Géologie

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GEOLOGIE DU GENIE

I- PARTIE I
 Généralités
 Structure du globe terrestre
 Géodynamique
 Minéralogie
 Pétrographie
 Géologie du Burkina
 Hydrogéologie

II- PARTIE II
 Présentation générale de la géologie du génie civil
 Méthode exploratoire et télédétection
 Méthode de la géophysique
 Méthode de forage
PARTIE I
I.1- Généralité

I.1- Présentation
Géologie est la science qui étudie l’origine de la Terre, son histoire, sa forme, les matériaux qui la
composent et les processus qui influent ou qui ont influé sur elle. La géologie s’intéresse aux roches
et aux matériaux dérivés qui composent les couches externes du globe terrestre.
Afin de comprendre la genèse de ces matériaux, les géologues recourent aux connaissances d’autres
domaines scientifiques, comme la physique, la chimie et la biologie. Ainsi, des secteurs aujourd’hui
très importants de la géologie, comme la géochimie, la géophysique, la géochronologie (emploi des
méthodes de datation) ou encore la paléontologie, peuvent-ils maintenant être considérés comme des
disciplines à part entière, qui donnent aux géologues la possibilité de mieux appréhender le
fonctionnement de la planète Terre à travers le temps.

La géologie ne se cantonne pas à l’étude des formes du relief terrestre (géomorphologie) et autres
caractéristiques de la surface de la Terre ; elle considère également la structure interne de la planète.
Ainsi, la géologie appliquée a-t-elle pour fonctions essentielles la prospection de minéraux utiles, la
localisation des structures géologiques susceptibles de servir de soubassement aux bâtiments,
ouvrages divers et la prévision des risques naturels associés aux forces géodynamiques.

I.2- Domaine d’étude de la géologie


- La géologie structurale ou tectonique, c’est la science qui étudie les déformations
mécaniques subies par les roches, et les structures (plis et failles) de l'écorce terrestre
produites par des mouvements orogéniques (formations des chaines de montagnes),
éventuellement par les mouvements des plaques terrestres, elle est à rattacher avec la
Géodynamique interne ;
- La paléontologie étudie les fossiles, c'est–à-dire les restes fossilisés des nombreuses formes
de vie ayant peuplé la Terre dans le passé et fournit les bases pour comprendre l'évolution de
la vie ;
- La stratigraphie étudie la succession des diverses strates sédimentaires dans le temps et dans
l’espace ;
- La sédimentologie étudie les phénomènes d'érosion des roches et le dépôt des débris sous
forme de sédiments, la transformation de ces derniers en roches sédimentaires compactes
(Géodynamique externe) ;
- La pétrographie constitue la science des roches ; elles s'intéressent à l'origine, à la formation
et à l'évolution des roches, ainsi qu'à leur description, à leur texture et à leurs propriétés ;
- La minéralogie étudie la nature, la composition et la structure cristalline des minéraux et se
rattache à la cristallographie, cette dernière faisant partie de la physique ;
- La volcanologie étudie la nature physico-chimique des volcans et leur dynamique propre ;

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- La géochimie qui étudie la composition chimique des roches, que ce soit en éléments majeurs
ou en éléments traces ;
- La géochronologie qui permet, grâce à diverses méthodes radiométriques, de dater une roche
ou un de ses constituants ;
- L’hydrologie : Science qui traite des eaux que l'on trouve à la surface de la Terre, ainsi qu'au-
dessus et au-dessous, de leur formation, de leur circulation, de leur distribution dans le temps
et dans l'espace, de leurs propriétés biologiques, physiques, chimiques et de leur interaction
avec leur environnement, y compris avec les êtres vivants ;
- La pédologie (sciences du sol) étudie les différents composants du sol, leurs caractéristiques
morphologiques, minéralogiques, physico-chimiques. C’est une discipline aux frontières de la
géologie (étude de l'altération des roches, évolution mécanique et chimique des sols) et de
la biologie (rôle des organismes dans l'altération de la roche mère et l'évolution du sol).

I.3. Les disciplines Appliqués


A ces disciplines fondamentales sont venues se rajouter des disciplines à caractère appliqué, on
peut citer :
- La géophysique, qui étudie la structure et la composition interne de la Terre faisant appel
à des méthodes physiques : sismiques, gravimétriques, magnétiques, électriques,
électromagnétiques, appliquées à la prospection pétrolière et minière et aux études
environnementales, etc.
- La géotechnique, a pour principal objet les études de sol pour la construction d'ouvrages
humains et infrastructures (pavillons, immeubles, voiries, barrages...). C’est la géologie
appliquée au domaine de la construction ; elle traite de l'interaction sol / structures, et fait
appel à des bases de géologie, de mécanique des sols, de mécanique des roches et de
structures. Elle traite également des phénomènes de mouvement de sol (glissement,
affaissement et autres) ;
- L'hydrogéologie étudie les aspects géologiques des eaux souterraines. Elle s'occupe de la
distribution et de la circulation de l'eau souterraine dans le sol et les roches, en tenant
compte de leurs interactions avec les conditions géologiques et l'eau de surface ;
D’autres techniques et moyens d’investigations sont venus compléter les études en sciences
de la terre et constituent des disciplines appliquées à divers domaines des sciences notamment
en sciences de la Terre :
 L’imagerie satellitaire et la télédétection spatiale : est l’ensemble des techniques
qui permettent, par l’acquisition d’images, (à partir d'avions, de ballons ou de
satellites,) d’obtenir de l’information sur la surface de la Terre. C’est le processus
qui permet de capter et enregistrer l’énergie d’un rayonnement électromagnétique

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émis ou réfléchi, à traiter, et analyser l’information qu’il représente, pour ensuite
mettre en application cette, information ;
 Les Systèmes d’information Géographique (SIG) : sont des systèmes
informatiques de représentation de données sur l'espace spatial terrestre réel en
associant coordonnées géographiques et données récoltées, toutes sortes de
données peuvent être ainsi représentées.

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II- LA STRUCTURE DU GLOBE TERRESTRE
II.1- la forme de la terre
La sismologie, qui étudie la propagation des ondes sismiques, donne de précieux renseignements sur
la constitution interne de la Terre. La terre à pratiquement la forme d’une sphère de 6 370 Km de
rayon, composée de couche concentrique (la croûte, le manteau, le noyau et la graine) dont la
densité d augmente avec la profondeur de 2,7 à 12,0.
La zone là mieux connue est la lithosphère : formée de la croûte et d’une partie du manteau
supérieur, épaisse de 70 Km (sous les océans) à 150 Km (sous les continents), elle est considérée
comme rigide et découpée en plaques mobiles qui flottent sur l’asthénosphère.

Figure : Structure interne de la terre

II.2- La structure interne de la terre


La structure interne de la Terre est répartie en plusieurs enveloppes successives, dont les principales
sont la croûte terrestre, le manteau et le noyau. Cette représentation est très simplifiée puisque ces
enveloppes peuvent être elles-mêmes décomposées.
Pour repérer ces couches, les sismologues utilisent les ondes sismiques, et une loi : Dès que la vitesse
d'une onde sismique change brutalement et de façon importante, c'est qu'il y a changement de milieu,
donc de couche. Cette méthode a permis, par exemple, de déterminer l'état de la matière à des
profondeurs que l'homme ne peut atteindre. (Manteau profond – noyau*)
Ces couches sont délimitées par les discontinuités comme la Discontinuité de Mohorovic, celle de
Gutenberg, nommée d'après le sismologue Beno Gutenberg, ou bien celle de Lehmann.

Le noyau et graine : riche en fer, nickel (Fe, N)

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Manteau : riche en Silice, Magnésium (Si, Mg)
Croûte terrestre : riche en Silice, Aluminium, Cuivre (Si, Al, Cu)

A- LE NOYAU

Le centre de la Terre, appelé le noyau, est une boule d’environ 3 500 km de rayon. Cela représente 16
% du volume total de la Terre. Le noyau se compose de deux parties :
- Le noyau externe, qui est liquide (épaisseur de 2 200 km) ;
- Le noyau interne (appelé graine), qui est solide (rayon d’environ 1 300 km).
Dans le noyau, la température moyenne est de 5 000 °C, avec un maximum de 6 500 °C (environ la
même température que la surface du Soleil). Les roches en fusion (roches liquides), appelées
magma, qui constituent le noyau sont très riches en métaux (essentiellement du fer et du nickel). Les
mouvements rapides de ce magma métallique dans le noyau sont à l’origine du champ magnétique de
la Terre. C’est pourquoi la Terre se comporte comme un immense aimant, avec un pôle Sud et un
pôle Nord.

B- LE MANTEAU
Sous la croûte terrestre se trouve le manteau. Il démarre à 30 km de profondeur et s’étend jusqu’à une
profondeur de 2 900 km, où la température est d’environ 4000 °C. Le volume de cette couche
représente 82 % du volume total de la Terre. La plus grande masse de la Terre se trouve donc dans le
manteau.
Le manteau est composé de deux parties :
- Le manteau supérieur (de 100 à 670 km de profondeur), qui est solide (principalement
composé de fer et de magnésium) ;
- Le manteau inférieur (de 670 à 2 900 km de profondeur), qui est aussi solide (fer,
calcium), mais composé de minéraux bien plus denses (plus compacts) en raison de la
pression qui règne à cette profondeur.
C’est principalement dans le manteau que s’effectuent les mouvements de magma (appelés
mouvements de convection) qui provoquent le phénomène de la tectonique des plaques. Ce sont donc
ces mouvements de convection dans le manteau qui permettent d’expliquer la formation des chaînes
de montagnes et des volcans, ainsi que la survenue des tremblements de terre.

C- LA CROÛTE TERRESTRE
La croûte terrestre s’étend de la surface terrestre à 30 km de profondeur. Sa partie supérieure
correspond donc aux continents sur lesquels nous vivons. C’est une couche solide. Son épaisseur est
très faible par rapport à celle des deux autres couches.

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La croûte continentale est faite de granite (roche très dure et granuleuse, généralement de couleur gris
clair), tandis que la croûte océanique est constituée de basalte (roche volcanique issue des coulées de
lave, généralement de couleur noire ou vert foncé).
La croûte terrestre ne représente que 2 % du volume total de la Terre.

- Croûte continentale
La croûte continentale, partie supérieure de la lithosphère continentale, est la partie de la croûte
terrestre formant le socle des continents. Elle est composée de roches magmatiques et
métamorphiques (granites, granitoïdes, gneiss, schistes), localement recouvertes de roches
sédimentaires sur de plus ou moins grandes épaisseurs. Sa densité moyenne est de 2,7.
L’épaisseur de la croûte continentale varie de 20 à 70 km selon les contextes tectoniques.
- Croûte océanique
La croûte océanique, partie supérieure de la lithosphère océanique, est une partie de la croûte terrestre
formant le fond des océans. Elle est principalement composée de roches basiques (basaltes, gabbros)
localement recouvertes de dépôts sédimentaires plus ou moins épais. La croûte océanique se forme
par accrétion au niveau des dorsales médio-océaniques. Son épaisseur moyenne est de 6 à 7 km.

II.3- La structure détaillée de la terre


1) Croûte continentale solide essentiellement granitique surmontée par endroit de roches
sédimentaires. Elle est plus épaisse que la croûte océanique (de 30 km à 100 km sous les massifs
montagneux). Elle était anciennement appelée SIAL (silicium + aluminium).
2) Croûte océanique solide essentiellement composée de roches basaltiques. Relativement fine
(environ 5km). Elle est également appelée SIMA (silicium + magnésium).
3) Zone de subduction où une plaque s’enfonce parfois jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres
dans le manteau.

4) Manteau supérieur qui est moins visqueux (plus "ductile") que le manteau inférieur car les
contraintes physiques qui y règnent le rendent liquide en partie.

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5) Manteau inférieur aux propriétés d’un solide élastique. Le manteau n’est pas liquide comme on
pourrait le croire en regardant les coulées de lave de certaines éruptions volcaniques mais il est moins
"Rigide" que les autres couches.

6) Noyau externe liquide essentiellement composé de fer (environ 80 %) et de nickel plus quelques
éléments plus légers. Sa viscosité est proche de celle de l’eau, sa température moyenne atteint 4000
°C et sa densité 10.

7) Noyau interne solide (ou graine) essentiellement métallique constitué par cristallisation
progressive du noyau externe. La pression le maintien dans un état solide malgré une température
supérieure à 5000 °C et une densité d’environ 13.

8) Lithosphère : elle est constituée de la croûte (plaques tectoniques) et d'une partie du manteau
supérieur. La limite inférieure de la lithosphère se trouve à une profondeur comprise entre 100 et 200
Kilomètres

9) Asthénosphère : c’est la zone inférieure du manteau supérieur (en dessous de la lithosphère)

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III- GEODYNAMIQUE
La géologie qui repose sur l'étude des phénomènes ayant marqué la formation et l'évolution de la
surface de la Terre.

III.1- La géodynamique interne


La géodynamique interne s’intéresse aux processus internes de la planète qui ont été à l’origine
de la formation des océans et des grandes chaînes de montagnes.

A- LA TECTONIQUE DES PLAQUES


Selon la théorie de la tectonique des plaques, la surface de la Terre est découpée en douze plaques
principales, appelées plaques tectoniques. Ces plaques rigides bougent les unes par rapport aux
autres, sous l’effet de forces provenant du centre de la Terre. C’est ce qui permet d’expliquer certains
phénomènes comme la formation des chaînes de montagnes, les tremblements de terre et les volcans.

A.1-POURQUOI LES PLAQUES TECTONIQUES BOUGENT-ELLES

Le mouvement des plaques tectoniques est dû à du magma chaud qui remonte des profondeurs de la
Terre vers la surface ; puis ce magma se refroidit à la surface, avant de redescendre vers les
profondeurs. Ces mouvements de magma qui se produisent en permanence à l’intérieur de la Terre
sont appelés mouvements de convection.

Les plaques tectoniques naissent et meurent. Elles naissent au fond des océans, au niveau des
dorsales océaniques (chaînes de montagne sous-marines) ; il y a par exemple ce type de dorsale au
milieu de l’océan Atlantique, à mi-chemin entre l’Amérique et l’Europe : c’est la dorsale médio-
atlantique. Les plaques meurent ensuite lorsque deux plaques se rencontrent et se confrontent : la
plaque la plus lourde s’enfonce sous la plaque la plus légère (phénomène de subduction).

A.2- QUELLES SONT LES DIFFÉRENTS TYPES DE FRONTIÈRES DE


PLAQUES

Il existe trois types de frontières entre les plaques tectoniques :

- La frontière divergente se situe au fond des océans, au niveau des dorsales océaniques. Cette
frontière se forme lorsque les plaques s’éloignent l’une de l’autre, créant un fossé appelé rift.
Ce fossé est comblé par du magma provenant des éruptions volcaniques sous-marines : il se
forme ainsi une nouvelle croûte océanique. Cette frontière est la plus importante sur la Terre ;

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- La frontière convergente se forme quand des plaques se rencontrent. Cette convergence est
la principale cause de la formation des chaînes de montagnes, des volcans et des
tremblements de terre ;
- La frontière transformante (ou décrochante) se forme quand deux plaques glissent l’une
contre l’autre, ce qui entraîne une fissure dans la croûte terrestre appelée faille. L’une des
failles les plus spectaculaires est celle de San Andreas en Californie (États-Unis) qui mesure
près de 1 000 km de longueur.

A.3- À QUELLE VITESSE SE DÉPLACENT LES PLAQUES


TECTONIQUES ?
Les plaques tectoniques se déplacent de seulement quelques centimètres par an. Ce mouvement est
très lent, mais à l’échelle géologique (plusieurs millions d’années), ce déplacement est égal à
plusieurs milliers de kilomètres.

Ce déplacement des plaques à l’échelle du globe terrestre est appelé dérive des continents. En raison
de ce mouvement continu, l’apparence de la surface de la Terre a beaucoup changé depuis sa
formation.

A.4-OÙ LES PLAQUES TECTONIQUES SE TROUVAIENT-ELLES DANS LE


PASSÉ ?

Il y a 250 millions d’années, il n’y avait qu’un seul continent appelé Pangée. Cet unique continent
était entouré d’un unique océan appelé Panthalassa.

Il y a 165 millions d’années, le continent de la Pangée s’est cassé en plusieurs morceaux.


L’Amérique est allée vers l’ouest, tandis que les autres continents ont dérivé vers le nord du globe
terrestre. Les continents ont continué à se déplacer jusqu’à rejoindre la position qu’ils occupent
aujourd’hui ; ils ne s’arrêteront de bouger que lorsque l’activité interne de la Terre cessera.

III.1. Séisme (tremblement de terre)


Un tremblement de terre, ou séisme, résulte de la libération brusque d'énergie accumulée par les
déplacements et les frictions des différentes plaques de la croûte terrestre (tectonique des plaques) qui
provoque des vibrations qui se transmettent à travers le globe.
La plupart des tremblements de terre sont localisés sur des failles. Plus rares sont les séismes dus à
l'activité volcanique ou d'origine artificielle (explosions par exemple).
La science qui étudie ces phénomènes est la sismologie et l'instrument d'étude principal est le
sismographe (permettent d’enregistrer, à plusieurs milliers de kilomètres du point d’origine, les
caractéristiques de ces vibrations).
a) Causes du séisme
Un tremblement de terre est une secousse plus ou moins violente du sol qui peut avoir trois origines :
-rupture d'une faille ou d'un segment de faille (séismes tectoniques) ;
-intrusion et dégazage d'un magma (séismes volcaniques) ;

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-explosion, effondrement d'une cavité (séismes d'origine naturelle ou dus à l'activité humaine).
En pratique on classe les séismes en trois catégories selon les phénomènes qui les ont engendrés :
- Les séismes tectoniques : sont de loin les plus fréquents et dévastateurs. Une grande partie
des séismes tectoniques se produisent aux limites des plaques, où il existe un glissement entre
deux milieux rocheux. Ce glissement, localisé sur une ou plusieurs failles, est bloqué durant
les périodes inter-sismiques (entre les séismes), et l'énergie s'accumule par la déformation
élastique des roches. Cette énergie et le glissement sont brusquement relâchés lors des
séismes.
- Les séismes d'origine volcanique : résultent de l'accumulation de magma dans la chambre
magmatique d'un volcan.
Les sismographes enregistrent alors une multitude de microséismes dus à des ruptures dans les
roches comprimées ou au dégazage du magma. La remontée progressive des hypocentres (liée à
la remontée du magma) est un indice prouvant que le volcan est en phase de réveil et qu'une
éruption est imminente.
- Les séismes d'origine artificielle (ou « séismes induits » : sont dus à certaines activités
humaines telles que barrages, pompages profonds, extraction minière, explosions souterraines
ou essais nucléaires peuvent entraîner des séismes de faible à moyenne magnitude.

III.2- Effets et intensité des séismes

a) Foyer et Epicentre
Lorsqu'un séisme est déclenché, un front d'ondes sismiques se propage dans la croûte terrestre. On
nomme foyer le lieu dans le plan de faille où se produit réellement le séisme, alors que l'épicentre
désigne le point à la surface terrestre à la verticale du foyer.

Séisme

b) Mesure d'un tremblement de terre


Nous disposons de deux échelles pour évaluer les tremblements de terre : l'échelle de Mercalli et
l'échelle de Richter. Aujourd'hui, nous n'utilisons que celle de Richter, mais les séismes du passé ne
peuvent être évalués que selon celle de Mercalli.

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- Echelle de Richter
L'échelle de Richter a été instaurée en 1935. Elle nous fournit ce qu'on appelle la magnitude d'un
séisme, calculée à partir de la quantité d'énergie dégagée au foyer. Elle se mesure sur une échelle
logarithmique ouverte ; à ce jour, le plus fort séisme a atteint 9,5 sur l'échelle de Richter (Chili).

RICHTER proposa une échelle de Magnitude simple, le logarithme décimal de l’amplitude maximale
mesuré en microns, d’un sismographe. La magnitude M est liée à l’énergie développée.

Exemple :
Le tremblement de terre qui avait secoué le CHILI en 1960 avec une Magnitude M = 9,5.
100 fois supérieures des plus grosses bombes atomiques expérimentées (HIROSHIMA)

c. tsunami et raz de marée : catastrophe consécutive à un Séisme.


Le tsunami (nom tiré du japonais), succession de vagues de grande amplitude, engendre un
phénomène particulièrement destructeur consécutif à un mouvement du fond sous-marin généré par
un séisme, une éruption volcanique ou un glissement de terrain. Il est en quelque sorte sournois parce
qu'il peut survenir plusieurs heures après l'événement.

Figure : Tsunami
III.3- Volcans
Relief de forme conique, édifier par les laves et les projections issues de l’intérieur du globe, et qui a
émis ou peut émettre des matières en fusion, par une cheminée et un cratère.
Un volcan est un relief terrestre ou la montée d'un magma sous forme de lave de la fusion
partielle du manteau et exceptionnellement de la croûte terrestre. Peut atteindre des milliers de
mètres d'épaisseur formant ainsi des montagnes ou des îles. Selon la nature des matériaux, le type
d'éruption et leur fréquence, les volcans prennent des formes variées mais en général ayant l'aspect
d'une montagne conique, surmontée par un cratère ou une caldera.
Le lieu principal de sortie des matériaux lors d'une éruption se situe dans la plupart des cas au
sommet du volcan, là où débouche la cheminée volcanique, mais il arrive que des ouvertures latérales
sur les flancs ou aux pieds du volcan.

III.2- Structure et reliefs

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Un volcan est formé de différentes structures que l'on retrouve en général chez chacun d'eux :
 Une chambre magmatique alimentée par du magma venant du manteau et jouant le rôle de
réservoir et de lieu de différentiation du magma. Lorsque celle-ci se vide à la suite d’une
éruption, le volcan peut s'affaisser et donner naissance à une caldeira. Les chambres
magmatiques se trouvent entre dix et cinquante kilomètres de profondeur dans la lithosphère.
 Une cheminée principale qui est le lieu de transit privilégié du magma de la chambre
magmatique vers la surface.
 Un cratère sommital où débouche la cheminée principale ;
 Une ou plusieurs cheminées secondaires partant de la chambre magmatique ou de la
cheminée principale et débouchant en général sur les flancs du volcan, parfois à sa base ;
 Des fissures latérales qui sont des fractures longitudinales dans le flanc du volcan gonflement
ou son dégonflement.

Figure 3. Schéma structural d'un volcan type

III.4- Les formes des émissions volcaniques

 Les laves
Le matériau le plus connu émis par les volcans est la lave sous forme de coulées (plus longues que
larges), elles sont formées de laves fluides qui s'écoulent le long des flancs du volcan. La température
de la lave est comprise entre 700 et 1200° C et les coulées peuvent atteindre des dizaines de
kilomètres de long, une vitesse de cinquante kilomètres par heure. Elles peuvent avoir un aspect lisse
et satiné ou un aspect rugueux et coupant.

Figure : Coulée de lave au piton de la Fournaise - La Réunion

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 Les fumerolles (Gaz volcaniques)
Les appareils volcaniques émettent aussi des produits gazeux, les fumerolles, de température
comprise entre 50° à 600° C. Le dégazage fait monter le magma, ce qui donne le caractère explosif et
violent d'une éruption. Les gaz sont principalement la vapeur d'eau, H2O (50 à 90 %) ; le CO2 (5 à 25
%) ; le SO2 (3 à 25 %). Puis viennent d'autres éléments volatils : CO, HCl, H2, H2S. Le dégazage du
magma en profondeur, peut se traduire à la surface par des fumerolles, autour des desquelles des
cristaux de soufre peuvent se former.

 Les projections
Le plus souvent, les matériaux volcaniques sont composés de tephras (ou ejectas) : cendres, bombes
volcaniques, blocs rocheux ou basaltiques, etc. Il s'agit de magma et de morceaux de tout calibre
arrachés du volcan qui sont pulvérisés et projetés parfois jusqu'à des dizaines de kilomètres de
hauteur dans l'atmosphère. Les plus petits étant les cendres, il leur arrive de faire le tour de la Terre,
portées par les vents dominants. Les bombes volcaniques, les plus gros, peuvent avoir la taille d'une
maison et retombent en général à proximité du volcan.

Figure : Activité explosive de l’Anak Krakatau, en Indonésie

 Les nuées ardentes


Appelées aussi coulées pyroclastiques, ce sont ces nuages gris qui dévalent les pentes des volcans à
plusieurs centaines de kilomètres par heure, atteignent les 600 °C et parcourent des kilomètres avant
de s'arrêter. Ces nuages composés de gaz et de tephras glissent sur le sol, franchissent des crêtes et
consument tout sur leur passage. Les empilements des matériaux transportés par les nuées ardentes
peuvent s'accumuler sur des dizaines de mètres d'épaisseur.

III.2- Géodynamique externe


III.2.1- L’altération superficielle
Les processus physique (mécaniques) et chimique qui conduisent la roche saine à ses produits de
décomposition sont appelés altération. En mobilisant sur place les éléments de la roche mère,
l’altération est à l’origine des sols, en permettant leur redistribution par des agents dynamiques
(gravité, vent, glace et surtout eaux courantes et océans).

I.2.1.1 - Les processus de l’altération

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A - Désagrégation physique (mécanique)
Un massif rocheux n’est jamais absolument compact et homogène. Il pressente des surfaces de
discontinuité qui peuvent être dues à une modification des conditions de sédimentation (joints
sédimentaires) ou à des contraintes qui tendent à déformer les roches.
Ces contraintes se traduisent par des cassures (diaclases) parfois accompagnées d’un déplacement
(failles) ou même peuvent passer inaperçues bien qu’elles fragilisent la roche.

