Medias Et Democratie
Medias Et Democratie
Medias Et Democratie
Médias et démocratie
Aujourd’hui, les médias, entendus comme support de diffusion d’informations et
d’expression d’opinions, ont connu un tel essor, avec notamment l’apparition des médias de
masse, permettant de communiquer des informations au plus grand nombre, qu’ils sont
ainsi devenu incontournables dans les démocraties modernes.
On va ainsi s’intéresser aux liens existants entre médias et démocratie et plus largement on
s’intéresse à l’impact que peut avoir l’utilisation des médias par le pouvoir politique dans
les démocraties contemporaines. J’apporte des éléments de réflexion aux questions
suivantes : Les médias contribuent-ils au débat démocratique ? Quel est l’impact des
médias sur le jeu politique ?
Nous verrons dans une première partie que la démocratie ne se réalise pleinement qu’avec
le développement des médias et de la liberté qu’ils bénéficient.
Dans une deuxième partie, on observe l’utilisation par le politique des différents médias en
démocratie ; on constate, au cours du 20ème siècle, le développement de la communication
politique dans le même temps que l’essor des médias de masse.
A/ des critiques fortes contre les médias dans les démocraties contemporaines
B/ les médias : des effets réels mais un impact limité sur le jeu politique
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Vincent Levrault
Notes sur le thème Médias et démocratie
1850 : 1ers journaux quotidiens tirés à des millions d’exemplaire aux Etats-Unis (Washington
post)
1896 : La radio devient le 1er média de masse dans les années 1920’s
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Vincent Levrault
Notes sur le thème Médias et démocratie
La presse apparaît comme un moyen de contestation (de l’ordre établi) ce qui explique
que les 1ers textes démocratiques aient consacré sa liberté.
29 juillet 1881 : loi sur la liberté de la presse, suppression de tout régime préventif,
abandon du délit d’opinion et disparition de la censure
Si c’est loi sont écrites c’est parce que les médias ont une fonction démocratique.
En 1898, dans l’Affaire Dreyfus, la presse est un outil qui permet de dénoncer une injustice.
Dans l’Aurore, Emile Zola écrit un article intitulé « J’accuse » qui révèle ce scandale et qui a
pour conséquence de créer un public, une audience à une cause, de sensibiliser l’opinion sur
ce qui fut une faute, une erreur du pouvoir.
Cette fonction est d’autant plus importante dans le cadre des démocraties
représentatives où les citoyens n’exercent leur pouvoir qu’à travers l’élection, les médias
permettent ainsi qu’entre deux élections, les représentés, ne disparaissent pas totalement
derrière leurs représentants ; la presse maintient l’existence d’une « opinion publique »…
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Régime totalitaire : idéologie politique unique, parti unique, média contrôlé : propagande
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pas besoin de plan de communication pour être élu. L’émergence en France de la croyance
dans les effets des médias sur le comportement électoral est illustré par l’exemple suivant
Bongrand conseille J.Lecanuet qui était crédité de 5% des voix au début de la campagne
électorale et celui-ci atteint 16% des voix.
Pour J-M. Cotteret, (« gouverner, c’est paraître », 1991) pour atteindre les positions de
pouvoir aujourd’hui, il faut savoir attirer les médias. Le pouvoir repose sur une légitimité
élective et de plus en plus en plus sur une légitimité cathodique ou médiatique. Ce qui pose
problème à Cotteret c’est que la légitimité médiatique, le savoir paraître n’est pas régi par
des règles démocratiques, elle dépend de la capacité à utiliser des petites phrases, à susciter
des émotions et sur des caractéristiques physiques et tend à être de plus en plus essentielle
dans nos démocraties.
La communication politique prend alors dans les démocraties modernes une part
considérable aujourd’hui dans la conquête et l’exercice du pouvoir. On entre alors dans l’ère
de la communication politique.
Les médias dans cette campagne ont également joué un rôle positif sur la participation
électorale car ils ont mobilisé les citoyens.
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Les médias sont utilisés pendant l’exercice du pouvoir, alors on parle de communication
publique car elle concerne les instances que les politiques représentent. Cependant la
frontière est mince entre communication publique et politique car la communication
publique participe à l’image de l’homme politique qui est à la tête de l’institution en
question.
L’espace médiatique prend ainsi une grande place dans l’espace public.
De nombreux auteurs, comme Régis Debray dans l’état séducteur (1993) s’inquiète de
l’explosion de la communication politique déplaçant le lieu du pouvoir et des débats
politiques notamment de l’assemblée nationale à l’arène médiatique. On peut s’interroger
comme le fait J-M. Cotteret sur le lien entre média et démocratie dans ce contexte :
On va voir dans cette partie que les médias sont accusés d’avoir un impact négatif sur le jeu
démocratique, et de manipulation des citoyens, de ne pas permettre l’émergence d’une
pluralité d’opinions.
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Vincent Levrault
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La télévision apparaît comme le média le plus critiqué : Ce média de masse touchent des
citoyens en position passive et est accusée de simplifier les débats et de construire l’opinion.
De plus la course à l’audience ne laisserait que peu de place au débat démocratique.
