Torche Cul
Torche Cul
Torche Cul
ILLUSTREZ LES
2- INTERPRETEZ CHACUNE DES FORMES HUMORISTIQUE ?
3- PROPOSEZ UN PLAN
Dans notre étude, nous étudierons d’abord l’humour dans << CANDIDE, QUI TREMBLAIT COMME
UN PHILOSOPHE, SE CACHA DU MIEUX QU’IL PUT PENDANT CETTE BOUCHERIE HÉROÏQUE>>
et ensuite nous présenterons l’humour dans << IL N’Y A EN MATIÈRE DE TORCHE CUL RIEN DE
TEL QU’UN OISON BIEN DUVETEUX>> nous présenterons l’humour utilisé dans << VOUS ETES
CAPABLE DE TOUT, MÊME D’UNE BONNE ACTION>> et enfin dans << IL N’Y EN A PAS UN QUE JE N’AI
PAS COUVERT DE HONTE>>
INTRODUCTION
Pour célébrer le début de ce troisième millénaire, la partie thématique de la revue du XVIIIe
siècle est consacrée à l’humour ( au rire) . Au-delà du symbole, il s’agit surtout de rendre
compte du dynamisme et de l’important renouvellement des travaux sur l’humour qui se
sont effectués depuis une dizaine d’années, et de poser des jalons pour des recherches
ultérieures. La question de l’humour a déjà été abordée par RIVAROL dans Les Actes des
Apôtres, par RABELAIS dans Gargantua,et par VOLTAIRE dans Candide ou l’optimisme. Dans
notre étude, nous étudierons d'abord l’humour utilisé par Voltaire et ensuite nous
présenterons l’humour utilisé par Rabelais et enfin nous présenterons l’humour utilisé par
Rivarol.
1-CARACTERISTIQUE DE L’HUMOUR
L'humour est un état d'esprit, une manière d'utiliser le langage, un moyen d’expression.
L’humour peut être employé dans différents buts et peut, par exemple, se révéler
pédagogique ou militant. Protéiforme, il se retrouve dans un nombre abondant de discours
et de situations. Sa forme, plus que sa définition, est diversement appréciée d'une culture à
l'autre, d'une région à une autre, d'un point de vue à un autre, à tel point que ce qui est
considéré par certains comme de l'humour peut être considéré par d'autres comme une
méchante moquerie, une insulte ou un blasphème. Toutefois, rire est bon pour la
santé .L’humour permet aux humains de prendre du recul sur ce qu’ils vivent, comme le
remarque Joseph Klatzmann dans son ouvrage L’Humour juifen souhaitant « rire pour ne pas
pleurer ». Beaumarchais écrivit « Je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en
pleurer » Plus pessimiste, Nietzsche affirme « L’homme souffre si profondément qu’il a dû
inventer le rire », se rapprochant du cynisme.
Comprendre le statut de l’humour dans ces différentes réalités du rire rend nécessaire de
définir au préalable leurs divers champs sémantiques et de revenir à leur sens restreint et
plus précis Voir et comprendre les différentes formes du rire implique de rappeler
brièvement les fondements du rire . Le rire est social. C’est un mode de communication
permettant l’affirmation de soi et ayant une fonction de sociabilité. Il est aussi bien
agressivité que refuge, facteur d’union que d’exclusion. Comme l’exprime Éric Smadja , « le
rire peut témoigner de tendances multiples (bienveillance, autosuffisance, hostilité, dérision)
». Il est aussi un phénomène culturel qui fonctionne différemment selon les sociétés. En
effet, le rire est prescrit, autorisé ou prohibé selon les sujets (en fonction de l’âge, du sexe,
du statut social), le cadre socioculturel, l’objet du message, les émetteurs. De ce fait, Il est
polymorphe, polyfonctionnel et polysémique. Socrate, Platon, Aristote, Descartes, Kant,
Schopenhauer, Nietzsche, Bergson, Freud, des auteurs contemporains, tous ont perçu
l’importance du phénomène du rire et ont essayé d’en comprendre le sens et les
mécanismes. Ils défendent le caractère exclusivement humain du rire, affirment qu’il est le
propre de l’homme et une expression de la vie et estiment que maintes formes du rire
célèbrent le lien social. Aussi, par exemple, Nietzsche exprime dans son ouvrage Par-delà le
bien et le mal une violente aversion pour les philosophes qui « ont cherché à donner
mauvaise réputation au rire » et affirme « j’irais jusqu’à risquer un classement des
philosophes suivant le rang de leur rire ».