Figure : Altération mécanique

L’origine des diaclases :


- Pendant la consolidation du sédiment
- Pendant le refroidissement des roches volcaniques
- Relâchement après l’effort tectonique.
Tout ceci contribue à l’agrandissement des diaclases avec le gel et dégel et la présence de l’eau.

 Variation de la température
Le principal agent de désagrégation physique représenté par les variations de température dont
l’amplitude journalière peut atteindre 50°C dans les régions désertiques. Les variations de
températures agissent indirectement en provoquant en région humide le gel de l’eau contenue dans
les fissures. Il en résulte des ruptures de la désolidarisation des fragments lors du gel.

 Existence des plantes


On à la fois une action destructrice par leurs racines et leurs secrétions, et protectrice de sols par le
couvert végétal.

B- Résultat de la désagrégation des roches

 Desquamation
Elle correspond à la transformation de la roche en petite particule et ceci surtout dans des roches
homogènes et compactes.
 L’émiettement
Transformation de la roche en miette, c’est le résultat de la désagrégation mécanique qui est favorisé
par la transformation chimique.

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I.2.1.2 Action de la pesanteur
Les processus physique (mécaniques) et chimique qui conduisent la roche saine à ses produits de
décomposition sont appelés altération.

a) Versant rocheux
Les particules qui résultent de la désagrégation des roches seront prise sur les pentes assez fortes par
un transport sous l’effet de la pesanteur jusqu’au pied du versant.

 Eboulement
Il correspond à la chute brutale de toute une proportion d’un terrain de volume important. Les
éboulements sont fréquents dans les régions ou on trouve une falaise et ceci est très important lorsque
les massifs rocheux sont fissurés. L’éboulement est brutal.

Figure : Altération des versants

 Eboulis
Ils sont les résultats d’un processus long dû à un détachement successif de blocs rocheux un à un et
ces blocs rocheux s’accumulent progressivement en bas de pente. L’éboulis est lent.

b) Versant meubles
On distingue 2 types de processus :

 Ruissellement
Son rôle sur les versants peut être très important lorsque les versants sont constitués d’une couche
imperméable (tel que l’argile), le ruissellement sera fort est concentré et va donner naissance à des
petits ravins.
Le ruissellement en présence du tapis végétal sera très faible voire nulle. Il sera conditionné par :
 Intensité de la pluie
 Perméabilité du sol
 Végétations
 Pentes des versants

 Solifluxion

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La solifluxion des versants meubles correspond à la descente sous forme boueuse sur une pente plus
ou moins forte et d’une façon plus ou moins rapide. Définit sur le nom de glissement de terrain, ce
processus fait appel à l’effet de la gravité et surtout à la présence d’eau.
Résultats de la solifluxion :
- Les loupes de glissement
Les loupes de glissement correspondent à un détachement d’un versant assez grand et qui se déplace
pour s’arrêté un peu plus loin.

- Coulées boueuses
Déplacement des formations argileuse sur un versant et formation de bourrelets sans qu’il y’ait
arrachement.

- Glissement à sec
C’est le déplacement par l’effet de la pesanteur d’une petite partie d’une formation meuble constituée
de grains (sable).

I.3.3- Géologie structurale


La tectonique, ou géologie structurale, est une discipline des Sciences de la Terre qui étudie les
structures, les déformations et les mouvements qui affectent les terrains géologiques ainsi que les
mécanismes qui en sont responsables.
 Structure : agencement des couches d’échelle kilométrique ou planétaire.
 Déformation : les couches perdent leur structure originelle, généralement, horizontales.
 Mouvements tectoniques : ensemble des déformations que subit l'écorce terrestre sous l'effet
des forces géologiques, ou contraintes.
 Mécanismes : phénomènes qui sont à l’origine de ces déformations et qui trouvent leur
explication dans le mouvement des plaques lithosphériques (tectonique des plaques).
En résumé, les matériaux de l'écorce terrestre se déforment, parfois sous nos yeux. Par exemple, à
l'occasion de grands tremblements de terre, on observe couramment l'apparition de fractures qui
tranchent les terrains. Le plus souvent, les déformations ne sont visibles ni à l’œil nu, ni à l’échelle
humaine. Elles se déroulent sur des millions d’années, à une échelle géologique.

I.3.1- Les différents types de déformation


Les roches, ou couches géologiques, peuvent subir deux types de déformation :
- Elles se cassent. On parle alors de tectonique cassante qui donne naissance à des fractures.
- Elles se plissent, forment des plis. On parle de tectonique souple.
a) La tectonique cassante
Ce type de tectonique donne naissance à des fractures de plusieurs catégories. On distingue les diaclases
et les failles.

 Diaclase
On parle de diaclase lorsque les terrains se cassent en deux ou en plusieurs blocs sans que ces
derniers s’éloignent les uns des autres. On dit qu’il n’y a pas de déplacement relatif.

17
Figure : Diaclase
 Faille
Les failles sont des cassures accompagnées d’un déplacement relatif des deux compartiments, La
valeur du décalage est le rejet, C'est le résultat d'un "cisaillement", dont les effets se localisent sur
une surface. Ne sont pas confondu avec les diaclases (simples cassures sans déplacement).

- Plan de faille : surface le long de laquelle s'est fait le déplacement.


- Toit de la faille : compartiment situé au-dessus du plan de faille.
- Mur de la faille : compartiment situé sous le plan de faille.
- Rejet : distance qui sépare deux points situés de part et d'autre du plan de faille, et qui étaient
en contact avant la cassure ; on en mesure surtout les composantes verticale et horizontale.

En fonction du déplacement des blocs, on distingue trois types de failles : faille normale, faille
inverse, faille décrochant.

Faille normale
Dans le cas d'une faille normale, le bloc sur la faille bouge vers le bas par rapport au bloc en dessous.
Ce mouvement est créé par des forces en extension et provoque un allongement. Une faille normale
montre un plan de faille oblique le long duquel le compartiment situé au-dessus du plan descend par
rapport à l’autre. Ce type de faille correspond à des contraintes d’extension dans un contexte de
divergence.

18
Figure : Faille normal

Faille inverse
Une faille inverse correspond à un plan de faille oblique le long duquel le compartiment situé au-
dessus du plan monte par rapport à l’autre, provoquant un chevauchement de l’un sur l’autre. Ce type
de faille résulte de contraintes de convergence.

Figure ; faille inverse

Faille décrochante :
Une faille en décrochement, ou faille coulissante, possède un plan de faille vertical ou oblique le long
duquel un des compartiments coulisse latéralement par rapport à l’autre. Les failles en décrochement
qui limitent par endroits certaines plaques tectoniques (la faille de San Andreas en Californie, par
exemple) ou qui recoupent les dorsales océaniques, sont nommées failles transformantes.

19
Figure : faille décrochant

b) La tectonique souple
Ce second type de tectonique donne naissance à des plissements ou plis. Un pli est une déformation
des roches en forme de courbe.
Si la courbe est convexe vers le haut, on parle d’anticlinal, à savoir que les pentes des deux flancs du
pli s’inclinent dans des directions divergentes.
Si la courbe est concave vers le haut (convexe vers le bas), c’est un synclinal, à savoir que les pentes
des deux flancs du pli s’inclinent dans des directions convergentes.
On nomme charnière la zone de pliage et de changement de pente entre les deux flancs du pli, zone
par laquelle passe son axe.
On peut observer une grande diversité de forme de plis : plis droits, plis déjetés, plis déversés, plis
couchés, plis en genou, plis faillés, etc.

20
Figure : Plis

Flancs : On appelle flancs les parties les moins incurvés des couches.
Charnière : Intersection entre le plan axial et les courbes géologiques (la zone de courbure maximale
du pli).
Flanc de plis : Les flans sont les surfaces qui raccordent deux charnières successives.

Un pli est une déformation des roches sous l'effet des contraintes qui est formé de deux reliefs
tabulaires continue orientée.
La roche, sous l'effet des forces tectoniques, n'a pas cassée mais pliée. Ce comportement "plastique"
peut être celui de roches très rigides, d'habitude cassantes. En effet l'application sur une longue
période de forces de faible intensité permet une modification graduelle de la roche (son plissement)
au lieu de sa fracturation.

I.4- MINERALOGIE
1.1) Définition
Un minéral est une substance formée naturellement ou synthétisée artificiellement, définie par sa
composition chimique et l'agencement de ses atomes selon une périodicité et une symétrie précises
qui se reflètent dans le groupe d'espace et dans le système cristallin du minéral.
Les minéraux sont généralement solides dans les conditions normales de température et de pression
et s'associent pour former les roches constituant la croûte terrestre et, d'une façon plus générale, la
lithosphère (Les minéraux sont donc les matériaux élémentaires des roches de la croûte terrestre).
L’étude se fait par :

21
 Cristallographie (géométrie, forme)
 Physique (couleurs, fracture, clivage, dureté)
 Chimique (l’association des éléments simples)

1.2) Cristallographie
a) Définition
La cristallographie est la science qui se consacre à l'étude des substances cristallines à l'échelle
atomique. Les propriétés physico-chimiques d'un cristal sont étroitement liées à l'arrangement spatial
des atomes dans la matière. L'état cristallin est défini par un caractère périodique et ordonné à
l'échelle atomique ou moléculaire. Le cristal est obtenu par translation dans toutes les directions d'une
unité de base appelée maille élémentaire.
On appelle un cristal un solide minéral naturel homogène aux formes régulières, limité par des
surfaces habituellement planes faisant entre elles des angles bien définis.

c) Les systèmes de Cristallisation

- Le système cubique

C’est un prisme droit à 6 faces égales

Ce système comprend des cristaux présentant trois axes, tous perpendiculaires entre eux et tous de
même longueur. L'élément de base est un cube. Avec a=b=c, α=β=γ=90°

- Le système quadratique

C’est un prisme droit à base carrée et à 4 faces rectangulaires égales.

22
Ce système comprend des cristaux présentant trois axes, tous perpendiculaires entre eux et dont deux
sont de même longueur. L'élément de base est un prisme droit à base carrée. Avec a=b≠ c,
α=β=γ=90°
- Le système orthorhombique

C’est un prisme droit à base rectangle à 4 faces rectangle égale 2 à 2.

Ce système comprend des cristaux présentant trois axes, tous perpendiculaires entre eux et tous de
longueur différente. L'élément de base est un parallélépipède rectangle. Avec a≠ b≠ c et α=β=γ=90°

- Système monoclinique
C’est un prisme oblique à 4 faces latérales parallélogramme à base rectangulaire égale 2 à 2.

23
Ce système comprend des cristaux présentant trois axes de longueur inégale, dont deux forment un
angle différent de 90°, le troisième leur étant perpendiculaire. L'élément de base est un prisme
oblique à base losange. Avec a≠ b≠ c et α≠β≠90°, γ=90°

- Cristal triclinique

C’est un prisme oblique à 4 faces latérales et à base parallélogramme égale 2 à 2.

Ce système comprend des cristaux présentant trois axes de longueur inégale et formant entre eux des
angles différents de 90°. L'élément de base est un parallélépipède à base losange. Avec a≠ b≠ c et
α≠β≠γ≠90°.
- Cristal hexagonal
C’est un prisme droit à 6 faces rectangle à base hexagone

Ce système comprend des cristaux présentant quatre axes. Trois de ces axes, de même longueur, sont
dans un même plan et font entre eux un angle de 120°. Le quatrième axe, perpendiculaire aux trois
autres, est un axe d'ordre 6 (structure symétrique par rotation de 60°). L'élément de base est un
prisme droit à base losange. Avec a1=a2=a3≠c et α= γ=90°, β=120°.

- Le système rhomboédrique
C’est un prisme oblique ou toutes les faces sont des losanges. Ce système comprend quatre axes
comme le système hexagonal, mais le quatrième axe est d'ordre 3 (structure symétrique par rotation
de 120°). L'élément de base est un parallélépipède dont toutes les faces sont des losanges.

1.3) L'identification des minéraux


Les minéraux possèdent des propriétés physiques qui permettent de les distinguer entre eux et qui
deviennent des critères d'identification. Ce qui attire d'abord l'œil, c'est bien sûr la couleur et la forme
cristalline des minéraux, mais il y a bien d'autres propriétés. Plusieurs de ces propriétés peuvent être
observées sans l'aide d'instruments et sont d'une grande utilité pratique.

24
a) Couleur
Il y a une grande variété de couleurs chez les minéraux, mais c'est là un critère qui est loin d'être
absolu. Des spécimens de couleurs différentes peuvent représenter le même minéral, comme le quartz
qui présente plusieurs variétés selon la couleur qui va de l'incolore limpide (cristal de roche), au blanc
laiteux, au violet (améthyste), au rouge (jaspe), au noir enfumé, au bleu, etc., alors que des spécimens
qui ont tous la même couleur peuvent représenter des minéraux tout à fait différents, comme ces
minéraux à l'éclat métallique qui ont tous la couleur de l'or: la pyrite qu'on appelle l'or des fous, la
chalcopyrite qui est un minerais duquel on extrait le cuivre, et l'or. Il faut noter que la couleur doit
être observée sur une cassure fraîche, car l'altération superficielle peut modifier la couleur,
particulièrement chez les minéraux à éclat métallique.

b) Éclat
L'éclat des minéraux, c'est l'aspect qu'offre leur surface lorsqu'elle réfléchit la lumière. On distingue
deux grandes catégories : l'éclat métallique, brillant comme celui des métaux, et l'éclat non
métallique que l'on décrit par des termes comme vitreux (comme le verre), gras (comme si la surface
était enduite d'huile ou de graisse), adamantin (qui réfléchit la lumière comme le diamant), résineux
(comme la résine), soyeux (comme la soie), etc.

c) Trait
Une propriété qui a trait à la couleur, mais qui est un peu plus fiable et dont le test est facile à
réaliser, c'est le trait. Il s'agit en fait de la couleur de la poudre des minéraux. Cette propriété se
détermine sur la trace laissée par le minéral lorsqu'on frotte ce dernier sur une plaque de porcelaine
non émaillée (en autant que la dureté de la plaque est supérieure à celle du minéral). Par exemple,
l'hématite, un minéral dont on extrait le fer, possède une couleur noire en cassure fraîche mais un trait
brun rougeâtre sur la plaque de porcelaine.

d) Dureté
La dureté d'un minéral correspond à sa résistance à se laisser rayer. Elle est variable d'un minéral à
l'autre. Certains minéraux sont très durs, comme le diamant, d'autre plutôt tendres, comme le talc.
Les minéralogistes ont une échelle relative de dureté qui utilise dix minéraux communs, classés du
plus tendre au plus dur, de 1 à 10. Cette échelle a été construite par le minéralogiste autrichien
Friedrich Mohs et se nomme par conséquent l'échelle de Mohs.

25
Sur cette échelle, on a quelques points de repères. Des minéraux comme le talc et le gypse sont si
tendres qu'ils sont rayés par l'ongle. Pas étonnant qu'on utilise le talc dans les poudres pour la peau.
La calcite est rayée par une pièce de cuivre, alors qu'une lame de canif, en acier, saura rayer tous les
minéraux de dureté inférieure à 5, mais ne pourra rayer les feldspaths et le quartz. Un morceau de
corindon, très dur, un minéral qu'on utilise dans les abrasifs, pourra rayer le quartz, mais sera rayé par
un diamant.

e) Densité
La densité des minéraux est une propriété mesurable ; elle est une constante physique qui caractérise
un minéral donné. Beaucoup de minéraux ont une densité qui se situe autour de 2.7 gr/cm3, soit 2.7
fois plus lourd qu'un volume égal d'eau. Mais certains ont une densité relativement faible, comme le
sel qui a une densité de 2.1; d'autres se situent à l'autre extrême, comme la galène (sulfure de plomb)
avec une densité de 7.5 et l'or dont la densité est de 19.3.

f) Forme cristalline
La forme cristalline est souvent ce qui donne la valeur esthétique d'un minéral. Chaque minéral
cristallise dans un système donné, ce qu'on appelle un système cristallin. Un minéral donné
reproduira toujours les mêmes formes régies par ce système.
Par exemple, l’halite (sel) cristallise dans le système cubique. La calcite cristallise dans le système
rhomboédrique. Le quartz cristallise dans le système hexagonal ; on aura des cristaux à six côtés, et,
dans les formes pyramidales, on aura une pyramide à six faces à chaque extrémité.

g) Clivage
Le clivage est une propriété très importante des minéraux. Il correspond à des plans de faiblesse dans
la structure cristalline. Puisqu'il s'agit de plans de faiblesse, un minéral va donc se briser facilement le
long des plans de clivage, alors qu'il ne se brisera jamais selon ses faces cristallines.

h) Macles
Imbrication intime de 2 ou de n individus de la même espèce dès les premiers stades de la
germination et de la croissance cristalline Il est rare que le cristal soit seul, on assiste très souvent à
l’association de 2 ou 3 cristaux, cette association s’appelle macle.

i) Effervescence
Les minéraux de la classe des carbonates sont décomposés chimiquement par les acides ; cette
réaction chimique dégage des bulles de gaz carbonique, un phénomène qu'on qualifie d'effervescence
(un bouillonnement). Selon les minéraux carbonatés, cette effervescence se produit, sur la masse
minérale même ou sur la poussière, à froid ou à chaud.

1.4) Les principaux minéraux constitutifs de l'écorce terrestre

a) Les différents types de minéraux


Les minéraux sont rangés en 10 classes, notées en chiffres romains

Classe I : Les éléments natifs


L'élément natif est un corps chimique qui ne peut se décomposer en corps plus simple.
Il représente 3 à 4% des espèces. Les métaux existent sous forme d'éléments natifs
(constituant pur) ou, plus généralement, d'alliages. On les divise en trois sous-classes :
- Métaux natifs : or (Au), argent (Ag), cuivre (Cu), platine (Pt), ...
- Semi-métaux : le bismuth (Bi), l’antimoine (Sb), l’arsenic (As), …
- Métalloïdes : carbone (C), soufre (S), …

Classe II : Les sulfures et dérivés

26
Ils représentent 15 à 20% des minéraux. De nombreux minerais sont des sulfures. Ils sont répartis en
deux groupes :
- Les sulfures, arséniures, antimoniures, tellurures : le groupement anionique ne contient que du
soufre, les plus courants étant la pyrite (FeS2) et la galène (PbS2)
- Les sulfosels : Le groupement anionique est composé de soufre et d'un autre métal.

Classe III : Les halogénures


Le groupe anionique des halogénures sont des halogènes. Cette classe représente 5 à 6% des espèces
minérales. Le plus connu est sans doute l’halite (NaCl), ou sel gemme. Les halogénures sont fragiles,
légers et souvent solubles dans l'eau.

Classe IV : Les oxydes et hydroxydes


La quatrième classe regroupe les minéraux dont le groupe anionique est constitué d’oxygène ou
d’hydroxyle ([OH]-). 14% des minéraux sont des oxydes.
On les divise en trois sous-classes :
- Les oxydes simples : l'hématite (Fe2O3), minerai de fer.
- Les oxydes multiples : le spinelle (MgAl2O4) utilisé en joaillerie en substitution du rubis.
- Les hydroxydes

Classe V : Carbonates et nitrates


Ces minéraux se caractérisent par leur fragilité et une faible dureté. On distingue deux sous classes :
- Carbonates
Le groupement anionique est le groupe carbonate [CO3]2-. Ils représentent 9% des espèces connues.
Parmi elles, des espèces importantes, comme la calcite (CaCO3), qui est le constituant principal du
calcaire.
- Nitrates
Le groupement anionique est l'ion nitrate [NO3] -.

Classe VI : Borates
Le groupement anionique est soit l'ion borate [BO3]3- soit l'ion [BO4]5-. Cette petite famille
représente 2% des minéraux.

Classe VII : Sulfates et dérivés


Cette classe représente 10% des minéraux et se définit par le groupement anionique de forme [XO4]2-
.
- Sulfates : [SO4]2-. Le sulfate le plus connu est sans aucun doute le gypse, la pierre à plâtre
(CaSO4.2HO).
- Chromates : [CrO4]2-
- Tungstates : [WO4]2-
- Molybdates : [MoO4]2-

Classe VIII : Phosphates et dérivés


Cette classe regroupe 16%. Le groupe anionique est de forme [XO4]3-.
- Phosphates : [PO4]3-
- Arséniates : [AsO4]3-
- Vanadates : [VO4]3-

Classe IX : Silicates

27
L'unité de base du minéral est l'ion silicate [SiO4]4-. Les silicates représentent plus d'un quart des
minéraux à la surface du globe. Cette abondance a amené à une classification spécifique. Celle-ci fait
intervenir des notions structurales, c'est-à-dire fonction de l'enchaînement des tétraèdres [SiO4]. Les
silicates sont divisés en 6 sous-classes.

 Les nésosilicates
Les nésosilicates représentent 5% environ des espèces minérales. On y retrouve l'olivine
(Mg,Fe)2SiO4, les grenats et les topazes.

 Les sorosilicates
Les sorosilicates représentent 3% environ des espèces minérales. Parmi elles, l’épidote.

 Les cyclosilicates
S'ils ne représentent que 2% des espèces minérales, celles-ci sont très connues comme pierres
gemmes. Il y a d'abord tous les béryls : aigue-marine, émeraude, et toutes les tourmalines.

 Les inosilicates
Les inosilicates représentent 4,5% environ des espèces minérales. Les deux grandes familles sont les
pyroxènes et les amphiboles

 Les phyllosilicates
On distingue donc plusieurs familles : les micas, les argiles et les serpentines. Les phyllosilicates
représentent 6,5% environ des espèces.

 Les tectosilicates
La formule chimique de base est donc SiO2 comme pour le quartz. Le nombre et la nature des
substitutions déterminent les familles des feldspaths, des feldspathoïdes et des zéolites. Les
tectosilicates représentent 4% des minéraux.

Classe X : Minéraux organiques


Cette classe renferme environ 30 d'espèces à structure cristallographique bien définie. C'est le cas de
la whewellite, minéral constitutif des calculs rénaux.

a) Proportions des minéraux


On y voit que deux éléments seulement, Si et O, comptent pour près des trois quarts (74,3%) de
l'ensemble des matériaux. Il n'est donc pas surprenant qu'un groupe de minéraux composés
fondamentalement de Si et O avec un certain nombre d'autres ions et nommés silicates, compose à lui
seul 95% du volume de la croûte terrestre. A noter que cette répartition n'est applicable qu'à la croûte
terrestre. On considère que le noyau est composé presqu'uniquement de fer et de nickel, ce qui est
bien différent de ce qu'on présente ici. Lors de la formation de la terre, les éléments légers, comme
l'oxygène et le silicium ont migré vers l'extérieur, alors que les éléments plus lourds, comme le fer, se
sont concentrés au centre.

I.3. Quelques exemples de minéraux

I.3.1. Importance des silicates


Parmi les 93 % des minéraux de l’écorce terrestre que représentent les silicates, on peut distinguer :
 Les feldspaths (alcalins : 31 % ; Plagioclases : 29 %) (60 %),

28
Le feldspath, important groupe de minéraux composé d'aluminosilicates de potassium, de sodium, de
calcium, ou occasionnellement de baryum.
- Les feldspaths sont les minéraux les plus abondants et comptent pour presque la moitié du
volume de l'écorce terrestre. Bien que les minéraux de feldspath forment des cristaux
monocliniques ou tricliniques, ils se ressemblent néanmoins par leur structure, leur façon de
former des macles, leurs surfaces de clivage inclinées l'une par rapport à l'autre à un angle de
presque 90°. Ils ont une dureté de 6 à 6,5 et une densité allant de 2,5 à 2,8. Ils ont un éclat
vitreux et leur couleur varie du blanc ou incolore, à des teintes variées de rose, jaune, vert, et
rouge. Ils apparaissent en cristaux simples ou en masses, et forment un constituant important
de nombreuses roches effusives et métamorphiques, comme le granite, le gneiss, le basalte et
d'autres roches cristallines.
Tous les feldspaths s'érodent facilement pour former une sorte d'argile connue sous le nom de kaolin.

- L'orthose, un feldspath monoclinique dont la formule chimique est KAlSi3O8, est l'un des
minéraux les plus communs. Il est souvent de couleur blanche, grise ou rouge vif, et apparaît
parfois en cristaux incolores. L'orthose est utilisé en grande quantité pour la fabrication de la
porcelaine et du verre. L'adulaire est une variété d'orthose translucide à transparente.
- Le microcline, qui cristallise dans le système triclinique, a une composition chimique
identique à celle de l'orthose et possède des propriétés physiques pratiquement identiques. Il
forme occasionnellement des macles. Les utilisations industrielles du microline sont les
mêmes que celles de l'orthose. Une variété verte du microline, l'amazonite, est souvent
utilisée comme gemme après un bon polissage
- Les feldspaths plagioclases présentent une série de minéraux tricliniques isomorphes (ayant
la même structure), allant du feldspath purement sodique au feldspath purement calcique. Le
feldspath purement sodique s'appelle l'albite, et l'oligoclase, l'andésine, le labrador, la
bytownite et l'anorthite sont des minéraux présentant respectivement un pourcentage de
calcium plus élevé que le précédent. Le felsdpath purement calcique s'appelle l'anorthite, dont
la formule chimique est CaAl2Si2O8.
- Les feldspaths plagioclases ont une valeur commerciale moins élevée que l'orthose et le
microcline. Ils ont parfois une jolie gamme de couleurs et sont polis comme des pierres semi-
précieuses. L'albite opaline et le labrador irisé s'appellent pierres de lune. L'oligoclase ayant
des inclusions d'impuretés provoquant un effet chatoyant s'appelle pierre de soleil.

