce médium est utilisé dans les applications
industrielles où l’on demande des températures élevées.

Nous ne parlerons dans ce cours que du chauffage à eau chaude


au départ d’une chaudière.

La conduite qui amène l’eau de la chaudière vers les radiateurs est


appelée conduite de départ. La conduite qui ramène l’eau des radiateurs
à la chaudière s’appelle conduite de retour.

4.3.3 Le chauffage central à eau chaude.

Dans une installation de chauffage central à eau chaude, l’eau est


réchauffée dans la chaudière (production) à une température maximum
de 90 °C sous une pression maximum de 3 bars (300 kPa).
Un système de distribution, composé d’une tuyauterie avec départ et
retour (distribution), amène cette eau chaude dans les corps de chauffe
qui émettent la chaleur nécessaire dans les locaux où ils sont installés
(émission).
De ce fait, l’eau refroidit. Elle s’écoule ensuite dans la tuyauterie de
retour pour regagner la chaudière où le cycle recommence.
L’eau circule ainsi en circuit fermé.
La circulation d’eau peut se faire naturellement et on parle alors de
circulation naturelle (thermosiphon), ou artificiellement et on parle alors
de circulation forcée (circulation par pompe).

39
4.3.3.1 Production de chaleur.

Une chaudière est un générateur central qui


produit la chaleur par transformation de l’énergie
grâce à un brûleur dans le cas du gaz ou du
fioul5. Selon le cas, la chaudière peut être
combinée à un ballon d’eau chaude (boiler),
intégré ou non, en vue d’assurer la distribution de l’eau chaude
sanitaire. Ce dernier point est détaillé dans le cours relatif aux
installations sanitaires vu précédemment.

On peut subdiviser les


chaudières suivant toutes sortes
de critères, par exemple :

• le type de chaudière :
chaudière au sol ou
chaudière murale;
• le médium qui transporte
la chaleur : chaudière à
eau chaude, générateur Chaudière

5Le gouvernement a annoncé la fin des chaudières fioul dès le 1er janvier 2022. A partir
de cette date, les remplacements et les nouvelles installations de chaudières fioul seront
interdits.
Il existe bien évidemment des solutions alternatives à la chaudière fioul ainsi que des
aides pour la remplacer. Il y aura lieu de suivre cette évolution au niveau du
gouvernement.

40
d’air chaud, chaudière à vapeur ou huile thermique;
• le matériau : chaudière en fonte, en tôle acier ou inox, en
cuivre ou en aluminium;
• le combustible utilisé : combustible solide, gaz naturel, gaz
de pétrole liquide (butane ou propane), gasoil, fioul léger ou
fioul lourd.

Quel que soit le type de la chaudière, elle devra répondre aux


normes en vigueur en matière de puissance, de rendement et de
pression de service.

Le brûleur est l’accessoire qui permet de


chauffer l’eau à la température requise.

Le vase d’expansion a pour fonction


d’absorber la dilatation de l’eau chauffée.
Sur les installations avec circulateur, le
vase d’expansion est fermé et contient de
l’air ou du gaz séparé de l’eau par une
membrane souple. Bruleur.

Une soupape de sécurité est installée


également sur le circuit pour prévenir tout
risque en cas de surpression. Ce système
contient une petite valve qui évacue une
certaine quantité d’eau lorsque la pression
est trop importante dans le circuit.
Le circuit étant fermé, il est alors
nécessaire de remettre de l’eau. Ce qui
Vase d'expansion
est possible grâce à des robinets d’arrêts
placés en amont du circuit fermé.

Le manomètre permet de visualiser la


pression d’eau dans le circuit. Elle est
généralement combinée à un témoin
(aiguille rouge fixe) qui permet de
mesurer si la quantité d’eau dans le circuit
est suffisante.
Soupape de sécurité

Manomètre

41
4.3.3.2 Combustibles.

Non développé dans le cadre de ce cour.

4.3.3.3 Distribution - Transport.

Le circulateur a pour fonction de forcer la


circulation de l’eau dans toute l’installation. L’eau
ainsi mise en mouvement est raccordée à des
tuyaux qui alimentent les différents corps
de chauffe des locaux à chauffer.

