Medias Et Democratie

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Vincent Levrault

Notes sur le thème Médias et démocratie

Médias et démocratie
Aujourd’hui, les médias, entendus comme support de diffusion d’informations et
d’expression d’opinions, ont connu un tel essor, avec notamment l’apparition des médias de
masse, permettant de communiquer des informations au plus grand nombre, qu’ils sont
ainsi devenu incontournables dans les démocraties modernes.

En effet, si on considère la démocratie, comme un système politique basé sur le pouvoir du


peuple (qui s’exprime dans les démocraties représentatives par le choix des dirigeants via
l’élection) caractérisé par un certain nombre de libertés (d’expression, d’information,
d’opinion) et qui s’oppose aux régimes autoritaires et totalitaires, on comprend aisément
la place tenu par les médias dans un tel système. Les médias peuvent ainsi apparaître
comme les garants de la démocratie.

On va ainsi s’intéresser aux liens existants entre médias et démocratie et plus largement on
s’intéresse à l’impact que peut avoir l’utilisation des médias par le pouvoir politique dans
les démocraties contemporaines. J’apporte des éléments de réflexion aux questions
suivantes : Les médias contribuent-ils au débat démocratique ? Quel est l’impact des
médias sur le jeu politique ?

Nous verrons dans une première partie que la démocratie ne se réalise pleinement qu’avec
le développement des médias et de la liberté qu’ils bénéficient.

Dans une deuxième partie, on observe l’utilisation par le politique des différents médias en
démocratie ; on constate, au cours du 20ème siècle, le développement de la communication
politique dans le même temps que l’essor des médias de masse.

Ce qui m’amène dans la troisième partie à m’interroger aux effets de la communication


politique et plus largement à l’impact des médias sur la démocratie.

I/ Médias : outils essentiels pour les citoyens dans les démocraties

A/Le développement de médias « libres » comme symbole de démocratie

B/La fonction démocratique des médias : moyen d’expression et outil de contrôle

II/L’utilisation des médias par le politique dans les démocraties modernes

A/L’apparition d’un « mythe communicationnel » dans la démocratie

B/ L’ère de la communication politique

III/ Les médias contre la démocratie ?

A/ des critiques fortes contre les médias dans les démocraties contemporaines

B/ les médias : des effets réels mais un impact limité sur le jeu politique

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Notes sur le thème Médias et démocratie

I/ Médias : outils essentiels à la démocratie

A/Le développement de médias « libres » comme symbole de


démocratie
Les médias se sont développés dans les démocraties occidentales et leur liberté est une
condition de la démocratie permettant d’augmenter le sentiment démocratique, non pas en
terme d’égalité tocquevillienne mais comme système politique pluraliste où la circulation de
l’information est libre et où la liberté et la pluralité d’opinions sont effectives.

Ainsi le 26 août 1789, l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen


stipule « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus
précieux de l’Homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à
répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».

Ainsi le développement, de la presse puis de la radio, de la télévision et aujourd’hui


d’internet sont autant de support à la disposition des citoyens allant dans ce sens.

Quelques dates clés :

Développement des médias :

1631 : Théophraste Renaudot crée la 1ère Gazette

Ce n’est qu’au 19ème que la presse moderne apparaît :

1850 : 1ers journaux quotidiens tirés à des millions d’exemplaire aux Etats-Unis (Washington
post)

1895 : apparition du cinéma

1896 : La radio devient le 1er média de masse dans les années 1920’s

1950’s_1960’s : la télévison connaît son essor en devenant un bien de consommation de


masse ,500000 foyers ont une télévison en 1950(en 2000, c’est environ 25 millions de
foyers)

1990’s : apparition d’Internet dans les foyers français

Les médias se sont eux-mêmes démocratisés : en devenant accessible au plus grand


nombre à un prix de plus en plus réduit et en s’autonomisant du pouvoir politique.
Cependant, on se doit de noter la disparition progressive de la presse d’opinion comme
conséquence de la pénétration du marché par les groupes financiers, faisant apparaître un
phénomène d’uniformisation de la presse.

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La presse apparaît comme un moyen de contestation (de l’ordre établi) ce qui explique
que les 1ers textes démocratiques aient consacré sa liberté.