Cependant à côté de ces réflexions fondamentales, il faut noter une certaine évolution
formatée du rire. Par exemple, le rire est de plus en plus renvoyé aux humoristes de la
télévision. Celle-ci pèse désormais sur les formes et contenus du rire. Comme le dit Olivier
Mongin, elle dégénère le rire et le jeu des comédiens, formate un type de comportement,
alors qu’il s’agit pour le rire de « le lever au sens de l’éduquer et d’éviter qu’il ne sombre
dans l’ordurier ». De plus, « La France se convertit aux écoles du rire » comme l’écrit le
journal Le Monde et beaucoup d’institutions embauchent des animateurs de rire pour une
thérapeutique majeure antistress réalisant un « jogging » du corps et de l’esprit. Nous avons
le comique. Il se définit comme ce qui fait rire. Le comique englobe ce qui fait rire mais de
manière involontaire et c’est cet aspect involontaire qui le différencie de l’humour. Par
rapport au comique, l’humour a « moins pour objet de provoquer le rire que de suggérer
une réflexion originale ou enjouée. L’humour fait sourire plus souvent qu’il ne fait rire ». La
notion de « comique » touche aussi bien à l’esthétique qu’à la sociologie, l’histoire, la
psychologie, la psychanalyse, l’anthropologie et la philosophie. Aujourd’hui vulgarisé, le
comique se trouve dans les situations burlesques et les quiproquos de la vie quotidienne.
Plusieurs formes de comique sont distinguées notamment au théâtre ; elles ont été
observées et peuvent se combiner entre elles : le comique de gestes dont l’effet est produit
par l’interprétation (par exemple : mimiques, grimaces, coups, vêtements, accessoires) ; le
comique de situation (surprises, rebondissements, coïncidences, retournements) ; le
comique de mots (jeux de mots, répétitions, grossièretés, prononciation) ; le comique de
répétition (mots, gestes répétés) ; le comique de caractère (traits moraux propres à un
individu : vices, défauts, idées) ; le comique de mœurs, dont l’effet est produit par les usages
d’une classe sociale ou d’une époque. Ainsi le comique essaie toujours de faire tenir
ensemble des éléments contradictoires, ce qui est condamné à être dissocié. « Le comique
joue sur l’écart surmonté entre l’abstrait et le concret.
En effet, lors de toute relation humaine, le rire, le comique, l’humour sont la plupart du
temps présents, subordonnés à la complexité, à la spontanéité et à la forme de surprise…
Humour. Le mot est lancé et au-delà de sa réputation, terminons par quelques éléments de
réflexions sur lui. Certes, il n’est pas possible de pouvoir « donner à l’humour une définition
satisfaisante », comme le disait Escarpit . L’histoire du terme est emmêlée, ces définitions
sont différentes selon les pays , les époques, et ses approches sont multiples (philosophique,
littéraire, psychologique, sociologique…). Cependant, bien que phénomène complexe, de
nombreux écrits en évoquent des traits constants : langage et moyen d’expression, forme de
liberté de pensée, posture intellectuelle, voire philosophique, phénomène ludique et
convivial, créateur de liens… La valeur de l’humour serait multidimensionnelle et ses divers
bénéfices seraient physiques, psychologiques, sociaux et cognitifs. Mode de pensée et état
d’esprit qui peut devenir un mode de vie, double processus – à la fois cognitif et affectif –
dans l’interaction des partenaires, arme défensive et offensive ayant une fonction
personnelle et sociale, l’humour émane d’une subjectivité qui requiert la connivence entre
partenaires. Résumons-en quelques caractéristiques qui montrent sa place et son rôle
possible dans l’action sociale :
L’humour est une attitude existentielle qui implique de savoir rire de soi-même. D’une part,
il apporte un nouvel aspect à la perception habituelle, d’autre part, il joue un rôle essentiel
dans l’équilibre de la personne, et libère les tensions, l’humour est un moyen de défense
face aux situations qui provoquent des sentiments d’angoisse. Selon Freud « l’humour, lui,
peut être conçu comme la plus haute de ses réalisations de défense » Il est alors une prise
de distance par rapport à une réalité. L’humour rend la tragédie de la vie plus vivable.
L’humour influence les rapports entre humains. Il a un aspect de correcteur social. L’humour
serait en quelque sorte un outil thérapeutique qui permet d’échapper à la violence que
chacun a en lui. De plus, il est un facteur d’altérité et de sociabilité ;l’humour signifie une
intelligence sociale. D’une part, il fait appel à la pensée et à l’intelligence, d’autre part, il est
porteur de messages . enfin, selon Wittgenstein [27], l’humour est une « Weltanschauung »,
une manière de voir le monde
C’est en 1759 que fut publiée Candide, conte philosophique écrit par l’habile plume
voltairienne. Mais Candide doit subir, dès sa parution, les foudres de la censure : les
condamnations se succèdent et tentent d’en empêcher la diffusion. Même au lendemain de
la mort de l’auteur, les difficultés subsistent, ses contemporains y voient en effet une remise
en cause violente de la morale et de la religion, expliquant en partie les réticences de bon
nombre de lecteurs du XVIIIe siècle. Ces condamnations n’empêchent pourtant pas cette
œuvre magistrale de connaître un succès indéniable. On analyse Candide comme un texte
symbolisant parfaitement son siècle, car riche en allusions à l’actualité de l’époque.
Concernant l’œuvre que représente Candide, on peut donc se demander comment, par le
divertissement, Voltaire parvient à concilier le fait de « faire rire» et celui de délivrer un
message, une idée.