Ces canalisations étaient anciennement en


acier et apparentes. Elles sont aujourd'hui
généralement en polyéthylène réticulé
(PER), protégées par un fourreau et
encastrées.

Circulateur

PER

Ce système de tuyauterie offre l’avantage de ne pas avoir de


raccords entre le point d’alimentation et le point d’émission mais
nécessite l’usage de
collecteurs.
Un collecteur est
généralement utilisé par
niveau d’habitation. Il
dispose d’une arrivée
d’eau chaude et d’un
retour d’eau froide au
départ desquels chaque
radiateur est alimenté
individuellement (en
arrivée d’eau chaude et
en retour d’eau froide).

Collecteur.

42
La tuyauterie a donc pour fonction de transporter l’eau chaude vers
les corps de chauffe et de ramener l’eau refroidie à la chaudière.

Tous les tubes doivent satisfaire aux normes concernant :

• le diamètre nominal et l’épaisseur de la paroi (voir cours


sanitaire),
• la pression nominale et la pression de service auxquelles les
tuyaux doivent pouvoir résister.

Pour limiter au maximum les déperditions thermiques dans la


tuyauterie, il faut limiter autant que possible la longueur de cette
tuyauterie (bonne conception) et isoler les tuyaux proprement dits
lorsqu’ils traversent des locaux non chauffés.

Il y a trois réseaux possibles :

a. réseau monotube
b. réseau bitube
c. réseau en pieuvre

Réseau monotube

• Une seule boucle de tuyaux parcourt la maison.


• L'eau circule successivement dans tous les radiateurs et
revient à la chaudière pour être réchauffée.
• L'inconvénient est que l'eau perd progressivement en chaleur
et arrive moins chaude en fin de circuit, pour le dernier
radiateur.
• Cela oblige à mettre un radiateur de plus grande dimension
pour assurer le chauffage de cette dernière pièce.
• Il n'est pas possible d'installer d'appareils de régulation sur
ces réseaux (thermostats).

43
Réseau bitube.

Il est constitué de deux circuits de tuyauterie : Le premier amène


successivement l'eau chaude jusqu'aux radiateurs. Le deuxième
récupère l'eau tiède à la sortie de chaque radiateur et la renvoie
vers la chaudière où elle est réchauffée avant de repartir dans le
circuit.
Ce type d'installation permet une meilleure régulation du système
par la pose de thermostats d'ambiance ou de robinets
thermostatiques.

Réseau pieuvre.

Chaque radiateur possède son propre réseau de distribution et de


récupération, indépendamment des autres.
C'est un système relativement récent, rendu possible par de
nouveaux matériaux tels que le PER (polyéthylène réticulé).
Moins onéreux et plus facile à manipuler que le cuivre, le PER
permet de multiplier les circuits et les raccords, sans
nécessairement procéder aux fastidieux et délicats travaux de
soudure.
En réalité, le système en pieuvre est un système de distribution
bitube au départ d’un collecteur, avec radiateurs en parallèle,
comme schématisé ci-dessous, à distinguer du système bitube
classique.

44
4.3.3.4 Emission.

Les émetteurs de chaleur transfèrent la chaleur


vers l’air ambiant.

On peut classer les corps de chauffe suivant :

• le mode d’émission de la chaleur : par rayonnement et


convection ou uniquement par convection;
• la forme : tubes (cannelés ou non), radiateurs à panneaux
(avec ou sans ailettes), radiateurs à éléments, convecteurs
muraux, plinthes chauffantes ou convecteurs au sol;
• le matériau : fonte, acier ou aluminium.

La combinaison de tous ces critères aboutit évidemment à une


grande variété de types et modèles différents, ce qui ne facilite pas
le choix. Il y a, en outre, d’autres aspects qui interviennent, par
exemple l’esthétique, l’espace disponible pour la pose, la facilité de
l’entretien, etc.

45
Les radiateurs sont des émetteurs de chaleur, de même que les
canalisations enfouies en chape dans le cas de chauffage par le sol.

Un radiateur est un dispositif qui permet l'échange de chaleur


entre deux milieux. Il a pour fonction, soit d'évacuer la chaleur
d'un objet pour éviter sa surchauffe, soit de chauffer un espace ou
un objet.