Lois garantissant les libertés :

29 juillet 1881 : loi sur la liberté de la presse, suppression de tout régime préventif,
abandon du délit d’opinion et disparition de la censure

29 juillet 1982 : loi sur la communication audiovisuelle posant le principe de la liberté de


l’audiovisuel

1986 : loi sur la liberté de communication vient compléter ce dispositif.

Si c’est loi sont écrites c’est parce que les médias ont une fonction démocratique.

B/La fonction démocratique des médias : moyen d’expression et outil


de contrôle
En reprenant la définition du philosophe Alain, la démocratie est « le contrôle continu et
efficace des gouvernés sur les gouvernants » ; Le citoyen, pour Alain, est le contrôleur et
c’est dans cette activité de contrôle que gît la vitalité démocratique. La démocratie pleine
n’est possible qu’avec les médias, qui ont alors pour rôle d’apporter et de diffuser sous
forme d’information, d’enquête et d’analyse, les connaissances au citoyen pour qu’il
puisse jouer ce rôle de contrôleur.

En 1898, dans l’Affaire Dreyfus, la presse est un outil qui permet de dénoncer une injustice.
Dans l’Aurore, Emile Zola écrit un article intitulé « J’accuse » qui révèle ce scandale et qui a
pour conséquence de créer un public, une audience à une cause, de sensibiliser l’opinion sur
ce qui fut une faute, une erreur du pouvoir.

22 juin 1940, le Général De Gaulle utilise la radio pour former la résistance.

Aux Etats-Unis, en 1972, L’affaire du Watergate : après une tentative de cambriolage du


siège du parti démocrate pendant la campagne présidentielle la presse mène une enquête
poussée pour retrouver les commanditaires, qui s’avèrent avoir été envoyé par la Maison
Blanche ; Le président Nixon candidat à sa réélection cherche à étouffer l’affaire et à
museler les médias. La vérité éclate dans la presse et est relayé par les médias de masse (la
télé, la radio) obligeant Nixon, une fois élu, a démissionné après l’utilisation de méthode peu
démocratique en 1974.

Cette fonction est d’autant plus importante dans le cadre des démocraties
représentatives où les citoyens n’exercent leur pouvoir qu’à travers l’élection, les médias
permettent ainsi qu’entre deux élections, les représentés, ne disparaissent pas totalement
derrière leurs représentants ; la presse maintient l’existence d’une « opinion publique »…

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D’autant plus que la démocratie indirecte ou semi-directe pose la question de la


représentation démocratique qui ne peut exister sans représentation médiatique.

II/L’utilisation des médias par le politique dans les démocraties modernes


Avec l’essor des médias de masse (radio, télévision…) on voit se développé ce que
l’on appelle la communication politique, que l’on peut définir comme « l’ensemble des
actions « médiatisées » entreprises par les membres de la classe politique afin de légitimer
leurs actions et leurs positions » ; C’est un ensemble de pratiques qui vise à établir un lien
entre des professionnels de la politique et leurs électeurs les citoyens.

On différencie la communication politique et la propagande par le système politique dans


lequel les médias vont être utilisés.

Démocratie : pluralité d’opinion et média libre : communication politique

Régime totalitaire : idéologie politique unique, parti unique, média contrôlé : propagande

A/Le « mythe communicationnel » dans la démocratie


Dans cette partie (qui fait référence à un concept d’Erik Neveu), on s’intéresse à l’émergence
de la communication politique et à la croyance en ses effets. Car pour qu’elle s’installe et
qu’elle prenne une telle importance il faut que ceux qui la mettent en place croient en
l’efficacité de son impact.

Philippe Maarek (communication et marketing de l’homme politique, 2001) fait apparaître le


marketing politique en 1952 pour la campagne présidentielle d’Eisenhower ; Bien explique-
t-il que l’on puisse la faire remonter à l’époque antique ou au moyen-âge car il est vrai que
l’on voit dans l’histoire bien des rois et des princes jouer de leur image de leur réputation
pour assoir leur souveraineté, éloigner des ennemis ou lever l’impôt.

Mais là ce qui change c’est l’introduction « d’une démarche globale organisée et


rationalisée de la communication ».