Dans ce conte Philosophique, qu’est Candide , Voltaire se propose de démontrer que les
philosophes optimistes ont tort de pretendre que << tout est pour le Le mieux des mondes
Pour ce faire le te met en scène un héros candide qui découvrent toutes les formes du mal
au cours de ses aventures .Voltaire dénonce La guerre et ses atrocités. Pour présenter le
spectacle terrible de la guerre,Voltaire prends le masque de candide.Le narrateur touche la
sensibilité du lecteur en présentant un tableau cruel et sans commentaire réel le bilan de la
guerre est fait avec des chiffres approximatifs les victimes sont une population civile
innocente et des soldats. Voltaire montre l'absurdité de la guerre en soulignant le fait que
personne ne sait pourquoi on se bat. L’emploi de nombreux pluriels marque la perte de
l'identité. le temps est de plus en plus dénonciateur au fil de notre extrait. à relever
l’oxymore<< boucherie héroïque>>Teintée d’ironie.
L’ironie voltairienne.À travers l’attitude de son héros naïf, Voltaire critique la pensée du
philosophe optimiste, lequel nie le mal. cette critique se fait au moyen de la réutilisation
d'expression propre au philosophe optimiste : << meilleur des mondes>>Le narrateur a un
humour noir. <<Après avoirassouvi les besoins de quelques euros>> ( périphrase et
euphemisation du viol), << boucherie héroïque>>, << des héros avares>>.
Dans les deux camps, on faisait chanter des te deum. Voltaire vise notamment le clergé ça
aussi le pouvoir des rois qui a dénoncé en justifiant la guerre avec l'expression de droit
public. En effet,L’humour et l’ironie dans Candide et dans la littérature signifie humour
grotesque, utilisé pour exprimer l’absurdité et l’insensibilité du monde.(dans le but de
révéler les agitations sociales généralisées.) Dans Candide, nous voyons différentes façons
où est présente la comédie noire. Exemple : un bon exemple de cette technique dans
Candide vient ce chapitre ,peu de temps après le tremblement de terre qui a détérioré
Lisbonne que Candide et Pangloss arrivent là. Il est présenté ici une scène de carnage et de
mort dans la ville en ruines ; avec « les morts et les mourants tout autour » (et, on le voit
peu, Candide lui-même pris au piège sous des décombres) tout ce que peuvent penser à
Pangloss est sa philosophie précieux. Ce que Voltaire cherche à « révéler » Voici comment
ignorant la philosophie de Leibnitz « philosophie que c’est « le meilleur des mondes
possibles » ; représentée par Pangloss, avec un tel monde brisé autour de lui, comment
quelqu’un peut-il éventuellement penser que ce monde est aussi bon qu’il obtient ?Les
exagérations : »leurs bouches se rencontrèrent, leurs yeux s’enflammèrent, leurs genoux
tremblèrent, leurs mains s’égarèrent. » (chap. I). On aura noté également l’effet comique
des répétitions qui augmente l’intensité . De même, le naif et tendre Candide devient tout à
coup un soldat exemplaire.
L’ironie dans Candide se perçoit à travers l’attitude de son héros naïf, Voltaire critique la
pensée du philosophe optimiste, lequel nie le mal. « meilleur des mondes » (Voltaire
tronque volontairement l’expression originale de Leibniz), « raison suffisante »Dans les deux
camps, on fait chanter des Te Deum (cérémonie religieuse pour remercier Dieu) comme si
chaque camp avait gagné. Voltaire vise notamment le clergé.
2- DANS LE TEXTE << IL N’Y A EN MATIÈRE DE TORCHE CUL RIEN DE TEL QU’UN OISON BIEN
DUVETEUX>>
Paru en 1534, Gargantua est écrit par Rabelais sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier. Il
reprend le thème du gigantisme, déjà présent dans Pantagruel, écrit deux ans auparavant
(1532) et raconte l’histoire du géant Gargantua, père de Pantagruel (son enfance, ses
études, la guerre Picrocholine et la description de l’abbaye de Thélème). Dans ce prologue,
Rabelais s’adresse à ses lecteurs et présente un pacte de lecture : il indique en effet
comment lire son livre : sous l’aspect comique (le « sens littéral ») se cache une œuvre
sérieuse, il ne faut donc pas s’arrêter au sens premier du texte. Comment Grandgousier
reconnut à l’invention d’un torche-cul la merveilleuse intelligence de Gargantua. Sur la fin de
la cinquième année, Grandgousier, retour de la défaite des Canarriens, vint voir son fils
Gargantua. Alors il fut saisi de toute la joie concevable chez un tel père voyant qu’il avait un
tel fils et, tout en l’embrassant et en l’étreignant, il lui posait toutes sortes de petites
questions puériles. Et il but à qui mieux mieux avec lui et avec ses gouvernantes auxquelles il
demandait avec grand intérêt si, entre autres choses, elles l’avaient tenu propre et net. Ce à
quoi Gargantua répondit qu’il s’y était pris de telle façon qu’il n’y avait pas dans tout le pays
un garçon qui fût plus propre que lui. François de Rabelais écrit Gargantua Pantagruel, une
œuvre drôle et satirique parodiant les diverses personnalités de l’époque, qu’elles soient
politique ou religieuse. Rabelais les critiques de façon implicite et toujours avec la vision
ironique de ses personnages. En quoi Gargantua Pantagruel, relève t-il du comique ? Il utilise
la comédie scatophile. Rabelais toujours en essayant de faire rire ses lecteurs, leurs propose
de suivre la grande démarche qu’a poursuivi Gargantua, c’est-à-dire de trouver « un moyen
de me torcher le cul qui est le plus noble, le meilleur, le plus commode qu’on ait jamais vu
».Il n’hésite pas à employer durant ce passage un vocabulaire familier, afin de renforcer
l’effet comique de cette partie scatophile de son roman. Ainsi, on peut y lire des termes
comme « Chieur »,« Foireux », ou encore « Merdeux ».