 Le quartz (12 %),


Le quartz (minéral), minéral composé de dioxyde de silicium, ou silice, de formule SiO2. Répandu
dans le monde entier, le quartz est un constituant de nombreuses roches, et sous la forme de
sédiments purs, il est le constituant essentiel des roches magmatiques comme le granite, la rhyolite et

29
la pegmatite, qui contiennent une surabondance de silice. Dans les roches métamorphiques, il est un
constituant majeur des différentes formes de gneiss et de schiste. Le quartzite, roche métamorphique,
est composé de quartz en majeure partie. Le quartz forme des veines et des nodules dans la roche
sédimentaire, principalement dans le calcaire. Le grès, roche sédimentaire, est essentiellement
composé de quartz.

 Le pyroxène (12 %),


Le pyroxènes, groupe de silicates dont la composition chimique et la forme cristalline sont
étroitement apparentées. Les pyroxènes cristallisent dans des systèmes orthorhombique ou
monoclinique, et présentent tous un clivage prismatique. Ce sont, chimiquement, des silicates qui
contiennent du calcium, du magnésium ou du fer, ou des métaux alcalins comme le sodium et le
lithium. Ce groupe comprend les minéraux suivants : le diopside, la jadéite, l'augite, le spodumène et
l'enstatite. Les pyroxènes sont étroitement apparentés aux minéraux du groupe des amphiboles.
La structure des pyroxènes est celle des plus simples inosilicates, c'est-à-dire un assemblage de
chaînes simples de complexes tétraédriques SiO4. De ce fait, le rapport Si/O vaut 1/3, avec une
période de chaîne de (SiO3) n. La formule générale d'un pyroxène est par conséquent XY(SiO3)2, où X
est un gros cation (Na+, Ca2+, Li+, Mg2+, Fe2+, Mn2+...) et Y un cation de taille moyenne (Mg2+, Fe2+,
Mn2+, Fe3+, Al3+, Cr3+, Ti4+...)1

30
 La biotite (mica noir) (3,8 %),
La biotite est un minéral, du groupe des silicates, sous-groupe des phyllosilicates de la famille des
micas. Elle forme une série avec le phlogopite. De formule idéale K(Mg,Fe)3(OH,F)2(Si3AlO10) avec
des traces de : Mn; Ti; Li; Ba; Na; Sr; Cs; Fe; Cl. Le terme biotite peut être vu comme un synonyme
incluant le phlogopite, la siderophyllite , l'annite, (Fluorannite, Tetra-ferri-annite) et l'eastonite. Le
terme est employé par le commun pour désigner les micas de couleur sombre à noire.
La biotite contient du potassium, du magnésium, du fer, et de l'aluminium. Elle a un éclat lustré et
elle est habituellement de couleur vert foncé, brune, ou noire, mais elle peut également être jaune
pâle. Les déchets de mica obtenus dans les fabriques de feuilles de mica sont utilisés comme
lubrifiants après avoir été mélangés à des huiles, et comme matériaux réfractaires.

 L ’olivine (2,6 %),


L’olivine, minéral, silicate de magnésium et de fer (Mg, Fe)2 SiO4. Les cristaux font partie du
système orthorhombique et se présentent sous forme d'agrégats granulaires. Sa couleur varie du vert
olive ou bris-vert au marron. L'olivine a une dureté de 6,5 et une densité relative de 3 à 4. Elle
présente une cassure conchoïdale, un éclat vitreux et elle est transparente ou translucide. Elle est
principalement présente dans les roches magmatiques ferromagnésiennes, comme le basalte et la
péridoitite. La roche nommée dunite est presque entièrement composée d'olivine, roche qui constitue
le manteau de la Terre.

31
 L ’amphibole (1,7 %),
Les amphiboles constituent une famille de minéraux, de type, silicates, contenant souvent du fer et du
magnésium (minéraux ferromagnésiens) et, selon les espèces, du sodium et/ou du calcium. Il en
existe de nombreuses variétés. Les amphiboles sont des minéraux relativement fréquents dans les
roches magmatiques et métamorphiques. Elles se présentent le plus souvent sous forme de prismes
allongés ou d’aiguilles plus ou moins fibreuses. Chimiquement, les amphiboles sont des silicates qui
contiennent les mêmes groupes d'éléments que les pyroxènes, mais ils comprennent également un
radical hydroxyle (OH). La hornblende, l'anthophyllite et la trémolite sont des amphiboles
importantes.

 La muscovite (1,4 %),


La muscovite est un minéral du groupe des silicates (sous-groupe des phyllosilicates). C'est un
silicate hydroxylé d'aluminium et de potassium, de composition KAl2(AlSi3O10) (OH, F)2 avec des
traces de Cr, Li, Fe, V, Mn, Na, Cs, Rb, Ca, Mg et H2O. C'est le minéral le plus commun du groupe
des micas

 Divers (4 %).

I.3.2-Minéraux argileux

32
Ces derniers sont classés en trois grandes familles selon l'épaisseur des feuillets (0,7 ; 1,0 ou 1,4 nm),
qui correspondent à un nombre de couches d'oxydes tétraédriques (Si) et octaédriques (Al, Ni, Mg,
Fe2+, Fe3+, Mn, Na, K, etc.). L'interstice entre feuillets peut contenir de l'eau ainsi que des ions. Il en
résulte des variations de la distance entre feuillets, et donc des variations dimensionnelles
macroscopiques de l'argile quand elle s'hydrate (dilatation) ou s'assèche (contraction) pouvant
provoquer des fissures. Un matériau sec qui contient beaucoup de minéraux argileux « happe à la
langue » (absorbe de l'eau en formant une pâte plastique).

Les phyllosilicates se présentent sous forme de petits cristaux micrométriques, en plaquettes


hexagonales ou en (micro)fibres. Ce sont les minéraux phylliteux halloysite, kaolinite,
montmorillonite, illite et bravaisite, la glauconite, les smectites, les interstratifiés comme les
vermiculites, les minéraux fibreux tels que les attapulgites ou les sépiolites, enfin les chlorites et les
micas, ces dernières en très petits morceaux souvent altérés pour être assimilés à des argiles.

L'origine est variée ː altération de roches ou résidus de roches suivant des conditions locales suivant
les zones d'altération des roches endogènes7, sols à apport sédimentaire, diagenèse, éruption
volcanique, météorites spécifiques. L'essor des études par rayons X (radiocristallographie, diffraction
X, etc.) a permis l'étude et la caractérisation des argiles.

I.5- PETROGRAPHIE
Introduction
La pétrographie c’est la science qui étudie les roches. Il existe deux grandes catégories de roches

Roche

Roches Exogènes Roches Endogènes


(Origine extérieure) (Origine intérieure)

Roches Roches Roches Roches


Sédimentaires Détritiques Métamorphiques Eruptives

R. Plutonique R. Volcaniques
L'origine des roches nous permet de les classer classiquement en trois groupes :

33
- Roches sédimentaires issues d'un sédiment
- Roches magmatiques, issues d'un magma
- Roche métamorphique, issue d'une autre roche (sédimentaire ou magmatique)

Figure : Cycle des roches

La roche est un matériau qui entre dans la constitution de l’écorce terrestre quel que soit ses
propriétés et son Aspect physique. Une roche correspond à un agencement de minéraux les uns par
rapport aux autres selon les lois de la cristallographie. Chaque roche a une architecture, une forme,
les dimensions et une disposition particulière.
I.5.1- Caractéristique des roches
Une roche est généralement constituée d’un assemblage de minéraux (quartz, feldspaths, mica, silice,
graphite, etc.). Par exemple, le grès, le granite, le sable, l’argile et le calcaire sont des roches. En
fonction des minéraux qui les composent, les propriétés physico-chimiques des roches peuvent être
totalement différentes en termes de couleur, de dureté, de plasticité, de forme, etc. Il existe également
des roches formées d’un seul minéral (le gypse, quartz par exemple), ainsi que des roches liquides (le
pétrole, par exemple).
Les roches constituent la croûte continentale de la Terre (essentiellement des roches granitiques) dont
l’âge varie de plusieurs centaines de millions d’années à plus de 4 milliards d’années, et la croûte
océanique (roches basaltiques), âgée de moins de 200 millions d’années. Les roches sont
principalement utilisées par les hommes en tant que matériaux de construction, et plus récemment
comme carburant pour les véhicules (le pétrole).

I.5.2- Classification des roches


A- Classification des roches en fonction de leur lieu de formation
Deux grandes catégories de roches se distinguent généralement en fonction du lieu de leur formation
: les roches endogènes, qui se forment à l’intérieur du globe terrestre, et les roches exogènes, formées
en surface.

 Les roches endogènes

34
Les roches endogènes se forment en profondeur à partir du magma qui se refroidit. Ce sont
principalement des roches magmatiques (plutoniques ou volcaniques) de texture grenue (roche
entièrement cristallisée dont les minéraux sont visibles à l’œil nu) ou microgrenue (les cristaux sont
invisibles à l’œil nu). Ces roches forment les grands boucliers souvent granitiques et constituent le
socle de toutes les formations exogènes.

 Les roches exogènes


Les roches exogènes se forment en surface de la croûte terrestre par l’érosion des roches endogènes
(action du vent, de l’eau, du gel-dégel) ou par l’action de sources de chaleur ponctuelles (les
volcans). Ce sont essentiellement des roches sédimentaires, ainsi que des roches magmatiques issues
d’éruptions volcaniques, de texture microlitique (roche non entièrement cristallisée dans laquelle on
distingue les minéraux et une pâte amorphe) ou vitreuse (verre volcanique).

B- Classification des roches en fonction de leur mécanisme de formation


B.1 - Les roches sédimentaires
Sédimentaire, roche formée par l’accumulation puis la consolidation de matière d’origine détritique
(dégradation d’autres roches) ou organique (restes d’animaux ou de végétaux).

a) Introduction

Les roches sédimentaires sont les roches qui résultent de l'accumulation et du compactage de débris
d'origine minérale (dégradation d'autres roches), organique (restes de végétaux ou d'animaux,
fossiles), ou de précipitation chimique. Elles se forment sur la surface de la terre, ou au fond des eaux
et résultent de l’action des agents d’érosions et du transport et de l’activité des êtres vivants ou des
phénomènes purement physiques ou chimiques se sont donc les roches Exogènes.

Figure : Différentes couches sédimentaires


b) Processus de sédimentation

Altération mécanique Détritus


Roche mère Altération

35
Altération chimique Elément en solution

Détritus Transport

Dépôt (sédimentation)

Roche Sédimentaire
Figure : Processus de sédimentation

1. L'altération superficielle
Les processus de l'altération superficielle de la roche mère sont de trois types : mécaniques,
chimiques et biologiques.
 Les processus mécaniques (ou physiques) sont ceux qui désagrègent mécaniquement la
roche, comme l'action du gel et du ouvre progressivement ces dernières. L'action
mécanique des racines des arbres ouvre aussi les fractures.

Altération mécanique (pluie, variation de température gel et dégel),

Existence de fissures + eau + gel + dégel éclatement de la roche

 L'altération chimique est très importante : plusieurs silicates, comme les feldspaths, souvent
abondants dans les roches ignées, sont facilement attaqués par les eaux de pluies et
transformés en minéraux des argiles (phyllosilicates) pour former des boues. Modification de
la composition chimique (cristallographie)

 Certains organismes ont la possibilité d'attaquer biochimiquement les minéraux. Certaines


roches vont chercher dans les minéraux les éléments chimiques dont ils ont besoin. L'action
combinée de ces trois mécanismes produit des particules de toutes tailles. C'est là le point de
départ du processus général de la sédimentation.

2)- Le transport
Outre le vent et la glace, c'est surtout l'eau qui assure le transport des particules. Selon le mode et
l'énergie du transport, le sédiment résultant comportera des structures sédimentaires variées.
- Transport par roulement
- Transport par traction
- Transport par saltation
- Transport par suspension
3)- La sédimentation.
Tout le matériel transporté s'accumule dans un bassin de sédimentation, ultimement le bassin marin,
pour former un dépôt. Les sédiments se déposent en couches successives dont la composition, la
taille des particules, la couleur, etc., varient dans le temps selon la nature des sédiments apportés.
Dépôts des éléments fins Dépends des facteurs cités

36
 Sédimentation des particules
Dépôts des éléments grossiers
 Sédimentation chimique précipitation dépend de la nature des éléments

3)- Faciès des roches sédimentaires


Un faciès est ensembles des caractères paléontologique (étude des fossiles) et Lithologique (nature
chimique) des roches qui définissent un dépôt et révèlent en même temps les conditions dans
lesquelles ils sont formés.
On a :

 Faciès marins
 Faciès continental
 Faciès lacustre (dépôt dans les lacs)

5- Diagenèse
On appelle diagenèse les transformations physiques et chimiques qu’ils subissent après leurs dépôts
et qui les transforment en roches sédimentaires. La diagenèse s’accomplit à faible profondeur et à
faible température, moins de 100 à 200°C, ce qui la distingue du métamorphisme. Les facteurs de la
diagenèse :
- Les êtres vivants
- L’action de l’eau
- Action des facteurs physiques (pression, température, mouvement tectonique)

b) Principales roches sédimentaires

D’après l’origine, on distingue les roches détritiques, roches chimiques et roches organiques.

 Les roches d’origine détritiques


Au bord d’une rivière ou de la mer. La roche est plus ou moins fissurée, sous l’effet du gel et dégel,
les fragments tombent au pied, la rivière les enlève, les transporte et les dépose plus loin, les dépôts
ainsi formés sont des sédiments. Souvent les débris sont soudés les uns aux autres par un ciment, la
roche qui était meuble à l’origine, se trouve consolidée et dure.
Cinq étapes principales conduisent aux roches dures détritiques :
- Elaboration sur place des fragments
- Leurs enlèvements ou mobilisation
- Le transport
- Le dépôt, sous forme de sédiments meuble
- La cimentation qui les transforme en roches cohérentes.

 Les roches d’origine organique


Après la mort d’animaux ou de plantes, les parties dures ou résistantes, s’accumule et donne des
roches sédimentaires.

 Les roches d’origine chimique


L’évaporation se produit à l’air libre dans des lagunes sur salée, l’eau s’évapore, le sel reste et se
dépose.

37
2- Roches sédimentaires Siliceuses
Ce sont des roches formées essentiellement de silice sous forme de quartz. Elles sont dures (rayent le
verre et l’acier) et sont caractérisées par l’existence d’une grande résistance chimique (pas
d’effervescence avec les acides) sauf l’acide fluorhydrique (HF)

Grès
3- Roches évaporitiques (roches salines)
Composées de chlorures ou de sulfate, les roches salines sont en grande majorité des résidus
d’évaporation de l’eau de mer ou de lagunes, d’où le nom d’évaporites. La précipitation des minéraux
évaporitiques se fait, entre autres, dans les grandes lagunes en bord de mer, lagunes qui se mesurent
en plusieurs dizaines ou centaines de kilomètres carrés, dans des régions où l'évaporation excède la
précipitation.
A - Gypse
Le gypse est un sulfate de calcium hydraté, tendre rayé par l’ongle, se dissout dans l’eau. En
chauffant le gypse vers 100 à 250°C on obtient le plâtre
CaSO4, 2H2O CaSO4, ½H2O+ 3/2 H2O

b) : Sel gemme

Le sel gemme est du chlorure de sodium (Na Cl), soluble dans l’eau, reconnaissable à sa saveur, il
offre des couleurs variées ; blanches, grises, rouges, jaunes ou incolores. Il colore la flamme en jaune.
Il résulte d’une évaporation plus poussée que le gypse. Le sel est employé en cuisine et dans les
industries alimentaires et chimiques, pour la fabrication de la soude (Na2 CO3).

c) Roches carbonatées
Principalement composées de :
Carbonate de calcium(calcite) CaCO3
Carbonate de magnésium (dolomite) MgCO3
Carbonate de fer (sidérose) FeCO3
a) : Calcaires
Elles renferment au moins 50% de CaCO3 (calcite), font effervescence à froid avec les acides, sont
tendres la calcite a la dureté 3), elles sont rayables à l’acier et parfois à l’ongle (craie).
Exemple : les analyses de la craie révèlent qu’elle est souvent très pure. C’est un calcaire fait presque
uniquement de calcite, sous forme de tests d’organismes marins microscopiques. Elle est blanche,
tendre et friable.
SiO2, MgCO3 CaO + CO2

38
4- Roches carbonées
Ce sont des roches formées essentiellement de carbone. Les principales roches sont les charbons
(tourbe, houilles, lignite et anthracite) et les pétroles, on les appelle aussi les roches combustibles.
Les charbons désignent des roches sédimentaires stratifiées, combustibles, de couleur sombre,
formées principalement de débris végétaux. On distingue plus précisément :
o La tourbe (65% de C), légère, brune, formée d’un amas de plantes enrichies en
carbone.
o Le lignite (70-75% de C), brun noir et terne, à débris ligneux bien reconnaissables, à
pouvoir calorifique de l'ordre de 5000 kcal/kg.
o La houille ou charbon (85% de C), noire, mate ou brillante, tachant les doigts, bon
combustible, plus au moins friable.
o L’anthracite (92-95% de C), noir, brillant, ne tachant pas les doigts, possède le
pouvoir calorifique le plus élevé : plus de 8000 kcal/kg.

Les pétroles (du grec petrelaion = huile de pierre) : désigne une série de produit de mélanges
complexes composés d’hydrocarbure avec une faible quantité d’azote, d’oxygène, de soufre et
d’hélium. La densité des pétroles varie de 0,7 à 0,97.

5- Roches argileuses
Les argiles sont des roches tendres (rayables à l’ongle), douées d’un grand pouvoir absorbant. Elles
Gonflent à l’eau et deviennent plastiques avant de perdre leur cohésion. Elles ne se déforment pas à
la cuisson mais durcissent, changeant de couleur si elles renferment des oxydes de fer.

 Les minéraux argileux


Ce sont des minéraux qui n’atteignent jamais de grande dimension. Elles ont une forme
caractéristique en feuilletn d’une largeur moyenne de 1 μm et d’épaisseur de l’ordre de 1/100 μm.
On peut les classer en :
- Minéraux argileux à deux feuillets (Kaolinites et Hallaysites)
- Minéraux argileux à trois feuillets (Montmorillonites et Illites)
- Minéraux argileux fibreux (Sépiolites)

B.2 - Les roches magmatiques


La roche magmatique résultant du refroidissement, de la solidification et de la cristallisation de
magma qui est roche en fusion provenant de l’intérieur de la Terre.

a) Introduction

39
Les roches éruptives résultent de la cristallisation du liquide ou magma (bain silicaté), ce magma
arrive directement à la surface à l’état liquide et on appelle volcan.
Quand le magma s’arrête en profondeur, il se cristallise (on parle de roches cristallines) et on
l’appelle dans ce cas pluton.
Les roches volcaniques cristallisent plus rapidement que les roches plutoniques et possèdent souvent
de cristaux de moins grande taille. Certaines roches volcaniques solidifient trop vite ne pas temps
cristallisé et donnent des verres (roches vitreuses).

B.2.1 – La formation des roches magmatique


Les roches magmatiques sont dites endogènes puisqu’elles se forment depuis l’intérieur de la Terre, à
des températures et des pressions supérieures à celles existantes à la surface terrestre.
Leur formation se déroule en trois étapes successives. Tout d’abord, la roche du manteau supérieur
ou de la croûte terrestre entre en fusion sous l’effet d’une source de chaleur interne ou par
métamorphisme (processus de modification minéralogique dû à une augmentation de température
et/ou de pression). Cette roche en fusion est appelée magma.
Ensuite, les magmas sont moins denses et plus légers que les roches qui les entourent (densité de 2,9
contre 3,4) et montent vers la surface sous la poussée d’Archimède. La température du magma
diminue à mesure qu’il se rapproche de la surface, car il s’éloigne de sa source de chaleur et les
roches environnantes deviennent moins chaudes (gradient géothermique moyen de l’ordre de 30 °C
par km). Les fortes pressions sur les roches environnantes favorisent également la formation de
fractures par lesquelles le magma peut remonter vers la surface.
Enfin, le refroidissement et la solidification du magma aboutissent à la création d’une roche
magmatique. Ce refroidissement dépend de la composition minéralogique du magma, puisque chaque
minéral qui le constitue possède ses propres caractéristiques de fusion (température, pression). Le
temps de refroidissement détermine la taille des cristaux : un lent refroidissement est à l’origine des
gros cristaux du granite ; un refroidissement rapide est à l’origine de la finesse des cristaux de
basalte).
B.2.3- Deux grand catégorie de roche magmatique

 Roches magmatiques plutoniques


Les roches magmatiques plutoniques (ou intrusives) se forment à partir de la solidification du
magma, qui est très profondément enfoui dans la lithosphère. Ces roches, appelées batholites ou
plutons, n’affleurent donc que sous l’action de l’érosion. Le refroidissement y est très lent, ce qui
permet aux minéraux de cristalliser entièrement. Les cristaux, compacts et jointifs, sont de grande
dimension ; ils sont visibles à l’œil nu : on parle alors de phénocristaux. La roche est de texture
grenue, sans verre interstitiel, et de densité très élevée.
Cette catégorie de roches magmatiques regroupe tous les granites composés d’un ensemble de
nombreux cristaux, uniformément répartis et colorés : les quartz (transparent, translucide, voire
incolore lorsqu’il est pur), les feldspaths (éclat vitreux avec une couleur variant du blanc à des teintes
variées de rose, jaune et rouge), et les micas (noirs et brillants). Les autres principales roches
plutoniques sont la syénite, la diorite et le gabbro. Ces roches sont rigides, mais très cassantes
lorsqu’elles sont soumises à des efforts mécaniques. C’est pourquoi elles sont principalement
utilisées pour le remblai (gravillons) ou la construction (pierres de construction).

40
Figure : Granite

 Roches magmatiques volcaniques


Les roches magmatiques volcaniques (ou effusives) se forment à partir du magma qui remonte des
profondeurs de la Terre par des fractures proches de la surface lors d’éruptions volcaniques. Ces
roches se solidifient rapidement à la surface de la lithosphère, ce qui aboutit à la création de minéraux
à grain fin (comme le basalte de couleur gris foncé, constitué de peu de cristaux différents) ou des
roches semblables à du verre (appelées obsidiennes). Les principales roches volcaniques sont, outre
le basalte, la rhyolite, le trachyte et l’andésite.
À côté des roches provenant du refroidissement des laves, on distingue les roches hydrothermales
formées à partir de fluides (gaz ou liquides) à hautes températures. Il y a également les pyroclastites
qui sont éjectées de manière explosive vers l’atmosphère au cours d’éruptions volcaniques, pour
retomber au sol à proximité immédiate du cratère.

B.2.4- Classification des roches en fonction de leur teneur en silice

Les roches magmatiques sont essentiellement composées de silice (SiO2), avec une plus faible teneur
en aluminium, fer, magnésium, calcium, sodium et potassium. La concentration en silice permet de
différencier :
 Les roches granitiques (provenant de magmas acides), qui sont riches en silice (supérieur à
66 p. 100) ; ces roches dominent sur les continents et se forment principalement dans les
zones d’affrontement entre plaques tectoniques ; c’est le cas pour les granites (roches
plutoniques) et les rhyolites (roches volcaniques) ;

Rhyolite

41
 Les roches intermédiaires, qui contiennent entre 52 et 66 p. 100 de silice (la diorite et
l’andésite, par exemple) ;

Diorite

 Les roches basaltiques (provenant de magmas basiques), qui sont pauvres en silice (de 45 à
52 p. 100) ; ces roches dominent dans les océans et se forment principalement dans les
dorsales médio-océaniques où se forme la nouvelle croûte océanique ; c’est le cas pour les
gabbros (roches plutoniques) et les basaltes (roches volcaniques) ;

Basalte
 Les roches ultrabasiques, qui sont extrêmement pauvres en silice (moins de 45 p. 100) ;
c’est le cas par exemple des syénites.

Classification simplifiée des roches éruptives ou magmatiques


+ Silice
-
Avec quartz Sans quartz
Feldspath plagioclase
Minéraux Feldspath alcalin dominant dominant Sans feldspath
Na Ca
Mica Amphibole Pyroxène
Olivine
Roche plutonique Granite Syénite Diorite Gabbro
Péridotite
Kimberlite
Roche volcanique rhyolite trachyte andésite basalte
Limburgite

42
B.3- Les roches métamorphiques
Les roches métamorphiques sont des roches (magmatiques, sédimentaires ou déjà métamorphiques)
qui ont subi un métamorphisme. Ce processus entraîne une restructuration minéralogique de ces
roches sous l’effet d’une forte augmentation de température et/ou de pression. Les transformations
minéralogiques et structurales subies par les roches se font toujours à l’état solide. Selon la nature des
roches initiales, on parle de para-métamorphisme (associé aux roches sédimentaires), d’ortho-
métamorphisme (associé aux roches magmatiques) ou de poly-métamorphisme (associé aux roches
métamorphiques). Ainsi, un granite ou une rhyolite (roches magmatiques) donne un ortho-gneiss,
tandis qu’une série sédimentaire de nature arkosique (composition chimique identique au granite)
donne un para-gneiss.