Genèse de la communication politique :

1950’s : développement et utilisation de l’audiovisuel, spots publicitaires, publicités


comparatives, les spécialistes des médias entourent les hommes politiques et apparition du
débat télévisé.

En France, la communication politique apparaît lors de l’élection de 1965 en même temps


que l’introduction de l’élection présidentielle au suffrage universel direct. On voit ainsi que
le renforcement de la démocratie représentative en offrant la possibilité à tous les citoyens
d’élire leurs représentants, donne dans le même temps lieu à la nécessité d’informer plus et
de recourir plus au média. Michel Bongrand (le marketing politique) explique ainsi qu’il
proposa cette année là ses services au Général De Gaulle mais celui-ci estima qu’il n’avait

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pas besoin de plan de communication pour être élu. L’émergence en France de la croyance
dans les effets des médias sur le comportement électoral est illustré par l’exemple suivant
Bongrand conseille J.Lecanuet qui était crédité de 5% des voix au début de la campagne
électorale et celui-ci atteint 16% des voix.

-exmple de Monsieur X : Campagne de communication lancé par l’express appelant à voter


pour monsieur X (qui s’avéra être Gaston Lafferre) et arrivant à créer autour de cet homme
mystère une véritable vague d’opinion favorable…

1974 : envolée de la communication politique avec notamment l’introduction du débat


télévisé . Celui-ci est considéré alors comme décisif dans l’entre 2 tours et devient un
véritable rite de passage.

Pour J-M. Cotteret, (« gouverner, c’est paraître », 1991) pour atteindre les positions de
pouvoir aujourd’hui, il faut savoir attirer les médias. Le pouvoir repose sur une légitimité
élective et de plus en plus en plus sur une légitimité cathodique ou médiatique. Ce qui pose
problème à Cotteret c’est que la légitimité médiatique, le savoir paraître n’est pas régi par
des règles démocratiques, elle dépend de la capacité à utiliser des petites phrases, à susciter
des émotions et sur des caractéristiques physiques et tend à être de plus en plus essentielle
dans nos démocraties.

La communication politique prend alors dans les démocraties modernes une part
considérable aujourd’hui dans la conquête et l’exercice du pouvoir. On entre alors dans l’ère
de la communication politique.

B/ L’ère de la communication politique


Exemple (reportage de France 5 de l’émission Média) : élection de Barack Obama 2008 :
Barack Obama a dépensé 207 millions d’euros pour sa communication. Plus gros budget de
l’histoire et poste le plus important de son budget de campagne. David Axelrod est son spin
doctor, conseiller en communication, celui-ci, explique que le rôle de la communication est
d’influencer l’élection par l’utilisation des médias. Axelrod est un ancien journaliste et
explique que son point fort est de connaître précisément le travail des journalistes ce qui lui
permet de leur donner ce qu’ils attendent. Les journalistes se contentent ainsi souvent des
dossiers de presse que les conseillers des homme politique leurs livrent. Ainsi, il faut être
capable d’écrire une histoire (sur ce point voir l’ouvrage de C.Salmon : story telling). Dans
cette campagne, Internet et les réseaux sociaux permettent de diffuser une image différente
de celle véhiculée par les médias traditionnels, et l’envoi de SMS permet de lier contact
directement avec les citoyens.

Les médias dans cette campagne ont également joué un rôle positif sur la participation
électorale car ils ont mobilisé les citoyens.

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Les médias sont utilisés pendant l’exercice du pouvoir, alors on parle de communication
publique car elle concerne les instances que les politiques représentent. Cependant la
frontière est mince entre communication publique et politique car la communication
publique participe à l’image de l’homme politique qui est à la tête de l’institution en
question.

La communication publique fait référence à la communication d’Etat., pour Pierre Zémor,


(2005) la comm° publique est liée à l’intérêt général et accompagne l’application d’une
règle, l’élaboration d’une procédure ou la prise de décision. Elle apparaît comme un devoir
répondant au droit de l’information des citoyens.

Frank Louvrier, conseiller en communication et chef du service de presse de l’Elysée sous la


présidence de Nicolas Sarkozy et explique dans un article du Monde en février 2008 que « le
nombre d’évènements médiatisés s’est accru de 450% » depuis mai 2007 et y voit un
renforcement de la démocratie.