Ainsi , autour d’Adorno dans les années 30’s se forment l’école de Francfort avec
Horkheimer et Marcuse qui développent la thèse du statu quo sous l’action des « mass
media » : les médias de masse légitimeraient les inégalités sociales qui deviennent non
contestable, ils favorisent la survie d’une idéologie dominante.
L’école de Francfort fait la critique de la culture de masse diffusé par les industries
culturelles. Au-delà de la liberté d’opinion proclamée et autorisée par la démocratie, encore
faut-il que le système, dans lequel les individus évoluent et dans lequel les opinions se
forment, permette l’apparition d’une pluralité d’opinions.
Vance Packard La persuasion clandestine (1957) Idée que les masses sont manipulées par les
médias eux-mêmes soumis aux ordres des grands intérêts privés.
__Häbermas dès 1963 a expliqué que « l'espace public « gouverné par la raison » serait en
déclin, puisque la publicité critique (publicité= large diffusion des informations et des
débats) laisserait peu à peu la place à une publicité « de démonstration et de
manipulation », au service d'intérêts privés. » ce qui fait dévier les médias de leur fonction
de contrôle en démocratie.
Derville le pouvoir des médias (mythes et réalités) (97) explique que les médias participent
à l’augmentation de la personnalisation du jeu politique entraînent l’affaiblissment du rôle
des militants et déplacent le lieu du pouvoir. Les médias ont également un impact en
faisant et en défaisant l’agenda politique. Le rôle de l’assemblée s’en trouve amoindri ; la
politique renvoie à des visions de long terme mais le fonctionnement des médias fait que la
politique devient une succession d’instants, de moments médiatisés.
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Vincent Levrault
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Autre point critique à l’encontre des médias dans les démocraties modernes : les médias
diffusent et croient aux sondage : impact politique
Impact positif pour Lancelot (84) permet un meilleur choix des dirigeants, focntion de
contrôle des dirigeants et argument de scientificité.
Cependant pour certains auteurs, comme Patrick Champagne (1990) Faire l’opinion, le
nouveau jeu politique ou Loïc Blondiaux La fabrique de l’opinion (1998) :
Les sondages peuvent transformer le jeu politique (au niveau des hommes politiques, ils
imposent une problématique, il s posent la question de la compétence politique et du
recensement des opinions privés ne pouvant pas toujours être retranscris verbalement ; De
plus les sondages et donc les médias peuvent déplacer les questions des véritables enjeux.
L’ opinion est alors incarnée par les sondeurs. Ce qui amène Bourdieu en 1973 à écrire que
« l’opinion publique n’existe pas »
Pierre Bourdieu (1996) Sur la Télévision s’interroge sur le rôle des médias et appréhende le
champs journalistique à travers ses mécanismes. Il explique que malgré la démocratie est
banni la censure il existe toujours à travers les jeux de pouvoir qui apparaissent dans ce
champ, une censure politique, économique et surtout une censure invisible. Du fait que les
journalistes sont recrutés dans les mêmes classes sociales que les politiques et au vu du
mode de financement des différents médias, cela ne permet pas l’exercice d’une liberté
totale. Bourdieu explique notamment que la concurrence s’exerçant entre les « sources
journalistiques » à travers la course à l’audience avait pour effet d’homogénéiser
l’information.
Paul Lazarsfeld montre dans les années 1940’s que la communication politique a des effets
mais en réalité ceux-ci sont limités. Il s’appuie sur des études empiriques notamment sur les
effets de la radio dans les élections américaines. Il en conclue que les électeurs changent
très faiblement d’opinion politique sous l’influence des médias. Les médias ne feraient que
renforcés les opinions existantes et l’influence réel se fait par l’intermédiaire de leader
d’opinion. Il existe donc des intermédiaires c’est ce que E.Katz appelle « two step flow of
communication » flux de comm° à deux étages.
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De plus, dans les démocraties occidentales, certains considèrent que les effets des médias
sont d’autant plus limités du fait que les individus bénéficient souvent d’un niveau
d’éducation leur permettant de former leur propre opinion et de développer un esprit et un
regard critique sur les médias.
_ Pour John Zaller, les médias n’exercent une influence que sur les classes moyennes, c'est-
à-dire les classes moyennement informés. Les classes supérieures auraient pour lui une
opinion et une vision du monde déjà bien formé et serait alors peu influençable. Tandis que
les classes dites « inférieures » ne serait que trop peu exposé aux médias et aux messages
des politiques pour pouvoir être significativement influencé.
Zaller montre également que les médias ont une fonction de cadrage, c'est-à-dire que ikls ne
disent pas ce qu’il faut pas penser, mais ce dont à quoi il faut penser. Zaller montre
égalmeent que l’effet des médias sur l’opinion publique est à nuancé. En travaillant sur
l’opinion, il montre que les individus ont plusieurs opinions qui peuvent être contradictoire
et ont une opinion mouvant, au cours du temps et qui dépend du contexte dans lequel elle
s’exprime. Les individus qui reçoivent ces médias ne sont pas isolés, il existe ainsi des
groupes et des publics recevant et interprétant les messages médiatisés de manière parfois
différentes.
Conclusion :
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