B.3.1- Structures des roches métamorphiques


Selon son intensité, le métamorphisme s’accompagne de la création de textures particulières,
notamment la schistosité (la roche se débite en feuillets de même composition minéralogique, lorsque
le métamorphisme est faible), la foliation (recristallisation fine de certains minéraux, comme les
micas, lorsque le métamorphisme est plus fort), ou la structure œillée (recristallisation grossière de
certains minéraux, comme dans les gneiss). Les roches métamorphiques peuvent être d’origine
endogène (formées en profondeur de la Terre) ou exogène (formées en surface de la croûte terrestre).

Gneiss

B.3.2- Formation des roches métamorphiques


La formation des roches métamorphiques est due au processus du métamorphisme, provoqué par une
forte augmentation de température et/ou de pression. L’augmentation de la pression est due au poids
des couches supérieures, des fluides (pression hydrostatique) ou des contraintes liées aux
phénomènes tectoniques. L’augmentation de la température est naturelle, puisque le gradient
géothermique naturel moyen est de l’ordre de 30 °C par kilomètre de profondeur.
Sous l’effet de ces variations physiques et thermiques, la roche initiale sort de son domaine de
stabilité. Elle subit une modification de ses propriétés physiques, chimiques et minéralogiques,
entraînant l’apparition de certains minéraux et la disparition d’autres. Les propriétés chimiques
finales peuvent rester les mêmes qu’initialement (métamorphisme iso-chimique) ou changer
complètement (métamorphisme allo-chimique).

43
B.3.3- Classification des roches métamorphiques
La classification des roches métamorphiques est délicate car se mélangent les caractéristiques des
roches initiales (composition minéralogique, structure, etc.) et le degré de métamorphisme (fonction
du couple pression-température lors de leur formation), qui est déterminé à l’aide de minéraux
marqueurs ; en effet, comme les divers minéraux qui constituent une roche sont stables dans des
domaines de température et de pression bien définis, ils constituent de précieux indicateurs de
l’intensité de métamorphisme subie par la roche.
Ainsi, il existe par exemple des roches de haute température, des roches de haute pression et basse
température. La présence d’andalousite dans la roche est significative de haute température et basse
pression, tandis que les grenats dans une roche sont significatifs de haute température et haute
pression. L’argile est métamorphisée en ardoise si la température reste basse, mais elle se
métamorphise en phyllite si la température est suffisamment élevée (recristallisation des minéraux
argileux en paillettes de mica), voire en schiste (recristallisation complète de l’argile) sous l’action de
températures encore plus fortes.

Schiste vert

Des « climats » métamorphiques sont associés à des zones de température-pression identiques :


 Le climat basse pression-haute température correspond au métamorphisme de contact
(principalement dû à une augmentation de température à la suite d’une intrusion de magma)
ou au métamorphisme océanique hydrothermal ;

44
 Le climat moyenne pression-moyenne température correspond à un métamorphisme
régional (tectonique de collision), comme dans le Massif central ;

 Le climat haute-pression basse-température correspond aussi à un métamorphisme régional


mais de subduction.

Toute sorte de roche peut être métamorphisée : un conglomérat devient un conglomérat déformé ou
un gneiss conglomératique, le shale de l’ardoise, la syénite du gneiss syénite, le grès du quartzite, le
calcaire du marbre, le granite du gneiss granitique, le charbon de l’anthracite, la rhyolite du schiste
porphyrique, le gabbro du schiste vert, etc.

B.3.4- Les principaux types roches métamorphiques


Les roches métamorphiques les plus communes sont les gneiss et les schistes. Le gneiss est une roche
cristalline formée par un métamorphisme régional. La foliation est souvent nette, symbolisée par des

45
lits de teinte sombre et riche en minéraux ferromagnésiens (micas, amphiboles) qui alternent avec des
lits plus clairs de quartz et de feldspaths.
Les schistes sont repérables lorsque les cristaux du minéral principal sont disposés en couches
parallèles, formant un grand nombre de feuillets (ou plan de schistosité) selon lesquels les roches
schisteuses se délitent facilement. Leur nom provient du minéral dominant à l’origine de la foliation
(les micaschistes lorsque les micas dominent).
Une autre roche métamorphique, le marbre, provient de la transformation des roches sédimentaires
carbonatées (calcaire, dolomie). C’est une roche, compacte, dure et lourde. Le marbre blanc, avec des
structures cristallines visibles, est la forme la plus pure du marbre. Les marbres sont souvent utilisés
comme matériaux de construction et en statuaire.

46
I.6- LA GEOLOGIE DU BURKINA
1. Le craton ouest-africain
Le craton ouest-africain se compose de terrains précambriens qui affleurent au Nord du craton au
niveau de la dorsale de Réguibat et au Sud pour former la dorsale de Léo. Le reste du craton est
recouvert de sédiments tardifs, d’âge néoproterozoïque à quaternaire, qui forment le bassin de
Taoudéni en son centre. Les dorsales de Réguibat et de Léo sont toutes deux composées d’un nucleus
archéen dans la partie ouest contre lequel se sont accrétées des formations paléoprotérozoïques qui
constituent la partie orientale des dorsales.
Le craton ouest-africain s’est stabilisé aux alentours de 1,7 Ga, il porte cependant des traces des
orogenèses plus récentes notamment à sa périphérie. Il est ainsi délimité à l’Ouest par les chaînes
panafricaines des Bassarides et des Rokelides ainsi que par les Mauritanides d’âge hercynien, à l’Est
par les chaînes panafricaines des Dahoméyides, du Gourma et des Pharusides, et au Nord par l’Anti-
Atlas. Mais, pour l’essentiel, le craton ouest-africain est le résultat de deux grandes étapes de
croissance crustale qui se sont déroulées à l’Archéen et au Paléoprotérozoïque.

47
I.2. La dorsale de Man
La dorsale de Man qui constitue le craton archéen de la dorsale de Léo est constituée de deux entités
principales :
- Une entité occidentale, couvrant le Libéria, une partie de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et de
la Sierra Leone, appelée domaine Kénéma-Man, où les formations géologiques sont d’âge
Archéen. Ce sont des gneiss gris rubanées de composition tonalitique avec des intercalations
de granulite rose à ortho pyroxène, et des charnockites. Des plutons de granite calco-alcalin
postérieurs au métamorphisme du faciès granulite sont intrusifs dans les gneiss gris. Deux
cycles orogéniques sont reconnus dans ce domaine : le cycle Léonien (3,3-3,2 Ga) et le cycle
Libérien (2,8-2,7 Ga).

- Une entité orientale, appelée domaine Baoulé-Mossi, couvre une partie du Burkina Faso, de la
Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée, du Mali, du Niger et du Togo. Les formations
géologiques, d’âge Paléo protérozoïque (2,5-1,8 Ga), sont appelées formations birimiennes.

48
Elles sont affectées par l’orogenèse éburnéenne dont le paroxysme se situe aux alentours de
2,1 – 2,09 Ga.
.
I.3. Le domaine paléoprotérozoïque d’Afrique de l’Ouest
Les terrains du Paléo protérozoïque d’Afrique de l’Ouest (Birimien) sont constitués de ceintures de
roches méta volcaniques et méta sédimentaires aux limites desquelles on rencontre des grands
batholites de tonalites, trondhjémites et granodiorites (TTG). Ces formations sont recoupées par des
plutons de granites calco-alcalins et alcalins. Au sein de ces ceintures on distingue des unités à
dominante volcanique et des unités à dominante sédimentaire.
Les sédiments dérivent des roches volcaniques et par conséquent le Birimien “inférieur” (volcanique)
et le Birimien “supérieur” (sédimentaire) sont contemporains.

I.4. Définition et classification des granitoïdes du domaine Baoulé-Mossi


L’étude des granitoïdes a influencé la définition des contextes orogéniques dans le domaine Baoulé-
Mossi. C’est ainsi qu’un certain nombre d’auteurs ont défini au sein des roches cristallines du
domaine Baoulé-Mossi, des formations gneissiques et migmatitiques qu’ils ont attribué à l’Archéen,
ou de manière un peu plus ambiguë à l’Antébirimien. L’idée d’un cycle orogénique burkinien a été
ensuite généralisée à l’ensemble du craton Ouest africain.
Enfin, au Burkina Faso, sur la base de données radiométriques et géochimiques distinguent deux
types de plutons granitiques. Le premier type, constitué de granitoïdes à caractère adakitique s’est
mis en place entre 2,15 et 2,13 Ga, et le deuxième est constitué de granites potassiques mis en place
entre 2,115 et 2,095 Ga.

I.5. Structures des granitoïdes du domaine Baoulé-Mossi


Les données structurales sur les granitoïdes de ce domaine, bien que peu nombreuses, se sont
multipliées ces dernières années, ce qui permet maintenant de comprendre le rôle joué par la mise en
place des granitoïdes sur la structuration des ceintures de roches vertes, ainsi que les mécanismes de
mise en place des différentes générations de granitoïdes. Ainsi pour les plutons précoces à caractère
de TTG certains auteurs proposent une mise en place diapirique.
La mise en place des plutons granitiques dans des mégafentes de tensions créées dans, la croûte
fragile est également proposée comme mécanisme de mise en place des granites à biotite du Burkina
Faso.

I.6. Les granitoïdes étudiés du Burkina Faso oriental


Le Burkina Faso, à l’instar de toutes les autres provinces birimiennes de la dorsale de Man, est
constitué de ceintures de roches méta volcaniques et méta sédimentaires. Au Burkina Faso oriental,
les termes méta volcaniques prédominent et comprennent des basaltes en coussins ainsi que des
intercalations doléritiques et gabbroïques, des brèches haloclastiques et quelques passées
andésitiques.
Les métasédiments sont principalement constitués de matériel volcanodétritique. Ces ceintures
métamorphiques sont recoupées par de grands batholites de granitoïdes qui appartiennent à deux
ensembles. Le premier, d’âge compris entre 2,2 et 2,1 Ga, est constitué de granitoïdes à amphibole
dont les caractéristiques se rapprochent de celles des TTG. Le second ensemble est représenté par des
granites dans lesquels la biotite est le seul minéral ferromagnésien.

49
Dans cet ensemble, les plutons de granite calco-alcalin sont les plus précoces (autour de 2,1 Ga) et les
plus nombreux. Les granites alcalins et les syénites sont représentés par quelques petits plutons (~
500 km2) dont la mise en place est tardive, autour de 1,9 Ga.

- Les granitoïdes TTG du “batholite”


Ils sont souvent bien foliés et lités avec un aspect ortho gneissique. Ils renferment à la fois biotite et
amphibole comme minéraux ferromagnésiens. Comme le montrent les analyses modales, les
compositions varient des diorites aux tonalites, trondhjémites et granodiorites. Dans le secteur
d’étude, les trois principaux facièsdes TTG sont distingués : tonalite, trondhjémite et granodiorite

- Les plutons de granites à biotite


Les deux générations de granite à biotite observées au Burkina Faso sont bien représentées dans la
région orientale. Ce sont généralement des granites isotropes à l’affleurement et ne possédant que la
biotite comme minéral ferromagnésien. La première génération est constituée de granites gris moyen
à leucocrates, parfois à méga cristaux de feldspath potassique. C’est le cas des plutons de
l’alignement Tenkodogo.

2- Bassin sédimentaire
Le bassin Taoudeni est situés respectivement au Nord et au Sud de la dordale Reguibat. Le
remplissage sédimentaire du bassin est majoritairement paléozoïque, mais le bassin de Taoudeni
possède en plus un remplissage basal d’âge protérozoïque supérieur. Une couverture Méso-
cénozoïque existe en discordance sur les formations plus anciennes. Le bassin de Taoudéni (1,5
million de km²) est une importante formation géologique sédimentaire d’Afrique de l’Ouest, qui doit
son nom au village de Taoudéni situé au nord du Mali. Il occupe de vastes territoires du craton ouest-
africain en Mauritanie, au Mali et dans la région sud-ouest du Burkina Faso
2.1- Stratigraphie du Précambrien et du Paléozoïque
Le Précambrien n’est enregistré que dans le bassin de Taoudeni, et occupe une large bande parallèle à
la bordure sud du Bouclier Reguibat. Il représente une formation qui varie en épaisseur et lithologie
d’Est en Ouest, dont la composition est dominée par des carbonates et grès. La stratigraphie
paléozoïque est relativement similaire entre les deux bassins et représente l’essentiel du remplissage
sédimentaire. Ces formations reposent soit directement sur le socle, soit sur des formations azoïques,
considérées précambriennes. De façon générale, une discordance bien marquée sépare le Paléozoïque
des formations antérieures, à l’échelle du COA.

2.2- Les déformations


Ce bassin, qui constitue le plus grand synclinal sédimentaire du nord-ouest africain, s’est formé dans la
deuxième moitié du protérozoïque. Sa période active de subsidence s’est poursuivie jusqu’au milieu du
paléozoïque, où s’est produite l’orogenèse hercynienne et où il s’est trouvé exondé. Il renferme près de 6
000 m de sédiments du précambrien terminal et du paléozoïque. Il est çà et là recouvert de fins dépôts
continentaux du mésozoïque-cénozoïque, comprenant notamment des dunes du quaternaire et des
systèmes lacustres.
3-La géologie du Burkina
La géologie du Burkina Faso se partage entre les formations cristallines de la dorsale de Man-Léo du
précambrien C et D qui occupent une partie centrale de près de 225 000 km2 soit environ 80% de la

50
superficie du pays, ce bloc est recouvert par une discordante aux nord-ouest du pays par les
sédiments du précambrien A du bassin de Taoudéni, et sur la frontière sud est, par ceux de la bordure
septentrionale du bassin voltaïen (Précambrien A à Eco-précambrien).

Figure : Carte géologique

51
4. L’ensemble de socle cristallin Paléoprotérozoïque
Cet ensemble comprend d’une part les formations volcaniques associées à des intrusions plutoniques
dans des ceintures birimiennes orientées globalement NNE et d’autre part, les formations granitiques
intrusives situées généralement entre deux ceintures birimiennes montre bien ces deux formations
géologiques.

1°) Les formations volcaniques et plutoniques :


Elles appartiennent à la branche de la ceinture "Kaya – Goren" en forme de "cross" située entre
Ouahigouya et Koumbri et s’étend vers la bordure du bassin sédimentaire. Dans cette ceinture
birimienne, on peut rencontrer des formations volcaniques (basalte à affinité tholéïtique de Koumbri),
volcano-sédimentaires (méta sédiments, andésites, tufs, rhyolites) ainsi que des orthogneiss et des
formations plutoniques. L’orientation de cette ceinture birimienne est NNE-SSW. On y rencontre
également des petits corps intrusifs de gabbros et de diorites au Nord-Ouest de Ouahigouya ainsi que
des ultrabasites (dunite) à Doré au Nord de la localité de Bidi, non loin du contact avec le bassin
sédimentaire.

2°) Des granitoïdes éburnéens

Ces granitoïdes sont entre différentes ceintures de roches vertes comprenant essentiellement : des
granites à biotite, souvent à amphibole, à texture moyenne à grossière, largement rencontrés dans la
région de Kiembara. On peut y associer également le granite porphyroïde de Bidi daté 2 196 Ma.
 Des granites alcalins intrusifs en massifs circonscrits dans la localité de Zogoré.
 Des tonalites correspondant aux migmatites et granito-gneiss des anciens auteurs
 Ces roches comprennent des granodiorites, des tonalites, des diorites quartziques d’où
l’appellation de Tonalite-Trondjémite-Granodiorite (TTG).

Généralement rubanés (fabrique magmatique, foliation gneissique), ces tonalites sont recoupées par
des filons d’aplite et de pegmatite. On les rencontre au Sud-Est du bassin versant du Sourou et sont
datés 2 210 à 2 100 Ma.
Globalement, ces formations de l’ensemble du socle Paléoprotérozoïque sont caractérisées par un
développement de cuirassement d’autant plus prépondérant que le substratum est basique.

5. Les formations de l’Ouest du Burkina en bordure Sud-Est du bassin de Taoudéni


Neuf formations réparties en quatre (4) groupes sont distinguées, ces formations se répartissent en
deux groupes :

a) Le Groupe de la Falaise (Groupe de Banfora)


Ce groupe comprend deux formations :

- La formation des Grès de Kawara-Sindou (GKS)


Elle constitue l’essentiel de la falaise gréseuse en bordure du socle. Dans la région de Banfora, elle
repose en discordance sur les Grès Inférieurs ; partout ailleurs, elle repose directement sur le socle.
L’épaisseur de cette formation varie de 350 à 60 m environ mais sa continuité n’est pas établie dans
la bordure du bassin ; près de Dédougou, la formation réapparaît de nouveau. Cette unité comporte de
nombreuses stratifications obliques ou tabulaires. Vers l’Est, on passe à des grès fins de plus en plus
grossiers au sommet avec des passées conglomératiques lenticulaires à gros galets décimétriques.
Cette unité comporte également des stratifications obliques tabulaires et quelques ripple-marks.

- La formation des Grès fins glauconieux (Gfg)

Cette formation constitue le sommet de la falaise de Banfora. Elle repose en concordance sur la
formation sous-jacente ; vers le Nord-Est, elle recouvre directement le socle cristallin. D’une
puissance maximale de 500 à 600 m, elle débute par des grès-quartzite fins ou très fins, silteux,
souvent glauconieux, gris, à débit schisteux et figures de dessiccation alternant avec des grès-
quartzite grossiers micro conglomératiques souvent glauconieux, gris, à débit en plaquette. Au-
dessus, viennent un niveau d’argilite verdâtre à débit schisteux d’épaisseur pouvant atteindre 80 m,
des grès quartzite fins à très fins et siltites généralement glauconieux et micacés, bien lités à très rares
stratifications obliques tabulaires et figures de dessiccation polygonales avec également une épaisseur
d’environ 80 m.
La partie supérieure, qui peut atteindre une épaisseur de 400 m, présente un aspect ruiniforme ; elle
est souvent largement ravinée par la formation supérieure. Elle est constituée de grès quartzite fin ou
fin à moyen, à passées de grès grossiers gris, à nombreuses stratifications obliques tabulaires et plus
rarement des structures en arête de poisson. Ces dépôts sont généralement bien stratifiés et présentent
de nombreuses rides de vague ou de courant, de petites gouttières d’érosion et des flutes casts. Vers
le Nord-Est, dans la région de Dédougou, les passées grossières sont également glauconieuses. On
assiste à une nouvelle transgression marine avec, au début de la sédimentation, des périodes
d’émersion. Puis s’installent des conditions marines franches de plateforme relativement profonde
sans influence continentale, avec des régimes de courant assez faibles.

b) Le groupe de Bobo
Ce groupe comprend cinq formations dont seulement quatre sont présentes au sud du bassin du
Sourou :

- La Formation des Grès à granules de quartz (Ggq)


Cette formation qui débute le groupe de Bobo-Dioulasso ravine assez nettement les formations sous-
jacentes. Elle affleure assez largement à l’Ouest de Bobo-Dioulasso ; vers le Nord-Est, dans la région
de Dédougou, elle se réduit en de minces lentilles discontinues. Son épaisseur varie donc de 0 à 500
m environ. Sa base est assez peu connue ; l’essentiel de la formation est constitué de grès-quartzite
feldspathique fin ou fin à moyen à passées de grès grossiers microconglomératiques. Localement on
observe des intercalations de grès très fin bien classé, finement lité et micacé dans les lits et de rares
argilites rougeâtres bien litées. Ils contiennent de petits galets millimétriques de quartz roulés et de
rares galets décimétriques oblongs de grès-quartzite. On rencontre des ripple-marks et plus
généralement des stratifications obliques tabulaires décimétriques à métriques à feuillets plans et des
gouttières de tailles métriques. Les feuillets des stratifications sont souvent soulignés par les granules
de quartz.

- Les Siltites, Argilites et Carbonates (SAC1)


Cette formation affleure mal. Elle est concordante sur la formation Grès à granules de quartz (Ggq)
sous-jacente sauf au Nord de Dédougou, où elle repose directement sur la formation. Elle débute par
une dizaine de mètres de grès grossiers brun-roux, glauconieux, contenant de minces intercalations de
grès très fin, silteux, rose, bien lité et micacé et d’argilite verdâtre. Vient ensuite une alternance de

53
grès-quartzite fin feldspathique et glauconieux, gris cendre à rosé, de siltite rousse à débit en
plaquettes et d’argilite verdâtre, micacée, à débit schisteux.
Cette alternance argilite – siltite semble constituer l’essentiel de la formation avec par endroits de
gros bancs de dolomie et calcaire dolomitique à stromatolites. Vers le Nord-Est, dans la région de
Dédougou, la base grossière semble disparaître au profit des siltites, argilites et niveaux carbonatés.
Les horizons carbonatés ont jusque-là été considérés comme des niveaux lenticulaires.
Les forages d’hydraulique exécutés dans le cadre de divers projets d’hydraulique villageoise ont
recoupé à plusieurs endroits des niveaux carbonatés mais leur continuité latérale n’a pu être vraiment
bien établie. Par contre, ces forages permettent de mettre en évidence au moins quatre niveaux
stratigraphiques d’horizons carbonatés. Ces roches carbonatées présentent deux faciès : les roches
carbonatées granulaires (à oncolithes, endoclastes, rares oolithes), les roches carbonatées homogènes
qui comportent des stromatolites, de rares éléments détritiques terrigènes, des passées brêchiques et
des passées comportant des fentes de dessiccation en coin.
L’épaisseur totale de la formation pourrait dépasser 300 m. Le passage de sédiments fluviatiles à des
sédiments marins francs semble se faire progressivement et correspond à une nouvelle transgression
marine. Les structures sédimentaires et organiques indiquent un milieu de sédimentation marin peu
profond, subtidal à intertidal, avec des eaux chaudes de salinité variable, faiblement agitées et de
faibles apports détritiques.

- La formation des Grès fins roses (Gfr)


Cette formation est nettement visible sur les photographies aériennes et on peut la suivre depuis
l’Ouest de Bobo-Dioulasso, jusque vers le Nord-Est dans la région de Nouna. Sur le terrain, elle
affleure bien. Elle est concordante sur la formation sous-jacente. Epaisse d’une centaine de mètres,
elle est constituée essentiellement de grès-quartzite fin à très fin, micacé et glauconieux, finement
lité, à nombreux ripple-marks symétriques à crêtes ondulées ou linguloïdes. On observe localement
des pastilles argileuses ainsi que des figures de charge (load cast). Cette formation représente une
période de sédimentation marine peu profonde entièrement détritique terrigène.

L’ensemble de ces formations sus-cités est injecté de dolérites présentes sous forme de sills ou de
dykes. Les filons sont peu puissants (20 m) et il est parfois possible de les suivre sur des dizaines de
kilomètres. Leurs directions sont très variées. Dans le paysage, les intrusions doléritiques sont
remarquables par leur altitude élevée.
En synthèse, on peut distinguer trois groupes de formations géologiques sédimentaires :
Le groupe inférieur : on le rencontre uniquement dans la partie située plus au Nord-est de la plaine du
Gondo entre le Mali et le Burkina, à l’Est du bassin versant du Sourou. Ce groupe comprend des
séries marneuses, pélitiques et dolomitiques

- Le groupe moyen : la lithologie varie du Sud au Nord de la bordure est du bassin


Sédimentaire de Taoudéni. Dans le secteur sud jusqu’à la confluence de Lery entre le Mouhoun et
le Sourou (zone occidentale), il s’agit des grès à granules de quartz, des grès-quartzites et
silstones, des grès fins glauconieux, des grès fins roses, des siltites-argilites-carbonates. Par
ailleurs, dans le Gourma situé au Nord-Est du de la plaine du Gondo, on distingue selon les
secteurs, des argilites, des grès et des argilites en intercalations.

- Le groupe supérieur : il comprend seulement les formations des grès de Bandiagara et des
grès de Koutiala.

54
Les groupes moyen et supérieur se rencontrent dans la partie sédimentaire du bassin versant
hydrographique du Sourou. En dehors de ces deux groupes de formations sédimentaires de l’Ouest du
Burkina Faso, un autre groupe de formations faisant partie de la série du Gourma est rencontré dans
la plaine du Gondo en dessous-des séries Tertiaire et Quaternaire ou dans les zones de bordure : il
s’agit du groupe septentrional.

7- Lithostratigraphie de la partie septentrionale de la plaine du Gondo


Dans la partie Nord du Burkina, les formations sédimentaires appartiennent au domaine subsident du
Gourma. La lithostratigraphie du bassin du Gourma correspond à la partie située à l’Est du vaste
bassin de Taoudéni qui a eu une évolution spécifique. On distingue deux secteurs à évolution
géostructurale distincte :
- À l’Ouest, un seuil ; les formations qui s’y développent sont classées du « groupe de Hombori
» et sont constitués de grès-quartziques ;
- À l’Est, un bassin subsident ; les formations qui s’y développent appartiennent au groupe
d’Ydouban.
Trois groupes de formations sont distinguées dans l’extrémité Nord de la plaine du Gondo et
appartiennent à la bordure sud du Gourma. Au Nord du Burkina Faso, à la frontière avec le Mali et le
Niger se rencontre le groupe inférieur composé d’une formation (la formation du Béli) composée
d’argilite, de schiste argileux et de grès. D’épaisseur variable (50 à 1 500 m), la formation du Béli
repose en concordance sur la formation de Firgoun. Elle est essentiellement constituée de niveaux
tendres de pélites ou schistes argileux rouge violacé à rares intercalations de grès fins à débit en
plaquettes. Des séquences récurrentes d’argilite et de siltite finement litée, verdâtre ou rouge violacé,
contiennent des horizons de calcaire gréseux ou argileux ou des argilites silteuses calcaires. Cette
unité tendre est très tectonisée et prise dans les écaillages et chevauchements de la bordure du bassin
sédimentaire avec le socle pendant l’orogenèse panafricaine.