L’espace médiatique prend ainsi une grande place dans l’espace public.

De nombreux auteurs, comme Régis Debray dans l’état séducteur (1993) s’inquiète de
l’explosion de la communication politique déplaçant le lieu du pouvoir et des débats
politiques notamment de l’assemblée nationale à l’arène médiatique. On peut s’interroger
comme le fait J-M. Cotteret sur le lien entre média et démocratie dans ce contexte :

-point positif : la communication améliore l’information aux électeurs.

-point négatif : homogénéisation et rationalisation du jeu politique : formatage des


politiques.

III/ Les médias contre la démocratie ?


La démocratie dépend du degré de liberté des médias :

- Liberté par rapport au pouvoir politique : (afin de fonctionner comme un contre


pouvoir)
- Mais aussi si les médias sont aussi essentiels à notre démocratie il convient qu’il
soit indépendant des groupes financiers.

On va voir dans cette partie que les médias sont accusés d’avoir un impact négatif sur le jeu
démocratique, et de manipulation des citoyens, de ne pas permettre l’émergence d’une
pluralité d’opinions.

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A/Les médias, un moyen de manipulation.


Tchakhotine Le viol des foules par la propagande politique (1952) explique à travers le
concept « des réflexes conditionnés » de Pavlov qu’il apparaît possible avec les médias de
solliciter les stimulii, les pulsions des individus.

La télévision apparaît comme le média le plus critiqué : Ce média de masse touchent des
citoyens en position passive et est accusée de simplifier les débats et de construire l’opinion.
De plus la course à l’audience ne laisserait que peu de place au débat démocratique.

Ainsi , autour d’Adorno dans les années 30’s se forment l’école de Francfort avec
Horkheimer et Marcuse qui développent la thèse du statu quo sous l’action des « mass
media » : les médias de masse légitimeraient les inégalités sociales qui deviennent non
contestable, ils favorisent la survie d’une idéologie dominante.

L’école de Francfort fait la critique de la culture de masse diffusé par les industries
culturelles. Au-delà de la liberté d’opinion proclamée et autorisée par la démocratie, encore
faut-il que le système, dans lequel les individus évoluent et dans lequel les opinions se
forment, permette l’apparition d’une pluralité d’opinions.

En 1964, Herbert Marcuse publie l’Homme unidimensionnel et montre l’affaiblissement


progressif de la critique dans les sociétés industrielles avancées. Marcuse voit dans les
techniques de communication de masse l’instrument d’une telle manipulation.

Vance Packard La persuasion clandestine (1957) Idée que les masses sont manipulées par les
médias eux-mêmes soumis aux ordres des grands intérêts privés.

Les médias affaiblissent la contestation et diffusent l’idéal de la société de consomation en


créant des désirs.

__Häbermas dès 1963 a expliqué que « l'espace public « gouverné par la raison » serait en
déclin, puisque la publicité critique (publicité= large diffusion des informations et des
débats) laisserait peu à peu la place à une publicité « de démonstration et de
manipulation », au service d'intérêts privés. » ce qui fait dévier les médias de leur fonction
de contrôle en démocratie.

Derville le pouvoir des médias (mythes et réalités) (97) explique que les médias participent
à l’augmentation de la personnalisation du jeu politique entraînent l’affaiblissment du rôle
des militants et déplacent le lieu du pouvoir. Les médias ont également un impact en
faisant et en défaisant l’agenda politique. Le rôle de l’assemblée s’en trouve amoindri ; la
politique renvoie à des visions de long terme mais le fonctionnement des médias fait que la
politique devient une succession d’instants, de moments médiatisés.

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Autre point critique à l’encontre des médias dans les démocraties modernes : les médias
diffusent et croient aux sondage : impact politique

Impact positif pour Lancelot (84) permet un meilleur choix des dirigeants, focntion de
contrôle des dirigeants et argument de scientificité.