Mais l’effet le plus comique de cette scène reste le fait de l’énumération de tout les moyens
qu’à du utiliser Gargantua afin de parvenir a son but ultime. On apprend ainsi qu’il a tout
essayer, des légumes : « du fenouil, de l’aneth, de la marjolaine, des roses », en passant par
le linge de maison : « les draps, les couvertures, les rideaux, avec un coussin, une carpette »
pour finir avec les animaux : « puis je me torchais avec une poule, un coq, un poulet, la peau
d’un veau, un lièvre un pigeon » Il finit enfin en trouvant son « meilleur torche-cul » en tant
qu’oisillon bien duveteux.
Il faut que Dès le prologue, Rabelais compare son roman aux Silènes des apothicaires : de
petites boites qui ont une apparence grotesque, mais qui renferment des onguents de
grande valeur. Hé bien c’est exactement ce qu’il fait dans notre passage : il nous fait rire
avec un sujet trivial, un humour bouffon et scatologique qui touche aussi à l’absurde. Mais
quand on cherche derrière les apparences, on réalise que cet humour est une manière
d’amener son lecteur à aborder des sujets autrement plus sérieux. Comment se débarrasser
de ce qui est sale, c’est-à-dire, comment laver nos péchés, comment corriger nos défauts ?
Le jeune géant met en place une méthode : il multiplie les expérimentations, sélectionne les
meilleurs critères, retient les meilleures hypothèses et invalide les autres. Cela soulève alors
implicitement des questions qui passionnent les penseurs humanistes : des questions de
pédagogie, mais aussi de religion et de société, que Rabelais cache dans un langage
symbolique allant des chapeaux, aux oiseaux, aux demi-dieux. D'abord , dans un premier
mouvement qu'on pourrait appeler « une expérimentation comique » parce que Gargantua
fait toute une série d’expériences incongrues, mais qui révèlent pourtant une certaine
méthode. D’abord, l’énumération est comique, parce que les objets semblent complètement
hétéroclites, sans lien les uns avec les autres. << Je me torchai, dit Gargantua, d’un couvre-
chef, d’un oreiller, d’une pantoufle, d’une gibecière, d’un panier. Mais quels déplaisants
torche-culs ! Puis d’un chapeau >>. On passe sans transition de la tête « couvre-chef, oreiller
» aux pieds « pantoufle » ; du vêtement au sac « gibecière, panier » pour mieux revenir aux
chapeaux, en insistant pourtant sur l’ordre chronologique « puis ». D’un point de vue
symbolique, cette insistance sur la tête souligne déjà que le travail de Gargantua mobilise
toute son intelligence. Et en effet, à travers ces étranges tentatives, on devine les premières
hypothèses du jeune géant : ce n’est pas la fonction de l’objet ni son emplacement qui vont
servir de critère, mais la douceur de matière… Il élimine d’office, avec une exclamation, tout
ce qui est « déplaisant » Cette remarque en dit long sur les valeurs de Rabelais : la science
n’a de valeur que lorsqu’elle est guidée par ce qui est plaisant, par extension, ce qui apporte
le bien autour de soi, pour l’enfant qui apprend, pour l’humanité qui évolue. En décrivant
ces sensations, Gargantua nous invite à revivre son expérimentation avec lui :<< Notez que
les chapeaux sont les uns ras, les autres velus, les autres veloutés, les autres en taffetas, les
autres satinés. Le meilleur de tous est celui de fourrure. Car il enlève très bien la matière
fécale.>>. Il nous implique dans sa recherche, avec l’impératif à la deuxième personne du
pluriel. Le critère de douceur est alors associé au critère d’efficacité, avec le lien logique de
cause. À partir de là, On voit s’affiner ses choix :<<Puis me torchai d’une poule, d’un coq,
d’un poulet, de la peau d’un veau, d’un lièvre, d’un pigeon, d’un cormoran, d’un sac
d’avocat, d’un capuchon, d’une coiffe, d’une leurre emplumé.>>. La dimension comique est
toujours présente, car on se demande comment certains objets lui tombent sous la main : un
sac d’avocat, un cormoran (un oiseau qui vit normalement au bord de la mer)… Mais
globalement, le cuir, la fourrure et la plume semblent avoir sa préférence. Plutôt des
matières vivantes. Et en effet, on peut déjà souligner la dimension symbolique de ces objets :
le sac d’avocat désigne bien la profession : est-ce qu’ils n’ont pas en ef et tous les jours
affaire à la merde de ce monde ? Le jeune Gargantua associe spontanément ses excréments
aux affaires juridiques. Et juste après, le capuchon renvoie aux moines, dont le rôle, au
Moyen-Âge et à la Renaissance, est de laver les péchés du monde. Gargantua le rappelle
d’ailleurs lui-même dans le chapitre 40 : << c'est-à-dire les péchés, et par conséquent on les
rejette dans leurs latrines, à savoir [...] leurs abbayes, écartés de la vie publique comme les
latrines sont écartées de la maison.>> Donc ici, Rabelais nous laisse deviner l’intelligence du
jeune Gargantua, qui a de nombreuses intuitions, et invente une méthode qu’on ne lui a pas
enseignée. On va alors voir que ses conclusions vont plus loin qu’il n’y paraît !.