I.6.4- Principaux gisements d'or


La présence de l'or est signalée sur presque tout le territoire burkinabé, En 1890 déjà, l'orpaillage
artisanal était pratiqué dans la région de Gaoua.

55
 Les gisements d'or

Ils sont actuellement en exploitation industrielle ou en instance de l'être : Poura, Essakane, Guiro,
Houndé ;

 Gîtes d'or

Parallèlement à ces unités industrielles, l'orpaillage artisanal est très florissant sur de nombreux sites
qui se créent partout et d'importantes minéralisations sont signalées sur ces sites. Notamment à Yako,
Ouahigouya, Kaya, Yalogo, Gorom-Gorom, Sebba, Kongoussi, Bogandé, Gaoua, etc.

 Indices d'or

Quant aux indices d'or, on en décèle presque partout à travers le pays, dans les formations presque
exclusivement birimiennes.

I.6.5- Autres gisements en exploitation ou évalués


- Calcaires dolomitiques de Tiara (Bobo-Dioulasso) exploités en carrière
- Calcaires dolomitiques de Tin Hrassan (Gorom-Gorom) évalués
- Cuivre de Diénéméra et Gongondy (Gaoua) évalué,
- Graphite (schistes graphiteux) Korsimoro (Kaya) exploité en carrières
- Manganèse de Tambao (Gorom-Gorom) exploités
- Manganèse de Kiéré (Houndé) exploités
- Phosphates Kodjari (Diapaga) exploités en carrières
- Stibine Mafoulou (Kongoussi) exploitée
- Zinc Perkoa (Réo) exploités
I.7- HYDROGEOLOGIE
L’objectif de ce cours, c’est de porter les étudiants, les techniciens, les ingénieurs et chercheurs
confrontés aux problèmes de l’eau à comprendre que « les formations hydrogéologiques perméables
constituent les gisements d’eau souterraine ou aquifères dont elles identifient la configuration et la
structure du réservoir ». L’hydrogéologie, science de l’eau souterraine, a pour finalité la planification
de l’exploitation des aquifères ou nappes d’eau souterraine.

A- Le cycle de l'eau et bilans


L'alimentation de l'eau souterraine provient de l'infiltration à la surface du sol d'une fraction de l'eau
provenant des précipitations, mais seule une partie des précipitations s'infiltrera.

Figure 1 : Le cycle de l'eau

Examinons ce qu'il va advenir de l'eau issue des précipitations :


 Une partie de cette eau va ruisseler et alimenter les cours d'eau superficiels (problèmes
d'hydrologie de surface) ;
 Une partie de l'eau va retourner à l'atmosphère, sous forme vapeur : c'est l'évapotranspiration
qui est la somme de deux phénomènes :
 Enfin une partie de l'eau issue des précipitations va s'infiltrer. Pour pouvoir effectuer un bilan
sur le cycle de l'eau, il va falloir se définir une surface de bilan et une unité de temps de bilan.

58
Principaux processus du cycle de l’eau
Entrée
Pluie
Sortie
Interception
Evapotranspiration
Evaporation

Rétention de
Surface Transpiration

Ruissellement
Ruissellement direct
Ruissellement Ecoulement de
Zone non saturée Total Surface
Infiltration Ecoulement retardé

Nappe
Débit de base

Alimentation
De la nappe
Alimentation des nappes
Cycle de l’eau = parcours et transformations subis par l’eau à partir d’un point de départ
(généralement la pluie qui tombe pendant un intervalle de temps dans un domaine par exemple un
bassin versant).
Ces parcours et transformations sont :
- L’évaporation,
- L’humidification du sol,
- Le ruissellement de surface,
- L’infiltration profonde.
L’évapotranspiration : elle englobe :

- L’évaporation qui est le processus par lequel l’eau passe de l’état liquide (pluie) à l’état
vapeur (nuage),
- La transpiration des plantes : il s’agit de la part de l’eau de l’atmosphère, du sous-sol
consommée par les plantes pour leur développement.

Evaporation + Transpiration = Evapotranspiration

L’humidification du sol : il s’agit de la part de l’eau de la pluie qui est stockée dans les tranches
supérieures du sol et qui en période de non apport par les pluies peut satisfaire totalement ou
partiellement l’évapotranspiration.
Ce stock d’eau est ainsi fonction du volume de sol qui peut être affecté par les phénomènes
d’évapotranspiration.
Ce volume de sol permet ainsi de définir ce qui est appelé la « Réserve Utile du sol »
Ruissellement de surface : Quand le stock d’eau atteint une valeur limite ou quand l’intensité de la
pluie est forte ou quand le sol est relativement imperméable, les excédents de pluies peuvent générer
un ruissellement de surface : accumulation d’eau à la surface du sol qui s’écoule par la suite suivant
la ligne de plus grande pente du sol.
Cet écoulement alimente le réseau de drainage naturel (cours d’eau) et peut entraîner des particules
de sol (transport solide). Le ruissellement de surface peut aussi être dû à une émergence d’eau
souterraine à la surface du sol.
Ruissellement direct : Ruissellement se produisant presque en même temps que la pluie,
Ruissellement retardé : Ruissellement provenant d’une restitution d’eau du sol ou de la nappe ; ce
ruissellement se produit avec un certain décalage dans le temps par rapport à la pluie.
Infiltration profonde et écoulement souterrain : Après reconstitution d’un certain niveau
d’humidité du sol, si la pluie se poursuit, elle peut générer une propagation verticale d’eau vers les
tranches de sol plus profondes et vers la nappe ; c’est l’infiltration. C’est cette infiltration qui
alimente les nappes et qui permet d’avoir un écoulement souterrain. L’arrivée d’eau dans la nappe se
produit de manière différée par rapport à la pluie.
Equation du bilan du cycle de l’eau:
Dans un domaine D et au cours d’une période t si on note:
P = hauteur d’eau de pluie tombée en mm,
R = La lame d’eau ruisselée en mm,
∆S = La variation de stock d’eau dans le sol en mm,
E = La lame d’eau évapotranspirée en mm,
I = La lame d’eau infiltrée en mm,
On peut écrire l’équation suivante:
P = E + ∆S + R + I
qui est l’équation du bilan du cycle de l’eau.
Faire le bilan du cycle de l’eau, c’est quantifier les différents termes de cette équation.
Mesure de la pluviométrie :
La pluie : elle se mesure avec des pluviomètres ou pluviographes en hauteur d’eau (mm).
Mesure ou calcul de l’évapotranspiration :
L’évapotranspiration peut se mesurer avec des appareils (évaporomètres, bacs) mais cette mesure
peut être très différente de la réalité.

B- Porosité et perméabilité des roches


B.1- Porosité des roches
Si un volume V de terrain à l'échelle macroscopique contient un volume Vv de vides et un volume Vs
de solide (V = Vv + Vs) la porosité est le rapport n :

Vv
n
Vt
(Ce rapport est souvent exprimé en %)
Ce rapport est aussi noté ω par les hydrogéologues et d'autres notations sont employées par les
mécaniciens des fluides. Un autre paramètre est également utilisé, plutôt par les mécaniciens des sols
; c'est l'indice des vides e :

Vv
e
Vs
(Ce rapport est souvent exprimé en %)

n e
e n
1 n 1 e

61
Les vides peuvent contenir plus ou moins d'eau et le degré de saturation (S) caractérise le
pourcentage d'eau contenu dans les vides par le rapport du Volume d’eau contenu dans les vides du
matériau et du Volume total des vides.

Sr = Vw/Vv

On utilise parfois la teneur en eau volumique Θ qui est le rapport du Volume d'eau contenu dans les
vides du matériau par le Volume total du matériau.

Θ = Vw/V

B.2- Différents types de classification de la porosité

L'origine de la porosité peut être primaire ou secondaire :


- La porosité primaire est formée par les pores créés au cours de la genèse de la roche : lors
de la sédimentation, au cours de la cristallisation ou du refroidissement ;
- La porosité secondaire est acquise après la genèse soit par fracturation, soit par dissolution
(ex : grès à ciment calcaire ; la dissolution du ciment calcaire va entraîner l'acquisition d'une
porosité secondaire).

Evolution naturelle de la porosité : Suite à un compactage : la porosité diminue. Suite à un


lessivage : l’entraînement de particules fines qui viennent colmater des vides occasionne une
diminution de la porosité.

 La porosité d'interstices (inter granulaire) : les pores C'est l'ensemble des vides compris
entre les différentes particules d'un terrain ; elle sépare les "grains". La porosité peut être
ouverte ou fermée (cas de certaines laves volcaniques) selon que les vides communiquent ou
non les uns avec les autres.
- Suivant la taille des pores, il sera possible de distinguer une porosité d'interstices réticulaire
(entre les cristaux des roches magmatiques et métamorphiques), colloïdale (argiles), une
microporosité et une macroporosité.
- Forme de grains : la porosité totale est plus grande pour des graviers anguleux que
sphériques
- Dimension respective des grains : La porosité est plus Grande si les grains sont de même
diamètre.

62
 La porosité de fissure Il existe plusieurs sortes de "fissures". Nous pourrons distinguer
plusieurs types de porosités de fissures en fonction de la nature de ces dernières.

- Porosité de joints : Elle est due aux joints stratigraphiques. Cette porosité est primaire.

- Porosité de diaclases C'est une porosité secondaire liée aux diaclases donc à des fissures sans
rejet orthogonales ou obliques par rapport à la stratification.

- Porosité de failles : Nous parlerons de porosité de faille lorsqu'il existe un réseau de fractures
bien développé lié à la présence d'une faille à proximité ;

- Porosité de schistosité : Le long des plans de schistosité, si ces plans se décollent plus ou
moins, il peut se former quelques vides.

- Porosité de retrait : Ce type de porosité, relativement restreint, est lié au refroidissement des
roches éruptives.

B.3- Mobilité de l'eau dans le sol : eau liée, eau libre


Seule une partie de l'eau contenue dans un terrain est mobilisable.
 Eau libre
Une partie de l’eau contenue dans ce matériau s’écoule sous l’effet de son poids ; cet écoulement se
fait avec un débit relativement important dans un premier temps qui décroît par la suite pour devenir
enfin presque nul. Cette eau est appelée eau gravitaire ou eau libre. L’eau gravitaire peut être
exploitée par pompage, drainage ou ressuyage et c’est pour cette raison qu’elle est appelée eau
facilement mobilisable.

 Eau liée
Après l’écoulement de l’eau libre, une certaine quantité d’eau demeure toujours emprisonnée dans le
matériau poreux. Ce volume d’eau, retenu autour des grains du matériau par des forces supérieures à
celles de gravité, est appelé eau liée ou eau de rétention. L’eau liée ne peut être extraite du matériau
que par centrifugation ou par succion.

B.4- L'eau en circulation dans un milieu poreux saturé :

B.4.1. Loi de DARCY pour milieu poreux saturé :


B.4.1.1. Hypothèses sur le milieu poreux :
Isotrope : Un milieu poreux est dit isotrope quand il présente les mêmes conditions à l'écoulement de
l'eau quel que soit la direction envisagée pour cet écoulement. Ceci qui exclut la présence de
phénomènes tels que des diaclases, des réseaux de fractures, des joints de stratification pouvant
provoquer la facilité de l'écoulement selon certaines directions.
Homogène : Un milieu poreux est dit homogène quand dans sa constitution et à l'échelle des
phénomènes d'écoulement observés il ne présente pas d'irrégularités.

B.4.1.2. Expérience de DARCY


L'écoulement de l'eau dans les roches à porosité d'interstices a fait l'objet de nombreuses recherches
expérimentales pour en déterminer les lois. C'est DARCY qui étudie le premier en 1856 la circulation
de l'eau à travers un sable.

63
Il a été constaté qu’au bout d’un certain temps le débit Q s'écoulant à travers le milieu poreux est
constant. Par ailleurs en faisant varier les paramètres A, L et K, DARCY a pu vérifier la relation
suivante :
 h
Q  KA
L
- A = section du cylindre à travers lequel se fait l’écoulement,
- ∆h = hA - hC = différence de charge entre l’amont et l’aval de l’écoulement,
- L = épaisseur du cylindre à travers lequel se fait l’écoulement,
- K = coefficient ayant la dimension d’une vitesse et appelé conductivité hydraulique du matériau.

Cette conductivité hydraulique est parfois


appelée perméabilité ou coefficient de
perméabilité du milieu poreux.
V = K i qui est une autre forme
d’expression de la loi de DARCY.
Le coefficient K de proportionnalité est
appelé le coefficient de perméabilité de
DARCY et dépend du milieu poreux.
C - Etude des nappes d’eau souterrain
C-1. Différents types de nappes
Une nappe d’eau souterraine est l’ensemble de l’eau saturant un terrain, cette eau étant en
communication hydraulique continue, que ce soit par des pores, des fissures ou des chenaux.
Le milieu poreux dans lequel se trouve la nappe est appelé aquifère. Nous avons, selon le type de
porosité de l’aquifère, deux types de nappes :
 Nappe d’interstice
 Nappe de fissures

64
C.2 Limites physiques d’une nappe d’eau souterraine

C.2.1. Limite inférieure ou mur de la nappe :


La limite inférieure de la nappe est constituée (voir figure) :
- Soit par une couche imperméable sous-jacente à la couche aquifère ; ce cas de figure est
rencontré dans les nappes d’interstice : cette limite est alors appelée le mur imperméable de
l’aquifère
- Soit dans le cas d’une nappe de fissures, par la limite inférieure des fissures. Dans ce cas elle
correspond aussi au mur de la nappe.

C.2.2. Limite supérieure ou toit de la nappe :


Que la nappe soit d’interstices ou de fissures, les deux cas suivants peuvent être rencontrés :
- Nappe libre (voir figure) : lorsqu’un matériau perméable n’est pas recouvert par un autre qui
soit imperméable, il peut contenir une nappe dont le niveau supérieur de l’eau est en relation
avec l’atmosphère. Cette nappe est alors appelée nappe libre ; elle est limitée supérieurement
par une surface libre qui correspond à son toit. Quand cette nappe libre est très proche de la
surface du sol pour pouvoir être exploitée par des puits (phréatos) peu profonds, on l’appelle
nappe phréatique. Le niveau supérieur d’une nappe libre (ou son toit) fluctue dans le temps du
fait de la recharge de la nappe ou de son écoulement.
- Nappe captive (voir figure) : lorsque le matériau perméable contenant la nappe est recouvert
d’un matériau imperméable, l’eau remplit tous les vides du milieu poreux et est à une pression
supérieure à la pression atmosphérique. La nappe est dite alors captive et le niveau
imperméable supérieur constitue son toit. Quand l’horizon supérieur qui limite une nappe ne
peut pas être considéré comme imperméable mais qu’il est moins perméable que la couche
aquifère sous-jacente ; celle-ci est alors appelée aquifère semi captif. Le toit d’une nappe
captive a une position fixe dans le temps tant que la nappe reste captive.

C.2- Piézométrie d’une nappe :


C.2.1. Niveau piézométrique :
On appelle niveau piézométrique en un point d’une nappe le niveau de l’eau stabilisé, en équilibre
avec la pression atmosphérique. Pour que ce niveau soit représentatif il doit être mesuré (par exemple
dans un puits ou un forage) en dehors de toute perturbation (prélèvements).

65
Pour une nappe captive, le toit imperméable maintient l’eau de la nappe sous pression si bien que
quand on réalise un ouvrage qui dépasse ce toit et atteint la nappe, le niveau de l’eau monte au-dessus
du toit imperméable. Ce niveau de l’eau correspond au niveau piézométrique de la nappe captive.
Qu’on soit en nappe libre ou en nappe captive quand le niveau piézométrique est mesuré par rapport
à un niveau de référence (par exemple l’altitude du niveau zéro des mers), il correspond à la charge
hydraulique qui s’écrit comme suit :
v2
P
H  gz  
 2
En hydrogéologie les vitesses d’écoulement sont faibles et le terme V2 /2g est négligeable si bien
La charge devient H = z + P/pg.
Par ailleurs si on prend la pression atmosphérique comme origine pour exprimer la pression P, la
charge H pourra s’écrire alors en fonction de z et de h égal au niveau de l’eau dans le puits ou le
forage par rapport au sol soit : H = z - h.

C.2.2. Surface piézométrique d’une nappe :


La surface piézométrique d’une nappe est la surface, de même extension horizontale que la nappe,
reliant les niveaux piézométriques de tous les points de la nappe. Dans le cas d’une nappe libre, la
surface piézométrique coïncide avec la surface libre de la nappe. Dans le cas d’une nappe captive,
cette surface piézométrique se trouve au-dessus du toit imperméable.

C.2.3. Nappe captive artésienne ou jaillissante :


Si en un certain point d’une nappe captive, la surface piézométrique passe au-dessus de la côte du sol,
ceci signifie que le niveau piézométrique est au-dessus du sol en ce point. En conséquence, lorsqu’on
creuse un forage en ce point, l’eau jaillit dès qu’on perce le toit imperméable. Ce phénomène décrit à
la figure est appelé artésianisme.

D- Transmissivité d’une nappe :

66
On appelle transmissivité d’une nappe (notée T) le produit de sa perméabilité K par son épaisseur
mouillée e ; elle s’exprime en m2/s.
Dans le cas d’une nappe libre l’épaisseur mouillée varie dans le temps du fait des variations du
niveau de la nappe ; elle occasionne ainsi une variation de T.
Par contre dans le cas d’une nappe captive l’épaisseur mouillée (épaisseur entre le toit et le mur de la
nappe est constante ; ainsi la transmissivité est constante tant que la nappe reste captive.

E- Coefficient d’emmagasinement :
Le coefficient d’emmagasinement d’une nappe est égal à la variation de volume d’eau libre
d’écoulement dans un cylindre vertical de section unité, pour une variation, en plus ou moins, d’une
unité du niveau piézométrique. Le coefficient d’emmagasinement est noté S et s’exprime par un
nombre sans dimension. De par cette définition quand il s’agit d’une nappe libre, le volume d’eau
libre qui définit le coefficient d’emmagasinement correspond à la porosité efficace ou porosité de
drainage ne. Par contre quand il s’agit d’une nappe captive, la variation en plus ou en moins du
niveau de la nappe qui permet de définir le coefficient d’emmagasinement résulte de phénomènes
plus complexes qui prennent en compte en plus la possibilité de compression ou décompression de
l’eau, de la matrice poreuse ou des grains qui la constituent. Ainsi le coefficient d’emmagasinement
correspond à une valeur 1000 à 10.000 plus petit que la porosité efficace du matériau constituant la
nappe.

F- Réserves et ressources en eau d’une nappe :


Les termes de réserve et ressource sont souvent utilisés pour qualifier les volumes d’eau d’une nappe.
Cependant il faut signaler que la réserve en eau qualifie plutôt le volume d’eau qui est contenu dans
la nappe tandis que la ressource fait allusion à la quantité d’eau qu’on peut en extraire.

G- Quelques définitions :
- Niveau statique : niveau non influencé (donc stabilisé) d'une nappe : Ns
- Niveau dynamique : niveau d'une nappe influencé par des pompages par exemple Nd ; Il est
fonction du temps et du point au niveau duquel il est mesuré.
- Rabattement : différence entre niveau dynamique et niveau statique s = Nd - Ns est aussi
fonction du temps et du point au niveau duquel il est mesuré.
- Rayon d'action : l'influence d'un pompage dans un forage se propage tout autour de ce
dernier en s’atténuant au fur et à mesure. A une certaine distance du forage la nappe n'est plus
influencée par le pompage (c'est à dire que le rabattement est nul). On appelle alors rayon
d'action Ra la distance séparant le forage de pompage au point à partir duquel les rabattements
commencent à être nuls.
- Rayon efficace : généralement les captages sont construits de sorte que le niveau de l’eau
dans l’ouvrage soit le même celui dans la nappe sur une certaine distance au voisinage
immédiat de l’ouvrage. On appelle alors rayon Re la distance comptée à partir du centre du
forage sur laquelle le niveau de l’eau est le même que dans le forage.
- Cône de pompage : cône délimité par la courbe des Nd en fonction des distances du forage
de pompage et d'autre par le niveau statique.

- Régime permanent : Un forage soumis à un pompage voit son niveau se rabattre, ce


rabattement occasionne d'après la loi de Darcy un écoulement des alentours du forage vers ce
dernier.

67
Qp = débit de pompage Qe = débit d'écoulement. Au début on a Qp » Qe Ensuite s et Qe augmente
et il arrive un moment où on a Qp = Qe. En ce moment le pompage n’occasionne plus une
augmentation de s. On dit alors qu'on a atteint un régime permanent (c’est-à-dire que tous les
paramètres de l'écoulement ne dépendent plus du temps).

Régime transitoire : Par opposition on appelle régime transitoire celui pendant lequel s ainsi que les
autres paramètres de l'écoulement dépendent du temps c'est le régime qui s'établit par exemple entre
le début du pompage et le moment où le régime permanent est atteint.

H-Etude du comportement hydraulique des nappes en régime permanent


Débit d'une tranchée (traversant toute la nappe) : Pour exploiter une nappe peu profonde on a le plus
souvent recours à un puits ou à une tranchée que l'on soumet à un pompage. En raison du pompage la
surface libre de la nappe n'est plus plane mais déprimée. Selon les cas on peut avoir à faire à :
Nappe libre :
- ho = charge au niveau de la tranchée,

68
- H = charge à la distance x = Ra = NS
- h(x)= charge à la distance x
- Qp = débit de pompage dans la tranchée
- Qe = débit d’écoulement de la nappe vers l’un des côtés du tranché

Quand le régime permanent est établi on a égalité entre le débit de pompage et le débit d’écoulement
total vers la tranchée soit : Qp= 2qe.
D’après la loi de Darcy le débit d’écoulement s’écrit :

dh
q e  KS
dx
Avec S= h.(l=1) = h Soit :

Qe=Khdh/dx qdx=Kha

Ce qui donne en intégrant


Kh 2
qe x   cte
2
En prenant on compte la condition aux limites x = 0 ; h = h0 on a :

Kh02 Kh02
0  cte  cte  
2 2
Soit :

qe 
K
2 Ra

H 2  h02 
Qui donne le débit d’écoulement vers l’un des côtés de la tranchée

Nappe captive :
Aux notations précédentes on ajoute e = épaisseur constante de la nappe. Par rapport aux calculs
menés précédemment, les changements à prendre en compte sont : S=e. (l =1) = e ce qui donne :

69
dh
qe  Ke  qe dx  Kedh
dx
Ce qui donne en intégrant

qe x  Keh  cte

Pour x = 0 h = h0 soit :

0  Keh0  cte  cte   Keh0


Soit :
qe x  Keh  h0 
Équation d’une droite.

G- Etude du cône de dépression d’un puits en nappe captive

70
On a dans ce cas : un écoulement radial convergent vers le puits de pompage, e = épaisseur de la
nappe, H = niveau de l’eau dans la nappe à la distance x = Ra.

hghn h
D’après la loi de Darcy le débit Q (égal au débit du pompage) allant vers le puits à travers une
section cylindrique de la nappe située à une distance r du Puits et d’épaisseur b est :

Q= Kdh/dr
Par intégration et introduction des distances limites : r et R, représentant des charges hydrauliques
correspondantes h et Hp, cette équation dévient :

Q=2πbKs/ln(R/r)
Le produit b.K, définit la transmissivité de la nappe. Le rabattement s est donc S=(Q/2ΠT) ln(R/r)
Devant la difficulté d’évaluer R, Thiem (1906) propose plutôt d’utiliser 2 puits D’observations, situés
aux distances r1, et r2 du Puits pompé :

Δs=Δh=(Q/2ΠT) ln(r2/r1) =(2.3Q/2ΠT) log(r2/r1)


Résolution graphique de l’équation de Dupuit, on porte sur papier sémi-logarithmique les
rabattements, maximum (i.e du régime permanent), observés dans chaque puits d’observation en
fonction de leur distance r au puits de pompage. On trace la droite qui s’ajuste le mieux à l’ensemble
des points, dont la pente m est : m=2.3Q/2ΠT
Connaissant la pente m et le débit de pompage Q, la transmissivité peut donc être calculer.

H-Etude du cône de dépression d’un puits en nappe libre :


P/r au cas de la nappe captive l’épaisseur de la nappe devient variable et s’écrit h(r).
Ainsi le débit d’écoulement s’écrit :

71
dh
Qe  2rKh
r
Soit :
Qe dr
2hdh 
K r
En intégrant on obtient : h=(Q/ΠK) lnr + cte

En prenant en compte les conditions aux limites r=Ra pour h = H on a :

H=(Q/ΠK) lnRa + cte


En faisant la différence entre les deux précédentes formules on obtient :

H2-h2=(Q/ΠK) ln(R/r)

Formule de Dupuit en nappe libre Dans le cas où le rabattement est faible p/r à
l’épaisseur de la nappe on peut alors considérer une transmissivité moyenne de la
nappe :
 H + h
T = K
2
E- APPROXIMATION DE JACOB :
On a vu que

dW(u)=e-udu/u W(u)= ʃ e-udu/u

72
Si l’on fait le développement en série de W(u), on aura :
W(u)= (-0,5772-lnu + u+ (u2 /2.2 !) + (u3/3.3 !) + (u4/4.4 !)) où –0,5772 représente la
constante d’Euler.
Nous constatons que pour de faibles valeurs de U, c’est à dire t grand, le terme variable du
développement en série qui puisse prendre des valeurs absolues élevées est –lnU. On peut donc écrire
W(u)= ( -0,5772- lnu)
On peut donc également écrire que : s=(Q/2ΠT) ln(1/1.781u)

Si l’on pose en log décimal, on aura :

s=(2.3Q/4ΠT)*log(4Tt/1.781r2S)

s=(2.3Q/4ΠT)*log(2.25Tt/r2S)

s=(0.183Q/T)*log(2.25Tt/r2S)
Cette approximation n’est valable que pour des valeurs élevées du temps.