Cependant pour certains auteurs, comme Patrick Champagne (1990) Faire l’opinion, le
nouveau jeu politique ou Loïc Blondiaux La fabrique de l’opinion (1998) :

Les sondages peuvent transformer le jeu politique (au niveau des hommes politiques, ils
imposent une problématique, il s posent la question de la compétence politique et du
recensement des opinions privés ne pouvant pas toujours être retranscris verbalement ; De
plus les sondages et donc les médias peuvent déplacer les questions des véritables enjeux.
L’ opinion est alors incarnée par les sondeurs. Ce qui amène Bourdieu en 1973 à écrire que
« l’opinion publique n’existe pas »

Pierre Bourdieu (1996) Sur la Télévision s’interroge sur le rôle des médias et appréhende le
champs journalistique à travers ses mécanismes. Il explique que malgré la démocratie est
banni la censure il existe toujours à travers les jeux de pouvoir qui apparaissent dans ce
champ, une censure politique, économique et surtout une censure invisible. Du fait que les
journalistes sont recrutés dans les mêmes classes sociales que les politiques et au vu du
mode de financement des différents médias, cela ne permet pas l’exercice d’une liberté
totale. Bourdieu explique notamment que la concurrence s’exerçant entre les « sources
journalistiques » à travers la course à l’audience avait pour effet d’homogénéiser
l’information.

B/ les médias, des effets limités sur le jeu politique


Harold Lasswell (les techniques de propagande de la 1ère guerre mondiale) développe l’idée
que les médias produisent des effets réels sur les publics, les récepteurs, la propagande agit
comme une « seringue hypodermique ».

Paul Lazarsfeld montre dans les années 1940’s que la communication politique a des effets
mais en réalité ceux-ci sont limités. Il s’appuie sur des études empiriques notamment sur les
effets de la radio dans les élections américaines. Il en conclue que les électeurs changent
très faiblement d’opinion politique sous l’influence des médias. Les médias ne feraient que
renforcés les opinions existantes et l’influence réel se fait par l’intermédiaire de leader
d’opinion. Il existe donc des intermédiaires c’est ce que E.Katz appelle « two step flow of
communication » flux de comm° à deux étages.

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De plus, dans les démocraties occidentales, certains considèrent que les effets des médias
sont d’autant plus limités du fait que les individus bénéficient souvent d’un niveau
d’éducation leur permettant de former leur propre opinion et de développer un esprit et un
regard critique sur les médias.

_ Pour John Zaller, les médias n’exercent une influence que sur les classes moyennes, c'est-
à-dire les classes moyennement informés. Les classes supérieures auraient pour lui une
opinion et une vision du monde déjà bien formé et serait alors peu influençable. Tandis que
les classes dites « inférieures » ne serait que trop peu exposé aux médias et aux messages
des politiques pour pouvoir être significativement influencé.

Zaller montre également que les médias ont une fonction de cadrage, c'est-à-dire que ikls ne
disent pas ce qu’il faut pas penser, mais ce dont à quoi il faut penser. Zaller montre
égalmeent que l’effet des médias sur l’opinion publique est à nuancé. En travaillant sur
l’opinion, il montre que les individus ont plusieurs opinions qui peuvent être contradictoire
et ont une opinion mouvant, au cours du temps et qui dépend du contexte dans lequel elle
s’exprime. Les individus qui reçoivent ces médias ne sont pas isolés, il existe ainsi des
groupes et des publics recevant et interprétant les messages médiatisés de manière parfois
différentes.

Conclusion :

On voit que l’émergence de médias libres est favorable au fonctionnement


démocratique, les médias garantissent la circulation efficace de l’information
sont essentiels à l’expression d’opinions et également de la contestation
pouvant tenir le rôle de « contre-pouvoir ».

Avec le développement des médias de masse, la communication politique est


de plus en plus prisée et l’utilisation par le politique et la maîtrise de ces
médias est primordial lors de la conquête du pouvoir ou de l’exercice de celui-
ci, conférant à ces médias un pouvoir non négligeable, qu’il faut surveiller
dans le cadre d’une démocratie.

Cependant beaucoup sont ceux qui s’interrogent sur l’impact, les


conséquences qu’a l’utilisation des médias sur l’opinion du citoyen, sur le jeu
politique, et plus largement sur la démocratie. Ces auteurs proposent alors de
rester vigilent à l’indépendance et au degré de liberté effectif des médias tant
par rapport au politique mais également par rapport au système financier
afin de ne pas dévier de l’idéal démocratique.

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