Dans ce passage, Rabelais utilise l’humour, et des thèmes particulièrement triviaux pour
nous inviter à mener au contraire des réflexions particulièrement élevées. Chaque élément
du texte porte une charge symbolique qui lui confère un sens caché. La question religieuse
est sans cesse reliée à d’autres questions bien plus concrètes : l’éducation, la pédagogie,
l’expérience directe du monde. Tous ces thèmes qui alimentent les réflexions des penseurs
humanistes se trouvent déjà là, dissimulés dans cette anecdote apparemment anodine. Cet
épisode de l’enfance de Gargantua, par les questionnements qu’il soulève, relie
parfaitement le prologue, qui nous incite à lire entre les lignes, et la fin du roman : l’abbaye
de Thélème, qui tente de répondre à toutes ces questions en nous présentant l’image d’une
société parfaite.
3- DANS LE TEXTE << VOUS ETES CAPABLE DE TOUT, MÊME D’UNE BONNE ACTION>>
Dans les Actes des Apôtres, Rivarol écrit peu. Il assiste surtout aux agapes, fournit des
thèmes aux joyeux farceurs qui composent la rédaction, donne des conseils, recherchant
davantage les plaisirs de l’amitié et de la convivialité qu’une nouvelle forme de combat. Les
invités sont nombreux ; il y a même souvent à table un curieux parlementaire qui s’est fait
élire par le tiers état de Lyon. Avocat brillant, philosophe, ancien disciple du guérisseur
Messmer, le découvreur du fluide animal, dont il avait été le porte-plume, Nicolas Bergasse,
bouleversé par les journées d’octobre 1789, était un monarchiste fort modéré mais sincère,
comme Clermont-Tonnerre et Lally-Tollendal dont Antoine n’hésitera pas à se moquer bien
que ces derniers assistent parfois, eux aussi, aux banquets des Apôtres. Ensuite il écrit une
œuvre dont le volume n’est pas du tout négligeable pour un homme accusé d’être un
paresseux invétéré, peut être classée aisément en deux parties : La première comprend
l’ensemble des textes qu’il a publiés avant 1789, soit sous son nom, soit en recourant à la
signature d’amis ou à des pseudonymes, ou bien encore en les faisant paraître de façon
anonyme, tout simplement, tant il lui semblait être au-dessus d’une production de
circonstance. La seconde partie, la plus importante, est composée de ensemble de ses écrits
du début de la Révolution à sa mort, en 1801, à Berlin. Dans la première partie, c’est le
moraliste épicurien et cynique, le polémiste littéraire, l’esprit léger qui domine ; encore que
cette période ait été marquée par quelques morceaux des plus sérieux comme son Discours
sur l’universalité de la langue française (1783) que beaucoup considèrent comme un chef-
d’œuvre, et qui lui vaudra de demeurer dans histoire de la littérature ; un échange de vues
d’une haute portée philosophique sur la religion avec le ministre Necker, sans compter sa
traduction de Dante qui paraît en 1785, et quelques pièces sur les sciences déjà citées. Dans
l’ensemble, c’est cependant l’homme de goût qui se donne libre cours avant tout. Le jeune
Rivarol juge, tranche, sépare le bon grain de l’ivraie avec une verve joyeuse, usant du
sarcasme impitoyable, de l’épigramme qui hérissent le poil des victimes – et obligent son
frère et son ami Champcenetz à tirer l’épée à sa place , de la maxime péremptoire,
abandonnant parfois le ton glacé du pince-sans-rire, qui fait sa fortune, pour la farce. «
Rivarol aimait l’ancien régime : il se croyait fait pour être la parure d’une monarchie et il
voyait dans le parti contraire ceux qu’avait bafoués son Petit Almanach des grands hommes.