Exercice :
Un Puits complet dans un aquifère homogène à nappe captive est pompé à un débit constant de 25l/s.
Si T est de 1,2.10-2m2/s et S = 2.10-4

a) Calculer les rabattements que l’on observerait dans un piézomètre à 60m du puits de pompage
aux temps :1 ,5 ,10 ,50 et 210min.
b) Calculer les rabattements que l’on observerait dans un piézomètre situé à 1, 3, 15, 60 et
300m du Puits après 210min de pompage.

73
D- PARTIE II
II.1- Présentation général de la géologie du génie Civil
Le relevé topographique et le tracé de cartes géologiques constituent une partie importante du travail
de l’ingénieur géologue, qui est également compétent pour déterminer si une structure géologique se
prête à l’implantation de structures de grandes dimensions, telles que des barrages ou des tunnels. À
partir des années 1980, la nécessité d’intégrer les aspects environnementaux dans tout projet
industriel a vu la naissance d’une nouvelle branche d’ingénieurs, les ingénieurs de l’environnement,
qui sont notamment attachés à la détermination des possibilités d’implantation de structures ou
d’exploitations dans les sites pressentis.

II.1.1) Rôle du géologue


Dans tout projet de génie civil, le géologue intervient, en concertation avec le maître d’œuvres et en
liaison avec les différents spécialités (ingénieur de structures, en technique routière, mécanicien des
roches ou des sols, etc.), à plusieurs étapes :
- À l’amont des études, dans le choix des sites en fonction des impératifs techniques (liée
la topographie ou à des contraintes structurales) ou économiques, et dans la définition des
reconnaissances à effectuer ; à ce niveau il est primordial pour le géologue d’identifier les
contraintes majeures liées à la nature des terrains, à la structure, à la morphologie.
- Au cours des études géotechniques, dans l’interprétation des résultats, dans leurs
interpolations, pour affiner les connaissances et contrôler les hypothèses.
- Au cours des travaux, dans la réorientation éventuelle du projet pour cause de résultats non-
conformes
- Aux hypothèses de départ, ou si un incident se produit (glissement de terrain, venues d’eau).

II.1.2- Ce que le technicien attend du géologue


Le principal souci d’un projeteur est d’adapter au mieux l’ouvrage qu’il conçoit aux conditions
géologiques et géotechniques régnant sur le site. Il doit prévoir et déterminer les réactions aux efforts
nouveaux qui vont lui être appliqués.
Pour ce faire il attend du géologue qu’il lui fournisse une représentation du terrain reflétant au mieux
la réalité géométrique et physique actuelle, accompagnée d’un commentaire soulignant les
éventuelles anomalies. Pour être efficace dans ce domaine, le géologue doit connaître suffisamment
les principes des méthodes de calcul ainsi que les particularités techniques des ouvrages. Il doit
s’efforcer de réunir le maximum de données géométriques (structure détaillée du site) et de valeurs
mesurées représentatives des propriétés physiques, mécaniques, et hydrauliques des matériaux,
obtenues par des moyens de reconnaissance appropriés.

II.2 Géotechnique
Dans le groupe des géosciences, la géotechnique étudie la subsurface terrestre sur laquelle notre
action directe est possible, pour nous permettre de l’aménager ou de l’exploiter. Elle s’intéresse plus
particulièrement aux techniques du génie civil, du bâtiment, des carrières, des eaux souterraines, de la
prévention des risques naturels. Son domaine n’est donc pas fixé et s’agrandit en fonction de nos
besoins et de nos progrès techniques. Ses applications en tous lieux sont innombrables, d’une très
grande diversité, toujours uniques et pour certaines extrêmement complexes : aménagements et
protection de zones urbaines, industrielles, de voies de communication…, terrassements superficiels

74
et souterrains, soutènements et fondations d’ouvrages de toutes sortes, extractions de matériaux de
construction, d’eau souterraine…, pollutions, stockages de déchets…, en fait tout ce que l’on peut
creuser, construire, exploiter ou rejeter à la surface de la Terre.

II.2.1 La géotechnique
Science naturelle et physique, technique multiforme, la géotechnique est difficile à caractériser et à
classer dans le groupe des géosciences auquel elle appartient évidemment. Elle étudie l’ensemble
constitué par un site et un projet puis un ouvrage. Elle doit décrire cet ensemble puis en prévoir
l’évolution dans l’espace et dans le temps. Selon le cas, cette étude peut être réalisée à diverses
échelles de dimensions (atome, cristal, roche, formation, massif, région...) et de temps. Science
d’objets, elle est essentiellement descriptive ; elle s’intéresse à la description statique du
géomatériau.

II.2.3- Les objets


La géotechnique étudie la nature, la géométrie et la parametrie du site et des matériaux qui le
composent. De ce point de vue, les notions de projet et d’ouvrage sont relativement accessoires car
les caractères de ces objets sont intrinsèques, et elle ne fait qu’emprunter à certaines géosciences, les
données et les méthodes dont elle a besoin pour comparer les objets étudiés aux types qu’elles
définissent. Les disciplines interviennent ici selon l’échelle de dimensions de l’objet ; à chaque
échelle correspondent une ou plusieurs sciences naturelles s’intéressant à la nature de l’objet et à son
aspect, et une ou plusieurs sciences physiques s’intéressant à ses caractères géométriques, chimiques,
physiques, mécaniques...
La pétrographie s’intéresse aux associations de minéraux ou de corps organiques simples que sont
les roches, formes extrêmement diverses et généralement très complexes du géomatériau à l’échelle
qui nous est la plus accessible, celle de l’échantillon qui est en fait celle des objets directement
sensibles. Parmi ces derniers la physico-chimie, l’hydraulique et la géomécanique, permettent de
définir et de mesurer les paramètres caractéristiques d’un échantillon de roche, comme sa résistivité
électrique, sa composition chimique et minéralogique, sa perméabilité, sa résistance mécanique...

II.2.3- Les phénomènes


La géotechnique étudie les phénomènes naturels et induits dont le géomatériau d’un site de
construction est ou sera le siège ou l’élément. La notion d’ouvrage en relation avec le géomatériau,
c’est-à-dire la notion de site, devient alors prépondérante. C’est en fait comme science de
phénomènes et en particulier de phénomènes induits, que la géotechnique s’individualise le mieux
dans le groupe des géosciences.
Ces phénomènes font intervenir des champs de forces dont les effets pratiques sur le géomatériau
sont de deux sortes extrêmement différentes, ce qui entraîne généralement une grave confusion de
méthode dans la conception géotechnique de leurs relations. Certains ont essentiellement un rôle
d’agent de transformation du site comme la gravité, alors que d’autres n’ont qu’un rôle pratique
d’agent de renseignements sur l’état du site comme la géophysique électrique.

II-2.4- Le géomatériau
Le vocabulaire géologique est très riche en noms de sols et roches de toutes natures et de tous lieux,
dûment répertoriés, décrits et classés par la pétrographie ; celui de la géomécanique est indigent :
gravier, sable, limon, argile pour n’importe quel sol ; marne, calcaire, granite pour la plupart des
roches.
Pour désigner indistinctement les sols et roches constituant la subsurface de la Terre, là où nous
pouvons directement intervenir pour réaliser des aménagements et construire des ouvrages,
géomatériau est le terme générique qui me paraît convenir. Le concept de géomatériau peut alors

75
paraître vide de sens tant il est divers, hétérogène et variable, à quel niveau d’espace ou de temps
auquel on le considère.
C’est néanmoins un objet clairement défini qui se distingue nettement d’autres objets naturels : où
que vous soyez, ramassez n’importe quel bout de géomatériau à vos pieds et demandez à quiconque
ce dont il s’agit ; il vous répondra au moins que c’est un caillou ou de la terre et que, si vous
l’envoyez en l’air, il retombera. Si votre interlocuteur est savant, il dira qu’il s’agit d’une roche ou
d’un sol, soumis à la gravité terrestre. Les matériaux terrestres profonds et les « géomatériaux »
artificiels, bétons, céramiques, verres, géotextiles... n’entrent pas dans le champ de cet essai.

II.2.5- Morphologie
La morphologie structurale, souterraine, du géomatériau inclut sa nature et sa structure. Par nature, il
faut entendre l’ensemble des éléments, des caractères et des propriétés qui définissent un invariant
donné à un niveau d’organisation donné, cristal d’orthose, poche de vase, dune de sable, filon
d’aplite, couche de craie, coulée de basalte...
Par structure, il faut entendre la façon dont cet ensemble est agencé, réseau réticulaire, schistosité,
stratification, plis isopaque, nappe de charriage... Elles sont généralement liées ; un cristal est
toujours réticulaire, un granite n’est jamais sédimentaire, il n’y a pas de calcaire récifal dans une série
sédimentaire continentale...
Cela permet de considérer la morphologie du matériau comme l’unique composant descriptif de son
état, incluant aussi sa situation et les effets des phénomènes passés qui l’ont affecté.

II.2.6- Paramétrie
L’extrême complexité morphologique du géomatériau ne se retrouve pas dans sa paramétrie. Cela est
dû au fait qu’à propos de morphologie, on est obligé d’être objectif en constatant ce qui existe, alors
qu’en établissant une paramétrie, on peut être subjectif et ne retenir que ce à quoi on s’intéresse. Mais
décrire numériquement le géomatériau au moyen de quelques paramètres, en ignorant délibérément
ou non qu’ils concernent un objet d’une grande complexité, est extrêmement réducteur.
Aux niveaux supérieurs à celui de l’échantillon ou de l’essai in situ, les paramètres sont géométriques
et de champs ; il s’agit essentiellement pour les premiers, des trois dimensions et des angles, pour les
seconds, de la densité, de la vitesse sismique, de la résistivité électrique, de la susceptibilité
magnétique...

II.7- Intérêt de l’étude


On projette, on étudie et on réalise de plus en plus rapidement des ouvrages de plus en plus
complexes dans des sites de plus en plus difficiles à aménager ; il en résulterait un accroissement
inadmissible des risques de tous ordres, si l’on négligeait l’étude géotechnique de ces sites.
D’autre part l’industrialisation de plus en plus complète de la réalisation des projets d’aménagement
du sol et du sous-sol, impose que l’on prévoie de programmer de façon de plus en plus rigoureuse
leur exécution qui doit être aussi rapide que possible pour que l’ouvrage conçu puisse être mis en
service dans les délais les plus brefs après qu’a été prise la décision de son financement.
Cela impose, entre autres, la mise en œuvre de procédés et de matériels très complexes de très haut
rendement comme les ateliers de parois moulées, les tunneliers… dont l’exploitation, très onéreuse,
n’est rentable qu’à condition d’être continue et exactement conforme à leur domaine d’emploi ; c’est
à la géotechnique de définir ces domaines.

II.2.7.1- L’adaptation d’un immeuble


L’exemple simple d’un immeuble implanté dans une plaine alluviale montre que dans un site donné
et pour un ouvrage donné, de nombreux problèmes souvent liés, se posent ; ils peuvent être résolus de
diverses façons, difficiles à tous imaginer dès l’abord.

76
Le sous-sol de cette plaine est constitué d’une couche superficielle de limon compressible, d’une
couche moyenne de gravier compacte aquifère et d’un substratum marneux, décomprimé à proximité
de son toit. L’immeuble doit comporter dix niveaux de superstructures et deux ou trois niveaux de
sous-sol.
La première phase de l’étude a permis de définir le niveau de la nappe aquifère, l’épaisseur de chaque
couche et l’importance de ses variations, ainsi que les caractéristiques mécaniques moyennes et
extrêmes du matériau de chacune. Le premier problème à résoudre est celui de l’implantation du
bâtiment ; si l’épaisseur des couches et les caractéristiques des matériaux varient peu, on implante
l’immeuble où l’on veut dans le site.
Par contre, si le sous-sol est très hétérogène, on cherche à implanter l’immeuble dans une zone où il
est le plus homogène possible et où de préférence, la nappe est la plus profonde, le limon le moins
épais et le substratum le moins profond. Quand le bâtiment est implanté, on résout les problèmes
posés par la construction des sous-sols et par la conception de ses fondations. Auparavant ou en cours
d’étude, on peut être amené à préciser certaines caractéristiques mécaniques et hydrauliques des
matériaux, selon les problèmes à résoudre.

II.2.7.2- L’eau souterraine


Les problèmes que pose la présence d’eau souterraine dans le sous-sol d’un site sont généralement
négligés ou sous-estimés par les géotechniciens qui abordent leurs études en mécaniciens. La
profondeur du niveau de l’eau et la perméabilité du matériau aquifère influence nettement la
conception de l’infrastructure d’un immeuble. En fait, les effets de l’eau souterraine en géotechnique
déterminent l’instabilité des talus, murs, parois, dallages, chaussées... De nombreux soutènements
mal drainés s’écrouleront encore contre une roche pratiquement imperméable, au faible débit de fuite
en cours d’exécution de fouille, avant que l’on ait compris que la pression de courant n’a pas grand-
chose à voir avec la pression hydrostatique ; une paroi mal drainée contre une roche presque
imperméable, au débit de fuite insignifiant, peut-être plus dangereuse que contre une roche très
perméable au débit de fuite spectaculaire ; dans le premier cas, la pression de courant, très variable
peut être temporairement beaucoup plus élevée que prévu ; dans le second la pression hydrostatique
est quasi permanente, facile à prendre en compte dans les calculs.

77
II.2- METHODE EXPLORATOIRE ET TELEDETECTION
« La télédétection est l’ensemble des techniques qui permettent, par l’acquisition d’images, d’obtenir
de l’information sur la surface de la Terre (y compris l’atmosphère et les océans), sans contact direct
avec celle-ci. La télédétection englobe tout le processus qui consiste à capter et enregistrer l’énergie
d’un rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et analyser l’information qu’il
représente, pour ensuite mettre en application cette information. »

Le développement des techniques de la télédétection résulte de la conjonction entre l'invention des


vecteurs, ballons, avions ou satellites, permettant de s'éloigner de la surface du sol ou de la Terre
dans son ensemble, et le constant perfectionnement des capteurs, c'est à dire des appareils permettant
d'enregistrer le rayonnement électromagnétique pour reconstituer les caractéristiques de la surface
(terre ou océan), ou de l'atmosphère.

Parallèlement, les applications de la télédétection se sont multipliées, dans de nombreux domaines


de la météorologie et de la climatologie, de l'océanographie, de la cartographie ou de la géographie.
Quel que soit le domaine d’application considéré, une bonne interprétation des documents de
télédétection ou une bonne utilisation des données numériques nécessite la compréhension des
principes physiques sur lesquels est fondée la technique de télédétection employée.

II.2.2. LES DOMAINES D'APPLICATION DE LA TELEDETECTION


Le premier grand domaine d'application de la télédétection a été l'étude de l’atmosphère
(météorologie et climatologie). L'intérêt de la télédétection dans ce domaine est d'assurer une
couverture globale et très fréquemment répétée de la planète entière ; par contre la résolution spatiale
n'est pas primordiale pour les applications météorologiques.
Les satellites en orbite géostationnaire, à 36 000 km de la Terre, permettent d'obtenir une image
couvrant près d'un cinquième de la surface terrestre toutes les demi-heures ; cinq satellites de ce type
assurent une couverture globale de l'atmosphère terrestre, à l'exception des pôles. Ce système est
complété par des satellites en orbite polaire, à 900 km d'altitude, qui offrent plus de précision.
Les capteurs utilisés permettent d'observer les nuages et leur déplacement, de mesurer des
températures ou le contenu en vapeur d'eau de l'atmosphère. Parallèlement au système opérationnel
de veille météorologique, la météorologie est un domaine très actif de la recherche en télédétection ;
des capteurs encore expérimentaux, utilisant les micro-ondes, effectuent de véritables sondages de
l'atmosphère et mesurent la composition de la stratosphère (ozone) ou les termes du bilan radiatif. Le
traitement des données par les physiciens a pour but d'obtenir des paramètres géophysiques
susceptibles d'être intégrés dans des modèles numériques de prévision météorologique ou de
l'évolution climatique future.
Les applications terrestres de la télédétection sont extrêmement variées. La photographie aérienne,
sous toutes ses formes, est encore, sans doute pour peu de temps, le moyen le plus usuel de
télédétection ; les photographies aériennes sont de plus en plus utilisées sous forme numérique de
façon à permettre leur correction géométrique (orthophotos) et leur intégration dans les Systèmes
d'Information Géographique.
En géologie ou pour l'étude de la végétation, les radars imageurs, surtout aéroportés, sont aussi très
utilisés. Le champ des utilisations de la télédétection ne cesse de s'élargir : cartographie, géologie et
prospection minière, mais aussi surveillance des cultures ou du couvert forestier, urbanisme,
aménagement, génie civil, etc...
La télédétection utilise les propriétés du rayonnement électromagnétique pour analyser à distance la
surface du sol, de l’océan ou l’atmosphère. Une bonne connaissance de la physique élémentaire du
rayonnement est indispensable à l’interprétation des résultats de la télédétection.

1. LE RAYONNEMENT ÉLECTROMAGNÉTIQUE

78
Le rayonnement électromagnétique est une forme de propagation de l’énergie dans la nature, dont
la forme qui nous est la plus familière est la lumière visible telle que la perçoit l’œil humain.
Historiquement, la physique spécialisée dans l’étude du rayonnement (optique) est née de l’étude de
la propagation de la lumière et de ses interactions avec les matériaux (optique géométrique).
Le rayonnement a été ensuite reconnu par les physiciens comme un phénomène ondulatoire, en
relation avec l’électricité et le magnétisme (optique électromagnétique) ; cette perspective a permis
d’étendre considérablement le champ des connaissances sur le spectre du rayonnement
électromagnétique, bien au-delà de la lumière visible.
Enfin, la physique moderne a montré que le rayonnement électromagnétique pouvait également être
considéré comme un déplacement de particules élémentaires représentant une quantité d’énergie
(optique énergétique et quantique).

1.1 Les ondes électromagnétiques


Une onde électromagnétique correspond à la vibration simultanée dans l’espace d’un champ
électrique et d’un champ magnétique. Une onde électromagnétique est une onde progressive et
transversale ; le sens de la variation des champs est perpendiculaire à la direction de propagation.

Figure : L’onde électromagnétique simple (monochromatique, plane). Elle se caractérise par :


- La période T : c’est le temps au bout duquel le champ électrique ou magnétique retrouve sa
valeur à partir d’un instant quelconque, c’est à dire effectue un cycle. L’unité est la seconde.
- La fréquence, désignée par la lettre v : c’est le nombre de cycles par unité de temps. L’unité
de fréquence est le Herz (Hz). Un Hz équivaut à un cycle par seconde. Les ondes utilisées en
télédétection se caractérisent par des fréquences très élevées mesurées en multiples du Hz
(kHz, MHz ou GHz –gigaHerz)
- La longueur d’onde ou amplitude λ : elle est exprimée par une unité de longueur, le mètre ou
ses sous-multiples, en particulier : le micron ou micromètre : m. 1m = 10-6m et le
nanomètre : nm. 1nm = 10-9m
- Entre la longueur d’onde et la fréquence existe la relation classique :

λ.v = c
Où c’est la vitesse de propagation du rayonnement dans le vide (vitesse de la lumière) :
C=3.108m/s
Il est à noter que la fréquence d’un rayonnement électromagnétique est invariable, alors que la vitesse
de propagation, et donc la longueur d’onde, peut être modifiées lors du passage d’un milieu à un
autre. C’est la raison pour laquelle, il vaut toujours mieux caractériser le rayonnement

79
électromagnétique par sa fréquence, même si l’utilisation de la longueur d’onde est la plus
répandue…
- La polarisation, c’est à dire l’orientation du champ électrique dans le plan perpendiculaire à
la direction de propagation. La lumière visible (rayonnement solaire) est non-polarisée, c’est à
dire qu’elle n’a pas d’orientation privilégiée dans ce plan. En revanche, la polarisation du
rayonnement doit être prise en compte en télédétection micro-ondes (capteurs passifs et
radars).
- L’amplitude de l’onde qui conditionne l’intensité du rayonnement ; plus l’amplitude est forte
plus le flux d’énergie est intense : E= h.c
Où E est la quantité d’énergie, v la fréquence et h la constante de Planck : h = 6,63.10-34J.s,
Les rayonnements de fréquence élevée ou de courte longueur d’onde (ultraviolet, lumière visible)
transportent ainsi beaucoup plus d’énergie que les rayonnements de grande longueur d’onde
(infrarouge, micro-ondes). C’est l’énergie transportée par le rayonnement électromagnétique qui est
détectée par les capteurs utilisés en télédétection.

1.3. Le spectre électromagnétique


Le rayonnement électromagnétique, d’origine naturelle ou artificielle, existe pour une gamme très
étendue de fréquences ou de longueurs d’onde (de 10-9m à 105m), qui constitue le spectre
électromagnétique.
Une partie très limitée de ce spectre, entre 0,390 μm 390 nm) et 0,7 μm (700 nm), constitue la
lumière visible à laquelle est sensible l’œil humain. Une décomposition en fonctions des longueurs
d’onde de la lumière visible (lumière blanche) aboutit à distinguer les lumières colorées : violet (390
à 450 nm), bleu (450 à 490 nm), vert (490 à 580 nm), jaune (580 à 600 nm), orange (600 à 620 nm) et
rouge (620 à 700 nm).
Les longueurs d’onde inférieures à 390 nm (ou les fréquences supérieures à celle du violet) ne sont
pas perçues par l’œil humain ; il s’agit du rayonnement ultra-violet. De même, les longueurs d’onde
supérieures à 700 nm, également non-perçues par l’œil humain, constituent le domaine infrarouge.

Figure : Le spectre électromagnétique (Bonn et Rochon)

80
Les sources du rayonnement varient également selon le domaine du spectre :
- Le rayonnement ultraviolet, visible ou infrarouge est émis par les corps, objets ou surfaces en
fonction de leur température : rayonnement solaire (U.V., visible et proche infrarouge),
rayonnement terrestre (infrarouge thermique).
- Les rayonnements de très courte longueur d’onde (rayons gamma, rayons X) sont produits par
les restructurations des noyaux des atomes (radioactivité).
- Les rayonnements visible, infrarouge ou microonde peuvent être produits artificiellement par
vibration ou rotation des molécules (fluorescence, lasers, four à microondes).
- Les rayonnements de grande longueur d’onde sont produits par des oscillations électroniques
(antennes).

1.4. La mesure du rayonnement


La mesure du rayonnement se fait essentiellement à partir de l’énergie transportée par ce
rayonnement. Les grandeurs radiométriques sont donc des flux d’énergie ou flux radiatifs, c’est à
dire des quantités d’énergie (mesurées en Joule) émises, transportées ou reçues par unité de temps.
L’unité de flux radiatif est le Watt (W).
En télédétection, les capteurs les plus fréquemment utilisés sont des radiomètres qui enregistrent ou
mesurent donc un flux d’énergie en provenance de la surface de la Terre, qu’il ait été émis ou qu’il
ait été réfléchi par celle-ci. L’intensité de ce flux d’énergie dépend de :
- L’étendue de la surface terrestre qui émet ou réfléchit (unité de surface : m ).
2

- L’ouverture du champ de vision du capteur par rapport à l’émission ou à la réflexion de la


surface qui s’effectue dans toute les directions ; cette ouverture est un angle solide (dans
l’espace), dont l’unité de mesure est le stéradian (sr).
- L’étendue de la gamme des longueurs d’onde à laquelle est sensible le capteur (bande
spectrale), qui se mesure en microns (um).
L’intensité du flux radiatif émis ou réfléchi par une portion de la surface de la Terre, tel qu’elle est
mesurée par un capteur, est une luminance, qui se mesure en W.m-2.sr-1.m-1 (watt par mètre carré par
stéradian et par micron).

Figure : La luminance émise par une unité de surface ds et dans une portion d’angle solide (dans
l’espace) dΩ est sous la dépendance des angles de visée dans le plan (angle azimuthal φ) et par
rapport à la verticale (angle zénithal Θ).

81
Figure : La luminance se distingue de l’émittance, qui correspond à l’intensité énergétique d’une
portion de surface, qui quitte la surface dans toutes les directions d’un demi-espace.
La télédétection est l'étude de la terre à l'aide du rayonnement électromagnétique réfléchi et émis à
partir de la surface terrestre dans le domaine spectral allant du spectre visible 0.4 micromètre
jusqu'aux micro-ondes des radars de longueur d'onde centimétrique. Le rayonnement
électromagnétique provient du soleil, de la terre, ou peut-être généré par des sources artificielles
(radars).
Pour les observations par télédétection, les satellites et les avions servent de plateformes. Les
données mesurées sont restituées sous forme d'images de la zone étudiée. La télédétection, appliquée
à l'inventaire des ressources terrestres, se révèle être une méthode de prospection performante.