On distingue les radiateurs à


panneaux : composés de tôles d'acier
profilées assemblées 2 à 2 pour
former des panneaux creux parcourus
par l'eau chaude. Un radiateur peut
être composé de 1, 2, 3 voire 4
panneaux. Les panneaux peuvent être
équipés de déflecteurs ou ailettes.

Anciennement, nous avions les


radiateurs à éléments. Ces radiateurs
se retrouvent dans les anciennes
installations. Ils se composent d'éléments identiques juxtaposés,
en nombre suffisant pour obtenir la puissance nécessaire. Les
éléments peuvent être en fonte. Dans ce cas, ils présentent une
inertie importante et chauffent principalement par rayonnement.

La chaleur se transmet par convection, rayonnement ou


conduction. Le radiateur opère généralement par convection, mais
aussi par rayonnement, c'est à ce dernier mode de transfert
thermique qu'il doit son nom.

Le radiateur est équipé d’une vanne thermostatique dont la


fonction est détaillée au point suivant, ainsi que d’une vanne de
purge. Une purge doit en effet être effectuée de temps en temps
afin de vider l’air qui s’accumule dans l’installation et qui empêche
la bonne circulation de l’eau.

46
4.3.3.5 Régulation de chaleur.

Le système de chauffage n’a pas besoin de tourner continuellement


à plein rendement.
L’installation de chauffage est calculée sur les températures
extérieures les plus basses possibles (p. ex. - 8 °C).
Ces températures ne sont atteintes que quelques jours par an.

Tous les locaux ne sont pas chauffés comme prévu (p. ex. garage,
hall, rangement...), raison pour laquelle il faudra moduler la
puissance.
Cette régulation a pour but d’adapter l’émission de chaleur par les
corps de chauffe aux besoins de chaleur, afin que la température
intérieure reste aussi constante que possible.
On y parvient en régulant le débit d’eau ou la température de l’eau
(non développé dans le cadre de ce cours). Un bon chauffage est
équipé de plusieurs dispositifs de régulation, c’est à dire de
contrôle de la température, à différents stades.

Régulation de la température intérieure.

Il n’est pas nécessaire de maintenir


les températures intérieures d’un
logement au même niveau en
permanence.
Pour tenir compte des périodes
d’absence ainsi que des situations
de jour et de nuit, on utilise un
thermostat d’ambiance.
Le thermostat d’ambiance se place
dans une pièce de référence (par
exemple dans le living), à un
endroit où la température peut être mesurée sans subir
d’influences (soleil, courant d’air, rayonnement de froid ou de
chaleur).
La température intérieure mesurée est comparée à une valeur
fixée au thermostat.
Selon le cas, le thermostat d’ambiance commandera la marche ou
l’arrêt de la chaudière ou du circulateur.

Régulation du débit de l’eau.

La régulation de l’émission de chaleur des radiateurs passe par une


action sur le débit de l’eau qui traverse chaque radiateur; elle
s’effectue à l’aide d’une vanne de radiateur.
Les vannes de radiateur peuvent être des vannes à commande
manuelle ou thermostatique.

47
Vanne de radiateur à commande manuelle.

La vanne à commande manuelle agit uniquement sur le débit d’eau


qui traverse le corps de chauffe. L’inconvénient de ces vannes est
évidemment que l’utilisateur ne peut pas régler l’installation de
manière optimale.

Vanne de radiateur thermostatique.

Une vanne thermostatique régule


automatiquement le débit d’eau en
fonction de la température ambiante
souhaitée et prédéfinie. La tête de
vanne thermostatique est équipée
d’un élément sensible à la
température. Une vanne
thermostatique bien fabriquée peut
fonctionner avec une grande
précision, ce qui permet de maintenir
la température intérieure (et donc généralement aussi le confort
thermique) à un niveau suffisamment
constant.
De plus, les vannes thermostatiques
procurent, en principe, une économie
d’énergie non négligeable, surtout parce
qu’elles sont en mesure de limiter ou de
couper l’émission de chaleur en cas de
hausse soudaine de la température (p.
ex. gains solaires). On évite ainsi une
surchauffe excessive. La vanne
thermostatique est le dernier niveau de
régulation, qui peut être effectué soit
manuellement, soit électroniquement.
Celle-ci est installée sur les radiateurs.

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