Il collabora d’abord au Journal politique national, puis aux Actes des Apôtres.Ses articles du
Journal politique national, recueillis en volume sous le titre de Mémoires, sont
remarquables. Il y raconte les événements depuis la réunion des États généraux jusqu’au
retour de Louis XVI à Paris. Le récit des journées d’octobre est dramatique par sa grave et
sombre simplicité, par des traits concis et saisissants : l’attente de Paris et sa « curiosité
barbare », l’Assemblée « anéantie devant quelques poissardes ». Il se pique d’« impartialité
», d’« austérité ». La Révolution, dit-il, ne pouvait s’éviter. Les griefs de la nation étaient à
leur comble : impôts, lettres de cachet, abus de l’autorité, vexations des intendants,
longueurs ruineuses de la justice. Des philosophes de génie avaient écrit pour corriger le
gouvernement et les petits esprits qui les commentaient avaient mis leur œuvre à la portée
du peuple ; l’imprimerie n’est-elle pas l'artillerie de la pensée ? Mais de tous les griefs, le
plus terrible était le préjugé de la noblesse : ceux qui n’étaient pas nobles trouvaient la
noblesse insupportable et ceux qui l’achetaient, ne la détestaient pas moins, puisqu’ils
n’étaient qu’anoblis et que le roi guérit ses sujets de la roture comme des écrouelles, à
condition qu’il en reste des traces. Parler de l’humour nous met de plain-pied en face de
plusieurs difficultés. D’abord, il faut éviter d’aborder cette question en prenant le rire
comme garant du fait humoristique. Si le rire a besoin d’être déclenché par un fait
humoristique, celui-ci ne déclenche pas nécessairement le rire. D’une part, il faut qu’il soit
perçu comme tel, ce qui n’est pas évident (voir les histoires perçues drôles par des hommes
et point par des femmes, par des gens appartenant à telle culture et point par ceux
appartenant à telle autre, et d’une façon générale par ceux qui sont pris comme témoins et
ceux qui en sont les victimes). Une problématique du rire entraînerait à nous interroger sur
le mécanisme même de ce qu’est une attitude réactive et de ce qui la suscite
psychologiquement. On n’entrera donc pas dans une telle problématique qui dirait que le
fait humoristique est un acte d’énonciation « pour faire rire », car s’il peut faire rire ou
sourire, bien souvent ce n’est pas le cas. Par exemple, il peut accompagner une description
dramatique de certains événements comme dans les caricatures de presse sur les guerres,
les conflits et les drames de la vie quotidienne.
4- DANS LE TEXTE << IL N’Y EN A PAS UN QUE JE N’AI PAS COUVERT DE HONTE>>
Roman de Renard est un recueil de récits du Moyen Âge, écrits entre 1170 et 1250 par
plusieurs auteurs, la plupart étant inconnus. Le Roman de Renard est un roman : on entend
par là un récit en langue romane (en français), et non en latin. Il était destiné à divertir les
gens du peuple, à les changer des romans de chevalerie. Les personnages sont ici des
animaux personnifiés, c’est-à-dire à qui on a donné des caractères humains comme la parole
par exemple. Ce roman raconte l’histoire d’un goupil nommé Renard (nom propre – du
prénom germanique Reinhard -, d’où est issu le nom commun renard qui a supplanté
l’ancien mot goupil). Renard est très malin : au fil des nombreuses histoires, on voit les
méfaits de Renard, qui s’en sort toujours. Cela commence par des petits vols, destinés à
nourrir sa femme et leurs trois fils, ou des blagues contre le loup Ysengrin. Renard s’en sort
parfois au dernier moment : par exemple, quand il est condamné à mort et que sa femme
apporte de l’argent au roi Noble, le lion, qui le fait libérer. Puis Renard fait la cour à la reine
Fière, qui tombe amoureuse de lui. Noble, qui part faire la guerre aux infidèles et a toute
confiance en Renart, le fait devenir roi par intérim, en attendant son retour. Renard tombe
amoureux de la reine, mais quand le roi revient et qu’il découvre sa liaison, Renart est obligé
de fuir. Il sera tué par le roi ; pris de remords, ce dernier lui fait de belles funérailles. Au
Moyen Âge, le mot « roman » n’a pas le même sens qu’aujourd’hui. Il désigne alors une
œuvre écrite en langue romane, par opposition à un texte écrit en latin. Au tout début du
Moyen Âge, le latin « classique » (c’est-à-dire celui que l’on apprend à l’école aujourd’hui)
est surtout utilisé à l’écrit, et seulement par les gens instruits. Ce latin écrit diffère du latin
que parlent les gens, qui a beaucoup évolué depuis l’Antiquité, comme toute langue orale
dont les règles n’ont pas été fixées par un dictionnaire et une grammaire. On appelle cette
langue orale « latin vulgaire » (du latin vulgus, « peuple », d’où « latin parlé par le peuple »).