2. LE RAYONNEMENT ET LA MATIÈRE
2.1 Les interactions entre la matière et le rayonnement
La propagation de l’énergie associée au rayonnement ne se fait de façon intégrale (sans perte) que
dans le vide. Soumise à un rayonnement émis par une source extérieure, la matière (solide, liquide ou
gazeuse) absorbe une partie de ce rayonnement qui est transformé en chaleur (conversion de l’énergie
radiative en énergie thermique).

Le reste est soit réfléchi, soit transmis à travers le corps (avec éventuellement un changement de
direction de la propagation qui est une réfraction). Un corps quelconque se caractérise donc par un
coefficient d’absorption (α), un coefficient de réflectivité (ρ) et un coefficient de transmissivité (ԏ,
qui expriment la part de l’énergie radiative absorbée, réfléchie ou transmise. Selon le principe de
conservation de l’énergie, la somme des coefficients est égale à 1 :

α+ρ+ԏ =1

82
2.2 Les lois fondamentales de l’émission du rayonnement

Loi de Stefan-Boltzmann
Le flux énergétique total (à toutes les longueurs d’onde) émis par unité de surface
(émittance totale) pour un corps noir est une fonction de sa température thermodynamique :

E = σ T4

- E (émittance) est exprimée en W.m-2


- T (température absolue) est exprimée en K (degrés Kelvin) ;

RAPPEL : TK= T°C + 273,16


σ est la constante de Stefan-Boltzmann: σ= 5.67 . 10-8 W.m-2
Pour une surface quelconque, la loi devient donc :
E = ԑσT4
Où ԑ est l’émissivité totale de la surface.
Loi de Wien (1896) :
Cette loi, découverte avant la loi de Planck dont elle est une simplification valable pour les courtes
longueurs d’onde et les faibles énergies, définit, en fonction de sa température, la longueur d’onde
pour laquelle l’émission d’un corps noir est maximale :
λmax = 2 897/T

- λmax est la longueur d’onde (en um), T est la température absolue (en K)

Quelques valeurs particulières


Le soleil peut être comparé à un corps noir dont la température de surface est environ 5900 K : le
rayonnement solaire s’effectue dans les longueurs d’onde comprises entre 0.2 et 4 μm, de l’ultraviolet
à l’infrarouge moyen, avec un maximum correspondant à la longueur d’onde
λ= 2 897/5900 0,5 μm).
Le spectre du rayonnement solaire déborde donc largement le domaine de la perception par l’œil
humain, qui n’est sensible qu’aux longueurs d’onde comprises entre 0,39 et 0,7 um environ ; l’œil
humain perçoit cependant la partie du spectre du rayonnement solaire qui présente le maximum
d’intensité, autour de 0,5 um, qui correspond à la lumière jaune.
La surface terrestre, avec une température moyenne d’environ 290 K, rayonne principalement dans
l’infrarouge, entre 3 et 50 μm, avec un maximum correspondant à la longueur d’onde

83
λ= 2897/290 10 μm.
Ces longueurs d’onde correspondent au rayonnement terrestre, ou infrarouge thermique.

3. LES APPLICATIONS EN TÉLÉDÉTECTION


Sauf dans le cas particulier des radars, les capteurs utilisés en télédétection, installés à bord d’avions
ou de satellites, sont sensibles à l’énergie transportée par le rayonnement électromagnétique, en
provenance de portions restreintes de la surface du sol et reçues dans un angle solide très restreint : la
grandeur fondamentale en télédétection est donc la luminance. Dans le cas des photographies
aériennes, l’impression des plaques ou pellicules recouvertes d’une émulsion photosensible est
proportionnelle à la luminance reçue à travers l’optique de l’appareil. Dans le cas des radiomètres, il
est devenu possible de calibrer les données (comptes numériques, en unités arbitraires) transmises par
l’appareil, en luminances (en W.m-2.sr-1) ; cette opération s’appelle étalonnage.

3.1 Le domaine de l’infrarouge thermique.


Dans la gamme des longueurs d’onde supérieures à 4 μm (infrarouge « thermique » et microondes),
la luminance correspond au rayonnement directement émis par la surface du sol, la surface de l’océan
ou le sommet des nuages. La loi de Planck permet de calculer, à partir de la luminance mesurée, une
température que l’on appelle température de brillance ou température radiométrique de la surface
observée.
La température radiométrique s’écarte parfois sensiblement de la température réelle de la surface, en
raison des effets de l’atmosphère d’une part, et surtout de l’émissivité qui diffère de celle d’un corps
noir.

3.2 Le domaine du spectre solaire


Dans la gamme des longueurs d’onde inférieures à 3 μm (lumière visible et proche infrarouge), la
source du rayonnement est le Soleil. Le rayonnement provenant du Soleil (avant son trajet dans
l’atmosphère) peut être considéré comme constant ; l’éclairement de la surface du sol varie
uniquement en fonction de l’angle d’incidence solaire Θs, généralement mesuré par rapport à la
verticale (angle solaire zénithal) ; cet angle dépend de la latitude, de la saison et de l’heure solaire.
La luminance mesurée par le capteur représente la part du rayonnement solaire incident qui est
réfléchie par la surface du sol, dans la direction du capteur (selon l’angle de visée du radiomètre),
c’est à dire une réflectance.
Si la réflexion du rayonnement par la surface se fait de façon inégale selon la direction (anisotrope),
il est nécessaire de tenir compte de trois angles importants : l’angle zénithal solaire, l’angle zénithal
(par rapport à la verticale) de la visée radiométrique, et enfin l’angle azimutal entre l’incidence
solaire et la visée radiométrique (c’est à dire l’angle entre les projections sur le plan de la surface de
l’incidence solaire et de la visée du radiomètre).
Si au contraire la réflexion se fait de façon égale dans toutes les directions (isotrope), la surface
réfléchissante est dite lambertienne. Il est dans ce cas relativement simple de convertir la luminance
mesurée par le capteur en une réflectance : seul intervient dans le calcul l’angle d’incidence solaire,
qui détermine l’éclairement de la surface.

3.3. La notion de "signature" spectrale


L’objet de la télédétection est de distinguer des types de surface (en vue de leur cartographie) ou d’en
mesurer certaines caractéristiques, à partir du rayonnement reçu par le capteur.

84
Dans le domaine des grandes longueurs d’onde (infrarouge thermique et micro-ondes « passives
»), ce sont la température et l’émissivité qui déterminent l’intensité du rayonnement émis par la
surface. Dans le domaine de l’infrarouge thermique, l’émissivité des surfaces terrestres ou
océaniques varie dans une gamme limitée :
- Surfaces d’eau et océan : 0,98
- Neige et glace : 0,95 à 0,99
- Forêt : 0,90
- Surfaces minérales : 0,85 à 0,95.
La radiométrie infrarouge peut donc être utilisée pour mesurer la température de la surface, avec une
bonne approximation. Dans le cas des radiomètres micro-ondes (capteurs passifs), les variations de
l’émissivité sont beaucoup plus importantes : ce sont elles qui permettent de caractériser les
différents types de surface, et constituent donc la « signature » propre à chaque type.
En télédétection visible et infrarouge proche, les surfaces naturelles se caractérisent par de très
importantes variations de la réflectance selon la longueur d’onde. La « signature spectrale » des
surfaces correspond aux variations de la réflectance spectrale. Elle permet de distinguer entre eux les
principaux types de surfaces terrestres ou d’analyser plus finement les propriétés de ces surfaces.

Figure : Réflectances spectrales caractéristiques de trois grands types de surfaces naturelles (d’après
Lillesand et Kiefer).
Il convient de ne pas confondre la réflectance spectrale des surfaces et leur albédo :
- L’albédo désigne la capacité de la surface de la Terre à réfléchir l’énergie reçue du Soleil
dans toute l’étendue du spectre solaire ; il a surtout son intérêt en climatologie.
- La réflectance spectrale correspond aux variations de la réflectance selon les longueurs
d’onde du domaine solaire. Elle constitue une caractéristique des surfaces terrestres utilisée en
télédétection dans le domaine spectral solaire.
Le principe de la radiométrie dans le domaine du spectre solaire est le même que celui de la
perception des couleurs par l’œil humain : la végétation nous apparaît verte parce qu’elle réfléchit
plus le rayonnement dans les longueurs d’onde comprises entre 0,49 μm et 0,58 μm, c’est à dire dans
la partie du spectre correspondant au vert que dans les autres longueurs d’onde du visible.

Les radiomètres enregistrent le rayonnement réfléchi dans diverses bandes spectrales dans le visible
ou l’infrarouge, choisies de façon à distinguer au mieux les types de surface, où à analyser certaines
propriétés des surfaces. Ainsi en télédétection, la végétation est généralement distinguée par sa très

85
faible réflectance dans les longueurs d’onde correspondant au rouge (0,6 à 0,7 μm) et sa réflectance
élevée dans le proche infrarouge.

4. LE RAYONNEMENT ET L’ATMOSPHERE.

1. L’absorption et la transmission atmosphériques


Le rayonnement reçu par un capteur installé à bord d’un satellite ne lui parvient qu’après la traversée
intégrale de l’atmosphère, ce qui nécessite de prendre en compte les interactions rayonnement-
atmosphère. L’atmosphère est constituée par des gaz en proportions variables : azote, oxygène,
vapeur d’eau, gaz carbonique. Elle contient également des particules en suspension, gouttelettes
d’eau, poussières, qui sont appelées aérosols.
Les interactions entre l’atmosphère et le rayonnement relèvent de deux phénomènes physiques
essentiels :
- L’absorption par les molécules des constituants gazeux de l’atmosphère. L’absorption est due
à l’entrée en résonance des molécules sous l’action d’un rayonnement dont la fréquence
coïncide avec leur fréquence propre de vibration. L’énergie transportée par le rayonnement
est transférée aux molécules dont la température s’élève. Tous les constituants gazeux de
l’atmosphère absorbent donc le rayonnement à des longueurs d’onde précises, les "pics"
d’absorption, en rapport avec la fréquence de vibration de leurs molécules.
- La diffusion correspond à un phénomène de réflexion multiple du rayonnement qui frappe les
molécules ou les particules (aérosols) de l’atmosphère. Le rayonnement n’est pas modifié
dans sa longueur d’onde mais la direction de propagation change.
On distingue la diffusion de Rayleigh qui résulte de l’interaction entre le rayonnement et les
molécules gazeuses de l’atmosphère, et la diffusion de Mie, qui concerne les aérosols. La
diffusion de Rayleigh, qui affecte plus les rayonnements de courte longueur d’onde (lumière
bleue) explique la couleur bleue du ciel. La diffusion de Rayleigh est isotrope, elle se produit
de façon égale dans toute les directions. La diffusion de Mie est au contraire anisotrope ; elle
se produit de façon préférentielle dans les directions proches de la direction initiale de
propagation du rayonnement. La diffusion de Mie n’est pas dépendante de la longueur d’onde
: un ciel pollué (chargé en aérosols) est souvent blanchâtre par opposition au ciel clair.
Le cas extrême de la diffusion est représenté par les nuages, ou la densité des gouttelettes en
suspension dans l’atmosphère est telle que le rayonnement est totalement diffusé, et que la masse
du nuage réfléchit une grande partie du rayonnement.
L’épaisseur optique de l’atmosphère mesure l’aptitude de celle-ci à transmettre le rayonnement ;
elle correspond à la probabilité pour un photon d’être absorbé ou diffusé au cours de son trajet
atmosphérique.

2. Les effets de l’atmosphère en télédétection visible ou infrarouge proche


En télédétection visible et proche infrarouge, la source du rayonnement est le soleil. Le rayonnement
effectue donc à travers l’atmosphère un trajet descendant (du soleil vers la surface) et un trajet
montant (de la surface vers le capteur). L’absorption est limitée, car les longueurs d’onde utilisées se
placent en dehors des pics d’absorption gazeuse, mais la diffusion a des effets non négligeables :
- Une partie du rayonnement diffusé au cours du trajet descendant repart vers l’espace sans
avoir atteint la surface terrestre. Le capteur à bord d’un satellite reçoit donc un rayonnement,
la luminance propre de l’atmosphère, qui s’ajoute au rayonnement réfléchi par la surface du
sol.

86
- Au cours des deux trajets montant et descendant une partie du rayonnement est perdue par
diffusion ; inversement, la portion de la surface visée par le radiomètre reçoit, en plus du
rayonnement direct, un éclairement supplémentaire dû au rayonnement diffus.
- Dans le cas d’une surface hétérogène, la diffusion à proximité de la surface aboutit à effacer
en partie les contrastes de réflectance entre surfaces sombres et claires. Ce sont les effets
d’environnement qui limitent les possibilités de détecter certains détails de la surface.

87
II.3- METHODES GEOPHYSIQUES
Pour diverses applications comme la prospection minière ou pétrolière, la recherche de matériaux, la
recherche d’eau la réalisation de fondations d’ouvrages de Génie Civil…, une bonne connaissance de
la structure du sous-sol s'avère nécessaire. La méthode est basée sur l’étude des variations spatiales
(verticalement ou horizontalement) de certaines propriétés physiques du sous-sol. Ces variations
sont-elles mêmes liées aux structures géologiques que l'on cherche à identifier. Les principales
méthodes géophysique utilisées sont :

- Les méthodes gravimétriques : Elles consistent à mesurer les variations relatives de


L’intensité de la pesanteur g. Ces variations sont après un certain nombre de corrections
interprétées comme des variations de la densité du sous-sol en place et donc de sa nature.
- Les méthodes magnétiques : on mesure les variations du champ magnétique terrestre ;
celles-ci étant supposées dues à la variation de la susceptibilité magnétique des différentes
roches en place, Cette méthode n’est applicable avec succès que pour le cas de certaines
roches (roches ferromagnétiques).
- Les méthodes sismiques : (sismique réfraction, ou réflexion) : elles consistent à étudier la
propagation dans le sous-sol des vitesses d'ondes créées par des charges d'explosifs enterrées
à faible profondeur. Cette méthode est souvent utilisée pour l’étude de couches peu
profondes.
- Les méthodes électromagnétiques : pour celles-ci on étudie principalement l'importance
relative d'un champ magnétique induit qui se crée dans un corps conducteur soumis à un
champ magnétique primaire artificiel.
- Les méthodes électriques : ce sont les plus utilisées dans les applications hydrogéologiques.
Pour cette raison elles feront l’objet essentiel de ce cours. Ces méthodes de prospection
électriques se décomposent en :
o Méthodes utilisant des courants naturels : méthode tellurique et méthode de polarisation
spontanée,
o Méthodes utilisant des courants artificiels : méthode des potentiels, méthode des rapports de
chute de potentiel, méthode des résistivités. Méthode de la polarisation induite.

II.3.1- Principes de base des méthodes géophysiques et critères de leur choix


Les variations de propriétés physiques des roches étudiées doivent être suffisamment Importantes
pour que leur effet puisse être mesurés par les instruments utilisés. Ainsi quel que soit la roche
étudiée et quelque que soit la méthode employée, il s’agit de mettre en évidence des structures
anormales ou anomalies c'est-à-dire des structures comportant des différences sensibles par rapport
au milieu environnant.
Ainsi donc le choix de la (ou les) méthode géophysique appropriée revient à la recherche de méthode
pour laquelle :

88
- L’environnement de la roche étudiée est la plus stable possible,
- L’anomalie recherchée est bien marquée.
Par ailleurs il y’a lieu de tenir compte des considérations de coût et de mise en œuvre de la méthode
en fonction des exigences de l’étude à réaliser.

II.3.2-PROSPECTION ELECTRIQUE : Méthode des résistivités


1. Généralités
1.1. Résistivités et conductivité des roches :
La conductibilité électrique d'une roche ou sa propriété de conduire le courant varie beaucoup d'une
roche à l'autre. Les paramètres qui l'expriment sont : la conductivité ou son inverse la résistivité. La
résistivité est la résistance d'un cylindre de longueur et de section égale à l'unité ; elle s’écrit :
ρ = RS/l
Avec : ρ = résistivité, R = résistance en ohm, S =section en m2 et l =longueur en m.
Il résulte de cette formule que la résistivité s'exprime en ohm.m ou Ω.m.
La conductibilité s’exprime de ce fait sous la forme :
σ = 1/ ρ.
Pour des raisons d’ordre pratique s’exprime en en micro siemens par cm ou milli siemens par mètre.
La conductibilité d'une roche est soit solide ou métallique, soit électrolytique ou liquide.
Conductibilité métallique : elle est liée à la présence de certains minerais métalliques présents dans la
matrice rocheuse elle-même (exemple des schistes graphiteux).
Conductibilité électrolytique : elle est due au déplacement des ions contenus dans l’eau d'imbibition
de la roche ; c'est le cas le plus courant.

1.2. Quelques valeurs de résistivités des roches :


- Eau de mer : 0.2 ohm.m,
- Eau de nappes alluviales : 10 à 30 ohm.m,
- Eau de source : 5 à 100 ohm.m,
- Sables et Graviers secs : 1000 à 10.000 ohm.m,
- Sables et Graviers à eau douce : 10 à 500 ohm.m,
- Sables et graviers à eau salée : 1,5 à 5 ohm.m,
- Argiles et marnes : 4 à 30 ohm.m,
- Calcaires : 300 à 10.000 ohm.m,
- Grés, quartzites : 300 à 10.000 ohm.m,
- Schistes sains : 300 à 3.000 ohm.m,
- Schistes altérés : 100 à 300 ohm.m,
- Gneiss, granites sains : 1.000 à 10.000 ohm.m,
- Gneiss, granites altérés : 100 à 1.000 ohm.m.

89
2. Circulation du courant dans le sol

La loi d’Ohm s’applique aux circuits électriques, et à toutes les méthodes électriques en
géophysique :

ΔV  R.I
Où ΔV est la différence de potentiel (en volts) ; I est le courant (en ampères) ; R est la résistance
électrique (en ohm, Ω). La résistance est donc le ratio du voltage sur le courant :

ΔV
R
I
La résistance d’un milieu varie linéairement avec la longueur « L » du milieu traversé, mais de façon
inversement proportionnelle à l’aire « S » de la surface traversée :

ρ.L S ΔV S
R d ' où   R.  .
S L I L
où la constante de proportionnalité est la résistivité  (en .m). Elle exprime la difficulté du courant
à traverser un milieu :
La conductivité σ (en Siemens) est l’inverse de la résistivité :

1


90
2.1. Dans un sol homogène et isotrope
Par similitude aux lois de l’électricité, si on considère un sol homogène et isotrope de résistivité ρ à la
surface duquel on envoie un courant d’intensité I à partir de deux électrodes d’envoi A et B, il se crée
en tout point P un potentiel V tel que :

Ainsi la mesure de cette différence de potentiel VM-VN, de l’intensité du courant I envoyé à partir
des électrodes A et B et les caractéristiques géométriques du dispositif de mesure permettent de
calculer la résistivité φ du sol :
P= K ΔV/I
En terrain homogène, la résistivité ainsi calculée est la résistivité vraie du terrain étudié par contre, en
terrain hétérogène, ce qui est souvent le cas, la résistivité calculée est plutôt une résistivité
apparente notée φa. Elle correspond à la résistivité vraie d'un terrain imaginaire homogène et
isotrope équivalent au terrain réel hétérogène.
Dans ce qui suit comme il s'agira toujours d'étude de terrains réels et hétérogènes, nous ne parlerons
que de résistivité apparente.

91
2.2. En terrain hétérogène

2.2.1. Hétérogénéité horizontale :

2.2.2. Hétérogénéité verticale :

92
4. Méthodes de prospection :
4.1. Prospection horizontale :
Les méthodes de prospection horizontale sont des méthodes qualitatives qui consistent à :
- À utiliser un dispositif de même géométrie avec une longueur de ligne d’envoi suffisante pour
atteindre la couche géologique à étudier,
- À mesurer des résistivités en plusieurs points d’une direction ou selon quelques directions,
- À étudier la variation de la résistivité suivant les points ou directions de mesure,
- À assimiler le contraste de résistivité observée pour identifier les points ou directions de
passage d’une anomalie géologique.
Selon la façon de procéder on peut distinguer :

4.1.1. Traîné :

Le dispositif utilisé est généralement Schlumberger ou Wenner et est aligné suivant une direction
perpendiculaire à celle où une anomalie géologique (fracture) est possible. Le même dispositif est
déplacé d’un point à un autre de la direction de mesure avec un pas constant. Cette méthode est bien
appropriée pour mettre en évidence des fractures ou filons subverticales. Son emploi peut être
relativement difficiles en terrain accidenté ou lorsque la végétation est dense.
4.2. Prospection verticale ou sondage électrique
4.2.1. Mise en œuvre
Un sondage électrique a pour objet d’étudier à la verticale d’un point la variation de la résistivité en
fonction de la profondeur. Pour cela on réalise en un même endroit une succession de mesure en
augmentant d’une mesure à l’autre la longueur de la ligne d’envoi AB et donc la profondeur
d’investigation.
Cette méthode est en théorie valable que aux alentours du point de mesure les couches de sol sont
plus ou moins horizontales et uniformes. En principe tous les dispositifs (Schlumberger, Wenner et
dipôle) peuvent être utilisés pour réaliser un sondage électrique mais le dispositif Schlumberger est le
plus utilisé.
Pour respecter la relation entre AB et MN à savoir 4≤AB/MN≤20, on est amené après quelques.
Mesures pour différentes valeurs de AB faites avec la même valeur de MN d’augmenter celle-ci.
Pour pouvoir corriger les à-coups de réception qui peuvent être importants, on effectue des
embrayages.
Dispositif Wenner :

pour AM  MN  NB  a
k  2a

93
Potentiel en M :

a.I  1 1 
VM    
2  AM BM 
Potentiel en N :

a.I  1 1 
VN    
2  AN BN 
Différence de potentiel entre M et N :

a.I  1 1 1 1 
V  V M  V N      
2  AM BM AN BN 
D’où la résistivité apparente

k .V
a 
I
2
k
 1 1 1 1 
    
 AM BM AN BN 
Facteur géométrique du dispositif
4.2.2. Interprétation des résultats :

94
Les résultats d’un sondage électrique sont représentés sous forme de diagramme en échelle bi
logarithmique où l’on porte en abscisse la demi longueur OA et en ordonnée la valeur de la
résistivité. Le graphique obtenu permet d’interpréter le sondage et de déterminer :
- Le nombre de couches de terrain,
- La résistivité et l’épaisseur de chaque couche.
Cette interprétation est faite le plus souvent soit avec des abaques soit avec des programmes
informatiques. L’interprétation par abaque nécessite de représenter les résultats du sondage sur un
papier bi logarithmique de même module que celui des abaques utilisés. L’utilisation de l’échelle
bilog est avantageuse à plusieurs points de vue :
- Elle conduit à un même écart graphique pour un même écart relatif des quantités représentées,
- L’effet d’une structure diminue avec la profondeur à laquelle elle est située,
La forme de la courbe de sondage ne dépend pas de la résistivité et de l’épaisseur du premier terrain
pour autant que les rapports ρ2/ρ1, ρn/ρ1, h2/h1, h3/h1, … hn/h1 restent constants. Cette
remarque est la base des méthodes d’interprétation.

Deux couches

Trois couches

95
II.3.3- PRINCIPES ET APPLICATIONS DES MESURES GRAVIMETRIQUES
La gravimétrie est une discipline fondamentale de la géophysique qui consiste à mesurer et à étudier
les variations spatiales et temporelles du champ de pesanteur de la Terre. Modification de l’attraction
gravitationnelle causée par des modifications de masse dans le sous-sol. Son champ d’application est
vaste, on peut citer les exemples suivants :
- La connaissance de la structure interne du globe terrestre en particulier la présence
d’hétérogénéités de masse dans le sous-sol.
- L’exploitation de ressources minières.
- L’analyse de la stabilité d’un sol avant la construction d’une voie.
- Géotechnique : fracturation.
- Environnement : ´étude des sites d’enfouissement.
- L’étude des orbites des satellites artificiels…
1- Principe de la gravimétrie
Une variation de la densité ϼ du sous-sol induit une variation de la force d’attraction gravitationnelle

96
97
2- Etude des anomalies gravimétriques, applications à l’étude du sous-sol
Après une étude rapide des principales causes des variations à grande échelle de l’intensité du champ
de pesanteur terrestre, on s’intéresse à l’utilisation des fluctuations locales de l’intensité de ce champ
pour détecter des cavités et des hétérogénéités dans le sous-sol.

a. Données numériques :
Pour les mesures de l’intensité du champ de pesanteur, les géophysiciens utilisent fréquemment le
Gal : 1 Gal = 10-2 m.s-2. Son nom a été donné en hommage à Galilée.
On définit également : le milligal : 1 mGal = 10-5 m.s-2 et le microgal : 1 μGal = 10-8 m.s-2.
- rayon de la Terre : RT = 6370 km
- masse de la Terre : MT = 5,974.1024 kg
- constante de gravitation universelle : G = 6,673.10-11 m3.kg-1.s-2

b. Données mathématiques :
• (1+ x) n ≈ 1+ nX si X << 1 et n ∈Z.
• Volume d’une sphère de rayon R =4π R3 /3

2.1- Le champ gravimétrique


La pesanteur terrestre dépend de plusieurs facteurs :
- La latitude,
- L’altitude,
- La topographie environnante
- Les marées terrestres,
- Les variations de la densité sous la surface du sol
Comme on s’intéresse uniquement aux variations de densité dans le sous-sol, il faut donc s’affranchir
de tous les autres paramètres intervenant dans la mesure de la pesanteur.