Quand elle poursuit son évolution et qu’elle devient une langue vraiment intermédiaire
entre le latin et notre français moderne, on la nomme « langue romane », ou « roman », ou
encore « ancien français » . Mais comment passe-t-on de la désignation d’une langue à un
genre littéraire ? Les auteurs se mettent peu à peu à écrire en roman, afin d’être compris de
tous leurs auditeurs, qu’ils soient instruits ou illettrés. Le Roman de Renart fait partie de ces
textes écrits en langue romane, d’où son nom de « roman » de Renart. Et en effet, cette
appellation ne désigne pas du tout le genre romanesque tel qu’on le rencontre aujourd’hui
(long récit en prose d’une histoire inventée). Les aventures de Renart sont écrites en vers et
sont souvent très courtes : elles font plutôt penser à des contes. On a souvent qualifié Le
Roman de Renart de texte « réaliste », parce qu’il donne, à travers les animaux, une vision
assez fidèle de la société des XIIe et XIIIe siècles. En effet, les trois grandes classes sociales du
Moyen Âge – les seigneurs, les paysans et les hommes d’Église – sont représentées. On voit
ainsi le roi Noble et ses vassaux, comme Renart et Ysengrin, fréquenter des « vilains » (des
paysans) ou s’introduire dans des couvents pour jouer des tours aux moines. Donc au final
nous retenons que C’est l’histoire de Renart un bandit qui tue pour se nourrir, qui attrape les
gens par la ruse. Au cours de ses aventures, il rencontre des animaux comme Ysengrin le
loup, Chantecler le coq, Tybert le chat, Pinte la poule et bien d’autres. Ces animaux-là lui en
veulent tous à cause de sa ruse. Renart vole la viande d’Ysengrin, a failli manger Chantecler,
a tué la sœur de Pinte Mais le larron s’en sort toujours sauf un jour où le lion, qui est le roi,
intente un procès contre Renart. Ce dernier s’y rend mais faillit y mourir. Le procès est
reporté un autre jour. Brun, l’ours, essaie d’emmener Renart à la cour pour le procès, mais
celui-ci le piège. Grimbert, le blaireau (il est aussi le cousin du goupil), réussit à l’emmener au
procès. Renart est condamné à mort mais on lui offre sa dernière chance. Le goupil évite par
d’autres chances, la mort.
L’humour peut apparaître comme déplacé dans des circonstances où il convient d’être
sérieux et dans des contextes discursifs où l’on est censé s’engager. En effet, l’usage de
l’humour implique une attitude énonciative de désengagement, qui permet au locuteur
de se décharger de la responsabilité du dire. Pourtant les frontières entre l’humour et le
sérieux sont perméables. D’une part, il y a des types d’humour, comme l’humour noir,
qui frôlent les limites des convenances en associant le rire à des thèmes habituellement
sérieux ; d’autre part, et c’est ce que nous voudrions souligner à propos des Caves du
Vatican, l’humour, par son pouvoir d’opérer une subversion des valeurs, est sûrement
l’une des meilleurs façons de prendre position. Le désengagement énonciatif qui lui est
propre peut alors devenir, comme dans le cas de Gide, une arme au service de
l’engagement éthique, esthétique et politique.
1-Humour et désengagement énonciatif
Sur le plan énonciatif, l’humour instaure une distanciation ludique entre le locuteur, qui
apparaît comme responsable de l’énoncé, et la position qu’exprime cet énoncé, par
rapport à laquelle le locuteur donne à entendre qu’il se désolidarise[2]. Oswald Ducrot
définit ainsi l’humour comme une forme d’ironie qui ne prend personne à partie :
l’énonciation humoristique se caractérise, selon lui, par une dissociation entre l’instance
présentée comme responsable de l’énoncé (le locuteur) et celle qui assume la position
exprimée dans l’énoncé (l’énonciateur), cette position visiblement insoutenable n’étant
attribuée à personne. Par cette distance qu’il établit entre lui-même et sa parole, ajoute
Ducrot, le locuteur « se place hors contexte et y gagne une apparence de détachement
et de désinvolture» Dans la perspective discursive qui est la nôtre, il nous semble
nécessaire d’ajouter que la parole humoristique s’inscrit en général dans un contexte
susceptible de la légitimer aux yeux du destinataire[4]. Par ailleurs, pour éviter l’échec
d’une réception naïve, le locuteur doit réussir à faire reconnaître son énoncé comme
étant humoristique. C’est tout le problème du texte comique d’avoir à se signaler comme
tel. Certes, on peut toujours le faire remarquer a posteriori : « je plaisante ». Mais
d’habitude les indices discursifs suffisent à révéler l’intention comique : devant
l’énormité des propos tenus, et toujours par rapport à un certain contexte, on ne peut
pas croire que le locuteur adhère sérieusement à ce qu’il dit. Or, comme chacun en a
sans doute fait l’expérience, il ne suffit pas de percevoir la visée humoristique pour s’en
amuser. Le caractère comique d’un énoncé dépend également de l’état d’esprit du
récepteur, qui doit être prêt à partager certains points de vue et à adhérer au sens
construit. On pourrait étendre à l’humour ce qu’écrit Danielle Forget sur l’ironie.D’où le
caractère subjectif de l’effet comique. Comme le souligne Genette, c’est une question de
« disposition individuelle : ce qui fait rire les uns ne fait pas nécessairement rire les
autres ». Tout discours humoristique sollicite donc la complicité de l’interlocuteur.Notre
étude sur l’humour dans Les caves reprend les catégories descriptives sur lesquelles nous
avons travaillé, au sein d’un groupe de chercheurs dirigé par Patrick Charaudeau, et
s’inscrit dans le cadre de la réflexion théorique sur l’humour menée par ce groupe. On
distinguera ainsi deux catégories de procédés discursifs qui peuvent se combiner pour
créer des effets d’humour. La première regroupe les procédés qui, tout en utilisant la
distance énonciative caractéristique de l’humour, tirent leurs effets comiques d’un jeu
non pas sur cette distance elle-même, mais sur le sémantisme des mots à l’intérieur de
l’énoncé et de la représentation du monde qui s’en dégage, celle-ci pouvant apparaître
sous trois formes d’incohérence : l’insolite, la loufoquerie et le paradoxe. La seconde
réunit les procédés qui jouent sur la distance énonciative elle-même, soit en laissant
entendre quelque chose de différent de ce qui est dit (l’ironie et le sarcasme), soit en
jouant sur la prise en charge du propos auquel il est fait écho (la parodie). À partir de ces
outils conceptuels, nous tenterons de décrire la spécificité du dispositif humoristique
déployé dans Les caves du Vatican, en soulignant le jeu sous-jacent entre la posture
énonciative distanciée de la parole humoristique et la visée critique qui met l’écriture au
service, comme on le verra, de plusieurs causes. Rappelons brièvement avant, afin de
rendre notre parcours plus clair, l’intrigue de cette sotie parue en 1914 dans la Nouvelle
Revue française. Le célèbre scientifique franc-maçon Anthime Armand-Dubois, croyant
avoir été guéri de ses rhumatismes par un miracle, se convertit soudain au catholicisme,
mais il attendra en vain les sommes promises par l’Église en dédommagement des pertes
matérielles que lui vaut le retrait de l’appui des Loges. Par ailleurs, l’écrivain Julius de
Baraglioul, beau-frère d’Anthime, suivant les instructions de son père qui veut, avant de
mourir, bénir et doter son fils illégitime Lafcadio, retrouve celui-ci. Désormais riche,
Lafcadio part en voyage. Pendant ce temps, la comtesse de Saint-Prix, sœur de Julius,
reçoit Protos, déguisé en ecclésiastique, qui prétend lui confier un secret : la franc-
maçonnerie, alliée aux Jésuites, aurait séquestré le pape et l’aurait remplacé par un faux.
En réalité, il s’agit d’une supercherie montée par Protos, ancien camarade de Lafcadio,
pour escroquer des fonds prétendument destinés à la délivrance du prisonnier.
Cherchant à récupérer une partie de l’argent qu’elle a dû verser au faux ecclésiastique, la
comtesse confie le secret aux Fleurissoire. Mais au lieu de donner l’argent, qu’ils n’ont
d’ailleurs pas, Amédée Fleurissoire décide d’entreprendre tout seul une héroïque
croisade pour délivrer le pape. Or, dès son arrivée à Rome, il est pris en mains par la
bande d’escrocs et, obéissant aux ordres de Protos (qui apparaît maintenant sous les
traits empruntés de l’abbé Cave), il prend un train où il croise Lafcadio, qui, par un acte
gratuit, le précipite hors du wagon. Julius croit alors qu’on s’est débarrassé d’Amédée
parce qu’il détenait le secret du faux pape et il révèle à son tour le secret à Anthime,
lequel jugeant qu’il a renoncé à ses biens et à sa science pour un Dieu que rien ne lui
assure maintenant être le vrai, décide de rejoindre à nouveau les francs-maçons. Quant à
Lafcadio, son crime a été surpris par Protos, qui apparaît à nouveau sous différents
déguisements et croit pouvoir embrigader son camarade. Mais c’est finalement Protos
qui payera pour le meurtre perpétré par Lafcadio. Celui-ci, suivant le conseil de Julius, ne
se livre pas à la police et se contente d’aller se confesser. Par certains côtés, il s’agit, on
le voit, d’une intrigue policière, avec des rencontres et des rebondissements qui font
penser aux romans populaires de la fin du xixe siècle. Nous commencerons par donner
un aperçu rapide du rôle joué dans ce livre par les procédés d’humour qui portent sur
l’énoncé (l’insolite et le paradoxe, principalement). On abordera ensuite plus en détail
les procédés qui jouent sur le désengagement énonciatif : le sarcasme, l’ironie et surtout
la parodie. Pour finir, on soulignera la visée critique de ces effets d’humour dans Les
caves.
CONCLUSION