2.2- Anomalie de Bouger


L’anomalie de Bouger, ou anomalie gravimétrique est égale à la mesure de g, corrigée des effets de la
latitude, de l’altitude, des masses situées au-dessus du niveau de référence (plateau et topographie) et
des marées, moins la valeur de g0 du sphéroïde à la latitude de référence (ou d’un autre niveau de
référence).

g i  g mes ,i  C lat  C alt  C pla  C topo  C mar  g 0


Clat  0.811sin 2 mgal/km
C alt  0.3085hi  hr  mgal
C plat  2k hi  hr  mgal
C top est calculé à partir du MNT
C mar est calculé à partir des éphémérides et de l' heure de la mesure

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1- Correction de dérive de l'appareil
2- Correction de latitude ΔL = 0,081 sin 2φ mgal/100m
3- Correction d'altitude Δh = 0,3086 h mgal/m
4- Correction de plateau ΔB = 0,04191 h mgal/m
5- Correction de terrain ΔT ou h est positif si la station est au-dessus du référentiel et négatif en-
dessous et Δobservée = gobservee – gref

2.3- Effet de la profondeur sur l’anomalie gravimétrique

L’anomalie s’élargit et décroît en amplitude avec la profondeur

99
II.4- METHODE DE FORAGE
1. Battage ou Percussion à cadence lente
1.1. Principe
Il s’agit du procédé de forage le plus ancien et partant, le plus rustique, qui fut utilisé en CHINE il y a
4000 ans. Le forage est réalisé par fractionnement de la roche sous l’effet de la chute répétée d’un
trépan suspendu à un câble (ou éventuellement un train de tiges). Le mouvement alternatif du trépan
est produit soit par un système à « balancier » ou « excentrique ». Les sédiments sont récupérés au
moyen d’une soupape descendue dans le forage en lieu et place du trépan, à intervalles de temps
réguliers. Dans les formations non consolidées, il est nécessaire de descendre une colonne de tubage
provisoire au fur et à mesure de l’avancement du forage. Le diamètre intérieur de ce tubage est juste
supérieur à celui du trépan. Les frottements contre les parois du forage limitent toutefois la
progression de la colonne et il peut être nécessaire de télescoper un ou plusieurs tubages à l’intérieur
de la première colonne pour poursuivre le forage. Ces tubages sont mis en place par poussée et
louvoiement (rotation en aller et retour). Ils peuvent être ensuite enlevés ou coupés et ôtés sur la
profondeur inutile, selon l’équipement définitif du forage.

1.2. Description du matériel de battage


Il existe deux techniques de forage au battage avec des spécificités qui sont :
- Le battage à la tige (fig) où le trépan, surmonté d’une masse tige (pour augmenter le poids
des pièces percutantes), est suspendu à un train de tiges vissées les unes aux autres au fur et à
mesure de l’avancement du forage. Un tel équipement nécessite le démontage du train de
tiges à chaque opération de curage à la soupape et occasionne une grande perte de temps.
- Le battage au câble (fig) où le trépan et la masse tige sont directement suspendus à un câble
manœuvré par un treuil installé au sol.
1.3. Domaine d’utilisation de la technique de battage :
1.3.1. Nature du terrain :
C’est une technique universelle traversant pratiquement tous les types de terrains, avec cependant :
- Une faible vitesse d’avancement dans les roches très dures,
- Une vitesse plus lente que le forage par rotation en terrains tendres et non consolidés.
Le domaine d’élection de cette méthode est donc celui de terrains cohérents, pas trop dures (grès
tendres, marnes indurés, schistes ou calcaires fracturés).
Les formations non consolidées nécessitent un tubage provisoire, éventuellement télescopé pour tenir
compte des frottements.

1.3.2. Profondeur maximum et diamètre :


Cette méthode convient bien pour des forages peu profonds (moins de 100 m), mais peut être
éventuellement utilisée pour de plus grandes profondeurs ; la vitesse d’avancement est alors
sensiblement réduite.
Les diamètres de forage habituels sont compris entre 250 et 500 mm (10’’ et 20’’), mais il existe des
machines de battage capables de forer jusqu’en 1,5 m de diamètre (puits forés au battage).
1.4. Avantages et inconvénients :
La méthode de battage présente de nombreux avantages :

100
- Simplicité et robustesse du matériel : personnel relativement peu spécialisé, maintenance
facile, coût de l’atelier deux fois moins cher que celui d’un forage par rotation
- L’absence de circulation de boue permet :
o D’éviter la nécessité d’un travail en continue
o De mieux repérer les venues d’eau dans le forage
o D’éviter les difficultés de nettoyage ultérieur du forage
o De faciliter la prise d’échantillons qui sont du reste plus représentatifs,
o Faible consommation d’eau : quelques dizaines de litres à l’heure, versés au fond du forage
pour faciliter le travail de l’outil.
En revanche, cette méthode présente un inconvénient : la lenteur d’exécution. Pour cette raison
majeure, elle est de plus en plus délaissée. Elle n’est presque utilisée que là où les autres techniques
de forage ne sont pas appropriées.

101
2. Forage par rotation
2.1. Principe
L’outil d’attaque qui est à des dents ou des lames est entraîné en rotation par le train de tige de la
sondeuse. Cet outil, sous la double action de la rotation et du poids des tiges, perfore la roche et la
fragmente.
Ce procédé est complété par une circulation dans le forage, à l’aide de pompes appropriées ou de
compresseurs, d’un fluide d’injection. Ce fluide a pour fonction première de faire remonter à la
surface du sol les déblais de forage.
Au cas où le forage traverse des terrains non consolidés il y’a besoin de stabiliser les parois de ce
dernier ; le fluide de circulation utilisé pourra alors être une boue qui dépose sur les parois une croûte
résistante ou « cake ». Une deuxième solution pour résoudre ce problème consiste à descendre au fur
et à mesure de l’avancement du forage un tubage provisoire.

2.2. Description du matériel de forage par rotation :


La ligne de sonde comprend :
L’outil de forage : Il peut être à lames ou à molettes (tricône). Les outils à lames sont utilisés dans les
terrains sédimentaires compacts à structures fines et de dureté peu élevée. Ils permettent d’avoir une
bonne vitesse d’avancement mais nécessitent une bonne adresse du foreur. Les outils à molettes sont
par contre adaptés à tout type de terrains sédimentaires et sont d’utilisation plus simple. Ils sont de ce
fait les plus utilisés dans les chantiers de forage à la rotation.
Figure : Outils de forage à la rotation

104
Figure : Atelier de forage à la rotation :

105
- Les masses tiges : Ce sont des tubes a parois très épaisses dont le rôle principal consiste à
faire du poids et à permettre aux tiges supérieures de ne pas travailler en compression. Pour ce
faire il faut qu’en position de forage, le point ou les efforts de traction s’équilibre avec ceux
de compression (point neutre) soit sur la partie masse tige. Pour arriver à ce résultat il faut en
pratique respecter la règle suivante : l’outil ne doit pas être charge d’un poids supérieur à 50 à
75 % du poids de toutes les masses tiges.
- Le train de tiges : Ces tiges sont vissées entre elles et sont principalement soumises à des
efforts de traction quand la colonne est en position suspendue. Les tiges supérieures sont
celles qui sont le plus soumises à cette sollicitation. Ainsi pour minimiser le degré de
déformation éventuelle des tiges il y a lieu de les permuter régulièrement. Les tiges sont en
acier de nuances et de limites élastiques différentes.
- La tige carrée (ou Kelly) : C’est une pièce unique dans la ligne de sonde qui n’existe que
dans les grands ateliers de forage dotes de table de rotation.
- La tête d’injection : C’est un organe délicat qui assure les fonctions suivantes :
o Liaison hydraulique étanche du circuit de fluide entre le flexible d’alimentation et la conduite
intérieure des tiges,
o Transmission à la ligne de sonde de l’effort de traction du palan,
o Libre rotation de la ligne de sonde sous la tête d’injection fixe, au moyen de roulement à
billes.

2.3. Les paramètres de forage :


Pour le fonçage du trou de forage, l’outil reçoit de la ligne de sonde un mouvement de rotation et une
partie de son poids. Les paramètres du forage sont :
- Le poids sur l’outil,
- La vitesse de rotation,
- Et les paramètres du fluide de circulation.
Le poids sur l’outils est contrôlé par un dynamomètre et il doit au plus être égal au poids des masses
tiges majore de 50 à 75%. La vitesse de rotation est à moduler en fonction du poids sur l’outil et la
nature des terrains à forer. A titre indicatif on peut adopter :
- Pour des terrains tendres : sables, argiles, altérations, grès tendres :
o Poids sur l’outil : 700 à 900 kg par pouce de diamètre de forage,
o Vitesse de rotation : 85 à 150 tours par mn.
- Pour des terrains durs : grès, calcaires :
o Poids sur l’outil : 1400 à 1800 kg par pouce de diamètre de forage,
o Vitesse de rotation : 40 à 50 tours par mn.
Le mouvement de rotation de la ligne de sonde est assuré par la table de rotation (ou la tête de
rotation) mise en mouvement autour de son axe vertical par un moteur, et entrainant donc dans ce
mouvement la tige carrée qui coulisse à travers la table.

3. Forages au Marteau fond de trou :


3.1. Principe et description du matériel à marteau fonds de trou :
L’outil de forage est un marteau associé à un taillant dont la base comporte des boutons en carbure de
tungstène qui sont vissés au train de tiges creuses. Cet ensemble est alimenté en air comprimé (haute
pression) à travers une tête d’injection et un flexible. Ce système assure ainsi des mouvements

106
verticaux et une légère rotation du train de tiges et du marteau. La roche en contact du taillant est de
ce fait broyée en petits morceaux. Le fluide de circulation utilisé est l’air, qui, détendu à son passage
dans le marteau, acquiert une grande vitesse et remonte dans l’espace annulaire (entre les tiges et les
parois du forage) en entraînant les déblais.
Le débit d’air doit permettre d’une part le fonctionnement correct du marteau, d’autre part une vitesse
de remontée dans l’espace annulaire supérieure à 15 m/s pour assurer l’évacuation des déblais.
- En basse pression (10,5 bars), ces deux fonctions exigent un débit de 15 à 20 m3/mn,
- En haute pression (17,5 bars), qui est le système en voie de généralisation (plus grande vitesse
d’avancement), c’est le fonctionnement du marteau qui le plus exigeant en débit (20 à
30m3/h).
La cadence de percussion du marteau varie selon la pression d’air de 1200 à 1600 tours par minute.
Dans un granite de dureté moyenne, la vitesse d’avancement se situe entre 10 et 20 m/h. La tête de
rotation en tête du train de tiges est rétractable pour assurer le montage et le démontage des tiges. Elle
a par ailleurs pour fonction :
- D’assurer l’alimentation en air comprimé entrant dans les tiges par un flexible,
- De maintenir une poussée sur l’outil (0,5 à 2 T selon les types de marteau, les diamètres et les
terrains,
- D’assurer la rotation du train de tiges (15 à 30 tours/mn).

3.2. Domaine d’utilisation :


C’est la méthode la plus adaptée aux forages de petit diamètre (100 à 220 mm) en zone de socle,
étant entendu qu’un dispositif complémentaire (généralement le rotary à l’air) doit lui être associé
pour la traversée des couches superficielles.

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3.3. Quelques variantes d’ateliers de forage au marteau fond de trou :
3.3.1. Atelier mixte rotary marteau fond de trou :
Le forage au marteau fond de trou convient bien aux roches dures des zones socle qui sont souvent
recouvertes de terrains tendres parfois non consolidés. Dans ces cas le fonçage des terrains tendres
non consolidés surtout s’ils sont argileux et contiennent un peu d’eau, peut poser des problèmes au
marteau (formation de boue collante qui peut coincer l’outil). Pour pallier cet inconvénient, les
sondeuses à marteau fonds de trou sont généralement munies de dispositifs complémentaires (à la
rotation) pour forer les couches superficielles d’altération, avant la roche fissurée ou saine : atelier
mixte Rotary Marteau Fond de trou.

3.3.2. Atelier de forage avec tubage à l’avancement


Certaines sondeuses au marteau fonds de trou sont munies d’un système de tubage à l’avancement
qui peut être :
- le système Saturne : Le tubage à l’avancement est mis en rotation par un moteur indépendant, en
sens inverse des tiges. Le marteau est muni d’un excentrique forant à un diamètre légèrement
supérieur à celui du tubage. Le tubage, muni d’un sabot, est poussé vers le bas par la tête de rotation,
les éléments étant vissés en même temps que les tiges, au fur et à mesure de la descente. Lorsque la
roche dure est atteinte, l’outil peut être retiré du tubage en escamotant l’excentrique. Le forage peut
alors continuer avec un taillant conventionnel de plus petit diamètre.

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- le système Ordex : Les différences avec le système précédent sont que le tube avance par poussée
sans rotation et qu’il est constitué d’éléments soudés, laissés en place définitivement.
3.3.3. Les fluides de circulation
Il existe plusieurs types de fluides de circulation qui sont :
- L’air,
- La mousse,
- Les boues de forages,

3.3.4. L’air :
L’air est utilisé comme fluide de circulation dans les forages des terrains consolidés en particulier
dans les forages des roches dures au marteau fond de trou.

3.3.4. La mousse :
Le forage à l’air de terrains même consolidés peut dans certains cas poser quelques problèmes :
- Formations argileuses qui ont tendance à encrasser l’outil de forage,
- Débit du compresseur d’air relativement faible.
L’utilisation de la mousse comme fluide de circulation peut aider à résoudre ces problèmes.
L’emploi de mousse en forage au marteau fond de trou améliore la remontée des cuttings lors de la
traversée d’altérites épaisses et mal consolidées, en les maintenant en suspension grâce à son
émulsion. Par ailleurs, elle limite l’érosion des parois par le courant d’air comprimé.

3.3.5. Propriétés des boues de forage :


Les caractéristiques d’une boue de forage doivent être contrôlées et au besoin corrigées tout au long
de la réalisation du forage ; celles-ci sont relatives a :
- Densité : Elle est mesurée avec la balance de Baroid.
- Viscosité : Elle est mesurée avec l’entonnoir de Marsh qui a un volume de 0.946 litres (1/4 de
gallon).
- Filtrat et cake : Ces caractéristiques sont mesurées avec une presse de Baroid.
- Ph : Il est mesuré avec du papier pH.
- Teneur en sable : La présence de sable dans la boue est néfaste ; le sable a tendance à éroder
la pompe a boue. Ainsi la teneur en sable ne doit pas dépasser 5% en volume. La teneur en
sable se mesure avec un Elutriomètre ou un tamis Baroid (tamis spécial de maille 200 mesh
soit 74 microns).
La circulation de la boue est assurée de la façon suivante :
A partir d’un bac de stockage au sol, la pompe a boue refoule celle-ci dans la tête d’injection en haut
de la tête d’injection par l’intermédiaire d’un tuyau flexible.
Les boues descendent à l’intérieur du train de tiges, arrivent à l’outil qu’elles lubrifient et remontent
dans l’espace annulaire (entre les tiges et la paroi du forage) en entrainant les débris de forage
(cuttings). Pour que cet entrainement soit bien assuré, il faut une vitesse ascensionnelle de la boue
dans l’espace annulaire, de l’ordre de 1 m/s.
A la sortie du forage, la boue est traitée (tamisage et dessableur pour récupération des cuttings) et
retourne dans le bac.
Dans certains cas il est ajoute à la boue des additifs (polymères artificiels) pour résoudre des
problèmes comme :

109
- La traversée de fissure, faille ou de karst qui provoquent des pertes de boue et qui nécessite
l’utilisation de colmatant,
- La traversée de marnes ou argiles qui au contact de l’eau de la boue peuvent se gonfler et
provoquer le coincement de l’outil et le train de tige de forage. Dans ce cas les additifs sont
des antis gonflants.

3.3.4. Elimination du cake :


En principe, le forage a la rotation a la boue est mené avec un même diamètre de forage sur toute sa
longueur. Le forage terminé, avant de l’équiper de tubes et crépines adéquats, on procède à
l’élimination du cake : si la pression de l’eau contenue dans la roche dépasse de quelques kg/cm2
celle de l’eau dans le forage, le cake se détache tout seul. Sinon, on peut le détruire par dispositifs
mécaniques (racleurs) ou par voie chimique (acide chlorhydrique et fluor hydrique).

4. EQUIPEMENT ET MISE EN PRODUCTION DES FORAGES


Après la phase de forage par les méthodes citées précédemment, choisies en fonction de la nature
géologique du terrain et de la profondeur à atteindre, on procède à la mise en place de l’équipement
(tubages et crépines), à la pose du massif de gravier filtre, au nettoyage et à la mise en production de
l’ouvrage : par un traitement chimique éventuel, un développement et des essais de pompage.
Ce n’est qu’à l’issue de ces différentes phases que le forage est prêt à être exploité.

1. Description des différentes parties de l’équipement d’un forage :


De bas en haut, la colonne de captage comprend :
- Un tube plein avec fond servant de piège à sable,
- Des crépines, qui sont la partie captant du forage et sont placées (de manière continue ou
parfois discontinues) en face des venues d’eau de l’aquifère
- Un tube d’exhaure : tube acier (casing) ou tube PVC plein relie aux crépines et les
surmontant.
- Si le tube d’exhaure est long (plusieurs dizaines de mètres), il est conseillé d’utiliser des
centreurs (aciers ou bois) pour s’assurer de la bonne position au centre du trou de
l’équipement.
- La chambre de pompage : C’est un équipement facultatif, mais généralement nécessaire ;
pour permettre l’installation d’une pompe immergée d’un diamètre ne passant pas dans le
tube d’exhaure.
La chambre de pompage est un tubage en acier (casing) ou en PVC surmontant le tube d’exhaure
(étanchéité avec cimentation) et descendant de quelques mètres au-dessous du niveau de
rabattement maximal prévisible.

110
2. Choix des caractéristiques de l’équipement :
2.1. Profondeur du forage :
La profondeur à donner à un forage dépend de considérations techniques et économiques. L’idéal est
de réaliser un ouvrage complet (qui va jusqu’au mur de la couche aquifère) ; ceci présente deux
avantages qui sont :
- On peut exploiter toute la couche aquifère,
- On a la possibilité de rabattre au maximum le niveau de l’eau.
Par contre cette option peut ne pas être économiquement justifiée surtout si les débits d’exploitation
souhaitée sont relativement faibles par rapport aux capacités de la nappe. Cette dernière raison fait
que très souvent (en Afrique surtout) les forages d’eau ont des profondeurs qui ne vont va pas
jusqu’au mur de la couche aquifère ; ils captent juste une épaisseur suffisante pour fournir les débits
demandés.

2.2. Diamètres des différentes parties :


Les diamètres de forage et de tubage des différentes parties d’un forage sont conditionnés par les
débits que l’on désire extraire. Il faut que le diamètre du tubage de la chambre de pompage soit
suffisant pour accueillir la pompe immergée souhaitée.
Les espaces annulaires entre tubage et trou de forage doivent être suffisants pour permettre le
glissement sans difficulté des équipements ou l’exécution en cas de besoin d’opérations comme la

111
cimentation ou la mise en place de massif filtrant efficace. De manière pratique, on peut procéder
comme suit :
- A partir du débit d’exploitation du forage, choisir avec les catalogues des constructeurs de
pompes, l’encombrement (diamètre) de la pompe nécessaire.
- Le diamètre du tubage de la chambre de pompage sera choisi légèrement supérieur à celui de
la pompe ; en général un jeu de 1’’ est adopte entre pompe et tubage de la chambre de
pompage.
- De même, le diamètre du trou de forage (pour la partie chambre de pompage) sera légèrement
supérieur à celui du tubage adopte. A titre indicatif le jeu entre ces deux diamètres peut aller
d’un peu moins d’un pouce à 2 pouces.
- Le tubage d’exhaure et le captage sont de même diamètre (souvent inférieur à celui de la
chambre de pompage pour des raisons d’optimisation du cout des tubages). Ce diamètre doit
permettre une vitesse ascensionnelle de l’eau limitée a 2.5m/s.
- Le diamètre du trou de forage de cette partie doit laisser un jeu suffisant pour l’installation
d’une couche de massif filtrant dont l’épaisseur peut atteindre 3 pouces.

2.4. Choix de la crépine :

2.4.1. Rôles, types et caractéristiques :


Dans les terrains durs (roches fissurées ou fracturées), on peut choisir de laisser la partie captant sans
crépine (trou nu) ou mettre par mesure de sécurité une crépine. L’expérience des forages captes en
trou nu a montré des problèmes qui justifient la mise en place systématique d’une crépine d’autant
plus qu’elle est souvent en PVC. Dans les terrains non consolides, la crépine est nécessaire parce
qu’elle remplit trois fonctions essentielles :
- Laisser passer l’eau sans pertes de charge importantes
- Laisser passer, au moment du développement, les éléments les plus fins pour augmenter la
perméabilité juste derrière la crépine, par accumulation localisée des éléments les plus gros
- Retenir les éléments du terrain derrière la crépine pendant l’exploitation.

Crépine a fil continu (Johnson) Crépine a fente a coup de scie PVC

Il existe différents modèles de crépines (voir fig) Une crépine est caractérisée principalement par :
- Son coefficient d’ouverture C : rapport de la surface des ouvertures par rapport à la surface
latérale totale du tube crépine ;
- Sa largeur des fentes (ou ouverture), mesurée en slot (égal au millième de pouce) le
coefficient d’ouverture varie considérablement selon le type de crépine et la forme des

112
ouvertures. Il peut varier de l’ordre de 15 à 50% pour les crépines Johnson et de 8 à 15% pour
les crépines à fentes horizontales en PVC.
Pour une crépine Johnson le coefficient d’ouverture C s’exprime sous la forme C = 100*e/(1+l)
Avec : e = ouverture de la crépine et l = largeur du fil enveloppe.
Le coefficient d’ouverture permet d’évaluer le débit pouvant traverser la crépine. La vitesse
maximale admissible de l’écoulement à travers la crépine devant être de l’ordre de 3 cm/s.
Le débit par mètre linéaire de crépine sera

q= 3600.. DC*0.03/100 avec : q en m3/h, D en m et C en %.

Le débit par unité de longueur permet d’évaluer la longueur minimale à donner aux crépines compte
tenu du débit souhaité et d’un coefficient de réduction du débit de 0,5 à 0,75 pour prendre en compte
un colmatage ultérieur par incrustation de la crépine.
Cette longueur doit être inférieure à la hauteur mouillée de l’aquifère après rabattement.

2.4.2. Détermination de la longueur limite des crépines


Celle-ci est fonction de :
- La nature de la nappe à capter (nappe libre ou nappe captive),
- La nature lithologique des couches captées (couche homogène ou hétérogène),
- Du débit d'exploitation souhaite de l'ouvrage.
Ainsi on peut distinguer plusieurs cas de figures :

- Nappe captive en terrain homogène :


La crépine est placée à la base de la formation :
a) Nappe très peu épaisse (< 7,50m), la crépine est posée sur 70% de l'épaisseur.
b) Nappe d'épaisseur comprise entre 7,50 et 15m, la crépine est posée sur 75% de l'épaisseur de
la nappe.
c) Nappe d'épaisseur supérieure à 15m ; la crépine est posée sur 80% de l'épaisseur.

- Nappe captive en terrain hétérogène :


La crépine est posée préférentiellement sur 70% à 80% de la couche la plus perméable ; celle-ci est
détectée à partir de l'analyse granulométrique des couches aquifères. Si la couche la plus perméable
s'avère trop mince pour fournir à elle seule tout le débit souhaité, plusieurs couchent peuvent être
crépines à la fois de la manière suivante :
a) Sable fin surmontant une épaisse couche de sable grossier : la crépine sera posée sur
Seulement 70 à 80% de la couche de sable grossier.
b) Forte couche de sable fin surmontant une mince couche de sable grossier : la crépine sera
posée sur toute la couche de sable grossier et environ la moitié de la couche de sable fin (avec
des ouvertures et des massifs filtrants différents).
c) Sable grossier surmontant une couche d'épaisseur équivalente de sable fin : crépine toute
l'épaisseur de sable fin et la moitié au moins de la couche supérieure de sable grossier (avec
des ouvertures et des massifs filtrants différents).
d) Sable fin intercalé entre deux couches de sable grossier : crépine toutes les deux couches
inférieures et le tiers ou la moitié de la couche supérieure (avec des ouvertures et des massifs
filtrants différents).

113
- Nappe libre en terrain homogène :
Crépine le 1/3 ou au plus la moitié de la couche aquifère

- Nappe libre en terrain hétérogène


Procéder de la même manière qu’en nappe captive en terrain hétérogène tout en crépitant le 1/3 ou au
plus la 1/2 de la couche aquifère

2.5. Le massif filtrant


- Le massif de gravier doit retenir les éléments grossiers de l’aquifère, étant entendu que les
éléments fins peuvent passer et être évacués au développement.
- Le massif de gravier stabilise l’aquifère en remplissant les vides entre les crépines et les
parois
- Le massif de gravier doit être plus perméable que l’aquifère environnant (choix de grains
roulés, légèrement aplatis, à l’exclusion de gravier anguleux ou de gravier se délitant avec le
temps).
Les graviers concassés ne peuvent absolument pas convenir. Le matériau à employer doit être
siliceux (non calcaire), à grains roulés, criblés et lavés.

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